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CES DICTI0NMA1IIC8 &ONT CEUX : DE5LIVRE8 APOCRYPHES, — DES DÉCRETS DES CO!«GRÉGATIO«'«S ROMAINES, — DE DISCIPLINE ECCLÉSIASTIQUE, — DE LÉGISLATION MIXTE, THÉORIQUE ET PRATIQUE, — DE PATROLOGIE, » DE BMGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE , — DES CONFRÉRIES , — D*HISTOIRB ECCLÉS1A8TIQUB , — DBS CROISADES, — DES MISSIONS, — DES LÉGENDES, — P*ANECDOTES CHRÉTIENNES, — d'ascétisme, des INVOCATIONS A LA VIERGE, ET DES INDULGENCES, — DBS PROPHÉTIES ET DES MIRACLES , — DE BIBLIOGRAPHIE CATHOLIQUE , — DE STATISTIQUE CHRÉTIENNE, — D'ÉCONOMIE dHARITABLE , — DES PERSÉCUTIONS, — DBS ERREURS SOCIALISTES, — BB PHILOSOPHIE CATHOLIQUE, — DB PHTSIOLoblE SPIRITUALISTE, — D^ANTIPHILOSOPUISME, — - DBS APOLOGISTES INVOLONTAIRES, — DB LA CHAIRE CHRÉTIENNE, — D'ÉLOQUENCE, îd., — DB LITTÉRATURE, t(/., — d'aRCHÉOLOGIE , îd., — d'architecture, de PEINTURE ET DB SCULPTURE, fd., — DB NUMISMATIQUE, iV., — d'HÉRALDIQUE , id,, — DB MUSIQUE, fd., — DE PALÉONTOLOGIE, td., — DE BOTANIQUE, td., — DE ZOOLOGIE, /d., — DB MÉDECINE-PRATIQUE, — DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS, ETC. PUBLIÉE PAR M. L'ABBÉ MIGNB, ADlVBUm DB LA BIBLIOVHÉÇIVB UVlVBmftBftftB DU CLS CE, OU SUR CHAQUE BRANCHE DB LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. PRII : 6 FB. LE VOL. POUR LB SOUSCRIPTEUR A LA COLLECTION ENTIÈRE, 7 FR., 8 FR., ET MÊME 10 »R. pôUR LE SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER. TOME TRENTE-DEUXIÈME. DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TOUR URIQDB. Mix ; 8 rRAHC».. S'IMPRIME ET SE TEND CHEZ J.-P. MIGNB , ÉDITEUR, ADX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, AU PETIT-MONT ROUGE» BiRRIÈRB d'BNFBR DE PARIS. 91 \S^2 i ^7 8 •i DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE ET DE SIGlIUlfiMPlIE RELIfilEUSES , contcBaot DK8 NOTIONS GÉNÉRALES ET DES DESCRIPTIONS PARTICULIÈRES DES MONNAIES, IDÉDAILLES, SCEAUX, JETONS ET MEREAUX DES PAPES, DES CONCILES, DES CARDINAUX, DES LÉGATS APOSTOLIQUES, DES ÉVÉQUES, DES ABBÉS, DES CHAPITRES, DES ORDRES MILITAIRES ET RELIGIEUX, DU JUBILÉ, DES YACANGES DU SAINT-SIÈGE ; DS8 NOTIONS PARTICULIÈRES SUR LES MONNAIES ANCIENNES ET MODERNES DE LA FRANCE BT DBS PRINCIPAUX ÉTATS DE l'eUROPB; LA DESCRIPTION DES PRINCIPALES MONNAIES BATTUES PAR LES PRINCES CROISÉS EN TERRE SAINTE, EN CHYPRE ET EN MORÉE; DBS NOTIONS SUR LES PROCÉDÉS ANCIENS ET MODERNES DU MONNAYAGE, SUR LA VALEUR COMPARÉS DES DIFFÉRENTES MONNAIES DU GLOBE, SUR LES PRINCIPALES QUESTIONS HISTORIQUES DU DROIT, DE LA FABRICATION, DU COMMERCE ET DU CHANGE DES MONNAIES, D*APRÈS LES TRAITÉS OU RECUEILS d'aBOT DE BAZINGHBM, DE TOBIÉSEN DUBY, SAYERIO SCILLA, VIGNOLI, FLOUAVANTI, YENUTI, BONANNl, SÉBASTIEN PAOLI, LA REYUE DE NUMISMA! IQUE, LE TRÉSOR DE GLYPTIQUE ET DE NUMISMATIQUE, ET AUTRES OUVRAGES MODERNES. i*¥¥- Membre de plusieurs sociélés savantes. PUBLIÉ PAR M. L'ABBÉ MIGNE , tolTBUB DB &A BIBLIOVHÉQUB UBIVBBSBLLB BB OLBBOÉ 00 DES COVaS COaPLBTB SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. TOME UNIQUE. paix : 8 FRANCS. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDlTEUft, AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, AU PETIT-HONTROUGB, BARRIÉRB d'ENPKR DR PARIS. 1^2 — j - -V Tnprimerto Mioiib.m Petit-MontroQge. AVIS PRELiniI N AIRE S*n nous eût fallu rechercher, étudier et discuter tous les monuments et toutes les questions qui se rattachent au titre de Dictionnaire de Numismatique et de Sigillographie religieuses^ nous n'eussions entrepris ce travail qu'en ayant assurée devant nous une lon- gue série d*années de calme et de loisir. Pour remplir complètement le cadre de ce li?re, ^lans toutes les conditions que nous indiquions, c'est 5 peine si une vie entière suffirait. Sans songer à un aussi immense travail, nous avons cru qu'il serait utile de réunir sous la forme de dictionnaire, des extraits des principaux auteurs anciens et modernes ren- fermant des notions des renseignements et des descriptions propres à donner une idée suffisante des principaux monuments de la Numismatique chrétienne, et les indications nécessaires pour mettre les lecteurs à même de pousser plus loin eux-mêmes cette étude s'ils le désiraient. Tel a été notre but, tel est l'objet de ce Dictionnaire. Aux descriptions des monnaies pontiOcales données par les numismatistes romains, Scilla, Vignoli, Garampi, Bonnani, etc. ; aux notions générales d'AbotdeBazingtiem, au4eur d'un Dictionnaire des Monnaies anciennes et modernes; aux notices plus précises de Dubv sur les monnaies ecclésiastiques de France, nous avons joint des extraits des savants tra- vaux de Lelewel, de M. Ch. Lenormant, de M. de Saulcy, des éditeurs de la Revue de Numis- viatique^ MM. Cartier et de La Saussaye; de MM. Barthélémy, Carpentin, de Crazannes, Deloyc, Duchalais, Levrault, Longpéricr, Promis, etc., qui, soit par leur coUaboratton à co dernier recueil, soit par leurs publications séparées, ont tant contribué aux progrès de la Numismatique du moyen Age. Nous devons des remerdments particuliers è M. Lenor- mant, éditeur et propriétaire du Trésor de Glyptique et de Numismatique^ qui a bien voulu nous permettre d'extraire àe ce beau recueil la description d'un grand nombre do mon- naies papales. Nous avons divisé les notions relatives \ la Numismatique pontificale, «n huit para- graphes que nous rappellerons ici : 1. Observations générales. 2. Noms et valeur des anciennes monnaies des papes. 9. Etat géographique et chronologique des lieux où les Papes ont battu monnaie. Effigies, patrons, S3'mboles, images, représentés sur ces monnaies. 4. Villes situées hors des États du Salnt-Siége dans lesquelles on a battu monnaie au nom des papes. 5. Monnaies papales du jubilé. G. Légats du Saint-Siège, vice-légats ou gouverneurs, cardinaux ou évêques qui ont fait battre monnaie à leur nom ou à leurs armes. 7. Cardinaux-Camerlingues qui ont fait battre monnaie pendant la vacance du Saint- Siège. 8. Ouvrages h consulter sur la numismatique pontificale. Indépendamment de ces notions générales, nous avons décrit séparément, et au nom de chaque pape, les monnaies et les médailles principales que l'on a frappées sous son pon- tificat, ou qui lui sont attribuées. Voyez les noms des papes : Adrien^ Agapei^ Anc$- ia$€^ etc. Autant que possible, nous avons recherché et inséré dans notre Dictionnaire les notions qui se rapportaient immédiatement aux monuments religieux anciens et modernes; cepen« dant nous avons cru ne pas devoir négliger la numismatique générale de France, dans un livre destiné surtout aux ecclésiastiques français qui cultivent aujourd*hui toutes les bran* ches des sciences. Nous avons donc emprunté à Abot sa description des moniaies royales des difi'érents / DicTi05!<. DK Numismatique. 1 U AVIS PRELIMiNÂmS \t règaes de la mODarchie jusqu'au xviii* siècle, descriptioD que nous arons fait précéder et suivre d'observations et de tableaux, ainsi répartis sous le mot France: 1. Observations préliminaires. De quelques erreurs générales è propos des monnaies, Aperçu sur les monnaies françaises depuis Tépoque gauloise jusqu'à nos- jours* 2. Notions et remarques particulières sur les monnaies royales do chacun des règnes de la 3Vrace. 3» Tables des espèces royales fabriquéos en France depuis 1238 jusqu'au xviii* siècle, du prix de la monnaie et du prix du marc d'or et d'argent. k. Du rapport des légendes des monnaies de France avec l'esprit religieux. 5. Notions générales sur les monnaies des prélats et des barons de France. 6. Monnaies actuelles de la France. Le complément indispensable de la 5' de ces divisions, extraite du traité de Lelewel, se trouve dans les notices de Tobiesen Duby, disséminées dans notre Dictionnaire aux noms particuliers des archevêques, des évoques, des abbés et des chapitres qui ont eu le droit de frapper monnaie, comme: Albi, Amiens^ Apt^ Arlesy Autun^ Avignon, etc., etc. Nous avons complété, autant que possible, ces notices par les travaux des savants modernes. Nous avons cru devoir reproduire aussi quelques articles du Dictionnaire d'Abot, qui expliquent les procédés de monnayage anciens ou nouveaux et que Ton trouvera sous les mots : Affinage^ Alliage, Baiancier, Echars, Eslaisser , Fabrication, Fin, Flaon, Lames^ principalement au mot Monnayage ancien et moderne; Pigne, Taille, Jrtrc. Nous avons môme conservé, en partie, quelques dissertations d'Abot sur des questions historiques ou • d'économie pohtiqiie relatives aux monnaies et aux métaux précieux. Telles sont celles que l'on trouvera aux mots : Affaiblir la monnaie, Argent, Directeur, Fermier ou Trésorier ^es monnaies. Départ, Espèces, Fausse monnaie, Métaux, Matières, Monnaies, Or, Propor^ tion, Rendage, Seigneuriage, etc. La Numismatique des Etats fondés en Orient h la suite des guerres saintes se rattachait étroitement à notre sujet. Nous n'avons eu, pour compléter Abot à cet égard, qu'à rappeler quelques-unes dos riches notions réunies par M. de Saulcy dans son beau livre de la Nu- mismatique des croisades. Voyez dans notre Dictionnaire les mots: Antioche, Achaie^ Beyrouth, 'Chypre, Constantinople , Croisades, Edesse, Jérusalem, etc. Il faut voir en outre les mots : Ordre de VHôpital de Saint -Jean, Ordre du Temple, Ordre Teuto^ nique, fiien que la sigillographie ait été traitée dans le Dictionnaire de diplomatique, il nous a paru nécessaire de revenir ici sur ce qui concerne plus particulièrement les sceaux ecclé- siastiques. On trouvera aux mots Sceaux et Contre-sceaux des extraits des savants travaux des Bénédictins et de M. de Wailly sur ce sujet. Notre but sera atteint, si les notions réunies dans ce Dictionnaire donnent à quelques- uns des jeunes prêtres sortant de nos séminaires la pensée de vouer leurs loisirs à l'étude de la Numismatique religieuse, et si notre recueil peut faciliter leurs premiers travaux. Paris, noveuibre 1831. Au moment où nous achevions de mettre en ordre les matériaux de ce Dictionnaire, nous avons reçn îet premières publications de la Société deSphragistique, récemment fondée à Paris pour s'occuper spécialement de rétude des sceaux. Nous nous empressons de faire connaître cette association savante et utile dont nous appelons de tous nos vœux le développement. Nou^ ferons connaître à cet effet quelques extraits de ses sta- tuts et de ses premiers travaux. Nous y joindrons la lettre que monseigneur Tévéque de Luçon a adressée k (a Société, en acceptant le tiire de membre fondaieur. On y verra combien le cierge comprend sa missiODi •n i*empreMant d'entrer dans toutes les voies que ta science moderne a ouvertes ou développées. Il AYI> PRJIU^llNAtKjL il DU BUT DE LA SOCIÉTÉ DE SPHRAGISTIQUB ET DE L'OBJET DU RECUEIL MENSUEL (1), S'il existe de grandes richesses en monuments paléographiques et de spbragistique dans les bibliothèques publiques et les musées, ainsi que dans certains cabinets d'amateurs, ca n*est réellement que pour ce petit nombre d'hommes privilégiés, entièrement libres de consacrer tout leur temps à des études favorites, tandis que l'exigence des occupations Journalières rend ces précieux avantages presque nuls pour une classe d'individus beau- coup plus nombreuse, classe également avide d'apprendre, également apte aux progrès scientiUqucs. Inutile de dire aussi combien souvent l'accès du cabinet d'un amateur est diflicile. Si des types métalliques, remarquables sous les rapports historique et artistique, mais assez rares, sont, avec une grande quantité de cires originales, conservés dans nos Archi- ves, on est obligé de déplorer que l'examen n'en soit accordé que par permission expresse et avec réserve. Si, enfin, des milliers d'empreintes en cire ou toute autre matière subsistent aiyourd^hui dans ces dépôts, on doit craindre à chaque instant de voir leur existence conpromise par mille accidents que leur nature fragile ne peut guère éviter tôt ou tard. Il serait donc important que ces richesses archéologiques, qui sont disséminées, fassent Tulgarisées dans un livre, moins qu'un livre, un simple album qui vint chercher le Icc- teur è jour fixe, provoquer des observations , des recherches sur de nouvelles ques- tions. C'est dans le but de remédier à tous les inconvénients signalés ci-dessus, et d*apportor une véritable amélioration à un tel état de choses, que la Société de Sphragislique s'est formée, et voici quels seront ses moyens pour arriver à la fin qu'elle s'est pro- |K)sée : 1* La Société enregistrera dans un recueil spécial les notes bibliographiques, légende^;, observations relatives à Télude et à la connaissance des sceaux; 2^ elle donnera, selon l'importance des types en creux que l'on voudrait conserver, môme la reproduction identique, en métal, de ces types ou de simples empreintes qui lui seraient commu- niquées. La Société fait appel aux sympathies généreuses des savants et au concours des amateurs ]iour vulgariser ces sujets d'étude. Elle espère trouver ainsi un lien d'association et for- mer comme une exfiosition permanente, avec cet avantage que les objets exposés acquer- raient d'autant plus de prix qu'ils seraient plus connus. En un mot, ce serait dans Tespècd la réalisation du problème de la plus grande circulation de la richesse dans le monde do la science. Qu'il nous soit permis maintenant de justifier le choix quia été fait par nous de cette monographie du sceau, en d'autres termes, d'expliquer pourquoi, entre lés différentes branches des connaissances paléographiques, nous avons donné la préférence à la sigillo- graphie plutôt qu'à la diplomatique, è la numismatique, ou à d'autres parties de la science rritique des monuments écrits. Pourquoi? — C'est que l'étude des sceaux se rattache à toutes les autres, les suppose et les complète. On arrive au même but par différents moyens; ainsi, dans l'étude des sceaux, il s'agit, conme dans la paléographie, d'interpréter méthodiquement les symboles et les écritures sous toutes les formes. Parmi tous les monuments è consulter, le sceau est celui qu il est plus facile d'interroger; enfin, notre préférence pour celui-là est déterminée par la place importante qu'ont donnée de nos jours à la sigillographie des savants tels que (1) Le recueil de h Société de Sphra^itique paratl raeniuellcmênl chez M. Forgeai», fëraivl el »«oilr objet secondaire à l'aide duquel nous tâcberons^de nous élever ii la considération des temps, des cir- constances et de la manière dont on s'en est servi, en un mot, à la raison d'être du sceau, dans les relations de la vie civile, du progrès qu'il accuse, des institutions qu'il suppose. Haseheroni a fait un beau livre sur ce qu'il appelle la philosophie du compas; o*est-à- dire que^ partant de cet instrument comme base d'observation, il démontre toute la géo- métrie par une série d'inductions prises des différentes lignes tracées dans un cercle; do même, pourquoi ne reconstruirait-on pas l'édifice social à l'aide de la philosophie 4\x sceau? Si Joseph de Maistre a pu dire qu'un voyageur, abordant pour la première fois dans une 11g, serait fondé à croire quelle est habitée -par des hommes civilisés, quand même il n'y aurait encore vu qu'une prison ou qu'une potence, h plus forte raison faudra-t-il con- clure que, là où l'on a rencontré l'empreinte d'un sceau, on a dû reconnaître que, dès ce moment, les hommes avaient renoncé à la force pour se soumettre h des conventions h l'empire des lois, de la raison, de la justice; enfin, qu'il y avait là signe. positif ^e ci- vilisation; tel est l'état social supposé par l'usage du sceau. •Le v^rbe, dit Aristote dans sa Poétique^ est le discours en abrégé, c'est pourquoi on l'appelle le verfre, ou parole par excellence, parce qu'il contient implicitement les autres parties du discours; en effet, il exprime non-seulement l'être, l'état ou l'action, comme on dit communément» mais encore il désigne la personne et le temps avec affirmation; i| en est absolument de même pour le sceau, il a les mêmes caractères, c'est toute une 4angue9 c'est l'histoire en abrégé, car il implique avant tout la personnalité et la responsabi- lité, par conséquent, de celui .qui s'en sert ; enfin, c'est une affirmation permanente qui con- trôle et qui peut être toujours contrôlée; c'est l'acte do la volonté pris sur le fait, immo- i)ilisé, stéréotypé» éternisé; c'est Texpression de la vérité et un gage de la sincérité et do l'équité du contrat. Ce moyen graphique de certifier, d'authentiquer une chose, un fait» une obligation, qui lient la place du serment» suppose donc évidemment l'empire do la raison substitué à celui du plus fort» en un mot» la civilisation. On pourrait reconnaître que, d'un autre côté» malgré cet appareil de vérité affecté dans les actes privés et même publics par toutes les formes de la diplomatique et de la gb ptique» il s'en faut bien que la vérité se trouve toujours sous les sceaux, ou plutôt qu'il soit facile do la saisir; en effet, on sait que chez les Grecs et chez les Romains il y avait deux doç^ 17 AYIS PRELIMINAIAB. t^ In'nef : Tuno pour le vulgaiic, Poutre pour les initiés, ce qu on peut roir au long dans liaê sa vantes dissertations des Mémoires de V Académie des Sciences sur les mystères d'Eleusis^ ett« Dans d'autres cas, il y avait des signes convenus pour se reconnaître, des moyens do ralliement, c'était la langue des symboles, comme pour les chrétiens en particulier, Tem- bième phonétique d*an poisson signiQait le Christ, h laide de toutes les initiales ou s\gl$$^ qui forment le mot grec ixerz, Jésus, Christ, Dieu, Fils, Sauveur. Pour celui qui sait les interroger, que de choses peuvent dire le chaton dune bague antique, l'empreinte d'un sceau et récusson des armoiries 1 Que de secrets, qui sont en- core ensevelis pour nous dans les limbes de l'allégorie et sous les voiles des emblèmes, dont nous n'avons pas encore la clef. Malgré les déttouvertes précieuses des ruines de NU nive, de Mitla et Palanque, et les trésors paléographiques de Champollion et de ses suc- cesseurs, nous connaissons bien peu les doctrines des anciens. ( Yoyex saint Thomas, Adversus gentes; Muzzarelli, du Salut des Gentils; Devignato, Dissertations : Mémoires de VAcadémie^ de ignoto Deo ; Anselme, Fraguier, etc., etc.) Si un savant laborieux a pu tenter de refaire l'histoire avec les seuls fragments des lé- gislations des peuples anciens et du moyen Age, d plus forte raison^ on pourrait reconsti- tuer les législations elles-mêmes avec une collection de sceaux et de monuments paléo- graphiques. Scaliger, en interrogant quelques médailles antiques, a composé son docte livre d$ Asse; de même, à l'occasion d'une simple médaille, d'une empreinte, d'une pièce de monnaici que de questions doivent se présenter 7 L'historique de l'itinéraire de l'écu dans la circu- lation résoudrait les plus hautes questions d'économie politique. Voilà l'indication sommaire des principaux éléments de la sigiltographie philosophique; c*est là un vaste champ à exploiter, et c'est précisément celui de la science nouvelle de Vico, liv. 2 de la Sagesse poétique ^ où il traite en particulier: « de l'origine des hiéroglyphes, des € lois, des noms, des insignes nobiliaires, des médailles, des monnaies, et, par conséqueut, « de la première langue, de la littérature, du droit naturel et des gens» Nous finirons par cette seule réflexion : comment se fait-il que la glyptique soit si an- cienne, que l'usage des sceaux remonte à une haule antiquité, et pourtant, que les an- ciens aient passé si près de l'invention de la typographie sans la rencontrer? car la diilé- rence n*était que du plus au moins, à savoir : se servir simultanément de plusieurs- sceaux ou de caractères mobiles, au lieu d'un seul (l'imprimerie n'^st autre chose). De mémo, puisqu'on a senti depuis si longtemps l'importance d'authentiquer les conventions, de ga- rantir la responsabilité, de concentrer une valeur surune empreinte, un sceau, comment concevoir qu'on ait passé si près, sans les avoir trouvés plus tôt, de la lettre de change, du billet à ordre^ du billet de banque, de tous ces instrument» de crédit qui sont et qui peu- vent être bien plus encore les leviers du monde.- Les causes 1 les causes I il fallait se demander en tout les raisons d'être des choses; c'est le commencement et la fin de toute philosophie ; c'est en se demandant la cause des plus petits phénomènes de la nature, du balancement d'une lampe dans une église, de la. chute du fruit d'un arbre, que Galilée et Newton ont trouvé4es lois de l'univers. SOCIETE DE SPHRAGISTIOUE. A une époque où le goût et l'étude des diverses branches qui composent Tarchéologle paraissent se répandre davantage, nous croyons ôtre utiles aux amateursde Sphragistiqua en leur signalant l'existence de notre Société^ dont le but- spécial est d'assurer d'une manière durable la conservation des documents relatifs aux sceaux du moyen âge, et aussi d'en rechercher l'intelligence souvent si abstraite. Comme les cires originales sont assez rares, souvent en mauvais état, et, de plus, sust GPptibles parleur nature fragile de s'altérer, que, d'un autre côté, les empreintes on plâtre i9 AVIS PBELIMI.NAIRK. » . que l'on peut relcTcr sur ces mêmes cires par Topiiration du moulage, sont destructibles» et que, môme en reDOuvelant celle opération, il arriverai! qu'à la longue on ne pourrait jilus se procurer que des épreuves inGnimenl au-dessous des cires originales, notre So- ciété a songé à remédier h ces inconvénienls par la reproduction en cuivre la plus exact» (on peut s'en convaincre par l'inspection du spécimen ci-joint) des types originaux eux- mêmes en creux, h l'aide desquels on obtient et on remplAce ainsi les empreintes ^ui Tiendraient k se briser. Ce sceau d'un docteur en droit a été dessiné et gravé d'après une cire sortant du typ» PI) cuivre fondu h l'aide de l'empreinte moulée dans le sceau original. Il nous a été com- muniqué par M. le vicomte E. de l'Espine. Notre réunion d'amateurs, qui compte à peine trois ans d'existence, a déjà reçu de nom- breux encouragements par plusieurs membres de sociétés d'antiquaires de France. Elle possède dès à présent près d'une centaine de types heureusement reproduits par les soins de H. Arthur Forgeai^ l'un des membres fondateurs de l'association, cl avec le concours et l'aide des principaux sociétaires. M. Forgeais est dépositaire de documents d'un haut intérêt , ce sont les types ou repro- ductions des sceaux originaux recueillis à Paris , en 18V8 , 18^9, 1850 et 1851, par les ou- vriers employés au curage de la Seine. Les originaux sont la propriété commune de la So- ciété. Quel que soil le résultat de l'entreprise que nous formons , nous n'hésitons pas à récla- mer avec instance l'Htloiition des archéologues, en leur faisant observer que notre projet n'est pas une œuvre d'industrie mercaulile k laquelle nous nous sommes associés, mais qu'il s été conçu dans la vue d'un intérêt purement scientifique. Félix BeRTHAND, Mfinbrr fondateur de la Société dt SphragittiqiM . SCEAU DE HUGUES, rai>oi>e ML sti>T-cuttiSTOpnB du siennk, Tniiivê Mt rcmplacemcnl de l'ancienne chapelle de Sainl-Miclier. Avant d'entrer en matière surlos sceaux, nous avons à répondre 6 certains bruits pou fondés qui circulent dans le monde archéologique , depuis l'insertion dans celte Rerue de l'article qui annon<;ait l'existence de notre Société ; nous nous empressons de déclarer ({ne l'intention des amateurs qui se sont réunis sous le titre de Société de Sphragittiqut n'est point de songer à aucune espèce de concurrence scientifique avec les sociétés qui ont jiublié sur la matière dont nous nous occupons exclusivement, mais d'ajouter, autant qu'il 5)>rB en notre pouvoir , aux éléments d'une science encore dans l'enfance, et aussi de sup- jiléer, en quelque sorte , à l'absence des gravures , qui se remarque quelquefois dans les (lublicalions de sigillographie. Nous serions même heureux si quelques-uns des hommes furmés par des éludes spéciales aux connaissances historiques du moyen âge , voulaienl bien nous prêter parfois leur bienveillant concours. Nous ouvrirons en même lemps nos- publications aux simples curieux qui , sans vouloir entamer des recherches profondes , désireraient faire connaître des sceaux qu'ils poss*- i^nwDl, et appeler ïur vei oionumenls raltcnlion des hommes d'étude. « AVIS PREUMlXtins. li Nous BTODs rencontré des pcrsounes qui , cooime dous , ne le préoccupent paa d'une tris(e indifTérunce, et comprennent rimportauce de celle branche si féconde de l'art ; des personnes qui nous ont encouragé:* h persévérer dans l'élude d'une science dont un seul bomme en France nous a ouvert les premières voies, M. de Wailly , par son précieux ou- trage de paléographie. Qu'il nous soit permis de témoigner notre reconnaissance ë M. le docteur de Varenues , qui vient de faire don à la Société d'un type original en cuivre d'un caractère remarqua- Ûâ ; à M. L.-J. Guénebault, qui a enrichi noire fonds commun d'itn nouveau sceau ; et en- fii, à M. Jules Courtet, sous-préfet, lequel nous a fait parvenir une empreinte emblémati- qtie qui présente vraiment de l'intérêt. Nous n'entamerons pas dans cette notice la description d(s sceaux recueillis pendant ces dernières années par les ouvriers employés au curage de la Seine (elle aura lieu dans nos prochaines publications), nous devons satisfaire d'abord à la demande qui nous a été adressée depuis longtemps de mettre au jour deux documents qui ont également été dé- rouverts à Paris : En 18i8, MM. Duc et Dommey, architectes , chargés des travaux d'isolement et d'agran- dissement du Palais-dc-Justice , faisant pratiquer des fouilles dans la cour de la Sainte- Chapelle, à peu près au milieu de la nef de l'ancienne chapelle de Saint-Michel (dont 1* clicvel existait encore i cette époque sur la rue de la Barillerie), ont trouvé , à une profon- deur d'environ deux mètres du sol actuel de la rue, un sceau ancien , de forme ovals cur- viligne, dont nous donnons ici la figure. . Ce sceau, d'un dessin ogival, du diamètre de 15 millimètres sur SS do largeur, est en cuivre jaune recouvert d'une belle patine, et porte sur le dos un petit anneau en saillie qui était destiné i recevoir, comme on sait, la chaîne ou le cordonnet par lesquels il pendait au cou de son propriétaire. L'examen de la sigillaire en cire sortie de ce type original , qui parait remonter vers la fîo du XIII' siècle , nous apprend d'abord , par la lecture do la légende , qu'il a appartenu h un chanoine d'une église sous le vocable de Saint-Christophe de Sienne. On lit distincte- iTient l'inscription suivante, car l'oxyde n'a que très-légèrement altéré cette partie du sceau ; S, HvgonU ; câh Ici : Crislofori : Sentit, pour Sigillum Uugonis, canonici sancti Chri- ilophori ou Crislofori Smeniis (sceau de Hugues, chanoine de baint-Christophe de Sienne}. Nous voyons ensuite dans le champ du sceau un emblème religieux (comme il conve- nait alors à un ecclésiastique d'en avoir) , et que l'on rencontre assez souvent sur les ea-, chels de cette époque, c'est un agncfiu crucifère, dit pascal ou triomphateur. Au-dessous de la croix, dont lextréioité inférieure repose dans un des pieds de l'agneau, est un pcnnon orné de trois banderollcs et attaché au milieu du bâton. EnQn , au-dessus de la tète de l'agneau, parait une étoile. Quelques ossements humains , mais en très-petite quantité, ont également été recueillis avec le sceau dont il s'agit ; cette dernière circonstance nous autorise à penser que , sui- vant un usage i peu près général b cette époque, lors des décès, le sceau aurait été déposé dans la tombe, au lieu de le détruire, comme cela se pratiquait aussi quelquefois , sans le renfermer dans le cercueil, le lout, pour prévenir l'abus que Von aurait pu faire du tetl rfii étfunff. 95 ATIS PRELUnXAIRe. 94 On n^gnorepas non plus que» dans un certain cas, on ne ie contentait pas dlnbumcr la mort avec son sceau entier, mais on le brisait et on en conGait les débris au tombeau. Voici du reste une nouvelle preuve de celte coutume : Dans la mAme fouille opérée sous la direction de MM. Duc et Dommey, comme nous ]*avoD$ dit plus haut, on a trouvé non loin des objets décrits ci-dessus et parmi des osse- ments humains, le fragment d*un sceau équestre du xni* siècle, que nous n'avons pas cru devoir faire dessiner à cause du peu d'intérêt qu*il nous semble offrir. D*après le débris en cuivre jaune qui nous en reste, le sceau entier de forme ronde devait être d'une cir- conférence de 6 centimètres. On ne peut y distinguer (quant au sujet) que tes jambes très-maigres d*un cheval caparaçonné et lancé au galop, et, quant à la légende, on lit ces seuls mots : um : Hervti : Do Cette dernière lettre que nous supposons être un o n'existe même qu*à moitié; la barre perpendiculaire qui le traverse indique l'endroit où existe le bris du sceau. Pour en revenir au sujet principal de cette première notice (le sceau du chanoine Hu- gues), nous avouerons que nos recherches ont été infructueuses en ce qui peut concerner particulièrement ce personnage, et nous saurions gré aux savants de Toscane de nous mettre à même de compléter les renseignements nécessaires pour achever l'explication de ce sceau, en indiquant comment le chanoine Hugues sera venu à Paris et y est mort. Était-ce une dignité purement honorifique qui lui aurait été conférée, et étudiait-il à Pa- ris, comme le faisaient les jeunes ecclésiastiques de ce temps 7 ou enfin aurait-il reçu une mission pour la capitale ? c'est ce que nous ignorons. Nous n'avons pu découvrir rien de remarquable sur l'église Saint-Christophe, car aucun éds nombreux auteurs qui ont écrit sur la ville de Sienne et sur ses monuments, et que nous avons consultés avec soin, ne font mention avec quelques détails d'une église ou collégiale de Saint-Christophe. Reppetti seul, dans son Dictionnaire géographique et histo^ rique de ta Toscane^ indique une église du nom de Saint -Christophe (Christophano)^ comme Rettoria^ et dépendant encore aujourd'hui, en qualité d'annexé, de l'église do Saint-Jean de Sienne, dont plusieurs voyageurs ont décrit la jolie façade gothique. Il ré- sulte aussi de plusieurs documents topographiques que possède un bibliophile de Paris,, qu'il existait à Sienne, dès l'an 1210, une église sous l'invocation de Saint-Christophe. En résumé, nous pensons que l'église de Saint-Christophe, réduite maintenant à l'état d'annexé de la paroisse Saint-Jean, devait être, probablement dans l'origine, la collégiale de Saint-Christophe dont Hugues était chanoine. Quant aux éclaircissements que nous au- rions pu tirer du fait de l'inhumation du chanoine Hugues dans la chapelle Saint-Michel peur arriver à pouvoir constater son identité, les auteurs qui ont écrit sur les anciennes églises de Paris, et que nous avons compulsés, ne nous ont rien appris à ce sujet. Félix Bertrand, Membre fondateur de la Société de Sphragistiquo. t% AVIS PflELIMLNAiRC. %^ ÉVÊGUÉ DE LLÇ05. i Salot-HUaire-du-Bois, en visites pastorales, le 17 nOTetubre 188L A Moniteur le président de la Société de Sphragluique. MoKSiEUE LE Préside:sik>tjqse» forent pillées, spoliées, bouleversées, enlevées et transportées ailleurs sans aucun •oX iri-xi péie-fli^ dans les réduits les plus infîmes des districts, des communes, ou abandonnées, peo* lia^ po^ d'un demi-Siècle, à rincurie, à rignorance et à de trop fréquentes déprédations. La pourriture et ie* vers cassofest des perles irréparables. L'esprit catholique, si éminemment conservateur, parce qu*il eA inr>-i')rique réel des siècles passés. Accablé sous le poids du saint minislére, le clergé ne p 11 ^^i sxxui^T d^aliord de ces éludes bisU>riques,et s*il Teùt pu dans de rares roomen's de loisir, il n^avail (-^ ^>'-^ ^ nuin ces rit.-b^ses monumentales. 11 eâl fallu s'adresser à des hommes parfois très-hostiles, ftorreai cr:x'^^^lt&, qoi, dépositaires de ces trésors de littérature, presque exclusivement religieuse, n'en aTs'e:.! pocot riitellî^eaco, et la laissaient gisant dans une espèce de chaos. S'il eût élé réglé qu'on rendrait à Ls rnjzion,en les déposant dans les évéchés, ou ailleurs, ces anciens titres, ces diplôioes, ces.chartes, ces se aai, on eût certainement trouvé pour les éludier des hommes érudits, oniés de l'en semble des connais- saix/s qise req-iiert rinierpréiation de ces monumcnls de la science ecclésiastique. Votre œuvre. Messieurs, va iL«tire le d-rgé en posàe^^ion des mines de sceaux que vous reproduisez avec autant de fidélité que de x..le. Ltî prô-^cuses notices dont vous accompagnez vos publications lui seront très>uliles. Le gouvernement êeziin pfni-fArt q'j'ilest lrèsK»nvenable, pour ne rien dire de plus, de remettre à chaque évéché l'un d< v>s t}i>^> de sc&tux ecclésiastiques ; c'est un moyen aussi sûr que facile de parvenir à de nouvelles décou- vert». To'iS ces mfAiîs» m'inspirent. Messieurs, pour votre honorable entreprise, de vives syropalbles. Jo ferai Leureax de vo^is venir en aide, mais âi la suite de Monseigneur l'archevêque de Paris, qui doit, le pre- Dîer, appeler leé bénédictions du ciel sur vos nobles et généreux efforts. Priez-le d'accepter un titre qai %r,]i en rapport avec les fonctions augustes qu'il remplit auprès de vous, et les autres évéqucs que vous ap- pellerez, comoie moi, â rbonneur d être les protecteurs de votre association, pourront accepter plus promp- tetuent le litre qne vous leur délivrerez. Recevez, Messieurs, avec mes remerciements, l'assurance de ma considération très-distinguée. t JACQl-ES, Eréqui dt Luçon. I I I m £ IBi DICTIONNAIRE D£ NUMISMATIQUE ET IX SIfilllOfiRAPHIE REII6IEDSES. A A. Cette lettre, suivie de Tn grec, est sou- Tcnt employée dans les anciens monuments, et quelc|ueu>is sur les monnaies pour dési- gner Dieu^ c'est-à-dire, rÊtre qui est le com- mencement et la fin de toutes choses. Ainsi Constantin, après sa conversion au christia- nisme, fit graver sur son casque, sur son bouclier, sur ses étendards et probablement sur quelques-unes de ses monnaies un A et un A, aux deux côtés de la croix et du mo- nogramme du motXPISTOS. Plusieurs tiers de sol d'or de la première race de nos rois, portant d*un côté la tète du roi ceinte du diadème, ont au revers la première et la der- nière lettre de ral|)habet grec avec la croii. ABAISSEMENT, ou AFFAIBLISSEMENT des monnaies. Yoy» les mots Affaiblir et Espèces. ABASSY, monnaie d'argent frappée en Perse et nommée ainsi du nom de Schah- Abbas III, roi de Perse, à qui on en attri- bue la première fabrication. Cette monnaie est de la figure et de la grandeur environ nu'étaient autrefois les pièces de auinze sous de France ; elle a pour légende a'un côté la profession de foi des Mahométans, et de l'autre le nom d'Abbas avec celui de la ville où l'abassy a été frappé. Cette monnaie a grand cours en Perse, où elle vaut deux luamoudis, ou quatre chayés; le cha3ré es* timé un peu plus que quatre sous six de- niers, ce qui revient à environ dix-huit sous, quatre à cinq deniers de France. II y a des p èces de cinq abassys, et des pièces de deux abassys qui en valent la moitié; il s'en fa- brique peu, elles n'ont point de cours dans le commerce, et ne sont pour l'ordinaire que ce qu'on appelle, en terme de monnaie, ptic$ de plaisir. La pièce de cinq abassys est ronde, un peu plus épaisse et plus grande que l'écu de France, la demie h proportion ; elle revient h environ Quatre livres aouze à treize sous de France (A.) (1). ABBAYES ou ABBÉS (Mon:«aies des). Voy. l'article général France, v* partie : Notions générales sur les monnaies des prélats. Voyez aussi 1" les noms particuliers des différentes abbayes qui ont eu le droit de battre mon- naie et dont on connaît des espèces comme Corfrie, Cluny, Jumiéges^ Montfaucon^ Tour- nu«,etc.; et 2* la liste des saints dont les noms se trouvent sur les monnaies du moyen Age (2). Sceaux des abbayes. — Voy. l'article géné- ral des Sceaux, n° 15 et suivants. ABRA , monnaie d'argent de l'ancien royaume de Pologne, valant environ 3 sous 6 deniers de France, ou 17 centimes. L'abra avait cours à Constantinople et dans tous les Etats d\\ Grand Turc, pour le quart de l'as- lani ou Daller de HoFlandc. ABUKESB. Les Arabes et les Turcs, domi- ciliés au Caire, appellent Abukesb, le Daller ou écu de Hollande, la même monnaie qu*à (1) Les arliclés signés de la leure A, sont extraits du Dictionnaire des Monnaies d'Aboi de Bazingheiii. 2 vol. in 4«; Paris, 17... (2) On trouvera dans le Dictionnatre de Statistique religieuse déjà publié, une liste alphabciiquc des aa-* cicnoes abbayes de la France, avec rindicalion de leurs patrons, de la date de leur Tondation et d« Tor- dre anqiH'l elles appartenaient. z\ ACII DICTIONINAIRK DK NIMISMATIQUC. ACH S3 Sinyme, à Constnritino{;]e et dans les autres Echelles du Levant on nomme aslani. Ces différents noms viennent de Tempreinto du lion , qui est fraf)pé de chaaue côté de ces f)ièces d'argent appelées en Turc aslani, que es Arabes prennent pour un chien nommé en leur langue aùukesb, Vabukesbj ou dal- ler, vaut au Caire trente-trois meidins en change, et trente-huit, quelquefois plus en espèces , à raison de dix-huit deniers de France le raeidin, ou de trois aspres, mon- naie de Turquie : on le reçoit à peu près sur le môme pied à Constaniinople et dans le reste de Terapire turc. L'abukesb est au titre de huit deniers vingt grains, et vaut argent de France 3 livres 4- sous 2 de- niers. (A.) ABUNDIUS (saint). Son nom se trouve sur les monnaies de la ville de Como, en Italie. Voy. Saints. . ACHAIË (Monnaies des princes francs D*). L'intérêt qui s'attache à la numismati- que des croisades, sujet que nous ne pou- vions négliger en nous occupani de la nu- mismatique religieuse, nous engage à faire précéder les descriptions des pièces frappées en Morée par les successeurs des croisés, de quelques eitraits d'un mémoire du regret- table Buchon sur la géographie politique do la principauté française d'Achaie. Cette des- cription géographique de la Grèce du moyen âge aidera d'ailleurs beaucoup à expliquer et à classer les monnaies nouvelles qui vien- dront enrichir la série encore peu riche des monnaies gallo-grecques. Le mémoire dont nous allons extraire quelques fragments a été publié dans le premier volume de la Chro^ nique de Morée une des plus importantes dé« couvertes de Buchon (Ij. La principauté française d'Achaïe établie h la suite de la quatrième croisade dans les provinces méridionales de l'empire byzantin en Europe, ne se composait pas seulement du Péloponnèse , qu'on appelait autrefois aussi Achaie, du nom de l'une de ses pro- vinces, mais elle embrassait aussi : la Grèce continentale, en remontant du détroit de l^Iégare aux Thermopyles, la Grèce insulaire, comprenant l'Fubée, les Cyclades, connues alors'sousle nom de Dodécannèse ou douze ilos, quelques autres îles de la mer £gée et toutes les iles de la mer Ionienne, moins Corfou. J'examinerai successivement ces trois divisions de notre principauté : le Pé- loponnèse, la Grèce continentale et la Grèce insulaire. |. LE PéLOPONNÈSB. Le Péloponnèse ancien était réparti entre sept grandes divisions : l"* l'Acnaïe, qui a donné son nom h tout le pays; 2** rÉIide; 3* la Messénie ; 4* la Laconie ; 5" TArca- die; 6* l'Argolide; T la Corinthie. Les noms de ces antiques divisions terri- toriales disparurent peu à peu d'abord sous (!) Nouvelles recherches sur la principauté de Mo- rée, S vol. in 8* iSio, chez Julo» Renouard, rue de T(»umon, a- 6. l'unité delà vigoureuse domination romaine* puis sous celle de l'empire d'Orient. Le Pé- loponnèse fut alors placé sous le comman- dement d'un seul stratège, et forma le sixiè- me thème d'Europe (2). C'est ainsi qu'il était administré au moment de la conquête fran- que. Les Français débarquèrent d'abord à Mo- don en 1205, puis à Kalo-Achaia, près de Patras, en 1206. De Môdon il s'étaient avan- cés, en remontant vers les plaines décou- vertes de l'ancienne Élide, qui ne commença que vers cette époque à porter le nom de Morée. De Kato-Achaia ils se dirigèrent sur le littoral du golfe de Lépanle, qui était connu sous le nom û' Achaie, et ces deux noms d'A- chaïe et de Morée devinrent par la suite, comme indifféremment, la désignation du titre de la nouvelle principauté. Toutefois, dans les commencements de la conquête, et môme longtemps après, le mol Achaïe était pris dans une acception plus générale et désignait l'ensemble de toutes les possessions continentales et insulaires» tandis que le mot de Morée ne s'appliquait tout au plus qu'à la Péninsule seule. Tout prouve môme que, dans l'origine, ce nom n'appartenait qu'à la seule province d'Élide à l'exclusion des provinces limitrophes, l'A- chave, l'Arcadie et la Messénie. Le Livre de la Conqueste fournit plusieurs exemples de cette distinction entre la Morée et les autres provinces de la presqu'île. « Lors print ou lui (3) deux chevaliers et douze escuiers, et «ara* de la Morée et vint à Mathe-Griphon (Akova en Arcadie). » 0 Si parti de la Morée (4) et vint demorer en la chasteltenie de Calamate (en Mes- sénie). » a Si partirent (5) de l'IUe (Nisi en Messé- nie) et vindrent en la Morée, » « Et li princes revint (de Vostilza) en ïa Morée, à Andrcville (6). rentza, une église dédiée à saint François et un grand couvent. On lit dans le Livre de la Conqueste que, dans plusieurs occasions, les princes d'Achaie tinrent leur parlement dans Tune et Tautre de ces deux églises et que la haute cour s'y réunissait quelquefois. Les Templiers avaient aussi des possessions de ce côle, et à leur couvent était réunie 1 é- glise de Saint-Jacques, bAtie par les Ville^ nardouin, et où Geoffroi I" et ses deux fils, Geolîroi 11 et Guillaume 1", eurent leur sé- pulture. L'air d'Andravida n'étant pas toujours fortsalubre pendant les grandes chaleurs des derniers mois de Tété et des premiers mois de l'automne, Jes princes se firent bâtir ailleurs des résidences plus agréables : A la Castagne^ appelée aujourd'hui Gas- louni, à cause de la ressemblance de sa plaine avec nos gastines ; A la Riole^ au nord d'Andravida, au pied du mont Movri et sur les bords du Larissus, situation charmante pour la chaude saison, et dont le nom est conservé aujourd'hui dans Rhiolo ; A laGlisiire, désignation toute française de la ville grecque de Vlisiri, aujourd'hui Vé- siri, au pied du haut monastère d'Hagia Paraskevi et près de la source de la rivière Pourleska ; A la Roviate^ mot conservé dans Tappella- tion actuelle Ilhoviata, sur les rives de cette môme rivière Pourleska, et près de la mer, un peu au midi de Gastouni ; kDrugeSj en Messénie, l'Androusa actuel, au pied du mont Itliome, et où ils fixèrent la résidence d'une des deux grandes capitaine- ries de Morde, qui, conformément à l'article 177 des Assises de Remanie, étaient placées l'une h Corinthe, l'autre à Androuso; A Ville eiifin, dont le nom répond à son appellation grecque actuelle, Nisi^ lieu char- mant, situé un peu au-dessous de la forte- resse franque,du Petit Magne ou Mikro-Mani, sur la rive do Pamisus, et à quelques milles seulement d'une plage où la mer offre en été les bains les plus agréables. Ce n'étaient là, en quelque sorte, que les villes de plaisance des princes d'Achaïe; mais en même temps que les anciennes for- teresses étaient mises en état, les nouvelles forteresses se construisaient et s'échelon- naient dans tous les lieux importants, dans tous les passages difficiles. En avant d'Andravida, qui avait été choi- sie pour capitale, et afin de faciliter les com- munications de la principauté avec l'Occi- dent, on fit construire, sur l'emplacement bù était le petit port de Suint-iSacharie, une ville forte nommée Clarence, la Clarenlza d'aujourd'hui. Ce port fut longtemps fl'jris- sant. 11 s'y faisait un grand commerce au XIV' siècle, et ses poids et mesures étaient en commua usage dans tout l'Orient. Les ducs anglais de Clarcnce 0!>t pris de là leur nom, légué par Mathilde de Hainaut à sa parente Philippino de Baiiaut, niè>«2 da Lionel, premier duc de Clarence. C'est au-- jourd'hui un petit port qui est en relations habituelles de commerce avec Zante et Cé- phalonie. Au-dessus de la montagne qui domine la J^lage de Clarentza et Tarrivée de Zante, Geof- roi 11 de Villehardouin fit bâtir, dès 1217, une forteresse importante qu'il appela Clair* Jtfon/.Cette forteresse est encore debout et le nom s'en retrouve un peu altéré dans le nom deKhIemoutzi, qu'elle porte aujourd'hui. J'ai déjà dit qu'en descendant au midi près du cap Rataicoio, ils avaient réédifié le château de Pondico- Castro et lui avaient donné le nom français de Beau^Voir^ traduit quelquefois par les Grecs en Kaloscopi^ par les Catalans en BeUVezer^ et par les italiens en Bel'Veder et Bel-Ver. Des noms tout fran- çais : Junchy Beau-Fort^ Porte-de-Fer, Bel^ Regard dont les Grecs ont fait Perigardi^ Chaslel-Neufy Saint-Georges ^ Crève-Cœur^ Bosselety Passavant, Mathe-uriphony la Combe ^ la Bicoque, Saint-Omery Porcelet^ le Château des Portes, eic,^ furent donnés aux nouvelles forteresses. Saint-Omer fut élevée en 1310 par Nicolas de Saint-Omer le jeune, maréchal hérédi- taire de la principauté de Morée, et seigneur de la moitié de Thèbes, lorsque les Catalans eurent détruit le beau château de Sainl-Omcr dans la ville de Thèbes, et il fit de Saint- Omer de Morée une forteresse importante. Elle est bâtie sur un des hauts contreforts du mont Movri, entre le Larisse et le Pénéo, et domine le passage qui conduit de la plaino de Gastouni dans les montagnes. Ses ruines franques sont fort considérables. Elle a donné son nom à la montagne sur laquelle elle nst bâtie, qui s'appelle encore aujourd'hui mont de Santameri, de même que les ruines s'ap- lent ruines de Santameri. Portes, aujourd'hui Portais, était bâtie sur l'extrémité méridionale du môme contrefort, du côté de l'Elide. Le pays de montagnes était surtout diffi- cile à bien garder; aussi y multiplia-t-on les forteresses. Indépendamment des grandes forteresses baronniales de Corinthe et de Mathe-Griphon ou Acova, on fit construire d'autres forteresses princières dans le pays d'Acova, comme : Beau fort; Saint - Georges , dans les montagnes de Scorta ; Boisselet ou Oréoclovon; Un autre Saint -Georges, pour commander la sortie de ces défilés, et que je crois être le Castro - tis-Oraias, au-dessus de Xero- Campi ; Chastel-Neuf; Crève-Cœur y près de Lavda ; Sainte-nélènej ou Kyria-Uelena^ tout près aussi de Lavda; Château de Fer ou Sidero - Castro , entrt Arcadia et Pavlitza. Quelmoy dans le mont Chelmos, près do Veligosti. La Dimatreou Dimatra, bâtia par le vieux 41 ACH DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ACII 4Î Nicolas de Saiut-Omer, bail de Moréei en 1288. Le même Nicolas de Saint-Omer» pendant son baillage, Qt bAtir au-dessus des marais qui s'étendent devant l'Ile de Sphacterie, et ?ui ont fait donner à cette plage par les rancs Je nom de Junch^ terre des joncs, au bas du monticule sur lequel était construit l'antique Avarinos, ou Paiœo-Avarinos, une nouvelle forteresse c^u'on nomma le Nouvel^ Avarinos^ Neo-Avarinos , devenue Navarin. Plus tard, lorsque les Vénitiens prirent pos- session de cette ville, nommée aussi par eux ZonehiOj ils firent construire leur forte- resse sur la rive opposée à l'île de Sphacte- rie, et cette nouvelle ville prit le nom de Neo-Caslro. Cette ville fut prise sur les Vé- nitiens parles Turcs en 1500. François Mo- rosini la reprit le 2 juin 1686, et les Véni- tiens la reperdirent de nouveau en 1718. Dans la Laconie et le Magne, les princes de la Horée firent également élever de nom- breuses forteresses, dont quelques-unes subsistent encore ; telles que Misitra^ bâtie par Guillaume de Villehardouin en 12tô, et cédée par lui en 1263 à Michel Paléologue, pour prix de sa rançon. Après avoir bAti la grande forteresse de Misitra, le prince pensa que )es deux forte- resses baronniales de Geraki en Tzaconie , et de Passavant 9 ou Passa va, dans le Magne, ne suffiraient pas pour contenir les habi- tants, et il fit construire : Le Grand-Magn€y qui est, soit le fort ruiné qu'on trouve au-dessus de Port-au-Cailles, soit celui qui se trouve à la pointe de la presqu'île Tigani ; Beath-Fort ou Loutron ; KisleméSf près du cap de ce nom ; Un autre lort, nommé aujourd'hui Castro tis OraiaSf le Château de la Belle^ sur le cap Grosso; Coutif)harit à l'entrée du Magne, du côté septentrional , avant même d'arriver à Pas- sa va. Plusieurs de ces forts offrent encore des ruines imposantes, et assuraient alors la do- mination de toute la presqu'île du Magne. Monembasie et la presqu'île de Vatica avant été cédées dès 1263 par les princes dAchaïe aux empereurs grecs, ils n eurent pas le temps d'y faire constniire des forte- resses franques. Bn Tzaconie, et dans le pays des Melinges ou Escla?ons, outre Geraki, qui est à l'entrée des montagnes du côté du midi, je trouve un château franc connu sous le nom de ChAteau de la Belle, Castro tis Oraias^ près de Meli- gou, entre Saint-Jean et Saint-Pierre, et il me semble que sa situation répond assez à celle donnée dans le Livre de la Conques te k un des forts Saint-Georges ; car il y en avait deux de ce nom ; l'un dans le pays des Scortins dont il est Question dans la donation de Charles-Quint à Hagi-Apostoli (p. 33) sous le nom d'Ay-Jorgi-Scorta, et l'autre qui est peut-être celui près de Xero-Campo. En remontant vers Nauplie, je trouve le chAteau franc d'Argos. DlGTIO:^N. DE NtMISMATlQUEt En remontant au-dessus d*Epidaure ie trouve encore debout le château franc Je Ptada, réparé par le grand sénéchal Nicolas Acciaiuoli, puis celui d'Angelo^astro. Plusieurs de ces noms aujourd'hui perdus se retrouvent dans un dénombrement de l'an- née 1391 (1), et qui contient les indications suivantes : feax, LaVou8lice(Vostilza) 200 LaBegucbe 40 La Oreole (Rbiolo) . . 120 Chaslel^Neur. .... 300 LeFlaclo ...... 208 Le chastel de les Por- tes (Portais). . . . iOO La Tour de la Gasto- gne (Gastouni) . . 30 SaiDt-Elie 40 La Tour de Godence. 50 La Tour de la Ghris^ tianie 80 La Mandrice ( Man- dritza) iOO La Combe 100 L^Escala 40 La Bicoque 40 La Glace 25 La Fenare (Pbanari). 150 Saint-Archange! . . . 100 Le Gravenil 200 La Turlada 100 Les Molioes 40 feui. lAeux dtt propre domains en ladite prineée. Glairence (Glarenlza) 300 GlermoDt (Kblemoul- zi) c fielveder ( Pontico Castro) 50 SaÎDt-Uoiuer (SaoU- meri) 500 Porcellet (Arachova). 100 (Si estren TEscorie (Scoru) Gastel-de-fer (Sidero Castro) 100 (Si est-en TEscorte (Scorta) LaPraye 200 (Si est-en TEscorte (Scorta) .... Dmfie (Aodrousa) . . 200 Port-Jlonc (Navarin). » Calemate (CaiaroaU) 300 Le' Magne (MaîDa) . . 40 Beau* Regard ( Péri- *gardi) 3^ H^niuJe» ûtm prince» d*Achàie(2). GUILLAUME II DE TlLLEfiARDOUlN, de iSia à 1277. N** Billon. + 6. P. AGHAiB, entre deux grenetis. Au centre une croix pattée. i^. GORiNT.... entre deux grenetis. Dans le champ un édifice ressemblant à la porte qui sert de type aux monnaies de Gènes, et qu'on a appelé très-improprement autrefois machine à couper les têtes (3). N*" 2. Billon. + &• p. achaie. Entre deux grenetis. Dans le champ, une croix recoupant le grenetis et la légende. i). + GORiNTVM. Dans le champ, un édifice crénelé. N* 3. Billon. -4- g. pbihgbps. Entre deux grenetis. Tête de face. 4. + ÀGHAiB. Entre deux grenetis. Dans le champ une croix pattée, cantonnée de besants. N" k. Billon. -h TVROHvs. civi. Entre deux grenetis. Au centre une croix pattée. i^. D. GLARBNTiA. Daiis Ic champ, le chAtel. Denier tournois frappé è Clarentza en Morée. N** 5. Billon + gv. princeps (Wc). Dans le champ une croix. ^. d'glarbngia. Dans le champ, le chAtel. N" 6. Cuivre. + g : princeps. Croix. 1^. : THEBB : Givis : le chAtel au centre. {{) GuichenoD, Preuves de Phist, de Savoie» (2) Publiées par M. de Saolcy, Numismatique des Croisades, pag. 141 et suivantes, Paris, in foL 1847. (5) Voyez noire Dictionnaire de Numismatique au mot France, Observations préliminaires. De quelques erreurs en Numiimaiique, figure, n» 7. 45 àClI DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE, ACH 41 CHARLES I" D'ANJOU , BOl DB VAPLES, PRmCB d'àCHAU1« de 1278 à 1285. Bilion. + K. R. PRiwG. icH. Dans le champ une croix. i), clàrentia. Le châteU CHARLES II D*ANJOU, de 1285 ^ 1291. Bilion. + K. R. PRiNG. ACH. La croix. i). : DB : GLÀRENTiA. Le chAtel. FLORENT DE HAINAUT, de mi \à 1297. N* 1. +Bi]Ioo. FLORBNS. p : ACH. Croix. 1^. DE GLARENCIA. Gbàtel. N*" 2. Bilion. + *: florens. p. ach : Croix. ^. + DEN....1IGIE. {Denarius clarencie.) Dans champ le ch&tel. ISABELLE DE VILLEHARDOUIN , de 1297 à 1301. Bilion. +YSABELLA. P. ACH. (Dcux anelcts). Dans le champ une croix. (Une fleur de lis.) ^. JDE. GLARENGIA. Ch&tcl. PHILIPPE DE SAVOIE, de 1501 k 1504. Bilion. +PHS. D. SAB. p. AGHE. La croix. 1^. DE GLARENGIA. Le châtel, au-dessous une éloile. PHILIPPE DE TARENTE. de 1508 k 1532. N** 1. Bilion. + PHs : p. ach : tar. d. r. Croix. 1$. D, GLAREMCIA. Châtcl. N' 2. Bilion. 4- phs : p. tar. desp. {Phi- lippus Princeps TarerUi Despota.) La croix. 4- MEPANTi. Givis. (Frappé dans la ville de Lépante.) Le chAtel. N"* 3. Bilion. + phs. p. agh. tar. d. r. [Philippus Princeps Achaiœ [et) Tarenii^ Des- pota komaniœ.) Croix. H). NEPANTi ciYis. ChAtel au-dessous duquel est une fleur de lis. LOUIS DE BOURGOGNE et HAHAUT DE HAINAUT , de 1315 k 1516. Bilion. 4- L0D0..1ID. d'b. p. ach. {Lodovi- eus {et) Mathildis {ou McJiaut) de Burgundia^ princeps Achaiœ,) Croix portant un point triangulaire à Textrémité du bras gauche. i^. DE. GLARENGIA. Ghfltel, surmouté d'une croix accostée de deux anelets. FERNAND DE MAJORQUE, de 1515 k 1316. Bilion. + FN ANS. p. D. MAioRiG. {Fcmans Princeps de Majorica.) Croix. i). DE. GLARENGIA. Cflàtel. MAHAULT DB HAINAUT de 1316 k 1317. Bilion. + MAHAv. p. ACH. Croix. 4 DE. GLARENGIA. ChAtel. Au-dcssous un feu de flèches entre deux points. JEAN DE GRAVINA de 1317 k 1342. Bilion. + lOANS. p. AGHE. Croix. 4. DE. GLARENGIA. ChAlel. ROBERT D'ANJOU, de 1333 k 136i. MARIE DE BOURBON, de 156i k 1587. N* 1. Bilion. + ROBT. p. AGH. {Robertus Princeps Achaiœ.) Croix. ^. DE GLARENCIA. Châtel. N^ 2. Bilion. 4- godr. sagtens. (Légende nexpliquée.) Croix. ^. GGLARENTiA. Dans le champ, le chAteU IL GRÈGE CONTINENTALE. Dans le partage qui suivit la prise de Constantinople en 126&, le marquis boniface de Mont-Ferrat avait obtenu, en échange des provinces d'Asie, les provinces européennes de Tempire grec au midi de THémus, à titre do royaume. Ses limites au midi étaient Athènes et le déûlé de Mégare (1). Les. Véni- tiens avaient en partage divers lots au nord et au midi de ce royaume, tels gue Arcadio- polis, Héraclée, Rhodosto, Panidos, Andri- nople, Anchiale, Ganos, Hexamili, Gallipoli au nord, et l'Ëubée, Ésine, Salamine, la Morée presgue toute entière, l'Etoile, l'Acar- nanie , l'Epire , Zante , Céphalonie , Leucade et Corfou, au midi et à l'occident. Ils échan- gèrent d'abord les terres au nord , qu'ils ne pouvaient conserver sans grands frais , les unes avec Boniface moyennant l'Ile de Can- die (2), les autres avec Baudouin, moyennant quelques privilèges. Quant aux provinces et îles du midi et de l'ouest, ils ne purent jamais en prendre possession, leur marine et les ressources de leur population étant insuf- fisantes pour conserver tant de pays; aussi abandonnèrent-ils l'Eubée, la Morée, Egine, Salamine , aux entreprises des conquérants français, l'Etolie, l'Acarnanie .et l'Epire, aux conquêtes de Michel Comnène, les îles voi- sines de l'Eubée, telles que Skyros, Skia- thos, Skopelos, à ceux de leurs concitoyens qui voudraient en entreprendre la conquête à leurs risques et périls, et les îles Ioniennes au conquérant français qui les soumit. Ils cherchèrent d'abord à conserver Corfou; mais, sentant bien que leurs ressources étaient insuffisantes à tant de conquêtes, ils abandonnèrent bientôt cette île à Michel Comnène, déjà mattre d'Arta, et ils se con- tentèrent de réunir leurs forces pour conser- ver Candie. Boniface de Mont-Ferrat, de son côté, voyant qu'il aurait un assez beau royaume en s'étendant de l'Hémus aux Thermopyles, et qu'il avait sur toute sa frontière deux voi- sins assez difficiles à contenir, le roi des Bulgares débordant par le nord, et le despote d'Epire débordant par le midi , concéda au conquérant de la Morée toutes les provinces de la Grèce continentale qui s'étendaient au midi des Thermopyles , depuis ce passage jusqu'à l'isthme de Mégare , y compris la seigneurie de l'Eubée, cession ratifiée en- j (i) Portum Alheneum emu pertioentia Megaron. Voy. cet acte dans la Chroii. d^André Dandolo, coll. eMuratori.) (2) Y. Fiaminio Gonielio, Creta sacra. 4!S ACIl DICTION.NAIUE DE NUMISMATIQUE. ÀCII M suite par rempereur Henri au congrès de Ravennique, en 1210. La nouvelle principauté d'Achaïe eut donc pour Etats limitrophes, du côté des Tlienno- pyles au nord, le royaume de Salonique, et h Toccident le despotat d'Etolie, d'Arta ou d*Epire, qui s'étendait jusqu*au Pinde. Bientôt disparut le rovaume de Salonique. Les provinces de Macédoinei conquises d'a- bord par les Comnène, qui avaient aspiré à l'empire, furent reprises par les empereurs girecs, et les Comnène durent se borner à la possession de la Thessalie, depuis l'Olympe Jusqu'aux ïhermopyles , qu'ils ajoutèrent à eur premier despotat d'Epire. Afin de mieux se défendre dans ces limites, et de s*étendre même au delà, Michel Comnène s'allia avec les princes d'Occident, et maria une de ses filles, Anne Comnène, avec Guillaume de Viliehardouin, prince d'Achaïe, et une autre, Bélène Comnène , avec Mainfroi « roi de Sicile, qui reçut en dot Corfou et une partie de la côte d'Épire, comprenant Subuto, Bu* thrinte, Avlona et Canina. Michel Comnène partagea à sa mort ses possessions d'Epire et de Thessalie entre deux de ses enfants » Njcépbore et le bâtard Jean. Nicéphore eut l'ancien ^espotat d'Etolie et d'Epire, dont la capitale était Arta; Jean eut la Thessalie jusqu'à la chaîne de Pinde, et fixa sa rési- dence à Néo-Patras, qui ne fut prise que plus tard parles Catalans. Lorsque plus tard une fille de Nicéphore, Thamar, épousa Phi- lippe de Tarente, fils de Charles II, elle lui apporta en dot Lépànte, Saint-Donat, etc., et toiite la côte d'Etolie et d'Acarnanie ; et comme la dot d'Hélène» femme de Mainfroi, avait à la mort de celui-ci passé dans les mains de Charles d'Anjou et de son fils Charles II, qui en avait cédé la possession à son fils Philippe , il s'ensuivit que de ce côté la principauté d'Achaïe eut pour Etat limitrophe le despotat nouveau de Philippe de Tarente. D'autre part le bâtard Jean, vou- lant aussi s*allier avec les Occidentaux, de- vint le beau-frère du duc d'Athènes, et lui céda, à Toccasion de ce mariage, les forte- resses de Gardiki et de Zeitouni ou Lamia, que le Livre de ia Conqueste appelle Giton ou Gipton et qu*il dit avoir été cédée à cette époque au duc d'Athènes; mais cette cession ne fut faite qu'à titre d'hommage, et âans démembrement du domaine supérieur. Ainsi, même après cette mutation, la principauté de Morée restait bornée , vers le nord aux Thermopyles parle despotat de Thessalie» qui s'étendait jusqu'au Pinde, et à l'ouest par la chaîne du Piude et le despotat d'E- tolie. Cette frontière était absolument conforme à celle fixée dans la seconde ligne de délimi^ tation continentale indiquée par la confé- rence de Londres. Les frontières septentrionales et occiden-» taies de la principauté française d'Achaïe étant reconnues conformes à celles qui ont été récemment proposées dans le second pro- jet de la conférence de Londres, examinons la distribution des seigneuries échelonnées en dedans de ces limit( s. Et d'abord, la marche et frontière des Thermopyles étant un poste avancé d'une grande importance , la garde en avait été confiée à un haut feudafaire, qui, de sa situa- tion limitrof^ie ou sur la marche, prit le litre de marquis, selon l'usage français et alle- mand (1), et bâtit une forteresse a Bodonitza. Le lieu était très-bien choisi. La forteresse franque de Bodonitza est bâtie sur un tertre au-dessus d'une vallée bien arrosée entre le golfe Malliaque ou de Lamia et le défilé ou Clisoura (la Clôsure de nos vieux chroni- queurs) qui, le long des flancs du Calli* drome, conduit de li Locride dans la vallée inlùrieure de la Doride.Co haut fief compre- nait toute la Locride et s'étendait, le long du rivage opposé à l'Eubée, jusqu'au delà de l'afntique Opus ou Cardinitza et aux limites des seigneuries de Thèbes et d'Athènes. Le marquis de Bodonitza était ainsi préposé à la garde des deux passages par lesquels tous les envahisseurs successifs ont pénétré en Grèce : le passage des Thermopyles et le passage du Callidromeou Sauromala. Lorsqu'après avoir franchi le Callidrome on descendait dans l'étroite vallée de la Do- ride > resserrée entre le Callidrome et la chaîne du Parnasse , on retrouvait plusieurs sous-fiefs qui dépendaient du haut baron de Thèbes. On lit dans le Livre de la Conqueste que le maréchal héréditaire d'Achaïe, Nict)* las de Saint-Omer Je jeune , seigneur de la moitié de Thèbes , possédait l'hommage do plusieurs des seigneurs de cette vallée, et entre autres du seigneur de Gravia, à l'en- trée du défilé de Gravia, qui| a travers cette partie de la chaîne du Parnasse, conduit dans les plaines de la Phocide. La seigneu- rie de Gravia n'est pas seulement désignée dans le Livre de la Conqueste, mais dans les lettres d'Innocent IIL J'ai retrouvé sur les versants du Sauromata et sur ceux du Parnasse, qui forment celle vallée, les res- tes de plusieurs châteaux francs de celte époque. En suivant le défilé de Gravia , on parve- nait dans les domaines du haut baron au- quel avait été donnée la seigneurie de l'an- tique Phocide. Sous le tilre de comte de la Sole ou Soula, il résidait à Salona, Solona ou Soula , l'antique Amphysse. On voit en* core, au-dessus de la ville de Salona, les restes de l'ancienne forteresse des comtes de la Sole. Ce seigneur faisait partie des hauts feudataires de Ta principauté d'Achaïe, qui, dans toute l'étendue de la principauté, jouis- saient des droits réservés en Morée aux douze bers de terre de la presqu'île. Les douze hauts feudataires de toute te princi^ paulé étaient, d'après un acte de 1301 (2) : 1. Le duc d'Athènes. 2. Le duc de l'Archipelage (Dodécannèse ou Naxie ). (1) Marquis en France, Margrave en Allemagne, (i) Guichenon. Preuves de ia maison de Savoie, p 127 ei 128. 47 AGU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. AGH 4S 3. Le duc de Leucade (branche des comtes de Céphalonie).. k. Le marquis de la Bondenice (Bodooitza). 5. Le comte de Céphalonie. 6. La comtesse de la Sole (Salona). 7. Le seigneur de l'Arcadie ( Arcadia en Morée). 8. 9. iO. La illa (l'île) de Négrenont. 11. Le sire de la Calandrice (Chalandritza). 12. La baronnie de Fatras (1). La seigneurie de Thëbes n était point une des hautes seigneuries de la principauté , parce qu'elle n'était qu'un démembrement de la haute seigneurie, depuis duché d'Athè- nes, fait en faveur d'une sœur du haut baron d'Athènes, à l'occasion de son mariage avec un membre de la famille de Saint-Omer. La haute baronnie , depuis duché d'Athè- nes, comprenait toute la Béotie, toute l'At- tique et toute la Hégaride , et formait la plus puissante des hautes seigneuries situées au delà du déGlé ou pas de Mégare , dont l'hommage avait été concédé par les empe- reurs français aux princes d'Achaie. La rési- dence habituelle des ducs d'Athènes était à Thèbes, dont la seigneurie était partagée 8ar moitié entre eux et les Saint-Omer. utre ces domaines qu'ils tenaient de pre- mier hommage et qu on appelait domaines de conquête et de famille , les ducs d'Athè- nes possédaient plusieurs autres seigneuries de concession, telles que : Nauplie et Argos, 3ui leur furent données parles Yillehar- ouin ; Calamata en Morée, cédé à Guy II de la ttociie comme dot de sa femme, Mathilde de Hainaut ; et au delà des Thermopyles, la ville de Zeitouni ou Lamia, appelée par le ' Livre de ta Conquesle Gipton et Giton, et celle de Gardiki,qui toutes deux avaient été concédées aux ducs d'Athènes à charge d'hommage par les despotes de Thessalie à l'occasion d'une alliance de famille. Sur tout ce territoire étaient répandus un grand nom- bre de sous-Gefs relevant du duché d'Athè- nes, tels que le fief de Karditza, l'antique Akrephia, possédé par la famille de cet An- toine-le-Flamand qui y fit bâtir (une petite église de Saint-Georjges encore conservée avec l'inscription qui porte son nom. Un grand nombre de restes de châteaux francs qu'on retrouve encore à Livadia , sur tous les bords du lac Copaïs , et le long des ver- sants de l'Hélicon, attestent la puissance de ce haut feudataire. H^iinaies dc« meigMÈeurm et doc» iraii- çato d*AtbèiiCHi (2). GUY I** DE LA nOGHE, de li2i à li6i. N<* 1. fiillon. +DNS. ÀTBEN. [Domifius Athenarum), Dans le champ un édifice sur- monté de trois tours et presque semblable (I) A ces hommages il (wi ajouter ceux des trois évéques de Modon, Coron et Olène, et ceux des deux commandeurs de Tordre des Allemands (Teutonîque) et de Tordre de Rhodes. . (2) Publiées par M. de Saulcy. Numismatique dei CrQiiaéetf p. 159 et suivantes. au portail de Gènes. IVoy.f ci-dessus. Mon- naies de Guillaume 11, prince d'Achaïe.) ^. H- TH ....' civi • {Thebe Civitas.) La croix. N» 2. Billon. 4- gvi. dns.... Croix con- tournée de deux croisettes et de deux points. ^. 4- THEBE . civis . Edifice à trois tours. N** 3. Billon. -f gvivt . dvx ... Croix, con- tournée de trèfles. 1^. + THEBE . CIVIS . Edifice à trois tours. N° 4. Billon. gvi . dvx . athenes . Croix. 1^. THEBANI . CIVES. GUILLAUME DE LA ROCHE, de i976*à 1285. N*" 1. Billon. + G . DVX . atenes . Croix. 1^. tebani . Givis . ChAtel. N" 2. Billon. + g . dvx' atenis. Croix. J^. THEBE . GIVIS . Ch&tel. GUY DE LA ROCHE, de 1285 k 1508. N* 1. Billon. 4- GVI. dvx. atenes. Croix. ^. THEBANi. GIVIS. Ch&tel, au-dessous une étoile à six rais, évidée au centre. N° 2. Billon. + gvi dvx athenes . Croix. ^. DE GLARENCIA. Chfttél. GAUTIER DEBRIENNE, de 1508 k 1510. N*" 1. Billon. + VALTER ...[de] b . Dans le champ, un S. j^. -h TEBA . civis . Croix. N* 2. Billon. +dvx . agtenar. Croix. 1^. + TEBAR. GIVIS. Dans le champ, un G. IGalterus.) ANGE DE NÉOPATRAS. N* 1. Billon. -f- ANGELvs . S4B . G , [Ange- lus Sabaudie Cornes? lecture très-douteuse et inexpliquée encore, comme l'observe M. de Saulcj.) Dans le champ, une croix ^. NEOPATijB. ChAtel. N' 2. Billon. + angelvs. sab. g . Croix. ^. DELL4. PATRA. Châtél. Patra et Néo^ patras, MAINFROY, roi de Sicile, seigneur de Remanie , fils naturel de l'empereur Frédé- ric II. Cuivre. •+• vatnfridvs r . sigiue. Dans le champ nu aigle éployée. ^. ET DOMiMvs ROMANiE. Croix pattéc, or- née de trois globules à chaque extrémité et contournée de quatre étoiles. III. GRÈGE INSULAIRE. Les limites de la principauté d'Achaïe sur le continent grec et la distribulion des hauts fiefs de la Grèce continentale et de la Morée étant bien fixées, passons aux possessions insulaires de la principauté , qui sont : V TEubée et les îles qui l'avoisinenl; 2* les îles Ioniennes ; 3» les Cyclades. 1* LEubée, Dès la première organisation de la principauté d'Achaïe., l'île d'Eubée fut placée par Boniface de Mont-Ferral , et par l'empereur Henri au congrès de Ravennic^ue en 1210, sous la haute seigneurie des prin- ces d'Achaïe , auxquels ses barons étaient tenus de faire hommage. Celte île était répartie entre trois seigneurs, qui tous trois jouissaient des privilèges de bers de terre ou de seigneurs de conquête, et qui étaient 49 ÂCB DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ACH SO les seigneurs tierciers d*OréoS| de Chalkis et de*Caristos. La aeigDeurie d*Oréos s'étendait depuis le bnsaz ou canal de Trikeri jusqu'au défilé de Hakry-Plagi d*£ubée. La seigneurie de Chalkis s'étendait depuis le défilé de Makrj-Plagi jusqu'à Aliveri aans toute la laideur de l'Eubée. .La seigneurie de Caristos s'étendait depuis la baie d'Aliveri jusqu'à la pointe la plus méridionale de l'Eubée. Sur toute rétendue de ces trois hautes sei- gneuries franqueSy on trouve encore les restes imposants des forteresses et chAteaux- forts qu'ils avaient fait construire, tantôt pour leur habitation et tantôt pour la défense du pays. Les seisneuries de Skyros, Skopelos, Skia- thos, Chelidonia, n*étajent que aes démem- brements d'une de ces trois seigneuries. 2" Les Ue$ Ioniennes. Les Ûes Ioniennes, moins Corfou, réunie audespotat d'Arta d'a- bord et cédée comme dot par Michel Com- nène à son gendre le roi Mainfroi, avaient d'abord formé une seule haute seigneurie, avec le titre de comté palatin de Cépnalonie, qui comprenait alors : Céphalonie, Ithaque, Leucade ou Sainte Maure , Paxos , Zante et Cerigo. Sur la fin du uv siècle, Tlie de Leu- cade fut démembrée avec le titre de duché de Leucade, et conférée à un membre de la famille des comtes de Céphalonie. Le voisi- nage de Leucade du continent grec tenta l'ambition de cette famille, qui finit par s'emparer aussi du despotat d'Aria, partagé ensuite avec un descendant des Acciaiuoli , Esaû Buondelmonle. SrCyclades. LesCycladesou Dodécannèse, réunies en une seule haute seigneurie, étaient échues à la famille vénitienne des Sanudo. Marc Sanudo, le premier conqué- rant, obtint de l'empereur Henri, au con- grès de Ravennique en 1210, le titre de duc, et fut placé sous la haute seigneurie des princes d'Achaïe, auxquels les ducs des Cj- clades ou de Naxie furent tenus de prêter hommage. Les douze lies ou groupes d'Iles qui composaient ce duché étaient : i. Naxie, qui donna son nom au duché. 2. Paros ou Anti-Paros. 3. Amorgos, Asty- Salea, Nicaria. k. Santorin et Anapni. S. Nios, ikinos, Polycandros. 6. Milos, Anti-Milos et Kimolos. 7. Siphnos et Serphos. 8. Ther- mia (la Fermène et Formane des chroni- queurs occidentaux). 9. Céa. 10. Sjra, Dé- 16s et Myconi. 11. Tinos. 12. Andros. Tant que le duché de Naxie resta entre les mains de la famille Sanudo, il se con- serva dans son intégrité; mais lorsque les Crispo leur eurent succédé dans ce duché, ils firent quelques démembrements en fa- veur de leur famille, et plusieurs des pos- sesseurs de ces seigneuries démembrées parvinrent à se créer une sorte d'indépen- dance envers le chef de leur famille. Ainsi les Sommariva furent établis à Paros, les Pisani à Nios, les Coruna à Siphnos, les Zeno à Andros; mais tous n'en restèrent pas moins placés jusqu*à la fin sous la haute seigneurie des princes d'Achaïe, ainsi que le prouvent les actes et diplômes du temps. POSSESSIONS DE LA ILâlSON d'àNJOC-TAREHTB. J'ai indiqué plus haut comment Corfou, cédée aux Vénitiens par l'acte de partage de 1204, n'avait pu être occupée par eux. Michel Comnène, qui s'était créé une sou- veraineté particulière de l'Etolie, de l'Acar- nanie et de l'Ëpire, réunit cette île à son domaine. Son petit-fils, ayant senti en 1258 la nécessité d*une alliance avec les princes d'Occident pour résister plus efficacement aux empereurs grecs, céda cette île et le territoire d'Epire , comprenant Buthrinte , Subuto, Aviona et Canina, comme dot de sa fille Hélène, lorsqu'il la maria au roi Main- froi. A la mort de Mainfroi,' son amiral £s- chinard chercha à conserver à la reine veuve Hélène la propriété de ses terres dotales ; mais il fut obligé de céder à l'ascendant vainqueur de Charles V% et Corfou, avec le. reste des terres dotales d'Hélène en Epire, fut annexé pour la première fois à la cou- ronne de Naples vers 1270. Charles H conti- nua à les posséder comme l'avait fait son père ; mais Nicéphore Comnène, fils de Mi- chel, qui voulait, à l'exemple de son père, se fortifier contre les empereurs grecs par une alliance avec les princes d'Occident, ayant offert à Charies II la main de sa fille Thamar pour son fils Philippe, prince de Tarente, et lui donnant eu dot quelques villes et forteresses en Arcananie, telles que Saint-Donat, Lépante, Argyro-Castron et au- tres, Charles II crut le moment venu de fonder en Grèce une souveraineté puissante pour sa famille. Il céda donc, sous réserve d'hommaçe seulement, à son fils Philippe de Tarente^ Tes terres dotales d'Hélène pour les réunir aux terres dotales de Thamar. Ainsi Philippe de Tarente se créa un despo- tat nouveau, composé : !• De Corfou et des territoires voisins d'Epire, comprenant Buthrinte, Sabuto, Aviona et Canina ; 2* Du territoire d'Acamanie, avec les vil- les de Saint-Donat, Argiro-Castron, Vra- chori, Vonitza, Vagenelia et Lépante. Il fixa son séjour à Lépante, prit- le titre de despote et fit battre monnaie dans cotte ville sous son nouveau titre. Sa femme Thamar étant morte, Philippe de Tarente n'en devint que plus ardent dans son ambition. Il s'était fait réserver des droits éventuels au despotat d'Epire et vou- lait même déposséder son beau-frère Tho- mas. Ne pouvant y parvenir, il chercha ail- leurs ses moyens de succès. Son père Char- les II lui avait cédé, en même temps que la seigneurie réelle de Corfou, la seigneurie supérieure de la principauté d'AcIiaïe, dé- volue aux rois de Naples depuis le traité de 1267. Philippe aspira à transformer la sei- gneurie d'honneur en seigneurie réelle. En 1310, il épousa Catherine de Valois, impé- ratrice de Constantinople, et réunit ainsi sur sa tète les titres d'empereur de Constan- tinople, de prince direct d'Achaïe, de prince SI ADR UCTIONNAinE DE NUMISMATIQUE. réol lie Turente et de despole en Acarnanie, on Epire dit Corfoii; mais il ne put jamais faire un corps compacte de ces diverses sei- gneuries, ni transformée en possession réelle sa possession titulaire de l'empire de Con- slnntinople. J'ai dû toutefois mentionner cel état franc transitoire, parce qu'après la pos- session de Lépante il devint limitrophe de la principauté d Achaie. HoDnaics de la Grèce ItMoliUre , publiées par H. de Saulcy. SEIGNEURIE DE COOFUU. N' 1. Billon. p... vs. dei. aBACU. (i*Ai7ip- ptu Dei gratta ; Pliilippe tils.du roi Chartes 1] d'Anjou.) Dans le champ une croii. La lé- gende est terminée par une fleur de lis. H. cuHFoi. Doutsvs. le châlel. N*2. ■}- lOHs. DESPOTES. [Johatines Despo- tes, Jean de Gravina, dont on a vu des mon- naies comme prince d'Achaïe.) Dans le champ la croix. ri|. co. OTORioi (plutôt coRPHov , fomie dans laquelle on a positivement écrit le nom de Corfon au moyen âge.) Dans le champ, lo chAlcI. SEIGNEURIE D'JTItAQUE ET DE CËPHALOSIE. ^ c TnoR. PL. s. le. Légende indéchif frée. Dans le champ, la croix. ^. DB. iTAc... ET. CE. Dans )e champ, \<* cbâiol. ADALBERT (saint). Son nom inscrit sur les anciennes monnaies de Pologne. Voy. Saikts. ADARKONou Darkémon, monnaie juive. Voy. Ivivs. ADKlENr\ pape de l'an T72 à l'an 795 (Mannaiet d'). N* 1. Argent, d'un côté: hadhunvs [papa] partagé par une croix allongée. ^. -f (sancti) pétri. Celte monnaie est décrite par Vignoli, édi- tion Fioravanti, Antiquiores Denarii, Rome, 17âi, p. 1. Voi/. notre article général Mon- 5AIES des ^apes, % 1. N° 2. Argent. ^ADR|AN0S papa; au milieu l'elligie du pape h mi-corps; des deux cOtés 1rs lettres I, D, qui paraissent marquer les M années du pontifient d'Adrien, ou l'an ,789, à la manière grecque. i\. VICTORIA D. N. T(. CON. OB. (VICTORIA Do- tni'nî Nostri. cojtstanUnopoH aasignatum) (1), Au milieu la croix sur un piédestal. Des deux côtés les lettres r. m., peut-être Aoma, ou Romaaa moneta. Style barbare. Monnaie décrite par Vignoli, pag. 1, 6. Une monnaie semblable est décrite par (ïerampi : De nummo argmteo Benedicti lll; Kome, 17V9,pag. 152. Sceau d'Adrien I". Voy. l'article général : ScKADX des pape», u*l. ADRIEN 11, pape de l'sD 867 à l'an 872 {Monnaies d']. î*' 1. Argent. Au centre le mol roma en (1) CoK. 0%. On sait qiK ces abn^vîaiions, non ex- pliquées par Vignoli, signillent ComtaniimpoU ob- ûgintsm, el se mcitsieni, pour accréditer les mon- paies, sur des pièces frapppps loin de Consuinliiinplc. croix; autour la légende + ludovticus ihp. i^. Le monogramme d'Uadrianus; aulour + SCS. FBTBUS. Deux monnaies semblables décrites par Garampi, pag. 115 et- 156, dans l'appendice à sa dissertation De nummo argenteo Bene- dicti m. Rome 1749. Voy. aussi Vianou, Anliqui Denarii, éd. Floravanli, pas, 42. ADRIEN m, pape de l'an 881 l î'an 885, {Monnaie d'). Vignoli a publié, pag. 48, une pièce d'ar- gent attribuée b ce pape qui porte au droit, au centre, le monogramme d'Hadrianui ; au- tour: -j- SCS. >eTRus. Au revers, au centre, ROUA ; autour, en légende: casolvs. ihp. ADRIEN VI. Adrien Boyers, hollandais, paiie en 1522, {Monnaies et médailles d'). ADRIANVS VI , PONTiFEx haxihcib. Adrien VI, souverain pontife. Buste à gau- che d'Adrien VI, coiffé de la calotte et velu du camaîl. «. SAMCTVS PETRVS. 8ANCTV8 PAVLVS. Soin* Pierre, saint Paul. Saint Pierre et saint Paul, debout sur le seuil de la Basili-» que qui leur est consacrée. Très, de numism., p. 7. M. des P, AFFAIBLIR la monnaie, c'est la rendre de moimlre valeur. Il y a plusieurs moyens d'affaiblir la monnaie: l'en diminuant le poids ou la bonté de la matière; 2* en aug- mentant le prix de l'espèce ; 3° en changeant la proportion des métaux; 4° en chargeant les espèces d'une forte traite, laquelle n» devrait être que suffisante pour payer les frais de fabricalion; 5° en, augmentant les remèdes de poids et de loi ; 6° en faisant fa- briquer une si grande quantité de bas biN ion et de cuivre, hors de la proportion ob- servée entre l'or et l'argent, que ces espèces, qui ne sont faites que pour payer les me- nues denrées, entrent aaiis le grand com-> merce, et soient reçues en nombre au lieu des bonnes espèces d'or el d'argent. L'affaiblissement des monnaies fut très- fréquent, particulièrement sous les rois de la troisième race: dès que ces rois man- quaient d'argent, ils allaiblissaicht leurs monnaies pour subvenir à leurs besoins et à ceuxderEtat. Il n'y avait alors ni aides, ni tailles. Charles VI, dans une de ses ordonnances, déclare qu'il est obligé d'affaiblir ses mon- naies pour résistera notre adversaire d'An^ gletcrre, et obnier à sa damaable entreprise... attendu qu'à prêtent nous n'avons aucun ait- » ÀFF DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. AFF S4 ire revenu de noire domaine dont nous nous puissions aider. On lit dans Fabrégé de l'histoire de Char- les YI, ensuite de celle de Juvénaldes Ur- sins, un portrait très-fidèle des maux que causa Tanaiblissenient des monnaies sous Charles YI : nous le rapporterons ici mot à mot pour donner une idée de ces maui tou-* jours inséparables de Taffaiblissement des monnaies. « Depuis Tan IfclS, que la bataille â*A- zincourt se donna, il y eut en France de grandes tribulations et pertes pour le sujet des monnaies et couronnes^ qui ayant au commencement été forgées pour uix-huit sois seulement, commencèrent insensible- ment à monter à dix-neuf et vingt sols, de- puis toujours à montant petit à petit jus- ques à neuf francs, avant que cette exces- sive valeur fût réglée. Pareillement toute autre monnaie monta au prorata^ chacune à sa quantité. Il courait lors une mon- naie qu*on nommait fleurettes ou flourettesj qui valait dix-huit deniers: mais enfin elles furent remises à deux deniers, puis on les défendit tout à fait, tellement qu'elles n'eu- rent plus de cours. Pour ce, il y eut plu- sieurs riches marchands qui y perdirent grandement. Aussi, du temps qu'icelles monnaies avaient cours pour si grand prix, cela était fort au préjudice des seigneurs, car les censiers qui leur devaient argent, vendaient un septier de blé dix ou douze francs, et pouvaient ainsi payer une grande censé par ie moyen et la vente de huit ou dix septiers de blé seulement: de quoi plusieurs seigneurs et pauvres gentilshommes reçu- rent de grands dommages et pertes. Cette tribulation dura depuis l'an H15 jusqu'à l'an 1421, que les choses se remirent à un plus haut point, touchant les monnaies, car un écu fut remis à vingt-quatre sols: puis on fit des blancs doubles de la valeur de huit deniers, et toute autre monnaie fut à réquipolent remise chacune à sa juste va- leur et quantité. Or, on icelle année que les monnaies furent de la sorte remises à leur règle et légitime valeur, cela fit naître quan- tité de procès et de grandes dissensions en- tre plusieurs habitants du royaume, à cause des marchés qui auraient été faits dès le temps de la susdite faible monnaie, qui pour ce temps courait: c'est à savoir Tecu a vingt-quatre sols , et des blancs pour huit deniers, comme il vient d'être dit: en quoi il y avait grande décevance, tromperie et cogfusion pour les acheteurs. » Charles Yll (l),dans le grand besoin d'ar- gent où la longueur des guerres qu'il eut à soutenir l'avait réduit, poussa raffaiblisse- menl des monnaies si loin, et leva sur elles un si gros droit, qu'il retenait les trois quarts d'un marc d'argent pour son droit de seiçneuriage, et pour les frais de la fabri- cation: il prenait encore une plus grosse traite sur le marc d'or. Ce prince ayant chassé les Anglais du royaume, commença h il) Le Hlunc, pgc 259. y rétablir l'ordre par le règlement des mon- naies: on lit dans un ancien manuscrit, en- viron de ce temps-là, que le peuple, se res- souvenant de l'incommodité et des domma- ges infinis qu'il avait reçus de l'affaiblis- sement des monnaies, et du fréquent chan- gement du prix du marc d'or et d'argent, pria le roi d'abandonner ce droit, consen- tant qu'iHmposAt les tailles et les aides, ce qui leur fut accordé. Le roi se réserva seu- lement un droit de seigneuriage fort petit, qui fut destiné au payement des officiers de la monnaie, et aux frais de la fabrication. Un ancien registre des monnaies, qui pa- rait avoir été fait sous le règne de Char- les YII, dit que, oncques, puis que le roi meit les tailles des possessions^ des Monnaies ne. lui chalut plus (2). Ces affaiblissements devinrent si grands, qu'au mois de mars 1359, on fit monnaie cinq centième: le marc d'argent valut cent deux livres, et Fécu d'or onze livres. Foy. au mot Monnaie, celles de Charles YI et VII, où est expliqué ce que c'est que Monnaie cinq centième. Les grands affaiblissements qui ont été faits aux monnaies, n'ont jamais duré long- temps ; le roi Jean, qui avait fait fabriquer de la monnaie centième, revint à la mon- naie quarante-huitième en neuf jours. Char- les YII, qui avait fait forger de la monnaie quatorze cent quarantième, revint à la mon- naie quarantième en un mois. En 1313 Philippe le Bel ordonna que nul des prélats ou barons ne puissent allier, ni empirer leurs monnaies de poids, de loi, du point, et de l'état ancien, « et s'ils font le contraire (dit l'ordonnance du mois de juin) auront dorénavant leurs monnaies forfaites à toujours. » Suivant l'état donné aux prélats et barons en 1315, leurs monnaies n'étaient pour la plus grande partie qu'à trois ou quatre de- niers de loi, argent le roi : celle du Mans était la seule qui fût à six deniers, argent le roi. Les grands inconvénients qui naissent et qui sont inséparables des affaiblissements des monnaies, font que les rois perdent plus que les peuples, qu'ils occasionnent les guerres en appauvrissant leurs royaumes, donnent lieu à la fonte des bonnes espèces, et à renchérissement des marchandises: les étrangers ne commercent plus et n'appor- tent plus leur argent; c'est une taille que le roi lève sur ses sujets (3). Par les affaiblissements des monnaies, qui se font par un excès de traite, le prince in- vite Tétranger et le faux monnayeur à con- trefaire les espèces. Quant aux affaiblissements qui se font ar la différence de proportion^ le régnicole, e billonneur et l'étranger transportent im- punément celles des espèces d'or et d'argent qui sont ie moins prisées dans leur Etat. A ceux qui se font par la diminution da B) Le Blanc, page 9i. \5) Poulain, page 3?* f, 55 AFF INCTIONNAIRE DE NUMISMATIOUE- AFF B6 poids de la bonté iotérieure, et par le sur- naussement du prix des espèces, le prince en donne le profit à ceux de ses sujets qui ont le plus de ces espèces, et lequel ils re- çoivent lors de Texposition d*icelles. Le prince ne doit jamais affaiblir ses mon- naies pendant la guerre, les troubles, ou mouvements civils qui se font dans son Etat, J>arce que pendant ce temps, le prince laisse a liberté de frabriquer de semblables espè- ces, et par ce moyen de retirer le profit qu*il croit recevoir seul par cet affaiblissement (1). Affaiblir les espèces d*or, sans affaiblir les espèces d*argent, et vice versa ^ c*est de même que si le prince affaiblissait les es- Sèces d or et d'argent, puisqu'il est au choix u débiteur ou du payeur, de payer en es- {>èces d*or ou d'argent. Quand le prince a af- àibli les monnaies, dès qu'il peut.revenir à la bonne et première monnaie, il y profite plus qu'aucun de ses sujets. AFFINAGE. L'affinage des métaux est le procédé qui les dégage des parties hétéro- gènes, et les rend par conséquent plus purs, plus fins, et de plus haut prix. On affine l'or, l'argent, le cuivre, l'étaio, le fer et le plomb. Affinigb de l'or. L'affinage de l'or peut se faire de trois manières, avec l'antimoine, avec le sublimé, ou avec l'eau forte : comme cette dernière fagon d'affiner est appelée départ d'or, nous n'en traiterons qu'à l'article du départ. Voy. Départ. Pour affiner avec l'antimoine on se sert d'un fourneau à vent, et d'un creuset ordinaire, de la grandeur à proportion de la quantité de l'or que l'on veut affiner; en sorte, néanmoins, auel'oret l'antimoine qu'on y veut mettre ne l'emplis- sentau plus qu'à demi. L'or, dont on a chargé le creusef, étant fondu, on y jette de l'anti-' moine en poudre, en y mettant en une fois la quantité nécessaire : la proportion du mé- tal et du minéral est d*uue livred'antimoine par marc d'or, si l'or est au-dessousde vingt- deux carats, jusqu'à seize: et decinq quarte- rons ou environ, si l'or est au-dessous de seize carats ; plus l'or est bas, plus il est nécessaire de lui donner d'antimoine pour le pousser au fin. Lorsque l'antimoine a été mis dans le creuset, on le couvre, et après avoir chargé le fourneau de charbon» on lui ajoute sa chape qu'on lui laisse jusqu'à ce que le creusetparaisseà découvert ; la chape alors ayant été levée, et le creuset s'étant refroidi dans le fourneau même jusqu'à ce que l'on puisse l'en retirer avec la main, on le casse pour enôter ce qu'on appelle le cu- lot, qui est une masse d'or qui se trouve au fond, au-dessus duquel sont les crasses de l'antimoine avec l'argent et le cuivre d'al- liage, et quelquefois de petites parties d'or. Cette opération doit^ recommencer jusqu'à deux et trois fois, dans les proportions ci- dessus, pour amener l'or au plus fin. Quoi- que l'or du culot, après ces différentes opé- rations, soit très-fin , l'antimoine lui com- munique iréanmoins une c|ualité si aigre et si cassante, que, pour ainsi dire, il n'est (1J H. Poulain, maxime 51. plus docile, et qu'il faut ladoucir au feu avec le salpêtre et le borax. Pour cette opé- ration, on prépare ce gu'on appelle unecou- pelle sèche, c est-à-dire, gui est faite avec de la terre de creuset, qui ne s'imbibe pas comme les coupelles de cendres. Après que la coupelle a été recuite sur le fourneau de l'affinage, on la charge du culot qu'on cou- vre de charbon ; et lorsque l'or est en bain, ce qui arrive bientôt à cause de l'antimoine qui y est resté, on l'éventé avec le soufQet pour en chasser entièrement ce minéral qui s'évapore en fumée: oh y ajoute, quand les fumées ont cessé, un peu de salpêtre et de borax en poudre, qui ramassent et dé- tachent les crasses qui sont restées sur le bain, et qui fixent l'ôr dans la coupelle en forme de plaque. Enfin l'or, au sortir de la coupelle, ayant été de nouveau fondu dans un creuset où l'on met deux onces de sal- pêtre et autant de borax en poudre par cha- que marc d'or ; on le jette en lingot lorsqu'il ne fume plus, et on le trouve au titre de vingt- trois carats Jf. A l'égard des parties de l'or qui ont pu rester avec l'alliage dans les crasses de l'antimoine, on les retire par le moyen de la coupelle sèche, et des mêmes fontes et ingrédients qui ont servi à adoucir l'or du culot : et quand on est assuré par l'essai de ce que cette matière tient d'or, on l'affine pour en séparer le cuivre, après quoi on en fait le départ. On retire par leslavures l'or qui pourrait être resté attaché aux cou- pelles sèches. L'affinage de l'or avec le sublimé se fait d'abord comme celui avec l'antimoine, c'est- à-dire, au même fourneau, avec même char- bon, même feu et dans de semblables creu- sets. Quand l'or est en bain dans le creuset, on y jette le sublimé, non en poudre, mais seulement concassé et en morceaux. La quantité proportionnelle de ce minéral, avec 1 or qu'on veut affiner, est d'une once et de- mie, ou deux onces pour l'or à vingt-deux carats ; de trois onces s'il n'est à vingt ca- rats, et de cinqà six onces s'il est depuis dix-huit carats jusqu'à douze, qui est ce qu'on appelle de l'or bas. En ce dernier cas, on partage le sublimé en deux, on en met une moitié à plusieurs fois avec l'or dans un creuset neuf, ce qui, quand l'opération est achevée, rend l'or à dix-huit ou vingt ca- rats, suivant le Utre où il était ; après quoi on le pousse au feu, ainsi qu'il suit. Le su- blimé concassé ayant été mis dans le creuset avec l'or en bain, on couvre le creuset aussi- tôt pour étouffer le minéral, après quoi on le charge de charbon, et la chape se met au fourneau. Un quart d'heure après on lève la chape, on découvre le creuset et on évente l'or, c'est-à-dire, qu'on écarte toute la crasse et la poussière qui peuvent être sur le bain, en le soufflant avec un soufflet dont le tuyau est courbé, ce qu'on réitère autant de fois qu'il est nécessaire, et jusqu'à ce que toute l'impureté de l'or étant chassée par la vertu du sublimé,il pa- raisse d'une couleur claire et * éclatante : alors on relire le creuset et l'on jette l'or en 57 AFV DICTIONNAIRE DE NOMiSMATlQUE. AFF 58 lingot. L'affinage par le sublimé est plus beau et de moindre dépense que raffinage à l'antimoine; mais tous deux sont presque également dangereux à cause de leurs va- peurs sulfureuses et arsenicales: la seule différence qui se trouve dans leur malignité consistant en ce que le poison de l'anti- moine est plus lenty et celui du sublimé plus prompt. (A.) Affinage de l'argent. On affine les ma- tières d'argent dans une grande coupelle que Ton met dans un fourneau cou vert d'un cha- piteau de carreaux ou de briaues pour dé- terminer la flamme è réverbérer sur les ma- tières, ce qu'on appelle feu de réverbère : on chauffe ce fourneau par un grand feu de bois, et on met du plomb dans la coupelle à proportion de la quantité et de la qualité des matières à affiner. On emploie plus ou moins de plomb, selon que l'argent que l'on veut coupeller est soupçonné d'avoir*plus ou moins d'alliage. Pour savoir la quantité de plomb qu'on doit employer, ou met une petite partie d'argent avec deux parties de plomb dans la coupelle, et si le bouton d'argent n'est pas bien net, on y ajoute peu à peu du plomb jusqu'à ce qu'on en ait mis suffisamment ; ensuite on suppute la quan- tité de plomb qu'on y a employé, et on sait combien il en faut pour aifiner l'argent. On laisse fondre le plomb avant de mettre l'ar- gent, il faut même que la litharge qui se forme sur le plomb fondu soit aussi fondue : c'est ce qu'on appelle, en termes d'art, le plomb découvert ou en nappe. Si on y met- tait l'arsent plus tôt, on risquerait de faire sauter de la matière : si au contraire on tar- dait plus qu'il ne faut pour que le plomb soit découvert, on gâterait l'opération, par- ce que le plomb serait trop diminué par la calcination. Le plomb étant découvert, on y met l'argent qu'on enveloppe plus volon- tiers dans une lame de plomb que dans une feuille de papier, pouvant arriver que le pa- pier s'arrête à la coupelle. L'argent, dans la coupelle, se fond et tourne de bas en haut et de naut en bas, formant des globules qui grossissent de plus en plus à mesure que la masse diminue; et enfm ces globules, que quelques-uns nomment fleurs, diminuent en nombre, et deviennent si gros qu'ils se ré- duisent à un seul qui couvre toute la matière, en faisant une corruscation ou éclair, et reste immobile. Lorsque l'argent est dans cet état, on dit qu'il fait l'opale, et pendant ce temps il parait tourner ; enfin on ne le voit plus remuer, il parait rouge, il blanchit peu a peu, et on a de la peine à le distin- guerde la coupelle. Dans cet état il ne tourne plus : si on le tire trop vite pendant qu'il tourne encore, l'air le saisissant le fait vé^ géteTf ce qu'on appelait autrefois vetsir^ et il se met en spirale, ou en masse hérissée, et quelquefois il en sort de la coupelle. 11 y a quelque différence entre la façon de coupeller en petit, et celle de coupeller en grand : lors- qu on coupelle en grand, on souffle sur la coupell6«pendant que l'argent tourne: pour le dégager de la litharge, ou présente è la lithai^e un écoulement, en pratiquant une échancrure au bord de la coupelle, et on retire la litharge avec un râteau: ce qui fait que lorsque l'ouvrier ne travaille pas bien, on trouve du plomb dans la litharge, et quelquefois de l'argent ; ce qui n'arrive pas, et ce qu'on ne fait pas lorsqu'on coupelle en petit; il faut dans cette opération comp- ter sur seize parties de plomb pour chaque partie d'alliage en argent bas. L'affinage au salpêtre se fait dans un fourneau à vent. L'argent qu'on veut afQner ayant été réduit en grenailles, c'est-à-dire, en grains de la grosseur d'un petit ppis, en le versant lors- qu'il est en bain et bien brassé dans un vase rempli d'eau commune, on le fait recuire dans un bouilloir: ensuite on en charge un creuset en y mettant autant de deux onces de salpêtre qu'il y a de marc d'argent à affi- ner, Si l'argent n'est au-dessous de dix de- niers, vingt grains, en augmentant d'une once de salpêtre par chaque marc qui se trouverait d'un denier plus bas, et ainsi à proportion: après quoi le creuset se couvre d'un couvercle de terre en forme de dôme qu'on lute exactement; ce couvercle néan- moins doit avoir une petite ouverture dans le milieu, et plus on est obligé de mettre de salpêtre, moins il faut emplir le creuset, à cause de la détonation du salpêtre qui pourrait faire sauter le couvercle et empor- ter de l'argent. Le creuset ayant été mis au fourneau, et chargé de charbon qu'on n'al- lume que par degrés afin que le creuset se recuise doucement, on lui donne enfin le feu assez vif pour mettre le métal en parfaite fusion, ce qu'on renouvelle trois fois de suite de quart d'heure en quart d'heure, ce qui s'appelle donner trois feux. Quand le troisième feu est passé on découvre le four- neau, et Ton y laisse refroidir le creuset qu'on casse pour en retirer l'argent qui s'y trouve rassemblé en un culot dont le fond est d'argent très-fin, et le dessus est mêlé des crasses du salpêtre, de l'alliage de l'argent, et même de quelque portion d'ar- gent fin. Lorsque le culot est dégagé des crasses, on le remet fondre dans un nouveau creuset, où quand il est en bain on jette du charbon noirréduiten poudre, qu'on brasse fortement avec le métal : le creuset ayant élié recouvert et le fourneau chargé de cnarbon, on lui donne un second feu, après lequel on évente l'argent, c'est-à-dire, on en chasse, avec un soufflet, la poussière et la crasse qui sont sur le bain, jusiju'à cequ'il paraisse aussi clair qu'une glace de miroir, et alors on y jette une once de salpêtre ou du borax en morceaux, on peut même les mêler moi- tié par moitié. Enfin le creuset ayant été re- couvert, on lui donne un dernier feu, après quoi on le jette en lingot, qui se trouve au moins au titre de onze deniers dix-huit grains. Pour retirer l'argent qui peut être resté dans les crasses, on les pile et on en fait les laviires. (A.) Affinage du cuivre. Cet affinage se fait par plusieurs lotions que l'bn donne à la matière minérale avant de la fondre» et en- 59 AFF DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. AGD 60 suite par plusieurs autres fontes réitérées. Affinigb de l'étain. L'affinage de l'étain se fait à peu près comme celui du cuivre ; cependant on peut distinguer deux sortes de fin dans ce métal : le premier est celui qui Tient de sa fusion, Télain que Ton tire le premier des chaudières où les. étamiers le fondent, étant toujours le meilleur, et beau- coup plus purifié que celuiqui reste au fond; râutre degré de fin est celui qu'on lui donne en y ajoutant quelque autre métal, ou quelque minéral pour le rendre plus sonnant et plus brillant, comme l'on fait à l'étain d'anti- moine, à l'étain planné, et è l'étain son- nant. Affinage du fer. L'affinage du fer com- mence aussi par la fonte. Plus la mine est en fusion, plus le fer est épuré. Mais cette «crémière fonte ne suffit pas. Pour que le ér soit malléable et qu'il souffre la lime, il faut le remettre une seconde fois à la fon- derie, et après l'avoir longtemps battu avec un gros marteau que l'eau fait mouvoir, il faut le passer à la chaufferie, et ensuite le ré- duire sur l'enclume en barres de diverses grosseurs. Plus le fer se met au feu et plus on le bat, soit à chaud, soit à froid, plus il prend le degré de finesse. Affinage du plomb. L'afflnage du plomb se fait comme celui de la plupart des autres métaux les moins parfaits, en le mettantsou- yent en fusion, en l'écumant avant qu'il soit refroidi, et en y jetant du suif, ou autres matières grasses. On fait aussi un essai de plomb, non pour l'affiner, mais pour savoir s'il est pur et sans mélange d'autre métal. Affiner l'oe ou l'argent, c'est purifier ces métaux des autres métaux qui. peuvent leur être unis, en les séparant entièrement de leurs alliages, et par cette opération les rendent plus purs. Affineur est l'artiste qui affine, L'affinage des matières d'or et d'argent, avant la créa- tion des aifineurs en titre (1) était un art exercé par des maîtres qui étaient reçus par lettres et chef-d'œuvre. Cet art a toujours é|é considéré comme une dépendance immé- diate des monnaies. Les rois ont pourvu par leurs ordonnances à ce qu'il ne se pût faire que dans les hôtels des monnaies, à la vue et sous l'inspection des officiers des monnaies : ils ont même limité le nombre de personnes qui pourraient exercer cet art, et n'ont rien omis de tout ce qui pouvait le maintenir dans la pureté; mais le luxe augmentant de jour en jour, la consommation des matières d'or et d'argent augmenta de môme le prix des lin- gots affinés, de sorte que les ouvriers qui emploient ces matières à la fabrication des étoffes d'or et d'argent et autres ouvrages, se ^ont vus à la discrétion des affineurs, au grand préjudice et dépérissement des manufactures du royaume ; ce qui a donné lieu à plusieurs autres abus, à quoi Louis XV, ayant voulu (pourvoir, résolut, pour maintenir la pureté, 'exactitude et la règle dans les affinages , (i) Cette création a été faite en lG9i pour la ville de Lyon, en 1693 pour celle de Paris. de fixer le nombre des affineurs et dépar- teurs d'or et d'argent, qui pourraient exer- cer cet art dans le royaume, de régler la manière en laquelle ils pourraient travailler aux affinages et départs, et le prix des lin- gots affinés. C'est ce que prescrit la déclara- tion du 25 octobre 1689. (A.) Affineurs de Lyon. Au mois de décem- bre 1760, Louis XY supprima, par édit de ce mois, les offices d'affineurs a'or et d'ar- gent, créés pour la ville de Lyon par édit du mois d'août 1757, et attribua les fonctions de ces offices à la communauté des maîtres et marchands tireurs d'or de cette ville, aux conditions énoncées dans les édits et décla- rations pour l'affinage des matières d'or et d'argent, et en payant aux propriétaires de ces offices une rente du même produit, con- formément à la faculté que Sa Majesté s'est réservée de rentrer daias la jouissance du privilège. (A.) AGAPET II , pape de l'an 9hê à l'an 955 {Monnaies d'). N* 1. Argent. Au centre Teffigie du pape tenant une clef et une croix. Autour, en lé- gende, -|- AGiprrus. PA. 4. Au centre le monogramme de Albe* ficus, Albéric, fils d'Adalbert et de Harozie. Autour : -f- ses. petrus. N** 2. Argent. Au centre le monogramme d^AgapUus ? ; autour -f alberigus. i). L'effigie du pape, ou de saint Pierre ; autour : ses. petrus. Décrits par Vignoli, Antiquiores Denarii^ pag. 71, AGD£ (Du droit de battre monnaie des évéques d'). Notice par Duby, Monnaies des barons. et des prélats j t. II, p. 226. AoDE, Agatha^ ville de France dans le Languedoc , autrefois colonie des Marseil- lais avec un évèché suffragant de Narbonne. On croit que son premier évêque fut saint Yenasle, qui mourut en M5. Cette ville est située sur la rivière d'Hé- rault, à sept lieues nord de Narbonne, et à cent cinquante-neuf sud-est de Paris. Le pape Clément IV écrivit , en 1266, à l'évoque de Maguelone, pour se plaindre de ce qu'il avait fait frapper une monnaie étrangère avec le nom ae Mahomet. Ce pontife lui marauait dans sa lettre, aue s'il s'était informé a son vénérable frère l'évoque d'Agde (ce devait être alors Pierre Raymond Fabri), il aurait su de lui qu'ayant été engagé d'en faire autant, Sa Sainteté, qui n'était point encore élevée sur la chaire pontificale, l'en avait détourné. L*évêque d'Agde, en marquant ainsi sa monnaie, avait sans doute pour motif, ainsi que l'évoque de Maguelone d'en faciliter le cours dans les pays occupés par les Maures. Quoi qu'il en soit, on peut avec Hautesêrre (Duc. et comit. Pr.^ cap. 5, pag. 141), in- rérer de cette anecdote , que les évoques d'Agde avaient droit de battre de la monnaie de billon, en conservant le titre et le poi^s prescrits par les ordonnances. Toy. aussi le Trésor des anecdotes A^VLax^ 61 ÂIG DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. AJU 62 tène, tom. II, col. 40&, et le Glossaire de Ducange, 9^60 Moneta. AGEN (Du droit de battre monnaie des évéques d'). Notice par Duby, Monnaie des barons et des prélats t. H, p. ^7 (1). Agbn, AgennOf Aginnum, Àgennum Nitio- brigum, ville de France, capitale de l'Age- nais dans la Guyenne, arec un évôché suf- fragant de Bordeaux, située sur la Garonne, à sept lieues nord- est de«Condom et à cent trente-six sud-ouest de Paris. Saint Gapraix, son premier évéque, fut martyrisé vers Tan 287. Gombaud de Gascogne, fils de Sanche- Garcie, comte ou duc de Gascogne succes- sivement abbé de Saint-Pierre de Gondom, évoque d^Agen, puis archevêque de Bor- deaux en 992, est le premier évéque d'Agen qui ait pris la qualité de comte de cette ville ; et l'on croit qu*il annexa à la disnité d*é- vèque ]« comté oui lui était écnu de la succession de Sancne-Garcie son père. C'est de ce prélat que les évoques d'Agen tiennent le droit de battre monnaie. Arnaud de Rovinian, évèque d'Agen for- ma le 18 avril 1217, un accord avec Simon de Montfort, duc de Narbonne et comte de Toulouse, et s'engagea de tenir de«lui eu ûef sa monnaie, à la charge par ce comte de défendre son église. Celte convention fut renouvelée entre le même prélat et le comte Raymond VU, en 122i, sans doute peu de tem[)s après l'aban- don qu'Âmaury de Montfort tit vers la même année de ses prétentions héréditaires sur le comté de Toulouse. Raoul de Pinis ou de Peyrinis, évéque d^Agen, se trouva à une assemblée tenue à la maison de ville en 1333, à la requête des barons et du reste de la noblesse, et il y.promit de ne rien innover dans la mon- naie frappée par Arnaud, et nomra'^e vul- gairement Arnaudenque. Yoy. le Glossaire de Ducange, et le Gallia Christiana, AIGNEL, ou denier d'or à Taignel, monnaie d'or fabriquée sous le règne de Louis VU, au titre de vingt-trois carats, du poids de trois gros et demi. Saint Louis en fit aussi fabriquer qui était d'or fin, du poids de trois deniers cinq grains trébuchants, et valait douze sols six deniers tournois; ces sols étaient d'argent fin, et pesaient environ autant que Taignel : de sorte que i'aignel valait de notre monnaie courante dix livres dix sols cinq deniers. Cette espèce prit son non) de son empreinte, qui représentait un mouton ou aignei, comme on parlait en ce tompsy qui était marqué sur l'un de ses côtés. Philippe le Bel, Louis le Uutin, Philippe le Long et Charles le Bel, firent fabriquer des aigncls d'or de même poids et au même titre que ceux de saint Louis; ceux que le roi Jean fit faire étaient, de même, d'or fin, mais ils étaient plus pesants environ de dix à (1) Voyez quelques autres détails sur les monnaies d^Agen dans les additions à Duby, tome I" du pro> pre traité de Duby 0. lxv, S Corrections ei Additions, douze grains que ceux de ses prédécesseurs, Imisqu ils pesaient trois deniers seize grains a pièce. Charles VI et Charles VII en firent aussi fabriauer qui ne pesaient que deux deniers, et n'étaient pas a'or fin. Voy. au mot Monnaie, les différents titres de ces espèces sous les règnes de ces rois. On voit, par ce que nous venons de dire, que les aignels a'or, qu'on nomma aussi moutons d'or à la grande laine, et quelque* fois moutons d*or à la petite laine, ont eu cours en France pendant près de deux cents ans. Cette espèce a été non-seulementjort célèbre en France, mais même dans les au- tres Etats; et les princes voisins de la France, à l'imitation de nos rois, firent faire des espèces auxquelles ils donnèrent le nom de mouton d'or. Le poids et le titre de cette monnaie ayant été fixés jusqu'à Charles VI, les Français et les étrangers aimaient fort à contracter à cette monnaie; on trouve à tous moments dans les titres et dans les contrats de ces teinps éloignés, mutones aurei, (A.) AJUSTER les flaons, c'est les couper, les limer pour leur donner le juste poids qu'ils doivent avoir quand ils sont trop pesants, et les rejeter quand ils sont trop légers. Le prévôt des sgusteurs leur distribue les flaons ae même qu'aux tailleresses pour les ajuster au poids que doivent avoir les espèces : ils se servent à cet effet de certains poids, ap- pelés dénéraux, pour les peser, et de limes en manière de râpe, formées de cannelures par angles entrants et sortants, appelées es- couennes, pour limer les plus pesants jus- qu'à ce qu'ils soient coniormes aux déné- raux, c'est ce qu'on appelle, ajuster la brève. (A.) Ajuster carreaux, termes dont on se servait quand le monnayage au marteaux étaitenusage; c'était couper avec des cisoires, ou cisailles, les angles des* carreaux, ou pièces de métal carrées dont on devait fabri- quer les espèces. Celui (2) çiui faisait cet ajustement ou approche, était assis sur un siège plus haut q^ue les sièges ordinaires; il avait devant lui une petite table carrée sur laquelle était posée une lanterne, dans cette lanterne étaient suspendues en l'air à une guindole de petites balances fines, gar- nies de leurs bassins : dans le bassin qui répondait à sa main droite , et soutenu de la planchette de la guindole, était un dénéral juste, du poids du carreau qu'il voulail ajuster; le bassin qui répondait à sa main gauche était vide ; de celte main il prenait un des carreaux taillés, duquel il essavait le poids : s'il le trouvait plus pesant, il- en était sur les pointes et sur les cornes, et cela s'appelait approcher le carreau, S'H en fallait ôter moins, il l'utait pareillement avec les cisoires, et ce moins s'appelait rebaisser,, répétant tant de fois cet approcher et ce^ rebaisser aue le carreau revenait au poida juste du aénéral. Cette façon d'ajuster oit (i) H. Poulain, p. 522. ALB MCnOXtAIRE DE MUISMATIQUE. ALE 64 d*approdier carreaax, était une fonction partieuJière des filles des ourriers et mon- oajers, que Ton nomme taiiieresses. (A.) AJUSTEUR, est celui qui ajuste les flaons et les met au juste poids que doivent avoir les espèces/ en limant ceux qui sont trop pesants et rejetant ceux qui sont trop légers. Les flaons sont mis entre les mains des ajusteurs pour les faire ajuster, après quoi lis sont remis par leur prév6t au direc- teur de la monnaie avec ceux qui ont été rebutés comme faibles, ou trop forts, avec les limailles : le tout poids pour poids comme il s'en était charge, ce qui s'appelle rendre la brève. Le directeur paye dans la suite à ce prévôt deux sols par marc d*or, et un sol par marc d*dr]gent, pour être distribué à ceux qui ont ajusté la brève. (A.} AJUSTOIR. Espèce de petite balance dont on SK sert pour peser et ajuster les monnaies avant que de les frapper : c'est avec Tajus- toir que l'on juge si les flaons ont trop ou trop peu de poids, ou en terme de mon- na jeur, s'ils sont trop forts ou trop faibles : Voy. Monnayage, ALBERTUS, monnaie d'or frappée en Flan- dre pendant le gouvernement a'Alberi^ ar- chiduc d'Autriche. L'Albertus est du poids de quatre deniers, au titre de vingt-un carats, vingt -quatre trente -deuxièmes, sa valeur est de quatorze livres onze sols sept deniers de France, où néanmoins il n'est reçu qu'au marc dans les Hôtels des Monnaies, sur le pied de quatre cent quatre-vingt-deux livres quatre sols trois deniers, pour j être fondu et converti en espèces aux coms et armes de Sa Majesté. (A.) ALBI {Des monnaies des évêques d'). Notice i>ar Duby, Monnaies des barons et des pré" ats, t. Il, p. 228. Albi, Âlhia^ Albiga^ ville de France dans le haut Languedoc, capitale de l'Albigeois, située sur le Tarn, à quinze lieues nord-est de Toulouse, et à cent quarante sud de Paris. Saint Clair, son premier évêque, vivait au nv ou IV* siècle. L'évèché d'AIbi fut érigé en archevêché en 1676, par Innocent XI, à l'instance de Louis XI y, qui y nomma Hyacinthe Serroni, gentilhomme romain. Pons, (ils aîné de Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, épousa en 1637 Majore, de la maison des comtes de Carcassonne ou de Foix ; il lui assigna pour douaire l'évéché (c'est-à-dire le droit d'y nommer), et la ville d'AIbi avec la monnaie (c^est-ànlire, ainsi que l'explique Ducange, le droit d'y battre monnaie, ou les émoluments de la monnaie qui s'y fabriquait) et le marché. Raymond VU, comte de Toulouse, Duran ou Durand, évéque d*Albi, et Sicard d'Ala- man, transigèrent ensemble au mois de juin 1248, sur le droit de battre monnaie; ils convinrent que la monnaie serait fabriquée au château neuf de Bonafos, qu'elle aurait cours dans les diocèses d'AIbi; de Rodez et de Castres, et que chacun d'eux aurait un tiers du profit. Le roi permit en 1278, au maître de la monnaie oe Tévèque d'AIbi, alors Reroard de Castanet, de uJre des petits tournois et des oboles toumoises, à la charge par lui de payer trente livres à Sa Majesté, et pareille somme à l'évèque sur chaque gros millier dont le poids serait de 1125 marcs. La même année, ce prélat vendit au roi son droit de battre monnaie ; mais vraisem- blablement il le recouvra, ou il ne le vendit qu'en partie, puisque vers 1305 il fut du nombre des prélats et des t>arons jouissant du droit de battre monnaie, que le roi Phi- lippe IV voulut consulter pour la réforma- tion des abus de la monnaie. La monnaie des évëques d*Albi était ap- pelée raimondine. J'ignore Torigine de cette dénomination; on ne connaît point d'évéque d'AIbi du nom de Raimond; peut-être cette monnaie fut-elle appelée ainsi en vertu d'une convention entre les comtes de Toulouse et les évoques d'AIbi. Les derniers raimondins d'AIbi étaient, en 1278, au titre de quatre deniers moins une pite,à la taille de 18 sous 8 deniers au marc. Ils vaudraient, de notre monnaie actuelle, 1 sou 6 deniers et demi. Yoy. Ducange; le GalliaChristiana; Y His- toire de Languedoc de Doms de Vie et Vais- sette; le Mémoire Ae Saint- Vincent, et le Manuscrit de Bét hune, à la Ribliothèque na- tionale, côté 9421, page 496. ALEXANDRE II [Sceau du pape). Voy. Tar- ticle général Scbau, n* 5. ALEXANDRE VI ( Rodhigub Rohgia de Lb!izoli), pape en 1492 (Monnaies et médail- les d'). I. MÉDAILLES. N* 1. ALESSANDRO VI PONTeficb MAX- IMO, Alexandre 71^ souverain pontife. Buste à gauche d'Alexandre VI, tête nue, et vêtu • comme les précédents. il.RODERICO LENZVOLA detto-BOR- GlA soMMO PO!«TEFiCB M. CD. XCil. Rodri^ gue Lenzuola, dit Borgia, souverain pontife^ 1492. Un écusson aux armes de la maison Borgia, surmonté des clefs et do la tiare. Trésor denumism.j p. 5. N*. 2. ALEXANDER VI PONTifbx MAX- mus, Alexandre VI, souverain pontife. H. Ce revers représente la cérémonie du couronnement du pape Alexandre VI. Le per- sonnage qui pose la tiare sur la tête du nou- veau Pontife est François Piceolomini de Sienne, archidiacre du saint-siége. Exergue : CORON AT : // couronne. Trésor de numism.^ p. 5. II. Monnaies. Voyez les observations que nous avons faites à l'article Paul II, et a l'article géné- ral Monnaies des papes. Les premiers dou- bles de l'écu d'or ont été frappes sous ce pon- tife. il£ UCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ALE ALEXANDRE VU {Fabio Chici), papo de 16M h 16fi7. fMédailles de) N* 1. ALEXANDER VU, Pontifex Maxi- «TS PIVS IVSTVS OPTiMvs SENENsi PATRi- TU GENTE CHISiVS, 1659. Alexandre ¥11, touverain ponlifr, pieux, juste, tris'bon, de la famille patricienne Chigi de Sienne. Buste à gauche d'Alexandre Vil, barbu, )a tête couverte de la calotte, porlaut le camail at par-dessus l'étole. 1^. JtfVNIFICO PRINCIPI DOMINICVS JA- COBATIVS. Dominique Giacobazzi, au ma- fiifique prince. Au bas et dont un rouleau : T FERA UEMOR BENEFICll. La béu sau- tage elle-même se souvient du bienfait. Un gladiateur (l'esclave AodroclèsUlans l'arène, aqui UD Uod lèche les pieds. Dans le fond, le peuple témoigne son admiration. (Médaille frappée en l'honneur d'Alexandre Vil par un particulier, Dominique Giacobazzi, qu'il avait comblé de bienfaits.) Très, de \umism., p. 32, Jtf. des P. N* 2. ALEXiBDEB VII PONTiFEX MAXi- ■TS An!»o IV. Alexandre YII, souverain pon- tife. Van ï' de son rfgne. Buste à gauche d Alexandre VII, barbu, en calotte, couvert du camail, et par-dessus portant l'étole. ■;. DIVO NICOLAS MVR^ EPISCopo. -4 âaint Nicolas, évtque delHyre. Vue de l'église Saint-Nicolas, b£tie par Alexandre VU. A l'exergue : CASTRl GAUDvlphi MDCLIX. A Castel-Gaudoifo, 1659. Très, de Ifumism., p. 32, M. des P. ALEXiKDER VII PONTiFBX M AXjmvs Anno V. Alexandre ¥11, souverain pontife, l'an 5* de son règne. Buste à droite d'Alexandre Vil, barbu, coilTé de la calotte, portant le camail et l'étole. H. THOM^ ARCHiEPiscopo VALENTi* INTER SANCtos RELATO. A Thomas, arche- vêque de Yalence, mis au nombre des saints. Vue de l'église de Saint-Thomas du cdté de Castel-Gaudoifo. A l'exergue : MDCLIX, 1659. Trét. de Numism., p. 32, M. des P. N*(. AlexandbrVII pontifexhaxiuvs anho XII. Alexandre VII, souverain pontife, l'an 13* de son règne. Buste à gauche d'Alexan- dre VII, t>arbu, couvert de la tiare et des ha- bits pontiûcaui. H. VIRGINIS jEDE et PAVLI HOSPITIO EXORNATIS. Décoration de l'église Sainte- Marie et de 1 hôpital Saint-Paul- Vue de l'é- glise Sainte-Marie, in Via Lala. A l'exergue : Trii. de Numism., p. 33, Sf. det P. N* 5. Même droit que le précédent. à. IMMACVLAT^E VIHOÏNI VOtom. Fau d la Vierge imnaculée. Façade de 1 église de Santa Maria inporlico m Camptlellt. A le- xerttUB : ROM*. ,^ „ , (Eu 1656 Alexandre VU Gt replacer i Santa- Maria in Portico l'image miraculeuse que Paul II avait fait transporter dans la chapelle de Saint-Marc.) «« « -» d Très, de Numism., p. 33, M. des P. N- 6. Même droit encore. a. PROCIDAMVS ET ADOREMVS IN SPI- RITV et VERITATE. Protternons-noui et adorons en esprit et en vérité. Le Saint-Père, en chape, et agenouillé devant un pne- Dieu tenant dans ses mains le corps de Jésus- Christ, est portée en procession, sous un dais, entouré des cardinaux milrés et de tout son clergé ; à droite et h gauche, deux grands éventails en plumes de paon, portés par des clercs. (Frappée à I occasion de la téte-Dieu 1655). ^ „ . „ Très. deNumtsnt., p. 33. " ^DIBVS OECONOMIA ET DISCIPLINA RïSTITVTlS. Restaurés par l'économie et l'ordre. Vue de l'hôpital du Saint-Esprit, sur lequel on voit planer le Saint-Espnl, sous la forme d'une colombe entourée de nuages et de rayons lumineux. Très, de Numtsm., p. 33. N°8. Môme droit encore. A PRIMA SEDES FlDEl REGVLA ECCLE- SIJE FVNDAMENTVM. Premier siège, règle de la foi, fondement de l'Eglise. Vue de la chaire de Saint-Pierre, soutenue par quatre docteurs de l'Eglise ; deux anges, tenant cha- cun une clef, le couronnement de la tiare, d(tux autres eu adoration devant le Saint- Esprit qui domine, entouré de rayons lumi- neux. { Alexandre VU, 0t enfermer dans une chaire de bronze, la chaire où saint Pierre avait prêché et qui est conservée derrière le arand autel, à la basilique de Saint-Pierre. Très, de Numism., p. 33, M. des P. ti' 9. Même droit encore. ,„,^ i^FVNDAMENTA EIVS IN M0NTIDV9 61 ALE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ALE 68 SANCTIS. Ses fondations sont sur les saintes montagyies. *Vue de Saint-Pierre et de la double colonnade. A l'exergue : VAÏlCANI TEMPLI AREA PORTICIBVS ORNATA. Place de la basilique de Saint-Pierre ornée de portiques. (C*esl Alexandre VII, qui a fait construire le fameux portique de Saint-Pierre.) Très, derfumism.., p. 33. N* 10. Môme droit qu'aux n*« précédents, mais avec la date de anno vu, Tan 7' 1^ FVNDAMENTA EIVS IN MONTIBVS SANCTIS. Ses fondations sont sur les monta^ mes saintes. Vue latérale de la colonnade de Saint-Pierre. Au-dessus, sur un volume dé- ployé, le plan de cette basilique et de sa co- lonnade. Très, de Numism.^ p. 33. N* 11. VATICANl TEMPLI AREA PORTI- CIBVS ORNATA. ALEXandro VII Ponti- Fici Maximo. Basilique de Saint-Pierre ornée de portiques : Alexandre VII, étant souverain pontife. Buste à droite d'Alexandre VII, barbu, portant la calotte et revêtu du camail. Sous les vêtements : 1661. i^ Suget semblable à celui du n^ 9, mais d'un plus grand module. La légende se trouve placée à l'exergue, sur un rouleau. Très, de Numism,, p. 33. M. des P. N« 12. ALEXANDER VII Pontifex Maxi- MV8 PIVS IVSTVS OPtimvs SENENsis PA- TRItia GENTE CHISIVS MDCLIX. Alexan- dre Yllf souverain pontife, pieux, juste, très- bon, delà famille patricienne Chigi, deSiennCy 1659. Buste à gauche d'Alexandre VII, barbu, en calotte, portant le camail, et par-dessus rétole. NAVALE CENTVMCELLarvm. Port de Civita-'Vecchia. Vuô d'une partie de la ville, des fortiQcations et du port de Civita-Vec- chia, dans lequel on apergoit plusieurs ga- lères. Très, de Numism.y p. 33. N° 13. Même droit qu'au n^ h et aux sui- vantes, mais d'un plus petit module. ALEXANder VII PONtifex MAXimvs FAMIli js PONTiFiciiB COMMODo ET PAL A- TII QVIRINALIS ORNAMento ANno SALv- Tis MDCLIX. Alexandre VU, pour la com- modité de la maison pontificale, et pour V or- nement du palais Quirinalf Van de grâce 1639. Vue latérale du Quirinal. A l'exergue : ROMAî. Très, de Numism., p. 33. N° ik. Droit comme au n** 13. OMNIS SAPIENTIA A DOMINO. Toute sa- Îesse vient de Dieu. Vue intérieure du collège 6 la Sapienza ou Gvmnase romain. A l'exergue : MDCLX, 1660. (Alexandre VU ajouta une église au col- lège de la Sapienza et enrichit sa bibliothèque.) Très, de Numism.^ p. 33. N** 15. Droit comme au n"" 13. REGIA AB AVLA AD DOMVMDEI. De la demeure du prince à celle de Dieu. Vue de la Scala Regia au Vatican, qui conduit du Va- tican à Saint-Pierre, élevée, sur les dessins du Bernin, par Alexandre VIL Très, de Numism,, p. 34. N' 16. ALEXANDER VII, Pontifex Mam- Mvs PIVS IVSTVS OPriMvs SENENsis PA- TRlTivs GENTE CHISIVS. MDCLXJII. Alexandre VJI, souverain pontife, pieux, juste, très-bon, de la famille praticienne Chigi de Sienne. 1663. Buste à droite d'Alexan- dre Vil, barbu, en habits pontiGcaux, cou- vert de la tiare et levant la main pour don- ner la bénédiction. La légende est terminée par une étoile. ^ NOBILIVS PER TE SITVS FLVAM IN- EXHAVSTVS. Plus magnifiquement placée par toi, je coulerai inépuisable. Vue du châ- teau-d'eau de Sainte-Marie m Trastevere^ restauré par Alexandre VU. Très, de Numism., p. 3^. M. des P. N- 17. ALEXANder VII, PONtifex MA- xiMYS Aï«NO IV. Alexandre VU, souverain pontife, Van k' de son règne. Buste à droite d'Alexandre VII, barbu, couvert de la calotte et en camail. Sous le bras : G. M. Gaspard Malo. 1^ DA PACEM DOMINE IN DIEBVS NOS- TRIS. Seigneur, accordez-nous la paix en cette vie. Vue de l'église délia Pace^ restau- réepar Alexandre VIL Tirés, de Numism.^ p. 3i^. N- 18. ALEXANder Vil PONtifex MAxi- MVS Anno III. Alexandre YII, souverain pon- tife, Van 3* de son règne. Buste à gauche d'A« lexandre VII^ barbu, coiffé de la calotte, por- tant le camail, et par-dessus l'étolc. Cette médaille est sans revers. Très, de Numism., p. Sh. N* 19. Môme droit qu'au n* 20 suivant. 1^ Sancto ANDREiE APOSTOLO. A saint André, apôtre. Façade de l'église Saint-An- dré de Rome. A l'exergue : ROM£. Très, de Numism.^ p. 3V, M. des P, N' 20. ALEXANder VII PONtifex MAxi- MVS Anno XL Alexandre VIF, souverain pon-^ tife. Van 11* de son règne. Buste à gauche d Alexandre VII, barbu, couvert de la calotte, en camail, et par-dessus l'élole. Sous les vêtements : MDCLXV. 1^ BEATO FRANCISCO EPISCOPO INT.ER SANCTOS RELATO. Le bienheureux Fran- çois, évéque, mis au nombre des Saints. Le pape, assis sur son trône, revêtu des habits pontificaux et entouré des cardinaux mitres et de tous les grands dignitaires de l'Eglise, lit le décret de canonisation de saint Fran- çois de Sales. Très, de Numism., p. 34. N-21. ALEXANder VII PONtifex MAxi- MVs Anno III. Alexandre VII, souverain pon- tife. Van 3' de son règne. Buste à droite d'A- lexandre VII, barbu, la tète couverte de la calotte, et en habits pontificaux. Sous le bras : G. M. Gaspard malo. 1^ VT VMBRA ILLIVS LIBERARENTVR. Afin que par son ombre ils en fussent délivrés. Un ange tenant d'une main un glaive et de l'autre une tète de mort, s'enfuit devant la basilique du Vatican, à l'ombre de laquelle gisent quelques pestiférés.; en l'air, saint Pierre étendant les mains sur eux. (Allusion à la peste qui ravageait Rome en 1656. ) Très, de Numism.^ p. 3i. «9 ALE N" 22. ALEXandkb V'II PONtifbx OPri- Mvs MAxiHvs. Alexandre VII, souverain pon- tife, trii-bon. Busle 6 eaucho d'Alexan- dre VH, barbu, coiffé de la calotte, portant le camail, et par-dessus l'étole. Sous les vê- tements : Anho VI, ('an 6' de son règne. ^ NAVALE CENTVMCELLARVM. Port de CivUa-Vecehia. Vue d'une partie du port de Civita-Vecchia. Trit. de Numiim., M. des P. H" 23. ALEXiSDER Vil PONjrFEX MAxi- Mvs Anno VllI. Alexandre VU, souverain pontife. Van 8* de son règne. Busle à gauche d'Alexandre VII, couvert desliabits pontiû- caui et de la tiare. Sous les vètemeats : 1662. i^ SAPIENTIA IN PLATEIS DAT VOCEM SVAM. La sagesse retentit dans les places pu- bliques. Vue de la place du Peuple et de l'o- bélisque Siite-Quînt ; à droite el à gauche, !es églises de Santa-Maria de' Miracolî et de Sanla-Maria di Monte-Santo. On aperçoit une grande quantité do promeneurs, A l'e- xergue : MDCLXII. ( Frappée à l'occasion de la construction des deux églises de S. Maria de' Miracoli et de Santa Maria di Mon- te Sanlo sur la place du Peuple. ) Tris, de Numism., p. 3k. N* 24. ALEXANDER VII PONtifkx MA- xiMvs ANso MDCLXII. Alexandre ¥11, sou- verain pontife, l'an 1662. Buste à gauche d'Alexandre Vu, barbu couvert des habits gontifieaui et de la tiare. Sous les vêtements. . F. T. ii QVJE VOVI REDDAM PRO SALVTE DO- tlViO. J'accomplirai le vau que j'ai (ait au Seigneur pour mon salul. Vue de l'église de Notre-Dame- de-la-Paii. Ronanni donne cette médaille, maisl'eiplication s'en trouve seulement dans l*" Trésor de Numismatique. Lorsque Alexandre eut dédié à Dieu l'église de Notre-Dame-de-la-Paix, la médaille en fut frappée sur le dessin de l'architecte; mais ces dessins ayant été changés, il n'y a plus aujourd'hui ressemblance entre la mé- daille et le monument. Trésor de Numiêmalique, p. 35. N* 25. Même droit qu'au n" 23. ^ OSTENDIT DOMINVSMISERICORDIAM IN DOMOMATRIS èVM. Le Seigneur a mon- tré sa miséricorde dans la maison de sa mère. Vue de l'église de Notre-Dame-des Grâces, sur la place de Laricia. A l'exergue el dans un rouleau : ARICI^. A Laricia. ( Frappée en 1662, à l'occasion des embellissements dont Alexandre Vil enrichit Notre-Dame- des-Grâces. } Très, de ffamiim., p. 35, M. des P. N* 26. Môtne droit qu'au n° 23. i^ DILEXI DOMINE DECOREM DOMVS TVjE. {Psaume 25, v. 8.) Je me suis plu. Sei- gneur, à orner ta maison. Vue de l'église de Saint -Nicolas, in Castel Gaudolfo. A l'exer- gue : S : NICOLAO. A Saint-Nicolas. Très, de Numism., p. 35 N- 27. ALEXANdeh VIIPONtifbx MAXi- Mvs AiïKO II. Alexandre V//, souverain pon- tife, ran 2' de son règne. Busle à droite d'A- lexandre VII, barbu, coiffé de la cololle et raCTIONNAntE'DE NUMSHATIQUE. ALE 76 Borlant le camail. Sous les vêtements : iDCLVI, GtSPARDvs. MoLo. ( Signature du graveur. ) H FELici FAVSxoQtE INGRESsTi. En mé- moire de l'entrée brillante el d'un heureux an- oure. La reine Christine entrante Rome par la porte du Peuple (eu 1656 ) : on distingue l'église de Sainle-Marie-du-PeupIc. Très, de ?fumism.,p. 35. N" 28. ALE\ANDER Vil PONtifex MAxi- MVs Anno VII. Alexandre VII, souverain pontife, l'an T de son règne. Buste à gauche d'Alexandre VII, barbu, la tiare en tète, re- vêtu des habits pontificaux sur les broderies desquels on voit Jésus portant sa croix. Sous les vêtements : 1662. i^ BENE FVNDATA DOMVS DOMINI. La maison du Seigneur est bien assise. Plus bas dans un rouleau : Beat* VIRGINI ARICI- HORVM PATBON.E. A la bienheureuse Marie patrone de Laricia. Vue deNolre-Dame-Ma- jeure, à Laricia, donl Alexandre VU posa la première pierre en 1662. Très, de Numism., p. 35, M. des P. ALEXANDRE VIII (Pierre OrrOBONi), né à Venise, pane de 1689 è 1691. ( JUé- daitte d' ), N'I. aLEXANdehVIII PONtifex Maxi- Hvs Aiïtco I. Alexandre VIII, souverain pon- tife, l'an I" de tonrègne. Buste adroite d'A- lexandre VllI, barbu, coiffé de la calotte et portant le camail et l'étole. Sous les vôte- "ments iHAMEBANVS. lï DOMINI EST ASSVMPTIO NOSTBA. L'exaltation du Seigneur est la nôtre. La chaire de saint Pierre; au-dessus, le Saint- Esprit radieux. Très, de Numism., p. 39. M. des P. N* 2. ALEXANder VIII PONtifex MAxi MVB. Alexandre VIII, souverainponlife. Buste à droite d'Alexandre VUl, barbu, couvert de la tiare el des hflbits pontificaux. Sous le bras : HAMERANVS. Fecit. 4 MVNIT ET VNIT. Il unit et fortifie. Va globe moitié céleste, moitié terrestre, tra- versé par la bande zodiacale ( allusion à la bande qui se trouve dans le blason d'Alexan- dre VIII. Oitoboni, ) dont les armes sont: d'azur à la bande d'argent, au chef dor, chargé d'un aigle éployéde sable. Très, de Numism.. p. 39. M. de» P. N" 3. ALEXANDER VllI PONtifex MA- xiMVs CBEAtvsAnno MDCLXXXIX, Die VI OCToBRis. Alexandre VIII, souverain pon- tife, élu leGoctobre 1689. Buste ë droite d'A- lexandre VIII, barbu, coiffé de la calotte et porlani le camail par-dessus l'étole. Sous le bras : P. H. M. [Initiales du graveur P. Ha- nierani). 71 MC ncïwssjimE k scwÊSMknrjoL à tmmiÂi/m : 50in5E DEPOSITO PE- T»%'» IVJMT E»*E hEDESIHK OTTOBO- Mi:^T VKSnt». VMIKTIS lAM PROSPE- RA Of;.«VLS ID f^ATli» lF»EK£i:£5S PAPA LAllMt PROSAS. i^s éép^uÊtU êém n&m H en m&niami §ur U $Û^j€ j^/fiiifUai^ il c^nnmenee à être Pierre, Il §€ n^/mme éHlob^muê^ quif ioU danc ban de i&ul eetmr UÀfp fjoriu^ \ allusion au Dom de la Umu^H (%Uf\ifyïi\ ^ ». toul réu$$il â la ré- fmbluftÊf fm$ujmle de Veniêe. Le bref^ écrit en laUn^ du p^pe récemment élu^ le proute Êuffkuimmeni, En haut, Téeu des armoiries de la maiM>fi OUol^orii, surmonté de la tiare H d«f% C'Urf% fKintf(K;ales. A partir du mot ère- nitffi/ les lettres numérales sont plus gran- Iles et forment en eiironograpne la date TrA, df, Sumi§m.^ p. 39'U>. X* fc. ALKXANDER VIII OTTHOBONTS VKNKTVS PONtifex MAXjmvs. il/exuis- dre Vlllf Ottoboni^ Vénitien^ iouverain pon^ tife, Bu%te a gauche d'Alexandre VIII, barbu, c^ifffé de la calotte et portant lecamail etTé- toie. ^ PETRVS CARDi!iiLis. OTTHOBONVS. Skncfm. l^o%k%jR. FxcLEêiJE. VICECANCEl- L4iii¥s. FATR VO. HAGxo. BENE-MERENTl. PfiSVIT. MDCC. /'terre, cardina/ Ottobani, piee^ehancelier de la iainte Egliit romaine^ a fait élever ce tombeau en Inonneur de son arand-oncUf qui Va bien mérité^ en ITfiO. Vue du tombeau d'Alexandre VllI, à Saint- Pierre de Rome. Tréê. de Numi$m.f p. M. M. des P. AUfER {Àncienne$monnaie$ d'),\oy. Far- ticle de Mokmaies. ALLEMAGNE. (Monnaiei d') Voy. l'article génot ao même titre ; raatrei 2uaDd on em;.! .rie, oa (foe Ton Ibod cnsem- ie diverse» sortes d'espèces oo de matières à différents titres pojr les oooTertir en espèces courantes. Dans le premier cas, révaluation^ ou plutôt la prof 9 ifl gros ou 36 quent au marc à dix deniers dix-huit grains gninsde^tAds. gy^ ^^juj q^j ggj ^ Qjj2e deniers six grains, Bariant, je dois mettre en cette fonte qua- pour employer les ouvrages à onze deniers. tre gros et demi de cuivre pour équivaloir Autre exemple : J'ai un marc d'argent à les soixante-neuf 32"*" d'excédent de fin que 10 deniers 17 grains. Je veux travailler à It j'avais trouvés, et par ce moyen celte fonte deniers, et j'ai de l'argent à 11 deniers 3 se trouvera au titre prescrit, et augmentera grains -J. J'allie deux marcs de l'argent à 11 en poids des quatre gros et demi de cuivre deniers 3 grains |.avec le marc qui est à 10 qui auront été ajoutés aux douze marcs deniers 17 grains, parce que je trouve les quatre onces d'or. Si une fonte, par une sup- 7 grains qui manquent au marc à 10 deniers putation semblable à celle ci-dessus, se 17 grains, sur les deux marcs à 11 deniers trouvait à un titre trop bas, pour lors il 3 grains f, étant constantque deux fois trois faudrait ajouter de l'or plus fin dans la mô- grains et demi de plus, font les 7 grains qui me proportion, c'est-à-dire autant de trente- manquent ; et ainsi on a trois marcs à onze deuxièmes de fin que l'on en trouverait de deniers pour employer aux ouvrages dont manque. On voit par là que les alliages d'or on a besoin. se font par un calcul exact de trente- C'est ainsi que les directeurs des mon- deuxièmes qui manquent sur les matiè- naies font les alliages des matières d'or et Tes d'or que Von veut employer à certain d'argent apportées au change de leur mon- titre , et des trente-deuxièmes qui sont naie. Pour n'être pas obligé d'aifioer les ma- au-dessus de ce titre sur d'autres ma- tières au-dessous du titre des espèces à fa- tières d'or , afin de connaître au juste quelle briquer, on pèse celles qui sont au-dessous, quantité d'or de moindre titre on doit al- et celles qui sont au-dessus du titre deses- lier avec d'autre qui est à plus haut titre: pèces à fabriquer, et on en fait un calcul exact. en sorte que le plus et le moins môles en- Exemple : Pour faire des louis d'or à 21 semble rendent l'or au titre juste auquel carats |f, on pèse des matières d'or qui sont on veut travailler. au-dessus de ce titre , ainsi qu'il suit : Quelques exemples rendront ceci plus Quatre marcs à 21 carats ff sur lesquels il sensible. J'ai une once d'or à 21 carats { manque -A, et ainsi K sur les k marcs. Six ou-||-aueje yeux mettre à 22 carats. Et marcs à 21 carats H» sur lesquels il manque j'ai de l'or à 22 carats | ou îf . Pour y par- ^ par marc, qui font en tout J} pour les six venir j*allie une once de l'or qui est a 22 marcs. Et k marcs à 21 carats H, sur les- carats |avec l'once de celui qui esta 21 ca- quels il manque 7^ par marc, qui font ^pour rats i, parce que les H qui manquent sur les k marcs. Or, suivant ce calcul il manque ronce à 21 carats i se trouvent sur l'once à soixante 32'"'', sur cesl^ marcs d'or, pour en S2 carats ^, et par ce mo^en j'ai deux onces faire des louis d'or à 21 carats {{. Mais pour d'or à 22 carats pour employer en ouvrages trouver ce qui manque de fin sur ces 14 à ce titre. marcs, on pèse d'autres matières d'or qui Autre exemple : J'ai une once d'or à 20 sont au-dessus de ce titre, ainsi qu'il suit. carats ^ ou ^. Je veux travaillera 22 carats, Exemple : Huit marcs à 21 carats •{-}, qui et j'ai de Tor à Sa carats 1 ou }}• En ce cas, font ^ de plus par marc , et H sur ks 8 î'ailie deux onces de l'or à 22 carats | avec marcs. Six marcs à 21 carats |!, qui l'ont |^ de l'once à 20 carats |, parce que le carat et plus par nJarc, et sur les 6 marcs j\. Enfin demi qui manque sur l'once a 20 earats 7 se h marcs à 21 carats fj-, qui font ,V de plus DlCTlONN. DE NUMISMATIQUE. 3 7S tUs mCIKHINÂmE DE NUMISMATIQUE. ALL 76 par nMfCt el sur les h marcs |f . On trouve ainsi sor ces dcL-4iuil marcs (for soixante 3S*** au-dessns du titre des louis d'or, et par Taliiage que Ton en fait avec les 14 mares sur lesquels il manquait pareil nom- bre de ^ on a Si marcs d'or pour en fabri- quer des louis à il carats l^ . On procède de même pour les alliages d'ai^nt, quand on reul fabriquer des écus à 10 deniers iS grains : on pèse les matières d'argent qui sont au-dessous de ce titre, et celles qui sont au-dessus, et on en feit Talliage ainsi qu'il suit : Huit mares h dit deniers 21 grains, oili il manque 2 grains par marc qui font 16 grains sur les huit marcs. Six marcs à 10 deniers 20 grains, où il manque 3 deniers ]^r marc, et 18 grains sur les 0 marcs. Et 7 marcs à 10 deniers 17 grains, où il manque 6 grains par maix^, et 42 sur les 7 marcs. Or, suivant ce calcul, il manque en tout 76 grains de On sur les 21 marcs pour en faire des espèces d'argent à 10 deniers 23 grains. Mais pour trouver ce qui mangue de fin sur ces 21 marcs, on pèse des matières d'argent au-dessus de ce titre , ainsi qu'il suit : Douze marcs à 11 deniers 12 grains, qui font 3 grains de plus par marc, et sur les 12 marcs, 96 grains. Seize marcs à 11 deniers, qui font un grain de plus par marc, et sur les 16 marcs , 16 grains. Et 8 marcs à 11 deniers 2 grains, gui font 3 grains de plus par marc, 2^ grams sur les 8 marcs. On trouve ainsi les 76 grains de fln sur les 36 marcs, oui manquaient sur les 21 marcs, et en les alliant ensemble, on a 57 marcs d'argent à 10 deniers 23 grains, pour en fabriquer des espèces d'argent à ce titre. Sur quoi il est a remarquer que quand les directeurs des monnaies n'ont que ae l'or ou de l'argent au-dessus du titre des espèces à labriguer, ils en font l'alliage avec du cui- Tre, a proportion de ce que les matières tiennent de fin au^essus du titre des es- I^èces, afin d'arolr des matières alliées au titre qu'ils Teulent ftbriquer. L'alliage au cuirre se pratique en faisant le calcul des trente-deuxièmes ou des grains àe fin, qui sont au-dessus du titre des es- pèces à ftbriqper ; en divisant les trente- deuxièmes ou les grains de fin par le titre même des espèces, le produit de la division marquera la quantité de cuivre qu'il faudra a.Jier sur le tout. Cela supposé , quand on ▼eut fnpjfer des louis aor à 21 carats #f « et qu on a de lor plus fin que ce titre, U but réduire €» trente-deuxièmes les 21 earats f|, et pour cet effet multiplier les 21 etrals pour les trente-deiiuèmes dont le ca- rat e^ ffymiJOté. Oit trouve par cette multi- pr-i^ation qtifc les 21 carats font 672 32"«* auiqu^i ^p^Azùi les \\ qui sont déplus qne J*î*21 c^ralf , on trcruve en tout 69832P"*», par k«g»jeU divisajjt le% trente-deuxièmes de fin qui sont au-dessui^ du titre des espèces, on trouver qu'a^iiaxit d^ Wis qu'il j a de 698, il faut *jJj*-r *atpff*.es. txeiîjî ,♦: : i <- b^/ i:jii**.^ 0 or à 23 oârals .fc*e-i i .Ki a»;', da cuivre f*our ^-r en faire des louis d'or à 21 carats fj. Je trouve 54 32»*« par marc au-dessus'de ce ti- tre, qui font en tout U20 32"«' nour les 80 marcs, lesquels étant divisés nar les 598 aui font le titre des espèces, il laut que j'allie 6 marcs 1 once k gros 7 crains de cuivre^ avecies 80 marcs d'or fin, pour en faire des louis à 21 carats ^. Il en est de même de tout autre nombre à proi)ortion. Quant à iSrgent on fait le calcul de tous les grains de fin qui sont au-dessus du titre des espèces à fabriquer , et on divise ces grains de fin par le titre même des espèces, après quoi le produit de la division mar- quera la quantité de cuivre qu'il faudra al~ lier sur le tout. Cela supposé , quand on ▼eut fabriquer des espèces d'argent à 10 de- niers 23 grains, et que l'on n'a que de l'ar- gent plus fin que ce titre, il faut compter 2fr Srains pour diaque denier, et sur^ce pied les ix deniers font 246 crains, auxquels ajou- tant les 23 grains qui sont de plus que les dix deniers , on trouve en tou| 263 crains; par lesquels divisant les grains de tm qui sont au-dessus du titre des espèces, on trouvera qu'autant de fois qu'il y aura 263, il faudra allier autant de marcs de cuivre avec l'argent cjui est au-dess us du litre des espèces. Exemple : J'ai 100 marcs d'argent à 11 de- niers 18 grains que je veux allier avec du cuivre pour faire des espèces d'argent à 10 deniers 23 graius : je trouve 19 grains par marc au-dessus de ce titre, qui font 1,900 grains de fin pour les 100 marcs : lesquels étant divisés par 263, je trouverai qu'il faut allier 7 marcs 1 once 6 gros 25 grains de cuivre avec les 100 marcs d'argent fin, pour en faire des espèces d'argent au titre dfe 10 deniers 23 grains : et ainsi de tout autre nombre à proportion. On doit pratiquer les mêmes opérations pour tous les autres dif- férents titres auxquels on veut travailler, en réduisant toujours les carats de fin en trente- deuxièmes, et les denier de fin en grains pour servir de diviseurs, comme il a été dit. II est à remarquer que ce qui est resté de la division des marcs , tant d'or que d'ar» S;ent, doit être multiplié par buit pour en aire des onces; que ce qui est resté de cette seconde division, doit être aussi mul- tiplié par huit, pour en faire des £ros, et enfin ce qui est resté des gros par soixante et douze nour en faire Jes grains; (A,) ALLIER ou ALLÉER, plus ordioûrement allier^ c'est fendre plusieurs métaux en- semble pour les mêler ou les joindre Tun avec l'autre, en telle sorte qu'ils ne foraient plus qu'une seule et même matière : i'or et le fer ne peuvent s'allier par la fonte, non pas même se souder sans Te secours du cui- vre : l'étain fondu avec Tor s'allie d'uoe telle manière qu'il est impossible de les séparer, étant même capable de gâter une fonte. Les Indiens mêlent avec l'or de l'émm d'£s* pagne pour eoaugmenterle poids. Gemélange empêche qu'on ne puisse connaître, d'une manière certaine, le titre de lor. Lqs Eu- ropéens allient le cuivre avec la pierre ca- lamine. Tl AMA PKTIONN&IRE DE NUMISMATIQUE. AMI 78 Poor déterminer le degré de l'alliage ou de la pureté de l'argent, on le suppose divisé en douze deniers , et lorsqu'il est allié avec un douzième de cuivre » c'est un argent à onze deniers : lorsqu'il contient un sixième d'alliage^ ou deux douxièmes, l'argent est à dix deniers. On met environ deux gros de cuivre pour l'alliage sur chaque marcd'argent. L'argent de monnaieestalUee avec une plus grandequan- tité de cuivre que ne l'est l'argent de vais- selle, au lieu que l'or de monnaie a moins d'alliage c^^ue 1 or des byoux. (A.) ALOI, titre ou bonté intérieure que doi- vent avoir les monnaies ou les ouvrages d'or et d'argenty conformément aux lois ou or- donnances. L'aloi de Tor s'estime par ca- rats, et celui de l'argent par deniers. On se serl plus ordinairement dans les monnaies des termes de titre, de fin et de loi. Ce mot vient de loi, comme si l'on disait ad /e- gem^ parce que la bonne monnaie est faite selon la loi. ALTÉRATION DES MONNAIES. Voy. Em- FUJJICS. Ahérer la monnaie, c'est la fabriquer à un titre et à un poids autre que ceux portés par Jes ordonnances, ou bien, quand elle a été fabriquée de bonne qualité, la diminuer de son poids en la rognant ou en enlevant quel- mois de mai 17 18, et celui du mois de février 1726, était puni de mort. L'édit porte : a que toutes personnes qui contreferont ou altére- ront nos espèces, contribueront à l'exposition de cibles contrefaites, ou à leur introduction dans le royaume, soient punies de mort. » (A.) Aigourd'hui la nouvelle législation punit la contrefaçon et, en certains cas, l'altération des monnaies de la peine des travaux forcés. ALTIN, monnaie de compte de Russie, qui vaut environ quatre sous huit deniers de ^ance, ou 23 centimes. AMALGAMATION, AMALGAME, opéra- tioii chimique par laquelle on réduit l'or ou l'argent en {)àte, en l'incorporant avec le mercure ou vif-argent, suivant une certaine proportion de poids ou de quantité. AMALGAMER, c'est rassembler les par- ties impalpables de quelque métal par le moyen du vif-argent. Tous les métaux, ex- cepté le fer, s'unissent et s'amalgament plus ou moins facilement avec le mercure ; mais l'or est le métal qui s'allie le plus facilement; après l'or, c'est l'argent, puis le plomb et rétain; le cuivre assez difficilement; le fer ne a'allie point au mercure; il est du moins très-difficile à amalgamer. AuÂiAàMBK DB L OR , c'cst, commc nous avons dit, le réduire en p&te, l'unir et l'in- corporer avec le mercure. L'or amalgamé ne se dit pas seulement de l'or réduit en p&te, mais aussi de l'or moulu ou réduit en chaux, mêlé avec le vif-argent pour dorer les métaux, et particulièrement l'argent, et en faire ce qu'on appelle vermeil doré : la proportion du vif-ergent et de l*or moulu qu'emploient les doreurs sur métal, est d'une onc>e de vif-argent sur un gros d'or L'amal- gamation de l'or se fait en mettant dans un creuset des lames de ce métal, les plus dé- liées qu'il est possible, avec du mercure, et lorsqu'on les a poussés l'un et l'autre forte- ment au feu , l'or se dissout en parties menues comme de la farine, que le mercure, qui est humide, réduit en pAte. Quand le creuset est retiré du fourneau, et suffisamment refi*oidi, an verse l'or et le mercure dans un vaisseau d'eau commune, d'où on le retire en pâte blanche; c'est de cette pâte que les orfèvres font leur vermeil-doré, et que les doreurs sur métal dorent leurs ouvrages au feu. L'or ne retire du mercure, dans I amalgamation, que trois fois autant qu'il pèse. Les direc- teurs des monnaies et les orfèvres se ser- vent également des termes amalgamer et gmalûttmation : ils entendent par ces mots roperation qui se fait, dans le moulin, des lavures, lorsqu'on en broie bien les terres, aûn que le vif-argent qu'on a jeté dans le tonneau ou tourniquet, étant ainsi agité, at- tire et empâte les parties d'argent impercep- tibles qui sont engagées avec ces terres. L'amalgame est un moyen dont on se sert dans plusieurs pays pour tiCer l'or et l'argent de leurs mines ; on broie les terres de ces mines avec du mercure, qui se charge de ce qu'elles ont de précieux, c'est-à-dire des matières d'or et d'argent qu'elles contien- nent, lequel ne se môle point avec la terre ni avec la pierre qui se trouvent dans les mines ; de sorte que le mercure étant retiré de la terre ou sable de la mine par son pro- pre poids, et par la lotion qu'on en fait, et jpressé pour en retirer ce qui reste de fluide f[ui n'est point chargé d'or et d'argent, on e retire par la cornue, dans laquelle reste la matière d'or ou d'argent, qu'on appelle ^aput mortuum. (A.) AMÉRIQUE {Monnaies des différents États (T). Voyez larlicle général Monnaies. AMIENS (Monnaies des évéaues d'). Notice {mr Duby, Monnaies des prélats et barons, . I, p. 1. Amiens, Ambianum, capitale de l'Ammien- nois, dans la Picardie, est située entre l'Ar- tois, le Santerre, et le Ponthieu. Saint Fir- min est regardé comme fondateur de Tévê- ctié d'Amiens, et le premier évoque de cette ville dans le vi* siècle. Guibert, qui fut abbé de Nogent-sous- Coucy, au diocèse de Laon, depuis l'an 1105 jusqu'à sa mort, arrivée en iVik, nous ap- prend, dans l'histoire de sa vie, quel'évêque de Laon avait donné cours dans sa ville aux oboles d'Amiens pour quelque temps, ce qui y avait fait un grand tort; qu'il avait en vain cherché les moyens d'empêcher cet abus, etc. La Morlière, dans sqs Antiquités de la ville d'Amiens, parle, pages 4o et 74, dçs monnaies qui j ont été frappées [)ar des princes de la première et de la Seconde race. Voy. Monnaies des rois dons Ducange, col.. 982; il en donne une d'argent tirée du cabinet de Nicolas Dumout, doyen du conseil d'Amiens. Elle porte d'un cùtê uu » ANC DICTIONNAIRE Itf: NUIDSIUTIQDE. AMG M sautoir cantODoé en chef d'un croissant ayec cette légende : imbianbhsis, de Tautre côté, dans le champ, pail, et autour ciTisys tvis. Les fonctions pacifiques du ministère des éTèques font présumer que cette monnaie doit être attribuée à celui d'Amiens plutôt qu'aux comtes ou à la ville. ANASTASEIU» {Monnaies (T) pape de l'an 911 à l'an 913. Denicy d'argent. Au centre le monogram- me (ÏAnaêtasiuê; autour, en légende, entre deux grenetis, -f aoma. H. I/efBgie du pape ou de saint Pierre, portant les vêtements pontificaux. A côté, l'inscription ses. petbus. Yignoli, antiquiorei denarii^ édit. Flora* vanti, pag. 6k. Yoy. notre article général Mohnaibs des papbs. ANGELOTS. Pendant le règne de Char- les yi, qui monta sur le trône en 1380, le dauphin et la reine partageaient le royaume en deux factions : Henri V, roi d'Angleterre, descendit en France, et se rendit maître de la meilleure partie de la Normandie, en lfcl9. Charles VI, uans une ordpnnance du 9 mars liâO pour les monnaies, marquant ce qui l'obliçeait à les affaiblir, parle ainsi de cette invasion du roi d'Angleterre : « pour résis- ter à notre adversaire d'Angleterre, et ob- vier à sa damnable entreprise, lequel par force et grande hostilité s'était bouté en no- tre royaume, où il avait conquis et mis en sa sujétion plusieurs villes et forteresses, et presque tout le pays de la Normandie, et dernièrement notre bonne ville de Rouen, en intention de venir devant Paris pour icelle mettre en sujétion, et attendu que de S résent nous n'avons aucun autre revenu e notre domaine, et autrement de ({uoi nous nous puissions aider, etc. » La reme et le duc de Bourgogne, ennemis mortels du dau- phin, fldbusant de l'esprit du roi, lui persua- dèrent de donner Catherine de France, sa fille, en mariage à Henri, roi d'Angleterre, qui l'avait fait demander. Ce mariage fut fait à Troyes, le 22 mai lfc20. Chartes YI, en considération de cette alliance, déclara son gendre régent du royaume de France, et son successeur à la couronne ; on revint en- suite à Paris, où le roi d'Angleterre fut re- connu régent. Charles VI, dans une de ses ordonnances pour les monnaies, appelle Henri Y, notre fils le roi d'Angleterre^ néri- tier et régent de France, Henri V, roi d'Angleterre, mourut au bois de Yincennes le 29 août 1422, et Charles YI, roi de France, le 21 octobre de la même an- née. Henri V laissa de Catherine de France, sa femme, Henri VI, A^é seulement de deux ans, qui lui succéda : il fut proclamé, à Pa- ris, roi de France et d'Angleterre le 12 no- vembre 1^22. Le même jour le duc de Bet- fort, son oncle, qui avait pris la qualité de régent, du consentement de CBarles VI, d'a- bord après le décès de Henri Y, ordonna 8ue les arrêts seraient rendus au nom de [cnri VI, qu'on scellerait avec son sceau, et que les monnaies seraient fubriquées h ses ^oins et è ses armes. Gela dura pendant l'espace de quatorze ans, que les Anglais fu- rent mattres de Paris, dont ils ne sortirent que le 3 avril 1436. Ils firent battre plusieurs monnaies d*or, d'argent et de billon, ((ui avaient cours dans les villes qui leur obéis- saient. Ces monnaies étaient celles que l'on appela salulSj frottes d'or^ nobleSf angelots* amsi appelés de ce qu'un ange, sur le revers de cette monnaie, tient lesécussons de France et d'Angleterre. On lit dans un ancien ma- nuscrit, que le roi d'Angleterre fit faire cette monnaie, qui était d'or fin, à plus haut titre qu'aucun de ses voisins, espérant par ce moyen aliéner des Français de Char- les Vil, qui en même temps avait été con* traint d'empirer considérablement sa mon- naie : ce que Henri VI ne fit point pendant qu'il fut maître de Paris. Le marc d'argent, vers la fin du règne de Charles YI, valait sept livres, et le marc d'or soixante-seize livres cinq sous. Le roi d'An- gleterre ne s'écarta pas de ce poids pen- dant qu'il fit battre monnaie en France. Les angelots d'Angleterre, représentant d'un côté Saint Michel terrassant le dragon, avec la légende, Henricus Dei ^ai. RexAngL et FranCf et de l'autre un vaisseau avec les armes de France et d'Angleterre, surmon- tées d'une croix, et autour Per cruçem tuam salva nos JTpe, sont, dans l'ordonnance de 1540, du poids de quatre deniers pièce, et au titre de 23 carats \-. Les anciens angelots, suivant Goldast (1), étaient au titre de vingt-trois carats, et de quarante-six au marc de Cologne. Les angelots d'Angleterre (2) avec TO sur la barque, ou avec un O dans le flanc de la nef, suivant l'ordonnance de 1549, pesaient aussi quatre deniers. Dans l'instruction don- née aux changeurs en 1633, ils sont du titre de vingt-deux carats neuf grains, et pèsent trois esterlins dix as, qui font quatre-vingt- quinze grains deux cinquièmes, poids de marc. La légende est, d'un côté, Henricus Dei Îrat. Angl. Franc, et Hib. Rex^ et de l'autre : 'er Crucem tuam salva nos Xpe Redem. L'angelot avec un O, suivant Malines, était du titre de vinçt-lrois carats et de soixante-douze à la livre de Troyes, qui font quarante-huit à notre marc : ainsi l'once anglaise est parfaitement égale à la notre. (A.) ANGES, monnaie d'or fabriquée sous le règne de Philippe de Valois, qui régna de 1328 à 1350. Dans l'édit qui ordonne la fa- brication de cette monnaie, les anges sont nommés angelots; on discontinua de les fa- briquer ranl3i^2. Ils furent toujours d'or fin, mais ils ne furent pas toujours de même poids. Les premiers pesaient cing deniers seize grains : on les appela premiers anges. On en fit dans la suite qui ne pesaient que cinq deniers, on les nomma seconds anges. Les derniers pesaient seulement quatre de- niers treize grains, et c'étaient les troisièmes anges. (1) Page 15. (2) Fontanon, t. Il, p. 152. 81 ANT MCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ' Nous remarquons que l'écusson que l'ange tient de la maiD droite, sur cette monnaie, n'est remplie que de trois fleurs de lis ; nous en inférons que l'usage de n'employer fiue trois fleurs de lis était déjà fort ancien. Dans un sceau du roi Jean, à une charte don- née pour les orfèvres, le 26 mai 18M, il n'y 8 de même que trois fleurs de lis, et Char- les V, dans son contre-scel, n'en avait pasda- Tantage. (A.) ANGLETERBE {JlfoiHiaiM d« l']. foy. l'ar- ticle général Honkairs. ANNEAU DU PÉCHEUR. Voy. l'article &CE10X OBS PAPES, n* 6, et, dans le Diction- naire de ttalistique religieuse, la col. 117. ANTIOCHE (Sceau des patriarches lalim (f } pendant les croisades. -f AWALRICtB PATHURCBA llfTlOCBIlCS. AU centre le buste du patriarche mitre, tenant la croix et bénissanl. ^. -f SlGILLIiH SAKCTI PBTKl ÀPOSTOLI. Au centre le buste de saint Pierre nimbé et te- nant les clefs apostoliques. Sceau de plomb d'Amauri, suspendu s une charte de llTi. Paoli, Codiee diplomat., t. 1, p. 56, n' 31. Voyez un sceau analogue au n° 55. AxTiocHE {Uonnaiei des princes craitét d'). L'article suivant est extrait du compte rendu Sie H. Duchalais a publié dans la Biblio- ique de FEcole des Charles (troisième série, tom. ni du savant ouvrage de M, de Saulcy, intitule : Numismatigw des croisades. M. de Saulcy établit d'une manière fort Slausible que Harc Boëmond, premier prince 'Antioche, a pu et a dû même frapper mon- naie. Un homme de son caractère, un en- nemi juré et héréditaire des Comnène, de- Tsil, en effet, saisir toutes les occasions pos- sibles de faire acte d'indépeodauce envers les empereurs de Constantinople, qu'il bais- sait el méprisait i la fois. Hais, maibeureu- sement nous croyons qu'il faut attendre du hasard la constatation de ce fait impor- tant. M. de Saulcy, d'après MiJnter, reproduit, comme pouvant appartenir à Boemond 1", la monnaie de cuivre qu'il n'a, il est vrai, pas vue en nature, et dont voici la descrip- tion : T 0 (sic) pour a Ayw ottpoe. Buste nimbé de face et a mi-corps de saint ^ Pierre, tenant d'une main une croix, et de l'autre bénissant. ■;. Croix latine tréflée, et du pied de la- quelle s'élèvent deux rinceaux, chacun d'un cdté. Cette croix est cantonnée ( selon Mtinter ) des quatre lettres B H ' HT. Après avoir consciencieusement étudié ce cuivre, M. de Saulcy, dont nous ne pouvons reproduire ici les raisonnements, hesile s'il faut le donner à Boémond I" ou à Tancrède, puis il en appelle aux découvertes posté- rieures. Nous- serons plus hardis, el, à l'aide des monnaies qu'il a lui-même figurées , noua croyons pouvoir, avec toute certitude, restituer notre pièce k Boémond II (Ull- 1131). Pour cela, il suffira dd comparer cet exemplaire, qui appartient à H. Thomson de Copentiasue, k ceux du cabinet de France, de Furstemnei^ et d'autres, qui se trouvent gravés dans son ouvrage, PI. UI, n"' 6, 7, 8 et 9, sur lesquels on Ht : BAl HM «N 1 AOY La médaille de H. Thomson est évidemment fruste; elle est identique au n* 9, et Hiinter ' n'aura vu aux quatre cantons que les lettres B au premier, h au deuxième, N au troisiè- me,fqu'il aura pris pour un h, et, enfin, t au quatrième, qu il aura pris pour un t. Cousioery, dans sa Numismatique des prin- ces croisés, avait donné ces monnaies i Boé- mond 1". Mais M. de Saulcy a victorieuse- ment démontré qu'elles appartenaient au deuxième prince (f Antioche du môme nom. Une heureuse circonstance, dont il a déjll tiré un grand parti dans un ouvrage préc^ dent, son Eiiat de classification des mon- naies bj/xantinei, l'a merveilleusement aidé il établir ce fait, qui aujourd'hui doit Être regardé comme incontestable : nous voulous parler de l'élude des surfrappes. En effet * comme le cuivre n* 8 nous offre les trace» d'une empreinte antérieure, où l'on retrouv* les restes du nom de Roger, tuteur de Boé- mond H, il s'ensuit nécessairement qua Harc Boémond ne peut avoir aucune préten- tion à revendiquer ces pièces, 6 moins que^ par respect pour son prédécesseur, il u'ait imité servilement les espèces qu'il avait pa émettre de prime abord. M. de Saulcy, en effet, nous montre que les habitants d'An- ttoche semblent avoir préféré , au moins dans la première partie de leur histoire mo- nétaire, les types archaïques. Les bronzes de Tancrède et de Boémond II nous en of- frent une preuve. Toutes les pièces de Tancrède sont de cuivre; les premières portent letrpede saint Pierre au droit, et au revers la fegende sui- vante, qui tient tout le champ : + KE.BOl eHTO&T AOCOTT ANKPI -+- KuptEBOieU TOATAO (stc) COT TAKKPIAI. Plus tard, il substitue sa propre efSgl* h celle du patron d'Antioche ; et ce type , nous pouvons l'afiirmer avec certitude, a succédé au précédent, puisque M. de Saulcy l'a retrouvé sur des monnaies du méms prince è l'elTigie de saint Piecre. DICTIONNAIRE DE Au droit, du côté de la fleure de Taacrâder on lit KE. BO. TA^NKPi. [Setoneur, ayez pitié deTancridé] . Au revers IC. [Jésus) XL {Christ.} JHIKA {Triomphe). Tancrède est un héros que la France et fltalie réclament comme une de leurs illus- trations Il'S plus grandes. Cette précieuse médaille d'Antioche, outre le mérite do sa rareté, a donc encore celui de nous retra- cer, d'une manière bien imparfaite, il est Trai, les traits do ce grand homme. 11 s'est fiiit représenter de face i mi-corps, couvert de son armure, l'épée à la main; sa coiffure est singulière : on dirait un turban surmonté d'une croix. C'est à cette idée que s'est ar- rêté M. de Saulcy, et il en a conclu que l'héritier des Hauteville s'était empressé de fcire des concessions nombreuses a ses su- jets sarrasins. Et il faut en convenir, nous croyons qu'il arencontréjustc. Nos barons français, témoin Baimond de Saint-Gilles, en Brenant la croix, ambitionnaient autant le bonheur àegaagner, comme on disait alors, c'est-à-dire de se créer, aui dépens des mécréants ou des Grecs schismatiques, une rîche principauté, que de délivrer le Saint- iMpulcre des mains des infidèles. Le grand ToDcrède lui-même, M. de Saiilcy l'atteste, d'après les documents contemporains, ne déJoigna pas, pour servir son ambition, d'ap- pieler k son secours les ennemis du Christ, qui mirent un instant en péril, en acceptant son alliance, le comté cnrétien d'Edesse. Comibten de temps dura cette empreinte, on l'ignore, et on l'ignorera probablement tou- f' mrs ; mais il est un fait, c'est que Tancrède atbandonna pour revenir aux types purement byzantins. La figure de Jésus-Christ remplaça sa propre effigie ; le type général du revers, la croix fleuronnée par en bas, fut seule conservée. Jusqu'ici toutes les monnaies que nous avons eues à étudier sont purement grec- ques, et par le système, et par l'empreinte et par la légende. En voici d'autres (pi. Il n"* S, 6, 7 et 8), qui, byzantines par la forme et )a frappe, sont latines par leurs légendes. D'un câte parait J.-C. debout, bénissant ; il est désigne clairement par les sigles bien connus fC XC; de l'autre cAté, on voit la croix cantonnée des lettres majuscules ro- maines BNE I SÀL D I _ NUMISIUTIQUE. ANT 84 Domine, lalvtm fat Taneredwn, ou plut6t , comme le veut M. de Saulcy, famulum /unn^ d'autant plus que c'est la traduction littérals de Ki^K pdT» tù 3ouX<^ troQ. Quelquefois l'i- mage de saint Pierre remplace ceUe du Sau* veur, Tancrède n'était pas seulement balle d'An- tioche, il possédait aussi la principauté do Galilée; c^st pourquoi M. de Saulcy se de- mande s'il ne faudrait pas regarder ces der» niéres espèces comme appartenant aux do- maines particuliers du baron normand. Nous n'avons qu'une réponse à faire à celte ques- tion : c'est que Roger, qui lui succéda dans le gouvernement d'Antioche pendant la mi- norité de Roémond II, et qui ne posséda ja- mais la Galilée, commença par copier ce 'ype: ___ E^|!iNpl.ni.n-2et4). faIro .Cette circonstance aplanit certainement toute espèce de diâiculté. ÎPar une bizarrerie que nous ne saurions expliquer, Roger revient bientôt aux types et aux légendes byzantines : il place sur ses cuivres l'image en pied de la mère de Dieu, avec son nom abrégé à la manière des Grecs : ■H. eT, puis U imite l'inscriptlOQ : + KEBO leElTu GuAOTAO POTSa Plur le même prix que celle des prélats et barons. Nous lisons oans le registre Nosier^ folio 205, obole, ou à onxe deniers douze grains. Toutes les monnaies se travaillaient, jusque vers la moitié du xvii* siècle, en argent le roi, qui se compte comme Tarsent fin. Pour réduire l'ar- gent fin en argent le roi, il faut ajouter une maille à chaque sol que le marc d'argent vaut, parce qu'une maille est la vingt-qua- trième partie d'un sol. Si le mare d'ai^ent fin valait dix sols, le marc argent le roi de- Tait Taloir dix sols dix mailles, ou dix sols cinq deniers. On convertit l'argent fin en ar- Seat le roi, en ajoutant un grain sur chaque eaier de fin, et la vingt-quatrième partie d'un grain sur chaque grain; comme pour convertir de l'argent le roi en argent fin, il en faut retrancher la vingt-cinquième partie, e'est-è-dire rabattre un srain sur vingt-cinq grtfiiis : ce qui reste est la quantité d argent par fin. (A.) ARdEi«T MORiiÂTÉ est de l'argent mis en iBorceaux ronds et plats, qu'on nomme flaons, oui sont ensuite frappés sous le ba- lancier dans les lieux destinés à cet effet, et marqués de l'image ou des armes des princes ou Etats qui, comme souverains, ont oiroit de faire battre monnaie. La valeur n'en est point ^ fixe : elle hausse ou baisse suivant que les (!) Registre Noêter de la Chambre des Comptes. souverains le jugent nécessaire pour le bien de leurs Etats, ou l'avantage de leurs peu- I)les. Le pouvoir de battre monnaie appar- tient de droit aux rois, aux princes souve- rains et aux républiques. Une invention si nécessaire et si utile eût été facilement cor- rompue si chaque particulier eût eu la liberté de s'en servir. Il est vraisemblable qu'au commencement ce pouvoir fut déféré aux anciens et aux chefs des familles qui avaient les autres prérogatives; que les familles étant accrues, et les communautés qui en étaient composées se soumettant à la con- duite d'un chef, lui attribuèrent aussi ce droit, joignant le pouvoir de battre et de ré- gler la monnaie, à celui de commander, étant très-juste que ce qui était la base du com- merce et le prix de toute chose, reçût sa va* leur et son autorité de celui qui devait être le dépositaire et le protecteur de l'intérêt public; c'est pourquoi ce droit est estimé de sa nature incommunicable. D'autres cepen- dant en ont joui sans être souverains, mais . ils avaient quelque dignité attachée à leur Eersonne, tels que les prélats, ducs, comtes, arons, les communautés et les villes, soit par usurpation, usage, possession immémo- riale, ou par concession des souverains, qui ont toujours conservé, en l'accordant, des marques de dépendance, soit en donnant le titre, le poids et la forme des espèces, soit en se réservant le jugement de leur bonté, ou obligeant d'y faire graver leurs effigies, leurs armes , ou d'autres preuves de concession Îui n'a jamais été générale pour toute sorte e métaux. L'or a presque toujours été excepté comme le plus précieux : la permis- sion de l'employer n'a été accordée que très- rarement, et l'on punit rigoureusement ceux Ïui le font sans autorité. L'ordonnance de ouis XII , du mois de novembre 1506, ar- ticle 7; l'édit de François V\ du SI septem- bre 1543, article 19; les lettres patentes de Henri II, du 14 janvier 1549, et l'édit de ce même prince du mois de mars 1554, ar- ticle 18, défendent très-exbressément à toute sorte de personnes d'acheter de l'argent monnayé, soit du coin de France ou autre» pour le fondre, difformfer, ressouder, ou re- charger, sous peine de confiscation et d'a- mende, même de punition corporelle. (Â.) Argbiit trait, autrement fil d'argent, est l'argent qu'on a tiré au travers des trous de différentes filières successivement, et qu'on a réduit par ce moyen à n'être pas plus gros qu'un cheveu. Il y a de l'argent trait fin et de 1 argent trait faux : ce dernier provient de lingots de cuivre argenté, que l'on a pareille- ment tirés et fait passer par les différents trous de ces différentes filières. (A.) Argent bu lave est de l'argent trait fin ou faux que l'on a applati entre deux rouleaux d'acier poli nour le disposer à être filé sur la soie ou sur le fil, ou pour être employé tout iplat dans la composition de certains ouvrages* comme boutonSj broderies, dentelles, étof- fes, etc. , pour les rendre plus brillantes et plus riches. L'argent en lame se nommo aussi aro'ent battu* (A.) 91 ABfi DICTIONNAIRE Ml NUMISMATIQUE. ARG 92 3 ÀBGBNTPiLé, que Ton appelle ordinaire- ment du ûlé d'argent, est de Targent en lame dont on a couvert un long brin de soie, en le tortillant dessus par le moyen d'une roue. Il j a de l'argent fûé fin qui ne doit l'être que sur la soie, et de l'argent filé faux qui ne doit l'âtre que sur fil. (A.) Argent en fbuille , ou argent battu. Cet argent est celui que les batteurs d'or ont ré- duit en feuilles très-minces et très-déliées, à l'usage des doreurs en bois, en fc^r, etc. (A.) Argent en goqcille, est fait des rognures des feuilles, ou des feuilles même d'argent battu : on s'en sert à argenter quelques ou- vrages. L'argent en coquille se prépare de même que l'or en coquille. (A.) Argent fin, est de l'argent a douze deniers, qui est le plus haut degré de bonté où Ton le puisse pousser. (A.) Argent fumé; c'est de l'argent, soit trait» soit filé, soit battu, et écaché, qu'on expose longtemps à la fumée pour lui faire prendre couleur et le vendre ensuite pour de l'argent doré. Il est très-expressément défendu, par les arrêts et règlements, notamment par les arrêts du conseil des 33 novembre 1680, 10 novembre 1691, par les arrêts de la cour des monoaies du 7 avril 1693, et par celui en forme de règlement du 8 avril 1750, à tous maîtres tireurs d'or, passementiers, tissu- tiers, rubaniers, boutonniers, frangers, et autres ouvriers, et à toutes personnes de uelque condition et qualité qu'elles soient, 'employer aucun parfum ou fumage, en quelque sorte et manière que ce soit, tant sur les lames que sur les traits, ou filés d*or et d'argent, et d'emplover dans les galons, dentelles, passements , boutons, et autres ou- vrages d'or et d'argent, aucunes lames, traits ou filés tjni aient été fumés ou parfumés : et à tous marchands de vendre ou débiter aucun de ces ouvrages qui aient été fumés ou fa- briqués avec des traits, lames ou filés fu- més, le tout sous les peines portées par les règlements, etc. (A.) Argent favx, est un lingot de cuivre rou^e couvert de feuilles d'argent à plusieurs fois par le moyen du feu, à l'usage des tireurs d'or. (A.) ^ Argent ras ou Bas argent, est de l'argent au-dessonS du titre des espèces, jusqu'à six deniers : quand il est plus bas que six de- niers, on le nomme billon d'argent. {A.) Argent tenant or. Quand l'or est au-des« sous de dix-sôpt carats, et qu'il est allié sur le blanc, il pera son nom et sa qualité d'or^ et n'est plus qu'argent tenMt or. (A.) Argent de cendrée. C'est une poudre d*argent qui se trouve attachée aux plaques de cuivre qu'on a mise dans l'eau-forte qui a servi h l'amnage de l'or, après qu'elle a été mêlée d'une certaine portion d eau de fou'- taine. L'argent de cendrée est estimé à douze deniers, qui est le titre de l'argent le plus fin. (A.) Argent en pâte. C'est de l'argent prêt à être mis en fonte dans le creuset. Argent de coupelle, est de l'argent à onze ileniors vingt-trois gcaius. Argent appelé lune par les chimistes. Cet argent reçoit plusieurs préparations; on tire, une teinture d'argent ou de lune lorsqu'on le fait dissoudre en petites lames, ou gre- nailles dans de l'esprit de nitre, et qu'on verse cette dissolution dans un autre vase rempli d'eau salée : par ce moyen l'arsent se précipite aussitôt en poudre fort blanche qu'on lave plusieurs fois dans de l'eau de mntaine. On met cette poudre dans un ma- tras; on verse dessus de l'esprit de vin rec- tifié, et du sel volatil d'urine; on laisse digé- rer cettejnatière à quelque chaleur tempérée pendant quinze jours, aurant lesquels Tes- E rit-de-vin se colore d'un bleu céleste très- eau, et on le fait entrer dans la composition de divers remèdes : on le nomme aussi lune potable. On transforme encore l'argent en cristaux par le moyen du même esprit de nitre, et c est ce qu'on appelle vitriol de lune, La lune caustique, que l'on nomme plus communément pierre infernale, n'est autre chose que de 1 argent dissous dans de l'eau forte qu'on laisse cristalliser. (A.) Argent en bain , est celui qui est en fu* sion actuelle. L'argent est, après Tor, le mé^ tal le plus fixe.Kunckel ayant laissé pendant un mois de l'aigent bien pur en fonte dans un feu de verrerie, trouva après ce temps qu'il n'avait diminué que d'une soixante- quatrième partie. Hâston de Claves exposa de même de 1 argent dans un fourneau de ver- rerie, et l'ayant laissé deux mois dans cet état, il le trouva diminué d'un deuxième, et couvert d'un vert couleur de citron. On ue peut douter que celte diminution ne provint de la matière qui s'était séparée et vitrifiée à la surface de l'argent, et on peut assurer que ce vert n'est jpoint un argent dont les principes aient été détruits par le feu; c'est plutôt ua composé de cuivre» de plomb et d'autres matières étrangères qui se trouvent presque toujours dans l'argent. L'argent est moins ductile que l'or, il l'est plus qu'au- cun des autres métaux. Le pouce cube d'ar- gent pèse six onces cinq gros et vingt-six grains. (A<) Argent, est dans notre langue un terme générique, sous lequel sont comprises toutes les espèces de signes de la richesse» courants dans le commerce, or, argent, monnaies, billets de toute nature, etc. , pourvu que ces signes soient autorisés par les lois de l'Etat. L'argent, comme métal, a une valeur comme toutes les autres marchandises, mais il en a encore une autre, comme signe de oes mar- ehandises. Considéré comme signe, le prince peut fixer sa valeur dans quelques rapports et non dans d'autres ; il peut établir une pro- portion entre une quantité de ce métal, comme métal, et la même quantité comme signe (i) : fixer celle qui est entre divers mé- taux employés à la monnaie : établir le poids et le titre ue chaque pièce, et donner à la Eièce de monnaie la valeur idéale, qu'il faut ien distinguer de la valeur réelle, parce que l'une est intrinsèque, l'autre d'institution: {i) EiprU àei Un^ toui* IL tM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ARG 94 Tune de la naturey l'autre de la loi. Une Kraiide quantité d'or et d'argent est toujours uiTorable, lorsqu'on regarde ces métaux comme marchandise ; mais il n'en est pas de nièmd lorsqu'on les regarde comme signe» parce que leur abondance nuit à leur qualité de signe, qui est fondée sur la rareté. ( L'argent est une richesse de fiction ; plus oeUe opulence fictive se multiplie, plus elle perd de son prix, parce qu'eue représente moins : c'est ce que les Ëspagaols ne com- prirent pas lors de la conquête du Mexique etduPérou. L'or et l'argent étaient alors très- rares en Europe. L'Espagne, maîtresse tout d'un coup d'une très-grande quantité de ces métaux, conçut des espérances qu'elle n'a- vait jamais eues. Les richesses représenta- tiTOS doublèrent bientôt en Europe, ce aui parut en ce que le prix de tout ce qui s a- efac^ fut environ du double : mais Targcnt ne put doubler en Europe, que le profit de l'exploitation des mines , considéré en lui- mAme , et sans égard aux pertes que cotte exploitation entraîne, ne diminuât du double pour les Espagnols, qui n'avaient chaque année que la même quantité d'un métal qui était devenu la moitié moins précieux. Dans le double de temps, l'argent doubla encore, et le profit diminua encore de la moitié ; il diminua même dans une progression plus Ibrte. En voici la preuve qu'en donne l au- teur de VEsprit des lois ( tom. Il, pag. ^8 ) ; Pour tirer l'or des mines, pour lui donner les préparations requises et le transporter en Europe, il fallait une dépense quelconque. Soit cette dépense, comme un est à soixante- quatre; quand l'argent fut une fois doublé, et par conséquent la moitié moins précieux, la dépense fut comme deux à soixante-quatre. Cela est évident. Ainsi , les flottes qui ap- posèrent en Espagne la même quantité d'or, apportèrent une chose qui réellement valait la moitié moins et coûtait la moitié plus. Si on suit la même proportion, on aura celle de la cause de l'impuissance des richesses de l'Espagne. D 7 a environ deux cents ans que l'on tra- Taille les mines des Indes. Soit la quantité d'argent qui est à présent dans le monde qui commerce, à la quantité d'argent qui y était avant la découverte , comme trente-deux est è un, c'est-à-dire qu'elle ait doublé cinq fois; dans deux cents ans encore, la même quan- tité sera à celle qui était avant la décou- rerte, comme soixante-quatre est à un, c'est- à^lire qu'elle doublera encore. Or, à présent, cinquante quintaux de minerai, pour l'or, donnent quatre, cinq et six onces d'or; et quand il n yen aquecieux,lemineurne retire que aes frais. Bans deux cents ans, lorsqu'il n'y en aura que quatre, le mineur ne tirera aussi qae ses frais ; il aura donc peu de pro- fit à tirer sur l'or. Môme raisonnement sur l'argent, excepté que le travail des mines d'argent est un peu plus avantageux que ce- lui des mines d or. Si Ton découvre des mines si abondantes qu'elles donnent plus de profit , plus elles aeroiit d)ondante9y plus t6t le proht finira. Si les Portugais ont en effet trouvé dans le Brésil des mines d'or et d'argent très- riches, il faudra nécessairement que le pro- fit des Espagnols diminue considérablement, et le leur aussi. J'ai ouï déplorer plusieurs fois , dit l'aur teur qu'on vient de citer, l'aveuglement, du conseil de François I", qui rebuta Christo- phe Colomb, qui lui proposait les Indes : ea vérité, on fit peut-être, par imprudence, une chose bien sage. En suivant le calcul qui précède, sur la multiplication de l'argent en Europe, il est facile de trouver le temps où cette richesse représentative sera si com- mune qu'elle ne servira plus de rien. Hais quand cette valeur sera réduite à rien, qu'ar- rivera-t-ilî Précisément ce qui est arrivé chez les Lacédémoniens , lorsque l'argent, ayant été précipité dans la mer, et le fer substitué à sa piace , il en fallait une char- retée pour conclure un très-petit marché. Ce malheur sera-t-il donc si grand? Et croit- on que quand ce signe métallique sera de- venu, par son volume, très-incommode pour le commerce , le^ hommes n'aient pas l'in- dustrie d'en imaginer un autre? Cet incon- vénient est , de tous ceux qui peuvent arri-* ver, un des plus faciles à réparer. Si l'argent est également commun partout, dans tous les royaumes; «si tous les peuples se trouvent à la fois obligés de renoncer au signe,iln'yapointdemal;ilyam6mettnbien, en ce que les particuliers les moins opulents pourront se procurer des vaisselles propres, saines et solides. C'est apparemment d'après ces principes, bons ou mauvais, que les Es- pagnols ont raisonné, lorsqu'ils ont défendu d'employer l'or et l'argent en dorures et autres superfluités. On dirait qu'ils ont craint que ces signes delà richesse ne tardassent trop longtemps à s'anéantir, à force de devenir communs. Il suit, de tout ce qui précède, que Tor et l'argent se détruisant peu par eux-mêmes, étant des signes très-durables, il n'est pres- que d'aucune importance que leur quantité absolue n'augmente pas, et que cette au- gmentation peut à la longue les réduire à l'état des choses communes , qui n'ont de prix qu'autant qu'eiïes sont utiles aux usages de la vie, et par conséquent les dépouiller de leur qualité représentative, ce qui ne serait peut-être pas un grand malheur pour les petites républiques. Il n*en est pas de même pour les grands Etats , car on conçoit bien que ce qu'on a dit plus haut n'est que pour faire sentir, d'une manière frappante, Tabsurdité de l'ordonnance des Eispagnofs sur l'emploi de l'or et de l'argent en meubles et étoffes de luxe. Mais si l'ordonnance des Espagnols est mal raisonnée, c'est qu'étant possesseurs des mines, on conçoit combien il était de leur intérêt que'la matière qu'ila en tiraient s'anéantît et devînt peu commune» afin qu'elle en tût d'autant plus préoieuscj et non précisément par le danger qu'il y avait que ce signe de la richesse fût jamais réduit à rieU; à force de se multiplier^ c'est 95 ÀRG DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ARG ce dont on se convaincra facilement par le calcul qui suit. Si rétat de l'Europe restait encore, durant deux mille ans , exactement le même qu'il est aujourd'hui, sans aucune vicissitude sen- sible ; que les mines du Pérou ne s'épuisas- sent point et pussent toujours se travailler, et que par leur produit l'augmentation de l'argent en Europe suivît la proportion des deux cents premières années, celle de trente- deux à un; il est évident que, dans dix-sei)t ou dix-huit cents ans d'ici, l'argent ne serait pas encore assez commun pour ne pouvoir être employé à représenter la richesse. Car si l'argent était -deux cent quatre-vinat-huit fois plus commun, un signe équivalent à notre pièce de vingt-quatre sous devrait être deux cent quatre-vingt-huit fois plus grand, ou notre pièce de vingt-quatre sous n équi- vaudrait alors qu'à un signe deux cent qua- tre-vingt-huit fois plus petit. Mais il y a cfeux cent auatre-vingt-huit deniers dans notre pièce ae vingt-quatre sous ; donc notre pièce de vingt-quatre sous ne représenterait ators que le denier : représentation qui serait, à la vérité, fort incommode, maiS'qui n'anéanti- rait pas encore tout à fait, dans ce métal, la qualité représentative. Or, dans combien de temps pense-t-on que Tardent devienne deux cent quatre-vingt-huit fois plus commun, en suivant le rapport d'accroissement de trente- deux à un par deux cents ans? Bans dix- huit cents ans, à compter depuis le moment où l'on a commencé a travailler les mines, ou dans seize cents ans, à compter d'aujour- d'hui ; car trente-deux est neuf fois dans deux cent quatre-vingt-huit, c'est-à-dire que dans neuf fois deux cents ans, la quantité d'argent, en Europe, sera à celle qui y était quand on a commencé à travailler la mine, comme deux cent quatre-vingt-^huit à un. Mais on a supposé que dans ce long inter- valle de temps , les mines donneraient tou- jours également; qu'on pourrait toujours les travailler , que l'argent ne souffrirait aucun déchet par 1 usage, et que l'état de l'Europe durerait sans aucune vicissitude : supposi- (ions dont quelques-unes sont fausses, et dont les autres ne sont pas vraisemblables. Les mines s'épuisent, ou deviennent impos- sibles à exploiter par leur profondeur; l'ar- gent déchoit par l'usage. Ce déchet est beau- coup plus considérable qu'on ne pense, et il surviendra nécessairement , dans un inter- valle de deux mille ans, à compter d'aujour- d'hui , quelques-unes de ces grandes révo- lutions dans lesquelles toutes les richesses d'une nation disparaissent presque entière- ment, sans qu'on sache bien ce qu'elles de- viennent. Elles sont où fondues dans les em- brasements, ou enfoncées dans le sein de la terre. En un mot, qu'avons-nous aujourd'hui des trésors des peuples anciens? Presque rien. Il ne faut pas remonter bien haut dans notre histoire pour y trouver l'argent entiè- rement rare, et les plus grands édifices bâtis pour des sommes si modiques, que nous en sommes aujourd'hui tout étonnés. Tout ce qui subsiste d'anciennes monnaies, disoer- sées dans les cabinets des antiquaires, rem- plirait à peine quelques urnes; qu'est de- venu le reste? 11 est anéanti ou répandu dans les entrailles de la terre , d'où les socs de nos charrues font sortir de temps en temps un Antonin, un Othon, ou l'effigie précieuse que autre empereur. Les rois ont toiy ours défendu, sous des puni- tions corporelles et confiscations, à quelque personne que ce fût, d'acheterde l'argent mon- nayé, soit au coin de France ou autre, pour le déformer, altérer, refondre ou recharger. L'argent monnayé ne paye point de droits d'entrée; mais on ne peut le laire sortir sans permission. (A.) Yoy. Or. Argent blanc , se dit de toute monnaie fabriquée de ce métal. Notre argent blanc, aujourd'hui, consiste en écus de six livres, en demi-écus valant trois livres, cinquièmes d'écus valant vingt-quatre sols, dixièmes d'écus valant douze sols, et vingtièmes d'é- cus valant six sols. (A.) Argent de permission. On nomme ainsi» dans la plupart des villes des Pays-Bas fran- çais ou autrichiens, ce qu'on nomme ailleurs argent de change. Cet argent est différent de l'argent courant, les cent florins de permis- sion valant cent huit florins et un tiers cou- rant. Il en est de même des livres de gros. (A.) Argentée , c'est appliquer et fixer des feuilles d'argent sur des ouvrages en fer, en cuivre ou autres métaux ; en bois, en pierres, en écailles ; sur la toile, sur le papier^ etc.» pour faire paraître ces ouvrages, en tout oa en partie, comme s'ils étaient d'argent. L'ar- genture sur les métaux diffère totalement de l'argenture sur les autres matières. On fait usage du feu pour argenter les métaux, et pour les autres manières d'argenter, on se sert seulement de quelques matières gluti- neuses, qui prennent sur les feuilles d'argent et sur les pièces qu'on veut argenter. Pour^argenter sur fer ou sur cuivre, il y a plusieurs opérations : la première, c'est d'^ morfiler. On entend par ce terme enlever le morfil ou les vives-arrêtes d'un ouvrage qui a été fait au tour, ce qui s'exécute avec aes pierres à polir, et par les apprentis. La se- conde, cest de recuire. Quand les pièces sont bien émorfilées, les recuire, c'est les faire rougir dans le feu, pour les plonger, après qu'elles sont un peu refroidies, dans de l'eau seconde, où on les laisse séjourner un peu de temps. La troisième, c'est de les pat^ cer : les poncer, c'est, après qu'elles ont été recuites , les éclaircir en les irottant à l'eau avec une pierre de ponce. La quatrième con- siste à faire réchauffer médiocrement la pièce éclaircie, et la replonger dans l'eau seconde. Elle sera chaude au degré suffisant pour être plongée, si rébullitlon qu'elle causera dans l'eau, en y entrant, est accompagnée d'un peu de bruit. Le but de cette quatrième opé- ration est de disposer la pièce, en lui don- nant de petites inégalités insensibles, à pren- dre plus fermement les feuilles d'argent qui doivent la C(»uvrir. Lorsqu'on veut que l'argenterie soit solida 97 ARG DIGTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ARG et 9urable, on fait une cinquième opération, qui est de hacher les pièces, c'est-a-dire d'y pratiquer un nombre prodigieux de traits en tous sens. Ces traits s'appellent des hachu-- resy et donnent à l'ouvrage le nom d'argent liâcbé; ils se font avec le tranchant d'un couteau d'acier, dont la forme et la grandeur sont proportionnées aux différentes parties de Touvrage à hacher. La sixième opération consiste è bleuir les pièces hachées. Pour cet effet, on les fait réchauffer pour ne plus les laisser refroidir qu'elles ne soient ache- vées. Cette opération s'appelle bleuir, parce Sue le degré de chaleur qu'il convient de onner est celui qui change en bleu la sur- face de la pièce qui était auparavant d'une belle couleur jaune, si c'était au cuivre. Mais comme les pièces doivent être chaudes dans tout le reste du travail, on est obligé de les monter sur des tiges ou sur des châssis de fer qu'on appelle tnafidrim. Il y a des man- drins d'une infinité de formes et de gran- deurs différentes, selon le besoin et les dif- férentes sortes d'ouvrages qu'il faut argen- ter. S'il s'agit, par exemple, d'argenter une pièce plate , telle qu'une assiette , on la monte sur un mandrin fait en châssis ou à coulisse ; si c'est, au contraire, un pied de chandelier, ou autre pièce sembable percée d'un trou , on y fait passer une broche de fer terminée par une vis, sur laquelle broche on fixe l'ouvrage par le moyen d'un écrou. Cette broche, qui se peut mettre dans un étau quand il en est besoin , s'appelle aussi un mandrin. Il n'y a guère de ressemblance entre la forme de ce mandrin et celle du mandrin précédent; mais l'usage étant abso- lument le même, on n'a pas fait deux noms, et l'on a eu raison ; on distingue seulement ces outils par ceux des pièces auxquels ils doivent servir : ainsi on dit mandrin è aiguière, mandrin à assiette, mandrin à plat, mandrin à chandelier. h%s feuilles d'argent, dont on se sert ici pour argenter, ont cinq pouces en carré : auarante-cinq de ces feuilles pèsent un gros. ^n commence par en appliquer deux à la fois sur les pièces chaudes que l'on veut argenter. Cette opération est la septième ; elle consiste proprement à argenter , mais elle s'appelle charger. On prend les feuilles d'argent de la main gauche, avec des pinces qu'on appelle bruxeïles; on tient de l'autre main un brunissoir d'acier qu'on appelle bruniêsoir à ravaler. L'action de ravaler con- siste à presser, avec cet instrument, les I feuilles anpliquées contre la pièce, en les frottant. On a des brunissoirs à ravaler de différentes formes et grandeurs, pour servir aux différentes parties des ouvrages. Les uns sont droits , les autres courbes , mais tous d'un bon acier bien trempé, Irès-polis, et parfaitement arrondis par leurs angles, de manière qu'ils puissent aller et venir sur Touvrage sans y faire des raies. Ils sont aussi eounancbés de bois : ce manche de bois est un bAton cylindrique, de longueur et gros- seur convenables, garni d'une frette de cui* vre par le bout, et oercé, dans toute sa lon- gueur, d'un trou dans lequel est cimentée la tige du brunissoir. La frette empêche le manche de fendre, ou en contient les parties quand il est fendu. S'il arrivait que la pièce eût été trop frappée de feu dans quelques endroits, on la grattebosserait. Gratteboaser une pièce , c'est en emporter, avec un in- strument de léton appelé grattebosse^ une poussière noire qui s'est formée à sa surface. Cela fait, on continue d'appliquer des feuilles ou de charger comme auparavant. On tra- vaille deux pièces à la fois , et tandis que l'une chauffe, on opère sur l'autre, soit quand on charge, soit quand on brunit. On entend, comme on voit, par charger, la même chose que par appliquer. Après que la pièce est chargée de deux feuilles d'argent, on la fait récnauffer à peu près au même deçré de chaleur qu'elle avait auparavant, puis on la reprend^ et on lui applique qua- tre feuilles d'argent à la fois. Ces quatre feuilles deviennent adhérentes entre elles et aux deux premières, et pour égaUser partout cette adhérence, on passe sur cette seconde application ou charge, un brunissoir à bru- nir. Les brunissoirs à brunir sont d'acier ; il y en a de différentes grandeurs et figures : ils ne diffèrent de ceux à ravaler que par la longueur de leur manche. Cette première brunissure ne se donne point A fond, comme celle qui doit terminer l'ouvrage et qui sera expliquée plus bas; on continue de charger quatre à quatre feuilles, ou six à six, jus- qu'à ce qu'on en ait mis , les unes sur les autres, jusqu'à vingt, trente. Quarante, cin- quante, soixante, selon que Ton veut don- ner à la pièce une argenture plus durable et plus belle. Lorsque les pièces sont autant chargées qu'on le veut, oh ies brunit à fond avec les brunissoirs cités ci-dessus, et c'est la der- nière opération. Pour cela, l'ouvrier tient le brunissoir de la main droite, par le manche, et de la main gauche , près du fer; avec la droite on élève le mancne, avec la gauche on baisse le fer, ce qui fait que la gauche fait point d'appui , et que l'autre extrémité du brunissoir est fortement appuyée contre la pièce. L'ouvrier fait aller et venir cette ex- trémité sur toute l'argenture , et l'ouvrage est achevé. On désargente en faisant chauffer la pièce argentée, et la trempant dans l'eau seconde, la faisant chauffer et la trempant de rechef, jusqu'à ce que l'eau ait pris toute l'argenture. Ou pratique cette opération quand il s'agit de fondre des pièces ou de les réargenter. Il ne faut pas laisser longtemps séjourner la pièce dans l'eau seconde , sur la fin surtout de l'opération ; cette eau prendrait infailli- blement sur le corps de la pièce, et y forme- rait des inégalités quand on la réargente- rait, ce qui donnerait à sa surface un air raboteux et désagréable. (A.) ARGENTURE, se prend en deux sens dif- férents, ou pour l'art d'appliquer des feuilles d'argent sur quelques corps, ou pour les feuilles mêmes appliquées. Quant à l'argen- ture prise dans le second sens, il faut qu'elle M ARL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ARL 100 soit forte , fortement appliquée , égale par- tout, bien unie. Le but de cette façon est de donner l'apparence de l'argent à ce qui n'en est pas. Si dona on apercevait à Tœil, dans la pièce arçentée, quelque différence d'avec \ine pareÙTe pièce qui serait d'argent, l'ar- genture est mal faite. Elle est mauvaise, si elle est inégale , non adhérente , légère et raboteuse, et si l'argent est mauvais. (A.) ARGUE, mot tiré du grec, à cause que l'invention et la machine ont été apportées de Grèce; sorte de machine dont les tireurs d'or se servent pour dégrossir et rendre plus menus leurs lingots d'or et d'argent, ou de cuivre , en les feisant passer de force à tra- vers certaines grosses filières dont les per- tuis ou trous ronds vont toujours en dimi- nuant de grosseur. (A.) II y a aussi de grosses tenailles courtes, dont les mords sont crénelés en dedans, et les branches crochues paries extrémités. Les mords servent à serrer le bout du lingot, et les crochets pour accrocherles tenailles à l'un des bouts des cables ; l'autre extrémité est attachée au corps de l'arbre que huit hom- mes font tourner, par le moyen des barres, de tnanière que le cable , venant à se tortiller Sur l'arbre, se raidit de telle sorte, et avec tant de force, qu'il attire avec lui la tenaille et le lingot, qui s'allonge et s'amenuise à mesure qu'il passe à travers le pertuis de la filière. On frotte le lingot de cire neuve, pour qu'il puisse passer avec plus de facilité. (A.) . ARGUE ROYALE, est le lieu où le bureau public, établi à Paris pour la conservation des droits de marque sur les ouvrages d'or et d'argent, où les tireurs d'or sont tenus de porter leurs lingots d'or et d'argent pour y être tirés et dégrossis, et les droits de mar- que payés aux commis préposés à cet effet, n'étant pas permis aul orfèvres, tireurs d'or, et aulres, aavoir, en leurs maisons et bou- tiques, aucunes argues ni machines propres à tirer et dégrossir les lingots d'or et a'ar- gent. {K^ ARGUER, en terme de monnaie, c'est pas^ ser les métaux par les filières de l'argue pour les dégrossir, avant de les passer en fil. On dit plutôt tirer à l'argue. ARLES, {Monnaie des archevêques d'). No- tice par Duby, Monnaie des prélats et barons de France t.I, p. 1 (1). AitiBS, Arelatum, Arelatœf Arelate^ etc., est une grande et ancienne ville, dans le gouvernement de Provence, avec un arche- vêché. Saint Trophime, qui vivait vers le milieu du iii* siècle, en est le premier ôvè- 3ue. Elle était autrefois capitale du royaume e ce nom. Constantin aimait beaucoup cette ville, il y fit des embellissements con- sidérables, et la nomma Constantine;nom (qu'elle conservait encore du temps d'Hono- rius : son heureuse situation la rendit une des villes les plus commerçantes des Gaules, et après Trêves elle y tenait le premier rang. L empereur Louis l'Aveugle, fils doBoson (1) Voyez aussi Duby, t. I, pag. xu. roi d'Arles, confirma à l'élise d'Arles le droit de battre monnaie qui lui avait été accordé par Boson; cette confirmation fut faite la vingtième année du règne de Louis- c'est à-dire l'an 921 (2). En llihS, l'empereur Conrad Ht confirma h l'archevêque Raimond de Hontrond le droit de battre monnaie (3), et cette confir- mation fut renouvelée en 116i par Frédéric Barberousse, successeur de Conrad III, en faveur de Raimond de Bolène. Le pape Urbain III, confirma, en 1186, à l'archevêque Pierre Ainard, le privilège de faire battre monnaie. Ce prélat chargea Pierre du Tour, de fabriquer de la monnaie à Arles, au nom de l'église de . Saint-Trophime et au sien, à condition qu'il donnerait à cette église et à l'archevêque, douze deniers pour chaque livre de monnaie uu'il fabriquerait. L*archevêque Michel de Morèse, avait le même droit au château de Beaueaire, en 1212; peu après il le céda à Simon, comte do Montfort, ainsi que le château, à conditioa de lui donner un denier par livre. Les archevêques d'Arles se sont mainte- nus jusq.u*au milieu du xvi* siècle dans le droit de battre monnaie ; ils l'exerçaient dans Montdragon, oii ils avaient des oiiiciers des monnaies. Aucun évêque (lu royaume n'a joui aussi longtemps de ce glorieux privi- lège, accordé et confirmé aux archevêques d'Arles, par une foule d'actes successifs, cités par les historiens, entre autres Bu- cauge, le Gallia Chris tianaf Duport, Alteserre, Pierre Saxius, etc. On trouvera aussi dans le savant mémoire de M. de Saint-Vincent, sur les monnaies de Provence, un extrait satisfaisant d'une Î;rande partie de ces actes si honorables à 'église d'Arles. Cependant on ne trouve aucun pavement stipulé en monnaie d'Arles, et il n en est jamais fait mention, dans les conventions des particuliers. On peut présumer, avec M. de Saint- Vincent que la monnaie des ar- chevêques d'Arles était au même taux que celle cfu prince, et que conséquemment elle était comprise sous la dénomination de monnaie courante. ^ Les neuf premières pièces que je donne ci-dessous ne peuvent pas être attribuées à un archevêque certam, plusieurs mèoie d'entre elles appartiennent au cbapiire de Saint-Trophime \J^}. N** 1 . AAcuiEPisGOPiis. Dans le cbampf une crosse. (â) Duporl, Histoire as de môme en ce qui concerne le lieu de a fabrication. Quelques monnaies proba- blement frappées à Avignon peuvent être Italiennes. Grégoire IX fut le premier pape qui en 1229 posséda la partie du marquisat de Pro- vence connue depuis sous le nom de comtat Yenaissin. Cette possession ne fut que mo- mentanée ; il y renonça en 123^. Sous Gré- goire X, Philippe-le-Bel remit définitivement en 127^ cette province aux papes, qui pour- tant ne devinrent propriétaires de la ville d'Avignon qu'en 13&8, bien que Clément V eût fixé sa résidence en cette ville dès Vm 1309. En 1367, Urbain V quitta Avignon pour rentrer à Rome, mais revint mourir en France en 1370. Grégoire XI rétablit le Saint- Siège à Rome en 1376 et y mourut. A sa mort éclate le schisme qui divise TEglise et donne deux papes l'un siégeant à Roine^ »T ArVI mCTiOMNÂmE DE nuidshauqvk. ATI 108 l'autre à Âyignon, jusqu'en 1&09 où Tauto- rite de Benott XIII, Pierre de Luna, mort seulement eu ikOk^ cessa d'être reconnue à Avignon. Pendant le schisme^ plusieurs papes ro- mains se succédèrent gui ne purent faire frapper monnaie à Avignon ; mais lorsque Tunité t\xt rétablie, les souverains pontifes firent d*abord en France les monnaies sem- blables è celles de leurs Etats italiens, puis ils chargèrent leurs légats et vice-légals du soin de la monnaie avignonnaise. Les prélats continuèrent à frapper des pièces aux types de celles de Rome ; mais aussi, pour la commodité du pays, ils imitèrent les mon- naies usuelles des rois de France; outre le nom du pape régnant, il y mirent leurs propres noms et leurs armoiries. Ainsi on trouve d'abord les monnaies des papes, comme maîtres du comtat Venaissin, on en connaît ainsi au nom de Boniface VIII, Clément V, Jean XXIi et Clément VI; il est hors de doute que les papes avant acquis la ville d'Avignon, c'est-à-dire Clément VI à la fin de son règne, Urbain, V et Grégoire XI, y ont fait battre monnaie; on leur attribue avec assez de vraisemblance des pièces sem- blables à celles qu'y frappèrent nécessaire- ment Clément Vil et Benoît XIII. Il en existe des papes postérieurs à Benoît XIII et à ses types qui peuvent être également avignon- naisea. Mais qpiand on considère qu'Ur- bain VI, Innocent VII, Grégoire XII et autres Sapes romains, opposés aux anti-papes 'Avignon, frappèrent des monnaies entiè- rement semblables, on est fondé à ne pas faire entrer dans la numismatique particu- lière d'Avignon ces pièf^es qui peuvent avoir été frappées également en Italie comme qu France. Il paraît que ce fut précisément depuis la prise de possession de la capitale du com- tat Venaissin par Qément VI, que ce pape et ses successeurs y firent frapper des mon- naies, sans V mettre rien de local, soit pour ne pas semoler circonscrire leur autorité au territoire venaissin, soit afin que ces mon- naies puissent circuler en Italie, oii leur Jouissance était balancée par celle des fac- tieux et des rêveurs qui voulaient rétablir à leur profit une espèce de république ro- maine. Clément VII et Benoît XIII, papes d'Avignon, durent surtout éviter de donner è leurs monnaies un caractère trop particu- Her à la ville d'Avignon, caractère qui eût rappelé qu'ils étaient méconnus en Italie. Mais il n'y a pas de doutes sur leurs mon- naies ; aussi, Jbien que privées de la marque originelle de leur origine, doivent -elles entrer dans une monographie des monnaies d'Avignon. U-. avignon/naiêes imtérieurts au schisme. N" 1. -H AviNio. Clef dans le champ, dans un cercle en grenetis. i). + : NENsis, dans un cercle en grenetis, grande croix coupant la légende. Cette mon- naie a été attribuée aux évèques d'Avignon ; mais elle est bien antérieure à Tépoque où les évèques d'Avignon reçurent le pnvilége, S[u'ils n ont pas exercé, à ce qu'il paraît, de rapper monnaie. Suivant Duby (i), ce pri- vilège est de 1365 seulement, et la monnaie décrite plus haut paraît remonter au xiii* siè- . cle. Bile a dû être frappée de 1239 à lâTi*, 1 par les premiers papes maîtres du comtat f d'Avignon. N*" 2. Bo. PAPB. DOMiN. (Bofiifàcu papœ Domini). Dans le champ, le pape en buste, tenant une clef. 1^. GOiTAT. VENASiN ^Comitotus Venasmt). Dans le champ une croix cantonnée d'un B. On peut lire aussi les légendes de cette pièce ainsi : DonUni Bonifàeii papœ; et au revers : Comitatus vmasinus. M. Cartier avait cru pouvoir attribuer d'abord une monnaie semblable à Boni- lace IX (Revue de Numismatiquej 1896, page 13). Mais un nouvel examen a convaincu ce savant numismatiste que ces monnaies étaient bien ptas anciennes que le règne de Boniface IX, et qu'elles avaient dû être frappées à Avignon dès le pontificat de Boniface VIII, de 1294 à 1903. [Revue, 1838, p. 214; 1839, p. 960.) Voy. dans le Diction- naire Boniface VIII et Boniface IX. N» S. Clément V, pape, de 1305 à 1314. Yoy. les deux monnaies de ce pontife décrites au mot Clément Y, dans le Diction- naire. Clément V fut le premier pape qui résida à Avignon. N' 4. Jean XXII, pape, de 1316 à 1334. Nous ne répéterons pas ici la description des monnaies de ce pape, que nous faisons connaître plus loin dans le Dictionnaire sous son nom. N« 5. Benoît Xlf , pape, de 1334 à 1349. On ne connaît pas de monnaie de ce pape frappée à Avignon. Nous décrirons plus loin (voy. Benoit XII) celles qu'on a frappées en son nom dans le patrimoine de saint Pierre. N« 6. Clément VI, pape, de 1342 à 1352. Yotf. les N'» 1, 2 et 4 des monnaies décriles à 1 article de Clément VI. N" 7. Innocent VI, pape, de 1352 à 1362. Voy. les monnaies décriles sous son nom. N- 8. Urbain V, pape, de 1362 à 1370. Voy. Urbain V. Sauerio Silla a publié la rare monnaie suivante qu'il croit avoir été ft'appée durant la courte vacance du Saint- Siège (10 jours) qui sépara les pontificats d'Urbain V et de Grégoire XI. Au droit : sbde. vacante. Dans le champ la tiare, au-dessous un annelet. ^. SAN... PETRus. Dans le champ, une croix cantonnée de deux mitres et de deux dou- bles croix en sautoir. Cette pièce paraît être la première qui ait été frappée pendant la vacance' du Sainl- Siége; c'est du moins la première de ce genre 3ue Ton connaisse. Quelques savants sont isposés à reculer la date de cette pièce à la vacance qui suivit la mort de Gré- Ci) Voyez rarticle suivant : Du droH de monnaie des évêqua d'Avignon. «M tm DICTIONNAIRE DE MUMISIIATIQUE. AVO 110 goire XI. Voy, Revue de Numismatique, 1839, p. 264^. < §11. Monnaies frappées pendant le schismeé 1. Clément VU, pape, de 1378 à 13%. Foy. les mooDaies oécrites sous sod nom^ dans notre Dictionnaire. 2. Benoit XU(, pape, de 139i à 1&08. Voy. BSNOIX Xlll. 3. Jeaa XXIU, pape, en 1^10. Voy. son Bom. k. Martin V, pape, de 1417 h U31. 5. Eugène IV, pape, de 1431 à 1447. 6. Nicolas V, pape, de 1447 à 1455. L'abdi- cation de Félix V ou Amédée de Savoie, en 1449, termina définitivement, sous Ni- colas V, le long schisme qui avait déchiré l'Eglise. Voy. dans le Dictionnaire les monnaies décrites sous le nom des papes précédents. I m. Monnaies frappées par les légats et vice- légats d'Avignon. Pendant près de trois siècles, les prélats chargés de 1 administration du comtat Venais- sin firent frapper des monnaies de toute espèce dont plusieurs se perpétuèrent avec les mêmes types sous plusieurs règnes. Il parait que, dans les premiers temps, les représentants de l'autorité papale à Avignon ne mirent pas leurs noms sur les monnaies qu'ils firent frapper en cette Tille. Silla a décrit des pièces marquées de la légende Ducatus Frovtneiœ qu'on ne peut attribuer qu*au comtat Venaissin enclavé dans la Provence. Sous les règnes de Pie II, Paul II, Jules II et Léon X, on trouve égale- ment dés monnaies frappées par les légats du Saint-Siège à Spolète, et h Urbin avec les légendes : Ducatus Spoletani^ Ducatus Urbinif abrégées quelquefois ainsi D. S. et D. V. Cet usage fut abandonné lorsque les légats mirent leurs noms et leurs armoiries $ur les monnaies concurremment avec les noms et les insignes du pape régnant. Voy. 2i l'article Monnaies des papes, de 'notre actionnaire le § 6, relatif aux légats et vice^ légats qui ont fait battre monnaie en leur nom. AVIGNON (Du droit de battre monnaie des évéques d'). Notice par Duby, Monnaies des barons^ t. II, p. 230. Avignon, Âvenio^ capitale de l'État de même nom dans la dépendance du pape, enclave dans la France; elle est avantageu- sement située sur le Rhdne, à cinq lieues sud'd*Orange, et à cent quarante-sept sud- est de Paris. On croit que saint Ruf a été le premier évêque de cette ville, dans le iif sien cle. L'évêché d'Avignon fut d'abord sulfra- gant de Téglise de Vienne, ensuite de celle d'Arles; U ne fût érigé en archevêché qu'en 1475. L'eippereur Charles IV permit, en 1365, à revéque d^Avignon, alors Anglicus Gri- moardjU-ère du pane Urbain V, et k ses succes- seurs, de frapper des monnaies d'or, d'argent et de cuivre, a Nove$ et è Barbantane ; ipais il ne parait pas qu'ils aient fait usage de ce droit. Voy. le Gallia Christiana^ et le mé- moire de M. de Saint-Vincent. AVIGNON [Méreaux du chapitre de Notre-* Dame d'). Notice par Duby, Monnaies des 6a- tons et des prélats^ t. II, p. 259. Ce chapitre est composé d'un prévôt, do deux archidiacres, d'un trésorier, d'un ca- piscol ou chantre, de quinze chanoines ca- Silulaires, de quatre chanoines hebdoma- aires, de douze bénéficiées, de deux diacres et de deux sous-diacres. M. le président de Sainte-Vincent a lait graver parmi ses monnaies de Provence, une pièce d'or du cabinet de M. le marquis de Caumont, à Avignon, et deux autres de cuivre oui présentent d'un côté une tour à 3[uatre étages, ou bien la Vierge et l'enfant ésus, avec cette légende : cAPiTulum Eccle- siœ AVENiONenm, et de l'aulca: salve sancta eaux, autour d'une croix cantonnée d'une étoile. M. de Saint-Vincent regarde avec raison ces pièces de cuivre comme de sim- ples jetons, ou plutôt comme des méreaux, de l'espèce de ceux gué j'ai donnés des chapitres de Cambrai, de Besançon, de Saint-Omer, etc. Quanta celle qui est eu or, et que M. de Saint-Vincent regarde également comme un jeton tvàppé par quel- que riche bénéficier, je serais porté à croire que c'est une monnaie réelle, frappée par te cnapitre d'Avignon, en vertu du droit accordé à cette église en 1365, et sur la- Suelle auront été modelés les deux méreaux e cuivre. C'est ainsi que parmi les pièces que j'ai données du chapitre de Cambrai, on a vu des méreaux et de vraies monnaies entièpement semblables entre eux par le type, et qui ne diffèrent que par le métal. Les unes sont d'argent ou de billon, les autres sont de cuivre. Voy. dans ce Dictionnaire Tarticle Savi- ONY. " AVOCATS-GÉNÉRADX de la cour des çionnaies. La création de la charge d'avocat du roi en la chambre des monnaies ne fut pas sitôt faite que celle de procureur du roi. On lit dans les vieux registres de la cham- bre, qu'en l'année 1406, M* Pierre du Bo, avocat en parlement, étaft avocat du roi par commission en la chambré des monnaies, et Qxerça jusqu'au 17 décembre 143«,que M* Philippe Braque fut reçu en cet o/Rce. C'est lia première réception qui se trouve avoir été faite de favocat du roi en la chambre des monnaies, qui prit le titre d'avocat-général lors de l'érection de cette chambre en cour souveraine. Avocats du roi ès-hotbls des monnaies , créés en titre d'office formé par édit du mois d'octobce 170S. ' AVOIR DU' POID» ou Avbh m f om, terme dont on se sert en Angleterre - pour dééi^er une livre de seize onces. La prOr pt^ttion d'une livre ater du poids à la nvre troy, est de dix-sept à quatorze. Voy. Poins et Livre*. ni BAL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. BAL IIS! B BAAT, monnaie d'argent de Siam» qui sert en même temps de poids. Elle est de forme carrée , et porte dans l'empreinte des ca- ractères assez ressemblants à ceux des Chi- nois, mais fort mal frappés. Comme cette monnaie, ou ce poids , est sujet à être altéré par ses angles , il faut en faire l'épreuve avant de le prendre comme monnaie, ou comme poids. Le baat pèse trois gros deux deniers et vingt grains, poids de marc de France ; il est au titre de neuf deniers douze grains ; et est appelé tical en Chine, où il a cours. (A.) BAIN, en terme de monnayeur, s'en- tend des métaux qui sont en fusion complète. Quand l'or, l'argent ou le cuivre sont en pleine foute, on dit de VoVy de Vargent^ du euipre en bain. BAIOQUE, sou romain, monnaie de cui- vre qui a cours à Rome et dans l'état ecclé- siastique. Uy adesdemi-baïoques, ou pièces de quatre deniers et demi. Le baïoque vaut, artjent de France, un sou trois cinquièmes, aujourd'hui 6 centimes. Foy. Monnaies des Papes. BAJOIRE. On appelle ainsi une pièce de monnaie, ou une médaille qui a pour em- preinte deux tètes en proGl, dont l'une avance sur l'autre. On en voit des rois Louis I, de C£|rlomjin , de Henri IV et de Ma- rie de Médicis7 de/ rois Louis XYIy Louis XVIII et Charles X. BALANCES, autrement trébucbets, peti- tes balances dont on se sert pour peser les monnaies d'or et d'argent, et les matières précieuses, en petite quantité. Balance sodrde , dont on se sert dans les monnaies. Les deux bouts en sont plus bas que le clou , et la chÂpe est soutenue en Tair par le moyen d'une guindole, que les ouvriers appellent guinole. Balance d'essai, est une balance de la plus grande justesse et delà plus parfaite précision , qui est suspendue dans une lanterne dont les trois côtés sont fermés chacun d'un carreau de verre , afin que l'air n'y puisse causer aucune agitation : il y en a de si justes et si sensibles qu'elles trébu- chent pour la millième partie d'un grain. Une balance, après un long travail', devient dure ou sourde, si l'on n'a pas eu la précau- tion de proportionner le fléau au poids que l'on veut peser : par exemple, si un poids sémele, ou poids d'essai, est de demi- gros poids de marc, il faut que les bras du fléau aient un tiers de li^ne de diamètre dans la petite main qui tient les cordons portant les bassins, en augmentant à propor- tion jus<{u'au milieu du fléau où est placé le pivot qui doit balancer ou rouler dfans les Îreux de la chAsse ou porte-fléau. Il faut que es pommettes du pivot aient le tranchant médiocrement aflilé, que les bassins soient susf)endus d'une longueur proportionnée au fléau, et qu'ils ne soient pas trop matériels. Une balance de cette espèce peut servir [pour un poids sémele de dix-huit grains et au- dessous. Les Romains se servaient des mots itatera, trutina^ et libra, pour exprimer ce que nous entendons par balance ; il y avait cependant quelques différences dans ce que signifiaient ces mots. Libra était une balance semblable aux nôtres, composée de deux bassins, d'un fléau, languette et châsse, au haut de laquelle il y avait un anneau *pour la suspendre; mais ils ne pesaient pas comme nous ; les bras du fléau étaient marqués de points ou li- gnes comme notre peson ; ils mettaient d'un côté dans un bassin ce qu'ils voulaient pe- ser, et de l'autre un petit poids ; et quand il fallait l'augmenter, ils attachaient avec un crochet d'autres poids sur le bras du fléau, et ne les mettaient pas dans le bassin. M. Pétau (1) a donné la figure d'une de ces balances antiques, et le sieur Duval, au- trefois interprète des lances orientales, dans quelques remarques qu'il a faites sur ce li- vre, ait que simuem huiç, Romœ in Capilolio sacram servatamque vidimus^ et ad eam jV dicalosnon legitimi ponderis panes^ fiscoque poniificio addictos, non absque œris mukta. Trutina est proprement la languette de la balance, qui marque l'égalité du poids, ou plutôt, foramantn^ra quodestlingua biîancU^ ad quoa est examinatto : quod œçuilibrium^ œquameniumy alii Hbramentum vocant. Statera était semblable à notre peson que l'on appelle une romaine; mais, au lieu de crochet qui porte le fardeau, il v avait un bassin. Statera unam tantum haoet lanctm^ non duos sieut libra (2). Cette loi s'entend du pesement fait avec la romaine, ou êtatefa, comme il est nettement expliqué par ces termes œqua lance, qui ne oesignent qu'un bassin. Et même encore à présent les Chi- nois, pour peser l'or qu'ils donnent en pou- dre dans le commerce, ne se servent que de petits pesons ou statères d'ivoire, qui sont plus justes que toutes sortes de balan- ces. (A.) BALANCIER, ouvrier qui fait les divers instruments qui servent à peser toutes sor- tes de marchandises, denrées, métaux, et autres choses qui s'achètent ou se vendent au poids, ou dont on veut connaître la pe- santeur. Les mêmes ouvriers font et vendent les divers poids de cuivre, de fer, ou de f)lomb dont on se sert pour peser. Les ba- anciers font une communauté établie k Paris en corps de jurande ; elle y est très- ancienne, et sous la juridiction privative des officiers de la cour des monnaies; cette t'uridiction a été d'abord attribuée à là cham- bre des monnaies par ordonnance de Fran- çois 1", du mois de mars 15M> , par la décla- (1) Antiquité, Sapplénaent, Pofttuiic., fol. iO. (2) Gujac. teg, i, cap, de Fonderator, i\Z BAL DICTIONNAIRE DE MUMISMATIQUE. BAL M ration du 18 septembre suivant, et confirmée à la cour par l'edit de souveraineté du mois de janvier 1551 « lettres patentes du 3 mars 1514, i)ar édit du mois ae septembre 1570 , Br ordonnances de Henri III, du ik juin 75, données pour le règlement des poids et mesures ; par lettres patentes , du même roi , données à Compiégne au mois de sep- tembre 1567, concernant les trébuchets et poids de Limoges ; par édits des mois de Juin 1635, décembre 1638, et mars 16V5. Les statuts de cette communauté sont enregis- trés à la cour des monnaies : c*est à cette cour qu'ils doivent être reçus à la maîtrise ; ils y prêtent serment, ils y font vérifier et étalon- ner tous les poids de marc qu'ils fabriquent, et ils y prennent les petits poids matrices sur lesquels ils coupent ces légères feuilles de Jeton dont on se sert dans les trébuchets et les petites balances des joailliers pour peser les grains et autres semblables petites parties et diminutions du marc. Chaque maître ba- lancier est tenu d'avoir im poinçon particu- lier , dont l'empreinte se conserve sur une ta- ble de cuivre au greffe do la cour des mon- naies, et au bureau de la communauté, pour y avoir recours guand le cas y échet , et pouf y faire le rengrainement ou vérification des- dils poinçons. Ce poinçon, sur lequel il n'y a ordinairement que la première lettre du nom de chaque maître, avec une couronne fleurdelisée au-dessus, sert à marquer leurs ouvrages, afin que chaque maître puisse en répondre s'il se trouvait quelque altération aux poids et aux balances. L'étalonnage de la cour des monnaies se fait avec un poinçon, où seulement est gravée en creux une fleur de lis ; l'on ajoute av je d'au- tres poinçons des chiffres romains ou des points qui marquent la pesanteur du poids. Les maîtres ne sont point obligés de faire étalonner les petites diminutions; mais ils les dressent sur la matrice étalonnée qu'ils ont chez eux, ils les marquent ensuite de leur propre poinçon avec les chiffres et les poids convenables à leur pesanteur. On ap- pelle chez les balanciers remède de poids de mare, ce qu'ils doivent donner à tous les l>oids qu'ifs fabriquent au delà de leur iuste pesanteur, à la réserve néanmoins des dimi- nutions depuis quatre onces jusqu'au demi félin auquel on ne donne aucun remède. (A.) Bj^lancibr {!), machine qui sert à frap- per les monnaies, les médailles, les jetons, les pièces de plaisir, les pieds-forts, etc. Cette machine a été inventée vers la fin du XVI* siècle, mais l'usage n'en a été entière- ment établi dans les hôtels des monnaies de France, que depuis l'entière suppression du (l) Noos reproduisons cet article d'Aboi, qui dé- crit le sysiéme employé pour frapper les monnaies el les médailles jusqu'à l introduction des machmes à vapeur. Les nouveaux procéflés n'ont pas eu seu- lement pour résultat d'accélérer prodigieusement le travail, ils ont augmenté dans la même mesure la puissance des balanciers qui donnent aiyourd'hni, nar une seule chute, les reliefs qui nécessitaient àmirefois plusieurs percussions successives. Vay 'article Monihàiage Ancien et Moderne. monnayage au marteau, et l'établissement de celui au moulin Les principales parties du balancier sont la barre ou fléau , la vis, Técrou , la platine et les bottes d'en haut et d'en bas : toutes ces parties, à la réserve de la barre, sont contenues dans le corps* du balancier qui est Juelquefôis de ter, mais plus ordinairement e fonte ou de bronze ;*ce corps, qui est très*massif pour soutenir l'effort du travail^ est porté par un fort billot ou bloc de bois, de marbre, ou de fer fondu, tels que sont ceux de la monnaie des médailles ; la barro aui est placée horizontalement au-dessus u corps du balancier, est de fer carré, à six on à huit pans, garnie à chaque bout d'uno boule de plomb plus ou moins forte, suivant la longueur et la grosseur de la barre et da corps du balancier. Les plus grosses sont du poids de trois cents livres les deux, et les plus faibles d'environ cent livres. C'est dans ces boules que consiste la principale force du coup qui marque les monnaies. Ces bou- les sont garnies d'anneaux où sont attachés, les cordons avec lesquels on lui donne le» mouvement. Dans le milieu de la barre est enclavée la vis ; elle s'engrène dans l'é- crou qui est placé dans le milieu du corps du balancier, et presse la boite coulante, ou d'en haut ; par le moyen d'un collier g^rni de deux jumelles et d'un bouloQ , lequel collier embrassant le bout de la vis et le boulon traversant ladite boite coulante oui d'en haut, enlève le tout ensemble et lui fait faire son effet. Cette botte ciblante ou d'en haut, qui est un gros marteau de fer carré ou massif, traverse le milieu de la platine, aui est un autre morceau de fonte retenu ans le balancier par des tenons et coulisses, et sert à empêcher ladite botte d'en haut d'avoir aucune variation. A un des bouts^de^ ladite boite est une ouverture carrée dan^ laquelle s'introduit l'un des deux carrés ser- vant à frapper les monnaies, qui est retenu par le moyen de quatre vis. Enfin, la botte d'en bas plus petite que la boite d'en haut, est introduite dans le bas du corps du balan- cier auquel elle est retenue par un bout do fer d'environ trois pouces carrés : elle est aussi percée d'un trou carré dans lequel se* place le second carré à frapper lesdites mon- naies qui y est pareillement retenu par qua- tre vis. A cette seconde botte est ajoutées une espèce de porte*ressort dans lequel s'in- troduit une petite lame mince en lornve det croissant par le bout, et qui s'ajuste sur lo bord du carré pour retenir l'espèce^ ce qui s'appelle ressort; ce ressort retient l'espèceî, et sert, par la force du coup, à la détacher et à la chasser de dessus le carré- qui \m a donné l'empreinte. Ce ressort n'est point d'un usage général dans toutes les monnaies ;. il en est dans lesquelles on* se- sert d'un ja- quemart, qui est une branche de fer coudée» armée au bout d'une boule de plomb oui lui sert de contre-poids , et terminée à J'autreir bout par une fourche qui embrasse la boite d'en naut, et sert à l'enlever au lieu et place- du collier, jumelle et boulon ci-dessus dé?* 115 BàL MCnONNAlRE K NUmSMATIQDE. BAR lis enU. Au bas du balaocier placé à fleur de terre, et garai d'une forte oiaçonnerie , est une profondeur qui s'appelle la fosse où se tieot assis le monaajeur qui doit mettre les flaoDS entre les carrés , ou les retirer quand ils sont marqués. Lorsqu on veut marquer un flaon, ou frap- per une médaille, on les met sur le carré d^eHigie, et à Tinstant des hommes, tirant chacun de leur côté un des cordons de la barre ou fléau, font tourner la vis qui est enclavée, qui, par ce mouvement, fait lever et baisser la boite d*»i haut où tient Tun les carrés, en sorte que le flaon qui se trouve au milieu prend en même temps la double empreinte des deux carrés. Ce qui fait la différence entre le monnayage des es^ pèces et celui des médailles au balancier, c*est quo les espèces n^ayant pas un grand relief se marquent d'un seul coup, et que pour les médailli^s, il faut les renouer plu- sieurs fois et tirer plusieurs fois la barre, avant qu'elles aient pris toute l'empreinte, outre que les médailles dont le relief est trop fort se moulent toujours en sable, et ne font que se rengrener au balancier, et quel- quefois si difficilement qu'il faut donner jus- qu'à douze ou quinze coups de la barre pour les achever. La presse est une espèce de petit balancier qui a toutes les parties essentielles du grand, avec cette différence que la vis n'étant qu'à un filet, n'est que foulante et point as[nrante, et que la barre est, pour ainsi dire, partagée en deux et ne se tire que d'un côté. On a inventé , dans le xviii* siècle, une nouvelle machine pour frapper la monnaie, qui serait d'une grande utilité si le projet et le modèle, qui en furent présentés à l'Aca- déraie des sciences en 1717, pouvaient aussi facilement s'exécuter qu'ils paraissent ingé- meuseroent imaginés. Cette machine est une espèce de moulin à qui les forces ordinaires, telles que sont le vent, l'eau, ou les ani- maux, peuvent donner le mouvement, com- me aux autres moulins. Une trémie (1), assez semblable à celle gui reçoit les grains qu'on ' veut moudre, contient les flaons, et les porte successivement entre les coins qui les doi- vent marquer, et que les roues du même mouvement approchent et éloignent autant qu'il le faut, et avec l'effort nécessaire pour que l'empreinte soit parfaite. C'est encore par un autre rouage que les flaons frappés sortent comme d'eux-mêmes d'entre les coins f>our faire place à d'autres, en sorte que quand a machine est une fois en mouvement, un seul ouvrier suffit, soit pour remplir la tré- mie des flaons, soit pour les ramasser quand ils sont devenus monnaie. Balancier se dit aussi quelquefois du lieu où sont établis les presses et balanciers pour les médailles et jetons, dans lequel exclusi- vement à tout autre ils doivent être fabri- qués et frappés. En ce sens, on dit porter au balancier, aller au balancier ; c'est ce lieu s (1) Trémie, vaisseau de bois large par en haat et dtfou par en bas. que l'un appelle aujourd*bai la monnaie des médailles, aui fut établie sous Louis XIII dans les galeries du Louvre. Plusieurs let- tres patentes, arrêts du conseil et de la cour des monnaies, notamment celui da conseil du 15 janvier 16S5 ; ceux de cette eour des 18 janvier et 10 mars 1672, 11^ iuiUet 16fô; et redit du mois de juin 1696, déiendent à tons ouvriers, graveurs et monnayeurs, et à tou- tes autres personnes, à l'exception des com- mis et gardes balanciers du roi, établis aux galeries du Louvre à Paris et des hôtels des monnaies , d'avoir ni tenir aucun moulin, coupoir, laminoir, presse, balancier, et au- tres semblables machines, à peine d'être Eunis comme faux-monnayeurs, ni iaire &• riquer ailleurs qu'au balancier des ^leries du Louvre, et des hôtels des monnaies, des médailles et pièces de plaisir, d'or, d'argent, ou d'autres métaux, à peine, contre les ou- vriers et fabricateurs, de confiscation des outils et machines, de mille livres d'amende contre chacun des contrevenants, et de plus grande peine s'il y échet. Les mêmes défen- ses sous les mêmes peines sont renouvelées f»ar l'édit du mois de juin 1696, registre en a cour des monnaies le 30 des mêmes mois et an. A ce balancier du Louvre, le roi, par le même édit du mois de juin 1696, créa un directeur sous le titre de directeur du ba- lancier du Louvre, et un contrôleur et garde de la fabrication des médailles. Par arrêt du conseil du 3 novembre sui- vant, le roi a uni l'office de contrôleur de la fabrication des médailles et ietons à celui de directeur du balancier, créé par l'édit du mois de juin. (A.) RALLUCA , xt^wuftoÇj aurum quod nuper effossum est e terra. Ce sont, suivant Pline (2), les grains d'or qui se trouvent dans ies puits des mines, ou l'or qui est tiré de la mine avant qu'il soit préparé et séparé de son im- pureté, dont la livre pesait quatorze onces ; cujus libra tmctû comtat qwUemis dénis, (A.) BARBARKîS, ancienne monnaie, de Limo- ges. Voy. Martial (saint) et Evéques de Li^ moges. * BARRES. Quand l'argent a été tiré des toines, qu'il a été purifié et affiné, on le jette en barres, on y marque le titre, après quoi il devient en état d'être négocié, et ce né- goce se fait principalement aux Indes et en Espagne. Il y a ordinairement ouatre mar- ques sur chaque barre, savoir : celle du poids, celle du titre, celle du millésime, et celle de la douane où les droits ont été acquittés. En Espagne, le poids est différent de celui de France de six et demi pour cent , en sorte que cent marcs d'Espagne se réduisent à quatre-vingt-treize marcs quatre onces do "France, et sur ce pied le poids d'Espagne est plus faible d'une demi-once par marc que celui de France. Quant au titre, les degrés de bonté de l'argent y sont partagés en douze deniers 9 et chaque denier en vingt-quatre grains comme en France. On remarque que ' le poids des barres d'argent est à proportion (2) Lib. 33, cap. 4. 117 BAR DICTIONNAIRE UE NUMlSHÂTiQUE. BAT lis de leur litre, par exemple, celles c[ui sont à onze deniers dix-neuf à vingt grains, appe* lées de toute loi, sont de deux cents marcs et plus ; et celles de moindre titre qui ne son! numérotées que deux mille deux cents, jus-* qu*à deux nulle trois cents, ne sont que de cent à cent cinquante marcs. Le titre est marqué sur ces barres par des numéros qui représentent autant de maravédis : ces ma- ravédis font le compte numéraire en Espa- gne, où chaque ^maravédis vaut trois deniers monnaie de France. Les barres de toute loi sont numérotées deux mille trois cent soixante-seize ou deux miHe trois cent qua- tre-vingts, et ces numéros représentent au-* tant de maravédis; quand elles sont de moindre titre, comme à onze deniers dix^ sept grains, elles ne sont numérotées qoe deux mille trois cdnt cinquante-cinq, parce a ne les vingt-cinq qui sont de moins que les eux mille trois cent quatre-vingts, repré- sentent autant de maravédis , qui font six sous trois deniers. Le marc des barres de toute loi est évalué à soixante-dix réanx de plate aux Indes. Quand les barres que Ton négocie aux Indes ou en Espagne ne sont pas de toute loi, on en fait le compte sur le pied du titre qui y est marqué ; mais comme ce titre n'y est pas toujours fidèle, on ne doit les recevoir en France que sur le pied de l'essai qui en est fait. L'arrêt du conseil du 20 avril 1726, concernant le commerce des matières d*or et d'argent, registre en la cour des monnaies le 3 oiai suivant, ordonne, article 1*% « qu'il ne pourra être vendu, ni acheté, aucunes matières d'or et d'argent fondues sans être travaillée, qu'elles ne soient en barres, barretons, lingots ou cu- lots, si ce n'est l'or et l'argent en chaux prO' venant des affinages établis dans les hôtels des monnaies, à peine de confiscation des- dites matières, et de trois mille livres d*a- mende. j» L'arrêt du conseil du 30 avril 17&1 porte : « c[ue toutes personnes ayant droit ou per- mission de fondre des matières d'or et d*argent, et qui ferorit des barres, barre- tons, lingots et culots, seront tenues, dans l'instant même et aussitôt la fonte d'iceux, de les marquer de leur poinçon, à peine de confiscation desdites barres , barretons, lingots et culots, qui seront trouvés en leur possession sans être poinçonorés. Fait Sa Majesté, défenses à toutes personnes de vendre et exposer, ou acheter a l'avenir, au- cunes barres, j^arretons, lingots et culots d'or et d'argent qu'ils ne soient marqués du poinçon de ceux qui les auront fondus, sous peine de confiscation^ et de trois mille livres d'amende pour 4;bacuna contravention.^ Dé- fend pardllement aux essayeurs de ses mon- naies de vérifier le titre et marquer de leur poinçon lesdites barres, barretons, lingots et culots, que préalablement il ne leur soit apparu sur iceux du poinçon de eeux qui les auront fondus. Permet néanmoins Sa Majesté, conformément à l'article 8 de l'arr^* du 20 avril 1726, aux propriétaires desdites barres, barretons^ iiogots et culots, qui ne sont point actuellement marqués, de les I>orter aux hôtels des monnaies, où la valeur eur en sera payée comptant sur le pied du tarif, suivant leurs poids et titre ; enjoint Sa Majesté, aux officiers de ses cours des monnaies, de tenir la main à l'exécution du présent arrêt, et leur défend très-expressé- ment, ainsi qu'aux autres juges ressortissant èsdites cours, de remettre, ni modérer au- cunes des amendes et confiscations ordon- nées par ledit arrêt, qui sera lu, etc. Fait au conseil d'Etat du roi. Sa Majesté y étant, tenu pour les finances, le trentième jour d'a- vril 1751. » (A.) BATTEURS d'or et d'argent, ouvriers qui, à force de battre l'or et l'argent sur le marbre avec un marteau, dans des moules de vélin et de boyaux de bœuf, les rédui- sent en feuilles très-légères et très-minces {propres à dorer, ou argenter le cuivre, le ér, l'acier, le bois, etc. Les batteurs d'or et d'argent font à Paris une communauté sou- mise à la juridiction privative de la cour des monnaies, telle et ainsi qu'elle Tétait aux généraux et à la chambre des monnaies. Cette juridiction privative a été confirmée à cette cour par les édits de 1551, 155i, 1570, 1635, 1636, notamment par un arrêt du con- seil du 12 octobre 1610, et par les édits et arrêts subséquents. Les rois Henri II, en 1554, Henri 111, en 1584 et on 1586, ont donné plusieurs ofdonnances et règlements pour la régie, la police et l'administration de cette communauté. La cour des monnaies a réuni les dispositifs de ces ordonnances en forme de rè^ement et de statuts, et en a prescrit l'exécution à cette communauté par arrêt du 24 juillet 1695, qui en fixe le nom- bre à vingt maîtres. (Abot.) BATTRJB L-OR, l'aroent, le guitre, etc. C'est l'action de réduire ces métaux en feuilles extrêmement minces, maifi plus ou moins, selon le prix gu'on se propose de les vendre. Les opérations principales sont, lafonte, la forge, le tirage au moulin et la batte. L'or qu'on emploie est au plus haut titre ; il est difiicile (f en employer d'autre : l'alliage aigrit l'or, et le rend moins ductile ; et l'ouvrier qui l'allierait, s'exposerait à perdre plus par Tinutilité de son travail, qu'il ne gagnerait par le bas aloi de la matière. Les batteurs donnent en général le nom d'outil aux assemblages, soit de vélin, soit de baudruche ; et quand ces assemblages ont beaucoup travaillé, ils disent qu'ils sont las : alors ils cessent de s'en servir. Us ont de grandes feuilles de papier bkinc, qu'ils hu~ mectent, les uns de vinaigre, les autres de vin blanc ; ils prennent les feuillets de bau- druche las ; ils les mettent feuillet à feuil- let, entre les feuilles de papier blanc pré- parées, ils les y laissent pendant trois à quatre heures ; quand ils s'aperçoivent qu'ils ont assez pris l'humidité des papiers blancs, ils les en retirent, et les distribuent dans un outil de parchemin, dont chaque feuille est un .carné dont le càCé a douze pouaes. Ils «ppelleut eet outil ipfcmv. Pour 119 BAT DICTIONNAIRE DE MUMISMATIQUE. BEA 120 faire sécher les feuillets de baudruche en- fermés entre ceux de la plane, ils battent avec le marteau la plane pendant un jour, puis ils les brunissent ou donnent le brun, c'est-à-dire qu'ils prennent du gvpse ou de ce fossile qu'on appelle miroir a âne, qu'on tire des carrières de plâtre, qu'ils le font calciner, qu'ils le broient bien mince ; ils en répandent sur les feuillets de baudruche d'un et d'autre côté. . 11 parait que les Romains ont possédé l'art d'étendre l'or ; mais il n'est pas aussi cer- tain qu'ils l'aient poussé Jusqu'au point où nous le possédons. Pline rapporte aue, dans Rome, on ne commença à dorer les plan- chers des maisons qu'après la ruine de Car- thage, lorsque Lucius Mummius était cen- seur ; que les lambris du capitole furent les premiers que l'on dora, mais que dans la suite, le luxe prit de si grands accroisse- ments, que les particuliers firent dorer les plafonds et les murs de leurs appartements. Le même auteur nous apprend qu'ils ne tiraient d'une once d'or que cinq à six cent feuilles de quatre doigts en carré, que les plus épaisses s'appelaient bracteœ Prenestinœ^ Ï>arce qu'il y avait à Preneste une statue de a Fortune,' qui était dorée de ces feuilles épaisses, et que les feuilles de moindre épaisseur se nommaient bracteœ quesioriœ ; il ajoute qu'on pouvait tirer un plus grand nombre de feuilles que celui qu'il a désigné. Il était difficile d assujettir les batteurs d'or à la marque, la nature de leur ouvrage tromper de beaucoup d'alliage : mais heureusement l'art même y a pourvu ; car l'or se travail- lant avec d'autant plus de facilité, qu'il est plus pur, ils perdent, du côté du temps et de la quantité d*ouvrage, ce qu'ils peuvent gagner sur la matière, et peut-être même perdent-ils davantage. Leurs ouvrages sont sujets au payement du droit de marque et de contrôle, ainsi que les autres ouvrages d'or et d'argent. Quoiqu'il ne s'agisse que de battre, cette opération n'est pas aussi facile qu'elle le parait ; et il y a peu d'art où le savoir-faire soit aussi sensible : tel habile ouvrier fait plus d'ouvrage» et plus de bon ouvrage en un jour, qu'un autre ouvrier n'en fait de mauvais en un jour et demi. Cependant, le meilleur ouvrier peut avoir contre lui la température de l'air dans les temps pluvieux, humides ; pendant les hivers nébuleux, les vélins et les baudruches s'humectent, de- viennent mous, et rendent le travail très- pénible, et leurs outils se sèchent plus ou moins par proportion à la température de l'air. (Abot.; Battre la chaude, terme d'ancien mon- nayage. Avant la découverte du laminoir, on battait les lingots d'or, d'argent, etc., sur l'enclume à grands coups de marteau, après avoir été retirés du moule. On les donnait ensuite aux ouvriers afin de recevoir les opérations nécessaires pour être frappés. fiATZ, petite monnaie d'Allemagne qui vaut quatre creuzers ; il y en a en Suisse Îui ont différents cours, suivant leur degré 'alliage. Ceux de Bflle, Schaffouse, Con- stance et Saint-Gai, sont les meilleurs ; ceux de Fribourg, Lucerne et Berne, les moins bons : neuf des premiers Talent dix des autres, et font une livre. BATZEN, monnaie d'Allemagne qui avait cours sur les bords du Rhin et en Souabe. Un batzen valait un peu plus que trois sous de notre monnaie ; les vingt-deux et demi valaient un florin et demi d'Empire, ce qui revient environ à trois livres quinze sous de France. BAUDEQUIN, petite monnaie de la valeur de six deniers, en usage au commencement du XIV* siècle BAUDRUCHE, pellicule d'un boyau de bœuf, apprêtée, dont les Batteurs d'or et d'argent, font les feuillets de leurs ouiih. Voyez l'article Battre l'or. BAVIÈRE (Monnaies de la). Voyez l'article général Monnaies. BAVOIS, ancien terme de monnaie. C'était la feuille de compte où Ton marquait l'éva- luation des droits de seigneuriage, de bras- sage, de faiblage, etc., selon le prix courant, Erescrit par le prince, pour l'or, l'argent, le illon en œuvre ou hors-d'œuvre. BAVEUX [Monnaies du chapitre de). No- tice par Duby, Monnaies des barons ei pré- lats, T. I, p. 67. Batbux, ArageniM ou Bajocas, ville de France dans la Basse-Normandie , capitale du Bessin, avec un évêché suffraeant de Rouen, et dont saint Exupère M Je pre- mier évêque sur la fin du iv* siècle. Elle est située sur la rivière d'Aure, à sept lieues nord-ouest de Caen, trente ouest de Rouen, et à cinquante-huit lieues nord-ouest de Paris. Le chapitre de la cathédrale de Bayeux est composé d'un doyen, d'un chantre, d'un chancelier, d'un trésorier, de quatre archi- diacres, d'un sous-doyen, d'un sous-chantre, d'un scolastique,d'un pénitencier et de qua- rante-neuf chanoines. Il avait droit de frapper monnaie comme beaucoup d'autres chapitres et églises du rovaume. Mon ETA GAPITVLI. ^. Baiocensis. Dans le champ, le chiffre I. Cette pièce est de cuivre ; et, malgré sa lé- gende, je la crois plutôt un îuéreau qu'une monnaie en nature (l)i On voit dans les rfàuvelles recherches sur la France, tome II , pages W8 et suivantes, qu'il y avait aussi des monnaies de ce cha- pitre, marquées de H et de V, c'est-à-dire des doubles, et des pièces de cinq deniers. BAZZO, ancienne monnaie de billon d'Al- lemagne. Elle avait différentes empreintes suivant les Etats où elle était frappée, et va- lait environ un sou 6 deniers 4;5* de France. BEAUUEU (Du droit de monnaie des ab- bés de). Notice par Duby, Monnaies des bor- rons et des prélats, T. Il, p. 238. (1) Voy. Planche XY, dans Jhibj. 121 BEL ACTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. BEN 4îi Bbaulibu ou Bellec, Belluê locus , abbaye de l'Ordre de Saint-Benoit, au diocèse de Limoges, à cinq lieues de Turenne, fondi^e vers fan 8M) par un prêtre nommé Raoul. Gairulfe, moine de Solignac, en fut le pre- mier abbé. Raimond II de Combom^ vicomte de Tu- renne, étant sur le point de partir pour la terre sainte en 1190, octroya a Tabbe Hum- bert et à sa communauté, que lorsqu'il ferait battre monnaie en sa vicomte, ce serait dans la ville de Beaulieu, et que ledit abbé au- rait la dixme du droit vicomtal, c'est-à-dire, du droit de seigneuriage de cette monnaie. En 1197, il accorda au même abbé vingt sous par an sur la monnaie fabriquée par les vicomtes, quelque part que cette fabri- cation eût lieu. Ravmond III, fils et successeur de Ray- mond n , confirma ces différentes conces- sions en 1209 et en 121b : On croit qu'à ces deux époques Gansbert était abbé de Beau- lieu. Voy. Justel, Histoire de la maison de Turenne^ Preuves, pa^es 37 et 38. BEAUVAIS (Monnaies des évéques de). No- tice par Duby, Monnaies des barons et des prélats^ 1. 1, p. 37. BsAUVAis, Bellowicum^ capitale du Beau- vaisis, dans le gouvernement de File de France; avec un évêché et comté-pairie. Cette ville s'est appelée d*abord Bratus pa-- riiium ensuite CœsaromaguSf et enfin Bello^ vœum. L'évècbé de Beau vais a eu saint Lucien pour premier évéque, vers le milieu du ni* siècle. Le comte de Beauvais fut uni à révéché en 996, par Roger, fils du comte de Blois, et évéque de Beauvais. Le chapitre de la cathédrale est composé de six dignités. Je ne connais ou'une pièce de Tévèché de Beauvais, tirée du traité de M. de Boze et qui porte : HB!«RICVS BPS (eptSCOpUS). i|. BBLVACBNGis (de Beauvais), denier de billon frappé par Henri de France, évéque de Beauvais depuis IIM iusau*en 1162, qu'il fut transféré à l'archevêché de Reims, il était frère de Louis VU, roi de France ; c'est sans doute le monogramme de ce prince qui se voit sur le revers dé notre pièce. BEISTY ou BisTT, ancienne et petite mon- naie de billon qui valait environ un sou cinq deniers 2)9* en argent de France. BELGIQUE (Monnaies de la). Yoy. l'article général Honnaibs. BELLEY (Monnaies des évéques de). Notice par Duby, 1. 1, pag. 21. Bbllet, Belicay Belliga^ et Bellicum^ capi- tale du Bugey, environ à deux mille pas du Rhône; révèquea de tout temps reconnu Besançon pour sa métropole. Les empereurs Allemands laissèrent celle ville sous la do- mination de ses évoques et Frédéric Barbe- rousse, fut si touche du mérite d'Anselme, pour lors évéque de Belley, qu'il lui donna, et à son église tous les droits de régale, et nommément celui de battre monnaie, et la seigneurie absolue de la ville, ne se réser- vant que la souveraineté. Longuerue Audax, son premier évéque, vivait en 412. Les évoques et les habitants de Belley, passèrent pour savoyards jusqu'à l'an 1601, Ïu'ils furent cédés à la France, par le duc harles-Emmanuel. Le chapitre de la cathédrale est composé de sept dignités et de dix-huit chanoines. Voici des monnaies, ou plutôt des méreaux de réglise de Belley. N* 1. ECCLESIA. BBIXIGBNSIS (1), (l'EgUsC de Belley). i). SANCTOS. JOHANIIBS. B1PTI8TA; daUS IC { champ, l'agneau de Dieu. (Recueil de H. de Boze.| N** 2. BGGLBSU. BELLIGENSIS (2). 4. SANCTU8. JOANNBS. BAPTISTA, UnC tële. (Cabinet de M. l'Abbé de Tersan.) Toutes les deux sont de cuivre. BENGALE (Monnaies du). Yoy. l'article général Monnaies. BENOIT III, pape, de l'an 855 à Tan 858. [Monnaies de). N* 1, Argent. + bbnbdigt. p. {Benedictus papa). Au centre, le buste du pape à mi corps; à côté les lettres s. p. SanctusPetrus. Au revers, la main bénissante, entre les lettres bo. Roma; autour la légende + lo- dowigus. imp. Ludowicus imperator. N* 2. Argent. Au centre, le nom du pape : BENED. pa. ; autour la légende +scs. petbus. v^. Une étoile, au lieu de la croix au com- mencement de la légende: ludovvigus. imp. au centre: pivs. Ces deux monnaies ont été publiées et expliquées par Vignoli et Flo- ravanti, Antiquiores denarii vontificum ro* manorumf pae. 37. Voy. aussi la dissertation suivante de Garampi aux pages 113 et sui- vantes. N* 3. Argent. Au centre, en monogramme, be. pa. Benedictus papa. Autour la légende: H- SCS. PETBUS. Au revers, une étoile ou un soleil au lieu de la croix, au commencement de la légende : hloth abius. imp. ; au centre PIVS. Garampi a publié cette monnaie et en a fait l'objet d'une savante dissertation où il réfute la plaisanterie, imasinée parles savants protestants du xvi* siècle, pour introduire une papesse sur le siège de saint Pierre entre Benoit m et son prédécesseur Léon IV. La dissertation de Garampi a pour titre: De Nummo argenteo Benedtcti lit dissertation in qua plura ad ^pontificiam illustrandam et Joannœ papissœ fabulam refellendam profe^ runtur. Accedunt nummi aliquot romanorum pontificum hactenus ineditt; in-4'', Rome, 17W. Yoy. encore sur cette ingénieuse malice de Spanheim, le Dictionnaire de Statistique religieuse^ première partie, pag. kk. BENOIT IV, pape, de l'an 900 à l'an 903 (Monnaies de). N* 1, argent. Au centre, le monogramme de Benedictus ; autour, en légende : -H ses. PETBUS. H. Au centre le mot boma, disposé en croix; ï 1) Planche VU. n» 1. 2) PiiBche VU, D- 2. 125 BEN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. BEN m autour, la légende + CLyyDoicvs. imp. Louis» fils do BosoD.roi d*ArIes. N* 2» semblable au nM. N* 3, argent. Au centre, le monogramme de Benedictus; autour: + ses. petrus. 4. Au centre rohi; autour ses. paulus. Monnaies décrites par Vignoli, Antiquiores Denarii, pag. 58. BENOIT V, pape, de l'an 964 h Tan 965. Vignoli attribue à ce pape un denier d*ar- f[ent très-altéré, sur lequel on lit h côté de 'effigie du pape ou de saint Pierre les lettres BEN. (Benedictus) ; au revers roma. ses. petrxjs. et où parait manquer le nom de Tempereur. Antiquiores DerCùrii pontificum, pag. 79. BENOIT VI, pape, de Tan 972 à 97fc. (Monnaies dé), N" 1, argent. Au centre : d. b. -f- e. p. (Domnus Benedictus papa). Autour, en lé- gende : oiTO. iMPE. ROH.(0/^o imperator Ro- manorum). É^. Effigie de saint Pierre ou du pape, en-* tre les lettres s. p. b. N* 2, argent. Au centre l'effigie, entre les lettres + bene. (Benedictus )f pap. (papa). ^. Au centre, roma. Légende : ses. petr. OTTO (sanctus Petrus, Otto). Décrites par Vignoli, p. 83. BENOIT VU, pape, de Tan 974 ou 975 à Tan 983. Vignoli publie et décrit, page 85, une mon* naie de ce pape. Elle porte au centre du droit lé monogramme de Benedictus; autour, la légende, ses. pbtrus. ap. (Sanctus Petrus apostolus). Au cevers, un temple surmonté d'une étoile. Légende : otto. imp. rom. (Othon II). BENOIT XI, pape, de l'an 1303 à l'an 130& (Monnaies de). Pièce de bronze. Au centre une croix. Autour la légende + pp. bbnedigt. yn. (un- decimus), 4. Les deux clefs perpendiculaires. Au- tour la légende. 4- s. petr, patrimonvm. Publiée ipar FloraYantî, Antiqui Denarii, p. i!^5. BENOIT XII, pape, de l'an 133& à l'an 1342 (Monnaies de). M" 1, argent. Une croix dans le champ. Autour la légende : + vw. bbnedit. xii. ^. Les deux clefs pendantes. Légende : patriu. b. pbxbi, patrimonium sancti Pe^ tri. N** 2, argent. Le pape assis portant la tiare bénissaikt. Légende : bbnbditvs. i). La croix. pi^ ^yodeqhk^. Décrites par Floravanti, Antiqui Denarii^ p. 60. On ne Renaît pas encore de monnaies de Benoit XII frappées positivement à Avi-* gnon. Yoy^ He^w de Numismatique^ 1839, p. 262. BENOIT XHI, pape à Avignon en 139&, déposé en 14081, meurt en 1424. (Voy. le Dictionnaire de Statistique religieuse, pre- mière partie, p. 80^ Floravanti a publié deux pièces en argent de ce pape assez semblables Tune à l'autre {Antiqui Denarii, page' 89).«£Uas:pofftent^u droit : benedet. pp. trdgm. (Benedictui papa tertius decimus). Dans le champ, le pape assis sur un pliant à têtes de lion, por- tant la tiare ou la mitre, bénissant de la' main droite, et tenant de la gauche la lon- gue croix dont le sommet tombe au com- mencement de la légende. Au revers : + santvs. petbvs. et. PAVLys. Dans le champ, les clefs en sautoir. M. Cartier a décrit les monnaies suivantes de Benoît XIII dans la Revue de Numisma- tiqucj 1839, p. 266. . beneditvs. pp. tedecihts. Dans le champ, l'écusson de Pierre de Lune surmonté delà tiare. ^. sANCTvs, PETRvs. ET. PAVLvs. Dans le champ, deux clefs en sautoir réunies par un lien. • Beneditvs. pp. xui. Un croissant entre les lettres P.P., sous la tiare. 1^. SANCTVS PETRVS. Croix cantOHuée de 2 mitres et de 2 doubles clefs en sautoir. BENOIT XIII, Pierre - François -Orsini, . pape de 1724 à 1730 (Médailles de). N- 1. BENEDICTvs. XIII. Pontifex. MAXi- Mvs. Anno I. Benoit XIII^ souverain pontife^ Van 1" de son pontificat. Buste à gauche de Benoît XIII, coiffé de la calotte et revêtu du camail par-dessus lequel il porte rétole. Exergue : H (sans doute Tinitiale d'Hame- rani). i). DE. RORE. COELI. (Nie) de la rosit du ciel. Au milieu, une rose faisant allusioD ï celle qui figure dans les armes des Or- sini. Trésor deNumism., p. 43, Mon. des Papes. N° 2. BENEDICTVS. XIII. PONTifex. MAXmvs. Benoît Xllly souverain pontife. Buste à droite de Benoît XIII, coiflfô de la calotte et portant l'étole par-dessus le ca- mail. Exergue : HAMERANI. (Sur cet exem- plaire la signature du graveur est presque entièrement eifacée.) ^. CAROLO. MAGNO. ROMANj;. KC- CLESIiE. VINDICI. A Charlemagne, vengeur de VEglise romaine. Statue ^uestre de Charlemagne, lauré, vêtu en empereur fo- main. Sur le piédestal, un bas-relief oui pa- raît représenter le couronnement de Charle- magne, par le pape Léon III. Exergue : ANNO. IVBlLEl. MDCCXXV. Van du Jubilé 1725. hà statue de Charlemagne qui est située sous le portique de St-Pierre fut exécutée en 1725. Elle porte sur le piédestal Tin- *scription qui forme la légende de cette pièce. Très, de Numism.^ p. 43, M. des Papes. N' 3. BENEDiGTvs. XIII. Pontipex, Maxi- UYS.Ay^oAY. Benoît XII I^ souverain pontife, Fan 4" de son règne. Buste à gaucho de Be-^ noit XIII, donnant la bénédiction papale; il est coitfé de la calotte et revêtu du camail par-dessus lequel il porte Télole. Dans le champ, près de la main du pontife, une U (ini* tiale du graveur). i^. COR. NOSTRVM. DILATATVM, EST. Notre cœur se dilate de joie. Vue de Thôpital Santo-GallieaDO. Sur la place, des passants. Exergue : Sancti. MAR1£. £T, Sancti. I«E ma DICnONNAIRE DE GALUGANl. NOSOCOMIVU. MDCCXXVIl. Bûpitai de Santa-Maria et de Simto-Galti- cano. 1727. Benott Xlll augmenta les revenus de l'hâpital de Sanla-Maria et le consacra aux malheureux atteints de la gale. Tr^t. de Numism., p. U, Mon. du Papei. BENOIT XIV , Prosper Lambertini , de Bologne , pèpe> de ilW à HSS {Médaillu de). NUMISMATIQUE. BE» Itt N" l.KENEDicTVS. XIV.PONTipbx. Maxi- HTS. Benotl XIV, louneram pontife. Buste îL droite de Benoît XIV, coiffé de la calotte et rerétu d'un camail par-dessus lequel il porte rétole. iS. IVDICABIT. IN. ^QVITATE. /( ju- gera avec t'éqxtité. Une femme debout, la tiare en tftte, revêtue d'une toge, et tenant de ta main droite des balances et de la gau- che la croix patriarcale ornée du mono- {gramme du Christ, dont elle terrasse un dragon. Eiei^ue : MDCCXL. Au-dessous, la louve, marque d'OlhonHnmerani. — Al- lusion à l'équité de Benott XIV. Trù. de iVuminN., p. ^k. Mon. des Pape$. N- 2. BENEDicTvs. XIV. PONTifei. Mi- xiHvs. A;«NO 1. Benott XIV, souverain pon- tife, l'an l'\ Buste à droite de Benoit XFV, coiffé de la calotte, et revêtu du camail par- dessus lequel il porte l'étole. H. VT. MECVM . SIT. ET. HECVH. LA- BORET. Pour qu'elle toit avec moi et qu'elle travaille avec moi. Femme debout, personni- fiant la science du gouvememaat, tenant de la main ^uche un gouvernail, et montrant de la droite le globe du monde; sur sa tête, UD ceil radieux. Exergue : MDCCLX. Mé- daille frappée !i l'occasion du couroonament de BenoU XIV. Trét. de ffumUm., p. U, M. de» Pape$. N" 3. BENEDiGTTS. XJV. PONTifbx. MA- XiHvs. Arho I. Benoit XIV, touverain pon- tif€, ran J". Buste à droite de Benoit XIV, coiffé de la calotte et revêtu du camail par- dessDE lequel il porte l'étole. 4. BASlLicf. LlBEKiAHx. PCmTlCo. REiSTiTTTo. [Le portail de la batHique Li- bérienne reelauré). Vue du portail de Sainte- ftlsrie-Hajeufe. Exergue : La Louve, mar- que d'OtboQ Hameraui. Irét. de Numiem., p. M. N" 4. BENEDICTVS. XIV. PONTIpbx. MAXiMus. Benoit XIV, louverain pontife. . Buste adroite de Benoit XIV, coilTé de la ca- / lotte et xevêlu du camail par-dessus lequel U porta l'étole. BzergueiHAUËRANl. ^. Inscription : TBMPTLVM. CORROBORA- VIT. ET. ATRIVM. EREXIT. BENEDictvb. PP. (ptam) XIV. ANno- MDCCXLI. PONTIH- CA'T VS. I. Le Pape BenoU XIV a consolidé l'é- Îïiie et construit le portait (de Sainte Uarie- Iqeure) en Tannée 1741, de ion pontificat la première. Trét. de Numism., p. 4* et 45, M. éei P. N" 5, Même tête qu'au d' 0, mais d'uD moindre module. i^.VEGTIGALlBVa. REMISSIS. {Les taxti remitei). Femme debout, tenant de la main §auche une corne d'abondance et montrant ela droite une proue de vaisseau; h ses pieds des marchandises. Exergue : AD. CEN- TVM. CELus. MDCCXLH. A Civita-YeccMa en 1742. Benoit XIV douoa un port franc à Civita-Vecchia. Trét. de Tiumitm., p. 45, M. det P. N°6. BENEDicTvs. XIV. PONTifei.MA- XiHvs. Anno. III.£«io({ XIV touverainpon- tife l'an 8'. Busfr h droite de Benott îtlV, coifTé de la calotte et revêtu du camail par-dessus lequel il porte l'étole. il. HEM0HI^.Mar1£. CLEMENTINE. BRIT- ABNi*. REGl^M [A la mémoire deMarie-Clé- mentive, reine de la Grande-Bretagne), ho tombeau de Marie-Clémentine Sobieska» à Saint-Pierre de Rome. Trét. de Ifumism., p. 45, M. de» P. N" 7. Même tête qu'au c* 9, mais «reo la date Auno IV, et d'un moindre module. «Ç. TRICLINII. LEONIANI. PARIET1NI8. REST1TVT16 (Let ruines du triolinium db SAINT LÉON restaurées). Vue de la niche éle- vée dans l'éçlise du Saint-Sauveur, pour les mosaïques Je l'ancienne salle à manger du palais de Latran. Snr le fronton, l'écu des ar- mes de Benoit XIV, surmonté de la tian pontificale et posé sur les clefe de ^iot- Pierre. Trét, de ffumism. p. 45, M. det P, H" 8. BENEDICTVS. XIV. PONtipex. ÎI*- XTHVS. AnNa V. Benott XIV, aouveratk pon- tife, l'an 6: Buste iulrofte -de Benoît XIV, coitlé de la tiare et revêtu d'une chape ri- chement brodée. Exergue :'HAlMERAM. H. VIRTVn. TROPH^l^. NOVA, NON. DEtiENER. ADDAM. Pottrne'pat dégénérer, ■j'ajouterai de nouveaux trophées pour le ta- Unt. Pallas debout, tenant la liasté de la main droite, et de la gauche une équerre; a ses pieds, un buste et des fragments de sta- tues antiques .Exergue : ADDITO. !N. CAPI- TOLIO. SAPIENTl^. PABVLO. MDCCSLV. Une nouvelle école (de dessin) fondée dont le Capitole. 174S. Trét. de Numism., p. 45, j(f. $m P. N-g. BENEDiCTv^XlV. PÔNtifbx. Ma- xiHvs. Anro. Vil. Benoit XIV, souverain pontife. Tan 7. Buâte à droite de BenoK XIV, coiffé de la calotte et revêtu d'un camail par-dessus lequel il porte l'étole. (j. CVRA. HBRVM. PVBLICARVM. (Fïffi- Xance pour ta chose publique.) Le pape voj'a- geant, assis sur un trdne posé sur une li- tière portée par deux mules; il donne la bé ■ nédictiou et est accompagné de gard^ à pied et à cheval. Un êcu^er tient la bride de I4 197 mCTIONNAmE ME nihosmatiqije. Itt ■mie de deTant. Sans les airs, la Renom- mée volant; la litière porte Técosson des armes du Pape; la maison Lambertini, dont était issu le pontife , porte : pallé d*or et de gueules. Eiergue : AB. CEN- T^'M. CELLAS. PROFECTIO, Départ pawr Cirita-Vecehia. Très, de iYiunijfl»., p. U, Jf. des P. N- iO. Même droit qu*au n* 9. m. AHPUORI. BONAaTM. ARTIVH. IN- CREMENTO. (Pour favoriser encore plus les ioamT-aris). Le génie des arts, tenant de la main droite une figure d- la Renommée, et de la gauche une corne d'abondance, marchant au milieu de la galerie de tableaux, bâtie par le pape Benoit XIV, an Capitole. Eierçue : CAPITOLIO. PICTVRIS. DECO- RATO. Le Capiiole orné de tableaux. Très, de aVmjrîsm., p. (5, Jf. des P. >* I i. Même droit qu'au n* 9, mais arec la dale A!i5o XI. H^ Le pape, coiffé de la calotte, assis sur son tr6ne, entouré de ses camériers ; un franciscain agenouillé présente au Saint Père des papiers sur une patène. Exergue : Anso. MBCCL. FRAKCIScanortv. COMI- Tim. PR^SiDET. Lan 1750, (le pape) pr/- side le chapitre des Franciscains. Très, de Numism.j p. I»5, M. des P. S* «. BENEDicnrs. XIV. PONTIFEX. MAXiMTS. A!i!io.XIV.(£ffiofl UV, souverain poniife^ fan li). Buste à droite de Benoit XIV, coiffe de la calotte et revêtu du camail par- dessus lequd il porte Tétole. Exergue : Oiro HAMERAM. 4. NOVO. ECCLESIARMI. FOEDERE. {Noutdle aiUmnce des églises.) Deux ar- cfaeréquas, tenant chacun de la main gauche one croix patriarcale, se donnent la droite. Exergoe : TRANQ>TLUTAS. RESTITVTA. (La tnmqmllité rétablie). Des discussions s'étaient éleTées à Foccasion du patriarcat d*Ame sur le 6v'. Exer^iufr : A« v». MDCCL^X l'an 1756. Tra.àt Xmeùm^y.%i€ik6, M. des P. N* 15. Même droit qu'au n* 9, mais avec la date Ahho. XVil. 4. PANTHEI. DECORE. RESTITVTO. ET. AVCTO. {L'éclat du Panthéon rétabli et aug- menté). Vue intérieure du Panthéon. Eier« gue : AN!fo. MDCCLVII {Van 1757). Trésor de Numismatique^ p. U, Jf. de$P. BERGAME. Voy. Tarticle général Mos- HAIES. BERUN. Voy. l'article général Mohhaies. BERNARD (5c€Ott de Saint). Voy. Tarticle général Sceaux des abbés, n* 15. BESANÇON (Jfofifiatef des évéques et arche- vêques de). Notice par Duby, t. I, p. 10 (i;. Besançoh , Vesontio^ Visantium et Besantio; quelques historiens Font appelé Chrysopo- liSf ville d'or, à cause que l'on avait irappé dans cette ville, une monnaie d'or nommée Besan {Voy. Hehri de Valois). Celle ville, capitale de la FrancheComté, est située sur le Doubs qui la partage en deux ; elle était libre et impériale jusqu'à la paix de Muns- ter, qu'elle fut cédée à l'Espagne par rem* Sreur en échange de Franckendal : Louis iV s'en rendit maître en 1674; elle est i dix-neuf lieues est de Dijon, à dix-neuf sud- est de Langres et à soixante-treize sud-est de Paris. L'archevêque est prince de l'empire ; ses suffragants sont les évéques de Lausanne, Bâie et Belley. Méget qui siégeait en 665, reçut le pallium du pape Vitalien ; et il est le premier évèque de Besançon, auquel les historiens de ce diocèse donnent le litre d'archevêque. Le chapitre de l'église métropolitaine est exempt oe la juridiction de l'archevêque : il est composé de quatre dignités et de qua- tre personnats. Le roi Charies-le-Chauve, donna à l'arche- ▼êque Arduic le droit de battre monnaie ; ce droit fut confirmé, en 1230, par Guillaume, roi des Romains. L'empereur Charles IV, par lettres patentes du 97 décembre 1337, acootda de nouveau aux archevêques de Besançon, le droit de firapper la monnaie d'or et d'argent , pour avoir cours dans la ville et le diocèse de Be- sançon. L'empereur Sigismond oonfinna ce droit en 1423, et Rodolphe leur permit, en 1586, de battre toutes sortes de monnaies d'or, d'argent et de cuivre, aux nom et armes de l'archevêque, àoondition qu'elle se- rait de même aloi que celle des autres pria- ces de l'empire. La monnaie des archerêques de Besançon fut nommée Estevemams , du nom de saiot Etienne, patron de l'une des cathédrales, a IaqneileArduic,ouquelquunde ses succes- seurs, avait fait part du droit accordé paf Charles-le-Chauve. La livre estevenans va- lait quatone sous dix deniers tournois. Cette monnaie a eu un grand cours daos 10 royaume de Bourgogne ; mais ce n'est pas de ses comtes qu'elle tire son nom, comino le croit Du Cange, qui n'a pas connu le droit (I) T09. En.oulre des addilions à IM^f ^ ^ de son prwnier voliiBie« pig. un. 139 MIS DICTIONNAIRE DE NUMISllATlQUE. BEZ 130 de battre monnaie dont a joui TEglise de Besançon. Ces archevêques prétendant que ce droit était exclusif, empêchèrent, par les cen- sures ecclésiastiques et même par la voie des armes, que les hauts barons du comté de Bourgogne y fissent battre monnaie à leur coin , nommément Guillaume , comte de Vienne et de Mftcon, Philippe de Vienne et Jean de ChAlons, qui avaient établi des mon- naies à Lons-le-oaulnier, Pimout auprès de Lons-le-Saulnier, Seure, et Château-Belin sur Salins. Ils contestèrent aussi ce droit aux comtes de Bourgogne, mais sans suc* ces. (Voy. VHUtoire de Besançon^ par Dunod de Cnarnage.) N* 1. Monnaie ou plutôt méreau du cha- pitre de Besançon. Au droit : une main bé- nissante, une colombe portant une bande- rolle ou légende. Pas d inscription (1}« H. I, cuivre. N* 3. Au droit comme au n^ 1. î^. II, cuivre. 1i* 3. Au droit, comme ci-dessus. î^. m, cuivre. Les méreaux appartiennent au chaoitre ; les monnaies suivantes sont des arcnevé- ques. N* h. Beati. Stephini. Une main ayant trois doigts levés, qu'on nomme le bras de saint Etienne. ^. PoBTi. ifiGRA, c*est une porte noire (^ui conduit à la cathédrale, iNNAIR£ I^ NUMlSMATiQUB. BAH m liaient pas deux deniers d'argent. Cependant, pour cacher en quelque laçon ce défaut au peuple, on blanchissait ce3 espèces, atin qu'elles parussent être d'argent, et pour les distinguer des doubles et des deniers, qu'on appelait communément monnaie noire. Philippe de Valois, manquant de matière pour faire faire de gros tournois d'argent iiii, et d*ailleurs voulant affaiblir la monnaie» en diminua le titre de telle sorte qu'en 1348 il Qt faire de gros tournois d'argent, appelés aussi blancs, oui n'étaient qu'à six deniers, de loi, et qu'il faisait cependant valoir quinze deniers tournois. Le roi Jean ût faire, au commencement de son règne, en 1350, 1351, des gros tour-» nois» qu'on nomma blancs^ lesauels u'étaient qu*à environ quatre deniers ae loi, et qui avaient cours pour huit deniers tournois. £n 1354, il lit faire les blancs à la couronne» qui valurent cinq deniers tournois, et depuis ce temps, ces espèces, qui n'étaient aue de bas billon, furent appelés simplement 6/aiic«. On ne fit presque point d'autre monnaie pendant le règne du roi Jean. Sous Charles Y, règne sous leauel ^s mon- naies furent mieux réglées, les blancs étaient fort distingués des gros tournois d'argent fin dont il est parlé ailleurs. Pendant tout son règne» ils furent à quatre deniers de loi, de quatre-vingt-seize au marc, valant cinq de- niers tournois la nièce. Sous Charles Vi et sous Charles Vil» on fit presque toujours des blancs valant dix de- niers la pièce, et des demi-blancs qui n'en valaient que cinq. Sous Charles VI, commencèrent, au même temps que les écus d*or, les blancs et les demi-blancs à Técu » si célèbres pendant ces règnes. Charles VII fit faire une sorte de grands blancs, qu'on appela Karolu^^ à cause de la lettre K qui était gravée sur cette monnaie ; ces blancs valaient dix deniers tournois» comme les autres. Suf la fin du règne de Louis XI, pendant ceux de Cliarles VIII, de Louis XII et de François I", les grands blanûs valurent douze deniers. On fit à leur place une espèce de môme valeur, quon appela douzains, de ce qu'ils valaient (louze deniers. (A.) Yoy. Mon- KAISS DES PaPKS. BLANCHIMENT, en terme de monnaie; est une préparation que l'on donne aux flaons» afin qu'ils aient de l'éclat et du bril« lant en sortant du balancier. Cette préparation se fait, en mettant re- cuire les flaons d'argent» ou pièces d'orfé^ vrerie» dans une espèce de poêle carrée, sans manche» faite de tôle^ en manière de réver- bère» c'est-àrtp/oma/i9ue observent, à cette occasion, que les sceaux de plomb ont été eitrôme- meut rares dans le nord delà France ; mais que, « aux xiii* et xiv* siècles, dans la France méridionale, les seigneurs particuliers fai- saient sceller en plomb leurs contrats (S). » Ce fait, énoncé d'une manière trop générale, a besoin d*ètre expliqué et précisé. « Et d'abord les exemples cités dans les ouvrages, et les empreintes conservées dans les dépôts d'archivés ou.dans les collections, attestent que les prélats se sont servis de plomb plus souvent et dans plus de pays que les seigneurs laïques (6). D'autre part, la cire n^«a jamais cessé d'ôtre employée de préfé- rence sur la rive droite du Rhône, tandis que 5ur la rive gauche les empreintes métaili- ques dominaient. 11 faut donc dire, pour plus d'exactitude, que l'emploi des sceaux de f)Iomb n'a été ordinaire en France que dans es provinces du sud-est, situées entre le Rhône et les Alpes, et qui faisaient partie de Tempire ; ce qui montre bien que la cou- tume venait cie rjtalic, où elle avait été em- pruntée à la chancellerie romaine. Voilà pourquoi elle a persisté si longtempsdans le contât Venaissin, qui fut soumis à la domi- nation pontificale depuis le xiii* siècle jus- qu'en 1702. L'usage de la cire, au contraire, prévalut peu à peu dans le Dauphiné, réuni de bonne heure à la France, et dans la Pro- vence, à cause de l'influence étrangère de la maison d'Anjou. c Les anciennes chartes des seigneurs Adhémar, acquises depuis peu par la Bi- bliothèque nationale, u'oiïrenl qu'un seul (1) Seribit Bromplonus, p. 1458, non solere cisal- pinos pnvsules vel primates scriptls suis aulhcnticis oullas plumtteas apponere, sed cereas. (Voy. Du- cange, GlMt, verbo BuUa plumbea.) (2) Polycarpi Leyser^Commentalio de eontra$igiUi$ medii œvi, Helinstadii, 1726, iti-4«, p. 15.— Les Bé- nédictins donnent par erreur à Leyser le prénom de Christophe. (3) Plouv. Tr. de Dîplom., 1750, t. IV, p. 26. (4) Dipl. prat. ou Traité de rarranitetnent des Ar- dûtes, etc., 1765, in-4», p. 73. (5) Nottv. Tr, de Dt>/om., t. IV, p. 26, 29 et 30. (6) Les Bénédictins rapportent un passage des actes du second concile de ChAlons-sur-Saône, tenu en 813, qui ordonne de sceller en plomb les lettres ca- noniques des évéques ; ils mentionnent ensuite les bulles des évéques de Nîmes et des archevêques de Lyon des xiu* et xiv* siècles (/6td., p. 26 et 27). Je peux y joindre, pour les avoir vues moi-même, celles des évéques de Montpellier, de Viviers , de Saint- Paul-trois-Chàteaux, d*Orange, d'Avignon, etc. On connaît aussi plusieurs bulles de plomb d*abbés Les Adhémar ont con-^ tinué à sceller en plomb, au moins jusqu'en 15^8 (Ar- chives de la maison de Grignan), et il parait qu'lN avaient commencé dès la un du xi* siècle. Sày. Pi- thon-Curt , Hist. de La Pfoblesse du comtat Venais- sin, t. IV, p. 19 et 20, et la très-ancienne bulle de Géraud Adhémar, publiée dans la Revue Archéolo- gique, 1. 11, p. 650 et sniv. (9) Dom Vaisséte, Hist. de Languedoc, t. III, p. 605 et pr. coi. 142. — Les Bénédictins ont rapporté l'observation de dom Vaisséte ; mais, loin d'en tirer la conséquence naturelle, ils disent qu'en Languedoc les plus anciens sceaux pendants au bas des diplômes furent en plomb. Ils en donnent pour preuve celui de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, at- taché à une charte de 1088, en faveur de l'abbaye de Saint-André d'Avignon. L'exemple ne pouvait être plus mal choisi ; car ce monastère dépendait du comtat Venaissin, comme le remarque l'historien de Languedoc, t. V, p. 680. (10) Soia\ Traite de Diplom,, t. iV, p. 29. U7 CAD DICTIONNAIRE D£ NUMISMATIQIJE. CAR m tans importance en diplomatique, j'arrive à Tobjet principal de cet article. « Les princes d'Orange, suivant Tusage des {)ays qui entouraient leur petit Etat, ont tou* ours scellé en plomb, et leurs bulles sont fort connues. Deux ont été publiées par dom Vaissète dans son Histoire de Languedoc : Tune est de Guillaume IV de Baux, et Tautre probablement de Guillaume VI (1). Valbon- nais, historien de Dauphiné, en a fait graver une troisième de Raymond I" ou Raymond il (2). Enfin M. Nogent-Saint-Laurens, avo- cat à Orange, on possède dans sa collection 1)1usieurs autres, que je ne m'arrêterai pas i décrire, parce qu'elles n'ont rien de parti- culier; une seule fait exception et mérite un examen attentif, à cause d'une formule que les princes d'Orange n'ont employée que cette fois peut-être, et qu'on chercherait sans doute inutilement sur les sceaux des autres provinces de la France. d Le flan de cette bul!e est assez mince re- lativement à son diamètre, oui approche de cinqcentimètres. Le champ du côté droit est occupé par un grand cornet, lié, enguiché, vi- role et orné dedeuxflocs pendants. On lit au- tour, entre grènetis ^ s : b' domini: brevis : jàVRASiCE : c'est-à-dire Sigillum Bertrandi dominiy etc. Au revers : princeps avrasice. Dans le champ parait un cavalier armé, la tète enfermée dans un heaume de forme qua- drangulaire, tenant d'une main son bouclier qui lui couvre la partie supérieure du corps, et de l'autre main, rejetée en arrière, bran- dissant une longue épée, qui traverse le premier grènetis. Il est assis sur un cheval lancé au galop et dont les pieds de derrière pénètrent le mot Prtnceps, en séparant l'Eda p. Sur le bouclier, ainsi que sur la housse qui recouvre la croupe du cheval, on dis- tingue un cornet pareil À celui qu on voit au côté droit. a Cecornet n'entrait pas dans les armes par- ticulières de la maison de Baux, dont 1 léca était de gueules, à l'étoile à seize rayons d'argent. Toutefois, en prenant possession d'Orange, elle avait à peu près abandonné sa marque distinclive pour prendre le cornet, en mémoire de l'illustre paladin de Charle- magne, Guillaume au Cornet, qui pas<^ait pour le fondateur de la principauté. De roê- roe, suivant la remarque de Valbonnais (3), la seconde race des dauphins avait quitté ses armes de Bourgogne pour prendre celles des anciens dauphins, comtes d'Albon. Le cor- net est répandu à profusion sur tous les sceaux et les monnaies (4) des princes des ditTérentes familles qui se sont succédé à Orange, et il foit encore partie aujourd'hui des armoiries de la ville, avec des oranees pour armes parlantes. C'est h peine si les seigneurs de Baux ont parfois fait fleurer à côté du cornet l'étoile qui rappelait leur fa- buleuse origine (5).» Revenant ensuite à la légende Sigillum Bertrandi domini brevis Aurasice^ M. Deloye prouve que c'était en quelque sorte «ne protestation d'indépendance contre la supré- matie que Raymond IV, prince d'Orange, voulait appesantir sur Bertrand de Baux, son parent. BURBAS, petite monnaie qui se frappait à Alger. Elle portail des deux côtés le cnilîre du dey. Les douze valaient une aspro. Oa en frappait aussi à Tunis. BDVEÏIER de la cour des monnaies, créé en titre d'office formé et héréditaire, sous la dénomination de concierge buvetier, par édit du mois de mai 170&, registre en la cour des monnaies le 25 juin suivant, (A.) c CABALETTO , ancienne monnaie de Gênes, qui valait environ quatre sous tour- nois. (1) En voici une courte description d*après les des- sins gravés dans YHisl. de Lang.^ t. V, pl.VI, n» 65, et pi. V, n» 68. * : S. W. DE. BACIO. PRINCIPIS. AVRASÎCE. Dans le champ un cornei lié et tainbrequiné. Un chevalier armé. La visière du heaume est levée. Le cheval D*a (>as de housse. Le pouriour est s;;iis léffende * W. DE. BAVCIO. PRiriciPIS. AVRASICE. Au milieu un cornet accompagné d*une étoile à huit rayons. Le revers, s'il y avait un, n'a pas été gravé, non plus que la bulle de Raymond, annoncée sous le n« 67 et qui est omise dans les planches (ibid., p. 686). La date de Tannée 1255 mise à côié de Guillaume de Baux se rapportait sans doute à Raymond , car il n'y avait alors aucun prince d*Orang*e du nom de Guillaume. (2) Uni. du Dauphiné^ 1. 1, p. 385, et dernière planche n« 18 : lî. S. R. DE. BAVCIO. PRINCIPIC. AURASIE. Un cornet dans le champ. — i). sans légende. Au milieu, un cavalier armé de toutes pièces. CAHORS [Monnaies des évéques de). Notice par Duby, t. i'% pag. 8 (6). Cahors, Cadurcumy Devona^ ou Divona Cadurcorum^ capitale du Quercy sur le Loi, dans la Guyenne, avec évèché. L'évèque est suffragant d'Alby; il prend le titre de baron et comte de Cahors. Saint Genou (Genulphus ou Genulus) passe pour avoir été le premier évoque de Cahors, Taa 206. Choppin (Domaine de France) nomtne ré- voque de Cahors le vingt-huitième des trenie- (3) T. I, p. 385. (4) Voy. dom Vaissète et Valbonnais , loc. cit.; La Pise. Hist. d'Orange, in-fol., p. 71; et le mcmoire de M. Duchalais sur les Monnaies de$ princes du- range dans h Revue Numismatique^ année 1814, p* 41 63 et 97-113. (5) Les Baux avaient la prétention de descendre <|« l'un des rois Mages qui, guidés par une étoile, allc- rcnt adorer Tenlant Jésus à Cethléem. (6) IJ faut voir en outre les observations sur c«» article, 1. 1" de Duby, p. xli ; et ci-après, dans te Dictionnaire, Tarticle France, | 80. 149 CAff DICTiON^ÂIllE DE MMISMATIQUË. CAH 150 un seigneurs, à qui le roi Louis le Hutin a donné le privilège de faire battre monnaie. Voy aussi Alteser. Géraud, éyèque de Cahors, céda, en 1090» la moitié de la monnaie aux cbanoines ré* guliers de sa cathédrale. L^évêque Guillaume lY fit, en 1212, un accord avec les habitants de la ville de Cahors, au sujet du droit de frapper de la monnaie d'argent. En 19â^, il alloua ce droit aui consuls et è la ville, pour six ans, et moyennant la somme de six cents sons. Barthélémy II, l'un àes successeurs de Guillaume iV, eut, en 1265, un démêlé avec les consuls de Cahors, h l'occasion de la monnaie, dont il leur interdit Tusage et la fabrication : il y substitua une autre mon- naie semblable à celle que Géraud, son pré- décesseur, avait eu som de faire frapper. (Gallia Ckristiana,) En 1125, il y avait au marc 35 sous de CahArs. Voy. le traité de M. de Saint-Vin- cent. Un arrêt donné à la PentecAte, en 1280, rar le parlement séant à Paris, attribue à j'évôque de Cahors le droit de' battre mon- naie, et même de la changer. Registre Olim, vol. 1-, fol. 80, vers l'année 1281 (IJ. Par Tordonnance faite, en 1315, par Louis ie Hutin à Lagny-sur-Marne (2), les deniers devaient être à trois deniers seize grains argent le roi ; deux cent soixante deniers un tiers au marc ; les vingt deniers pour douze petits tournois. (Le Blanc.) Voici le peu de monnaies que Ton con- naît de ces évêques : N* 1. EPISCOPVS. H. C4TVHCE?rsis (évêque de Cahors). Dans Je champ, la lettre H: c'est vraisemblablement le monogramme de Hugues Geraldi, évêque de Cahors en 1312. Pièce de bilion, tirée des traités de MM. de Boze et de Saint-Vincent. N* â. ctviTAS. Dans le champ, la lettre A. ^. CATVRCEifsis (ville de Cahors), denier de bilion. (Cabinets de M. deBoullongne et de M. Haumont.) N* 3. EPiscopvs. ^. cATVHCE?isis. Dans le champ, la lettre A ou V, denier de bilion. (Cabinet de M. de Boullongne. ) Cette lettre n'est peut-être qu'un V renversé ou mal gravé, et ce pour- rait être le monogramme de Guillaume IV (Viielmus)f dont on a parlé ci-dessus; ce prélat occupa le siège de Cahors depuis 1208 jusgu'en 1234. (Fin de la notice de Duby.) M. le baron deCrazannes a publié, dans la Revue de Numismatiaue de 1839, page 352, une notice qui complète celle de Duby. Nous regrettons de ne pouvoir donner que de courts fragments de cette dissertation, en les abrégeant. «•M. Cartier, dans ses lettres sur l'histoire monétaire de France, dit M. de Crazannes» (I) M. le comte Beugnot a récemment publié les registres des Olim^ dans h collection des Documenté inédits sur FHiittmre de France, (î) Voy, iarlicle Framx. fait l'observation qu*à la fln du x* siècle et dans le suivant, plusieurs évêques oui avaient contribué à 1 élévation de la nouv^le dynastie obtinrent ou usurpèrent le droit de monnayer; mais il semblerait présumabie que ceux de Cahors ne se l'arrogèrent qu'a- Çrës avoir succédé aux droits des comtes de bulouse, comme comtes de Cahors. Ce changement eut lieu sous le rèsne du comte Raymond VII. L'évêque Guillaume V do Cardaiilac, fit hommage, en 122^, du comté' de Cahors è Louis VIII, qui promit, en retour^, de ne jamais Taliéner de la couronne. Ce-^ pendant les auteurs de VHistoire du Lan» guedoe disent que, dès 1090, les évêques de Cahors avaient obtenu des comtes de Tou- louse le droit de faire battre monnaie (t. Il» p. 627). Saint- Vincent note une émission de ces monnaies en 1125, sans en apporter de preuves. Dub^ est disposé à attribuer les premières émissions à Guillaume V, dont nous venons de parler, et qui fut évêque da Cahors de 1207 à 1235. « Les historiens du Quercy laissent ignorer si ce prélat et son successeur usèrent posi- tivement du droit de monnaie ; mais nous savons que Géraud V de Barsac, second successeur de Guillaume V, en fit usage. L'évêque Barthélémy, successeur de Gé- raud V, un des plus grands prélats du siège de Cahors, a frappé, en différentes occasions^ un grand nombre de monnaies, mais il fit f)lusieurs émissions è un titre plus bas que e titre des monnaies de ses prédécesseurs.. Le peuple murmura, et à la requête des comtes de Cahors, Barthélémy rétablit sa monnaie sur Tancien pied. Le droit absolu des évêques de Cahors sur leurs monnaies fut ainsi limité, et une charte de 1267 con- stata les conditions dans lesquelles il dut è l'avenir s'exercer. «£n 1305, révêque Raymond Pauchel, troi- sième successeur de Barthélémy, fit frapper monnaie conformément aux conventions de 1267, et il en jeta au peuple assemblé dans- sa cathédrale. « En 1315, Louis le Hutin détermina Te titre et le poids que devait avoir la monnaie épiscopale de Cahors (3). C'est une preuve que les évêques de Cahors jouissaient , au moins titulairement, du droit de monnayage, mais on ne trouva pas de monnaies de ces prélats postérieures à cette époque. » Cahors (Droit de monnaie du chapitre de la cathédrale de). On lit dans Duby, tem. II, p. 261 : « Le chapitre de Cahors est composé d'un grand archidiacre, d'un archidiacre de Tour- nus, d'un chantre, d'un chancelier et de neuf simples chanoines. « Géraud de Gourdon, évêque de Cahors, voulant affermir l'établissement des cha- noines réguliers dans sa cathédrale, leur donna, en 1090,. la moitié du revenu de la monnaie qu'il faisait battre. Une bulle du pnpe Urbain II, de l'année 1096, reconnaît et confirme cette cession. (5) Voy, rArtide Frakcb, rÀgns da Louis le HnGn. 151 CAM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CAM isi «Guillaume 11, qui occupa le siège de Gahors depuis 1113 jusque vers ilU, vou- lant se réconcilier avec les chanoines de son église et leur prieur nommé Bernard, leur permit de battre monnaie dans toute l'é- tendue de leurs possessions (m terra ipso^ rum)f en tel lieu qu'ils jugeraient à propos. [Gatlia Chriêtiana.) » CALAMINE, minéral ou pierre fossile c[ue les fondeurs de métaux emploient pour tem- dre le cuivre rouge en jaune, après ravoir fait recuire. Il en augmente le poids, et le rend plus solide et plus compacte. Boisart, pag. 274. CALIXTË III, de la famille Borgia, pape en 1455 {Monnaies et médailles de }. 1. Médailles. NM. CALISTVS III PONTifex MAXivvs (Calixte III ^ souverain pontife). Buste à gauche de Calixte 111, coiffé de la mitre, et revêtu des ornements pontiGcaux. ^. HOC VOVl DEO {T ai fait ce vœu à Dieu). Exergue : VT FIDEI HOSTES PERDEREM ELEXIT ME. /{ m'a choisi pour que je dé- truisisse les ennemis de la foi. Départ de la flotte destinée à porter la guerre en Orient. Trésor de Numism. N* 2. Même tète que ci-dessus. ij. Exergue : NE MVLTORVM SVBRVA- TVR SEC VRITAS ( De peur que la sécurité d*un peuple nombreux ne sott troublée^. La ville de Rome, entourée de fortifications. Sur les remparts un écusson où figure le bœuf, armes des Borgia. Trésor de Ifiunism. IL Monnaies. N-^l,or. CALISTDS PP.TERTIDS. Dans le champ, les armes des Borgia surmontées des clefs et de la tiare. ^. s.PETRUs. Âlma. bona. Floravauti, qui publie cette pièce comme les suivantes, An- tiqut Denarii^ pag. 121, lit ces derniers mots, Aima Èoma. Peut-être faut-il y voir, si la gravure est exacte, l'abréviation d'il/ma Bononia^ la mère des études. N* 2, argent. Au droit comme ci-dessus. ^. -(- MODICA FIDEI, QtJARB DUBITATIS. AU centre, Jésus-Christ sur la barque avec la croix. N- 3, argent. Droit, comme ci-dessus. i^. s. PETRUS PADLUS. ALMA BOMA. DaUS le champ, les deuxapAtres debout. CAMBRAI ( Monnaies des évéques et arche- vêques de). Notice par Duby, t.l, p. 12 (1). Cambrai, Cameracum, Cameraeum Nervio- rum, et Vrbs Cameracensisj ville forte sur l'Escaut, dans les Pays-Bas, capitale du Cam- brésis ; on prétend que Cambre, roi des Si- iMmbres, en a été le fondateur. Elle a sou- vent changé de maîtres, et est restée à la gn aux Français. I^oyis XIV la prit sur les Espagnols en (i) On trouve en outre d^intéressantes notions sur les monnaies des arcbevéques de Cambrai dans les Additions à Diibv, 1. 1*' de son ouvrage, p. xliii et suiv. Voij. aussi, ci-apn''$, rarlîcle F batice, § (>i. Saint Vaast fut le premier évèque de Cam- brai, au commencement du vi* siècle. Le siéçe fut érigé en archevêché en 1559. Les archevèçiues prennent le titre de ducs dé Cambrai , de comtes du Cambrésis et de princes de l'empire. L*arcbevèque est seigneur utile de la ville et de tout le comté du Cambrésis, mais la souveraineté est réservée au roi. Les empereurs Otton 1", Otton III et Con- rad III, accordèrent aux évéques de Cam- brai plusieurs privilèges, entre autres celui de frapper monnaie. Voy. le Gallia Ckri- sltana,Engelheim, les privilèges des archevê- ques de Cambrai, le diplôme de Maximi- lien I", Ducange. Les seules monnaies que je connaisse des évéques et archevêques de Cambrai soat les suivantes : N* 1. FLOREIICS EPISCOPI CAHBEàCEXSIS (flo- rin de Tévêque de Cambrai ). à. SANCTUS J0H4NNES-BAPT1STA (2), Saint Jean-Baptiste est le patron de la cathédrale de Cambrai. Cette pièce se trouve dans le cabinet de M. de Boullongne. L*église de Cambrai a eu trois évéques du nom de Nicolas : 1* Nicolas de Chievres, de- puis 1137 jusqu'en- 1166 ; 2* Nicolas de Reui, évèque en 1197; 3* Nicolas de Fontaines, depuis 1243 jusqu'en 1273. L'empereur Conrad UI conGrma, en 11(6, à Nicolas de Chievres, tous les privilèges qui avaient été accordés par les rois et «les empereurs à l'église de Cambrai, et parmi lesquels le droit de battre monnaie est com- pris. Je ne crois cependant pas pouvoir lui at- tribuer les trois monnaies suivantes : N" 2. MICHOLAVS EPISCHOPVS. 1^. AVE MARIA. GRATiA PLBNA.DansIc champ, CAMERAGVM, dcuicr d'argcut tiré du même cabinet. N' 3. Un denier aussi d*argent porte les mêmes légendes, et il est du même prélat. (Même cabinet. ) N* fc, autre dénier d'argent du même évè- que, avec quelques différences. ( Tiré du même cabinet.) N** 5. iNGERRANNvs EPiscopvs, même revers qu'aux précédents. (Cabinet de M. de Boul- longne.) Il y a eu deux évéques de Cambrai, du nom d'Enguerrand : !• Enguerrand I**, de- puis 956 jusqu'en 960 ; ^ Enguerrand de Créqui, depuis 1273 jusqu'en 1292 : la res- semblance de cette pièce avec les trois pré- cédentes, la conformité des lettres, du cos- tume et de la légende du revers, me portent à croire qu'elles sont à peu près du* même temps, et qu'en conséquence les premières sont de Nicolas de Fontaines, et celle-ci d'En- ffuerrand de Créqui, qui lui succéda en 1873; la pièce suivante me parait être de Guillaume (1" du nom) de Hainaut, qui occupa le sié^e de Cambrai depuis la mort d'Enguerrand de Créqui jusqu'en 1296. Cet archevêque était parent de Guillaume (:î) Planche IV, n- 1. ISS CAM DICTIONNAIRE DE de Hollande, qui fut empereur en iWly à la mort de Henri Vl, et qui n'aura pas man- qué de lui accorder, entre autres privilèges, celui de frapper monnaie. N^ 6. GTILLELMUS EPISGOPVS. H. GAMEHACENS», deuier d'argent. (Tiré de M. de Boze. ) W 7. PETRVS EPiscoPvs. Premier revers : ▲TB MARIA GRATiA PLENA ; douiièmo légende GAjfBRACVM. (Même ouvrage. ) N' 8. PETHVS COMES G AMER AGI. l). MORETA NOVA CASTELLI. M... A. DaHS le champ, siGNVM. crvgis.: denier aussi d'ar*- gent, et tiré du même ouvrage. Ces lettres initiales m et a sont sans doute celles d*un cb&teau qui appartenait aux évôaues de Cambrai, et où ils avaient droit de battre monnaie. On trouve cinq évèques de Cambrai du nom de Pierro : 1® Pierre d'Alsace eu 1167; 2- Pierre de Corbeilen 1199; 3" Pierre de Levis en 1310 ; 4** Pierre d'André en 1350 ; 5- Pierre d'Ailly en 1398. }e ne sais 'auquel des trois derniers rap- porter ces deux pièces ; on peut attribuer la suivante à Robert de Genève, évèque de Cambrai, en 1368, ou, plus sûrement encore, à Robert de Croi, à qui son frère Guillaume, archevêque de Tolède en Espagne , et outre cela évêque de Cambrai, avait cédé cette dernière église en 1519. ^. N* 9. BOBERTVS DEI GRATIA EPISGOPVS et GO" MES CAMERAGI. i^. X. F. G. (Christus)\uiCïT x. p. g. régnât. X. p. G. iMPERAT, monnaie d'or. ( Cab. de H. de Boullongne. } N* 10. JOBANNES EPISGOPVS et GOUES CAME- BACI. i|. SIT NOMEN DOMINI BENEDICTVM. Légende intérieure : Moneta facta in Cameraco. Cette pièce est d'argent; elle est de Jean Serclars, évéque de Cambrai en 1378, ou de Jean de Caure, en 1411. (Même cabinet. ) Henri de Rerghes fut, eu lil^, élevé sur le siège de Cambrai, par le pape Sixte lY, qui s'était réservé, pour cette fois, la no- mination de cet évêclié, dans le dessein de favoriser Henri, qui était notaire apostoli- que. Les deux pièces suivantes sont de ce prélat. N* 11. HENRIGUS DE BERGI8 EPISGOPUS ET COMES CAMERACENSIS (1). ^. NICBIL 1?ITVS QUAM AMARE PEGVNIAM (il n'y a rien en dedans que l'amour de l'ar- gent ). Cette pièce est d'argent, et se trouve dans le recueil d'Anvers. La légende niehil tn/u«, etc., fait proba- blement allusion aux troubles qui rava- geaient alors la France, et en particulier, le Cambrésis ; et l'évêque donne à entendre que le mobile de toutes ces divisions et de ces troubles, c'est la cupidité, la fureur de l'argent. N* 12. HBTIRICUS DE BERGIS EPISGOPUS ET COMBS CAMERAGENSIS (2). t^. AVEBTB PRELIA CIVILIA ( détOUmeZ IcS ilUMlSIlATlQUE. CAM 11^ guerres civiles ). L'esprit sa^e et pacifique de Henri de Rerghes lui inspirait ce vœu, digne d'un prince de l'Eglise ; cette pièce est de la même matière que la précédente, et se trouve dans le même recueil. Maximilîen de Berghes fut nommé, en 1556, k l'évêché de Cambrai par une bulle du 12 mai 1559. Paul IV érigea cette église en métropole ; mais Maximilien ne prit tou- jours, jusqu'aux dernières années de sa vie» que le titre d'évêque de Cambrai. Il mourut en 1S7Q; il a frappé les monnaies suivantes: N* 13. MAXIMILIANUS A BERGIS EPISGOPUS BT DUX CAMERAGI. ^. noNBTA NOVA GA1IERAGENSI9, pièce de cuivre, cabinet de M. de Boullongne. N"" 14. HAXmrLIANUS a BERGIS DEI GRATIA EPISGOPUS ET DUX CAMERAGI SAGRI IMPERII. (Maximilien de Bérghes, par la grftce de Dieu, évêque et duc de Cambrai, [prince ] du Saint-Empire.) ï^. FERDINANDVS ROMANORVM IMPER ATOR 8EM- PER AVGusTVs, pièco d'argcut. ( Recueil d* An- ver s.) N* 15. Même légende , mais d'un type dif- férent. i^. sANGTvs MAxiMiLiANvs, argent. (Léonard TVilibald Hoffmann. ) N* 16. Même légende, type diiférent, re- vers comme au n" 1^, pièce d'argent. (Même auteur.) N* 17. MAXIMILIANUS A BERGIS DEI GRATIA EPISGOPUS ET DUX CAMERAGI SAGRI IMPERII PRINGEPS COMES GAMERAGENSIS. ï^. SANCTus MAXIMILIANVS, gros écu pcsant sept gros et demi. ( Cabinet de M. de Boul- longne. ) N" 18. Même légende, mais d*un type dif- férent. 1^. FERDI^ANDVS ROMANORUM INPERATOR SRM- PER AVGvsTvs, moDuaie d'argent, tirée du re- cueil d'Anvers. N* 19. Même légende, mais le type est dif- férent. ^. NEG GITO NEG TEMERE. ( II Ue faut ricU faire à la hâte, ni avec témérité ). Cette de- vise suppose à Maximilien de Berghes un esprit de prudence et de circonspection , et conûrme les éloges que les historiens font de ce prélat. ( Voy. VHistoire de Cambrai^ parle Carpentier.) Dans le champ se voient les lettres M B, monogramme de l'archevêque. (Argent. Re- cueil d'Anvers. ) N*" 20. Même légende, mais le revers est d'un coin différent. (Même recueil) (3). N' 21. MAXIMILIANUS A BERGIS ARGHIEPISGO- PUS ET DUX CAMERAGI SAGRI IMPERII PRINGEPS COMES GAMERAGENSIS. ( Maiiuiilicn de Ber- ghes, archevêc|ue et duc de Cambrai, prince du Saint-Empire, comte du Cambrésis.) 1^. MAXIMILIANUS II ROMANORU» IMPERATOR SEMPER AVGVSTVS, 1569, gros écu (Recueil d'Anvers) (4). N* 22. MAXIMILIANUS A BERGIS DEI GRATIA ARGUIEPISCOPUS ET DUX GAMERACI. (l)Pbn€he V, n. 1. {•i) riaucbc V, wit. (5) Dans Duby, pinncho VI, ir 1. [i) Duby, pi. VI, ir i. 1S5 CAM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CAR m II. m Boc «OLO GLOBiA. ( La croix procure seule la gloire)* ducat pesant soixante-qua- tre grains. (Caninet de M. de Bouliongne. ) Mâximilien de Berghes eut pour succes- seur Louis de Berlamoat, qui mourut en 1593 ; les pièces suivantes sont de lui. N' 23. LTOOTIGUS A BERLAMONT DEI GHATIA ABCHIEPISCOPL'S ET DUX CAMERAGI. ( LOUÎS dO BerlamoQtf (lar la ^râcede Dieu, archevêque et duc de Cambrai.) i^. MAXIMILIANUS II BOMAROBUX IMPEBATOB SKMPEB AVGusTVSy 1572, gros écu. ( Recueil d'Anvers. ) N' 2i. LVDOTICUS A BEBLAIIONT DEI GRATIA. Dans le champ II (pièce de deux liards de cuivre). i). ABCHiEPiscopus Dvx GAXBBACi. ( Cabinet de M. de Bouliongne.) N* 25. Même légende. -Bans le champ VI (pièce de six liards de cuivre). Au revers, dans le champ, lots ( nom de Tarchevéque ). Même cabinet. N* 26. NICHOLAVS EPISCOPVS (1). i|. AVE MABU GBATiA FLBNA. Légende inté- rieure : Cameracvm. Pièce d*argent pesant un demi-gros. ( Cabinet de M. de Boulion- gne.) N* 27. iNGEBRAN?ivs EPISCOPVS (2). Même revers qu'au n* précédent, pièce d'argent pe- sant quarante-huit grains. (Même cabinet.) N* 28. iNGEBBANNLS EPC. (3) ( EptSCOpu»), 1^. iio?iETA cAMEBACENsis , moitié de la pièce précédente* mais d'un coin différent : elle pèse vingt-quatre grains, et se trouve dans le même cabinet. N* 29. GVILLEMUS EPISCOPVS (4). H. CAMERACENsis, pièce d*argent pesant 2% grains. (Même cabinet. ) Voyez ce que je pense des auteurs de ces quatre dernières pièces, aux n«" 2, 3, 4, 5 et 6. (Fin de la notice de Duby.) Dubv a publié en outre, dans le supplé- ment de son ouvrage, tome Il,pag. 217, une autre monnaie d'argent de Tarchcvêque Louis de Berlemont, qui porte au droit lud, A BERLAMO.^T ARCHZ (arcfliepisCOpUS ], DCX. CA. [Cameraci). Dans le champ, Técu des ar- mes, et au-Klessus Je chiffre 72 indiquant que celle monnaie valait 72 liards. Au revers : m. ii. ro. im. se. av. ( Maxi- milianus secundus Romanorum imperator aU" gustus. ) Cambrai ( Monnaies ou méreaux du chu- oitre de). Notice par Duby, Monnaies des oarons et prêtais, t. I, p. 68. Le chapitrede Cambrai jouissait, ainsi que Tarchevêque, du droit de frapper monnaie, comme on peul voir par les suivantes : les quatre dernières paraissent n'être que des méreaux. N* 1. Mo^ETA CAPiTVLi ( mounaîc du cha- pitre). Tête d'un évéque de Cambrai. i). AVE MARIA GRATIA pLE!f A , légende inté- rieure, CAMERAcvM. Cette pièce est d'argent, (i) Dobv, planche Yl, n* 7. (2) PI. Vl, n- 8. (3) Dabjr, pi. VI, n* 9. (À) Plancha ^1, n* tO. et pèse quarante-quatre grains* (Cabinet da H. Haumont [5].) Elle est du xiii* siècle, et semblable, à la première légende près, aux monnaies de Ni- colas de Fontaines et d*£nguerrand de Cré- quy, archevêque de Cambrai. N* 2. MONETA CAPITVU. ^. cAMEBACENsis, dcuier de billon. (Recueil de M. de Boze.) Cette monnaie est dans le goût de celle des archevêaues de Cambrai, qui porte le nom de Guillaume, et aue l'on croit pouvoir attribuer à Guillaume de Hainaut, qui fut à la têle de cette église depuis 1292 jusqu'en 1296. M* 3. CAPITVLCH GAMERACENSE. ^. MARIA viRGo. Pièce de cuivre marquée lU. N"* k. CAPITVLLM CAMERACE^^SE. l). SALVE REGINA MISERICOBDUB, 15tô, plèCO de cuivre marquée VI. N" 5. CAPITVLUM CAMERACE?rSB. ^. MARIA VIRGO, 1560, pièce aussi de cui- vre marquée lUL Ces trois dernières pièces m'ont élé communiquées par M. de Steen- bourg, député des Etats de Lille. N* 6. CAPITVLUM CAMERAGENSE, 1562. ï^. SALVE REGiNA MEsii^icoRs, pièce de même matière, marquée YL ( Cabinet de M. de Bouliongne.) Voy. les monnaies des archevêques de Cambrai. CAHPNER-DALHER, pièce d'argent de Hollande, où elle vaut vingt-huit stuyvers, et environ cinquante-sept sous monnaie de France. CARAGROnCH, monnaie d'argent au titre de dix deniers H en usage dans TEmpire turc . elle a cours à Conslantinople pour cent seize aspres et vaut près de 3 francs de France. CARBEQDI, monnaie de cuivre, fabriquée à Tifflis, capitale de* Géorgie, qui vaut uu demi-chaoury, ou trois sous quatre deniers d'argent de France. CARCASSONNE {Monnaies des évéques de), Notice par Dubj, Monnaies des barons et des prélats, 1. 1, p. 63. Cargassoxne, Carcasone, Carcasso, Car- cassum, Volcarum, Tectosagum, ville du bas Languedoc, capitale d'un petit pays dit le Carcassez, avec titre de comté et un évôché : saint Hilaire, saint Genier et saint Valère sont les premiers qui en ont occupé le siège. Le premier évéque de Carcassonne dont on puisse sûrement dater est Sergius, qui assista aux conciles de Tolède et de Nar bonne, tenus en 589. * La cathédrale est dédiée à saint Nazaire. J'ai dans mon cabinet un denier d'argent, portant d'un côté petrus episcopds, au re- vers cargassona, et dans le champ les deux lettres L (qui n'est peut-être qu'un C usé) et V, qui pourraient faire partie du mot ex- vitas (6). (5) Duby, planche IV, ii* f . (6) Voy. les observaiioiis de Lclewell sor efA\$ monnaie dans notre Diciioniiaire, au mol Fmî'Ck» . J 78. tr,7 CAR DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CAR I9S Je la crois du xiy* siècle, et de Pierre Rodier, d*abord chanoine de Reims et de Saint - Martial de Limoges» chancelier de Charles comte de la Marche, et ensuite du roi de France; nommé en 1323 à Tévèché de Carcassonne, qu'il garda jusqu'à sa mort, arrivée en 1330. €e denier pèse 23 grains. Voy.]e MarcaHispanica; Graverol, LoQ- guerue, Piganiol de la Force, et la Marti-* ni ère CARDINAUX {Sceaux des). F. Sceaux n' 7. Cardinaux IMonnaies det)i Yoy. Monnaies DES Papes, S 6 et 7. CARLIN, petite monnaie d'argent, qui a cours dans ie royaume de Naples et de Sicile. Le carlin fait dix grains, et vaut environ huit sous tournois. Il y a aussi le carlin de Maltei qui fait douze grains r il faut trois de ces carlins pour un sou de France. (A.)— Le car- lin des Deux-Siciles vaut aujourd'hui il»>2 cen- times enviion. CAROLINE, monnaie d'argent de Suède, sans effigie, ni cordon, ni marque sur tran- che; ayant pour légende : Si Deus pro nobiSf guis contra? Elle vciut environ dix*neuf sous deux deniers tournois. CAROLUS, ancienne monnaie de billon, tenant un peu d'argent, frappée sous Char- les VIII, qui régnait en ltô3. Cette monnaie f sortait un K couronné : c'était en ce temps a première lettre du mot Karolus^ d'où elle a tiré son nom. Les karolus eurent cours pour dix deniers tournois, lorsque le dernier tournoiscessa de les valoir. Celte petite mon- naie avait été d*une valeur plus naute, sui- vant qu'elle tenait plus ou moins de fin. On fabriçiua des carolus, particulièrement en Lorraine, au titre, depuis cinq deniers vingt grains jusqu'à trois deniers un grain. Ceux de France et de Bourgogne ne tenaient de fin au plus que deux deniers dix-huit grains, excepté ceux frappés sous le règne de François l'% qui étaient au titre de cinq deniers quatre grains. Ceux qui se mettent encore dans le commerce en Lorraine pas- sent sur le pied des sous de France de douze deniers. Les demi-carolus ont eu pareille- ment différentes valeurs et différents titres h proportion de ceux des carolus ; ceux à trois fleurs de lis en barre, qu'on appelait demi-carolus vieux, tenaient trois deniers Quinze grains de fin, et les neufs seulement deux deniers six grains. Quoique cette mon- naie n*ait pas passé le règne de Charles VllI, et que Louis XI Tait décriée, elle s'est con- vertie, pour ainsi dire, en monnaie de compte, dont on s'est servi longtemps parmi le peuple, qui, sans avoir d'espèce qui valût précisément dix deniers, ses'ervait du terme de carolus pour spécifier cette valeur (1). On fit de ces espèces en Dauçhiné, qui, au lieu des fleurs de lis qui se voient à côté du K, avaient des dauphins : ceux que l'on fabri- qua en Bretagne portaient des hermines. Il y a eu beaucoup de différents carolus dans plusieiirs Etats de TEurope : prf.'sque (1) Le Blanc, p. 265. tous ont été de billon tenant argent, au plus haut titre de cinq deniers deux grains, et au plus bas de deux deniers, excepté le carolus d'Angleterre, pièce d'or assez lorte, frappée en Angleterre, sous Charles T', dont elle porte le nom et l'empreinte : elle a eu cours pour vingt-trois schellings; quoiqu'on pré- tende qu au temps où elle a été fabriquée elle ne valut que vingt schellings. (A.) CARREAUX, terme dont on se sert dans la fabrication des monnaies au marteau, pour exprimer les lames ou morceaux de métal, particulièrement d'or ou d'argent, que l'on coupe, qu'on arrondit, et qu'on prépare pour en laire les flans, dont ensuite on fabrique les espèces : en ce sens, on dit tailler car* reaux, réduire, ajuster, approcher, rabaisser, réchauffer, flattir, esiezer, etboesser carreaux. Tailler carreaux , c'est couper les lames avec les cisoires, et les réduire en petites pièces carrées. Battre ou frapper carreaux^ c'est les apla- tir sur l'enclume, à coups de marteau, pour donner de l'épaisseur aux flaons. Réduire carreaux^ c'est les mettre au feu, i>our en rendre le métal plus doux et plus acile à ajuster. Ajuster f approcher ^ rabaisser carreaux^ c'est, en les battant, les regijant ei les limant, les mettre à leur véritable poids. Réchauffer i flattir j esiezer et boesser ca^-- reauxt c'est les mettre une seconde fois au feu, les arrondir avecleflattoir, et les adou- cir avec la gratte-boesse. (A.J CARRÉS. C'est, en terme de monnaie, la matrice ou coin d'acier gravé en creux, avec lequel on imprime en relief sur les mon- naies les différentes figures qu'elles doivent avoir, pour être reçues et avoir cours dans le public : on appelle de môme carré ce oui sert au môme usage , dans la fabrique des médailles et des jetons. La cour des mon- naies, par arrôt du 10 mai 17^5, a ordonné que, « toutes les fois qu'il arrivera quelque changement sur les espèces, qui obligera de changer les poinçons originaux, tant de tète ou d^eilQgie que de pile ou de revers , en- semble les matrices faites par le graveur général des monnaies, qui seront entre les mains des graveurs particulieis de chacune monnaie, seront, en exécution des ordon- nances, et conformément à icell^s, biffies et difformées en présence des juges-gardes et du substitut du procureur général du roi, en chacune des monnaies du ressort de la cour, après que vérification aura été faite de leur nombre sur le registre qui doit être tenu des envois qui en ont été faits, dont sera dressé procès-verbal. Que dorénavant tops les carrés de chacune année seront repré- sentés par les juges-gardes ou autres dépo- sitaires, après que le travail de ladite année aura été jugé, pour ôtre pareillement biffés et difformes en présence des substituts du procureur général , vérification préalable- ment faite de la qpiantité d'iceux sur les états des livraisons qui en auront été fai- tes, pue les directeurs , entrenreneurs ou ouvriers, seront tenus de déclarer aux juges- 159 CAV DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHA m gardes la quantité qu'ils feront faire des coussinets sur lesquels sont gravés les grè- netis et légendes, au fur et à mesure, pour être, à la nn de chaque année, pareille vé- rification faite du nombre et qualité d'iceux, et être ceux qui ne pourront plus servir, pareillement biffés et difformes, dont du tout sera dressé procès-verbal. » (A.) CARROLIN ou CAROUN , monnaie d'or d'Allemagne, fixée à Francfort, à neuf flo- rins quarante-deux creutsers , argent de change, pour le payement des lettres. Cette monnaie est à la taille de vingt-quatre au marc, poids de marc de Cologne, du poids de 183 grains, poids de marc de France, au titre de 18 carats et demi , et vaut 2ï livres 6 sous 5 deniers argent de France. (A.) CASH, petite monnaie de cuivre, qui a cours au royaume de Tonquin. Sa valeur varie suivant la quantité oui s*en trouve dans le commerce. Mille casns font environ cinq livres tournois. (A.) CASSE. Ainsi s'appelle en monnaie un vaisseau fait de cendres de lessive et d'os de mouton, ou de toutes sortes d'os calci- nés, dont on se sert dans l'affinage de l'or et de l'argent, et lorsqu'on asseoit le cuivre en bain. (A.) Casse d'affinage, ou casse à affiner, que l'on appelle aussi coupelle 4*affinage, est une terrine de grès que l'on remplit de cendres, et dans laquelle, après qu'elle a été remise dans un grand feu, on met l'ar- gent que l'un veut aiiiner avec le plomb qui sert à l'affinage. (A.) CASTILLAN, monnaie d'or qui a cours en Espagne, et qui vaut ik réaux et 16 quartos, et environ 6 livres 10 sous de France. C'est aussi un poids dont on se sert en Espagne f^our peser 1 or: c'est la centième partie d'une ivre ; il en faut 50 pour le marc : ce poids est pareillement en usage dans toute l'Amé- rique espagnole ; le castillan répond ordi- nairement a ce que Ton appelle en Espagne un poids d'or. (A.) CAURIS ou CoRis , petites coauilles que l'on pèche aux tics Maldives : elles servent de menues monnaies dans les royaumes de Bengale et de Siam et dans la haute Guinée; à Bengale il faut 2,M0 coquilles pour faire une roupie, qui vaut environ trois Iivre:$ tournois. (A.) CAVALIER, monnaie d'argent qui se fa- briquait autrefois en Flandre au titre de neuf deniers 11 grains. CAVALLO , petite monnaie de billon , air)si nommée de l'empreinte d'un cheval qu'elle a d'un côté. Les premiers cavallos fu- rent frappés en Piémont en 1616 : ils tiennent un denier 21 grains de fin ; il y en a d'au- tres qu'on appelle cavallos à la petite croix? à cause d'une croix qui est entre les jambes du cheval ; ceux-ci ne tiennent de fin qu'un denier 12 grains : les uns et les autres sont des espèces de sous qui valent 1 den. 1/8. (A.) CAVALOT ou Cavallotto, monnaie d'ar- cent frappée sous le règne de Louis XII, en Italie, au titre de six deniers ; elle fut ainsi appelée de ce que saint Second y était repré- senté à cheval (1). Foy. aussi Moichaies du Papes, C AXA, petite monnaie des Indes fabriquée à Chincheu, ville de la Chine, depuis 1590. CAYAS, petite monnaie de cuivre quia cours dans les Indes. CEMENTATION, est l'opération chimique !)ar laquelle on applique a des métaux en- érmés dans un creuset un feu tel que ces métaux rougissent plus ou moins, mais sans entrer aucunement en fusion. Les ouvriers qui travaillent l'or et l'argent emploient la cémentation pour vérifier la pureté de ces métaux ou pour l'obtenir, et c'est là même le principal usage de cette opération ; mais des observations répétées ont appris Qu'elle était insuflisante pour l'un et pour rautre oBjet , c'est-à-dire que les céments ordinai- res n'enlevaient pas exactement à l'or et à Tardent les métaux étrangers qui consti- tuaient leur impureté , et qu'ils enlevaient une partie du un. On a observé que le sel commun, employé aux cémentations répétées de l'argent, se chargeait d'une quantité assez considérable de ce métal qu'on retirait faci- lement-par la fusion. (A.) CENDRÉE D'AFFINAGE, que l'on appelle aussi coupelle ou casse d'afùnage, est une terrine de grès remplie de cendres ordinai- rement d'ôs de bœuf ou autres animaux, dont on se sert pour faire l'affinage de l'ar- gent au plomb. (A.) CEPPEAU, en monnayage est le billot dans lequel est arrêtée la pile ou matrice d'é- cusson, sur laquelle se frappent les mon- naies lorsqu'on les fabrique au marteau. (A.| CÉSARÉE [Sceau des archevêques latins de) pendant les croisades. + B. CESARlENSlS ARCHIEPISC0PU8. DaDS le champ l'archevêque debout mitre, tenant d'une main un rameau et de l'autre la crosse. I^. -f- PETRUS BAPTIZA^S CORNELIUHC. DanS le champ la cérémonie du baptême par im- mersion. Sceau de plomb, de forme ronde, dans Prali, Codice dtplomaticoy tom. I, plan- che r% n* 1. CHAISE, monnaie d'or que Philippe le Bel fit fabriquera vingt-deux carats, du poids de cinq deniers douze grains trébuchants, et qui eut cours pour trente sous. Cette espèce eut aussi le nom de masse et de royaux durs : elle fut appelée chaise, parce que le roi j paraissait assis dans uuq chaise ; et masHt de ce qu'il tenait une masse de la main droite. Les successeurs de Philippe le Bel firent aussi faire des chaises d'or ; celles de Philippe de Valois étaient d'or fin et pesaient trois deniers seize grains. Les premières que Charles VI fit faire pesaient quatre deniers dix-huit grains, et étaient pareillement d'or fin. Il en fit frapper d'autres qui n'étaient qu'à vingt-deux carats un quart. Sous Char- les VII, elles furent d'un moindre ï)oids et d'un moindre titre; elles n'étaient qu'à seize carats, et du poids de deux deniers vingt- neuf grains un quart. Voyez au mot Franck (I) Le Blanc, p. '2GI. 161 CU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHA t62 ce qui est dit de cette espèce sous les règnes de ces nrincos* fA») CHALONS^DR-M ARNE (Monnaies des évi- aues de). Notice par Duby, Monnaies des pré- lats et des barons^ t. I, p. 26. Chalons-sur-Mahne , Catalaunum y belle ville en Champagne» a eu ses propres comtes» qui ont cédé leurs droits aux évèques qui sont aujourd'hui comtes et pairs de France. Le siège épiscopal a été établi dans le ly* siècle» et saint Mémie est le premier évèque qui Tait occupé. L'évècbé de CbÂlons est suffragant de Reims. N* 1. PBILIPPYS REX (I). i). EOGBRCS BPC (episcopus) ^ denier de bil- Ion à cinq ou six deniers de loi» qui pèse dix-huit grains; il a été fabriqué par Ro- {;er II» guarante-qualrième évéoue de ChA* ons» qui avait assisté au sacre de Philippe V\ Tan 1060. Il avait obtenu du roi le droit ou la couGrmation du droit de battre monnaie sur laquelle il faisait mettre d'un côté la tête du roi, ou par reconnaissance» ou peut- être parce qu'il y était obligé par la concession; de Tautre côté de ce denier est la tête de l'é- Téque couverte d'une mitre ouverte par le devant et non par les côtés » comme a pré- sent. La couronne que le roi porte est un cercle ou diadème chargé de trois croix; Louis le Gros en porta une semblable. Voy. Leblanc, pag. 158; Ducange» Martène» Durand, Marlot. (Cabinet de M. de Boullon- gne.) Le P. du Molinct en donne une semblable tirée du cabinet de Sainte-Geneviève. N* 2. GAVFRiDVs EPiscopus« Daus le champ PAX. q. cATALAVNi GiviTAS (ville de Châlons), de- nier de billon. (Même cabinet et M. de Boze.) Je ne sais à quel Gaufriii cette pièce a^j- partienl ; il y a eu trois évoques de Châlons- sur-Marne de ce nom : Gaufiid 1"» depuis 1131 jusqu'en 1142; Gaufrid de Grand-Pré» depuis 1237 jusou'en i2Vl; et Gaufrid Flo- reau, depuis H5à jusqu'en 1503. Yoy. le Gallia Ckrisliana* CHANGE, est le prix ou le droit que l'on donne eu changeant des monnaies contre d*autres monnaies. Cette sorte de change se nomme communément change menu^ et quel- quefois change pur^ change naturel^ change commun ou change manuel : c'est le dernier qui a été le premier en usage. Ceux qui exercent ce négoce sont appelés changeurs. Le change est une flxation de la valeur ac- tuelle et momentanée des monnaies. C'est l'abondance et la rareté relative des mon- naies des divers nays qui forment ce que l'on appelle le change. L'argent » comme métal, a une valeur couime toutes les autres marchandises ; il a encore une valeur qui vient de ce qu'il est capable de devenir le signe des autres marchandises; et s'il n'était au'une simple marchandise, il ne faut pas outer qu'il ne perdit beaucoup de soa prix. (1) Duby, planche VlIl.nM. L'argent, comme monnaie» a une valeur que le prince peut fixer dans quelques rapports» et qu'il ne saurait fixer dans d'autres. l"Le prince établit une proportion entre une quan- tité d'argent comme métal, et la même-quan- tité comme monnaie; 2* il fixe celle qui est entre divers métaux employés à la monnaie; 3* il établit le poids et le titre de chaque pièce de monnaie ; 4' enfm, il donne à cha- que pièce une valeur idéale. Pour bien entendre ceci » il faut se rap- peler qu'il y a des monnaies réelles et des monnaies idéales. Les peuples policés qui se servent presque tous des monnaies idéales» ne le font que parce qu'ils ont converti leurs monnaies réelles en idéales. D abord leurs monnaies réelles sont un certain poids et un certain titre de quelque métal ; mais bientôt la mauvaise foi ou le besoin font qu'on re- tranche une partie du métal de chaaue pièce de monnaie à laquelle ou laisse le même nom : par exemple» d'une pièce dû poids d'une livre d'argent on retranche la moitié de l'argent et on continue de l'appeler livre; la pièce qui était une vingtième partie de la livre d'arêent» on continue de l'appeler sou» Suûiqu'elle ne soit plus la vingtième partie e cette livre. Pour lors la livre est une livre idéale» et le sou un sou idéal ; ainsi des au- tres subdivisions : et cela peut aller au point que ce qu'on appellera livre ne sera plus qu'une très-petite portion de la livre, ce qui la rendra encore plus idéale ; il peut même arriver que Ton ne fera plus de pièce de monnaie qui vaille précisément une livre» et qu'on ne fera pas de pièce qui va Ile un sou ; pour lors la livre et le sou seront des monnaies purement idéales. On donnera à chaque pièce de monnaie la dénomination d'autant de livres et d'autant de sous que Ton voudra : la variation pourra être conti- nuelle» parce qu'il est aussi aisé de donner un autre nom à une chose, qu*il est difTicile de changer la chose même. J'appelle » dit Montesquieu» la valeur de la monnaie dans ces quatre rapports valeur positive y parce qu'elle peut être fixée par une loi. Les mon- naies de chaque Ktat ont de plus une valeur relative dans le sens qu'on les compare avee les monnaies des autres pays ; c est cette valeur relative que le change établit ; elle dépend beaucoup de la valeur positive. Elle est fixée par l'estime la plus générale des négociants , et ne peut 1 être par l'ordon- nance du prince, parce qu'elle varie sans cesse et dépend dH mille circonstances. Pour fixer la valeur relative, les diverses nations se régleront beaucoup sur celle qui a le plus d'argent : si elle a autant d'argent que toutes les autres ensemble, il faudra bien que cha- * cun aille se mesurer avec elle, ce qui fera qu'elles se régleront à peu près entre elles, comme eiles se sont mesurées avec la nation principale. Dans l'état actuel de l'univers c'est la Hollande qui est cette nation dont nous parlons. Examinons le change par rap- port à elle. Il y a en Hollande une monnaie qu'on ap- pelle un florin; ce florin vaut vingt sous, ou tes CHA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CIIA lei quarante demi-sous ou gros. Pour simplifier Ivs idées, imaginons qu'il n'y ait point do florins en Hollande et qu'il n'y ait gue des gros ; un bomme qui aura mille florins aura quarante mille gros : ainsi du reste. Or le change arec la Hollande consiste à savoir combien vaudra de gros chaque pièce de monnaie des autres pays; et comme Ton compte ordinairement en France par écu de trois livres, le change demandera combien un écu de trois livres vaudra de gros. Si le change est à cinquante-quatre, l'écude trois livres vaudra cinquante-quatre gros ; s*il est à soixante, il vaudra soixante gros ; si l'ar- gent est rare en France, l'écu de trois livres vaudra plus de gros ; s*il est en abondance il vaudra moins do gros. Cette rareté ou cette abondance, d'où résulte la mutation du changp, n'est pas la rareté ou l'abon- dance réelle : c'est une rareté ou une abon- dance relative. Par exemple, quand la France a plus besoin d'avoir des fonds en Hollande que les Hollandais n'ont besoin d*en avoir en France, l'argent est appelé commun en France et rare en Hollande, et vice vcrsâ. Supposons que le change avec la Hollande soit à cinquanle-qualre : si la France et la Hollande ne composaient qu'une ville, on ferait comme l'on fait quand on donne la monnaie d'un écu : le Français tirerait de sa poche trois livres, et le Hollandais tire- rait delà sienne cinquante-quatre gros; mais comme il y a de la distance entre Paris et Amsterdam, il faut que celui qui me donne pour mon écu de trois livres cinquante-qua- tre gros qu'il a en Hollande, me donne une lettre de change de cinquante-quatre gros sur la Hollande : il n'est plus ici question de cinquante-quatre gros, mais d'une lettre de change decinquante-quaire gros : ainsi, pour juger de la rareté ou de l'abondance de l'argent, il faut savoir s'il y a en Franco plus de lettres de cinquante-quatre gros destinées pour la France, qu'il n'y a d'écus destinés pour la Hollande. S'il y a beau- coup de lettres offertes par les Hollandais et peu d'écus offerts par les Français, l'ar- gent est rare en France, et commun en Hollandô, et il faut que le change hausse, et que pour mon écu on me donne plus de cin- quante-quatre gros ; autrement je ne le don- nerai pas, et vice versa. On voit que les diverses opérations do change forment un compte de recelte et do dépense qu'il faut toujours solder, et qu'un particulier qui doit ne s'acquitte pas plus avec les autres par le change, qu'un particu- lier ne paie une dette en changeant de l'ar- Sent. Je suppose qu'il n'y ait que troi^ Etats ans le monde, la France, l'Espagne et la Hollande ; que divers particuliers d'Espagne dussent en France la valeur de cent mille marcs d'argent, et que divers particuliers de France dussent en Espagne cent dix mille marcs, et que qiielquc circonstance fit que chacun en Espagne et en France voulût tout à coup retirer son argent : que feraient les opérations du change ? Elles acquitteraient réciproquement ces deux nations de la somme de cent mille marcs, mais la Franco devrait toujours dix mille marcs en Espagne et les Espagnols auraient toujours des lettres sur la France pour dix mille marcs; ia France n'en aurait point du tout sur Tes- pagne. Que si la Hollande était dans un cas contraire avec la France, et que pour solde elle lui dût dix mille marcs, la France pour- rait payer l'Espagne de deux manières, ou en donnant à ses créanciers en Espagne des lettres sur les débiteurs de Hollande pour dix mille marcs« ou bien en envoyant en Espagne dix mille marcs d'argent en espèces. Il suit de là que quand un État a besoin de remettre une somme d'argent dans un autre pays, il est indifférent par la nature de la chose que l'on y voiture de l'argent , ou que l'on prenne des lettres de change : Tavantage decesdeux manièresdepayerdépend unique- ment des circonstances actuelles. Il faudra voir ce oui dans ce moment donnera plus de gros en Hollande, ou l'argent porté en espè- ces, ou une lettre sur la Hollande de pareille somme, les fraisdeia voiture etde l'assurance déduits. Lorsque même titre et même poids d'argent en France rendent même poids et môme titre d'argent en Hollande, on dit que le change est au pair. Dans l'état ac- tuel des monnaies, le pair est assez ordinaire- ment h peu près à cinquaule-qualre gros par écu. Lorsque le change sera au-des- sus de cinquante-quatre gros, on dira qu'il est haut; lorsqu'il sera au-dessous, on dira qu'il est bas. Pour savoir si, dans une cer- taine situation du change, l'Etat gagne ou perd, il faut le considérer comme débiteur, comme créancier; comme vendeur, comme acheteur. Lorsque le change est plus basque le pair, il perd comme débiteur, il gagne comme créancier, il perd comme acheteur, et il gagne comme vendeur. On sent bien qu'il perd comme débiteur : par exemple, la France devant à la Hollande un certain nombre de gros, moins son écu vaudra de gros, plus il y faudra d'écus pour payer; au contraire, si la France est créancière d'un certain nombre de gros, moins chaque écu vaudra de gros, plus elle recevra d'écus: l'Etat perd encore comme acheteur, car il faut toujours le même nombre de gros pour ache- ter la même quantité de marchandises, et lorsque le change baisse, chaque écu de France donne moins de gros ; par la même raison l'Etat gagne coramo vendeur : je vends ma marchandise en Hollande le môme nom- bre de gros que je la vendais; j'aurai donc plus d'écus en France, lorsuu'avec cinquante gros je me procurerai un écu, que lorsqu'il m'en faudra cinquante-quatre pour avoir ce même écu : le contraire de tout ceci arrivera h l'autre Etat, si la Hollande doit un certain nombre d'écus, elle gagnera, et si on les lui doit, elle perdra ; si elle vend, elle perdra ; si elle achète, elle gagnera. Lorsque le change est au-dessous du pair» par exemple, s'il est à cinquante au lieti d'être à cinquante-quatre, il devrait arriyt^r que la France, envoyant par le change cin- les cnA DlCTICfNNAlRE DE NUMIS5UTIQUS. CHA ICG quante-quatre mille écusen Hollande, n'achè- terait de marchandise que pour cinquante mille écus;etque d'un autre côté la Hollande, envoyant la valeur de cinquante mille écus en France, en achèterait pour cinquaute- quatre mille, ce qui ferait une différence de nuit cinquante-quatrièmes , c'est-à-dire de plus d'un septième de perte pour la France, de sorte qu'il faudrait envoyer en Hollande on septième de plus en argent ou en mar- chandises qu'on ne faisait lorsque le change était au pair, et le mal augmentant toujours, parce qu une pareille dette ferait encore di- minuer le change, la France serait à la (in ruinée. 11 semble que cela devrait être, et cela n'est pas, parce que les Etats tendent toujours à se mettre dans la balance, et à se procurer leur libération; ainsi ils n'emprun- tent qu'à proportion de ce qu'ils peuvent pa.yer, et n'achètent qu'à mesure qu'ils ven- dent; et en prenant l'exemple ci- dessus, si le change tombe en France de cinquante- quatre à cinquaute, le Hollandais qui ache- tait des marchandises de France pour mille écos, et qui les payait cinquaute-quatre mille gros, ne les payerait plus que cin- quaute mille si le Français voulait y consen- tir ; mais la marchandise de France haussera insensiblement, le profit se partagera entre le Français et le Hollandais : car lorsqu'un négociant peut gagner, il partage aisément son profit; il se fera donc une communica- tion de profit entre le Français et le Hollan- dais ; de la même manière, le Français qui achetait d^s marchandises de Uollantie pour cinquante-quatre mille gros et qui les pavait avec miLle écus lorsque le chang^^ était è cinquante-quatre, serait obli|<;é d'ajouter un septième do plus en écus de France pour acheter les mêmes marchandises : mais le niarcliand , qui sentira la perte qu'il ferait , voudra donner moins de la marchandise de Hollande; il se fera donc une communica- tion de perte entre le marchand français et le marchand boUandais : l'Ftat se mettra in- sensiblement dans la balance, et l'abaisse- ment du change n'aura pas tous les inconvé- nients qu'on devait craindre. Lorsque le change est plus bas que le pair, un négociant peut, sans diminuer sa fortune, remettre ses fonds dans les pays étrangers, parce qu'en les faisant revenir, il regagne ce qu'il y a perdu ; mais un prince qui n'en- voie dans les pays étrangers qu'un argent qui ne doit jamais revenir, perd toujours. Lorsque les négociants font beaucoup d'af- faires dans un pays, le change y hausse in- failliblement ; cela vient de ce qu'on y prend beaucoup d'engagements, et qu'on y achète beaucoup de marchandises, et l'on tire sur Je pavs étranger pour les payer. Si un prince iait cfe grands amas d'argent dans son Etat, l'argent y pourra être rare réellement et commun relativement : par exemple, si dans le même temps cet Etat avait à payer beau- coup de marcnandises d^ns le pays étranger, le change baisserait , quoique l'argent fût rare. Le change de toutes les placer tend tou- jours à se mettre à une certaine proportion, et cela est dans la nature de la chose même. Si le change de l'Irlande à l'Angleterre est Elus bas que le pair , celui de l'Irlande à la iollande sera encore plus bas, c'est-à-dire, en raison composée de celui de l'Irlande à l'Angleterre, et de celui de l'Angleterre à la Hollande ; car un Hollandais, qui peut faire venir ses fonds indirectement d'Irlande par l'Angleterre, ne voudra pas payer plus cuer pour les faire venir directement. Quoique cela dût être ainsi, cela n'est pourtant pas exactement : il y a toujours des circonstan- ces qui font varier ces choses, et la différence du profit qu'il y a à tirer par une place, ou à tirer par une autre, fait l'habileté particu- lière des banquiers. Lorsqu'un Etat hausse sa monnaie, par exemple lorsqu'il appelle six livres, oudeux écus, ce qu'il n appelait que troislivresouunécu, cet tedénomination nou- velle, qui n'ajoute rien de réel à Técu, ne doit pas procurer un seul gros de plus par le change ; on ne devrait avoir pour les deux écus nouveaux que la même quantité de gros que Ton recevait pour l'ancien ; et si cela n'est pas, ce n^est point W ffet de la fixation en elle-même , mais de celui qu'elle produit comme nouvelle, et de celui qu'elle a comme subite. Le change tient à des affaires com- mencées, et ne se met en règle qu'après un certain temps. Lorsqu'un £(at, au lieu do hausser simplement sa monnaie par une loi, fait une nouvelle refonte, aiiudc faire d'unu forte une monnaie plus faible, il arrive que, pendant le temps de l'opération, il y a doux sortes de monnaie, la forte qui est la vieille, et la faible qui est la nouvelle ; et comme la monnaieforteestdécriéeetuesereçoitqu'àla monnaie, et que par conséquent les lettres de change doivent se payer en espèces nouvelles, il semble que le change devrait se régler sur l'espèce nouvelle : si , par exemple, l'affaiblissement eu France était de moitié, et que l'ancien écu de trois livres donnât soixante gros en Hollande, le nouvel écu ne devrait donner que trente gros : o'un autre côté, il semble que le change de- vrait se régler sur la valeur de l'espèce réelle, parce que le ban(]uier qui a de l'argent ec qui prend des lettres tsi obligé d'aller por- ter à la monnaie des espèces vieilles pour en avoir de nouvelles , sur lesquelles il perd. Le change se mettra donc entre la valeur de l'espèce nouvelle et celle de l'espèce vieille : la valeur de l'espèce vieille tombe , pour ainsi dire, et parce qu'il y a déjà dans le commerce de l'espèce nouvelle, et parce que le banquier ne peut pas tenir rigueur, ayant intérêt de faire sortir promptement l'argent vieux de sa caisse pour le faire travailler, et y étant même forcé pour faire ses payements. D'un autre côté, la valeur de respèce nou- velle s'élève, pour ainsi dire, parce que le banquier avec de l'espèce nouvelle se trouve dans une circonstance où il peut avec un grand avantage s'en procurer de la vieille : le change se mettra donc entre l'espèce nou- velle et l'espèce vieille ; pour lors les ban- quiers ont du profit à faire sortir l'esjièce 167 CIIA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GHA 403 vieille de TEtat , parce qu'ils se procurent par là le même arantage que donnerait un change réglé sur Tespèce vieille, c'est-à- dire beaucoup de çros en Hollande, et qu'ils ont un retour en change réglé, entre l'espèce nouvelle et l'espèce vieille, c'est-à-dire plus bas : ce qui procure beaucoup d'écus en France. Je suppose que trois livres d'espèces vîeillesrendeatparle change actuel quarante- cinq gros, et qu en transportant ce môme écu en Hollande, on en ait soixante; mais avec une leître de quaranle-cinq gros, on se pro- curera un écu de trois livres en France, le- quel, transporté en espèces vieilles en Hol- lande, donnera encore soixante gros; toute espèce vieille sortira donc de l'État qui fait la refonte, cl le profit en sera pour les ban- auiers. Pour remédier à cela, on sera forcé ne faire une opération nouvelle. L'Etat qui fait la refonte enverra lui-même une grande quantité d'espèces vieilles chez la nation qui règle le change, et s'y procurant un crédit, il fera monter le change au point qu'on aura, à peu de choses |)rès, autant de gros par le change d'un écu de trois livres qu'on en au- rait en faisant sortir un écu de trois livres en espèces vieilles hors du pays : je dis à peu de chose près, parce que, lorsque le profit sera modique; on ne sera point tenté de faire sortir l'espèce à cause des frais de la voiture et des risques de la confiscation. Un exemple donnera une idée plus claire de ceci. Le sieur Bernard propose ses lettres sur la Hollande, et les donne à un, deux, trois gros plus haut que le change actuel; il a fait une provision dans les pays étrangers par le moyen des espèces vieilles qu'il a fait continuellement voiturer; il a donc fait haus- ser le change au point que l'on vient de dire : cependant, à force de donner de ses lettres, il se saisit de toutes les espèces nouvelles, et force les autres banquiers, qui ont des payements à faire, à porter leurs espèces vieilles à la monnaie; et de plus, comme il a eu insensiblement tout l'argent, il con- traint à leur tour les autres banquiers à lui donner des lettres à un change très-haut; le profit de la fin l'indemnise en grande partie de la perte du commencement. On sent que, pendant toute cette opération, l'Etat doit souffrir une violente crise : l'argent y devien- dra très-rare, 1* parce qu'il faut en décrier la plus grande partie; 2* parce qu'il en faudra transporter une partie dans les pays étran- gers; 3* parce que tout le monde le resser- rera, personne ne voulant laisser au prince un profit qu'on espère avoir soi-même. 11 est dangereux de la faire avec lenteur, il est dan- gereux de la faire avec promptitude. Si le gain qu'on suppose est immodéré, les inconvé- nients augmentent la mesure. On a vu ci-dessus que quand le change est {>lus bas que ('espèce, il y avait du profit à aire sortir l'argent : par la même raison , lorsqu'il est plus haut que l'espèce, il y a du profit à le faire revenir. Mais il y a un cas où l'on trouve du profit à faire sortir Tespèce, quoique le change soit au pair, c'est lors- qu'on l'envoie dans les pays étrangers, pour la faire remarquer ou la fondre. Quand elle est revenue, on sait, soit qu'on l'emploie dans le pays, soit qu'on prenne des lettres pour l'étranger, le profit de la monnaie. S'il arrivait c]ue dans un état on fit une compa- gnie qui eût un nombre très-considérable d'actions, et qu'on eût fait dans quelques mois de temps hausser ces actions vingt oa vingt-cinq fois au delà de la valeur du pre- mier rachat, et que ce même Etat eût établi une banque dont les billets dussent faire la fonction de monnaie, et que la valeur numé- raire de ces billets fût prodigieuse pour ré- fondre à la valeur numéraire des actions c'est le système de Law), il suivrait de la nature de la chose que ses actions et billets s'anéantiraient de la même manière qu'ils se seraient établis : on n'aurait pu faire roonier tout à coup les actions vingt ou vingt-cinq fois plus haut que leur première valeur, sans donner à beaucoup de gens le moyen de sh procurer d'immenses richesses eh papier: chacun chercherait à assurer sa fortune, el comme le change donne la voie la plus fa- cile pour la dénaturer, ou pour la transpor- ter ou l'on veut, on remettrait sans cesse une partie de ces effets chez la nation qui règle le change. Un projet continuel de. remettre dans les pays étrangers ferait baisser le change. Supposons que, du temps du système dans le rapport du titre et du poids de la monnaie d'argent, le taux du change fût de quarante !;ros par écu ; lorsqu'un papier innombrable ùt devenu monnaie, on n*aura plus voulu donner que trente-neuf gros par écu, en- suite que trente-huit, que trente-sept, etc. Cela alla si loin que l'on ne donna plus que huit gros, et qu enfin il n'y eut plus de change ; c'était le change qui devait en ce cas régler en France la proportion de l'ar- gent avec le papier. Je supnose que par le poids et le titre de l'argent Vécu de trois li- vres d'argent valût quarante gros, et que, le change se faisant en papier, l'écu de trois livres en paftier ne vafût que huit gros, la différence était de quatre cinquièmes : Técu do trois livres en papier valait donc auatre cinquièmes de moins que Técu de trois livres en argent. (A.) CHANGEURS, officiers établis par le roi ou autorisés par la cour des moRiiaies, pour re- cevoir dans les différentes villes du royaume les monnaies anciennes, défectueuses, étran- f;ères, hors de cours; en donner à ceui qui es leur portent une valeur prescrite en es- pèces courantes; envover aux hôtels des monnaies les espèces décriées, vaisselles et matières d'or et d'argent qu'ils ont reçues; s'informer s'il n'y a point de particuHers qui en retiennent, les faire saisir sur ces particu- liers, veiller dans les endroits où ils sont établis à l'état des monnaies circulantes, et envoyer aux oflTiciers des monnaies, chacun dans leur ressort, les observations qu'ils ont occasion de faire sur ces objets : d'oii l'on voit que l'état de changeur, pour être bicû rempli, demande de la probité, de la vigi- 169 CHA DICTIONN.URE DE NUMISMATIQUE. CHA 170 les demi-ceints , et dont on voit encore quelques-unes qui ont pour ornement par eo bas, une espèce de fleur de trèfle d'argent» ou de laiton, suivant la matière du demi- ceint. En 1739, la cour des monnaies , par arrêt contradictoirement rendu le 29 avril , entre les maîtres chalnetiers , les maîtres et gardes du corps des orfèvres et les tireurs a*or, « a fait défenses aux maîtres chalnetiers, etc., de faire aucuns ouvrages en or et en argent, ni de s'immiscer à faire aucuns ouvrages d'orfèvrerie, avec pareilles défenses de tirer, ni faire tirer aucun or ni argent, tant fin que faux, ni de s'immiscer du métier de tireur d'or, le tout à peine de confiscation et d'amen. la chose publique de son royaume f promHtnnt Sa Majesté de confirmer les lettres qui se- raient baillées parles commissaires des mon- naies, toutes les fois qu'il en serait néces- saire. Charles VI donna pareille commission aux généraux-maîtres des monnaies, ou h celui d'entre eux qu'ils députeraient dans les provinces V et nommément dans le duché de Normandie, par lettres expresses données à Paris le 25 novembre 138&, par lesquelles le roi leur donne plein pouvoir de défendre tout fait de change à tous ceux qui se se- raient entremis de changer sans avoir leurs lettres, leur donnant en outre tout pouvoir de faire leur procès et de les punir suivant que le cas le requerrait (1]. Charles VII, par lettres patentes données a Naples le 10 mai 1H5, envoya commission aux généraux des monnaies pour députer d'entre eux h la lia de se transporter dans tout le royaume pour informer contre tous changeurs qui auraient fait fait de cliange sans lettres au roi véri- fiées par la chambre des monnaies. Louis XU manda pareillement aux généraux des' mon- naies, par lettres données à filois le 23 jan- vier 1505, de députer quelqu'un d*entre eut en Guyenne, pour faire le procès aux chan- geurs et officiers des monnaies qui auraient maiversé dans leurs charges (2). Mêmes let- tres, en date du 17 août 1504, leur furent en- Tovées^ tant pour les changeurs de Paris qu autres du royaume. François I", par let- tres patentes données à Lyon le 1" juin 1522, leur envoya pareille commission (3). En U21, Charles VI , par lettres patentes du U novembre, commit les généraux-mattres des monnaies pour recevoir changeurs en la ville et cité de Paris» tous ceux qui, en consé- quence d'une bonne et valable information, se trouveraient avoir été apprentis sur le Pont-au-Change, l'espace de trois ans, ainsi qu'il se pratiquait anciennement, et qui se- raient par eux trouvés habiles et sudisanls pour faire et exercer le fait de change; les généraux devaient prendre le serment de ces apprentiS) recevoir les cautions, et leur faire payer les redevances accoutumées : le roi promet par les mêmes lettres d'agréer et de confirmer tout ce que les généraux feraient en exécution de ces lettres et mantlements, en conséquLMice desquels, le 12 septembre 1422, les changeurs firent leur élection, et ceux qui y furent élus maîtres prêtèrent ser- ment en la chambre des monnaies. Lorsqu'il y avait quelque augmentation ou dimmution du prix du marc d or et d'ar- gent, ou quelque pied nouveau de monnaie, les changeurs de Paris étaient mandés ordi- nairement en la chambre des monnaies. Ils le furent ainsi le 26 octobre lîll. £n ce jour, les généraux des monnaies leur firent part de T'ordonnance pour la monnaie trente- deuxième, et du prix qu'ils devaient avoir du marc d'argent qu'ils apporteraient eo 1a monnaie de Paris : cela se pratiquait i)ar (1) Rcg. velu, fol. 59. (^) Reg. F. fui. 1G5 el 1G9. (3) Uey. Il, fol. 19J. 175 GHA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHA 174 généraux des monnaies, h chaque routaliony augmentation ou 'diminution du marc d*or el aargenl,.qui se faisait dans les monnaies ; la môme chose était en usage dans les pro- ▼ioces el Tilles où résidaient des changours, par-deTant les eommissaires députés de la chambre des monnaies, par les gardes des monnaies, ou autreé officiers subdélégués par lesgénéraux pour y procé<\eren leur absence. & ik39f deux généraux-maîtres des mon- naies, qui étaient députés en la viUe de Tou* louse, y firent un règlement (lour le fait de change, en conséquence de rordonnance rendue par Charles Vil le h mai de la même année; ils mandèrent les changeurs de cette \ille dans le bureau de la monnaie le 20 no« vembie, et le règlement leur fut prononcé par ces conseillers généraux. Cette même juridiction privative fut confirmée à la cour des monnaies par lettres patentes données à Fontainebleau le 3 mars 1551; parédit'du mois de mars suivant ; par arrêt du conseil en forme de déclaration en date du 5 sep- tembre 1555; par autre édit coofirmatif de la souTevinelé, ^ùùné à Paris au mois de sep- tembre 1570; par édit de Louis Xlll, donné à Château-Thierry au mois de juin 1635; par autre édit portant confirmation de tous les précédents, et attribution des pouvoirs et ju- ridiction accordés par Sa Majesté aux- ofli* ciers de la cour des monnaies, donné h Saint- Gcrmtiin en décembre 1638. Les changeurs ont été créés en titre d'of- fice par Tarticle 1*' de Tédit du moisd*août 155o, qui porte : « Par l'avis de notre con- seil, avons les étals de changeurs créés et érigés, créons et érigeons par ces présentes en titre d'office formé pour y être par nous pourvu ci-après de personnes capables et qualifiées, en telles villes de notre royaume, pays, terres et seigneuries, et en tel nombre limité par chacune ville (excepté Lyon), que par nous sera ordonné, après avoir sur ce préalablement eul'avisde notre courdes mon- naies, en laquelle voulons toutes les provi- sions desdits oilicei que nous en ferons expédier ci-après être vérifiées et enregis- trées, et les impétrans d'icelles être reçus esdits offices s'ils en sont trouvés dignes et capables, en faisant par eux le serment poul* ce dû et accoutumé par-devant ladite cour des monnaies (1). » Cet édit n'ayant point eu d'exécution, le roi Charles IX, par édit en forme de déclaration, donné à Monceaux le 10 juillet 1571, ordonna que Tédit rapporté ci-dessus du mois d'août 1555, pour la créa- tion des changeurs en titre d'office, serait incessamment exécuté; en conséquence du- Siel, le roi, par lettres patentes données à ois le 10 septembre 1571, et registrées eu la cour le 16 octobre suivant, ordonna sur la réduction des changeurs (2). Henri III , par autre édit donné à Paris au mois de mai 1580, confirma les précédents édits, et ordonna que le nombre des changeurs se- Sl) Reg. Ue la cour marqué M, fol. 56, conf. fol. (i) Ordonnaoce de Fontanon, fol. 554 el 555. rait fixé et limité en chacune ville de son royaume (1) : « Savoir est, en notre bonne ville de Paris jusques au nombre de vingt-ofuatre, qui seront chargés de fait fort chacun vieeux pour qutftre marcs d'or et quarante marcs d'argent par chacun an. En nos villes de Rouen, Toulouse, Lyon, pour chacune ville douze changeurs, chargé aussi chacun d'iceux pour le fait fort, de quatre marcs d'or et de trente marcs d'argent. En nos villes de Troyes, Dijon, Reims, Amiens, Caen, Or- léans, Tours, Angers, Rennes, Nantes, la Rochelle, Bordeaux, Limoges, Montpellier, Marseille, Aix, Grenoble, et le Puy en Velay, sera rois en chacune d'icelles Je nombre de six changeurs, chargés chacun d'iceux pour le fait fort de trois marcs d'or et de vingt marcs d'argent, et es autres bonnes villes oh il V a sièges de nos baillifs, sénéchaux ou sièges présidiaux, siège d'archevêque ou évêque, sera mis en chacune d'icelles quatre changeurs, chargés chacun d'iceux pour le fait fort de deux marcs d'or et vingt d'argent, et en chacune des autres villes closes et gros boui^ esquelsil v a marchés fameux et ordi- naires, sera mis neux changeurs, au fait fort pour chacun de deux marcs d'or et dix marcs d'argent. » (A.) CHAODRY, monnaie d*arçent qu'on nomme aussi «atn, et que Ton fabrique a TefÔis, ca- pitale de Géorgie. Le chaourv revient envi- ron à 5 sous 6 deniers de France : quatre chaourys valent un abagy ; deux chaourys sont de la même valeur qu'un nsalton ; dix carbequis ou aspres de cuivre font un chaoury, et dix chaourys et demi valent autant que la piastre. (A.) CHAPITRES (Sceaux des). Yoy. Sceaux, n* 13. CHARTRES (Monnaie des évéques de). Nous aurions voulu faire connaître ici au long les recherches de M. Cartier, sur le type chartrain; mais l'étendue que prendraient nécessairement des extraits de ce travail nous force à renvoyer à l'analyse que Le- lewell en a donnée, en confirmant de sa propre expérience les observations du savant numismatiste français. Voy. dans le Dic- tionnaire l'article France, n"*^ 72 et 83. CHAT. On appelle de ce nom , dans les hôtels des monnaies, tout accident qui fait couler le métal fondu hors du creuset, ce qui arrive le plus souvent par le bris du creuset. CHATEAC-LANDON (Du droit de mon- naie des abbés de). Notice par Duby, Monnaies des Barons^ t. II, p. ikO. Chateau-Lahdon, Casirum Landonis ou Nandonis, petite ville dans le Gâtinais fran- çais, au diocèse de Sens, avec une ancienne église bAtie dans le vi' siècle sur le tombeau de saint Séverin,etdontles prêtres embrassèrent, dans le xn' siècle, la règle de saint Augustin. Bernard fut leur premier abbé vers l'an 11^. Le Blanc a fait graver, dans son Traité des Monnaies de France, à l'article de Louis VI et Loois VII, une monnaie frappée à Châ- teau-Landon, et sur laquelle on remarque (t) Edit de 1580, an. I. 173 CHE DlCTlOiNNAlRË DE NUMISMATIQUE. CHE i76 uae crosse. Je présume qu*elle est de quel- que abbé, et qu'elle aura élé frappée du COQ- sentemeat du roi, et squs la condition d'y mettre son nom, comme on en voit plusieurs exemples. Cela est d'autant plus vraisem- blable que Louis le Jeune, ainsi aue Philippe* Auguste et les papes, ont fait beaucoup de largesses à l'abbaye de Chftteau-Landou. You. le GalliaChristiana, CHAUDE, terme de monnayage : on dit battre la chaude pour dire battre les lingots d'or sur l'enclume à coups de marteau ajprès qu'on les a tirés du moule, avant d'en laire Id délivrance aux ajusteurs et monnayeurs. En terme d'orfèvrerie, on dit donner une chaude à la besogne, pour dire, mettre le métal au feu chaque lois qu'on veut le tra- vailler sur l'enclume. (A.) CHAUDEKET, terme de batteur d'or. C'est un livre fait de boyaux de Ixcuf, contenant 850 feuilles, non comprisua cent d'emplures. Le chaudcret, ainsi que le caucher et la moule, est parta;:é en deux; chaque partie a cinquante emplures, vingt-cinq dessus et vingt-cinq dessous. Les deux premières^ de ()uclque côté qu'elles se trouvent, sont tou- jours plus fortes que les autres. Cette divi- sion en deux parties égales se fait afin que, quand on a battu d'un côté, on puisse re- tourner l'instrument de Tautre. Le chauderet commence à donner la perfection, et la moule achève. (A.) CHAYE, ScHAi^ ou CuAY, monnaie d'argent qui se fabrique et qui acoursenl^erse : cest la plus petite monnaie de ce royaume. Quelques-uns prétendent que c'est le bisty, Îui vaut, selon eux, 1 sou 6 deniers de rancc^ quoiqu'il soit presque certain que le bisty irest qu'une monnaie de compte et non une espèce réelle. Le chayé vaut k sous 7 deniers une maille, monnaie de France; il faut deux chayés pour un mamoudi, quatre pour un abassy, et deux cents pour le toman, monnaie de compte qui vaut cinquante abassis. Le chayé a pour empreinte d'un côté la profession de loi mahoméiane et le nom des douze imans, ou saints de la secte d'Ali : de l'autre côté sent les noms du prince régnant, de la ville et de la monnaie où l'espèce a été fabriquée. (A.) CHËDA, monnaie d'étain. Cette monnaie 86 fabrique et a cours dans le royaume de même nom, situé dans les Indes orientales, dans le voisinage des Etats du grand Mogol. 11 y a deux sortes de cheda, Tuu de figure octogone, l'autre de Qgure ronde. L'octogone pèse une once et demie, et a cours dans le pays pour 2 sous| deniers tournois, monnaie de France; le cneda rond vaut 7 deniers. On donne quatre-vingts coris ou coquilles des Maldives pour un de ces chedas; les uns et les autres sont aussi reçus dans le royaume de Péra, où le roi de Lheda est pa-^ reillement souverain. (A.) CHEF-D'ŒUVRE, est un ouvrage ou ex- périence particulière que ceux qui aspirent a la maîtrise de certains états ou professions, sont obligés de faire en présence des maîtres et gardes des corps des marchands ou des jurés des communautés, dans lesquelles ils veulent se faire recevoir en qualité de mar- chands ou de maîtres, ou des autres officiers préposés à cet effet. Dans le corps de l'orfèvrerie, la nécessité du chef-d'œuvre est tirée des ordonnances et règlements: l'édit de 1355 et l'ordonnance de 1378 ordonnent qu'un aspirant ne puisse lever forge qu'il ne soit préalablement ap- prouvé et témoigné suffisant par les gardes; c'était principalement par cette épreuve qu'ils se mettaient en état de le certifier capable. L'arrêt de 1439 veut que les aspi- rants sathent faire un chef-d*muvre, François V% dans l'édit du mois de septembre 15i3, parle aussi de cette expérience comme de l'épreuve nécessaire pour juger de la suffi- sance des sujets oui aspirent à la maîtrise dans le corps de l'orfèvrerie. Henri II, en 1555, ordonne que les no? gardes feront faire chef-d'œuvre aux aspirants. Le règlement général du 30 décembre 1679 porte que le chef-d^ctuvre sera donné par les gardes aua aspirants^ et quHls le feront en leur présence. Ce chef-d*œuvre consiste à fajre un ouvrage d'or ou d'argent «n la forme, manière et disposition prescrite par les maîtres et gar- des en charge, non-seulement en leur pré- sence, mais encore dans la maison commuae où de tous temps il y a eu une chambre ap- pelée la chambre du chef-d'œuvre, unique- ment destinée à cet usage et garnie des outils nécessaires. Les fils de maîtres ainsi que les autres aspirants sonl obligés à faire chef- d'œuvre. L'arrêt du conseil d'Etat du roi, du 31 janvier 1669, défend d'admettre et recevoir les fils de maîtres orfèvres À la maîtrise, qu'anrès avoir fait le chef-d'œuvre accou- tumé, à peine de nullité de It^ur réception. L'article 2 du règlement général du 30 dé- cembre 1^79 ordonne de même que « les fUs de maîtres, aussi bien que les apprentis, seront tenus de faire le chef^l'auvre qui leur sera donné, en présence des gardes. » Les fils de maîtres et les apprentis des ga- leries du Louvre, et ceux de la manufacture royale des Gobelins, sont dispensés de faire chef-d'œuvre. Cette dispense est un effet des privilèges dont ils jouissent , et fondée sftr ce que de tels élèves sont censés avoir été formés sous d'excellents maîtres dans ces manufactures, et qu'ils n'ont pas besoin de faire preuve de leur capacité par l'expé- rience du chef-d'œuvre. Les deux enfants qui font apprentissage d'orfèvrerie dans 1 hôpiial de la Trinité ne jouissent pas de la même dispense, pâr.ce qu'il n'y a pas eu la môme raison de la luur accorder; et quoique, par les privilèges de cette maison, il soit dit que tes deux ouvriers sous lesquels ils font leur apprentissage, ne seront tenus dt faire chef-d'œuvre pour être reçus maîtres après les huit années d'instruction, c'est moins une dispense de le faire qu*uniB pré- caution prise pourempêcher qu'ilsne fussent obligés de le faire deux fois: car avant aue ces ouvriers soient admis pour instruire les enfants dont on les charge. Us doivent préa- lablement faire expérience par-devant les mai- *17 CIIT tret tl gardes de l'àrférrerie, à l'effet d'itre par leiaitê gardti certifié» luf/itanti et capa- oiei povr enieigner le» enfant»: ce qui ett réetUment un thef-d'auvre, mai» anticipé de huit ont. (A.) CUËLlS&iDudroitdemonnaitde» abbetie» dé). Notice pat Duby, Monnaie» du» Baron» et de» Prélat», l. Il, p. SU). Cbblles, Kata ou Cellœ, bourg dans l'ilg de France, près de la Marne et de la IbrAt de Bondy, avec une abbaye de S\ies de l'or- dre de Soint'Beuott, fonitéo l'an 060 par sainte Bnthilde, qui. y mit pour premiëro abbesse sainte Bertille ou Bertille. Le Blase « faitgraver un denier d'argent qu'il attribue à Charles le Chauve, et sur lequel on lit: kila uorist. Celte lésende ne porte à croire quelcs abbesses de Cnellcs jouissaient du droit de battre monnaie, et que celte-ci doit leur être aitribuée, à moins que la palais que Charles le Chauve avait & Chcljes ne fdt attaché au monaslère com- me celui de Saint- Denis. CBQBIF, monnaie d'or qui se fabrique et qui a cours en Egypte : le cberif vaut 6 liv. 17 sousSden. tournois. (A.) CHIMISTES. Les chimistes sont soumis 6 la juridiction de la cour des monnaies, à cause des fourneaux dont ils se servent pour leurs distillations. Le roi Charles V, ayant fait très-expresses inhibitions et défenses i toutes personnes, de quelque état et condi- tion qu'elles fussent, de se mêler du fait de chimie, et sous prétexte de ce, d'avoir ni tenir aucune sorte de fourneaux dans leurs chambres et maisons particulières, commit pour la punition des contraventions les gé- néraux-maîtres des monnaies, qui firent publier ces défenses en l'année 1380: ce droit a été confirmé depuis h. la cour des nonnaies par les rois successeurs. (A.) CHINE {Montiaie» de la]. Yoy. l'article général Mo^ïiaies. CHOUSTAKS, monnaie d'argent de l'an- i;ien royaume de Pologne, qui valait environ 8 sotis tournois. CHRISTINE, monnaie d'argent de Suéde, qui vaut environ 1 franc 25 centimes. CHYPBE (Monnaie» et teeaux de» roi» 8e) de la maison de Lusignan. Nous donnerons sur ce sujet, l'un des plus intéressants de la nun)ismatim denummusscyphaius. i'/^i Ah ee b^rMTil qu'il est toujours question Aht9% 1^ k%%\%k% de Syrie et de Chypre pour U%^ Sh M^/rifanl d^r^ amendes (1) et des oc* WnK '^,f h ff^iin% qu'il ne soit expressément /;»i /|rii^ \H 4ro$i à4t payerait en besants de n, 444*4^4 édiJéfuêéém^ éàiu de M, le comte Beu- Chypre (1). Le besant d'or se répandit, après les premières croisades, dans toute l'Europe, surtout en France, sous le nom de beamt iarrasinoû ou livre $arra$inoise (2), et sa valeur fut diversement calculée. Il résulte d'un titre cité par M. Pouqueviile, qu'en 1248 il était pris, en France, pour sept sous bons deniers tournois (3); cependant le par- lement l'évalua, en 1282, à huit sous de la môme monnaie (4); et, dans un compte de bailliage de 1297, il est porté jusqu'à neuf sous (5). Au commencement du xiv* siè- cle , Sanuto le vieux estimait trois bessnis sarrazinois à peu près à trois florins et demi d'or (6) ; un besant valait donc un florin plus un sixième. C'est ce que disait encore le Florentin Pêeolotti, qiji voyageait en Cby- fre sous le règne de Hugues IV, de 132^ à 327 : Ubisanie d'oro (peto) fiorinounoeui^ sesio d'oro (1); de môme, d'après Uzzano, écrivain du xv* siècle, le besant d'AlexaD» drie valait communément 1 ducat; mais, suivant la rareté du numéraire, il s'éle- vait à t ducat et li8, quelquefois 1 ducat et 1/3 (8); le ducat étant d'ailleurs de même valeur que le florin. Les rois de Chypre ont aussi frappé des besants d'or, à l'imitalion des empereurs de Byzance; nous décrirons plus loin ceux qui existent à notre connais- sance. L'hyperpère d'or des empereurs de Cons- tantinoplo avait, à ce ou'il parait, la même valeur que le besant (9). Ces espèces ont dû avoir cours en Chvpre sous le règne des Lu- signan , puisqu'il existait dans l'Ile une classe d'affranchis nommés les Perpiriari, du nom de la monnaie avec laquelle ils ac- quittaient leurs tributs (10), et que Balducci Peçolotti parle de perperi latint d'oro (11), qui devaient se frapper, suivant toute appa- rence, en Morée, en Chypre, et dans les Iles de l'archipel appartenant aux Latins. 11 y eut aussi au xv' siècle, ou dès la fin du XIV*, des perperi d'argent ; il perpero^ dit Uzzano, en 1442, e una moneta d'argim' to (12); ces perperi, très-communs en Crète, (I) Cr. Abrégé des A$$iHè Bourg.^ f partie, chap. St9. Assises, 1. 1, p. 258. Paoli, Codice diplom. del ta- ero ordine Geros. Lucca, 2 vol în-f«, 1735-1738, I. ï, p. 467. (St^Goniinuation de Guillaume de Tyr, Bibl. roy., ms. 8316, fol. 352 v, 2« col. (3) Pouqueviile. Mémoire sur le commerce des Français au levant. Acad. des inscripu, nouv. série, t. X, p. 538. U) O/fta., t. Il, p. 137, 1. (5) Leblanc, Traité des monnaies., pM71. (6) Sécréta jidelium crucis, 1. i, p. 1, cap. 6. Bon- gars, Gesta ùeit t. 0, p. 25, (7) Délia mercatura, dans le recueil de Pagnini, Deila décima di Fireme, 4 vol. in-4«. Lisbona e Lucca, 1765-4766,1. 111, p. 58. (8) Giovanni di Antonio da Uizano, Pratica délia mercatura, dans Pagnini, t. lY, p. 111, Cf. Pegolotti, p. 86. (9) Cf. Pegoloui, p. 23, et du Gange, Glomr. latin» (10) Voy. Etat des personnes, (II) Pegoloui, p. 291. (12) Uzzano, p. 135. 131 CDY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY 182 étaieDt sans «doute de même poids et de luérae valeur que les basants blancs. Les besants Manc9 ou livres blanches (1) «étaient des espèces en argent (2), propres à nie de Chypre, d'où elles furent appelées généralement besants blancs de Chypre^ be^ sants de Chypre (3), et besants de Nicosie (4). PegoloUi évalue un besant sarrasinois à 3 besants blancs 1/2, ce qui met la valeur relative du besant blanc à 2/7 de besant d'or (5). Cependant Pegolotti compte luî- inérae le besant blanc pour le ijk du florin et du ducat d'or, dont la valeur moyenne était celle du besant d*or; et les Génois, dans les contributions qu'ils imposèrent aux Lusignan , prirent toujours pour 1 florin k de leurs bons besants d'argent de juste f>oids, comme nous le remarquerons plus oin. On frappait sans doute des monnaies d'argent en Chypre avant la cooquète de Tlle Ear les Latins, car il est question de livres lanches dans la cbroniaue d'outre-mer dès le temps des premiers Lusignan. L*auteur évalue en besants blancs le revenu des Gefs concédés par Guy à ses chevaliers lors de la prise de possession ;.et ailleurs il nous ap-* prend que les terres du domaine royal rap- portaient, è In mort d'Amaurv, successeur de Guy, deus cens mille lipres blanches (6). Les monnaies d'argent des rois Henri II, Hu- gues III, Hugues IV, Pierre V" ou Pierre II, que possède le Cabinet du roi, la monnaie fie Henri II qui se trouve au Musée britan- nique, enfin celles de Hugues III, de Henri II et de Pierre I" qu'ont publiées Reinhard, M. Miinler et U. Buchon, monnaiesque nous décrivons plus loin, nous paraissent être les véritables oesanis blancs, espèces d*ai^ent les plus communes du royaume de Chypre, dont il est toujours quei»tion dans les accords intervenus entre la république de Gênes, et les successeurs du roi Pierre IL M. Miinter, CQ décrivant une monnaie de Hugues IV , semblable à celles du Cabinet du roi, y re- connaît aussi le besant blanc (7). Le rabouin était une monnaie d'origine arabe, et probablement en argent, qui avait cours dans les royaumes de Jérusalem et de Chypre. D'après l'étymolog e de son nom,, cette pièce devait être le quart d'une mon- naie plus forte Le passage suivant du Con- cile de Syrie de l'an 125^», montre qu'elle (1) Conan.4eGuUlanmede Tyr, ms.83(6, fol. 553 v», 2* cd; (2) In Cipri si spendono bisanti bianchi ttariento, PegolQtli, p. 68. Il dette bisante ( en Chypre ) e utM monela d^argiento, Uzzano, p. 13a. (3) L. Bysanliorum de Cypto, Constitut. Nicosiens. 13^, Mws\,CoHeci. cQneil., t. XXVI, col. 370. Cf. col. 339. Labbe, Conàl, t. XI, col. 2430, art. 7. Cf. 2402, etc. Paoli , Codiçê diplom., t. I, p 467. (i) Dans les traîl^ des Génois et des rois de Chypre. Voy. Carlo Sperone, Real grandezxa délia rmmbb. di.Genova^ un vol. iinfol. Genova, 4769, p. 152, 15^, et Preuves inédHes de notre mémoire, 7 juillet 1403, § 7. (5) Pegolotti, p. 86. (6) Voy. Etat des terres. (7) Exir. de M. Mûnter, traduits par M. Buchon, Rifherches, p* 403. avait une valeur supérieure au besant blanc» et qu*elle valait à peu près le tiers du be- sant d*or, puisqu'on Tégale à trois sous : Item pro sponsalibus contrahenéUs exigun- tur a prœlatis très solidi^ aut rçbuinum unum (f). Le gros^ monnaie que l'on trouve en Ciiy- Cre dès le xiv* siècle, était un detni-besant lanc (2); kS formaient le marc d'argent. Le petit gros était un 1/3 gros , et par conséquent le 1{4 du besant blanc, la 96r partie du marc: All'altra maniera di grossi piccioliche n'enirano 96 ta uno mar, dijbipri^ de' qtiali.k de' detti grossi piccioli si contano per uno bisante bianco (3), ce qui r^^pontî, sauf une légère frQçlion de djff(^rence, à la valeurassi2nee.au marc d'urgent par Tau*- leur de VAoréaé des. Assises bourgeoises du royaume de Chypre^ qui écrivait vers le mi- lieu du iiv' siècle. Un marc d^argent^ dit cet auteur, a esté esclerzi et prisé et uxé^ c'est assaver xxv bezans en Chypre (k). Le ' marc était, comme en Europe, uno mon- naie «de compte et non une monnaie réelle. 11 y avait aussi des petits sous qui avaient la même valeur que les demi-gros, puis!]uo k égalaient un besant blanc : e il bisante bianco f dit Pegolotti, vale soldi k di piccioli; et peu après, ogni soldi 4 delta detta monetta piccola si contano per uno bisante bianco. Quant aux gros sous ou aux sous, Pegolotti n'en parle pas, à moins qu'il ne fasse allusion è ces espèces quand il dit : e contasi /' uno dé* deiti grossi grandi uno bisante bianco^ cioe soldi &, sans ajouter piccioli: ce qui semble désigner des çros sous ; mais dans ce cas, il faudrait corriger, non-seulement le premier membre de la phrase, comme nous (1) Cr. Paoli, Codice diplom., t. I, p. 545, 547. Guillaume de Tyr, 1. xxii, c 23, Assises de Jérus. , t. il, p. 175. (2) Le texte de Pegolotti porte que le gros ou grand gros ciait égal au besant blanc, E coMasi Vuno dé* detti groisi grandi uno bisante biançp, p. 69; mais il y. a peut-être en cet eiulroii une erreur d*impression. On voit en effet, en suivant lejs détails de Taulear, que qusttre peiits gros égalent un besant blanc ; ces petits gros ou demi-gros ne valaient donc que le quart du besant, et par conséquent le gros entier valait un demi-besant. Une autre observation nous amène encore à ce résultat. On voit par le témoi- gnage de Tauteur des Assises bourgeoises, que le marc d*argent de Chypre renfermait vingt-cinq be- sants blancs; or Peigolotti dit, toujours dans le même passage, p. 69, quil fallait quatre-vingt-seize petits gros ou quarante-huit gros pou^ faire un marc d^argent. Un calcid fort simple montre,, d'après ces données, que le demi-gros ne valait que le quart, et le gros que la moitié du Lésant blanc, plus un qua- rante-huitième, il est vrai. — Le P. Lusignan dit que ta monnoue de Cypre qu*on appelle Gros vaut deux . réattes. Histoire de Cypre, fol. 170 v». Paris, iii4*. Il 8*agit prolKiblement de réaux d*Espagne ; mais la , valeur de ces monnaies variant de i fr. à i5 c, on ne peut établir aucmi rapport certain sur Tindication . insuffisante de Lusignan. (3) Pegolotti, p. 69. (4) Abrégé des Assises bourgeoises, etc. Assins, t. Il, p. 258. Cf. Florio Bustron, llistoria di Cipro, nis. B. Roy., fol. 426. 185 CHY DICTIONNAIRE DE NOIflSllÂTIQUE. CHT 4M le proposons, mais encore la fin, et lire cioê solai 2 ; il est certain, en effet, que si le be* sant comptait pour ^petits sous, il ne devait Taloir que 2.gros sous. La karoubcy le xcpffrcov des Grecs, la sUiqua des Romains, dont il est parlé dans les As^ sises de la Haute Cour et de la Cour infé- rieure, était une petite monnaie d'argent : ilperpero ê una moneta d'argierUo^ dit Uzza- no, e cosi lo carato (1), et ce dernier mot, contracté (|uelquefois en celui de crato^ dé- signe toujours la karoube, dans les auteurs italiens, comme le mot karatum dans les teites latins (â). M. le comte Beugnot, e»con« férant différentes leçons des Assises bour*- geoises dans le matiuscrît de Venise et le manuscrit de Munich, a constaté ce ré- sultat: que la karoube devait valoir la vingt- quatrième partie du besant (3). Nous trou- vons différents témoignages qui confirment cette observation. Ainsi PeKolotti dit, en parlant des mon- naies de Chypre : il bisante bianco è earaii ih (4), etUzzano, après la phrase que nous avens citée précédemment, igoute ces mots : € carati ^ fanno un perpero jp). On voit par ces teites que hi karoube d'Orient avait la même valeur que le carat, monnaie italienne, et que l'hyperpère d'argent, monnaie de Crète, était égal au besant de Chypre. Remarquons maintenant que les manus- crits des Assises bourgeoises n'indiquant pas expressément de quelle espèce de besant il s'agit dans le chapitre des péages auquel s'appliquent les faits reconnus par M. Beu- gnot, on peut croire qu'il y eut dans les Etats chrétiens d'Orient, ou au moins dans le royaume de Chypre, des karoubes d'ar- gent et des karoubes d'or, comme il en exis- tait chez les Musulmans (6) ; mais peut-être la karoube d'or, n'était-elle, comme le m^rc, qu'une monrvaie fictive et non une espèce monnayée. Le mithkal arabe est un poids qui derait être égal au poids du besant d'or, car on lit dans les extraits de Djelaleddin Alo- soyoati, que M. de Sacy a donnés à la suite de sa traduction du traité des monnaies mu- sulmanes de llatirizi : le mithkal est de 2% Uiarouboi (7], Alosoyouti rappeMe en même temps Tori- sinedu'nom du karouba et son poids : Le kharouba^ dit-il, c^est-^-dire le grain de cor roubier^ est de trois grains de blé. Le carou- bier dont parle l'écrivain arabe est un arbre très-commun en Syrie, en Egypte, et surtout !1} Pratica delta mercatitray p.^ 134. 2) Dequantitate 33 miUiuni bispnciorum et karato- rum 2i. Traité du 16 février 13âî>. Archives royales «le Turin, Liber jurium de la république de Gènes, fol. 463. Voy. Preuve inéd., 1329, § 3, La Crazia tos- cane n'est probablement qu'un dérivé du K(/»dcriov. Zannetti, Nuova raccoUa dé* moneii d'Italia^ in-4«. Botogna, 1775, 1. 1, p. 70. (3) AêsiseSf t. li,p. 173. U) Pegolotti, p. ^9.] (5) Uxiano, p. 134. (6) Trailé des monnaies musulmaneif traduit de Taralie de Makrizi, par Silvestre de Sa<7. Paris, an. T, 1797, n. 82. (7) MaLrizi, ibul.f [». 78. en Chypre (1), où ses fruits acquièrent une qualité supérieure (â) ; sa fève avait été prise e3ur type de poids par les Romains, les recs et les Arabes, comme le grain de blé et le grain d'orge (3). Le mot karoube ne désigne pas seulement dans la langue des Francs d'Orient un sous- multiple fixe du besant blanc ; M. le comte Beugnot signale un passage où il est em- ployé évidemment avec la signification indé- terminée de carats j dans le sens moderne de ce mot. Un ban de la Cour des bourgeois de Nicosie, publié par le vicomte, en 1296, dé- fend aux orfèvres chypriotes d'employer de l'or mains de x karoublesj c'est-à-dire deTor inférieur à 10 carats, ou de l'or dans lequel se trouveraient plus de 10/2^ d'alliage, puis- que le titre deSV est Fe plus haut que puisse avoir ce métal {k). Les auteurs italiens, en traduisant karoube par earaio^ nous ont montré en effet que ces deux mots étaient indistinctement employés l'un f)our l'autre comme exprimant k même fraction de Tu- nité. Les lisiniay monnaies de bronze, queroa frappa sous le règne de Janus valaient 6 ka- roubes, comme le petit sou (5). La drachme^ drakan ou aragan^ dont le nom grec ^peixi^i se changea en dirhem chez les Arabes (6), paraît avoir eu dans les royao- mes de Jérusalem et de Ch;^pre, la valeur de sept deniers de France. « Li benoiez rois, dit « Joinville, fesoit donner à aucun cent de- c niers de la monuoie du païs, qui sont B\h « pelés dragans, dont chascun dragan valoit « septpetiztornois (7). » Il semble qu'il y eut aussi en Orient des petits dragans ou petits deniers. Cette mon- naie devait être en bronze et valait la moitié d'une karouble, si ces deniers répondeut bien aux denari piccioli de Chypre, dont parle Pegolotti, sans faire mention de l'es- pèce de gros deniers désignée par Joinville: e i denari 2 piccioli si contano uno carato di carati ^ per uno bisante bianco (8). La maille, qui avait cours en Chypre dès M) Cf. PegoloUi, p. 67. Sperone, Real grandem, p. n3. brummond*s travels^ in-fol., Londoo, 1754, p. 456. Mariti, yiaggi per Visola di Cipro, etc. Fi- reoze»^ in-8% 1769arM. Buchon (3) et par M. Eogel {h). Que 'on consulte les actes authentiaues des rois d'Angleterre dans la collection de Rymer, les recueils de leurs sceaux et de leurs monnaies dans l'ouvrage de Ruding (5) ; qu'on parcoure le Trésor de numismatique, on y verra que ces princes ne manquent pas de prendre les titres de toutes les seigneuries plus ou moins réelles qu'ils se sont attribuées en divers temps ; qu'ils s'appellent rois d'Angleterre, d'Ecosse, de France, duc d'Aquitaine et de Normandie, comtes d'Anjou, etc., jamais rois de Chypre, non plus que rois de Jérusalem, quoique Jauna prétende que Guy de Lusi- gnan obtint seulement Tile de Chypre, en ce dant au roi Richard ses droits et son titre de roi de Jérusalem. Au reste, la monnaie publiée par M. Con^i* nerv a été restituée, par M. Lelewel (6), à Richard, père de Roger d'Antioche, et ia preuve que l'attribution de ce savant numis- matiste est exacte, c'estque la même légeiide se retrouve ainsi sur les monnaies de Roger et de Taocrède d'Anlioche, que possède le cabinet du roi. + KEBO KEBOH ne.... Tu en TO AV Cû* AOVA AO COVT toPOTIE ANVP, P : Seigneur y ayez pitié de votre serviteur Jlo- ger (ou Tancrêde). Au droit la figure de la sainte Vierge. ^ La tête de saint Pierre. (1) Catalogue raisonné des médailles de M. Cou- sinery, ancien consul de France en Turquie, qui ont été frappées en Orient par les princes croises. Dans le t. Y de VHiêtoire des Croisades de M. Michaud, 1" édition. Paris 1822. (!) Hisi, gén. des roy, de Chypre^ de Jérusalem, d'Arménie et d'Eyyple, par M. le cbev. Jauna, i vol. in-4«. Leide, 1747, 1. 1, p. G3. (3) Recherches et matériaux, p. 386, 387 (4) Kupros, eine monographie^ von W. EngeL Bcr- lin, 1841, in-8s t. !•% p. 726. (5) Ruding, Annals of the coinaae ofGreat Britmn, vol. in-4«, 3* édiiion. London, 1840. (6) Numismatique du moyen âge, Paris, 1855, t. IV, p. 26. Vo;/., daus le présent Dictionnaire de Numis* nialique, rarliclc Marasch à la suite é'Edesse. ' 3 187. €HY DICTIONNAIRE DE MUlHSMATIQUfi. CUY 18S Arrivons maintenant aux monnaies qui appartieiftient ou qui peuvent appartenir au royaume de Chypre. S II. Gtiy de Lusignan, mai 1192 — avril 11» (1). Bien que Guy de Lusignan n'ait jamais porté le titre de roi de Chypre (2), il a pu faire frapper monnaie dans sa seigneurie a l'imitation des grands vassaux de la cou- ronne de Jérusalem, tels que les princes d'Antioche qui en avaient le droit; mais au- cune de ses monnaies ni aucun de ses sceaux ne sont aujourd'hui connus en original. II est utile de savoir quels étaient les légendes et les emblèmes du sceau de ce prince, comme roi de Jérusalem, et l'expédition faite sur le diplôme accordé par lui aux commerçants génois Tan 1189, pour confirmer leurs pri- vilèges dans la ville de Tyr, nous l'apprend en ces termes : Ideoque^ dit le notaire, prout inveni in originali munito sigillo plumbeo pendenti, in quo ab uno latere erat imprexa guedam civitas eircumdata his literis : + ci- viTAS REGIS REOVM OMNIUM, tt ab cUUro crot imprexa guedam imago cujusdam régis coro* nati scdentîs in regah sede et lenentis inmanu dexira quamdam crucem et in sinistra quam- dam paÙam rotundam cum cruce parva^ cir- cumaata his literis ;+ guido dei gra re jer v- sâLem, etc. (3). Le sceau de Guy, dans le royaume de Syrie, était donc semblable à ceux d'Amaury I et de Baudouin IV, ses prédécesseurs, qu'a fait graverle P. Paoli (4). Rcinhard a donné, d'après Texemplaire du cabinet de Vienne, une monnaie que l'on a voulu attribuer à Geoffroy à la grand'dent, frère du roi Guy (5) ; elle représente au droit une tête casquée avec la légende : godefrid* DE lvzinem; au revers une tète de dragon, qui est celle de Mélusine, suivant l'auteur du Promptwiire des médailles (6). Cette pièce, de style et de fabrication italienne, fut frappée au plus tôt dans le xv* siècle, après que les romans do Mélusine eurent rendu célèbre le nom de Geoffroy do Lusignan, et ce fait, incontesté aujourd hui, nous dispense de nous arrêter aux conjectures que laisait le correspondant de Reinhard sur la mésin- telligence et les prétentions rivales de Geof- frc»y et de Gui deLusienan au titre de roi de Jérusalem, pour établir l'ancienneté et la valeur historique de la pièce à reffigie de Geoffroy. (i) Ma clironologie des souverains latins de File de Chypre n*est pas toul à fait la même que celle des auteurs de VArl de vérifier lei 0 et 151. \ii) Lyon, 1555, p. 151. S III imaury, avril 1194 — 1" avril 1205. Aiuaury, comme nous Tavons rappelé ail- jOurs, fut le second seigneur et le premier roi latin de Chypre (l). Il ne prit.le titre et la couronne de roi de Chypre au*à la fin de Tannée 1196, et devint roi ae Jérusalem en 1197. Il s'intitule dans un diplôme de Tan 1201, dont le texte se trouve parmi les preuves inédites de notre mémoire : Aimericus Dei gratia Latinorum Bietusalem rex nonus et rex Cypri. L'acte était scellé, suivant la coutume ues anciens rois de Jérusalem, d*une bulle de plomb, cqnime l'indique la formule de confirmation: Sigillo meo plumbeo muniri prœeepi. L'usage de sceller en plomb était aussi commun dans les Etats chrétiens d'Orient que remploi dos sceaux de cire, et il n^élait pas réservé aux rois. On voit par les Assises que les seigneucs, les cours de justice elles bourgeois môme des royaumes de- Syrie et de Chypre,, scellaient indistinctement m plomb ou en cire {2). Les Latins d'Europe, au contraire, scellèrent très-rarement sur qc métal, h l'exception, comme l'on sait, des souverains pontifes et des seigneurs ou évo- ques de l'Italie et du midi de la France qui les imitèrent quelquefois. La chancellerie des rois de Chypre conserva longlenaps les habitudes importées du royaume dç Jérusa- lem; mais, des le milieu, du xiv' siècle, elle parait n'avoir plus scellé que sur la ciro les lettres et les diplômes des Lusignans. Le cabinet du roi possède une monnaie d'Amaury. Elle est en billon, du poids de 16 grains, et représente : dans 1q champ une croix à branches égales, cantonnée de deui besants, Tun au second, l'autre au troisième canton. Autour, entre grènetis, on lit ces mots gravés en lettres capitales : iMALii- CVS RE. Au i^. -f DE iBRVflL.. Ev, de Jérusalem, entre grènetis ; dans le champ, un édifice, percépar trois arcades à plein cintre et couvert d un toit, qui représente, non la porte de Jérusa- lem, comme le pense l'auteur des Recher- ches (3), mais le Saint-Sépulcre, figuré d'une manière identique sur le sceau du chapitre de cette église atiguste, publié par Paoli (h). Le tombeau du Sauveur étant le monument le plus remarquable et le plus, vénéré de Jéru- salem, les rois de Syrie le plaçaient sur leurs monnaies, comme fa ville de Trêves meUait la porte romaine sur ses espèces, Besançon sa porte Noire, Mantoue l'image de Virgile, etc., usage touchant et glorieux des temps de foi, de patriotisme et de liberté municipale, dont on reconnaît encore des vestiges dans les usages de la vie privée en Italie (5j. La monnaie du roi Amaury, pièce entièro- ment de caractère latin, ne nous parait p^s avoir toute l'importance que lui donne M. Bu- (\) Voy. le Précis historique. ^ , Asmei de Jérusalem, 1. 1,. p. 608, 609 t. U. (3) Bucliun, Recherches et matériaux, p. 391. (i) Piioli, Codice diplomalico, t. I, pi. V, ii- 55. hi) Voy. Valéry^ I oyngc en Italie, i' cdit-» l- h p. 500. 189 CHY DlCTlONiNàlRE DE NUMISMATIQUE. CIIT 190 choDi en la considérant comme une monnaie fra.i>pée en Chypre. Sans doute il serait très- curieux de Toir, à l'origine de la royauté des Lusignan. le tyçe d'Occident employé dans leur nouvelle seigneurie, où il aurait été peu après abandonné pour revenir au type grec des monnaies indigènes; mais rien ne prouve que cette pièce ait été fabriquée dans Tlle ; J absence du nom du royaume de Chypre nous fait penser, au contraire, qu'elle a été frappée en Syrie et pour la Syrie, où le type latin avait prévalu depuis longtemps, et où il était familier à la population, tandis qu'en Chypre les premières monnaies connues sont, comme onie verra plus loin, dansle styleby- zantin. Quant à la légende en langue fran- çaise que l'on veut lire sur la pièce, il est difQcile de l'y reconnaître; un seul mot pourrait la faire soupçonner, c'est le titre de roi écrit hei, comme M. Buchon, mais Ti fi- nal n'est pas sur l'original de la monnaie ; et HE, à la suite d'AMALRicus, est plutôt RExque toute autre forme du mot. Une monnaie de billon au nom de Bau- douin, et par conséquent antérieure à l'oc- cupation ae rUe de Chypre par les Francs, récemment reconnue par M. de Longpérier parmi un certain nombre de pièces ancien- nes que M. le comte d'Erceville a rapportées de Beyrouth, semble donner un nouveau caractère de certitude à notre conjecture; cette monnaie, qui paraît appartenir à Bau- douin II (1118—1131) ou h Baudouin III (11&4— 1162), porte en effet ces mots pour légende : BALèviNvs rex de isavsALEM. Les personnes qui s'occupent de l'histoire des Etats formés en Orient par les Latins au moyen flse, n'apprendront pas sans intérêt la nouvelle découverte de M. de Lonspérier, car la monnaie d'Amaury était la seule mon- naie royale, propre au royaume de Jérusa- lem, qui eût été publiée, et que l'on connût même jusqu'ici (1). i IV. Hugues J", 1*' avril 1305 — février ou mars 1218. H. Hiinter et M. Buchon ont publié un besant d'or de l'espèce des numnw scyphntij qu'ils attribuent à ce prince (2); nous croyons qu'il appartient» si ce n'est à Hu- gues II qui, étant mort dansTâge do la mino- rité, n'a pas eu peut-être de monnaie frappée en son'nom,du moins à Hugues III, son suc- cesseur immédiat. Nous en parlerons plus loin. Le cabinet des médailles possède un sceau de plomb, au nom de Hugues^ qui appartient certainement à Hugues !'% comme on peut s'en assurer en le comparant avec celui qu'a publié Paoli, d'après l'original appendu à un (t) Je manquerais aax devoirs de ramitië et de la ja«lice, si je ne remerciais à ceUe occasioo M. Du'ba- lâls et If. de Longpérier, attachés au cabinet des mé- dailles, de rextréme complaisance qu'ils ont mise à faciliter mes travaux sur les monnaies des Lnsignan, et à me laisser interroger sans réserve leur savoir et leur expérience en numismatique. (2) Cest la pièce représentée au commencement de cet article. diplôme de ce prince de l'an 1217 (1). Le dessin de Paoli, quoique très-négligemment exécuté, nous sert k compléter la description du sceau du cabinet, fortement altéré par Té- rosion. Au droit, sur les deux sceaux, on voit : le roi imberbe et d'une Ggure juvénile (Hugues I*' n'avait pas vingt -quatre ans auand il mourut), assis sur son trône, tenant e la main gauche le globe surmonté d'une croix pâtée, et appuyé de la main droite sur une haste dont 1 extrémité est terminée en croix. Ce prince est vêtu d'une robe longue, retenue par une ceinture qui se croise sur la poitrine et qui entoure le buste. La couronne, dans l'exemplaire du cabinet, est surmontée de deux boules et d'un fleuron trilobé au milieu, fleuron qui a été représenté Fur le dessin de Paoli à un seul lobe, et semblable aux boules. Autour, entre deux grènetis, est la légende en lettres capitales mêlées d'onciales : + hvvo dsi vKk sex cipri ; le tout semblable sur les deux sceaux. Au revers : la porte d'un château forl, surmontée d'une tour crénelée et flanquée de deux tours de moindres dimensions, re« liées à la tour centrale par un mur qui n'est pas représenté sur le dessin de Paoli. Au- tour, la légende entre grènetis: + GASTeuLTM N1G0SSI6 § V. Henri /•', février ou mars 1218 — 8 janvier 12M. Henri I" prend dans ses actes le titre de Henricus Dei gratia rex Cypri (2). On ne connatt pas de monnaies de ce prince qui, sans nul doute, en a frappé pen- d.mt un règne de trente-cinq ans. lions avons vu aux archives de l'hôtel de ville de Marseille un de ses sceaux de plomb. Il est suspendu par des lacs de soie rouge au di- plôme (fue le roi accorda dans le mois de mars 1236 aux habitants de Marseille, de Montpellier et de tous les pays compris alors sous le nom de Provence, qui faisaient un commerce important avec l'Ile de Chy- pre (3). Le sceau représente au droit : le roi assis sur un pliant, ou trône sans dossier, portant une couronne à trois fleurons fleur- delisés et vêtu d'une robe longue. De sa main gauche il tient le globe crucigère ; de la droite, un sceptre terminé par une fleur de lis. On lit autour, entre grènetis : bcnri- Gvs : H(x : cypRi. 4. Dans le champ, une porte fortifiée, surmontée et flanquée de tours crénelées; autour : + civiTAS : Nicossie. Un autre sceau de plomb de Henri I " se (I) Paoli, Codice diplom., t. I, p. 112, planche Y, n«47.— M. Buchon a publié le sceau du cabinet du roi. Recherchei, plane. VU, n» I. (%) Voy, les documents rapportés dans les Preuves inédites de notre mémoire, ann. 4232 etsuiv. (5) M. Louis Méry, archiviste de Thôtel de ville do Marseille, a publié récemment le texte de ce diplôme (Uiêtoire des acte$ et délibéralions de la muniapalité de Marteille, Marseille, 184i , in-8«, t. i , p. ISb). que ^uQI avait signalé sans en donner la date. Ifis- (oire de Maneilie, Mars. 1696, in-iol., !• L p. 96. t»l DICI10\511BE DE MlKMâlIQCE. OIT \n trouve 9ê%. archire» 4ia rojaume, fixé par des lacs de fcoie rooge à Taiie de ee^sâon que fit ee prînee* Tao 121^7, en laTeur de soq ne- ▼eo, Jecn de Bneone, des droits qu'il pré- tendaîl sur les comtés de Chaoïftaçoe et de Ikie^ da elief de sa mère Alix 1 . Ce sceau est cntièremeot semblable à Tempreiote des archires de Marseille, el doos ehercbons i^aioemeot, soit sur roriginal que nous aTous sous les yeux, soit sur le dessio qu*eo a douné M. Bucboo (2), Vespêee de maire au batmei Umgà lapermtu^ reeouvraot la tAle du roi dont parle M. Buchon dans son texte (3). Quaot à la porte crteelée qui se ▼oit sur le sceau^ ce ne peut être, comme le pense Fauteur des Bediêrckee 9ur ladomûmm- iiau froM^aise em OriaU, une allusion aux fortifications que Henri l" fit construire à Nicosie (i}, attendu que Nicosie a été fiorti- ûée longtemps apr^ ce prince (5), et que cette porte se retrouve sur le sceau de soo prédécesseur, comme sur le sceau de la reine, sa mère, que nous allons décrire. Ces portes et ces tours, très-communes sur les sceaux des seigneurs du ax>jen âge, sont toujours la représentation sjmbolique du dilleau ou d^ la ville dont le nom est ins- crit sur Tempreinte. Le i^and sceau de rire rouge d*Alix de Champagne, Teure de Buçnes 1" de Lusi- gnao, pend par des lacs de soie rouge et ▼erle au bas de Tacte original de renoncia- tion que fit la reine, en 123<^, au roi saint Louis de ses droits sur les terres dp Blois, de Cbartres et de Cbâteauduo (6;. H offre d'un e6té la k^gende : +. aauz : dei : €&▲- OA : BCcuiA ^cirmi: et dans le champ» en- TiroDoée d*un grènetis, la reine portant une eouronne fleuronnée. Têtue d*une robe longue, assise sur un tr6nesans dossier, tenant de la main gauche sur son sein un dotie surmonté d*une fleur de lis, et élevant de la droite le globe crucigère. A gauche de la reine est une étoile, et non une rosette comme Ta indiqué le dessinateur de M. Bur eiion (7). Au q. la légende : + cirrris : nicossib : dans le champ, entourée d'un grènetis, une Eorte crénelée, surmontée d'une étoile sem« lable à celle qui se trouve à la gauche de la reine. Divers auteurs voient dans ces étoiles» qu'ils croient être des violettes ou des pen- sées, un symbole employé dans la sphragis- tique du moyen flge, comme l'indice d un sceau de femme ; mais on ne peut faire une règle générale de quelques circonstances particmières; et si Ton connaît quelques sceaux de femme où figurent des étoiles semblables, assurément il y en a un nombre i) Arch. da rov. J. 433, n« 5. PUncbe Vif, n« 3.' Reekerekesy p. 397. i) IM. 5} Soos le n^e de Pierre I*'. Florio Bustron, Bloria di Cipro, nos. ^ i6. 0) Areb. on rov. J. 455, n* 4. 7) riaochc VU, n- % texte, p. 597. î bien p9us considérable qui ne p rient f^ cet omemeoL Les femts sont représentées quelquefois teoaot des fleurs à la oiaiD, sou- Tent une fleur de lis, eoaune Alix elle-fD^me dans le sceau oui Boas occupe, arec cette difréreoce que la fleur de lis sunuonteidan globe; mais Fétoile qui se trourei la gniche de la reine et au-dessus de la porle da re- vers n'a aucun rapport arec ses fleurs. C'est probablemeot une imilalioo traditionnelle de Tantiquité, rers laquelle on retenait toujours, et peut-éire un sourenîr de la monnaie romaine des FtaTieus, sur laquelle oo veut le solefl ou une étoile au-dessus de la porte prétorienne. Cn astre semblable se remarque sur les monnaies des évéques de Trieste, des TÎcomtes de lli las, de Charles V, comte de Proreiiee, publiées par Mnratori et Argelati; sur celles d*Alfred; roi des Saxons, publiées par Ruding ; sur les sceaux des éTÔques de Tripoli et de Saint-Jean-d*Acre, du patrîarcbe de Jérusalem et du roi Bao- douin, dans Paoli, c'est-à-dire sur les mon* naies et les sceaux de tous les temps et des personnes de toute condition. A côté du grand sceau d^Alix se trGurer pendant aussi à des lacs de soie rerte et rouge, un sceau plus p^it en cire rouge et sans revers, qui formait le contre-sceau ou sceau particulier de la princesse. II est for% enaommagé, mais on rétablit la légende et le champ en entier, au mojen d'une empreinte pareille, qui se trouve au n*â du même carton J. U3 des archives. La légende, entourée d*un double grènetis est ainsi cod- çne : + sioiLLni : aauz : HE^f^E : cd'RL Dans le champ, une aigje éployée. Cet em- blème n'appartenant ni aux armes de la maisondeCnampagne, ni à celles de Lusi- gnan, on ne doit r voir qu*un ornement de fantaisie, comme les seigneurs en faisaient Eaver souvent sur leurs contre-sceaux et urs sceaux secrets. Nous disions précédemment oueles seit gneurs d'Orient avaient aussi Tbabitude de sceller en plomb comme les rois. Nous pou- vons en citer un exemple. L'expédition ori- ginale du privilège que Jean d'ibelin, oncle d'Alix de Champagne et régent du royaume de Chypre sous la minorité de Henri 1", ac- corda aux commerçants génois, dans son port de Baruth ou Beyrouth, au mois do novembre 1221, se termine ainsi : Atto Pw- cenliitua, noîarius sacri palatii^ hoc exem- plum ab autefUico et onginali instrup^^p aomini Johannis de IbMno, Beriti domint^ ejus plumbei sigilli impressione munifOj m quo eral ab una parte forma quasi milUis ar- mati tenentiê in tnanu ensem eva^inatam tl sedentis inequo; et erani circwnscrtptœ lUtera taies : jobahes d^ibblino dus BEsm ; ob alia vero parte trot forma catiri seulpto, cujus circumseriptio talis erat : s. castkl- LVM. civrràTis. berity. (i). La législation d'Orient non moins sévère (!) Votf. Preuves inédites de notre mémoire, an- née mi. ll'S CHY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY 19i quro celle d'Europe, punissait de morl le justiciable des cours inférieures; qui con- trefaisait un sceau ou qui fabriquait de la fausse monnaie (1) ; si le coupable était che- yalier, la haute cour prononçait seulement la confiscation de son Gef (2), car la peine capitale ne parait avoir été ordonnée car les assises contre les nobles que dans le cas d*ane défaite en champ clos. S VI. Hugues II, 8 janvier 1^4 — novembre 1267. Hugues II mourut en tutelle, à l'âge de 1^ ans, sans avoir exercé l'autorité royale, et Ton peut douter que ce prince ait jamais frappé monnaie en son nom. Dans les idées de la fi^odalité primitive, dont l'influence se conserva longtemps en Chypre, le seigneur n'était en possession de son fief et ne devenait le chef de ses vassaux, que lorsqu'il pouvait lui-môme, eu arri- vant à rage do la majorité, s'engager vala- blement et exécuter les obligations que le contrat féodal lui imposait. Jusque-là ses vassaux n'étaient pas tenus de lui faire hom- mage; leur serment les eût liés et le jeune souverain eût été libre de ses engagements: les homes screint tenus au seignor de fei, et le seignor qui sercit merme ne sereit rien te- nus à eux, comme les habiles jurisconsultes des cours de Nicosie et de Saint- Jean-d'A- cre en font la remarque (3). L'autorité dont l'héritier n était pas en- core investi reposait toute entière sur le régent ou le bail, qui jouissait aussi des prérogatives et des revenus de la royauté. En France, le bail frappait môme monnaie en son nom, et le roi ou seigneur mineur n'exerçait pas ce droit. Ainsi un prince do la famille de Clermont, époux en secondes noces de la veuve de Jean de Nesle, quoi- qu'il n'eût sur la seigneurie de Soissons, appartenant aux enfants de cette veuve, d^utre pouvoir que celui de bail ou main- bourg, a frappé une monnaie où on lit ces mots : -f- I. DE cLAROMOîfTE, ct au re- vers : -H MON. 8VESSI0NIS, avoc le monastère de Saint*Médard de Soissons ; ainsi Philippe- Auguste, étant mainbourg de son fils, sei- gneur de diverses villes du Nord de la France, et entre autres de Saint-Omer, a frappé monnaie avec la légende : philipvs FRA 03N MX. 8EINT0MBR, bicu que Saint - Omer ne lui ait jamais appartenu; de môme lorsqu'il fut mainbourç de la fille d'Arthur de Breta- S ne, assassiné par le roi Jean, il frappa à ennes, dans le système tournois, une mon- naie où on lit : philipvs rex, et au revers : REDONis civis., autour du châtel. Cette fidélité aux coutumes do l'ancienne féodalité dégénérait, dans ces cas, en abus Téritable, car elle tendait à perpétuer l'au- torité directe du bail sur le fief qu'il ré- gissait, et les Francs chypriotes surent se (1) Assises des, bourgeois. Assises, 1. Il, p. S20. (2) Assises de là haute cour, Assiscs.l.ly p. 540, GI 7. (5) Assises de Jérus,, t. Il, p. 5^)8. préserver de ce danger. On ne peut croire en effet que les principes rapportés d'Europe aient jamais eu de semblables résultats dans le rovaume do Chypre, où la haute cour eut dès 1 origine, et conserva jusqu'à la fin du règne des Lusignan , une prépondérance peut-être excessive dans l'administration du royaume, dans un Etat où le bail ne fut en réalité que le ministre provisoire de la royauté, et dont le gouvernement fut toujours subordonné à la surveillance et au contrôle de ses pairs. D'ailleurs quels que lussent les richesses et le pouvoir individuel du seigneur, élevé par le privilège de sa naissance à la dignité de régent, il ne pou- vait frapper monnaie en son nom dans le royaume de Chypre, où ce droit appartenait au roi seul, à la différence de ce qui exis- tait dans le royaume de Jérusalem, dont les grands vassaux avaient leur monnaie, leur cour, leurs tribunaux indépendants. Nous ne trouvons pas dans les Livres des Assises de texte législatif qui prouve positivement ce fait, mais il nous parait résulter nécessai- rement des conditions premières dans les- quelles la société latine s'établit en Chypre, et de l'esprit monarchique delà constitution de ce royaume, qui ne permit point, comme en Syrie, l'établissement de grands fiefs ni de justices seigneuriales (l).Il y a plus : voici un témoignage positif et formel oui prouve l'unité des poids, des mesures et des monnaies dans le rovaume des Lusignans au XIV' siècle : Tutta Visola di Cipri, dit Ral- ducci Pegolotti, si ha pure uno peso^ e una misura^ e una moneta (2). Ainsi, en admettant qu'on ne frappait pas monnaie en Chypre pendant la minorité du roi, ce qui expliquerait l'absence des mon- naies de Hugues II de toutes les collections, nous croyons que les régents n'ont jamais pu s'arroger ce droit» On verra môme quo dansce royaume, leroi, soumis àla puissance d'un tuteur, avait son scel particulier. Nous devons revenir sur ce que nous disions tout à l'heure du privilège qu'eurent en Syrie les trois grands vassaux du royaume d'émettre des monnaies en leur nom, pour prévenir une objection qu'on pourrait éle- ver sur ce fait en opposant un texte qui semble le contredire formellement. On lit en effet dans les Assises de Jérusalem : « La sisle raison (de la confiscation des fiefs) si est, se aucun home lige, qui que il fust ou terrier ou autre, faiset faire et labourer, et battre mo- née en sa terre, si juge la raison qu'il det estre désérités à tousjours mais, porce que nul homme ne doit aver... euvreneour ne monée labourant, fors li roi (3). » Mais le (1) Noas avons ea roccasion de revenir avec plus de détail sur ces faits dans une autre partie de notre mémoire. . (i) Delta mercatura^p. 64. (3) Assises de Jérusalem^ L. I, p. 617. On pourrait penser que le chapitre du livre de Jean d'Ibelin, inti- tulé : Ce sont les leus qui ont court et coins et justice oit retourne de Jérusalem, renferme une dérogation à ce principe, si on ne remarquait qui! s'agii seule- ment, pour les scig leurs dont le comte de Jafl'a donne 19: GUY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GUY m Livre au roi où co passage est écrit, fut com- posé pour le royaume propre de Jérusalem, c*est-a^ire, pour la souveraineté immédiate du roi de Jérusalem, comme la plupart des ouvrages de jurisprudence qui forment les Assises; les principes qu'il renferme ne pu- rent recevoir force de loi dans les trois autres principautés, dont la réunion, sous la suzeraineté du roi de Jérusalem, avait con- stitué, dès le onzième siècle, le royaume chrétien de Syrie, qu'après avoir été adoptés séparément et de nouveau par les cours féodales d'Ëdesse, d*Antiocbe et de Tripoli, où le seigneur suzerain avait la même puis- sance et les mômes prérogatives que le roi de Jérusalem. Une haute critique a dégagé ces faits de Tobscurité et des incertitudes aue n'avaient pas dissipées les historiens des croisades môme les plus récents, et mon- tré ainsi dans la condition politiauedelaSyrie chrétienne, une situation semblable, à beau- cuupd*égards,àce)ledelaFranceauten)psdes ordonnances de Louis VI, de Philippe-Au- guste et des établissements de saint Louis (1). Nous avons eu Toccasion de citer précé- demment les monnaies de Richard, de Roger et de Tancrède d'Anlioche; le cabinet du roi Eossède encore des pièces aux noms de Ro- ert et de Boémond, seigneurs de la même principauté ; de Raymond, comte de Tripoli ; etd*un Baudouin, qu'on peut attribuer à la famille des comtes d'Eclesse. Il paraîtrait môme qu'en Syrie les seigneurs Faisant rhommage4ige au roi, parmi lesquels étaient les sires de Sidon, de Baruth, ae Cayphas, de Césarée, de Montréal, d'Arsur, dibelio, les comtes de Jaffa et d'Ascalon, et le prince de Galilée (S), eurent le privilège de frapper monnaie : c'est du moins ce que l'on pour- rait induire d'une monnaie du cabinet, por« tant pour légende, au droit:. -H ReNALovs, et au revers : 4- sidonis. S VII. Huguc$ III j novembre 1267 — 26 mars 128^. N* 1. Reinhard a publié un basant d'or scyphal au nom d'un roi Hugues, d'après l'original du cabinet de Golha; M. Mûuter et Al. Buchon l'ont donné d'après Reinhard; mais dans ces dernières copies, la figure a souffert quelques changements. Nous la dé- crivons d'après la planche de Reinhard, quoique le dessin ait été fait évidemment avec peu de soin (3). Au droit, dans le champ : le roi debout, ayant la physionomie d'un homme âgé, porte une couronne royale à trois pointes ou fleu- rons simples. 11 est revêtu de la dalmatique byzantine, ornée de pierreries, et s'appuie à droite sur une haste terminée par une croix. De sa main gauche il élève le globe cruci- gère, dont la croix a été placée avec inten- rënuroératîon, da droit de rendre la jnsllce et de sceller les actes publics. Cf. Assises, 1. 1, p. .419, 654. (i) Voy. rintroduction de M. le comte Beugnot aux Assises de Jérusalem, Jl. 1, p. xxv. (2) Maria Sanuto, Secreia fideiium crucis, I. m, p. VII, c. \. Bongars, t. Il, p. 175. (3) Geschichte des konig, Ctjp,, t. F, p. 292. tion au commencement de la légende, en lettres capitales et onciales : hvoo. r(x. cy PRi. Un double grènetis environne le tout 1^. Jésus - Christ , la tête environnée dil nimbe croisé, assis sur un trône, et bénis- sant de la main droite. A gauche de la tète se voient les lettres XC., formant la dernière partie du nom de 'i«coGc Jipiuxéç en caractères grecs, dont la première partie "II!, devait se trouver à droite. Cette image, d'origine et de style byzantin, fut empruntée par divers princes chrétiens d'Orient et d'Occident aux monnaies des empereurs de Constantinople. On la voit sur des monnaies des doges do Venise et des rois d'Arménie. Elle occupe la face convexe de la coupe des besants grecs ou chypriotes, ce qui explique son altération habituelle. N« 2. Le cabinet du roi possède un besanl d'or scyphat, où on lit : h : r€i : d e«€ d'hip. if. rei de Jérusalem et de Chipre, en- touré intérieurement d'un simple grènelis. Dans le champ, le roi, couv< rt d'une dalma- tique ornée de pierreries, dans le goût by- zantin , tenant de sa main droite la croix à long pied, pareille à celle de la mon- naie, u'' 1, et de la main gauche le globe crucigère, dont la croix arrive au commen- cement de la légende. Sur la tète du sou- verain parait une couronne en forme de Stéphane antique, qui n'est peut-^tre que ia couronne des autres princes, dont les fleu- rons sont cachés par la légende. Dans le champ, a gauche du roi, est une rosette. Le type du revers est très-fruste; on y distingue cependant quelques vestige.s do l'image de Jésus-Christ, assis et entouré d un doubiv) grènetis, comme au n** 1. Cette monnaie a été publiée d'abord par Pellerin, à qui elle appartenait, avant de passer au cminet du roi, à Paris. Ce savanl numismatiste l'avait attribuée à Henri, em- pereur de Constantinople. M. Bacbon a prouvé incontestablement qu'elle devait appartenir à un roi de Chypre, du nom de Henri ou de Hugues, et quelle devait être plutôt de Huguos III que de Henri IL Nous ne reviendrons pas sur cette discussion (ij; mais nous sommes forcé de faire quelques observations sur l'inexactitude du dessin de Pellerin, reproduit par M. Buchon, car nous ne pouvons croire que l'artiste employé par ce savant ait eu le soin de recourir à l'origi- nal même de la pièce (2). Le roi porte uoe couronne ou bonnet sans fleurons sur la monnaie, et le dessin lui donne une cou- ronne fleuronnée. Ce que le prince tient h la main, quoique très-fruste, se reconnaît évi* demment pour la croix & haste; Pellerin et M. Buchon y mettent un petit drapeau. De plus, on a représenté au revers Jésus-Cbrist avec le nimbe perlé, ce qui serait un coDt^^ sens très-grand, principalement sur une monnaie de cette époque, ^X sur un monu- ment d'Orient, {mys ou les premières tradi- {\) Voy. rexlrait de Touvragc dé Mûnter, tradtiii par M. Bi\c\um, Recherches, p. 401, note L (2) Recherches^ page 599, planche \1, ii» 3, i97 Cil Y DICTIONNAIRE DE NUMISSI TIQUE. Cil Y i08 tiODS de Tart chrélien étant plus fidèlement conservées quVn Europe, Jésus-Christ n'ap- paraît jamais qu'avec le nimbe croisé; et, en effet, il est pres.|ue possible d'apercevoir encore sur le côié droit de la pièce quelques traces de la croix du nimbe. Le trône, Je globe et la légen.le IC. ÎS^T. *i«9ovç Xpiçrôç du dessin, sont absolument invisibles sur Toriginal. Nous remarquerons que ce besant est percé de deux trous; circonstance qu'il eût été nécessaire d'indiquer sur la planche, comme le dessinateur de M. Bucbon l'a marqué sur le besant d'argent de Henri II, dont nous f>jrlerons plus loin. Ces trous rappellent 'usage fort commun de tout temps en Orient, de porter les monnaies comme ornements. Ces observations préliminaires exposées, venons à l'attribution des pièces que nous avons décrites. M. Mùnter et M. Bucbon donnent la monnaie n* 1 à Hugues r% et la monnaie n* 2 à Hugues III; nous croyons que l'une et Tautre appartienneut à ce der* nier prince. Bans les deux pièces, c'est le type et le cos- tume byzantin qui dominetit; le roi alaméme position et les mômes attributs, sauf la cou- ronne, et la barbe, gui disparait et gui re- vient, comme l'on sait, sur les monnaies des nnômes princes. £n outre le double grènetis et les vestiges du nimbe existant sur le n* 2, prouvent encore que les revers devaient être semblables; et si les lettres de la lé- gende du n* 1 paraissent avoir un c-aractère archaïque gui les éloignerait de l'âge de cel- les du n* z, il est dû, nous le croyons, à l'exécution extrêmement négligée de la planche de Reinhard, sur laquelle le double grènetis n'est représenté que par deux lignes ondulées. Dailleurs ces lettres diffèrent tout autant de celles qui forment la légende du sceau de Hugues I'% dont nous avons parlé, et, de plus, dans ce sceau, le jeune |>rince, auquel il est difficile d'appliquer la ligure austère et vieillie de la gravure de llcinhard , quelque exagération qu'il y ait dans l'expression, est assis; il porte une robe longue, et non la dalmatique (1). La considération Vraiment importante qui a déterminé M. Munter et M. Buchon à attribuer à Hugues 1" la monnaie n" 1, en laissant le n* 2 à Hugues III, c'est la diffé- rence des légendes, dont la première qualifie le prince de rot de Chypre seulement, et la seconde, de rot de Jérusalem et de Chypre, La réunion définitive des deux couronnes n'ayant eu lieu qu'en 1269, après la mort de Conradin, sous le règne de Hugues III, la monuaie que nous désignons sous le n* 1 ne peut être de Hugues UI, disent MM. Mun- ter et Buchon, puisque cette réunion s'opéra sous son règne (2). Mais remarquons que (1) Le dessliiateur de M. Buchon a beaucoup ra- jeuni la figure do roi Hugues, tonl en lui conservant la barbe que parait avoir ce prince sur la monnaie de Gotha. En Tabsence de Toriginal, c'est au premier dessin donné par Reinhard que nous devons nous en tenir. (i) \K Buchon^ Recherchesy p. 396. Hugues lil parvint au trône de Chypre on 1267, qu'il ne fut roi de Jérusalem qu'en 1269, et qu'il prit alors seulement les deux titres. Nous avons, en effet, des actes de la haute cour de Saint-Jean-d'Acre de l'an 1263, qui le nomment Hugues de Lesaignan, par fa grâce de Dieu, roy de Chipre (1), tandis qu'en 1269 il est appelé Hugues^ par la grâce de Dieu, roy de Jérusalem latin et roy de Chypre (2). Observons de plus que ce prince montait sur le trône après un règne sous lequel on n'avait peut-être pas fabri- qué do nouvelles espèces; qu'il se trouvait en Chypre, et qu'il était déjà régent du royaume, quand son cousin Hugues II lui laissa la couronne, et qu'il put, par consé- quent, faire frapper en son nom, dès les premiers temps de son règne, des monnaies comme celle du n* 1. Reconnu deux ans après roi légitime de Jérusalem, il dut changer le type de ses monnaies et de ses sceaux, et émettre des pièces semblables h celles du n* 2. Marie d'Antioche, tante du roi Hugues UI, revendiqua le trône de Jérusalem contre ce E rince, comme on l'a vu dans le précis istoriaue; mais n'ayant pu faire recon- naître les droits qu'elle alléguait, la prin- cesse se désista de ses pr^'têntions Tan 1277, en faveur de Charles I", roi de Sicile. De- puis cette époque, les rois de Sicile et les rois de Naples, successeurs de Charles d*An- jou, ont toujours pris, comme les rois do Chypre, sur leurs monnaies et dans leurs actes, le titre de rot de Jérusalem^ que les rois des Deux-Siciles portent encore, con- curremment aux rois de Sardaigne, héritiers réels et légitimes des Lusignan (3). i YIU Jean /'% 26 mars 128^ — 20 mai 12KS. Le savant auteur des Recherches attribue au roi Janus,ou Jean II, une monnaie ayant pour légende : Johannes, gracia Dei, rex Jerusal.y qui pourrait appartenir à Jean I"; nous croyons cependant devoir la reculer jusqu'au règne de Jean, pelit-flls de Jac- ques I", dit Jean IlL On verra qu'elle no peut être de Janus. S IX. Henri II, 20 mai 1285- 31 mars 132i^. Le cabinet du roi possède trois monnaies de ce prince; ce sont deux besants d'argent et une pièce de petit module qui nous pa- rait être, d'après son poids, le gros ou demi- besant de dhypre. La première monnaie représente dans le champ : le roi assis sur un trône sans dossier, en forme de pliant, et dont les côtés sont terminés par des tètes de loups, ou plutôt de lions. Le prince porte une couronne ornée de trois fleurons fleur- delisés; il est revêtu d'un manteau relevé sur l'épaule droite. De la main gauche il soutient le globe surmonté de la petite croix pâtée, qui vient figurer au commencement i\\ Assiiei de Jérusalem, t. II, p. 416. 2) Paoli, Codice diplomatico, 1. 1, p. 188. 3) On connail des monnaies du règne même de Charles d*Anjou, où figurent le liire t*t la croix de Jérusalem, qu^onl conservés ses successeurs. Mura* lori, Antiquitatei Udlœ medii trw, 1. 11, p. 657. 199 CHY DICTIONNAIRE DE NUM SMATIQUE. cm W de la légende comme dans les monnaies de Hugues 111. La main droite repose sur les genoux du souverain, el relient un sceptre fleurdelisé. A la droite, dans le champ, une croisette pâtée, semblable à la croii du globe. Légende : henai : aei ne. Un grenetis envi- ronné le tout. Au revers : •+- i€rusal'w6d'chipbc, entre S rendis. Dans le champ, la croix polencée e Jérusalem, cantonnée de quatre croiselles pâtées, Poids, 86 grains (1). N» 2. Variété, sans croisette. Poids, 85 grains. N* 3. Petit module, sans croisette. Poids : ko grains. N** 4. Nous n'hésitons pas à donner aussi à Henri H la monnaie de la collection Nor- blin, qu*a publiée Lelewell, en demeurant indécis, pour son attribution, entre Henri I" et Henri 11 (2). Sans parler du type et du costume royal, qui sont absolument sem- blables à ceux des n*' 1 et 2, le titre de raî de Jérusalem et de Chypre inscrit sur la monnaie de M. Norblin prouve que cette pièce ne peut être de Henri 1", qui n'a jamais pris le titre de roi de Jérusalem. C'est une variété du besant d'argent de Henri 11, avec une étoile à six pointes à la môme place que la croisette du u* 1. Les monnaies de Henri 11 ne sont pas aussi rares que les précédentes; le Musée britannique en possède une semblable à celle du n* 1 du cabinet du roi, et M. Mùn- ter en a fait graver quatre qui ne diffèrent qu'en de légères circonstances. Les obser- vations que ces monnaies ont suggérées au savant Danois, et que M. Buchon a rappe- lées (3), ne nous paraissent pas toutes éga- lement justes. 11 suffit d'examiner les mon- naies de Henri U et celles de ces prédé- cesseurs, pour voir combien elles ditlèrent, et pour reconnaître combien la fabrication chybriote s'était écarlée, dès le règne de ca Ennce, du type byzantin. Le manlcau des csants de Henri U. est le manteau royal, imitation de la chiamyde romaine, tel qu'on le voit sur les sceaux de Henri r% de Phi* lippe r% de Louis VI, de Louis Vil et de Louis VIU, rois de France; ce n'est plus la dalmatique byzantine. 11 diffère même des manteaux portés par les empereurs de Gons- tantinople, et qui s'en rapprocheraient davantage, en ce qu'il ne présente aucune de ces pierreries prodiguées sur les autres. Le coussin byzantin dont parle M. Mùnter ne nous parait être, d'après les originaux, que le marchepied ordinaire du trône des princes d'Orient. La manière latine l'empor- tait donc dès lors dans le style des monnaies chrypriotes, et les successeurs de Henri U ne sont jamais revenus au type byzantin de ses prédécesseurs. (1) M. Buchon a publié celle monnaie, pi. VI, n«4, Le trou qui ira verse la pièce originale, n*esi pas bien représenté sur celte planche, où il semble éire on point secret. (t) Lelewell, Numinn» du moyen âfjie, p. 30, plan- die XVI, n« Î7. (5) Recherehest p, 403. Quant à la couronne, qui est de même forme, il est vrai, sur ces monnaies et sur les monnaies grecques, c'est une couronne royale ordinaire du moyen âge. On en voit de semblables, non-seulement sur les mon- naies du Bas-Empire et sur le besant scy- phate de Hugues 111, imitation byzantine, mais sur les monnaies et les sceaux des rois de France et d'Angleterre; et si M. Mùn- ter signale une différence entre la couronne de Henri U et celle de la monnaie qu*il attribue à Hugues l*\ et que nous croyons appartenir à Hugues 111, cette différence n est due peut^tre qu'à l'imperfection du dessin de Heinhard» Bien aue les rois de Chypre, h partir du règne de Henri II, se soient fait couronner deux fois, la première comme rois de Chypre, à Nicosie, la seconde comme rois de Jérusalem, à Famagouste, jusqu'au règne de Pierre II, oh cette viJIe fut occupée par les Génois, ce n'est pas une raison de croire que les couronnes employées dans les deux cérémonies différaient né- cessairement entre elles, malgré les eiem- ples qu'on pourrait citer en Europe ; une preuve, c'est que la couronne des monnaies de Henri 11, roi deJériisalem et de Chypre, est entièrement semblable à celle de Henri I", roi de Chypre, que nous avons décrite plus haut. Henri U scellait sur plomb comnoe ses prédécesseurs (1). Les rois d'Arménie, qui suivaient plus tidèlemeut les habitudes de la cour de byzance que leurs voisins, signaient quelquefois leurs diplômes en cinabre, et les authentiquaient d une bulle d'or (2). Les Lusignans ont pu sceller aussi sur ce uiélal, comme plusieurs empereurs d'Allemagne, plusieurs rois de France, de Castille, d*An- gleterre, de Danemark et autres princes d'Occident; mais il ne paraît pas qu'ils aient jamais signé en cinabre, non plus que les anciens rois de Jérusalem. S X. Hugueê lY^ 31 mars 132& -- 10 octobre 1359. Le Cabinet des médailles possède trois monnaies d'argent de Hugues IV ; elles diffèrent peu des monnaies de son oncle Henri U. N* 1. Besant d'argent. Légende : hv^TB REi DE. Type h peu près semblable aui précédents; seulement, les animaux qui sont aux deux côtés du trône sont ici très-re- connaissables pour des lions; le manteau royal, au lieu d'être attaché sur l'épaule droite par une fibule et de couvrir le prince jusqu'aux pieds, est relevé au milieu du corps sur les bras, de manière à laisser apercevoir la robe que relient une ceinture (1) \oy, les privilèges commerciaux des Pisans et des CaUlans en Chypre, publiés par Dal Borgo, Seelli diplomi Piiani. Pisa. 4765, in-l-, p. 146; Jl par Capmany , Coleccion diplomatica. Rarcelona, 1*79, in-4", p. 57. (2) Paoli a publié le fac-similc d*une slgnatare ^ cinabre, mise par Livon !•' . au bas d'un aclc » 1210, auquel pendait un sceau d'or. Codice diplo»* I. I.,p. 101. 9M CHY DICTiONNAIEE DE NUMISMATIQUE. CHY «M ornée de pierreries. Le haut du manteau est ramené sur la poitrine par des cordons et non par une fibule en forme de croix (1). Les attributs que porte le prince sont du reste les. mêmes que ceux ae Henri II, et la croix pâtée sert à la fois de croix ini- tiale de la légende et d'ornement au globe rojal. i). : + eiBRUsAL'tveD'chiPR, entre grenetis. Type semblable aux précédents. — Poids : 87 grains. N* 2. + Même module, même i^pe, même légende. Dans le champ, à la droite du roi, un B surmonté d'un annelet. ^. Même type et même légende. — Poids : 86 grains. N** 3. Demi-module. Même type et même légende. Dans le champ, à la droite du roi, un C surmonté d'une croisette ou d'un qua- t refeuille. i^. Semblable aux précédents. — Poids. kl gr. ifè. Nous remarquons un B et un C sur ces monnaies; nous avions vu précédemment une rosette sur le besant scyphate de Hu- gues ni, une croisette pâtée sur le besant blanc de Henri U. Ces signes ne sont pas indifférents; bien qu'aucun acte ne nous en fasse connaître la signification, ils doivent être signalés avec soin, parce qu'ils indiquent en général les différentes émissions de mon- naies, et peut-être distinguaient -ils les fabrications des ateliers monétaires de Nicosie et de Famagouste. Des marques semblables se trouvent sur toutes les monnaies de l'Eu- rope. On en a observé sur les monnaies carlovingiennes^ sur les premières capé- tiennes, et sur celles de Richard en Poitou ; devenues très-fréquentes après le règne de saint Louis, elles produisirent les points secrets habituels, et enfin les lettres moné- taires introduites par François 1*% pour distinguer les différents hôtels de mon- naies. Des documents originaux de 1383 et années suivantes, que nous citerons seulement à leur date pour éviter les répétitions, cons- tatent que la monnaie de Hugues IV, comme C(.'lle de Pierre I" son fils, étaient d'une ixcellçnte matière et d'un juste poids; cir- constance qui coïncide d'une manière re- marquable avecTétat florissant de l'industrie et du commerce de Tlle de Chypre sous Vadministration de ces deux princes. Aussi, après les malheurs du règne de Pierre II, les Génois stipulèrent toujours dans leurs traités, que les tributs imposés aux Chry- priotes seraient payés en vieux besants de Chypre, tels qu'on les frappait du temps du rui Hugues et de son fils Pierre. En prenant donc le poids des besants de Hugues IV pour base de notre estimation, nous devons avoir le jpoids approximatif du bon besant blanc de Chypre, sauf la dif- férence provenant de l'usure des pièces. Le calcul donne en movenne : (I) /îccherches, Planche VI, n» 5. Diction:^, de NtutiSMATiQUE. Pour le besant 85 grains. Pour le demi-besant ou le gros. 42 1/2. On voit dans Balducci Pegolotti qu'il y avait en Chypre, sous le règne de ce prince, un hêtel des monnaies à Famagouste, où les marchands vendaient, suivant un tarif déterminé, des métaux et surtout de l'argent qu'ils apportaient des pays étrangers (1). Il existait certainement un autre atelier à Nicosie, comme l'indique la dénomination de beêonts de Nicoêie^ donnée dans les traités du quinzième siècle aux bonnes espèces frappées sous Hugues IV et Pierre I" (2)9 mais il ne parait pas que les Lusignans aient établi des fabriques monétaires en d'autres villes de leur rojaume. Le plus souvent les rois, par leurs prépo- sés, achetaient les métaux et faisaient frap- per les pièces pour leur compte, quelquefois ils affermaient la monnaie (3) à l'exemple de ce qui se pratiquait à Gènes. (4;), et géné- ralement dans toute l'Europe. Cet usage, malgré ses inconvénients et ses dansers pour le crédit public, existe encore ofans plusieurs Etats de l'Allemagne, où un ban- quier, manquant de certaines espèces, peut i»rendre la monnaie à sa charge et battre es pièces qui lui sont te plus nécessaires pour ses opérations. i XL Pierre /•'. 10 octobre 1359 — 16 jan- vier 1369. Trois monnaies en argent au nom de Pierre se trouvent dans le cabinet du roi. NM . La première» qui est un besant d'ar- Î;ent comme ceux de Hugues IV, a pour égende : -+- pierb pahlaghacedeoibroi, entre grenetis, et représente dans le chamji le roi assis sur un trône orné de différentes moulures gothiques où ne paraissent pas les tètes de bon du siège de Hugues IV. Le S rince porte une couronne à trois fleurons eurdelisés, semblable à celle de son père ; il tient de la main droite le sceptre repo- sant sur ses genoux, de la gauche il élevé le globe crucigère, dont la croix ne figure plus au commencement de la légende comme sur les monnaies de ses prédécesseurs ; son manteau, pareil au précédent, est retenu sur la poitrine par une fibule en forme de croix. A sa gauche, au bas du trône, se trouve un écusson à pointe ogivale, chargé d'un lion, tel qu'il est représenté sur les li) Délia mereaiura, p. 68> 69. \t) Voy. ci-après, règnes de Pierre II, de Jacques I«^, ae Janus. (5) Dans ce cas le tarif pour Tachât des métaux, n'cuit plus obligatoire, et les adjudicataires de la monnaie traitaient à leur guise avec les vendeurs : Questo s^ntende quando la Zecca $ia in mano del Re, che non $ia in appalto, etc., Pegolotti, p. 68. (i) MS. du P. Semini, Memorie iopra il commercio dé* Genoveii, compilale per ordine dd Diretlorio ete- cttlivo délia Ligure repubblica, Meraor. IH^, S i, ann. 4255. (Ce travail de Semini, sur lequel M. de Sacy a donné une notice dans les Mémoires de FAcadémie des Inscriptions, nouv, iérie, t. IIT, p. 87, a été de- posé depuis aux arcliives royales de Turin, où il est conservé aujourd'hui.) 7 GBT DiC110NNAIR£ DE NUIOSMATIQUC. CHT M des Losignans de France et de Chy- 4. la croii potencée et reeroisettée de qyatfictoisettes ; l^nde, en lettres capitales, ■léiéeS d*QBCialeS :+BSIBRT. ALBWBDBCHIPECy ée JéntMdem H de Ckgprt^ entre grenetis. ^ Pdids, 8i grains. !>t* S. Besant d'argent, même module : + maB FAM LA GEACB i>*n>KB. Dans le champ» le roi assis sur an CrAne figuré de la même manière qn^au n* 1, si ce n'est ou'à la place du sceptre le prince porte une epée, que le irôoe est orné d'un quatrrfeuille éyide dans le socle, et d*an oiseau qui paraît être une canette sur le dossier. i. + D^naTSALB^ B n'cHiPBB, entre grene- tis, croix potencée dont Fintérieur est e vidé, cantonnée de quatre croisettes. — Poids, 86 grains et demi. N* 3. Besant d*arsent, même module. + nEBB PAB LA GEACB D DiBT BEI, entre grcnctis. Dans le champ, type yarié du n* précédent. %. + .••• BBTSALB** Z BB CHIPEE, CUtrO Çre- netis, croix potencée, k intérieur évidé, cantonnée de quatre croisettes. — Poids, 87 grains. Deox princes du nom de Pierre ont occupé successiTement le trAne de Chypre; l'un de 1359 à 1369, Tautre de 1369 k 1382. Le pre- mier est appelé en français Pierre, le second est souvent appelé Piarrin, traduction du nom de Pierino^ sous lequel il fut désiré, k cause de son jeune âge, par les historiens italiens du xir* siècle, qui ont parlé de la funeste intasion des Génois en Chypre, événement le plus marquant de son règne; mais œs deux princes, dans les actes oBt^ ôels, prennent et reçoivent toujours sans exception le nom de Pierre. Ainsi, pour nous iMrner k un petit nombre d'exemples relatifs à Pierrin et choisis parmi les docu- ments qui se rapportent k ses plus jeunes années, fioos le trouTons nommé Ptere de Ejeàeifmmm dans la déclaration que la haute cour de Nicosie fit rédiger et inscrire en têfe du livre des Assises de Jean dlbelin, «■x premiers mois de son règne (1). En 1370, Offtain ¥ engage les Vénitiens et les Génois k rester unis avec le roi de Chypre, qu'il appelle ckÊuissimus fiiius nosier Petrus (2) ; en 1374, dans le traité de paix de Nicosie qui suivit la prise de Famagouste par les Génois, Pierrin prend comme son f^re (3) le titre de Petrus^ Dei gratta rex Hierusalem ti Cypri (k), etc. On ne peut donc recon- naître d'une manière inoontestable auquel des deux princes apnartionnent les monnaies du cabinet du roi. Nous croyons cependant devoir les attribuer k Pierre I*% par cette raison que les Génois, en imposant des tributs et d*au(res contributions de guerre (f ) lAttstt de Jéruêelem, L 1, p. 3. de lUes rapportées par Raynaldi, 1370, 6 15, t. lUVI. p. 136. a 1371, S 9, p. soi; 137f, § 31, » '* *• **< T«f. Preaveakiédiles de notre mémoire, année dans Sperone, htai grandeuê ,p.lOO. au royaume de Chypre, par le traité de Gènes de 1383, déclarent ne vouloir accepter que des florins ou des besants de Pierre 1" et de Hugues IV, k raison de k besants pour chaque florin, ou bien des besants (nouvelle monnaie) k raison de neuf pièces par florin. Ad raiionem bieantiomm novem pro quolibet ?loreno (1).... et plus loin, quod rex dedeht isantioe qttaiuor pro quolwet floreno, vête- re$ et bonoe^ taies quaiee expenddfantur m regno Cypri tempore sereniêsimorum regum Ugonisy vel Pétri eju$ fUii (9). Puisçiue les Génois refusaient les monnaies de Pierre II, ou ne les prenaient qu'en diminuant leur valeur légale de plus de moitié, elles de- vaient être bien inférieures k celles de son père et de son çrand-père; or, lesbesanls du cabinet du roi au nom de Pierre, ont le même poids que ceui de Hugues lY. II se pourrait toutefois que ces besants eussent été frappés dans les premières an- nées du règne de Pierre II, avant les mal- heurs que la catastrophe de 1374 amena sur le royaume. En efiet, dans le premier traité de Nicosie de 137%, les Génois stipu- lent pour indemnité de guerre une somme de 90,000 florins, et ne font pas la réserve, comme en 1383, que cette somme serait payée en florins ou en vieux besaots. Dans cette hypothèse, les monnaies de Pierre 11, rejetées par les Génois en 1383, ou prises pour une valeur infiniment moindre que celle des besants de Hugues IV et de Pierre r, auraient été fabriquées après roccupation de Famagouste, au milieu de la détresse publique et précisément pour payer les contributions imposées par la republique. Mais dans ce cas on ne voit pas comment les Génois n'acceptaient pas, en 1383, les besants de Pierre 1! antérieurs k Tan 1371, si ce prince en a fra{)pé réellement. N* \. Une monnaie au nom de Pierrei Êubliée par M. Munter, et reproduite par .[. Buchon sous le n* 10 de sa planche n» tendrait bien k faire assigner a Pierre II les monnaies précédemment décrites, en ce que celle-ci, bien qu'égale aux autres de type, de frappe, de légende et d'attributs, représente un roi Agé et k ce qu'il semble » barbu (3) , dont la tigure convient mieux à Pierre v\ uarvenu au trône âgé de plus de 30 ans, au a celle de Pierre II, mort seule- ment k l'Age de M ans, d'autant plus que les monnaies du cabinet donnent au princo une figui'e imberbe. Mais cette circonstance, qui est toujours un indice insuffisant et peu certain, a encore ici moins d'importance, d'abord, parce que la barbe a pu être ajoutée par les dessinateurs, attendu qu'il n'est pas sûr qu'elle existe sur Toriginal; en second lieu, |>arce que M. M iinter, penchant à attri- (1) Sperone, Beet gremdeum, f. It7. 611 ne M paa lire biêemiormm qietwer, ii t*4^l éTiteuMai « besaoïs nouveUemeui frappés, puisque dans les a^ tides suivants le florio eu évalué k quatre beaaaU anciens. (i) Sperone, p. IdO. (3) Bl. Buchon dii lui^iiâBie, p. 406, que le roi pf^ rolliiailNi. i05 CHT DICTIONNAIRE DE MUMISIIATIQOE. GBf aee buer cette monnaie au jeune Pierre, cela nous prouve qu'elle se rapproche en réalité bien plus de nos basants n* 1, n* 2 et n' 3, qu'on ne le croirait d'après la planche de M. Buchon; enfin, parce que sur nos trois monnaies, la figure du prince, quoique imberbe et assez jeune, est loin d'être en- fantine; cette figure se rapporterait donc aux derniers temps du règne de Pierre II, à l'époque des besants de bas aioi, ce que repousse la comparaison avec les pièces du cabinet, toutes d'un excellent poids. Nous croyons donc, par suite de ces observations, pouvoir laisser jusqu'à nou- velles preuves les monnaies du cabinet des médailles, comme celle de M. Mtinter, au roi Pierre P'. Au temps où ce valeureux prince, n'étant encore que comte de Tripoli, s'efforçait de changer la politique pacifique que le roi son père avait adoptée dans les dernières années de son règne, il organisa une association de chevaliers dont Te but était de recom- mencer, à la première occasion, la guerre contre les inndèles (1). Guillaume de Ma- chaut, qui avait voyagé en Orient et qui pa- raît avoir eu des relations avec quelques stHgneurs de la cour de Nicosie, nous fait ainsi connaître la devise et les emblèmes de cotte corporation militaire : Et vesci Tordre et la devise : Il porloit entre toute geol Une espëe de fin argent Qui a voit le porameldessenre En signe de crois qu'on aeure, Assise en un champ asuré. De toutes couleurs espuré. El s'avoit lettres d'or entour, Uui estoient faites à tour, Disans, bien m'en doit souvenir : Ceslpouf loiauté maintenir, Car le Tay mille fois vea Sas les chevaliers et lea (2). La confrérie devint un véritable ordre de chevalerie lors de l'avènement de Pierre 1*% et les successeurs de ce prince le conservè- rent toujours en l'accordant en des occa- sions importantes aux personnes qu'ils vou- laient honorer. Pierre I" ayant occupé du- rant son séjour à Venise, en 1863 et 136i, le palais Cornaro , remit à Frédéric , son hôle, les insignes de son ordre que la fa- mille Cornaro, où devait naître, un siècle (1) ¥oy. le Précis historklue, règne de Hugues IV. (i) Poésies de Machaut. Bibl. roy., ms. n« 7669-2, I' 511. Voilà ia création de Tordre de TËpée bien dé- lerjuiaée par np auteur contemporain. Cette origine a paru sans doute trop récente aux historiens des ordres militaires, et ils l'ont fait remonter à réta- bllsseineul des Francs dans File de Chypre. î^our eux les hommes d^armes auxquels Guy de Lusignan dis- tribue des terres dans sa seigneurie, deviennent lous chevaliers de TEpée (Hélyot, Histoire de$ ordres msnastiquesy etc., Jusiimani, et les auteurs quHI eiie, 1. 1, p. i77). Ces auteursont voulu donner aussi une siguîlication mystérieuse à la banderole sur la- ({iielle la devise était écrite, et qui entourait l'épée en forme d'S, comme on le voit dans Técu gravé sur b 4-arle de Chypre de Jauna ; les uns ont dit que cette lellre signifiait Secretum socieiatis, d'aulres, avec autaiii de raison, Securitasregni, elc. î plus tard, la trop célèbre Catherine, poirta de- puis dans ses armes. Frédéric, pour perpé- tuer le souvenir de Thonnenr aue Im avait fait Lusignan, fit dessiner sur la façade de son palais, dn côté du grand canal, le roi et la reine assis sur leurs trônes, et aux côtés, reçu de Tordre de TEpée, tel que Machaut l'a décrit, avec les armes des rois de Chypre, qui étaient, d'après les peintures du palais Cor- naro (seul monument original auquel nous puissions nous référer pour cette éroque), au premier et au quatrième canton a aident k la croix d'or potencée et cantonnée de Suatre croisettes du même, armesdu royaume e Jérusalem; au deuxième et au troisième canton : burelé d'argent et d'azur au lion de gueules, insignes de la souche française des Lusignans; sans que le lion de gueules sur champ d'argent, qui fut, après la réunion fictive de la couronne d'Arménie k la royauté des Lusignans, le quartier distinetif du royaume de Chypre, parût encore dans les armes des successeurs du roi Amaury. La devise, Cest pour loyauté maintenir, ét9,\i fi- gurée dans reçu de Tordre sur une iMinde- role qui passait par dessus l'épée (1). Jacques I" envoya l'ordre royal de Chvpre à Simon de Sarrebruck, seigneur d'Angfure, qui voyageait en Chypre l'an 1395(2) ; Janusle remit lui-même à Barthélémy de Campe Fre- Îoso, capitaine de Famagouste, après la paix de Hk^ (3); la reine Charlotte le conféra k Mar- tin Yillain, seigneur de Resseghen en Flan- dre, au retour de son voyage en terre sainte, comme on le voit par ses lettres expédiées au palais de la citadelle de Nicosie, le S3 juillet iW9 (k). Pierrel", afin dedonner plusd'éclatkl'inati- tution qu'il avait créée, plaça ses emblèmes et sadevisedanslesceau qu'il employait ordinai- rement. C'est ce que Ton apprend de l'attesta- tion sui van te, i nscrite par le chancelier de la ré- publique de Gênes, dans le Liber jurium^ après la copie du renouvellement des privilèges commerciaux des Génois en Chypre, accordé par ce prince le 5 mars 1963 : « Antonius de Credenlia confinnationem privilegii ut supra exscripsi et exemplavi et in banc publicam formam redegi, de ({uibusdam pa- tentibus regalibus lilteris in pergameno scriptis et sigilli regalis secreti bullati in se* rica cordela rubea et cerarubeaimpressione munitis, nrout in eis vidi et legi, nichil ad- dito Cujusquidem sigilli coherentie taies (i) Ces peintures se voyaient encore au temps de Corooelli, qui en donne une représentation détaillée dans sa carte de l'Ile de Chypre, avec cette notice : f Queste insesne sono quelle che furono poste neM.a faciata a San Luca del palazzo Corner, sopra Canal Grande, da Pietro Lusîgnano, rc di Cipro, che alloffîo in esse, quando venne a Venetia Tanno 1365, do- nandole a Frederico Cornaro in perpétue, e che di présente si vedoiio. > (i) Journal du voyage d^Anglure. Troyes, 463i, in- 12, f» 65 v». (5) Cf. Johan. Slolhiî, Annal. Genuenses, ap. Mu- raiori, Script, rer. liai. y t. XVII, col. 1407. (4) Hist. de Guines., preuv., p. Oit. 1)iican|;e, Hist, manuscr. des priucipunuKs d*ontrc-mer, règne de Charlotte. i07 CHY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHT 208 sunt : Nam primo habet in medio cimerium regale, cum scuto sive clipeo supposito ad arma sive insignia regalia et cum eose eva- gioato dependente a dicto cimerio, oui etiam est connexauna linea litterarum in hec verba : Pour Vanore mantenir (1), etdicti sigillicir- cumscriptio talis est : D. fS?) Pétri Dei gratta Jérusalem etCipri régis (2). » On doit remarquer que ces armes étaient seulement sur le sceau particulier du prince et non sur le çrand sceau royal. Ce dernier type ne pouvait être semblable, sous le règne de Pierre 1'% aux sceaux que nous connais- sons des rois Husues 1*' et Henri II ; il n'of- frait plus sans doute la porte crénelée du château de Nicosie, qui dut ôtre remplacée dès le règne de Hugues III par la croix d'or et le lion de gueules, auxquels Philippe de Mézières, chancelier du roi jPierrc I", fait allusion dansTOra/to tragœdica (3). § Xn. Pierre IL 16 janvier 1369 — 17 octo- bre 1382. Nous ne connaissons pas de monnaie que Ton puisse attribuer avec certitude à ce prince {h). Nous avons dit les motifs qui nous portent à donner à Pierre V les besants d'ar- gent que possède le cabinet du roi ; il nous reste a faire quelques observations sur une monnaie de même métal, publiée par M. Bu- chon sous le n** 7 de sa planche vi, commô appartenant au roi Pierrin. La planche représente, au droit de la pièce, le roi assis sur un trône orné de moulures gothiques, revêtu du manteau que retient (i) Le copiste ilaliea aura peui-étre mal lu la de- vise du sceau et mis Ponore^ qui n'était pas français, pour lovoté» (2) Voy, Preuves inédites de notre mémoire. (3) Hic nempe peregrinus tenebat quoddam sigiUum magnum in quo crux aurea et leo rubens erant sculplOf etc. Nouv. Recherches sur le véritable auteur du sonffe de Vergier, par M. P. Paris, 1843, p. 58. (4) J'imprime cette notice telle qu'elle est dans le mémoire que j'ai soumis à l'Académie des inscrip- tions; mais je dois prévenir que j'aurai à modifier ce que je dis ici sur les monnaies des rois Pierre, con- servées au cabinet des médailles, d'après l'observa- tion bienveillante de l'un des membres de la com- mission du concours, dont l'opinion est une autorité décisive. Je reconnais avec M. Lenormani que les monnaies du cabinet du roi au nom de Pierre appar- tiènnenl plutôt, d'après leur style, à Pierre 11 qu'à Pierre I«' ; mais, quant à l'époque où ces pièces ont dû être frappées, je crois aue mes arguments sub- sistent. Il est constant que dés la mort du roi Pierre 11, les Génois refusèrent les espèces portant Tefûgic de ce prince et demandèrent des monnaies de son grand^re dans les traités qui réglaient les condl- liens du retour de Jacques 1"^ en Chypre pour le replacer sur le trône. La monnaie royale avait donc émis sous le règne du souverain défunt des piè- ces de bas aloi, et cet expédient fatal dut être adopté par les conseillers du jeune roi, alors âgé de dix- huit ans, après l'invasion de 1374, qui vint tout à coup enlever au royaume des Lusignans son port le plus beau et le plus sûr, anéantir sa marine, engager indéfiniment l'avenir de ses finances. Les mon mues du cabinet, pesant 87 et 85 grains, comme les i>c- ^ sants d'Hugues IV, doivent, à mon avis, èlre aiiu*- rieures à la prise de Fania^^ouble el appaiieiiir uux nnii i«ros années du règne do Picno 11. sur la poitrine une fibule en forme de croii. Le prince porte une couronne à trois fleu- rons fleurdelisés ; il tient le globe crucigère de la main gauche, et le sceptre de la main droite qui repose sur les genoux. A sa ^u- che, au nas du trône, est un écusson ogival, chargé du lion à dextre. Un grenetis envi- ronne le champ. Autour on lit : +PUSRiNPiA LA GRACE DE OIE EOI. ^. Dans le champ, autour d'un grenetis, la croix potencée dont Tintérieum'estpasévidé, recroisettée de quatre croisettes, avec la lé- gende : + DE IERy8ALE<<0EDBGHIPRB. Le savant auteur des Recherches annonce que cette monnaie est tirée du cabinet du roi (1*); et effectivement son dessinateur semble avoir copié la pièce n"" 2 des hesant^s de Pierre I" ; mais la copie a été faite d'unf manière très-inexacte. Nous certifions aue l'original porte le nom de Piere et non celui de PiERiN ; c'est une erreur de lecture dont tout le monde peut se convaincre. Il est, du reste, bien évident que le dessinateur a voulu . représenter la pièce n* 2, quoiou'il ait mis un sceptre au heu d'une épèe dans la main du roi, et qu'il n'ait pas éyidé Tinlé- rieur de la croix de Jérusalem, car nous re- trouvons dans sou dessin la canette ^ui sur- monte le trône et le quatrefeuille qui en dé- core le socle, ornements qui n'existent ni sur le n** 1, ni sur le n* 3, M. Buchon ajoute que les autres monnaies du cabinet sont de simples variétés de celles qu'il publie ; en cela, il a raison, mais toutes portent PiVrf, et non Pierin. § XIII. Jacques I* bre . 1382 — 20 septem- 1398.^ M. Mûnter signale deux monnaies de ce prince, représentant d'un côté le liou de.> armes des Lusignans et du royaume de Chy- pre avec la légende : Jacobus Dei fera) — ; et au revers, la croix de Jérusalem, autour de la- (juelle paraît être la légende : Rex Jherusakm Ùip. Les mots Jacobus Dei sont les seuls bien lisibfes; mais ils suffisent pour qu'on doive avec M. Miinter attribuer ces monnaies nu roi Jacques I*% et nous nevoyons pas quels motifs ont porté M. Buchon à contester l'o- pinion du savant danois en donnant ces monnaies à un roi du nom de Jean. Si le ti- tre royal n'indique effectivement que les deux couronnes de Jérusalem et de Chypre, ces monnaies ne doivent pas être postérieu- res à l'an 1393, data de la mort de Livon VI lie Lusignan, dernier roi chrétien d'Arménie, après lequel son titre et ses droits éventuels de roi (T Arménie passèrent aux Lusignaus de Chypre. Jauna a pensé que le premier souverain do ce royaume , qualifié de roi d'Armé- nie, était Janus f2). On acte conservé en expédition originale aux archives du royau- me h Paris constate que Jacques l'S son (MO, ajouta ce titre à celui de roi de Jérusa- eni et de Chypre dès l'année 1395, et sans (1) lieclierclies et matériaux, 1'^ partie, p. W8 (2) Jauna « llh\oirc de Chypre, t. Il, p. 9Ut f. 209 CH\ DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY 310 doute dès la mort de Livon VI de Lusignan dont il • héritait. Ce document esl la procu- ration donnée à Nicosie, le 16 août 1395, par le roi Jacques à Jean de Lusignan, sei- gneur de Baruth , son neveu, pour traiter d'une alliance en son nom. Le roi s'intitule ainsi : Nos Jacobus^ Dei gracia^ rex Jeroso- tymUaniu decimus seplimus et rex Cipri et Arménie (1). Le sceau du roi était en cire rouge et suspendu à des lacs de soie rouge, comme le sceau de Pierre I" sur le privilège des Génois, circonstance qui montre que la cliancellerie des rois de Chypre avait dès lors abandonné Tancienne coutume des xu' et XIII* siècles, de sceller sur plomb. Les sei- gneurs chypriotes suivaient les mêmes usa- ges; le sceau deJeau de Lusignan, dont il reste quelques fragments au bas du traité d'alliance qu'il conclut avec le roi de France le 7 janvier 1397, est aussi en cire rouge (2). Les monnaies frappées par Jacques I" ne durent nas être d'un meilleur poids que 'cel- les de Pierre II, car les Génois stipulèrent de nouveau dans les traités intervenus sous le règne de ce prince pour régler les tributs et les indemnités dus a la république et à la mahone, que les payements se feraient en bons et vieux besants de Hugues IV et de Pierre I" : Quod solutio... debcit fieriadra- tionem bisantiorum quatuor bonorum et ve- terum de Nicosia et talium ^uales expendi solebant temporibus serenissimorum regum Lgonis et Pétri [pro quolibet fioreno) (3). En prenant le litre de roi d'Arménie, Jac- ques f" réunit sans doute les armes de ce royaume aux armes du royaume de Chypre, qui durent être dès lors, comme on les voit sous les derniers Lusignans [W] : Au !•' quartier : d'argent, à la croix d'or Sotencée et cantonnée e quatre croiscttes de même, armeê du royaume de Jérusalem. Au 2* — — : burelé d'argent et d'azur, au lion de gueules, armé et couronné d'or, armes de Lusignan. Au 3* — — : d'or, au lion de gueu- les , armé et couronné d'or, armes du royaume d Arménie. Au V — — : d'argent , au lion de gueules, armé et cou- ronné d'or, armes du royaume de Chypre. 5 XIV. Janus. 20 septembre 1398. — 28 juin U32. Le fils aîné du roi Jacques I", qui le remplaça sur le trône, s'appelait non pas Jean^ comme on le nomme ordinairement, (i) Archives du royaume, J. 433, n« 7. 1%) Arcbivea du royaume, J. 453, ii« 9. (5) Traité du 3 mai 1391. Voy. Preuves inédites. Cf. traité du 8 avril i44i. Sperone, Real grandezza, p. 152, 454. (4) Et. Lusignan, Hisloire de Cypre. Paris, f« 209 T*. Voy. d-aprês la description du sceau de la reine Charlotte. mais Jnnus; ot ces noms souvenl con- fondus doivent être cependant distingués. Il suffit de citer parmi les personnages qui ont porté le dernier, soit en Italie, où il était fort commun ,' soit dans le royaume de Chypre, où il fut aussi en usage, Janus deCampo Fregoso, doge de. Gênes (1), Janus de Montolif, maréchal de Chypre (2), et de rappeler que des trois entants natu- rels de Jacques le Bâtard l'un s'appelait Jean et l'autre Janus (3), prénom que l'on écrivit aussi Gen, des deux formes du nom de la villede Gênes /anua et Cenuad'où il dérive (i^). L'enfant de Jacques de Lusignan reçut le nom (le Janus, parce qu'il était né à Gênes, où son père, ayant alors le titre de conné- table de Jérusalem, était retenu comme otage du traité de Nicosie de 1374, et le prince ne porta et ne reçut jamais d'autre nom de son vivant. Ainsi il s'appelle Janus^ Dei gracia Uierusalemy Cypri et Arménie rex , dans la lettre qu'il écrit à son ami le maréchal de Boucicaut, au mois d'octobre lM)t3, dans le traité de paix négocié en la même année par l'ermite de la Faye (5), et il est nommé Ja- nus, avec le titre de roi de Chypre, ou roi de Jérnsalem-de-Chypre-et-d'Arménie, dans tous les documents contemporains, rédigés soit en latin, soit en français (6), comme dans les historiens arabes (7), et ce n'est que par une confusion des auteurs postérieurs, qu'il est appelé aujourd'hui Jean IL II est donc positii que les monnaies de ce prince ne doi- vent porter d'autre nom que celui de Janus, et l'on ne peut lui attribuer en aucune ma- nière la pièce de cuivre, au nom de Johan-- nesy qu'on lui donne (8), bien qu'il soit cer- tain d'ailleurs que ce prince ait fait frapper des monnaies de bronze dans les premières années de son règne. Lorédano a consigné ainsi ce fait dans sou histoire : Fece battere ;! (1) Voy. le Précis historique, ann. 1416, et d'A- chery, SpicHeg,^ édit. in-fob, t. III, coi. 763. (2) Guichenon, Histoire de Savoie^ t. I, p. 542, etc. (3) Vo0. Georg. Stella, Annale$ genuens.t ap. Mu- rat, t. XVII, col. 957-958 . (4) Cf. Navagiero, Storia veneàana, ap. Muratori, Script. .ter. Ital. y X, XXIII, col. 1457; Ducange, Histoire v^anuscr. des principautés d^outre-mer, règne de Jacques II. 5) Voy. Preuves inédites du. mémoire. Archives royales de Turin, Documents, de 4431, 145â.Voy. les Preuves inédites du mém. Cf. Document de 4414, dans Sperone, Èeal grandez- xa délia rep. di Genova, p. 442; Raynaldi, Annales eccUs., t. XX\m, p. 446; Reinhard, G«sc^. des Ko- nig. Cyp.<, i. I, Preuv., p. 400, etc. Les chroniqueurs italiens le nomment ordmairementGiaito.Geno, Zeno, quelques uns, par erreur, Joanno; mais Sanuto le jeune, bien qu il ail également écrit son histoire en dialecte vulgaire, rappelle il re Janus, nom qu'il dis- lingue de Giovanni sous lequel il désigne son fils et successeur. Storia de* duchi di Venesia. Ap. Mur. t. XXII, col. 994. (7) Khalyl Dbahéri , visir de Barsébaî, contempo- rain de Janus, Abrégé géographique et politique de fempire des Mameloucs, traduct. française, par Ven- lure, conservée aux mss. de la Bibliothèque royale, f- 359. (8) Recherches et matériaux, p. 440, oL VI, n« 6. Hf car MCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GHT m certa mumeta grande di ranu^ chianuUa List- hm, dt tiduie di sei craii^ eu ajoutant ces (>aroles : ohligando a sfrerxMsime pêne tutti colora che ardissero di rictuarla '1), d'après lesqueUes on pourrait penser que les mon- naies des Lusignaos, à cette époque mal- heureuse, étaient altérées, même dans les espèces inférieures; ou plutôt que le roi Ja« nus avait, de son autorité propre , attribué aui monnaies de bronze, de sa création, une valeur exorbitante et qui devait les égaler au petit sou d'argent. Le noru de Xûtnta, donné à ces pièces, n'est certainement qu'un dérivé du nom de Lusignan, prononcé à la manière des Grecs. Les besants d'argent du nouveau règne ne furent pas mieux accueillis par les étran- gers que ceux de Pierre II et de Jacques 1", et les Génois demandèrent toujours , dans leurs traités, des vieux besants a raison de quatre pièces pour un florin ou pour un du- cat : Viginti duo millia quingcntoi ducatosy seu bisantios veteres de Cypro nonaginta mt'/* /l'a, ad rationem bisantiorum quatuor pro singulo ducato (2). M. Miinter rappelle que les besants blancs frappés par Janus furent appelés de son nom Gianeti (3) ; mais cette assertion, du reste bien admissible et confirmée même par un passage des statuts de l'ordre de Rho- des de Tan 1555 ((^), ne parait pas établie sur des témoignages originaux. § XY. Jean //. 28 juin 1432 — 26 juillet lii^58. N^ I. Le cabinet des médailles conserve une monnaie de ce prince ; elle est en ar- gent, et rentre dans les esnèces des besants^ blancs dont nous avons parlé Elle représente au droit : Le roi assis sur un trône à tètes de lion, vêtu du manteau fermé et retenu au haut de la poitrine par une petite Gbule. Le prince porte une couronne ornée de trois fleurons fleurdelisés; de la oiain droite il tient le sceptre fleurdelisé; de la gauche, il soutient le globe, que surmonte une petite croix latine. Autour on lit : iohain'es dei gaa ; Je tout renfermé dans un grcnetis. ^. La croix potencée, cantonnée de quatre croisettes, avec la légende : ^ ihrlm : et : ciPRi : REx, entre deux srenetis. Celte pièce, comme le fait observer M. Bu- cbon (5), ne doit appartenir qu'au roi Jean, fils de Janus, bien qu'elle porte seulement le titre de roi de Jérusalem et de Chypre. Les légendes sont en effet en capitales romaines, dont la forme ne peut remonter k Jean I", qui avait nécessairement ses légendes écrites en lettres onciales. Elle doit être , par la même raison, postérieure à la pièce du nM, (I) HiUone de" re Lusigtmm, publicaie da Bearico GtMc<, eatMUier. Bologna, in-4% 4647, p. 538. (â) Traité de 141i dans Sfperone, Real gnmdezM^ p. lU. Cf. irailé de 4403, § 7, Preuves inédiie». (3) Extraits iraduils par M. Bucbon. Recherches, (A) Fay. Diego Rodriffuez, Statuia ordinit domui UoêfnlaUê HientêoUm, Romae. 4556, in-f% p. 74. (h) Recherchée, p. 4li. Voy. le u" i) de lapL VI qtH représente irès-adèleineiil roriginal de la pièce. 2ue nous attribuons à lean II. Quant à la gure , notre monnaie est très-loin de rap- peler la pbj'sionomie d*un rifillardy et elle pourrait, sous ce rapport, être attribuée avec autant de raison à Jean, fils de Jaous, mort âgé de hS ans, qu*à Jean T', qui ne mourut pas enfant^ mais bien à Tdge de 83 ans. Les négligences et les incorrections des deux pièces de Jean II, que nous Tenons de décrire, s'expliquent facilement, quand od songe dans quel état se trouvait le royaume de Chypre sous le règne de ce prince. Les Lusignans étaient tributaires du sultan d'Eg)'pte; ils étaient débiteurs des Génois poui des sommes considérables, et ceui-ci, maîtres dans Famagouste, parcouraient libre- ment le royaume jpour prélever les douanes et les octrois que les rois, dans Tépaisement de leur trésor, avaient été obligés de leur abandonner. A chaque instant, on craignait une attaque nouvelle de la part des ^yp- tiens, que les Génois ne cessaient d^exciier contre les Chypriotes, et pour comble de mal- heur, le trouble et la désunion étaient dans le gouvernement et dans la famille rojale. Nous nous étonnons qu*on n'ait pas si- gnalé avant nous une particularité très-re- marquable de la monnaie n* 2 ; c'est que, pour son type, elle est semblable, au traTail près, aux besants de Henri II et de Hugues IV. On a négligé les trônes gothiques; on est revenu aux trônes à télés de lion; on a co- pié la couronne; on n'a mis qu'un grenetis au bord du droit; on a entouré la légende du revers de deux grenetis ; enfin, on sem- ble avoir voulu se rapprocher encore davan- tage des monnaies de Hugues IV, en indi- quant seulement le titre de roi de Jérusalem et de Chypre. L'explication de cette élraii- gcté nous est donnée par les traités passés entre la république de Gènes et les rois de Chypre, où les payements étaient toujours stipulés en vieux et bons besants, bien qu ils ne se fissent pas toujours Gdèlement a?ec ces espèces. Il était tout naturel , puisque les anciennes monnaies étaient si fort appré- ciées , qu'on récopiât leurs types et les em- blèmes auxquels on reconnaissait le plus usuellement les espèces. Mais cette imita- tion couvrait une véritable fraude, car le ba- sant dont nous nous occu{)ons, quoiqu'il ne soit pas plus altéré que ceux.de Hugues IV et de Pierre 1*% est d'un faible poids, et ne dut pas être mieux apprécié que ceuv (:e Pierre II. II pèse 69 grains, tandis que ceux de Hugues iV sont en moyenne de 85 grains Aussi les Génois, dans le nouveau Irailé qu'ils conclurent avec les Chypriotes, le 8 avril liii.41, demandèrent encore les vieilles monnaies de Chypre ou des dootts d'or pour le payement des indemnités, dont le règle- ment se prolongeait depuis près d'un siècle. 11 y a plus, la valeur du florin ou du r pro %mo flormo^ que fieri non debuU (3). On a vu que la république de Gènes et l'ambassadeur du roi Jean II, pour terminer ces débals, annulèrent les obligations précé- dentes du foi de Chypre , et les remplacé- renl par un tribut annuel de 6,750 ducats d'or, espèces de Venise » sauf les pensions ou indenuiités annuelles du capitaine de Fa- magouste et des employés de la banque de Saint-Georges , résidant en Chypre , que le prince dut toujours payer en vieux besants (&). Nous ne connaissons pas de sceau appar* tenant au roi Jean 11, mais nous remarquons^ dans un acte , dont une copie existe a Flo- rence, dans les manuscrits Strozzi, une mention d'après laquelle ou voit que le sceau royal fut » dès les premiers temps de son règne, au nom du prince, quoiqu'il se trou- vât sous la tutelle de sa mère. Le 8 juillet Itôâ, neuf jours af>rès la mort du roi Janus, Jean II charge le cardinal Hugues de Lusi- gnan , son oncle , de se rendre en son nom au concile de BAle, et scelle la procuration du seeau de son père, n'ayant pu encore faire graver son propre sceau, ce que le chan- celierannonce ainsi à la fln de l'acte : lUadque sigillo reeolende memorie serenissimi Domini cofutUuentis genitoris.^ a novem cura diebuê viia funciij cum ncmdum idem Dominus consti" iuens novum componi facere potueritf etc, (S). N* St. Nous avons pensé d'abord gu'une monnaie de bronze du cabinet du roi, dont les bords sont altérés, et sur laquelle nous avons lu, comme M. Buchon (6), iohancs.... Di.EX , devait être attribué au roi Jean II, que Ton appelle souvent Jean lU (Foy. ci- dessus, S vlll); Boais un examen plus atten- tif nous a fait reconnaître d'une manière certaine, depuis la première partie de cette il) Traitédeiéil. Sperone, Beal grandexia, p.l55. 2) Sperooe, p. i54. s) Sperone, p. 161. i) Voy. Mém. sur le Commerce» rc^ne de Jean II. 5) Preuves iiiédiles de notre incmolre. Biblioth, Laurent., ann. i45i. (6) Recherchée et matériaux^ p. 416, pi. Yl, n« 8. notice, qu'il fallait lire des deux côtés de la pièce , offrant d'une part le lion des Lusi- gnaos, et de l'autre la croix de Jérusalem cantonnée de quatre croisettes, entre grene- tis, ces lettres seules : icrusalem rx. Cette monnaie anonyme, étant de cuivre pur, et non de billon, comme les moiviaies aes au- tres Etats de l'Europe è celte époque, pour- rait bien appartenir au règne de Janus, et ré- f)ondreà la moneta di ramede Loredano ; mais 'absence du nom du souverain nous la fait re()orter plus volontiers au temps des troubles qui suivirent la mort de Jacques, oùFon sait, par le témoignage d'un auteur contemporain, qu'un parti puissant fut un moment maître du pays, et frappa monnaie à Nicosie, sans qu'il eût encore positivement proclamé aucun prince comme roi de Chypre. Voy. S XVIII. iWLCharloUedeLuêignanet Louis deSavoie. aejuillet ii^— juillet 11^82. 16 j uillet 1^7. Charlotte, et}eroiLouisdeSavoie,sonmariy f>erdirent leurs dernières possessions 'dans 'îledeChypre, en 1M4, par la reddition de Ce- rines; mais ils furent toujours souverains légitimes du royaume; ifs eu prirent le titre (1) ; ils conservèrent mémo plusieurs de leurs grands officiers (2) : ils purent donc émettre des monnaies où devaient paraître leurs noms réunis , car le trône appartenait héréditairement à Charlotte, jusqu'à l'année ik8% , date de la mort de Louis. Il est peu probable, cependant, que ces princes aient lait frapper des espèces en leur nom. La guerre aulls soutenaient en Chj^re, contre Jacques te Mtard et ses auxihaires musul- mans, avait épuisé les ressources que leur avaient longtemps fournies le duc et les grands de Savoie, les souverains pontifes, le roi de France» le duc de Bouiîgogne; ils avaient été obligés , pour nourrir leur gar^ nison de Cérines , et depuis pour suffire à l'entretien de leurmodestemaison^d'emprun- ter aux Dominicains de Nicosie, auxeneva- liers de Rhodes et aux Génois. Charlotte, après de vaines tentatives pour remonter sur le trône de Chypre» fit cession de tous ses droits à Charles r', duc de Sa- voie, son neveu, le 25 février 1U5 (3). Elle continua cependant à porter le titre de reine de Chypre et à se servir du sceau royal après la cession , comme on le voit par un acte du 7 mars ItSS, déposé aux archives royales, à Turin (4). Le sceau parfaitement conservé qui est apposé sur cet acte^ est en cire rouge et recouvert d'une feuille de papier, usage qui n'était pas encore très«répandu (5). 11 of- (1) Voyez en 1465, décbarffe que donne Lo^ par la grâce de DieUf roi de Jhérusalem, de Chippre et d'Arméfée, au trésorier de Dauphiné, d'une certaine Ïuanlilé de blé à lui assignée par le roi de France. ^ocumeiUs hiêtoriquei^ publiés sous la direcUon de M. GhampollioEi-Figeac. Paris, 4843, iQ-4o, i. Il, paff.507. (i) Cr.Guichenon,lf»(oirel dfî Chypre* Ce ^eeao e^l en tirt rooi^e, «•t r^î^:ourert, cMùtae le pricédenty d'un pa- piff r .«lur >er|i]el le tjpe a été appliqué. La lé- ^tf-rirJr; f'At illisible; mais le ciiamp présente ai«iiinctement y et ta milieu de trou demi- cercles, OD éea-parti, ajant i gaiiehe la moi- tié de la eroii de SoToie; i droite^ dans le haut, la croix poteocée, eantomée de giiatre croij^ettes de lémsalem; dans le quartier in- férieur, le lion des Lnsimans. La croix qui parait dans les armes des princes de Saroie , dès le treizième siècle, est nne croix latine pleine, telle que la por- tent encore les rois ae Sardaigne, et n*a au- cun rapport arec la croix de lériisalem. Le comte nerre, qui moamt en 1968, Tillnstre aïeul de PbilîMrt-Emmannel et des soare- rains de la monarchie sarde, mit le premier cet emblème sur Técu de sa maison, sans doute dans un esprit de piété, mais non comme SDurenir aes guerres saintes, aux- 3uelles il ne prit point de part, malgré Tar- eur cheraleresque dont il fit preuve en Al- lemagne et en Suisse (k). Ce n*est pas sans surprise et sans quelque émotion qu'en parcourant les documents re- latifs aux alliances des princes de la maison de Lusignao et de la maison de Savoie, con- serrés aux Archives royales de Turin, ,on voit, dans la liasse des actes de Charlotte de Lusignan et de Louis de Savoie, une figure de femme recouverte d'une riche élofle de soie, et que Ton reconnaît bientôt, k la cou- ronne et au costume, pour une copie du por- trait que fit faire à Rome le pape Sixte IV, de la princesse Charlotte, de cette princesse étonnante, bien autrement digne de l'atten- tion et de Testime de l'histoire que l'indo- lente et coupable Catherine Cornaro; de cette princesse qui réunissait en elle l'éloquence (4) Foy. ci-dessus, règne de Jacques 4•^ (2) SiaiUide' principi di Savaia, raccoUied Uluêtraii per ordtne del te Carlo Alberto > Torino, 1834, in-4*, p. 488, pl.XX, nMil. (3) Siqiili, p. 487, pi. XX, n« 440. (4) On a pensé que Pierre avait placé dans ses armes ce symbole religieux lorsqu'il devint protec- teur du monastère de Sainl-Maurice ; mais mM. Gi- brario et Promis observent que si l*adoplion de la croix avait été déterminée par celte circonstance, le comte Pierre eût pris sans doute pour emblème la "oix trifoliée de Saint-Maurice, et non la croix or- laîre. Voy. Sigillu p. 39-44 . cm 2H H isk ç^^^nt'jm des Grecs, héritage de sa nfiêre H-.-f.*f^ Wéologne, aax mâles quaù- léft d^ pen-^-» tf'OKvient; de cette femine ÎA^iji^ et deiieale en apyepce, nais douée des sentimenCs les plos énet^siqnes et les plu* nobles; oui, seole, sans trésor, n'sytni plos qm'ime nrteresse et de rares partissos en Cûjpre, vient eu ftaiie, rassemble quel- ques secoavs ifhofniiies et de vivres, dèW- que hariiiMiit à Pwphos , dont elle se reod maîtresse; traverse le pajs, couvert de ban- ^ ^ 4es de Manekwks et de Catalans ; nviuille le prince I/mîs dans Gérines; ouvre des né- gociatiOQS avec les Hospitaliers de Khodes, avec les Génois, avec le sultan de Constanti- nople; tente de mettre dans son parti Vami- rai et la flotte de Venise, envoyés pour sou- tenir son adversaire ; et qui, se voyant tra- bie,dâaissée, appauvrie, quand ses partisans sont battus et dispersés , la Savoie fatiguée de fimmir aux dépenses de la guerre, les prînees d'Europe sourds à ses prières, elle- même souffrante, sans ressources, privée de Tunique enfant à qui elle pût laisser la cou- ronne, vaincue mais non abattue, trouve une nouvdle énergie dans son infortune, adopte nn fils du roi de Naples, se rend an Caire avec lui , comptant sur son ascendant pour changer la politique du sultan ; et quand le destin lait échouer toutes ses généreuses tentatives, accablée de langueur et de soucis, vient mourir à Rome, à l'âge de 49 ans, au- près du Vatican, où avaient tçwgours été ses Ïlus fidèles amis, et de la basilique de Saint- ierre, où elle repose aujourd'hui. Le portrait représente une princesse portant la couronne royale, dont le diadème retient un long voile retombant sur les épaules. Son front est élevé ; ses jeux noirs et brillants ; sa bou- che un peu serrée, son teint pAle et fatigué, offrent les caractères frappants de la dignité et du malheur ; son port, modeste et nobk a la fois, justifie bien ce que disait d'elle, en 1460, le pape Pie II : MÎUier qumtuor et vi- ÎfifUi annos tuUa videbaiuff statura mediocri, œtis oculis , fade inier fiucam et pallidam^ sermone blanao et Grœcorum mort torrenlt li- mt7t; veitituGallico f maribus qui regio son- guini convenirent (1). Quelque temps avant sa mort, Charlotte avait donné au pape Innocent VIII un riche manuscrit, renfermant le texte grec des Actes des apôtres, écrit en lettres d'or, qui est con- serve à la Bibliothèque du Vatican , sous )c n"* 1908. II offre les armes du pontife et de la reine. Ces dernières sont écartelées de lém- salem, de Lusignan , d'Arménie et de Chy- pre, et au centre, portant sur les c{uatre Îuartiers, est placé en cœur l'écu. de Savoie, e gueules à la croii d'argent. i XVII. Jaequeê //, septembre 1460 — 6 juin iW3. JacQues le BAtard, débarqué en Chypre au .nois de septembre 1(^60, était maître de tout (i) Commenlarii Pu II papœ, Ub. vu, p. 5^, lu- 4« ; Hornse, 1584. «17 CHY niCTIONNAIRR DE NUMISMATIQUE. CHT ti8 le pays, k Vexception de la forteresse de Ce- rineSy avant la tin de TaDiiée. Ayant besoin de se créer un trésor , pour payer les auxi- liaires qu'il avait amenés d Egypte, il leva de fortes impositions sur les partisans de sa sœur Charlotte , ou conQsqua leurs proprié- tés. Il enleva aussi les chaudières des bains publics, établissements qui appartenaient peut-être au domaine de la couronne (1), et fit frapper monnaie avec le métal. Depuis le roi Jacques^ dit le P. Lusignan, se irouvant en grande nécessité d'argent , print tous les ehauderons d^airain qui estoient aux baings publics f et fit battre d'iceux plusieurs sortes de monnoye (S). Les deux pièces au nom de Jacx[ues, pu- bliées par M. Miinter, et attribuées par ce savant au prince deuxikne du nom , sans doute à cause du type, dont nous ne f)ou- vons juçer, sont peut-être de cette fabrica- tion. Elles représentent : ^* 1. -f^ lAc(oBvs) 9ei... X. Jacobus Dei gratia^ avec le lion passant, comme sur les monnaies de Jacques I" et de Jean IL ^. ( -f iBE.... ) la croix potencée de- Jéru- salem. N*2. -f iago(bvs) Sbi g.... eex; dans le champ, le lion passant. ^. (4 —.GIF.... KRMBifB); /ffUM/ffii, Cipri et Ermenie; la croix de Jérusalem. « J'ai prouvé, dit l'auteur des Recherches (3), que Mûnter se trompe, et çue cette monnaie est de Pierre. » Ceci renvoie à la page 406 de la Notice sur les Lusignans de Chypre , où M. Buchon cite un passage de M. Mûnter, relatif è une monnaie au nom de Pierre (k)^ sur laquelle le numismatiste danois oropo- sait de lire hebm, ou arm, ou erm, lettres initiales du nom d'Arménie ; lettres qu'on ne |)eut lire ainsi, et mii font certainement par- tie de la légende du revers, par la arâce de Di^Uf ainsi que l'a prouvé inconteslaolement M. Bucbon. Hais il ne s'agit , au fond de cette discussion, à nart l'incident relatif à la lecture de la légende du revers, que de sa- voir auquel des deux Pierre cette monnaie appartient : soit à Pierre II, comme il serait très-possible; soit à Pierre T', comme le pense M. Bucbon. Les légendes du droit portent lisiblement le nom de Pibrrb; il n'est nullement question des rois Jacques, et les deux monnaies que nous venons de décrire plus haut, d'après M. Mûnter, por- tant les lettres iac et iago, l'un des deux princes du nom de Jacques, s'y trouve suffi- samnoent désigné pour qu'on n'ait pas à s'oc- cuper de les attribuer aux Pierre. Quelques lettres grecques, employées dans les légendes des monnaies du roi Jacques le Bâtard, attestent Tinfliience chaque jour plus sensible que les habitudes et la langue des Grecs prenaient dans la société latine de l'île (1) fl est parlé quelquefois dans les historiens de Tile de Chypre de bains apparlenanl aux rois. Vov. Pbil. de Navarre, jUsuet de Jérusalem, 1. 1, p. 54o. i,^ Y v^^ B • ww * j * ^ â^ Ah a *T a (i) Et. Lusignan, Hiêtoire de Cypre^ (^471. (5) Page 413. (4) C'est la monnaie dont nous parlons plus haut, rè^ne de Pierre P', n» 4. de Chypre, depuis le règne de Jean II et la domination d'Hélène Paléologue, sa femme. Les Grecs, contrairement aux usases et aux lois établis en Chypre, à la suite de la con- quête franque , avaient été admis dans les rangs de la noblesse ; ils avaient été appelés aux hautes dignités de la cour et du gouver- nement , et leur race , se renouvelant sans cesse avec les mêmes idées, les mêmes mœurs, le même langage, dans les popula- tions des campagnes de l'île, tendait partout à supplanter la bourgeoisie et même la no- blesse latine, que n'entretenaient plus depuis longtemps les immigrations d'Europe, et dont l'esprit s'altérait de plus en plus. Déjà beaucoup de familles , françaises d'origine, avaient abandonné l'usage de la langue de leurs pères, et avaient adopté l'idiome grec, dans lequel est écrite la cnronique la plus importante du règne de Jacques II. § XVIIl. Jacques III et Catherine' Comaro. 1W3 — 1W9. Les Ara^onais , les Napolitains et les an- ciens partisans chypriotes de Jacques le Bâ- tard firent frapper monnaie en Chypre, lors de leur soulèvement contre les Vénitiens, peu après la naissance de Jacques III. Et màoniam in erario nichil pecuniarum erat, dit Coriolan Cepio, qui naviguait alors avec la flotte de Mocenigo, dans les mers d'Orient, tyranni multa vasa reqis araentea confiant^ satellitibus suis stipenaium aaturi^ nummum percutiunt (1). Il est à regretter que l'histo- rien dal ma te ne dise pas sous quel nom le parti napolitain émit ces monnaies. Ce fui peut-être sous celui de Jacques le Bâtard, qu'il avait soutenu, ou de don Alonzo d'Ara- gon , fils du roi de Naples, et enfant adoptif de Charlotte de Lusignan , dont il voulait faire un roi de Chypre ; peut-être ne mit-il sur ses espèces que des emblèmes et des titres généraux, qu'on pût rapporter cepen- dant au royaume revendiqué par les princes de Naples , conjecture qui nous fait attri- buer à ces circonstances là fabrication de la pièce de bronze anonyme sur laquelle on lit leausALEM Rx {Vov. ci-dessus, § XV, n* 2); dans tous les cas, ii est peu probable qu'il y ait inscrit le nom du fils de Catherine Cor- naro, retenus, lui et sa mère, sous l'entière dépendance des Vénitiens (2). Ceux-ci frappaient monnaie au nom de la reine et de son fils, dont ils convoitaient la succession. M. de Saulcv possède une pièce de bronze de ce règne éphémère, sur laquelle il lit : -f lAcoBvs et cata Dans le champ, se trouve un lion à dextre , et au revers, la croix potencée de Jérusalem , cantonnée de quatre croisettes , type ordinaire des mon- naies chypriotes , depuis le règne de Jac- ques I". Cette pièce est de l'année iV13 ou iVJh, dates de la naissance et de la mort de Jac- ques III. On ne sait si les Vénitiens, déli- vrés du fils de Jacques II, laissèrent paraître (1) Goriolani Cepionis, de Pelri Mocenici gesli$, libri tre$, Basilca;, 1544, in-12,p. 77. (2) Voy. le Précis hisloriq^ue, ann. 1475. 919 CHY DICTIONNAIRE DE encore le nora de sa mère sur les espèces monétaires de Tîle qu'ils gouvernaient en maîtres, ou si dès lors ils commencèrent h frapper des besants chypriotes avec le lion de Saint-Marc (1). Ils l'auraient pu libre- ment, et $ans qu'on dût s'en étonner; car, dès raiinée 1473, seize ans avant l'abdication de Calherioe Cornaro , ils se glorifiaient de la conquête de Chypre, en inscrivant cet in- sultant, mais trop véridique témoignage, sur le tombeau du doge Nicolas Throno : Quo NUiaSlIATlQUE. CHT ^ ftlicUsimo duce^ flormtissima Venelorum fe^ publica Cyprum imperio adscivit (1). SECONDE PARTIE. Notic€ de M. de RoaHre. Nous allons d'abord présenter le tableau chronologique des rois latins de Chypre, en faisant précéder d'un astérisque les noms des princes dont on connaît des monnaies. Nous donnerons ensuite la description des monnaies elles-mêmes. LUSIGNANS DIRECTS. BOIS. RÉGB9T8* i. Guy, seigneur de Chypre, 1192-1194. (seigneur de Chypre, 1194 roi de Chypre, 1196 roi de Jérusalem, 1198 *5. Hlgces I'', roi de Chypre, 1205-1218 *4, Henri I", roi de Chypre, 1218-1253. 5. HueuEsMl, roi de Chypre, 1253-1267 -1205. Gautier de HofrTBELLiARD, régent, I205-12H. ' jx, Philipps dImlin, jBi ment régents, 1218-1252» AISANCE, régcnle, 1253-12 HoGOEs d^Antioche, régent, 1261-1267. ( Alix, Philipps dIbblin, Jban »1iblin, siiccesm> I ment régents, 1218-1252» • Plaisance, régcnle, 1253-12^1. BRANCHE DSS IVSIGNANS D*ANTIOCflE. 7. Jban 1", roi de Chypre et de Jérusadero, 1284* 1285. ^8. Henri U, roi de Chypre et de iérusalen. 1285- > j. . 1324. ( Amavet, PftiNC8 PI TvB, 9ouY«nieur, 1504^M0. ^9. Hdgues IV, roi de Chypre et de Jérusalem, 1324- 1358. *10. Pierre !•', roi de Chypre et de Jérusalem, 1358-1369. *11. Pierre H, roi de Chypre et de Jérasaiem, . , 1369^1382. I «AN» PWNCB d'Antioche, régent, 1569-13T2. troi de Chypre et de Jérusalem, i *382. » i»Ao I , roi d'Arménie, 1593. |-*598. ' Jean de Bries, lientenant, 1382^138K. ^13. Janus, Toi de Chypre, de Jérusalem et d'Ar- ménie, 139M432. * 14. Jean U, roi de Chypre, de Jérusalem el d'Ar- ménie, 1432-145S. * 15. Charlotte et Loois de Savoie, rois de Chy- pre, de Jérusalem et d'Arménie, 1458-1464. * 16. Jacques H, roi de Chypre, de Jérusalem et d'Arménie, 1464-1473. "•^TrméSe;ÏÏ7èl4^^^^^^ ''" '^''"'*''"' ''! C^^h^hine Cobnabo, régen le, 1473-1475. 48. Catherine Cornaro, reine de Chypre, de Jéra- saiem et d'Arménie, 1475-1489. 11 n'y a pas longtemps que la numismati- que du moyen âge, el surtout celle des Etals cnrétiens aOrient, est devenue pour les sa- vants un sujet favori d'études, et pour les cabinets de médailles une source de riches- ses nouvelles. La suite numismatique des rois latins de Chypre en particulier n'avait été l'objet d'aucun travail important avant l'ouvrage publié par un savant danois, M. F. Mûnler, sur les monnaies françaises d'O- rient (2). On ne connaissait jusque-lh que deux monnaies des rois de Chypre, l'une appartenant au cabinet de Gotha et publiée (1) Voy.\e double besant de 1570, publié par M. Buchon, qni était en même temps une médaille cora- mémorative de la victoire de Lépante. Recherches, pi. Vni, nM. (2) Om Frankernes Mynter i Orienten ; Kiôbenha- ven, 1806, iD-4». nar Reinhard (2)» l'autre tirée du cabinet de Paris et publiée par Pèlerin (3) ; encore cette dernière avait-elle été mal interprétée, et faussement attribuée à l'un des empereurs latins de Constantinople. M. Miinter lui- même, malgré ses laborieuses recherches, n'avait réussi à donner au public que qua- tre monnaies chypriotes inédites. Mais son exemple, quelques réflexions judicieuses dont il accompagnait sa publication, et peut- être aussi l'attrait presque universel qu'in- spirait l'étude du moyen âge, encouragèrent (1) Marin Sanulo le jeune, Vite de" ducki di Ve- «eaifl, ap. Muratori, Scripi, rer. itaiic, t. XXII, col. 1198. (2) Yolistândige Geschîcht von Crpem ; Eriaoten, 1766, iD-4°. ^*^ ^ (3) Lettre de Tauteur du RecueH deê médmUet, 4770, iiH4«. m CRY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHT 222 les Jsavants à rechercher ces monuments , qui avaient certainement existé, qui ne pouvaient être tous détruits, et dont plu- sieurs gisaient peut-être ignorés dans des coilectioiis, où Ton n'avait pas su les recon- naître. Aussi le cabinet de Paris, celui du Muséum Britannique à Londres, celui des Gemme à Florence, et quelcjues cabinets d'amateurs, se sont-ils successivement enri- chis de monnaies chypriotes. 11 y a quelques années, M. Buchon a publié toutes celles qui étaient alors connues (1). Plus récem- ment, M. de Mas-Latrie a cherché à complé- ter et à rectifier sur quelques points le tra- vail de M. Buchon (2). Je viens à mon tour essayer d'wouter une pierre à Tédifice; mais, bien que j aie cru devoir quelquefois com- battre les opinions de mes devanciers, je veux reconnaître d'abord que leurs recher- ches m'ont servi de guide, et que leurs tra- vaux ont rendu le mien facile. Monnaiêê fauêsement attribuées aux roiê la- tins de Chypre. Je dois, en commençant, dire quelques mots de deux monnaies classées à tort dans )a suite numismatique des rois latins de Chypre, mais qui se trouveraient les deux plus anciennes, si elles appartenaient réel- lement à ces princes. La première est celle que M. Cousinery a publiée, en l'attribuant à Richard Cœur- de-Lion (3). Cette pièce, qui appartient au cabinet ae Paris, et dont un second exem- plaire se trouvait dans la collection de M. Dassy, porte au droit la légende : ke soHe Pi&AP Aa {Kxtpu ^nOci *Pcxff/}$&)), et au revers une croix enhendrée et pommelée. M. Cousinery pensait que Richard avait dû la faire frapper pendant son séjour dans l'Ile de Chvpre, et M. le baron Marchant avait complètement adopté cette opinion. Mais on sait que Richard ne songea point à se faire un royaume de sa conquête, encore moins à y exercer le droit de battre monnaie. L'er- reur de M. Cousinery avait déjà été recon- nue par M. Lelewel (^l, qui avait -attribué la pièce en question à Richard, sénéchal de Pouilleet père de Roger d'Antioche, par cette seule raison que le type en est antérieur à l'expédition du roi d Angleterre, et contem- porain des types adoptes par les princes d'Antioche. On comprendrait difficilement en vertu de quel droit ce prince aurait frappé monnaie dans un pays où il ne fut jamais revêtu d'aucune dignité. Aussi l'in- terprétation de M. Lelewel a-t-elle été rectifiée à son tour par M. de Saulcy, qui a restitué la pièce qui nous occupe à Ri- (i) Rêckêrckes et matériaux pour servir à une hit- toire de la dimination françaite dans les provinces dé- membrées de l'empire grec, 1S40, ia-S". {%) Bibliothèque de l'Ecole des chartes^ t. V. (5) Catalogue raisonné des médailles qui ont été frappées en Orient par les princes croisés (dans le tome T de V Histoire des Croisades, de Michaud, édit. lie 1822). (4> Numismatique du motfen âge, 1835, in 8^. chard, seigneur de Ja ville de Marach ou Marésie (1). La seconde est une monnaie d'argent as- sez grande , et fait partie du cabinet de Vienne. On y voit au droit une tète d'homme casquée, avec la légende GODEFRIDUS I)E LIJ2!lNËM, et au revers une tête de dragon ou plutôt de mélusine. Reinhard, en pu- bliant cette pièce, l'avait attribuée à Geoffroy cfeLusignan, frère de Guy, roi de Jérusalem, et premier souverain de Chypre; et il s'était livré à cette occasion à beaucoup de con- jectures sur la mésintelligence des deux frè- res, et leurs prétentions rivales à la cou- ronne. Mais M. Mûnter a fort bien démon- tré que la pièce en question est de fabrica- tion italienne, et remonte au plus tôt au XV* siècle; seulement il ajoute qu'elle fut alors frappée en l'honneur d'un Godefioy de Lusignan qui quitta Tile de Chypre pour ve- nir se fixer en Europe. Je préfère l'explica- tion de M. de Mas-Latrie, qui rapporte la pièce en question au temps où le nom de Geoffroy de Lusignan fut rendu célèbre par les roiîians de Mélusine. GUY. Il existe deux exemplaires d'une monnaie de cuivre incontestablement frappée par Guy de Lusignan, mais à l'époque où il était encore roi de Jérusalem , et qui dès lors ne doivent pas être classés dans la suite monétaire des rois de Chypre. On ne con- naît aucune pièce émise par ce prince de- puis le temps où il échangea le tfope de Jé- rusalem contre la possession héréditaire de Chypre. Eut-il le droit d'^ battre monnaie, bien que l'île n'eût point été érigée en royaume? Il n'est guère permis d'en douter, quand on voit ce droit exercé par les sim- ples barons du royaume de Jérusalem. Mais ce fut à peine si, pendant une domination de deux années, Guy eut le temps d'organi- ser son gouvernement ; et d'ailleurs il dut trouver a son arrivée un srand nombre de monnaies grecques en circulation, et peut-être aussi des monnaies latines apportées par les Templiers. On peut donc conjecturer qu'il n'y eut point d'espèces nouvelles émises pendant la vie de ce prince. S'il en avait fait rrapuer, il aurait probablement porté dans la légende le titre de rot, qu'il conserva tou- jours, et y aurait été désigné, comme il l'est dans les chroniqueurs, par ces mots : REX GUIDO, DOMINUS CYPRI. AMAURY. M. Buchon a publié (PI. VI, flg. 1) une pièce qu'il attribue à ce prince. En suppo- sant que cette attribution soit exacte, la pièce dont il s'agit ne devrait point figurer parmi les monnaies chypriotes, car la lé^ gende AMALRICUS RE[X] DE lERUS [AL] (1) Nous avons dit ailleurs les raisons qui nous font considérer Tauribution de Lelewell comme la meil- leure explication que Ton ail encore donnée de eeile monnaie. Voyez dans ce dictionnaire Farticle Marasch, à la suite de Edesse» (Noie de l'auteur du Dictifinnàtre,) 9» CHT DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY m EM prouve suffisamment qu*elle ne fut point firappée en Chypre. Faut-il croire, avec M. de Mas-Latrie, qu'Amaury la fit frapper depuis son avènement au trône de Jérusalem, et seulement pour l'usage de son nouveau royaume? Je concevrais difficilement pour- quoi ce prince aurait omis dans la légende son titre de roi de Chypre, titre héréditaire auquel il devait tenir plus qu'au titre viager de roi de Jérusalem. On ne trouve pas d'exemple d'une semblable omission sur les monnaies de ceux des successeurs d'Amaury qui réunirent comme lui les deux couron- nes. J'aime donc mieux attribuer la pièce en question à Amaury I*', frère et successeur de Baudouin III. Il me parait cependant probable ou' Amaury fit battre monnaie comme roi de Chypre; et cette probabilité serait changée en certitude, si l'on croyait devoir attribuer è ce prince , comme je le fais ici, la monnaie suivante : + ..M? I Edifice surmonté de trois fours, analogue au portail qui parait sur les monnaies de Gènes. ^. REX CIPRI D'. Légende coupée en quatre parties par les branches d'une croix pattée. fiillon. Cabinet de M. Borrell, à Smyrne. PI. X,fig. 1. Inédite. On voit par le dessin de cette monnaie que la portion de la légende qui devait contenir le nom du roi, est presque entièrement illi- sible. Si j'ai bien déchiffré les deux lettres M et I, il ûie parait difficile de ne pas l'attri- buer à Amaury, le seul des rois de Chypre dans le nom duquel se trouve un M ; mais la lecture de cette lettre est trop douteuse pour que j'ose faire autre chose que propo- ser une conjecture. Quoi qu'il en soit, cette monnaie, et les Ïuatre pièces de billon et de cuivre de [enri I", que je décrirai plus bas, peuvent servir à rectifier l'opinion émise par M. de Mas-Latrie, que les premiers rois dé Chy- pre adoptèrent le type byzantin des mon- naies indigènes. La remarque de M. de Mas- Latrie doit être limitée aux espèces d'or , puisque nous trouvons ici, et que nous re- trouvons encore sous Henri V% l'imitation , je dirai presque la copie du type d'Occi- dent. HUGUES 1". HUGO REX CYPRI. Le roi debout , re- vêtu d'une dalmatique byzantine ornée de pierreries et qui retombe sur le bras gau- che, la tête couverte d'une couronne à trois perles et à trois fleurons simples, soutenant de la main gauche un globe crucigère, et s'appuyant de la droite sur un long sceptre surmonté d'une croix. Le tout environné d'un double grenetis. i). IC XC. Le Christ assis sur un trône, la tête environnée d'un nimbe croisé, et bénis- sant de la main droite. Le tout également environné d'un double grenetis. Or. Cabinet ducal de Gotha. PL X, fig. 2. Le type de cette monnaie est évidemment byzantin ; la forme en est concave, comme celle des nummi scyphali; le costume du roi et l'image du Christ sont empruntés aux monnaies des empereurs de Constantinople. MM. Reinhard, Miinter et Buchon, qui l'ont publiée ou reproduite, l'attribuenl à Hugues I", et je partage complètement leur aris. M. de Mas-Latrie seul la donne à Hu- gues IIL 11 a été conduit à ce résultat par la similitude qu'il a cru reconnaître entre les monnaies de ce prince que je décrirai plus bas, et celle dont il s'agit ici. L'opinion de M. de Mas-Latrie peut être combattue par les arguments mêmes qu il a employés pour Tétayer. En effet, si l'on compare le dessiû de la monnaie, que j'attribue a Hugues \\ avec ceux des monnaies de Hugues III, on reconnaîtra des différences marquées entre la dalmatique dont le roi est revêtu dans l'une, et la robe longue qu'il porte dans les autres; entre la couronne à fleurons simples de l'une, et la couronne à fleurons fleuroeli- sés des autres, ou du moins de celle des monnaies dé Hugues III, qui est le mieui conservée ; enQn Aitire la manière dont le roi s'appuie sur le sceptre crucigère dans l'une, et la manière dont il le porte dans les autres. Ces observations de détail, si minu- tieuses qu'elles soient, ont leur importance, quand il s'agit de préciser une attribution; et M. de Jtf as-Latrie lui-même me parait y avoir prêté attention, puisqu'il reconnaît, quoique sans s'y arrêter, que la légende do la pièce en question a un caractère archaï- que, qui tendrait è l'éloigner des pièces de Hugues m. Une autre considération est plus détermi- nante encore à mes yeux. La légende de la pièce que je discute est en langue latine, tandis que celles des pièces de Hugues 111 sont en langue française. Le latin et le fran- çais ont tour à tour apparu dans les légendes des monnaies chypriotes, mais à des époques différentes. Ainsi la monnaie de Hugues 1" (si l'on adopte ma classification) et celles de Henri I" ont des légendes latines; au con- traire, les monnaies de Hugues HI et de ses successeurs Henri II , Hugues IV, Pierre 1*' et Pierre II ont des légendes françaises; en- fin, sous les derniers Lusignans, on revint au latin. Mais on ne trouverait pas, dans toute la suite monétaire des rois de Chypre, un autre exemple de deux pièces apparte- nant au même prince, et dont les légendes fussent en langues différentes. On doit aussi se rappeler que Hugues Dl réunit au titre de roi de Chypre le titre de roi de Jérusalem, que Hugues I" ne possé- dait pas, et qui en effet ne se trouve pas dans la légende de la pièce eu question. Cette observation a paru conduante à MM. Munter et Buchon; et j'avoue qu'elle aurait rendu superflue la discussion qui pré- cède, si elle avait été complètement exacte. Mais, comme le fait très-bien remarquer M. de Mas-Latrie, Hugues III ne réunit les deux couronnes qu'en 1269; or il était roi de Chypre depuis 1267, et Ton pourrait à Ja rigueur penser qu'une monnaie, où il esl S35 CHY DICTIONNAIRE Dfi NUMISMATIQUE. CHY ^36 seulement qualifié rot de Chypre, appartient à Tune des deux premières années de son règne. On conviendra cependant que la né- cessité où Ton serait alors de limiter dans un si court espace de temps rémission de la monnaie qui nous occupe, établit une grande probabilité en faveur de Topinion que je soutiens. On ne peut , du reste, hésiter qu'entre Hugues I" et Hugues'UI. Deux autres rois de Chypre portèrent, il est vrai, le nom de Hugues ; mais d'une part Hugues U mourut en minorité, et j'espère prouver plus loin qu'on ne frappait point monnaie au nom des rois mineurs ; d'autre part Hugues IV fut revêtu, dès le jour de son avènement à la couronne, des deux titres de roi de Chypre et de roi de Jérusalem. HENRI I". 1...ENRICDS Le roi debout, re- vêtu d'une dalmatique byzantine ornée de ]>erles et retombant sur^^e bras gauche, la lête couverte d'une couronne à cinq perles et à trois fleurons simples, s*appuyant de la main droite sur un sceptre surmonté d'une croix, et tenant de la main gauche un globe crucigère. Le tout environné d'un double grenetis. ^. La légende et le dessin du revers sont presque enacés ; on y voit les vestiges de rimage du Christ assis sur un trône. Or pâle. PI. X, fîg. 3. Publiée par M. de Longpérier dans le ca- talogue du cabinet de M. de Magnoncourt (1). M. Buchon en a donné la description sous forme d'appendice à la fin de son ouvrage ; M. de Mas-Latrie ne parait pas en avoir eu connaissance. L'attribution de cette monnaie à Henri I^' ne saurait être douteuse. Il est vrai qu'on ne lit plus aujourd'hui que le mot ËNRICUS ; mais on peut s'assurer, en considérant le dessin, que la partie effacée de la légende ne présentait de place que pour les deux mots : J^EX CYPRL Cette remarque seule exclut Henri 11, qui était à la fois roi de Chypre et de Jérusalem. Je renouvellerai d'ailleurs l'observation, que j'ai déjà faite, que les monnaies do ce prince portaient des légendes en langue française. La ressem- blance de cette monnaie avec celle de Hu- gues l" est frappante : c'est le même type byzantin, et la même forme concave des nummi scyphati. 2. + HENRICUS. Croix. I*.. + REX CYPRJ. Portail semblable à celui qui parait sur les monnaies de Gênes. Billon. Collection du prince de Furstem- berg. PI. X, fig. k, inédite. 3. 4- HENRICD8. Croix. ^. REX. Porte entourée de murailles, et surmontée de trois tours crénelées ; le mot REX est écrit au milieu de l'édifice. Cette [K)rte est probablement celle de Nicosie, car (i) Paris, 1840, iQ-8% elle ressemble beaucoup à la ()orte figurée sur un sceau de Hugues I", autour duquel on lit : CASTELLDM NICOSSIE. Billon. Collection de H. Borrell, à Smyrne. PI. X, fig. 5, inédite. 4. -H HENRICUS. Croix. 4. REX. Édifice.à peude chose près sem- blable à celui qui ngure au revers de la monnaie précédente. Cuivre. Collection du prince de Furstem- berg. PL X, fig. 6, inédite. 5. Même légende, même type et même module que la monnaie précédente. Cuivre. Collection de H. Reichell, à Saint- Pétersbourg. PL X, fig. 7, inédite. L'examen des n^"* 2, 3, &> et 5 confirme ce que j'ai dit plus haut sur l'adoption du type latin par les premiers rois de Chypre pour les monnaies autres que les monnaies a or. HUGUES IL • On ne connaît aucune monnaie de ce prince. Celles qui furent frappées sous son règne, s'il y en eut, devaient porter le nom du régent, puisque le roi mourut avant d'a- voir atteint sa majorité. 9f . de Mas-Latrie ne croit pas que dans le royaume de Chypre les régents aient eu le droit, qui leur était attribué dans la plupart des États soumis au régime féodal, ae raire battre monnaie en leur nom pendant la mi- norité du souverain. M. de Mas-Latrie re- connaît cependant que les principes de la féodalité donnaient aux régents une autorité très-étendue, et que ceux-ci jouissaient des revenus et des prérogatives de la royauté ; il prouve lui-môme par plusieurs exemples qu en France le droit de battre monnaie était au nombre de ces prérogatives. Mais il re- fuse ce droit aux régents de Chypre, parce que dans ce royaume le roi seul avait le droit de frapper monnaie à l'exclusion des grands vassaux, et parce qu'on y trouve établie l'unité des monnaies, poids et me- sures. Ces deux raisons ne me paraissent pas solides. On comprend en effet qu'un sei- gneur chypriote, élevé à la régence, pût ac- quérir, en vertu de ses fonrlious, un droit qu'il ne possédait pas en vertu de son fief. En frappant monnaie pendant la minorité du roi, il n'empiétait pas sur l'autorité royale : il agissait au contraire au nom de la roj^auté dont il était dépositaire, et lui conservait, en l'exerçant, une de ses prérogatives. Il est aussi facile de répondre a la seconde objec- tion de M. de Mas-Latrie. En effet, par unité des monnaies il ne faut pas entenclre qu'on ne connût que des pièces frappées à une seule et même effigie ; autrement on devrait dire que le droit de battre monnaie se trouva paralysé entre les mains de tous les succes- seurs du prince, qui avait le premier émis des espèces. Il ne faut même pas entendre 3ue toutes les monnaies chypriotes fussent u même métal et frappées au même type ; la seule inspection des planches que nous publions démontrerait l'erreur d'une sem< 227 (an DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY ZZO blable assertion. Il faut donc entendre par ces mots unité des monnaies un système uni- forme de monnayage ; et, sans examiner ici si cette unité fut réellement observée, on peut dire qu'elle n'était point un obstacle à ce que les régents frappassent monnaie en leur nom ; elle leur imposait seulement To- bligation de se conformer au système établi, /^ajouterai que Tusage suivi en France avait été adopté dans le royaume de Jérusa- lem. L'histoire numismatique de la princi- pauté d'Antioche nous en fournit plusieurs preuves, et les coutumes chypriotes avaient une telle analogie avec celles des États chré- tiens de Syrie, qu'on peut tirer de ces exem- ples une lorte présomption en faveur de mon opinion. Mais Toici un fait plus concluant tiré de l'histoire même du royaume de Chy- Ere. On sait que Henri II, victime de Fam- ilion d'un de ses frères, fut pendant quel- ques années privé de l'autorité royale ; le prince de Tyr -n'avait pas osé aller jusqu'à le dépouiller complètement, et s'était con- tenté d'exercer le pouvoir sous son nom, avec le litre de gouverneur. Certes rien ne ressemblait plus à une régence qu'un pareil état de choses. Eh bien ! nous possédons de cette époque une monnaie, ou le nom du gouverneur figure dans la légende à cdté de celui du roi. HUGUES UI. 1. H : REI : D EM ED' HIP. Le roi debout, revêtu d'une robe longue ornée de perles ; de la main gauche il tient un globe, crucigère, et de la main droite un sceptre, qu'on dirait surmonté d'un petit drapeau ; mais je crois qu'au lieu d'un drapeau, il faut plutôt voir les restes d'une croix en partie détruite par le temps. La tête est ornée d'une couronne è trois fleurons fleurdelisés. A gau- che, dans le champ, on voit une rosette. Le tout est entouré d'un grenetis simple. ' i). Le Christ assis, la tête environnée d'une auréole perlée; il tient sur ses genoux un globe surmonté d'une croix. Dans le champ, à droite de latète du Christ, on lit : IC, et à gauche XC. Le tout est environné d'un dou- ble grenetis. Or. Autrefois cabinet de M. Dassy. Pi. X,fig.8. 2. Môme légende et môme Qgure, à cette seule exception près, que la tète du roi est * couverte d'une couronne à quatre perles, sans fleurons. Le revers est presque entier rement elfacé ; mais on croit qu'il ne difl'érait en rien de celui duo* 1. Or. Cabinet du roi. PI. X, fig. 9. Un troisième exemplaire se trouve au ca- binet des Gemme à Florence. Publiée par Pèlerin, Miinter, Buchon et Mas-Latrie. La monnaie dont nous venons de décrire deux exemplaires, est, comme celle de Hu- gues I*', de la nature des nummi scyphati; c'est la dernière qui nous présentera l'imi- tation du typo byzantin. Trompé par ce type et par le bas aloide l'or, qui se trouve mêlé d'argent, Pèlerin, qui l'a publiée le premier, l'avait attribuée à Henri, empereur latin de Constantinople ; il avouait cependant qu*il ne pouvait expliquer complètement la lè- genae, qu'il lisait de la manière suivante : H. REI D DH ED'HIP. Mûnter fut judi- cieusement amené par l'ensemble des carac- tères de cette pièce, et par sa comparaison avec d'autres monnaies cnypriotes, a la clas- ser dans la suite des rois de Chypre; mais comme il n'avait pas tu l'original et qu'il en était réduit à former des conjectures, il Î>roposa de rectifier ainsi la lecture de Pé- erin : H. REI D IH ED' HIP; Mûnter substituait donc aux lettres inexplicables DN, que Pèlerin avait lues, les lettres IH, qui pouvaient être considérées comme les deux Sremières du nom de Jherusalem* L'examen es deux exemplaires originaux, que M. Bu- chon a eus sous les yeux, est venu lui prou- ver qu'au lieu de IH, c'est EM qu'il faut lire; mais cette nouvelle rectification confirme, au lieu de l'ébranler, l'opinion de Miinter, et rend plus certaine encore l'attribution de la pièce discutée à la dynastie des Lusignans. La seule difficulté qui subsiste est de savoir quel est le roi désigné dans la légende par la lettre H. Ce ne peut être ni Hugues r% ni Henri I", ni Hugues II, puisque ces trois princes régnèrent antérieurement à la réu- nion des couronnes de Chypre et de Jéru- salem; mais l'hésitation est permise entre Hugues III, Henri H et Hugues IV, dont les règnes sont postérieurs à cette réunion. MM. Mûnter, Buchon et Mas-Latrie ont una- nimement adopté Hugues III, par cette rai- son que le type des monnaies de Henri II et de Hugues IV diffère beaucoup du type de la monnaie qui nous occupe. Il serait rigoureux de tirer un argument bien décisif de la comparaison de ces diverses pièces, attendu que Tune est d'or, que les autres sont d'argent, et qu'on a pu voir, à l'article de Henri 1", l'exemple d'un roi qui avait adopté un type dili'érent selon le métal de ses espèces. On ne peut nier cependant qu'il n'y ait une diversité très-grande entre les pièces de Henri II ou de Hugues IV, et celle que nous discutons ; et si l'on remarque eu outre les rapports qui existent entre cette dernière et les deux monnaies de Hugues l" et de Henri I" précédemment décrites, on sera naturellement port.é à la rapprocher de celles-ci autant que possible, et à suivre la classification proposée par MM. Mûnter, Buchon et Mas-Latrie. Il est bien clair, du reste, que l'émission de cette monnaie ne saurait être antérieure à l'année 1269, pendant laquelle Hugues III recueillit la couronne de Jérusalem. JEAN I". Nous ne connaissons pas de monnaie qu'on doive attribuer à ce prince. Il est vrai que le cabinet de Paris en possède une d'ar- gent, dont la légende porte : Johanes Dei 229 CHY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY HENRI II. ' HUGUES IV. 230 1. HENRI REI m. Le roi assis sur un trône sans dossier, et dont les deux côtés sont terminés par des têtes d^animaux ; il a sur la tête une couronne h trois fleurons fleurdelisés, tient un sceptre de la main droite, et soutient de la gauche un glèbe crucigère. Le manteau royal, relevé sur l'é- paule droite, est retenu par une agrafe. Dans le champ, à la droite du roi, on remarque une croiseite. Le tout environné d'un grenetis. 4. — lERUSAL'M ED' CHIPRE. La croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. La légende est entre grenetis. Argent. Cabinet du roi. PI. X, Og. 10. Publiée par HM. Hiinter, Buchon et de Mas-Latrie. 2, 3, 4. Variétés appartenant au prince de Furstemberg. Dans le n** 4, le manteau royal s^écarte pour laisser voir la robe serrée autour des reins par une ceinture ornée de pierreries. PJ. X, fig. 11, 12 et 13. 5. Variété d*un module plus petit, apparte- nant au prince de Furstemberg. PI. X, fig. 14. Les monnaies de ce règne sont communes ; outre les cinq exemplaires que nous avons fait graver, nous pouvons en indiquer deux qui appartiennent au cabinet du roi, un qui est au Muséum Britannique, un qui faisait Eartie de la collection Norblin et qu'a pu- lié Lelevel,etc Tous ces exemplaires ne présentent entre eux que de très-légères différences. La plus importante est celle que l'on remarque dans les traits du roi, qui pa- Tdîi d'abord fort jeu ne et sans barbe, comme dans les n»* 10, 13 et 14 de nôtre planche ; puis arec une barbe longue et les traits flétris d un vieillard, comme dans les n»» 11 et 12. On ne saurait élever aucun doute sur l'at- tribution de ces pièces à Henri II, puisque ce prince est le seul Lusignan du nom de Henri, qui ait réuni sur sa tète les deux cou- ronnes de Chypre et de Jérusalem. 6. AMAL....UUB'NATOR CIPRI. Un lion debout, entouré d'un grenetis. â. HENRI... IRL'M E CIPRI R... La croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. Argent. Cabinet de M. Borrell, à Smyrne. PI. XI, fig. It inédite. Cette pièce appartient incontestablement au prince de Tjrr, Amaury, qui usurpa sur son frère Henn II l'exercice de l'autorité royale, et porta de 1304 à 1310 le titre de Gouverneur. Elle remplit une lacune dans l'histoire numismatique du royaume de Chy« pre, et mérite de fixer l'attention, soit parce quelle prouve qu'Amaury n'osa jamais com* pléter son usurpation et dépouiller du titre de roi le prince, qu'il avait dépouillé du poavoir ; soit parce qu'elle vient coufirmer Vopinion émise par nous, que dans le royau- me de Chypre les régents jouissaient du il oit de battre monnaie. 1. HUGUE REI DE.. Le roi assis sur un trône sans dossier, et dont les deux côtés sont terminés par des tètes de lions; il a sur la tète une couronne à trois fleurons fleur- delisés, tient un sceptre dans la main droite, et soutient de la gauche un globe crucigère. Le manteau royal, jeté sur les épaules et ramené sur les genoux, laisse voir la robe serrée autour des reins par une ceinture ornée de pierreries. Le tout environné d'un grenetis. ^. — lERUSAL'M ED' CHIPR.. La croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. La légende est entre grenetis. Argent. Cabinet du roi. PI. XI, fig. 2. Publiée par MM. Miinter, Buchon et de Mas-Latrie. 2, 3. Variétés appartenant l'une au cabinet du roi, et l'autre au prince de Furstemberg. Dans le n*" 2, on remarque dans le champ, à la droite du roi, un B surmonté d'un an- nelet. PI. XI, fig. 3 et 4. 4, 5. Variétés d'un module plus petit, ap- partenant l'une au cabinet du roi, et l'autre au prince de Furstemberg. Dans le n* 4, on remarque dans le champ, à la droite du roi, un C surmonté d'une croisette. PI. XI, fig. 5 et 6. Les pièces de Hugues IV sont, comme celles de Henri II, assez communes dans les collections. Leur classification ne saurait soulever de difficultés sérieuses. Il est vrai qu'à la rigueur on pourrait les attribuer à Hugues III, qui réunit en 1269 la couronne de Jérusalem à celle de Chypre ; mais si on compare leur type à celui de la monnaie de Hugues III décrite plus haut, et si on le rapproche de celui des monnaies de Henri II qui précèdent et des deux Pierre qui suivent, on adoptera sans hésitation, comme nous l'avons fait, l'opinion émise par MM. Miinter, Buchon et de Mas-Latrie. PIERRE 1" ET PIERRE II. 1. -hPlERE PAR LA GRACE DE DIE ROI. Le roi assis sur un trône gothique , la téfe couverte d'une couronne à trois fleurons fleurdelisés. Il tient un sceptre de la main droite, et de la main gauche un globe cruci- gère. Le manteau royal est attaché au cou par une petite croix. Au bas du trône, à gau- che, est un écusson où figure le lion des Lusignans. Le tout entre grenetis. ^. -^ DE lERUSALEM E DE CHIPRE. La croix potencée de Jérusalem » cantonnée de quatre croisillons. La légende est entre gre- netis. Argent. Cabinet du roi. PI. XI, fig. 7. Publiée par HM. Munter, Buchon et de Mas-Latrie. Je ne reproduirai pas. au sujet de cette monnaie, la discussion à laquelle M. Buchon s'est livré (p. 406). Cette discussion avait pour point de départ l'exemplaire de M. Miiu* 351 CHY DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CHY ter, et M. Bucbon a montré beaucoup de sagacité en rectifiant la lecture proposée par le savant danois. Mais rexemplaire que je viens de décrire y beaucoup mieux conservé que celui de H. Hiioter, ne laisse plus ma- tière à aucune incertitude. 2, 3, iy 5. Variétés appartenant au cabinet du roi et au prince de rurstemberg. PI. XI, fig. 8, 9, 10 et il. Ces divers exemplaires sont presque entiè- rement semblables au n* 1. Les légendes seules présentent quelque différence ; ainsi le n« 3 porte au droit PIËRE PAR LA GRACE D' D' RE ; le n» 4^, PIERE PAR LA GRACE D DI. Les graveurs ajoutaient ou suppri- maient auelques lettres , selon leur plus ou moins d^abiJeté. Dans le n° ky on remarque un P dans le champ, à la droite du roi; dans les n^" S, 3 et 5, le roi tient de la main droite une épée, au lieu d'un sceptre. II est bien difficile, pour ne pas dire impossible, de .décider auquel des deux rois chypriotes, du nom de Pierre, appartiennent ces monnaies. L'incertitude cesserait, si Ton Souvait lire sur Tune d'elles, comme Ta fait [. Buchon, PIËRIN, au lieu de PIERE. Mais, outre que Pierre II a toujours porté dans les actes officiels le nom de Pierre , et n'a reçu celui de Pierin que dans les histo- riens italiens, il est incontestable que sur la monnaie examinée par M. Buchon , et qui figure dans notre planche sous le n** 9, c'est PIERE et non PIËRIN qu'il faut lire. M. de Mas-Latrie a examiné les raisons opposées, tirées de l'histoire ou du type de ces mon- naies, sans pouvoir arriver a une attribution précise. Je pense comme lui qu'on peut hésiter entre le règne de Pierre I" et les premières années de Pierre II ^ et je doute qu'on obtienne jamais une classification plus exacte. JACQUES I". M. Miinter attribue à ce prince deux mon- naies représentant au droit un lion avec la légende LACOBUS DEI , et au revers la croix de Jérusalem avec la légende REX IHERUSALEM CIP... M. Buchon a préféré donner ces deux monnaies au roi Jean II; j'avoue ne pas comprendre cette rectifica- tion, dès qu on peut lire distinctement dans la légende le mot lACOBUS. M. de Mas-La- trie a suivi M. Mûnter, par ce motif que les deux monnaies en question donnent seule- ment à Jacques les titres de roi de Jérusa- lem et de Chypre. 11 en conclut qu'elles doi- vent être antérieures à l'année 1393, pendant .e cours de laquelle le titre de roi d'Arménie vint se réunir aux deux précédents. Cette raison ne me parait pas décisive ; nous trou- verons en effet plus loin une monnaie que M. de Mas -Latrie lui-même attribue à Jean II, et sur laquelle il n'est point fait mention du titre de roi d'Arménie. S'il était permis de hasarder une conjecture sans avoir vu les originaux, je proposerais de reculer le classement des deux pièces qui nous occupent, jusqu'au règne de Jacques II; elles me paraissent en effet, d'après la des- cription de M. Miinter, avoir la plus grande analogie avec les monnaies de ce prince. JANUS. lAN... PA. Le roi assis sur un trône, la tête couverte d'une couronne à trois fleuroos fleurdelisés. Il tient de la main droite un sceptre surmonté d'une fleur«de lis, et de la mam gauche un globe cilicigère. Le tout environné d'un grenetis. 4. -^ R LA GRACE DE DIE ROI. La croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. Argent. Cabinet de M. BorreU, à Smyrne. PI. Xn, fig. 1, inédite. M. Buchon attribue à ce prince une mon- naie de cuivre appartenant au Cabinet du roi, [sur laquelle il lit : lOHAN. GRAG. DI REX. En supposant que cette lecture soit exacte, ce que je ne crois pas, la pièce ne saurait appartenir à Janus. Le mot lOHAN. ne peut être que l'abréviation de Johannes , et j ai suffisamment démontré plus haut que les deux noms de Janus et de Jean n'au- raient jamais dû être confondus. JEAN II. lOHANES DEI GRA. Le roi assis sur un trône sans dossier, et dont les deux côtés sont terminés par des têtes d'animaux ; il a sur la tête une couronne à fleurons, tient dans la main droite un sceptre fleurdelisé, et porte de la main gauche un globe cruci- gère. Le tout environné d'un grenetis. ^. -h IHRLM. ET. CIPRI. REX. La croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. La légende est entre grenetis. Argent. Cabinet du roi. PI. XII, fig. 2. Publiée par Mm. Buction et de Mas-Latrie. Le travail de cette monnaie et le caractère des lettres de la légende ne laissent aucun doute sur son attribution, quoique au pre- mier abord l'omission du titre de rot dT Ar- ménie puisse faire hésiter entre Jean T' et Jean II. Mais on doit remarquer que le type de cette pièce s'éloigne sensiblement du type adopté par Pierre l",PierreII et Janus, pour se rapprocher des monnaies de Henri 11 et de Hugues lY. M. de Mas-Latrie a donné de celte bizarrerie une explication très-ingé- nieuse, et je ]ie puis mieux faire que de la reproduire. Le royaume de Chypre avait contracté envers les Génois des dettes con- sidérables ; et la république, dans la crainte que les rois n'altérassent leur monnaie, sti- pulait toujours que les payements auraient lieu en vieilles espèces, c'est-à-dire en espè- ces du temps de Henri II ou de Hugues IV On se mit alors, pour essayer de tromper les Génois, à copier le type des anciennes mon- naies et à fabriquer des espèces extérieure- ment semblables, bien que leurvaleur intrin* sèque fût très-iirférieure. C'est à Jean II qu'il faudrait .attribuer la monnaie de cuivre du cabinet de Paris, que M. Buchon a faussement donnée à Janus, si la légende portait en réalité les mots lOHAN. GRAC. DI. REX, lus par M. Buchon. Mai:^ 233 GHY DlGTiONNAlRË D£ NUMiSMATIQUfi. CUT 234 déjà M. de Mas-Latrie avait révoqué en doute cette lecture, et déclaré qu'il ne voyait autre chose sur les deux côtés de la pièce que les deux mots : lERUSALËM R[E]X ; il proposait en conséquence de reporter rémis- sion de cette monnaie anonyme au temps des troubles qui suivirent la mort de Jac- ques II 9 époque où le parti napolitain, un moment maître de Nicosie, fit battre mon- naie sans avoir encore proclamé aucun prince comme roi de Chypre. On examen attentif de la pièce discutée m'a conduit à rectifier à la fois la lecture de M. Buchon et celle de M. de Mas-Latrie ; voici celle que je pro- pose : KBS RX. Lion. 4. IERUSAL.. Croix de Jérusalem. Les quatre premières lettres ICBS me pa- raissent être 1 abréviation de Jacobus, Le tvpe a la plus grande analogie avec celui des monnaies de Jacques II, et ces deux raisons me portent à attribuer la pièce en question à ce dernior souverain. CHARLOTTE et LOUIS DE SAVOIE. On ne connaît aucune monnaie frappée pendant ce règne. Celles qui furent émises , s'il y en eut, devaient porter les noms réunis des deux époux. JACQUES II. 1. + lAGOBUS DEI GRATIA R. Lion. ^. EX DE IE..SALE. CIPR. Croix poten- cée de Jérusalem, cantonnée de quatre croi- sillons. PI. XII, fig. 3, inédite. 2. H- lACOBUS DEI GRATA RX. Lign. I) IHERUSAL.. M. Croix potcncéc de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. PI. XII, fig. h, inédite. 3 US D..I GRA... Lion. i^. IH.... LM C... Croix potencée de Jéru- salem, cantonnée de quatre croisillons. PL XII, fig. 5, inédite. h. -H IACOBUS de GRAIA. Lion. t^. H-X.[RE]X lERUSAL. 8. Croix poten- cée de Jérusalem, cantonnée de quatre croi- sillons. PL XII, fig. 6, inédite. Je ne sais comment expliquer la lettre X et la lettre S, dont Tune commence et dont Vautre termine la légende du revers. Ce sont probablement des marques de fabrication. 5. -H UCOBUS DEI GRAIA EXR. Lion. î|. H- .-.• IHËRUSALEM CIPRl E. Croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. PI. XII, fig. 7, inédite. Cette pièce présente une singularité digne de reoiarque : les trois lettres qui compo- sent le mot REX ont été renversées par le caprice ou Tinadvertance du graveur; 1 E qui termine la légende du revers est probable- ment la première lettre du mot Ermenie pour Arménie. 6. -i- IACOBUS DEI GAA. REX. Lion. ^.•-HlE ARME. Croix potencée de Jérusalem, cantonnée de quatre croisillons. PI. Xll, fig. 8, inédile. Cette pièce est la seule, dans toute la suite .DiGTiONN. DE Numismatique. monétaire des rois de Chypre, où Ton puisse lire distinctement le titre roi d* Arménie. 7. Le droit en tout semblable aux précé- dentes. i^ LEM : CIPRl... Croix potencée de Jérusalem , cantonnée de quatre croisil- lons. PI. XIL fig. 9, inédite. 8. -hIACORUS 1: Lion. ^ RU... LE. Croix pattée« cantonnée de quatre croisillons. Pi. XIl,Gg. 10, inédite. 9. 10, 11, 12. Le type de toutes ces pièces est parfaitement semblable à celui des pré- cédentes ; mais il est impossible de déchif- frer les légendes, qu'on est réduit à deviner. PI. XII, fig. 11^ 12, 13, H. Toutes les pièces que je viens de décrire sont de cuivre , et appartiennent au prince de Furstemberg. Il en existe dans plusieurs collections un grand nombre du même règne, que je n*ai pas cru devoir faire graver, parce qu*on y voit toujours la répétition du même type et des mêmes légendes. Au reste, lu multiplicité des monnaies de Jacques 11 n'a rien qui doive étonner, quand on se rappelle celte phrase d'un historien chypriote , lo P. Lusij^nan : Le roi Jacques ^ sê trouvani en grande nécessité d'argent^ print tous tes chau- aérons d^airain qui estoient aux baings pu- blics ^ et fit battre dHceux plusieurs sortes de monnoye, JACQUES III et CATHERINE CORNARO. M. de Mas-Latrie attribue au règne de Jacques 111 la monnaie suivante, qui, après avoir appartenu à M. de Saulcy, est aujour- d'hui dans le cabinet du prince de Furs- temberg : -h lACORVS.... GATA. Lion. ij. -h .... ERX IHERUSAL.. Croix potencée de Jérusalem , cantonnée de quatre croisil- lons. PI.XII, fig. 15. Au lieu de GATA , M. de Mas-Latrie lit CATA, dont il fait l'abréviation de Catarina. Je ne comprends pas comment M. de Mas- Latrie concilie l'attribution de cette pièce à la régence de Catherine Cornaro, avec l'opi- nion précédemment émise par lui, qu en Chypre les régents n'avaient pas le droit de battre monnaie au nom des rois mineurs (1). Cette objection ne m'arrêterait pas, puisque i'ai adopté une opinion contraire à celle de if . de Mas-L^trie , mais je crois plus simple de lire GATA pour GRATIA , et d'attribuer la pièce en question à Jacques IL Ce qui me confirme dans cette conjecture , c'est le mot REX, dont les lettres, comme sur une des monnaies précédentes, ont été renversées, (1) Les institutions et les usages se modifient avec le temps. Les régents pouvaient très-bien au xv« siècle exercer eu Chypre un droit que n*aTaienl pas eu les bailes au xiii* siècle. Catherine Cornaro était d'ailleurs bien plus qu'une régente. Toutefois M. de Saulcy, qui seul a vu la pièce décrite ici , lisant au- jourdliui sur cette monnaie, GATA au lieu de GATA, le nom de Catherine doit ôlre évidemment écarté. (Note de Tauteur du DictiovnaÎH,) 8 955 eu: DICnOMAIRE DE NUHISHATIQDB. CLE S56 el qui ne saurait convenir b la fois & Jacques et k Catherine. Il est d'ailleurs probable que pendant les minorités on avait l'usage, suiïi par Amaury, prince de Tyr, de mettre d'an cOté le nom du roi mineur, et de l'autre celui du régent, CISAILLES, coupfir avec les cisailles ou gros cisenut, les pièces de monnaies défec- tueuses, légères de poids ou mal frappées, afin qu'elles n'aient pas cours dans le com- merci*. CLÈ>f ENT V, pape.de l'an 1305 à Tan 1314, premier pape qui ait siégé à Avignon. Floravanti a publié, page KT, une belle méilaille d'argent de ce pontife. D'un côté elle représente le sainl-pèreà mi-corps, por- tant la mitre, tenant la croix de la main gauche, bénissant de la drnile. autour la lé- gende : CLEMENS PAPA OLINTUS. Au re- vers, la crois elunedoublelégunde circulairi': -I- AGIM. TIBI. GRA. OMNIPOTENS. DE. Agimus tibigratias, omnipotens Deus. Seconde té^etidi! : les deuï clefs, au lieu de la crois, COMIT.VRNASlNl,com(Io(w«Kenmsini.Voy. aussi Duby, Monnaie» de» baTons et prélats de France, 1. 11, p. 112 , et Revue de h/uinis- matique, 1839, p. 961. M. Carlier-publie une autre monnaie de ce pane sur laquelieoriIit:CLES. PAPA. QVINT. iCtemens papa gaînlui). Dans le chauip, le )uste du pape. Au revers : COM. VENASINI. ( Comilalus Venaiini ). Dans le clianiji line croix. IHevue de îfumismatique, 1639, p. 261). CLÉMENT VI , pape à Avignon , de l'an 1312 h 1332. {Monnaies de ). N* 1, argent. D,ins le champ, le pape bénis- sant et portant la tiare. Légende :,(deui clefs) CLEMS. PP. SEST. {Clemcns papa texlu»}. Tout autour un cordon d'étoiles ou de roses. H. Une crois. Deux légendes : -h AGIMVS. ■HBI. GRAS. OMNIPOTENS. DEV3. + (Le» deus clefs et une rose.) COMES. VENESI. [Comeê vtnaisinus). N* 2, argent. Le pape assis bénissant. Lé' gende : CLÉMENS, PP. SEXTUS. ^. Les deux croii en sautoir : SANTVS PE TRVS. E. PAL. {Sanctus Petrus et Pau- lu») (1). N° 3, aivent. Le pape assis bénissant. Légende : CLEMS. PP. SEXTS. i^. Une crois, cantonnée du quatre petites crois. Léjçende : SANTS. PETRVs. Monnaie» décrites par Floravanti, p. &b ; et par Duby, t. Il, p. 113. N° 4. CLEMES. PP. SEXTVS. Dans le champ le buste du pape entre deux rosaces. ^. COMES. VENASINI. Croix cantonnée de deux petites crois doubles en sautoir. (Car- tier, Revue de Numismatique, 1839, p. 262.) Cléhert VI {Sceaux du pape). Yoy. l'arti- cle général Sceaux des papbs, n° 5. CUUIËNX VU, ou Robert de Genève, (l) Si ratie pièce esi avignonaise, elle prouve que Clémcnl VL en devenant propriétaire de la ville d A- vlgnon, crut devoir renoncer au tilre de comie de Vcnaissin. You.Reeuede Sumitmatiqtte,i^T9, p.^Si, et ci-dessus, uriicle d'Avienoii. Kpe à Aviron, de l'an 1378 h l'an 1394. 'S deus pièces suivantes sont décrites par Floravanti, Anliqui Denarii, page 81. N" 1, or. 4- CLEMENS. PP. SEPTMS. (C/e- mens papaseptimus). Dans le champ, la tiare à trois couronnes, accostée de ciels en sau- toir. H. -f- SANCTVS. PETRVS, SCT.PA.VLVS. Dans le champ, les clefs en sautoir. C'est le plus ancien écu d'or potititical que l'on con- naisse; mais dès le siV siècle, au moins, les papes avaient eu des espèces d'or. (Foy, Jeaîi N° 2, or. S. PETRVS APOSTOLVS. Saint- Pierre Dimbé, portant la tiare, les clefs et uu livre. H. CLEMENS. PP, SETIMS. Dans le champ, une tiare et l'écussou des armes au-dessous. C'est le plus ancien exemple d'emblèmes hé- raldiques, sur les monnaies des papes signa- lé par Scilla (Monfie, pag. 309.) N" 3. B lion. CLEMENS. PAPA SEPTIVS. Dans le cbamp, le buste du pape eatre deux doubles clefs en sautoir. H. SANTVS PETRVS. Dans le champ, uoe longue croix coupant la légende, entre les brauches, une mitre el deus clffs en sautoir. Voy. Revue de Numismatique, 1839, p. 265, où sonl publiéf^s quelques autres monnaies de Clément Vil, analogues fax précé- dentes. CLEMENT VU, Joles de Mèoicu, pape, de lo23 à 1534 (Monnaie» et médailles de). I. Médailles. N- 1. CLEMENS VU. PONtifex. MAXihcs. [Clément VII, souverain pontife ), et à l'exer- gue : MDXXV. ANNO 11 {ponliâcatus], 1M5: ïteuxième année de son pontificat. Buste k droite de Clément VU, tète nue, et revêtu des ornements prjuliljcaux. H. GLORIA ET HONORE CORONASTI EUM. ( Vous l'avex couronné de gloire d d'honneur). Et à l'exergue : ROMA. Rome j Armes de la maisondeMèdicis, déjà décrites. Très, de Numism., M. de» P. N" 2. Même lôte qu'à la médailla précé- lÎESERAVIT. ET. CLAVSIT. ANNo. IV- BiLfi. (// l'ouvrit et le ferma Van. du jubiU.) Le pape, suivi de son clergé, ouvrant la porte sainte. Exergue : MDXXV, i5a^ Très, de Numitm. N" 3. HODIE SALVS FACTA EStBVNW). [AujourtThui, le monde a été »auvé). La nais- sance du Christ, dans la crèche. Exergue : CLEMENS VlI,ANN0JVBIUEI.(C/(rm«i(T7/, VandujMtf, 1*525.]) ÎS7 CLE DIGTIONKURE »E MIIHSHATIQUE. CLE APERT* -SONT . ET - PORTiE- COELI. [Les portes du ciel onl aussi éîé ouioert^s). Cérémonies de Touverturede la porte sainte. Âu^essus de latôte du pape, saint Pierre ou- vre la porte du ciel. Trésor de Numism.f M. des F. N- h. CLEMENS VU PONTifex MAXiHtâu {Clément YIl, souverain pontife ). Buste à droite de Clément VII, tète nue, et revêtu des ornements pontificaux. «. EGO SVM JOSEPH FRATER VESTER. {Je suis Joseph votre frère). Joseph, assis sur un trône, est reconnu par ses frères qui l'en- tourent, dans des attitudes diverses. Très, de Numism. N- 5. CLEMENS VII. PONTifex MAXiim ANNO V. ( Clément Yll, souverain pontife. Lan Y de son pontificat.) Buste à gauche de Clément VII, semblable aut précédents. î^. SCDEA COMEURLU IGNI [sic), pour : SCVTA COMBVRET IGNI. (Elle brûlera les houcKers.) La Paix , tenant a*une main une branche a'olîvier, et de Tautre une torche allumée, qu'elle approche d'un faisceau d'ar- mes. Très, de Numism., p. 8., M. des P. N- 6. CLEMENS VII. PONTifex MAXimvs ANsfo (pontificatus) XI. MDXXXIIII. ( Clé- ment Vlif souverain pontife, la onzième on- née de son pontificat, [153^];. Buste à gauche de Clément VII, la tôle nue; il est revêtu des habits pontificaux. CLAVDVNTVR-BELLI- PORTiE. {Les portes de la guerre sont fermées ). La Paix, tenant d'une main une corne d'abondance, et de l'autre une torche avec laquelle elle brûle un amas d'armes. Dans le fond, le tem- ple auquel est eucbainé le génie de la guerre. Sur le temple, à droite, on lit : BENVENV- TVS. FECiT. (Ouvrage de Benvtnuto tellini). Très, de Numism.y p. 8. Yoy. aus^i les ad- ditions. N- 7. CLEMENS VII-PONTipex MAXimvs Aî^so.XI. 1AD\X\UU (Clément VII, souve- rcsin pontife, l'an XI*, 153%). Buste à gauche de Clément VU, la tète nue, revêtu de la chape. «. VT BIBAT POPVLVS [Pour que le peu- Île boive). Moïse, entouré des Israélites, et usant jaillir Teau du rocher. Trésor de Numism., p. 8, AT. des P. N* 8. CLEMENS VII. PONTifex MAXimvs ( Clément VU, souverain pontife). Buste à droite de Clément VII, représenté comme les précédents. iç. POST MVLTA PLVRIMA RESTANT {Après beaucoup de souffrances^ il en reste plus encore). Le Christ, attachée la colonne. Trésor de Numism. ^ p. 8. N- 9. CLEMENS VII PONTifex. MAXimvs. ( Clément VII, souverain pontife ). Buste à droite de Clément VII, semblable aux pré- cédents. i|. Un souverain, assis sur un trône, reçoit les tributs et les hommages de vaincus, dont quelques-uns sont prosternés k ses pieds. Trésor de Numism. , p. 8. Cette dernière médaille fut frappée en mémoire de l'expédition de Charles-QBiftt contre Barberousse, souverain d'Alger. H. Mênnaieê. On a un grand nombre de monifaies dd ce pontificat battues à Romet Anoône, Bolo- gne, Plaisance, Parme, Modène; Sidlla Flo- ravantl, Bonauni les ont décrites. Nous re- marquerons seulement d'après Sdlla {Monê^ te, nag. 310) que Clément VII, marqua sur quelques-unes de ses monnaies l'année de son pontificat, usage dont on n'avait encore signalé d'exemple que sons Pie II et Paul II, au XY' siècle, et qui fut suivi plus réguliè- rement après Grégoire Xlil, élu pape ea 1572. Clément VII frappa pour la première fois des pièces d'argent de 15 baïoques, ayant son portrait. On les nomma Clémentines. CLEMENT VIII, Hippolyte AuiOBBAiiniifi, pape en 1592. ( Médailles as ). CLEMENS VIII PONtifbx MAXimys. (CM- ment VIII, souverain pontife). Buste è droite de Clément VIII, la tète rasée à la césarienne, barbu, et revêtu des ornements pontificaux. N* l.«. PHILIPPVS 111 HISPANuRTM REX CATIIL (cATHOLicvs). ARCHiDVxAVSTBliE. ECT (et gâtera) : Philippe III, roi eatholi" Sue d'Espagne, archiduc a Autriche, etc. Tète e face du roi Philippe 111, portant au cou le collier de l'ordre de la ïoison-d'Or. { Mé- daille frappée après la paix conclue entre Philippe m et Henri IV.) Trésor de Numism., p. 2fc, M. des P. N- 2. CLEMENS VIlI PONTipex MAXimvs ANNO III [Clément VIII, souverain pontife, Fan 3' de son règne ). Buste à gauche de Clément VIII, barbu, revêtu des ornements pontiticaux. AB OIUGÏNE MVNDl ( Dès le commence- ment du monde). Abel a^'onouillé devant un bûcher, sur lequel il sacrifie un b(^lier. Dans les nuages, Dieu le Père. A l'exergue : C13I3XC11II, 15%. Très, de Numism., p. 24^. W 3. Mômiî tête que la précédente. i^. ET NON PŒNITEBIT EVM (^Et il ns â'en repentira pas). A l'exergue : ClODXICy 15%. Abraham armé, agenouillé devant un autel ; en face de lui, Melchisédech tient d'une main un calice, et de l'autre un pain. ( Allusion à IV-bjuration (Je H nri IV.) Très, de Numism., p. 24-, M. des P. W k. CLEMENS VIll PONTiFEx MAXrMVS An NO V. {Clément VIII, souverain pontife. Van 5* de son rtgne). Tète à Kauche de Clé- ment VIII, barbu, couvert de la calotte et revêtu du camail. iJ.RVTHENlS RECEPTIS (la réception des Russes). Le souverain pontife assis sur son trône, couvert de la tiare et revêtu des or- nements pontificaux, bénit deux personnes prosternées k ses pieds, derrière lesquelles se tiennent deux autres personnes debout. A côté du pape on voit un cardinal assis ; dans le rond, un autel. A l'exergue : CIOIDXCVI, 1596. ( Allusion à l'abjuration de deux évêques russes faite à Rome.) Très, de Numism.^ p. Si-. N° 5. Môme tête que U précédente. CLE DICTIONNAIRE DE NUlOSMATiQUE. CLB S40 ^.CONSECRATiO. {ConséerfUian.) Le sou- verain poniife entouré des grands dignitai- res ecclésiaslicjues, consacre Tautel de 1 é- glise de Saint-Pierre. Très, de NumUm., p. 2fc. N- 6. Même tête encore. REiaGRAVlT ERIDANVS ( Le Pô est rentré sous ses lois). Une ûgure nue, couchée, représentant le fleuve Pô, lient dans la main droite un vase d'où s'échappe de Teau dans laquelle nagent des canards, de la main gau- che une corne d'abondance. Dans le fond on voit quelques peupliers. A l'exergue : MDXCVIli ( allusion à la prise de Ferrare, comme le n" 7). .-,,.»» Très, de Numism., p. 2^-25, M. des P. N- 7. CLEMENS VllI PONTifex MAXimvs Anno VII (CWmcnr YIII, souverain pontife, Fan T de son règne). Tête à gauche de Clé- ment VIII, barbu, couvert de la calotte et revêtu du camail. , i^. FERRARIA RECEPTA {Ferrare reprise). Vue de la ville de Ferrare. Très, de Numism., p. 25. N- 8. CLEMENS VIIl PONtifex MAXimvs ANno VII (Clément YIII, souverain pontife, ru, couvert de la calotte etpor- laat l'élole par-dessus le camnil. Il DILIGITDOMINVSDECOREMDOMVS GKNITRICIS SVjE. ( Le SHgneur aime Tem- MHtêemenl dt la maison de «a-m^ej.'Vue de la façade postérieure de la basilique Libé- rienne, eu fnee du mr-nt Qniri^al. La courte durée du pootiScat de Clémont IX, ne per- mit pas d'effectuer les travaux qu'il avait projetés. fret, de Numirm. M. dfs P. ^•2. CLEMENS IX PONTiyEX MAXimvs .■ AsNO IL {Clément IX, soucerain pontife, Van 2' de son régne ). Buste i gaucMe de Clé- ment IX, barbu, coiffé de la calotlfi et por- tant l'i^tole |)ar-desâus le camail. Exergtie : HAMEKANVS. «.CLEMENS F(KDERIS OPUS {Effets clé- vtents de l'alliance { jeu de mots sur le nom adopté par le pape). La Conrorde et la Paix, teuaijt l'une un dard, l'autre un rameau d'o- livier, se tiennent eoibrassées et foulent aux pieds la Discorde qui reniée son cœur. Exer- gue : M pour Albert Hamerani. { Médaille frappée à l'occasion de la paix entre la France et l'Espagne.) Tréi. de fiumism., M. de» P. N" 3. CLKHENS IX PONTifex MAX- ■Mvs. ANno IU (Clément IX, souverain pon- tife, l'an 3' de son régne). Busto à droite de clément IX, barbu, coiffé de la calotte et portant l'étole sur le camail. Sous les vê- lements -. F^CHERON. M. MLIO PONTE EXORNATO [Embel- Ussement du pont JUliui [Saint-Ange]). Vue du pont Saint-Ange, orné des statues dis apôtres Pierre et Paul et de dix anges portant chacun un des altribnls de la passion. En baut et partageant la légende, une Henoni- mée sonnant de la trompette ; en bas, la fi- gure allégorique du Tibre au milieu des roseaux, tenant une corne d'abondance; à ses pieds la -louve et les deux jumeaux. Dans le lointain, une barque montée par un marinier. Aux pieds du Tibre et sur le cordon de la médaille la signature du gra- veur en creux : F. CHERON. Cheron est un graveur français qui travailla k Rome. Très, de Mtmism., Jlf. des P. N* 4. CLEMENS IXPONTifex MAXmvs ÀNno II. {ClémentlX, souverain pontife, l'an 2* de son régne). Buste à gauche de Clé- ment IX, barbu, coilTé de la calotte et por- tant l'étole par-dessus le camail. «. PACE POPVLIS SVIS A DOMINO CONCESSA (Dieu ayant accordé la paix A êet peuples). Le pape, coiiTé de la tiare et rerdtu des habits pontificaux, précédé de tout son clergé et entouré des cardinaux, se dirrgnprocessionnellement vers Saint-Pierre, pour y rendre à Dieu des acEioiis de grâces a l'occasion de la paix entre la France et l'Espagnd. Très, de Ifumism., M. des P. Pi" 5. CLEMENS IX PONTifek SIAXimvs ANko III. (Clément IX, souverain pontife , Tas 3* d» (on rigne). Buste à gauche do NUMISMATIQUE. CLE ÏW Clément IX, barbu, couvert de la liare et des habits pontificaux. Sous les vêtements: ALBertvs. HAMERANI. Fecit. {Œuvres d'Albert Hamerani.) Yoy. sur ce célèbre graveur les additions du Trésor de itypti- que, cnl. 5. g,. Mf^mes légende et sujet qu'au d* 3. Vue cavalière du pont et du cliâteaa SaÎDt- Ange. ■ \ Très. deJiumîsm.,M. des P. N° 6, Mciiii- droit qu'au n' 5. «. IN SPLENDOIIIBVS SANCTORVM. (pans ta splendeur des saints.) El plus bas, ains une banderole déroulée de chaque côté : Sanctvs PETRIS DE ALCANTABA ET S*>CT* Mari* MAC.DALENA DE PAZ- ZIS [Saint Pierre d'Alcantara et sainte Marie' Magdeleine de Paxii). Jésus-Christ, assis sur son trûne, couronne d'auréoles saint Pierre d'Alcantara et sainte Marie Magde- leine de Pazzi. (En 1669.) Très, de Numlsm., M. des P. N°7. Droit presque semblable à celui du !(.' ADDITVM ECCLESIiE MVNIMEN ET DEGVS (Nouveaux défenseurs et nouvelle gloire de t'Église). Plus bas el dans une btn- dcrole déroulée de chaque côté : S. PETRVS DE ALCANTAHA. SiNCTA Maru MAGDA- LEN* DE PAZZIS (Saint Pierre d'Alcaniara et sainte Marie Magdeleine de Patxi). Saint Pierre d'Alcacitan el sainte Magdeleine de Pazzi à genoux sur des nuages, et le Saint- Esprit au milieu de rayons. Très, de yami»m., M. des P. N* 8. Droit presque semblable & celui du n'4. «. CONSTANTIA SILVERII AD ÏMITAN- DVn PROPOSITA {ta constance de SUt^s proposée pour exemple]. Les clefs de saint Pierre en sauloir surmontées de la tiare. (Clément IX avait été élu pape le jour de la Saiiit-Silvère.) Très. deNumism.,p. 36. ij. PROTECTOR NOSTER (Xotrt protec- teur). Saint Pierre, assis, dgnne la bénédic- tion et tient les clefs du ciel dans sa main gauche. A l'exergue : ROMiS (A Rome). Uonnaîe nommée la presbytérienne, que chaque nouveau pape fait distribuer, peu après son avènement, aux cardinaux, au clergé et au peuple. Très, de Numism., M. des P CLÉMENT X, Jean-Bapliste Altibm, pspe de 1670 h 1676 {Médailles de). N° 1. CLEMENS X PONTifex MAXnrs Anno V {Clément X souverain pontife, l'en 5* de son règne). Buste & droite de Clémeot X, 245 as DtCTIONNAIRE DE Iiarbu, couTert de la tiare et d''s habits pon- tiflraui. Snus les vêtements : JOaikks HA- MEBANVS. Fecit {Ouvragede J. Hamerani). Vojez les détails biographiques sur les Hamerani dans les additions du Trésor de tljfptique, col. S. ^. FLVENT AD EVM OMNES GENTES (Toute* lesnaliont courront vert lui). Vue de Saint-Pierre; sur le devant la Louve et les deux Jumeaux et quelques arbres; en l'air, une Renommée sonnant de la trompette, el tenant un rnuleau dt!'ployé f^ur lequel on lit : IN âPLEHDOHE STHLLARVM {Dam ta mlendeur dti étoile».) (Allusion aui armes ae la iamille Altieri.) A l'exergue, en creux : NUMISMATIQUE. CLE 246 1671^. médaille frappée h l'occasion du ju- bilé de 1675 que Clément X ouvrit à la fin de 1674. Tris, de Numism., Si. des P. N° 2. Môme droi( que le prtîrédpnt. H. SOLEM NOVA SIDEKA NORVNT {Ce nouveaux astret ont appris à connaHre le sa- leil). Saint Phili|me Bcnizy, saint Gaétan de Tliiennes, saint François Borgja, saint Louis Bertrand, et sainte Rose de Lima, à genoux sur des nuages; au-dessus, le Suinl-Esprit dans sa gloire. Les quatre sainis qui figurent sur cette médaille furent canonises par Clé- ment X. Tris, de iVumtjm., Motwai>( de» Papes. N- 3. CLEMENS X PONTifbx MAXihvs AvKolllI {Clément X, souverain pontife l'an k' de son règne), fiusie h droite de Clément X, barbu, couvert de la calotte et du camsil, et portant par-dessus l'élole. Sous les vête- ments : JoinnKS HAMRRANVS. H. TT ABVNDAMIVS HABEANT {Afin qu'ils aient te blé plus abondant]. Cérès cou- ronnée d'épis, tenant dans ses bras une oome d'abonftance et sur ses genoux une 5erbe, est assise sous un chêne ; b ses cAtés, eux enfants ramassent des gerbes et les déposent à ses pieds. Dans le lointain quel- ques moissonneurs. (Allusion au bonheur qu'eurent les Etats de l'Eglise d'échapper à la disette qui frappa l'Italie pendant l année du jubilé.) Tris, de Nwniêt». p. 36, M. des P. N- k. CLBUENS X PONTif» HAXihvs ANno II {ClémetUS, souverain pontife. Va» 2* de tonrig%e).i\iS\e adroite deCléineutX, barbu, couverl de la tiare et des habits pun- tâficsDX ; sons les vëtemenla : F. C&EBON (Kraveur français). ^. DOMINE TV SCIS QVIA AMO TE (Evan- gile selon saint Jean, xv, 16, 17 : Seigneur, voua savez que je vous aime), paroles qu'ai- maitàrépéterClémentX. Saint Pierre, suivi de deux apdtres, contemple, à {jeuoux, notr4 Seigneur Jésus-Christ, a qui il adresse ces paroles. Tris, de ffumttm.,}}. !fî, M des P N* 5. CLEMENS X PONTifex MAXiHts ANso I {Climent X, souverain pontife, l'an i" de son rignt). Buste à droite de Ci^ment X, barbu, couvert de la tiare et dos habits pon- tificaux. Sous les véhéments : HAMERANVS. 4. DOMVS DEI ET PORTA COELi {Maison de Dieu et porte du ciel). Le Saint Père, cou- vert de la tiare et des habits ponlilicaui, entouré des cardinaux mitres, et suivi de son clergé, ouvre la (lorte sainte ; à droite, une multitude de fidèles h genoux ; en haut, deux anges soutenus jiar des nuages et en- tourés de rayons lumineux. A lexei^ue: 1675. Médaille du jubilé. Tris, de Numism., p. 37. N* 6. CLEMENS X PONTifbx MAXiirvs Asso III {Climent X, souverain pontife, l'an 3* de sonrègne). Buste à droite de Clément X, barbu, couverl de la tiare et des habits pon- tificaui. Sous les vêlements : I. HAME- RANVS. <*. VIVIFICAT ET BEATiFicAT (7J riwVIt et lanctifiej. Une femme, symbole de la piété filiale, présente son sein h un vieillard, en- chaîné dans une prison, et assis sur une pierre sur laquelle on lit : I. H. HDCLXli. (Siijnature du graveur : J. Hamerani.) Celle médaille Cuit allustoD à la charité de Clé- ment X. ,p. i CLEMENS X PONTifex MAXimts ANNo U{Climent X, souverain pontife, l'an irdesonrigne).husl6k droite de Clément X, barbu, coitTé de la calotte et portant le ca- mail par-dessus l'élole. Sous les vêtements: TRAVANVS. (Signature du graveur Travani). A. PLENA EST OMNIS TERRA GLORIA EORVM, Isaie ti, 33 (La ferre e«l pleine de leur gloire). Le même sujet qu'au n* 5. Tris, de Numism., p. 37, M. des P. H' 8. CLEMENS X PONTifex MAXmrs Aniio 1 {Clément X, joureroin pontife, l'an i" de ion règne). Barl)u, couvert de lu calotte et du camail, el portnnt par-dessus l'étole. A l'exergue : MDCLXX. f\. SPIRITV OhIS EIVS OMNIS VIRTOS EORVM, psaume xixii, v. 6. {Le souffle de sa bouche fait leur puissance.] Le Saint-Es- prit, sous la forme d'une Colombie, embrase h ses rayons une partie de la terre , au- '.essus de laquelle sont six étoiles. L'una UT CLE des pièces des armes de la famille Altieri. Trét. de Numism., p. 37, M. des P. N' 9. Droit presque semblable à celu i du n° 1 . «. turcabtm signa, a. POLONIS RE- liATA (te» drapeaux des Turc» remportét par les Polonais). Le pape, revêtu des habits ponlificaui, assis sur un trûne, reçoit on drapeau turc, qui lui est offert i>ar un liomme ageDOuilIC'. Exergue : MDCLXXIV. Drapeaux eolevés aux Turcs par Sobieski à la bataille de Chocsin, en 1673. Très, de Numism., p, 37, M, des P. H" 10. CLEMENS X PONTifex MAXimvs ANno l {Cléments, souverain pontife, l'an 1" (le sonregne). Buste i"! gauche de Clément X, barbu, couvert de la calotte et du camail, et portant par-dessus l'élole. Sous les vête- ments : ALBebtvs HAMERANV9. «. COLLES FLVENT MEL DE PETRA (Les collines feront couler te miel de la pierre). Cette phrase, qui est une imitation du stj'le biblique, rappelle ces mots du Deuléronome : Vt surgeret met de petra (xxxii, 15). Elle rappelle nussi ceux-ci : Colles (tuent lacté (Joël m, 18). Saint Pierre, martyr, debout, couronné par un arige et tenant la palme du martyre dans la main droite. A l'eiergue : S. PÊTRVS. Mabtïr. Albebtvs Haueranvs. (Cl(^mcnt X avait él6 élu le jour de saint Pierre, martyr.) Trét. de Numism.,p. 37, M. des P. N* 11. CLEMENS X PONTiyEx MAXimvs Anno Vi [Clément X, souverain pontife, l'an 6' de son règne). Buste à droite de Clément X, barbu, couvert de la tiare et des habits pon- tificaux. ^. BENEDIXIT FILVS (pourFiuis) IN TE (Il bénit set fil» en toi}. Le saint-père, cou- vert de la tiare et des habits pontificaux, entouré des cardinaux mitres, et suivi de son clergé, ferme la porte sainte, à l'occasion du jubilé en 1675. Très, de Numitm., p. 37, M. des P. N' 12, CLEMENS X PONTIEEX MAXIMVS Â^^O VU [Clément X, souverain pontife, l'an l' de son règne). Buste h droite de Clément X, barbu, la tête nue, revêtu des habits ponti- ficaux. Sous les vêtements : EQves LVCENTI {Le chevalier tucenti). Le chevalier Lucenli est sans doute le graveur de celte pièce. DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CLE Ht «. CVNCTIS PATET ÏNGRESSVS (t'mirfc en est ouverte à tous). Vue du port de Civita- Vcichia. Clément X fit réparer le port de Civita-Vecchia. Très, de Numism., p, 37, M. des P. N° 13. Au droit, la porta sainte du jubilé, avec la date de 1675, telle qu'elle a été gni' vée sur plusieurs autres médailles. H. Dans un cartouche : LVDOVICUS. TI- TvLi. Sanctj:. SABYN^. Sanct*. Rom*n«. EccLESi*;. PRESByteh. CARDinalis. POR- ÏOCABRl-RO PORTAM AVREAM LIBE- RIAN^ basilics. CLAVSIT (Louis Por- tocarrero, cardinat-prétre de la sainte Eglise Romaine, du titre de Sainte-Sabine, a fermé la porte dorée de ta basilique Libérienne [Sainte- Marie-Majeure] ). En bas, un écusson aux armes du cardinal Portocarrero : écartelé: au premier quartier, écartelé en sautoir, le cbei d'argent chargé d'une croix de gueulei, les deux flancs de gueules, et la pointe de si- nople, à la bande d'or chargée d'une bande de gueules; au deuxième quartier, écartelé en sautoir, le chef et la pointe de sinople è ta bande d'or chargéed'une autre de gueules, les fiancs d'or, et ces paroles: Ave,ïtaria, gratia plena, mises en orle à dextre et à sénestre d'azur, qui est de Mendoza ; au troisième quartier, échiqueté d'or el d'azur, qui est Po^ tocarrem; et au quatrième quartier, coupé en chefs de gueules au croissant renversé d'ar- gent, en pointe d'argent. Très, de Numism., p. 37-8, Jlf. dei P. N* 11^. Droit presque semblable à celui du n° 10. «. FERME VITA EXTRA ME MORS (E% moi est la vie, hors de moi est (a mort). La religion, debout, tenant de la main droite la croix el un livre, et couronnée de l'Esprit- Saint, s'offre à l'adoration des fidèles. Sur la base, sur laquelle est placée la relifdon. on lit : 1673. Très, de Numism., p. 38, M. des P. N' 15. Même droit qu'au n° 12. a. DEVS FVNDAVIT EAM {Dieu l'a bâtie). Vue postérieure de la basilique Sainte-Ma- rie-Majeure que Clément X avait fait em- bellir. A l'extTgue : Anso MDCLXXll. Tréi. de Numism., p. 38, M. des P. CLÉMENT Xi, Jean-François Albari, ué à Pesaro, pape de 1700 à 1T21 {lUédaitle» dé). N' 1. CLEMENS XI PONTrFEx OPTimvs UAXiuys [Clément XI, tris-bon et très-grand pontife). Buste à droite de Cli'^menl XI, re- vêtu des habits pontiiicau):. Sous les vête- ments : HAMERANVS. H. FACTVS EST PRINCIPATVS SUPER HVMERVM EIVS, Isaie, n, 6 [Le poids de la souveraineté a été porté sur son épaule}. Jésus-Christ portant sa croix. (Allusion il l'humilité de Clément XI, qui, pendant troii jours, refusa la couronne. Très, de Numism., M. du P. t49 CLE DÎCTIONNAIRt: DE NUMISMATIQUE. CLE 2fi0 i: N* 2. CLEMENS XI Pumifev Mwimvs Auno VI (Clément XI, souverain pontifey l'an 6' de son règne), Busle à gaucho de Clé- ment XI» coiffé de la calotte et revêtu du ' camail. Sous tei^ras : Hameratvys. if. COMMODIÏAÏI ET ORNAMENTO (Pour V ornement et futilité de la ville). Vue du port de Ripetta, sur les bords du Tibre, et de réglise de Saint-Jérôme-Kles-ËsclaYons. A l'exergue : MDCCVI. Très, de Numism,^ M. des P, N* 3. ALBANVM COLVERE PATRES NVT^C MAXLM A RERVM ROMA COLIT (Les sénateurs honorèrent Albani : aujourd'hui^ Romey la capitale du monde^ l'honore à son iour). Buste à droite de Clément XI, coiffé de la calotte et couvert du camail. Exergue : JOANnes HAMERANUS. Fbgit. (Ouvrage de Jean Hamerani.) p,. FLORES MEl FRVCTVS HONORIS ET HONESTATIS. ECCLesiasticvs. CapvtXXI V Mes fleurs sont les fruits de l'honneur et de a vertu. L'Ecclésiasle, chap, xxiv). Une guir- lande de fleurs entourant Técu des armes de Clément XI (Albani), oui portait : d'azur, à la fasce d*or, chargé en chef d'une étoile du se- cond, et en pointe, de trois monts du même. L'écu est posé sur les clefs de saint Pierre et surmonté de la tiare. Dans la guirlande est entrelacée une banderole sur laquelle on lit : PIETAS. PRVDENTIA. ERVDITIO. Le sens de cette légende est complété par rexergue : FLORES CIRCVMDATI (LaptA^, la prudence et réruditionf sont les fleurs dont il s'entoure,). Très, deNumism.f M. des P. N- k. CLEMENS XI PONTifex Maximus Ai«No m [Clément J/, souverain pontife^ Van 3* de son règne). BusteàdroitedeClémentXI, coiffé de la calotte et portant le camail. Sous le bras : JOirass HAidERANVS. î). HAVRIETIS IN GAVDIO {Vous y pui- serez avec joie). Vue du port de Civita-Vec- cbia et de ses aqueducs. On voit en rade quelques galères. Réparé par ordre d'Inno* Très, de Numiism. p. 4<1, M. des P. N* 5. CLEMENS XI PONTifex MAXimvs (Clément XI ^ souverain pontife). Buste à droite de Clément XI, revêtu des habits pon- tificaux. Sous le bras : WESTNER Fegit. i|. PBRBBlflS oMnIa SdLIS HABBNS oIs nVnC qVoqVe spLenDbt In astrIs. Les grandes lettres de cette légende forment la date 1731, année de la mort de ce pape. [Avec les rayons d'un soleil étemel^ il brille encore au milieu des astres.) Le soleil se couchant derrière le cfaAteau Saint-Ange, qui est orné d*un grand catafalque en l'honneur du saint-père, et est pavoise de bannières funèbres aux armes papales; le ciel est semé d*étoiles, au-dessus de réélise du Saint-Esprit qu'on aperçoit au bout du pont Saint-Ange. Exergue : PIEEX- TINCTVS ROMiB : DIE SANCTI JOSEPH I. P. P. VESNERVS Fecit (Il mourut meusemeni à Romcn le jour de saint Joseph. Ouvrage de P. P. Westner). Médaille commémorative de la mort du pape. Très, de Numism. p. i^l, M. des P. N " (3. Monio droit qu'au n" 3. i\. APTATA SPECULA VERBO DEl (La marche des siècles mise en rapport avec le Verbe de Dieu), Vue intérieure de l'église Sainte- Marie-des- Anges, aux Thermes de Dîoclé- (ien. On distingue la grande ligne du Gno- mon tracée '\mr Bianchini. A Texergue : GNOMONEASTRONOMICOAD VSVM KA- LENDARII CONSTRVCTO (Gnomon astro- nomique construit à l'usage du Calendrier). Très, de Numism,, p. ki et 42, M. des P. N'*?. CLEMeî^s XI PONTifexM AXiMVS (Clé- ment XI, souverain pontife). Buste à droite de Clément XI, coiffé de la calotte et portant le camail et Tétole. Sous le bras : HER- MENTI HAMERANI (Signature du graveur.) ]$. Saint Luc peignant l'image de la Vierge, auilui apparaît au milieudes nues. Exergue: [AMERANO. Fegit. (Allusion aux grandes réparations que Clément XI fit faire K l'Aca- démie des beaux-arts de Rome. Très, de Ifumism.^ p. 42, M. des P. N» 8. CLEMens XI PONTirEX Maximvs Anno h (Clément X/, souverain pontife, lan 2' de son règne). Buste à droite de Clément XI, coiffé de la calotte et poHant le camail et l'étole. Sous le bras : H£Rmbnti HAME- RANI. i). VADE ET PRiEDICA [Va et prêche). Le saint-[)ère, assis devant un autel, couvert de la tiare et des habits pontiûcaux, donne l'anneau du pêcheur à baiser, à Tornani, patriarche d'Antioche, qui part en légation. Exergue : MDCCII. Très, de Numism., p. 42. N*" 9. Même tête que la précédente; mais d'un plus grand module. Hi. iETERNA FIRMITAS ORBIS ROMANI [Puissance éternelle du monde romain). La religion, la vérité et la justice, assises au- tour d'un obélisque, symbole d'éternité. Très, de Numism., p. 42, M. des P. N' 10. Tête semblable, d'un plus grand mo- dule aussi que l'avant-précédente. jfi). LVCET IN VVLTV EIVS (la Religion brille sur son visaae). La Religion assise sur son trône, entourée de rayons lumineux et rallumantles feux du soleil. «Sur les marches : I. V. (Initiales du graveur). Très, de Numism.^ p. 42. N' IL CLEMENS XI PONTifbx MAXimvs [Clément XI, souverain pontife). Buste à droite de Clément XI, revêtu des habits pon- tificaux. Sous le bras : I. H. F. (Signature de Jean Hamerani). ^. OCCIDIT ALBANVM SIDVS COLLES^ QVE RELIQVIT [L'astre d'Albe s'éteignit et abandonna les collines). L'écu des armes de Clément XI, qui portait d'azur h la fasce d'or, chargé en chef d une étoile du second, et en pointe de trois monts de même, surmontée des clefs et de la tiare. Sous Vécu : Pbtrvs. WESTNEavs. (Signature du graveur Pierre Wetsner). Très, de Numism., p, 42, M. des P. N» 12. CLEMENS XI PONTifex (MPTimvs MAXimvs (Clément XI, très-bon, très-grand pontife). Buste à droite de Clément XI, cou- vert de la tiare et des habits pontificaux. DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE^ CLE 4. SACri BASiuci SiJicTS MARI£ MA- lORlS [Basilique de Sainle-Marie-Majeure). Vaede l'égliSH Saiote-MBrio-Maieure. Tréi. dt !fum>im.,p. 42, M. dtt P. N" 13. GLEMENS XI, PONTifex MAXimts (Cléments!, toucerain pontife). Busteàdroite de Clément XI, coiffé do la calotte et norlant le camail. Sous les vêlements:!. HORT. (Signature du graveur). ^. MEMORI^ CHRIST1N.E AVGVST^. [A la mémoire de la reine Christine). La Reli- gion couronne le tombeau de la reine Chris- tine; elle est appuyée sur un cippe, sur lequel on voit le monogramme du Christ el la date 1705 ; elle tient aussi sur le cippe un grand cierge allumé, symbole de la foi, et une chafrie, symbole de l'obéissance. Sur le cippe est encore une lampe qui exprime la vigilance chrétienne; la couronne que la Religion place sur le médaillon de ta reine est surmontée d'une croix ; la Religion foule aux pieds uo coussin sur lequel sont un sceptre et une couronne royale. L'artiste a Tdulu exprimer ta pensée nue la reine avait préféré la couronne du ciel à la couronne de la terre. Sous le tombeau : Johannbs (prénom du graveur Jean Hort). La reine Christine morte à Rome, en 1689, fut in- humée à Saint-Pierrre. Très, de tfumism., p. ki, M. des P. N° \k. Udme. droit qu'au n* 11, mais d'un plus grand module. < VIRGO POTESS ORA PRONOBIS (Vierge puissante priez pour nous). Bustede laVierge, tenant son Qls dans ses bras. Très, de Numismatique el de Glyptique, page 42, Monnaies des P(U>es. CLEHBNT XII. Laurent ConsiNi.de Flo- rence, pape : 1730 k 17^0 {Médailles de). M' 1. CLBMEMS. XII. PONTifex. Matihts. Anno' II [Clément XII, souverain pontife, Van 2). Buste à droite de Clément XII, coiffé de la tiare et revêtu de la chape. Exergue : HAMERANI. ^. ADIVTOR. IN. OPORTVNITATE [Au rnomenl opportun}. Vue de la ville et du port d'Ancône, A l'exergue, on lit:MDCCXXXII. En mémoire du port franc donné à Ancône par Clément XII. Trù. defiumism., p. 43, Jlf. des P. N'2. CLEMENS XII PONTirEX. Matimvs. AifNO m [Clémenl XII, souverain Doniife, Fan 3). Buste à droite de Clément Xll, coiffé de la calotte et revêtu du camail par dessus lequel il porte l'étole. ^.OB. MEMOKiAH. CHRISTIAN*. SE- CVRITATIS. REStitvt* {En mémoire du rétablissement de la paix de ta chrétienté). Vue de l'arc de Constantin , restauré sous Clémenl XII. Energue : MDCCXXXIII. Ao- dessous, la louve de Rome et les lettres 0. H. (Cette louve et ces lettres sont U marque et la signature du graveur Otbon Hamerani.) Très. deJVumijmi.,p. ï3. N° 3. Même droit que le n° suivant. a. ADORATE. DOMINVM, IN. ATRIO. SANCTO EIVS (Adorez le Seigneur dans son saint portique). Vue du portail deSaint-JeaD- de-Lalran. Sur le fronton, l'écu des armes de la maison Corsini, dont était issu Clé- menl Xll : bandé d'argent et de gueules S la fasce d'azur. Au-dessous, on lit cette inscription :CLEMens. XII. Postifex. Maii- Mïs. ANno un. CHRISTO.SAI.VATORI. Et. SS [sanclis) JOANsi. BAPTist.e. ET. EV*n- GBLISTE (Clément XII, souverain pontife, l'an 4" de son pontificat, fit élever ce portail en l'honneur du Christ sauf eur, et des saints Jean-Baptiste et l'Evangéliste). Au-dessous, un volume sur lequel est gravé le plan de Sflinl-Jean-de-Lalran; au milieu cette ins- cription : LATERANbssis. BASILic*. POR- TICVS (Portail de la basilique de Lalran). A gauche, 0; A droite, H. Juitialo'; d'Olnon Hamerani.) Exergue : MDCCXXXIII. Plus bas, en très-poiits caractères : ALEXandeh. GALILEVS. ARCHitectïs. INVesit. Alexan- dre Galilée, architecte, a composé. Très, de Numism., p. 44, M. des P. N" 4. CLEMENS. Xll. PONTifex. MAXi- Mvs. ANso. 111 (Clément Xll, souverain pon- tife, l'an 3' de son règne), Biisie à droite de Clément Xll, donnant la bénédiction. If est coiffé de la tiare, et revêtu d'une chape ri- chement brodée , sur laquelle paraissent see armes. ^. PVBLIC^. INCOLVMITATIS. HLfi- S1D10 [Pour la sécurité publique). Vue du port et du lazaret d'Ancône; dans le fond, la ville. Sur une ligne qui forme l'exergue : Ltdoticts. VAUVITBLliui. ARChitecth INVENToH (toui* Vauvitelli, architecte in- venteur). Exergue : DORIC*. VRBIS. LM- UOCOHIVH. MDCCXXXim (Lazaret de la tille d'Orienne, 1734. Sur l'exlrême bord de la médaille, la louve et les initiales d'Hottaon Hamerani. Très, de Numism., p. U, M. des P. N* 5. CLEMENS XII. Pontipbx. Haximts. Anho VII) Clément XII, souverain pimtift, Tan 7' d« sonWone). Buste i droite de Clé^ ment Xll, coiffe de la calotte et revAtu du camail et, par-dessus, l'étole. ^. ADMINISTRORVM. COMODO. ET EQVITVM. STATIONIBVS. Pour la commo- dité des ministres et pour la station de la co- Valérie. Vue de la façade du plais de la Consulte sur le monl Quirinal , consirnit sous Clément \U. Exergue : MDCCXXXVII. O. U. (tuiliales d'Hoton Hamerani.) Très, de Numism., p. 44, M. des P. CLEMENT XIII, Charles Rezzorico, Vé- nitien, pape, de 1758 k 1769 (Médailles de). Dq écusson aux arnaes de Nicolas Perelli, DICTHMUIAIltE ME HUVISIIATIQUE. OX «| . S osé sur l'aigle h deux têles et surmonté 'un chapeau de préint. If. NICOLAVS PERELLVS RoMins Craia Apo»tolic£ THKSAVRARrvs . GëNkriui . SEUK. VACANTE. MDCCLVlll ( mcolag Perelli, trétorier général àe la cour romaitu apostolique; le siège vacant 17581. Médaille frappée pendant la.vacnnce du saint-siége et qui surt d'iîitroduclion à ceux qui Teiâebl visiter le conclave. Tréê. de Numiim., p. 46, M. dû P. NM.CLEMbm.XIIï PONTiFEx.HAXiMTs. AWno I. {Clémml XUI, souvfratn pontife, ■^}h "^'® *■ '^'''ï''e de Clémpnl XllI, coiffé de la calotte et revêtu du camail par dessus lequel il porfelélole. ^. SCHOLA PICTOKVM CAPITOLINA. lEcoU de peinture au Capitale), fondée par- Ciemenl XIII. Des jeunes i^cns dessinant une académie, d'après le modèle nu. Trét. de Numitm., p. Vfi, M. des P. N-2.CLEMENS. XIIIP0NTn'Eï.M*TiMV8. AN?io. Il [Clément XIII, souverain pontife, fan 2). Busto à gauche de Clém.vit XIII, coiffé de la calotte et revêtu du camail, par- dessus lequel il porte l'étole. Eiergue : 0. H. (Othon Hamerani). H- VT. COMEDANT. PAUPERES. POPVLI. (Pour que les pauvret du peuple mangent.] De» pauvres emportant des vivres qu'on Tient de leur distribuer. Dans le fond, les greniers de Termini, construits sous Clé- ment XllI. Rxei^e : MDCCLX. Très. deNumùm., p. 46, M. des P. N* 3. CLEUENg Xlft. PONTifbx.M*xiiivs. Ahuo. VI (Clément XIII, souverain pontife, i'm 6). Bnste h gauche de Clément XllI, coiffé de la calotte et revêtu du camail par- dessus lequel il porte l'étole. Exergue : HA- A- CENTVMCELUS. AHPLIATA. CIVI- TAS {Civita-Vecckia agrandie). Vue deTivi- ta-Vficchia. Exergue iMDCCLXIV. Trét. de Numism., p. 46. M. des P. N*4. CLEMENS XUI. PONTIfeii. Maximvs Ahno. VII [Clément XUI, souverain pontife, rm 7). Buste à droite de Clémenl XIII, coifré de la tiare et revêtu do la chape. Eiersue : HAHERANi. «. CVRA. PRfNCiPIS. AVCTO. MVPEO. CAPITOHNO. (L'esfrgue complète le sens de cette légende). Vue du musée Capitolin. Bevaat, k droite et à gauche, les deui sta- tues de Centaures de la villa Adriani. Exer- gue : CELEBEBRIMIS. ADRIAN.E. VILL^. ORNAUENTIS. {Le mutée Capitolin, par tes soins du prince, enrichi des célèbres vmementi de la villa Adriani). Très, de Kumitm., p. 36, M. des P. N-5.CLKMENS. XIII.PONTifex.Maximvs. ANso. Vlll (Clément XIII, souverain pon- tife, Vnn S). Le pape est ctiffé de la calotte et revêtu du camail, et le buste est tourné k droite. EierRue : MDCCCLXVI. «. PAl.ATIVM. OVIRINALE. NOVO. LA- TERE. AMPLIATVM. (te palais Quirinat, augmenté d'une atle nouvelle). Vue du palais Quirinal, du càté de l'aile construite par Clément XIII. Très, de Ifumtsm., p. 46, M. des P. CLEMENT XIV, Jean - Vincent - Antoine Gansanelli, pape do 1769 k 1774 {Médailles de). N" 1. CLEMENS XIV PONtipkx. Haximvs. Ab»o I (Clément XIV, souverain pontife, l'an i). Buste k droite deClément XIV, coiffé de la calotte et revêtu du camail par- dessus lequel il porte l'étole. >t. DEDIT. GLORIAM. IN. LOCO. ISTO (Il a fait éclater ta gloire en ee lieu). Vue de la basilinne des douze apAtres. Exergue: ANno MDCCLXIV. Cette médaille fait al- lusion è l'ordre des Mineurs auquel appar- tenait Clément XIV. Trét. de Numism., p. 47, M. des P. N'a. Même droit qae la précédente, mais arec la date Anno II [l'an Sj. H. REFUI.SIT. SOL (Le soleil a brillé de nouvenu ). Le pape foulant aux pieds la Discorde, reçoit dans sps bras un guerrier portant une croix qui personnifie le Portu- gal. Aux pieds de ce guerrier, un dragon soutenant un écusson sur lequel paraissent les armes du Portugal surmontées de la couronne royale. Le royaume de Portugal porte : d'argent à cinq écussons d'ajnr mis en croix, cnacun chargé de cinq besans d'argftnt en sautoir, un point de sable au mil eu di^ clmcun. h la bordure chargée de sept chflleaui d'or. Exergue : CONCORDIA, AsNO. MDCCLXX. Concorde, l'an 1770. (Itéconciliatioa avec le Portugal.} DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CLU Trét. (U Numiim., p. \T, M. des P. N" 3. CLEMENS. XlV. PONtifex. M*xi- MT8. AkkoVI. (Clément XJr,âouverain pon- tife,l'im 6}. Buste à droite de Clément XlV, coitré de la calotte et revêtu du camail par- dessus lequel il porte l'étole. Exergue : F. CHAPONESE. INCisiT (Graté par F. Cha- ponêse). H. FRUCTVM. ATTVLIT. IN. PATIENTIA (// a porté dtg fruits avec le temps). Un pal- mier. A i 'eiergue, oo lit : Anso MDCCLXXIV (('On 1774,1. Très, de iVwmùm., p. 47, M. des P. N' i. CLEMENS XIV POstipex. OPTImvs. MAXIMVS iClément XlV, pontife très-bon, tris-grand). Un mausolée, surmonté du buste de Clément XIV. A gauche, un ange tenant la tiare ; à droite un autre ange tenant une église. Sur le mausolée : GANIIANELLI. Natvs. DieV.OCTobbis.MDCCV.CREATVS. PONtifex. MAXihvs. Die. XIX MAY (pour UAii). MDCCLXIX. DENATVS. Die. XXII. SEPTembris. MDCCLXXIV. Ganganelli, né le S octobre 1705, créé souverain pontife te 19 mai 1769, mort te 22 septembre 177i. Sur les marches du mausolée, quatre statues assises. H. REPELLITEXAVDlT(/irepo«Me«iM:- ci et écoute ceux-là). Le pape, revêtu des habits pontificaui, debout sur un tribunal, chasse trois furies du bout de sa croii pa- triarcale. Près de lui, ud ange appuyé sur un cippe, tenant une croix et des balances; au-dessus, le triangle radieux, symbole de la Trinité. Sur la base du tribunal : PR^i- CLARVM CERTAMEN ORBl CHRISTIANO STRENVE CERTAT {Il soutient courageu- sement un illustre combat pour te monde chrétien). A droite du tribunal, les rois de France, d'Espagne et de Portugal, revêtus des habits royaux, tendent des papiers au saint-père ; ils sont reconnaissables aux écussons de leurs armes qui sont à leurs pieds. Exergue : I. C. REICH. F. [OEuvre de J. C. Reich), médaille frapgiéc en Allemagne et faisant allusion à la suppression de la com- pagnie de Jésus que Clément XlV, trompé dans sa religion, décréta en 1773. Très, de Numism., p. 47, M. des P. CLERMONT (Monnaies des évéauei de). Notice par Duby, Monnaies des prêtais et des 6ar0R«,'t. I, p. 21. Clerhont, Ciaromons, Nemosus, Augusto- nemetum, Augusta Xemetum, Arverni urbs, Civitas Arvemorum, Oppidum Arvemum, ca- jùtiile de la province d Auvergne, avec un évëché suCTragant de Bourges. Le diocèse de Clermont est borné, au nord, Ëar les diocèses d'Autun, de Nevc-rs et de ourges ; au suil, par celui de Saint-Flourj & .'est, par celui de Lyon, et à l'ouest par ceux d6 Tulle et de Limoges. On fait remonter l'origine de ce siège épis- copal au III' siècle , et on assure qu'il fut occupé en premier lieu par saint Austre- moine. Une haute et grosse tour, qu'on appelait la tour de la Monnaie, étant tombée eu par- .Ue , sa chute écrasa, le 15 septembre 1727, plusieurs maisons des environs, et tua cinq ou six personnes qui passaient auprès , sans compter ceux qui furent ensevelis sous les ruines de leurs maisons. Cette tour était un très-ancieo édifice ft menaçait ruine depuis quelque temps. Kle appartenait au chapitre de la cathédrale, au- quel Guillaume V, comte d'Auvergne, et Philippie, sa femme, avaient cédé, par une charte de l'an 1030, le droit de faire battre monnaie, avec les monnayers et tout ce qui en dépendait. On conserve encore, dans les archives du chapitre, les coins des monnaies qu'il faisait battre. L'évèque de Clermont avait droit de forger monnaie blanche le 28 novembre 1315. (T.v ble alphabétique des matières des regisln-s du Parlement). vêqi des Choppia [Domaine de France) nomme l'é- Ique de Clermont le vingt-quatrième d Irenle-un seigneurs à qui le roi a donné-. privilège défaire battre monnaie. Les deniers de l'évèque et du chapitre de Clermont de- vaient être il trois deniers seize grains de loi argent le roi, et de dix-neuf sous de poids au marc de Paris, de sorte que les treize de- niers de la monnaie susdite ne valaient que douze petits tournois. Je ne connais que trois monnaies des évë- ques de Clermont. N° 1. vaBS ARVERNA ( lo villc de Cler- mont) (1). H, siNCTA MARIA ( la Sainte Vierge), Denier de billon (M. de Boze). N° 2. Même monnaie, avec la même lé- gende, mais d'un coin dîtîérent ; même ou- vrage. Ir 3. Autre monnaie d'un coin différent, mais avec les mêmes légendes. (M. de Boze, cahinet de M. de BouIIongne). Ces pièces paraissent avoir été frappées dans le xi" siècle , sous le règne de Philippe 1" Foy.Du Can^e; Baluze, Histoire d'Auvergne: Savaron, Origine de Clermont, et le Journal de Verdun, novembre 1727. L'ordonnance de 1315 [Voy. ci-après l'arti- cle France, appendice au règne de Louis X) ordonnait que les monnaies des évoques de Clermont fussent à 3 deniers seize grains. Voici une monnaie de ces prélats : On lit au droit : b. a. b. maria. Au revers : VRBS. A R VERRA. CLtINV fdu droi'f de monnaie des abbés de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats, t. II, p. 241 (2). Cluni, Cluniacum, ville dans le Hâconais, en Bourgogne, avec une abbaye de l'ordre (I) Planche Vil. n- 1. (% Voyez eii outre tes additioDS à Duby. ealM«il* l'cdîiioii, loine 1", page livi. 251 CLU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GLU 25S de Saint-Benoit, chef de la congrégation de son nom, soumise immédiatement au saint- siège, et fondée, l'an 910 par Guillaume!", duc d'Aquitaine et comte d* Auvergne. Elle est située sur la rivière de Grosne, à quatre lieues ouest-nord-ouest de Mâcon. Bernon, abbé de Gignac, fut le premier abbé de Cluny vers Pan 930. Saint Odon, son succes- seur, j institua la réforme célèbre de Tordre de Samt-Benolt. Le roi Raoul accorda à cette abbaye le droit de battre monûaie, sous Tabbé saint Odon ; et le pape Jean XI conûrma cette concession en 931, en faveur du môme abbé. Voy. VHistoire des Papes de Duchène, édi- tion de 1653, tome 1", page 5il^0 ; et celle de Ciaconius, édition de 1677, tomel, col. 706, Il est parlé des sous et des livres de Cluny dans plusieurs chartes du xiir siècle. L'an 1213, sous l'abbé Guillaume II, Béa- trix, comtesse de Châlons, voulant donner à l'église de Clunv une maraue de sa piélé et de sa libéralité, autorisa à perpétuité le cours de la monnaie de cette abbaye dans toute l'étendue de ses terres, excepté seule- ment dans sa prévôté de Châlons, à l'exclu- sion de toute autre monuaie ; mais à condi- tion que si la monnaie de Cluny venait à être affaiblie au point que le marc d'argent valût seulement deux deniers de moins que datas le temps de cette concession, les sue-- cesseurs de la comtesse de Châlons ne se- raient plus tenus d'observer ce traité. La loi de fa monnaie de Cluny était telle alors, 3ue Ton devait trouver au poids des douze eniers, cinq deniers et une obole d'argent mêlés avec six deniers et une obole de cui- vre. La monnaie de Cluny était d'un quart plus forte que la monnaie parisis, comme on le voit par des chartes de l'an 13^. Il fallait seize sous parisis pour faire un franc ; et il n'en fallait que douze de la monnaie de Cluny. Voy, Du Gange; les Opuscules de Columbi ; la Bioliothique de Cluny ^ et le Cartulaire de ùluny. Nous sommes heureux de trouver pour compléter la trop courte notice que Duby a consacrée à la monnaie de cette illustre ab- baye, un savant mémoire de la Revue de Numismatiaue de l^ii^2 (1). Cette dissertation est due à M. Anatole Barthélémy, l'un des rédacteurs habituels de la Revue, et a pour litre : Essai sur l'histoire monétaire de f abbaye de Cluny {Saône-et-Loire), Les dimensions dans lesquelles M. Barthélémy , a renfermé sa substantielle notice, nous permettent de la reproduire en entier : « Âu commencement du ix* siècle, quel- ques maisons f(7rmant une bourgade sans importance, et situées sur les bor^s de la ri- vière de Grosne, dans un vallon étroit, por- taient le nom de Cluniacum. Dans ce lieu, alors obscur, et qui, plus tard, devait voir s'élever les murs d'une des nremières ab- (i) Page 432. bayes de la chrétienté, il n'y avait qu'une chapelle qui, d'abord consacrée à saint Thi- baud, fut depuis mise sous le vocable de saint Mayeul. Léduard (1), qui, tout en rem- plissant les fonctions d archichancelier de France, à la cour de Charlemagne, était en môme temps évéaue de Mâcon, obtint du roi, vers 802, le bourg de Cluny pour son église de Saint-Vincent. La propriété eo resta à cette cathédrale sous ses successeurs Guichard, Gondulfe et Alderan; mais Hil- debolde, dix-se()tième évéque de Mftcon, voulant posséder le village de Gentiliaca (â), (Genouilli) et quelques autres terres, échan- gea Cluny contre ces biens avec (iuérin ou Warin, comte de Mâcon. Warin mourut sans héritiers, de sorte que ses biens revin- rent à son beau-frère Guillaume, comte d'Auvergne et duc d'Aquitaine : c'est ainsi que Cluny tomba dans la dépendance des comtes d'Auvergne (3). En 910, Guillaume, 3ui fut surnommé le Pieux, à l'instigation e Bernon, abbé de Gigni, et de Hugon, abbé de Saint-Martin d'Autun, fonda un monastère dans le lieu appelé Cluniaeum: la charte de fondation est datée du 11 sep- tembre (&>}. « Cette abbaye, dans le principe, obéissait à celle de Beaume et de Gigni ; ce ne fut que sous son second abbé, Odon, qu'elle fût reconnue comme chef d'Ordre. U est inutile de rappeler ici tous les privilèges et les im- munités sans nombre que le pieux Odon obtint pour son abbaye (5), ce serait m'é- carter tout à fait démon sujet. Qu'il suffise donc de savoir que vers 930, le roi Raoul, conféra à ce monastère le droit de monnayer. C'est une particularité qu'il ne faut pas laisser inaperçue, que cette faveur qui était accordée aux abbayes de Bourgogne par les rois de France. Dans deux localités, à Tour- nus et à Cluny, peu éloignées l'une de l'au- tre, nous voyons le droit de frapper monnaie accordé par titre authentique. JLe privilège donné par Raoul fut confirmé expressément par la cour de Rome; Jean XI, vers la même époque, et ensuite Etienne IX (1057), ren- dirent des bulles à cet effet; ces papes y énonçaient qu'ils permettaient aux abbés de Cluny de frapper monnaie: Sicut filius noster Radulfus, rex Francorum jam per^ miserat (6;. Dans les cartulaires, j'ai été h même de parcourir plusieurs bulles qui avaient été rendues dans le même sens. Quelques numismatistes avaient pensé (1) Notice chronolog. sur les églises d*Autun^ Ghâ* ion-su r-Saône et Màcon. (â) L'acie de cet échange, daté de la douzième année du règne de Louis ie Débonnaire , se trouve dans le Cartulaire manuscrit de Téglise de Saint- Vincent de Hàcon. (5) Il avait épousé Âlbane, sœur du duc de Guil- laume d'Aquitaine ; cette comtesse testa en faveur de ce dernier, et, dans son testament, était comprise la localité, cujus vocabulum est Cluniaeum, aïi la charte. (4) Dom Clément, Art de vérifier les dates. (5) Manuscrit in-4", de Jotralbus, son disciple, conservé à Cluny, (0) Siatuta et iura monasterii Clun tSft CLti DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. au MO que les moines de Cluny tenaient le droit de monnayage de la libéralité des ducs d'A- quitaine; mais il faut renoncera celle con- jecture erronée. Jamais Guillaume ne donna de chartes qui pût le faire supposer, pas même celle de fondation; seulement il leur accorda certains droits qui peuvent avoir donné naissance à cette conjecture. Une charte que je crois devoir citer en grande partie, donne des détails assez curieux à ce sujet : ti In notn%n€f etc, etc. Ego Wilhelmus^ gratia Dei aux Aquitanorum y confirma et tiabilio monetam Éngeriacensem et rfiorten- sem, ac perpetualiter Cluniacensi ecclesiœ quœ est constructa in honore beatorum Pétri tt Pauli, stdbiliendo contrado, ut semper eo modo y eoque ténor ey atque eodem pondère in titpradictis locis feriatur quo et Pictavis. Ita omnino absque ulla exceptione; ut si quandù Pictavis mutet, et ihi mutet ; absque ullius prêta suffragationey si quando vero ibi denarit ^unt, et ibi; si quando vero media^ eulcdy et ibi. Si quis nostrum statutùm violare vet muiare prœsumpseverity etc, etc... (1) c( Cette charte est intéressante, non-seu- lement parce qu'elle nous donne des détails Sue je crois inédits sur la monnaie de Saint- ean-d'Angely et de Niort (2), et sur leur rapport avf'C celle de Poitiers; mais encore g'ir te règlement imposé aux moines de liray, qui ne devaient pas se contenter, comme dans une foule de localités, de pré- lever une certaine somme sur la fabrication, mais qui, en outre, étaient chargés eux- mêmes de tailler et de frapper les monnaies du duc. On conçoit que, en cela, les gains étaient beaucoup plus faciles et plus consi- dérables. C'élaît Jà une espèce de forme^ dans laquelle le duc faisait un abandon de ses revenus. « Ce don fut encore augmenté sous un des successeurs de Guillaume le Pieux. Gui Geoffroy, duc de Gascogne, fils de Guillaume le Grand et d'Agnès dfe Bourgogne, et qui lui-même, après la mort de son père et de son frère aînér, leur succéda au duché d'A- quitaine, sous le nom de Guillaume VI (3), protégea beaucoup Tordre de Cluny. J*ai une charte dans laquelle la duchesse Agnès, conjointement atec ses fils et probablement pendant sa régence, ajoute encore de nou- velles preuves de libéralité à celles de ses ancêtres. Voici le passage de la cbarte:... Monetam totam quam habemus in villa quœ nominattur Engeliacusj €t in alia villa quœ vocatur Molgonus (4), et consuetudinesy etc. ii) Cariulaire de Tabbaye, (2) Ou remarquera que Sainl-Jean-d'Aogély est appelé indifféremment Engeriacum ou Engeliacum : la seconde dénominaiion n'est qu'une altération de la première, d'où est dérivé le nom moderne de cette ville. (3^ D. Clément, An de véri^r les dates. (i) Mes recherches pour retrouver la localité dont le nom latin est Molgonus ont été tout à fait vaines : cependant mil doute que ce ne soit un lieu situé en Aquitaine ou eu Poitou. Les archéologues de ces provinces seront probablement plus habites que moi, et je les prie de m'éclairer à ce sujet. La seule condition qui fut imposée était de prier pour elle et pour les jeunes ducs. Cette charte fut rendue très-probablement pendant la tutelle de Guillaume V. En 1078, Hugues de Sémur, qui peut être considéré comme celui qui, après Odon, éleva le plus haut la Euissance oe Tabbaye de Cluny, obtint de ui Geoffroy lui-même une confirmation de tout ce qui avait été fait à ce sujet sous ses prédécesseurs, et pendant ta régence de sa mère : Est autem moneta deNiorly ajoutait le duc dans sa charte, quam dono et de mea potestate in sancti Pétri ditionem ac mona- chorum cluniasensium transfundo ea coit- sciencia ut memoria mei in memorato loco^ ei in omnibus appenditiis ejus perpet%uiliter teneàtur (1). « Je me suis peut-êlre étendu trop lon- guement sur ce sulet, mais j'ai été bien aise d'établir, par des documents inédits, ou du moins peu connus, les différentes manières Sar lesquelles les grands vassaux du moyen ge pouvaient faire des libéralités sur la &• brication des monnaies ; tantôt ils donnaient une part dans leurs propres profits, tantôt ils les abandonnaient tout entiers; mais alors la fabrication en était confiée à ceux qui eu retiraient les émoluments. £u Bourgo- gne, et deux cent cinquante ans plus lard, on voit l'abbé Hugues a Arc-sur-Til, jouir de privilèges analogues, à Saiut-Benigne de Dijon. a Le pape Grégoire VII avait la plus grande confiance dans l'abbé Hugues de Sé- mur; c'est à cela que Ton doit attnibuer le degré de splendeur où était monté à celle époque le monastère de Cluny ; aussi il ne faut pas s'étonner si Hugues put obtenir le droit de monnayer de la manière la plus étendue : ... percussurum quoque proprii numismati vet monelœ y quandocunque vel Suandiu vobis placuerit (2). Elait-il possible 'accorder un privilège avec moins de res- triction? Cahxte H donna une bulle qui contenait des termes analogues à l'abbé Pontius de Melgueil (3;; enfin, en 1077, Grégoire VII, après avoir énoncé tous les piivilèges dont jouissait l'abbaye de Cluny, tes confirmait encore et les rendait inviola- bles, en menaçant des foudres de l'Eglise toute personne qui serait assez hardie pour oser y porter ati ointe : 5t quis vero regum^ sacerdotumy clericorumy judicorumy aut sœ- cularium personarum hanc constitutionis no* strœ pagxnam agnoscensy venire contra eam tentaverity potestutisy honorisque sui digni^ tate careaty dumque se divino judice existera de perpetrata iniquitateagnoscal (&'), elc.| eic* Au reste, les privilèges nombreux que les papes accordèrent se conçoivent facilement. Ayant de s'asseoir sur la chaire de saiol Pierre, plusieurs pontifes avaient été moi- nes"^ à Cluny, et dans tout ce qu'ils votilaient faire en faveur de cette abbaye, les princes M} Cartulaîre de l'abbaye de Cluny. Luc d^Acbéry, Svtctlége, VI, p. 469, 1" édition. (^^•Kecueil de bulles des papes. (3) Ibid. (4) Ibid Ml GLU ncnONMAIRE DE N0MISHAT1QUB. «LC et les seigneurs s'empressaient de les se- conder. Co ne fut principalement que dans le courant du xin* siècle que Ton vit quel- 3ues seigneurs des environs, tels que les sires e Brancion» de Burnand, de Bcrze, etc., disputer, les armes à la main, leurs droits contre ceux des abbés ; mais on n*a pas d*exemple que ces contestations aient jamais eu d'autres motifs que des empiétements mutuels de territoire. « L'abbé de Cluny ne frappait pas seule- ment monnaie dans sa propre ville; tout donne lieu de penser que Saint-Gengoux-le- Royal avait aussi un atelier. Cette petite ville, la quatrième du Mâconais, devait en grande partie son existence à Tabbaye. Quel- ques personnes prétendent que sa fondatioa B'est due qu'aux abbés de Cfunjr. Tout porte à croire, cependant, que depuis très-long- temps c'était une bourgade, qui ne commença à devenir plus importante et à mériter le Dom de ville, gue lorsqu'elle fut sous une protection aussi puissante que celle qu'elle eut plus tard. Jusqu'à la moitié du xu* siè- cle, l'abbé était seul seigneur de Saint*Gea- {{oux; mais vers 116^, les Brabançons, sans e secours qu'api orta le roi Louis le Jeune, auraient ruiné l'abbaye de Cluny; les ban- nières royales dispersèrent leurs bandes. A cette époque, Etienne de Boulogne tenait la crosse abbatiale, et les Brabançons étaient commandés par Guillaume, tils du comte de Gbâlons-sur-Saône. Mais il ne fiut pas croire que la simple intention desecourirCluny, te plus noble membre de son royaume , fût le seul but qui amena Louis VU en Bourgo- gne. Non-seulement il s'entendit avec le comte de Nevers pour partai^er avec lui les domaines de Guillaume, mais encore il se fit donner par l'abbé Etienne la ville de Saint- Gengoux, qui prit alors le surnom de Royal. A ce prix, il confirma tous les privilèges de Cluny, et lui reconnut même des droits sur la moitié de la seigneurie des monnaies royales, à Saint-Gengoux. J'ignore complète- ment si on a jamais recueilli de ces espèces, et malgré toutes les recherches que j'ai faites dans le pays, je n'ai pu retrouver les deniers de cette localité frappés par Louis le Jeune. Du reste, la monnaie de l'abbaye continuait ày avoir cours ainsi que celle du roi, du con- sentement môme de ce dernier, qui ordonnait : Moneta cluniacensis eademcurret inBurgoque eurrii in Cluniaco (1). Ce passage fait partie d*une charte donnée en 1166. Les habitants de Saint-Gengoux, plus disposés à obéir au roi qu'à l'abbé, faisaient difficulté de recevoir les deniers de celui-ci, et leur refus était motivé sur ce qu'ils préféraient se servir de la monnaie royale, puisqu'elle était fabriquée chez eux. Les lettres patentes de 1166 fn*ent cesser cette contestation, mais elle s'éleva de nouveau en 1280. Yves II de Chazan imi- tait alors la conduite de son prédécesseur , Yves II de Vergy, et continuait les amélio- rations qui devaient réparer les pertes que Cluny avait faites par deux incendies suc- (1) CaHulaire de Tabbaye de Gluay. cessifs, et par d'autrea malheorÉ encore.; peutrètre émit-il un trop grand nombre dé deniers ; mais ce qu'il y a de positif, c'esl Ïue l'opposition des nabitants de Saint-* engoux, qui ne voulaient pas les recevoir, souleva de nouvelles difficultés. Le bailli de Mâcon fut chaîné d'entendre les plaintes des deux parties réclamantes, et le parlement rendit une décision tout à l'avantage de l'abbé, puisqu*elle supprimait l'atelier royal de Sdint-Gengoux. La sentence, datée dti jour de la Pentecôte 1280, porte ; Dicta mo- neia non amplius cudetur e^ud Sancium-Gan' duiphum (1). « J'avoue que je ne puis comprendre ce qui s'opposait à ce que les habitants de Saint- Gengoux reçussent la monnaie abbatiale, car elle était d'un meilleur alol que celle fabriquée par le roi : elle était taillée de telle sorte, que les sous clunisois valaient cintf sous parisis : il en résultait que la livre clu- nisoise avait treize sous quatre deniers de valeur au-dessus de la livre parisis. D'aprèr cela, on conçoit que le roi, en permettant Sue l'abbé de Cluny flt courir ces monnaie!^ ans les domaines royaux, tout en lui accor- dant un privilège, ne se faisait aucun tort à lui-même, puisque par la refonte il pouvait profiter dans une proportion assez élevée. « Soixante-huit ans avant le procès dont je parlais ci-dessus, une autorisation, analo- gue à celle accordée par le roi de France plus tard, avait été donnée aux abbés de Cluny, par la mère du dernier comte de Châ- lons-sur-Saône, Béatrix de Châlons. Cette donation fut faite sous l'abbé Hugues d'An- jou, qui, tout en établissant une sévère ré- forme dans les mœurs de l'abbaye, alors fort relâchées, n'usait pas moins de tout son crédit pour en augmenter les privilèges (2J, et faire conHrmer ceux qui avaient été déjà obtenus. Au reste, ce qui prouve assez que le titre auquel était la monnaie de Cluny avait aussi influé sur la décision prise par fa comtesse de Châlons, c^est qu'elle avait posé pour condition que, du moment qu elle se- rait affaiblie de deux deniers, le traité serait rompu (3); le cours des monnaies devait avoir Heu dans tous les domaines de la com- tesse, excepté toutefois dans la prévôté même de Châlons. Le type des monnaies de Clun V est uniforme ; les seules différences que l'on peut y remarquer ne sont que dans la fabrique, ce que Ton comprendra sans beaucoup de peine, quand on réfléchira que la fabrication de ces derniers embrasse plus de six siècles. D'un côté, on voit une croix h branches égalt^s, avec la légende peu com- mune de CENOBIO CLVNiACO. Je crois que c'est là un exemple à peu près unique du mot cenobium, employé dans une légende monétaire. Au revers, on voit une clef avec les mots : PETR VS. ET. PA VLVS. Cette secon- de légende se rapporte aux apôtres sous le vo- cable desquels était l'abbaye ; quant à la def (1) Ibid. (â) Archives de Cluny. (5) Cariulatre manuscrit de Tabbayede Ciooy. 203 CŒ MGTiONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON iSi i|ui est dans le champ, et qui se trouvait igalement dans les arraes du monastère et dans celles de la ville (1) n'est-ce pas une allusion au nom même ae Cluny ? Mais tout porte à croire que Tabbaye [)rit d*abord pour emblème la clef de saint Pierre, et que la ville elle-même mit le même signe sur ses bannières, en supposant que ce ne fût pas à l'instigation des anbés. « Jusqu'à présent, ie n'ai pas trouvé la date certaine à laquelle se rapporte la ces- sation du droit de monnayer pour l'abbaye de Cluny ; cependant, en récapitulant quel- ques actes , nous pourrons la fixer ap- proximativement. Je crois pouvoir affirmer que, pendant tout le xiv* siècle, les abbés exercèrent leur droit sans discontinuer, et je citerai à l'appui des lettres-patentes adres- sées au bailli de Mâcon, etc., etc., par le roi Charles Y, en 1371, par lesquelles il ordonne que les cens soient payés par les sujets de I abbaye de Cluny, en deniers clunisois, sans Su'il puisse se faire aucune diminution. En 377, on a un acte du bailli de M&con, en date du 10 novembre, dans lequel il ordonne aussi que l'on reçoive des monnaies abba- tiales, et même il motive assez naïvement son ordre, sur ce que les deniers en étaient plus forts que ceux de la monnaie pari-* sis (2). A cette dernière époque cependant, il est probable que les abbés ne devaient plus fabriquer beaucoup d'espèces, pour les mo- tifs même qui les faisaient rechercher par les gens du roi : or, du moment que les monnaies de Cluny auraient diminue de ti- tre, il est certain qu'on aurait saisi ce pré- texte pour les faire cesser. Je crois donc que si Raimond de Caldoëns fit confirmer parmi les privilèges que lui reconnurent les con- ciles de BÂle et de Constance, le droit de monnayer, il voulut seulement le constater, mais n'en fit plus usage. Du reste, nous voyons l'atelier de Mâcon cesser en 1413 , celui de ChâIons-£ur-Saône en 1400, celui d'Autun en 1330; ie crois que Tournus cessa vers 1390 ; c'est donc vers cette époque que l'on peut induire que Cluny suspendit son monnayage, vraisemblablement sous l'abbé Simon de la Brosse, l'un des conseillers de Charles VI. Les prédécesseurs de ce dernier avaient été fort peu célèbres ; rarement ils étaient dans leur abbaye, et leur négligence n'avait pas peu contribué à enlever à Cluny non-seulement quelques privilèges, mais aussi presque tout l'éclat dont cette célèbre abbaye avait brillé dans les siècles précé- dents. » Anatole Barthéleuy. COCKIEN, monnaie du Japon, que l'on évaluait autrefois, quand la France commer- çait avec ce pays, a huit livres tournois. COINS. On appelait ainsi autrefois dans le (1) La ville portail de gueules à la clef d'argent en pal, Tanneau en bas; Tabbé avaii pour blason ; de gueules à deux clefs d'argeni eu sauioir, traver- sées d*uDe épée en pal, de môme, à la poignée d'argent. (2) ie dois la communication de ces deux pièces à Tobligeance de M. Cartier. t monnayage les carrés ou matrices en acier fin sur lesquels sont gravées en creux |ps empreintes que doivent avoir les monnaies ou les médailles. Voy. Tarlicle MomiiTAai ancien et moderne. COMMASSË, petite monnaie de Moka, en Arabio CONCILES {Sceaux des). Voy. l'article gé- néral Sceaux, n® 7. CONODIS, petite monnaie de billon du Cochin. CONPAN, petite monnaie d'argent des Indfis orientales CONSTANTINOPLE {Monnaies frappée$ à) BT les empereurs français, à la suite de la .' croisade (3). M. de Saulcy s'exprime ainsi au sujet des espèces de Baudouin de Flandre, et de ses successeurs : « On ne connaît pas une seule monnaie nominale des différents empereurs que je viens d'énumérer, et il j a tout lieu de croire qu'ils n'en ont jamais frappé. Il y a maintenant à Constantinople même, un grand nombre de numismatistes 3ui recherchent avec ardeur les monuments e l'empire byzantin ; et de ce que leurs in- vestigations sont restées sans le moindre succès eu ce qui concerne l'empire latin, tandis qu'elles ont fourni une suite non in- terrompue de monnaies des empereurs grecs qui se sont succédés sur le trône pendant une lonçue suite de siècles (4), il est permis de conclure que ces monnaies si désirées n'ont jamais existé, et que le temps ne les fera pas retrouver. » La conclusion au safanl auteur de la Numismatique des Croisades est peut-être trop rigoureuse, et nous ne pou- vons encore perdre tout à fait l'espoir de voir découvrir un jour quelques monnaies au nom et aux emblèmes formels de l'em- pereur Baudouin 1*% ou de ses successeurs. Cet espoir ne se réalisât-il pas, nous n'en persisterions pas moins à croire que ces princes ont, comme tous les princes croisés établis en Orient, frappé des monnaies en leur nom, et exercé ainsi un des plus im- portants attributs de l'empire aux yeux des peuples qu'ils gouvernaient. Si ces espèces ne nous sont pas parvenues, c'est que les empereurs grecs, rentrés à Constantinople, se sont probablement attachés à rechercher et h fondre ces monnaies qui leur rap- pelaient une époque d'humiliation et de malheurs. Quoi qu'il en soit, les seules pièces aujour- d'hui connues, que l'on puisse attribuer aui empereurs latins de Constantinople, sont des pièces anonymes, en bronze ou en cuivre. Elles représentent généralement le buste nimbé du Christ, tenant les Évangiles ; des deux côtés , les lettres IC. XC. iuxoyx XPIZT02 (Jésus-Christ) ; au revers, une croix à double croisillon, au pied fleuronné, avec légende en grec. On comprend QU6 les empereurs byzantins n'aient point lait aiiéantir ces monnaies qui, parmi la popu' i\) Voy. Tarticle général Croisades. (ij Voir le savant ouvragedeM.de Saulcy sur les monnaies byzantines, 2 vol. in-S*. 265 CON MCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON 366 latioii de Gonstantinople, passaient comme des monnaies véritablement grecques. CONTRE-GARDE ou 'Contrôleur, officier des hôtels des monnaies qui a la surinten- dance et Tinspection de tout le travail et des acquisitions de métaux. Les contre- gardes ont été créés en titre d'office par édit de.Philippe-Auguste, du mois de juillet 1214. CONTRE-MARQUE , contrôle ou seconde marque. Il se tient à Paris, en la maison commune des orfèvres, un bureau où les maîtres orfèvres sont obligés d'envoyer tous leurs ouvrages, tant d'or que d'argent, mar- qués de leur poinçon, pour y être essayés et ensuite contre-marqués du poinçon com- mun, par les gardes, en toutes les pièces des ouvrages qui peuvent bonnement et facile* meni porter les marques et contre-marques sans difformité. Ce poinçon commun ou de contre-marque, lequel ne s'appose qu'après un rigoureux examen du titre des matières, est une double attestation de leur bonté. Les orfèvres ont toujours été tenus de faire ainsi contre-marquer leurs ouvrages depuis l'origine de ce poinçon, ce que prouvent les a Qtorités suivantes. Ordonnance de Philippe le Hardi, rendue è Paris au mois de décembre 1275, art. 10 : « Voltimui fMod... quœlïbet villa habeat ri- gnum suum proprium pro signandis operibus aureis vel argenteis quœ operabunturj et qui" cunque contra hoc fecerit, atnittetargentum (1). Ordonnance de Philippe le Bel à Pontoise du mois de juin 1313, art. 10 : « Voulons et ordonnons gu'en chaque ville où il y aura orfèvres, ait un seing propre pour sein- gner les ouvrages qui y seront faits... et oui sera trouvé faisant le contraire, il perdra l'argent, et sera puni de corps et d'avoir. » Ordonnance de Louis XII à Blois le 22 no- vembre 1506. Ce prince ayant ordonné par l'art. 10 le renouvellement des poinçons de maître, ajoute, art. 11, « qu'il y ait un autre contre-poinçon es mains des maîtres et gardes du métier d'orfèvrerie dont ils marqueront les ouvrages desdits orfèvres.... après qu'ils en auront fait essai, et qu'ils auront été poin- çonnés de l'orfèvre particulier.» Edit de François r% donné à Saiote-Ménehould le 21 septembre 1543, art. 18 : « Lesquels ou- Trages d'argent les orfèvres seront tenus signer et marquer de leur poinçon, et de leur contre-poinçon, baillé aux jurés gar- des... avant qu'iceux exposer en vente. » Edit de Henri III à Poitiers au mois de sep- tembre 1577 : « Les orfèvres ne feront et achèveront en perfection des besognes d'or et d'argent avant que de les faire contre- marquer : ainsi seront tenus, dès qu'il les auront forgés, les porter tout bruts à la mar- que. » (A.) Les èdils et ordonnances des rognes suivants, rapportés au long par Abot, eurent pour objet d assurer encore davantage, dans rintèrèt(uipublic,la vérification des ma- tières précieuses et l'apposition du contrôle. CONTRE - SCEAUX des laïques et des (I) Ordonnances des rois de la première race^t.l'S p. 8l4et5i9. Diction >'• de NuMfsuATiQDE. ecclésiastiques. Nous avons dit, à l'article des Sg£4ux, les motifs qui nous engageaient à compléter les notions générales données sur les sceaux dans le Dictionnaire de Di- plomatique par quelques extraits du traité des Bénédictins. L'extrait suivant, bien que placé avant celui qui concerne les sceaux, par suite de la classification alphabétique, n'est que la suite et le complément de 1 au- tre. Nous laissons parler les Bénédictins (1) : La matière importante des contre-sceaux ou contre-scels n'a été traitée qu'en passant dans les articles précédents. Elle exige d'au- tant plus une discussion particulière» qu'elle est moins connue parmi nous. Nous ne con- naissons rien de mieux sur ce sujet que le traité du docteur Poljrcarpe Le^ser, intitulé : Commentatio de controêigilltê medii eevi; Helmstadt , 1796. Ce savant diplomatiste laisse peu de chose à dire touchant les contre-scels d'Allemagne ; mais il ne dit rien de ceux d'Italie, de France et d'An- gleterre. Nous allons nous efforcer de réunir tout ce quMl importe de savoir sur ce si^et et sur les armoiries qui en sont Inséparables, le tout relativement à la vérification des actes antérieurs au xvi* siècle. PREMIÀBE PARTIE. Des contre • sceaux. L Origiite du eontre-scei : jf en a-t-il de même gran- deur que le sceau f MeUait-on des contresceU aux revers des sceaux en placard? On entend par contre-scel la figure im- Erimée au revers du sceau principal. L'une est eaucoup plus rare que l'autre. A peine sur un grand nombre de sceaux antiques trouvera-t-on un ou deux contre-scels. Le premier côté du sceau est appelé faciès ad-- versa par D. Mabillon, et le second faciès aversa , quand les deux empreintes sont d'égale grandeur. Mais si celle du revers est plus petite, il lui donne le nom de contra- sigillum. Il ne veut pas qu'on prenne pour contre-scel l'imaKe représentée au dos du sceau de Louis le Jeune. Ce prince paraît d'un côté comme roi de France, et de loutre comme duc d'Aquitaine. Ce sont donc, con- clut D. Mabillon, deux sceaux d'égale gran- deur imprimés sur la même cire, et qui regardent deux états différents. Mais Tes sceaux du roi saint Edouard et des princes lombards n'ont-ils pas de chaque côté des empreintes de même grandeur ? Cependant ils n'étaient pas souverains de plusieurs états à la fois. Laissons donc cette distinc- tion, plus subtile que nécessaire, et appelons contre-scels toute empreinte faite sur le dos du sceau, pour assurer davantage la foi des actes. Nous ne mettrons pas néanmoins dans la classe des contre-scels les revers des bulles de métal, parce que cette espèce de sceaux est ordinairement figurée des deux côtés. L'empreinte de l'un ne se fait point séparément de celle de l'autre; mais les contre-scels en cire ont été principalement inventés à l'effet d'arrêter les coups de (1) Nouveu»^ iraité de Difthmatique, l. IV. p. 362. 9 167 GON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON ^% main des faussaires assez habiles poar en- lever la cire du revers du sceau, le délacber, et le transporter à un acte supposé. Les sceaux de cire de nos rois de la pre- mière ei de la seconde race ne portent point de contre-scels ; au lieu que ceux des princes lombards en eurent dès lex* siècle. D. Eras- me Gattola en a publié un nombre à la fin de sesAddiiiong à rHistoirederabbageduMorU- Coisin. Ils sont appliqués au bas des chartes et non suspendus. G*est donc sans nul fon- dement que le docte Heineccius a prétendu qu'on ne pouvait mettre de contre-scels aux sceaux des anciens temps, parce qu'ils étaient en placard et non pendants. L'expérience et la raison prouvent le contraire. Le dos de la charte scellée en placard n'offre-t-il pas or- dinairement une assez grande quantité de cire pour recevoir une seconde empreinte 7 Tous les contre-scels des princes lombards sont de la même grandeur que les sceaux, liais il y en a quelques-uns qui portent la même légende, ou qui n'ont point de con- nexion nécessaire avec les sceaux. Saint Edouard, roi d'Angleterre, en avait un sem- blable vers le milieu du xi' siècle; mais l'inscription du premier côté s'y trouve ré- pétée au second. Ce contre-scel n'avait point fmr conséquent de liaison essentielle avec e sceau, et l'on pouvait se servir de l'un sans Tautre.Ce's caractères constituent la première et la plus ancienne espèce de conlre-scels. Ceux de la seconde sont empreints au revers des sceaux pendants, et leurs images sont pareillement de la même grandeur ; maié leurs légendes sont liées avec celles des sceaux, ou en sont la suite. En voici des exemnles. Le contre-scel de Guillaume II, duc ae Normandie, ajoute le titre de roi d'Angleterre à celui de patron ou protecteur des Normands. Celui de Louis te Jeune lui donne le titre de duc d'Aquitaine, qui n'est Zue la suite de l'inscripUon du premier côté, e grand sceau de Ferdinand I", roi d'Es- pagne, a pour légende : Ferdinandus. Dei. araiia. Rex. Aragonum. utriusque. Sicilie^ Jrem. {Jérusalem)^ Valenciœ, Le contre-scel, de grandeur égale, achève ainsi la légende : âtajoricarum. Sardine. Corsice. Cornes. Bar- chinone. Dux. Athenarum, etc. Le sceau de HuKues le Brun, comte de la Marche et d'An- goulême, de l'an 1301, porte : S. Hugonis. Brun. Comitis. Marchie : le contre-scel de même grandeur ajoute : Et. Éngolisme : et : Domini : Leiniaci : 11. Coutre-ueU plu$ petits ifue le sceau principal. La troisième espèce de contre-scel offre des images ou des symboles do moindre grandeur que le sceau ; mais on n'y voit point d'inscription. Tels sont les contre-scels de Philippe-Auguste et des rois de France ses successeurs, de Hugues d'Amiens, arche- vêque de Rouen, et de plusieurs autres pré- lats, princes et seigneurs des xn' et xni* siè- cles. Ces sortes de contre-scels ne le sont que par l'usage qu'on en a fait en les impri- mant au dos des sceaux pendants. Ce sont de simples cachets ou signets^ dont on pou- vait se servir indépendamment du sceau. Il y a un grand nombre de contre-scels plus petits que le sceau principal, et qui néanmoins en sont inséparables, çarcequ ils n'en sont que la continuation. El ils forment la quatrième espèce, dont les exemples sont communs dans le recueil des sceaux dq Flan- dre. Celui de Philippe d'Alsace en 116V a pour légende : Sigttlum Philippi Comitis Flandrie , le contre-scel poursuit , Ei Viro- mandie. Le sceau de Baudouin, ^n 1191, f»orte : Balduinus Cornes Flandrîe et Hanoie^ e contre-scel ajoute : Marchio Ifamuci. Ou lit sur le sceau de Marguerite son épouse : Margareta Comitissa Flandrie et JÈTanotf, et au contre-scel, Marchionissa Namuci. Tous ces petits sceaux ou contre-scels expriment leur union avec le grand sceau; en sorte qu'il n'aurait guère été possible de les em- ployer séparément. Nous mettons dans la même classe tous ceux qui ont des inscrip- tions vagues , et qu^on ne peut appliquer à personne en particulier sans le secours du (;rand sceau. Tels sont les contre-scels sur esquels on lit : Secretum Comitis : secreium meum ou secretum meum michi : testimonium vert : Clavis si^li : Dewn Urne : secretum colas : Ave Maria gratia plenà : Deus in adju- toriummeum intende^etc.f secretum est : secre- tum serva : secreti custos : sectetum veri : sigillum veritatis : secjretum : annulare secre- tum f etc. On ne manaue pas de contre-scels singu- liers, qui constituent une cinquième espèce. Ce sont ceux qui n'ont nulle côunexité avec le grand sceau, et qui cependant ne peuvent servir sans lui. Tel est le contre-sel de l'em- pereur Charles IV, qui porte une aigle ëployée avec ce verset du psaume lvii : Juste, judicàte. fUii. hominumJ^él est encore le contre-scel sans inscription de Henri, duc de Brunswik , dont l'empreinte n'est nulle- ment relative au grand sceau. On range dans la même classe les trois contre-scels ornés chacun d'une fleur de lis et imprimés sans légende au dos du sceau de Volrade, évéque cl'Halberstadt, en 1257. La sixième espèce de contre-scels com- prend ceux qui s'annoncent eux-mêmes pour tels par le mot contrasiaillum qu'ils portent à la tète de leurs légendes. Les exemples en sont très-nombreux dans les recueils des sceaux de Bourgogne et de Flandre. On lit sur le grand sceau d'Othon, comte de Bour- gogne, de l'an 1279 : Sigillum. Othonis. Co- mitis. Palatini. Burgundie, Domini. Saline. et au Qontre-scel, Contras. Othonis. Comiiis. Palatini. Burgum. Le sceau de Gui, comte de Flandre, de Tan 1264^, représente un cavalier avec cette épigraphe : Sigillum Guidonie Co- mitis FlandricBy et son contre-scel porte l'écu de Flandre avec ces mots : Contrasigillum Guidonis. Le contre-scel de la cour du duc de Bourgogne avait pour légehde au xv* siè- cle : Contrasigillum. curie. Dueis. Burgush- die. Vers l'an 1485, la cour souveraine de Brabant se servait d'un contre-scel dont vuici la légende : Contra, sigillum. ordinatum. in. Brabancia. Tous les contre-scels où eonira^ 26d CON MCHOMNAIRB M NUliflSIfilTlQUe. CON f70 sigillum est écrit en abrégé, et dont les légen- des offrent ce mot écrit tout au long , sans ajouter le nom de celui à qui le contre-scel appartient» se rapportent à cette sixième espèce. La septième renferme tous les contre-scels qui portent dans leurs légendes la dénomi- nation de sigillum minus. Ce sont de petits sceaux, dont on pouvait faire un autre usage que celui de contrc-scelleir. Tel est celui rempli d'un autre de forme or- dinaire, qui est surmonté et entouré de plu- mages ou de feuillages , avec cette inscrip- tion : -i-S.' CoifaADi DB Wbrbergb. Au con- tre-scel on voit un homme nu, la tôle rasée, assis sur une chaise, écrivant dans un livre posé sur un pupitre, avec cette lé« gende : S.' Jouis. Plbb/ in Vbstbaddbl. Le titre de Plebani ajouté au mot de Johmnis montre que c'est encore ici le sceau d'un curé. Les nobles se servaient souvent des sceaux ecclésiastiques pour contre-seeller, atin de donner plus d'autorité à leurs pro- pres sceaux , ou parce que les clercs ores- saient les actes, quoique leurs noms n'x parussent pas. On a encore découvert des oontre-scels plus singuliers, dont on peut faire une on- zième espèce. Ce sont des contre-scels de contre-scel, c'est-à-dire, qu'un oontre«scei est devenu un sceau principal, au dos du- quel on a mis un autre contre-scel. Tel est le sceau rond de la cour ecclésiastique d'Hal- berstadt du ^m" siècle. On volt au premier côté le buste d'un évéque portant une mitre basse et ornée d'un cercle de perles, au-des- sus duquel il v a deux croix. On lit autour : -f- S.' CuRiB. Halbbrstd. ëpisgop. Le contre- scel est pareillement orbiculaire, mais beau- coup plus petit. Une crosse entre deux bran- ches d'arbrisseau et deux pommes occupent Tb champ. t>û lit autour : -i- â.' Fm. ano. Di. M. ce. XGi : c'est-à-dire : Sigillum faetum anno Domini 1291. Le docteur Christophe Leyser atteste qu'il a vu souvent le même sceau principal de l'oiBcialité d'Halberatadt servir de contre-scel aux diplômes des évo- ques de cette vilie^ » m. Contre-$cel$ appelés sceaux secrets: auand les princes et leï prélats ont-ils commencé à en faire usage ? Contre-scels suspendus aux chartes sépa- rément. La douzième et dernière espèce de contre- scels est la plus célèbre. Elle se caractérise par les mots secretum et sigillum secreti^ qui paraissent dans ses légendes. On s'en servait pour les ex4)éditions et les lettres particuliè- res. De là le nom de sceaux secrets ou de secret qu'on leur a donné. Les diplômes munis du sceau public ou du grand seeavi coujointemeut avec celui du secret eont d'autant plus dignes de foi, qu'ils annoncent que les empreintes ont été faites par le prince lui-même, par l'évêquc, par le garde du sceau secret, etc.; au lieu que les grandi tu CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON 272 sceaux ordinaires n'étaient quelquefois ap- posés que par des officiers subalternes. Les petits sceaux ou contre-scels dont les légendes commencent par secretum sont en très-grand nombre. Contentons-nous de queU aues exemples tirés des recueils de sceaux e Bourgogne » de Flandre , d'Angleterre et ^'Allemagne. Le contre-scel de Guillaume de Grancey, de Tan ISfTO, a pour légende : + Sb- CRETUM. GuiLLi. DB Gràngbt. Ou lit au revcps du sceau de Béatrix, duchesse de Bourgogne, oe l'an 19f76 : + Segrbtdm. Beatrigis. filie. Régis. Nayar. Un des contre-scels de Gui » comte de Flandre, porte : + Secretum Gui- don is CoMiTis Flamdrib , et celui de Robert son fils : -h Secretum. Roberti. Flandren. On lit sur un autre contre-scel du môme prin- ce : Secretum : Roberti : de : Flandria. Par oùTonyoit que les princes avaient plusieurs sceaux secrets pour contre-sceller. Celui de Jean de Lascy, connétable de Chester, sous le règne de Henri III, roi d'Angleterre, Eorte cette légende : + Segretu. Johis. de ASGT. CoM. LiNG. ET. CosTAB. Cest; c'est- à-dire, Secretum Johannis de Lascy Comitii Lincolniensis et Constubularii Cestriensis. On trouve ce contre-scel dans la première plan« che que Madox a placée après la préface de son Tormulaire anglican. Les contre-scels d'Allemagne se donnent souvent à eux-mê- mes le même nom. On lit sur celui de Gérard, archevêque de Mayence en 1299: Segretu. G. arcçiepi. Moon., et sur celui de Conon, archevêque de Trêves , de Tan 1381 : Secretum : Cunonis : Arghiep : Trever : Les petits sceaux ou contre-scels qui ajou- tent stgillum devant secretum ou secreli ne sont pas moins nombreux que ceux qui le suppriment. En voici des exemples tirés du recueil d'Olivier de Vrèe. Le contre-scel du grand sceau de Guillaume de Dam pierre, héritier du comté de Flandre, n*a point d'au- tre légende que celle-ci : Sigillum secreti. On lit sur le petit sceau de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne : S. êecreti. Philippi. fiUL Régie. Francor. Ducis. Burgundie. L'inscrip- tion du petit sceau de Charles-Quint pour le royaume de Naples omet le nom de cet em- pereur : S. Secreti. Regni. Sicilie, citra. Fo- rum. On trouve dans le même recueil : Sigil- lum. secretum. Maximiliani. et. Marie. Vu-- cum. Austrie. Burgundie. Brabantie. etc. Comitum Flandrie. Tirolis^ etc. Le plus sou- vent sigillum n'est exprimé ({ue par sa pre- mière lettre : S. secretum. Phi. et Joane. Dei. gra. Régis, et Régine. Ctutelle. Archiducum. Austrie. Principum. Araaanum. On a donné le nom de sceau secret aux signets, cachets et autres petits sceaux sans légendes ou avec des légendes qui n'expri- ment point le mot secretum. L'usage des uns et des autres plus ou moins fréquent remonte fort haut. On a vu aue les contre-scels de même grandeur que le sceau principal com- mencèrent en Italie dès le x* siècle. Ceux à qui leur moindre volume a fait donner le nom de petits sceaux ou cachets ne furent BIS inconnus au xi% puisque l'empereur enri III, qui vécut jusqu'en 1056, scella de son sceau secret, et cela par prédilection, le diplôme qu'il accorda aux rebgieuses de Ni- velle. Le roi Louis le Jeune introduisit Tusage du petit sceau ou cachet pour contre-sceller. La mode s'en établit à la cour des comtes de Flandre vers le milieu du xu* siècle. On ne trouve point de contre-scels imprimés au revers des sceaux des grands seigneurs infé- rieurs aux princes souverains avant ce temns- là (1). On cite Dugdale pour prouver que les contre-scels ne vinrent à la mode chez les Anglais que vers l'an 1218 ; mais cet histo- rien ne parle , ce me semble , que de l'écu armoriai des seiçneurs. Cirea annum 1218, dit-il, domini qui in sigillis more solito ha- bebant équités armatos cum gladiis^ nunc in dorso sigillorum arma sua vosuerunt de novo in scutis. 11 est difficile ae croire que la haute noblesse d'Angleterre n'ait point eu de cachets ou petits sceaux dès lexii* siècle. Alexandre I'% roi d'Ecosse, introduisit dans sa cour l'usage du contre-scel d'égale gran- deur avec le sceau principal ; maia ni lui ni les rois d'Angleterre du même temps ne se servirent jamais du petit sceau secret con- jointement avec le grand , comme firent les rois de France et les comtes de Flandre. Les cachets ou contre-scels des évèques paraissent plus anciens que ceux des sei- fneurs laïques. Hugues d Amiens, qui fut levé sur le [siège archiépiscopal de Rouen l'an 1138, enavait'(2]deux différents. Christo- phe Leyser a publié celui que Rodolphe, évé- que d'nalberstadt , imprimait au dos de son sceau en 114^6. Il y a dans les archives du célèbre monastère de Xumiége, en Norman- die, plusieurs chartes de Rotrou, archevêque de Rouen. Deux de l'an 1182 sont munies de sceaux sans contre-scels, quoique bon prédécesseur eh fit usage. Une troisième du même Rotrou est scellée de son sceau avec un contre-scel. Nous avons oarlé ailleurs de celui de Hugues V\ abbé de Corbie en 1173 ; nous avons aussi fait connaître les contre-scels de Guillaume, archevèoue de Reims des aimées 1180, 1188, et de Nivelon, évêque de Soissons, de l'an 1180. En faut-il davantage pour constater l'existence des contre-scels ecclésiastiques au xu* siècle ? 11 est surpre- nant qu'un aussi habile scrutateur des archi- ves que Michel Heineccius n'en ait point rencontré déplus ancien que celui de Gérard, archevêque de Mayence de l'an 1299. Episco- pale sigillum, dit le docte allemand, contra- sigillo munitum non ridi antiquius illo Ger- hardi^rchiepiscopi Moguntini litteris anno MCGXGix appenso. Gudenus rapporte une charte du même prélat de l'an 1294, qui fait mention du (i)Les sceaux des plus grands seigneurs posté- rieurs au milieu du xip siècle manquent souvenl de contre-scels. Nous avons vu dans les archive» de Tabbaye de Jumi^ le sceau de Tbibaui, comte de Blois, de Tau II80. Il est en cire blanche et pend à des lacs de soie vcrie. Le comte est à cheval, répée à la main; mais on ne voit point de contre-scel au revers. (i) Voy. ScEAtx, n*» 10. 273 CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON tu contre-scel en ces termes : Sigiltum nostrum eum appensiane nostri secreti sigilli a tergo huic paginœ est appensum. Cette formule prouve que les contre-scels n'étaient pas toujours imprimés au dos des sceaux, mais qu*on les suspendait séparément aux char- tes. En eflfet, neineccius» et Ducange obser- vent que le contre-scel ou scel secret pen- dait quelquefois au grand sceau. Alors il était appelé it^rigillum. jy Usage des petits sceaux ou sceaux secrets seuls : en quel temps demnrent'ils authentiques et quelles fu- rent leurs images? Les employait-on 0n ta place du grand sceau f Quelques noms qu'on ait donnés aux petits sceaux, ils servirent non-seulement à con- tre-sceller, mais ils tinrent encore lieu des grands sceaux authentiques absents oujugés noh nécessaires, surtout quand il ne s'agissait que d'ajffaires particulières ou d'expéditions peu importantes. 11 y a plus : on s'est quel- quefois servi du sceau secret par préférence : témoin l'empereur Henri III, qui en scella un diplôme, pour donner aux religieuses de îiireUe une marque de son affection particu- culière. Le sceau secret de ce prince était donc regardé comme authentique en Alle- magne vers le milieu du xr siècle. De pa- reils sceaux ne passaient pas encore pour tels aux xiir et xiv* dans quelques provin- ces de France ; ou, pour mieux dire, on va- riait sur leur autorité. On voit Henri de Ver- gi, sénéchal de Bourgogne en 1246, déclarer qu*il a scellé une charte de son contre- scel seulement, parce qu'il n'avait point alors d'autre sceau, et s'engager par serment de la sceller d'un sceau authentiaue, dès qu'il en aura un. Charles, prince de Saleme, n'ayant point encore fait faire de sceau après être sorti de prison, scella une obligation de son an- neau à trois faces, et écrivit de sa propre main : Credatis, Le recueil des ordonnaces de nos rois de la troisième race fournit un très-grand nombre de lettres royales scellées seule- ment du sceau secret. Philippe de Valois f)ortait un cachet ou petit signet pour scel- er, surtout dans l'absence du grand sceau. Le chancelier ne devait apposer celui-ci qu'aux lettres patentes auxquelles le . petit sceau du secret avait été mis auparavant. D.Vaissette a publié une charte de Jehan atné^ fils et lieutenant du roi de France^ duc de Nor- mandte, donnée à Carcassonne le 11 août, l'an grâce 1344, sous le sceau du secret, en l'ab- sence du grand. Les provisions de roffice de gardien des Juifs dans le Langliedoc, don- nées l'an 1359, par Jean, comte de Poitiers, Gis du roi et son lieutenant dans cette province, furent scellées de son contre-scel seulement. D. Martenne a publié des lettres patentes de Charles, fUs atné du roi de France^ duc de Normandie et dauphin de Vienne y scel- lées d'un petit sceau de cire rouge sur sim- ple queue. L'ordonnance faite à Compiégne, le 14 mai 1358, en conséquence de l'assemblée des trois états du royaume, régla, par Tartide 12, que les lettres patentes ne seraient point scellées du sceau secret, à peine de nullité , si ce n'étaient dans le cas oe nécessité, ou lorsqu'il s'agirait du gouvernement de rhâ* tel du roi. La môme ordonnance ne permet desceller du sceau secret que les lettres closes, qui sont devenues si célèbres depuis un siècle sous le nom de lettres de cachet. On a cependant des patentes du 18 mai 1370, scellées du signet et du scel secret du roi auauel il veut être obéi comme à son grand scetf lequel est afr^enl. Le procureur du roi du Châtelet prétendit que ces lettres royales ne devaient pas avoir d'exécution, parce qu'elles n'avaient point été passées par 1 examen du grand sceau et de la chancel- lerie de France et en la manière accoutu- mée. Mais le roi Charles Y les confirma. Charles VI déclara que*des lettres patentes et un acte fait et signé de.sa main et scellé de son sceau secret auraient autant d'auto- rité que s'ils étaient scellés de son çrand sceau. Charles de Recours ayant été insti- tué amiral de France, ses provisions ne fu- rent scellées que du sceaa secret du roi, Î)arce que l'on n'avait pas en main celui ' de a chancellerie. Il fut néanmoins reçu au parlement le 6 juin 1418. Enfin la Thaumas- sière cite des lettres patentes de Charles VU de Tan 1439, scellées du scel ordinaire en l'absence du grand. On a montré ailleurs (1) que celui-ci a été souvent remplacé par le sceau du Chfltelet de Paris. En diverses occasions, les autres princes se servaient aussi de leurs sceaux secrets à la place du çrand. Magnus, roi de Suède, fit une donation l'an 1351, par un diplôme, dont voici la conclusion : In cujus eviaentiam firmiorem secretum nosirum^ sigillo non pros^ sentCf prœsentibus est appensum. Il est à présumer que dans les bas temps les rois d'Angleterre auront quelquefois substitué 'à leur grand sceau leur cacnet appelé griffon. Outre les sceaux éauestres, réservés aux actes les plus solennels, la plupart des ducs, des anciens comtes et des cnevaliers de la haute noblesse eurent, surtout aux xiii* et XIV' siècles, de petits sceaux pour les expé- ditions ordinaires. Ces sceaux secrets» ainsi que ceux des évèques, devinrent authenti- ques à mesure que les uns et les autres cessèrent de faire représenter leurs images sur leurs grands sceaux. Ce changement pa- raît avoir commencé dès le xiii' siècle, Siuoiqu'il n'ait été consommé qu'au xv*. Ce ut alors qu'on ne vit plus guère sur les sceaux que des armoiries. Quand ces mar- ques d'honneur s'introduisirent-elles sur les sceaux et les contre-scels, et quel en fut le progrès ? C'est ce qu'il faut examiner avec d*autant plus de soin, que, sans une cer- taine connaissance générale des armoiries, le discernement des sceaux n'est pas pos- sible. (1) Voy. Sceaux, n- M \ tafS CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DEUXJÈIIB PARTIS. Ih$ mrmoiries dans leurs rapports avec les GON S7€ sceaux, et contre-sceaux, Y. Origine des armoiries : ont-ellei commencé dont U$ ipumois ou ù la première croisade f Il est certain que les Roiaains et les Grecs se servaient de boucliers ornés au dehors de Plusieurs figures, et qu'ils avaient dans leurs enseignes n^Uitaires des images symboli- que^. Leurs casses étaient einbellis d*ani- uiaux, de lions, de léopards, de griffons, d'oiseaux, de poissons, etc. L.es nations ger- maniques ^venaient aussi pour {%) symbole quelque anima), dont elles portaient l'image sur leurs enseignes. Il est impossible de méconnaître dans ces emblèmes des pre- miers teiaj»s, Torisine des armoiries du moyen âge. N'ont-eUes pas en effet commencé par les casques et les boucliers ? 11 n'en laut pourtant pas conclure que les Romains, les Grecs et les Germains aient eu des armoi- ries, comme en porte à présent la noblesse en Europe. S'il y a eu de tout temps des figu- res sur les boucliers et sur les drapeaux, ce n'étaient que des emblèmes et des hiérogly- phes de fantaisie, qui ne servaient pas à uis^ linguer les familles les unes des autres, ni à en marquer la noblesse. Le père et les enfants n'avaient pas les mêmes symboles. Les armoiries au contraire sont des mar- quas héréditaires d^extraction et de dignité. Les savants sont fort partagés (2) sur leur antiquité. Avant le régime de la bonne criti- que, les auteurs donnaient des armoiries à (1) Ce not isi^^oitf, dit le P. de Montfaiicon, dans Je sens 1^ plusjéoéral veut dire uiie marque de quel- que cbose, diflerente de TûBage même de la chose ; comme 1 ai^le est le sy'mbole de Jupiter ; le coq, de Mercure ; Fegide, de Mmerve ; le bonnet, de là liberté, etc. GetH? sorte de symboles était Tort fréquente dans rantiquiié. On en donnait anx dieui., aux villes, aux parties du monde, aux rivières, etc. Une méneebose avail souvent plusieurs syi^bolea. (%) On ne sait pas encore avec certitude en quel temps ni en quel pays Tari qui règle et qui explique les symboles nércilqiieft ou m;jrque8 d^honneur a pris naissanee* Mais il est constant que la science de tout ce oui concerne Técu armoriai est des derniers siècles. Le P. Menestrier donne aux Allemands la gloire d'avoir inventé les armoiries, et aux Français celle du blason : c'esl-à-dire, que les armoiries sont plusanciennes^chcz les Allemands qu'en aucune autre natloii du monde, et que les Français sont les pre- miers qui ont nais en régie ces marques d'honneur et qai en ont fait on art, à qui l'on a donné le nom d'an héraldique, M «ratori en (ail aussi honneur à la nation friiaçaise. Le premicf héraut d'arnies d'An- gleterre, qu'où appelle Galer, fut iuslilué par le roi Henri V,q"î i\e commença à régner qu'en U!3, i Les symboles iiéroiques oui commencé par les boucliers, sur lesquels on représentait quelque action de celui qiii les portail ou de sesancélres, ou (juelque figure hiéroglyphique, qui mar((uait ses belles qualités, ^ns la suite on a ajouté quelque iascriptidn, qui servait de cri de guerre. Ensuite on a employé pour les sceaux et pour les armoiries des familles des ti- gur*3 et des devises qui étaient sur les t)ouciiers. Outre ces devises de familles, chaque seigneur vou- lut en avoir ane qui lui fûl particulière : Paul Jove se distinmia par celles qu'il fit pour diOérents prin- ces d'Italie au comnienceineot du xyv siècle. 11 ré- nos rois de la première et de la seconde (1) race. Casseneiive n'en faisait remouler Vo- rigine que jusqu'à Hugues Capet. Aujour- d'hui les uns en placent le commencement aux tournois, et les autres à la première croisade, en 1095. Nous sommes persuadés que leur première institution doit être rap- portée aux tournois célébrés vers la fin clii X' siècle, leur accroissement aux croisades, et leur perfection aux joutes et aux pas d'armes. Foncemagne a prouvé solidement que l'o- rigine des armoiries remanie jusqu'aux tournois. Henri \'\ surnommé l'Oiseleur, les institua, dit-on, en 93V, à Gôttingen, pour entretenir la noblesse dans l'exercice des ar- mes en temps de paix. Ces jeux militaires furent en vogue et se perfectionnèrent sous les Othons. Ceci supposé, on a moins de f>einc à en croire Spelman, qui prétend que es Saxons, les Danois et les Normauds voi- sins de rÂllemagne ont apporté les armoi- ries en Angleterre et de U en France. On en trouve des vestiges bien p^arqués sur la pierre du tombeau du jeune Robert, ûls de Richard 1", duc de Normandie, mort en 996. On y voit en effet la figure d'un lion léopardé au champ de gueules. Dans la célèbre tapis- serie où la conquête de l'Angleterre (>dr Guillaume II, duc de Normandie, est dé- peinte, il y a des cavaliers avec des écus char- gés de quelques figures, deux de monstres, un d'une croix, et un autre de quelques feuillages. Si ce ne sont pas des armoiries, ce sont au moins des marques particuUères pour chaque seigneur, surtout en temps de guerre. N'est-ce pas des anciens blasons per- sonnels que sont venus ensuite les blasons héréditaires et communs à tous ceux qui étaient d'une même famille? Quant à l'époque de rétablissement des taurnois en France, ou lit dans la chronique de Lambert d'Ardres, citée dans la Disserta- tion de Ducange sur Joinville, que Raoul, comte de Guines, étant vepu en France pour se distinguer dans les tournois, y regut un duislt en art la manière de faire des devises, et il prescrivit sur ce sujet quelques règles. Celles qu*j ajoutèrent d*autres savants ont conduit cet art à ï»a perfection, selon le cbevalicr Thesauro. {Journ, det savants, septembre 1715.) » Le P. Alphonse Cos- tâdau parle fort savamment des devises et des em- blèmes, de leur nature el de leurs progrès, dans !»on Traité des signes de nos pensées, tome 11, ch. iS, p. 307. (1) Ceux qui font remonter si haut les armoiries se fondent sur des sceaux supposés et sur des fables. Par exemple, est-il rien de plus fabuleux que Tori- gine des ani^s du comlc de Catalogne? Wifred, comte de Barcelone, dit-on, se distingua beaucoup en France dans les guerres cruelles que Tenipereur Charles le Gros eut a soutenir contre les Normands. Le (tomic, < ayant été blessé dans une sanglaBie ba- taille proche fa Loire, fut visité par Feniperear, qui touché de son état, baigna sa niain droite dans son saug et imprima ensuite sur Técu doré du comte quatre doigis» avec lesquels il (il quaire barres en disant : Ce& quatre glorieuses barres seront à l^arenir vos armes et celles de vos descendants. > (Herinîlly, JSot. sur rHist. d'Espagne, t. il, p. 656.) fn GOM MGTiONNAlRe » NUBnSMATIQOE. Gcm Î18 eottç mortel. Or, suitaDt M. Ihicange, Raeul Tivait après les oomoieiiGeiBeiits du ii* siè* de. Mai», k ne 9*en leoir qu'à la chronique de Tours, les tournois furent institués peu de temps après par Geoffroy de Preuilly : Hic 6es eombattants, aprto avoir remporté des épées ou d'autres armes, avaient droit d'en décorer leurs éeua et de les y placer comme des monuments de leur valeur. Le nom seul de bhiâom suffirait pour prouver que les ar- moiries tirent immédiatement leur ori^^ine des tournoi^. Les seigneurs gui s'y rendaient iofmai€H$ éU cor pour avertir les hérauts de venir reconnaître leurs armes. Or blazen en allemand signifie sonner du cor. VI. Pnuvu(iuele$ amolùes sontvluê anciennes que la première croisade. Nous ne prétendons pas cependant faire remonter les armoiries jusqu'aux tournois du règne d'Othon 1". Ducange ringarde avec raison comme suspecte (9) une charte de cet empereur^ qui donne son nom et sçs armes (1) I On dit communément que Geoffroy de Preuiliy inventa les tournois Tan lOS6 ; mais il ne faut M croîve q«e éehii-ei fîu Tiovanleur des tour- nois, il lit tenlement des règlemeiits qu*en y et)serva dans la snîte. On volt des teumois ioBf tsmpa avant lui dans noire Mstette ; il y en eut uae espèce eo 84^, à rentrevue de Charles le Cliauve et de Louis sou frère à gtrafkourg. » {Acad. du Inecript., t. XXIU,p.M4.) (%) Selon cette dMrte, Otbon voulut que Louis et Pierre Delponte, Italiens, perlassent au chef de leurs armes Faigle de rfimprt et prisseat le nota d'O- thoni. Èx no9iro proftm nomtitf , cogneimne Otkom eorum famUiam nomnare el ituigmiê aq¥Âiam super- addere liberatiiate augura concedinm» ainsi que portent les patentas de cet empereur du mote 4&dé- cemlïre de ran 905, rapportées par Sausovico,, si loutefo^ allés sont véritables, parée qu'on peut mettre en dente si H y avait dès ce te«ips-l^ des arnofffk^ stables et affectées aui familles. » ( Du- canse, sut la Vu de Samt-lAmU, p. 505.) L^ pièce sur laquelle Doeange senUe hésiter a tout l>ir dV voir été fabr^uée au xiv* ou xv« siècle. Qeurl VOise- lenr, OlhoH le Grand et son sueoesseur por^m dans ItHirs sceam desécus bariolés de diverses couleurs; mais on y volt ni aigle, ni images ni aucun vestige d'aniMlries. Les boucliers des «hefs des Brelous vaincus par le comte Gui, sous le règne de Charle- iiiagne, ponaieot leurs noms seulement. Carolo Ma- ^0 AqwêaranMtti teverso Wido come^ et prœfectus limiêiê tMtammci mntiavU se cum coviilibus subjectts Hrkofmm regionem occupasse alque in deditionem ac- lepisse^ siynum expeditionis prosperœ scuta ducum à deux seigneurs italiens, qui portaient le surnom de Delponte. Contentons-nous de .prouver que les armoiries soQt plus an- ciennes que la première croisade publiée en 1095. 1* Reffinbold, issu d'une grande maison et prévôt de Tabbaye de Mouri en Suisse, avait des armes de Camille. GenÉililio ipsiue tn- êiffnia... tu area ccerulea mortarium flavum exhibent. (Gallia Cftm(., t. V, p. 1036.) Or il gouverna ce monastère dès ran 1027» et mourut en 1055. 3r On *a dans Olivier de Vrée )e sceau de Robert I", comte de Flandre, appliqué à une charte de Tan 1072. On y voit l'écu de ses armesy qui sont le lion. Celles des comtes de Toulouse ne sont suère moins anciennes. Le sceau de Raymond de Saint-Gilles pendant à un diplôme de Tan 1088, présente la croix de Toulouse cléchée, vidée et pommetée. Elle « est semblable h celle que le grand Constan- tin éleva dans le marché de Constai\tinople et à eeUe au'il avait vue au ciel, lorsqu'il combattit mxence. » {Dticange sur Saini- Louis, p. 252.) 3** Alphonse deGoulaine, seigneur breton, ayant fait la paix en 1091, entre Philippe I", roi de France, et Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, ces deux monarques lui donnè- rent, diV-on (Gallia Christ,, t. VIi,«o/. 595), leurs armes ou leurs devises. Ce fut à cette occasion, si Ton en croit quelques auteurs, que le fameux Àbailard composa le distique suivant : Arbiter kie ambos reges eoniutmt mnere^ Et ienei illustris stemma ah utroque domus. Si cette concession d'armes était certaine, il faudrait avouey que Philippe I" et Guillaume le Roux en avaient, quoiqu'il n'en paraisse point dans leurs sceaux. Mais, indépendam- ment de ce fait, il est constant que les ar^ moiries sont (1) antérieures à la croisade de 1095. Cette prepiière expédition que les chré- tiens firent dans la terre sainte les multiplia. Les seigneurs et les chevaliers, rassemblés de presque toutes les parties de l'Europe, ne pouvant se reconnaître entre eux, ne se con- tentèrent pas de prendre des drapeaux et des quos subegerat aUulàt siNSVLoauM hominibus niscaiPTA. (Eckart, comment, de reb. Fr. orient., t. I, p. 798.) (1) Ce n'est cependant qu'au commencement du xu* siècle qu'elles ont paru, al Ton en croit Ménage (Bisl. de Sablé, p. 28). Le P. Hergott n*eii connaît point de plus anciennes que celles qu'on voit sur le ijceau du comte Albert, père de Rodophe d*Hab&- bourg, élu empereur l'an 1275. D. Bernard de Mont- faucon recule l'époque des armoiries jusqu'à la fin du XII* siècle. Si le tombeau d'Elie, comte ou Maine, au'ou voit dans Téglise abbatiale de la Couture du [ans, représente ce prince en habit de guerre maillé jusqu'à la plante des pieds, avec son écu chargé d'une croix fleurdelisée, noire savant aatiquaire veut que ce blason ait été ajouté longtemps après la mort du comte, arrivée en 4109. (Monum. de la monarch. franc, t. i, p. 549.) Mais il n'en donne nulle preuve. Elte fut le dernier comte du Maine, n'ayant point laissé d'enfants mâles. Quelle appa- rence qu*on lui ait aUribué dans la suite un.blasoB qui n'était pas le sien propre? 1 «79 CON DICnONNAfitE DE NUMISMATIQUE. CON «0 boucliers de diverses couleurs pour se dis- tinguer; ils y mirent diverses figures et va- rièrent leurs cottes d'armes. De là ces ani- maux de toute espèce dans les écus, aigle» léopard, griffon, serpents, etc.; de là cette diversité étonnante de croix sur les armes des anciennes maisons, croix losangée, croix Eotencée, croix alésée, croix «pattée, croix ordée, croix florencée, croix bretessée, croix bourdonnée, etc. Les joutes, les pas d'armes, Témulàtion, et les exercices de ta noblesse joutèrent une multitude d'autres marques de distinction. Les uns prirent la couleur de leurs manteaux ou de leur doublure, selon que ces étoffes étaient échiquetées, variées, papelonées, pallées, fascées, ondées, etc. Les autres choi- sirent certaines marques, qui avaient trait à leurs noms, à leurs emplois, à la situation de leurs terres, à la forme de leurs châteaux, à leurs faits d'armes ou à ceux de leurs ancê- tres. Vinrent ensuite les devises, les cris- d'armes , les supports et les pièces d'armoi- ries. Tels ont été successivement leur origine et leurs progrès. VU. Poini d'armomeê iur Ut ieeaux awuU le xi« siècle : armes des rois et des princes souverains : l'origine en est quelquefois fafmleusem Quoique les armoiries aient commencé vers la fin du x' siècle, un sceau qui s'en trouverait chargé avant le xi* porterait un caractère de fausseté; c'est une règle cons- tante chez nos plus habiles diplomatistes, tels que Andersson , Heineccius, le P. Her- gott, etc. On 'ne connaît point de sceaux de soigneurs qui remontent jusqu'à l'an 1050; ceux des princes souverains n'ont porté des armoiries qu'après ce terme. La règle paraît donc certaine. Les écus blasonnés ne devinrent un peu communs que depuis environ le milieu du XII' siècle. On met au nombre des plus an- ciennes armoiries du même siècle celles de Geoffroy; comte d'Anjou et du Maine, mort en IISO. On les voit dans Téglise cathédrale du Mans représentées sur un écu ou bouclier (le figure singulière. Le champ est d'azur à Juatre lionceaux rampants d'or et lampassés e gueules. Le P. Rivet (1) n'a pas manqué de faire connaître ce monument dans Vais- (4) c Les coonaissears, dit ce savant homme, re- gardent ce morceau de blason comme un des plus anciens monuments en ce genre qui subsistent au- jourd'hui en original. 11 n*y a aucun doute qu*il ne soit du temps de ce comte, comme en fait foi la table d'airain émaillé sur laquelle il est représenté tenant son bouclier de la main gauche et son épée nue de Tautre : table qui est appliquée à un des pilliers de la nef de régiise cathédrale du Mans, du côté du nord, tout auprès de la chapelle du Crucifix, qui sert d*église paroissiale. Que le lecteur intelligent juge hil-méme si Topinion de Legendre (et de plu- sieurs autres modernes) peut tenir contre cet ancien monument. Cet écrivain, assez exact d'ailleurs, sou- tient {Mceurs des Français^ p. 128) comme un fait incontestable qu'avant Tannée 1150 il n'y avait point de véritables armoiries, sans en excepter au- cunes, non pas même celles de France, i (Rivet, Uist.Unér. de k France, t. IX, p. 165. taire littéraire de la France. Au m6me siècle les comtes de Toulouse avaient pour armes dans leurs sceaux la croix, dont noos avons parlé plus haut. Louis le Jeune est le premier de nos rois Sui s'est servi des fleurs de lis au contre-scel e ses chartes. Toutes celles de la première et de la seconde race et des premiers rois de la troisième qu'on suppose avoir été scellées de cachets ou de sceaux parsemés de fleurs de lis, sont évidemment [l) fausses. Pierre de Dreux, prince du sang de la maison de France, est aussi le premier duc de. Bretagne qui ait fait mettre des armoiries sur son écu. EUes consistaient dans un échiqueté tel que le portait Robert de Dreux, son irère aîné, et dans un quartier d'hermines pour brisure. Le duc Jean le Roux quitta les armes de Dreux sur la fin de son règne et prit les hermines, telles çue les ont portées ses successeurs. Nos rois ont communiqué leurs armes à plu- sieurs grandes maisons dans les bas temps. Charles YI, étant à Toulouse en 1389, donna à Charles d'Albret, son cousin, « pour cause d'augmentation deux quartiers des armes des fleurs de lis de France : car au devant les seigneurs de Labreth portaient et ont porté toujours en armoiries de gueules tout plein sans nulle brisure. » (Froissard, t. IV, ch. 6.) Ce fut Louis XI qiû nonora les armoi- ries ae Médicis de l'écu de France. Hickes fait commencer les armoiries en France un peu après l'arrivée des Nbrmands en Angleterre, et conjecture que le blason ne fut introduit dans cette île que vers le règne de Henri II. C'est Edouard lll qui le premier a pris les armes de France, a cause de ses {^rétentions à la couronne de ce royaume par sabelle de France sa mère et comme petit- ûls de Philippe le Bel. Edouard fit mettre au- (I) Telle est celle que losse Coccius, jésuite, a pu- bliée sous le nom du roi Thierrî, et qu^il assure avoir été scellée d'un sceau semé de fleurs de lys. Telle est celle de Dagobert, rapportée par Pierre de Miraumont et par Jean Ferrant, et dont le sceau est plein de fleurs de lis, habens insculptum seuium plé- num lUiis. Telles sont les chartes publiées par Fran- çois Rosière et munies de prétendus sceaux semés de fleur de lis. De ce nombre sont les diplémes don- nés par Dagobert et par Siaebert son fils, en faveur de Modoal, archevêque de Trêves, et de Revolde, abbé de Meteboch, et celui de Charles le Simple en faveur de Roger, archevêque de Trêves. Les cbartes de Pépin, de Charlemagne, de Louis le Débonnaire, de Lothaire I*', de Charles le Chauve, d*AmoQl, etc., que le même Rosière et d^autres écrivains de celle trempe supposent avoir été scellées avec des cachets sem& de fleurs de lis ou ornés de Taîrie double ou à deux têtes, sont autant d^impostures. Nous ne ferons pas plus de grâce à la prétendue charte de Charle- magne, dont Ferrant s'est autorisé pour établir le blason des fleurs de lis antérieur aux rois de France de la troisième race. Si l'on en croit cet auteur, e^est une charte par laquelle le monarque a fondé Tabbaye de Savigny dans le Lyonnais ; elle est scellée d^m sceau pendant à un cordon de soie bleue entrelacée de fils d*or, et ce sceau représente Cbaiiemagne revêtu d^oa manteau parsemé de fleurs de lis. Les écrivains qui nous vantent ces monuments n*en ont jamais pro- duit ni vu les originaux, parce qu'ils n'ont jamais existé. 181 CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON tour de soa éca le collier de Tordre de la Jarretière, avec cette devise : Hanny $oit qu% mal y pense. Richard I" avait déjà pris celie- ci : Dieu et fnon droite pour faire entendre gu*il était soDTerain indépendant. Mais ni 1 une ni Tautre devise n*eut lieu snr le grand sceau d*AngIeterre . avant le temps de Henri VIU. Richard II passe pour l'inventeur des sup- ports ajoutes aux armes de sa maison. Les rois d'Angleterre ont tougours ou presque toujoura mis au premier rang les armes de France dans leur écusson» jusau'aux der nieras révolutions, oui ont changé cet ordre. Selon M. Bames, ce lut à la bataille de Crécy, gagnée parles Anglais en 1346, que le prince de Galles se rendit maître des armes du roi de Bohème , qui étaient des plumes d*au- truche, avec le cri leh dien^ c est-à-dire, Je sers. Depuis ce temps-là elles ont été portées par tous les princes de Galles, héritiers pré- somptifs de fa couronne d'Angleterre. On a vu plus haut que vers l'an 1218 les seigneurs anglais suivirent la mode d'imprimer leurs armes au revers de leurs sceaux. Ceux-ci, depuis Van 1366, n'offlrent plus que des écus- sons armoriés. Guillaume le Lion, qui monta sur le trône d'Ecosse l'an 1165, avait à son contre-scel un lion en pied, environné de deux rançs de fleurs de lis. L'écu d'Alexandre II portait les mêmes armes, si ce n'est que les fleurs de lis étaient supprimées. En Allemagne, les sceaux réduits a Técu armoria] ne sont pas plus anciens que le xiu* siècle. Les croix qiron appelle de Lorraine ne sont entrées dans l'auguste maison de ce nom 2u'après que René d'Anjou, duc de Bar, eut pousé Isabelle,fille et héritière de Cbarlesl", duc de Lorraine. « René d'Anjou^se portait alors pour roi de Naples, de Sicile et de Jé- rusalem. Avant cette alliance, les ducs de Lorraine n'avaient pour armes que d'or à la bande de gueules , chargée de trois alérions de sable, sans croix potencée. » (Barre, Hist. d'Allem., t. V, p. T73.) D. Calmet était per- suadé que les princes de la maison de Lor- raine n ont eu aes armes fixes que depuis la fin du XII* ou le commencement du xin* siècle. L'origine de la croix de Savoie est moins ancienne d'environ quarante ans. Pierre de Savoie avant été choisi pour avoué et défen- seur de la célèbre abbaye de Saint-Maurice en Cbablais, fut investi de cette dignité par Tabbé, qui lui mit au doigt l'anneau de saint-Maurice, marqué d'une croix, en mé- moire de la légion Thébaine, à qui l'on ne donne point d'autre enseigne, et ce prince en composa ses armes. Etant venu depuis à la succession du comté de Savoie, il préféra cette croix à l'aigle de ses prédécesseurs, qu'il aurait dû prendre. Ses successeurs con- tinuèrent encore quelque temps à mettre l'aigle dans leurs sceaux secrets ou signets et dans leur contre-scel; mais ils en revin- rent à la croix. La maison d'Est prit l'aigle blanche» qu'on voit sur son sceau dès 1 an 1989. On a quelquefois inventé des fables pour faire remonter à des temps fort reculés l'ori- gine des armes des grandes maisons. Si l'on en croit quelques modernes peu versés dans la critique, les expéditions de Guillaume , duc d'Aquitaine, contre un Thibaut, roi des Sarrasins, ont donné naissance aux armes des seigneurs ou princes d'Orange. Ils ont pris un cornet de cnasse, dit-on, par allusion au surnom de CourtneXf que les romanciers don- nent à Guillaume, duc d'Aquitaine. Les cinq écussons qu'on voit dans les armes de Portugal représentent les cinq éten- dards gagnés sur les Maures à la bataille d'Obrique, en 1135, par Alphonse Henriquez, f)remier roi de Portugal, uette origine parait brt plausible. Mais si l'on en croit les histo- riens portugais, avant la bataille Notre- Seigneur Jésus-Christ apparut en croix à Al- phonse, lui promit la victoire et lui ordonna de mettre dans son écusson, en mémoire des cinq plaies, les cinq dés que l'on y voit au- jourd hui. Ne serait-ce pas plutôt cinq be- sants d'argent posés en sautoir? Quoi qu'il en soit, Maurique, historien iudicieux, rap- porte sous l'année 1U2 [Annal. Cisterc. , c. 3, n. 2) une charte d'Alphonse, datée de l'an 1152, où ce fait est assuré avec serment en présence des évèques et des grands de la cour. Cette pièce, trouvée l'an 1596, a paru fort suspecte à Jean de Ferreras (Hist. d'Èsp.t t. III, p. ^1^) pour plusieurs (1) raisons, que nous rapportons au bas de la page. Yin. Aneienneê conceuions iVarmês : antiquité de celtes deê viUet. Les princes souverains ont souvent donné leurs armes aux seigneurs qu'ils affection- naient particulièrement. On met au nombre des plus anciennes concessions d'armoiries celle que fit Richard I*% roi d'Angleterre, en faveur de Geoffroy de Troulard, sire de Join- ville. La Curne de Saintes-Palaye croit que ce seigneur avait mérité d'ô'tre fait chevaher de la main de Richard, qui en même temps lui avait donné ses armes, et que le sire de Join- ville en avait parti son écu en les joignant à celles de sa famille. « C'est par un semblable motif de reconnaissance et de respect, ajoute le savant académicien, que le- prince d'Antio- che, Agé de seize ans, suivant Joinville, p. 98, écartela ses armes de celles de saint Louis, qui le fit chevalier, et que plusieurs villes de France portent en chef les armes du roi, comme les cardinaux portent aussi celles du pape, dont ils sont créatures. » {Acad. des BeUeS'Lettres, t. XX, p. 789.) Celles que Phi- (1) I I» Evite est le premier qui Ta mise au jour, disant qu^elle était dans le monastère d*Âlcobaza : or tous les savants d'Espagne et les Portugais les plus versés dans la critique connaissent parraitement qu'il a donné dans bien des fictions, en attribuant à d'autres auteurs ce qu'il n'ont pas dit, et en sup- posant des titres qui n'ont jamais existé, i* Il y a dans cette pièce de mauvaises phrases, quoiquHl s en trouve d'autres très-bonnes. 3* Elle est datée par Tannée de la naissance de Jésus-Christ, époque qui n'était point encore en usa(||e. 4« Jean, evéque de Coimbre, parait y avoir souscnt avant Jean, métropo- litain de Brague, ee qui n'est ni croyable, ni vraisem- blable. Si la première raison est forte, les autres aunt très-peu concluantes. 185 G0M DICTiOMNAlRE DE NUmSIlÂTiQVE. GON 884 lippe-Auguste donna à }a capitale de son royaume, en 1190, étaient de gueules, au na- vire d'argent , au chef d'azur, et semées de fleurs de lis d'or. Les villes ont souvent donné à leurs ar- moiries des origines inventées à plaisir. « C'est une^tradition populaire de la ville de Tarraçooe ea Aragon, qu'elle a été originai- rement bÂtie par Thubal, cinauième fils de Japhet, et reMtie par Hercule. Cette tradition s'est conservée dans les armes de la môme ville, dans lesquelles on voit une vigne, \m château, deux éeussons d'Aragon et cette lé- gende autour de l'écu : T%êbal me œdificavitj Hereukê me remdUkavH. » (Journ. des Sav. de 1709, p. 9S4.) L'origine des armes de la ville du Puy, pour être moins apocryphe, n'en est pas plus véritable. La contradiction que D. Vaissette a remarquée entre les deux his- toriens qui en ont parlé, sulFit pour démon- trer la fausseté de leur récit, a Selon le pre- mier, ce fut Geoffroy Grisegonelie , comte d'Anjou, gui avec Guy, (évoque du Puy^ son frère, obtint du roi Lotnaire ses armoiries» qui étaient, dit-il, un aigle d'argent armé de gueules au champ d'azur semé de fleurs de lis d'or. L'autre prétend au contraire que ce fut à la demande de Foulques, comte d'An- jou et neveu de Guy, évèque du Puy, que le roi HugueaCapet donna pour armes à la ville du Puv une aigle éployée d'argent sur l'écu plein de France alors §emé de fleurs de lis sans nombre. Mais c'est trop s'arrêter sur des fables.» [ffiit.du Lang,uedoç,i.ll^p. 131^1^.) 11. ilffmuMftM deê eeelésiaiiiqueB ei des kourgeaiê re^ tetv«ne«l è Uun ^çeam ei conire-iceU. Anciennement les prélats ont eu deux sortes d'armes. Les upes sont des symbole? de leurs dignités et de leurs fonctions ; \e$ autres sont personnelles et d'extraction. Ces deux sortes d'armoiries furent-elles intro- duites sur les petits sceaux ou contre-scels ecclésiastiQues ayant le milieu du xnV siècle? Question d autant plus importante que D. Ma- billon, dont l'autorité est d'un si grand poids, ne donne des armoiries aux évoques que de- puis cette époque. On a vu (Voy, Sceaux, n'IO) le sceau de Hugues d'Amiens , qui fut archevêque de Rouen dès Tan 1128. Son contre-scel porte la figure d'un bœuf naissant. Or rien de plus pfr>pre qae ce symbole pour marquer les Iraraux inséparables de répiscopat. On ne Mit f»ourquoi D. Mabillon ne veut pas re- c^innaltre dans ce symbole de véritables ar- in^.^s relatives aux fonctions épiscopales, dont Huc5ues, tiré du cloilre, s'acquitta tou- joui-s avec un zèle infatigable. Selon quel- oint un souverain qui ne dépende que de Dieu. Les ducs de Bretagne, qui relevaient de la couronne de France, et môme quelques seigneurs particuliers, avaient le pavillon entier dans leurs sceaux au xv' siècle. Selon Baluze (Hiit. d'Auverg.^ 1 1, p. 327), la cor- delière qui environne Técusson des veuves doit son origine à Louise de la Tour, dame de Coulches en Bourgogne. 11^ a en effet au- tour de ses armes, qu'on voit en broderie sur de riches ornements, donnés à Téglise des Carmes de Châlons après la mort de son mari, une cordelière à nœuds déliés et rom- f^us avec ces mots: J'ai le corps DEui; d'oill 'on a fait, dit le même auteur, le mot cor-' deliêre. Louise de la Tour mourut en 1W2 : ce qui prouve que ceux-là se sont trompés aui ont fait honneur à Anne de Bretagne de i in vention des cordelUreSfpmsqa^e] les étaient inventées avant qu'elle vint au monde. Le cimier qui se met sur le haut du casque est beaucoup plus ancien : on le voit dans le sceau de Philippe, comte de Flandre, de Tan 116^, et dans le nouveau sceau que Robert de Béthune fit faire Tan 1295. Guillaume le Breton parle ainsi du cimier élevé sur le cas- que de Gautier, comte de Boulogne : Cujut equumy eujuê clypeum galeamque nitetUem Balenwque fuboê ceu comua orna gereniemy Tum jam mcloret post pugnam in castra redUtent^ Vidit eê agnovH rex aiqm eoDcrcilus omnit, JLes supports des armoiries et les timbres n'ont été en usage qu'assez tard. Le premier que Baluze trouve s'en être servi dans la branche aînée de la maison d'Auver^e est Jean I'% qui vivait en 1345 : « II avait deux lions pour support, et un cygne h ailes dé- ployées pour timbre. Dans le môme temps, Godefroy, seigneur de Montgascon, son frère, avait deux sauvages pour support, et pour timbre laMète d'un jeune homme issaut jus- qu'à l'estomac. » (Préface eur VHiet. d'Au- vergne.) Les devises furent en vogue auxxiv* et xv* siècles, surtout i)armi les gens de qualité. Chacun s'en faisait à sa mode. Le nom propre de la famille, ou seul, ou avec quelque ad- dition, un exploit glorieux, une aventure singulière, le titre d'unËtat, d'une église cé- lèbre, d'une ville ou d'une forteresse prin- cipale, faisaient communément le sujet de ces cris d'armes. Celui des rois de France était Montjoye Saint-Denii^ ce qui signifie. Mon Dieu de Saini-DeniSf ou, selon Mathieu Paris, Dieu aide. Celui de Bourbon était, Bourbon Notre-Dame ou Espérance. Les ducs de Lorraine prirent pour cri de çuerre Prtny, parce que c était le nom de Ta forteresse qu'ils avaient sur les frontières du pays Mes- sin. Ce fut vers l'an IStO quele roi Edouard III mit au bas de son écu, sous les armes de France et d'Angleterre écartelées, ce cri que Ton y voit encore: Dieu et mon Droite pour exprimer sa confiance en Dieu et dans la Jus- tice de sa cause. Louis XII prit pour devise un porc-épic avec ces mots : Cominue et eminus. Les colliers les plus considérables qui or- nent les écus des chevaliers en France sont ceux de saint Michel, établi par le roi Louis XI, en 1469, et du Saint-Esprit, institué par Henri III, en 1578. L'usage de mettre le manteau derrière l'écu, tant en peinture que sur les sceaux, n'est que depuis le milieu du dernier siècle. N'oublions pas l'usage qu'on a fait des armes dans certains actes publics des bas siècles. Celles de France étaient peintes dans les lettres de sauvegarde, et celles d'Espagne dans les privilèges des rois catholiques du XIV* siècle. On voit peintes les armes de plusieurs souverains a la tête du décret d'u- nion fait entre les Grecs et les Latins au con- cile de Florence dans l'exemplaire de la bi- bliothèque du roi. En voilà assez sur les armoiries, pour sa- voir discerner l'Age des sceaux et des contre- scels chargés de ces marques d'honneur. Nous abandonnons* aux maîtres dans Tart héraldique l'interprétation des termes qu'on Jr emploie pour designer les pièces, les cou<« eurs et les métaux du blason (1). CONTROLEUR GÉNÉRAL des monnaies DE Frange, officier créé.par édit du mois do juin 1696. — Art. 6. « Avons créé et érigé, créons et érigeons en titre d'office formé et héréditaire un notre conseiller contrôleur f;énéral des monnaies de France, lequel veil- era sur tout le travail desdites monnaies, vi- sera et contrôlera toutes les quittances, res- criptions et lettres de change qui seront ti- rées par Je directeur et trésorier général sur les directeurs et trésoriers particuliers de (1) Nouveau Traitéde Diplomatique, t. IV, p. 594 et saiv. Nous-mêmes nous devons renvoyer les lec- teurs curieux de plus amples détails sur cet intéres- sant sujet au Dictionnaire héraldiiiue ou de blason, par M. Grandmaisou, ouvrage qui fait partie de la collection de M. Tabbé Migne. in CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON idt toutes les monnaies du royaume, dont il tiendra registre ; visera et contrôlera pareil- lement les comptes qui seront rendus par les directeurs particuliers de chacune desdites monnaies, et se fera rendre compte par les contrôleurs particuliers de tout ce qui s'y passera : à Teffet de quoi ils lui enver- ront, au moins de mois en mois, un borde- reau des matières, qui auront été portées au change et mises à la fonte, des espèces qui auront été passées en délivrance, et de touto la dépense. » — Art. 6. « Notredit conseil- ler contrôleur général jouira de trois mille livres de gages pour trois quartiers de quatre mille livres, et des mêmes honneurs, fran- chises, immunités, prééminences, exemp- tions, droits de commiuimus^ franc-salé, et de tous autres droits et prérogatives attri- bués au directeur général des monnaies. » Par édit du mois de novembre 1707, il a été créé deux oiïices de Contrôleurs généraux des trésoriers généraux des monnaies, 1*uq ancien et mi-triennal, et l'autre alternatif et mi-triennal. Par édit du mois de janvier 1708, rofïice de contrôleur général des mon- naies, créé par édit du mois de juin 1696, a été supprimé, et les fonctions en ont été at- tribuées aux contrôleurs des trésoriers gé- néraux desdites monnaies. Par autre édit du mois de février 1717, Sa Majesté a éteint et supprimé les deux offices de contrôleurs gé- néraux des monnaies, créés par édit du mois de novembre 1707, et a créé et érigé en titre d'office formé et à titre de survivance un contrôleur général des monnaies, ainsi qu'il suit. — Art. 15. « Nous avons créé et érigé, créons et ériçeons en titre d'office formé et à titre de survivance, un notre conseiller con- trôleur général de nos monnaies^ dont nous avons Bxé la finance à' la somme de cent vingt mille livres, qui sera payée par le pour- vu audit office ès-mains du trésorier de nos revenus casuels: lequel contrôleur généra} tiendra re^stre* de tous les fonds qui seront tirés desdites monnaies par le trésorier gé- néral, et fera mention de l'enregistrement au dos des rescriptions, récépissés ou autres ac- quis que ledit trésorier général expédiera à la décharge des directeurs particuliers ; il tiendra pareillement registre de tous les payements qui seront faits par ledit tréso- rier général pour notre compte, dont il vi- sera lés pièces justificatives ; il sera tenu de fournir tous les mois, au directeur général de nos monnaies, un état de lui certifié des recettes et dépenses du trésorier général suivant les registres ; visera les comptes de caisse qui seront arrêtés entre le trésorier gé- néral, et les directeurs particuliers denos mon- naies, après avoir vérifié si toutes les parties y contenues sont conformes à sohait re- gistt'e ; auquel contrôleur général de nosdiles nionnaies nous avons attribué et attribuons six mille livres dégages actuels et effectifs par chacun an, qui lui seront payés par le payeur des gaffes des officiers de nos mon- naies, dont le fonds sera fait dans les états desdils gages qui seront arri^tés en notre conseil: et pourindctnniser ledit contrôleur général de nos monnaies des frais de bureau et autres qu'il pourra faire pour notre ser- vice, nous lui avons en outre accordé et ac- cordons la somme de cin^ mille liv. par chacun an, pour lui tenir lieu de cahier de frais, laquelle nous voulons lui être payée sursa simple quittance par le trésorier geoérai de nos monnaies, et qui ne sera passéeoaDs les comptes dudit trésorier général qu'eo rap- Sortant avec ladite quittance un certificat udit directeur général, contenant que ledit contrôleur lui a exactement fourni fcoas les mois Us états de son contrôle ; voulons que ledit contrôleur général ait un logementcon- venable dans l'hôtel de notre monnaie de Pa^ ris , qui sera choisi par nos ordres, et (]u*il jouisse des mêmes lumneurs, franchises, immunités,prééminences,exemptioDS,drûits de eommittimus^ franc-salé, et de tous au- tres droits et prérogatives attribués au di- recteur général. »-— Art. 20. «Le pourvu de l'office de contrôleur général de nos mon- naies créé par le présent édit prêtera ser- inent, et sera reçu en notre cour des mou- naies seulement, n (À.) Contrôleur et garde des hébailles et JETONS, officier créé par édit du mois de Iuin 1696, registre en la cour des monuaies e 30 du même mois. — Art. 24 dudit édil : « Avons créé et érigé, créons et érigeous eu titre d'office formé et héréditaire, un noire conseiller contrôleuret gardedelafabricalion des médailles et jetons, qui tiendra registre des fontes et de la quantité de marcs des- dites médailles et jetons qui seront fabri- qués, et gardera la clef des nalanciers après le travail fini. » — Art. 26,« OrdonnoDsque les poinçons, matières et carrés, servant à la fabrication desdites médailles et ietous, seront mis dans une armoire fermant à deui clefs, dont l'une restera ès-maius du direc- teur, et l'autre en celles du contrôleur ei garde, qui en tiendra pareillement registre.» Cet office a été uni à celui du directeur de la monnaie des médailles, par arrêt du conseil du 3 novembre 1696. (A.) CONVERSION D'ESPÈCES d'or ou d'ar- gent, s'entend d'un changement d'espèces en d'autres espèces, ou d'une nouvelle fa- brication d'espèces. Il y a plusieurs choses à observer dans une conversion d'espèces d'or ou d'argent ; savoir : la taille des nou- velles espèces; le titre de ces espèces ;' le prix du marc d*or ou d'argent fin, sur le pied de la dernière évaluation ; le prix auquel elles doivent être exposées ; le titre des es- pèces décriées et destinées à convertir en nouvelles espèces ; les remèdes ëe poidsetde loijle seigneuriage; le brassage, et leste d'affinage des espèces décriées sur^ le* pied de la quantité que l'on peut être obligé d'en affiner pour mettre le sur- plus au titre par l'alliage que Ton en fait. On peut compter les frais de l'aflinage sur Ip pied de six livres par marc d'orel dix sous pour ïnarc d'argent, et ce en cas ouc les nou- velles espèces soient ordoniaées a plus haut titre que celles qui sont décriées. Mais co qui est particulièrement à c onsidérer dans £93 CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON idi les différetils changements qui peuvent ar- river dans les monnaies, c'est la proportion qui doit être observée entre les espèces dont on fait la Conversion et celles des pays ▼oisins. Quant à la conversion des espèces de bil- Ion, on eiamine aussi les circonstances sui- vantes» savoir : la taille des nouvelles es- pèces de billon; la quantité du fin qiii y doit être employé par marc ; le prix duaenier de fin sur le pied de la dernière évaluation : le cuivre qui doit être employé par mat-c et sa valeur; les remèdes de poids et de loi ; le droit de seigneuriage à proportion des es- pèces émargent ; le brassage, et le prix liu- quel les espèces de billon doivent être ex- posées. (A.) COPfiC, monnaie d'or et d'argent qui se fabrique en Moscovie. Le copec d'or pèse quatorze grains au titre de vingt et un cn- rats, dix-huit trente-deuxièmes; et vaut une livre dix-neuf sous huit deniers argent de France. Le copec est extrêmement petit. Son empreinte est, d'un côté, une partie des armes du prince régnant, et de l'autre la lettre initiale de son nom. Le copec d'argent est ovaf. 11 pèse huit grains au titre do dix deoim?! douze grains, et vaut argent de France seize deniers. Son empreinte est la même que celle du copec d'or. Nom observerons au'il n'y a que quatre villes en Moscovie où Von bat monnaie, qui sont Moscou, Nowogorod, Zwere et Pies- cow. On peut présentement aiouter Péters- bourg, cette ville célèbre de I Ingrie, que le fameux ezar Pierre Alexiowitz a faitbûtiren iTU3, gour y établir le centre du commerce de ses Etats, et en faire la capitale de son vaste empire. (A.) COQDILLON, terme de monnaie. C'est l'ar- gent ûo que l'on retire du creuset en forme de coquille lorsque ce métal est à un certain degré de fusion. lOUBIE [Sceau dé Vùbbaye d$. ) Voy, Sceaux, n- 15 et 16. CoRBiB [Monnaies des abbés de). Notice par Doby, Monnaies des barons et des prélais 1. 1, p. M (1). Corme, Corb$ia, ville et chef-lieu du Cor- biais, avec une célèbre abbaye d'hommes de l'ordre de Sèiinl-Benoit, sur la petite ri- vière d'Ancre, à trois lieues d'Amiens* Cette abbaye fut fondée, en 660, ()ar la reineHethilde et son fils Clotaire IIL Didier, roi d'Italie, finit saintement ses jours dans ce monastère. Thëodefroi, religieux de Luxeuii, en fut le premier abbé^ cette maison a été illustrée par un grand nombre de savants, par de saints prélats, et par des abbés respectables qui l'ont gouvernée. L'abbé de Corbie avait le droit de battre monnaie ; mais on ignore l'époque où ce droit lui fut accordé. Philippe le Bel ordonna en;]lt85, à Josque» abbé de Corbie, de laisser un libre cours à la monnaie de Paris dans la ville de Corbie, et lui promit en même temps de ne pas em- pêcher la sienne dans la même ville de Corbie. On trouve, dans M. de Boze, un denier de billon qui porte pour légendes : Johannes ; et au revers: Abbas Corbeie {\). Dans le champ une crosse entre les deux lettres A et M, qui peuvent signifier Abbatii mo- neta. Corbie a eu un grand nombre d'abbés du nom de Jean, et dont je ne ferai que donner la suite, incertain auquel d'entre eut attri- buer cette monnaie. Jean de Buzencourt, depuis 1158 jusqu'en 1172. — Jean de Brustin ou Bustin, depuis 119ê jusqu'en 1198. —Jean de Cortiillons, depuis 1209jt]squ'en 1221. —Jean des Fon- taines, depuis 1251 jusqu'en 12fi0. — Jenn d'Arsy, depuis 1362 jusqu'en 1363. — Jean de la Goue, depuis 1363 jusqu'en 18M. — Jean de Léon, depuis lbl8 jusqu'en 1439.— Jean deBersée» depuis U39 jusqu'en lU3ët d'autres plus récents, auxquels notre pièce ne saurait s'attribuer. Voy. \es Annales Bénédictines de Mablllon; le GalHa chrisiiana, et Ducange. CORDON, ferme de monnaie. C'est ce qu'on nomme aussi filet, c'est-à-dire relief qui règne sur la circonférence des pièces de monnaie. CORNETS D*BSSAiB d'oh, petits morceaux d'or appelés ensuite boutons, que l'on étend plus minces que faire se peut en les tour- nant sur UB arbre de fer en forme de cornet, pour ensuite en faire l'essai par le moyen du leu et de l'eau forte. COUPANT, pièce d'or ou d'argent du Ja- pon d'une forme ovale, servant en même temps de poids. Le coupant d'or pèse une oDce six grains un denier ; celui d'at^ent deux onces. Il y a des demi-coupants des tiers etdes quarts. COUPELLE, sorte de vaisseau dont on se sert pour purifier l'or et l'argent des dif- férents métaux avec lesquels ils peuvent être alliés. On entend encore par ce mot l'essai que l'on fait de l'or et de l'argent pour en connaître le véritable titre, en les séparant de tout autre métal ou alliage. Coupelle d'essai, est une espèce de vais« seau peu profond, composé de cendres de sarment et d'os de pied de mouton cal- cinés et bien lessivés , pour en séparer les sels aut feraient pétiller la matière de l'es-, sai. Quelques-uns les composent de crâne de veau, de cornichons de bœuf, qui est le dedans de la corne du bœuf; d autres de toutes sortes d'os calcinés. Au fond de la coupelle est un petit creux que l'on imbibe d'une sorte de liqueur qui est une espèce de vernis blanc compose Ue cornes de cerf, ou de mâchoires de brochet, calcinées et délayées dans do l'eau. Ce vernis se met afin que l'or ou l'argent dont on fait l'essai y soit plus proprement, et que ee qu'on ap- (l)yoyex en outre la page 50 de ce !«' vol. de Duby, et ci-après Tartiele Frai«cb, ii« 81. • (I) aoliy, planebe XV. M5 CON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CON M6 Ï^elie bouton d'essai s'en détache plus faci- ement. (A.) Coupelle d'affinage. C'est une espèce de grand vaisseau de grès en forme de terrine, au-dedans duquel on fait comme un enduit de cendres bien lessivées , dessalées, se- chées, battues et tamisées. C'est dans cette sorte de coupelle qu'on fait ce qu'on appelle les affinages au plomb. On leur donne aussi le nom de casses et de cendrées : celui de casse est le plus en usage dans les mon- naies. (A.) Coupelle sèche, est une coupelle feûte de terre de creuset, qu'on appelle sè- che, parce qu'elle ne s'imbibe pas à cause de la matière dont elle est composée ; les affineurs s'en servent pour adoucir, avec le salpêtre et le borai, l'or qu'ils ont affiné avec l'antimoine. (A.) Coupelle {Or^ argent de). On appelle or de coupelle^ et plus communément or d'essai^ l'or très-un, et qui approche davantage de vingt-quatre carats, qui est le plus haut titre de l'or. L'argent de coupelle est l'ar- gent k onze deniers vingt-trois grains. (A). COUPELLER, faire l'essai de l'or et de l'argent, les mettre à la coupelle pour en connaître le véritable titre. Quoiqu'on puisse éprouver ces métaux autrement au'en les coupellant, et que la pierre de touche, aussi bien que la coupe du burin, serve aux monnayeurs et aux orfèvres à en connaître la bonté jusqu'à un certain point, il est ce- pendant certain qu'à moins de les coupeller, il est difficile, même impossible, de juger parfaitement de leur titre. (A.) COUPER CARREAUX, c'est couper et par- tager en plusieurs morceaux carrés, à peu [»rès du diamètre des pièces à fabriquer, les âmes d'or, d'arçent et de cuivre, après qu'elles ont été réduites à l'épaisseur con- venable. Couper l'oa, en termes de batteurs d'or, c'est partager une feuille en quatre. Cha- cun des morceaux devant ensuite être battu et amené à la première grandeur de la feuille avant qu'elle ne fût séi)arée. COUPOIR en monnaies, c'est proprement cet instrument de fer bien acéré, fait en forme d'emporte-pièce, qui sert à couper les lames d'or, d'argent et de cuivre en flaons ; c'est-à-dire, en morceaux de la grandeur et de la rondeur des espèces , médailles ou je- tons à fabriquer. On appelle néanmoms coupoir toute la machine où est enfermé cet emporte-pièce, et qui sert à le presser sur les lames. Cette machine est composée du coupoir même, d'un arbre de fer dont le haut est à vis, et au bas duquel est attaché le coupoir ; d'une manivelle pour faire tour- ner l'arbre; d'un écrou, où s'engrène la partie de l'arbre qui est à vis ; de deux pla- tines à travers desquelles l'arbre passe per- pendiculairement, et du dessous du cou- poir, qui est une troisième platine taillée en creux par le milieu du diamètre du flaon qu'on veut couper. C'est sur cette pièce qu'on met les lames, aiin que lorsqu'on fait bnisser l'arbre par le moyen delà manivelle, le coupoir les coupe à l'endroit qu'elles portent à faux. Nous observerons, l' qu'il doit y avoir au- tant de coupoirs qu'il y a de pièces ou de mé- dailles de différent diamètre à cou|>er; 2^ aue les médailles d'un volume considé • rable, ou dont les empreintes doivent avoir un grand relief, ne se taillent 'pas au cou- poir, mais se fondent et se coulent ensable, comme onl€ dit ailleurs. (A.) COUR DES MONNAIES. La cour des mon- naies est la cour souveraine qui connaît en dernier ressort et souverainement du fait et de la fabrication des monnaies , comme aussi de l'emploi des matières d'or et d'ar- gent, et de tout ce qui y a rapport tant au ci- vil qu'au criminel, ainsi que de tous les dé- lits qui se commettent par ceux qui em- ploient ces matières, soit en première ins- tance, soit par appel des premiers juges de leur ressort. Chez les Romains, le nom et la qualité des officiers qui devaient veiller sur l'ouvrage des monnaies nous sont inconnus : il est vraisemblable que ce soin fut confié aux tré- soriers appelés quœstoreSf qui avaient en dé- pôt le trésor public, nommé œrarium de ce que la monnaie n'était alors que de cuivre. Ce aui donne lieu de le croire, c'est que ces of- ciers, appelés quœstoresj conservèrent tou- jours le droit de faire fabriç[uer de la mon- naie, et le privilège de faire graver leurs noms et leurs qualités sur les espèces, quoi- qu'il y eût d'autres officiers pour la fabrica- tion. Cent ans après le siège de Rome, en- viron l'an M3 de sa fondation, en même temps que l'on créa les triumvirs capitaux pour avoir la garde des prisons, et faire exé- cuter ceux qui étaient condamnés à des peines afflictives, on créa des magistrats pour veiller sur la fabrication dos mon- naies (1). Ces officiers Jurent nommés, à cause de leur nombre et de leurs fonc- tions, triumviri monetaleis^ iBre^ fiandOy fe- riundo^ qu'ils expriuiaient en cette sorte : IllVlRI M. F. F. Les Romains commencèrent à fiiire fabri- quer de la monnaie d'argent environ l'an kSk; alors les triumvirs monétaires iijou- tèrent à leurs qualités le mot argenio , eo cette forme , IIlVlRI. JE. A. F. F. , et si quelque autre officier avait fait faire la fa- brication, il faisait cgouter à sa qualité, cur^ den. fab. curavit denarium fadendum. Les Romains ayant aussi commencé à faire fabri- quer de la monnaie d'or l'an 5M, les triumvirs monétaires joutèrent à leurs qualités le mot auro, et les exprimaient par ces lettres: lIIVlRl M. A. A. F. F. lUumvirieere, ar- gentOj auro^ flando , feriundo. Ces officiers étaient fort considérés. Ils faisaient partie des centumvirSf et étaient tirés du corps des chevaliers : il semble, par les inscriptioos qui nous restent, que cet office de triumvir monétaire était un degré nécessaire pour passer aux plus hautes dignités de la ré- publique. Gruter et autres rapportent |>lu- (1) Pompoiyusylcg. % de Orig* Jum* 297 COU DIGTIONNAIIIE DE NUMISMATIQUE. COU M8 sieurs inscriptions gravées sous Tempire des premiers Césars , sous celui de Com- mode et eu son honneur par les ouvriers et monnayeurs : ces inscri|)tions contien- nent leur nom et leur emploi. Les lieux où Ton fabriquait les monnaies d'or» d*argent et de cuivre étaient séparés : on le juge ainsi !>ar.les oflSciers différents qu'avait cbague àbrique. Tous ces officiers et ouvriers étaient compris sous le nom de o/JicivuUores monetœ : ils étaient soumis à la juridiction des triumvirs monétaires : chaque mon- naie avait les siens, c'est ce que prouve Tinscription qui commence en ces termes : iiiviE. MONET. TRivBRicjs. Il cst k présumer que les officiers établis à Rome pour la fa- brication de la monnaie qui se faisait en cette ville, avaient juridiction sur les officiers des autres monnaies, comme depuis la cour des monnaies sur les généraux, provinciaux et les juges-gardes des monnaies qui lui sont subordonnées. Ces officiers, nommés iriumvirif subsistaient encore sous Garacalla, Van 212 de Jésus-Chriêt : Quelques inscrip- tions dénotent que cet emploi était joint as- sez souvent avec les charges les plus consi- dérables de l'Etat. La ville de Constantinople ayant été bâtie sur les ruines de Byzance, et dédiée le 11 mai 331 de Jésus-Christ, Constantin y trans- féra le siège de l'empire : il le divisa en deux parties, changea Tordre des gouverne- ments, créa de nouvelles dignités , entre autres celle de cornes sacrarum /ar^tïtonum, qui était comme l'intendant des finances auquel on attribua aussi l'intendance des monnaies, après avoir supprimé les tHum- virs monétaires. Sous la juridiction de cet naies, dont la fonction répondait à celle de nos juges-gardes : ils étaient au nombre de six dans l'empire d'Occident, savoir : à Rome, Aquilée, Trêves, Lyon, Arles, et Scisciaf aujourd'hui Sciceik. On voit par la loi 9, au code Suseeptoff que ce même cornes sacrarum largUionumj en qualité d'in- tendant de la monnaie, était le dépositaire des poids à peser Tor et Targent, et que c'était par son ordre qu'on envoyait dans les provinces des poids étalonnés sur l'original. Vou. les HÊontuiies des Romains. Première race. — Pour faire observer les règlements de la fabrication et obliger les ouvriers à travailler dans l'ordre, il y avait dans chaque monnaie un officier nommé monetarius^ dont la fonction répondait à celle des juges-gardes et des maîtres ou directeurs des monnaies : elle avait aussi quelque rapport avec celle des officiers que les Romains du Bas-Empire nommaient |>ro- curatores et magistros monetarium : ces of- (iciers étaient sous la direction des comtes des villes ; l'un et l'autre faisaient mettre leur nom sur la monnaie , avec cette diffé- rence, que le monétaire y mettait toujours sa qualité, et le comte son nom seulement. Il y avait encore un officier général qui avait DiGTio?!.'^. DE Numismatique. juridiction sur tous les bas officiers : il était commensal de la maison du roi, et le dépo- sitaire des poids originaux • conservés dans le palais : il tenait en quelque façon, à cet épard, la place du cornes sacrarum largi-^ iionum des Romains. Environ Tan 621, il y avait une monnaie royale à Limoges qui était gouvernée par Abbon, orfèvre très-ha- bile. On prétend que c'est chez cet Abbon oue saint Eloi fut mis en apprentissage. Tradidiê eumad imbuendum honorabili viro, Abboni vocabulo^ fabroaurifici probatissimo^ qui eo tempore in urbe Lemovictna (Limoges) «ublieam fiseatis monetœ officinam gereoat. bus observons que ce texte ne lui donne point la qualité de monétaire, d'où nous inférons que cette Qualité était quelquefois indifférente de celle de maître de mon- naie. On trouve sur quelques monnaies du roi Dagobert , pour nom du monétaire , Eligius : on croit que c'est ce même saint Eloi qui avait réuni les deux emplois do maître de monnaie et de monétaire à celui d'orfèvre, à l'exemple d'Abbon, chez lequel il avait été apprenti : il était alors garde ou intendant de la monnaie royale de Limo- ges, et logeait dans le palais du roi Dago- bert. Surius, en la Vie de ce saint, remarque 3u'il fut en même temps garde des trésors u roi ; ce qui fait juger que les Français suivaient encore la police des Romains f)our les monnaies, et que celui qui avait a direction des finances, avait aussi celle des monnaies. Vers la fin de la première race, les capitales des provinces et les villes les plus considérables avaient des monnaies 3ui étaient sous la direction des ducs ou es comtes des villes. Il y avait aussi une monnaie dans le palais où le roi faisait sa principale résidence ; les espèces qui y étaient fabriquées avaient pour légende : MoNBTA Palatina. Lc mouétaireou intendant de cette monnaie était en même temps in- tendant de la ville capitale où était situé h palais ; c'est ce que l'on voit sur les espèces fabriquées sous le règne de Dagobert : quelques-unes ont pour légende : Môneta Palatina, et pour nom du monétaire EtiGius; d'autres ont pour légende Pamsinacivitate, et pour nom du monétaire le même Eligius. Cette monnaie suivait le roi dans tous ses voyages : lorsqu'il résidait en quelque lieu où l'on avait la commodité de fabri- quer les espèces, elles n'avaient plus pour légende, Moneta PalcUina^ mais le nom du palais ou de la maison que le roi habitait alors; et comme ces palais ou maisons royales étaient des demeures ordinaires, les monnayeurs portaient avec eux des coins tout préparés auxquels il ne fallait ajouter que la légende : la tête et le revers y étaient déjà gravés. Les officiers de cette monnaie étaient réputés commensaux de la maison royale, et la cour des monnaies a conservé ce privilège. Seconde race. — On trouve encore des mo- nétaires sous la seconde race ; mais on ob- serva une nouvelle police pour la fabrica- tion des monnaies: les monétaires ne mirent 10 cou DfCnONNAlBE M KUMISMATIQUE. GOC ^00 Cas leur nom sur les espèces, et sa lieu de tAte du roi, on j mit presque toujours le mooogramioe de sbo nom. Ce monogramme était la marque dont nos rois signaient leurs lettres patentes et autres actes ; c'est-i-dire, une espèce du ebiffrequ'ils faisaient mettre à la fin de ces actes , et qui était composé de tontes les lettres de leur nom entrela- cées. Il est parlé des monétaires dans Tédit de Piste, du mois de juillet 8M, donné pour le rè^ement des monnaies : cet édit porte que dans le premier jour de Juillet tous les comtes dans le ressort desquels les mon- naies se fibriqneronty eiiTerroat leur vi- comte à Senlis arec leur monétaire et deux hommes solrabies qui aient des biens dans leur ressort, pour recevoir chacun cinq li- vres d'argent, etc. Troiiiime race. — On ne trouve aucune mention des monétaires sous les rois de la troisième race, mais seulement des généraux- maîtres des monnaies, qui vraisemblable- ment prirent la place des monétaires ; Ton imore Je temps de la création et de réta- blissement de ces offiders. Constant rap- porte les termes d'une ordonnanci; de Phi- lippe-Auguste, de Tan 1211, où il est parlé de ces généraux-maîtres des monnaies. Nous lisons dans un manuscrit oui com- mence Tan 1180 , et finit en 154o , qu'en 1216 les habitants de Toulouse, ayant été soumis par Simon de Beaufort, leur comte, ils furent obligés de lui donner trois mille marcs d'argent pour son indemnité; ce comte voulant les faire fabriquer en mon- naies usuelles, il prit du même roi Philippe- Auguste, et de ses généraux-maîtres des monnaies de France, un état par écrit des ordonnances sur le fait des monnaies, et jura solennellement de les suivre en tout point. Il est encore fait mention, dans ce manuscrit, d'un règlement du môme roi Philippe-Auçuste, de Tan 1225, qui porte (jue les ou vners des monnaies seront tenus jurer es mains des j)f^n^auâP-mattre«de«mon- naiu^ etc. Quoique Constant rapporte dans les preuves de son Traité des monnaies plusieurs mandements de nos rois, et au- tres actes dans lesquels il est fait mention des généraux-mattres des monnaies, on ne trouve que deux règlements qui en marquent f)récisémeot le nombre, savoir : le règlement ait en 1315 par trois généraux-mattres des monnaies pour le poids, Taloi et le coin des monnaies des prélats et des barons du royaume, etc. Ces généraux y sont nommés. Et le règlement de Charles le Bel, du 13 dé- cembre 1322, pour la fabrication et le cours de ces monnaies dont l'adresse est à quatre générattXrmaltres des monnaies, oui y sont aussi dénommés. Suivant ce règlement de 1815, il n'y avait dans ces premiers temps que trois g;énéraux-maitres des monnaies, et en 1322 il y en avait uuatre. Il paraît par des lettres clauses de Philippe de Valois, du 8 février 1328, qu'il n'y avait de même avant ce temps que trois maîtres des comptes : on lit dans ces lettres que le roi mande au chancelier « de faire faire dorénavant une bourse pour diacan de ses cinq dercs mai> très de la chambre Aeh comptes, combieo qu'au temps passé, elles n'eussent été biles 2 ne pour trois qui étaient d'andeaneté. i es lettres sont énoncées au registre $ de |j chambre des comptes, UA. 155. Ces géoé- ranx-mattres des monnaies qui ai| coauneo- cemeni étaient ambulatoires, ainsi gue les maîtres des comptes et les trésoriers de France, furent rendus sédentaires, pour ré- sider et tenir leurs séances ensemble dao$ l'ancien bureau de la chambre à^ comptes à Paris. Ces généraux, ainsi que les maîtres des comptes et le-s trésoriers des finances. étaient, comme nous «'avons dit ci-dessus, an nombre de trois, à l'imitation des trois officiers qui furent andennement institués i Rome pour présider à la fabrication des monnaies, et empêcher leur falsification et leur altération. Ces officiers étaient appelés triumviri mensarii seu monetarii^ qui auro^ argenio^ œre flando^ feriundo prœweAt: cwn esset de 'Origine iuriêf eratque horumnwnus numismaia prooi auri et argenti , justiqw Sonderis exontînar^ , ut ju$U militibut diiiri- uerentur. Ces trois compagnies, qui eoin- posaient anciennement une seule chambre, connaissaient, coqjointement et séparément, suivant l'exigence des cas, du maoiemeût et distribution des finances, des revenus da domaine qu'on appelait trésor, d'où soDt sortis les trésoriers généraux de France; enfin des monnaies d'où a été tirée la cham- bre des généraux des monnaies : ce qui se justifie par diverses commisspns et mande- ments, dont l'adresse leur était faite en commun par les rois. Quoique ces trois compagnies travaillassent conjointement en certaine nature d'affaires mixtes, cepeudanti de toute ancienneté et dès leur première institution, les généraux-maîtres des mon- naies ont eu la juridiction privative et sou- veraine du fait des monnaies et de leur fa- brication, bail à ferme et réception de cau- tion sur les maîtres, officiers, ouvriers, monnayeurs, soit pour leurs poids, aloi» re- mèdes, pour le cours et prix, tant des mon- naies de France que des étrangèj:6^; comme aussi pour régler le prix du m^rc d'or et d'argent, faire observer les édills et règle- ments sur le fait des monnaies par les maî- tres et officiers d'icelles, changeurs, orfè- vres-joailliers, affineurs, départeurs, or- batteurs, tireurs et écacheurs d'or et d'ar- gent, lapidaires, merciers, fondeurs, alchi- mistes, officiers des mines, graveurs, do- reurs, horlogers, et généralement par toute sorte de personnes travailla|it ou trafiquant les matières d'or et d'argent dans tout© l'é- tendue du royaume. Ces généraux-maîtres des monnaies, et les trésoriers des finances, unis et incorpo- rés, comme il est dit ci-dessus, aux maitres des comptes, avaient leur chambre séparée de celle des pialtres des comptes pour dé- libérer des a()faire3 de leur compétence : ils s'assemblaient avec les maîtres des comptes quand les affaires le requéraient. Ces olB- ciers demeurèrent ainsi unis et incorporés 301 GOU MCTIONNAmE IHS NUMISMATIQUE. COU 50S jusqu'à rétablissement de la chambre des monnaies en laquelle les généraux des monnaies devaient connaître seuls privati- vement à tous autres juges du fait et police des monnaies. Erution de la chambre des motmaies. La séparation des généraux-maitres des monnaies d'avec les maîtres des comptes et les trésoriers des flnances, et leur érection en chambre, fut faite en Tan ISBS, pendant la prison du roi Jean, par Charles son fils aîné, qui était régent du royaume. Ce prince augmenta et donna des règlements aux gé- néraux et autres officiers des monnaies, et les sépara du corps de la chambre des comp- tes, pour en faire une compaknie particu- lière, qui porta le nom de chambre des mon- naies. Cette chambre fut alors établie au- dessus de la chambre des comptes, où elle continua de rendre la justice, même depuis son érection en cour souveraine, jusqu'au mois de septeaibre 1686, temps où elle fut ir«'^nsférée par lettres patentes du 7 septem- bre (le la même année, au grand pavillon neuf du palais qu'elle occupe aujourd'hui. Cette translation n'eut lieu que dans le mois d^octobre suivant, et le 16 dudit mois elle y tint pour la première fois sa séance. Nous jugeons que cette érection se fit en 1358, de ce que les lettres clauses des généraux- Diattres envoyées aux officiers des mon- naies, en conséquence du mandement de Charles, dauphin de France, régent du royaume, en date du 7 mai de la même an- née 1358, sont datées simplement en ces term^ r tcrit 4 Paris le neuf mai 1358, qui était le style ordinaire avant cette érection; et les lettres clauses des mêmes généraux- roaitres, en conséquence du mandement du 5 août de la même année, sont datées en ces termes : Ecrit à Paris en la chambre des mon- naie$ le huit août 1358 : ce qui a toujours été le style des lettres qu'ils ont envoyées depuis, en conséquence des mandements de nos rois (1). Avant cet établissement, ces généraux-maîtres des monnaies, qui, comme on l'a dit ci-dessus, n'étaient originairement que trois, se trouvèrent par la ifUite au nom- bre de quatre, ainsi Qu'il appert par la vé- rification que firent Âma>dry de ôrey, Jac- ques Fermant 9 Josse Simon et Edouard Char aelin, généraux-maîtres des monnaies, des lettres que Philippe de Valois donna au bois de Vincennes le ^ janvier 1346, por- tant augmentation de dix sous par marc d'argent. A ces quatre généraux-maîtres des monnaies pn fut ajouté un cinquième, par ordonnance du seigneur régent, donné au Louvre lezTParis le 28 novembre 1358. Par autre ordonnance donnée à Paris en date du 27 janvier 1359, les généraux furent aug- mentés de trois, ce qui fit alors huit géné- raux-maîtres des monnaies : cette ordon- nance portait : ^ ^ l'pffice 4&s monnayages seront de présent et doréMf ant huit gêné- raux-maltr0$ dçs monnaies tant $eulement ; itemf un clerc pour tout l'office des mon- (1) fioisard, 341. naies. » Ce clerc faisait les fonctions de greffier, et prenait le titre de clêrc des mon- naies dès 1296. C'est à ce temps que l'on peut rapporter l'origine de greffier en la cour des monnaies. De ces huit géûéraui, maîtres des monnaies, six étaient destinés pour la langue d'Ot/, et deux pour la langue d'Oc : ceux de la langue d'Oit résidaient à Paris ; ceux de la langue d'Oc rendaient la Iustice dans les provinces de Guyenne, ^anguedoc, Provence, et tout ce qui est au delè de la rivière de Loire, en qualité de commissaires : ces généraux avaient la qua- lité de généraux-maîtres des monnaies du royaume de France, analité qui prouvait l'étendue et la généralité de leur juridiction privative sur le iait des monnaies! Quelque temps après, le roi lean, par ordonnance donnée à Paris le 27 septem- bre 1361 , approuva l'augmentation faite par le dauphin régent, des trois généraux- maî- tres des monnaies, et régla les fonctions et l'exercice des charges des six qui réaidaient k Paris. Dans la suite, Charles VI, jpar ordonnance du 7 janvier 1400, suppnma deux des six généraux résidant à Paris, sans faire aucune mention des deux com- missaires du Languedoc , qui tacitement étaient confirmés dans leur exercice, n'en étant aucunement parlé dans cette ordon- nance (1). Ce même nombre de quatre géné- raux-maîtres de$ monnaies (2) fut encore con- firmé en 1M3, dans l'assemblée convoquée Ear le roi, pour entendre et pourvoir au ien public du royaume. Ht qtMtuor soli et in solidum ordinati et stabiliti générales magis- tri monetarum régis ad vadia ordinaria et antigua duniaxat, amotis abinde quibtislibet et aliis ultra supradictum de quatuor, non- obstantibus oppositionibus et appetlationi^ bus , per littems régis datas vi&esima sexta Juin, sic signatum; par le roi, a la relation du conseil, étant en la chambre des géné- raux-conseillers et commissaires., etc. Qtio- rum litterarum virtute prœfati ^tatuer re- cepti fueruntj ac solitum prœstiterunt in ca-- mera compotonum juramentum, die secttnda Augustif annojquo supra; d'où l'on voit que ces quatre généraux furent choisis dans le nombre ancien, et confirmés dans leurs charges nonobstant les op{k)sitions de leurs confrères. Le désordre des guerres civiles et l'in- vasion faite par les Anglais de la plupart des villes de France, et notamment dd la ville de Paris, où la chambre des monnaies avait été établie,, avaient fait abandonner à la plupart des généraux des monnaies leur demeure : ils transférèrent cette chambre dans la ville de Bourges le 27 avril 1418 ; ils y travaillèrent et jugèrent les boîtes de monnaies c[ue le roi Charles VII, alors dau- phin, faisait fabriquer dans les villes qu il avait soumises à son obéissance, comme légitime successeur de France, jusqu'au (1) Invent, du Trésor des Chartes. Mémor. de la cba marquée H, fol. 9. (â) Mémor. de la chambre des (-(Mirples, année 1412, '^ cou MGTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. COU 304 9 aoAt 1M6 (1). Ils ne furent rétablis à Paris qa'en ltô7, lorsque le roi d'Angle- terre et les ducs de Betfort et de Gloces- ter, régents alors en France pour le jeune roi Henri d'Angleterre, en furent chassés, et la ville de Paris délivrée de leur usurpa- tion. Alors le roi Charles VU, par lettres Eatentes données à Issoudun le 6 novem- re Ikd^, ordonna que la chambre des monnaies, transférée à Bourges depuis Tan 1^18, serait rétablie en son ancien bureau du palais à Paris : ce qui fut ensuite exécuté par les connétable et chancelier de France. Pendant l'tfbsence de ces généraux , qui composaient la chambre des monnaies à Bourges, il n'en était resté que deux dans Paris pour régler et gouverner les mon- naies que le roi Charles VI et Henri d'An- fleterrOf usurpateur de la couronne de rance, faisaient fabriquer» tant dans la ville de Paris que dans les autres villes qui leur étaient soumises. Charles VI, informé que ces deux généraux ne suffisaient pas pour régler ses monnaies, commit par lettres pa- tentes données à Paris le 23 aécembre 1^19, Guillaume Forêt, «pour vaguer, entendre, conseiller et besogner audit fait, conjoin- tement avec les sires lean le Maréchal et Louis Culdre » qui étaient les seuls officiers restés en la chambre & Paris. Dans la suite, le roi Charles VU ayant reconnu le dom- mage que pouvait apporter au fait de ses monnaies la multiplicité d'ofQciers qui com- posaient alors le corps de la chambre des monnaies rétablie àParis, et qui était remplie tant par les anciens officiers dont avait été composée la chambre transférée à Bourges, que des généraux restés à Paris, et autres . auxquels avaient été donnés pareils offices de généraux-maîtres des monnaies de la lan- gue d'Oil et de la langue d'Oc, en limita et régla le nombre par lettres patentes en forme d'édit données à Poitiers le 39 janvier l^, par les- auelles Sa Majesté ordonna que le jugemeia es ouvrasses faits dans les monnaies de 305 CRE DICTIONNAIRE VR NUMISMATIQUE. CRO 506 Daupliiné, Bourgogne, Provence et Bretaf^ne, serait fait en sa chambre des monnaies à Paris, par les notables personnages en ce expérimentés et connus, dont la cfaambre des monnaies était composée en ce temps. La cour des monnaies ae Paris a été pendant longtemps seule dans le royaume ; en lS9b, Henri IV en créa trois autres, une à Lyon, une à Toulouse, et la troisième à Poitiers, lesquelles furent aussitôt supprimées. En 1645, Louis XIV, par édit du mois de mars, créa deux autres cours des monnaies, une à Lyon et Tautre à Liboume. L'établissement de ces deux cours fut estimé tellement pré- judiciable au bien de l'Etat, qu'il fut révoqué et supprimé le même mois de mars de la mi>roe année. (A.) CRAZIA, petite monnaie du grand duché de Toscane. CRÉNELAGE, terme de monnayeur. Don- ner le crénelage à une monnaie, c'est faire un cordon, ou grènetis sur l'épaisseur d'une pièce de monnaie, ou y mettre l'empreinte de la légende prescrite par les ordonnances. Les pièces peu épaisses, comme les louis d*or, les demi*louis, les cinquièmes, dixiè- mes et vingtièmes d'écus n'ont pour créne- lage qu*un srènetis ; les pièces plus épais- ses, comme les écus et demi-écus, ont pour crénelage la légende : Domine, scUvum fae regem. Cette façon qu'on donne aux mon- naies, assez nouvelle en France, vient d'An- gleterre, où elle a été inventée pour empê- cher l'altération des espèces dans leur con- tour. Nous parlons de la manière de donner le crénelage et de la machine dont on se sert pour le donner dans les hôtels des monnaies, au mot Moifif ATAOB au moulin. Après la mort de César, Marc-Antoine fit fourrer la monnaie d'argent, et mêler du fer dans celle de cuivre, soit pour en profiter, ou par nécessité. Cette fausseté donna lieu à la fabrication des pièces crénelées, et cou- pées par les bords, afin de pouvoir plus fa- iûlement découvrir s'il y avait sous la su- perficie quelque autre métal. On les nom- mait serratos nummosj à cause que la créne- lurc 'était semblable aux dents d'une scie. (A.) CRÉNELER la monnaie, c'est lui donner le crénelage. Fauchet, premier président en la cour des monnaies, proposa, en 158^, de créneler les monnaies pour en empêcher la rosnure (1), mais on ne le fit pas, parce quon reconnut que, pour roçner les es- pèces, ou plutôt pour les dimmuer, on se servait d'une eau forte qui en pouvait tirer cinq grains eii un quart d'heure sans les déformer. (A.) CREUSET, vaisseau de terre ou de fer, dont les monnayeurs, les fondeurs, les chi- mistes et plusieurs autres artistes, ouvriers ou artisans, se servent pour mettre en fu- sion les différents métaux, et les diverses matières sur lesquelles ils travaillent. Les creusets de terre sont faits de terre glaise et de tessons de pots de grès, piles et tamisés. (1) Rcg, Y, fol. 45, Il y en a de différentes grandeurs, mais à peu près tous de la même forme, qui appro- che de celle d'une espèce de pyramide et de cône renversé. Les creusets de terre qui ser- vent au monnayage et dans lesquels seule- ment on peut mettre l'or en fusion, parce 3u'il s'aigrirait dans ceux de fer, tiennent epuis cent jusqu'à quatre cents marcs, quoique cependant l'on ne se serve que de ceux de cent qu'on n'emplit pas même en- tièrement, tant pour la commodité du bras- sage que'pour celle du fondeur, auand il est obli|^e de les verser dans les moules, comme aussi pour éviter la perte de la matière, au cas que le creuset vint à se casser. Les creu- sets de fer sont faits en manière de petits seaux, sans anses, d'un fer bien forsé et bien battu : on*y fond l'argent, le billon et le cuivre dans les hôtels des .monnaies, et il n'y a guère que là où ils soient en usage. Il y en a qui contiennent jusqu'à quinze cents marcs de métal, et même quelquefois dix- sept cents. On ne déplace pas ces sortes de creusets de dessous les fourneaux, quand on veut déplacer les lames ; mais on y prend le métal avec de longues cuillers dont le cuil- leron est de fer, d'un demi-pied et plus de diamètre, et presque d'autant de profondeur, avec un manche de bois de six pieds de long du côté par où on le prend. A l'égard des creusets dont se servent les orfèvres et les fondeurs en sable, ils approchent beaucoup des creusets des monnayeurs. Ceux des chi- mistes et des autres ouvriers sont de toute Srandeur, suivant la quantité et la qualité es fontes qu'ils entreprennent. Les doreurs sur métal se servent aussi de creuset pour amalgamer l'or moulu avec le vif-argent. H n'est permis par les ordbnnances qu^ ceux qui ont droit d'employer les matières d'or et d'argent, d'avoir chez eux des creusets propres à fondre et de s'en servir. (A.) CROCBffi, ancienne monnaie de billon, frappée à Bâle et qui avait cours dans tous les cantons de la Suisse. Elle valait deux de- niers 1;8 tournois. CROHOL, ancienne monnaie de compte du canton de Berne, valant 35 bâches. CROISADES. «La Â^fURtMiuiltfue dès croisa" des^ dit un habile numismatiste, dans une notice savante dont nous avons eu l'oc- casion de citer plusieurs extraits (1), se divise en deux parties bien distinctes : Tune comprend l'histoire et la description des monnaies frappées en ^Palestine par les compagnons de Godefroi de Bouillon et leurs successeurs» jusqu'à la perte de la terre sainte ; l'autre, l'histoire et la descrip- tion des monnaies fra(>pées par les empe- reurs latins de Constantinople, les princes d'Achaïe et les ducs d'Athènes. «( Nous ignorons si Godefroi ou Baudouin, son frère, ont jamais battu monnaie à Jéru- salem ; cela est possible, probable même, (1) M. Duchalais, compte rendu de la Numimatiaue des croiiadei de M. de Saulcy, publié dans la Biblio- thèque de l'Ecole des Chartes , z« série, t. 11. Voyez dans ce Pictiopnairc les jnots Antiocbb, TaifOLi. 307 CKO DICTIONNAIRE DE NUMISMÂtlQUE. (:l\o S^iH mais aucah monument monétaire n'est en- core venu nous en donner la preuve. L'ini- tiative de cette mesure gouvernementale pa- raît appartenir aux comtes d'Edesse et aux princes d'Antioche, « Politiques habiles en même temps que chevaliers aventureux, les Boëmond et les Tancrède n'oublièrent pasqtte la plus grande partie de leurs sujets étaient habitues aux mœurs orientales ; aussi se transformèrent- ifs en despoleà byzantins, et leurs monnaies sont-elles des imitations ( imitations libres, il est vtai) des pièces circulant dans les pays soumîè à leurs armes. La politique pourtant ne les avait pas totalement brouillés avec les souvenirs de leur ancienne patrie ; de temps en temps, on les voit quitter l'alphabet grec pour se servir de caractères latins dans les légendes de leurs monnaies,* puis revenir à l'ancien type usité. Ce n'est qu'à la dernière époque de Ifeur domination, après avoir es- saya des allumes tout h fait asiatiques, qu'ils se décident à revenir aux modes européen- nes. Si d'Edesse et d'Antioche nbus nous transportons à Chypre, nous voyons Télé- ment latin et l'élément grec se disputer l'em* pire; et il en résulte un système mixte qui tient autant & l'Europe qu'à l'Asie. A Tri- poli et à Jérusalem, au contraire^ il n'en est Îas ainsi : les descendants des comtes de oulouse et les Francs de Godefroi nk)nt 5arde d'dublier le vieux système monétaire e la mère pétrie. A Jérusalem, nous voyons circuler lin denier véritablement français, français par son type, son style, ses légen- des, son aspect. A Tripoli, l'agnel de Saint- Gilles et Iles symboles combinés du sdieil et de la lune nous rappellent le marquisat de Provence. « Dans la seconde période, le système est le même ; les empereurs de Constantinople se font Byzantins; mais les Villehardouin el les Brieni)e se souviennent de ces bons pe- tits tournois de saint Louié, que le peuplé de France réclamait toujours dans ses do^ léances ; ils les calquent fidèlement, et ne dérogent à cette loi monétaire que pour imi- ter Gènes, cette autre dominatrice de l'O- rient, qui, de concert avec Venise, devait supplanter l'influence française. A Dieu ne plaise cependant qu'en Morée, à Athènes et en Palestine, nous prétendions nier l'in- fluence locale. Parfois le monnayeur s'est inspiré des types du pays, et cette heureuse inspiration amètie à constater plus d'un fait intéressant, vt Voy, pour tes développements numisma- tiques se rattachant aux croisades, les arti- des suivants du présent Dictionnaire : Pour le royaume de Jérusalem et ses dé- pendances : Antioehe , Arménie, Beyrouth, Chypre jEdessé,Hébron, Hôpital, Jérusalem, Marach, Monl-Thabôr, Nazareth, Sitint-Jean d'Acre^ Saint-Sépulere, Sainte-Marie la La- tine, Sidon, Temple, Tibériade, Tripoli, Va- lenie. tour l'empire Gallo-Orec : Constantino- ple, Achaïe ou Morée, où sont réunies les d^criptions des monnaies des princes d*A-» (haïe, d'Athènes, de Corfou et dlthaqiip, avec des développements géographiques sur les autres baronnies dépendantes de ta principauté d' Achaïe. Malgré les savants travaux de M. de Saul- cy, la Numismatique des Croisades offre encore une foule d obscurités et de difficul- tés. Ce que l'on connaît le moins, ce sont les séries des seigneurs qui ont successive- ment occupé les petites naronnies fondées par les croisés en terre sainte et dans les pays adjacents, et surtout les monnaies que ces seigneurs ont pu frapper. La publication de V Histoire des principautés (Voutre-mer^ laissée en manuscrit par Ducange, et desti- née à l'impression par le ministère de l'ins- truction publique, fournira des éléments très-précieux pour cette étude. En atten- dant, nous devons attacher beaucoup de prix à toutes les notions que Ton peut re- cueillir sur les personnages qili ont pris part aux croisades; car c'est de lebr$ rangs que sont sortis les premiers possesseurs des seigneuries latines d'Orient et souvent ceux qui en sbnt devenus, ap^KS le xi' siècle, hs héritiers ou les acquéreurs. Ces motifs nous engagent à dtmner ici la notice sur les prin- cipaux seigneurs croisés, dressée par M.An- dré Borel d'Hauterive, d'après les inscrip- tions et armoiries commémoratives placées dans les galeries des croisades au musée de Versailles. Ce travail a été publié dans YAh- nuaire de la noblesse (1), sous le titre de No- tice sur les cinq salles des croisades et »ur les personnages dont les noms et les armes y figu- rent, M. Borel d'Hajaterive, en nous autori- sant à le reproduire, a bien voulu le revoir exprès pour notre publication, ce qui nous donne ainsi, en réalité, une seconde édition corrigée et augmentée de celte intéressante description. Nous joignons à ces renseigne- ments la classification de l'ouvrage de Du- cange sur l'Histoire des principautés fran- çaises d'outre-mer, dont nous parlions tout à l'heure. Cette simple nomenclature renferme des indications déjà très-Utiles, et qu'on ^h préciera, ndus l'espérons. L SEIGI^EURS GR'Chsis DONT LES ARMOIRtCS 01! LES NOMS FibURENT AU MUSÉE HfSTORIQLE t)E VERSAILLES. PREMIÈRE PARTIE. DBSCR1PTI0N PAR ORDRB DES CALER1BS. es Le musée de Versailles renfermait d galeries de tableaux consacrés à représenter les batailles, les sièges, les principaux évé- nements de rhisloirede France; à repro- duire les portraits dés princes, des grands officiers de lâ couronne , dés vaillants capi- (1) CeUe publication, dont huit volumes ont di^â paru sous w direction de Si. Borel d'Haulerive, ne sfe borne pas i donner des renseignements gê- nëiloçîqnes sdrles fafrtl Iles, elle renferme soiirenl des dissehsitiflit^s tiistoriquefs snr les qttesiions et les institutions qui intéressent Phistoire de la no- blesse et par conséquent Thisioire générale. 309 CRO dighommaire db numismatique. CRO 310 taineSy des magistrats et des prélats illus- tres. Les erotsadesy cette épopée la plus che- valeresque et la plus dramatique de notre histoire, méritaient aussi d'j occuper une plaee d'honneur par la gloire dont se cou- vrirent les chevaliers français dans les guerres saintes y et par les conséquences impor- tantes qu'elles eurent sur le commerce, Tin- dustrie, les sciences et la civilisation. Une grande salle située au rez-de-chaus- sée, à côté de la chapelle du château, fut donc réservée aux Croisades; une série de tableaux devait y représenter les combats et les principaux faits d*armes des guerres saintes. On voulut en même temps arra- cher à l'oubli les héros et les grands per- sonnages qui avaient pris part à ces expédi- tions glorieuses. Inscrire leurs noms sur des tables de marbre, c'était un moyen incom- plet de perpétuer leur souvenir, car il faut j)arler aux yeux pour agir plus fortement sur la mémoire. Donner leurs portraits était chose impossible; à peine possède-t-on ceux de quelques-uns des princes et des che6, et, presque toujours, ce sont bien plus des types de convention que la reproduction exacte de leurs traits. La seule enose qu'on pur joindre d'une manière authentique ou du moins presque certaine aux noms des sei- gneurs croisés, c'était leur blason ; car les fa- milles de race noble ont généralement con- servé avec soin, depuis les croisades, les si- gnes héraldiques dont leurs ancêtres avaient fait choix. Il fut donc décidé qu'on peindrait sur des écussons les armoiries des seigneurs croisés et que les noms seraient inscrits au-dessous. Dans l'exécution de ce plan, on limita les admissions aux personnages dont les noms se trouvaient rapportés soit par des écri- vains dignes de foi, soit p?r des titres ori- ginaux et des cartulaires anciens. Les chro- niqueurs contemporai[iS des guerres saintes, Albert d'Aix , Raymond d'Agiles , Robert le Moine, Guibert de Nogent, etc., pour la pre- mière croisade; Odon de Deuil, pour la se- conde; Guillaume de Tyr, pour l'une et l'autre ; Geoffroi de Villehardouin , pour là quatrième; Joinville, pour la croisade de i£W, etc., furent considérés comme des au- torités d'autant plus irréfragables qu'ils ne racontent que ce qu'ils ont vu ou ce qu'ils ent appris de témoins oculaires. On regarda aussi comme suffisants les témoignages des grands annalistes de nos provinces, tels que dom Yaissète, historien du Languedoc; Gui- chenon ^ de la Bresse ; dom Morice et dom Lobineau , de la Bretagne ; dom CaUnet, de la Lorraine; écrivains éclairés et conscien- cieux , dont les assertions reposent sur des titres authentiques; enhn l'on accrédita de même les preuves extraites des travaux de généalogistes graves ou officiels , comme André Duchesne, le P. Anselme, Chérin, etc. On rejeta au contraire, comme compila- tions trop récentes, le manuscrit de Bayeux, qui donne la liste et le blason des chevaliers français partis pour la première croisade; et l'Armorialdu P. de Goussencourt, dans lequel ce religieux de l'ordre des Célestins, a ras- semblé, d'après les chroniqueurs contempo- rains et les cartulaires des églises, les noms et les armes des principaux croisés. Ces deux recueils, composés sans indication précise des sources, plusieurs siècles après les guer- res saintes, n'offraient pas assez de garantie. Cependant, si l'on n'admit point leurs asser- tions comme preuves péremptoires de la présence d'un seigneur sous la bannière du Christ, du moins on les consulta pour le blason de ses armes, en leur donnant sur ce point la même autorité qu'aux armoriaun et aux nobiliaires antiques. Les signes héraldiques attribués à Técu de chaque seigneur n étaient que d'une im- portance accessoire. Cependant il y avait des précautions è prendre dans l'intérêt de la vérité historique du travail. Les armoiries, adoptées à l'occasion des guerres saintes, ne commencèrent à prendre un caractère de stabilité et d'hérédité que vers la fin du xir siècle. Il est même à présumer que jusqu'a- lors beaucoup de familles nobles n avaient point de blason. « Jusqu'environ l'an 1200, dit le P. Anselme en commençant la généa- logie de la maison de Joyeuse, les noms furent neu fixes et les armes peu en usage, particulièrement dans les provinces éloi- gnées. » On ne pouvait donc appuyer que sur des probabilités le choix des armoiries qu'on attribuait aux chevaliers pour les temps an- térieurs à la troisième croisade, c'est-à-dire pendant toute la première moitié de l'épisode des guerres de la Palestine. Pour l'autre moitié, les modifications ultérieures qu'ont subies les armes des familles laissaient en- core régner une grande incertitude. Les Montmorency, après la bataille de Bouvines, ajoutèrent douze alertons aux quatre qu'ils portaient dans leurs armes; les Rohan n'eu- rent longtemps que sepi macles d'or^ au lieu de neuf: ce fut Charles V qui réduisit k trois les (leurs de lis dont était semé l'écussoa rojral. D'après ces exemples tirés des plus puissantes maisons du royaume, il était na- turel de conclure que les armes des autres familles avaient dû subir aussi des variations importantes. C'est en effet ce que sont venus souvent contirmer les vieux sceaux et les armoriaux antiques, lorsqu'on a pu recourir à de pareilles sources. Pour remédier le plus possible à cette difficulté, il fut réglé en principe qu'on s'ea référerait au blason indiqué par le sceau le plus ancien ou par le document le plus con- temporain de la croisade. En outre, à défaut d'éléments antérieurs au xv' siècle pour établir et justifier quel était l'écu de tel ou tel seigneur des croisades, on eut recours aux armoiries portées plus récemment par les maisons nobles. On s'exposait , par cette méthode, à donner è d'anciens chevaliers le blason de familles nouvelles qui, après s'être emparées de leur nom, leur auraient en retour imposé leurs armoiries. On restreignit le droit d admission aux familles dont la noblesse, par titres at- su CRO MCTIONNAUœ DE NUMISMATIQUE. CRO m thentiquesy par jugement des intendants de province, par arrêt du conseil d'Etat, par les preuves de cour ou par la réformation de Bretagne de Hâ6, remontait au xiv' siè- cle. Cest ce qui a généralement fait croire que les preuves pour l'admission dans la salle des Croisades étaient les mêmes que celles exigées autrefois pour les honneurs de la cour. Rien cependant n*est plus erroné, car deux points seuls sont à'constater : l^'la Erésence du chevalier à la croisade ; ^ le lason que , suivant toute présomption , il avait dû porter. On divisa les écussons en deux séries. Ceux de la première furent rangés, comme à une place a'honneur, sur les piliers qui par- tagent la salle transversalement. On les ré- serva pour les noms et armes des princes souverains ou des seigneurs puissants et d'un grand renom. Cette série renferme soixante -quatorze écussons appartenant à une cinquantaine de maisons, dont quatre ou cinq seulement existent encore. L'autre série, placée sur les frises, contient deux cent quarante-deux écussons, dont une cinquantaine portent le nom et les armes de familles encore existantes. Enfin, des armoiries ont été peintes sur les boiseries du plafond. Ces écus, sans inscrip- tion, sont ceux des principaux chefs des Croisades, déjà représentés sur les piliers, et qui se trouvent répétés là sans classifica- tion, sans ordre, à titre de simple décora- tion. Peu de personnes avaient été instruites des travaux qui s'exécutaient dans la grande salle des Croisades. Lorsque ces travaux furent terminés, et que la galerie fut ouverte au public, beaucoup de familles dont les ancêtres avaient figuré dans les guerres saintes, s'empressèrent de faire valoir leurs droits à l'admission de leur nom et de leurs armes. Une découverte Tint encore augmen- ter le nombre des demandes. Dans un cabi- net de vieux titres on retrouva une collec- tion d'actes originaux relatifs aux Croisades, et qui constataient de la manière la plus irrécusable la présence des aïeux de nos vieilles maisons nobles sous la bannière du Christ. Ces actes étaient pour la plupart des em- prunts contractés par des seigneurs qui accompagnèrent les rois Philippe-Auguste et Richard CœuMe-Lion en Palestine, l'an 1190, et oui, ruinés par la longueur du siège de Saint-Jean d'Acre, furent contraints d'em- prunter de l'argent aux marchands de Pise et de Gênes, soit pour continuer la guerre, soit pour regagner l'Occident. Quelques au- tres étaieut datés du camp devant Damiette» et avaient été passés l'an 1218, dans des cir- constances analogues. Un assez grand nom- bre appartenaient à la première croisade de saint Louis, et avaient été passés, soit à Li- misso, où la flotte avait été obligée de relâcher ; soit en Egypte, où les revers de la Massoure avaient jeté les seigneurs croisés dans la détresse ou dans les 1ers. * Les emprunteurs donnaient aux usuriers italiens, pour sûreté de leurs créances, la garantie d'un ou deux de leurs compagnons d'armes, ou celle du chef sous la bannièro duquel ils combattaient ; quelquefois aussi ils engageaient leurs joyaux, leurs armes, leurs étendards, leur butin futur, ou les biens qu'ils avaient en Europe. Ces titres d'emprunt provenaient , selon toute apparence, des archives de la compa- s'y trouvaient déposés parce que, lors de la création de cette compagnie, les principaux négociants qui en lurent les fondateu^ transportèrent au siège de la société leurs papiers et leurs anciens titres de créance. Pour faire droit aux réclamations, dont le nombre ne tarda pas à égaler celui des admis- sions déjà faites , il fallut disposer d'aulres emplacements pour recevoir une troisièoK; série d'écussons. On traverse deux pièces carrées avant d'arriver'à la grande salle, d'où l'on sort par deux autres pièces en retour adossées aux premières. Les frises et les pla- fonds de ces auatre petites salles, oui ne de- vaient d'abord contenir que des tableaux, fu- rent affectés aux inscriptions nouvelles. On ferma la galerie, et les travaux, recommencés en 18^1, ne furent terminés qu'au mois de juin 1843. Nous allons donner ici la description de ces cinq salles, contenant ensemble six cent soixante-trois écussons, et nous rapporterons, autant que possible , à quelles maisons ils appartiennent et quels titres ont été fournis pour leur admission GRANDE SALLE. § i. Ecu$$on$ placéi sur Us pUien, Lt série des 7i éeosaom du la grande nlle commence M bas du pilastre ao^agé dans le mor à gauche eo eu- trant, monte vers la Toôia, convre les quatre bces des deux piliers da nlUeu, et se termine au piûsire oppo;»^* Première Croisade. 1. GoDBFEOi DE BouuxoM, roi de Jérusa- lem, issu de la maison des comtes de Bou- logne et duc de Basse-Lorraine; il figure le {premier comme Tun des principaux chefs de a croisade de 1096 et comme ajant été élu f^ar ses compagnons d'armes roi de Jérusa- em après la prise de cette yille en 1099. Les armoiries qu on lui attribue ici ne sont point celles de sa maison {voy. n" 18) mais celles qui furent données au royaume de Jérusa- lem par le pape Pascal IL Elles se blason- nent : d'argent^ à la croix potences d^off axn- tonnée de qiMUre croisettes du même. (Voy. YAnnuaire de la Noblesse, 18tô, p 5 de la Préface). 2. HueuES LB eRA!n>, comte de Verman- dois, frère de Philippe P% roi de France, de retour de la première croisade en HOif reprit le chemin de la terre sainte, et suc- comba aux blessures qu'il reçut au comW de Tarse en Cilicie. Sa postérité s'éleigtn] en son petit-fils Raoul IL On lui a donné pour armes , d'après Sainte-Marthe et 19 315 CRO DICTIONNAIRE DE NtMISMÂTIQUE. CRO 314 P. Anselme : échiqueté d'or et d'azur, au chef d'azur chargé ae trois fleurs de lis dor. Ce chef de France est un verilable anachro- nisme; car ce fut Charles VI qui réduisit à trois les fleurs de lis dont était semé Técu de France. 3. Eudes I'% duc de Bourgogne, surnommé Borel, arrière-petit-fils du roi Robert, mou- rut à Tarse en 1103. C'était le troisième duc de la première maison de Bourgogne, éteinte en 1361. Armes : bandé d'or et d'azur , de six pièces^ à la bordure de gueules. k. Robert, duc de Normandie, fils aîné de Guillaume le Roux , roi d'Angleterre, prit un des premiers la croix et se signala dans les principaux faits d'armes de la croi- sade. Les ducs de Normandie portaient : de gueules^ à deux léopards d'or. 5. Raixond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, prit la croix au concile de Cler- mont et partit à la tête de ses plus puissants vassaux. Il mourut, en 1105, au siège de Tripoli. Armes : de gueules y à la croix clé^ chée^ vidée et pommelée dor, 6. Robert 11, comte de Flandre, se signala devant Antioche, Jérusalem et Ascalon; il ri}\ini en 1100 dans ses Etats. Armes : dor^ au lion de sdble armé et lampassé de gueules. 7. Gérard de Martigues, était recteur de l'hôpital de Saint Jean de Jérusalem, lorsque les croisés s'emparèrent de la ville sainte. Ce pieux établissement avait été fondé pour recueillir les chrétiens que la maladie sur- prenait dans leur pèlerinage. Gérard obtint en 1113, du pape. Pascal II, une bulle aui ciinlirma l'institution et en fit l'ordre reli- gieux et militaire des Hospitaliers de Saint- Jean de Jérusalem, aujourd'hui l'ordre de Malte. On a représenté sur son écu les armes que le pape accorda plus tard à Tordre, et qu'on appelle armes de la religion : de gueules, â la croix d'argent. 8. Guillaume IX, duc de Guyenne et de Poitiers, après avoir refusé de prendre la croix en 1096, et avoir scandalisé l'Occident [a! SCS honteux désordres, résolut de les cvpier, et partît en 1101 pour la terre sainte. I.cs ducs de Guyenne portaient : de gueules, an léopard dor y armé et lampassé de gueules. La réunion de ces armes et de celles du duché de Normandie (Foy. n* k) composa l>lus tard l'écu des rois d'Angleterre : de gueules^ à trois léopardr*d'or, 9. Alain IV, dit Fergent, duc de Bretagne, se croisa en 1096. Ses descendants, dont le dernier rejeton fut Anne de Bretagne, femme de Charles VIII et de Louis XII, ont toujours porté les armes qu'on lui donne ici : dhermine. 10. BoHÉftiOND, prince d'Antioche, ména- gea par des intelligences secrètes la prise de cette ville, dont les croisés lui cédèrent la possession. Le P. Goussencourt lui donne pour armes : d'argent, à la branche de fou^ gère de sinople, nouée d'or et renversée en pal. 11. Etienne, comte de Blois, fils de Thi- baud III, comte de Troyes, fil deux fois le voyage d'outre-mer, où il s'illustra par ses exploits et sa prudence. Armes de la maison de Champagne, dont il était un rejeton ; d'azur, à une bande d'argent accompagnée de deux doubles cotices potencées et contre-poten- cées d'or de treize pièces, 12. Renaud et Etienne dit Téte-Hardie, comtes de Bourgogne, cités avec honneur par les historiens de la première croisade, où ils moururent l'un et l'autre, portaient : d'azur, semé de billettes d'or, au lion du même, 13. Louis, fils de Thierri T', comte dé Bar, fit en 1096 le voyage de la terre sainte, où Albert d'Aix raconte qu'il se distingua par sa valeur. Armes : d'azur, semé de croix dor recroisettées et fichées^ à deux bars d'or adossés. 14. Baudouin I", roi de Jérusalem, frère de'Godefroi de Bouillon, lui succéda en 1100 et mourut en 1118. Armes : de Jéru- salem (Voy. p' 1). 15. Baudouin II, comte de Hainaut, fils puîné de Baudouin VI, comte de Flandre, lut surnommé de Jérusalem, parce .qu'il mourut en terre sainte, après la bataille d'Antioche. Armes : chevronné d'or et de sable de six pièces. 16. Henri I", comte d'Eu, d'une branche bâtarde des anciens ducs de Normandie, prit la croix en 1096. Le P. Anselme donne aux comtes d'Eu pour armes: d'azur, semé de bil- lettes d'or, au lion du même. 17. Etienne, comte d'Aumale, revint de Palestine après la prise de Jérusalem, en 1099, et y retourna vers l'an 1120. Il était de la maison de Champagne, et portait les mêmes armes que son parent Etienne, comte de Blois (n* 11). 18. EusTACHB, comte de Boulogne, frère de Godefroi de Bouillon, l'accompagna h la croisade. Les armes de sa maison étaient : d'or, à trois tourteaux de gueules. 19. Roger r% comte de Foix, mourut en Palestine en 1098. Raymond-Roger, un de ses successeurs, prit part à la troisième croisade. Les comtes de Foix portaient : d'or, à trois vais de gueules. 20. GASrON IV, vicomte de Béarn, se si- gnala avec Tancrède de Uauteville à la prise de Jérusalem par un trait d'humanité. At- tendris par les prières et les cris des musul- mans qui s'étaient réfugiés dans le temple de Salomon, ils leur accordèrent la vie et les recueillirent à l'abri de leurs bannières. Armes : d'or, à deux vaches de gueules, acco- lées, accornées et clarinées d'azur, 21. Hugues VI, dit le Diable, sire de Lu- signan, fut tué à la bataille de Ramia le 26 mai 1102, selon Foulcher de Chartres. Armes primitives de la maison deLusignan: burelé d'argent et d'azur. 22. GossELiN de Gourtenat passa en terre sainte Tan 1101 avec Etienne, comte de Blois, et reçut des rois de Jérusalem la seigneurie de Tibériade en 1115, le comté d'Edesseen 1120. Armes : d'or^ à trois tour- teaux de gueules. 23. Adhémab de Monteil, évéque du Puy, légat apostolique, suivit la première croisade et mourut à Antioche en 1098. La maison de Monteil portait : d'or, à trois bandes d'azur. 2^. Raymond Pelet, dit le Croisé) vicomtq 315 CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 5t6 de Narbonne, accompagna le comte de Tou- louse k la croisade ae 1096, et s'empara de Tortose en Phénicie. Armes : de gueules. 25. RArtibND !•% vicomte de Turenne, est cité par D. Vaissète au nombre des 60 che- valiers qui défendirent un pont contre une armée ae Sarrasins au siège d'Antioche. L'année suitaote, à la tète de 1^ chevaliers, a s'empara d'un troupeau qu'escortaient 60 Sarrasins. Raymond II mourut au siège d'Acre en 1190; Raymond IV se trouva au siège de Jbamietle, et Raymond VI suivit saint Louis fen Egypte. Armes : coticé d'or H de gueules, 26. Raymond du Pcy, gentilhomme dau- phinois, qui avait succédé à. Gérard de llartigues comme recteur de Thôpital de Saint^ean de Jérusalem IVoy. n" 7), fut le premier qui prit le titré de grand maître de l'ordre. 11 portail : écarteléy aux 1 f^ ^ de la religion, aux 2 et 3 d'or^ au lion de gueules^ qui est du Puy. 27. HcGUBS DE Payens , premier grand maître de Tordre du Temple. Il avait fondé, avec huit autres chevaliers, une confrérie militaire pour la défense des saints lieux, et la protection des pèlerins. Ils prirent le nom de Templiers, au temple de Salomon, près duquel ils s'étaient établis. Honorius en Gt un ordre relier, dont le concile de Troyes conGrma l'institution en 1128. Les armes du Temple, qu'on donne ici à son fondateur, étaient : d'argent^ à la croix pallie et alézée de gueules. Deuxième Croisade, 28. Lons LE Jeu\è , roi de France, prit la croix des mains de saint Bernard en 1H7, et conduis t la deuiièiHë croisade. Armes : d'azur 9 semé de fleurs de lis d* or. 29. Am6dé£ II, comte de Maurienne et de Savoie , oncle maternel du roi Louis le leune, le suivit à la croisade, et mourut à Nicosie en Chypre. Armes : écartelé ^ aux \ et W Swr^ à T aigle de sable, qui est de Maurienne; aux 2 et S de gueules, à la croix d'argent^ qui est de Savoie. 30. ConAD m, empereur d'Allemagne, se croiwi en 11 W, et se joioiit à Louis-le- leune p'iur feire le »iè,ze de Damas. Armes: d'ffT, à taigU éployéede sable, cerclée, bec- ^«i^ ei numf/r/^ i^ 'î^ u ::^.»^p'i de Souabe. Zi, lt/"FH*ikt Mt Fftàvce, comte de Dreux, <•*•'• r^.^.'A 1'; l»'Ji< le Jeune, prit la croix >n ii^. ^. |/*fni Vt premier pour la Pales- \- ' C • V* î échiquelé dor et dazur, à la ^ v^ <*/^ 4^ gueules. ^4t 0# ««J r% comte palatin de Champagne ♦/ c.* •^♦.♦•f vt croisa avec Louis le Jeune é^ii^. Ârsj^^ de la maison de Champagne rvf. .'•- Il . it-S. Ai^Méut^tr» n, «^ri'^eur deBourbon, <4r ;*;•;, '-f,',«r ,v^'. -y.fl 'Ui ce nom, qui suivit tyr, t 4ri»r.'-'< i * '♦'/:*;)de de 11V7, por- -^ vr, V4I .^v* 4* ^jmeui^Sf à Vorle de huit 3W. Thibaut de Montmorency, fils putné de Mathieu de Montmorency, accompagna son suzerain Louis le Jeune en Palestine. Armes primitives de la maison de Montmo- rency : dor, à la croix de gueules, cantonnit de quatre alérions d'atur. Troisième Croisades 35. Philippe Auguste, roi de France, prit la croix en 1190, et fit avec Richard Cœur- de-Lion le siège de Ptolémaïs. Armes : dV xur, semé de fleurs de lis dor. 36. Frédéric -Barberousse» empereur d'Allemagne, se croisa en 1189, et mourut en Cilicie, pour s*élre baigné dans les eaui du Salef. 11 portait les nîêmes armes que Conrad 111, son prédécesseur [Toy. n' 30 . 37. Richard Coeur-db-Lion , roi d'Angle- terre, s'étant croisé en 1190, s'empara de l'île de Chypre ou'il donna à Guy de Lusi- gnan, rejoignit Philippe-Auguste au siège de Ptolémaïs. On connaît sa captivité et son aventureux retour en Occident. Armes d'An- gleterre : de gueules, à trois léopards dor. 38. Hugues III , duc de Bourgogne , fit deui fois le voyage de la Palestine, d*abord en 1171, et 'ensuite, en 1191, avec Philippe- Auguste. 11 mourut à Tyr le 23 août 1192. 11 portait les armes de Bourgogne comme son bisaïeul Eudes!" {Voy. n' 3). 39. Henri l", comte de Brabant (tige), prit part à la crofisade de 1191, et retourna en Palestine en 1197. II adopta pour armes : de sable, au lion d'or. ko. Raoul I", comte de Glermont en Beaa- voisis , connétable de France . fut tué au siège d'Acre en 1191. Il portait : de gueules, j«m de trèfles d'or, à deux bars adossés du même. ki. Albéric Clément, seigneur du Mez, ma^échal de France, fût tué au siège d'Acre en escaladant une tour appelée la Tour-Mau- dite. Le P. Goussencourt lui donue pour armes : d'or, à la bande de gueules. k2. Jacques d'Avesnes se distingua à la tête des chevaliers de Flandre par des prodiges de valeur, et périt à la bataille d'Arsur. Armes : bandé d'or et de gueules. h2. Dreux de Mello, seigneur de Saint- Bris, accompaçna en Palestine Philippe- Auguste, qui lui donna la charge de conoé- table de France après la mort de Raoul de Clermont. Armes : d'or, à deux fasces ii gueules, à un orle de six merlettes au tném. kk. Marguerite de France, fille de Louis le Jeune, et veuve de Bêla III, roi de Hon- grie, vendit son douaire pour emmener en Palestine une troupe de Hongrois, en 1196. Elle mourut à Ptolémaïs Quelques jours après son arrivée. Armes : ecartelé aux 1 fl V fascé d'argent et de gi^eules de huit pièeest aux 2 et 3 de France. 45. Henri de Walpot de Passeinheiffli premier grand maître de Tordre Teuioni- que. Des Allemands ayant fondé un hôpital pour les pèlerins de leur nation , Frédéric de Souabe, fils de Frédéric Barberousse, les appela h former un ordre de chevalerie, dont Henri Walpot fut élu grand maître en 1190. Armes de Tordre : dargeiU, è la croix 517 CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GRO 518 pattée et ohzée de sable. Phi lippe- Auguste v ajouta une fletir de lis d'or à chaque extré- mité de la croix* 4^6. Gvi DE LusiGN^N , roi de Chypre (1) et de Jérusalem, fut pris par Salâdin à la bataillede Tibériade, en 1187. A peine rendu à la liberté, il rint assiéger Acre, et reçut de Richard Cœur-de-Lion, après la prise de cette ville, le royaume de Ch}'pre en échange de son litre de roi de Jérusalem. Son frère Amaury lui succéda au trône de Chypre, que sa branche posséda jusqu'à son extinc- tion en 1265. Armes : écartelé aux i et k dyizur à la croix d'argent^ aux 2 et S burelé d^argent et d'axur à un lion degueules^ arméj couronné et lampassé d'or^ brochant sur le toui, qui esl de. Lusignan (Vov. V Annuaire de la noblesse, 18W; pi. 7, n'* 53). Quatrième Croisade. kl. La républiqcb de Venise, à la fois guerrière et n)archande, fournil les vaisseaux pour le transport des chevaliers de la qua- trième croisade, à laquelle elle prit une part active. Armes de la république : d'azur^ au iion léopardé d'or, aité et cerclé du même, passant sur une terrasse de gueutes, tenant de fa patte droite une épée d'argent garnie d'or, rt entre tes deux pattes un livre d'argent, avec ces motsiPATLTim, Mabgb, evangeusta meus. 48. Gboffaoi de Villehardolin , maré- chal de )a cour de Thibaut, comte de Cham- pagne, fut un des chefs de la croisade de Constantinople, dont il écrivit l'histoire. Sa r-imille resta en Orient, où elle posséda les I rincipîluiés d'Achaïe et de Moree, et s*allia aux emnereiùrs de Constantinople. Armes : de gueules, à la croix ancrée d'or. k9. Siuo\ 111, comte de Montfort, fidèle à son voeu d'aller en terre sainte , laissa les croisés marcher contre Constantinoplo, et se rendit en Syrie. Il s'illustra plus tard contre les Albigeois. Armes : de gueules, au lion d'argent f la queue nouée, fourchée et passée en sautoir. 50. ANmiÉ, roi de Hongrie, partit en 1217, à la tète des croisés allemands qui l'avaient choisi pour chef. Armes de Hongrie ; fascé d'argent et de gueules de huit pièces. Cinquième lOroisade. 51. Jean de Brien^tb; s'étant sienalé h la croisade de Constantinople, fut élu roi de Jérusalem en 1308. Les barons français de Tempire latin l'appelèrent au trône d'Orient, pendant la minorité de Baudouin de Courte nay, en 1331. Armes : écartelé aux i et k d^àzur ; au lion d'or, l'écu semé de billettes du ({)Noas rfoos conformons ici à Tinscription du musée de Versailles, et à ropniion générale des au- teurs; mais les.reclierches (le M. de Ma^trie, an- cien élève de TËcole royale des Charles, ont établi de la manière la plus irrécusable que Gui de Lusi- gn«'\n ne prît jamais le litre de roi de Chypre, et qo'il ne cédii point celni de roi de Jérusalem à Ri- chard Cœur-de^Llon. (totfez l'extraîl du Mémoire couronné par llnstitut, publié dans la deuxième Hvnfson du tome V de la Bibliothèque de FEcole des Cbart^â). même, qui est de Brienne ; aux 2 et 9 de Cham- pagne, et sur le tout de Jérusalem. 52. Pierre de CouRTENATfut élu empereur de Constantinople en 1217. 11 était pelit-ûls du roi Louis le Gros, et fils de Pierre de France et d'Elisabeth de Courlenay, héritière de la ï»remière maison de ce n.om. Armes : de gueules, à la croix d'or, cantonnée de quor tre besants vidés du même, chargés dunn croix d'or potencée et accompagnés chacun de quatre croisettes poteHeées du même. 53. Frédéric 11, empereur d^AIlemagnc, se rendit en terre sainte Tan 1228, etrecou- vfa, par un trailé avec le Soudan, la ville de Jérusalem, où il ceignit la couronne. Armes: d'or, à l'aigle éployée de sable^ cerclée, becqiAée et membrée de gueules, qui est de Tempiro ; chargé en cœur de Vécu écartelé au V de Naples, au^' de Sardaigue, au 3* de Jérusa- lem, au k' de Souabe. Sixième Croisade. 6h. Saint Louis, roi de France, chef de la sixième croisade en 12M, et de la septième en 1270, mourut sous les murs de Tunis. Armes : d'azur, semé de fleurs de lis d'or. 85. Robert de France, comte d*Artois, second frère de saint Louis, fut tué à la ba- taille de la Massoure le 9 fétrier 12S0. Il portait : de France, au lambet de gueules, à quatre pendants, chargés chacun de trois châteaux d'or. 86. Alphonse, comte de Poitiers, cin- quième frère de saint Louis, régent de France avec sa mère, Blanche deCastille, en 12i8, quitta la régence et rejoignit les croi- sés en Egypte. Il portait : de France, parti de gueules à êix châteaux d'or. 57. Charles de FRAîtCE, comte d'Anjou, de- puis roi de Naples , de Sicile et de Jérusalem , sixième frère de saint Louis, raccompagna en Egypte en 1248, et n'arriva devant TuniS; en 1270, qu'après W irif^rt de ce prince. Il por- tait : de France , au lambel de trois pmdanH de gueules, parti de Jériis'alem. 58. HthiJKs IV, duc de Bourgogne, qui ac- conipagua saint Louis en Egypte, portait : de Bourgogne. [Voy. n'S). 59. Pierre de Courtenat mourut en Egypte après la bataille de la Massoure. Armes : d'or, à trois tourteaux de gueules, au lambel de cinq pendants d'azur. 60 Thibaut VI, comte de Champagne et roi de Navarre, partit pour la croisade en 1249. Armes : écartelé, aux i et k de gueules aux chaînes d'or passées en or le, en croix et en sau- toir qui est de Navarre, aux 2 et 3 de Cham- pagne. 61. Pierre de Drei>x, dit Jlfat«derc, duc de Bretagne, fut blessé à la Massoure. Armes: échiquelé d'or et d'azur, au franc quartier d'hermine, à la bordure de gueules. 62. Jean , sire de Joinvillb , sénéchal de Champagne , suivit saint Louis à la sixième croisade. Plusieurs de ses ancêtres s^étaiont déjà illustrés en Palestine, et l'un d'eux# (ieoffroy IV , armé chevalier par Richard Gcaur-de-Lion au siège d'AcreL» reeul de ce 519 CRO BICTI0NNA1BE DE NUMISMATIQUE. CRO m prince le lion issant , dont il chargea les ar- mes de sa maison * d'axur^ à trois broyés éCory au chef d'argent ^ chargé d*iin lionissanU de gueules. Septième Croisade. 63. Philippe le Hardi , roi de France , suivit saint Louis, son père, à la croisade de Tunis. Armes : de France. 6(. Iban y dit Tristan , comte de Valois, fils puîné de saint Louis , né à Damiette en 1250 , se trouvait au siège de Tunis. 11 por- tait : de France^ à la bordure de gueules. 65. Pierre, comte d'Alençon, frère du pré* cèdent, portait les mêmes armes. 66. Foulques de Villabet, élu grand maî- tre de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1307 , après l'expulsion des chrétiens de la Palestine , s'empara de Tile de Rhodes, qui devint le chef-lieu de l'ordre , et lui donna son nom. Armes : écarteU aux 1 et ^ de la religion, aux 2 et 3 d'or à trois monts de gueules , surmontés chacun d'une corneille de sable^ qui est de Viliaret. 67. Philibert de Naillag , grand prieur d'Aquitaine et ensuite grand maître de l'or- dre de Saint-Jean de Jérusalem, combattit à la journée de Nicopolis , en 1396. Armes ; écartelé aux i etkÛQ la religion, aux 2 et 3 d'azur, à deux léopards d'argent , qui est de Naillac. 68. Jean Sans-Peur, comte de Nevers, }>uis duc de Bourgogne , était le chef des croisés Î[ui marchèrent au secours de la Hongrie, et urent vaincus sous les murs de Nicopolis par le sultan Bajazet. 11 portait : écartelé aux i et k semé de France ^ a la bordure compo'* née d'argent et de gueules de seize pièces^ qui est de Bourgogne moderne ; a%uo 2 et 3 de Bourgogne ancien ; sur le tout de Flandre. 69. Jean de Vienne, amiral de France., commandait l'avant-garde à la journée de Nicopolis, où il fut tué. Armes : de gueules y à l'aigle d'or. 70. Jean le Mein&hb , dit Boucicault^ ma- réchal de France, fut fait prisonnier à la ba- taiHe de Nicopolis. Armes : d'argent^ à t'at- gle éployéede gueules, becquée, languée elmem- orée d^axur. 71. Pierre d'Aubusson, grand prieur d'Au- vergne, issu, dit-on , des anciens comtes de la Marche , fut élu en 11^76 grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. II sou- tint dans Khodes un siège de trois mois con- tre les Turcs, et les força à se retirer. 11 por- tait : écartelé aux 1 et l de la religion,* aux 2 et 3 d'or, à la croix ancrée de gueules, qui est d'Aubusson. 72. Fabrice Carette , des marquis de Fi- nale en Italie , fut élu grand mattre de l'or- dre de Saint-Jean de Jérusalem en 1513. So- liman Il menaçait alors de tourner ses for- ces contre Rhodes ; Fabrice fit relever les fortifications ruinées par le siège qu'avait soutenu Pierre d'Aubusson en 1480. Les portes en bois de cèdre, richement sculp- tées, qu'on voit dans la grande salle, et qui proviennent de l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem , furent alors construites par Fa-^ brice Carette , comme le prouvent le miili. sime de 15H et les armoiries du ^nd mat- tre gravées sur ces portes. L'inscription pla- cée au-dessus nous apprend au'elles ont été données à la France par le smtan Mahmoud en 1836. On voit encore dans la même sallo. un mortier en fonte décoré des armes de Fabrice Carette , qui sont : écartelé aux 1 et k de la religion, aux % et 3 de gueules, à cinq cotices d'or. 73. Philippe de Villiers de l'I8lb-ÀD4ii , élu grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1521 , soutint un siège de plusieurs mois contre les armées de Soli- man, et ne se rendit qu'à la dernière extré- mité. Charles-Quint lui céda l'tle de Malle, qui devint le chef-lieu de l'ordre, et lui don- na son nom. Armes : écartelé aux 1 e^ 11^ de la religion, aux 2 et 3 d'or, au cheféTazurJ un dextro chère d'hermines brochant furU tout, qui est de Villiers de risle-Adam. Ik. Jeâm Parisot de La Valette , prieur de Saint'Gilles , élu grand mattre de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1557, soutint dans Malte un siège de quatre mois contre Mustapha, le força de se rembarquer, et brûla dans l'arsenal et les chantiers du sal> tan la flotte que Soliman préparait pour une nouvelle expédition. Armes : écartelé aux i et k- de la religion , aux ^ et 9 de gueules , au coq d'argent, la patte droite levée , parti it gueules au lion d'or, qui est de La Valette. § 2. Ecnssons placés sur les fritet. Celle série commence sur la frise, k droite dei portes de riiôpiul de Rhodes, fait le tour de la salle, et le replie ensaite sur elle-même pour courir sur toutes les (rïseï des poutres qui divisent les plafonds en comparUmeuti Première Croisade. 75. TANCRiDB prit la croix avec son cou- sin Bohémond, prince de Tarente. Sa piété et ses vertus firent de lui le type le plus p«Lrfait de la chevalerie. Il mourut à An- tioche en 1112. Ses armoiries n'ayant pu être retrouvées, on les a remplacées, selon Tusage du blason, par un écu d'argent. 76. EusTACHE d'Agrav, prince de Sidon, s'étant distingué h la croisade de 1096, re çut de Baudouin I*' la principauté de Sidou, et fut élu pendant la captivité de Baudouin U, eouverneur du royaume de Jérusalem, dont il était déjà connétable. Les chroniqueurs lui ont donné le glorieux surnom de /Soli- citer et d'Epée de la Palestine. Sa maison, originaire du Vivarais, s'est éteinte de nos jours ; elle portait : d'axurau chef â^ or, Tt. Baudouin du Bourg, fils aîné du comte de Réthel, accompagna son parent. Gode- froi de Bouillon, a la croisade, et fut élu roi de Jérusalem après la mort de Bau- douin r% en 1118. Il mourut en 1131. Ar- mes de Réthel : de gueules à trois râteaux d'or. 78. Philippe le Grammairien, comte d'A- lençon, de la maison de Belesme, mourut au siège d'Antioche. Armes : d'argent, à trois chevrons de gueules. 79. Geoffroi de Preuilly, comte de Ven- • dôme, fut tué en 1102, à la bataille 321 GRO DICTibNMAIRE DE NUUISMATIQUE. CRO 522 Ramla» selon la chronique de Guillaume de Tyr. Armes : d'argent^ au chef de gueules et au lion d'azur brochant sur le tout, 80. RoTRouII, comte du Perche, cadet des comtes d'AlençoD, delà maison de Be- lesme, commandait un corps d'armée au siège d'Antioche. Les comtes du Perche portaient ; d'argent, à deux chevrons de gueules. 81. Guillaume Taillbpbr, comte d'An- goulème, mourut au retour de la première croisade en traversant l'Allemagne. Armes : losange d'or et de gueides. 82. Daogon , seigneur de Nesle , dont le fils Raoul épousa Théritière du comte de Sois- sons, suivît Hugues de France à la croisade, et partagea sa captivité. Ses descendants, Yves III, comte de Soissons en 11&7, Raoul de Nesle et Jean de Soissons, en 12&8, prirent aussi la croix. Armes: burelé d argent et d'azur, 83. Raimbaud III, comte d'Orange, com- mandait un corps décroisés au siège d'An- lioche, et entra l'un des premiers dans Jé- rusalem. Il portait : d'or y au cor d'azur lié^ enguické et virole de gueules. 84. Gaanier, comte de Gra^' en Franche- Comté, et cousin de Godefroi de Bouillon, mourut quelques jours après lui, à Jéru- salem. Le P. Goussencourt lui donne pour armes: de «a6/f, au chef d argent. 85. Astanove VII, comte de Fézensac, partit en 1097 pour la Palestine, où il mou- rut. Sa fille, Azalire , porta son héritage dans la maison d'Armagnac. Armes : dar- gent^ au lion de gueules. 86. ^.TIENNE et Pierre de Salviac se croi- ^èreDt en 1096, moururent tous deux peu de temus après leur retour en France, et fu- rent inhumés dans un même tombeau, dont l'épitaphe, gravée au xv* siècle, leur donne le nom de Salviac et de Viel-Castel ; ce qui accrédita la tradition d'une communauté d'origine entre les deux maisons. Un juge- ment de maintenue au siècle dernier re- connut ce fait comme authentique. La mai- son de Viel-Castel en Quercv porte les ar- mes qu'on donne ici aux Salviac : de gueu- lesj au château d'or, sommé de trois tours du même, 87. Thomas de Marle, sire de Coucy, se signala aux sièges de Nicée et.de Jérusa- lem. Son fils, £nguerrand, mourut à la se- conde (Toisade. Raoul de Coucy fut tué au siège d'Acre; un autre Raoul, àlaMassoure. Enguerrand VII, sire de Coucy, dernier mâle de sa maison, fait prisonnier à Nico- polis en 1396, mourut l'année suivante en Bithynie. Armes : fascé de vair et de gueu" les. 88. Gilbert de Garlande, dit Payen^ nommé à tort Gauthier^ par Albert d'Aix et Guillaume de Tyr, se signala au siège de Nicce. Armes : d'ory à deux fasces de gueu^ les. 89. Auanieu, sire d'Albrct, pénétra un des premiers dans la ville de Jérusalem. Il X>ortait : de gueules plein, 90. Ituier II, seigneur de Xocy, mourut en Palestine en 1097. Plusieurs membres de sa famille figurèrent aussi aux croisades. Armes : de gueules^ à trois pals de voir, au chef d'or y chargé de quatre merletfes. 91. Raymond-Bertrand, seigneur do l'isle- Jourdain, Tun des plus grands vassaux du comte de Toulouse, l'accompagna en terre saintOé D.Vaissète donne aux seigneurs de I Isle-Jourdain les mômes armes qu'aux comtes de Toulouse : de gueulesy à la croix cléchéCy vidée et pommelée d'or. 92. Guillaume de Sabran était un des soixante chevaliers qui, au siège d'Antio- che , défendirent un pont contre toute une armée de Sarrasins. Sa maison, aiiyour- d'hui ducale , porte : de gueules , au lion d'or. 93. Foulques de Maillé, d'une famille noble d'Anjou, fit le voyage d'outre-mer en 1096. Jacquelin de Maillé, chevalier du Temple en 1187, se distingua au combat de Nazareth, soutenu par cmq cents croisés contre toute l'armée de Saladin. Le P. An- selme cite Uardouin, baron de Maillé, comme ayant suivi saint Louis en Égvpte. La maison, aujourd'hui ducale, de Maillé porte : d'or à trois fasces ondées de gueules, 9k. Calo II, seigneur de Caumont, est cité par le P. Anselme comme s'étant croisé en 1096. La maison ducale de Caumont porte : d'azur à trois léopards d'or. 95. Roger de Choiseul, en Bassigny, est également cité par fe P. Anselme comme ayant été en Palestine. La maison, aujour- dhui ducale, à laquelle il appartenait, porte : d'azury à la croix d'ory cantonnée de 18 billettes du même. 96. Guillaume V\ vicomte de Melun, dit le CharpentieTy à cause de sa force, parent par les femmes de Hugues de France, comte de Vermandois, l'accompagna en Palestine. II portait : d'azury à sept besants d*or posés 8y 3 et i y au chef d'or. 97. Gui de Thiern, comte de Châlons-sur- Saône, dont il avait hérité de sa mère, partit f)our la croisade en 1096. Son petit-fils, Guil- aume II, comte de ChAlons, suivit Philippe- Auguste en terre sainte. Armes : de gueu- lesy à la bande d'or. 98. Gérard, siro de Créquy, prit la croix en 1096. Plusieurs autres membres de sa famille firent le voyage d'outrenner. La mai- son ducale de Créquy, éteinte depuis près d'un demi-siècle, avait pour armes parlan- tes : d'ory au créquier de gueules. 99. HosT, seigneur du Roure, ancienne baronnie du Gévaudan, accompagna Rav- mond de Saint-Gilles, et fut tué à Ta bataille de Ramla en 1102 selon le récit d'Albert d'Aix. Armes : d'azury au chêne d'ory à trois racines et quatre branches passées en sautoir y et êglantées du même. 100. Jean et Colard de Houdetot suivi-* rent Robert duc de Normandie, à la conquête de la terre sainte. Jean, seigneur de Hou- detot, avait déjà fait le- pèlerinage de Jé- rusalem en 103^, avec Robert le Magnifique. L'ancienne maison de Houdetot portait ; d ^r, à six porcs de sable* Si5 CAO OICTiONMAItŒ HE NUKISMiTIQUE. CftO tu iOl. RoBBBT DE Nbvers dit le Bourguignon^ tige de la maison de Craon, mourut en Pa- lestine vers Tan lOdS. Robert de Craou, sûn Setit-fils , fut le second grand maître du emple. Plusieurs autres membres de la même maison figurèrent aux croisades. Armes : losange d'or et de gueules. lOâ. Raimbiud Creton , seigneur d*Es- tourmeU chevalier du Cambrésis, entra le premier dans Jérusalem, selon Orderic Vi- tal. Un morceau du bois de la vraie Croix s*est transmis héréditairement, depuis le xii' siècle jusqu'à nos jours, d'aîné en aîné, en souvenir de ce fait glorieux. Les descen- dants de Raimbaud-Creton ont porté indif- féremment les noms de Creton ou d'Ëstour- mel jusqu'au xvi' siècle : mais depuis lors ce dernier a prévalu. Armes : de gueules^ à la croix engrUée d'argent. 103. Pons et Bernard de Montlaur sont cités par D. Vaissète comme s*étant croisés en 1096. Un ancien armoriai, manuscrit, de la Bibliothèque royale donne leurs armes : d'or, au lion devair. 104>. Arnool II, baron d'Ardes, se signala à la prise de Jérusalem. Il portait : d' argent ^ à Vaiùle éployiê de sable. 105. Guillaume III, comte de Lyonnais et de Forez, fut tué au siège de Nicée en 1097. Sa sœur porta son comté dans la maison d'Albon. Armes : d'or, au lion de sable armé et lampassé de gueules. 106. Hugues de Saint-Omer s'établit en terre sainte après la prise de Jérusalem, et eut en partage la seigneurie de Tibé- riade. Guillaume de ïyr raconte qu'il rem- f)orta en 1102 une victoire sur les Sarrasins, )ien supérieurs eu nombre ; mais il y reçut une blessure dont il mourut. Armes, selon le P. Goussencourt : d'azur, à la fasce d'or. 107. Renaud de Pons et Pierre, son frère, tous deux seigneurs de grande noblesse, dit le chroniqueur Raymond d'Agiles, par- tirent pour la première croisade, et furent massacrés par les Grecs à Durazzo. On retrouve un Renaud de Pons, à la croisade de 11&7, et à celles de 1191 et de 12M. La maison des sires de Pons , qui s*est éteinte de nos jours, portait : d'argent, à la fasce bandée a or et de gueules. 108. Hugues du Put, chevalier dauphinois, partit pour la conquête de la terre sainte avec ses trois fils. Rodolphe, Taîné, péril au combat de la vallée de Ran ; Romain mourut en possession des fiefs qu'il tenait de Gode- froi de Bouillon; Raymond du Puy fut le premier grand maître de Saint-Jean de Jé- rusalem. Armes : â^or, au lion de gueules armé et lampassé d'azur. 109. GéRARD DE Bournonville, avec ses six enfants, partit pour la croisade Tan 1096. Il périt en 1101 dans un combat. Robert de Bournonville se croisa avec saint Louis en 12iS. Armes: de «a6/e, à trois cuillers ou louches d'argent. La maison ducale de Bournonville, aujour- d'hui éteinte, adopta plus tard pour armes : de sable, au lion d'argent, la queue nouée, fourchée et passée en sautoir. 110. HÉRAGLB, comte de Polignac, portait le grand étendard de l'Eglise à la première croisade, et fut tué devant Antioche en 1096. Armes : fascé d'argent et de gueules. 111. AiMERT IV, vicomte de Rocbecbouarl, est cité par le P. Anselme, comme ayant fait le voyage de la terre sainte en 1098. La maison de Rochechouart, aujourd'hui ducale de Mortemart, porte: faici, 9ndé d'argent et de gueules» 112. Adam de Béthuhb, après la prise de Jérusalem, eut en partage la ville et baronnie deBessan, dans la Galilée, dont le titre resta à ses descendants. Plusieurs autres membres de la même maison figurèrent aux croisades. Armes : d'azur, à trois bandes d'or. La mai- son de Béthune, l'une des plus illustres d'Artois, ducale de Sully et de Charost, prit plus tard pour armes : d'argent, à la fasce de giAeules. 113. Gui III, sire de Laval, avec cinq de ses frères, suivit à la croisade Alain Fergent, duc de Bretagne. A son retour il passa par Rome, où le pape Pascal II ordonna que le nom de Guy, illustré par ses exploits, serait héréditairement transmis de mâle en mâle par ordre de priraogéniture. Philippe 1" roi de France, confirma ce privilège. Celte maison s'éteignit dans une branche de celle de Montmorency au xiii- siècle. Armes : de gueules, au léopard d'or. 114. Pierre Raymond de Hactpodl se distingua au siège d'Antioche, où Raymond, comte de Toulouse, le mit à la tête de ravanl- garde avec le vicomte de Castillon. Il fut un iies soixante chevaliers qui défendirent un pont contre l'armée des Sarrazins, et il mou- rut de la peste en 1098. La maison d'Haut- poul porte encore: d'or, à deux fasces de gueules accompagnés de six coqs de sable, la patte droite levée, crétés et barbés de gueules. 115. Gaucher 1" de Chatillon prit la croix au concile de Clermont en 1095. Gau- cher II, son petit-fils, périt dans les monta- gnes de Laodicée, à la croisade de Louis le Jeune. Plusieurs autres seigneurs de Châ- liUon firent le voyage de la Palestine. Armes: de gueules, à trot» pals de vair, au chef d'or. 116. Raoul, seigneur d'EscoRAiLLES ou de ScoRAiLLE, et Guy, son frère, firent le voyage de Jérusalem en 1096; ce fait est consigné dans les preuves de cour de cette tamille, qui porte : d'azur à trois bandes d'or. 117. GERARD, comte de Roussillon, se distingua au siège d'Antioche, et entra un des premiers dans la ville sainte. Son sceau, reproduit dans VHistoire du Languedoc, par D. Vaissète, représente deux fermaux posés en pal. 118. Guillaume V, seigneur de Montpel- lier, donna tous ses biens à l'église de Ma- guelonne avant de partir pour la terre sainte. D. Vaissète raconte ses nombreux exploits contre les Sarrasins, et lui donne pour armes, d après d'anciens sceaux : d'argent, au tour-- teau de gueules. 119. GÉRARD DE Chérizt sc distingua, suivant Guillaume de Tyr, à la bataille de Dorylée, et fut, au siège d'Antioche, envoyé GEO MCnOMUIRE DB NUiaSUATIQUE. CftO SM avec d'antres vaillants guerriers pour re- connaître l'approche de Kerbogha, prince de M ossoul. Albert d'Aix cite les mêmes faits et parle d'un autre Addon de Chérizy, tué à la oataiile de Ramla. Armes : d'or ^ à la fa$ce d'azur. 120. PiSRBE , vicomte de Castillon, fut un des soixante chevaliers qui, au siège d*An- tioche, défendirent un pont contre toute l'armée des infidèles, et Tun des quatorze chevaliers qui enlevèrent un troupeau es* corté par soixante Sarrasins. La maison de Gastiilon, long-temps souveraine en Guyenne, conserva pour devise le cri de la guerre sainte JHeu lo voit, et pour armes : de gueu^ lesy au chevron d'araerU^ sommé de troiê tour$ donjownées ei crénelées du même. 121. GuÉAiN DE RocHBifORB suivit Raymond de Saint-Gilles en Palestine, et fut tué au siège d'Archas, selon la chronique de Robert le moine. Armes : d'azur^ à trois rocs dV- ckimU$r (forgent. âa. ÈLàkZAR 0B HoiVTREooii est cité par D. Vaissète comme un des coqopagnons du comte de Toulouse. On lui attribue les ar- mes d'nne maison qui .fit ses preuves de maintonae en 1668: aazurf au tion d'or^ à la bordure composée d'argent et de gueules* 133. PiBBAB et Poi«s DE Capdedil, cheva- liers du Vélay. D. Vaissète cite Pierre et Pons de Fay comme s'étant croisés en 1096 ; mais, d'après les preuves de cour de la maison de Fay-Latpur-Maubourg, son nom primitif étant celui de Capdeuil, on Ta rendu aux deux chevaliers mentionnés par Tbisto- rien du Languedoc. Pons de Capdt^uil, célè- bre troubadour, engagea par s^ (sbants les seigneurs du Midi à pr^ndre la croix avec Philippe-Auguste en 1190. Armes de Latour- Maoboui^ : de gueules, à la bomd^ d'or char-- gée d'une fouine passante d'azur. 124. &AiJrm£ii et B»9Aiip, cprates de Saint-Valery, s'attachèrent à la fortune de Bobémand, prince d'Antiocbe, selon Ordéric Vital. Armes : d'azur, fretté d'or y semé de fleurs de /t'i d^ même. 125. Ra0(;^, s^igneur de Beaugency, se signala au ^iége d'Antiocbe. Le P. Anselme parle aussi de Simon II de Beaugency, qui se c^ois^ en 12^1^. Armes : éphiqueté dor et d'azur, 4 h f(Hfe de gueules. 126. Guillaume de Briqueville, .chevalier normand, accompagna le ducRol^ert an Pa- iesMnf», |i(*9près les preuves de cour de la famJHp de Pri^ueville. Armes : pallé d'or et de gupules. 127. PaiLfFFB DE MONTaOVMERY, uous dit Orderic ViUih inourut à Antiocbe en 1098. La généalogie de cette famille mentionne que Guillaume et Guy de Montgommery se croisèireat avec Louis le Jeune en llilk7. Us portaj^4 : d'qz^rf au lion d'or, armé et lam^ passé d'argent. 128. ttopwT DE ViBux-PomT, d'une famille normande des enyirons de Lisieux, s'attacha à la fortiine de Tancrède. Ses armes étaient, selon le P. /Sousscncourt , d'argent, semé d'anneleis de gueules, 139. Hugues, comte deSaint>Pol,dit l'An- cien, et ^on fils Enguerrand se distinguèrent au siège d'Antioche. Enguerrand mourut de la peste au sié{$e de Marraseh. Us étaient de la première maison des comtes de SaintJ^ol, appelés Ghamps-d'Avesne , qui portaient: d'azur," à la gerbe d'avoine dor. IM. Anselme de Ribavmoht, seigneur Êicard, est cité avec éloge par Albert d'Aix, uibert de Nosent et Raoul de Caen. Il fut tué au siège drArchas. Armes, selon le P. Goussencourt : de aueules, frstté dor, au canton d'or chargé dun léopard de sable. 131. GoLFiER DE Lastoues, seigneur d'Hau teforteo Limousin, fut uu des soixante che- valiers qui, au siège d'Antioche, défendirent un pont contre une armée d'infidèles. Or- deric Vital dit qu'il monta le premier à l'as- saut de la ville de Marraseh. La maison de Hautefort porte : d or, à trois fasces de sable. 132. MAiTASsia, comte de Guines, prit la croix en 1096 avec Arnoul , baron d'Ardres Uv 104). Joinville dit qu'Arnould III, comte de Guines , rqjoi^it saint Louis à Jaffa en 1252. Armes : vairé d'or et d'azur. 133. Geoffroi, baron de Donzy et comte en partie de Chllons, vendit ce dernier fief à Savarie de Vergy, son oncle, pour subvenir aux frais de son voyage d'outre-mer en 1096. Armes, selon le P. Goussencourt : d'azur, à trois pommes de pin d'or. 134. Gui, sire de La Trémoille, se croisa en 1096. Ce fait est consigné dan$ la généa- logie de cette famille dressée par le P. An- selme. Imbaud ou Imbert de La Trémoille suivit saint Louis en Egypte. Armes : d'or, au chevron de gueules, accompagné de trois aiglettes d'azur, becquées et membrées de gueules. 135. Robert de Courct est inscrit sur le rôle des chevaliers bannerets de Normandie à la première croisade. Ce fait est confirmé par les preuves de cour de la famille de Courcv. Guillaume de Courcy se distingua au siège d'Acre et à la bataille d'Arsur. Armes : dazur, fretté d'or. 136. Renaud de Reauvàis est cité par Al- bert d'Aix et Guillaume de Tyr comme un des plus vaillants guerriers de la première croisade. Il fut tué du siège d'Acre et fut enseveli sur le mont Thabor. Les anciens châtelains de Beauvais portaient, selon le P. Anselme : d'argent, à la croix de sable^ char- gée de cinq coquilles dor. 137. Jean de Mathan, chevalier banneret de Normandie, se croisa en 1096. Les preu- ves de cour dé la maison de Mathan attestent ce fait. Armes : de gueules, à deux jumelles dor et au lion du même passant en chef. 138. Guillaume-Ratmond, chevalier pro- vençal, se croisa avec Raymond de Saint- Gilles, et prit pour armes : dazur, au crois- sont renversé dargent. 139. Guillaume de Pierre, seigneur de Ganges, s'établit en Palestine après la prise de Jérusaleo}. Au siège de tyr, il se laissa emporter par sou ardeur dans un assaut, entra presque seul dans la ville, et fut mis à mort par les Sarrasins. Armes : d'azur, à 327 GRO ACTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 5!8 la bande d'or^ accompagné en chef d*un lion léopardé du même. 140. Clairambault de Vandeuil suivit Hugues de Vermandois à la première croi- sade. A. Duchesne, dans son Histoire de la maison de Béthune^ lui donne pour armes : d'azur^ au lion naissant d'or. 14'1. Guillaume Carbonnel de Camizt est Eorté, dans le manuscrit de Bayeux, au nom- re des chevaliers normands qui se croisè- rent en 1096. Ce fait est aussi attesté dans les preuves de noblesse de cette famille, dressées par Clérembault en 1785, et d*où il résulte que trois autres personnages de ce nom, Richard, Hue et Jean, figurèrent aux croisades. Cette maison porte : coupé de de gueules et d'azur j à trots besants d'her- mine. 142. Bertrand Porcelet ou des Porgel- LETs, chevalier provençal, se croisa en 1096. Guillaume des Porcellets, chambellan de Charles d'Anjou, roi de Naples, fut le seul Français à Palerme qui échappât aux Vôpres- Siciliennes en 1282. Armes : d'ôr^ au porce- let de sable. 143. Claude de Momtghenu mourut en Palestine en 1122. Son tombeau existait en- core au siècle dernier dans Téglise deSaint- Jacques-le-Mineur, hors des murs de Jéru- salem. Ces faits sont consignés dans les preuves de cour de la maison de Mont- chenu , qui porte : de gueules , à la bande engrélée a or. iii. Jourdain IV , sire de Chabannais. Corlieu, dans son Histoire d'AngoulémCy ra- conte qu'il se croisa en 1096. Armes : d'or^ à deux lions léopardés de gueules. ik^. Robert de Sourdeval, originaire do Normandie, s'attacha à Bohémond, prince d'Antioche. D'après un sceau d'André de Sourdeval, chevalier des ordres du roi, la maison de ce nom portait : de... fretté de.. y au canton de... 1/^6. Philippe, seigneur de Montbel, fut tué au siège d'Antioche. Guichenon et d'Ho- zier citent aussi comme croisés d'autres membres de cette famille. Armes : d'or^ au lion de sable^ armé et lampasséde gueules^ à la bande componée d'hermines et de gueules de six pièces^ trochante sur le tout. Wi. FoLKER ou Foulgher d'Orléans, l'uu des chefs de cette première armée de croisés que l'enthousiasme entraîna vers la terre sainte à la suite de Pierre l'Ermite, fut tué au siège de Nicée. 11 portait : d'argent^ à trois fasces de sinople^ accompagnées ae sept tourteaux de gueules^ posées 3 et 3 entre les fasces et 1 en pointe. ikS. Gauthier, seigneur de Breteuil en Beauvoisis, partit pour la croisade avec Pierre l'Ermite, Albert d'Aix raconte qu'il fut donné en otage à Nicétas, prince des Bulgares, afin d'obtenir des vivres. En IIW, Evrard de Breteuil , s'étant croisé avec Louis le Jeune , périt dans les montagnes de Laodicée. Armes : d'or^ à la croix d'azur. IM. Drogon ou Dbëux de Moughy com- mandait un corps d'armée à la bataille li- vrée sous les murs d'Antioche. Armes : de gueulesy à trois maillets d'or. 150. Guillaume de Bures, seigneur de Ti- bériade, chevalier d'origine normande, suc- céda comme vice-roi de Jérusalem à Eusta- che d'Agrain, pendant la captivité de u- douin II, en 1123. Armes^ selon La Roque, historien de la maison d'Harcourt : dV,d six annelets de gueules. 151. Baudouin DE Gand, seigneur d'Alost, suivit Robert de Flandre à la croisade en 1096, et fut tué au siège de Nicéc, d'après les récits d'Albert d'Aix et de Guiliaamede Tyr. Armes : de sable, au chef d'argent. 152. GÉRARD, seigneur de Gournay, cilé par Albert d'Aix comme s'étant trouvé au siège de Nicée, portait : d'argent, à la bandt de sable f accompagnée de six merltttet du même. 153. Le seigneur de Gardaillac. L'abbé de Foulhiac, dans ses Chroniques du Qwrqii dit qu'un chevalier de CardaïUac combattit à la première croisade. Armes : de gueula, au lion d'argent ^ armé, lampassé et courom d'or. 15&>. Le seigneur de Baruse est cité, com- me le précédent, par Tabbé de Foulhiac, Armes : coupé, au 1" d'azur, à un lion Uo- par dé d'argent ; au 2* d'or, à la vache pa$sanU de gueules. 155. GÉRAUD, seigneur de Gourdon, se croisa en 1096, d*après l'abbé de Foulhiac. Il portait : parti, au 1*' d'azur , à trois éloh d'or en pal; au 2* de gueules^ à trois bandu d'or. 156. Guillaume H, comte de Nevers,à {>eine sorti de tutelle, partit avec Robert, $oa rère, en 1100, pour aller rejoindre les hé- ros de la première croisade. Plusieurs au- tres membres de la famille des anciens com- tes de Nevers figurèrent dans les guerres saintes. Armes: d'azur, semé de billettet (tort au lion du même. 157. Eudes Herpin, vicomte de Bourges, vendit au roi de France sa vicomte pour 60,000 sous d'or, et suivit Guillaume de Poitiers en Palestine. Il fut prisa la bataille de Ramla en 1102, et, ayant recouvré sa li- berté, il revint en France achever ses jours au monastère de Cluny. Suivant le P.Gous- scncourt, il portait : de gueules, au mouion d'argent. 158. Herbert II , vicomte de Thouars, accompagna le comte de Poitiers à la croi- sade, d'après une charte. Le P. Anselme Earle de Guy de Thouars, qui accompagna ouis VII en terre sainte. Armes : é^or^tm de fleurs de lis d'azur, au franc-quartier w gueules. 159. Bernard Atton, vicomte de Béziers, rejoignit le comte de Toulouse en Palestine. Raymond Trencavel, dernier vicomte de Béziers, suivit saint Louis en Egypte. Da- près un ancien sceau donné par D. vaissèle, les vicomtes de Béziers portaient : fascéaor et d'hermines. 160. Baudouin de Grand-Pré accompagna Etienne, comte de Blois, au delà des mers en 1101, et fut pris par les infidèles, qui '^ 529 GRO DICTIONNAIRE DE MJMISMATIQUE. CRO S30 firent périr dans les tortures. Armes : fru- relé d'or et de gueules, 161. HuouES, dit Bardoul, seigneur de Broyés en Champagne, et son frère Renaud, suivirent. Etienne de Blois à son second voyage en terre sainte. Tan 1101. Renaud fût tué sous • les murs de Nicée. Armes : fTaiiir, à trois broyés d'or. 162. Guillaume VU, comte d'Aurergne, l'aa 1102, emmena en terre sainte Télite de la noblesse de sa province : le baron de La Tour, Jean de Hurat, Arnaud d'Apchon, etc. lis rejoignirent Raymond do Saint-Gilles et firent avec lui le siège de Tripoli. Armes ' d'or, au gonfalon de gueules frangé de si- nople. 163. Le baron de La Tour d'Auvergne dont le prénom est resté inconnu, suivit Guillaume qui précède. La maison de La Tour d'Auvergne a porté jusqu'au xui* siè- cle : degûeulesy à la tour d'argent maçonnée de sable, i&^. Jean, vicomte de Murât, compagnon du comte d'Auvergne, portait : d'axur^ à trois Jasces d'argent maçonnées et crénelées de sable^ la première de cinq créneaux^ la se^ conde de çuatref et la troisième de trois, ou^ verte au milieu en porte, 165. Arnaud dApchon, compagnon du comte d'Auvergne, portait : d'or^ semé de fleurs de lis d'azur. 166. Guillaume de Castblnau, défenseur de l'église de Cahors, fit son testament avant de partir pour la terre sainte, l'an 1103. Ce fait est rapporté par l'abbé de Fou- Ihiac. Armes : de gueules, au château d'ar^ gent, 167. Robert Damas , chevalier bourgui gnon, partit en 1106 pour la terre sainte. Sa maison, aujourd'hui ducale, porte : d'or, à la croix ancrée de gueules. 168. Robert, comte de Montfort-sur-Rille, maréchal héréditaire de Normandie, con- damné pour cause de félonie par la cour des barons normands, offrit de prendre la croix en expiation, et se rendit, en 1107, au siège de Durazzo, que Bohémond avait en^ trepris. De là il passa en Palestine. Un autre Robert de Montiort-sur-Rille était à la troi- sième croisade. Armes : de gueules au sau^ toir d^ar. 169. Raymond II, comte de Maguelonne, alla rejoindre, en 1109, Raymond de Saint- Gilles au siège de Tripoli. Armes des anciens comtes de Melgueil : d'argent, au chef de sable. 170. Pierre de Noailles, en Limousin, alla, dit-on, en terre sainte l'an 1111 , et Hugues de Noailles mourut à la croisade de 1248. L.a maison ducale de Noailles porte : de gueules, à la bande d'or. 171. GftRARD DE Briord, OU Bugoy. Gui- Dheuon dit qu*il partit pour la Palestine, ep 1112, ayec Berlic de Montagnieu, et il lui "tloiine pour armes : d'or, à la bande de sa» hle. 172. GâiTTHiER dbBbyvibrs, en Bresse, est ^^\é par le même auteur comme étant allé àla ^^roisade, en 1120, avecBérardde Chfltiilon, DicTioNN. DE Numismatique. évêque de Mâcon, et les trois seigneurs qui suivent. Armes ; écartelé d'or et a'axur. 173. Argberig , seigneur de Corsant, en Bresse. A la môme mlaison appartenait An- dré de Corsant, qui, en 1147 , accompagna Amédée 111, comte de Savoie, en Palestine. Armes : d aryens, à la fasce de gueules, chargée de trois croisettes d'argent, 17&.. Ulrig de Baugê, seigneur de Bresse, portait : d'azur, au lion d'hermines, 175. Pernold de Saiist-Salpis, en Bresse, portait : de gueules, à la bande d'hermines, 176. HuMBERT III, dit le Renforcé, sire de Salins, mourut en Palestine vers Tan 1133. Gaucher, sire de Salins, se distingua au siège d'Acre en llill. Armes : de gueules, à la bande d'or. Deuxième croisade. '• 177. Gui II , comte de Ponthieu, mourut à Ephèse en IIW, et fut enterré, dit Guil- laume de Tyr, devant le porche de l'église. Jean, son ûJs, mourut au siège de Ptolémaïs, en 1191 ; et son corps, rapporté en France, fut inhumé dans l'abbaye de Dompmartin. Armes : d'or, à trois bandes d'azur. 178. Benaud, comte de Joignj, en 11 W; Guillaume , son fils, en 1190; Guillaume II, son arrière-petit-fils, en 1239, firent le voyage de la Palestine. Guillaume II étantretourne à la croisade, en 1211^8, avec saint Louis, ce prince lui donna une épine de la couronne de Notre- Seigneur, qui fut déposée dans la paroisse de Saint-Jean de Joign/. Armes : d'azur, à Vaigle d'or, au vol abaissé. 179. Sébran-Chabot, seigneur do Vou- vants, se croisa en 11^7. La maison de Cha- bot, dont une branche s'est substituée à celle de Rohan, porte : d'or, à trois chabots de gueules. 180. Rainaud y, vicomte d'Aubusson, ac- compagna Louis le Jeune en 1H7; Gui, son fils, était à la croisade de 1190. Armes : d'or, à la croix, ancrée de gueules. 181. GuERRiE DE CoLiGNY, .seigneur bour- Î pignon, se croisa en 11&7. Humbert II, son lis, accompagna Hugues III, duc de Bour- gogne, en Palestine, fan 1171. La maison ducale de Coligny* portait : de gueules, à l'aigle d'argent becquée, membrée et couron- née d'azur» 182. Guillaume VIII , comte et premier dauphin d'Auvergne, petit -fils de Guil- laume VII {voy. n' 154), suivit Louis le Jeune en terre sainte. Dépouillé de la plus grande partie de son comté par son oncle, Guillaume le Vieux, il prit le titre do dau- phin d'Auvergne, et pour armes : d'or, au dauphin d'azur. 183. Richard d'Hargourt, chevalier du Temple , fonda, en 1150, la cômmanderie de Renneville. Armes : de gueules, à deum fae- ces d'or. i9k. GuiLLAUHB DE Trie sulvît Louis le Jeune en Palestine et y mourut. Armes : d'or, à la bande d'azur. 185. Hugues II, seigneur de MoBtmoriii^ 11 327 GRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO la bande d^or, accompagné en chef d'un lion vrée sous les murs d'Antioclr '^ léopardé du même. 140. Clairambault de Vandecil suivit Hugues de Vermandois à la première croi- sade. A. Duchesne, dans son Histoire de la maison de Béthune^ lui donne pour armes : d^azur, au lion naissant d'or. 141. Guillaume Carbonnbl de Catiiizy est Corté, dans ]e manuscrit de Bayeux, au nom- re des chevaliers normands qui se croisè- rent en 10%. Ce fait est aussi attesté dans les preuves de noblesse de cette famille, dressées par Clérembault en 1785, et d'où il résulte que trois autres personnages de ce nom, Richard, Hue et Jean, figurèrent aux croisades. Cette maison porte : coupé de de gueules et d'azur j à trots besants aher- mine. H2. Bertrand Porcelet ou des Porge^ lbts, chevalier provençal, se croisa en K Guillaume des Porceliets, chanibella' ^ *'- Charles d'Anjou, roi de Naples, fut V î'/ Français à Palerme qui échappât au Siciliennes en 1282. Armes : d'ôr^^ let de sable. ik3. Claude de Montchb^ Palestine en 1122. Son tomh Gore au siècle dernier dap Jacques-le-Mineur, hor*' salem. Ces faits sor .^ gueules^ à trois maillets d'art 150. Guillaume de Burft "^ ^ S3I Je soit y^encourt /argent et ^r ^- historien de la y^^^/^, six annelets drr/.Y-^''. f f 161. Baud* /^^^ A / suivit Rob> 1096, et ^z-;.^ lesréc'// i;* ^ ïyr. ^zignen, se déjà vu Hu- et Gui de Lu- nous retrou- .lîôre du Christ, Harenc, en 1163; en 1190. Armes : i: jâ h' ^ ^ ' f / d'ar-- ■e en cœur ., accosté et as» ^ji^pattts du même. lifONT, en Dauphiné, preuves de cour de Î44 JoJi». ."fi^f:^^ la croisade, eu Norm d'A' Sr conte qu'il yy^/^^ le «-^uuc. ...u^oo . uo à deux II :'^f:fU f^'^aenh chargée de trot, /'^ p£ Trasignies vendu la terre Pf ûf^^te àe Hainaut, avant de partir ' ^hS^f^ltiae^ où il mourut. On retrouve /< f^^^ère du Christ Othon de Trasi- /«;>^^^I190, et Gilles, connétable de *j5yt.5 '^?^i épousa la sœur de Joinville et //•^'i^^flint Louis en Egypte. Armes : bandé stii^^^^d^azur, à une ombre de /iott, et à la //K % engreslée de gueules. H^i. Geoffroy Waglip ou Guyclip, aïeul .DuGuesclin, de retour de la Palestine, ^^nflrma, en 1180, une donation faite par sa û^ère, en 1150, aux moines de l'abbaye de ja Vieuville. Armes : d^argent , d l'aigle éployée de sable^ couronnée d'or. 192. Hugues V, seigneur de Beaumont- sur-Vigenne, d'une illustre famille de Bour- foKne, alliée à celle de Vergy, se croisa en lS7. Armes : d'argent^ à trois tours de sino^ ple^ maçonnées et crénelées de gueules. 193. Êrles UI, vicomte de Ventadour, au retour delà terre sainte, en 1153, tomba malade , et mourut dans l'abbaye du Mont- Cassin. Ebles VU suivit saint Louis à Tunis. Les anciens vicomtes de Ventadour por- taient : échiqueté d'or et de gueules. 194. Ithier de Magnag , d'une des plus nobles fanûlles de la Marche, périt dans les déhlés des montages de Laodicée en 1U8, Un ancien sceau donne pour armes à cette maison : d^ gueules^ à deux pals de vair, au chef d'or. ^NCOU ou DE Ra! liant sur le tout. . iV QE CoMBORN, vicomte de Li- , s'étant croisé en 1147, mourut a luoche, selon Geoffroy de Vigcois. Armes : de gueules^ à deux lions léopardés d'or. 199. Hugues Tyrrel, sire de Poix, se croisa en 1147. II était fils , selon Orderic Vital, et petit-fils, selon le P. Anselme, fie Gauthier Tyrrel, qui avait tué, par méganlc, à la chasse, Guillaume le Roux, roi d'AUj^le- terre, et avait été expier en terre sainte cet homicide. Les sires de Poix, eu Picardie, portaient : de gueules , d la bande d'argent^ accompagnée ae six croisettes, recroisettées ti fichées d^or. 200. Renaud, comte de Tonnerre, tué, ou, selon quelques historiens , fait prisonnier dans les déniés de Laodicée, portait, d'après le P. Goussencourt : de gtàeules , à la bande d'or. 201. Bernard de Tramelat, grand maître de Tordre du Temple, d'une maison de Bourgogne, périt au siège d*AscaIon, où soa ardeur remporta, à la tôte d'une poignée de chevaliers, jusi|U*au milieu de la place. Armes : écartelé aux i et k d\x Tem^)le, aux i et 3 d'orj au chef de gueules , qui est de Tramelay. 202. Roger des Moulin», grand maître do Tordre de Saint-Jean de Jérusalem , t Uit d*une aucienne maison de Normandie ; il périt au sanglant combat de Nazareth k* 30 avril 1187. Armes : écartelé aux i et h de la religion, aux 2 et 3 d'argent^ à la croix an» crée de sable , chargée en cœur d'une coquille d'or^ Troisième croisade. 203. Etienne de Champagne, comto oe Sancerre, mourut au siège d'Acre, avec soa frère Thibaut, comte de Blois, Guillaume, son fils, suivit , en 1217, Tempereur Pierre de Courtenay à Constantinople, et mourut nvec lui prisonnier de Théocfore Comnènc, empereur de Thessalonique. Cette branche cadette de la maison de Champagne bri&a il ses armes d*un lambel de 3 pendants de gueules. 204. Gui IV de Srnlis, grand boutiller de CRO DICTIOinf AffiE DE MUHISIIATIQUE. CRO ssc* '{< X)isa9 ayec Philippe^Aaguste» en icore au siège de Bamiette dt fait prisonoier. Gui iV de *n)e, son frère, moururent ^ 12^9 , rautre en 1250. \et de gueules. BArnuKs, comte de Ro- ç-Auçuste iMK) marcs » '>•. •: i té des pertes qu'il ,^/ • ;, v^ ^péte, pendant la "> • */.. r des croisés en , < '^ ^ " Richard Cœur- Fec avantage •de-Lion, et se fit templier à son arrivée à Acre. Armes : écartelé aux 1 etkdn Tem- |»Ie; aux 2 et S losange d'or et de gueules^ qui est de Sablé. 22iSh. Enguerrand de Crèvbcoeur se croisa en 1196 ; une donation signée de sa main, et rapportée par le P. Anselme dans la généa- logie de sa maison, prouve qu'il était de re- tour en 1202. Armes : de gueules, à trois chevrons d'or» Quatrième croisade. C'est nr I0 témoimte deGeoffroi de ViUebardoiiin,'' hitlérien de U qnilrtëme croisade, que repose l'admissioa de presque tous les chevaliers qui suivent Iusqu*au n« 244. 225. Renaud de MoifTiifRATL,fVère d'Hervé, comte de Nevers, prit la croix en iW2, et périt h la bataille d'Andrinople. Armes : bu- relé dargent et de sable, ati lion de gueules. 226. Richard, comte de Honthéuabd, et Gauthier, soa frère, s'embarquèrent dans uil port de CaMire pour la Palestioe, en 1209^ Atomes : de gueules, semé de croiœ recpoiset- tées et fichées der, à deux bars adossés du ntême. 227. BiTSTAGHB DE SsAARBEÛGR , aprèS' i« prise d» GoastaBtinople, reçut la garde de la S85 CHO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GRO S56 ▼iHe d'Andrioople en lâM. Armes : d'azur^ êtmé de croix recroisetties et fichéei d^or, au iion d'argent couronné d*or, 928. Eudes el Guillaume db Champlitb se signalèreot à la prise de Gonstantinople. Guillaume s*enipara ensuite de rAchaïe et de la Horée, et prit le titre de prince de ces deux Etats, qui, à sa mort, échurent en par- tage à Geoffroi de Villehardouin. Les sei- gneurs de Cbamplite portaient : de guetUeSf au lion couronné d'or. 229. EcsTAGHB, seigneur de Conflans, dé* livra, en 1206, vingt mille chrétiens faits prisonniers par les Bulgares, et mourut Tan- née suivante. Issu de la maison de Brienne ; il brisait ses armes d'un bâton de gueules. 230. PiBHBB DE Bermund, barou d*Anduze, en Languedoc, laissa les croisés à Gonstanti- nople pour continuer son voyage en terre sainte. Armes : de gueules, à trois étoiles d'or. ^ 231. Guillaume d*Aunot et Gilles, son pa- rant, se croisèrent en 1202. Armes : dor, au chef de gueules. 232. GuiGUES III, comte de Forez, mourut en Palestine en 1203. On retrouve aux croi- sades suivantes plusieurs autres rejetons des comtes de Forez, qui descendaient des dau- phins du Viennois et portaient comme eux : de gueules, au dauphin parsemé d'or. 233. Eudes, seigneur de Ham» issu, selon Villehardouin, des rois de la seconde race, porta à Gonstantinople la nouvelle de la ba- taille d'AndrinopIe, en 1205. Armes : d'or^ à trois croissants de gueules. 23%. Nicolas db Maillt fut envoyé, en 1205, par les seigneurs de Tempire latin de Gonstantinople, demander des secours en France. Eu 1219, Nicolas de Hailly, grand prieur d'Auvergne, fut tué au siège de Da- miette. Gilles 1" de Mailly, en 12^8, et Gilles II, en 1270, suivirent saint Louis à la croisade (voy. V Annuaire de la noblesse de 1U3, p. 295j. Armes : d'or^ à trois maillets de sinople. 235. Baudoui?! D'AcBiGinr revint en France après la bataille d'AndrinopIe, en 1205. Ar- mes ; d argent f à la fasce de gueules. 236. Henri, seigneur de Montreuil-Bellay en Seamurois, cité par Villehardouin, por- tait: d'argent^ à la bemde fuselée de gueules, meeompagnée de six fleurs de lis dazur mises en orfe. 237. Beenard DB MoRBUiL, en Picardie» fit le voyage de Palestine en 1202, et rejoignit les croisés sous les murs de Gonstantinople. Il rapporta une relique appelée la sainte larme^ qu'il donna h une abbaye du diocèse d^Amiena, voisine de son château. Armes : semé de France^ au lion naissant d'argent. S3B. Gaothier, seigneur de Bousies, prit )• eroix avec le comte de Flandre, en 1^. Armes : d^axur, à la croix d^argmi. 2W. Otmoh db la Roche, sire de Ray, d*oM des plus illustres familles de la Haute- Boorgogne, s'empara d'Athènes et de Thè- bei, et prit le titre de duc de ces deux villes, dont il triosmit l'héritage à ses de9c«odant&. Armes : cinq points de gueules équ^polU$ à quatre points ahermine. 2kO. Anselme et Eustachb db CiTEcx, d'une maison éteinte de Picardie, nommé deux fois régent de Tempire latin, épousa Eudoxie, fille de l'empereur Théodore Las- caris. Armes : d'or , à la croix ancrie de gueules. 241. Enouerraud, seigneur de Fiennes, d'après le P. Anselme et la chronique de l'abbaye d'Andres, suivit avec son fils Tho- mas le comte de Flandre à la croisade, et disparut dans un combat en 1207. Armes : dargent, au lion de sable. 242. Eustaghe de Cautelen, seigneur de Picardie, commandait un corps d'armée an siège de Gonstantinople, et mourut, en 12M, dans cette ville. Armes, d'après de Bayeax: losange d'or et de sable. 243. Robert de Malvoisin suivit SimoD, comte de Montfort, auprès du roi de Hon- grie, eu 1203. Joinville dit que Guyon de Malvoisin combattait à -Massoure en liU. Armes, d'après le manuscrit de Bayeux: d'or^ à deux fasces de gueuies. 244. GrUÉEIN DE MONTACU OU MOHTÀIGC, de la province d'Auvergne, élu grand mailrede l'ordre de Saint- Jean de Jérusalem eo 1308, se distingua au 'siège de Hamiette en 1218, et alla ensuite en Europe solliciter des s^ coui^ pour la terre sainte. Armes : éearttli ^ux% et 4 de la religion, aux iet 3 de gm- les, à la tour d'or. Cinquième croisade. 245. Henri, comte de Rodez, prit la croii à Clermont, des mains du légat , le cardioal Robert, en 1217, et fit son testament arant de partir pour la terre sainte. Armes: de gueules, au léopard lionne d'or. 246. MiLON III, comte de Bar-sur-Seine, issu de la famille de Brienne, selon le moine Albéric et le chroniqueur anglais Peterbo- rough, mourut au siège de Damiette, en 1219. On retrouve encore sous la bannière du Christ Milon II en 1149, Menasses son frère en 1190, Gauthier, fils de Milon III. ausiék^e de Damiette avec son père, et Guillaume de Chartres, grand maître du Temple, Que la chronique d'Olivier dit être aussi fils Je Hi- Ion III. Armes : d'asur, à trois bars dor po- sés l'un sur l'autre en demi-cercle, à /a bordure componée d'or et de sable de M pièces. 247. Geimaldus, seigneur de Monaco» de la maison de Grimaldi, était au siège de Da- miette en 1218. Armes : fuselé d'argent tt ii gueules. 248. Savart de Mauléon, chevalier ^ troubadour du Poitou, se rendit avec ses vassaux au siège de Damiette» dont le suc- cès fut en partie son ouvrage. Li^s cartulai- res de Marmoutiers et de de Talmont con- tiennent plusieurs donations qu*ii fit à son départ. Il était fils de Raoul de Mauléoo qui accompagna le roi Richard au siège d*Acre» et père d un autre Raoul qui partagea la cap- tivité de saint Louis en Kgypte, et qui an» engagé ses biens au vicomte de Thouari« S57 GRC DiCTIOMNÂlRE DE NUMISMATIQUE. CRO 558 Les MauléoD du Poitou et ceux de Gascogne portaient les mêmes armes, mais d'émaux contraires ; c'est-à-dire pour ceux-là : â^or^ au liaut, d'après des titres conservés à la Bibliothèque royale , rapporté en France la sainte cou- ronne d'épme, le roi saint Louis l'autorisa Ix remplacer ses armes de sable à la jumelle d'argent, par celles-ci : d'argent à cinq cou^ ronnes d'épines de sable. 268. Pons de Villeneuve et ses frères, Ar- naud et Raymond, chevaliers languedocieDS,^ engagèrent la ville de Pontsorbe aux cheva- liers de Saint-Jean, pour subvenir aux frai» de la croisade de 1248. Saint Louis rendit une sentence en leur faveur au camp de- Joppé, en 1252. Pierre V de Villeneuve accompagna Raymond Tremavel en Pales- tine, et se croisa ensuite pour Tunis, oii it mourut. Armes : de gueules, à l'épée antique d'argent garnie d'or, posée en banae, la pointe en bas, 269. HiLiE V DE BouRDBiLLES fit 800 test&* 559 CRO DICTIONNAIRE h& NUMISMATIQUE. CRO 540 ment au camp; devant Damiette, Tan 12^9. Le Dictionnaire de la Noblesse de la Chesna^e' des-Bois, parle aussi de Boson de Bourdeilles à la tnème croisade. Armes : d'ofy à deux pattes de griffon de gueules onglées d'azur j posées en barre, 270 Jeati db Bbiuffobt se croisa en 12W» 6t Baudouin deBauffort fut tué & laMassoure. Geoffroy périt au siège de Tunis. la notice de cette maison, qui porte : d'azurf à trois jumelles d'or. 271. GuÉRiïf DE Chateauneuf-de-1Undon, étant de retour de la croisade de 1218, fonda, Îour accomplir un vœu, la chapelle de Saint- ean, h Apcnier. Ce fait est relaté dans la gé- néalogie de sa maison par le P. Anselme. Armes : (for, au château de gueules maçonné de sable, à trois donjons du mémcy sommé de deux haches d'armes de sable» 272. Gaubeut d'Astremont se croisa en 12i8 avec le sire de Joinville, son cousin, qui raconte qu'ils louèrent une petite nef pour passer la mer avec vingt chevaliers. Ar- mes : de gueuleSf à la croix d'argent. Sr7d. Philippe II de Nanteuil est cité par Joinville au nombre des huit bons chevaliers et vaillants qui accompagnaient, la personne du roi è Damiette. Le P. Anselme dit qu'il fit deux fois le voyage de terre sainte , en 1239 et en 1258. Armes : de gueules^ à six fleurs de lis d'or. 274^. Geoffroy de Sarginbs, aussi Tun des huit bons chevaliers , chargé de négocier avec les Turcs , refusa de leur bailler le roi en otage pour la reddition de Damiette. Joinville cite la noble réponse qu'il fit, et raconte que ce chevalier resta presque seul è protéger la retraite de saint Louis, et qu'il le défendit avec une extrême bravoure, et «f en la fazon que le bon serviteur deffend le hanap de son seigneur de paeurs des mou- ches. » Il portait : ae gueules^ à la fasce d'or surmontée d*une vivre du même. 275. Hugues de Trighatel, seigneur d'£s- couflans, portait la bannière de la compagnie du sire de Joinville à la bataille de la Mas- 30ure, où il fut tué. Armes : d'or, à une clef de gueules posée en pal. 276. Josseran de Brancion, oncle du sir de Joinville, mourut en Egypte des blessu- res qu'il reçut dans une attaque où, de vingt chevaliers qu'il avait , il en perdit douze. Henri, son fils, combattait à ses côtés. Armes : d'azur, à trois fasces ondées^ or. ' 277. Roger bb Brosse, seigneur de Bous- sac , se croisa en 1211^8 et en 1270. Armes parlantes : d'azur, à trois gerbes ou brosses d'or liées de gueules. 278. FouLQOBS DU Merle, qui, selon quel- ques historiens, avait été gouverneur de Robert, comte d'Artois, engagea téméraire- ment la bataille de la Massoure, en entraî- nant le prince h la poursuite des Sarrasins, malgré les sages représentations des Tem- pliers. Foulques « ne oioit, dit Joinville , chose que les Templiers dissent au conte d'Arthois parce qu'il estoit sourt; et crioit messire Foucquaultà pleine voiz : Or à culx ! or à eulx ! » Les Templiers, pour ne point abandonner le comte d*Arlois, se lancèrent sur ses traces jusque dans la ville de Mas- soure. Armes : dé gueules , à trois qmk^ feuilles d'argent. 279. Pierre de Villebéon, cbambellaD de France, suivit saint Louis aux deux croin- des et mourut de maladie au port de Tunis. Il fut enterré à Saint-Denis aux pieds do roi. Déià, en 1219, Gauthier de Villebéon, chambellan de France, était mort prisonnief des infidèles. Armes : de sinople^ i trois ju- melles d'argent. 280. Gauthier de Brienne, comte de Jaffa, vint rejoindre saint Louis h Damiette. Join- ville raconte en détail la pompe de son dé- barquement et la beauté de sa galère, toute peinte au dedans et au dehors et armo- riée de ses armes : d'or, à la croix pstée de gueules. 281. Hugues Bonafos de Tetssieu accom- Çagna à la croisade Raymond Vl, vicomte de 'urenne, qui lui fit, l'an 1253, en Palestine, une donation dont l'acte est conservé à k Bibliothèque royale. Armes : écartelé aux l et 4 d'azur, à la bande d'argent^ aux îtti de gueules au besant d'argeni. 2è2. Jacques de Saulx mourut à la croi- sade en 12^9. Pierre de Saulx était è celle de Tunis. Leur maison* aujourd'hui dacak de Saulx-Tavannes, porte : d'azur, au Im d'or, armé et lampassé de gueules. 283. Henri de Rouct, d une ancienne mai- son de Champagne, se croisa en 12tô. Déjà Robert Guisart, comte de Roucy, avaitjprisia croix en 1170. Armes : d'or, au lion amw. Septième croisade. A la suiie de THistoire de saiat Loois, par Joinville, se trouve une liste qui parait avoir élé dressée par rbiih)riai iQi-mème, et qui renrerme in noms des cbe?aliersde Vhouel le Bon, t«s*quelt devront aller ave« le roi siifli Louis oulre mer, et les convenances qui furent tatre m et le roi. Cette liste a fourni les noms de ia plupart des seigneurs de la croisade de 1270. ^k. Gui m de Lévis, maréchal de Mire- poix, dont la maison, originaire de l'ile de France, se transplanta en Languedoc, est citée par la liste de Joinville. Armes : d^or^ à trois chevrons de sable. 285. AsTORG d'Adrillag, appelé daos la liste messire Hector iJorillac, publia sur les malheurs de la croisade de Tunis une pièce satirique qui a rendu fameux le nom ae ce troubadour. Armes : d'azur, à la bandé ([or^ à l'orle de six coquilles d'argent, 286. Anselme de Torotb, seigneur d*Of- fremont, lui « dixiesme de chevaliers, aura du roy 26 livres tournois et mangeront a Thostel leRov. » Armes de Tancienne maison de Torote : ae gueules, au lion d'argent. 287. Guillaume III , vicomte de Melon, avait trois bannières et douze chevaliers « aux gages de 5,000 livres et bouche à cour en rhostel le Roy. » Il portait les mômes a^ mes que Guillaume le Charpentier, vicomte de Melun, n* 96, . 288. iMatthiéu III de Montmorency, cA^ lier de l'hostel le Roy, mourut à Tunis, selon le P. Anselme. Il portait : d'or, à la croix (U gueules cantonnée de seize dérions tazur J 341 GRO DICTIONNAIRE DE.NUMISMATIQUE. GRO 54i 289. Florent de vàrennes, amiral de France, devait recevoir, lui douzième de chevaliers, 3,255 livres tournois. Il portait : de gueules^ à la croix d*or, 290. Gui VU de Mo?iTMORENGY Laval, cAe- vaUer de Vhostel le Roy ^ était petit-fils de Matthieu II de Montmorency et d*Emme , dame et héritière de Laval. Sa branche, com- me brisure, charge la croix de cinq coguilleê d'argeni. 291. Raocl DE SoRES, sire d*Estrées, ma* réchal de France, reçut 1,600 livres tournois « \j sixiesme de chevaliers » pour le voyage de Tunis. Armes : d'azur, à la quintefeuiïle d'argent et à forle de huit merletles du tnéme» 292. Thibaut de Marlt, chevalier de l'hos- tel le Roy, cité par Joinville, était petit-fils de Matthieu de Montmorency, seigneur de Marlj, qui reçut de Philippe- Auguste 300 niarcs d'or comme indemnité de la perte de ses bagages, jetés à la mer dans une tem- pête, et qui, s'étant croisé de nouveau en 1202, mourut dans cette expédition en 1205. La branche des seigneurs de Marly frettait d'argent la croix des armes de Montmo- rency, comme brisure. 293. Langelot de Saint-Maard, maréchal de France, « ly cinquiesme de chevaliers, » reçut l,iOO livres tournois pour les frais du voyage de Tunis. Armes : de sabhy à la bande fuselée d'argent. 29^. Guillaume Y, seigneur de Bec-Cres- pin, connétable héréditaire de Normandie, portait : loêangé d'argent et de gueules. 295. HéRic DE Beâujeu, maréchal de Fran» ce, mourut sans enfants au siège de Tunis. Armes : d'or, au lion de sable^ chargé d'un lambel de cinq pendants de gueules. 296. Rekaud de Pressiont, maréchal de France, est un des chevaliers de Vhostel le Rouy cité par loinvilie. Les armes de sa fa- mille, qu'on voyait encore au siècle dernier sur la grande porte du château des seigneurs do Pressigny, étaient si compliquées, que le défi était porté à tous ceux qui ])a6saient de blasonner correctement, et celui qui réus*> sissait devait reoevoirun écu. Armes : coU" péj la partie du duf encore coupée en deuXy La première palMe^ contre^allie a or et dazur^ aux deux cantons gironnés du même ; la se- condefascée contre fascée du mime, la partie de la potnte aussi du méme^ et un écusson dar^ gent en cœur. 297. GuT de Chatillon, comte de Biois et de Saint-Pol, portait : de gueules^ à trois pals de vatr, au chef d'or, avec un lan^el de trois pendants d'azur sur le chef. 296. Jean de Roghefort, chevalier de Vhos^ tel le Roy, portait : vairédor et daxur. 299.PRÉ6BiiTiI, sire de Coëtivy, originaire de Bretagne, chevalier de Vhostel le Roy^ por* tait : fascédor et de sable. 300. Bbri«ard 11, seigneur de la Tour d'Au- vergne, mourut au siège de Tunis. Armes : dazur, semi de fleurs de lis dor^ à la tour dargent maçonnée de sable. SOI. Jeau 1*% sire de Grailly, au bailliage ée Gex, sénéchal de Guyenne, s'obligea à payer pour Edouard, prince de Galles, 390 livres tournois faisant partie de 70,000 livres Îue ce prince avait empruntées à saint Louis, rmes : d'argent, à la crotx de sable chargée de cinq coquilles d'argent. 302. Philippe, sire et ber d'Auxy, armé chevalier par saint Louis h la croisade de 1270, portait : échiqueté d'or et de gueules. 303. Bernard de Pardaillan se croisa en 1270, selon )a généalogie de sa maison par le P. Anselme. Armes : d'argent, à trois fasces ondées d'azur. 30^. Jean de Sullt, chevalier de Vhostel le Roy, portait : dazur, semé de molettes dé^ perons d'or, au lion du même. 305. Gui, baron de Tournebu, d'une an- cienne famille de Normandie, portait : d'ar- gent, à la bande d'azur. 306. Aubert et Baudouin de Longueval, chevaliers de Vhostel le Roy, portaient : bandé de vair et de gueules. 307. Raoul de Jup^les et Gauthier, son fils, seigneurs normands, chevaliers de Vhos" tel le Roy, portaient : degueules^ au chef em^ manche d'hermine. 308. Macé de Ltons, ayant bouche en cour à la croisade de Tunis, portait : d'ar- gent, à quatre lions cantonnés de sable, armés et lampassés de gueules, 309. Jean II de Saint Mauris-en-IAonta- GNE alla en Palestine vers Tan 1288, d'après la généalogie de sa maison dressée par le marquis de Saint^Mauris. Il portait : de sable, à deux fasces d'argent (vov. VAnnuaire de la noblesse de 18^3, page 318|. 310. Guillaume, baron deMontjoye, à son retour de la Palestine, où il avait accompa- gné Jean de Saint-Mauris , fonda plusieurs chapelles dont une subsiste encore aujour- d'hui. Anciennes armes de la maison de Montjoye : de gueules, à la clef d'argent posée en pal. 311. Jacques de Molat, dernier grand maître du Temple, élu en 1298, était de la maison des sires de Longwy en Bourgogne. Le procès intenté à son ordre l'arracha à la lutte qu'il continuait de soutenir en Orient. Il portait : écartelé aux i et k in Temple, ' aux 2 e/ 3 d'azur à la bande dor^ qui est de Longwy. 312. Hêlion de Villeneuve, de la maison des barons de Vence , grand maître de Tordre de Saint-Jean, succéda à Villaret en 1319, et mourut en 1346. Armes : écartelé aux i et kde la religion, aux 2et3 de gueu- leSf fretté de douze hampes de lames d'or. 313. DiEUDONNÉ DE GozoN, grand maître de Tordre de Saint-Jean, natif de Milbau en Rouergue, se rendit célèbre par sa victoire aur le serpent qui infestait Tîle de Rhodes. Il mourut en 1353. Armes : écartelé aux 1 et k de la religion, aux 2 et 3 de gueules, à la bande d'argent, chargée dune cotise d'azur i, 314. Raymond Bérenger , d'une famille noble du Dauphiné, élu grand maître de Rhodes en 1365, fit, de concert avec le roi de Chypre, une descente en Egypte, où il prit et pilla Alexandrie. Il mourut en 137fc. Armes : écartelé aux 1 et k de la religion, .*' 345 CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO S44 aux 2 et 3 gironné d'or et de gueules de huit pièces. 315. Jeak de Lastig, élu grand maître de Tordre de Saint-Jean en 13W , repoussa, en li40 et en ikkk^ les armées égyptiennes, qui tentèrent de s'emparer de Tlle de Rhodes. Il portait : écartelé aux 1 etkàe la religion, aux 2 et 3 de sable à la fasce d'argent^ à la bordure de gueules. 316. Emerig d*Amboisb, grand maître de Rhodes, frère du cardinal d'Amboise, minis- tre de Louis XII, succéda, en 1503, à Pierre d'Aubusson, et mourut en 1512. Armes : écartelé aux i et k de la religion, aux 2 et 3 pallé d'or et de gueules de six pièces. •NOUVELLES SALLES DES CROISADES. PREMIÈRE SALLE CARRÉE. La série des écussons commence k droite de la porte d'entrée par les cinq placés sur la frise auprès des fenê- tres. Elle conUDue ensuite le tour de la salle, et a qua- torze écossoDs sur cbacuoe des trois autres frises, puis elle couvre le plafond d'une double rangée, com|)osée de quarante écussons, ce qui fait en tout quatre-TÎngi-sept écussons. Les huit armoiries de la rosace du milieu ne font point partie de la série. Ce sont les armes des prin- opaux chefs, répétées ^ litre d'ornement comme ceux du plafond de la grande salle. Première croisade. 1. Athert r% vicomte de Narbonne, 1096. Il laissa Tadministration de ses biens à son fils aîné en partant pour la terre sainte. Sa petite fille, Ermessinde, porta la vicomte do Narbonne dans la maison Castellane de Lara. Armes: de gueules. 2. Arnacd de Grave, 1096. Il est cité dans la chanson de Raymond de Saint-Gilles , poëme historique de la première croisade, dont le manuscrit est conservé à Toulouse. La maison de Grave, qui a fait ses preuves de cour, porte : d'azur ^ à 3 fasces ondées d'argent, 3. Isarn, comte de Die, 1096. Dom Vais- sète dit qu'il prit la croix avec Raymond de Saint-Gilles. Armes : de gueules^ au château à trois tours d'or. 4. GoDEFROT DE Champghevrier , 1096. Il fit une donation à l'abbaye de Marmoutiers avant de {lartir pour la Palestine. Armes : d*or, à Vaigle éptoyée de gueules {voy. pi. 8, n*68j. 5. Humbert de Marsane, 1096. Les preu- ves de cour de la maison de Marsane, du Daaphiné, mentionnent le départ d'Humbert pour la Palestine. Armes : ds gueules^ au lion d'or^ au chef du méme^ chargé de trois roses du premier. 6. Patri, seigneur de Chourses, 1096. Un acte du cartulaire de La Couture au Mans rioij<$ apprend que Patri de Chourses prit la ijoix.Sk maison portait: d'argent ^ à cinq burtlles de gtmUes. 7. Hervé de Léon, 1096. D. Morice raconte qij*A!ain, dit Fergent,duc de Bretagne, fut nuivj h la croisade par Hervé de Léon, Cho- r.'^rdd'Aocenis, Kion de Lohéac, Conan, fils du comte de Lauiboile. La maison de Léon, uiPtiulenae en 1426 et déclarée d'extraction iK/bl/; le 5 terrier 1676, porte : d'or, au lion d€ sabU. 8. Chotard d'Ancenis, 1096. I1| est cité par D. Lobineau comme s'étaut distingué en Pa- lestine. Armes : de gueules^ à trois quintt- feuilles d'hermine. 9. Renaud de Briet,1096. Le cartulaire de Saint-Pyîrremont nous apprend qu'il partit pour la Palestine avec son neveu. Armes : d'or^ à trois pals de aueulesy alésés et fichét, 10. FoLCRAN, châtelain, de Berghes, 1096. Il accompagna Godefroy de Bouillon à la croisade. Armes : d'or, au lion de guetilei armé et lampassé d'azur. 11. Hugues de Gamaghes, 1096. Il est cité par un cartulaire comme étant au nombre de ceux qui partirent pour la Palestine. Armes: d'argent, au chef dazur. 12. Rion de Lohéac, 1096. D. Morice le cite avec Hervé de Léon{voyez n'7). Armes: de contre-vair de six pièces. 13. CoNAN, fils du comte de Laroballef 1096. D. Morice dit qu'il s'illustra dans la Pa- lestine, è la suite d'Alain, duc de Bretagne. Armes : d'hermine, à la bordure de gueules, 14. Hélie de Malemort, 1096. Un acte du cartulaire du Limousin nous apprend qu'il partit pour la première croisade. Armes : fascé d'argent et de gueules. 15. Foulques de Grasse, 1096. L'Histoin de l'abbaye de Lérins, par Barrai, rapporte que Foulques et Guillaume de Grasse fureot pris par les Sarrasins et rachetés parrentre- mise des moines de Lérins. Armes : for, m lion de scAle, armé^ lampassé et couronné dt gueules. 16. Renaud II, seigneur de Château-^Son- thier, 1101. Il accompagna Etienne, comte de Blois, à la croisade. On lui donne ici les armes de la ville de Château-Gon- thier : d'argent, à trois chevrons de gueules, 17. Atcard de Marseille, 1102. ifalla re- trouver Raymond de Saint-Gilles en Pales- tine, et le rejoignit au siège de Tripoli. Armes : de gueules, au lion couronné d^or* 18. Hugues de Puiset, vicomte de CbaN très, 1106. Le lignage d'outre-mer dit qu'il se croisa, et devmt comte de Jaffa en Joppé. D'après un acte scellé de son sceau, il por- tait : de., au lion de.. On ignore les émaui. 19. Rivallon de Dinan, 1116. D. Morice raconte qu'il accompagna Geofifîroy le Roux, fils d'Alin, duc de Bretagne, mort en Pales- tine en 1116. Armes: degueuJes, à quatre îo- sangesd^hermineposées en fasce et accompagnées de six besanis du même, 3 en chef et3enpointe. 20. Robert de Roffignac, 1119. Sa pré- sence à la première croisade est prouvée par un acte du cartulaire de Tulle. Armes : d'or, au lion de gueules. 21. Foulques V, comted' Anjou, créé comte de Plolémaïs et de Tyr à son arrivée en Pa- lestine l'an 1129, succéda, en 1131, à Bau- douin du Bourg, son beau-père, roi de i^ rusalem. Armes des comtes d'Anjou: « gueules, à deux léopards d'or. 22. Guillaume de Biron, 112^. Il fit le voyage de la terre sainte, d'après un acte du cartulaire de Cadoin. Armes : dazur à » bande d'or. 23. Hugues Rigaud, ohevalier du Templ^t 545 CRO DICTIONNAIRE DE MMlSMATiQUE. CRO UG 1190. Il est cité par D* Vaissète comme s*é- tant distingué dans divers combats contre les Sarrasins. Armes : d'argent^ au lion cou- ronné de gueuhi. 26. Robert le Bouhgcionon, grand maître de Tordre du Temple, élu en 1136, était fils de Renaud, sire de Craon. Guillaume de Tyr atteste au'il ne fut pas moins illustre par la pureté de ses mœurs et par sa bravoure que par réclat de sa naissance. Armes : écartelé aux ietkdxi Temple, aux 2 el 3 losange d'or et de gueules. 25. Baudouin III, roi de Jérusalem, IIU. Fils aîné de Foulques [voy. n*" 21), il lui succéda en IH^. Il fit le siège de Damas, de concert avec Louis le Jeune, en 1148, et s'em- para d'Ascalon et de Césarée. Armes : de Je- rusalem. Deuxième croisade, 36. Pierre de France, depuis seigneur de Courtenay, 1147. Fils puîné du roi Louis le Gros, il accompagna son frère Louis le Jeune à la croisade. Armes : d^azur^ semé de fleurs de lis d*or. 27. Pons et Adhéuar de Betnac, 1147. Le cartulaire de Cadoin renferme un acte qui atteste qu'ils prirent la croix avec le roi Louis le Jeune. Armes : burelé d'argent et de gueules. 28. Etrard des Barres, grand raattre de Tordre du Temple, 1147. Il portait : écartelé aux 1 el 4 de Tordre, aux 2 et 3 d'azur, au chevron d^or^ accompagné de trois coquilles du même, 29. Guillaume III, comte de Yarennes, 1147. Le P. Anselme rapporte qu'il mourut à la croisade. Sa fille unique porta les com- tés de Yarennes et de Surrey à Hamelin, bâ- tard d'Anjou, fils de Geoffroy Plantagenet. Armes : échiqueté d'or et d'azur. 30. Artaud de Chastblus, 1147. Sur le point de partir pour la croisade, il fit une donation dont le titre original existe encore dans les archives de la maison de Chastellux. Cette maison, dont une branche est aujour- d'hui ducale de Rauzan, porte : d'azur^ à la bande d'or, accompagnée de sept billettes du même, posées droites, six dans la direction de la banae, et une à l'angle sénestre supérieur, 31. Jean, seigneur de Dol, 1147. Il fut du petit nombre des chevaliers de Bretagne, que les troubles de cette province n'empê- chèrent pas de prendre la croix avec Louis le Jeune. H portait : écartelé d'argent et de gueules. 32. Hugues de Domine, 1147. Ce seigneur de la maison de Monteynard en Dauphiné, est mentionné comme croisé, par un ac(e du cartulaire du prieuré de Domène, dont ses ancêtres étaient les fondateurs. La maison de Mouteynard, qui a fait ses preuves de cour, porte : devoir, au chef de gueules, chargé tun lion issant d'or. 33. GuiFFRAT, seigneur de Yirieu, 1147. Guy Allard rapporte une donation pieuse que ce chevalier fit avant de partir pour la terre sainte. La maison de Yirieu du Dau- phiné a fait ses preuves de cour; elle porte : d'azur, à trois vires (ou annelets) d'or l'un dans l'autre. 34. Hbsso, seigneur de Reinach, 1147. Ce baron allemand suivit Tempereur Conrad en Palestine. Armes : d'or, au lion contourné de gueules, masqué et enchaperonné d'azur. 35. Guillaume de Chanaleilles, cheva- lier du Temple, 1152. Il fit à son Ordre do- nation du fief de Yarnère, et l'acte fut con- firmé par Louis le Jeune, roi de France. Bernard de Chanaleilles, étant au camp de- vant Carthage en 1270, donna quittance au roi Philippe le Hardi, de 920 livres tournois pour les frais de son voyage d'outre-mor. Armes : d'or, à trois lévriers de sable, cou- rant l'un sur l'autre, colletés d'argent. 36. Bertrand de Blanquefort , grand maître de Tordre du Temple, 1153. Il était fils adoptif de Godèiroi, fils de Blanqueforl. Armes : de l'Ordre, écartelé aux 2 et 3, parti contre fascé d'or et de gueules. 37. Hugues IY, vicomte de Chflteaudun, 1159. L'original de Tacte de donation qu'il fit avant de partir pour la terre sainte est scellé de son sceau ; mais on ne peut en distinguer les émaux. Armes : de au chef de..... 38. AuGER DE Balben, grand mattre de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1160. Il était, dit-on, du Dauphiné, et succéda à Ray- mond du Puy. Armes : de l'Ordre, 39. Gerbert d'AssALTT, succéda comme grand maître à Auser de Balben qui précède, en 1161. Armes : ae l'Ordre. 40. Amaurt I", roi de Jérusalem, 1162. Il succéda à son frère Baudouin III (n* 25), et fit plusieurs expéditions en Egypte contre le sultan Saladin. Armes : de Jérusalem. 41. Philippe de Naplouse, grand mattre du Temple, 1168. Il était originaire de Pi- cardie, natif de Naplouse en Syrie. Armes : de l'Ordre. 42. Castus, grand maître de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1169. On ne con- naît ni sa naissance, ni sa patrie. Armes : de l'Ordre. 43. JouBERT DE Strie, 1170, succéda au I)récédent comme grand maître. Il continua a lutte contre Saladin et accompagna avec ses chevaliers, en 1177, Raymond II, comte de Tripoli, au siège du château de Harenc, que ce comte, sédfuit par Tor des infidèles, abandonna au grand regret de Joubert, qui mourut quelques semaines après. Armes : de l'Ordre. 44. Odon de Saint-Chamans, grand mattre du Temple, 1173. Saladin Tayant fait prison- sonnier lui offrit de Téchanger contre un émir tombé au pouvoir des Templiers. Mais Odon refusa et mourut dans les fers, après guelques mois de captivité, en 1179. Il était issu de Tancienne maison deSaint-Chamans en Limousin. Armes : écartelé aux 1 e^ 4 de la religion, aux 2 et 3 d€sinople,à trois fas- ces d'argent, à Vengreslure au même, mou-' vante du chef. 45. Baudouin IV, roi de j(!'TUsalem, 1173. Fils et successeur (TAamury I", il remporta sur Saladin la victoire de Tibériade en 118^ 547 CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO M8 L'année suivante il fut atteint de la lèpre et obligé d'abandonner les rônes de l'Etal. Ar- mes : de Jérusalem. M. Arnaud de Toroge, grand maître du Temple, 1179, Des circonstances dilllciles l'obligèrent à conclure avec Saladin une paix désavantageuse. Il s'embarqua pour al- ler chercher du secours en Occidenl, et mourut à Vérone. Armes : de l Ordre, 47. Terrig, grand maître du Temple, 1184.. 11 combattit vaillamment à la fatale journée de Tibériade, qui entraîna la perle de Jéru- salem. Armes : de V Ordre, 48. Baudouin V, roi de Jérusalem, 1185. Fils de Guillaume de Montferral et de Si- bylle, sœur de Beaudouin IV, il^ succéda à son oncle, et mourut à Acre Tannée sui- vante. Armes : de Jérusalem. W. Conrad de Montferrat, marquis de Tyr, 1187. Saladin, après la journée de Ti- bériade, mit le siège devant Tyr; mais, après une attaque opiniâtre, il fut contraint do se retirer par l'arrivée de Conrad de Montferrat, qui, en passant par Constanli- nople, avait raffermi le trône d'Isaac l'Ange, ébranlé par une sédition. Armes : d'argent^ au chef de gueules, 50. Garnier de Naplousb, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1187. Il périt à la bataille de Tibériade. Armes : de rOrdre. 51. Frère-Guérin, chevalier de Saint- Jean de Jérusalem, 1187. Combattit avec le grand maître qui précède à Tibériade. Ar- mes : d'ory à la fasce de gueules, 52. Gérard de Riderfort, grand maître du Temple, 1188. Il commandait la réserve au combat du 4 octobre 1189, et périt en protégeant la retraite des débris de l'armée chrétienne. Armes : de VOrdre, Troisième croisade. 53. Gui U de Dampierre, 1190. Gui a*% de Dampierre, avait épousé Marguerite, hé- ritière de Tancienne maison de Bourbon, et en avait eu deux fils. Archambaud VIII , l'aîné, releva le nom de Bourbon; Gui, le cadet, conserva celui de Dampierre en Flan- dre. 11 prit la croix en 1189, jïartit avec l'é- voque de Vérone et plusieurs chevaliers, et précéda en Palestine les armées de Philippe- Auguste et de Richard Cœur-de-Lion. Ar- mes : de gueules^ à deux léopards d'or, 54. Guillaume, seigneur d'£staing, 1190. Nicolas Treveth, annaliste anglais du xv* siècle, dit qu'il se distingua sous la ban- nière de Richard Cœur-de-Lion. Les preuves de cour de la maison d'Eslaing mention- nent aussi ce fait. Armes : d'azur^ à trois fleurs de lis d'orj au chef du même, 55. Albert II, seigneur de La Tour-du- Pin, 1190. U fit son testament avant de par- tir pour la terre sainte ; Tacte est rapporté par Baluzedans l'Histoire do la maison d'Au- vergne. Armes : de gueules^ à la tour crénelée de trois pièces et sénestrée d'un avant-mur^ le tout d'argent maçonné de sable. 5G. Jean et Gauthier de Chastenay, 1100. La longueur du siège d'Acre ayant réduit les croisés à une grande pénurie, beaucoup de seigneurs em[)runlèrenl de l'argent aux marchands de Pise et de (lènes, qui suivaient les armées chrétiennes. Jean et Gauthier de Chastenay furent de ce nombre. Le tiin- original de l'acte d'emprunt est aujourd'hui dans les archives de la famille. Armes : d'argent, au coq de sinople, créié^ becqué, membre et couronné de gueules. 57. Hugues et Renaud de La Guicbe, 1190. Ces deux chevaliers, partis pour la croisade, étant à Messine au mois de décembre 1190, empruntèrent deux cents onces d'or, con- jointement avec Pierre do Frolois, à des marchands de Messine et de Gônes. Le litre original est scellé d'un sceau où est ûguré un sautoir, armes de ia maison de La (lui- che ; le contre-sceau représente un lion. Par un autre acte, daté du mùme lieu, le comte de Bar se rendit caution de leur dette et de ses autres vassaux, Hugues et Liébaut de Bauffremont, Dreux de Ncltan- court, Gilles de Uai^fecourt, Henri de Chéri- sey, Uiric de Dompicrre, Hugues de Clairon, Hugues Fondras, Ren^aud de Mouslier, Ce titre sci'llé du sceau des comtes de Bar est aujourd'hui conservé dans les archives de la famille de Moustier. Les armes de ia maison de La Guiche sont : de sinopU^w sautoir d'or, 58. Alain IV dit le Jeune, vicomte de Rohan, partit pouria croisadeen 1190. Armes primitives : ae gueules d sept macles d'or. U nombre des macles a depuis été porté à neuf. 59. Hugues et Liébaut de Bauffremont, 1190. Ils empruntèrent GOO marcs d'arjjenl à des marchands de Gènes et de Messine, smis la garantie du comte de Bar {voyez n| 5T,, auquel ils engagèrent le lief de Morleio. U maison ducale de Bauffremont porte: raiW d'or et de gueules. 60. Dreux de Nettancourt, 1190. 11 en- gagea son fief de Losy de Leseio au comte de Bar, qui s'était renJu caution pour lui (n" 57). Armes : de gueules^ au chevron d'or. 61. Gilles de Raigegourt, 1190. Jl fut cautionné par le duc de Bar (n" 57). La mai- son de Raigecourt, originaire de la Tille de Metz, y partagea longtemps legouverneiueut civil et militaire avec celle deiiournay. WW a pour armes : d'or, à la tour de gueules. •62. Henri et Renaud de Chérisey , HW* Au mois d'août 1191, Renaud se subsliti»» l'obligation d une somme de WO onces dor que feu son père Henri avait souscrite à des marchands génois pour un emprunt con- tracté sous la garantie de feu Henri, coffi^ de Bar. La maison de Chérisey porte : com d'or et d'azur, au premier chargé d'un ho^ naissant de gueules, 63. Ulric de Dompierre, seigneur d« Bassompierro, 1190. Il engagea son fief «^ Bassompierre de Bassa Petra^ au comte uf Bar, son suzerain, qui avait garanti son cni- Srunt. Sa maison, dont était le maréchal de assompierre, portail : d'argent, à trots cht- vrons de gueules. 64. Hugues de Clairon, 1190.11 fut undcS U9 CRÛ DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 350 vassaux du comte de Bar, qui empruntèrent sous sa garantie. Claude de Clairon épousa en 1620 Gabri elle d'AverhouU, qui lui ap- porta la baronnie d*Haussonville, dont le nom est resté à la maison de Clairon. Armes : de guetUes, à la croix d'argent cantonnée de qua- \re croisettes fleuronnées du même, 65. Hugues de Poudras, 1190. II emprunta aux marchands génois, sous la garantie du comte de Bar. Armes : d'azur^ à trois fasces d'argent. 66. Renaud et Herbert de Moustier, 1190. Ils sont au nombre des chevaliers mention- nés dans le titre du comte de Bar (n*" 57). Armes : de gueules^ au chevron d'argent ^ ac^ compaané de trois aigles d'or. 67. Jean et Guillaume de Drée , 1190. Jean de Drée étant au camp devant Acre, en juin 1191, emprunta tant pour lui-même qu'au nom de Guillaume de Drée, son fils, de Gui- ses de Moreton, de Guillaume et Pierre de Vallin, etc., la somme de 1,200 livres tour- nois, pour laquelle Hugues, duc de Bourgo- gne, aonna sa garantie. La maison de Drée, dont la terre située en Bourgogne fut érigée en marquisat, portait : de gueules, à cinq merlettes d'argent posées en orle. 68. GtiGNEs de Moreton, 1190. Il emprunta de Fargent aux Génois avec Jean et Guil- laume de Drée , qui précèdent. La maison de Moreton, marquis de Chabrillan en Dau- phiné, porte : dazur, à la tour crénelée de cinq pièces, sommée de trois donjons crénelés de trois piicesy le to\tt d'argent, maçonnée de sable, à la patte d'ours d'or mouvante du quartier sénestre de la pointe, et touchant à la porte de la tour, 69. Guillaume et Pierre de Vallin, 1190. Même titre que les deux précédents. Armes : de gueules, a la bande componnée d'argent et d'azur de six pièces, au lambel à huit pendants dtor, brochant sur le tout, 70. André d'Albon, 1190. Etant parti pour la terre sainte» il tit un emprunt à des mar- chands génois. Armes : de sable, à la croix dor. 71. Raoul de Ribncourt, 1190. Il emprun- ta à des marchands de Pise une somme de 150 marcs d'argent, dont Tévéque de Beau- vais se porta caution, par acte daté deSaint- JeanHd*Acre, 1191. Armes : d'argent, à trois fasces de gueules frettées d'or. 72. Foulques de PRàcoMTAL, 1190. Ce sei- gneur, étant à Acre, fit un emprunt à des marchands génois. Sa maison, originaire des environs do Montélimart, porte : d'or, au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or. 73. Bernard de Castelbajag , 1190. Il avait emprunté quarante marcs d'argent à un marchand de Pise et lui avait engagé sa bannière, qu'il retira. L'acte original de dé- charge, daté de Joppé, octobre 1191, existe encore de nos jours. Armes : dazur, à la croix d'argent. 74. Foulques de Beau veau, 1190. On voit Ear un titre original que Richard Cœur-de- ion se substitua à la dette que son très-cher familier Foulques de Beauveau avait con- tractée avec les marchands italiens. Armes : d'argent, à quatre lionceaux de gueules, armés^ lampasséset couronnés d'or, {y oy. l'Annuaire A? la noblesse de 1852, neuvième année.) 75. Albéric d'Alloîsville, 1190. Un che- valier de ce nom, originaire de Beauce , fît partie de la troisième croisade. Armes : d'argent, à deux fasces de sable. 76. Thibaut des Escotais, 1190. Il em- prunta avec Hervé de Broc et cinq autres chevaliers 200 marcs d'argent à des mar- chands de Pise, au mois de juillet 1191. Il ne vivait })lus au mois d'octobre de la môme année, comme on le voit par un autre acte où Hervé de Broc se substitua h sa dette. Armes : d'argent, à trois quintefeuilles de gueules. 77. Hervé de Broc, 1190. Mômes titres que le précédent. La maison Hervé de Broc, originaire de Beaugé, porte : de sable, à la bande fuselée d'argent, de sept pièces. 78. Hardvin de La Porte, 1190. Mômes titres que les précédents. La maison de La Porle-Vezins en Anjou, dont les La Porte- La-Meilleraye se prétendaient issus, avait pour armes : de gueules, au croissant d'ar- gent, chargé de cinq mouchetures d'hermine. 79. Mathieu de Jalgourt, 1190. Ce che- valier se croisa en 1190, comme on le voit par une obligation qu'il souscrivit. La mai- son de Jaucourt, éteinte dans celle de Di- goine, portait : de sable, à deux léopards dor. 80. FoucAUDDE La Bochefoccauld, 90. D'apès un acte d'emprunt, dont l'original est scellé du sceau de Foucaud, il portail : burelé d'argent et d'azur de seize pièces, au lambel de gueules à trois pendants. 81. Guillaume et Humbert Le Clerc f 1190. Ces deux seigneurs étant en Pales- tine, firent un emprunt à des marchands italiens. La maison Le Clerc de Juigoé porte : d'argent, à la croix de gueules, bordée d'une engreslure de sable, cantonnée de quatre ai- glettes du dernier^ becquées et membrées de gueules. 82. Miles de Frolois, 1190. Il fit un em- prunt aux marchands italiens. Sa maison était sans doute une branche cadette de la maison de Bourgogne , dont elle brisait les armes par une cn(/rca/ure. Elle portait: bandi d'or et dazur, à la bordure engreslée de gueules. 83. Élie de Cosnac, 1190. Sa présence à la croisade est justifiée par un acte d'emprunt fait aux marchands italiens. Sa maison, ori- ginaire du Limousin, et dont était issu Tar- clievêque de Sens, mort en 1843, porte: d'argent, semé détoiles de sable, au Iton de sable, armé, lampassé et couronné de gueules. 8i. GiLON DE Versailles, 1190. Les sei- gneurs de Versailles étaient les premiers vassaux de l'évoque de Paris. Leur maison,, éteinte au xV siècle, portait : d'azur, à sept besants d'or, au chef du même cantonné à dex-- tre dun lion de gueules. 85. Geoffroy de La Planche , 1190. Etant au siège d'Acre, il emprunta, le 5?/ octobre 1190, sous la garantie de Zachel de Mayenne, • la somme de 130 marcs d'argent, coiy ointe- 3ST €R0 DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 55i ment avec Guillaume de Quatrebarbes, Frau- çois de Vimeux, etc. Armes de La Planche de Ruillé : de sable , à cinq fasces ondées d'argent. 86. G. DE BuEiL, 1190. On ignore le pré- nom de ce chevalier, dont l'initiale est seule portée dans l'acte original d'emprunt. Cette maison, de la Touraine, a donné un amiral de France, un archevêque de Bourges, un grand maître des arbalétriers. Armes : d'a- zur au croissant d'argent^ accompagné desix croix recroisettées et pochées d'or. 87. Simon de Wignicodrt, 1190. H est un des quatorze chevaliers dont Raoul, comte de Soissons, par acte du mois d'août 1191 , assuma les dettes pour prix de joyaux qu'il en avait reçus. La maison de Wisnacourl, porte : d'argent à trois fleurs de lis de gueules au pied nourri. BEUXIÈME SALLE CARIIÉC. La disposition et le nombre des écussoos de celle salle sont les mêmes que dsns la précédente. 88. PoNCET d'Anvin, 1190. Ce chevalier, qui figure sur le même titre original que Simon de Wignacourt, n° 87, était de la maison d'Ânvin des sires d'Hardenthun. Armes : de sablcy à la bande d'or accompagnée de six billettes du même posées en orle, 89. Guillaume de PRurfELÉ, 1190. Il était, avec Jodoin de Beauvilliers, mandataire de révèque de Chartres, et fut appelé en cette Ïualité à garantir un emprunt contracté par ervais de Menou et huit autres chevaliers croisés. Armes : de gueules^ à six annelets d'or y au lambel de qiMtre pendants du même. 90. JoDoiN DE Bauvilliers, 1190. Môme titre original que Guillaume de Pruneié. La maison ducale de Beauvilliers de Saint- Aignan, éteinte en 1829, portait : fascé d'ar^ gent et de stnop/e, les fasces d'argent chargées de six merlettes de guetUes posées^ 3, 2 fM. 91. Patbn et Hugues de Buat , 1190. Ces deux chevaliers , qui contractèrent un em- prunt à la croisade, étaient d'une ancienne maison de Normandie. Armes : d'azur ^ à.l'es' carboucle d'argent. 92. JuHEL DE Champagne, 1190. Il contracta un emprunt envers des marchands de Pise, avec Jean d'Andigné et deux autres cheva- liers, sous la garantie de Juhel de Mayenne, à Acre, au mois de septembre 1191. Armes: d'hermine, au chef de gueules. 93. Jean d'Andigné, 1190. M6me titre ori- ginal que le précédent. Armes : d'argent, à trois aigles de gueules, bec^ptées H mmbrées d'azur, au vol abaissé. 9^. Gervais de Menou, 1190. Il est nommé dans te titre original de Guillaume de Pru- neié. (Voy. l'Annuaire de la noblesse, 1852, neuvième année. ) Armes : de gueules, à la bande d'or. 95. HuMPHROT DE BiBNCouRT , 1190. Titre original de Simon de Wignacourt, n" 87. Ar- mes: de sable, au lion d'argent, couronné dor, armé et lampassé de gueules. 96. François de Vimeur, 1190. Titre ori- ginal de Geoffroy de la Planche, n' 85. Armes de la maison de Vimeur de Rochacnbeau en Yendômois : dazur, au chevron dor, accon- pagné de trois molettes du même. 97. Jean de la Beraudiâre, 1190. Ce che- valier, dont la présence aux croisades est attestée par une obligation au profit de mar- chands italiens, était d'une maison d'Anjou ayant pour armes : d'or, à l'aigle éployée de gueules. 98. Geoffroy de Buisson , grand matlre de Saint-Jean de Jérusalem. Il succéda à Ermengard d'Aps (n* 1171 en 1191, assista aui batailles d'Arsoph et ae Ramlah, et mou- rut en 1202. Armes : de l'Ordre. 99. Hélib de La Gropte, 1190. Sa présence à la croisade est attestée par une obligalion au'proGt de marchands italiens. La roaison de La Gropte de Chantérac porte : d'azur, à la bande d'or, accompagnée de deux fleurs de lis du même. 100. Jean de Chaunac, 1190. Étant à Tjr» au mois de mai 1192, il emprunta, avec Jour- dain d'Abzac, la somme de 100 livres tour- nois, sous la garantie du chevalier de Cugnac. Armes : d'argent, au lion de sable,arméy lam- passé et couronné de gueules, 101. Jourdain d'Abzac. 1190. Armes : (far- gent, à la bande et à la bordure dazur, char- gées de dix besants d'or posée neuf en ork tt un sur le cœur de la bande. 102. B. DE Cugnac, 1190. Étant à Tyr, en mai 1192, il signa comme témoin une obli- fation de 120 livres tournois, souscrite par >ertrand de Foucaud et B. de Helletau [tro- fit de marchands génois, pour un einpruut contracté sous la garantie cle Nompar deCau- mont. Il garantit lui-même l'emprunt de 10) livres fait par les seigneurs de Chaunac et d'Abzac. Armes : gironné d'argent et de gueu- les de huit pièces. 103. Guillaume de Montléart, 1100. Ce chevalier , d'une ancienne maison de la Beauce, portait : d'azur, à trois besants. lOi^. Guillaume de Gaudechart, 1 190. C'est un des quatorze chevaliers du titre de Simon de Vignacourt , n* 8T. Armes : dargent , à Vorle de neuf merlettes de gueules. 105. GuiGUES et Herbert de la Porte, en Dauphiné, 1190. Ces deux chevaliers, dont la présence à la croisade est attestée nar une obligation qu'ils souscrivirent en Palestioei avaient pour armes : de gueiUes , à la croix d'or. 106. Renaud de Trambcourt, 1190. II em- prunta M marcs d'argent aux marchands génois sous la. garantie du seigneur de Châ- tillon f à Acre, au mois de juillet 1191. U comte de Soissons se substitua à sa dette le mois suivant: Armes : d'argent, à la crois ancrée de sable. 107. Wautïer de Ligne , 1190. Philippe- Auguste garantit, comme exécuteur testa- mentaire du comte de Flandre, Tenipruj^ de 700 marcs d'argent fait à Acre, en ll5^*i Kar Wautier de Ligne , Gilles d'Hinensdal, oger de Landas, etc. Wautier de Ligne con- tracta aussi pendant le siège de BanaieUet au mois de juillet 1218, un emprunt de 300 livres tournois, qu'il s'engagea à rendre apr» 555 CRO MGTIONNÂIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 354 la prise de cette ville. Armes : d'or, à la bande de gueules 108. Hameun et Geoffroy d'Antenaise, 1190. Ils signèrent comme témoins les actes d'emprunt de Juhel de Champagne» n*'92, et de Jean d*Andigné, n** 93. Armes : d'argent^ à raigle éployée de gueules. 109. IsN ARD d'Agoult, 1190. Étant à Joppé, en octobre 1191, il.se porta garant de 100 marcs d'argent empruntés aux Génois par quatre de ses écuyers. Armes : d'or^ au loup passant et contourné d'axuTj armé et lampassé de gueules. 110. GuETHBi^oG de Bbuc, 1190. 11 coutractd un emprunt de 150 marcs d'argent conjoin- tement avec Raoul de l-Angle, Alain dePont- brienty etc., par acte fait a Joppé le 1" dé- cembre 1191. Guillaume de Bruc se croisa en 1248, donna procuration à Hervé, marinier de Nantes, pour traiter du fret d'un vaisseau. Armes : d'argent^ à la rose à six feuilles de gueules boutonnée d'or, 111. Raoul DE l'Angle, 1190. Il est un des contractants de Temprunt de Guethenoc de Bruc, qui précède. Armes : d'azur ^au sautoir d'or; cantonné de quatre billettes du même. ii± Bertrand de Foucaud, 1190. Il em- prunta 120 livres aux marchands de Gènes, avec B. de Mellet, sous la garantie de Nompar de Caumont, par acte daté de Tyr, en mai 1192. Armes : d'or, au lion de gueules. 113. B. de^Hbllet, 1190. Même titre ori- ginal que le précédent. Armes : d'azur^ à . trois ruches d'argent. 114. Gilles db Hinnisdal, 1190. Il est un des srigneurs dont Philippe-Auguste cau- tionna la dette (voy. h*107). Armes : desable^ au chef d'argent f chargé de cinq merlettes de sable. 115. Guillaume de Lostanobs, 1190. Ce chevalier du Limousin, étant à la troisième croisade, fit un emprunt à des marchands italiens. Il portait : a argent y au lion degueu^ les y arméf lampassé et couronné d'azurnacconp- paané de cinq étoiles de gueuleSj posées en orîe. 116. Jean d'Osmond, 1190. Sa présence à la troisième croisade est attestée par un acte original scellé de son sceau, qui représente un lion: le contre-^scel porte un vo/, armes actuelles de la famille. On a réuni ces deux figures héraldiques en lui donnant pour ar- mes : partie d'argent^ au lion de sable^ armé^ lampassé et couronné d^or^ au deuxième de gueuleSf au vol d'hermine, 117. Ebmengard D'ApSy grand maître de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ce fut sous son gouvernement que les victoires de Saladin obligèrent Tordre à transférer son siège de Jérusalem à Margat. Armes : de rOrdre. 118. Gilbbbt HoBAL,grand-mattre du Tem- ple, 1196. Sous son gouvernement une dis- sension s'éleva entre les Templiers et les Hospitaliers. Ils en vinrent aux mains, et révêque de Sidou excommunia Gilbert Uo- raJ. Armes : de l'Ordre. 119. Philippe de Plaissibz, grand maître du Temple, 1301. Il fit déployer le Baucéant^ étendard de Tordre, et marcha contre le roi d'Arménie, qui avait enlevé aux Templiers le fort Gaston dans la principauté d'Antioche. Armes : de l'Ordre. 120. Alphonse de Portugal, grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, 1203. Sa sévé- rité à maintenir la discipline lui attira des ennemis, et il fut obligé d'abdiquer en 120i. Armes : écartelé aux i et k de VOrdre^ aux 2 et 3 d'araent, à cinq écussons d'azur posés en croixj chargés chacun de cinq points ou be- sants d'argent posés en sautoir y à la bordure ds gueules chargée de sept tours d'or. Quatrième croisade. 121. Baudouin, comte de Flandre, puis empereur de Constantinople, 1302. Il fut rua des principaux chefs de la quatrième croi- sade, et se vit appelé au trône de l'empire latin par le vote de ses compagnons d'armes. Malgré l'importance du rôle qu'il joua, il avait été omis dans la grande salle. Armes : écartelé aux i etk d'or y au lion de sàblcy armé et lampassé de gueules, qui est de Flandre, aux 2 et 3 chevronnés d'or et de sable. 122. Thierry et Guillaume de Los, 1302. Ces deux chevaliers, qui accompagnèrent Baudouin, comte de Flandre, à la croisade, sont cités avec éloge par Villehardouin. Thierry fut nommé sénéchal de l'empire et chargé de la défense de la Rouse. Ils por- taient : burelé d'argent et de gueules. 133. Geoffroy de Beauuont au Maine, 1302. Ce chevalier portait : d'or^ à cinq ch^ vrons de gueules rompus 1, 3 e^ 5 d dexlrcy 2 et 4 d sénestre. i2k. Hugues de Chaumont, 1302. La mai- son des seigneurs de Chaumont en Vexin et de Quitry, à laquelle Hugues appartenait, a Jour armes : fascé d'argent et de gueules de uit pièces. 1^5. Geoffroy de Lubersac, 1202. Ce chevalier, de retour de la croisade en 1211^ donna quittance à Reçnault, vicomte d'Au- busson, de la somme de 104>3 livres tournois f)rovenant des revenus des terres de Lu- )ersac, de Saint-Pardoux, etc., dont il lui avait coniié la gaixie pendant son vovage d'outre-mer. Armes: de gueules^ au loup passant d'or. 136. Guillaume de Digoine, 1303. Ce sei- gneur est mentionné dans un titre original comme ayant été à la quatrième croisade. Olivier de la Marche nous apprend que Chré- tien et Evrard de Digoine se croisèrent avec Philij)pe le Bon, due de Bourgogne ; mais ce prince n'accomplit pas son vœu. Armes des seigneurs de Digoine, premiers barons du Charolais : échiqueté d'argent et de sable de six pièces et huit tires. 127. Thomas Berton, 1303. Ce seigneur italien suivit le marquis de Montferrat à la quatrième croisade. Il était de la maison de Balbes de Berton, dont une branche s'est établie en France, s'y est illustrée sous le nom de Grillon y et se trouve aujoifrd'hui en possession de la pairie et du titre de duc. Armes : d'or y à cinq cotiees d'azur {Y. pi. A). 138. Guillaume de Dampierre, 1303. Cç 3S5 CRO DICTfONNÂlRE DE NUfiOSMATIQUE. CRO SM seigneur de Picardie, dont la présence k la quatrième croisade est prouvée par un 'titre oriçinal, portait : d'argentée trois losanges de sable {voy, n"* 130). 129. Otbert de Roubaix, 1202. Il suivit à la croisade de Constantinople le comte de: Flandre, dont il élait un des principaux vassaux. Armes: dhermine^ au chefdeguet^ les. 130. Guillaume de Straten, 1202. Après la prise de Constantinople, il.s'associa avec Guillaume de Dampierre, Philippe de £au- laincourt et plusieurs autres seigneurs, pour fréter un bâtiment et revenir en France. Armes primitives de la maison de Straten : fascé d'argent et dazur de hitit pièces, 131. Philippe de Caulaincourt , 1202. Môme titre original que Guillaume de Stra- ten. La maison de Caulaincourt (voy. VAn- nuaire de la noblesse de 1850 , septième année), aujourd'hui titrée duc de Vicence, porte : de sable^ au chef d'or. 132. MiLON DE Bréban, seigneur de Pro- vins, 1202. Villehardouin raconte que: Miles li Baibans de Provins fut envoyé par ses compagnons en ambassade à l'empereur Alexis. C'est l'un des f)lus célèbres cheva- liers de la quatrième croisade. Armes : fascé d'argent et de sable de huit pièces, à la bande de queules, brochant sur le tout et chargée de trots coquilles d'or 133. Hugues de Beaumez, 1202. Ce che- valier, cité par Villehardouin à la chevauchée d'Andrinople, portait : de gueules j à la croix engreslée (vor, 13à>. Gautier de Yignori en Champagne, 1202. Il est mentionné dans le récit de Vil- lehardouin. Armes : d'argent^ aune hamaïde de gueules. 135. Baudouin de Comiites, 1202. Armes : d'or, à l'écusson de gueules à la croix do voir. 136. Gilles de Landas, 1202. Villehar- douin raconte qu'il mourut à Jadres'dans la mêlée survenue entre les Français et les Vé- nitiens. Déjà Roger de Landas avait fait le vo)'age d'outre-mer en 1190, et Philippe- xVuguste l'avait cautionné pour un emprunt [voy. n" 107). Armes : coupé^ endentéj dar^ gent et de gueules. 137. Geoffroy le Rath, grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1204. Originaire, dit-on, de Touraine, il intervint dans les difiérends du prince d'Antioche et du roi d'Arménie et parvint à les concilier. Armes : de l'Ordre. 138. Guillaume de Chartres , grand maître du Temple, 1217. Il succéda à Phi- lippe du Plessiez (n"* 119), et mourut au camp devant Damiette en 1219. Armes: étartelé, aux ieti du Temple, at^ 2 e( 3 d^azuràtrois bars d'or, posés l'un sur Vautre en demi^ercle, à la bordure componée d'or et d^icAUdehuit pièces. Cinquième croisade. 139. CoLin d'ëspinat, 1218. Ce chevalier ût partie de U croisade de Bamietto de 1218^ comme on le voit par une ebiigation qu'il contracta et dont l'original existe encore. La maison d'Espinay Saint -Luc de Nor- mandie, porte : d'argent, au chevron d'azur chargé de onze besants d'or, sur double rang. 140. Foulques de Quatrebarbes, lâis! Il fit, avant de partir pour la guerre sainte, son testament, dont la copie est conserTée dans un extrait du cartulaire de La Haye tiré de la collection de Touraîne et d'Ànjott de D. Housseau. Guillaume deQuatrebatbes, étant à la croisade de Philippe- Auguste, avait précédemment concouru à l'acte d'empnint de Geoffroy delà Planche (n*85), mais lemau- 3ue de place a fait renvoyer ici l'inscriptioa es armes de la maison de Quatrebarbes : dt sable, à la bande d'argent, accompagné de deux cotices du même. 14-1. Gui de Hautecloque, 1217. Sur le point de partir pour la croisade, il obtint la garantie de Barthélémy, doyen d'Arras.pour un emprunt de 130 livres tournois, par acte du mois de juin 1201. Armes : d'argent^ à la croix de gueules, chargée de cinq oh quilles d'or. 142. Foulques d'Orglandbs, 1218. Il fit un emprunt de 100 livres tournois à dei marchands de Gênes, sous la garantie de Matthieu de Montmorency, connétable de France, par acte daté de Damietle, septem- bre 1219. Armes : dhermin$, à rix losanges da gueules. Itô. Barthélémy de Nédochel, 1218. Ce chevalier picard lit un emprunt aux Génois, pendant le siège de Damiette, en septembre 1218. Armes : d'azur, à la bande d'argent, ' ikk. Robert de Mauldb y 1218. Ce sei- gneur, dont la présence à la croisade est attestée par une obligation eonsorvée en original-, portait : dor, à la bande de sakU frétée d'argent. ik&. Guillaume de la Fatk^ 1218. Il fit diverses dispositions avant de partir pour la croisade, comme on le voit par un acte d'un cartulaire du Périgord. Armes : d'or, i deux fasces de gtfeules, au lambel i$ dnq pendants d'azur. ik6. Gilles de Croix, 1218. Ce chevalier, étant au camp devant BMnîette, contracta un eoapruut à des marchands itaBcns, oomoie on le voit par FoUigation qu'il souscririt, et dont rorigioaly scellé du sceau de ses armes, existe encore. 11 portait : d'argeMf à la croix d'azur. 1^7. Jean de Dion, 1218. Il emprunta 100 livres tournois, avec âbswin de Heule, à des marchands de Gênes, pendant le siège de Damiette. Armes : d'argent , à Caî^M éployée de sable becquée ei membrée de gvi^ le». ikS. BatITdowii ofl Mérodb, 1218. Em- prunta 150 livres tournois à des marchands de Gènes, au siège de Damiette. Armes: d'or^ à quatre pals de gueules^ à la bordure engreslée d'azur. 149. Jean db Hédovtille, 1219. Ce sei- gneur de Picardie portait: d'or^ au chef d'azur, chargé d'un lion léopardé d'argent^ Imnpaesé de gueules. lâO. Guillaume m Savsusb, 1319. Issu 35T CRO DICnONNAmE DE HUMISMATIQUE. CM 51» d'une des plus anciennes maisons de Pi- cardie éteinte depuis plusieurs siècles. Il ])ortait : de gueules, à ta bande d'or^ accom-' pagne'e de six bUlettes du même, 151. PiEARE t)E MoNTAiGu. grand mattre du Temple, 1279. Il s'opposa à Tacceptation des conditions avantageuses que le soudan d'Egypte ofTrait pour la levée du siège de Damiette. Armes : de i'Ordre. 152. Eudes de Ronqderolles, 1220. Ce chevalier, dont la présence à la croisade est attestée par un acte orij^inal, était d'une maison de Ttle de Franco aujourd'hui éteinte. Af mos : de gueules, pnpelonné d'argent. 15^3. Bertrand de Texis, ^rand-maître de Saint-Jean de Jérusalem, l:i30. 11 succéda à Pierre de Montaigu, et ne jouit que quelques mois de sa nouvelle dignité. Armes : de l'Ordre. 155^. GcÉKi^ , grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, 1231. On ignore le prénom et la patrie de ce grand maître, qui succéda à Bertrand de Texis, et que Vertot fait mourir dans un combat contre les Kharismiens. CesbartKires n'entrèrent en Palestine qu'en 12^4, et Guérin ne vivait plus* en 1236. Armes : de l'Ordre. 155. Bertrand de Comps, grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, 1236. Il tra- vailla avec activité à rétablir les alfaires de la terre sainte , et appela d'Occident les chevaliers des divers prieurés. Il était d'une maison noble et ancienne du Daupliiné. Armes : écartelé, aux i et k d(î l'Ordre, aux 2 et 3 de gueules, à Vaigle échiqueté d'argent et de sable. 156. Kalssin de Rarécourt, 1239. La cin- (]aième croisade, qui embrasse uii espace do 25 ans, se termina par le voyage en terre sainte de Thibaut iV, comte de Chrnnpagne et roi de Navarre, de Hugues, duc de Bour- gogne, de Pierre de Dreux, duc de Bretagne, et d'une foule de seigneurs français, dont quelques-uns tîgurent au Musée. Ranssin de Rarécourt est de ce nombre. La maison de Rarécourt de la Valée, marquis de Pimodan, porte : d'argent, à cinq annelets de gueules, posés en sautoir, accompagnés de quatre mou- ches d'hermine. 157. Richard de Coaumont en Charolais, 1239. Ava'ît de partir pour la croisade avec le duc de Bourgogne, il vendit plusieurs biens, par un acte dont l'original existe dans les archives de la maison «Je La Guiche. Il portail : d'or^ au chef de gueules. 158. André de Saint-Phalle, 1239. Ce seigneur, qui accompagnait en Palestine Thibaut de Champagne, son suzerain, por- tait : d*or,à la croix ancrée de sinople. 159. Guillaume de Messay, 1239. Ce sei- gneur du Charolais suivit le duc de Bour- gogne en terre sainte. Armes : cfazur, au sautoir d'or. 160. Ad AH DE Sargtjs, 1239. Ce chevalier picard portait : de gueules, à la croix d'ar- gent. Idl. GÉRARD DE Lezat, 1239. Il était issu d*une maison de la Haute-Bourgogne à ia- auelle on rattache celle de Murnezia-Le2ay, qui porte : parti d'argent ei de gueu^eSf à la croix ancrée de Vun en l'atUre. 162. Pierre de Villebridb, grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, 12il« 11 succéda à Bertrand de Comps, et périt au combat de Gazer, livré Tan 1244, contre les Kharis-* miens, qui venaient de s'emparer de Jéru- salem. Armes : de l'Ordre. 163. Guillaume de Chateauneuf, grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, 12^4. Il fut pris à ht bataille de la Massoure, en 1250, ei r^ta dix-huit mois prisonnier. Il tomba de nouveau, en 1252, au pouvoir des infidè- les ; mais il recouvra sa liberté moyennant une modique rançon. Il mourut en 1259. Armes : écartelé, aux i et k de la religion, aux 2 et 3 de gueules,à trois tours crénelées d'or, maçonnées de sable. 164. Guillaume de Sonnac, grand maître du Temple, 1247. Il se distingua au siège de Damiette, et il commanda, à la Massoure, Tavant-garde de larmée chrétienne, avec le comte d'Artois, dont il s'efforça inutilement d'arrêter Timprudence. Blessé dans ce pre- mier combat, où il perdit un œil, Guillaume fut tué trois jours après, dans une nouvelle action. Armes : de l Ordre Sixième croisade (1). 165. BoBERT DE Dreux, 1" du nom» sei- gneur de Buu, 1248. Il était fils de Robert 111, comte de Dreux, ai rièré-petit-fils de Louis le Gros. Il suivit saint Louis en Palestine, et fit, avant son départ, un accord avec le couvent et Tabbé de Longpont. Armes : échi-^ quêté d'or et d'azur, à la bordure engreslée ue gueules. 166. Guillaume de Courtenat, 1*' du nom, seigneur d'Yerre, 1248. Il est cité par Joinville. Son père, Jean de Courtenaj, était, selon du Bouchet, sixième fils de Pierre de France, et petit -fils do Louis le Gros. Aimes : d'or^ à trois tourteaux de gueules^ au lambel de cinq pendants de sable. 167. Guillaume de Goton, 1248. Ce che- valier s'associa avec Godefroy de Mont- bourcher et deux autres seigneurs bretons, pour les frais du passage de Limisso à Da- miette, et ils donnèrent pouvoir à Hervé, marinier de Nantes, de traiter en leur non}. L'acte est daté du mois d'avril 1249, de Li- misso, lymocium, capitale de Tîle de Chypre, où la flotte do saint Louis lit un assez long séjour, pendant lequel ce prince reçut les ambassadeurs d'un prince tartare, et fit cens» truire un grand nombre de bateaux plats, pour éviter les bas-fonds du rivage égyptien. A-rmes de la maison de Goyon- Matignon : d'argent au lion de gueules. là). ALAiif DE LoROBRiL, 1248. Tîtro sem- blable à celui de Guillaume de Goyen. La maison de Lorgeril, après avoir passé à la réformation de 1426 , a été déclarée noble (1) Presque tout les seigneurs bretons, qui flffu- renl à celle croisade, noiamonent depuis le n* 167 jusqu'au n" 208, oui été admis sur litres semblables à celui dont nous donnons Tanalyse pour Guillaume de Goyon, ii* 167. Noui» nous exenipicrous d*cn rap- perler à chaque fois la substance. 359 CRO DICTIONNAIRE DE, NUMISMATIQUE. CRO m d'extraction %e 15 octobre 668. Armes : de fueule$9 au chevron d'argent^ chargé de cinfi mouches d'hermine , et accompagné de (rois molettes d'or, 169. Hertédb Saint-Gilles, 12&4.Ce che- valier breton portait : d'azur^ semé de fleurs de lis^ d'argent. 170. Olivier de Rougé, 12&8. La maison de Rongé a passé aux réformations de Bre- tagne de 1&26 et 1666 ; elle a joui des hon- neurs de la cour. Armes : de gueules^ à la croix pattée et alaisée d'araent. 171. Paten Féron, 1248. Sa maison [mssa ï la réformation de Bretagne de liit26, fut déclarée noble d'ancienne extraction , et maintenue dans sa qualité de chevalier par arrêt du 6 mai 1669, qui fait remonter sa fi- liation jusqu'à Olivier Féron, vivant en 1368. Armes : d'azur y à six billettes d'argent, 172. Gboffeot de Goulaine, 1248. L'bis- t)rien de Bretagne, Augustin de Paz, dit qu'Alphonse de Goulaine ayant été chargé par le duc de Bretagne de négocier la paix entre les rois de France et d'Angleterre, y réussit tellement à leur satisfaction com- mune, qu'ils lui accordèrent l'un et l'autre le droit de porter dans son écu la moitié de leurs armes royales. Ce fait, répété par une foule d'auteurs,' semble confirmé parles armes que les seigneurs de Goulaine ont toujours portées : mi-parti de France et d'An- gleterre. 173. Guillaume de Keroahiou, 1248. Sa maison, déclarée noble d'ancienne extrac- tion et maintenue dans sa qualité de cheva- lier, par arrêt du 21 mars 1669, a chargé d'une tour crénelée d'argent ses armes, que l'on a peintes au Musée, d'après le sceau du titre de croisade : d'argent ^ frettéde gueules, au franc-quartier de pourpre. 174. Hervé Chrétien, 1248. Il était d'une maison de Bretagne déclarée noble d'ancienne extraction, le 16 juillet 1669. Armes : de si- nople , à la fasce d'or^ accompagné de trois heaumes du même^ tarés de profil. TBOIftlftHE SALLB CARRÉE. Cest la dernière (|ue l'on tniTerso, «c ceHe par où l'oo rentre daoa la galerie de scalpture. La série dea écussoos cooimeace au dessus de )a perle de sortie et fait le tour de Il frise en finiannt par celle qui est du côté dea fenêtres, n u*j a aur celte dernière que quatre écnsaons. 175. Hervé Budes. 1248. Sa maison a été iéclarée noble d'ancienne exlraction par ar- iii du parlement de Bretagne du 29 juillet JG69, qui donne l'ascendance depuis Guil- laume Budes, vivant en 1300. Armes : d'or, à l'arbre de pin de sinople, accosté de deux fleurs de lis de gueules. 176. Olivier de Carné, 1248. Maison de Bretagne déclarée noble d'ancienne extrac- tion, Te 1" juillet 1669. Armes : d'or, à deux fasces de gueules. 177. Payen Freslon, 1248. Maison de Bre- tagne déclarée noble d'ancienne extraction, le ii octobre 1668. Armes : d'argent, à la fasce de gueules, accostée de six ancolies d'à- sur^ tigées de gueules. 178. Ratier de GâissàDE, 1248. Ce cheva- lier du Quercj, d'une maison éteinte, se trouve au milieu d'une série de seigneurs croisés de la Bretagne, parce qu'il a été sub- stitué à Paven de Saint-Brice, chewiier bre- ton, dont les armes occupaient cet écosson lorsqu'on a rouvert les salles des croisades. Armes : dor, à deux hoiusettes de gueules, 179. Eudes de Quélbn, 1248. Sa maison, du ressort de Quimper, a été déclarée noble d'ancienne extraction le 10 décembre 1668; elle a joui des honneurs delà cour. Armes: d'azur, burelé d^argent et de gueules. 180. Jean de Québriag, 1248. Sa maisoD, du ressort de Rennes , a été déclarée noble d'extraction, le 27 octobre 1668. Armes lifa- sur, à trois fleurs de lis d'argent. 181. Raoul de la Moussate, 12&8. Sa maison, déclarée noble d'ancienne extrac- tion par le parlement de Bretagne, le 23 janvier 1669, portait : d'or, fretté d'azur, 182) Geoffroy de Boisbillt, 1248. Sa maison, du ressort de Rennes et de Saiot- Brieuc, a été déclarée noble d'extraction lors de la réformation de 1669. Armes : dt gueules, à neuf étoiles d'or. 183. RoLATiD DBS No8, 1248. SamaisoD, déclarée noble d'extraction en mai 1669, portait : d'argent, au lion de sable, armé, lam- passé et couronné de gueules. 184. Hervé de Saint Psair, 1248. Sa mai- son, du ressort de Rennes, fut déclarée no- ble d'ancienne extraction, le 13 décembre 1668. Armes : d'azur, à dix billettes ptrcéa d'argent, posées 4, 3, 2 e^ 1. 185. Macé de Kérouartz, 1248. Sa mai- son, déclarée noble d'ancienne extraction au mois de mai 1669 , a fait ses preuves de cour. Armes : d'argent, à la roue de sable, accompagnée de trois croisettes du même, 186. Bertrand de Coetlosquet, 1248. Dé- clarée noble d'ancienne extraction au mois de juin 1669, cette maison de Bretagne a fait ses preuves de cour. Armes : de sable, smi de billettes d*argent, au lion momé du même» 187. Raoul de Cobtnehpren, 1248. Cette maison de Bretagne, déclarée noble d'an- cienne extraction, le 12 juin 1669, portait: d'argent, à trois tours crénelées de quatre pièces de gueules, 188. Robert de Kersausou, 1248. No- blesse d'ancienne extraction de Bretagne, reconnue par arrôtdu 26 mars 1669. Armes: de gueules, au fermait d'argent. 189. HuoN DE Cos&AER, 124S. La maison Coskaer de Rosambo, déclarée noble d'an- cienne extraction, le 13 juin 1670, par arrêt du parlement de Bretagne, porte : kartM aux i etk d'or, au sanglier effrayé de sable, aux 2 et 3 contre-4carté d'or et dTazur. 190. Hervé et Geoffroy de Beaupoil, 1248. La maison de Beaupoil de Saint-Au- laire de Bretagne, admise aux honneurs Je la cour, porte : de gueules, à trois aecoupUt d'argent, posées en pal, les laisses ou tient d'azur tournés en fasces. 191. Jî:an du Marhallagh, 1248. Noblesse d'exlraclion reconnue, le 21 mai 1670, \^t arrôt du parlement de Bretagne : Armes : (For, à trois poteaux de guetUes. 50i CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ci;o 35. 193. Hervé de Sesmaisons, 12M. Noblesse (rancienne exlracliôn, reconnue par arrêt du 19 janvier 1669, qui établit la filiation depuis Jean de Sesmaisons, vivant en 1235; maison du ressort de Nantes ayant fait ses preuves de cour. Armes parlantes : de gueulesj â trois tours de maisons d'or. 193. Henri et HamoIn Lblong, 1248. No- blesse d'ancienne extraction de Bretagne, reconnue le 30 mars 1C69. Armes : d'or à u$u quintefeuille de sable. 19*. Olivier de La Bolrdonnaye, 12W. Sa maison, admise aux honneurs de la cour, a été déclarée noble d'ancienne extraction, le 21 octobre 1669, par i'.rrôl du parlement de Bennes, qui établit la filiation depuis 4;uillaumedeiaBourdonnaye,vivanten1350. Arnaes parlantes : de gueules^ à trois bour- dons d^ argent. 193. Hervé de Boisbertbelot, 12tô. No- blesse d'ancienne extraction, reconnue le 16 septembre 1670. Armes : écartelé d'or et de guetiles, . 196. GUILLAUME de Gourcl'fe, 1211^8. No- blesse d'extraction , reconnue le 9 janvier 1669. Armes : d'azur, à la croix patlee d'ar- geni'f chargée en cœur dun croissant de gueules. 197. Guillaume Hersart, 1248. Noblesse d'extraction, reconnue le 21 mai 1669. Ar- mes : iTor^ à la herse de sable. 198. Henri du Couédic, 1246. Noblesse d'extraction^ reconnue le 15 janvier 1669. Armes.: d'argent,, à une brancne de chàtai- gnier à trois feuilles d'azur. 199. Robert de Colrson, 1248. Noblesse d'ancienne extraction, reconnue le 31 mai 1669. Armes : d'or à trois chouettes de sablcy becquées et membrées de gueules. 200. Hervé de Kerglelén, 1248. Noblessç d'extraction, reconnue le 12 Juin 1669. Hervé donna, avec Raoul Audrèn et deux autres chevaliers bretons, plein pouvoir à tin ma- rinier de Nantes, pour rejeter les frais de leur l*assage de Limisso à Damietle, en avri('i249. Armes : d'argent, à trois fasces de gueules^ surmontées de quatre mouchetures d'hermine. 20i. Raoul Audren, 1248. La maison Au- drèn de Bretagne avait deux branches : celle de Kervinot et celle dé Kerdrél. Armes : de gueules^ à trois tours d'or. 202. Guillaume de Tisdeloû, 12Vâ. No- blesse d'ancienne extraction, du ressort de Saint-Frieuc, reconnue le 11 décembre 1668. Armes parlantes : d'or à trois têtes de loup arrachées de sable, lampassées de gueules, 203. Pierre DE BoisPÊAN, 1248. Sa maison, déclarée noble d'extraction, portait : écarteléy aux 1 el 4 d'argent, semé de fleurs de lis d'a- zur, aux 2 ef 3 d'or, fretté de gueules. 204. Macé le Vicomte , 1248. Noblesse d'ancienne extraction, du ressort de Saint- Brieuc, réconf^uo le 2 avril 1669. Atines : d'azur au croissant d'or. 205. Geoffroy du Pléssis, 1248. H existe en Bretagne plusieurs maisons de ce nom. On a attribue au croisé les armes de celle des du Plessis-Mauron de Grénédan, seule fléclarée noble d'aticienne extraction, par la DiCTioNN. de Numismatique. réformation de 1669* Armes : d'aryen/, à une bande de gueules, chargée de trois mactes d'or y surmontée d'un lion de gueules ^ armé, lampasséet couronné d'or. 206. Aymeric du Verger, 1248. La maison du Verger de la Rochejaquelcin, à laquelle appartenait ce seigneur, porte : de sinople, à la croix d'argent, cantonnée de quatre co- quilles du même et chargée en. cœur d'une co- quille de sinople. 207. Aymeric de Sainte-Hermine, 1248. Admise aux honneurs de la cour et apijelée dj8 nos jours à la pairie, la maison de Sainte- Hermine du Poitou porte d'hermine. 208. Aymeric de Rechignevoisin, 1248. Sa maison, originaire de l'Anjou, subsiste en- core aujourd'hui. Armes : de gueules^ à une fleur de lis d'argent. 209. Geoffroy de Rersaliou, 1248. No- blesse d'ancienne extraction de Bretagne, reconnue le 5 février 1671. Armes : fascé d'argent et de gueules^ au lion de sablsy armé et lampassé d'or. 210. Guillaume de Mornay, 1248. Etant au camp devant Damiette, il emprunta 500 livres tournois aux marchands italiens, sous la garantie de saint Louis. Armes parlantes : burelé d'argent et de gueuleSf au lion morne de sable.. 211. Guillaume de Chauviqny, 1248. Ce chevalier, dont la présence à la croisade est prouvée par une obligation contractée en kgypte, à l'occasion d'un emprunt, portait : d'argent^ à cinq fusées de gueules, posées en fasce, au lambetae six peManis d'azur. 212. Gaillard de Pïchpeyrou, 1248. Ce chevalier du Quercy, étant au camp devant Damiette, se rendit caution d'une somme de 300 livres tournois, que Sanchon de Corn et Bertrand de Lentilhac, damoiseaux, ses compatriotes, avaient empruntée à des mar- chands de la ville de Sienne. L'acte, daté de septembre 1249, est scellé de son sceau. Armes : d'or, au lion de sable, armé, Idm- passé et couronné de gueules. 213. Sanghon de Corn, 1248. Sa maison, dont une branche^ celle des seigneurs de Queysac, est éteinte, avait pour armes : d^a- zur, à deux cornets d'or, enguichés et viroles de gueules, au chef bandé d'or et de gueules. 214. Bertrand de Lentilhac, 1248. Ce seigneur, originaire du Quercy, avait pour armes : de gueules, à la bande d'or. 215. Guillaume de Courbon, 1248. Ce chc-^ valier, issu d'une des plus anciennes mai- sons de Xaintonge, alla â la croisade de 1248, comme on le voit par une obligation, dont l'original, scellé de son sceau, existe encore; Armes : d'azur, à trois fermaux d'or^ l'ar- dillon en pal. 216. AiMERic et Guillaume de Monta- lembert, 1248. Ils furent tous deux cau- tionnés en 1249 par le comte de Poitiers, Qu'ils avaient suivi à la croisade. Armes : 'or, à la croix ancrée de sable. 217. Hugues Gourgault, 1248. Ce cheva- lier était d'une maison noble du Poitou, dont les armes sont : de gueules, à un croissant d'argent. il y 3'J3 CllO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ChO %\ 218. Guillaume de ^^égiier, 12^8. D. Vais- sèlô» dans son *iIisloire du Languedoc, re- produit un sceau de Pierre de Séguier, vi- vant en 12o0, où est figurée une coquille. La maison Séguier du Languedoc portait pour armes lors de la réformation de 1666 : lïaxuT^auchtiûron (Vor^ accompagné en chef de deux étoiles du méme^ et m pointe d'un mou- ton d'argent. On y a ajouté : parti au pre- mier de gueules , à la coquille d'argent , à cause du sceau. 219. Dàlmas de Bouille, 1248 (Voy. VAn- nuaire de la noblesse^ 1844, p. 211). Armes : de gueules^ à la croix ancrée d'arqent. 220. Bertrand de Thésan, 12*8. Ce che- valier, dont la présence à la croisade est jus- tifiée par un litre original, portait : écartelé d'or et de gueules. 321. Hugues de Sade, 1248. U était d'une maison du comtat Venaissin ayant de nos jours le titre de marquis. Armes : de gueu- ieSy à rétoile à huit rais d'or^ chargée d'une aigle éployée de sable, becquée et couronnée de gueules. 222. AusTOR DE MuN, 1248. Sa maison, de la province du Bigorre, portait : d'azur, au globe croisé d'or. 223. ËNGUERRAND DE BoURNEL , 1248. IL était d'une maison de Picardie qui a donné un grand maître de l'artiHerie de France. Armes : d'argent, à l'écusson de gueules, ac- compagné de huit perroquets de sinople. 224. Payen Gauteron, 1248. Sa maison, de la province de Bretagne, porte aujour- d'hui le nom de Robien, qu'elle a pris par substitution. Armes : d'azur, à six coquilles d'argent. 225. Alain de Boisbaldrt, 1248. Sa mai- son, du ressort de Rennes, a été dc^clarée noble d'ancienne extraction, le 17 novembre 1668. Armes : d'or, à deux fasces de sable, chargées la première de trois, la seconde de deux besants d'argent. 226. Hugues de Fontanges, 1248. Ce che- valier, d'une famille du Limousin et du Quercy , portait : de gueules , au chef d or, chargé de trois fleurs de lis d'azur. 227. Amblard de Plas, 1248. Ce chevalier du Limousin, dont la présence à la croisade est prouvée par un acte original d'emprunt, portait : d'argent, à trois jumelles de gueules, posées en bande. 228. Guy de Chabannes, 1248. Il emprunta, avec deux autres seigneurs, 200 livres aux Génois, sous l'obligation du comte de Poi- tiers, il Acre, en mai 1250. Armes : de gueu- les, au lion d'hermine, armé, lampassé et cou- ronné d'or, 229. Gauthier de Sartiges, 1248. Il se trouvait & Acre au mois de mai 1250, comme le constate un titre scellé de son sceau, par lequel il s'obligea pour un emprunt avec plu- sieurs autres cnevaliers d'Auvergue. Armes : d*azur, à deux chevrons d'or. 230. Roger de la Roghelambert, 1248. Ce chevalier d'Auvergne portait : d'argent, au chevron d'azur, au chef de gueules. 231. Guillaume de Chavagnac, 1248. Il ccBprttnla 170 livres tournois à des mar- chands de Gênes, sous la garantie d'Al- phonse comte de Poitiers. Armes : de w6/e à deux fasces d'argent, sw^ontées de Iroii roses du même. 232. Bernard de David, 1248. Ce seigneur, de la maison de David en Limousin, por- tait : d'or, à trois coquilles de sinopk, 233. Pierre de Lastetrie, 12M. La mai- son de Lasteyrie du Saillanti en limousin, portait : de sable, à l'aigle d'or. 234. Guillaume, Amalvin et Gasbebt db LuzECH, 1248. Ces trois rejetons d'une même maison du Quercy Qrent un emi)runt en Pa- lestine, à des marchands génois. Ils por- taient : d'argent, au griffon d'azur, armé H lampassé de gueules. 235. A. DE Valon, 1248. La maison de Ta- lon, dont une branche a le surnom d'Am- brugeac, porte : écartelé d'or et de gueules, 236. Pierre de Saint-Gemez , 12M. Ce soigneur du Quercy avait pour armes : écar- telé, aux i et k de gueules, au lion d'or, auz 2 et 3 d'argent, à trois fasces de gueules, 237. Batmond et Bernard de la Popie, 1248. Ces deux croisés étaient-d'une famille du Quercy. Armes : d'or, à la bande de gueules. 238. F. DE RosET, 1248. Ce seigneur du Quercy se croisa avec un grand noiiibrc d'autres gentilshommes du pays. Armes : dazur, au lion d'or. 239. J. DE Feydit, 1248. La maison tU Feydit, seigneur de Tersaô, du Quercy elda Limousin,, portait : burelé d'argent et de si- nople, chaque burelle de métal chargée d'mt étoile de gueules. 240. Bertrand de Lasgases, 1248. U maison de Lascases, originaire du Quercy, porte : d'or, à la bande d'azur, à la bordure de gueules. 241. Hugues de Gascq, 1248. La maison de Gascq, du Quercy, porte : de gueuUs, à la bande d'or, accompagnée de cinq mollet- tes du même, 3 en chef et 2 en pointe, 242. Guillaume de Balaguier, 1248. Ce seigneur, d'une maison du Rouergue, éteinle depuis le xvi' siècle, portail : d'or à trois fasces de gueules, 243. Motet et Raoul de La Panocse, l*2i8. Leur présence à la croisade est constatée par un emprunt qu'ils firent aux marchands Italiens. L acte est scellé du sceau de Ber- nard de Cassaignes, n** 2'*6. Armes : rfar- gent, à six cotices de gueules. 2H. Bernard de Levezou, 1248. La mai- son de Levezou de Vesins en Rouergue, portait : d'azur, au lion d'argent^ anné et lampassé de gueules. 245. Hervé de Siochan, 1248. La maison de Siochan, de Bretagne, plus connue au- jourd'hui sous le nom de Kersabiec, porte: de gueules, à l'annelct d'or, traversé par (p^ tre fers de lance réunis en sautoir. 246. Ber!«ard de Cassaignes , 1248. I| scella de son sceau Pacte d'emprunt qu'il contracta avec les deux seigneurs de La Pa; nouse. Armes : dazur, au lion d'or,, orme et lampassé de gueules, à uns cotice de gueukh brochant sur le tout. 395 CRÛ DlCTlONNAmE DE 247. AiiALviN DE Preissac, 1248. Ce sei- gneur, d*une ancienne maison de Guienne, arait pour armes : d'argerU , au lion de gueules. 248. Berhabd de Guiscard, 1248. Avant de Îartir pour la première croisade de saint .ouis, ce seigneur, du Quercy, fit une donation. Armes : d'argent ^ à la bande de ffueuleSf 249. Pierre d'Tsartv, 1*248. Armes do la maison dTsarn, du Rouergue, aujourd'hui divisée en plusieurs branches : de gueules, à la levrette courante d'argent^ au chef d'azur^ chargé de trois étoiles d'or. 250. Thibact de Solages, 1248. Il était cfune maison du Rouergue , aujourd'hui éteinte : d'azur, au soleil agissant d'or. 251. Pierre de Mostléjoils , 12't8. Ce seigneur se croisa, comme il est constaté nar un acte d'emprunt. Armes : de gueules, à la croix fleurdelisée d'or j cantonnée de 16 billettes du même. 252. DÉODAT et Arnaud de CAtLts, 1248. Ils étaient d'une maison éteinte du Rouer- gue, au'il ne faut pas confondre avec celle de Rooert de Lignorac, des ducs de Caylus. Armes : d'or, au lion de gueules^ accompa- gné de 16 billettes posées en orle. 253. Dalmas de Yesins, 1248. La maison de Vesins, du Rouergue, dont est l'évOque pcluel d*Agen, porte : de gueules, à trois clefs d'or. 254. Hlgues et Girard DECinièRES, 1248. Ces deux rejetons d'une maison du Rouer- gue portaient : d'azur, au lévrier d'argent, colleté d*or. 255. RosTAiNG deBessuéjouls,12V8.11 (!;lait «l'une maison du Rouerguo, aujourd'ljui éteinte. Armes : d'argent, à l'arbre de sino- pie, accosté de deux lions de gueules. 256. Laure:ht de La Lalrencie, 1248. Sa maison a fait ses preuves de cour. Armes : (fazur , à l'aigle éployée d'argent , au vol abaissé. 257. André de Roisse, 1248. La famille de Boissc, en Limousin, a ioui des honneurs de la cour. Armes : fascé a argent et de gueules, chaque fasce de métal chargée de trois mou- ches d'hermine. 258. Guillaume de Bonneval, 12V8. Sa maison, originaire du Limousin, avait pour armes : d'azur au lion d'or, armé, lampassé de gueules. S&9. Guillaume de La Rode, 1248. Les armes de la maiion de La Rode, en Auver- gne, étaient comme celles do Lentillac: de gueules, à la bande d'or. 260. Adhémar de Gain, 1248. Les armes de la maison de Gain, seigneur de Monlai- gnac, en Limousin, sont : dazur, à trois bandes d'or. QUATRIÈME SALLE CARRÉE. C*eci eelie que l'on IraTerse en sorUot de ta grande solle. La série des écassons suii la même marche que dans la troisième, seulement il y en a cin(i entre les fe- ii<^tres, ce qui fait en tout quatre -viugt-sept, comme duiis les deux premières salles carrées. 261. Robert de Colstin, 12V8. Ce sei- gneur, dont la présence à la croisade est NUMISMATIQli:. CRO t%i constatée par un acte d'emprunt conservé en original, était de la maison aeCoustin, depuis seigneur du Masnadaud, en Limousin. Ar- mes : d'argent, au lion de sable, armé, lam- passé et couronné de gueules. 262. Arnaud de Gironde, i2kS. Il était d*une maison originaire de Guyenne, fixée depuis en Auvergne. Armes : a'or, à trois hirondelles de sable^ les deux du chef affron- tées, la dernière au i)ol étendu. 263. DiEUDONNÉ d*Albignag, 122^8. Armes: d'azur, à trois pommes de pin d'or, au chef du même. 26^1'. Raoul et Guillaume du Autdier, 12^8. Ces seigneurs, d'une maison du Limousin, portaient : de gueules, à la bande d'argent. 265. Gur, Guichard et Rernard d'ës- CATRAG. Leur présence à la croisade est constatée par un titre original et scellé de leurs armes : d'argent, à trois bandes de gueules. 266. Rernard de Montault, 12M. Armes: losange d'argent et d'azur. 267. Geoffroy de Courtaryel , 12^8. Armes : d'azur, au sautoir d'or, cantonné dé seize losanges du même, posées 3 e^ 1 dans chaque canton, et tournées dans le sens de t'orie. 268. Pierre Isoré , 12'i8. Ce seigneur, d'une maisr)n d'Anjou, aujourd'hui repré- sentée par le marquis de Pleumartin, porte : d'argent, à deux fasces d'azur^ 269. Henri de Groucht, 12V8. La pré- sence de ce seigneur normand à la croisade est constatée par un litre orii^inal d'emprunt fait à dos marchands italiens. Armes de cette maison, aujourd'Iiui représentée par un maréchal de France : d'or, fretté d'azur. 270. Carbonnel et Galuard de La Ro- che, 1248. Ils sont mentionnés dans un titre génois. La maison de La Roche-Fontenille,de Guienne, porte : d'azur, à trois rocs d'échi- quier d'or. 271. Guillaume de Polastron, 12tô. Issu d'une famille de Guienne, il avait pour armes : d'argent, au lion de sable. 272. André de Vitré, làw. D. Morice raconte qu'il fut tué à la bataille de la Âlas* soure, et qu'il ne laissa qu'un fils, mort eu bas âge, et une fille mariée à Guy de Mont- morency, seigneur de Laval. Armes : de gueules, au lion contourné et couronné d'ar- gent. 273. Thomas Taillepied, 1248. Il était d'une maison de Rrelagne, transplantée de- puis en Normandie. Armes : d'azur , au croissant d'or, accompagné de trois molettes du même. 274. Geoffroy de Montbourcher, 1248. 11 donna pouvoir à Hervé, marinier de Nan- tes, de traiter pour lui et plusieurs autres chevaliers du prix de leur passage de Li- misso à Damiette, au mois d avril 1249. Ar- mes : d'or, à trois channes ou marmites de gueules. 275. Thomas de Roisgflin , 1248. Ce sei- gneur breton portail : écartelé, aux 1 et 4 d^ 567 eue DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO gueules, à la molette lïargent, aux 2 et 3 (Tazur, 276. Guillaume d'Asnières, 124S. Ce che- valier, mentionné dans un titre génois, était d'une famiUe de Sainlonge qui a fait ses preuves de cour, et a été créé marquis de La Chôteigneraye. Armes : d'argent , à trois croissants de gueules, 277. Guillaume de Maingot, 1248. Ce seigneur était de la maison de Âlaingot de Surgères, en Poitou. Armes : de gueules^ frettéide vair, 278. Arn4Ud deNoé, 12tô. I) cautionna \i dette contractée par Rouï de Vareigne qui suit. La maison de Noé, dont est le pair de avance actuel , porte : losange d'or et de gueules. 279. Roux DB Varaigne, 1248. Il emprunta 60 livres tournois sous la caution d'Arnaud de Noé, et mourut sur les bords du Nil avant le jour de la pay.e, ce qui, est-it dit dans le litre original, rempôcha de rembourser la somme. Armes : d'azur f à la croix d'or^ bror- dée de sable, 280. Pierre de L'Espi?ïEr 1248. Ce cheva- lier, présent au sié^ço de Damielte, portait : de gueules, à trois fleurs de lis de vair, 281. Pierre d& Pomolain, 1248. Joinville niconte qu'il avait «fait demourer mes^ire Pierre de Pontmolain, luy tiers à bannière, (]ui luy coustoit 400 livres. » Armes : d*orf à la fasce de gueules. 282. Guillaume deBracuet^ 1248. Ce sei- gneur, de La Marche, portait : d'azur, à deux chiens braques ^argent. 283. Audouin de Lestr anges, 1248. Ce seigneur languedocien , porté dans un titre d'emprunt, avait pour armes : de gueules, au Kon léopardé d'argetit en chef; et à deux lions ùdossés d'or en pointe, 284. Uuque» de Carbonnières, 1248. Ce seigneur, du Limousin, étant à la première ^ croisade de saint Louis, fit un emprunt à des marchands italiens; Armes : bandé d'argent et d'azur de huit pièces, à huit charbons ar^ dents de soAle, posés 1,3,3 et i sur les bandes d'argent, 285. Renaud de Vicht, grand maître du Temple, 1250. Ce fut lui qui engagea saint Louis à prolonger son séjour en Syrie pour y relever les aifaires des chrétiens, il mou- rut vers 1256. Armes : écartelé, aux 1 e^ 4 de rOndre, aux 2 et 3 de vair. 286: BoHÉMOND VI, prince d'Antioche, 1252. Saint Louis étant à JafTa en 1253, Bo- hémond,.âgé de seiz«^ ans, vint le trouver et demanda , dit Joinville , d'être émancipé de la tutelle de sa mère, qui laissait dépérir ses Etats. Le roi fit à cette dame de sages pe- montrances, et le jeune prince, « pour l'hon- neur du roy, escartela ses armes , qui sont vermeilles, avec les armes de France. » An- lioche avant été emportée d'assaut par le sultan Bioars, enl268, Bohémond se relira à Tripoli, où il mourut. Armes ; écartelé, aux i et k de gueules, au léopard d'or, aux 2 et 3 de France. 287. Guillaume et Raymond de Grossol- les, 1248* Ces deu\ croisés étaient de la M famille de Grossûllts, aujourd'hui marquis (Je Flamarens, de la Guyenne. Armes : iJVr, ou lion de gueules, issant d'.une mer d'argent ou chef d'azur, chargé de trois étoiles d^or, ' 288. Geoffroy de Penne, 1248. Ce sei- gneur languedocien est cité par D. Yaissète comme ayant été à la croisade, ainsi que les trois qui suivent. Armea : d'or, à troit /aicrt de sable, au chef d'hermine, 289. Pierre de G^mel, 1^. Armes : fàtcé d'argent et d'azur, à la bande de gueules, bro- chant sur le tout. 290. Arnaud de Marquefaye, 1248. Ar- mes : de gueules, à trois pals d'or. 291. Pierre de Voisins, 1248. Armes : d'argent, à trois fusées de gueules^ accollitt en fasce. 292. Thomas Bérault, grand maître* du Temple, 1256. Il succéda à Renaud de Vichy et gouverna l'Ordre jusqu'en 1273. De soo temps, la division se mit entre les Templiers et les Hospitaliers, qui se Tirent une guerre sanglante. Armes : de l'Ordre. 293. Hugues de Revel, grand maître de Saint-Jean-de-/érusalem, 1259. Il succéda ï Guillaume de ChAteauneuf, et mourut en 1278 , au retour du ccHicile de Lvod, où ii avait été solliciter des secours delOccideoL Armes : de l'Ordre, 294.. SiCARD, vicomte de Lautrec, 1S69. Ce seigneur était issu de la première maison des vicomtes de Lautrec, dont les arnies étaienl: de gueules, au lion d'or. Septième croisade. 295. Eudes de Bourgogne, sire 3e Bourbon, comte de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre. Le P. Anselme nous apprend que ce sei- gneur, fils de Hugues IV, duc de Bourgogne, mourut à Acre en 12'69, et qu'il y fut enlerrô dans le. cimetière de Sâinl-Nicolas. Armes : bandé d'or et d'azur à la Bordure de guenin. 396. Ferry de Verneuil, maréchal* de France, 12T0. Il suivit saint Louis à la croi- sade de Tunis, comme on le voit par la liste des chevaliers de l'hostel du roy, que Ducaogt' a publiée à la suite des Mémoires de Join- ville. N'avant pu retrouver ses armoiries, on lui a donné pour blason V£cu d'argent, 297. Jean Britaut, 1270. Ce seigDeur,der- nier rejeton connu de sa maison, était pan- netier de France. Il est porté dans la lisio donnée par Ducange des chevaliers de Phos- tel du Roy à la croisade de Tunis. Armes : province d'Auvergne . portait : d'azur, au lion d'argent, armé et lampassé de gueuleSf à la bordure de vair. 12. Po>s MoTiF.n, 12V8. Ce chevalier était d'une maison dont sont issus Jes marqnis 57S CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO de la Fayette. Armes : de gueulet^ à la bande d'or et à la bordure de vatr, 13. Guillaume et Atmoxd de la Roche- Atmond, 1248, Ces deux seigneurs croisés étaient d*une ancienne famille du Bourbon- nais, qui a fait ses preuves de cour. Armes': de sable j semé d'éloileg d'or^ au lion du méme^ armé et lampassé de gueules. ik. Guillaume et Guillaume-Raymond pe SÉGUR, 1248. Ils étaient d'une maison du Li- mousin, représentée de nos jours par plu- sieurs branches. Armes : écarteléy aux i et k de guet^lesy au lion d'or, aux 2 et 3 d'argent plein. 15. Guillaume de Capqine, 1248. Ce che- Talier était d*une maison dont sont issus les marquis de Gabriac. Armes : de gueules, à sept losanges d'or. 16. Patept ëuzenou, 1248. Il s*associa avec rTautres seigneurs breton^ pour fréter un navire. Armes : écartelé, aux i et k d'azur, aux 2 e( 3 d'Qf, à deux feuilles dp houx de êinople. 17. Bertrand D'Espi^fCHAi^, 124$. Ce che- valier, de la province d'Auvergne, portait : d'or, au griffon de sable, accompagné de trois épis du même. 18. Hardui:i de Pérusse, 1248. Ce sei- gneur étant à la croisade 61 un emprunt à des marchands italiens. Armes : de gueules, au pal vairé. ' * 19. Gérard de Çosredon , 1248. 11 était d'une famille d'Auvergn^, qui avait pour ar- mes : d'azur, au lion d'argent, armé et lam^ passé de gueules. * Les admissions au musée de Versailles des noms et des armes des croisés dont nous ve- nons de compléter la liste dans cet article, sont loin d'être exclusives et d'impliquer que ces seigneurs soient les seuls qui aient pri$ part aux guerres saintes. En effet, si nous réfléchissons aux armées innombra- bles qui, sous la bannière du Christ, se pré« cipitèrent vers la Palestine, nous ne sau- rions douter que chaque famille noble con- temporaine des croisades , n'ait fourni au moins un champion à l'une de ces diver- ses expéditions d'outre-mer. Pour rendre entière et complète justice, il eût ftillu peut-être inscrire 4ans la liste des croisés les noms de toutes les familles d'an- cienne chevalerie, c'est-à-dire dont l'exis- tence féodale remonte au xiv siècle. Mais on ne pouvait, sans de graves embarras, pro- céder ainsi par induction, et toutes les ad- missions ont été subordonnées à des preu- ves matérielles et authentiques. Tput'efois on conçoit que le silence des historiens, l'absence de titres originaux, et même la négligence des familles à faire va- loir leurs droits ou à racheter leurs titres restés dans des mains étrangères, ont dû pri- ver une foule de noms anciens de figurer au musée de Versailles. Les maisons éteintes surtout, n'aérant plus de représentants inté- ressés à plaider leur cause, ont été presque toujours oubliées ou mises à l'écart. Pour reconnaître combien celte liste du musée de Versailles doit ofirir encore de la- ST6 cunes, malgré les additions successives qui Font doublée, il suffit' de remarquer qu'elle ne contient, par exemple, aucun des ùmire grands chetaux de Lorraine {i)^ Chastellel Haraucqurt, Lenoncourt et Lignevilie ; qu'on y chercherait en vain les Caslellane, les Pon- tevez et les Simiane de Provence; les Hé- brail du Languedoc, les Clisson, les Beauma- noir et les Coetlogon de Bretagne; lesCus- tine de Brabant , les Sainte-Aldegonde d'Ar- tois, etc., et une foule des premières mai- sons de chaque province. U. ' RÉCAPITULATION ALPHABÉTIQUE DES SKIGNECU CROISÉS bout LES ÉCUSS0N8 FIGUABNT At MUSÉE DE VERSAILLES, ET INDIGATIOtl DB U PROVINCE A LAQUELLE ILS APPAETIENNEIIT. 1190. — Abzac (Jourdain d'), en Périgord. 1190. — Agoult. (Isnard d'), de Provence, dont sont issus les Simiane et les Ponte?ei. * (2) 1096. — Agrain (Eustache d'), prince de Sidon , vice-roi pendant la captivité de Baudouin II, était d'une maison originaire du Vivarais. 1248. — Aldignac (Dieudonné d'), en Lan; guedoc. 1190. — Albon (André d'), en Lyonnais * 1096. — Albret (Amanieu sire d'j. * 1345. — Aleman (Jean), du Dauphiné, çuivit S[un()bért, dauphin de Viennois, en terre sainte. ' * 1096. — Alençon (Philippe le Granamai- rien, comte d'}, de la maison de Bellôme, en Normandie. 1270. — Alençon (Pierre , comte d'), fils puîné de saint Louis. * 1148. — Allemagne (Conrad ID, empe- reur d'). * 1189. —Allemagne (Frédéric V% dit Bar- berousse, empereur d'). "• * 1228. — Allemagne (Frédéric II, empo reur d'). ' * 1162. — Amaury I", roi de Jérusalem. * 1503: — AMtfoiSE (Emeric d'), grand maî- tre de Tordre de Saitit-Jean, grand prieur do France, frère dd cardinal Georges d'Amboise, ministre de Louis XII. * 1096. — Ancenïs (Chotard d'), en Bre- tagne. 1190. Andigné (Jean d'), en Poitou. * 1190. — ANGLèxERRE ( Hichard I*', dit Cœur-de-Lion, roi d'). * 1129. Anjou (Foulques V, comte d'). 1 1 09.— A NTEN AISE (Hamèlin et Geoffroi d'). Anjou. * 1098.— Antioche (Bohémond, prince d'), Tun des fils de Robert GuiScard. ' 1190. Anvin (Poucet d') , baron d'Ardcn- thun en Artois. * 1102.— Apchon (Arnaud d'),enAuvergnf » j 191. — Aps (Ermengard d'), grand maî- tre de Saint-Jean, fut obligé, par les vicloirts (i) Celait ainsi qu*on appelait les quatre pre- nneres et principales maisons qui composaient l'an- cienne chevalerie de Lorraine. ^ it^ L*aslerisque désigne les maison* éteintes. 377 CRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 37S de Saladia , de transférer le siège de Tordre de Jénisalem à Marga(. * 1216. — ÀRCis-sua-AcBE (Jean, seigneur d*), en Champagne. * 1096. — ,Ari>»es (Arnould II, baron d') , en Picardie , se signala à la prise de Jérusa- lem. 1396. — • Artois (Philippe d'), comte d'Eu, issu de Robert d'Artois, frère de saint Louis, marcha avec le comte de Nevers au secours de la Hongrie, envahie par le sultan Bajazet. Pris h la funeste journée de Nicopplis. li&8. — AsNiÈRifS (Guillaume d ), en Sain- tonge. * 13W.— AspREMONT(Gaubertd'), de Fran- che-Comté.- * 1161. — AssALTT (Gerberl d*), grand maî- tre de Tordre de Saint- Jean de Jérusalem. * 1175. — Astauac (Amanieu d'). * ilOl. — ÀTTON (Bernard) , vicomte do Béziers, d'Albi, d'Agde, de Nîmes, seigneur de La'uraguàis et premier vicomte de Car- cassonne, alla rejoindre le comte Raymond de Sâinl-Gilles en Palestine , d'où il ne re- vint qu'après la mort de ce prince, Tan 1105. * 1 190.— AuBiGNÉ (Raoul d'). Ce nom étant comodun à plusieurs familles , on ne sait à laquelle ce seigneur croisé appartenait. * 1205. — AuBÏGNY (Baudouin d') fut yn des croisés qui revinrent en France après la bataille d'Andrinople. IIW. — AuBussoN (Rainaud V, vicomte d'), dans la Marche, accompagna Louis le Jeune' en Palestine, 1 W6. '— AuBussoN (Pierre d'), graqd ipal- Ire de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem. 1248.— AuDiFFRET (Jean d'), en Dauphiné. 1248. — AuDREPî (Raoul), eu Bretagne. * 1099. — AcMALE'(Etienne, comte d*), ar- rière-petit-ûls d'EùUes II , comte de Biois, de la maison de Champagne, suivit Robert , duc de Normandie^ 1248. — AUM05T (Jean I", sire d'), en Pi- g* n 1*1 lia * 1^. — AuNOY (Guillaume d') et Gilles (]'Au?îbï, seigneurs picards. * 1270.-^AuRiLLAc (Astorgd'), baron d'Au- rillac et vicomte de Conros. 1248. — AuTHiER (Raoul et Guillaume du), en Limousin. * 1102. —"Auvergne (Guillaume VII, com- te d') , à la tète de la noblesse de sa pro- vince, rejoignit Raimond de Saint-Gilles. *1147. — Auvergne (Guillaume VIII, com- te et premier dauphin d'), petit-iils de Guil- laume Yll , accompagna Louis le Jeune on terre sainte. 1270; — AuxY (Philippe d') , sire et bor d'Aaxy en Artois, fut armé chevalier pur saint Louis à Tunis. * 1189. — Avesnes (Jacques d') , à la tète de.s chevaliers de Flandre, s'illustra par des eicploits presque fabuleux , qui régalèrent h lUchard Cœur-dc-Lion , le héros de cette croisade. * 1248. — Ralaguier (Guillaume de) , du Itouergue. * 1160. — Rai.ben ^Aiigcr de), on Dau- phiné, grand maître de Tordre de Saint- Jean de Jérusalem. * 1096. — Bar (Louis de ) j fils de Thier- ry I" , comte de Bar , se distmguà à la pre- mière croi?>ade. * 1096. — Barasg ( le seigneur de ) , en Quercj. * 1147, — Barres (Evrard des), grand maî- tre de Vordre du Temnle. * 1190. — Barres (Guillaume des) , comte de Rochefort en Champagne, était d*une telle force et d'une telle vaillance, qu*il lutta avec succès contre RichardCœur-de-Lion, dans i|n tournoi doiiné à Palerme. * 1219.— Bar-scr-Seine (Milon III, comte de), iissu de Tilldstre famille de Briennè» mourut au siège de Damiette. * 1190. — Bassompierre. Fojr. Dompibrrb. 1190. — Bastet (Pons), maison aujour- d'hui ducale d*Uzès et de Crussol. * IIÔO. —Baudouin I", roi de Jérusalem, succéda à son frère Gbdefi'oy de Bouillon^ * 1144. — Baudouin III, roi de Jérusalem, fils aîné' de Foulques , et petit-fils, par 'sa mère, de Baudouin du Bourg. *li73, —Baudouin IV, roi de Jérusalem, fils et successeur d'Amaury 1". ' * 1185. — Baudouin V, roi de Jérusalem, fils de Guillaume de Monlferratet de Sibylle/ sœur de Baudouin iV. * 1202. — Baudouin , comte de Flandre , élu empereur de Con'stantinople, 1190. — Bauffrehont (Hugues et Liébaul de), en Bourgogne et en Lorraine. * 1120. — Baugé (Ulric de) , premier du nom, seigneur de Bresse. ' * 1202. — Baumez (Hugues de ) , cité par Villehardouin à la chevauchée d*Andrinople. * 1096. — BÉARN (Gaston IV, vicomte de), se signala avec Tancrèdli à la prise de Jéru- salem par un trait d'huma'nité. i2^*(i — Beauffort ( Jeaii'Beaudouin et Geoffroy de), en Artois. "t I09ft, — Beaugency (Raoul, premier sei- gneur de), en Orléanais. * 1250. — Beaujeu (Humbert de), en Lyon- nais, connétable de France. * 1273. — Beaujeu (Guillaume de), sei- gneur de Se vans, créé grand maître d^s Tem- pliers en 1288. * 1270. — Beaujeu (Henri de) seigneur d*Hermenc , en Lyonnais , maréchal du France. 1147. — Beaumont (Soffrey de) , en Dau- phiné. 1202. —Beaumont (Geoffroy de), au Maine. * 1250. — Beaumont (Guillaume de), ma- réchal de France. *1190.— Beaumont-sur-Oise (Mathieu IIï, comte de), en Picardie, chancelier de France. * llii^7, _ Beaumont-sur-Vigenne (Hu- gues V, spigneur de), eh Bourgogne. 1-248. — Beaupoil (Hervé et Geotfroy de^ , en Bretagne,, de la maison Beaupoil de Saint- Auiaire. * 1096. — Beauvais (Renaud de). 1190.— Beauveau (Foulques de), en An- jou, dont sont issus les Beativeau*oraon, 3:9 CRO DICTIONNAIRE DE * 1190. — Bealyilliers (Jodoin de), en Origan AÏS * 1270. — Bec-Crespin (Guillaume V, sei- gneur de), connétable héréaitaire de Norman- die, maréchal de France. * 1256. — BÉttADLT (Thomas), grand maî- tre du Temple, 1190. — BÉRAUDiÈBE (Jean de la), en An- jou. 1365. — BÉRENGER (Raymond), en Dau- phiné, élu grand maître de Rhodes en 1365. * 1096. — Berghes (Folcran, châtelain . de). * 1202. — Bermond (Pierre de), baron d*Ânduze en Languedoc. 1202. — Berton (Thomas), qu'on pense (Être de la maison des BalbesdeQuiers, dont est issue celle de Grillon. * 1248. — Bessuejouls (Rostaing de), en Rouergue. * 1096. — Béthune fAdara de), en Artois. * 114-7. — Beynac (Pons et Adhémar de), en Languedoc. * 1120. — Beyviers (Gauthier de), en Bresse. 1190. — BiExcouRT (Humphroy de), en Picardie. * 1124. — BiRON (Guillaume de), en Lan- guedoc. * 1512. — Blanchefort (Guy de), grand maître de Rhodes. * 1153. — Blanquefort (Bertrand de), grand maître de Tordre du Temple. * 1270. — Blémcs (Pierre de) est un des chevaliers de Vhostel du Roy, * 1096. — Blois (Ktienne, surnommé Henri, comte de), fils de Thibaut 111, comte de Troyes et de Chartres. * 1270. — BoiSAVESNES (Gilles de). * 1248. — BoisBAUDRY (Alain de), en Bre- tagne. 1248. — BoisBERTHELOT (Horvé de), en Bretagne. 12'*8. — BoisBiLY (Geoffroy de), en Bre- tagne. 1248. — BoiSGELiif (Thomas de), en Bre- tagne. * 1248.* -- BoisPÉAN (Pierre de), en Bre- tagne. * 1248. -r BoissE (André de), en Limousin. * 1248. — BoNAFos DE Teyssieu (Hugues], 1248. — Bonneval (Guillaume de), en Li- pQOusin. * 1248. — BouFFLERS (Henri, seigneurde), de Morlay et de Campigneulles. * 1396. — BouciCAULT. Voy, Meingre (le). 1248. — Bosredont (Gérard de), en Au- yergne, 1248. — Bouille (Dalmas de), au Maine et en Auvergne. * 1099. — Bouillon (Godcfroy de), duc de Basse-Lorraine, roi de Jérusalem, * 1096. — BouLOG?ïE (Eustache, comte de), frère de Godefroy de Bouillon. * 1147. — Bourbon (Archambaud VI, sei- f;ncur de). 1396. — BouRBo?f (Jacques II, de), comte i9 la Marche. NUiMISMATlQUE. CRO Sj^ 1249. — BouRDEiLLB (HéUe V, de), eu Guyenne. 1248. — Bourdonnaye (Olivier de la), en Bretagne. 1096. — Bourgogne (Eudes P', duc d€\ surnommé Borel, arrière-petit-fils du roiRo^ bert. * 1096. — Bourgogne (Renaud et Etienne, dit Tête-Hardie, comte de Haute). 1171. — Bourgogne (Hugues III, duc de), arrière-petit-fils d'Eudes I". 1248. — Bourgogne (Hugues IV, duc de), petit-ûls de Hugues III. 1269. — Bourgogne (Eudes de), sire do Bourbon, comte de Nevers, d'Auxerre el de Tonnerre, fils de Hugues IV, duc de Bour- gogne. 1396. — Bourgogne (Jean sansPeur,comlo de Nevers, puis duc de), était le chef des croisés qui volèrent au secours de la Hod- gri'e. * 1136. — Bourguignon (Robert le), grand maître du Temple. * 1248. — BouRNEL (Enguerrand dt) d'une maison de Picardie. * 10%. — BouRNONYiLLE (Gérard de), en Boulonnais. * 1202. — BousiES (Gauthier, seigneur de\ en Flandres. * 1191. — Brabant (Henri I", comte do-. 1248. -— Brachet (Guillaume de), dans l'Orléanais. *1248.—BRANcioN(Josserand de), en Bour- gogne, oncle de Joinville. * 1202. — Bréban (Milon de) , seigneur de Provins. * 1270. — Bréon (Maurice de) , en Auver- gne. * 1096. — Bretagne (Alain IV, duc de), dit Forgent, dont le dernier rejeton fui Anne de Bretagne, femme de Charles VlHtt de Louis XII. * 1096. — Breteuil (Gauthier, seigneur de), en Beauvoisis. * 1191. Brienne (André de), seigneurde Ranierupt, en Champagne. * 1209. — Brienne (Jean de), fut élu roi de Jérusalem, puis appelé au trône de Cens- tantinople. *1248. — Brienne (Gauthier de), comle de Jaffa. 1096. — Briey (Renaud de), au duché de Bar. * 1112. — Briord (Gérard de), en Bugey. * 1090. — Briqueville (Guillaume de), eu Normandie. * 1270. — Britaut (Jean), en Champagne, pannetier de France. 1190. -^ Broc (Hervé de), en Anjou. * 1248. — Brosse (Roger de), seigûeurde Boussac en Bretagne. * 1101.— Broyés (Hugues, dit BardoulH, seigneur de), en Champagne, el son frère, Renaud, prirent la croix avec Etienne (la Blois. 1191. — Bruc (Guethenoc de), en Breta- gne. * 12'i5.— BiuxiER (JacfjL'Gs), chauc«lier(lu 3Sl C!\0 DICTIONNAIRE DE Dauphiné, prit la croix avec le dauphin Hum- bert. . ^ * 1190. — BuiT (Payen et Hugues de) , en Normandie. 1-2^8. — BuDEs (Hervé), en Bretagne, d'une maison aujourd'hui connue sous le nom de Guébrianl. * 1190. — BuEiL (G. de), ancienne maison de Touraine, * IIW. — BcLLES (Manassès de). * 1123. — Bures (Guillaume de), seigneur de Tibériade, chevalier d'origine normande. 1248. — Cadoihe ( Guillaume de ), de la maison de Cadoine de Gabriac. * 1202. — CAîiTELEU^(Eustache de) , en 1096. — Capdecil (Pierre et Pons de), en Languedoc, de la maison de Fay-Latour- Maubourg. 109e. — Carbonnel de Casizy (Guillaume), on Normandie. 12'*8. — Carbonnières (Hugues de), eu Limousin. * 1096. — Cardaillac (le seigneur de), en Quercv. * 1513. — Carette (Fabrice), des marquis (le Finale, en Italie, grand maître de Saint- Jean de Jérusalem. 1248. — Carné (Olivier de), en Bretagne. 12V8. — Gassaignes (Bernard de), en Guyenne, d'une maison dont une branche a le titre de marquis de Miramont. 1190. -^ Castelbajac (Bernard de), en Bigorre. ^ * 1103. — Castelnau (Guillaume de), en Quercv. , , 1096. — Castillon (Pierre I", vicomte de), en Guyenne. * 1169.— Castus, alias, de Gast, grand maître de Tordit de Saint-Jean de Jéru- salem. 1202.— Caulaincourt (Philippe de), en Picardie, d'une maison dont est issu le duc lie Vicence. 1096. — Caumont (Calo II, seigneur de), en Guyenne, d'une maison aujourd'hui du- cale sous le nom de La Force. * 1248.— (CAUssADE(Battierde),enQucrcy. * 1202. — Cayeux (Anselme et Eustache de), en Picardie. 1248. — Caylus (Déodat et Arnaud de) , en Rouergue. 1099. — CHABAnNAis ( Jourdain IV de ) , seigneur de Chabannais et de Confolens en Sdintonge. 1248. — Chabannbs (Guy de), en Sain- tonge. 1147, — Chabot (Sébran), seigneur de Vouvant en Poitou. * 1096. — Chalons. Voy. Thiern. * 1270. — Chambly (Jean de), en Picardie. * 1147. — Champagne ( Henri 1", comte Palatin de), et de Brie. * 1190. — Champagne (Etienne de), pre- mier du nom, comte de Sancerre. * 1249. — Champagne ( Thibaut VI, comte de), puis roi de Navarre. 1190. — Champagne (Juhel de), en Breta- gne et 9U Anjou. NUMISMATIQUE. CRO $82 ^ 1096. — Chamfcbbvrier ( Geoffroy de ), en Poitou. * 1201. — Champmte (Eudes et Guillaume de ), en Franche-Comté. 1153. — Chanaleilles (Guillaume de), en Vivarais. 1190. -— Chantérac. Voy. Cropte (la). * 1217. — Chartres ( Guillaume de ), grand maître de Tordre du Temple. 1147. — Chastellux (Artaud de), en Bour- gogne. 1190. — Chastenay (Jean et Gauthier de), au comté de Bourgogne. 1248. — Chateaubr]A!Ht (Geoffroy V, ba- ron de ). * 1159. — Chateacdun ( Hugues IV, vi- comte de), dans l'Orléanais. * 1101. — CuATEAU-GoNTiBR ( Reuaud n, seigneur de), en Blésois. * 1244. — Chateauneuf ( Guillaume de ), grand maître de Tordre de Saint-Jean de Jé- rusalem. * 12'*8. — Chateaunecf de Randon (Gué- rin de), seigneur d'Apchier, en Vivarais, * 1095. — Chatillon (Gaucher de), en Champagne. * 1270. — Chatillon (Guy de), comte de Blois et (le Saint-Pol. 1202. — Chaumont ( Hdgues de ), dans le Vexin , de la maison de Cheumont-Qui- try. * 1239. — Chaumont (Richardde), en Cha- rolais. 1190. — Chaunac (Jean de), en Limousin. 1248. — Chauvignt ( Guillaume de ) , en Berri. 1248. — Chavagnac (Guillaume de), en Auvergne. 1190. — Chériset (Henri et Renaud de), en Lorraine. » 1096. — Chérizy (Gérard de), en Cham- pagne. * 1345. — CHissEY(AymonetGuichardde), en Dauphiné. 1096. — Choiseul (Roger, seigneur de), en Bassigny, aujourd'hui Praslin. * 1096. — Ghourses ( Patri, seigneur de), en Poitou. * 1248. — Chrétien ( Hervé ), en Breta- gne. 1190. — Clairon, alias Clébon ( Hugues de), en Bourgogne, de la maison de Clairon d'Haussonviiie. * 1191. — Clément (Albéric), seigneur du Mez, maréchal de France. * 1248. — Clément ( Henri II ), seigneur du Mez et d'Argentan, en Orléanais, maré- chal de France comme son aïeul Albéric Clé- ment. 1190. — Clerc ( Guillaume et Humbert Le), en Anjou et au Maine, d'une maison qui a pris le nom de Juigoé. * 1191. — Clerjuont (Raoul P', comte de), en Beauvoisis, connétable de France. * 1270. — Clermont ( Simon H, de ), sei- gneur de Neellfe et d'Ailly, en Picardie. 1345. — Clermont (Geoffroy de), seigneur do Ciaste, en Dauphiné, dont une branche 383 cno DIGTlONiNAlRB DE SSi porte aujourd'hui le titre ducal de Clenupnt- Tonnerre. * 1270. — CoETiYT (Prégent II, §ire de ), en Bretagne. IStô. — GoKTLosQUET ( Bertrand du }, en Bretagne. 124$. — CoETNEMPREN (Raoul de), en Dr/B- tagne. * IIW. — CoLiGT«T ( Guerrie I*', seigneur de), en Bourgogne. * IIW. — CoMBORN^(Guî IV, de), vicomte de Limoges. ^ 1202. — CoMiKE» (Baudoin de ). * 1236. — Coiips ( Bertrand, de ), en Dau- phiné, grand maître de Tordre de Saiut-Jeao de Jérusalem. * 1206. — CoNFLiNS ( Eustaohe IT, sei* Sieur de )t en Champagne, de la maison de rienne. 1240. — Cork (Sanchoade), en Quercy et en Limousin. * 1354, CoRNEiLLAN (Pierre de), en Armar goac, grand maître de Rhodes. * 1120. — Cousaut ( ArchériC| seigneur, de), chevalier de la Bresse. 1248. — COSK.AER (Huon de), en Bretagne, dont une branche a pris le nom de La Yieu- Tille. 1190. -r CosNAC (Klie de ), en Limousin. 1248. — CossÉ (Roland de), dans le Maine, * 1096. — CoucY ( Thomas 1", sire de ), autrement Thomas de Marie, en Picardie. * 1396. — CoucY (Enguerrand VII, sire. de), en Picardie. 1248. — CouÉDic (Henri du), en ftretagnc. 1248. — CocRBON (Guillaume de), en Sain* (onge. 1096. — CouRCT (Robert de), en Norman^ die. 1248. — CouRSON ( Robert de ), en Brela.- Sne. 1248. — CouRTARVEL ( GeofTroy de), au Maine. * 1101. — CouRTENAT (Josseljo de), reçut des rois de Jérusalem la seigneurie de Tibi- riade et le comté d'Edesse. 121T. — CocBTSfiAT ( Pierce II, seigneur de), empereur de Constantinople. 12UL — Courtes AT ( Guillaume de ), sei- gneur d'Hyères, était arrière-petit-fils de. Louis le Gros. 1249. — CoiTUTENAY ( Pierre I" de ), sei- gneur de Oonches et de M(jhun-sur-Yôyres, éa Normandie. 1248. — CoLSTi?! ( Robert de ), en I^imou- »io, de la maison de Coustin du Masnadau. * 1270. — Cot'TES ( Sjmoo de ), dans TOr- léaoais. * 1098. Crao!! . Voy. Nevers. * 1066. — Créqut ( Gérard^ stre de,), on Artois. * 1190. 'CREsso!tiSART (Drcui II, seigneur de), en Picardie. 1006. — Creton ou Croton (Raimbaud ), seigneur d'Estourmel, en Artois. * 1196. — Crevecoecjr ( Enguerrand de ), f» 1 Artois. J218. — Croix (Gilles de), eu Artois. 1190. — Cropte ^Hélie déld^ f>n Péri^ord. r- Esgorailles ou Scorailles (Baoul seigneur d* ), en Bourgogne. * 1190. — EscoTAis (Thibaut des), on Tou- raine. 1248. — EspiNAT (Colin d' ), en Normandie. 1248, — EspiNCHAL (Bertrand d'), en Au- vergne. * 1248. — EspiNE (Pierre de V). 1190. -^ EsTÂisiG (Guillaume d'), en Rouer- gue. 1096. — Estourmel. Voy. Cretoq. 1191. — EsTouTEViLLE (Osmoud d' ), che- valier normand. * 1095. — Eu ( Henri 1", comte d' ) d'uoc branche bâtarde des ducs de .Normandie. 1248. — EuzENQu (Payen), en Bretagne. 1218. — Paye ( Guillaume de La), en Pé- rigord. 1248. — FÉRON (Payoo), en Bretagne. 1248, — Feydit (J. de}, d'i Limousin. une maison liu * 1097. — Fezensac ( Astauove VIL Coml< de\ en Languedoc. 1200. — FiENNEi ( Enguerrand, seigneur d''), en Flandre. 5S5 CRO DICTIONNAIRE DE 1270. — Flâmbnc (Raoul le]. laOâ. -— Flandre [ Baudouin, comte de ), élu par ses compagnons empereur 'de Coas- tantinople, * 1095. — Flandre (Robert H, comte de). * 1421. — Fluvian (Antoine ), en Catalo- gne, grand maître de Rhodes. *1098. — Foix (Robert 1", comte de). * 12W. — Fontanges (Hugues de), en Au- yergne. * 1190.— Fontaines (Aleaume de), maieur d'Abbeville. * 1202. — Forex (Guiçnes III, comte du), de la maison des dauphins de Viennois. 1190. — FoucAUD ( Bertrand de ), en Péri- gord. 1190. — FouDRAs (Hugues de), en Lyon- nais et en Bourgogne. 1096. — France (Hugues de), comte de Vermandois, frère de Philippe le Gros. 1147. — France (Louis le Jeune, roi de). 1147. — France ( Robert de ), comte, do Dreux, cinquième fils de Louis le Gros. 1147. — France (Pierre de), depuis sei- gneur de Courtenay, fils puîné de Louis le Gros. 11%. — France ( Philippe-Auguste, roi de). 1196. -r France (Marguerite de ), fille de Louis le Jeune et veuve de Béia 111, roi de Hongrie. 1148. — Frange (Louis IX, roi de). 1248. — France (Robert de), comte d'Ar- tois, frère de saint Louis. 1250. — Frange (Charlesde), comte d'An- jou, depuis roi de Napies, de Sicile et de Jé- rusalem. 1270. - France (t^hilippe le Hardi, roi de). 1248. — Freslon (Pierre), en Bretagne. 1190. — Frolois ( Miles de ), eu Bourgo- gne. 1248. — Gabriac. Kay.Caddme. 1248. — Gain (Adhémar de), en Limou- sin, d*nne maison dont une branche a pris Je nom de la seigneurie de Montaignac 1096. — Gamaghe (Hugues de), en Nor- mandie. * 1096.— Gand (Baudouin do ), seigneur d'Alost. * 1096.— G ARL ANDE (Gilbef t de), dit Payen, en Brie, est nommé à tort Gauthier par Al- bert d'Aix etGuillaunie déïyr; 1248. — Gascq (Hugues de), en Qùercy. 1190. -^ Gacjdeghart ( Guillaume de ), en Picardie, de la maison de Gaudechart do Quierrieix. * 1291. — Gaudini (le moine), grand maî- tre de Tordre du Temple, transporta le siège de Tordre à Limisso, en Chypre. 1248. — Gacteron (Payen), en Bretagne, d'une famille qui a pris le nom de Robien. 1-252. — GiMEL ( Pierre de ), en Limousin. 1248. — Gironde (Arnaud de), enGuyenne, d^uue famille établie depuis en Auvergne. 1248. — Gontaut (Gaston II, de) seigneur de Biron, en Périgord. 1248. — GouLAiNE (Geoffroy de), en Bre- tagne. NUMISMATIQUE. CRO 5SG * 1248. — Gocrccfr ( Guillaume de ), en Bretagne. 1096. — GocRDON (Géraud, seigneur de }» en Quercy. 1248. — GouRjAULT (Hugues), en Poitou. 1096. — GouRNAT ( Gérard, seigneur de ), en Normandie. 1248. — GoTON (Guillaume de), en Bre- tagne. 1346. — GozoN (Dioudonné de), en Rouer- gue, grand maître de Rhodes. 1270. — Graillt (Jean 1", sire de), au bailliage de Gex, sénéchal de Guyenne. 1270. — Grang^e (Etienne et Guillaume). 1 IOI.—Grandpré (Baudouin de), en Cham- [Jagne. 1096. — Grasse { Foulques de ), en Pro- vence. 1096. — Grayb (Arnaud de ), en Langue- doc. * 1096. — Gray ( Garnier, comte de ), en Franche -Comté, cousin dé Godefroy de Bouillon. 1252. — Grôssolles ( Guillaume et Ray- mond de), en Guyenne, d*une maison quaii* fiée aujourd'hui marquis de Flamarens. 1248. — Groucht (Henri de), en Norman-' die. 1248. — GuÉRRiANT. Voy. Budes. , * 118X. — GnÉRiN ( frère ), chevaHer de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem. * 1231. — GuÉRiN (N...), grand maître de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem. 1190. — GuicHE (Hugues et Renaud de la),- cn Barrois, et plus tard on Bourgogne. ^ 1101. Guyenne (Guillaume IX, duc de), et comte de Poitiers. , * 1076.— GuiNBs (Manassès, comte de), en Picardie. 1348. — GuiscARD (Bernard de), en Quer- cy. * 1098. — Hainaut (Baudouin 11, comte de). 1202. — Ham (Eudes seigneur de), en Ver- mandois, issu, selon ViMenardouin, des rois de la seconde race. * 1190. — Hangest (Florent d' ), en Picar- die. 1150. — Hargourt (Richard d* ), en Nor- mandie. 1190. — Haussonyille. Voy, Clairon. 1218.— Hauteclocque [Guy de), en Artois. 1096. — Hautpodl ( Pierre-Raymond d'), en Languedoc. 1219. — HÉDOuyaLE (Jean de), en Tlle de France. 1376. — HÉRÉDiA (Jean-Fernandès do)» en Castille, grand maître de Rhodes. 1102. — Herpin (Eudes), vicomte de Bour- ges, en Berry. 1248. — Hebsart (Guillaume ), en Breta- gne, de la maison Hersart de la Villemar- qué. 1196. — HiNNiSDAL ( Gilles d'), dans les P«Yys-Bas. * 1217. —Hongrie (André, roi de). ^ 1196. — HoRAL (Gilbert), grand mattrtf du Temple. 387 GRO DICTIONNAIRE DE * 1096. -- HouDETOT (Jean el Colard d' ), en Normandie. * 1190.— IsLE (Adam III, seigneur de T). 1096. — IsLE-jouRDàiN (Raymond-Bertrand de IM, en Languedoc. > 12*8. — IsoRÉ (Pierre), en Touraine et en Anjou. 1190. — Jaugôurt (Mathieu de), en Cham- pagne. * lUT. — JoiGNY (Renaud, comte de). 1248. — JoiN VILLE (Jean, sire), sénéchal de Champagne. 1190. JuiGNÉ. Voy. Clerc. * 1374. — JuiLLY ( Robert de ), en Vile de France, grand maître de Rhodes. * 1270. JupiLLES (Raoul et Gauthier de ), en Normandie. 1248. — Kergariou ( Guillaume de ), en Bretagne. 1270. — Kebgorlay (Pierre dé), en Breta- gne. 1248. — Kergueles (Hervé de), en Breta- gne. 1248. — Kerouarts (Macé de), en Breta- gne. 12'*8. Kersabiec. Voy. Siocuan. * 1248. — Kersaliou ( Geoffroy de ), en Breta^^ne. 1248. — Kersauson ( Robert )i en Breta- gne. * 1096. — Lamballe (Conan, fils du ^omte de), en Bretagne. ^ * 1201. — Landas (Gilles de), en Flandre. 1248. — Lascases ( Bertrand de ), d'une maison originaire d'Espagne, établie en Quercy. * 1248. — Lasteyrie ( Pierre de ), en Li- mousin. * 1434. — Lastic (Jean de), en Auvergne, grand maître de Rhodes. * 1096. — Lastours (GolQer de), seigneur de Haulel'ort, en Limousin. 1096. — Latour-Maubourg. Voy. Cap- deuil. 1248. — Laurengie (Laurent de la), en An- goumois, en Poitou et en Sainlonge. . * 1269. — Laltrec ( bicard, vicorjfjte de ), en Languedoc, de la première maison des vicomtes de Lautrec. 1096. — Laval (Guy III, sire de), en Bre- tagne. * 1248. — Lelong (Henri et Hamon ), en Bretagne. 1248. — Lentilhac (Bertrandde), en Quer- cy. 1096. —LÉON (Hervé de), en Bretagne. 1248. — Lestrange (Audouin de), en Lan- guedoc. 1248. — Levezou (Bernard de), en Rouer- gue. 1270. — Levis ( Guy III, de), maréchal de Mirepoix, de File de France. 1240. — Lezay (Girard de), enBourgogne, d'une maison à laquelle on rattache celle de Marnezia-Lezay. 1147. — Lezignem ( Hugues VII, dit le Brun, sire de ), en Poiiou, se croisa avec le roi Louis le Jeune. Voy, Lusignan. 1190. — Lir,sE (Waulier de}, en Hainaul. NUMISMATIQUE. CRÛ j^ 1147.-— Limoges. Voy. Comborh. Î255' ~ LoHEAc (Rion de ), en Bretagne 1270. - LoNGUEVAL ( Aubert et Baudouin de), en Picardie. " 1248. •— LoRGERiL (Alain de), enBrelaffno 1190. - LoRGES. Voy, Dufort. * * * i^^- "7 t^*«^= (Nicolas de), grand mai^ tre de Samt-Jean de Jérusalem. 1202. — Los (Thierry el Guillaume de), en Flandre. ' 1190. — LosTANGEs ( Guillaume de ), en Bas-Limousin. 1202. — LuBERSAC ( Geoffroy de ), en Li- mousin. r,^^^^ T I^ï-'SïGNAN (Hugues VI, surnom- me le Diable, sire de), en Poitou, fui tué'à la bataille de Ramla en 1102. — Foulcherde Chartres. * 1187. — LcsiGMAN ( Guy de ), roi de Jé- rusalem, fut pris par Saladin à la bataille de Tibériade, et vint ensuite assié^'or Acre avec Ids mis dfi France el d'Angleterre; acheta l'île de Chypre, qui devint après lui un royaume. (^Toy. Chypre, dans le Diction- naire.) * 1248. — LusiGNAN (Hugues XI, sire de;, et comte de la Marche, est cité comim^ croisé par Joinville et Guillaume deNangis. 12W. — Luzech ( Guillaume-Amalvin el Gasbert de), en Quercy. * 1218. — Lyobard (Pierre de), on Bresse. * 1096. — Lyonnais (Guillaume Ul, comte de). * 1270. — LYONs(Macé de), eu Artois. 114-7. — Magnag ( Ithier de ), dans la Mar- che. * 1109. — Maguelone (Raymond II, corate de ). 1096. — Maillé (Foulques de), en Anjou. 1202. — Mailly (Nicolas de), en Picardie. * 12i8. — Maingot ( Guillaume de ), dans TAunis. * 1096. — Malemort (Hélie de), en Limou- sin. 1270. — Malet (Jean), en Normandie, de la maison des sires de Graville. * 1202. — Malvoisin (Robert), en Norman- die. * 12i8. — Marhallag (Jean de ), en Bre- tagne. * 1096. — Marle. Voy. Coucy. * 1202. — Marly (Thibaut de ), seigneur de Mondreville, petit-ûis de Mathieu de Mont- morency. 1252. — Marquefave (Arnaud de) en Lan- guedoc. * 1102. — Marseille ( Aycard de), rejoi- gnit Raymond de Saint Gilles au siège de lYipoli. * 1096. — Marssane ( Humbert dfi ), en Dauphiné. * 1113. — Martigdes (Gérard de), recteur de l'hôpital de Saint-Jean de Jérusaleroi lorsque les croisés s*emparèrent de la villo sainte, obtint, en 1113, du pape Pascal II. une bulle qui fit un ordre religieux et mili- tnirc de ses frères hospitaliers. 1093. — Matban (Jean de), de Normandie. oS3 cno DICTIONNAIRE DE NUMISMATIULE. CRO 500 * 1218. — Haulde ( Roberl de ), du Hai- naut. * 1211. — Malléon (Savary de ), en Poi- tou. 1147. — Maubienne (Amédée 11, comte de) et de Savoie, oncle maternel de Louis le Jeune, le suivit à la croisade, et mourut à Nicosie, en Chypre. * 1189. -—Mayenne (Juel de), au Maine. 1248. Meaui ( Gauthier, vicomte de ), en Brie, ayant rapporté en France la sainte cou- ronne d'épines, reçut de saint Louis Tauto- risation de remplacer ses anciennes armes par l'écu d'argent, à cinq couronnes d'épims de sable, 1396. — Meingre (Jean le), dit Boucicaut, maréchal de France. 1190. — Mellet (B. de), en Périgord. * 1191. — Mello (Dreux iV,de), seigneur de Saint-Bris, en Beauvoisis. * 1096. — MEtuN ( Guillaume I", dit le Charpentier, vicomte de), en Brie. 1270. — Melln ( Guillaume 111, vicomte de), seigneur de Montreuil-Belay, en Brie. 1190. — Menou (Gervais de), en Touraiiie. * 12'*8. — Mehle (Foulques du ), en Nor- mandie. 12V8. — Mérode (Baudouin de), au duché de Juliers. 12^0. — Messet (Guillaume de ), en Cha- rolais. * 1146. — Meulbnt (Galeran III, comte de). * 1454. — MiLLT (Jacques de), grand mal tre de Rhodes. 1190. — MisMiB (Thierry, seigneur de). 1298. — MoLAY (Jacques de), dernier grand maître du Teuifile, était cle la maison de Longwy, en Bour^^ogne. 1:218. — Monaco (GrimalduSy seigneur de), de la maison de Gnmaldi. * 1086. — MoNCHT (Drogon ou Dreux de), en Picardie. * 1208. -r MoNTAiGu ( Guérin de ), en Au- vergne, élu grand maître de l'ordre de Saint- Jean de Jérusalem, en 1208. * 1219. — MoNTAiGU ( Pierre de ), grand maître de Tordre du Temple. 1248. — Montalbmbert (Âymeric et Guil- laume de), en Angoumeis. * 1345. — MoNTAUBAN (Raymoudde), sei- gneur de Montmaur en Dauphiné. 1248. — MoNTAULT ( Bernard de), en Lan- guedoc. * 1096. Mo?iTBEL (Philippe de), en Bresse. * 1202. — Montbéliard ( Ricnard, comte de), et Gauthier, son frère, s'embarauèrent dans un port de Calabre pour la Palestine. Villehardouin. 1 144. — MoNTBOissiER (Eustachc de), d*une maison substituée en 1511 aux nom et ar- mes de celle de Beaufort deCanillac. 1248. — MoNTBOUGUEB ( Geotfroy de ), en Bretagne. 1122. — Mo!«TCBENu (Claude de ), en Dau- phiné, mourut en Palestine, où son tombeau existait encore au siécledernierdans Téglise de Saint-Jacques le Mineur. * 1098. — MoifTEiL (Adhémar de), en Pro- vence, évoque du Puy. 1190. — MoNTESQL'iou ( Raymond-Aimo- ry, baron de), en Armagnac. * 1187. — Montferrat ^Conrad de), mar- quis de Tyr. * 1202. — Montfort ( Simon 111, comte de), fidèle à son vœu d'aller en terre sainte, laissa )<^s croisés marcher sur Constantino- l)le et se rendit en Syrie. 11 s'illustra plus tard contre les Albigeois. 1248. — Montfort l*Amaurt (Jean, comte de), dans Tile de Finance, potit-lils de Simon de Monllort, mourut en Chypre, en 1249. Joinville. 1107. — Moi^FOBT -SUR -Bille (Robert, comte de), maréchal héréditaire de N'orman- die. * 1096. — MoNTGOMMERT (Philippe de), en Normandie, mourut à Antioche. 1288. — MoNTJOTE (Guillaume, baron de), en Alsace, accompagna Jean de Saint-Mau- ris en terre sainte. * 1096. — MoNTLACR (Pons et Bernard de), en Languedoc. * 1190. — MoNTLÉâRT (Guillaume de), en Orléanais. 1203. — Mo^TMiRAiL ( Renaud de ), frèro d'Hervé, comte de Nevers, périt à la bataille d'Andrinople. 1147.— Mo?îTMORENCY (Thibaut de), fils puîné du connétable Mathieu de Montmo- rency. 1270. — Montmorency (Mathieu III, do). 1270. -^ Montmore?igy-Laval (Guy Vil, sire de. 1147. — Montmorin (Hugues de), en Au- vergne. 1096. — Montpellier (Guillaume V, sei- gneur de ). 1147. — Montréal (Maurice de), chevalier de Languedoc, accompagna le roi de Jérusa- lem au sié^e d'Ascalon. 1096. MOiNTREDON (Eléazardc), enLangue- doc. * 1202. — Montreuil-Bellat (Henri de), en Snumurois. 1190. — MoRETON (Guignes de ), en Dau- phiné. * 1202. — MoREUiL ( Bernard III de ), en Picardie, fit le voyage de la Palestine en 1202, et rejoignit les croisés sous les murs de Gonslantinople. 1345. — MoRGEs (Guillaume de), en Dau- phiné. 1248. — MoRNAY (Guillaume de), en Berry. 1096. — MoRTEMART. Voy, Rochechouart. 1248. — MosTUÉJouLs ( Pierre de ), en Rouergue. 1190. MoTE ( Juhel de la ), de la maison de la Mote. — Baracé. 1248. — MoTTiER ( Pons ), de la maison Motlior de la Fayplle. 1184. — Moulins (Roger des), gran I maî-- tre de Saint-Jean de Jérusalem, origintiiro de Normandie, périt au sanglant combat de rjbériade. 1248. — MoïJSSAYB (Raoul de La), en Bre-^ tagne. 5*^1 ci;o DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 1190. —Moustieh (Renaud et Herbert du)» en Franche-Comté. 12W. — MuN (Austor de)j en Bigofre: 1102. — MuRAT (Jeanj vicomte de), prit la croix avec Guillaume, comte d'Auvergne, son seigneur. 1396. — NailLac (Philibert de), grand maî- tre de Rhodes, originaire du Berry. 1239. — Nanteuil ( Philippe 11^ Seigneur de), dans Tlle de France. 1168. — Naplouse ( Philippe de ), grand niallreduTemple,étaitoriginairedePicardie. 1187. — Naplousc (Garnier de ), grand maître de Saint-Jean de Jérusalem, périt à la bataille de Tibériade. 1096. Narbonne (Aymeri P% vicomte de). 1218. Nédonchel (Barthélémy de), en Ar- tois 1096. — Nesle (Drogon, seigneur de), en Picardie. * 1270. — Nesle ( Jean 111, Jean IV et Raoul de). 1190. Nettancourt (Dreux de); enBarrois. * 1098. — Nevers (Robert de), dit le Bour- guignon. * 1100. — Nevers ( Guillaume II, comte de), partit avec son frère Robert en 1100, pour aller rejoindre les héros de la première croisade; Guillaume III, son fils,Guillauûae IV et Renaud, ses petits-fiJs, se croisèrent aussi en 1147, 1168 et 1190. 1111. — No AILLES (Pierre de), en Limou- sin, flt le pèlerinage de la terre sainte en 1111, et Hugues do Noailles, mourut à la croisade de 1248. ' • 1248. — NoÉ (Arnaud de), en Languedoc. *1096. —Normandie (RobeniII,ducde), fils aîné de Guillaume le Roux, roi d'Angle- terre, prit un des premiers la croix. 1248. — Nos (Roland des), en Bretagne. * 1190. — Noyers ( Clerembaul, seigneur de], en Bourgogne. * 1536. Omedes (Jean d')y en Aragon, grand maître de Malte. * 1096. — Orange ( Raimbaut lîl, comte dM, en Provence, commandait un carps d'ar- mée au siège d'Anlioche, et entra liin des premiers dans Jérusalem. 1218. — Orglandes (Foulques d'J, en Nor- mandie. * 1096. Orléans (Folker ou Foulcher d'), l'un des chefs de la première croisade, fut tué au siège de Nicée. îi??" ~~ Os>*<^ND (Jean d'), en Normandie, 1248. — Panouse (Motet et Raoul de La), en Rouergue. * 1270. Pardaillan (Bernard de), seigneur de Gondrin. * Î270. Patay (Guillaume de), en Beauce. * 1128. — Pavens (Hugues de ), premier grand maître du Temple, fonda pour la pro- tection des pèlerins une confrérie militaire, dont le pape Honorius fit Tordre régulier du Temple. {Voy. dans le Dictionnaire l'article Temple. ) 1248. ^— Peghpeyrou (Gaillard de ), en Querçj. ' 109(5. — Pelet (Raymond ), dit le Croisé ; vicomte de Narbonne, accompagna le comte m de Toulouse en terre sainte et s'emoâM ,i. Tortose en Phénicie. ^ * ^^ ^ * 1248. - Penne (Geoffroy de), en Langue- * 1096. — Perche (Rotrou II, comte du) cadet des comtes d Alençon, de la maison dà Belesme. ^ 1233. — PÉRiGORD (Armand de), grand maître du Temple, périt dans un combat contre, les Karismiens. 1248. r~ PÉRUSSE (Hardain de), de la mai- son de Pérusse des Cars, dans la Marche. * 1096. Pierre ( Guillaume de ), seigneur de Ganges, en Languedoc, s'établit en Pales- tine et périt au siège de Tyr. 1239. — PiMODAN. Voy. Rarecoarl. * 1297. — Pins (Odon de), en Catalogne el Languedoc^ grand maître de Saint-Jean de JérusaleoQl. * 1355. — Pins (Roger de ), en Langue- doc» grand maître de Rhodes. * t "^ *?^*' l'LAissiEz ( Philippe du ), grand maître du Temple. '^ 1190. — Planche (Geoffroy de là), en Aîï- jou, de la maison de la Planche de Ruillé. * 1248. Plas (Amblard de), en Bas-Limou- sin. » * 1190. — Plessis ( Laurent do ), en Poi- tou, suivit en Chypre Guy de Lusignan, qui lui donna plusieurs fiefs et le litre de chevalier de Morpho, grand village dans h plaine de ce nom,- au nord do l'île. ( Le lim des Lignages.) 1248. — Plessis (Geoffroy du ), en Breta- gne, de la maison du Plessis-Mauron. 1249. — Poitiers ( Alpbanse, comle de ), et de Toulouse, frère de saint Louis, régent de France avec sa mère, Blanche de Castille, quitta la régence pour rejoindre les croisés en Palestine. 1248. — PoLASTRON( Guillaume de), en Languedoc. * 1098. — PoLïGNAC (Héracle, comte de), en Velay, fut tué devant Antioche. Sa mai- son s'est éteinte au xv siècle, et celle de Chalènçon lui fut substituée. * 12V8. — PoMOLAiN (Pierrede), de la com- pagnie de Joinviile. * 1191. — Pons (Renaud et Pierre de), en Saintonge, s'étant croisés, furent massacrés par les Grecs à Durazzo; leur maison vient de s'éteindre. * 1534. — Pont ( Perrin du ), en Piémonf, grand maître de Malte. • * 1147. — PoNTHiEu ( Guy II, comte de \ iirourut à Ephèse. Jean, son fils, fut tué au siège de Ptolémaïs. * 1248. — Paï»i« (Raymond et Bernard de la), enQuercy. * 1096. — PoRCELLETs (Bertrand des), che- valier provençal. 1190- -- Porte (Guignes el Herbert de la), en Dauphmé. * 1191. — Porte (Harduin de La), en An- jou. 1202. — Portugal ( Alphonse de ), grand maître de Saint-Jean de Jérusalem. 1290. -- Pracomtal ( Foulques de ), crf Dauphiné. s»s GRO DICTIONNAIRE DE 49h8. pRitssAc (AmalyiD de), enGascog^o. * i2T0. — PasssiGNY ( Renaud de ), maré- chal de France. * 1096. — Prbuillt (Geoflfroy de ), comte de Vendôme, fut tué à la bataille de Ramla. ^•1270. — Prie (Jean de), seigneur de Bu- sançois en Nirernai», étant au royaume de Tunis, fit diverses donations à l'abbaye de Yilleloin en Touraine. 1190. — Prunblé (Guillaume de), en Beauc -. * 1106. -— PoisBT (Hugues deA, yicomte de Chartres, ayant pris la croii, aeyint comte de Jeffa ou Joppe. * 1096. — Ptrr ( Hugues de ), seigneur de Pereins, d'Apifer et de Rochefort en Dau- phiné, partit avec ses trois fils pour la pre- mière croisade. ♦lilS. — Puy (Raymond du), fils du pré- cédent, succéda a Gérard de- MartigueSt comme recteur de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, et Ait le premier qui prit le titre de grand maître de 1 ordre. 1218. — QuATBVBARBBS (Foulqucs dc ), en Âi^ou. lâW. — QuteEiAG (Jean de), en Bretagne. 1248. — QuÉLBN (Eudes de), en Bretagne. 1190. — Raiqbgoitrt (Gilles de ), en Lor- nine. * 11^7. — RiNcoN (Geoffroy de), seigneur de Taillebourg, commandait, avec le comte de, Saroie, Tavant-garde chrétienne au sor- tir des défilés de Laodicée. 1339.— Rabecocrt (Raussin de), delà mai- son de Rarecourt de la Valée, de nos jours marouis de Pimodan. * 120^ -— Rath (Geoffroy le ), originaire de Touraine, grand maître de Saint-Jean de Jérusalem. 1096. — Ratvohd (Guillaume), en Pro^ yence, se croisa ayec Raymond de Saint- Gilles. 1348. — RsGHiaNByoïsiif (Aymeric de)» en Anjoii. * 1147. — Rbinach (Hesso, seigneur de) , en Alsace. ^ 1096. — RÉTHEL (Baudouin de), dit du Bourg, succéda à Baudouin I*', roi de Jéru- salem, dont il était leparent. ^ 1350. — RsyEL (Hugues de), en Auyer- Ke, grand maître de Saint-Jean de Jérusa- n. * 1096. — RiBAUMONT (Anselme de) , en Picardie, fut tué au siège d*Archas. * 1188. — RiDBRFORT (Gérard de), grand maître du Temple, pént en protégeant la retraite des débris de l'armée chrétienne après la bataille de Tibériade. 1190. — RiBBCouRT (Raoul de), eh Picar- die. «* 1248. — RiBux (Gilles , sire de) , en Bretagne. ^ 1130. — RioAUD (Hugues), cheyalier du Temple, originaire du Languedoc. 1248. — RoBiBif. Voy. Gautheron. 1190. — RoGHAMBBAU. Foy. Yimeur. * 1202. — Roche (Othon de la), sire de Ray en Bourgogne, s*empara d'Athènes et de Thèbes, et prit le titre de duc de ces DlCnOBlf. DB NumSlIA'TIQUE. NUMISMATIQUE. €R0 3M deux yilles, quMl transmit à ses descendants. {Voy, dans le Dictionnaire les mots Aghaïb tt Athènes.) 1248. — Roche (Carbonnel^et Gaillard de la), d'une maison de Guyenne, aujourd'hui connue sous le nom de la Roche-Fontenille. 1248. — Roche-Aymon (Guillaume et Ay- mond de la), en Auvergne et en Bourbon- nais. 1096. — RocHBCHOUART (Aimerj IV, yi- comte de), en Poitou. * 1970. — Rochefort (Jean de), en Au- yergne. 1190.— Rochefoucauld (Foucauld de la), en Angoumois. 1191. — Roghefougaud (Guillaume de la), yicomte de Gh&tellerault. 1248. — RoGHELAMBERT (Roger de La), en Auvergne. ^ 1096. RoGHEHORB (Guériu de), en Lan- guedoc. * 1248. — Rode (Guillaume de La), en Auvergne. * 1217. — Rodez (Henri, comte de), prit la croix, à Clermont, des mains du légat, le cardinal Robert. 1119. — Roffigrag (Robert de)» en Li- mousin. 1190. — RoHAR (Alain IV, dit le leune, vi- comte «de), en Bretagne. * 1220. — RoNQUEROLLES (Budcs de)» d'une maison de Tlle de France. * 1248. — RosET (F. de), en Quercy. 1270.— RosTREifBN (Geoffiroy de), en Bre- 1202. — RouBAHL (Otbert de), en Flan- tagne. dre. ^ 1248. — RoucT (Henri de), seigneur de Thosny et du Bois, en Champagne, se crpisa ayec saint Louis, en 1248. Déjà Robert Guis- card, comte de Roucy» avait pris la croix en 1170. 1248. *- RoueÉ (Olivier de), en Bretagne. 1096. — RouRB (Host, seigneur du), en Géyaudan. * 1096. — RocssiLLOB (Gérard, comte de), se distingua au siège d'Antioche, et entra l'un des premiers dans la ville sainte. * 1248. — Rote (Mathieu I", seigneur de), et de Germigny, en Picardie. 1190, — RuiLLi. Yay. Planche (la). * 1202. — Saarbrugk. (Eustache de), reçut la garde de la ville d'Andrinople. ^ 1196. — Sablé (Robert de), au Maine, Îrand maître du Temple, commandant la otte de Richard Gœur-de-Lion ; il se fit Templier à son arrivée à Acre. 1096. — Sabran (Guillaume de), en Pro- vence. 1248. — Sade (Hugues de), en Proyence et au comtat Venaissin. 1175. — Saimt-Chahahs (Odonde)» grand mattre du Temple. * 1270. — Saint^ler (Amaury de). * 1248. -- Saint-Ger lEz ( Pierre de ), en Quercy. 1190. — Saint-Gborobs (Raoul de), de la maison dont sont issus les marquis de Vérac. 13 €|iO DICTIONNAIRE DE 12kS. -p- SAiNT-^riLLss (Hervé du), en Bre- tagne, 1248. — Sainte-Hermine (Aymeric de)» en Bretagne. * 1525. — SiintuJaillp (Didier de) , en Dauphinéy grand maître de Halte. ^ 1270 — Sain't-Maaiib (Lancelot de), ma- réchal d9 France. * 1179. — Sainte-Maure (Guillaume de), en TourainQ» maison éteinte vers 1206, et à laquelle fut substituée celle de Précigny , devenue dç,cale aou^ le nom de Montàusier. 1288. — Saint-Mauris (Jean 111, de), cher yalier, seigneur de Saint-Hauris en monta- gne, fit le pèlerinage de la terre sainte. ^*1096« — Saint-OvkÉ (Hugues de) , en Artois, eut en partage la seigneurie de Ti- bériadiB, Après la prise de Jérusalem. 1248. — Saint-Pern (Hervé de), en Bre- tagne. 1239. — Saijit-Phalle (André de), aoeom- pagna en Palestine Thibaut, comte de Cham- pagne, son souverain. * 1096. — - Saint-Pol (Hugues, comte de) , dit YAncimif et son fils En^uerrand, se dis^ tinsuèrent au siège d'Antioche. Ils étaient de lapr^oiièr^ m^i^on des comtes de Saint- Pol. 119|. -^ SAUfTi*Si¥ON (Jean I*', seigneur dej, accompagna*Philippe-Auguate à la croi^ sade, * 1120. — Saint Solpis (Perqold de), ea Bresse, prit la croii avec Bérard de Cbàtil- Ion. èvèque de M&cop, Aret^çrict de Corsant et Ulric de Baugé, * SàiNT-VAi-miY jOautbier et Bernafd* com- tes ae). 1096, — Saliçnag (Huffu^s de), de la mai- son de Saligoac de Féneron. ^ 4^33. -*< SàLiNS (Humbert Hl, are de) , dit U Benforcéf originaire de Bresse, mourut en Palestine vers fan 1133. Gaucher, sire de Salins» f6 diltwgu;^ mt fiégo d'Apre^ en 1096. — Salyiag (Etienne et Pierre de), en Quarcy. Un jugement de maintenue de noblesse a reconnu la communauté d'origine des maisons de Salviae et de Viel-Castd. * 1553. — Sangle (Claude de la), de la maison de Montchanard, en Beauvoisis , grand mattre de Saint^Jean de Halte. 1239. — Sargus (Adam de), en Picardie. * 1248. — Sargin^s (Geoffroy de), fit des prodiges de Tateur pour protéger la retraite de saint Louis sur les bords du Nil. 1248. — Saatiges (Gauthier de)> en Au- verene. M345.— Sassenage (Didier, seigneur de J , en Dauntûpé. t248f. — Saolx (laccjues de), en Bourgo- gne, mourut à 1^ première croisade de saint Louis ; Pierre de Saulx était à celle de Tu- nis. D^ facque3 descend la ;naison ducale de Sanlx-Taviinnes. * 1219. ~ Saveose (Guillaume de), en Pii çardie. 1248. — SÉGUiER (Guillaume), jen Langue^ doc. MUMISMAlIftUB. CaO ^ 1248. — Steua (Guillaume et QaiUaume Raymond de). * 1190. — Senlis (Guy IV de), grand boa^ teiller de France. 1248. — Sbsmaisoiis (Hervé de), en Brot^ gne. * l*ro* -^ SÉvBaAG ÏGuy de), an Roueiw gue. 1248, — SiocHAN (Hervé de), en Bretagni, d'une 'maison oopoue aiiô<^urd*hui çons le nom de Kersabiec. ^ 1248. ^ SoLAGBS (Thibaut de), enRouer- gue* dont le nom a été relevé par rancienne maison d'Arja. * 1247. — SoNNAG (Guillaume de), grand maître du Temple. * 1^0. — SoRfis (Raoul de), sire d'Es* trées au Maine, maréchal de France. ^ 1006. Squrdbval (Robert je), eo Nor- p^andie, s'attacha à Sonémond, prince d'An- tiocbe. 12Q4. — Stra^bn (Guillaume de), en Flan- dre. . * 1270» -T- S»i.Y(Jeande)9 en Champagne. * 1170. — Syrie. ( Joubert de ) , graol mattre de Saint-Jean de Jférusalem. ^10001. — TAiLLsrvH (Guillaume I), comte d'Angouléme. * 1248. — Taillepied (Thomas), d'une maisou de Bretagne établie depuis en Nor- piaudie. 1251. — T4LI.BTRANP (Bosou de),9irede Grignols, en Périgord. ^ 1112. -^ TAH«nànB, prit la erax aveeson 4K>usia Bohémoud , priaeo de Tar ente. Si piété et ses vertus firent de lui le type le plus pifffti^de la eJbyevalerie. * 1248. — Termes (Olivier de), est quali- fié par Joinville a Tun des plus vaillants et H^B plus hardis bommea quil ait eonons en terre sainte. » * 1184. — Terrig, grand mattre du Tem- ple» combattit k la latala jeumée de Tibé- riade , qui entraîna la perte de Jérusalem. * 1250. — Tçw» (BePlraadiie), en Auver- f;ne, grand maître de Saint-Jean de Jérusa- em. * i270. -rr Tuâmif Bs (Gisbert I*", seigneur de), en Quercy, * 1248. — Thésan (Bertirad de), au coiD' tat Venaiasin. * 1096. — • Thibrn ( Guy de), comie de Gb&lons-sur-Saôae, en JBoui^og^e, dont il avait hérité par sa mère. "" 1096. — Thouars (Herbert U,vieoiDte de), accompagna le comte de Poitiers en Pa- lestine* * 1091. — TULT (Ikaoul dek en Nerman- die. • , * 1097. — TocY (Ithier de), seigneur de Puisaye, en^ Auxerrois, 1147. — Tonnerre (Renaud, comte de). en CbampAgne* ^ 1173. -^ ToRo«a (Arnaud de), grand maître duk Temple. * 1^0* «T- ToMTE (Anseln» da), seigfl«ir d'Offemond. * 1098. — Toulouse (Raymond V, comje de), en Languedoc, prit la croix au concile w GRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CRO 598 de Glermont» et j^rtit à la tète de ses plus puissants yassaux ; il mourut en 1105 , ^a iiégid de Tripoli. * 1102. — Toua-D'AuvERGNK fie baron de la), suivit Guillaume, comte d'ÀuTergne, à la croisade» , ^ 1270. — Tocr-d'Auyjergvb (Bernard 11^ de la). > 1190. — TouR-DC-PiN (Albert II, de U) , eo ]>«upbiaé« * 1270. — ToGRMEBu ifjujf baron de)» en Normandie. * 2270. — TouRNELLB (Gilles de la), en BeauYoisis. 1090. — TouRHOs (Eudes de), en Viva- rais. 1190« r^ Trambcourt (Renaud dc]« en Pi- cardic. * 114.9. Tramelay (Bernard de), originaire de Bourgogne, grand mattre du Temple. 11/1^7. — TRA816N1ES (Gilles de), Tendit la terre d'Alh* 1096. — Trémoille (Guy, sire de la], en Poitou. * 1^0. — Tbbncayel (Roger.de), fils -de Raymond, dernier vicomte de Beziers et de €Ar6as«>ane> * 1248. — Trichatel (Hugues de], sjdî- Î;neur d'EscouûantSi portait la bannière de a compagnie du sire de Joinville à la ba- taille de la Massourc. * IIW. — Trib (Guillaume), seigneur de Fresnes. 1006. -^ Torenne (Raymond {'% vicomte de), en Limousin. * 1147. — Tyrb». (Hugues), sire de Poix, en Picardie. * 1467. — Ursins (Jeaa-BaptistejdQ3), ori- ginaire dltalie, grand maître de Rnoaes. 1190. — UzÈs* Yoy. Ba&tet. * 1270. — Valéry (Erard, sèi^neyr de), connétable de Champagne. * 1557. — Valette Parisot (/can do la) , grand maître de Sainl-Jeai) de lérusalem , originaire du Rouergue. 1190. — Vallln (Guillaume et Vi^Tre de), en Dauphiné. 1270. — Valois (Jean, comte de), dit Tris- taUf né à Damiette en 1250| se trouvait au siège de Tunis, 1248. — Vavon (A««- de), d'une maison du Qaercy, dont une bran^be a aujourd'hui le surnom (ÏAmbrugeac. ^ MM, — * Vadibibuil (Glairambault de), en Picardie. 1248. — VARAiom (Roux del en Langue- doc, mourut aur les bords du Nil, le jour de la paye, ce qui Tempôcha de rembourser Temprunt qu il a^ait £ait sous la caution d*Arnaud de Noé. ^ 1147.— Vaubnvbs (Guillaume.comtede). * 1270. — YARBNifBS (Florent de), amiral de France , originaire de Picardie. * 1147. — Vai}M¥(¥«t (Hugues^ l*% cpe de), éêmê llle de Franpe» grand maître de Rhoaes. 1190. — ViMEUR (François, db),^!«DgiilBire de Touraine, d«lit la raaiftou portartt^dur- d'hui le titre de marquis de Rochayilitaii. 1396. — fi»<îtE (Jean do), atôîrtl de France, origina^irc do Bourgogne. SM CRO DICTIONNAIRE DE lut. — YiRicu (Guiffray de) , en D«tt* phiné. i2W. — VisDELou (Guillaume de), en Bre- tagne. * 12M. — ViTEÉ (André de), en Bretagne. 1252. — Voisins (lierre de), en Languedoc. ^ 1180. — Waoup ou Gatgup ( Geoffroy de), aïeul de Duguesclin, en Bretagne. ^ 1190. — WiLPOT DE Passbnbeim (Henri de), premier grand maître de Tordre Teuto- nigue. * 4190. — Waueiii (Hellin de), sénéchal de Flandre , et Roger, «son frère, évéque de Cambray. 1190. _ WiGRAGOuET (Simou de), en Pi- cardie. 12U. — TsAEii (Pierre d'), en Rouergue. * IMl. — Zagosta (Pierre Raymond), en Gastille , grand mattre de Rhodes. 401 Quelque étendue qu'elle soit, il serait possible de doubler encore la liste précé- dente, en consultant lès Continuations iné- dites de Guillaume de Tyr, les Cartulaires du Saint-Sépulcre et de Sainte-Sophie de Nicosie, les Chroniques de Stramboldi et d*Amadi, THistoire des principautés d'outre- mer, laissée en manuscrit par Ducange, et les titres authentiques des familles. Nous citons ici quelques noms seulement qui mé- riteront de figurer dans les additions nou- velles à la galerie des croisades. Alàoes, en Auvergne. * Anolueb, en Champagne. Apchiee, en Gévaudan. Appelvoisin, en Poitou. Aepajon, en Rouergue. * AssAs, en Languedoc, dont était le che- yalier (d'Assas). AUBEGOUET (a*J. AuM ALE, en Picardie. AuEB, vicomtes de l'Arbouste. * AvAUGouB, en Bretagne, éteints en 1746. Banne, en Languedoc. ^ Babbazan , en Bigorre , éteints au xyi* siècle. Baethe (la), en Languedoc. Babthélbmt, Haut-Languedoc. Baume (la) , seigneurs de Montrevel , en Bresse. * Baux (les barons de), en Provence, éteints au xr* siècle. Beaumanoib, en Bretagne. Bellbtme (de). Botssbulh, en Limousin. Bbahgas, originaires d'Italie, établis en Provence. BeutAbes, en Languedoc. Bbtas, en Artois. Bussbul, en Bourgogne. Gabibout (du), marquis de Goislin, en Bre- tagne. Gabcht (de). Gastbllanb, en Provence. CflABANs, en Périgord. Ghafpaut (du), en Bretagne. Chambobaiit, en Poitou. CttAPT DB Rastignag, cu Llmousiu, NUMISMATIQUE. CRO Chastellet, en Lorraine. Ghasteigneb, en Poitou. Ghastbnbt , de Puységur, en Bas-Armi. gnac. Chastbe (la), en Berri. Cbateauneuf-Randon, en (lévaudan. Clisson, en Bretagne. CoETLOGON, en Bretagne. * CouHÉ, en Poitou. Gbeyant, seigneurs d*Humières, ea Pico> die, originaires de Touraine. Cboy, en Picardie. CuLANT, en Berri. * Cbaon, en Anjou. Danneyille, en Normandie. Dbesnat (du), en Bretagne. * Élib de Pompadoub^ en Limousin. Esgoubleau de Soubdis, en Poitou. ESTBÉES. Fabb (la) , en Languedoc. Fat-d Athies, en Picardie. * Tiennes, au comté de Guines. Fiquelmont, en Lorraine. Fbangleu (de). * FoBCALQuiEB (Ics comtos dc). FuMEL, en Quercy. GALABn,en Guyenne, seigneurs deBrasM GiNESTous, en Languedoc. Gbignan, mêmes qu*Adhémar. Gbammont, en Franche-Comté. Ham, en Picardie. Habaugoubt, en Lorraine. HÉBBAiL, du Haut-Languedoc.^ Imégoubt (Vassinhacd'), originaires do Limousin , établis en Champagne. Lambebtte, en Périgord. , Lameth, en Picardie. Lannot, aux Pays-Bas. Lautbeg, en Languedoc. ^ Lbnoncoubt, en Lorraine. Le Petit. Lesgubb, en Languedoc. Lignivillb, en Lorrkine. LiNiiBEs, en Poitou. LuANGE, en Bresse. LuppÉ, en Armagnac. LuBE, en Limousin. Hallenbeg (de). Mabeuil, en Périgord. * Mauquenght, en Normandie. Meblb (du), eh Normandie. Montbbon, en Angoumois. MoNTOUv^de). Navabbe (Phil. de) cft sa descendanee. PiGQuiGNT, en Picardie. PiEBBB-BuFnÈBE, cu Lifflousiu. Piebbe de Bebnis, en Lanj^uedoc. * PoMPADOUB, en Limousin, vojf. Eld* * Pontaillieb en Bourgogne, «eints rers 1600. PuTsÉGUB, voy. Chastenet. QuEiLLE (la), en Auvergne. QuiQUEBAN, en Provence. RiviAbe (la), en Nivernais. RoBEBT DE LiGNEBAC, cu Limouiin. RocHEDBAGON (la), cn Auvergne* RoGHEFOBT, eu Auverguc. RoDDE (la), en Vêlai. RoNGHBBOLLES, en Normandie. 401 CRO DICTIONNAIRE DE MUMISMATIQiaL CRO MS R0QUBFBUIL9 en Rouergue. RuMiLLT (deV. * Rurr, en Franehe-Gomté. Sauxt, en Picardie. Saiht isAiàMs (de). SuHTy-AuMraoïfDBy en Artois. * S AssBNAeB, en Dauphiné, éteints en 1339. Sâunhâc, en.Rouergae. SAVAKT-LANcosMEy en Touraine. SAVOHNribus, en Anjou. SBNNBTimmB ou Sain t-Nbgtaieb , en Au- Tergne. SmiAiCBy en ProTence. Talaku, en Lyonnais. TiixT, en Normandie. T0UCBKBOBUF9 en Périgord. TOULON0BO1I, en Bourgogne. TouB (la), en Voivre, en Barrois. TocBifELLB (la), en liorTan. UBPÉy en Forez. VAssALy en Quercy. VBBmr (de). YiLLBLnMBy en Piémont. YoLEBs LA Faille, en Bourgogne. YnmMiLLB, en Piémont Vogué, en Languedoc. YvBTOT, en Caux. m. Dn Gange a laissé en manuscrit une His- toire des principautés françaises d*outre- mer, dont ui publication, décidée par le mi- nistère de Finstruction publique, fournira de précieuses notions à la Numismatique des croisades. Nous croyons qu'on ne par- courra pas sans intérêt le tableau des prin- cipautés dont Su Gange a tracé Thistoire gé- néalogique » et des sièges épiscopaux dont il a établi la série dans cet ouvrage. Nous en donnons ici Tindication d'après le ma- nuscrit original de l'illustre auteur du Glos- saire, conseryé aux Manuscrits de la Biblio- thèque nationale. PREMIÈRE PARTIE. I 1. Lei roU d$ Jérusalem. — Lm rais d$ Chjfprt. — Les rois éP Arménie. § S. Les mineipaux mgnewrs des royatmiet ae Jérusalem et de Chgpre. Les seigneurs d'Adelon. — d'Antioche. — d'Arsur. — de Beyrouth ou Baruth. — de la Blanche Garde. — de Belinas. — de Bethsan ou Bessan. — de Boutron. — de Caïmont. — de Carpas ou Karpasso en Chypre. — de Gayphas. ^- de Cerep. — de Césarée. — de la Cilicie. — d'Edesse ou Rohas. — des Courtenai , issus des] comtes d'Edesse. Les seigneurs de Fémie ou d'Apamée. — de Gibelet. — d'Harich. — de Jaffa et d'Askaloo. — d'Ibelin et de Rama* — de Laodicée. — de Maradée. — de Mares. — de Margat. — de Montgésard. — de Montréal et de la terra au delà du Jourdain. — de Naplouse- — de Néphin. — du Plessis.ouPlaissies. — de Philippês. — du Puy. — de Rama. — de Saint-Abraham. — de Sarmit. — de Scandelion. — de Sidixi ou Saette. — de Snrorgie. — de Tibénade et de Galilée. — de Toron, — de Tripoli. — de Tyr. { 3. Familles des romumes de Jérusalem ei de Chypre. Familles .f^" d'Aleman. d'Antioche. de Babin. de Barlais. de la Baume. de Bédouin. de Brie. de Gafran. de Bampierre. de Fleur^ ou Flarj. de Gauvain. de Ham. de Hierges. de Maugasteau. de Mimars. de Montolif. de Morpho, issue des comtes d'Edesse. de Norès. du Petit. de Picquigny. ^ de Porcelet, de Rivet. de Soissons. de Tor. de Yidal. I k. Familles qui , après la prise t Acre 9 eV- UMiremU à Venise I 6. Grands offciers du royaume de Jérw^ salem. Sénéchaux. Connétables. Maréchaux. Chambellans. Bouteiilers. Chanceliers. ^« CRO BI6TI09MIRK DIT i 6. Brm^^ officierê du royaume de Chypre. Amiraux. Auditeurfi. faillis de la ^ecràtd. ' Bouteillie^. Chambellans. Chanceliers. Connétables. Maréchaux. Sénéchaux. Turçopliers. i 7. Grands .offieiefê du royaume d'Arménie. IPECONDE PARTIE. Lk 8TB1E SAOrrE. § 8. Noiice des deux patriarcats. Patriarchefi de Jérusalem. {Voy. dans le Dictionnaire le mot Jéhusalem.) Patriarches d-Antfoche. Archevêques dépendants du patriarcat de Jérusalem. Archevêques de Tyr. — . de La Pierre du désert. — de Césarée. (On connaît un sceau de ces prélats ; voy^ Césaréb.) — de Nazaret. (On connaît le . , , sceau de ces prélats.) Archevêques dépendants du patrfaiWd'An- tioche. — d'Aîbara. — d'Apamée. — de Bostre ou Coricie. — d'Edesae. — de Mamistra. — de Tarse. — d» Tiilupe« S 9. Evéques de la terre mAnte dépendants des deux patriarcats. Evêques d'Aow ou Saint-Jban-d'Agrb. (Voy. ce nom dans ie DictiomaireJ — de Beyrouth. — de Balimis ou Panéas. — de Bethléem. — d'Ebron ou SaîntHàbraham. IVou. HÉBRON.) ^ — de Gibel» — de Laodioée. — de Lidda ou Rama» — de Sébaste. — de Sidon ou Saetie. — de Tibériade ou Tabarie. {Voy. TiBÉRIADB.) — de-Tettose. — de Tripoli. {¥mf. e#«om.) — ^e Valénie. (Voy. ce nom.) — de Zibol ou GftJWet. ' S 10. Abbés et abbesses de la terre sainte. Abbés d*Abacuc. — de Sainte-Anne. •- de Notre-Damffde Josaphat. — de Saint-Joseph d'Arimalhie. ^ de Saint-Lazare. NUMISMATIQUE. CRO 404 Abbés de la Latine ou Saînte-Marie-la- ' Latine. (On connaît le «c^a de cette abbaye. Voy. soa nom.) — de Notre-Dame -du-Moqt-Sion. I — du Mont-Thabor. (Nous connii»- sonsje sceau tie ceue abbaye.) — de Nôtre-Dame-Ia-Grande. — de Saint-Samuel. — du Temple. (Voy. ce nom,) — des Trois-Ombres. — de Notre-Dame et Tous-Ies^inls d'Acre. — de Palniarde , ordrô de Clanv. Prieurs de la Terre-Sainte, — du Saint-Sépulcre. § 11. Archevêques et évéïfuês de Chypre. Notice des églises de Chypre. Archevêques de Nicosie. Evêques de Némossie ou Umassol. — de Famagouste. — de Paphos. § 12. Orands mccHrts du Temple. — tri- cepteurs des maisons du Temple enFranei, § 13. Armoiries de. quelques famOles téni- tiennes. — Céphalouie^ Chypre^ Constantin nople^ etc. CROIZAMS ou GrucaM) tooftnaie d*argeDt de Portugal fixée à MO rés ott reis, pesant 998 grains poids de marc de Portugal, et t?j( grains poids de marc d« France, au titre de 10 deniers 19 grains, valant 2 francs et 31 centimes de Frant^e» Ily a aussi des cruzades tl'or de 8 f. a5 c. CROIZAT, monnaie d'areem m\ se ilbri- que h Gênes , fixée par edit du mois de janvier 1755^ à 9 1. 10 sous hors banque, da poids de 887 grains poids de Gênes, et 721 grains poids de m%ft de France, au titre de 11 deniers 9 graina, valants 1. 8sôus9den. de France. (A). Le croizat esf aujourd'hui appelé le vieil éeu. CROON SIltfPLE, monnaie d'argent ayant O^iW à Copenhague, talanl quatre marci danois et quatre scbellings, en France ; 3 1. * s. {{■; aujourd'hui * f . 96 c^ €iU>ON KIDBLE, monnaie d'argent Va^ lant à Copenhague 6 maires danois et 8 scbellings, en France S L 8 s. 2de&.7^; au' jourd'hui 10 fr. CROON QUADRUPLE, monnaie d'argent valant à Copenhague 17 iparcs danois, en France 12 L 16 s. k den. |. Il se fabriquait anciennement des croon en Bolland£» il s'en trouve encore dans le cooimerce.» parti- culièrement à Amsterdam. CROONE^ monbaie de compte dont on se ^^rt dans le comté de Berne. CROSSE, ôpiscopale dfins les monnaies. Voy. la V* partie de rarliçle France de notre dictionnaire, § 77. CROUTAC, monnaie d^argent fahriqaé«* Danlzick, et qujT a coursi & Riga» à Kœ- nigsberg et autres villes ; il vaut U moitié d'un dantiilck-hors. CROWN, monnaie d'argent d'Angleterre Cxre à cinq scbellings ou sous sterling, 'ou 405 CII£ DlCTICmNAlRE »E NUMISMATIQUE. €UE 401 60 deniers sterling, fabriquée à la taille de 12 1 à la livre poids de Trojes, pesant k&^ ^ grains de ce poids, et 565 grains^ Soids de marc de France, au titre de il enîers : comme Técu de six livres de France pèse 555 grains au titre de 11 deniers au remède de trois grains, le crown ou i*écu d'Angleterre doit valoir quelque chose de plus, et revenir à 6 1. 3 s. 7 den. de France. (A.). La couronne d'Angleterre vaut aujourd'hui 6 fr. 16 centimes. CRIJYS-DAELDER, monnaie d'argent qui se fabrique à Kœnigsberg ville de la Prusse ducale, et qui a cours dans les Etats du roi de Prusse et dans plusieurs autres, parti- culièrement a Dantzick et à Riga, au titre de 8 deniers 25 grains, et qui vaut 7 1. 1 s* 10 den. tournois. (A.) CRUZADE, monnaie d'or de Portugal du poids de 18 Sl 19 grains, au titre de 21 carats Vr* On en frappa sous Alphonse Vf vers l'an 1Ï57 , lorsque le pape Calixte envoya dans ce royaume sa bulle pour la croisade contre les inGdèles. Elle a pris son nom de. la croix qui est gravée sur Tem- preinte d'effigie. (A.) Voy. Croisade. CRYSTINE, monnaie d'argent fabriquée et ajant cours en Suède; ell^e vaut ik s. 11 den. tournois. (A.) CDEILLEURS d on de paillole. Dans leg mines obliques on trouve souvent de l'or qtt*ou appvelle or de paillole^ autrefois re« cncrché et recueilli avec beaucoup de soina en diyers endroits du royaume, et à présent très-négligé. 11 s'en recueillait autrefois em Languedoc une quantité asseï eonsidérable qui allait jusqu'à cinquante et soixante marcs par chacune année (i); eet or de paillole se trouvait dans le sabîon de cer-* tains ruisseaux et rivières proche les Py- rénées. La rivière qui se joint à la Garonne au-dessus de Toulouse, appelée TAuriègue [quasi Âurigera), en a retenu le nom» parce que, dans le saolon de cette rivière et lieux cjreonvoisins, il se trouvait beaucoup de eet or de paiùole, que .es pauvres gens du pays s'occupaient à ramasser i ils furent troublés souvent dans cette recherche nar les sei- gneurs justiciers, qui avaient leurs terres proclie ces rivières et ruisseaux : ils s'op- posaient à cette recherche, et exigeaient mènie de ces cueilleurs un. certain droite aii'ils nommaient de graxataige^ mot dérivé u nom propre du vaisseau de bois d^u^ Us se servaient pour tirer l'or de paillole du sable, communément appelé dans le pajrs un graxal^ semblable à ces plats de oois dont les monnayeurs et les orfèvres se ser- vent pour faire leurs lavures. La chambre des monnaies informée de la taxe imposée 2t exigée par les seigneurs fonciers et jus- ticiers du pays de Languedoc sur ie travail des cueilleurs d'or de paillole, fil des re- montrances au roi contenant les empêche- ments causés au travail des cueilleurs d'or de paillole par les seigneurs justiciers, et le tort et préjudice que cela faisait à Sa Majesté (i) CoDStapt, p. 433. et à ses sijyets de. cette province. Sur auoi le roi par lettres patentes du 23 mai l&TS» commit l'un des généraux de la chambre des monnaies qui résidait en Languedoci avec plein pouvoir de régler les cueilleurs d'or de paillole avec les seigneurs fonciers et hauts justiciers, auxquels furent faites très - expresses défenses de troubler les cueilleurs d'or de paillole dans leur travail et recherche. Cette juridiction privative de la cour des monnaies et de ses commissaires députés dans les provinces du royaume sur les cueilleurs d'or de paillole, lui a été# confirmée par divers édits et déclarations, notamment par Tédit du mois de janvier 1551, par lettres patentes du 3 mars 1554, par autre édit du mois de juin 1635, et dé- cembre 1638. Au mois de novembre 1151, il intervint un arrêt du conseil revêtu de lettres patentes en date du 9 duditmois, adressées et enregistrées en la cour des monnaies le â décembre suivant, portant règlement au sujet des cueilleurs de nailloles d'or et d'argent. Par cet arrêt, Sa Majesté» en renouvelant ia disposition des anciennes ordonnancée à cet égard, ordonne que les édits, arrêts et rè$^ements concernant la cueillette des paiUoies d'or et d'argent dans la province du Languedoc» ou autres pro- vinces du royaume* et notaounent celui du 23 mai 1M3, et lettres patentes du 12 octo^ bre ikSU seront eiéeulés selon leur forme et teneur, et en eodséquenoe ordonne que lesdits or et argent de paillole de la province de Languedoc seront portée au ebange de la monnaie de Toulouse, et pour les autres provinces dans les monnaies! les plus pro* cubaines, auxquelles elles doivent servir d'aliment pour y être cenverliéi en espaces. Fait défenses k toutes personnes, de quelque qualité et condition qu'eUee soient^ de faire ladite cueillette sans o autres Vi^es chacun dans leur reesort; teur faisant 407 CUI DICTIONNÂIREIDE NUMISMATIQUE. GUR 4(A défenses de se «pourvoir ailleurs, et à tous autres juges d*en connaître : enjoint Sa Majesté aux officiers de ses cours aes mon- naies, de tenir la main à l'exécution du présent arrêt, sur .lequel toutes lettres né- cessaires seront expédiées. Fait au conseil d*Etat du roi. Sa Majesté y étant, à Fon- tainebleau, le 9 novembre 1751. (A.) CUIVRE, métal. On en emploie dans les monnaies pour les alliages des autres métaux et pour en fabriquer cette monnaie commune qu on appelle liard. Le cuivre diffère des autres métaux, non-seulement par sa cou- leur , mais encore par le son qu'il possède à plus haut degré que tous les autres : son poids est à celui de Tor comme quatre est à neuf; il est moins pesant que l'arçent. il n'y a que le fer qui soit plus dur et plus difficile à fondre que lui : il ne diffère du plomb et de rétain qu'en ce que son sel est plus Acre et plus fixe, que son soufre est plus abon- dant et plus volatil, et ses pores plus ouverts. Le cuivre rougit longtemps au feu avant d'entrer en fusion; il donne à la flamme une couleur qui tient du bleu et du vert : un feu violent et continué pendant longtemps dissipe une portion de ce métal sous la forme de vapeurs ou de fumée, tandis qu'une autre partie est réduite en une chaux rouKoAtre, qui n'a plus sa forme métallique ; c est ce Ïu'on appelle chaux de cuivre ou œs ustum. a nature ne nous présente que rarement et en petite quantité le cuivre sous sa vérita- ble forme; il faut pour cela qu'il soit tiré de sa - mine, séparé d'une infinité de substances étrangères, qui contribuent à le masquer, tant au'il est dans le sein de la terre; cependant se trouve (juelquefois tout formé : alors il n'est point si pur que celui gui a passé par les travaux de la métallurgie. Il y a des mines de cuivre dans presque toutes les Èarties du monde connu; il s'en trouve en lurope, en Asie et en Amérique : celles de l'île ae Chypre étaient les plus riches que les anciens connussent ; aujourd'hui la Suéde et TAUemagne sont les pays qui fournissent le plus de ce métal : il s'en trouve aussi en France que l'on travaille avec assez de succès. Le cuivre qui vient du Japon est fort estimé : il est en petits lingots assez minces ; son mérite consiste à être extrême- ment pur, mais il n'a d'ailleurs aucun avan- tage sur le cuivre de rosette d'Europe qui a été bien purifié. Le cuivre est de tous les métaux celui dont les mines sont les plus variées, soit pour les couleurs, soit pour l'arrangement des parties; quelquefois on le trouve par filons, quelquefois par couches dilatées, d'autres fois par morceaux détachés répandus dans la terre. Avant crue de le fondre, il faut beaucoup le laver afin d'en séparer la terre qui j est mêlée; et quand il est fondu, on le jette dans des espèces de moules pour en former ce qu'on appelle des saumons de cuivre. Le cuivre qui n'a reçu que cette première fonte est le cuivre commun et ordinaire. Lorsqu'il t soutenu plusieurs fois le feu, %t qu'on en a séparé lés parties les phis grossières, on rappelle rosette, et c'est le cuivre le plus pur et le plus net. On appelle cuivre vierge celui qui sort de la mine sans avoir souffert le feu. Le cuivre naturel est rouge : quand il a été fondu avec la calamine, quintal pour quintal, alors il devient jaune et on l'appelle laiton. L'expérience fait connaître que ces deux quintaux fondus ensemble ne revien- nent plus, après l'opération, qu'à cent trente ou cent quarante livres, et qu'on en retire quelquefois jusqu'à cent cinquante, ce qui dépend de l'adresse des ouvriers. Le cuim rouge fondu avec vingt-deux à vingt-trois livres d'étain fin par quintal est appelé métal; et c'est celui dont on se sert pour les cloches. Quand le cuivre rouge et le jaune sont fondus ensemble quintal pour quintal, alors on l'appelle bronze, et on en fait les figures, les statues et autres ornements. Les cuivres qu'on appelle monnaies de Suède sont de petites planches ou pièces carrées et épaisses de trois écus blancs, et du poids de cinq livres et demie, aux quatre coins desquelles est gravée une couronne. Ce cuivre est le meilleur, le plus doux et le plus malléable de tous les cuivres rouges. H vient encore de Suède une espèce de cuivre rouge qu'on appelle rosette, quoique assez improprement, puisqu'il D'à reçu d'autre façon que celle de la première fonte au sortir de la mine. Ce cuivre , qui est en Rrands pains ronds d'environ un pouce et demi d'épaisseur, s'emploie communément dans les monnaies pour les alliages des autres métaux et pour eu fabriquer des liards. Les fondeurs en font aussi entrer dans divers de leurs ouvrages. (A.) CuiTBE TENANT OR. Lorsquo l'or est au- dessous de dix-sept carats, et qu'il parait rouge, il perd son nom et sa quahté d or, et n'est plus que cuivre tenant or. (A.) CuiYBB TIRÉ d'or OU d'arobnt, OU tiré en or et en argent faux ; c'est ce qu'on appelle Elus communément du cuivre passe a la lière , et réduit en un fil de laiton trè^ délié, il 7 en a de trait et de filé. (A.) Cuivre tiré en verges, est le cuivre passé grossièrement par les premières filières; on l'appelle ordinairement fil de laiton. CurVRB DE TAMBAG OU TOMBAC, OSt UnO COOh position d'or et de cuivre, que quelques peuples d'Orient, particulièrement les Sia- mois, estiment au prix de l'or pur. Cuivre de tinten aqub, métal qui appro- che du cuivre, fort estimé dans les Indes, et que l'on tire de la Chine. CULOT, chez les monnayeurs, fondeurs et orfèvres, signifie le morceau de métal qu'on trouve au fond du creuset, après que la ma- tière qui y avait été mise a été fondue et re- froidie. Les culots sont, pour l'ordinaire, da forme cjrlindrique, un peu en pointe parie bas, qui est la figure que le creuset leur a donnée. Il vient des Inaes et de l'Espagne de l'argent en culots, de différents poids et ti- tres. Culot est aussi le nom que l'en donne à une sorte de creuset, dans lequelon fond de l'or ou de l'argent. (A.) CURÉS (Sceaux des). Yoy. Sceaux, D;l»f 409 DEC DlCTlONNAmB DE NUMISMATIQUE. DEG ii6 D DALLER GERMANIQUE. On appelle ainsi une monnaie d'argent qui a cours en Al- emagne, qui est au titre de 11 deniers 11 grains, du poids de 7 gros 1 den. 20 grains, et qui vaut 5 Ht. 9 sous 5 den. (A.) DALLER DE HOLLANDE ou Daller ORIENTAL y monnaie d'argent au titre de 8 deniers, 20 grains, estimé, argent de France, 3 Hy. k sous 2 den. La républiaue en fait passer chez les Turcs et dans l'Orient pour son commerce. Comme celle monnaie a pour empreinte un lion, qu'on appelle en turc aslani, les Turcs lui ont donné ce dernier nom; mais ce lion est si mal représenté qiie les Arabes le prennent pour un chien, et lui en donnent le nom en l'appelant abukasb. Cette monnaie n'est pas beaucoup recher- chée au Levant, la variation continuelle de son titre» soit par politique, soit par d'autres motifs, en est la cause. Il y a une monnaie d*argeQt qui a cours à Bâle et à Saint- Gai, aj^lëe aussi daller^ gui est au titre de iO deniers 8 grains, du poids de 7 gros 1 de- nier 90 grains, et vaut, argent de France, 4 livres 6 sous h deniers. (A.) DANCK, petite monnaie d'argent de Perse, pesant un sixième d'une dragme d'argent. DANEMARK (MonMie de). Voy. farticle général Monnaies. DEALDER, monnaie d'argent qui se fa- brique et qui accours en Hollande; elle est au titre de 10 den. 5 grains, et vaut^ livres 3 sous h den. tournois. Il y a des dealder à Hambourg qui valent ,| argent de France, savoir : le dealder banco, 3 liv. 11 sous; le dealder courant, 3 liv. 3 den. J. (A.) DÉCANTATION, Déganter, terme d'affi- nage; on se sert de ces mots pour exprimer l'action de verser doucement, et sans la trou- bler, une liqueur qui s'est clarifiée d'elle- même par le dépôt qui s'est formé au fond da rtkse oii elle est contenue : ce qu'on nomme aussi verser par inclination. Dans le laTage de la chaux d'or départie par l'eau-' forte, et dans la décantation de la dissolu- tion de l'argent de dessus cette chaux, la li- queur et le dépôt sont fort précieux, et l'ar- tiste doit les ménager également. (A.) DÉCHET sur les fontes d'or et d'argent. Ces déchets sont la perte gui se trouve sur l'or et sur Targent, qui ont été fondus et convertis en espèces; cette perte est causée^ tant par l'ao- tfon du feu, lors de la fonte qui a été faite de ces métaux, que par ce qui s^en est perdu en petites parties dans les lieux ordinaires des travaux des monnaies, et encore par ce qui en est resté dans les vieilles terres de lavures qui ont été abandonnées (1). Sur cent marcs d'espèces d'or passées en délivrance, c'est-à- dire, délivrées par les juges-gardes au maî- tre, pour être exposées dans le commerce, les déchets ordinairement sont d'une once; ceux de l'argent sont ou de 3 onces^ ou k onces : (!) Boîsard, f. SS9. ils sont de 3 onces lorsqu'on a travaillé sur des barres d'argent, et de k onces quand on a travaillé sur de vieilles espèces, ou autres ouvrages d'argent. La raison de cette diffé- rence est que les espèces et autres ouvra- ges d'argent contiennent et plus de crasse et plus d'alliage que les barres qui ont moins de surface, et sont à un plus haut degré de fin, et que les déchets de l'argent augmen- tent ou diminuent à proportion de la crasse et de l'alliage. On sait, par expérience, qu'il y a moins de déchet lorsqu'on allie du billon avec des barres d'argent, que quand on y em- ploie du cuivre de rosette, parce que le cui- vre de "billon ayant porté un premier déchet, lorsqu'il a été allié avec l'argent, il en doit moins porter quand on le fond la seconde vre. (A.) DÉCOUV^T, se dit de la matière d'or ou d'argent ijui est fondue et bien nette. (A.) DEGRÉS de bonté de l'or et de l'argent. Pour entendre ce que c'est que les différents degrés de bonté de l'or et de l'argent, il faut savoir : 1* Que l'or est partagé en vingt- quatre degrés de bonté, que chaque degré est appelé carat, nom de poids qui a été jugé I propre pour exprimer le titre el la bonté de 'or; en sorte que l'or à vingt-quatre carats est au suprême degré de bonté. Ces diffé- rents degrés n'ont été employés que pour marquer Talliaçe ; en sorte que, quand on dit de l'or à vingt carats, on entend de l'or qui a perdu quatre degrés de sa bonté inté- rieure, et dans lequel on a mêlé un sixième d'arçentoude cuivre; mais comme Tor n'est pas a un plus haut titre lorsqu'il est allié avec le cuivre, on ne se sert ordinairement que de cuivre pour cet alliage. S* Que l'ar- Sent, n'étant pas si précieux que l'or, n'est ivisé qu'en douze degrés de bonté, dont chacun est nommé denier, nom de poids aussi jugé propre pour exprimer le titre de la bonté de l'argent, en sorte que, quand on dit que l'argent est à douze deniers, on veut dire qu'il est au suprême degré de bonté. Ces différents degrés ont été de même em- ployés pour marquer l'alliage, en sorte que, Îuand on dit de l'argent à onze deniers onze crains, on entend de l'argent gui a perdu douze grains de sa bonté intérieure par le mélange d'une vingt-quatrième por- tion de cuivre. Les degrés de bonté de cui- vre ne se comptent pas, parce que sa valeur n'est pas considérable, et qu'il n'est jamais mêlé qu'avec des métaux plus précieux, qui sont l'or et l'argent. (A.) DÉGROSSAGE, en terme de tireur d'or, se dit de l'art de réduire les lingots qu'on veut tirer en fil d'or ou d'argent, à uoe certaine grosseur, après qu'ils ont été tirés à la grande argue. Les filières du dégrossage M DEN DICTIONNAIRE DE sont environ au nombre de vingt, à commen- cer depuis la dernière de Targue. (A.) DÉGROSSER ou Dégrossir Tor et Tar- Sent, c'est en faire passer les lingots par les ivers pertuîs ou trous d'une sorte de moyenne fflière que l'on nomme ras, pour les réduire à la grosseur d'un ferret de lacet. Le dégrossage se fait par le moyen d'une es- pèce de banc scellé en plâtre, que Ton ap- 5 elle banc à dégrossir, qui est une manière e petite argue que deux hommes font tour- ner.JA.) DÉGROSSI, terme de monnaie. C'est une [)artie du moulin qu'on nomme à présent aminoir, dont les ouvriers monnayeurs se servent pour réduire les lames d'or, d'argent et de cuivre, à leur véritable épaisseur. Le nom de cette pièce marque assez son usage, qui est de dégrossir les lames pour qu'elles puissent passer au laminoir. Le dégrossi est composé principalement de deux rouleaux d'acier, entre lesquels uassenl Jes lames au sortir des moules où elles ont été fondues; une des différences du dégrossi et du lami- noir, c'est que les lames passent horizon- talement entre les rouleaux du laminoir, et perpendiculairement entre ceux du dé- grossi. (A.) DÉGRObSlR, en monnaie, c'est, lorsque le métal a éié fondu en lames, le recuire, eu- suite le faire passer à travers li*. premier la- minoir, dont les deux rouleaux ou cylindres sont mus par des axes de fer, passant à tra- vers les roues dentées, et susceptibles par ce moyen d'une plus grande action : l'espace des cylindres étant plus considérable au la- minoir qu'aux autres, il ne fait que commen- eer à unir et préparer la lame è acquérir l'épaisseur de l'espèce pour laquelle elle est destinée* et c'est ce qu on appelle la dégros- sir. En terme d'orfèvrerie, dégrossir c'est donner aux. métaux leur premier travail en mettant au marteau les pièces d'épaisseur, en oorrayMt et épaillaat à la lime ou à l'é- chope les lingots, et les purgeant des impu-- relés proveikues de la fonte* En terme d^ batteur d'or, dégrossir est battre la feuille d'or ou d'argent dans une sorte de moule de velin appelé pe^tl monle à caucher; c'est par cette façon qu'on commencée étendre le laéi tal. Ta.) DÉLIVRANCE, en terme de monnaie v. c'est la perHiission qui est accordée par les juges-garae»aux maîtres des monnaies d'ex- poser dans le publie des espèces d'or,» d'argent qu de bÂllon, uauvellement fabri^ quées. (AO DÉNÉRAL, et DÉMÉRànx au pluriel, terme de monnaie* Ce sont les poids dont les ou- vriers, et les laiUeresses, qui travaillent dana les hôtels des monnaies, sont obligés de se servir pour ajuster les flaons qui doivent être monnayés et les réduire au poids des diverses espèces à fabriquer (1). Ainsi, le dé- néral est une espèce de petit étalon qui doit peser fuste le poids que doit avoir 1 espèce. ue'st aussi à ces dénéraux que les juges- tl)BoiBard,p.S»,SM. NUMISMATIQUE. DEN i\^ gardes doivent poser les espèces qu ou leur rapporte au sortir du balancier où elles ont été frappées, avant que d'en faire la déli- vrance au maître de la monnaie (lour les ei- poser en public. Chaaue dénôral doit èlre étalonné sur le fort de l'espèce, en sorte que le trébuchet y soit compris ; ce sont propre- ment les étalons ou poids matrices des mou- naies, qui sont eux-mêmes étalonnés sur les poids originaux, qui sont déposés à Paris, dans le cabinet à ce destiné en la cour des monnaies. Les dénéraux s'appelaient autre- fois fierions^ et les officiers qui pesaient les espèces, fiertonneurs. Us avaient été créés en l'année 1214, par Philippe le Bel ; mais ayant été depuis supprimés, leurs fonctions sont aujourd'hui remplies par celui des ou- vriers qui est commis pour la vériDcation du poids des flaons. Le mot dénéral s'entend de plusieurs ma- nières : !• pour denier de poids, qui pèse ua denierouvingt-quatregrains;2°pourdenier(le fin ou dé loi, qui marque les degrés de bonté de l'argent ; 3** pour le denier de prix qui est lo denier tournois, qui est ôompté pour la douzième partie d'un sou ; h° pour denicrde monnayage, qui se dit de toute espèce de monnaie, de quelque qualité qu'elle soit:ea ce sens, un louis d'or est un denier de mou- nayage, et un flaon monnayé, un denier de monnaie ; 5* pour denier de boîte , c'esl-è- dire pour les pièces ou espèces qui sont em- boîtées pour être jugées par les officiers des monnaies ; 6^ pour un denier courant, ce qui comprend toutes espèces exposées dans le commerce. Les Romains se servaient du mot ejagtum pour exprimer ce mot : cependant les fxayi'u, dont il est parlé dans les Novelles de Théo- dose, étaient proprement les étalons de|)oids de la livre romaine et de ses diminutious, ui se gardaient dans les hôtels et maisons es principales villes soumises à l'empiit, ainsi qu'il se pratique encore en Espa- gne (A.) . DENIER, monnaie. C'était autrefois le sou romain, qui équivalait à dix sous de France. Les Romains se sont servis pondant long- temps de monnaie d'airain, qu ils appelaient 08 aalieu à'œs^ ou /t6ra, ou pondo^ parce que cette monnaie s'appelait une livre. Ce fut l'an de Rome 485 que l'on commen^^ à baN tre de la monnaie aargent. La première qui parut fut le denier denarius^ qui était mar- qué de la lettre X, parce qu'il valait dix as: il était divisé en deux quinaires marqués d'un V, et ces deux quinaires se divisaient en deux sesterces marqués do ces trois let- tres L. L. S., que les copistes ont changées en celles-ci H. S. Ce denier fut nommé consu- laire, à la différence de celui qu'on frapf^ sous les empereurs, et qui fut surnommé im- périal. Le denier consulaire pesait une dragme juste, ou la septième partie d«une once, et valait environ se-pt sous trois liards, monnaie' d'ArigleteiTe. Le denier impérial ri*élait que lanuitième partie d'une once,el valait à peu près six sous et demi d'Angle terre, M. de Tillemont remarque que le i^ a m DES DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DEN 4i4 fiant»* suffisait par jour pour entretenir une personne, et il présume que le denier romain équivalait à la pièce de douze sous de notre monnaie, ou aux onze sous d'Angleterre. H. RolliDy après plusieurs autres, évalue le denier romain à dix sous, monnaie de France. Ledeoier oon3ttlaire portait pour empreitUe, d'un c6té, une téta ailée de Rome, et de l'au- tre un chariot à deux ou quatre chevaux, pour quoi ces deniers étaient appelés bigati et qttadrigati ; dans la suite on mit sur le re- vers Castor et Pollux^ et quelquefois une Victoire sur un char tiré à doux ou quatre chevaux. Sous la première race de nos rois, on se servait de deniers d'argent, qui étaient d'argent On, et pesaient vingt-tin grains ou environ ; sous la seconde, ils furent beau- coup plus pesants; ceux de Charlemagne pesaient vingt-huit grains, et ceui de Charles le Chauve environ trente-deux. II n'est pas facile de marquer les diffélrenls changements qui leur arrivèrent pendant le reste de cette seconde race, qui lut remplie de guerre et de désordre. Sous le commencement de la troisième, les deniers étaient encore d'ar- gent fin, du poids d'environ vingt-trois à vingt-quatre grains. Vers la fin du règne de Philippe l**, on commença à mêler du cuivre dans les deniers d'argent : sous saint Louis, ils n'étaient que de billon, et ne contenaient plus (jue près de six grains et demi d'argent; depuis, leur degré de bonté a toujours di- minué, de sorte que sous Henri III et dans la suite, ils n'ont été que de cuivre pur. Aujourd'hui le denier est dans presque toutes les grandes villes une monnaie idéale, dont la valeur est partout différente. A Bâle, le denier vaut 1 d. | A Bergame, \ A Paris, 1 A Rome, & A Valence, 3 js A Venise, \ A Gènes, le denier de Banque, i| A Amsterdam, le denier com- mun, 2 -jj A Anvers, idem, 2 iV A Florence, tdem, 4 A Livoume, tdem, 4 A Gènes, le denier courant, ^ A Genève, idem^ 1 A Milan, A Florence le denier d*or, A Livoume le denier d'or, A Amsterdam le denier, de gros, 1 f . 0 A Anvers le den. de gros, 1 0 A Hambourg le denier lubs banco, 2 A Genève, le denier petite monnaie, A Londres, le denier sterling, 1 9 { (A.) DETiiEB. On donne encore ce nom à une dDcienne monnaie qui, selon les temps, fut fa- briquée d'or, d'argent ou de cuivre, et d'une valeur proportionnée à sa matière ;au temps de Charlemagne, et encore pendant deux a O Tï 5 i .1 i siècles après, le denier était lacent vingt-qua- trième partie d'une livre pondérale d'argent composée de douze onces, ce qui a reçu de- puis diverses diminutions : dans leslemps sui- vants,les deniers ont été composés decuivre. pENiEA, signifie aussi une valeur numé- raire qui est la douzième partie d^un sou. Le denier a lui-même ses parties, il se di- vise en deux oboles, l'obole en deux pites ; la pite en deux semi-pites, de sorte qu'un denier vaut deux oboles, ou quatre pites, ou huit semi-pites. On ne distingue pres- que plus ces portions du denier que par rapport aux censives, et alors on les réduit en sous. (A.J Deniers dor a l'aignel, monnaie d'or fin fabriquée sous le règne de saint Louis, etc., qui lo premier fil faire cette monnaie : elle était d'or fin du poids de trois deniers cinq grains trébuchants , et valait douze sous six deniers tournois : mais les sous étaient d'argoni fin, et pesaient environ autant que l'aignel, de sorte que le .denier d'or valait de notre monnaie dix livres dix sous cinq deniers. Voy, Aignel. (A.) Deniers d'or acx fleurs de lis, monnaie d'or qui fut commencée sous le règne du roi Jean ; on en fabriqua fort peu sous son rè- gne, et point sous les suivants : cette es- pèce était d'or fin, à la taille de cinquante au marc, et avait cours pour quarante sous : elle fut ainsi nommée de ce qu'elle était se- mée de fleur de lis du côté de la pile (A.) Deniers tournois , appelés ainsi parce que les premiers furent frappés à Tours : petite monnaie de cuivre sans mélange do fin, qui a eu autrefois grands cours en France, et qui mémo y est encore reçue dans quelques provinces au delà de la Loire. Les olliciers des monnaies donnent au de- nier tournois le nom de dénérai, ou denier de prix, pour le distinguer de celui qu'ils appellent denier de poids. Il y a eu peu de deniers tournois fra})pés ^fn France depuis l'année 1649 ; ceuKi et ceai qui avaient été fabriqués vers la fin du règne de Louis Xlil étaient de la gravure du célèbre Varin, et sont des chefs-d'œuvre en fait de monnaie. A Paris, et dans presque toutes les villes du royaume, le denter tournois n'est plus une espèce réelle ; on ne l'y re- garde que comme une monnaie de compte imaginaire ; cependant, soit que le denier tournois soit regardé ou comme monnaie réelle et courante, ou comme monnaie ima- ginaire ou de compte, sa valeur ne change point, et ses subdivisions sont toujours les mêmes. Le denier tournois se subdivise en deux mailles ou oboles, la mailleou obole en deux pites, et la pite en deux semi-pites. Le de- nier tournois est la douzième partie d'un sou tournois ; le sou tournois est la vingtième partie de la livre tournois, et la soixantième de l'écu ; en sorte que le sou tournois est composé de douze deniers tournois, la livre tournois do deux cents quarante deniers tournois, et l'écu de sept cent vingt de ce$ deniers. (A.J 445 DfiN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DEN 4i6 DBNiBE piBisis ; cst uoe menue mon- oaie imaginaire en usage en France; il est d'un quart en sus plus fort que le denier tournois : douze deniers pansis, font un sou parisis, vingt sous parisis font une livre parisis, et la livre parisis est de vingt-cinq sous tournois. Yoy. Livre, (A.) Denier sterling, que Von appelle aussi penifiy et en anglais penny ^ est une monnaie de compte dont on se sert en Angleterre. Le denier sterling est la douzième partie d'un sou sterling , et le sou sterling fait un vingtième de la livre sterling, en sorte qu'il faut deux cent quarante deniers sterling pour faire une livre sterling. Yoy. Livre. (A.) Denier de gros, est une monnaie de comte en usage en Hollande, en Flandre et enBra- bant. Douze deniers de gros font un sou de gros : la livre de çros est composée de deux cent quarante deniers de gros : il y a quel- Îue différence entre le denier de gros de [ollande et le denier de gros de Flandre et de Brabant, la livre de gros n'y étant pas égale en valeur. (A.) Denier de fin. C'est la douzième partie de fin que possède l'argent lorsqu'il est à douze aeniers. Denier de loi, qu'on appelle aussi de fin, est celui qui tire sa valeur du prix que le souverain donne par son ordonnance au marc d'or ou d'argent pour être employé en espèces, ou pour mieux dire, c'est cette (partie du marc d'argent, sur quoi s'évalue e titre ou le fin d'une espèce, soit d'argent, soit de billon. (A.) Denier db fin ou de loi, chez les mon-, nayeurs et les orfèvres, s'entend du titre de l'argent, de môme que le carat se dit du ti- tre de l'or. Ce denier est un poids ou esti- timation, composé de vingt-quatre grains qui totii connaître les différents degrés de la pureté ou de la bonté de l'arsent. Il se di- vise en demi, en quart et en huitième. Le f»Ius fin argent est a douze deniers, comme '^or le plus fin est à vingt-quatre carats ; l'argent peut être purifié jusqu'au douzième degré ; il ne laisse pas cependant d'être très- pur au titre de onze deniers dix^huit grains, c'est-à-dire, quoique le déchet soit de six 8 Pains. On dit un denier de fin ou d'aloi. fuadd la monnaie d'argent n'est pas à dix deniers de fin, on doit la regarder comme billon. L'argent d'orfèvrerie doit être à onze deniers douze grains de fin, suivant l'or- donnance de 16«0, non compris les deux grains de remède. Lorsque l'argent çst à ce titre, on l'appelle argent du roi ou argent le roi, à cause que le roi abandonne cette vingt-quatrième partie de bénéfice en fa- veur des étrangers qui apportent ce métal dans le royaume. (A.) Deniers courants, se dit des espèces qui s'exposent dans le commerce, après que la délivrance des espèces nouvellement fabri- quées, a été faite au maître, et qu'il les a exposées dans le commerce. Depuis ta fabrication ordonnée par édit du mois de janvier 1726, les deniers cou- rants ou les espèces qui ont cours en France, sont : Le double louis valant 48 Ht. Le louis, 24 Or. 12 6tiv. 3 1 4s. 12 6 2 1 Le demi-louis, IL*écu valant Le demi-écu, Les cinquièmes d^écui , Les dixièmes d^éeos, Les vingtièmes, (Les sous neufs valant Les demi-sous neufs. Les pièces d*uu sou six deniers, 1 6 d. Gros sou.dil Law valant il Les pièces de deux Liards, 6 Le liard, 5 Denier de poids, est la vingt-quatrième partie d'une once, et la cent quatre-vlDgl- douzième partie d'un marc , ou d'uue demi- livre de Paris ; le denier pèse vingt-quatre grains, et trois deniers font un gros. Denier de monnayage, s'entend de toutes sortes d'espèces d'or, d'argent, de billon et de cuivre, qui ont reçu leur dernière fa(0& Ear les monnayeurs, qui les ont frappées au alancier. Dans cette signi&cation un ma d'or est un denier'de monnayage, comme ut écu, un sou, un liard, etc., quoique la ma- tière et le prix en soient différents. Deniers de boite. Ce sont des pièces de monnaie de chaque espèce, matière et prix qui se fabriquent dans les hôtels des mon- naies , que les juges-gardes, lorsqu'ils en font la délivrance, sont obligés de mettre dans une boite pour servir au jugement qui la cour des monnaies doit faire des espèces oui ont été fabriquées chaque année. Depuis 1 ordonnance de 1586, il avait toujours été pra- tiqué d'emboîter à chaque délivrance dedeui cents pièces d'or, une, et de dix-huit marc d'es- pèces d'argent aussi une pièce : cet usage a été changé par l'ordonnance de 1682, suivant laquelle on emboîtait à chaque délivrance de &00 pièces d'or, une, et de soixante-douze marcs d'argent, aussi une pièce. Mais, par l'arrêt de la cour des monnaies du 22 août 1750, portant règlement pour lé nombre des deniers qui doivent être emboîtés par cha- que délivrance, il est ordonné que, les de- niers mis en boîte seront pris dans la masse au hasard et sans choix par le contrôleor contre-garde, et en son absence par le soth stitut du procureur général du roi en laijite monnaie, et il sera régulièrement observé de prendre, savoir, pour l'or de chaque dé- livrance qui n'excédera pas hOO pièces, deux pièces ; de chaque délivrance qui excédera «00 pièces, et n'excédera pas 600, trois p^ ces; de chaque délivrance qui excédera 600 pièces et n'excédera pas 800, quatre pièces, et ainsi à proportion si les délivrances-soDl plus fortes. Et pour l'argent, de chaque dé- livrance d'écus qui n'excédera pas 50 marcs, une pièce; de chaque délivrance qui excé- dera 50 marcs, et n excédera pas 100 mar^ deux pièces; de chaque délivrance oui excé- dera 100 marcs et n excédera pas 150 marcs, trois pièces, et ainsi à proportion, si les dé- livrances sont plus fortes. De chaque déu- vran<*e ie demi-écus qui n'excédera pas 50 M DEP MCTIONMÂIRE DE NUmSMATIQUE. 418 marcSj deux pièces; de chaque délivrance qui excédera 50 marcs, et n'excédera pas 100 marcs, quatre pièces, et ainsi à propor- tion» si les délivrances sont plus fortes. Comme aussi qu*il en sera usé de même pour les cinquièmes, dixièmes et vingtièmes d*écus, en mettant cinq cinquièmes, dix dixièmes et vingt vingtièmes par chaque délivrance qui n excédera pas 50 marcs , et ainsi à proportion si les délivrances sont f)lus fortes. £t pour le billon, il sera pareil- ement mis en ooite, par chaque délivrance qui n'excédera pas 50 marcs, six pièces de ii deniers; et amsi à proportion, si les déli- vrances sont plus fortes. » Ces pièces doivent être mises dans une boite fermant à trois^ clefs, dont Tancien garde, l'essayeur et le^ directeur doivent avoir chacun une, ainsi qu'il est prescrit par l'ordonnance de 155&, $wr peine de faux aux uns et aux outrée^ là ùù fia auraient été de connivence et de nuiuvaiie foi. Ce sont ces pièces emboîtées que Ton appelle denier de boîte, qui en doivent être tirtes à la fin de l'année par les officiers qui en ont les clefs, ainsi que le prescrivent les ordonnances des années 15&3, i5t'9, 155fc et 1586 en ces termes : « £n la fin de chaque année et le dernier jour de Décembre, les gardes cloront les boites de tout Vouvrage qui aura été fait en la monnaie durant icefie année. Avec lequel ouvrage, lesdits gardes mettront le papier, ou parchemin original des délivrances qui en auront été faites, sans le faire copier, ou envover la copie signée^ à la fin seulement. La clôture se fera en pré- sence du maître et de tous les officiers de> ladite monnaie, sans toutefois permettre^ qu'autre personne que lesdits gardes, manie lesdits deniers pour mettre en la botte,' laquelle à l'instant ils scelleront de leurs sceaux et de ceux des autres officiers de ladite monnaie. Garderont lesdits ofBciers ladite boite, ainsi scellée dans, leur coffre, étant au comptoir de l'hôtel de la monnaie,^ et ce jusqu'à ce qu'ils aient mandement de* la cour des monnaies pour l'envoyer, ou l'ap-' porter, auquel mandement ils obéiront, etc. »' Anciennement ces deniers se mettaient sépa-' rément, chacim selon la qualité de rouvrage,l dans de grandes boites de cuivre fermant àl clefs, et fendues par-dessus le couvercle à! la façon des tire-lires; ensuite les gardesl se sont contentés de mettre ces deniers dans de grandes boites de bois tournées autour, les séparant chacun selon la qualité de son ouvrage, et de les enfermer dans un coffre •le bois que les anciennes ordonnances ap- j'iellent AucAe, fermant a trois clefs différentes Moot le maître en a une, les gardes l'autre, et Tessayeur la troisième. (A.) DEPART. Le départ est un procédé, une suite d'opérations par lesquelles on sépare Vor d'avec l'argent. L'opération principale, ou-le premier mcfyen de séparation, est londé sur la propriété qu'ont certains menstrues (1) i5. 10^ beuri U, 155 , art 10. 1 lité et quantité desdites matières. Lesdits maîtres seront tenus convertir en espèces de nos monnaies à nos coins et armes, et des poids et loi contenus en nosdites ordon- nances, toutes les matières d'or, d'argent et de billon qui leur auront été livrées, ou par eux achetées, et qui seront esdits registres, sans en pouvoir afliner pour revendre et transporter hors ladite monnaie^ sur peine de confiscation de corps et de biens (1). Ne Eourront alfiuer aucune matière d'argent ou illon sans la présence des gardes et es- sayeurs , desquelles aussi lesdits maîtres feront pareillement registre, contenant la quantité et prix de ladite matière avant aue d'ôtre mise dedans l'aQînoire; et sembla- blernent, le prix de l'argent oui eu provien- dra, et le fin qui sera trouve tenir suivant Tessai qui en sera fait par ledit essayeur, sur peine auxdils maîtres d'être punis comme de faux (2). Lesdits maîtres répon- dront de leurs serviteurs et commis pour les fautes qu'ils peuvent commettre aux al- liages, fontes et autres affaires de la mon- naie ; lesquels alliages lesdits maîtres feront dedans lès remèdes de nos ordonnances, et sous les peines contenues en icelles. £t tien- dront leurs labiés si nettes que les royaux jetés en icelles ne soient chargés, afin que cela n'empôche les ouvriers de rendre leur ouvrage net ; et ne pourront lesdits maîtres bailler, ni retirer aucunes brèves des ou- vriers et monnayers, qu'en la présence do l'un des gardes ou du contre-garde, sur peine de confiscation d'icelles (3). Ne seront con- traints bailler brèves à aucuns ouvriers ni monnayers, encore qu'ils soient d'estoc et ligne, s'ils ne sont sulUsants, bien entendus et bien ouvrants de leursdits états, et des- Îuels ils auront le choix et eslation (&). Les- its maîtres tiendront leur monnaie garnie de balances bonnes et justes, et de poids qui auront été étalonnés sur cq\x% élant en la cour des monnaies (5). Enverront leurs boites à Paris en la cour des monnaies par homme exprès, garni du débet huit jours après le temps préfix, à peine de cinquante livres d'amende, qui doublera de mois en mois (6). Eliront domicile en la ville de Paris (1), trois mois après la délivrance de la ferme de la monnaie, esquels domiciles, après les assignations échues (auxquelles il seront tenus apporter leurs boîtes) seferont tous ajournements et commandements néces- saires, qui vaudront 'comme faits parlant à leurs personnes et domiciles. L'article 8 de l'udit du mois de juin 1696, porte : « Avons attribué et attribuons à cha- cun desdits directeurs et trésoriers parti- culiers les gages ci-après mentionnés, savoir . à celui de notre monnaie de Paris, trois mille livres pour trois quartiers de quatre mille (1) Henri U, 1554, art. 11. (t) Idem, art. 15. (3) Art. 12. (4) Art. 13. (5). Art. 14. (G) Chartes IX, 1563. (7) Idem. 435 MR DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DBl 4U livres ; K celui de notre monnaie de Lyon, Sareille somme de trois mille livres ; à ceux e nos monnaies de Rouen, Rennes et Aix, 2U)0 livres chacun pour trois quartiers de 3200 iiv. ; à ceux de nos monnaies de Mont- Çellier, Reims, Bordeaux, Toulouse, Dijon, ours, Lille et Rayonne, 1800 Iiv. chacun pour trois quartiers de 2&-00 Iiv. ; et à ceux de nos monnaies de la Rochelle, Troyes» Amiens, Limoges, Poitiers, Metz, Bourges, Riom,Pau,.Nantes, Caen et Besançon, cha- cun 1200 Iiv. pour trois quartiers de 1600 Iiv. Jouiront en outre des.franchises, exemptions et privilèges attribués par les ordonnances aux autres officiers, ouvriers et monnayeurs des monnaies, et auront un logement con- venable dans lesdits hôtels des monnaies, à la charçe par eux de l'entretenir de toutes réparations nécessaires. » — Art. 9. «Pour- ront lesdits directeurs et trésoriers particu- liers se servir de tels commis, fondeurs, ser- ruriers et autres ouvriers que bon leur sem- blera, dont ils demeureront responsables, et à qui ils payeront tels appointements qu'ils jugeront a propos, sans qu'ils puissent les employer dans la dépense de leurs comptes ; et pour les dédommager des appointements qui seront par eux payés aux commis qu'ils auront préposés pour faire le change des anciennes espèces à réformer, nous leur avons attribue et attribuons, par ces présentes, trois deniers par marc d'or, d argent et de sous, ou douzains réformés sur le pied de net passé en délivrance, sans néanmoins qu'ils puissent prétendre un pareil droit sur le travail de conversion, ou de nouvelle réfor- ination. » — Art. 10. « Pour faciliter la red- dition des comptes de ceux qui seront pour- vus desdits offices de directeurs et trésoriers particuliers, nous ordonnons, sans tirera conséquence pour le passé, que les frais de brassage des espèces de conversion, compris ceux de la fonte des matières, de l'entretien des fourneaux, moulins etcoupoirs, le recuit et blanchiment, demeureront fixés , savoir : à cinq sous par marc d'or et d'argent, à six sous par marc de sous ou douzains, et à quatre sous par marc de liards, le tout sur le pied du net passé en délivrance. Voulons 3ue lesdits droits soient alloués en dépense ans les comptes des directeurs particuliers par le directeur général, et partout où il appartiendra, ainsi qu'il se pratique pour les droits des autres omciers, ouvriers et mon- nayeurs, et au moyen desdits droits, il ne sera alloué aucune dépense pour frais de bureau, ni de brassage en détail, ou autre- ment, et seront tenus lesdits directeurs d'en- tretenir de menues réparations lesfourneauXy moulins, coupoirs, outils et ustensiles, même de fournir les chevaux servant audit mou- lin, après que les outils et machines leur auront été fournis en bon état, dont ils seront tenus de se charger par les inventaires qui en seront dressés par les commissaires de Paris et de Lyon, et par les juges-gardes des monnaies,' en présence de notre procu- reur général en la cour des monnaies ou de .ses substituts, lesquels inventaires seront faits doubles, pour être Tune des eipédi- tions remise au greffe de notre dite couTel l'autre à notre conseiller directeur général. N'entendons néanmoins comprendre dans les réparations les corps des oalanciers, cou- poirs, et laminoirs, lesquels venant à man- quer par le grand travail ou autrement , il en sera dressé procès-verbal par les con^ missaires et juges-gardes en présence de notre dit procureur général, ou de ses sub- stituts, des directeurs et contrôleurs en cha- que monnaie , pour être envoyé au direc- teur général , qui les fera remplacer à nos frais et dépens, à moins qu'ils ne manquent par la faute ou négligence des directeurs, leurs commis ou préposés, auquel cas ils en demeureront responsables. ff Les déchets qui se trouvent ordinairement dans le travail de conversion n'ayant point encore été fixés par aucun règlement depuis gue nous le faisons faire par régie , et la uxation en étant nécessaire, afin de faciliter la confection et l'apurement des comptes, nous ordonnons pour l'avenir, et sans tirer à conséquence pour le passé, que dans les comptes qui seront rendus par ceux qui seront pourvus desdits offices de directeurs particuliers, il leur sera passé et alloué eo dépense, à cause des décnets, savoir : une once quatre gros sur cent marcs d'or, quatre onces et demi sur cent marcs d'argent, six marcs sur cent marcs de sous, et six marcs sur cent marcs de liards qui seront fondus et fabriqués dans lesdites monnaies, le tout sur le pied de net passé en délivrance. » Art. 12. « Nous accordons en outre à ceux qui seront pourvus desdits offices de direc- teurs et trésoriers particuliers Je bon poids appelé trébuchant) qui se trouvera sur les pesées qui auront été faites en détail pen- dant chaque journée , sans oue pour raison de ce ils puissent être inquiétés, ni reche^ chés ; leur défendons néanmoins de peser en détail et à la pièce les pistoles d'Espagne et autres espèces de fabrique étrangères appa^ tenant à une même personne, et leur en- joignons de les peser au marc, en sorte qu'il ne soit fait qu'aucune pesée de tout ee^qni aura été apporté, et qui appartiendra à cha- 3ue particulier, à peine de concussion. Ias irecteurs-trésoriers particuliers de mon- naies prêteront serment et serout reçus en notre cour des monnaies. » En 1719, le roi, par édit du mois d*aoât, registre en la cour des monnaies le 18, a éteint et supprimé l'office de directeur et trésorier particulier de la moniiaie de Paris» et Sa Majesté a crée et érigé en titre d'office formé et héréditaire un conseiller directeur et trésorier particulier de la monnaie de Paris, aux gages de 3300 Iiv., pour jouir par le pourvu des franchises , exemptions et privilèges dont jouissent les officiers *des monnaies, ensemble du logement destiné eu l'hôtel de la monnaie de Paris au directeur de cette monnaie, et de tous les droits et dé- chets attribués aux directeurs des monnaids par l'édit du mois de juin 1696, rapporté ci- dessus, et autres édits et règlements subsé* 4f5 T>OU DIDTIONNÂIRE DE NUMISHATIQUE. DRA 426 queois , même pour droit de marque sur tranche, d'an sou par marc d'or de conver- sion, et de six deniers par marc d'argent, attribués aux directeurs par édit du mois de janvier 1606. La finance de cet office est fixée a la somme de 60,000 liv., les droits du sceau et du marc d*or des provisions payés sur le pied des modérations portées par les tarifs arrêtés au conseil. Le tiers des droits ordi- naires au garde des rôlesu (A.) DOREUR , artiste qui dore en se servant du feu, pour appliquer Tor ou l'argent en feuille sur les métaux, ou qui les dore en or moulu. Les doreurs , aussi nommés damaS' quineurs dans les ordonnances, étaient sou- mis à la juridiction de la cour des monnaies, quant au titre des matières d'or et d'argent qu'ils employaient. (A.) DOUBLA, monnaie d'argent qui se fabri- quait à Alger, et qui Taliiit environ vingt- qualre aspres ou 12 sous tournois. DOUBLE, petite espèce de billon qui valait deux deniers ; ce qui le fit appeler double denier ou simplement double. De même qu'il y eut sous la troisième race deux sortes de deniers, le parisis et le tournois, ilj eut aussi le double parisis et le double tournois. On ne trouve rien de certain sur cette mon- naie avant Philippe le Bel, qui, en 1293, ordonna qu'on fabriquât de ces deux sortes de monnaies ; s'il nous restait des ordon- nances de ses prédécesseurs sur le fait des monnaies, peut-être trouverions-nous que la monnaie des doubles est plus ancienne que ce prince. Philippe de Valois ordonna, le 15 avril 1339, qu il serait fabriqué des deniers d'or appelés doubles d'or, et des demi-doubles d'or, gui eurent cours pour soixante sous tournois, les demi pour trente sons tournois. (A.) DOUBLE HENRI, monnaie d'or fabriquée sous le règne de Henri 111, du poids de cinq deniers dlx-se[)t grains trébuchants , les simples et demi à proportion , au titre de vingt-deux carats trois quarts, qui valait autrefois environ douze livres. C'est à cette monnaie que Henri 111 faisait allusion lors- que, son armée étant jointe à celle de Henri ïVy alors roi de Navarre, il refusa de com- battre celle de Charles, duc de Mayenne, chef de la Ligue, disant qu'il n'était pas pru- dent de risauer un double benri contre un simple carolus. (A.) DOUBLE LOUIS, espèce d'or qui a cours en France pour quarante-huit livres. Elle est le double du louis de vingt-quatre livres, dont la fabrication a été ordonnée par édit da mois de janvier 1726, pour avoir cours poar vingt livres, le double à proportion; et augmentée à vingt-quatre livres, le double à quaranle-huit livres par arrêt du conseil du 5i6 mai 1726, registrée en la cour des monnaies le 27 du même mois. Les doubles louis sont au titre de 22 carats, à la taille de qnÏDze au marc, et valent quarante-huit li- vres pièce. Voy., au mot France, les remar- ques après les monnaies de Louis XV. (A.) DOUDOU , monnaie de cuivre qui a cours DicTiosiN. DE Numismatique. dans quelques contrées de ]*Orient , particu- lièrement à Surate et à Pondichérjr, princi- pal établissement de la compagnie Française aux Indes orientales. Le doudou, dans sa valeur intrinsèque , vaut un peu moins de six deniers ; il en faut quatorze pour le fa- non d'or des mêmes lieux, qui y revient à six sous de France ; chaoue doudou vaut deux caches. (A.) DOUTEUX, en termes de monnajeur et de changeur, s'entend des espèces d'or ou d'argent dont la bonté ou l'aloi sont incer- tains. Les pièces douteuses qu'on porte à la monnaie ou au change doivent être cisail- lées, c'est-à-dire coupées avec des cisailles, pour mieux juger de leur degré de bonté. DOUX. Les monnajeurs et les fondeurs disent que les métaux sont doux, lorsqu'ils ne sont pas faciles à se casser : la douceur des métaux leur vient d'une fonte souvent réitérée, ou de ce qu'on les a souvent et longtemps battus à chaud sur l'enclume. L'or perd sa douceur et devient aigre , quand on se sert de cannes de fer pour le remuer lors- qu'il est en fusion. (A.) DOUZAIN, petite monnaie de billon de la valeur de douze deniers tournois, d'où elle a prisson nom-EllecommençasousFrançois I" et prit la place des grands blancs , et les sixains la place des petits blancs. On conti- nua, sous les règnes suivants, de faire des douzains seulement. Quoique Ton confonde présentement en France les sous et les dou- zains, il y avait néanmoins autrefois quel- que différence , ceux-ci tenant moins de fin que les autres ; les vieux douzains à la croix étaient au titré de quatre deniers, et les dou- zams de Henri II, de trois deniers dix grains. Lorsque les gros payements en douzains étaient tolérés, on en faisait des sacs de vmgt-cinq, de cinquante, de cent et de deux cents : mais comme cet usage était une con- travention à un arrêt du conseil du mois d'octobre 1666, qui ordonnait que les sous ou douzains ne pourraient être exposés qu'en détail et à la pièce, Louis XIV renou- vela cette défense en 1692, par un second arrêt du 16 septembre de la même année, sous peine de trois mille livres d'amende, avec jpermission d'en donner seulement jus- qu'à la somme de dix livres dans les plus ' gros payements. (A.) DOYENS DE CHAPITRE (Sctaux dei). Vov. ScEADx, n* 14. ' -^ DRACHME ou Drague, ancienne monnaie d argent qui avait cours parmi les Grecs. Plusieurs auteurs croient que la dragme des Grecs était la même cbose que le denariui ou denier des Romaifts, qui valait quatre ses- terces. Rudée est de ce sentiment dans son \iyre de Asse: il s'appuie sur l'autorité de Pline, Strabon et Valère Maxime, qui tous font le mot dragme synonyme de aenarius. Mais cela ne prouve pas absolument que ces deux pièces de monnaies fussent précisé- ment de la même valeur; car comme ces auteurs ne traitaient pas expressément des monnaies, il a pu se faire qu'ils substituas- sent le nom d'une pièce à celui d'une autre, 14 IfT DRE DICTIONNAIRE DE .orsque la valeur de ces pièces n*était pas fort différente : or c'est précisément ce qui arrivait; car, comme il y avait quatre-vingt- ' seize dragmes attiques à la livre , et qu'on comptait quatre*vingt-seizedeniers à la livre romaine, on prenait indifféremment la drag- roe pour le denier , et le denier pour Ta dragme : il y avait pourtant une différence assez considérable entre ces deuiL monnaies, puisque la dragme pesait neuf grains plus que le denier; mais on les confondait, puis- qu'on recevait Tune pour Tautre dans le commerce, et c'est apparemment dans ce sens que Scaliger, dans la dissertation de Rt nummaria^ ne dit pas absolument aue le denier et la dragme lussent la ipème chose ; mais il rapporte un passage grec d'une an- cienne loi, cbap. 26, Mandatiy où il est dit que la dragme était composée de six oboles, et il en conclut au moins qu'au temps de Sévère le denier et la dragme étaient la même chose. Voici en quel sens le denier et la dragme étaient à peu près égaux dans le commerce : cent dragmes étaient égales pour le poids à cent douze deniers, et le huitième décent douze est quatorze; ainsi on donnait à la monnaie quatre-vingt-dix-huit deniers pour cent dragmes, et la dragme et le denier étant ainsi à peu près de même valeur, se recevaient indifféremment dans le commerce des denrées, dans le payement des ouvriers, et dans toutes les affaires journalières et de peu de conséquence. Il fallait en effet que cette différence fût bien légère, puisaue F^n- nius, qui avait étudié à fond, et évalué avec la dernière précision les monnaies grecques et latines, confond la dragme ^ttique avec le denier romain, comme il parait par ces vers : Accîpe prœlerea parvo quant nomine Gratis Mvô» vecitantf nostrique minam dixere priore$ ; Centum hœ $unt dragmœ ; quod $i decerpser'u iUi$ Quatuor, ef/icies hanc nostram denique libram. Quatre-vingt-seize dragmes attiques fai- saient la livre romaine; or il est démontré que la livre romaine était de quatre-vingt- seize deniers, et par conséquent la dragme attique et le denier romain étaient précisé- ment la même chose. Cette conséquence conduit naturellement à évaluer la dragme ancienne avec nos monnaies : le denier romain valait dix sous de France : la dragme attique ne valait donc que dix sous; six mille dragmes attiques valaient donc trois raille livres : or il fallait six mille dragmes pour faire le talent attique; il est constant, par le témoignage des auteurs qui ont le j.lus approfondi cette matière, que le talent attique valait trois mille livres de notre monnaie. La dragme était aussi une ancienne mon- naie chez les Juifs, qui portait d'un côté une harpe, et de l'autre une grappe de raisin : ii en est fait mention dans l'Evangile. Cette f>ièce valait un demi-sicle, et le didragme va- ait le double d'une dragme, ou vm sicle. (A). DRBTES, petite monnaie qui a cours dans la Saxe et dans les Etats de Brandebourg : elle vaut un oeu moins d'un sou de France. NUiaSHATIQUE. DUC 4ig DRÉYL1N6 ou Dretrblleb, monnaie de cuivre qui avait cours dans le duché de Holstein, et qui valait environ huit deniers tournois. DRIEGULDEN, monnaie d'argent qui se fabrique en Hollande, et qui a cours pour trois florins. DROIT DE POIDS, en terme de monnaie, s'entend des espèces qui ont le poids juste qu'elles doivent avoir. Par exemple, si trente louis pèsent 4,608 grains, ces trente louis de 24 liv. pièce sont droits de poids^ parce qu'ils pèsent un marc juste. DUBBëLTIE, ancienne monnaie d'argent qui avait cours dans les Prôvinces-Dnies, où elle valait deux stuyvers ou sous de Hollande, ce qui revenait à environ 4 sous de France. DUCA1\ monnaie d'or qui a cours dans plusieurs Etats de l'Europe; il j en avait autrefois de frappés en Espagne, qui avaient cours pour six livres quatre sous, monnaie de France. Le double ducat qui fut frappé depuis, qu'on appelait à deux têtes, yalait, sous le règne de Louis XIll, dix livres aussi monnaie de France; mais ensuite il fut mis k un plus haut prix que la pistole d*Rspagne. A présent, le ducat d'Allemagne vaut cinq florins, et cinq stuyvers, argent de Hollande, ce qui fait environ 10 liv. 10 sous, argent de France. Les autres ducats d'or sont les ducats doubles et simples d'Allemagne, de Gènes, de Portugal, de Florence, de Hongrie, de Venise, de Danemark, de Pologne, de Zurich, de Suède, de Hollande, de Flandre et d'Orange. Les plus forts de ces divers ducats sont du poids de cinq deniers dix- sept grains, et les plus faibles de cinq deniers dix grains, ce qui s'entend des doubles ducats, et des simples à proportion. Oq porte aux Indes orientales quantité de du- cats d'or, frappés aux coins des princes et Etats cités ci-dessus ; mais de quelque fa- brication qu'ils soient ils doivent peser oeof vais et cinq seizièmes d'un carat, poids des Indes. Lorsque les payements ou les Tentes sont considérables, les Indiens ont un poids de cent ducats réduit à leur valeur, et si les cent ducats n'ont pas ce poids, on ajoute (^ qui manque; dans le détail, le ducat d*or pesant vaut neuf mamoudis, et trois péchas ou pessas, le mamoudi sur le pied de treize sous quatre deniers, monnaie de France, et le pécha huit deniers': le mamoudi e^i évalué quelquefois un peu plus bas. Toi Mamoudi. 11 n'y a plus présentement en Espagne de ducats d'or, mais l'on se sert pour les comptes de ducats d*argent, à peu près comme on fait en France de la pistole de dix livres, qui n'est pas une espèce cou- rante, mais une monnaie imaginaire et de compte. Le ducat de compte est de deux sort^* l'un qu'on appelle ducat de plata, oudV* Eent, l'autre ducat de vellon, ou de cuiî^re. e ducat d'argent vaut onze réaux de piat^* et le ducat de vellon aussi onze réaui» ODai^ seulement de vellon, ce qui est une diff^ rence de près de la moitié : le réal de plai^ 4id DUC DICTIONNAIRE DE NU&aSMATlQUE. DUC 430 s*e8tiroant sar le pied de sept sans six de- niers, et celui de vellon seulement sur le pied de quatre sous, le tout làonnaîe de France. Le ducat de change, soit qu^il soit de plata, soit qu*il soit de vellon, est toujours d^un maravédis plus gue le ducat ordinaire, chacun néanmoins suivant son espèce ; c*est- è-dire, celui d argent augmentant ^d*un ma- ravédis aussi d^argent, et le ducat de vellon pareillement d'un maravédis de vellon. On ne peut apporter aucune raison (}e cette différence des maravédis que l'usage et la coutume que les banquiers ontde faire cette légère augmentation pour le ducat courant. Le ducat est aussi une monnaie de compte en plusieurs ville d'Italie, comme à Naples, Venise et Bergame. Kl . fr. d. En Autridie, le ducat vaut 10 5 «; A Bâle, 10 i^ 19 A Cologne, 10 5 «i En Empire, 9 10 9 A Florence, 5 10 ? En Hollande, 10 17 0 En Hongrie , 10 19 4 ANaples, 4 S 4 A Tenise, 7 10 î Ducat de Wartemberg, 10 17 Ducat de Saxe, 10 17 9 Docat de Mayence, 10 13 8 Docat de Hanovre, George 0, 10. 10 t Ducat de Suède, 10 17 0 Dacat de Danemark, 10 19 4 Ducat courant de Danemark, 7 15 2 Ducat de Hesse-Darmsudt, 10 14 $ Ducat de Hambourg, 10 15 lÔ Docat royal de Bohème, 11 2 6 Docat de Francfort, 10 18 2 Ducat du Pape, 10 14 10 Docat de Prasse, 10 19 4 Ducat double palatin, 21 14 0 Le Ducat d^argent à Venise, 4 0 0 De Place, 3 2 0 Docat d*argent double à Cadix, 5 3 ô-i D*argent nouveao à Cadix, 4 2 6 De vellon à Cadix, 2 15 1 '1 De change à Cadix, 5 3 I? Docat d*or, espèce à Copenhague, .iO 10 "i Docat d*or courant à Copenhague î. 7 10 «■i Ducat d'or en Suède, 18 18 0 On appelle or de ducat le meilleur or que Ton employé pour dorer. Le ducat de Ham- bourg, qui vaut euviroo six marcs lubs de banque, ou sept marcs lubs courants, est fabriqué à la taille de 67 au marc, poids de Cologne, et pèse 65 grains i^, poids de marcs de France au titre de 23 carats |. Ce ducat d*or vaut 10 liv. 15 s. 10 d., argent de France. Les ducats d'or de Cremnitz en Hongrie s'allient à 23 carats 3 grains, ou *,- de carats. La haute couleur qu'on donne à ces ducats par la fonte est un mélange de cuivre et de soufre cimentés ensemble, ce qui fournit une poudre noire dont on met mns l'or en fusion proportionnellement au titre des ducats avec un peu d'orpiment. Ites écus ou pièces de deux florins de la reine de Hongfrie sont, suivant le dernier règlement au titre de 13 lotbs 26 grains ; 100 marcs font 1000 pièces de deux florins. (A). DvcàT*de la Chambre apostolique, voj. Monnaies des papes. DUCATON, monnaie d'or et d'argent qui a cours en plusieurs villes et Etats. Les ducatons d'or en Hollande valent 33 liv. 13 s. 3 d.; ceux d'argent valent à Livourne,5liv. 18s, Od.; en Hollande, 6 liv. lii^ s. 3 d.; à Milan, 6 liv. 3 s. 2 d. ; en Piémont, 6 liv. 1 s. 0 d. ; à Venise, 6 liv. & s. 0 d. Tous ces ducatons sont à peu près du môme poids et au même titre; ils pèsent presque tous une once un denier, à l'excep- tion de quelques-uns de Florence, qui sont d'une once, un denier et douze grains. Quant au titre, ils sont tous de onze deniers et quelques grains, c'est-è-dire depuis buit crains, qui sont ceux du plus baut titre, jusqu'à deux, gui sont les moindres. Les ducatons dltalie sont ceux de Milan, de Venise, de Florence, de Gènes, de Savoie, des terres de l'Ëglise, de Lucques, de Mon- toue et de Parme. Comme ils pèsent environ trois deniers plus que l'écu de France de soixante sous, et qu'ils sont à un titre un peu plus baut, ils se prennent pour trois ou quatre sous davantage. On appelle aussi ducaton, en Hollande, les pièces de trois florins, dont il y a de deux sortes : les anciennes, qui valent soi* xante sous, monnaie du pajs, et les nou- velles, c'est-à-dire celles qui furent frappées Eendantla guerre qui suivit laligued'Augs- ourg, qui ne valent que soixante sous, le sou sur le pied de quinze deniers, monnaie de France : ces derniers ducatons ont pour diminution des demis, des tiers et des Quarts; ils furent presque tous fabriqués des matières qui furent tirées d'Angleterre. Outre les ducatons, il se fabrique à Milan d'autres espèces d'argent à peu près du même poids; mais qui ne s'appellent pas ducatons; elles tienndbnt de lin comme le ducaton, et ne valent que l'écu de France. Le ducaton d'argent des Pajrs-Bas, fabriqué et tixé par édit de la reine de Hongrie du 19 septembre 1749 à trois florins argent de change, et à trois florins et demi argent courant, au titre de dix deniers H, à la taille de 7 A au marc, poids de Troues, pesant 696 as -^ de ce poids et 626 grains poids de marc de France, vaut 6 liv. 9 s. 8 d. argent de France. Cette monnaie est très- recherchée en Hollande, comme étant d'un argent très-pur. (A). DUCTILITE DB l'or. Une des propriétés de l'or est d'être le plus ductile de tous les corps : les batteurs et les tireurs d'or en fournissent un grand nombre d'exemples. Le P. Mersenne, Robault, Halley, etc., en ont fait la supputation; mais ils se sont appuyés sur le rapport des ouvriers. De Reaumur (1) a pris une route plus sûre : il en a fait l'expérience lui-même : il trouve qu'un MJ Menu de VAcad. royale 4e$ Science$ , ann« i31 DIX DICTIONNAIRE DE NUMlSMATIttiE. DUG iS3 seul grain (Kor, mèroe dans nos feuilles d*or communes, peut s'étendre, jasqu*à occuper trente-six pouces carrés et demi; et une once d*or qui, mise en forme de cube n'est pas la moitié d'un pouce en épaisseur, lon- gueur, ou largeur, battue avec le marteau, peut s^étendre un une surface de cent qua- rante-six pieds carrés et demi, étendue plus de la moitié plus grande que celle que Ton pouvait lui donner il y a qualre-vmgt-dix ans. Du temps du P. Mersenne. on regar- dait comme une chose prodigieuse qu'une once d*or pût former seize cents feuilles, lesquelles réunies ne faisaient qu'une sur- face de cent cinq pieds carrés. Mais la dis- tension de Tor sous le marteau, quoique très-considérable, n'est rien en comparaison de celle qu'il éprouve en passant par la filière. 11 y a des rouilles d'or qui ont à peine répaisseurde-jë^îf pouce; mais ukiêé Par- tie d'un pouce est une épaisseur considéra- i)le en comparaison de l'épaisseur de Tor filé sur la soie dans nos galons d'or. Pour concevoir cette ductilité prodigieuse, îl est nécessaire d'avoir au moins quelque idée de la manière dont procèdent les ti- reurs d'or. Le fil que Ton appelle communé- ment du fil d'or, et qu'on sait n'être autre chose qu'un fil d'argent doré ou recouvert d*or, se tire d'un gros linçot d'argent oesant ordinairement quarante-cinq marcs. On lui donne une forme de cylindre d'un pouce et demi environ de diamètre, et long de vingt- deux pouces; on le recouvre de feuilles préparées par le batteur d'or, les posant l'une sur l'autre, jusqu'à ce qu'il y en ait assez pour faire une épaisseur beaucoup plus considérable que celle de nos dorures; et néanmoins, dans cet état, cette épaisseur est très-mince, comme il est aisé de le con- cevoir par la quantité d'or que l'on emploie à dorer les quarante-cing marcs d'argent : deux onces sufiisent ordinairement, et fort souvent un peu plus qu'une. En effet, toute l'épaisseur de l'or sTir le lingot excède rare- ment tIt on tI» partie d'un pouce, et quel- quefois elle n'en est pas la tÀt partie ; mais il faut que cette enveloppe d'or si mince le devienne bien d'une autre manière. On fait passer successivement le lingot par les trous dedifférentes filières toujours plus petites les unes que les autres, jusqu'à ce qu'il devienne aussi fin et même plus fin qu'un cheveu. Ghac^ue nouveau trou diminue le diamètre du lingot; mais il gagne en longueur ce qu'il perd en épaisseur, et par conséquent sa surface augmente : néanmoins l'or le recou- vre toujours; il suit l'argent dans toute l'étendue dont il est susceptible, et l'on ne remarque pas, même au microscope, qu'il en laisse h découvert la plus petite partie. Cependant à quel point de finesse doit-il être porté, lorsqu'il est tiré en un filet dont le diamètre est neuf mille fois plus petit que celui du lingot. Réaumur, par des me- sures exactes et un calcul rigoureux, trouve qu'une once de ce fil s'allonge à 3232 pieds, et tout le lingot à 1,163,520, mesure de Paris, ou 96 lieues françaises; étendue qui surpasse de beaucoup ce que Mersenne, Ronault, Halley, etc., avaient imaginé. Mer- serme dit qu'une demi -once de ce til est longue de cent toises : sur ce pied, une once de ce fil ne s'étendrait qu'à 1200 pieds, an lieu que Réaumur l'a trouvé de ^h. Haitoy dit que six pieds de fil ne pèsent qu'un graiu, et qu'un grain d'or s'étend Jusqu'à quatre- vingt-seize verges, et que par conséquent la dix millième partie d'un grain fait plus d'un tiers de pouce; mais ce compte est encore au-dessous de celui de Réaumur; car sur ce principe l'once de ûl ne devrait être que de 2680 pieds. Cependant le lingot n*est pas encore parvenu à sa plus grande longueur: la plus grande partie de Tor trait est ûtée ou travaillée sur soie, et, avant de le fîler, on l'aplatit, en le faisant passer entre deux rou- leaux, ou roues d'un acier excessivement poli, ce qui le fait aNonger encore d^un septième; Réaumur trouve alors que la largeur de ces petites laiaes ou plaques n'est que la huitième partie d'une Kgne, ou la quatre-vingt-seizième partie d^un pouee, et leur épaisseur une 3072**j l'once d'or est alors étendue en une surfacedell90 pieds carrés, au lieu que la plupart des batteurs d'or ne retendent qu'à cent quarante-sii pieds carrés. Mais quelle dort être la ffnesse de l'or étendu d'une manière si excessîTe? Suivant le calcul de Réaumur, son épaisseur est la 175,000"" partie d'une ligne, ou la 2,100,000"* partie d'un pouce, ce qui n'est que la treizième partie ce l'épaisseur déter- minée par Halley : mais il ajoute que cela suppose l'épaisseur de l'or partout égale, ce qui n'est pas probable; car en battant les feuilles d'or, quelque attention que Ton j ait, il est impossible de les étendre égale- ment : c'est de quoi il est facile de juger par quelques parties qui sont plus o()aques que d'autres. Ainsi la dorure du fil doit être plus épaisse aux endroits où la feuille est |)lus épaisse. Réaumur, supputant quelle doit être l'épaisseur de l'or aux endroits où elle est la moins considérable, la trouve seu- lement d'une 3,150,000"' partie d'un pouce. Mais qu'est-ce qu'une 3,150,000"' partie d'un pouce ? Ce n'est pas encore la plus grande ductilité de l'or : car au lieu de deux onces d'or que nous avons supposé au lingot, on peut n'y employer qu'une seule once, et alors l'épaisseur de l'or aux endroits les plus minces ne serait que 6,300,000"' partie d'un pouce. Néanmoins, quelque minces 3ue soient les lames d'or, on peut les rendre eux fois plus minces, sans qu'elles cessent d'être dorées, en les pressant seulement beaucoup entre les roues, elles s'étendent au double de leur largeur, et proportion- nellement en longueur, de manière que leur épaisseur sera réduite enfin à une treuo ou quatorze millionième partie d'un pouce. Quelque incroyable que soit cette ténuité de l'or, il recouvre parfaitement l'argent qu'il accompagne. L'œil le plus perçant et le plus fort microscope ne peuvent y décou- vrir Je moindre vide ou la moindre discon- tinuité; le fluide le plus subtil et la lumière 433 EAU DICTIONNAIRE DE elle-même ne peuvent y trouver un passage : ajoutez à cela que si Ton fait dissoudre dans de Teau-forte une pièce de cet or trait ou de cet or laminé, on apercevra la place de A argent tout eicavée, Targent ayant été dissous par Teau-forte, et Tor tout entier en forme de petits ttibes. (A). DUNG, monnaie d'argent qui se fabrique en Perse, et dont le poids est de douze grains. NUMISMATIQUE. EAU 454 DUTE ou DoTTE, petite monnaie de cuivre qui se fabrique et qui a cours en Hollande. La dute ou duyte vaut environ un centime de France : huit font le sou commun d'Am- sterdam, qu'on nomme vulgairement stuy- ver, et trois font le gros, ou denier de gros. DUTGEN, petite monnaie courante en Danemark qui vaut environ quatre h cinq sous de France. E EAU-FORTE, eau ainsi nommée h cause de la force extraordinaire avec laquelle elle agit sur tous les métaux, hormis sur Tor. L'eau- forte est un composé d'esprits de nitre et de vitriol,' tirés par un feu de réverbère dans uu fourneau, où la flamme est déterminée à réverbérer sur les matières par le chapiteau qui est au-dessus. Les raonnayeurs, orfèvres, fourbîsseurs, etc., en font une assez grande consommation. L'invention de cette eau *j*est pas si ancienne que quelques chimistes le prétenterit; ils croient trouver dans les saintes Ecritures que Moïse en avait con- naissance : on trouve , dans le second tome de la Bibliothèque des philosophes^ qu'elle n'a été trouvée que dans l'an 1300 ou envi- ron; il n'y a pas d'auteur qui en ait parlé av^int ce temps. (A). Eâu ÉTEINTE, eau-forte où l'on a mis de l'eau potable aûnde Téteindre, et de la rendre moins corrosive. Elle sert à retirer l'argent «ies eaux-fortes qui ont servi aux départs. Eau bepassée, quand la distillation du départ est achevée , Kcau qui a été distillée est appelée eau repassée , et se trouve alors en état de servir de dernière eau pour per- fectionner d'autres départs; elle y est môme plus propre qu'auparavant, parce que les eaui-rortes qui n'bnl pas encore servi sont chargées de flegmes qui les rendent plus co.robives que dissolvantes, et ces flegmes ne peuvent être dissipés que paf des distil- lations réitérées. (A.)j Eau seconde, eau-forte ordinaire, à la^ quelle on a ajouté une dissolution de sel ammoniac dans l'esprit de nitre; on l'appelle alors eau régale, parce qu'elle dissout l'or, qu'on regarae comme le roi des métaux. Quand Teau-forte a été ainsi régalisée, elle dissout l'or sans faire impression sur Targent et sur les autres métaux. La raison en est que l'eau-forle étant composée d'esprits de nitre, les particules pointues de ces esprits sont tellement proportionnées aux pores dç 1 argent, qu'elles y entrent facilement, en sorte Qu'elles sont capables de déranger toutes les parties de ce métal. Mais quand les oarticuies de nitre ont été grossies par l'aduition du sel ammoniac, alors ces parti- cules ne font plus que glisser sur les pores de l'argent sans pouvoir y entrer, à cause qu'ils sont trop étroits ;.maîs elles s'introdui- sent facilement dans les pores de l'or, qui sont assez larges» et ensuite l'acide du ni^re ayant ébranlé les parties de Tor, à cause de la grande vitesse qu'il a acquise par l'addi- tion du sel, il donne lieu au sel de les dé^ ranger entièrement; et même de les tenir suspendues dans la dissolution, aprè^ qu'elles ont été dérangées. Cette différence des pores de l'or et de l'argent sur laquelle les diffé- rents effets de l'eau régale sont fondés, se peut très-aisément apercevoir avec le mi- croscope, avec lequel on voit que les pores de l'or sont bien plus larges que ceux de l'argent; ce qui n'empêche pas néanmoins que l'or ne soit plus pesant que l'argent, parce que si d'un côté les pores de l'argent sont plus petits, ils sont d'un autre côté en si grand nombre que les petits vides qu'ils laissent étant pris tous ensemble, font un vide beaucoup plus grand que les pores do l'or pris tous ensemble ne sauraient faire. Dans deux masses égales de ccsdeux métaux, les pores de l'or sont en beaucoup plus petit nombre que ceux de l'argent. La petite quantité des pores de l'or, et la raison pour- quoi ces pores sont moins larges que dans les autres métaux, provient de ce que, dans l'or, fe sel, le soufre, et le mercure digérés et puriQés au plus haut point, sont beaucoun plus unis que dans l'argent, et font par la une matière pfus unie et plus compacte; au lieu que dans l'argent, ces principes étant moins unis, souffrent des séparations moins fréquentes, lesquelles séparations sont d'autant plus petites que U malièro est moins compacte. Une expérience fort facile peut faire comprendre clairement ce que l'on vient de dire : si l'on prend deux vases de même grandeur et de même capa- cité qu'on remplira.. de balles de calibre et de dragées dç pjomb; on trouvera que les vides qui sont entre les balles de calibre sont, plgs- grands que ceux qui sont entre les dragées de plomb; mais on trouvera aussi que ceux qui sont entre les dragées de plomb sont en plus grand nombre que ceux qui sont entre les balles de calibre, avec telle proportion que la quantité des plus petits est plus considérable que Xa lar- geur des plus grands; aussi est-il vrai que le vase rempli de bailles de calibre pèse davantage que celui qui est plein de dragées de plomb; cette expérience peut donner une idée parfaite de ce que l'on vient de dire de l'or et de l'argent. (Aj. Eau simple, eau-iorte qui a été distillée i55 EGH DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ECU 4S6 et qui ne contient que des flegmes ; on s*en sert dans les monnaies et chez les oriéyres, pour commencer à amollir les grenailles. ÉGÀCUER l'or ou l'argent, autrement le ' battre , ou le mettre en lame : c'est après au'il a été réduit en fil trait de la grosseur d'un cheveu, le faire passer entre deux petits rouleaux d'acier tres-serrés l'un contre l'au- tre sur leur épaisseur, pour l'aplatir de telle sorte, qu'il puisse facilement se tiler sur la soie, et la couvrir de façon qu'on ne puisse plus l'apercevoir. (A.) , ÉCACHEUR> artiste qui écacheTor et l'ar- gent. • ECCLÉSIASTIQUES (Monnaies). Voff. Pa- pes, Frange, cinquième partie de l'article. ÉCHARS, terme de monnaie; il s'entend de la loi d'une pièce un peu au-dessous du titre prescrit par les ordonnances ; ainsi une monnaie est en échars lorsau'elle est un peu au^essous du degré de fin qu'elle devrait avoir. Ce mol est fort vieux, et signi- fiait autrefois avare , mesquin ; selon BoreJ , il vient du mot français charse, qui signifiait maigre, il a cette signification dans le roman de Perceval ; d'autres le dérivent du latin exparcus, d'où on a fait ensuite scarsus: Du- canee le dérive du saxon scheard, qui signi- fie fragment et morceau. (A.) ÉCHARSETÉ, terme de monnaie qui vient de l'ancien mot échars; c'est proprement l'épargne que l'on fait de l'or et de l'argent dans la fabrique des monnaies, en y substi- tuant d'autres métaux dont on fait ce qu'on appelle l'alliage ; ainsi on aopelle un louis écnars , celui où le titre de l'or est un peu trop affaibli. Exemple : les directeurs doi- vent travailler l'or à vingt-deux carats, autre- ment à vingt-un carats, trente-deux trente- deuxièmes ; si les louis d'or ne sont qu'à 21 carats ^ ou à 21 carats \i il s'en faudra de huit trente-deuxièmes que le directeur n'ait travaillé à 22 carats ou h 21 carats ;|°»" : par- tant les louis seront échars de huit trente- deuxièmes, ()arce que 2& et 8 font 32. Si les louis d'or étaient à 21 carats !{■"•■ ils seraient échars de -Jf"»» : si seulement ils étaient à 20 carats ||"«» ils seraient échars de H"'"f qui est' tout le remède permis. sDe même les directeurs doivent travailler l'argent à onze deniers, autrement à dix deniers, vingt-qua- tre grains. Si l'argent est rapporté à dix de- niers vingt-un grains, il sera échars de trois crains ; s il est rapporté à vingt-un et demi, il est échars de deux grains et demi ou de 10 quarts. Pour entendre ceci , il faut savoir Qu'il est d'usage dans les calculs de monnaie oe réduire ces grains en quarts, en les mul- tipliant par Quatre. Ainsi trois grains valent 12 quarts, i grains | 10 quarts, 2 grains 8 quarts , 1 grain { vaut 6 quarts. De façon que si l'argent est rapporte è dix deniers 21 grains ^, l'écharseté sera de 10 quarts ; si à 21 {, l'écharseté sera de 9 quarts ; si à 22 grains , l'écharseté sera de 8 Quarts, etc. On voit par là que l'écharseté est la quantité du remède de loi, ou de la bonté intérieure que le directeur a prise en alliant son métal sur chaque marc d'or et d'argent ouvré eo espèces au-dessous du litre ordonné. Il y a deux sortes d'écharsetés : 1 une qui est permise, qu'on appelle écharselé de loi dans le remède ; l'autre qui est punissable , qu'on nomme écbarseté de loi hors do re- mède. La première est lorsque le titre des espèces n'est point affaibli au delà du remède permis par l'ordonnance ; en ce cas le diret- teur est tenu seulement de payer cette écharseté au roi. L'autre écbarseté est qnaed le titre de l'or et de l'argent est affaibli, même au delà du remède; en ce cas, outre la resti- tution des sommes à quoi monte cette écbar- seté, réglée par les jugements de Iacourd«s monnaies , le directeur est condamné à l'a- mende 9 et même puni quelquefois de plus grande peine , suivant l'exigence des cas et des circonstances. .Ce terme d'^cAarM// était autrefois ioconau dans la fabrication des monnaies , parce qu'on y travaillait sur le fin ; il n'y a été introduit que depuis qu'on a commencé de s'y servir d'alliage , et à régler le titre des matières à certain degré. (A.) ECU, monnaie d'argent fabriquée en exé- cution de l'édit du mois de janvier 1726, au titre de onze deniers de fin au remède de trois grains, à la taille de huit trois dixièmes au marc, et au remède de poids de 36 grains far marc, au cours d'abord de 5 liv., et fixée 6 liv. par arrêt du 26 mai suivant, valeur qui n'a pas varié depuis. L'écu a pour dimi- nution le demi-écu valant 3 liv.; le cin- quième d'écu valant ik s.; le dixième d'écu valant 12 s. ; le vingtième valant 6 s. Les cinquièmes et dixièmes sont au même titre et au même remède de fin que les écus. Les cinquièmes sont à la taille de M pièces au marc. Les dixièmes à la taille de 83 pièces, et les uns et les autres au remède de poids de ki grains \. Les vingtièmes sont à la taille de 166 pièces au marc, et au remède de poids de 83 grains par marc. L'écu a été ainsi nommé de l'écu ou écusson qu'il eut d abord pour empreinte d'efiigie, et de ce qu'il est chargé «de 1 écu de France ou de Téca des armoiries de nos rois. Louis VU, succes- seur de Louis VI son père, mortenll?7) est le premier qui fit semer de fleurs de lis sans nombre l'écusson de la monnaie qu'il fit fabriquer ; ces fleurs de lis sans nombre étaient alors les armoiries des rois de France; c'est cette monnaie qui, pour cette raison, a la première porté le nom d'écu. L'éciii de France, autrement appelé écu blanc d'argent, vaut ordinairement soixante sous : c'est à ce ftrix que se réduisent dans les comptes toutes es autres monnaies d'or et d'argent. Philippe de Valois , fils de Charles, comte de Valois « petit-fils de Philippe le Bel et successeur de Charies le Bel en 1327, fit fabriquer sept différentes monnaies qu'on n'avait pas con- nues sous les règnes précédents, à la siiième desquelles il donna le nom d'écu, ou de de- nier d'or à l'éeu. Les premiers de ces écuSt sous ce règne, ou de ces deniers d'or à Técu furent commencés l'an 1336. Le roi y est représenté tenant de la main gauche l'écu 437 ECU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ECU iU semé de fleurs de lis sans nombre « ce qui leur fit donner le nom d*écus« de denier, ou de florin à l'écu (!]. Us étaient d'or Qn, on leur donna le nom d écus premiers. Voy, au uiot France ; les monnaies fabriquées sous le règne de ce prince. En 13fc7, ils n'étaient qu'à 23 carats , puis à 22 carats \ , on les nomma écus deuxièmes ; sur la On du règne de Pbilippe de Valois , ils n'étaient qu'à 21 carats. Le roi Jean, qui succéda à son père en 1350, fit aussi fabriquer des deniers d'or à reçu qui n'étaient qu'à 21 carats, c'est- à-dire , au même titre que ceux qui furent faits sur la fin du règne précédent. EcLs À LA COURONNE. Cbsrles VI, qui régna en 1380, fit faire des écus à la couronne, ainsi appelés à cause de la couronne oui était au-dessus de l'écu. Les écus d'or n é- taient pas nouveaux, ils avaient eu grand cours sous les règnes de Philippe de Valois et de Jean son fils ; mais les ecus d'or à Ta couronne étaient faits d'une manière diffé- rente des deniers d*or à l'écu. La fabrication de ces écus d'or à la couronne fut ordonnée parlettres expédiées à Paris, lellmars 1^, afin de bannir les monnaies d'oc étrangères. Jls étaient d'or fin , pesaient trois deniers quatre grains j\ ils étaient de soixante au marc, et avaient cours pour 22 sous six de- niers tournois la pièce. Le marc d'or mon- naie 67 Hy. 10 s. et aux monnaies 65 liv. 10 s. On fabriqua beaucoup de cette nouvelle monnaie sous ce règne , et beaucoup plus encore sous le règne suivant; et enfin sous Louis XI on ne fabriqua point d'autre mon- naie d'or. Dans le même temps qu'on fit les érus d'or à la couronne, on fit aussi les blancs et les demi-blancs à l'écu ; c'est l'é- poque où l'on commença à ne plus trouver sur les monnaies de France que trois fleurs de lis dans l'écu. Écds-Heavhes. Charles VI fit fabriquer, le 9 novembre 1417, une autre sorte d'écu d'or qu'on nomma écus heaumes, ainsi nommés de ce que au-dessus de l'écu, au lieu d'une couronne , il y avait un heaume ou casaue. Cette monnaie était plus pesante que les écus couronnés; elle était de quarante-buit au marc , mais non d'or fin ; elle n'était qu'à 22 carats du poids de 96 grains , et avait cours pour deux livres; le marc d'or 92 Kv., etc. , le marc d'argent 8 liv. 11 n'v a point eu de monnaie qui ait été £lus célèbre dans L'Europe que les écus d'or. .es étrangers eii firent à notre imitation. Ceux qu'on fit en France n'eurent point tou- jours ni le même titre , ni le même poids ; Vun et l'autre varièrent extrêmement pen- dant les règnes de Charles VI et de Cnar- les VII : ils souffrirent aussi quelques chan- gements sous les règnes suivants, mais à la vérité moins considérables que ceux qui fu- rent faits sous ces deux règnes. On peut Toir toutes ces variations dans les tables des monnaies d'or et d'argent, et au mot Mon- wAiE^ aux règnes de ces princes. On n'en rapportera ici que les principales. On a vu <1) Le Blanc, p. 206. ci-dessus que lorsque Charles VI fil faire les écus d'or a la couronne , ils étaient d'or fia et de soixante au marc ; ils changèrent en- suite souvent de poids, et les moindres qu'il fit fabriquer furent à vingt-trois carats eid^ soixante-sept au marc, excepté cependant les écus-heaumes; et enfin,, l'an 11^21, la der*- nière année du rèsne de Charles VI, iU étaient d'or fin, et dfe soixante- six au marc. Sous Charles VII, ils changèrent de même souvent de poids et de titre : on en fit qui n'étaient (ma seize carats ; mais l'an 1^36, le roi les fit faire d'or, fin et de soixante-dix au marc ,, valant vingt-einq sous pièce; de- puis ce temps , on ne s'écarta çuère de ce poids , ni de ce titre. En 11^55 ils étaient à yingt-trois carats un huitième, et de soixante au marc , valant vingt-sept sous 1h pièce. Louis XI , Charles VIII et Louis XU gardè- rent le même titre , et ne s'écartèrent auo très-peu de ce poids. En lii^73, Louis XI les fit faire de soixante-douze au marc. Ecus d'or au soleil. Le 2 novembre 1475, . Louis XI, qui succéda en 1461 à Charles VII son père » fit cesser la fabrication des écus d'or à la couronne, et fit faire les écus d'or au soleil ; ils portaient un soleil au-dessus de la couronne, et point de fleur de lis à côté de reçu. Depuis ce temps, on a toujours continué de mettre un soleil sur les écus-, d^or, qui, à cause de cela, furent nommés très-souvent écus soi. Charles VIII , qui suc- céda à son père Louis XI , en 1483, fit faire des écus d'or à la couronne et au soleil , de même titre et de même poids que ceux de son père : passé ce règne, on ne fit plus que des écus d'or au soleil. En 1487, Charles VIII augmenta le prix de ces espèces qui furent mises datis le commerce ^ l'écu à la cou- ronne valut trente-cinq sous, l'écu au soleil, trente-six sous trois deniers. Louis XII,. successeur de Charles VIII en 1497, ne fit fabriquer sous son règne que des écus et demi-écus d'or au soleil et au porc-épic : . les uns et les autres étaient de même titre et de même poids nue les écus d*or au soleil du règne précédent, c'est-à-dire, de soixante-dix au marc, et à vingt-trois carats un huitième, à un huitième dé remède. Ecus AU PORC-ÉPic. On ne commença les^ écus d'or et les écus au porc-épic , que le 19 novembre 1510 , après avoir discontinué la fabrication des autres espèces. Ils étaient du mêifie litre et du même poids que les r écus d'or au soleil fabriqués sous le règne de Charles VIII, c'est-à-dire, de soixante-dix au marc, et à vingt-trois carats un huitième, à un huitième de remède. Le nom de porc- épic fut donné à ces nouvelles espèces à cause que la figure de cet animal, que le roi avait choisi pour sa devise, y fut gravée. François I", successeur de Louis Xll , en 1515, fit fabriquer des écus et des demi-écus au soleil qui ne furent pas toujours de même titre, de même poias, ni de même forme : cependant les premiers écus d'or qu'on fabriqua sous ce règne , étaient de même poids et de même titre que ceux da règne précédent. L'an 1519 » on en diminua* 459 ECU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ECU 440 le titre d*un quart de carat ; leur poids fut affaibli d*un grain trois quarts. Pour les dis- tinguer des premiers, on mit deux F couron- nées à côlé de l'écu. En 1538, on en fabri-- qua de même poids dont le titre était encore plus faible de trois carats : ces deux fabrica- tions ne durèrent que quelques mois. En 1539, on fit des écus d'or au titre de vingt- trois carats, un huitième de remède, de soixante-onze un huitième au marc, pesant deux deniers seize grains trébuchant la pièce ; ce titre et ce poids durèrent presque pendant tout ]e règne de François I*% et pendant tout celui de Henri II. Ou fabriqua encore sous ce règne des écus nommés i)ar le peuple à la croisette, à cause d'une petite croix carrée qui est au milieu de Técusson et des écus dits à la salamandre, à cause des deux salamandres qui sont à côté de Técu. Henri fï, qui succéda à François 1" son père, en 15W, flt ftibriquer des écus d'or, des demi-écus d'or et oes quarts d'écus d'or. Ces espèces étaient de même titre et de même poids que celles que François V fit faire depuis Van 1519 , c'est-à-dire à vingt-trois carats, un huitième de remède , et à la taille de soiiante-onze \ au marc. On fabriqua à ta monnaie de Pans des doubles écus d'or qu'on nomma henris ; ils devaient avoir d'un cdté la tête du roi couronnée , et de l'autre, en forme de croix, quatre H couronnés, dans les angles*une fleur de lis et pour légende : Donee impleat orbem; ces mots étaient la de- vise du roi ; au haut de la croix un soleil qui était la marque des écus d'or, introduite par Louis XI. Le dernier jour du mois de janvier 15M, te roi ordonna qu'aux écus et demi-écus au soleil , on mettrait son effigie éTapris le naturel , avec la couronne sur la tête, et pour légende Henricus II Dei gratta Francorum Rex; de l'autre côté l'écusson aux armes de France, la couronne fermée au-dessus ; de chaque côté un H couronné avec la légende ordinaire XPS vincity etc. On ne fabriqua aucune sorte d'écu, ni au- cune nK)nnaie d'or sous le règne de François II, qui parvint au trône en 1559. Sous celui de CfharlesIX, son frère, qui lui succéda en 1560, on fit des écus d'or dont le poids fut di- minué d'un grain. On augmenta son prix de quatre sous, do sorte que Técu valut en 1561, lorsqu'on commença à en fabriquer, cinquante sous; mais le peuple en augmenta la valeur, et on fut obligé de le fixer à cin- quante-quatre sous en 1573. Sons le règne de Henri 111, successeur de Charles IX, son frère, en 1574, les écus d'or et les demi-écu« d'or furent, comme sous le précédent, à vingt-trois carats, un quart de remède, et de soixante-douze et demi au marc. On trouve aussi des doubles écus d'or et des quadruples écus d'or de Henri III, quoiqu'il n*en soit pas parlé dans les ordonnances. On flt en- core sous ce règne des quarts d'écus et des demi-ouarts d'écus. Les quarts d'écus fu- rent fabriqués au mois d'octobre 1580 ; ils étaient à onze deniers d'argent de fin, de vingt-cinq un cinquième au marc, du poids de sept deniers douze grains trébuchants, valant quinze sous, et par conséquent les de^ mi-quarts d'écu sept sous six deniers. Oa donna le nom de quart d'écu à cette espèce k cause qu'elle valait le quart de l'écu d'or, qui fut fixé à soixante sous en 1575 ; et en 1577, pour faire connaître que le quart d*é* eu d'argent valait le quart d écu d'or, on mit ces chiflres IIII, à côté de l'écusson, et sur le demi-quart d'écu d'argent, pour faire voir qu'il n'en valait que la huitième partie, oq y mit ceux-ci V. III. Les désordres de l'Etat continuèrent sous le règne de Henri III, et le surhaussement des monnaies augmentait tous les iours, de sorte qu'on fut obligé, le 22 septembre 157^, de fixer par provision l'écu d'or à cinquante- huit sous, en 1575 à soixante sous. Le peu- ple, donnant toujours cours aux monnaies, comme bon lui semblait, et en augmentant le prix suivantr«on caprice, poussa le prix de l'é- cu jusqu'à soixante-huit sous. Pour arrêter ce désordre qui aurait inCaillibtement ruiné le royaume, le roi fit faire plusieurs assemblées de gens les plus expérimentés dans cette Eartie, pour trouver un remède à ce mal. ur ce que la cour des monnaies reraontra alors au roi, qu't7 serait besoin de faire (u- semblée génércue de gens de 6ien, versés en ce fait^ zélés pour le iien public sans affection de leur profit particulier^ avec les qualités re- quises par les anciennes ordonnances faittt sur le fait des monnaies et non autres^ etc., les Etats généraux du royaume furent con- voqués à Blois pour le 19 décembre; alors la cour des monnaies présenta au roi et aux Etats généraux des remontrances sur le rè- glement des monnaies. Les Etats, après avoir examiné ces remontrances, avaient résolu de réduire l'écu d'or qui courait pour soixante- huit sous, à soixante sous : la nécessité des affaires et l'agitation de l'Etat ne permirent f^as de faire cette réduction; on le fixa seu- ement pour un temps et par provision à soixante-cinq sous. La courues monnaies fit encore des remontrances ; elle représenta que cette fixation de ï'écu d'or à soixante- cinq sous ne ferait qu'augmenter le mali d'autant que l'expérience avait fait connaître plusieurs fois que lorsque, pour se prêter au cours que le peuple donnait aux monnaies, on avait surhausse la valeur de l'écu, ils croyaient en fixer la valeur h certain prix» cette condescendance n'avait fait que donner occasion à de nouveaux surhaussements, le peuple étant en possession d'excéder tou- jours le prix de l'ordonnance, et ménae i^ puis le dernier règlement, ta cour était bien informée que dans les provinces on avait en- core augmenté le prix de l'écu de quatre ï cinq sous. La cour df's monnaies insista sur la nécessité de l'abolition de la manière de compter par sous et par livres. Ses remon- trancesfurent fort examinées ; Tavis de chan- ger le compte de livres à écus fut jugé de telle importance que le roi, qui était à Pon- toise, fit assembler à Paris, chez le cardinal de Bourbon, ce qu'il y avait de gens savants pour l'examiner : on insista fort pour el contre : enfin on se détermina à suivre I «• 441 ECU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ECU 44^ Tis de la cour des monnaies; Tédii pour ce règlemeiit fut fait au mois de septembre 15T7y publié et enregistré au parlement les 13 et 18 novembre suivant, et en la cour des monnaies le 20 du même mois. Par cet édit, le prix des écusd*orfut fixé à soixante sous, et par l'article second, il fut ordonné que la fabrication des écus serait continuée, ainsi que celle des demi-écus et des francs d'ar- genty et que nouvelle fabrication serait faite es quarts et demi-quarts d'écus d'argent, etc., sur le prix et pied de soixante-qua- torze écus le marc d or fin, et six écus et lin tiers le marc d'argent le roi, de haute loi. Depuis la mort de Henri 111 jusqu'en l'an 1594, que Henri IV qui lui succéda en 1589 fut maître de Paris, le peuple avait haussé le cours des monnaies et faisait valoir l'écu d*or, soixante-quatre sous et plus. On fit dé- fense, le 30 mars, de les exposer ni recevoir à plus haut prix qu'il n'était porté par le cé- lèbre édit de 1577, savoir l'écu d or pour soixante sous, le quart d'écu pour quinze sous, et le restée proportion. Mais l'an 1602, au mois de septembre, le compte à écu fut aboli, et on rétablit celui à livre. On aug- menta le prix des monnaies d'or et d'argent, de sorte que l'écu d*or fut mis à trois livres cinq sous, les quarts et demi-quarts à pro- portion. Louis XIII fit fabriquer les mêmes espèces qui avaient été faites sous le règne précédent, c'est-à-Iogne, 42albusl denier. 78 albus font la rixdale de Cologne, Talbus est de 12 deniers. Copenhague» i orts 2 scliellings. k orts font la rixdale de Copenhague, Tort de 18 schellings. Danlzick, 48 gros {. Florence» * 3 liv. 4 s. 9 den. Francfort, 48 creulzers^. Gènes, 2 liv. 11 s. iO den. Hambourg, 25 s. lubs il den. ^. Leipsick, 12 groches 11 den. ^. 9h groches font la rixdale de Leipsick, la grochc est de 12 den. Liège, Lisbonne, Livourne, Londres, Madrid, Messine, Milan, Naples, Stome, Stockholm, 2 liv. 5 s. 2 den. 524 rés.... 5 liv. 4 s. 9 den. 29 den. sterlings f-. leOmaravédis .^. 4 carlins 8 grains -f. 2 liv. 10 s. 9 den. 2 tarins 8 grains * . 4 Jules 4 baîoes 1 quart. 12 marcs SI 447 EDE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. EDE M 2ï marcs font la rixdale de cuivre de Stoc- kholm. Turin, 2 IW. 6 den. 8 liv. 15 s. font Técu de 9 au marc. Venise, 12 s. ilden. Nous avons dit au mot Chanoe que le cours du change n'est jamais le môme; que c'est une espèce de balance qui hausse ou qui baisse selon la multiplicité plus ou moins grande des dettes et des créances récipro- ques d*un Etat. Pour calculer ces mouvemens et les apprécier, ii faut partir d'un point fixe, il faut connaître l'éguilibre de la ba- lance, c'est-à-dire la parité de la valeur in- trinsèque des monnaies. En comparant le cours du change actuel, ou le change de nécessité avec le change de parité représenté dans ce tableau, on pourra voir si la balance nous est favorable, si les places étrangères de commerce nous donnent plus qu'elles ne reçoivent, si la France est créancière des autres Etats , ou si ces Etats sont créanciers delà Franiîe. (A.) EDESSE (Monnaies des princes croi$é$ d']. L'article qui suit est extrait de Tanalyseoe la Numismatique des croisades de M. de Saulcy, que Bl. Duchalais a publiée dans la Bibliothèque de VEcole des chartes^ m' série, 11* volume. Comtes d'Edesse. La ville d'Edesse el 1h$ riches provinces dont elle était la capitale sont les premières coniréts asiatiques qui tombèrentau pouvoir des croisés. Les tomltt d'Edesse, tel est le titre que prenaient ces souverains, ne purent pas longtemps défeD- dre leur nouveau domaine contre les Turcs; fondé le 25 décembre 1097, il fut détruit, jour pour jour, quarante-huit ans plus tard, e 25 décembre 114ili>. Monnaies de Beaudouin d'Edesse, Les monnaies d'Edesse sonttoutes frappées d'après le système byzantin : les unes sont anepigraphes , les autres ne portent pour légendes que des caractères grecs; elles sont en cuivre. La date reculée de leur émission explique suiYisamment ce fait, puisque nous avons vu déjà que les plus anciennes espèces émises à Antioche étaient toutes conçues dans le style byzantin. D*ailleurs, il ne faut pas oublier qu'elles devaient circuler chez des Arméniens, et que, comparativement, les Latins qui suivaient la fortune de Bau- douin 1**, Tancrède, Baudouin du Bourg et les deux Josseiin de Courtenay , ne formaient, pour ainsi dire, qu'une imperceptible mi- norité. La politique imposait donc aux nou- veaux souverains la nécessité de se confor- mer aux usages établis avant eux. Aussi M. de Saulcy a-t-il pu ob'^erver que les plus anciennes monnaies d'Edesse sont toutes surfrappées sur des pièces purement byzan- tines, battues, selon toute apparence, dans ces contrées, antérieurement aux croisades, par les gouverneurs de la province. Il faut dire cependant, et c'est un fait digne d'être remarqué que nos barons francs conservent encore ici leur individualité. Ainsi, s'ils adoptent le système monétaire reçu, ils ne s'en font pas moins représenter armés de pied en cap, la tête recouverte de leur casque conique, portant d'une main la croix, et de l'autre s'appuyant sur leur écu. Puis, lorsque leur nom paraît, il est grec et latin à la fois: BaXîoûmc Kifwjff. Selon M. de Saulcy , Bau- douin 1" aurait seul droit à ces pièces. Nous regrettons de ne pouvoir rapporter ici toutes les raisons qui l'ont engagé à adopter cette opinion, mais nous devons dire qu'elles nous paraissent convaincantes. M. de Saulcy ne s'est p9S contenté d'étudier ces vieux monu- ments h loisir dans son cabinet, il a étudié leur provenance, et s'est convaincu que c'est sur les bords de l'Euphrate qu'on les ren- contrait d'ordinaire. En numismatique, Té- tude des circonstances accessoires, et surtout celle de la provenance, sont d'une grande utilité. Tout se réunit donc pour lui donner raison. Les bronzes que notre savant auteur attribue à Baudouin ont donné lieu à de grandes discussions parmi les savants. Cou- sineri, le premier qui les Qt connaître, les attribua sans hésiter à Édesse; mais il fut rudement critiqué par un numismatiste dont la réputation, soit dit en passant, a été trop honorée; et qui certes était loin d'égaler son émule, sous le rapport de la science, de la critique et de l'expérience : le baron Mar- chant voulut atlril)uor nos bronzes aux m- pereurs de Constantinople. L'opinion publi- 3ue, qui fut toujours là , comme dans bien 'autres CTconstances, favorable à Marchant, pensa un instant triompher; mais eofin ia vérité s'est fait jour, et M. de Saulcy, recti- fiant è la fois Cousineri et Marchant, s dé- montré que Baudouin II seul pouvait récla- mer ces pièces. Elles sont conçues dans le même sys- tème que les précédtntes, mais moins pe- santes. Le comte Baudouin y parait aussi armé de pied en cap, revêtu de sa cotte de mailles et de son casque coui((ue; d'une main il porte la croix, de l'autre il tient scm épée, et appuie son bras gauche sur sabaocbe; son nom est inscrit en toutes lettres ou en abrégé. Sur le n* 1 de la pi. VI, à la suite des lettres baaaoyin, on en trouve d'autres jusqu'ici restées inintelligibles; ce soutles suivantes : Cayc. Marchant a fait de vains 419 EDE DIGTIONNAIHE DE NUMISMATIQUE. EMB 450 efforts pour tes deviner, et M. de Saulcy y renonce ; nous imiterons sa réserve. Cepen* dant, nous aurions aimé à y reconnaître le root CrAYpE pour 2Tcrvf>e;, et y reconnaître le nom de la croix que le comte tient à la main, car une telle légende est tout à fait conforme è l*esprit des peuples barbares, et surtout des chrétiens orientaux, grecs ou latins. Parmi les monnaies attribuées à Baudouin IL nous en citerons une qui parait surtout remarquable : c'est celle qui est figurée sur la pi. V, n«» 9 et 10. D*un côté, elfe repré- sente, comme un grand, nombre de pièces byzantines de la même époque, le buste du ciirist avec les initiales de son nom en grec IC XP, et au revers, aux contours de la croix, les lettres J^. Serait-îl possible d'y retrouver une réminiscence de Thabitude, où sont de tout temps les Orientaux, de supprimer les voyelles, car il faut y déchiffrer indubitablement BaAAoucNoc» Enfin, pi. VI, n*»- 11 et 12, M. de Saulcy donne comme pouvant appartenir à Édesse deux autres pièces de bronze , représentant d*un côté un roi à cheval , et de Tautre un saint à cheval également. Il fait remarquer, avec beaucoup de raison, que ces pièces ont un grand rapport avec les aspres , frappés aux XIII' et XIV' siècles par les Comnène, empereurs de Trébizonde, et il hésite à se prononcer. Pour nous, non-seulement nous partageons ses doutes, mais nous sommes convaincu que, si ces monnaies n'appar- tiennent pas légitimement aux Comnène , elles sont imitées des espèces qu'ils ont fait frapper. La lettre b, qu'on lit dans le champ du uroit, est donc plutôt, comme il l'in- dique lui-même, le sigle de BavcXcw que celui de bMqwv^ç. KE Seigneurs de Marach. — BOiie PIKAP i). Croix recroisettée d*un X, surfrappée sur une pièce plus ancienne. Le bronze que nous venons de décrire, et qui est figuré pi. IV, n* il, de M. de Saulcy, est du plus haut inté- rêt. Cousineri, le premier qui Tait publié, l'at- tribuait àRichardCœur-de*Lion, et leregardait comme frappé en Chypre. Le savant Marchant n*a pas soupçonné son erreur, et c'est Lelev^el qui, le premier,a montré l'impossibilité d'une telle attribution. M. deSaulcy a trouvéla solu- tion du problème en la donnant à un certain Richard, gouverneur de Marach, près Édesse, qui vivait en 1111. En effet, il est impossible de nier l'air de parenté qui existe entre ce bronze et ceux que nous venons de décrire. Nous ratifions donc de grand cœur l'opinion du savant dont nous analysons l'ouvrage, et lout nous porte à croire qu'elle sera généra- lement admise. (A. D.) Malgré l'autorité des savants numisma- tistes dont l'avis précède, nous croyons que Lelewel, en attribuant cette monnaie à Ri- chard, père de Roger d'Antioche, a trouvé la solutionia plus probable et la plus satisfai- sante que Pon puisse encore donner de ce petit problème. Pourquoi, à moins d*avoir de nouvelles et déterminantes raisons, avoir abandonné Richard d'Antioche pour propo- ser Richard de Marach ? Pourquoi pas Ri- chard, sire de Sororgie, ou le seigneur de tout autre fief des environs d'Antioche et d'Edesse au nom de Richard? EFFIGIE , ou portrait du souverain gravé sur les monnaies qu'il fait fabriquer. Le dernier jour du mois de janvier 15^8, le roi Henri II ordonna qu'aux écus et demi-écus au soleil, on mettrait son efligie d'après le naturel^ ayant la couronne sur la tète et pour lég«;nde Éenricus II y Dei gratin Francorum ReXf de l'autre côté l'écusson aux armes de France, la couronne fermée au-dessus et de chaque côté de l'écu une H couronnée avec la légende ordinaire XPS vincit^ etc., et è la fin. Tannée 1549. Cette ordonnance in- troduisit dans les monnaies deux nouveautés qu'on a depuis toujours observées, savoir d'y marquer Tannée de leur fabrication, et de faire connaître par des chiffres si le roi de qui elle portait l'image était le premier, le second, etc., de ce nom. Il ne paraît pas qu'on ait mis aucune tète de consul ou de magistrat sur les espèces d'or ou d'argent pendant l'existence de la république romaine, si ce n'est vers sa fin, que les trois maîtres des monnaies nommés triumvirs monétaires^ qui avaient à Rome l'intendance des fabriques des espèces, com- mencèrent à mettre sur quelques-unes celles de telle personne qu'il leur plaisait, qui s'é- tait distinguée dans les charges de la répu- blique, observant néanmoins qu'elle ne fût i»lus vivante, de crainte d'exciter contre elle a jalousie des autres citoyens; mais après que Jules César se fut arrogé la dictature perpétuelle, le sénat lui accorda exclusive* ment à tout autre, de faire mettre l'empreinte de sa tête sur les monnaies. 11 fut le premier Romain à qui le sénat déféra cet honneur qui passa ensuite aux empereurs, dont plu- sieurs firent fabriquer des espèces d'or et d argent qui portèrent leur nom, comme des Philippes, des Antonins; c[uelques-uns firent mettre aussi pour empreinte la tête des im- pératrices. Constantin, suivant cet exemple, lit battre des pièces d'or sur lesquelles il fit mettre la tête de sa mère, et après sa con- version, il ordonna.qu'on marquât ses mon- naies d*une croix. (À.) Effigie des papes. Voy. Muriiaies des PAPES. EGLISE (Monnaies de V). Yoy, Frange, cinquième partie, et Papes. Eglises cathédrales ou autres {Sceaux des). Voy. Sceaux, n<' 13 et suiv. EGYPTE (Monnaies actuelles de T). Yoy. l'article général Mokkiaies. EMBOÎTÉS, terme de monnayage ancien. On appelait emboîtés, ou deniers de boite, les pièces que les juges-gardes, en exécution de l'ordonnance de 1554^, mettaient, à chaque délivrance, dans des boites fermant à trois clefs, dont l'ancien garde, l'essayeur et le directeur de la monnaie étaient déposi- taires. 1 451 EMB DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. EMP 491 EMBRUN {Monnaies des archevêques (T ). Notice par Duby, 1. 1, p. 5 (1). Embrun, Ebrodunum, ville et chef-lieu de l'Embrunois en Daupbiné, à seize lieues et demie sud-est de Grenoble, et à cent qua- rante-six sud*est de Paris, est située sur la rWe droite de la Durance. 11 y a un archevêché et un chapitre dont le roi est le premier chanoine, et l'arche* véque le second. L'évôché d'Embrun, établi dès le IV* siècle (saint Marcellin, martyr, en a été le premier évoque, et vivait en 34-0), fut soumis au métropolitaind'Arles jusqu'en l'an 79i|i., que lui-même fut déclaré métropolitain. Les empereurs et les rois de Bourgogne avaient donné aux archevégues une partie de l'Embrunois, qu'ils possédaient en sou- veraineté. Aussi prennent -ils encore la qualité de princes d'Embrun. L'archevêque d'Embrun est prince de l'em- pire, et co-seigneur avec le roi de cette ville. L'empereur Conrad III accorda, en 1U7, à Guillaume de Champfaure , archevêque d'Embrun, et à ses successeurs, les régales et le droit de battre monnaie, ce qui fut con- firmé, en 1276, par l'empereur Rodolphe. 11 y a eu quatre archevêques d'Embrun du nom de Raymond : 1* Raymond élevé sur ce siège en 1169 ; on ne sait pas l'année de sa mort ; 2* Raymond Sedu, de- Suis 1208 jusqu'en 1213 ; 3* Raymond de [euiUion, depuis 1289 jusqu'en 1294; ib.** Ray- mond Robaudi, archevêque en 1308; ou ignore l'année qu'il mourût. . Comme les deux monnaies suivantes ne Krtent que la première lettre du nom de rchevêque oui les a frappées, il n'est pas possible de déterminer si elles sont de l'un de ces Raymond, ou de Rostagnus d'Ance- zune, qui fut archevêque d'Embrun depuis 149i jusqu'en 1510. Il me semble qu'on pourrait plutôt les attribuer aux Raymond qu'à ce dernier; d'ailleurs ce sont là les seuls prélats dont le nom commence par la lettre R, et auxquels ces monnaies puissent appartenir. N- 1. RAIMUNDUS ARCHIEPISCOPUS. î). EBREDVNENSIS, denier de biilon (2). Cabinet de M. de Roullongue. N* 2. Denier d'argent avec les mêmes légendes, mais le coin est différent. M. de Boze (3). Choppin {Dom. de France) nomme l'arche- vêque d'Embrun, le quatrième seigneur à qui le roi a donné le privilège de faire battre monnaie. Voy. Alteser, Lonsuerue [Descrip^ iion de la fraitce), le Galïia Christiana et Ducange, Glossaire. (Fin de la notice de Duby.) Bien que les archevêques d'Embrun aient reçu, dès 1H7, comme on Ta vu, le droit de battre monnaie, il se pourrait qu'ils n'eussent usé de ceprivilége qu'après la conGrmation qui leur en rut accordée en 1276, par l'empereur (1) Voyez aussi les. suppléments à Duby, t. II de son ouvrage, p. 208. (2) Planche U,nM. (5) Celte monnaie est peut-^tre la même que la précédente, faite d*après un dessin différent. Rodolphe. M. de Longpërier, qui a émis cette opinion dans \^ Revue de Numsmat\(fM[\\^ attribue la pièce décrite ci-dessus par i)u! by à Raymond iV, archevêque en 1308, ï cause de la croix gravée au revers qui est du mêmestyleque celle d'unemonnaiedePastor d'Aubenasy cinauante-siiième archevêque d'Embrun en 1338. Cette monnaiequeM.de Longpérier publie à l'appui de son obse^ vaCion, porte : Au droit : PASTOR. ARCHIEPiscopus. An centre, un personnage mitre, debout, tenant la crosse d'une main, l'autre levée pour bénir. Au revers : EBREDVNENSIS. Dans le champ, unecroii fleuronnée. Pièce de biilon. EMPIRANCE, terme de monnaie ; ce mot signiQe la défectuosité ou l'altération qui se trouve dans la monnaie, soit à l'égard du titre ou de l'aloi, soit à Tégard du poids, proportion, taille, cours, valeur de la ma- tière, etc. Il y a six sortes d'empirances, c'est-à-dire, six moyens dont les princes se sont servis pour affaiblir leurs moanaies dans certaines circonstances : 1* en dimi- nuant le poids des espèces d'or et d'argent; 2* en diminuant leur bonté intérieure; 3* es surhaussant également le cours des bonnes espèces d'or et d'argent ; k" en chargeant de traite excessive, ou les espèces d'or seule- ment, ou celles d'argent, ou les unes et les autres ensemble ; 5* en s'éloignanl beaucoup de la proportion reçue dans les Etats voisins, ou en la changeant souvent par le surhaus- sement du prix de l'une des bonnes espèces, sans loucher à l'autre ; 6** en faisant fabri- quer une si grande quantité d'espèces de bas bilion ou de cuivre, que l'on est obligé de les faire entrer dans le commerce, et de les recevoir en sommes notables, au lieu des bonnes espèces d'or et d'argent. On a rarement recours à ces moyens, parce qu'ils donnent occasion au transport et à la fonte des bonnes espèces étrangères, à renché- rissement de toutes choses, à l'appauvris- sement des particuliers, à la diminution des revenus qui se payent en faibles monnaies, et quelquefois à la cessation du commerce. Cette vérité a été si reconnue de tous les temps, que les princes qui ont eu recours à quelques-uns ae ces alTaiblissements dans des temps fâcheux, ont cessé de le pratiquer au moment que la nécessité a cesse. L'ordonnance de Philippe le Bel, du mois de mai 1295 , porte que, « le roi étant à Paris ayant aucunement affaibli les monnaies en poids et en loi, espérant encore les af- faiblir pour subvenir à ses affaires, et non- naissant être chargé en conscience du dom- mage gu'il avait fait et ferait porter à sa république pour raison de cet affaiblisse- ment, le roi s'oblige par charte authentique au peuple de son royaume que, ws affaires passées, il remettra la monnaie en ton ordre et valeur à ses propres coûts et dé- pens, et portera la perte et tare sur lui» et outre cette obligation, madame Jeanne, reine de France et de Navarre, oblige s^s revenus (i) Année 1857, p. 565. 455 ENF DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ESP 454 et apanages aux conditions susdites. » — L'ordonnance du roi Jean» donnée à Paris le 28 décembre 1355, porte que, « par clameier de nos peuples, il est yenu à notre connais- sance qu'ils ont été grevés et travaillés plus que nous ne*' voulussions... pour la grande compassion et pitié que nous avons des griefô qu'ils ont soufferts à cause de nos guerres, leur avons promis.... que nous et nos successeurs rois feront dorénavant per- pétuellement bonne monnaie et stable en notre royaume.... Nous ordonnons, pro- mettons dès maintenant pour lors, que nous ferons très-force monnaie ; c'est à savoir, etc., h ramener un marc de fin or à ouze marcs d'argent justement desdites monnaies; les archevêques, évèques, chapitres, cathé- draui, et des nobles plus notaoles en cha- cune cité auront un étalon ou un patron, afin que le poids ou loi ne leur puisse être mué ne changé, et ne pourrons ne nous ne nos successeurs jamais dorénavant muer ne changer nos dites monnaies, ne autrement que dessus est dit et déclaré, sauf les modi- ncations ci-dessus écrites. Item^ que nous en notre personne, avons promis et promet* Ions de bonne foi, et aussi ferons promettre à notre très-cher et aimé fils le duc de Nor- mandie et à nos autres enfants, et aussi à ceux de notre sang et lignage, et aussi le jugeront aux saints Evangiles de Dieu, notre chancelier, les gens tenant notre grand con- seil de nos comptes, nos trésoriers maîtres, gardes et autres officiers des monnaies, pré- sents et à venir que contre les choses dessus dites ne conseilleront, ne consentiront être fait le contraire, mais procureront et pour- chasseront de tout leur pouvoir que l'ordon- nance dessus dite soit tenue perpétuelle- ment ferme et stable, et se par aventure nous apercevons qu'aucun par délibération nous conseille le contraire des choses dessus dites, nous le priverons de tous offices sans aucun rappel, et que contre les choses dessusdites n*impétrerons dispensation aucune , ni de celle n'userons. » C*est depuis ce temps et en exécution de cette ordonnance, que les présidents et con- seillers de la cour des monnaies font toujours serment à leur réception de ne conseiller ni jamair consentir l'empirance. C'est aussi en exécution de cette même ordonnance que les officiers de cette cour jouissent d'un droit appelé deniers forts ou poids forts à chaque enangement de nouvelle valeur de monnaie, à cause qu'ils sont obligés de conseiller aux rois ce qu'il convient de faire pour donner les ordres sur le fait des monnaies. (A.) ENFORCIR la monnaie, c^est augmenter le fin du poids d'or ou d'argent qui est en il*espèce. La différence qui est entre les af- faiblissements et les enforcissements est qu'aux affaiblissements la perte se continue et se répète toutes les fois que l'on* fait un paiement ; et aux enforcissements, au con- traire, s'il V a perte, ce n'est que pour une fois, après laquelle l'augmentation de fin de poids d'or ou d'argent se continue et se ré- pète autant de fois que Ton fait un payement. 11 y a six sortes d'enforcissèments de monnaies, de même qu'il y a six sortes d'af- faiblissements : 1* en augmentant le poids de l'espèce ; 2* en augmentant leur bonté intérieure ; 3* en rabaissant également le cours des bonnes espèces ; &>* en les dimi- nuant également, ou ne les chargeant d'au- cune traite ; 5* en s'approchant de la plus haute ou de la plus basse proportion reçue et observée par les voisins, ou revenant a la commune de la plupart des Etats voisins ; 6* en défendant le cours, ou du moins in- terdisant la fabrication des espèces de billon ou de cuivre quand le royaume en est suffi- samment rempli. Aux enforcisseraents'des monnaies, tou- tes denrées et marchandises baissent et di- minuent de leur prix, de même qu'aux affaiblissements elles augmentent et enché- rissent. Lorsque le prince enforcit les es- pèces, on ne ressent point aussi vite le rabais des denrées et marchandises que l'on a ressenti leur enchérissement quand les espèces ont été affaiblies. Le marchand prompt à enchérir sa marchandise, lors d'un affaiblissement de monnaie, est lent è la • rabaisser auand les enforcissements sont ordonnés. Le rabais du prix des marchan- dises ne se fait guère ressentir qu'après que les marchands se sont défaits des vieilles, et qu'ils commencent à vendre les nouvelles achetées depuis l'enforcissement. Souvent, afin que l'on profite de cet enforcissement pour le rabais des denrées et marchandises, il faut qu'il arrive quelque abondance qui soit sensible, et qui renrue les denréos très- communes. Souvent aussi pour profiter d'un tel rabais, il faut que le magistrat interpose son autorité et tienne la main à ce que les marchandises et denrées soient vendues à bas prix. (A.) ENGROGNES, anciennes monnaies des ducs de Bourgogne. Voy, un mémoire sur le sujet dans la Revue de Numismatique de 18i7, p. 196. Ce mémoire est dû à M. Bar- thélémy dont nous avons si souvent à citer les savants travaux numisma tiques. ESCALIN ou ScALiN, petite monnaie d'ar- gent de Hollande et de Flandre, qui avait cours pour 7 sous 6 deniers de France. ESLAIZER, terme de monnayage au mar- teau. C*est redresser le flan du rechaussage en le battant, l'étendant et le dressant sur le tas ou enclume à coups de marteau : ce mot vient du verbe grec i^auv», au futur ilclffa, pulsOy ferio^ excutio feriundo ^ forger en frappant, d'où IXteaût, cusio, ouvrage et fabrication qui se fait par le marteau. Quel- ques auteurs écrivent eliser^ comme s'il venait du latin elidere^ (]ui signifie presser et écacher : mais les vieilles ordonnances qui sont dans les resistres de la cour des monnaies portent eitaizer, et non éliser^ et nous suivons cet orthographe. (A). L'étymo- logie proposée par Abot est plus que dou- te use ESPAGNE (Monnaies de T). Yoy. l'article général Monnaies. 4S5 ESP DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ESP ESPÈCES. Ea terme de monnaie (1), ce sont les différentes pièces d*or, d'argent» de billon et de cuivre, qui, ayant reçu par les monnayeurs les façons , légendes et em- preintes portées par les règlements et or- donnances des souverains, ont cours dans le public pour le prix prescrit par le souve- rain, et servent dans le commerce, ou dans différentes actions de la vie civile, à payer le prix de la valeur des choses. Ce mot vient de êpeciOf verbe ancien qui signiûe voir, d*où Ton a fait species^ espèce, nom que Ton donne aux monnaies, ex eo quod muUarum collection uno quasi spectu vel aspectu^ una quasi visione comprehendatur. (Boutteroue, p. IM.) Les espèces courantes aans un Etat sont celles autorisées par le prince, et le droit d*en faire fabriquer n'appartient qu'au souverain; c'est un droit domanial delà cou- ronne. Si, anciennement, divers seigneurs, barons et évoques avaient droit de battre monnaie, c'est que, sans doute ce droit leur avait été cédé avec la jouissance du fief, ou qu'ils le possédaient à titre de souveraineté, ce qui , sous les deux premières races , fut soutfert dans le temps faible de l'autorité royale, temps où s'établit le genre d'autorité nommé suzeraineté , espèce de seigneurie que le bon droit eut tant de peine à détruire, après que le mauvais droit l'eut usurpé si facilement. En 1262, l'ordonnance sur le fait des monnaies porte, que oids ; depuis, la mauvaise foi aes hommes e diminua, et même les princes en retran- chèrent dans des temps peu éclairés, où Ton séparait leur intérêt de cehii du peuple et de la confiance publique. La dénomination resta, mais ne fut qu'idéale, d'oCk vint une distinction entre la valeur numéraire ou la manière de compter, et la valeur intrinsèque ou réelle. De Taulhenticité requise pour la sûreté du commerce dans les divisions des métaux appelés monnaies, il suit que le chef de cnaque société a seul droit de les faire fabriquer, et de leur donner son em- preinte. Des divers degrés de finesse et de pesan- teur, dont ces divisions de métaux sont sus- ceptibles, on doit conclure que les monnaies n'ont d'autre valeur intrinsèque que leur poids et leur titre; aussi est-ce d'après cela seul que les diverses sociétés règlent leur payement entre elles, c'est-à-dire que, se trouvant une inégalité dans l'abondance des trois métaux, et dans les divers degrés de finesse dont chacun est susceptible » les hommes sont convenus en général de deux choses : 1" de termes pour exprimer les par- ties de la plus grande finesse, dont chacun de ces métaux soie susceptible; 2" à finesse égale, de donner un plus grand volume des moins rares en échange des plus rares. De ces deux proportions, la première est dé- tt^rminée entre tous les hommes; la seconde ne l'est pas avec la môme précision, parce que, outre l'inégalité générale dans l'abon- dance respective des trois métaux, il y en a une particulière à chaque pays, d'où il ré- sulte que les métaux étant supposés de la plus grande finesse respective chez un peu- ple, s'il échange le métal, le plus rare avec un plus grand volume des autres métaux que ne le font les voisins, on lui portera ce métal rare en assez grande abondance, pour qu'il soit bientôt dépouillé des métaux dont il ne fait pas une estime proportionnée à celle que les autres peuples lui accordent. Comme toute société a des besoins exté- rieurs , dont les métaux sont les signes ou les équivalents, il est clair que celle dont nous parlons payera ses besoins extérieurs relativement plus cher que les autres socié- tés, enfin qu'elle ne pourra acheter autant de choses au dehors. Si elle vend, il est éga- lement évident qu'elle recevra de la chose vendue une valeur moindre qu'elle n'en avait dans l'opinion des autres hommes. Tout ce qui n*est que de convention a né- cessairement l'opinion la plus générale pour mesure : ainsi les richesses en métaux n*ont de réalité pour leurs possesseurs que par Tusage que les autres hommes permettent d'en faire avec eux : d'où nous devons con- çhiTQ que le peuple qui donne à l'un des métaux une valeur plus grande quesesvoi- sins est réellement et relativement appauvri par l'échange qui s'en fait avec les roélaut qu'il ne prise pas assez. Ainsi rinlérèt de chaque société exige que la monnaie fabri- quée avec chaque métal se trouve en raison exacte et composée de la proportion una* nime des titres, et de la proportion du poids observée par les Etats voisins. Les titres étant égaux , c'est la quantité qu'il faut donner du métal le' moins rare pour l'équivalent du métal le plus rare qui forme le rapport ou la proportion entre eux. Lorsqu'un Etat a coutume de recevoir an- nuellement une quantité de métaux pour compenser l'excédant des denrées sur HIes qu'il achète, et que, sans s'écarter des pro- portions dont on vient de parler au point de laisser une différence capable d'encourager l'extraction d'un de ses métaux monnayés, il présente un petit avantage à l'un des mé- taux hors d'œuvre sur l'autre , il est clair que la balance lui sera payée avec le métal préféré ; conséquemment, après un certaio nombre d'années, ce métal sera relativement plus abondant dans le commerce que les au- tres : si cette préférence était réduite, ce serait augmenter la perte du peuple qui paye la majeure partie de cette balance. Si ce métal préféré est le plus précieui de tous, étant par cela môme moins susceptible de petites divisions et plus portatif, il est probable que beaucoup de désirées , mais f principalement les choses que le riche paye ui-même, hausseront plus de prix que si la préférence eût été donnée à un métal moios rare. On conçoit que plus il y a dans un pays de subdivisions des valeurs dans chaque es- pèce des métaux monnayés, plus il est aisé aux acheteurs de disputer sur le prix avec les vendeurs et de partager le ditTérent. Con- séquemment, si les subdivisions de l'or, de l'argent et du cuivre ne sont pas dans une certaine proportion entre elles , les choses payées par le riche en personne doivent aug- menter de prix dans une proportion plus grande que les richesses générales, parce que souvent le riche ne se donne ni le tern^iS ni la peine de disputer sur le prix de ra au'il désire, quelquefois même il en a hooio.. ette observation n'est pas aussi friroie qu'elle pourra le paraître au premier aspect, ear dans un état où les fortunes seront très- inégales hors du commerce, Taugmeotation des salaires commencera par un mauvais principe, et presque toujours par les pro- fessions les moins utiles, cfoù elle passe en- suite aux professions plus nécessaires; lAon le commerce étranger pourra en être affai* bli avant d'avoir tiré la quantité convenable d'argent étranger : si l'augaieotation du sa- laire des ouvriers nécessaires trouve des obstacles dans la pauvreté d'une partie du peuple, l'abus est bien plus considérable t car 1 équilibre est anéanti entre les profes- sions : les plus nécessaires sont abandon- nées pour embrasser celles qui sont super- flues, mais plus lucratives. Ce n*csl pas (pi^ ÀCi ESP DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ESP 482 Ton désire que le peuple ne se ressente pas d*une aisance dont Tétat n*est redevable qu'à lui, au coHtraire le dépôt des richesses n'est utile qu'entre ses mains , et le commerce seul peut le «lui donner, le lui conserver, liais ces richesses devraient être partagées le plus également qu'il est possible, et au* cun des petits movens généraux qui peuvent 7 conduire n'est à négliger. Par une conséquence naturelle de ce que Ton vient de dire, il est évident qu'à mesure que les monnaies de cuivre disparaissent au commerce, les denrées haussent de prix. Cette double proportion entre les poids et les titres des aivers métaux monnayés n'est pas la seule aue le législateur doive obser- ver. Puisque le poids et le titre sont la seule valeur intrinsèque des monnaies, il est clair qu'il est une autre proportion également es- sentielle entre les divisions et les subdivi- sions de chaque espèce de métal. L'introduction de l'argent dans le com- merce D*a évidemment rien changé dans la nature du commerce ; elle consiste toujours dans un échange des denrées contre les den- rées, ou dans l'absence de celles que Ton désire contre l'argent qui en est le signe. La répétition de cet échange est appelée circu- lation. L'argent n*étant que signe des den- rées, le mot de circulation, qui indique leur échange, devrait donc être appliqué aux denrées et non à l'argent; car la jonction du signe dépend absolument de l'existence de la chose qu'on veut représenter. Aussi l'ar- gent.est-il attiré par les denrées, et n'a do valeur représentative qu'autant que sa pos- session n*est jamais séparée de l'assurance de l'échanger contre les denrées. Les ha- bitants du Polosi seraient réduits à déplorer leur sort auprès de' vastes monceaux d'ar- gent, et à périr par la famine, s'ils restaient six à sept jours sans pouvoir échanger leurs trésors contre des vivres. C'est donc abu- sivement que l'argent est regardé en soi comme le principe de la circulation; c'est ce qu'on va tâcher de développer. Il faut distinguer d'abord deux sortes de circulation de l'argent, l'une naturelle, l'au- tre composée. Pour se faire une idée juste de cette circulation naturelle, il faut consi- dérer les sociétés dans une position isolée» examiner quelle fonction y peut faire l'argent en raison de sa masse. Supposons deux pays qui se suflisent à eux-mêmes sans rela- tions extérieures, également peuplés, pos- sédant un nombre égal des mêmes denrées; que dans l'un la masse des denrées soit re- présentée par cent livres d'un mêlai quel- conque, et dans l'autre par deux cents livres du même métal , ce qui vaudra une once dans J'un vaudra deux onces dans l'autre. Les habitants de l'un et de l'autre pa vs se- ront également heureux, quant à I usage qu'ils peuvent faire de leurs denrées entre eux : la seule différence consistera dans le volume du si^e, dans la facilité de son transport ; mais sa fonction sera également remplie. On concevra facilement, d'après cette hypo- thèse, deux vérités très-importantes : 1* Par^ tout où une convention unanime a établi une quantité pour signe d'une autre quan- tité» si la quantité représentante se trouve accrue, tandis que la quantité représentée reste la même, le volume du signe augmen- tera, mais la fonction ne sera pas multipliée. 2* Le point important pour la facilite des échanges ne consiste pas en ce que le volume des signes soit plus ou moins grand, mais dans l assurance où sont les propriétaires de l'argent et des denrées de les échanger quand ils le voudront dans leurs divisions sur le pied établi par l'usage en raison des masses réciproques. Ainsi l'opération de la circula- tion n'est autre chose que l'échange réitéré des denrées contre Targent et de l'argent con- tre les denrées; son origine est la commodité du commerce. Son motif est le besoin conti- nuel et réciproque où les hommes sont les uns des autres. On peut donc déûnir la circula- tion naturelle de l'argent, la présence con- tinuelle dans le commerce de la portion d'argent qui a coutume de revenir à chaque portion des denrées en raison des masses réciproques. L'effet de celte circulation na- turelle est d'établir entre l'argent et les den- rées une concurrence parfaite qui les parta- ge sans cesse entre tous les habitants d'un pays ; de ce partage continuel il résulte qu'il n'y a point d emprunteurs, que tous les hom- mes sont occupés par un travail quelconque, ou sont propriétaires des terres. Tant que rien n'interrompra cet équilibre exact, les hommes seront heureux, la société très-flo- rissante, soit que le volume des signes soit considérable, soit qu'il ne le soit pas. Il ne s'agit point ici de suivre la condition de cette société : le seul but qu'on s'est pro- posé est de déterminer en quoi consiste la fonction naturelle de l'argent comme signe, et de prouver que partout où cet ordre na- turel existe actuellement , l'argent n'est point la mesure des denrées; qu'ai} contraire la quantité des denrées mesure le volume du signe. Comme les denrées sont sujettes à une grande inégalité dans leur qualité, qu'elles peuvent se détruire plus aisément que les métaux, que ceux-ci peuvent se cacher en cas d'invasion de l'ennemi, ou de troubles domestiques, qu'ils sont plus commodes à transporter dans un autre pays si celui qu'on habite cesse de plaire» enfln que tous les hommes ne sont pas également portés à faire des consommations, il pourra arriver que quelques propriétaires de l'argent fassent des amas de la quantité superflue à leurs besoins. A mesure que ces amas s'accroîtront, il se trouvera plus de vide dans la masse de l'ar- gent qui compensait la masse des denrées': une portion de ces denrées manquant de son échange ordinaire, la balance penchera en faveur de l'argent. Alors les propriétaires de l'argent voudront mesurer avec lui les den- rées qui seront plus communes, dont la gar- de est moins sûre et l'échange moins com-r mode : l'argent ne fera plus son oflice ; lu perte que feront les denrées mesurées par 46S ËSP DlGTlONNÂmE DE l'a:gent précipitera en sa faveur la chute de l*équilibre : le désordre sera grand en rai- son de la somme resserrée. L'arsent sorti du commerce ne passant plus dans Tes mains où il avait coutume de se rendre, beaucoup d*hommes seront forcés de suspendre ou de diminuer leurs achats ordinaires. Pour rap- peler cet argent dans le commerce, ceux qui en auront un besoin pressant offriront un profit à ses propriétaires pour s'en dessaisir pendant quelque temps ; ce profit sera en raison du oesoin de Temprunteur, du béné- fice que peut lui procurer cet argent, du ris- que couru par le prêteur. Cet exemple enga- gera beaucoup d'autres hommes à se procu- rer par leurs réserves un pareil bénéfice d'au- tant plus doux qu'il favorise la paresse. Siie travail est honteux dans une nation, cet usage y trouvera plus de protecteurs, et l'ar- gent qui circulait y sera plus souvent res- serré que parmi les peuples qui honorent les travailleurs. L'abus de cet usage étant très-facile, le môme esprit qui aura accré- dité l'usage, en portera l'abus è un tel excès que le législateur sera obligé d'y mettre un irein ; enfin, lorsqu'il sera facile de retirer un profit ou un intérêt du prix de son argent, il est é^vident que tout homme qui voudra «employer le sien à une entreprise quelcon- lue commencera par compter parmi les frais le l'entreprise ce que son argent lui eût pro- duit en le prêtant. Telle a été, ce semble, l'origine de l'usure ou de l'intérêt de l'ar- gent. Plusieurs circonstances dérivent de ce que Ton vient de dire, l** La circulation naturelle est interrompue, à mesure que l'argent qui circulait dans le commerce en est retiré. ^ Plus il y a de motifs de défiance dans un Etat, plus l'argent se resserre. 3^ Si les hom- mes* trouvent du profit à faire sortir Targent du commerce, il en sortira en raison de l'é- tendue de ce profit, k" Moins la circulation est naturelle, moins le peuple industrieux est en état de consommer, moins la faculté de consommer est également répartie. 5*" Moins le peuple industrieux est en état de con- sommer, moins la faculté de consommer est également répartie ; et plus les amas d'argent seront faciles, plus Targent sera rare dans le commerce. 6"* Plus l'argent sort du commerce, plus la défiance s'établit. 7" Plus Targent est rare dans le commerce, plus il s'éloigne de la fonction de signe pour devenir mesure des denrées. 8° La seule manière de rendre Targent au commerce est de lui adjuger un intérêt relatif à la fonction naturelle du signe, et à sa qualité usurpée de mesure. 9" Tout intérêt assigné à l'argent est une diminution de valeur sur les deurées. 10'' Toutes les fois qu'un particulier aura amassé une somme (l'argent dans le dessein de la placer à in té- ' rôt, la circulation annuelle aura diminué ' successivement jusqu à ce que cette somme reparaisse dans le commerce. Il est donc évi- dent que le commerce est li seule manière de 8*enrichir utile à l'Etat. Or le commerce comprend la culture des terres, le travail in- dustrieux et la navigation, li* Plus l'argent NUMISMATIQUE. ESI» 4^ sera éloigné de sa fonction naturelle de si- gne, plus l'intérêt sera haut. 12* De ce que l'intérêt de l'argent est plus haut dans un pays que dans un autre, on en pcirt conclure que la circulation s'y est plus écarléederor- are naturel ; que la classe des ouvriers y jouit d'une moindre aisance; qu'il y a plus de pauvres; mais on n'en pourra pas con- clure que la masse des signes y soit inlrin- sèquement moins coosidérable, comme nous l'avons démontré par notre première hypo- thèse. 13* il est évident que la diminmioD des intérêts de l'argent ne peut s'opérer utilement que parle rapprochement de la cir- culation vers l ordre naturel. H* Enfin, par- tout où l'argeni reçoit un intérêt, il doit être considéré sous deux faces à la fuis : comme signe, il sera attiré par les denrées ; comme mesure, il leur donnera une valeur dilîé- rente suivant qu'il paraîtra ou disparaîtra dans le commerce ; dès lors l'argent cl les denrées s'attireront réciproquement. Ainsi, on peut définir la circulation composée, une concurrence inégale des denrées et de lem signes en faveur des signes. Rapi)rochons h présetit les sociétés les unes des autres, et suivons les elfets de là diminution ou de l'augmentationde la masse des signes par la balance des échanges que ces sociétés font entre elles. Si cet argeui, que nous supposons s'être absenté du com- merce pour y rentrer à la faveur de l'usure, est passé pour toujours dans un pays étran- ger, il est clair que la partie des denrées, qui manquait de son équivalent ordinaire, s absentera aussi du commerce pour tou- jours, car le nombre des acheteurs sera di- minué sans retour. Les hommes que nour- rissait le travail de ces denrées seraient for- cés de mendier, ou d^aller chercher de l'oc- cupation dans d'autres pays. L'absence de ces hommes ainsi expatriés formerait un vide nouveau dans la consommation (ii) denrées;* la population diminuerait succes- sivement, jusqu'à ce que la rarf3té desdeo; rées les remit en équilibre avec la quantité des signes circulant dans le couiinerce. Conséquemmeut, si le volume des signes eu le prix des denrées est indifférent en soi pour établir l'assurance mutuelle de t>- change entre les. propriétaires de Targeuiel des denrées, en raison des masses récijTO- ques, il est au contraire très-essentiel qii«J la masse des signes sur laquelle celte pr(>; portion et l'assuranca de l'échange ont eie établies, ne diminue jamais. On peut donc avancer comme un principe, que la situa- tion d'un peuple est beaucoup plus fâcheuse lorsque Targent qui circulait dans son com- merce en est sorti, que si cet argent d/ avait jamais circulé. Après avoir développé les effets do Ja di- minution de la masse de l'argent dans la circulation d'un Etat, il faut chi*rcherâcOD- naître les etlets de son aui^meulalion i>n n'entend point ici par augmentation ^^ la masse de l'argent la rentrée dans «î commerce de celui que la dôiiance ou i^ cupidité lui avaient enlevé . il n'y rep^MH 4f» ES? DlCT10ra8 avec la richesse d'un homme : ainsi la cir- culation de ce nouvel argent commencera par les denrées les moins utiles et passera ieolefiient aux autres qui le sont davantage. La classe des hommes occupés par le tra«> vail des denrées utiles et nécessaires est ce- pendant celle qu'il convient de fortifier da- rautage, parce qu'elle soutient toutes les au« très. L'argent qui entre en échange des denrées su|)erflues est nécessairement ré- /larti entre les propriétaires de ces denrées ar les négociants qui sont les économes de a nation. Ces propriétaires sont, ou des ri- ches quit travaillant avec le secours d'au- trui, sont forcés d'employer une partie de la valeur reçue à payer des salaires; ou des pauvres qui sont forcés de dépenser pces- que en entier leur rétribution pour subsis- ter commodément. Le commerce étranger cambrasse toutes les espèce» des denrées, toutes les classes du peuple. Nous établi- rons donc {>our maxime que la circulation s'accroîtra plus sûrement et plus prompte- iiient dans un Etat par la bilance avantageuse de son commerce avec les étrangers que par la possession des mines. C'est aussi unique- ment de l'augmentation de la masse d ar- l^ent par le commerce étranger que nous }>arlerons. Partout où l'argent n'est plus sim- ple signe attiré par les denrées, il en est de* venu en partie la mesure, et en cette qua«« liié il les attire réciproquement : ainsi toute augmentation de la masse d*argent sensible iJa;is la circulation commence par multiplier â»a fonction de signe avant d'augmenter son volume de signe, c'est-à-dire que le nouvel argent, avant de hausser le prix des denrées, e?i attirera dans le commerce un plus grand nombre qu'il n'y en avait ; mais enfin ce vo- lume de signe sera augmenté en raison comj)oséo des masses anciennes et nouvelles, s>oit dos denrées, soit de leur signe. En at- t(*ndant, il esl clair que cette nouvelle masse d'argent aura nécessairement réveillé l'in- (Jdstrie à son premier passage : trichons d*en découvrir I^ masse c.i panerai. Toute coîi- K currence d^argent dans le commerce en fa- veur d*une denrée encourage ceux qui peu- vent fournir la même denrée à l'apporter dans le commerce afin de profiter de la fa- veur qu'elle a acguîse. Cela arrive sûrement si quelque vice intérieur dans l'Etat ne s*y oppose point : car si le pays n'avait point assez d hommes pour accroître la concur- rence de la denrée, il en arrivera d'étran- gers si l'on sait les accueillir et rendre leur sort heureux. Cette nouvelle concurrence de la denrée favorisée rétablit une espèce d'équilibre entre elle et l'argent; c*ést4i-oire 2ue l'augmentation des signes destinés k changer cette denrée se répartit entre un plus grand nombre d'hommes ou de den- rées. La fonction dû signe est multipliée ; cependant le volume du signe augmente communément de la portion nécessaire pour entretenir THr leur des ouvriers; car leur ambition se règle d'elle-même, et borne têt ou tard la concurrence de la denrée en proportion du profit qu'elle donne. Les ou* vriers occupés par le travail de cette den- rée, se trouvant une augmentation de signe^ établiront avec eux une nouvelle concur- rence en faveur des denrées qu'ils voudront consommer; par un enchaînement heureux, les signes employés aux nouvelles consom- mations auront à leur tour la même influence chez d'autres citoyens; le bénéfice se répé- tera jusqu'à ce qu'il ait parcouru toutes les classes d'hommes utiles à l'Elat, c'est-à-dire occupés. Si nous supposons que la masse d^rgent introduite en faveur de cette den- trée à une ou plusieurs reprises, ait été partagée sensiblement entre toutes les au? très denrées par la circulation, il en résul- tera deux effets. 1* Chaque espèce de den- rées s'étant approprié une portion de la nou- velle masse des signes, la dépense des ou- vriers au travail (lesquels sera dû ce Mué» fice se trouvera augmentée et leur profit di- minué. Cette diminution des profits est bien différente de celle qui vient de la diminu- tion de la masse des signes : dans la pre^ mière, l'artiste est soutenu par la vue d'un grand nombre d'acheteurs; dans la seconde,, il est désespéré par leur absence : la pre- mière exerce son génie; la seconde le dé- goûte de son travail. 2* Par la répartition exacte résence est plus assurée dans le commerce : es motifs de défiance qui pouvaient se ren- contrer dans TEtat, s*évanouissent : les pro- priétaires de l'ancienne masse la répanaent plus librement; la circulation est rappro- chée de son ordre naturel; il y a moins d'emprunteurs, l'argent perd de son prix. L'intérêt payé à l'argent étant une diminu- tion de la valeur des denrées suivant notre neuvième conséquence, la diminution de cet intérêt augmente leur valeur, il y a dès lors plus de profit à les apporter dans le. com- nuTce : on elfel, il n'est aucune de ces bran rhes à laquelle la réduction des intérêts nb donne du mouvement. Toute terre est pro- pre à quelque espèce de production, mais si la vente dt* ces productions ne rapporte M7 ESP DiCTtONNAlRE DE NUlflSMATIQUE. £SP m i M autant que Tintérôt de Targent employé la culture» cette culture est négligée ou abandonnée : d'où il résulte que plus i'inté* rôt de Targent est bas dans un pays, plus les terres y sont réputées fertiles. Le môme rai- sonnement doit être employé pour rétablis- sement des manufactures, pour la naviga- tion, la pèche, le défrichement des colonies. Moins 1 intérêt des avances qu'exigent ces entreprises est haut, plus elles sont répu- tées lucratives : de ce qu'il y a moins d'em- prunteurS dans l'Etat et plus.de profit pro- portionné dans le commerce, le nombre des négociants s'accroît, la masse d'argent gros- sit, les consommations semuUiplient, le vo- lume des signes s'accroît, les profils dimi- proporlion des bénéfices, la circulation de- vient plus naturelle. Etendons nos regards, et parcourons le spectacle immense d'une inanité de moyens réunis d'attirer les es- pèces étrangères par le commerce : mais sup- posons-en d'abord un seulement dans cha- que province d'un Etat : quelle rapidité dans la circulation! Quel essor la cupidité ne donnera-t-elle point aux artistes? Leur ému- lation ne se borne plus à chaque classe par- ticulière : lorque l'appât du gain s'est mon- tré à plusieurs, la chaleur et la confiance qu'il porte dans les esprits deviennent géné- rales; l'aisance réciproque des hommes les aiguillonne à la vue les uns des autres, et leurs prétentions communes sont le sceau de la prospérité puBlique. Ce que l'on vient de dire de l'augmenta- tion de la masse de l'argent par le commerce étranger est la source de plusieurs consé- quences. V L'augmentation de la masse d'argent dans la circulation ne peut être ap- 1>elée sensible qu'autant qu'elle augmente a consommation des denrées nécessaires, ou d'une commodité utile à la conservation des hommes, c'est-à-dire à l'aisance du peu- ple. 2r Ce n'est pas tant une grande somme d'argent introduite à la fois dans TÉtat qui donnedu mouvement à la circulation, qu'une introduction continuelle d'argent pour être répartie parmi le peuple. 3* A mesure que la répartition de l'argent étranger se fait f>lus également parmi les peuples, la circu- ation se rapproche de l'ordre naturel. ^" La diminution du nombre des emprunteurs ou de l'intérêt de l'argent étant une suite de l'activité de la circulation devenue plus naturelle, et l'activité de la circulation ou de l'aisance publique n'étant pas elle-même une suite nécessaire d'une grande abon- dance d'argent introduite à la fois dans l'É- tat, autant que de son accroissement naturel pour être réparti parmi les peuples, on en doit conclure que l'intérêt de l'argent ne diminuera point partout où les consomma- tions du peuple n'augmenteront pas ; que si lés consommations augmentaient, l'inté- rêt de l'argent diminuerait naturellement, sans égard à l'étendue de la masse, mais en raison composée du nombre des prêteurs et des emprunteurs ; que a multiplication su- bite des richesses artificielles, ou des p». piers circulant comme monnaie, est un re- mède violent et inutile, «lorsqu'on peut em- ployer le plus naturel. 5" Tant que l'intérêt de l'argent se soutient haut dans un pays oui commerce avantageusement avec les étrangers , on peut décider que la circula- tion .n'y est pas libre. On dit en géiiéral dans un État , car quelques circonstances pourraient rassembler une telle quantité d'argent dans un seul endroit, que la sura- bondance forcerait les intérêts ae diminuer. Mais souvent cette diminution même indi- querait une interruption de circulation dans les autres parties du corps politique. 6* Tant que la circulation est interrompue dans un Etat, on peut assurer qu'il ne fait pas tout le commerce qu'il pourrait entreprendre. T Toute circulation qui ne résulte pas do commerce intérieur est lente et inésale, à moins qu'elle ne soit devenue absolameot naturelle. 8* Le volume des signes étant augmenté à raison de leur masse dans h commerce, si cet argent en sortait quelque temps après, les denrées seraient forcées de diminuer de prix ou de masse, en même temps que l'intérêt de l'argent hausserait, parce que sa rareté augmenterait les motifs de défiance dans l'État. 9' Comme toutes choses auraient augmenté dans une certaine proportion par l'influence de la circulation, et que personne ne veut commencer nar diminuer son profit, les denrées les |i]us jnécessaires à la vie se soutiendraient. Les salaires du peuple étant presque bornés au nécessaire, il faudrait aosolumeut que les ouvrages se tinssent chers, pour continuer de nourrir les artistes. Ainsi ce serait la masse du travail qui commencerait par di- minuer, jusqu'à ce que la diminution de la population et des consommations fit rélrot grader la circulation et diminuer les prix; pendant cet intervalle, les denrées étant chères, et l'intérêt de l'argent haut, le cora- merco étranger déclinerait, le corps politi- que serait dans une crise violente. IC Si une nouvelle masse d'argent introduite dans l'État n'entrait pas dans le commerce, il est évident que l'État en serait plus ri- che, relativement aux autres États, mais quo la circulation n'en accroîtrait ni n'en .dimi- nuerait. 11* Les fortunes faites par le com- merce en général ayant nécessairemeni accru ou conservé la circulation, leur inéga- lité n'a pu porter aucun dérangement dans l'équilibre, outre les diverses classes du peu- ple. 12' Si les fortunes faites par le com- merce étranger en sortent, il y aura un vide dans là circulation des endroits où elles répandraient l'argent; elles y resteront si l'occupation est protégée et honorée. ^3* Si ces fortunes sortent non-seulement du commerce étranger, mais encore de la cir- culation intérieure, la perte en sera ressen- tie par toutes les classes du peuple en gé- néral, comme une diminution de masse d ar- gent. Cela'ne peut arriver lorsqu'il nï* point de moyens de gagner plus prc»m|it5. 409 ESP DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ESP 470 plus commodes ou plus sûrs que le com- merce. 14' Plus le commerce étranger em- brassera d'objets différents, plus son in- fluence dans la circulation sera prompte. 15» Plus les objets embrassés par le com- merce étranger approcheront des premières nécessités communes à tous les hommes, mieux l'équilibre sera établi par la circula- lion entre toutes \es classes du peuple, et dès lors plus tôt l'aisance publique fera bais- ser rintérôtde l'argent. 16" Si 1 introduction ordinaire d'une nouvelle masse d'argent dans l'État par la vente des denrées super- flues venait à s'arrêter subitement, son ef- fet serait le môme absolument que celui d'une diminution de la masse : c'est ce qui rend les guerres si funestes au commerce. D'où il suit que le peuple gui continue le mieux son commerce à l'abri de ses forces maritimes, est moins incommodé par la guerre : il faut remarquer cependant que les artistes ne désertent pas un pays à raison de la guerre, aussi facilement que si l'inter- ruption subite du commerce provenait d'une autre cause : car l'espérance les soutient : les autres parties belligérantes ne laissent iras d'éprouver aussi un vilus est le maître de ceux qui ne savent pas e réduire à leur juste valeur. Cette science paraît aujourd'hui abandonnée en Europe à un petit nombre d'hommes que les autres trouvent ridicules s'ils n'ont pas soin de se cacher. Nous avons vu d'ailleurs que l'aug- mentation de la masse des signes anime l'in- dustrie, accroît la population ; il est intéres- sant de priver ses rivaux des moyens de de- venir puissants, puisque c'est gagner des forces relatives. 11 serait impossible de dé- terminer dans combien de tcmprle volume des signes pourrait s'accroître dans un Etat au point d'interrompre le commerce étran- ger : mais on connaît un moyen général. Nous avons vu naître de l'augmentation des signes bien répartis dans un Etat, la di- minution du nombre des emprunteurs, et la caisse dos intérêts de l'argent. Celte réduc^ tion est la source d'un profit plus facile sur les denrées, d'un moyen assuré d'obtenir la préférence des ventes , enfin d'une plus grande concurrenca masse réelle, mais en raison de la quanHié de signes ajou- tée à la masse réelle de l'argent. Le monde les a vus deux fois usurper la qualité de me- sure de l'argent, sans doute «tin qu'aucune espèce d'excès ne manquât dans les fastes reiiicnt con- tre les signes de l'argent , que contre l'or- ge it môme , mais avec les deux dilférences que nous avons remarquées. Les signes mo- menlaiiés répèlent simplement la concur- rence do la masse réelle de largent avec les denrées; lus signes permanents inulti|)Iienl dans l'opinion des homn^es la masse deTar- i» ESP DtCTlONNÂinE DE NUMISMATIQUE. ESP 474 gent, d'où il rt^suUe que cette masse multi- pliée n , dans l'instant de sa multiplication , l'effet do toute nouvelle introductioa d'ar- gent dans le commerce , dès lors que la cir- culation répartit entre les mains du peuple une plus grande quantité de signes des denrées qu'auparavant, que le volume des signes augmente, que le nombre des em- prunteurs diminue. Si cette multiplication est immense et subite, il est évident aue les denroes ne peuvent se multiplier aans la môme proportion. Si elle n'était pas suivie d'une introduction annuelle de nouveaux si- gnes quelconques, Teffel de cette suspension no sera pas aussi sensible que dans le cas où Ton n'aurait simplement que l'argent pour monnaie ; il pourrait même arriver que la niasse réelle de IVrgcnt diminuAt, sans qu'on s'en aperçût , à cause de la surabon- dance des signes; mais Tintérêt de l'argent resterait au même point, à moins de réduc- tions forcées, et le commerce ni l'agricullure tie gagneraient rien dans ces cas. Enfin , il est important de remarquer que celle multi- /)lication n'enrichit un Etat que dans l'opi- niou des sujets qui ont confiance dans les signes multipliés , mais que ces signes ne sont d'aucun usage dans les relations exté- rieures de la société qui les possède. 11 est clair que tous ces signes, de quelque nature qu'ils soient , sont un usage de la puissance d'autrui : ainsi ils appartiennent au crédit; . il a diverses branches, et la matière est si importante que Forboney l'a traitée séparé- ment. Comme elle n'est point du ressort de cet ouvrage, on ne peut que renvoyer au livre même de Forboney; mais il faudra toujours se rappeler que les principes de la circulation de l'argent sont nécessairement ceux du crédit qui n'en est que l'image. Des principes, dont la nature même des choses nous a fourni la démonstration, nous pouvons en déduire trois, qu'on doit regar- der comme l'analyse de tous les autres, et qui ne souffrent aucune exception : 1* Tout ee cjui nuit au commerce, soit intérieur, soit extérieur, épuise les sources de la circula- tion; 2* toute sûreté diminuée dans l'Etat suspnnd les effets du commerce, c'est-à-dire de la circulation, et détruit le commerce mênje; 3" moins la concurrence des signes existants sera proportionnée dans chaque partie d'un Etat à celle des denrées, c'est-à- dire moins la circulation sera active, plus il y aura de pauvres dans l'Etat, et conséquem- rnent plus il sera éloigné du degré de puis- sance dont il est susceptible. Nous avons tâché jusqu'à présent d indiquer la source des propriétés de chaque branche du com- merce, et de développer les avantag^'S parti- culiers qu'elles procurent au corps politique. Les sûretés qui forment le lien d'une société sont i'etfet de ropinion «les hommes, elles ne reganlenl que les li'gislateurs chargés par là Providence du soin do les conduire pnur les rendre heureux : ainsi cette matière e^il absolument étrangère à celle que nous Irniio is. Il est cependant une espèce de silrcté qu'il est in)po5siljle de séparer des considérations sur le commerce, puisqu'elle en est l'âme. L'argent est le signe et la me- sure de ce que tous les hommes se commu- ni^uent; la loi publique et la commodité ont exigé, comme nous l'avons dit au commen- cement, que le poids et le titre de cet équi- valent fussent authentiques. Les législateurs étaient seuls en droit de lui donner ce carac- tère; eux seuls peuvent faire fabriquer la monnaie, lui donner une empreinte, en ré- gler le poids, le titre, la dénomination. Tou- jours dans un état forcé, relativement aux autres législateurs , ils sont astreints à ob- server certaines proportions dans leur mon- naie pour la conserver ; mais lorsque ces proportions réciproques sont établies, il est mditférent à la conservation des monnaies que leur valeur numéraire soit haute ou basse, c*est-à-dire que si les valeurs numé- raires sont surhaussées ou diminuées tout d'un coup dans la même proportion où elles étaient avant ce changement, les étrangers n'ont aucun intérêt d'enlever une portion par préférence à l'autre Règle générale, à laquelle j'en reviendrai toujours, parce qu'elle est d'une application très-étendue : partout où l'intérêt ae l'argent se soutient haut, la circulation n'est pas libre : c'est donc avec peu de fondement qu'on a comparé les surhaussements des monnaies, même sans réforme ni refonte, aux multiplications des papiers circulants. Je regarde ces papiers comme un remède* dangereux par les suites qu'ils entraînent ; mais ils se corrigent en partie par la dimi- nution des intérêts, et donnent au moins les signes et les effets d'une circulation inté- rieure, libre et durable. Ils peuvent nuire un jour à la richesse de l'Etat, mais cons- tamment le peuple vit plus commodément. S'il était possible même de bonier le nombre des papiers circulants, et si la facilité de dé- penser n'était pas un présage presque certain d'une grande dépense, je les croirais fort utiles dans les circonstances d'un épuise- ment général dans tous les membres du corps politique; disons plus, il n'en est pas d'autre, sous quelque nom ou quelque forme qu'on les présente; il ne s'agit que de savoir user de la fortune et de se ménager des res- sources. Cette discussion prouve invincible- ment que le commerce étranger est le seul intérêt réel d'un Etat au dedans. Cet intérêt est celui du peuple, et celui du peuple est celui du prince. Ces trois parties lorment un seul tout. Ce que nous avons dit sur la balance de notre commerce en 1655 prouve combien peu est fondé ce préjugé commun que notre argent doit être plus bas que celui de nos voisins, si nous voulions commercer avan- tageusem^nt avec eux : Dutot l'a également démontré par les changes. La vraie cause de, cette opinion parmi quelques négociants, plus praticiens qu'observateurs des causes et des principes, est que nos surhausso- metUs ont été presque toujours suivis da diminutions. On a toutes les peines du monde al*îrs à l'aire consentir les ouvriers 475 ESS DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. CSS 476 i baisser leurs salaires, et les denrées so soutiennent jusqu'à ce que la suspension du commerce -les ait réduites à leur pro- portion : c*est ce qui arrive môme après les chertés considérables , Tabondance ne ra- mène que très-lentement les anciens prix. Ce passage est donc réellement très-désa- vantageux au commerce, mais il n*a point de suites ultérieures. Observons encore que l'étranger qui doit , ne tient point compte des diminutions, et que cependant le négo- ciant est obligé de payer ses dettes sur le fded établi par la loi. Il en résulte des fait- ites et un grand discrédit général. C'est donc la crainte seule des diminutions'qui a enfanté cette espèce de maxime fausse en elle-même, que notre argent doit être bas. La vérité est qu'il est important de le laisser tel qu'il se trouve ; que parmi les prospéri- tés delà France, elle doit compter prin- cipalement la stabilité actuelle des mon naies. (A.) Espaces fausses, sont celles qui sont d'un autre métal qu'elles ne devraient être. Espèces fouebées, cellesque les faux mon- nayeurs fabriquent en renfermant un flan de faux métal entre deux lames debon mêlai. Espèces légères, celles qui ne sont pas du poids ordonné par la loi. Espèces rognées , celles dont on a ôté de la tranche quelque morceau d'or ou d'argent, avec des cisailles ou des limes. > ESSAI. On nomme ainsi , dans les mon- naies, le procédé dont on se sert pour con- naître le titre de Tor et de l'argent, que l'on doit employer dans la fabrication des es- pèces , ou qui y ont été employés , et le titre do ces métaux. On essaie deux fois les matières qui doivent servir à la fabrication des monnaies : le premier essai se fait pen- dant la fonte, et c'est ce qu*on appelle es* sayer la goutte; Tautre, après la faoricalion des espèces, pour savoir si elles sont au titre prescrit par I ordonnance. Pour faire ces es- sais, les essayeurs prennent ordinairement quinze crains si c'est essai d'or, et trente- six grains si c'est essai d'argent. De ces grains d'or ou d'argent pris des matières destinées à être essayées, I essayeur en prend une portion pesée à la balance d'essai avec le poids d'essai nommé semelle. L'essai fait, ces portions d'or ou d'argent s'appellent boutons d'essai, ou boutons de retour. Après la fabrication des espèces, l'essai se fait avec une pièce de la monnaie dont on veut juger le tttre : on la coupe à cet effet en quatre, et on la difforme avec le marteau, de iaçon que Tessayeur ne puisse distinguer en quelle monnaiera pièce a été fabriquée ; chaque partie ainsi coupée s'appelle peuille. L'essayeur pèse exactement la matière dont il veut faire l'essai, et tient une note de son poids. Avant l'invention d'essayer à la coupelle, quand on voulait savoir le titre d'une mon- naie ou autre matière d'argent, on ei tirait un à deux grains avec un petit instrument appelé échoppe; on les mettait sur des char- bons ardents, et on jugeait par leur couleur plus ou moins blanche du titre de l'argeDl, ce que l'on appelait faire l'essai à la ro^urî ou à Yéchoppe. Pour essayer l'or, od se ser- vait de la pierre de touche et de petits mor- ceaux d'or à différent titre éprouvés, qu'en appelait touchaux; ils étaient comme des ferrets d'aiguillette assez plats, sur chacun desquels le titre était marqué; on frotlait l'espèce ou autre matière d'or sur la pierre de touche ; on y frottait aussi les touchaui que l'on croyait les plus approchants du titre, et comme le titre.de chaque touchau y était marqué, on jugeait à peu près de son titre par sa couleur en la comparant avec celle qu'imprimaient les. touchaux. Ce pro- cédé ne pouvait pas être fort certain, on en a cherché d'autres qui assurassent mieux le vrai titre de l'or ; enfin on s'est fixé à celui de la coupelle et de Teau-forte, comme de- vant être plus juste. Les essayeurs, depuis, ne se sont servis que de cette façon ; les or- fèvres de quelques provinces ont continué de faire leurs essais d'argent à la rtUurt^ ei ceux d'or à la touche ; et au lieu de tou- chaux ils se sont servis des espèces d'or ayant cours dont on était assuré au titre par l'essai à i'eau-fortt et à la coupelle ; on leur a fait depuis une loi de ne faire leurs essais qu'à la. coupelle et à l'eau-forte. On croit que l'essai à la coupelle a él6 inventé vers l'an 1300, sous Philippe le Bel, peu de temps après que le titre des ouvrages d'argent eut été amélioré ; cette manière d'essayer l'argent parait avoir été portée d'abord au point ou nous la voyons à pré- sent ; nous lisons dans des registres du même siècle que dans les rapports des essais que les gardes-orfévres faisaient en la maison commune, ils distinguaient non-seulement les deniers, les grains et les demi-grains de fin , mais aussi le quart de grain de Gn. Quant à l'essai de l'or par voie de dé{ art ou de dissolution, cette façon n'a été découverte, ou du moins mise en usage , que plus de deux cents ans après la coupelle. Les pre- mières expériences que nous trouvons avoir été faites à Paris sont de l'an ISiS, sous François I"; ce fut eu ce temps que le titre des ouvrages d'or fut porté à 22 carats de fin, au lieu de 19 carats un quint qu'il était au- paravant. On continua cependant encore assez longtemps de se servir de l'essai à la touche dans la maison commune des or- fèvres, oCl il y avait toujours eu un nombre de touchaux de tous, titres allavés tant sur le blanc que sur le rouge, de huitième eu huitième de carat, pour juger par comparai- son du titre connu de ces touchaux, de celui des ouvrages touchés. On n'usait qu'assez rarement de la façon d'essayer à l'eau-forte, sans doute à cause des frais que cet essai occasionnait. François 1'% dans son édit du mois de septembre i&hS^ veut qu'on nes'^" serve que lorsqu'il surviendra des différends sur le litre des ouvrages d'or essayés i i* touche (art. 12), « et pour conn9itre Fal"! desdits ouvrages, ordonnons quel essai sV" fera è la touche, et s'il se trouve aucuu diffé* rend, ledit essai se pourra faire è reau-forte» 477 ESS DICTIONNAIRE DE MMISMÂTIQUE. ESS 478 i; Cet usage d*essa7er à la touche est totale- ment proscrit^ excepté pour les menus ou- vrages qui ne peuvent être essayés à l'eau- forte : c^est la disposition de l'art. 7 de la Déclaration du 23 novembre 1721, qui porte: « Et quant aux menus ouvrages d*or qui ne rurront souffrir les essais h la coupelle et Teau-forte, ils seront essayés aux tou- chaux. » Marius Gratidianus, triumvir de la chambre de TiErin, à Rome, fit un édit en forme de règlement pour les monnaies, con- tenant leur loi, leur poids, ot la manière d'en faire l'essai (1) : ce qui plut tant au peuple,qu'on dressa par les rues de Rome des statues d'argent en son honneur. Pline ne dé- crit pascequi fut ordonné pour les essais. (A.) Essai, or d'essai, argent d'bss/Ci. On ap- elle ainsi Tor et Targent quand ils sont à eur plus Uaut litre, c'est-à-dire Tor appro- chant de vingt-quatre carats, et l'argent à environ onze deniers vingt-trois grains. ESSAYERIE, lieu destiné dans les hdtels des monnaies à faire les essais. Dans ce lieu se trouvent les fourneaux, les moufles, les coupelles, les creusets, les matras et les Autres instruments ou ingrédients propres à l'opération de l'essai. ESSAYEUR, officier des monnaies qui, par ses opérations, éprouve si les matières des- tinées à la fabrication des espèces et si les espèces fabriquées sont au titre prescrit par les ordonnances. Chaque hôtel des monnaies de France a son essayeur. Au-dessus de ces officiers particuliers est un essayeur général qui réside en l'hôtel de la Monnaie de Pans. Nous ne trouvons pas précisément le temps de l'établissement de cet officier ; il exerçait du temps des généraux maîtres des monnaies qui, sur son rapport, jugeaient du faiblage et de l'écharsete des espèces; cet- officier était appelé essayeur général, attendu qu'il y en avait un particulier en chaque monnaie. La plus ancienne mention que Ton trouve de cet essayeur général est dans l'ordon- nance de 13^3, et dans plusieurs comptes rendus à la chambre des monnaies, qui jus- tifient que Tessayeur général avait cent vingt livres tournois de gages pour faire les essais des boîtes de toutes les monnaies. L'essayeur général des monnaies de France établi pour le service de la chambre des monnaies, n'a été créé en titre d'office que longtemps après l'érection de cette chambre (2): il est lait mention, dans un des registres de la eour des monnaies, appelé registre t?e/ii, et dans une cédule du chan- geur du trésor de l'an U51, des gages du commis essayeur de cette chambre; cct offi- cier faisait les essais des deniers des boîtes qui étaient apportées au bureau, et des de- niers courants qui étaient recherchés par les conseillers généraux, pour être jugés en même temps que les deniers de boites. Ces essais ne se faisaient anciennement nar lessayeur général ni à Teau-forte, ni à fa coupelle, mais à la louche avec les tou- chaux d'or et d'argent qui étaient en la chambre des monnaies, tant pour l'usage des généraux séants à Paris, que pour celui de leurs commissaires lorsqu'ils allaient dans les monnaies particulières y faire toucher les espèces qui s'y fabriquaient, et les mon- naies courantes tant de France qu'étrangères. Dans ces monnaies particulières il y avait de même parmi les outils et ustensiles ap- partenant au roi des touchaux d*or et d'ar- gent pour le service et l'usage des essayeurs et maîtres part culiers des monnaies; mais depuis que les essais des espèces d'or et d'argent furent inventés et faits à l'eau-forte et à la coupelle, il y a toujt)urs eu un es- sayeur général dépendant de la chambre des monnaies. Peut-être y en avait-il un aupa- ravant qui exerçait par commission et à la nomination des généraux de la chambre. On lit dans un compte de l'an 1389 jusqu'en IWW, que le nommé Carrus, qui auparavant avait été garde et essayeur de la monnaie de Cremieu, fut essayeur général des mon- naies de France ; en 1429, cet officier, outre les cent vingt livres tournois de gages attri* buées k ses fonctions, avait encore quatre- vingts livres tournois pour faire les essais pour les orfèvres. Germain de Valenciennes taisait les fonctions d'essayeur général, et exerçait en 111^98. Nous lisons dans les re- gistres de la chambre des monnaies qu'en 1518 on faisait encore les essais des deniers de boîtes k la touche et non à Teau-forte: que François I" envoya, le 2 février de cette année, lettres missives à la chambre des monnaies par lesquelles est mandé aux offi- ciers de cette chaml re : « de faire faire les essais des écus faits à la monnaie de Lyon par Michel Guillou, à l'eau-iorte et non à la touche, comme Von avait accoutumé de faire audit temps, » et ce, sur la plainte que Guil- lou en avait faite au roi. En 1705, le roi, par édit du mois do sep- tembre rCcjislré le 18, supprima l'office d'es- sayeur général des monnaies vacant alors aux revenus casuels, et créa et érigea en titre d'office formé et héréditaire un c mseiller essayeur général des monnaies du rovaumc, pour en faire les fonctions conformément à redit de création dudit office: auquel oflice Sa Majesté attribua douze cents livres de gages actuels et affectifs par chacun an pour trois quartiers de seize cents livres, et, en outre, un droit de trois deniers par marc d'argent et de six deniers par marc d'or, a^ec un logement convenable dans la Mon- naie de Paris, aux honneurs, prérogatives, exemptions et privilèges accordés aux autres officiers des monnaies, et d'un minot de sel franc-salé. C'est sur le rapport de l'essayeur général et sur celui de 1 essayeur particulier (1) de la monnaie de Paris, que la cour des mon- naies ju^e le titre des espèces qui ont élé fabriquées dans les monnaies de son ressort. Les ordonnances de 154.0, 1551, 15o^, ff) Pline, cliap. 8, lir. xxmh, Hisf, Sat. f2)C<îiiS(.. 0. 6«. ^ (I) On .ippi'llc ainsi Tanlrc essayeur qui rèMç eu l'hôtel de la Monnaie de Paris. i79 EST DICTIONNAIRE DE MUlSUÂTiQUE. ETA m prescrl vont aux essayeurs ce qui suit : « L*es« sayeur fera les essais de toutes matières d'or, d'argent et de billon qui seront livrées au matlre de la monnaie, lesquels il corn- nuiniquera pour arrêter le compte entre le- dit maître et ceux qui auront livré, et des essais fera bon registre, contenant les noms, surnoms et demeures de ceux qui auront vendu ou livré audit maître, la qualité et prix de la malièro, et le jour de la déli- vrance. Quand les ouvriers et monnayeurs travailleront, ledit essayeur fera prise de l'ouvrage qu'ils feront et d'icelui sera fait essai, lequel il rapportera aux gardes, afin 3ue s'il y a desdits ouvrages qui ne soient ans les remèdes, qu'il les fasse refondre, et spécialement ne pourra refuser di» faire les- dits prise et essai, lorsqu'il lui sera ordonné fmr lesdils gardes, et desdites prises rendra e reste des pièces audit maître, et ne pourra retenir à son profit que le fin des deniers esier- lins. Saint Louis, ))ar oidonnaiïce faite au Parlement, de la Toussaint de l'an 12G2, donne cours aux csleriins, jusqu'à la mi- août, ]»our quatre deniers t(/urnois, passé lequel temps il les décrie do tous cours et (I)Lc Blanc, p. iOG. défend que l'on fasse aans son romine aucun marché à la monnaie desesterlinstce qui prouve que cette monnaie avait grand cours en France. En 1289, Philippe le Bel, fmr ordr)nnance de cette année, ordonne que es esterlins d'Angleterre qui étaient de poids, n'aient cours en France que pour quatre deniers tournois seulement, et dans un traité fait Fan 1290, entre le roi de Cas- tille et Philippe le Bel, le bon denier ester- lin est évalué à quatre deniers tournois. En 1295, l'ambassadeur du roideNorwége reconnaît par sa quittance avoir reçu du roi 500 marcs de bons et loyaux esterlins mon- naie d'Angleterre et d'Ecosse, du poids de 13 sùus ^ deniers pour marc, pour un navire é(}uipé. Ces titres prouvent que les esterlins furent de môme poids et de même loi pen- dant cent trente-sept ans : ils valaiehl de notre monnaie courante environ 3 sous 7 de- niers. (A.) ESTE VENANTS, monnaie des archevê- ques de Besançon. ETALON, poids original gardé et conservé h la cour des monnaies, pour régler, ajuster et étalonner tous les poids et mesures qui servent aux marchands, ouvriers, artisans ei autres dans l'usage commun et le détail du négoce, Avant François I", les étalons des poids pour l'or et pour l'argent étaient soigneuse- ment gardés dans le palais des rois de Franec: ce prince ordonna, en 15W, qu'ils seraient déposés et gardés en la chambre des mon- naies, où ils sont restés depuis. C'est à la cour des monnaies que l'on s'adresse pour faire étalonner tous les poids qui servent à peser les métaux et autres marchandises, comme les poids de trébuchet, les poids de marc et les poids massifs de cuivre; ensuite on les marque d'une fleur de lis, savoir ceux de Paris en présence de l'un des conseillers de la cour commis à cet effet, et ceux des autres villes en présence des juges-gardes des monnaies, ou autres juges commis par la cour; il y a, pour cet effet, des poids de chaque sorte qu'on nomme étalons dans les .hôtels des monnaies du royaume, étalonnés sur les poids déposés en la cour des mon- naies. Cet étalon du poid§ de marc se nomme archétype^ mol grec qui signifie ori- ginal, patron, ou modèle. Il est gardé dans le cabinet de la cour, dans un cotfre fermé à trois clefs, dont l'une est entre les mains du premier président, l'autre en celles du con- seiller commis aux mandements, et la troi- sième en celle du greftier. Ce fut sur ce poids original qu'en H94, le 6 du mois de ma , le poids de marc qui est en dépôt au Chàlelel fut étalonné par arrôl du Parlement, qui eo même temps ordonna que tous changeurs» orfèvres et autres usant du poids de marc pour peser l'or et l'argent, ser^dent pareiil^î- ment tenus de les y faire ajuster et étalonner, avec défenses, sous peine arbitraire et de punition corporelle en cas de récidive, de se servir de poids non étalo'inés en la cour des monnaies. C'est encore sur Télalon de celte cour que doivent ôtrc € marc sera payé 35 1. 8 s. 4 d. Le grain, 1 d. DUCATONS DE HOLLANDE ET DE COLOGNE, Bajoires de Flandre^ croisais de Gènes. I^ marc sera payé 34 1. 5 s. 1 d. Le grain, 1 d. QUARTS D*ÉCU8, Écus d^ Angleterre et schelins, Le marc desdites espèces sera payé 53 1. 12 s. 3 d. Le grain, 1 d. CCUS DE FRANCE, PIASTRES OU RÉAUX , ET LÉOPOLDS DE LORRaIXE. Le marc sera payé 34 I. Le grain, 1 d. PIASTRES NEUVES DU MEllQUB. Le marc sera payé 53 1. 16 s. Le grain, 1 d. TESTONS DE FRANCE, Écus de Monaco. ^ marc desdites espèces sera payé 33 L 4 s. 6 d. Le grain, I d. Écus ou DALLES DE l'EMPIRB. Le marc s^ra payé 31 L 18 s. 9 d Le grain, 1 d. PATAOONS DE FLANDRE, ÉCUS DE HOLLAMDI, Écus de Cologne, pièces de Brunswick^ pièces de quatre livres de Flandre» Le marc sera payé 31 1. 11 s. Le grain, 1 d. FRANCS, Anciennes pièces dites de vingt sous, dix sous ei quatre sous. Le marc sera payé 301. 10 s. 5 d. Le grain, 1 d. PIÈCES DE LIÈGE, Bons florins d^Allemague. Le marc en sera payé 27 1. 8 s. 7 d. Le grain, 1 d. ESCALINS. Le marc sera payé 20 1. 1 s. 9 d. Le grain, 1 d. LIVRES d'argent. Le marc sera payé 36 1. 0 s. 4 d. Le grain, 1 d. JETONS DE FRANCE. Le marc sera payé 35 I. 5 s. 9 d. Le grain, 1 d. VAISSELLE PLATE DU POINÇON DE PARIS. Le marc sera payé 35 l. 7 d. VAISSELLE MONTÉE DUDIT POlNÇOIf. Le marc sera payé 34 L 10 s. 3 d. VAISSELLE PLATE ET MONTÉE DES PROVINCES. Le marc et ses diminutions en seront payps comme les écus de France, piastres et liHipolas iie Lor- raine, ci-dessus. Les barres, lingots, culots, vaisselles, autres que celles ci-dessus, chaînes, boutons et autres ma- tières et ouvrages d'argent, seront payés à pro- portion de leurs titres, savoir : Le marc d'argent fin à 12 deniers' sera payé 37 1. 1 s. 9 d. Le marc d'argent à 11 deniers 12 grains sera pnyi 53 L 10 s. 10 d. Pararrôt du 15 juin 1726, le roi a ordonné §u'à commencer du jour de la publication udit arrêt, le marc des anciens louis d*or fabriqués dans les hôtels des monnaies, en- semble des pistoles du titre porté par les an- ciennes ordonnances des rois d*£spagne ; le marc des millerets de Portugal et des gui- nées d'Angleterre serait payé dans les bdlels des monnaies, ainsi que par les changeurs, à raison de 618 livres 15 sous; le marc des pistoles neuves du Pérou, à raison de 667 li- vres 3 sous, et les autres espèces et matières à proportion de 7M livres 9 sous 1 denier ^^lo marc d'or Gn, ou de 2^ carats, suivant les évaluations qui seraient arrêtées par les offi- ciers des cours des monnaies. 2* Qu*à com- mencer du môme jour le marc des écus ou des vaisselles des provinces serait payé dans les hôtels de$ monnaies et par les cnaugeurs, à raison de 46 livres 18 sous; le marc de la vaisselle piato du poinçon de Paris, à raison de 48 livres 6 sous 5 deniers; le marc do la vaisselle montée du même poinçon, à raison de 47 livres 12 sous 2 deniers; le marc des piastres neuves du Mexique, à raison do 1 m EVA DICTIONNAIRE DE W livres 12 sous, et les autres espèces el^na- tières à propo. tion de leur titre, et de 51 li- vres 3 sous 3 deniers XT '^ ^^^^^ d argent Qn ou de 12 deniers, môme celles des vaisseliesqui poun aient ôtre i'ssayées. 3* « Veut Sa iMajesté que lesdites espèces et matières d*or et d'ar- §ent continuent d'être reçues sur ledit pied ans les hôtels des niOMuaies, et par lesdits changeursjusqiraul^janvierde Tannée 1727, auquel jour tous lesdils prii seront réduits à proporion de 6G6 livres 10 sr)us 10 de- niers-î^ le marc d*or fin, et de W livres 8de- MMIS3IAT1QLE. EVA 4jg niers-A- le marc d'argent fin, suivant les éva- luations qui en seraient aussi arrêtées i)ar lesdits officiers des cours des monnaies, etc.* Lettres patentes du même jour sur ledit arrk adressant à la cour h ce qu'elle eût à tenir la main à lVxéc«.ton dudit arrêt, registre au grelfo d'icelle, à la charge que le marc des Eistoles neuves du Pérou sera |»ayé dans les ôlels des monnaies et par les changeurs, sur le pied de 667 livres 3 sous 7 denieis, el le marc des piastres neuves du Mexique, sur le pied de kiî livres 12 sous 8 deniers.' (A.) Ek^aluation en monnaie de France des espèces d'or^ d'argent et de billon^ ci-après dénomméeSf résultant des essais faits en Vhôlel des monnaies de Paris^ en 1760. ESPÈCES D OR. Dénominatuins. Poids COMMUNS. TiTRKS COMMUNS. Valecr. Gros, Demi, Grains. Carats, 32 es. Liv. sous. d. Louis vieux de France antérieurs ài 1709, 1 k 18 21 2t 19 1 0 Louis au Soleil, 1 9 21 2*1 23 5 0 Louis, dit Noailles 5 U 21 24» 54 16 0 Ducal de Wurleiuberg, . . . . . i 29 23 16^ 10 17 0 Ducat de Saie, 1 1 29 23 16 10 17 0 Ducat de Maycuce X t 28 25 16 10 13 % Ducat de Hanovre, George II, . . . \ 27 23 16 10 10 3 Ducat de Suède, 1 t 29 23 16 10 n 0 Ducal de Huila nde .1 t 29 23 16 10 17 u Ducal de Danemark, 1 T 29 23 24 10 19 i Ducat de Hesse Darmstadl, .... i 29 23 8 10 U 8 Ducat courant de Danemark , . . . 1 1 16 21 7 «5 i Ducat de Hambourg, .... 29 23 12 10 15 lu Ducat royal de Bohème, .... {■ 30 22 21 11 2 i^ Ducal de Francfort, 1 ï 29 23 20 10 18 % Ducal du Pape, 1, 7 28 23 20 10 14 19 Ducal de Hongrie , . . . . i 1 1 1 29 23 24 10 19 i Ducal de Prusse, i t 29 23 21 10 19 i Auguste de Saxe double, .... .% 35 21 16 58 6 9 Auguste de Saxe altère, 1756, 1 1 16 15 8 13 8 8 Carolin de Wurtemberg , . . . . i t 18 10 23 S i Carolin palatin, . . . . 2 i li 18 10 23 15 5 Double ducal palatin, 1 X 22 23 16 21 14 \ Carolin de Bade Dourlach, .... â 1 t 1 18 8 . 22 9 4 Carolin de Hesse Darmstadl, . . 2 1 i 18 21 23 17 i Carolin de Bavière, â 3 18 14 23 19 il Carolin d'Anspacb , . . . . 2 29 i 18 6 22 8 5 Caralin de Hesse-Cassel , . . . 2 i 1 1 18 10 23 15 9 Carolin de Hesse ...... 2 i. 18 16 23 13 5 Carolin de FuUle, 2 * • 55f 18 8 23 5 S Carolin de Monifort , . • . . 2 33 18 4 22 15 9 Carolin dç Cologne, 2 i 1 18 16 23 13 1 Pisiole, ou Frédéric de Prusse. 1 JL • 18 21 24 19 9 4 Nouvelle pislole ou Frédéric altérée, 175G, 1 JL 18 12 15 13 15 3 Louis ou pisiole du Palaliiial , 1 1 1 16 21 21 19 1 6 m m Louis ou pislfile de Lunebourg, i 1 17 21 20 19 4 i Florin double de Hanovre, 1 li 18 24 16 5 Florin de Hanovre , . . . . i. 25 18 2i 8 3 6 Charles de Brunswick, .... 1 • 15 21 24 19 0 1 Rider de Hollande , . • . ' . i * 7 22 29 4 6 Souverain desPays-Bas Autrichiens, 17i9, 2 i 29 22 6 32 18 H Demi-Souverain, 1750, 1 32 12 24 16 1 4 MaXe, ••..... .1 T 15i 18 8 15 15 Demi-Maxe, ...... m 30 18 12 7 16 8 Albenus de Flandre, .... 1 2i t\ .12 14 11 7 M9 EVE DéNOMlNATIONS. DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ESPÈCES DARGENT ET DE BILLON. EXP 490 Pièoai de 32 gros de Saxe» TimpfdePolof^ne» • Gros écu palatin, Peiit éca de Bade Dourlacb, . Demi-florin, t 7 7 10 9 11 1 8 5 X 21 9 0 3 13 9 6 t * 18 11 IH 5 12 3 7 10 8 20 4 9 5 2 ^ 2 11 3 6 14 5 0 19 10 21 6 7 2 7 20 10 8 5 6 5 4 X M H 10 3 6 5 7 6 9 23 4 19 9 0 X. t 15 10 8 6 7 4 2 X 6 6 18 1 4 8 L t 17 4 10 0 4 7 X 33 6 15 0 9 0 i L t 6 6 10 0 14 4 t 1 26 10 12 1 7 7 % 16 2 20 0 0 11 X 5 3 19 0 3 0 7 X 11 10 15 5 15 i 2 12 7 8 1 2 0 «i 8 21 X 0 7 11 \ 18 8 214 0 15 9 \ X t 0 5 20 0 12 4 0 31 11 a 6 11 11 2 27 6 16 1 2 5 2 X 1 1 9 1 12 i i 11 G 23 0 16 5 1 1 2 16 0 1 11 0 23 4 4 0 1 10 1 « 2 20 0 2 0 X t 9 2 0 1 9 35 2 16 0 1 10 X ■ 2 2 4 0 1 7 1 15 2 0 3 5 i * 33 2 10 0 6 8 X 1 21 3 16 0 4 1 X 32 4 20 0 6 5 X t 52 4 10 0 5 11 i 12 5 0 8 5 noms particuliers dans le Dictionnaire. Sceaux des évéques. Voy. l'article Sceaux, n*»» 8 et suivants. Cherchez aussi dans le Dic- tionnaire les noms des évôché.s. EXPORTATION des matières d'or et d'ar- gent. Voy. Transport. 10 401 FAB DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FAB m F FABRICATION DES MONNAIES. L'intro- duction des machines à vapeur et des autres Erocédés de rindustrie^moderue a simpllGé eaucoup la fabrication des monnaies. Nous conservons toutefois la description des an- ciennes méthodes de monnayage, dans Tarti- cle suivant d'Abot, qu'il faut compléter par les articles Balancier, Graveur, Monnayage. « Les matières d*or et d'argent qui sont portées dans les monnaies doivent y être converties en espèces aux coins et armes du roi, » dit l'ordonnance de 1566; mais comme il arrive ordinairement que ces matières sont à différents titres, les directeurs, avant de les employer, en font l'alliage sur le pied (lu titre des espèces h fabriquer. Pour y par- venir, on pèse les matières d'or séparément selon leur qualité et la différence de leur titre, on fait un calcul exact (si c'est de l'or) des trente-deuxièmes qui sont au-dessus du titre des espèces à fabriquer, et des trente- deuxièmes qui sont au-dessous du même titre, en sorte que le plus ou le moins mêlés ensemble ne soit ni au-dessus, ni au-dessous du titre des espèces, mais autant juste qu'il peut l'être. On pèse de même séparément les matières d'argent selon leur qualité et la différence de leur titre, on fait un calcul exact des gfains de fin qui sont au-dessus du titre des espèces à fabriquer et des grains de tin qui sont au-dessous du même titre, afin que le plus ou le moins alliés ensemble ne soit ni au-dessus ni au-dessous du titre des espèces, mais autant juste qu'il le peut être. Quand les matières ont été alliées, on les fond dcins des creusets de fer si elles sont d'argent, et de terre si elles sont d'or, que l'on met dans des fourneaux de brique qui sont bâtis contre le mur sous de grands man- teaux de cheminées; ces fourneaux sont à vent ou à soufflet. Quand on a chargé le creuset de matières d'or ou d'argent, on les laisse fondre jusqu'à ce qu'elles soient en bain ; alors on charge le creuset de nouvelles matières, et on charge pareillement le four- neau de charbon : quand ces dernières ma- tières sont en bain, on charge encore le creu- set de nouvelles matières et le fourneau de charbon; on réitère ainsi les mêmes choses jusqu'à ce qu'il y ait sufQsamment de ma- tières pour remplir à peu près le creuset de matières en bain, parce que les matières qui emplissent d'abord le creuset tiennent bien moins de place quand elles sont en bain, et les matières en bain échauffent celles dont en charge le creuset, en sorte qu'elles con- tribuent beaucoup à les fondre. Pendant que les matières fondent dans les creusets, on prépare des moules pour les jeter en lames: ces moules sont de deux pièces de bois, dont' chacune est en manière de cadre appelé châs- sis, de deux pieds de long sur un et demi de large, ayant des quatre côtés un bord élevé d'un bon pouce, a la réserve dun petit en- droit à Tun des bouts de la longueur où il y a une petite ouverture appelée le jet du moule pour recevoir les matières fondues. H y e deux planches pour chaque moule, un lien de bois en façon de petit cadre appelé «erre, et des coins de bois pour enfoncer entre la serre et les planches, pour tenir le moule en état, que Ion nrépare ainsi qu'il suit. Oo prend du sable a mouler, qu'on fait sécher dans un vaisseau de cuivre appelé bouUloir, pour en chasser la plus grande humidiiéi parce que la grande fraîcheur ferait pélilkr l'or et l'argent dans le moule; en sorte que les lames deviendraient creuses et venteuses, et par conséquent inutiles : on est aussi obligé de mêler du sable nouveau avec le vieux, pour le rafraîchir, et môme d'y jeter un peu d'eau chaque fois que Ton démoule, poar l'humecter et lui donner ainsi plus Je liai- son, parce que sans cela les lames devien- draient toutes sablées. On pose l'une des planches du moule sur la caisse où est le sable; on met l'un des châssis sur la planclie, et on pose des lames en distance égale, sir la longueur de la planche en dedans du châs- sis. Ces lames, appelées modèles, sont de cuivre, longues d'environ quinze pouces, el4 peu près de l'épaisseur des espèces à fabri- quer; on en met huit pour faire des lames de louis d'or, dix pour les demi-louis d'or, cinq pour les écus, six pour les demi-écus, eic. On couvre ces modèles de sable, on en em- plit le châssis, on le foule avec les poings on le bat ensuite avec une batte de bois, ei on le ratisse par- dessus, en sorte que la planche puisse tenir le sable égalemeulnar- tout. Quand on a posé la planche sur le sable, on retourne le châssis, en sorte que la plan- che qui était d'abord au-dessous se trouve au-dessus. On lève cette planche, et oo dé- couvre ainsi les modèles qui ont fait leur empreinte dans le sable. On pose après cela l'autre châssis, on les emboîte ensemble [lar le moyen des chevilles qui sont sur l'épais- seur de l'un, et des trous qui sont dans l'é- paisseur de l'autre à l'endroit des chevilles; on remplit ce second châssis de sable, on foule le sable avec les poings, on le bat atec la batte de bois, et on le ratisse bien, afin que la planche qu'on doit mettre dessus puisse tenir le sable également partout. On ouvre après cela le cliâssis, et on découvre les modèles qui ont fait leur empreinte dans le sable du premier châssis : on relire ces modèles adroitement, et comme les arrêtes des modèles sont adoucies d'un côté, on les lève facilement sans que les empreintes en soient endommagées; quand ils ont été levés on jette de la farine aux endroits des em- preintes, pour faire en sorte que les niatièns u'or ou d'argent ne s'attachent pas au SiM^'- on ne se sert pas pour cela de farine ordi- naire, qui n'y est pas propre, mais on em- ploie do celle qu'on appelle folle farine, ou 493 FÂB DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FAB 491 bien du poussier de charbon passé au tamiSt ou dans un nouet de toile. On rejoint après cela les deui chAssiSt de sorte qu*ils se trou- vent entre deux planches; on met la serre par-dessus, et on enfonce les coins de bois entre la serre et les planches, pour tenir le moule en état ; alors on le pose à terre sur un des bouts de sa longueur, do manière que le jet qui est à Tautre bout soit en évidence. Quand les matières d*argent ont été bien brassées, on prend une cuiller dont le manche de sii pieds de long est de bois par le bout, et dontlecuilleronest de fer d'un bon demi- nied de diamètre, et presque autant de pro- fondeur: on fait rougir ce cuilleron : on se sert de la cuiller pour retirer les matières d*argent du creuset, on le# jette par le goulot qui est au cuilleron dans le jet au moule, et en coulant, l'argent remplit les creux des empreintes des modèles dont il prend la figure, et c'est ce qu'on appelle jefer en lames, A regard des matières u*or en bain, on ne les retire pas avec une cuiller comme Tar- gent, mais on retire le creuset du fourneau, avec des tenailles en manière de croissant par le bout pour mieux embrasser et serrer le creuset; on le verse par le jet du moulé, et en coulant elles remplissent les creux des empreintes des modèles dont elles prennent la ligure, ce qui s'appelle aussi ieter eu lames. On jette Tor en lames dès qu il est en bain, parce que le creuset de terre ne pour- rait soutenir la violence du feu pendant le temps qu'il faut employer pour faire Tessai f>re$cht par Tordonnance de 1511, afin que si 'or se trouve plus haut, ou plus bas que le titre des espèces à fabriquer, il soit refondu avec de Tor plus fin ou de Talliage. Il n'en est pas de même des matières d'ar- gent : on ne les jette pas en lanies aussitôt 2u*elies sont fondues, parce qu'on les fond ans des creusets de fer, et comme ces sortes de creusets peuvent soutenir la violence du feu, pendant le temps qu'il faut employer à iaire l'essai requis par la môme ordonnance de 1511, et même pendant plusieurs jours s'il était nécessaire, l'essayeur tire du creu- set quelques gouttes des matières en bain pour en faire essai, et cela s'appelh) faire essai en bain, ou essayer la goutte. On en agit ainsi pour éviter de refondre les lames qu'on aurait faites, si l'argent se trouvait au- dessus ou au^lessous du titre des espèces à fabriquer, parce qu'on n'a qu'à jeter de l'ar- gent plus fin, ou de l'alliage dans le creuset pour mettre la fonte gu titre qu'elle doit être. Lorsque l'argent s'est trouvé au titre, oo le jette aussitôt en lames, comme on l'a dit ci^lessus. I^es matières de cuivre en bain, se jettent aussi en lames de la même manière que celles d*or et d'argent. Quand le fondeur s'aperçoit qu*À peu près les lames sont refroidies dans les coAssis, on les démonte, on enlève les James ; l'on jette au rebut celles qui sont ué- feciueuses, on ébarbe les autres. Contime les lames soit d'or, soit d'argent, soit de cuivre, sont toujours plus épaisses les espèces à fabriquer, on les passe entre deux rouleaux d'acier faits en forme de cylindre environ de deux pouces d'épais- seur et de Quatre de diamètre, qui sont fort serrés sur leur épaisseur, enmvés par le milieu dans des branches de fer carrées, et tournées par les roues d'un moulin que des chevaux ront tourner, et toutes ces pièces ensemble composent ce qu'on appelle le la- minoir. On fait recuire ceslames autant defois au'on veut les foire passer entre ces cylin- res, et chaque fois on est obligé de rappro- cher les cylindres, afin que le vide qui se trouve entre deux, se trouvant plus petit, presse davantage la lame et l'aniincisse en y passant. L'on continue de cette façon jus- qu'à ce que ce que l'on voie qu'elles sont de 1 épaisseur des espèces à fm)riquer; après quoi on les coupe par le moyen d'un outil, qui se nomme emporte-pièce. On pose un bout de la lame sur le bas d(^ cet outil , oi^ il y a un rebord en rond qui est tran- chant ; ensuite l'ouvrier qui tient la lame de la main gauche, tourne de la droite une manivelle, en forme de demi-balancier, 3ui, tombant sur la lame, coupe par le moyen e son tranchant le volume de la laine qui se trouve appuyé sur le tranchant du bas ; le ilaon tombe dans un baquet mis dressons, exprès pour le recevoir; on continue ainsi jusqu'au bout de la lame, et, comme chaque flaon laisse un vide dans cette lame, il ne reste plus que les extrémités ou bords de la largeur de la lame, que l'on nomme cisaills ; tant que les espèces ne sont pas monnayées, on les nomme toujours flaons. Il ne reste plus à cette lame que les extrémités, et d'un • bout à l'autre on ne voit que des trous de la grosseur du flaon qui en est SDrti. Le prévôt distribue ensuite les flaons aux ajusteurs et tailleresses, pour les ajuster au poids des espèces; on met au rebut ceux qui se trouvent trop légers. Chaque ouvrier de cet atelier est assis devant une espèce de grand comptoir, ayant devant lui un trébu- chet, et le poids que l'espèce doit peser : il les pèse les unes après les autres, avec le poids appelé dénéral ou dénéraux; et quand il en trouve une trop pesante, il la frotte sur une lime en manière de râpe, faite avec des cannelures par angles entr.futs et sortants que l'on nomme escouenne : il pèse son flaon de temps en temps, crainte de le rendre trop léger; quand il l'a rendu au point oii il dojt être, il le met avec les autres ajustés. Cet ouvrier a soin de conserver la limaille pour la rendre avec les flaons ajustés, parce qu'il faut qu'il rende le j)oids qu'il a reçu. Le directeur de la monnaie doit faire mention sur son registre du nom de celui qui s'est charg(^ des flaons et do leur poids. Le pré- vôt des ajusteurs en doit aussi fiiire mention sur son registre, ainsi que l'exige l'ordon- nance de 1554. Les flaons ainsi ajustés sont remis par le prévôt entre les mains du di- recteur avec ceux qui ont été rebutés comme faibles, et les limailles : le tout, poids pour poids, comme il s'en était chargé, ce qui s'appelle rendre la brève. Quand on veut étendre les lames d'or, o\ à 49$ FAU l/a jTfOîuiAmE DE NIMISMATIQUE. FAB m ]o3 fait recuire dans une espèce de fourneau dont l'ûtre est do carreaux ou de briques, ayant, buil à neuf pouces au-dessus,dcs bar- reaux de fer, en manière de grilJe; on jette les lames dessus, on les couvre de braise, et on les laisse en cet état jusqu'à ce qu'elles soient assez recuites: alors on les relire du fourneau et on lesjettedans un baquet plein d'eau commune pour les adoucir, en sorte qu*elles s'étondent plus facilement ; on les passe ensuite entre les rouleaux, les roues du moulin font tourner ces rouleaux, et les •lames s'étendent ainsi en passant ; on les ^repasse de môme entre les rouleaux, jusqu'à *ce qu^elles soient à peu près de l'épaisseur des espèces à fabriquer; on serre à cet elTet les rouleaux plus ou moins, parle moyen des écrous et des vis qui servent à cet usage. On en use de même pour étendre les James d'argent : on les passe d*abord ayant de les recuire.^ comme celles de l'or, mais on les laisse refroi iir sans les jeter dans l'eau qui les aigrirait, de mauière qu'elles ne pour- raient plus s'étendre facilement , et cour- raient risque môme de se casser en passant par les rouleaux. Quand elles sont refroi- dies, on les passe entre les rouleaux, jusqu'à ce qu elles soient à peu près de l'épaisseur des espèces à fabriquer, et en état d'être coupées en flaons ; on se sert à cet effet de vis et d'écroux pour serrer les rouleaux, comme il a été dit ci-dessus. On porte les flaons qui ont été ajustés daus un lieu qu'on appelle le blanchiment^ pour donner la cou- leur aux flaons d'or, et blanchir les flaons d'argent. On y parvient en faisant recuire les tiaons soit dor, soit d'argent, dans un fourneau d'environ quatre pieds en carré , dont l'Atre est de barreaux de fer en façon de grille : on y mut une poêle carrée et sans manche, dont le fond est de fer battu appelé tôle, et les bords d'un fer plus épais; on jette environ deux cents marcs de flaons dans CGiie po6)e : on fait un feu de bois en manière de réverbère, pour les recuire, et on les y laisse Jusqu'à ce qu'ils soient assez recuits. Quand les flaons sont en cet état, on retire la poêle du fourneau, avec de grosses tenailles crochues par le bout; on verse les flaons dans un crible de cuivre rouge, ou les y laisse refroidir. Quand ils sont froids, on les jette dans un autre vaisseau de cuivre appelé bouilloiry où il y a de l'eau bouillante avec du sel commun et du tartre de Montpel- lier ou gravelé^ où on les fait bouillir pjur les décrasser, après quoi, on les jette dané un autre bouilloir rempli de môme aue le premier, où on les fait bouillir pour achever de les nettoyer jusqu'à ce qu'ils soient deve- nus tout à fait blancs, ce qu'on appelle don- ner le bouillitoire ; on retire ensuite le bouil- loir du feut on met sur un cuvier le crible de cuivre, et on verse les flaons et l'eau du bouilloir dans le crible, de manière que l'eau coule dans le cuvier, et les flaons restent dans le crible ; on jette du sablon commun sur les flaons, on les frotte avec des torchons et on jette plusieurs seaux d'eau, jusqu'à ce qu*ils soient bien nets. On met après cela le crible sur un trépied , sous lequel on fait un feu de braise pour sécher les flaons, et on les frotte avec des torchons jusqu'à ce qu'ils soient bien secs, et qu'ils ne laissent plus de taches au linge, et c'est ce qu'on appelle donner de la couleur aux flaons d'or et blan- chir les Qaons d'argent. Quant aux flaons de cuivre, on en use de la môme manière mar- quée ci-dessus. Quand les.flaons d'or ont été mis en cou- leur, et les flaons d'argent blanchis, l'ordon- nance du mois d'octobre 1690 veut qu'ils soient livrés par nombre et par poids è IW trepreneur de la machine à marauer sur la tranche, et qu'il s'en charge sur le registre du commis et sur celui qu'il tiendra, lesquels registres doivent être cotés et paraphés par les juges-gardes. Cette machine à marquer sur la tranche est simple, mais très-ingé- nieuse : elle consiste en deux lames d'acier, faites en forme de règles, épaisses environ d'une ligne sur lesquelles sont gravés ou les légendes ou les cordonnets, moitié sur l'une et moitié sur l'autre. Une de ces lames est immobile et fortement attachée avec des \1$ sur une plaque de cuivre, qui l'est elle-mèiue à une table ou établi de bois fort-épais : l'autre lame est mobile, et coule sur la pla- que de cuivre par le moyen d'une manivelle et d'une roue, ou de pignon de fer dont les dents s'engrènent dans d'autres espèces de dents qui sont sur la superficie de la lame coulante. Le flaon placé horizontalement entre ces deux lames est entraîné par le mouvement de celle qui est mobile, en sorte que lorsqu'il a fait un demi-tour, il se trouve entièrement marqué. Cette machine est si facile, qu'un seul homme peut marquer vingt milles flaons en un jour. Quand les flaons, tant d'or que d'argent, ont été marqués , la même ordonnance du mois d'octobre 169ff porte que les ouvriers monnayeurs seront tenus de les aller prendre dans la chambre de la machine , oCi ils s ea chargeront tant sur le registre que tieudra l'entreprf^neur que sur celui qu'iis tiendront de leur part , lesquels registres (1) seront cotés et paraphés par les commissaires, ou juges-gardes, et signés à chaque livrais^jn tautdesmonnajeursquederentrepreneurde la marque sur la tranche, qui, en ce faisant, en demeurera bien et valablement dé- chargé (2); desquels regislres, Tenlrepreûeur fournira au dircteur de la monnaie, à la fin de chaque journée, un extrait signé et cer- tifié de lui ; ce qui s'appelle donner la brètt; comme il a étô dit ci-dessus des ourriers ajusteurs. On monnaye les flaons tant d'or que d'dr- gent avec un balancier auquel les carrés à monnayer, vulgairement appelés coins, sont attachés , celui de l'eftigie en-dessous du balancier, dans une boite carrée garnie de vis (I) Ces registres, dans les liôlres Miels desDon- naies, sont bignés par les juges-garëes. |2) C'est le prévôt des moimayeiurs qui fait âpre* sent ce que devait faire l'entrepreneur de la fM* cliine. ioi PAb blCTlONNAIRE DE NUSIISMATIOL'E. FAI i08 el tl'écrous pour le seJ^rcr cl tenir en élat; cl l'autre eu-dessus daus une pareille boite g Tnie de Vis et d'écrous pour- retenir le carré à monnayer : on pose le flaou sur le Carré d^effigie, on tourne à Tinstant la barre da balancier qui fait tourner la vis qui y est enclavée; la vis entre dans Técrou (jui est au corps du balancier, et la barre fait ainsi tourner la visavec tantde force que, poussant Faulre carré sur celui de Tefligie, le tiaon vio« iemment pressé des deux carrés en reçoit les empreintes d*un seul coup, en un mo- ment. Quand ce flaou est ainsi monnayé, on rappelle denier de monnayage. L ordonnance du mois d octobre 1690 porte ff qu'aussitôt que les espèces auront été mon- nayées, elles seront portées par les mon- nayeurs à la chambre de la délivrance , et remises entre les mains des juges-gardes qui s'en chargeront par nombre tant sur le registre des monnayeurs que sur un autre registre qu'ils tiendront de leur part, lesquels registres seront cotés et paraphés par le com- missaire de la cour; qu'il en sera de jour en jourdonné des extraits par lesdits monnayeurs qui seront certifiés par leur prévôt, ou leur lieutenant. Que les juges-gardes ne feront aucune délivrance; que reifigie, Técusson , la légende, le difl'érent, le grenetis, le mille* sime , la marque sur la tranche ne soient bien empreintes , et les espèces rondes el bien monnayée», qu'ils ne les aient pesées à la pièce et au marc, el qu'elles ne soient de poids, sur les peines portées par les ordon- nances et le9 règlements. Que lorsque les espèces auront été ainsi pesées, Tessayeur prendra une desdites espèces en présence du substitut du procureur général, qui sera {>our ce appelé pour en faire l'essai dont il èra son rapport par devant les juges-gardes, lesquels, après avoir mis h ^:art1es morceaux de la pièce qui aura été essayée, ordinaire- ment appelés les peuilles, et les deniers de boite , en présence du substitut , de l'es- sajeur et du directeur de la monnaie, feront mention sur le registre des délivrances de la quantité des espèces et de leur poids et titre,lesquelles seront remises entre les mains du directeur qui s'en chargera, et à cet etfet, seront lesdits registres signés des juges- gardes, du substitut, de l'essayeur et du di- recteur. • Les ordonnances de 15V9, 1554 et 158C veulent que les gardes pèsent les espèces pièi'o à pièce au trébuchct, avant que d'en faire la délivrance aumailro, pour examiner si elles sont de recours de la pièce au marc. Que les gardes rebutent et cisaillent les es-^ pëces qu ils trouveront trop fortes, ou trop iaibIes,ou mal monnayées ; el fassent refondre celles qui sont trop fortes, ou trop faibles, aux dépens des ouvriers, et celles qui sont mal monnayées aux dépens des monnayeurs* Les peines établies par ces ordonnances contre les gardes qui passeront en délivrance aucunes espèces qui ne seront de poids et loi, remèdes octroyés par les ordonnances, sant de punition corporelle et privation de Ic'ur état; s'ils passent aucune espère qui ne soil Jji'en ouvrée, monnayée cl de bonne ro- tondité, assiette et impression, et sur les- quelles les leltreS' et caractères, cordons et différents ne seront bien apparents,les peines sont d'amende arbitraire, de suspension et de privation de leur état. 11 est dit par les mômes ordonnances « que, des quatre peuilles coupées par l'es- sayeur, il en laisse une aux gardes et une au maître, et qu'il se charge des deux autres, savoir une pour garder et Tautre pour lui servir à faire I essai requis; que chacune des trois peuilles soit enclose dans un papier ou parchemin ; que celle des gardes soit cachetéo par Tessayeur et le directeur, celle de l'es- sayeur par les gardes et le directeur, et celle du directeur par les gardes et l'essayeur ; que sur chacune des peuilles encloses en papier ou parchemin il soit écrit ce que la. délivrance contiendra en quantité, poids et loi, et le jour de la délivrance ; que ces trois peuilles soient conservées en cet état pour tes représenter si besoin est, et que par la cour des monnaies il soit ainsi ordonné eu procédant au jugement des boites; que ces peuilles soient gardées jusqu'à ce que, par mandement exprès de la cour après le îuçe- ment des boites, il leur soit permis de Tes ouvrir. 9 Ces formalités ont été ainsi or- données pour avoir recours & ces peuilles, au cas que les deniers des boîtes et les re- gistres des délivrances soient égarés ou perdus. Quand l'essayeur a fait l'essai requis par les ordonnances, il en doit faire son rapport aux gardes; et si la peuiile ne s'est pas trou- vée au titre, les mêmes ordonnances défeur dent expressément aux gardes de les passer en délivrance. Celle de 1549, article 5, porte, que « les maîtres, gardes et essayeurs se- ront respectivement privés de leurs offices; qu'il sera procédé contre eux par muictes et amendes, tant pécuniaires que corporelles. » Si la peuiile est rapportée au titre de l'or- donnance, en ce cas les juges-gardes pèsent les espèces tant d'or que d'argent en trois marcs, dont ils dressent procès-verbal, dans lequel ils font mention tant du faiblage et de l'écharseté dans les remèdes, que des autres circonstances. Lorsque ce procès-verbal a été signé des officiers et du directeur, les espèces nouvellement fabriquées sont déli- vrées au directeur ou maître, qui paye alors au. prévôt des ajusteurs deux soùs pour marc d'or et un sou pour marc d'argent sur le pied de ce qui a été passé de net en déli- vrance, et pareils droits au prévôt des mon- nayeurs sur le même pied, pour être distri- bués par le prévôt des ajusteurs aux inus- teurs et tailleresses qui ont ajusté, la brève, et par le prévôt des monnayeurs. ài ceux qui ont monnayé la même brèva, et ce, à proporlion de leur travail. Voy. au mot Mon- naye la façon de monnayer au marteau et au moulin. (A.) FAIT -FORT et Fort-fait. Lorsque les monnaies étaient affermées» on se servait du terme fait-fort quand le maître de la monnaie se faisait foi t de fabriquer certaine quantité de marcs, l'or portant l'argent, el de payer au. 499 FAN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE, FAU 500 roi telle somme pour droit de seigneuriage h proportion de la quantité de marcs qu'il se chargeait de fnbri(^uer. Par exemple, si le maître de la monnaie se chargeait de fabri- quer 3000 marcs, il se chargeait de payer au roi dix sous par marc pour le seigneuriage à raison de ces trois mille marcs ; il était obligé de payer le droit en entier, quand môme il n'aurait pas fabriqué la susdite quan- tité de 3000 marcs, et, au cas qu'il en fabri- quât davantage, il en payait l'excédant à jiuelcjue quantité qu'il pût monter, toujours à raison de dix sous par marc; il devait aussi les faiblages et écharsetés sur le pied du nombre des marcs mentionnés au registre des délivrances. On seservaîtduterme/(?r-/ai/ lorsque, par les adjudications, le fermier de la monnaie, en conséquence des lettres pa- tentes du 28 septembre 16W, registrées en la cour des monnaies !e 21 janvier suivant, se chargeait de payer au roi, pour la fabrica- tion d'une certaine quantitéde marcs, Vor por- tant Vargent, dix sous par marc pour le sei- gneuriage ; par exemple, fei le fermier se chargeait de fabriquer li^OOO marcs par an, il devait payer au roi deux mille livres par chacune année de son bail, quand môme il n'aurait pas fabriqué les 4000 marcs ; mais il ne devait rien de l'excédant à quelque somme quil pût se monter, étant adjudica- taire sur ce pied, et n'étant tenu que de payer les deux mille livres par chacun an, avec les faiblages et écharsetés mentionnés au re- gistre des délivrances. (A.) FALLEou Folle, petite monnaie d'Eg)'pte ; il en faut huit pour un medin, en comptant le medin sur le pied de deux aspres ou en- viron 8 centimes de France. Les Turcs l'ap- pellent mangour. FANON, monnaie d'or de la côte de Mala- bar exlrômemenl petite, dont la valeur est d'environ huit sous de France. FANOS, monnaie des Indes qui s'y fa- brique et qui a cours en divers endroits, particulièrement le long de la cdte de Coro- mandel, depuis le cap de Comorin jusque vers le Bengale. Les lanos ont pareillement cours dans l'île de Ceylan, mais il ne s'en fa- brique pas. Il y a des fanos d'or et des faoos d'argent. Les lanos d'or ne sont pas tous ni du môme poids, ni du même titre, ce qui fait une grande différence pour leur valeur : il en faut dix des plus forts pour l'écu de France de 60 sous : les plus faibles pèsent aux en- virons de 7 grains, mais l'or est si bas qu'il en faut 32 pour l'écu ; ceux-là se fabriquent h Asera. Les fanos du Pégu tiennent le mi- lieu; ils pèsent de môme que ceux d'Asem; mais l'or en étant h plus haut titre, les quinze font l'écu, c'est-à-dire qu'ils valent ajiatre sous tournois. Il y a aussi des fanos 'or qui ont cours à Pondichéry, et qui va- lent environ six sous ; ils sont faits à peu près comme la moitié d'un pois et ne sont pas plus gros. Les fanos d'argent ne valent pas tout à fait dix-huit deniers de France : il en faut vingt pour le pardo, monnaie que les Portugais font fabriquer à Goa, et qui y a cours pour vingt-sept sous. (A.) FARDOS, monnaie d'argent gui a cours à Bantam, et qui vaut environ trois livres tour- nois. Le fardos est encore une monnaie de compte. (A.) FAKTHING ou Fardin , petite monnaie de cuivre qui se fabrique en Angleterre, et qui y a cours environ pour trois deniers de France ; il y en a de quadruples, de doubles et de simples ; quatre farthings simples font un peny ou denier d'Angleterre ; le denier d'Angleterre vaut 2 sous de France. Les far- things ont la môme commodité de nos liards, et sont aussi nécessaires, mais ils n'ont cours que dans de fort petits payements, et roi ne peut obliger personne à en recevoir au- trement. (A.) FAUSSE MONNAIE. Le crime de fausse monnaie est un crime public, que Ton com- met en abusant de la monnaie en quelque manière q^ue ce puisse être contre la prolii- bition de la loi. Ce crime de faux est de tou- tes les espèces de faux la plus punissable» parce que le souverain ayant seul le droit de faire fabriquer les monnaies, ceux qui les fabriquent sans sa permis:>ion expresse com- mettent un crime de lèse-majesté au secood chef qui est puni de mort. Ce crime peut .être commis de plusieurs manières : 1" quand on fabrique de la mon* naie sans la permission du souverain, quoi- qu'elle soit du poids et du titre ordonnés fi); 2° quand la monnaie est fausse par la ma- tière ; 3' (juand on fabrique la monnaie eu d'autres lieux que ceux établis pour sa fa- brication ; i° quand on falsiûe l'image du prince ou l'inscription qui y doit être; o** quand on se charge sciemment de fausse monnaie pour l'exposer, et qu'on participe avec les faux monnayeurs ; 6' quand on rogne ou que l'on altère la monnaie qui a été faite et marquée légitimement, pour affaiblir le juste poids qu'elle doit avoir, ou quand on en achète les rognures sciemment, et qu'on participe avec les altéraleurs ; 7* quand ceux qui fabriquent la monnaie avec la permission du souverain, la font plus faible ou de moindre titre qu'il n'est piorlé f)ar les ordonnances ; 8* quand on réforme es monnaies en fraude et pour son compte particulier ; 9" enfin quand on fond la mon- naie, ou que l'on diflorme les espèces pour les employer en d'autres ouvrages. Le crime de fausse monnaie est, comme on l'a dit plus haut, un crime de lèse-majesté au second chef, dont les officiers royaux ont seuls droit de connaître. Les édits, ordonnances et règlements des années 1388, 11 septembre 1392, 9 septembre 1^^,25 mars 15^9, janvier 1551, 1561,1570, 1635, 1638, 1645 et autres concernant la chambre, ensuite la cour des monnaies et les monnaies, ont attribué aux généraux maîtres (1) Voyez Boisard, p. 321. Leg. 8 et 9, God. ad legem Conteliam, de Faisii, Leg. 8, de Fali. mond* Ordon. de 1^54 ; de 744; 819, 1559 ; de f536, «530, 1549, i5G0. Leg. imic. Cod. Tbeodos. Si quisiolid. Ordon. de 1545, 1554. Décl' du 12 décemb. 16*93 et 9 juillet 1697. Ordon. de Louis Hulin, de 1515, de 1070, lit. 1 art. 11 ; de Cbnrlcs IX, de 1560. 501 FaU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FAU 502 lu des monnaies et aux ofQciers des cours des monnaies et des monnaies, la connaissance )ar prévention et concurrence avec les bail- lis, sénéchaux, prévôts des maréchaux et •autres juges, du crime des faux monnayeurs, rôdeurs, altérateurs, distributeurs, etc. Lo roi, en attribuante d'autres officiers que ceux des cours des monnaies le droit de connaître de la fausse monnaie, ne leur a pas permis de connaître de Taltération et de Tempirance des monnaies, mais seulement de l'exposi- tion de la fausse monnaie qui dans toutes les circonstances est un crime public, dont Fac- cusation est permise à un chacun tant contre les faux monnayeurs que contre ceux qui les recèlent, ceux qui distribuent la fausse mon- naie, ou qui, en ayant connaissance, ne les dénoncent nas aux magistrats. Ce crime a toujours été estimé de telle conséquence que Cunstantius, ne trouvant pas les peines or- données par les lois précédentes assez ri- goureuses pour l'arrêter, ordonna que ceux qui en seraient convaincus seraient punis par le feu, et promit une récompense aux dé- nonciateurs. Prœmxo accusaiorihuspropositOy çuicunque soiidorum adulter potuerit repe- riri^ vel a quoquam fuerit pxmicatus^ illico omni dilatione submota^ flammarum exustio- nibus mancipelur. Quoique les empereurs aient employé toute leur prudence et leur autorité pour empêcher ce crime en ordon- nant la peine du feu, et qu'ils aient déclaré sacrilèges ceux qui le commettaient, la crainte de la peine n'ayant pu arrêter un mal si dangereux, ils crurent, en le mettant au nombre des crimes qui blessent la majesté du prince, que le respect et le lien de l'o- béissance auraient plus de pouvoir sur l'es- prit de leurs sujets : c'est par cette raison que les empereurs Yâlentinien, Théodose et Arcadius ordonnèrent que ceux qui en seraient convaincus seraient punis du même supplice que les criminels de lèse-majesté. Les rois de France ont suivi cet exemple, et ont mis le crime de fausse monnaie au nombre de ceux de lèse-majesté, et ont or- donné qu'il n'y aurait que les officiers • royaux qui en pourraient connaître. Louis r% dit le Débonnaire, par le règle- ment que ce roi fit sur les monnaies en 819, ordonna une peine contre les faux mon- nayeurs; c'est la première qui se trouve dans les ordonnînces des rois de France. De falsa moneta jubemus ut qui eam perçus* Misse comprobatus fuerit f manus ei amputetur^ et qui hoc consenseritf si liber est y 60 solidos cotnponatf si servuSy 60 ictus accipiat. L. ordonnance de Louisle Hutin, de l'année 1315, porte : « Que la correction de ceux qui auront malversé aux monnaies du roi ou forgé fausse monnaie sur le patron de son coin, appartiendra aux officiers du roi et non à d'autres » Quant à la peine du feu ordonnée par la loi, elle a été en usage en France conformé- ment à l'ordonnance de Charles le Chauve, et aux coutumes de Bretagne et de Loudun. L'ordonnance de Charles le Chauve, don- née à Piste le 7 des calendes de jaillel 86-^, porte « que le faux monnayeur gui sera convaincu sera puni selon la loi romaine dans les lieux où elle était observée, ou bien 9u'il perdra la main, ainsi qu'il est prescrit ans le quatrième livre des Capitulaires. » La coutume de Bretagne porte en termes exprès:* Les faux monnayeurs seront bouillis ^ puis pendus. Celle de Loudun, chapitre 1", article 39, porte : Qui fait ou forge fausse monnaie doit être traîné^ oouilli ou pendu. Le compte des baillages de France rendu à la chambre des comptes en l'année 1305, fait mention, dans le chapitre de la dépense 3ui avait été faite pour le baillage de Paris, 'un article conçu en ces termes: Pro liciis et parcis factisy pro falsis monetariis bullitis^ et duabus mulieribus ardendis per dictum Henricum Magistrum^ 27 liv. 14- sous. Mansuetus, tit. de Pœnis^ num. 1, dit: Qui falsam monetam fabricavit, débet in oleo et aqiui sufTocari^ seu bulliri. Childeric III ordonna gue celui qui serait convaincu d'avoir fabriqué de la fausse monnaie aurait le poing coupé ; ses compli- ces, s'ils étaient de condition libre, paye- raient l'amende de soixante sous, et s'ils étaient esclaves, recevraient soixante coups de fouet. On croit que cette ordonnance est de l'année lk%. Elle ne se trouve point dans* celle de ce prince, mais dans celles de Louis T', dit le Débonnaire, comme nous l'avons rapporté plus haut. Saint Louis ordonna, l'an 1248, que les rogneurs de monnaies seraient pendus com- me voleurs publics, yu55t4 falsarios mo-- netarum tonsores patibulis laqueatos vento prœsentari. Les ordonnances de François l", de 1536 et 1540, portent: « Quant aux rogneurs d'écus et autres espèces d'or et d'argent ayant cours en notre royaume, et qui les rendent en fonte du fort au faible, considéré que c'est un larcin public participant défaus- se monnaie dont la fausseté ne peut con- sister qu'en poids et aloi, vouions, sta- tuons, ordonnons et nous plaît, que là et au cas que aucun ou aucune soient repris, chargés ou convaincus de rognement d'es- pèces avant cours, ou qui les auront diffor- mées, altérées et rendues du fort au faible, autrement qu'il n'est permis par les ordon- nances, ils soient punis tout ainsi et de même punition que les faux monnayeurs, sans y faire aucune différence, à ce que la qualité desdites peines soit tant exemplaire et de telle trémeur aux délinquants, qu'elle, fasse cesser tels cas et délits. » L'ordonnance de Henri II de Tan 1549, article 21, conforme à l'ordonnance de 1536, sur le fait des monnaies porte : a Voulons que si aucuns ont été depuis ledit temps et sont ci-après trouvés saisis de rognure, et de bilion, procédant des rognures de moi- naies, repris, atteints et convaincus suffi- samment d'avoir acheté rognures de mon- naies, ou sciemment d'avoir participé avec les rogneurs et les. faux monnayeurs » et acheté d'eux sciemment de la monnaie 503 FAU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FAU 504 fausse» ou billon procédani des rognures des moDuaies, ils soient punis de «emblable {)unition que les faux monnayeurs, sans y aire aucune différence. i> Les mêmes ordonnances, celle de 154O9 article 38, celle de 1549, article 20, portent: « En ensuivant Tindult de notre saint-père le Pape et les ordonnances par lesauellessi aucuns de nos officiers sont trouvés délin- quants en leurs offices, ils doivent être pri- vés de leur cléricature; nous déclarons non- seulement aue les maîtres gardes et contre- gardes, tailleurs et essayeurs de nos mon- naies, mais aussi les prévôts, ouvriers et monnayers d'icelles, changeurs, orfèvres, alCneurs et départeursqui ont serment à nous; ensemble les faux monnaveurs, rogneurs et billonneurs, ou leurs receleurs ne seront reçus en cas de délit commis au fait des mon- naies, à alléguer, ni eux aider d'aucunes «ettres de cléricature. » L'ordonnance de Charles IX, de 1560, ar- ticle U9, défend à tous orfèvres et à toutes personnes quelconques d'altérer, souder ou changer aucunes espèces d'or ou d'argent, à peine d*être punis comme faux mon- nayeurs. Arrêt duconseil du 20 févrieiil675, rendu sur les requêtes respectives du pro* cureur général de la cour des monnaies et du promoteur de l'archevêché de Paris, qui, sur ce aue le promoteur prétendait aue deux religieuses accusées du crime Je fausse monnaie devaient être renvoyées par-devant l'official pour le délit commuD,dé- boute le promoteur de sa prétention et ren- voie les religieuses en la cour pour y être jugées, sauf, après le jugement du procès, être par la cour fait droit sur le renvoi re- quis par le juge d'Eglise pour le délit com- mua s'il y écheoit. Les onlonuances de 1549, article 13 ; de 1566, article 5 ; de 1640, ar- ticle 9, et celles des mois d'octobre et dé- cembre 1689, défendent la fonte et diffor- mation des monnaies à toutes personnes, sur peine de confiscation de corps.et de biens, particulièrement aux orfèvres, affineurs et autres ouvriers travaillant en or et en ar-^ gent, à peine des galères perpétuelles. Le Maître, dans son 25' plaidoyer au sujet de la fausse p)onpaie, dit, pour ep marquer les dangereuses conséquences, ic que ce crime ne reçoit point d'excuse ; qu'il viole toujours là majesté du souverain, qu'il ar^ racLe l't^n des fleurons de sa couronne, qu'il rompt le lien du commerce, au'il al- tère la règle et la mesure de toutes les cho- ses, qu'il empoisonne une fontaine publia que, et pe peut tomber que dans une âme basse. 1^ Les rois ont aussi obtenu des papes des bulles contre les faux monnayeurs, rogneurs et expositeurs : savoir, Philippe le Bel une bulle de Clément V,en 1308; Charles le Bel une bulle de Jean XXII, en 1320 ; Philippe de Valois, une bulle de Clément Vl, en 1349; et Henri III, de Grégoire XUI, en 1533. Ces papes ont fulminé des excommunications contre les faux monnayçurs, les rogn urs et les expositeurs de fausse monnaie. La décIarati(Hi du roi, du 5 octobre 1715, registrée en la cour des monnaies le 12 des mêmes mois et an, porte : « Vouions et nous plaît que les ordonnances du royaume» rendues contre les faux monnayeurs et contre tous ceux qui altèrent ou contrefont les monnaies, de quelc^ue manière et eu quelque sorte que ce puisse être, soient exé- cutés selon leur forme et teneur; ce faisant que tous particuliers régnicoles ou étrangers, qui seront convaincus d'avoir fabriqué sans caractère et sans notre permission, ou d'avoir altéré dans notre royaume, pays, terres, et seigneuries de notre obéissance, des espèces, tant à nos coins et armes qu'aux coins et armes de toute autre couronne ou puissance souveraine, seront également pu- nis de mort, encore bien que lesdites espè- ces étrangères n'aient aucun cours dans notre royaume, et n'y soient regardées et reçues que comme matières, sans que sous aucun prétexte cette peine^ puisse être re- mise ni modérée par les juges à qui la mt naissance en appartient. » Les mêmes défen- ses sous les mêmes peines ont été renou* velées par Tédit du mois de mai 1718, et par celui du mois de février 1726, registre en la cour des âionnaies le 15 du même mois et an, ainsi qu'il suit. Art. V\ « Que, confor- mément à redit du mois de mai 1718, et au- tres édits et règlements, toutes personnes qui contreferont ou altéreront nos espèces, contri- bueront à l'exposition de celles contrefaites ou à leur introduction dans notre royaume, seront punis de mort. » Art. 2. « Pour empê- cher l'abus qui s'est glissé dans les caisses et dans celles de tous les receveurs particu- liers par rapport aux espèces da fausse fa- brique qui s y recevaient sans prendre les précautions nécessaires^ défenoons à tous payeurs et receveurs, même à ceux de nos deniers, de recevoir, ni faire entrer dansau- cun payement des espèces qui leur paraî- tront suspectes de fausse fatNriqiie, à peine de supporter la perte qui se trouvera sur lesdites espèces, lesquelles seront cisaillées, Krtées aux hôtels des monnaies, et U va- ir à eux rendue, seulement comma ma- tière; et où il serait prouvé que lesdits rece- veurs ou payeurs auraient reçu ou distribué sciemment lesdites espèces de fausse l'abri- S[ue, voulons qu'ils soient punis comme ^ux monnayeurs. » Art. 3. « Pour engager tous pos sujets à veiller à ce qu'il ne soit fait aucune fabrication en fraude, nous or- donnons que par les directeurs de nos mon- naies il sera payé, imqiédiatement après le jugement à mort de chacun des faux mon- nayeurs, réformateurs ou fabricateurs d'es- pèces faussement fabriquées, une gratiûca- tion de la somme de trois cents livres à ceux qui les auront dénoncés ou arrêiés, sur les certificats qui leur en seront donnés par les procureurs généraux de nos cours des monnaîes,et ce outre les salaires ordi- naires qui seront payés comrne ci-devant ; lesquelles gratifications ainsi payées soiont allouées dans la dépense des comptes ue>- dits directeurs, partout où besoin sera, eu 505 F£R DlCTlONiNÂIRE DE NUMISMATIQUE. FER 506 rapportant seulement 'par eux des extraits des jugements, et lesdits «certificats de nos procureurs généraux es cours des monnaies ou de leurs substituts, quittancés, etc. » Les autres articles de Tédit concernent les es* pèces décriées. (A,) FA YOLE, monnaie de compte dont on se sert au Japon. On évalue lefayole tantôt sur le pied de la pistole de France, c'est-à-dire, à 10 livres, tantôt à 12 livres 10 sous ; peut- être cette différence vient-elle de ce que la première évaluation est faite sur la livre de France, qui ne vaut que 20 sous, et la se-r conde sur la livre ou florin de Hollande, qui vaut 2 liv.2s. 9 den. (A.) FELIN, petit poids dont se servaient les orfèvres et les monnayeurs. Il pesait sept grains et un cinquième de grain. Les deux félins faisaient la maille, le marc était com- posé de 640 félins, et Ponce do 80 félins. FELOURS, monnaie de cuivre qui se frappe à Maroc; c'est une espèce de gros double comme ceux de France : il en faut huit pour faire une blanquille, menue monnaie d'ar- gent qui se fabrique dans la même ville, et qui vaut 2 sous 6 deniers de France. (A:) FENIN, petite monnaie de compte qui est en usage pour tenir les livres à Naumbourg, ville épiscopale d'Allemagne; c'est' aussi une espèce courante de cuivre. L'un et l'au- tre fenin valent 2 deniers et demi de France : il en faut douze pour le ^ros et vingt-quatre gros pour Ja rixdale prise sur le pied de reçu de France de 60 sous. (A.) FER, métal dur et sec, dimcile à fondre, mais ductile, composé d'un sel, d'un soufre et d'une terre, mal digérés et mal unis; ses parties ont de petites branches plus gros- ses et plus raides que celles des autres mé- taux, quoiqu'on moindre quantité; ce qui fait qu il obéit difGcilement au marteau sans l'aide du feu, et qu'on ne le fond qu'avec peine : cependant le fer est un des métaux les moins f)esants, parce crue les branches de ses par- ties étant fort éloignées les unes des autres, il est d'autant plus poreux et spongieux, et fiar conséquent plus facile k être pénétré par es eaux fortes et par la rouille. La matière d où se tire le fer, ou plutôt la minedeferiSe trouve dans les mines, h différentes profondeurs, et est de diverses figures. Pour fondre ce métal, après qu'on a amassé la Quantité de matière qu*on veut fondre, et qu elle a été bien la- vée pour en séparer la terre, on la met dans de grands fourneaux avec du charbon, qu'on couvre de gastine, espèce de minéral ou terre particulière, qui se trouvé mêlée avec la mine de fer. Après que le feu a été mis au charbon, on le rend de plus vif en plus vif en l'excitant par le moyen de nlusieurs gros soufflets. Quand la mine est fondue et bien écunaée, on la fait couler par un Irou ré- servé exprès à l'avant du fourneau, d'où sor- tant avec rapidité, et comme un torrent de leu 9 elle tombe dans les moules diverse- fuent préparés, suivant la diversité des ou- vrages que l'on veut fondre. Dans le départ, on retire les parties de fer dont l'eau seconde 9*e6t chargée pendant l'opération, en se ser- vant de calamine et de zinc : ces minéraux étant plus terrestres et plus poreux que le fer, les esprits de l'eau forte quittent les par- ties de fer, et se chargent de celles de ces minéraux. F£R A TIRER, petite filière qui sert à ré- duire le fil d'or ou d'argent à son dernier point de finesse. FËRLlN, ancienne monnaie qui valait le quart d'un denier. FERMIERS ou Maîtres des monnaies. Nous disons, au mot DmEbTEUR général des monnaies, qu'avant l'année 1645 les mon- naies étaient aifermées par des baux parti- culiers à fait- fort, qui se faisaient en l'au- dience de la cour des monnaies à des mar- chands et gens du commerce, chacun dans leur détroit, au plus ofirant et dernier en- chérisseur. Ceux à qui elles étaient adju- gées étaient appelés fermiers et maîtres par- ticuliers des monnaies. Les anciennes or- donnances qui Tes concernent, et dont une partie sont communes aux directeurs des monnaies, contiennent les différentes obli- gations auxquelles ils étaient assujettis, ainsi qu'il suit : « Aucun étranger ou pa- rent des présidents ou généraux de nos monnaies, ou autre ayant charge de nos finances ne pourra être maître de monnaie. Les monnaies seront baillées à ferme pour six ans au plus , à celui qui voudra se charger de faire plus grande quantité d'ou- vrages. Les maîtres particuliers et fermiers desdites monnaies payeront tous les remè- des et sei^neuriages de tout l'ouvrage qu'ils auront fait, encore qu'il excédât la quantité dont ils seront chargés (1). £t s'il se trouve aucune largesse de loi en l'ouvrage, ne lui ;en sera rien compté (2). Aussi, s'il se trouve aucuns deniers forts et poids et excédant les remèdes, n'en sera rien compté au maître, mais en sera averti, afin qu il donne ordre 3ue son ouvrage soit taillé dedans lesremè- es octroyés par les ordonnances; et que ses alliages soient aussi faits dans les remèdes d'icelui ouvrage ; sauf toutefois audit maître de reprendre et refondre, si bon lui semble, les ouvrages ainsi larges d'e loi, ou forts de poids. Et en ce cas seulement reprendre les deniers desdits ouvrages qui auront été mis en boîte. Retiendront leur brassage par leurs mains (3). Pourront fondre toutes es- pèces ayant cours ou non par les ordonnan- ces, et bailleront bonne et suffisante caution bien et dûment certifiée {k). Et ne feront au- cun ouvrage qu'ils n'aient baillé bonne et sufiisante caution (5) ès-mains des gardes. (i) Charles iX, 1566. {i) Henri II, 1554, art. 24. (3) François 1", 1540, art, 42. (4) Charles iX, 15GG. (5| Les cautions et les certiGcateiu*9 étaient pré- sentés et reçus par-devaiit le juge ordinaire des lieux, en présence du procureur du roi et des gardes; celte caution était de 1553 écus un tiers, faisant en- viron la somme de 4,000 livres, pour la sûreté des deniers des marchands qui livraient en la monnaie et envers le roi de la somme à laquelle se montait le fait-fort; ret acte à eau: ion était livré aux girdes pour envoyer à lu cour des monnaies. 607 FER DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FIL 60S Ne (1) pourront recevoir ni acheter aucune mr.licre sujette h. être convertie en monnaie sans appeler l^'S contre-gardes, et en leur absence les gardes desdiles monnaies, les- quels sont ordonnt^s pour arrêter les comptes entre lesdits maîtres et les marchands ou au- tres qui livrent esdites monnaies ; et lien- dronllesdils maîtres bons registres, esquels ils écriront par chacun jour les noms de ceux qui livrent ou vendent aucunes desdites matières, les lieux de leur demeurance, et la qualité et quantité desdites matières. » Art. 2. « Lesdifs maîlres seront tenus convertir en espèces de nos monnaies à nos coins et armes, et des poids et loi contenus en nos di- tes ordonnances, toutes les matières d'or, d'argent et de biilon, qui leur auront été li- vrées, ou par eux achetées, et qui seront es- dits registres sans en pouvoir affiner pour revendre et transporter hors ladite monnaie sur peine de confiscation .de corf)S et de biens. » Art. 15. « Ne pourront aftlner au- cune matière d'argent ou biilon sans la pré- sence des gardes et essayeurs, desquelles aussi lesdits maîtres feront séparément re- gistre, contenant la quantité et prix de ladite matière avant que d'être mise dans l'aftinoir; et semblablemerit le prix de l'argent qui en proviendra, et le fin qui sera trouve^ tenir suivant l'essai qui en sera fait par ledit es- sayeur, sur peine auxdits maîlres d'être punis comme de faux. » Art. 12 « Lesdits maîtres répondront de leurs serviteurs et commis pour les fautes qu'ils peuvent com- mettre «luxalléages, fontes et autresatfairesde la monnaie. Lesquels alléages lesdits maîtres feront dans les remèdes de notre dite ordon- nance, et sous les peines contenues en icellos. £t tiendront leurs tables si nettes que les royaux jelés en icelles no soient chargés, afin que cela n'empêche les ouvriers de ren- dre leur ouvrage net, et ne pourront Jesdits maîtres, bailler ni retirer aucunes brèves des ouvriers et monnayers qu'en la présence de l'un des gardes ou du contre-garde, sur peine de confiscation d'icelles. » Art. 13. « Ne seront contraints bailler brèves à au- cuns ouvriers ou monnayers encore qu'ils soient d'estoc et ligne esdits états, s'ils ne sont suffisants, bien entendus et bien ou- vrant de leurs dits étals, et desquels ils au- ront le choix et élection. » Art. 14.. « Les- dits maîtres tiendront leui' monnaie garnie de balances bonnes et justes, et de poids qui auroiit été étalonnés sur ceux étant en la cour des monnaies. Enverront leurs boîtes à Paris en la cour clés monnaies par homme exprès, garni du débet huit jours après le temps préûx, à peine de 50 liv. d'amende qui doublera de mois en mois. Eliront do- micile en la ville de Paris, trois mois après la délivrancede la ferme de la monnaie, esquels domiciles après les assignations échues, aux- quelles ils sont tenus apporter leurs boites, se feront tous ajournements et commandements nécessairesqui vaudront comme faits parlant à leurs personnes et domiciles (2). » (A.) (!) Henri 11,1554, art. 10. (ij Charles IX, 15U3. FERRAGE, droit qui se paye aux tail- leurs particuliers des monnaies de France. Suivant les ordonnances des années 1549 155i et 1586, les tailleurs sont obligés d'as^ sister aux délivrances, et de les signer pour la conservation de leur droit de ferrage. Ce droit a été établi, parce que les tailleurs par- ticuliers sont obligés de fournir les fers né- cessaires pour monnayer les espèces; ce droit est de 16 deniers pour marc d'or,elde 8 deniers pour marc d*argent, que le direc- teur est tenu de payer sur le pied de la quan- tité des marcs d'or et d'argent qui ont passé de net en délivrance, suivant le règlement de 1679 (A.) FETMEN, ancienne monnaie d'Allemagne, C'était la moitié de la pétremène ou le de- mi-albs, ou la vingt-quatrième partie du kopstuck qui valait 6 s. 8 den. touniois. FEUILLES d'or, d'argent, etc., parties des différents métaux réduites aveclc mar- teau en lames très-plates, minces et légères. 11 y a de l'or, de l'argent, du cuivre et de l'é- tain en feuilles. Les batteurs d*or réduisent l'or et l'argent en feuilles en les battant à froid sur uîie enclume, dans la baudruche ou le parchemin. FIERTONNEURS , officiers monnayeurs crées en 12H, par Philippe le Bel. Ces offi- ciers devaient aller visiter, deux fois le jour, les ouvriers de chaque fourneau dans les hôtels dos monnaies, et munis de leurs balan- ces et fierions pour recevoir au poids du Oerton l'ouvrage terminé. FIERTONS. On nommait autrefois /ifr- tons les poids sur lesquels se faisait la véri- fication des flaons. Les fierions contenaient les poids du remède de l'ouvrage qui devait être monnayé; on les nomma ensuite dé- néraux. Voy, Remèdes. FIIJÈ D'OR, FILÉ D'ARGENT. Ce qu'on appelle du ûlé d'or, ou du filé d'argent n'est autre chose aue de l'or, ou de* l'argent trait, qu'on a écacné ou mis en lame très-mince et très-flexible, qu'on a ensuite filé sur delà soie, ou sur du fil de chanvre ou de lio, par le moyen d'un rouet ou de quelques bo- bines passées dans de menues broches de fer. 11 y a du filé d or fin et du filé d'or faux, du filé d*argenl fin et du filé d'argent faux; on se sertdesoie pour les filésd'or et d'argent fin, et pour les files d'or et d'argent faux, on pe doit employer que du fil, n'étant pas permis, suivant les oraonnances, d'y faire entrer de la soie. Le filé rebours est du ûlé d'or ou d'argent, soit fin, soit faux, qui a été filé à contre-sens. (A.) FILIÈRE, plaque d'acier ou de fer plus longue que large, percée à jour de plusieurs trous qui vont toujours en diminuant de grosseur, que l'on nomme pertuis, par les- quels on fait passer les métaux pour les ré- duire en fils. C'est à travers de cette sorte de filière que se tirent les fils d'or et d'ar- f;ent trait, tant fin que faux, destinés pour a fabrique des étoûes et autres marchandi- ses. Les tireurs d'or se servent de cinq sor- tes de filières différentes qui ont chacune leur nom particulier. La première, dont Icî 509 FiN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FLE 540 perlais sont les plus gros et qui sert à ti- rer à targue se nomme calibre ; la seconde s*appe1lc simplement QHère; la troisième ras; la quatrième prégaton; la cinquième et dernière, qui esl la plus menue de toutes, se nomme fer à tirer. L'ouverture la plus grande du pertuis, c'est-à-dire celle par où ïon commence à faire entrer le bout du lin- got ou du Ql s'appelle Tembouchurc; la plus petite, qui est celle par où il sqft du côté qu'on le lire, se nomme l'œil. Avant que le hngot ou le fil d'or ou d'argent soit par- venu à ce dernier degré de finesse que les tireurs d'or appellent iil trait superfin, qui ordinairement n'est pas si gros qu'un che- veu, il faut qu'il passe par plus de cent qua- rante pertuis, soit du calibre, soit de la fi- lière, soit du ras, soit du prégaton, soit eu- fin du fer à tirer. (A.) FIN, terme consacré aux opérations de monnaies et h toutes celles qui ont rapport à la fonte de l'or et de l'argent, pour ex- primer le degré de bonté qui se trouve dans ces différents métaux. Pour bien entendre celle définition, il faut savoir que l'or pur sans aucun mélange d'alliage doit ôtre à vitigl-qualre carats et l'argent pur à douze deniers, divisions aussi arbitraire^? qtie celle de 360 degrés à l'égard d'un cercle. Ces divisions se subdivisent , savoir, le carat en trente-deux parties qu'on appelle trente- deuxième, et le denier en vingt-quatre par- ties qu'on appelle grains. Ce principe posé, on voit que lorsque le roi, par son édit de 1726 , a ordoiiijé que les espèces d'or seraient à vingt-deux carats, et les espèces d*argent à onze deniers. Sa Majesté a entendu que les louis d*or au- raient vingt-deux degrés de bonté, ou de fin, et deux degrés et un douzième d'allia^^e. Mais en ordonnant à ses directeurs de mon- naies de fabri(juer l'or à vingt-deux carats, et rarement à onze deniers. Sa Majesté pré- vit l'embarras où ils se trouveraient pour pouvoir fabriquer les espèces à ce litre juste, et rimpos.^ibii.lé mnral- d'v pouvoir réu-sir, en sorte que Sa Majesté leur a accordé on remède de douze portions ou douze trente-deuxièmes de carat pour l'or, et de (rois portions de deniers, ou trois grains pour Tardent. Ainsi , lorsque le directeur de monnaie a travaillé l'or à vingt et un ca- rats vingt-deux trente-deuxièmes, cet or se trouve échars de dix trente-deuxièmes, c'est- à-dire 9 qu'il se trouve en fin dix trente- deuxième de moins pour que Tor soit au titre de vingt-deux carals prescrit par le roi, car les dix trente -deuxièmes ajoutés aux vingt-deux trente-deuxièmes ci-dessus for- ment un entier, lequel joint aux vingt et un carats, compose les ving-deux carats. Il en est de même de l'argent : si le directeur a travaillé l'argent à dix deniers vingi-deux grains, cet argent se trouve échars de deux grains, c'est-à-dire que le directeur a mis ddns sa fonte deux grains d'alliage au delà de ce qui est prescrit par la loi. Dans ces deux cas, le directeur n'a point passé la rè- gle que le roi lui a prescrite, puisque Sa Ma- jesté lui a accordé douze trente-deuxièmes pour l'or, et trois grains pour l'argent ; ainsi il a travaillé dans le remède prescrit par l'or- donnance. Mais si le directeur a travaillé Tor à vingt et un carats dix-huit trente-deuxiè- mes, et l'argent h dix deniers vingt grains, alors il est répréhensible et tombe dans le cas d'être condamné à la restitution de ce dont il a excédé la permission h lui accor- dée et h l'amende. D'ans l'espèce ci-dessus, où le directeur a travaillé 1 or à 21 carats !}•"• et l'argrnt à 10 den. 20 grains, il se trouve —■; d'écharselé pour l'or, et quatre grains pour l'argent. Or, comme le roi n'a accordé que douze trente-deuxièmes de re- mède pour l'or, et trois grains de remède pour 1 argent, le directeur a donc excédé son pouvoir de deux trente - deuxièmes pour l'or et d'un grain pour l'argent, et alors il doit être condamne è la restitution, tant de ce qui se trouve dans le remède que de ce qui se trouve hors le remède. (A.) FLAONS, terme de monnayage. Ce sont les morceaux des divers métaux 'qu'on em- ploie dans le monnayage, coupés de la gran- deur, de l'épaisseur et de la rondeur dos es- pèces, et réduits au poids porté par les or- donnances ; en un mot, les espèces neuves à qui* il ne reste plus que de recevoir au balancier les empreintes de pile et de croix qui leur donne cours dans le commerce. Les tlnons sont apparemment ainsi nommés ou du terme de flatir, qui est la dernière façon qu'ils recevaient avant de les marquer, lorsque l'on fabriquait la monnaie au marteau, ou de celui de flatoir, qui est l'instrument avec lequel on leur donnait cette façon. (A.) FLATIR, terme de monnayage au marteau, qui signilie battre, étendre et dresser le (laou sur le tas ou enclume, à coups de marteau, à peu près du volume que doit être l'es- pèce. FLETT ou FLECHTE-DALI.ER , mon- naie d'argent qui a cours en Danemark, et qui vaut quatre marcs ou soixante-quatre schillings danois, ce qui revient à 3 francs on 3 francs 5 sous. FLETT-MARC-DANSCHE, monnaie d'ar- gent qui vaul seize schillings danois, ou huit schillings lubs, c'est-à-dire, environ 16 sous de France. Il y a aussi des demi-fletts-marcs qui valent 3 sous. FLEURS DE LIS D'OR, monnaie d'or fin du poids d'un gros, que fit fabriquer Char- les V, le 5 mai 1365. Elle fut nommée fleur de lis d'or, de ce que la cotte d'arme du roi était semée de fleurs de lis, ainsi que le champ de la pièce du même côté, par con- séquent fort différente du denier d'or aux fleurs de lis qui était semé de fleurs de lis du côté de la pile, et que tit faire le roi Jean. Ces fleurs de lis dor étaient de même valeur que le franc d'or, c'est-à-dire de vingt sous : on leur donna dans la suite le nom de franc, parce que la manière de compter par livre composée de vingt sous devait son origine aux Francs, et pour les distinguer des deniers d'or aux fleurs de lis, fabriqués sous le règne du roi Jean, on les nomma su FLO DICTIOISNAIUE DE NUMISMATIQUE. FLO M francs à pied, le roi y étant représenté à pied ; et ceux du roi Jean , francs à che- yal, le roi y paraissant à cheval. (A). FLORIN (1). Les termes de florin et de de- niers étaient anciennement des noms géné- raux qu'on donnait également à toutes les monnaies d'or. On trouve indifféremment dans les auteurs, dans les actes et dour les directeurs des monnaies, le roi oe eur en tient point compte, et ce conformé- ment à Tordonnancc de 155il^, dans laquelle il est dit : « Si es boîtes se trouvent aucuns deniers forts de poids , ou larges de loi au- dessus de lorionnanoe, ne sera d'ieolui for- çage et largesse, aucune chose allouée en la dépense des états des maîtres. » Le terflieoe forçage est touiours employé pour eiprimer le poids, et celui de largesse pour eïprifl'Ç' la loi ou le titre des espèces ; ainsi on au forçage de poidsj largesse de loi, (A.] 517 FOU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA SIS FORMOSE, pape, de Tan 891 à l*an 896 (Monnaies de). N*l,argeDt. Au centre :FORHOS.; autour en légBDde : + SCS PETRUS. H. 4-VVIDO. IMP. {Guido imperaior). Au centre: ROM A. N' 2. L'image de saint Pierre, entre les lettres : S. P. (Sanctus Petrus). Autour en lé- gende : FORMOSVS. P. (Formosus Papa). " i^,^ VVIDO IMP. Au centre : ROMA dis- posé en croix. Ces monnaies ont été publiées par Vignoli, Antiguiores denarii, éd. Flora vanti, p. 52. FOURNEAU A SOUFFLET. C'est un des deux fourneaux dont on se sert dans les hô- tels des monnaies pour fondre les métaux. Ce fourneau est composé dans le bas d'un foyer dont la surface est plate, et où lalr peut entrer par une ventouse qui y est mé- nagée. A fleur du foyer il y a une seconde ouverture qui donne passage au tuyau du soufflet qui a donné le nom au fourneau ; au-dessus, environ à un demi pied de hau- teur, est une grille de fer plat en forme de croix, qui est mobile et qui peut se mettre et s*dter facilement : enfin plus haut que la grille, est Tendroit du fourneau où se met le creuset; cet endroit est c^rré, fait de la même terre que le creuset même, et de hau- teur et largeur suffisante pour qu*il reste environ deux pouces d*es()ace autour du creuset, et quatre ou cinq au-dessus pour renlourer de charbon. Quand on veut fondre des matières dans ce fourneau, on couvre la grille d'une petite platine de fer forgé, pu s on met dessus un creuset de terre qu'on charge de matière, et qu'on couvre d'un cou- vercle ou de terre, ou de fer. On charge en- suite le fourneau de charbon, et quand il est bien allumé, et le creuset bien recuit et bien chaud, on bouche la ventouse : enfin, après avoir de nouveau bouché le fourneau de charbon rond,* on le couvre aussi d'un cou- vercle de fer, ne discontinuant point de faire agir le soufflet, et de fournir du charbon, jusqu'à ce que les métaux soient en bain. Fourneau ▲ vent. C'est le second four- neau destiné à la fonte des métaux pour les monnaies. Ce fourneau a par bas un foyer creux en manière de coupelle avec sa ven- touse au-devant : au-dessus de la ventouse, est une grille de fer scellée dans le massif du fourneau, dont les barres qui sont car- rées sont couchées sur* l'arête, afin que la poussière du charbon n'y reste pas : au-des- sus de la grille est l'endroit ou se met le creuset, qui ordinairement est de 1er forgé; c'est aussi par où l'on met le charbon pour entretenir le feu du fournjsau. Quand le creuset est chargé de matière , on le couvre de son couvercle, et quand le fourneau est charge de charbon, on couvre le tout a'une chape de fer ou de terre; celte chape a par le haut une ouverture de cinq à six pouces de diamètre, et pour plus de commodité, elle peut se séparer en deux; on sépare ainsi la chape afin de pouvoir en 6ler la partie de devant avec des tenailles à crochet, soit pour Itre des matières au creuset et du char- bon au fourneau, soit pour retirer tout à fait le creuset , lorsque le métal est en bain. Ce fourneau s'appelle fourneau à vent ^ parce que Tair qui entre par la ventouse qui est au bas, et ^u*on laisse ouverte, tient lieu du soufflet qui fournit le vent dans les autres fourneaux. L'or se fond ordinairement dans des fourneaux à soufflet, parce qu'il a be^^oin d*une chaleur plus fotte et plus violente ; l'argent, le billon et le cuivre se fondent au fourneau h vent. (A.) FOOKUER LA MONNAIE. Cette fraude se pratique de plusieurs manières : ou en cou- vrant avec des lames d'or ou d'argent sou- dées par les bords un flaon, soit de cuivre, ou de 1er, ou de métaux mêlés, que Ton fait passer ensuitedanslesfers pour le monnayer: ce faut flaon se frappe comme les véritables, et peut môme recevoir la légende et le cor- donnet de la tranche, ce qui rend ces sortes de pièces très-difficiles à reconnaître, et c'est ainsi que sont fourrées les anciennes mé- dailles ; ou en appliquant l'or ou l'argent sur le flaon, en sorte qu'il ne fasse qu'un corps, et ait un son semblable à celui des bonnes espèces; c'était l'invention d'un nommé Merlin, fameux faux moniiuyeur.Cette fraude se peut découvrir ou par le poids, ou par le volume qui ne sont jamais bien semblables à ceux des bonnes espèces, sur tout le vo- lume, qui est toujours ou plus épais, ou plus étendu. (A.) FRAi , en terme de monnaie, est l'altéra- tion ou diminution qui arrive au poids des espèces par succession de temps, ou pour avoir été tron maniées. Plusieurs ordonnan- ces règlent le pied sur lequel les espèces doivent être reçues quand leur diminution vient du frai et maniement ; celles de Louis XIV fixent le frai à six grains ; lors- que ces causes sont les seules qui ont di- minué le poids d'une pièce, elle ne peut être refusée dans le commerce. (A.) FUAIS. Anciennement la monnaie se fa- briquait ausL dépens du pub ic, ce qui l'en- tretenait en sa bonté proportionnée en œuvre et hors œuvre. Depuis, pour la conserver en usage, et éviter la fonte que les orfèvres et autres en pouvaient faire pour employer la matière en difl'érents ouvrages, on rejeta les frais de la fabrication sur l'ouvrage même, d'autant qu'en la fondant on perdrait ces frais qui sont comptés dans la valeur de l'es- pèce. On a depuis ordonné (1) que les ou- vrages d'orfèvrerie et autres seraient faits à plus haut titre ou loi que la monnaie, afin d'empôchcr aussi la fonte , d'autant qu'en fondant pour convertir en ouvrage, il fau- drait ailiner la matière , ce qui coûterait beaucoup. Lori^qu'on a fabrique l'or à 23 ca- rats, on a diminué le litre d'un vingt-qua- trième pour l'employer aux frais de la fabri- cation, ou plutôt au rendage, ainsi qu'il est porté dans l'article 29 du grand règlement fait pour les monnaies sous Philippe de Va- lois, dans lequel il est dit : « Que l'on fasse monnaie d or à 23 carats, et rea Ira-l-on aux (I) Orlonnancc du 51 mai 1575. SI9 FRxV marchsnds un marc d'or fin d'un marc d'or ouvré et monnayé à ladite loi. » Nous remar- querons que le mot loi est employé dans ce mandement pour exprimer la bonté de ror. (A.) FRANC d'or fin, monnaie qui fut fabri- quée et qui eut cours vers la fin du règne du roi Jean, Tan 1360, lorsqu'il fut revenu d'Angleterre ; lefranc pesait un gros un grain, et valait vingt sous ou une livre. Cette es- pèce fut appelée franc à cause qu'elle valait un franc ou une livre, c'est-à-dire, vingt sous; ceux fabriqués sous le règne de Charles VU étaient pareillement d or fin, mais ils étaient beaucoup plus légers, ils étaient de quatre- vingts au marc. Henri VI, roi d'Angleterre, en ût faire de pareils pendant qu^ii était en France : ces francs d'or eurent grand cours en ce temps-là , tant à cause de leur bonté et de leur prix fixe, que parce qu'ils valaient justement une livre, manière de compter, dont on s'est servi en France depuis Charle- magne. (A.) Franc, demi-franc, quart de franc, mon- naie d'argent fabriquée sous Henri III, par ordonnance du 31 mai 1575, à dix deniers d'argent fin, deux grains de remède, à la taille de dix-sept pièces un quart, du poids de onze deniers un grain trébuchant, au cours de vingt sous pièce, ce qui leur fit donner le nom de franc; alors la livre de compte fut une monnaie réelle, comme elle Vavait été lorsqu'on fabriqua les francs d'or. On entend aujourd'hui par franc une monnaie de compte dont on se sert en France qui est de la même valeur que la livre, c'est-à-dire, de vingt sols tournois, ou du tiers de l'écu : ainsi on dit également vingt francs, ou vingt livres, mille francs et mille livres. (A.) Franc a cheval, monnaie d'or fabriquée en février 1^23, sous le rèçne de Charles Vil, au titre de 2^ carats à la taille de 80, du poids de 57 grains trois cinquièmes, qui eut cours d'abord pour une livre, ie marc d'or valant 84 livres, le marc d'argent 7 livres. Voyez plus bas, au mot France^ les espèces fabri- quées sous le règne de Charles VII. FRANCE (Monnaies anciennes et moder- nes DE là). Indication des divisions établies dans cet article. I'* Partie. Observations préliminaires. De ([uniques erreurs géDérales à propos des monnaies. Aperçu sur les monnaies françaises depuis Tépoque gau- loise jusqu*à nos jours. II* Partie. Notions et remarques particulières sur les 'monnaies royales de chacun des règnes de la- 5* race. m* Partie. Tables des espèces royales fabriquées en France depuis li58 jusqu'au xvui" siècle, du prit de la monnaie et du prix du marc d'or et d*argent, refaites et améliorées d'après Le Blanc, par Aoot. 1Y« Partie. Du rapport des légendes des monnaies de France avec Tesprit religieux. V" Partie. Notions générales sur les monnaies des prélats et des barons de France. \l' Partie. Monnaies actuelles de la France (1851.) DICTIONNAIRE DE NUmSMATIQUE. FRA PREMIÈRE PARTIE. 520 aperçu général sur les monnaies françaises DEttJ» L^ÉPOQUE GAULOISE JUSQU*A NOS JOURS, PAR K. it- GOSTÎN DELOYE. OBSERVATIONS PRELIMINAIRES. De qaelqoeB erreurs générales ^ propos des iDoonates(l). La numismatique est une science compa- rativement moderne. Presque toutes les au- tres sciences ont leur origine dans Tantiquilé la plus reculée. Dès le collège, les enfanls, eu étudiant les langues ou l'histoire anciennei apprennent que Tastronomie avait été culti- vée par les premiers peuples nommés dans les annales du genre humain. Ils voient les mathématiques professées par Eaclyde et Archimède , la médecine par Hippocrate: nulle part ils n'aperçoivent aucun vesligede l'étude des monnaies : aussi rien ne les pré- pare à estimer la science numismatique, et ils ne ne sauraient se douter de la diversité des connaissances nécessaires pour faire pro- gresser cette science çl en tirer toutes les lumières qu'elle peut répandre sur Thistoire, les mœurs, les religions, la chronologie des civilisations qui ont précédé et préparé la nôtre. Érudition, c'est-à-dire connaissance appro- fondie de tous les textes anciens qui soot parvenus jusqu'à nous, science des langues etdfela géographie, chronologie, sagacité, sentiment exercé de l'art, telles sont les prin- cipales qualités que les numismatistes doi- vent posséder pour exceller dans l'élude de leur choix. Il est vrai que des gens sans cul- ture intellectuelle ont eu le goût des mé- dailles ; mais on ne verra jamais devenir de véritables numismatistes ceux qui ne saveut point unir l'amour sérieux de létudeàl'iû- uocente manie des collections. 11 ne faut pas, du reste, s'étonner de voir à quel point tout ce qui touche à la Durais- matique est étranger au grand nombre. Il en a toujours, été ainsi. On a de tout temps aimé Yargent ; mais il est rare mie l'on examine curieusement les pièces ae monnaies; la vulgarité même de ces objets, que les néces- sités de la vie font passer de main en mait), fait qu'on n'y attacne son attention que pour les compter et chercher à les acquérir ou à les dépenser. Cependant presque tout coque nous appelons aujourd'hui médailles antiiiua à été Je la monnaie pour les Grecs et lesRo- mains. Il y avait plus de deux mille ans que la monnaie avait été inventée lorsqu'il se reih contra, peut-être pour la première fois, un véritable amateur de médailles. Ce premier des collecteurs de médailles était un Doéte, et un des plus illustres, Pétrarque, le cnaotre immortel de Laure de Noves. Pétrarque ne fut pas précisément un numismatiste, mais il rassembla avec soin toutes les médailles antiques qu'il put trouver, et il en forma une (l) Ces observations préliminaires ontétépaUi^ sous ce titre :. De quelques erreurs et préingii ^ î>iumhmalique, dans le Magasin pittoresque de 18^> page 40, rue Jacob, n« 50. 521 FRA JMCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 52S collection qu'il offrît en présent h Tempefeur Charles IV. Il aimait les médailles en poète, en artiste, en philosophe, ce qui n'est certes pas la pire manière de les aimer. Il affec- tionn.iit, non pas les plus rares, mais les plus belles, et surtout celles qui offraient les traits des princes qui avaient été les bienfaiteurs de rhumanité Dans sa collection, on voyait des Trajan, des Marc-Aurèle, des Antonin, plutôt aue des Néron, des Othon ou des Commoae. Avant lui, ou ne connaît pas d'a- mateurs de médailles. Dans les écrits de l'antiquité, on trouve cités des amateurs de pierres gravées, de vases, de statues ; mais on n'a pas encore trouvé mention de collée* tionneurs de monnaies. Peut-être cette la- cune tient-elle à ce que nous sommes loin déposséder tout ce que les anciens ont écrit; cependant la lecture de divers passages où ils ont parlé incidemment des monnaies semble nous donner le droit de dire que, chez eux, on s'était occupé encore moins f;éoéralement que parmi nous de recueillir es monuments des Ages antérieurs, et même qu'ils n'avaient guère étudié les espèces cou- rantes qu'au point de vue économique. Plufarque, mort vers Tan IM de notre ère, parle, dans la Vie de Thésée, d'une monnaie frappée par ce législateur fabuleux de l'Atti- que. C'est là une erreur dans laauelle ne serait pas tombé un homme aussi lettré s'il avait existé de son temps une science des médailles. Il s'exprime ainsi : « Il flt frapper une monnaie sur laquelle il y avait un bœuf, soit à cause du taureau de Marathon qu'il avait tué, soit, etc. i» Or, Thésée, per- sonnage mythologique, aurait vécu, suivant la Fable elle-mAme, un peu avant la guerre de Troie, c'est-à-dire environ cinq cents ans ayant l'invention de la monnaie. Homère, qui a chanté la prise de Troie trois cents ans après la date de cet événe- ment plus ou moins historique, ne parle pas une seule fois de la monnaie dans ses deux poèmes. Il est cependant probable que c'est à la mauvaise interprétation des passa- ges où il parle d'armes échangées contre des bœufs qu'il faut attribuer l'origine de l'erreur répétée par Plutarque, sans doute après cent autres auteurs. D'anciens com« meutateurs n'avaient pas voulu voir dans Homère ce qui j était, c'est-à-dire un mar- ché fait par voie d'échange, comme on les concluait tous dans les temps primitifs. Ils ont voulu voir dans l'expression bœufs le nom d'une espèce de monnaie qui aurait été nommée ainsi à cause de l'image d'un bœuf. I>e là le conte de Plutarque sur les bœufs de Thésée. II faut aussi ranger parmi les fables ce que le même Plutarque rapporte des monnaies de fer que Lycurgue aurait fait frapper chez lés Lacédémoniens, pour empocher les pro- grès du luxe. Ces monnaies, si volumineu- ses qu'il fallait, dit Plutarque, des charrettes pour porter de très-petites sommes, n'ont jamais existé que dans llmagination féconde, et ordinairement plus ingénieuse, des écri* T^âins de la Grèce. DiCTioifN. DE Numismatique. La dimension de certains as romains (17 centimètres pour les plus grands, mais non pas les plus anciens) a pu donner lieu à cette fable. Peut-être les Lacédémoniens avaient-ils eu d'abord des monnaies analo- gues à ces as romains avant d'employer l'ar- gent, comme les autres peuples de la Grèce; mais c'est là tout ce aue nous pouvons ac- corder à Plutarque. Je sais bien que les dé- fenseurs du philosophe de Chéronée pour- ront m'alléguer qu'un peuple moderne, brave et pauvre comme les Spartiates, a eu des monnaies de dimensions telles que, par analogie, l'historiette de Plutarque devien- drait probable. En effet , au xvii' siè- cle, en 1660, la Suède donna des marques monétaires à des tables de cuivre dont la plus grande a plus d*un demi-mètre de long sur 30 centimètres de largeur. Mais ces ta- bles (dont plusieurs sont conservées au Ca- binet des médailles de la Bibliothèque royale) portent l'indication d'une valeur de convention, la plus grande 8 dalers : cette monnaie de géants fut très-certainement une sorte d'assignat auquel les nécessités du moment avaient donné naissance PoUux deNaucratis en Egypte, qui a parlé avec plus de détail qu'aucun autre auteur païen des monnaies anciennes, dans l'es- £èce d'encyclopédie qu'il composa sous [arc-Aurèle, nous fournit un argument pré- cieux à l'appui de ce que nous venons d*a- vancer, à savoir que les anciens n'étaient pas numisraatistes. Après avoir nommé Phidon d'Argos comme le premier inventeur de la monnaie, après avoir fait l'énuméraiion des autres personnages auxquels on avait également attribué l'honneur de cette inven- tion, il finit par une phrase que pourrait si - gner un élégant ignorant de nos jours : « Mais qui pourrait songer à s'enquérir de f)areille chose? » Il dit aussi sur le ton de 'ironie : « Quelqu'un trouvera peut-être glorieux de rechercher l'origine des mon- naies. » Evidemment , si un savant , un érudit, comme Poilux, a parlé aussi irré- vérencieusement des recherches qu'on pou- vait faire sur les monnaies, c'est que ces recherches n'étaient pas estimées de son temps; on peut même dire qu'elles n'exis- taient pas. On vient de voir les préjugés en fait de numismatique dans l'antiquité; il y en eut aussi au moyen Âge, comme il y en a encore beaucoup de nos jours. Le type des monnaies de saint Louis, fort estimées du vivant de ce prince, à cause de l'excellence du titre, fut l'objet d'une méprise si universelle que Jean Yillaui, dans ses Chroniques florentines, écrites peu après le règne de saint Louis, dit qu'à son retour d'Egypte, le roi Louis de France avait fait représenter ^ sur le gros tournois, du côté de la pile, les buies des prisons, en m^ moire de sa captivité. Cette idée avait fait fortune parmi les peuples chez qui la mé- moire de saint Louis fut en telle vénération 17 FRA [MCTIONMIRË DE que ses mounaies , après sa mort , furent conservées et portées comme de véritables reliques, et que longtemps après lui on en fabriqua des fac-similé en cuivre. La piété des admirateurs du saint roi croyait voir, dans la figure informe qui y est gravée, les huies ou menottes qu'on se persuadait qu il avait été contraint de porter chez les infidèles. Un passage de Joinville où il décrit, sous le nom de bernicles, un supplice dont on me- naça son maître, nous explique comment les crédules populations du moyen âge sont tombées dans cette erreur, et ont pris, com- me on le verra clairement plus loin, une église pour des menottes ou pour un instru- ment de supplice. Joinville dit : « Ils le me- nacèrent de le mettre en bernicles, qui est le plus grief tourment qu'ils puissent faire à nully ; et sont deux, grands tisons de bois qui sont entretenants au chef; et quand ils veulent y mettre aucun, ils le couchent sur le couslé entre les deux tisons et lui font passer les jambes à travers de grosses che- villes, puis couchent la pièce de bois qui est là-dessous, et font asseoir un homme des- sous les tisons. Dont il avient qu'il ne de- meure à celui qui est là couché point un demi-pied d'ossements qu'il ne soit tout desrompu et escaché. » Du Gange, et après lui Leblanc, ont très- bien deviné Terreur populaire; mais le pré- jugé était si fort de leur temps qu'ils ont procédé avec beaucoup déménagements, de de peur de paraître manquer de respect à la mémoire du saint roi. Cfependant Du Gange a suffisamment révélé la vérité : c'est que le type appelé chastel par les ordonnances des rois de France relatives aux monnaies, était tout simplement une imitation gros- sière du temple de Louis le Débonnaire. Les premiers rois carlovingiens avaient adopté pour type de leurs monnaies un tem- ple, symbole de l'Eglise, entouré des mots Christiana reliyio, qui font parfaitement comprendre l'idée qu'ils y attachaient. Avec le temps, par suite delà barbarie, et suutout de l'ignorance des graveurs, qui le reprodui- saient de siècle en siècle sans le comprendre, ce type devint un véritable hiéroglyphe. On peut en juger en examinant les diverses transformations au'il a subies sur les des- sins n<^* 1 à 5. Le n* 1 est un denier d'argent de Louis le Débonnaire. En voici la description : du côté appelé vulgairement de*nos jours face, mais qu'on appelait jadis croix, est en effet une i ^jroix; la légende écrite en latin trahit l'orir. i gine germanique de nos premiers rois par l'aspiration H et le W : HLVDQVVIC VS IM P. (if/udtDty, empereur). Au revers, ou côté de k aile, on Ut la légende : Christiania reliaio (religion ebrétienue). Cette légende, aeloa un usage consacré, est écrite avec le X et le P grecs, qui remplacent le G, l'H et l'R ro- mains. Au milieu est le temple, exhaussé sur deux.degrés; le fronton, à la grecque, est aurmonté d'une croix, et est porté par qua- ; NUMISMATIQUE. FR& m tre colonnes au milieu desquelles est une autre croix. Fig. 1. Les abbés de Saint-Martin de Tours copii- rent ce temple sur leur monnaie, et il finit, au XI* siècle, entre les mains d'isaoranU monétaires, par offrir la figure qu on peut voir sur le revers du n° 2. De ce côté, od lit : SCS MARTINIVS (Saint-Marlioj; w centre, les vestiges du temple; du côté de U croix, la légende est : Turonus Ctvi, abré- Tiation vicieuse qui signifie Cité de Jouri. Fig. 2. La monnaie de^ces abbés ayant obtena une grande célébrité de beauté, fut imitée eli^ •m^me par une infinité de seigneurs, petits et grands, et par les rois de France, qui eui- mêmes copièrent cette légende, laquelle < donné naissance au système célèbre appelé tournois, k cause de ce mot Turoniu, Lalirre tournois, dont nous avons encore eoteodo firononcer le nom dans notre enfance, dans es premières années de la Restauratioo, avait triomphé de la livre parisis environ sous Charles YIII. Qu'on examine è présent )e gros tournois de saint Louis, qui porte le n" 3 ; ou y retrouvera la légende Tutoniu Civisy et on jr reconnaîtra le temple de Louis le Débonnaire dans la figure exhorbilanle appelée si longtemps menottes^ buieson ber- niclês. Les légendes signifient, du côté de la croix : Que le nom de Dieu^ NotreSeim^ JéstM^Christf soit béni. Puis. Louisj roi. Fig. 5. Voici ce temple, n* *, déguw^ sous udô forme encore plu^ hétéroclite, sur uoe moor naie inédite qui doit avoir été fabriquée dans le panton de Lausanne ou dons le Iba- blais, vers la fin du xu* siècle. Cette pièce est une imitation tellement servile dos de* niers de Louis le Débonnaire qu*elle ne porte môme p^s le nom du lieu où elle a été »" briquée. On y lit : Ludovicus imp.f cèpe»- UCnOUHUK K aUNiUUTIQUK. JiiDt, saoÈ une fbnne moias teutoniqafl, «I CrwM Tcligi». Sont le n' 5 , on peut voir ]« temple, oopié d'une manière plus élégante. Il de- vient ici une église Kothique, mais il con- serTC le fronton carlOTingiei t très-pecon- oaiss^ble, malgré une solution de continuité très-visible entre le fronton et le purlail, qui affecte la forme ogivale. Cette pièce a été frappée i Bruxelles en Brabanl vers 1260. La légende MONETA BRUXELLENSIS a remplacé le TURONDS CIVIS. Fig. S. Il y eut aussi une autre erreur plus te- nace que celle des menottes, car quelques personnes la partagent encore aujourd'hui : c'est celle qui faisait donner au tjpe des mucinaies de Gènes le nom de Maehint à couper la tète. Leblanc, dans son Traité hit- torique det monnaie» de France, parlant des monnaies frappées à Gènes pendant la domi- Dation française, dit : « La légende de ces monnaies du celé de la croix, Conradm rex Romanorum , est à remarquer, aussi bien que la tigure qui est de 1 autre cOté, dans le milieu de la pièce, qui est une machioe dont ils (les Génois) se servaient pour couper la tête. ■ En effet, l'objet re< présenté sur les monnaies de cette célèbre république, pendant plusieurs siècles, offre qutfiquç ressemblance avec notre guHiotine et avec les autres machines de ce genre q^ui, sous divers noms, ont servi à la décapitation dans plusieurs pays de l'Europe dès le xri* siècle. Se plus, comme l'empereur Con- rad ]1I avait donné à la ville de Gênes les Jroit.s régalieus de monnaie et de glaive, 1NC*ISEG DEPUIS l'ËPOQUE UDLOISE IDI- au'* Mt). I I. Montuiu gauloUei anlirUurei à la dominaiiom romaine. Les Gaulois ont longtemps ignoré l'usage de la monnaie : chez eux, comme chez tousies peuples primitifs, l'échange tenait lieu de la vente proprement dite. Mais quand ils eurent reconnu combien un pareil mode était insufS- sant, ils empruntèrent l'art monnétaire & une eivilisation plus avaucéeque U leur et arec iaquella le iiasard les avaitmis en contact. A peine établis dans la Gaule méridionale, les Phocéens y frappèrent des monnaies semblables à celles de la Grèce. On en re- trouve un assez grand nombre non-seula- meot à Uarseille, mais encore à 8aint-Ré- my [Glanum], k Cavaillon, h Avignon, à Orange, eutin dans toutes les villes qui sem- blent avoir été fondées par les Massaliotes, BU qui onteatreteous avec eux de fréquen- tes relations (je owametui- Toutefois l'exem- ^u donné par les colonies grecques n'eut guère qu'une in0ueoce tardive et locale, et e'est à une autre cause qu'il faut rapporter (11 Cet ^r^de, rrdigé par H. Deloye, est extrait 4t l'uliTe et iavaul ouvrage intitulé tairia, publié par HM. Lalanne et Deloye ; un vol. iii-8', Piiulin édi- teur, rue Richelieu. S27 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA Tôrigine de la monnaie gauloise. Les nom- breuses pièces d'or que Philippe de Macé- doine fil fra[»per après la découverte des mines de la Thessalie se répandirent au loin, et il dut en arriver jusqu'en Gaule, par Tin- termédiairé des Phocéens de Marseille, qui n'avaient pas cessé d'être en rapport avec la mère patrie. D'un autre côté, les Gaulois 3ui revinrent de leur expédition en Macé- oine, vers le iii« siècle avant notre ère, rap- portèrent dans leur pays un riche butin, composé surtout de stâtères ou philippes d'or. Ces monnaies, sur lesquelles était d un côté la tête d'Apollon, et de lautre un bige, avec le nom «iMnnoY, mises en circulation» furent trouvées si commodes, qu'on les mul- tiplia, en les ii^itant d'abord avec soin, puis d'une façon de plus en plus grossière. Le beau type grec fui bientôt altéré au point de devenir méconnaissable. La matière elle- même changea ; un peu d'or mélangé d'ar- gent, forma l'alliage connu sous le nom d'f/fc/rum, qui encore ne tarda pas à être remplacé par le cuivre. Voilà comment tout dégénère entre les mains des barbares. L'art monétaire, importé de la Macédoine, était k son déclin , lorsqu'un nouvel élément étranger vint le régénérer. § 2. Uormaie* galio-romaines. En pénétrant dans la Gaule, les Romains y portèrent leurs institutions et leurs usages. Les lettres grecques firent place aux lettres latines, et les drachmes aui quinaires^ Pour les monnaies d'argent et de cuivre, ou imita les empreintes romaines ; l'or seul con- tinua à être frappé d'après le système macé- donien, qui, du reste, avait déjà pris un ca- ractère national, tant sous le rapport des figu- res, que sous celui des inscriptions. Dans la Gaule méridionale, le type latin fut adopté, sans détrôner entièrement le type massaiiote. Les Celtes et les Belges continuèrent à in-^ scrire sur leurs monnaies les noms de leurs chefs ou de leurs divinités. Ce n'est que .dans la seconde moitié du 1" siècle de l'ère chrétienne que le mon- nayage gaulois perdit tonte son originalité, et se confomiit avec celui du peuple con- quérant. Dès lors on cessa de marquer les noms des viîles où les pièces étaient frap- [>ées, et il devint impossible de distinguer es monnaies de Rome de celle des ateliers gallo-romains, qui, pour le dire en passant, avaient été réduits à ceux de Lyon, d'Arles et de Trêves. L'aureus ou sou d'or, les de- niers et tes quinaires d'argent, les as et ies semis de cuivre étaient les espèces alors en usage. Il est inutile de faire observer qu'elles étaient toutes à l'efligie des empereurs ro- mains ou des membres de leur famille. A dater du milieu du iir siècle, quelques mon- naies peuvent être attribuées avec certitude aux Gaulois; ce sont celles qui offrentles têtes des tyrans dont l'autorité n'a été reconnue qu'en Gaule, tels que les deux Posthumes, Tétricus et Marins. Vers la même époque Vart monétaire est en pleine décadence : le dessein du type devient grossier, et si l'or conserve encore quelque pureté, l'argent est rempacé par un vil binon , où le cuivre do- mine; bien plus,on se contente souvent de re- vêtir le cuivre d'une légère couche d'argent: c'est ce qu'on nomme cuivre fam^/. Depuis le règne de Dioctétien, certains signes inscrits à l'exergue des monnaies paraissent dési- gner des ateliers monétaires, ceui entre au- tres d'Arles et de Trêves, P. AR., P.TR.,per- cussum Arelatisy — Treveris, Il ne faut pour- tant pas attacher trop de valeur à de pareilles indications, car on trouve les siglesCON OB., Consiantinopoli, obsignatum ou obryzum^ sur des pièces qui appartiennent évidemmeot à la Gaule. Ces erreurs proviennent d'une imitation inintelligence ouservUe des espè- ces frappées à Constantinople. L'empereur Constantin ut dans le mon- nayage une réfor me que le désordre des mon- naies avait rendue nécessaire. Il décréta que la livre pesant d'or se diviserait eo 72 sous , que chaque sou serait subdiiisé en deux moitiés ou semis et en trois tiers ou triensf et qu'il faudrait douze deniers pour faire un sou d'argent. La monnaie de bronze fut aussi réformée. D'après le Blanc, le poids de la livre romaine était de 6 IH de nos grains, et de 6 (M, suivant Savot et Rome de l'isle, dont M.Du* cbalals a adopté l'opinion, du moins en ce qui concerne la livre du temps de Constan- tin. Dans la première hjrpothèse le sou ro- main doit peser 85 grains 1;3, et dans II deuxième 84 seulement. Le système moné- taire établi par Constantin, sauf quelque légères modifications, fut suivi jusqu'au rè- gne de Charlemagne. § 3. Monnaies méromngiennet. Les Germains, maîtres des Gaules, adop- tèrent la monnaie romaine; ils pensèrent qu'il é.ait de leur intérêt de frapper leurs pièces h l'effigie de l'empereur. Le prestige de l'empire romain avait sans doute aussi quelque valeur à leurs yeux. Les conqué- rants se mirent donc à imiter servileuieûl les monnaies du peuple vaincu, de mêiBC qu'ils en avaient pris toute3 les instilulions; et ce ne fut qu'après la conquête de la Bour- gogne et de la Provence, qu'ils firent l'essaj d'une monnaie nationale. Vers le milieu au vi* siècle, . Théodeberl frappe monnaie â Metz et è ChÂlons, Childebert à Arles et Clo- taire à Marseille. Les barbares avaient nio- difié, dès le commencement du vu* siècle* le poids et le type des monnaies romainei* Le sou d'or était toujours divisé en serniie en triens ou tremissis; mais il nef^ plus, d'a[)rès les calculs de M, Guéraw» qûj 70 grains 1;2. Il n'y a d'excep*«on que pou les sous de Théodeberi, qui se rapprocueiii assez de ceux de Constantin, puisquiis pè- sent environ 81 crains. Presque toutes J» espèces mérovingiennes sont en or; laseuie monnaie d'argent était le denier, qu'on a[)- pelait aussi saiga. Le sou d'or comi^fena 40 de ces deniers; le sou d'argent, qj*^^"' une monnaie purement nominale, ^^'^/î! lait que 12, Les deniers sont rares avant » 819 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 5^0 vnr siècle ; leur poids moyen est de 21 à 22 graiDs. On ne connaît pas de pièces de billon de cette époque, ou du moins, le très-petit nombre qu'on en a trouvé donne lieu de croire que ce sont des contrefaçons de celles d'or ou d'argent, ou bien des pièces ostrogothiques ou vandales faussement at- tribuées à la Gaule. M. Guérard, qui a pu- blié, dans son Polyptique d7rmtnon, des tra- vaux très-remarquables sur les monnaies des deux premières races, évalue le sou d'or à 90 fr. de notre monnaie. On sait que le denier est le U)* du sou d'or : ainsi la pius petite monnaie mérovingienne valait 2 fr. 25 c. En présence de pareils faits, on se de- mande comment pouvaient s'effectuer les menus achats, qui sont les plus fréquents dans la vie, et l'on est forcé de conjecturer qu*une masse considérable de monnaies de billon» sorties des ateliers romains, circulait encore dans les Gaules, et sufGsait pour les besoins de chaque instant. Il reste à décrire le type que les barbares avaient créé pour le substituer au coin de la monnaie romaine. £t d'abord on distingue chez les Mérovingiens deux sortes de mon- naies, les unes autorisées par le nom du roi, et les autres par le nom du monétaire. Les premières sont rares, tandis que les secon- des sont en comparaison assez communes. Cet usage d'inscrire le nom du monétaire est une innovation digne de remarque. Le nombre des monétaires étant extrêfhement multiplié, on sent combien il doit être dif- ficile de classer leurs pièces chronologique- ment. Leiewel a publié, dans son Traité de numismatique^ une longue liste des monétai- res, ainsi que la nomenclature des villes où ils ont frappé monnaie; MM. Cartier, Com- brouse et de Longpérier ont donné des listes plus complètes encore. Du reste, les espèces royales et celles des monétaires ne ditfèrent point entre elles : toutes représentent d un côté une tète, et au revers une croix ou di- yerses figures, telles que l'alpha et l'oméga, un calice, des croisettes, etc. On y voit aussi des sigles dont la plupart sont inexpli- qués, et des chiffres qui, ont rapport au poids de la monnaie, xxi ïsiliques) sur les sous et VII sur les triens. La tête est ordi- nairement en profil, tournée à droite et le Elus souvent ceinte d'un diadème ou d'une ande perlée. Les légendes sont écrites en caractères latins. Certaines lettres, le C et ro, par exemple, affectent quelquefois une forme carrée O- Au droit de la monnaie, on lit le nom du roi ou celui du monétaire, N. HEX ou N. MONETARIUS; et au revers le nom du lieu où a été frappée la pièce, avec le mot CIVITAS, VILLA ouCASTRUM, le tout accompagné de FITUR, FËCIT ou FIT. lettres renversées, supprimées ou interca- lées pour remplir les lacunes font souvent le désespoir de ceux qui cherchent à déchif- frer les légendes mérovingiennes. Les mon- naies de ce temps n'offrent jamais les noms des ducs et des comtes, mais quelquefois des noms de saints, comme saint Martin, saint Denis. Sous les rois de la première race, le mon- nayage est extrêmement barbare, et ne se ressent plus de sa belle origine : les artistes ont oublié l'art monétaire que les Grecs et les Romains avaient poussé au plus haut degré de perfection. Le type, devenu par- tout informe et grossier, est très-varié dans le nord de la France, sans doute à cause des invasions incessantes des peuplades germa- niques; au midi il y a plus de stabilité et de simplicité. Les monnaies des Wisigoths, aui occupaient, comme on sait, le sud-ouest e la Gaule, méritent une mention spéciale Î)our plusieurs raisons : le flan en est p^us arge et plus mince que celui des espèces mérovingiennes , elles n'admettent pas le nom des monétaires; enfin on y remarqiie deux tètes, celle du roi et celle de Tempe- reur. Un fait aussi curieux ne doit pas plus nous étonner que l'alliance des lois barba- res avec le droit romain dans le code wisi- gothique ; en effet, personne n'ignore que les traditions romaines ont toujours été plus vivaces dans le midi que dans le nord cle la Gaule. § 4. Monnaies desCarlomngienê. L'avènement desCarlovingienssur le trAne fut accompagné d'une révolution monétaire des plus complètes, qui s'était déjà annoncée dès la fin de la première race. L'or, si com- mun sous les Mérovingiens, ne fut plus em- ployé : quelques pièces d'or de Cnarlema- gne et de Louis-le-Débonnaire font seules exception à cette règle. Le flan des monnaies s'amoindrit et s'élargit; les tètes royales de- vinrent rares; les noms des monétaires dispa- rurent à jamais, et les monnaies nefurent plus autorisées que par le nom du souverain. Ainsi les pièces carlovingiennes diffèrent essentiellement des mérovingiennes par la matière, l'épaisseur, le stvieet les légendes. Les seules espèces réelles alors en usage sont le denier et le demi-denier ou obole. Charlemagne renforça le poids de la mon- naie; ses deniers pèsent près de 31 srains; mais M. Guérard pense que le poids légal devaitôtrede 32 grains ; ci'.qui faitSSiii'grains [)Our le sou d'argent, et 7 680 grains pour la ivre de Charlemagne, car ce prince avait ordonné qu'on taillerait 20 sous à la livre d'argent. Les calculs ingénieux de M. Gué- rard portent à 3 fr. 50 c. la valeur relative du dernier carlovingien. Dans le principe, le type de la monnaie carlovingienne est extrêmement simple : on Î remarque pour tout ornement la croix à ranches égales légèrement pattées, et pour légende le nom du roi; au revers un nom de lieu. A partir du ix' siècle, le type parait un peu plus varié et plus compliqué. Char- lemagne essaya d'améliorer la monnaie» tant sous le rapport du poids que sous le rapport de l'art; il réussit à rendre les let- tres plus correctes et le dessin moins gros- sier. Mais ses tentatives de restauration eurent des résultats peu durables. Les de- niers de Charlemagne, frappés dans les Gau- les, sont presque toujours sans effigie ; ils 551 FRA DICTIONNAIRE DE MUMIWATIQUE. FRA fli offrent en général son monogramme avec les litres de roi des francs et des Lombards, d'empereur et d'auguste, ou simplement le titre de roi. L'usage de représenter une ville par limage d'une porte, et la religion chré- tienne par remtrième d'un temple, fut adopté sous cet empereur. Son successeur, Louis le bébohnaire, laissa de côté le monogram me, et inscrivit le nom du lieu en lignes horî- «ontales : il oirna quelquefois sa monnaie d'une léte laurée, tournée^ à droite. Le type de Louis le Débonnaire fui imité par Lo- thaire; Charles le Chauve, qui fit dominer son coin dans toute l'étendue de l'empire , fit revivre le monogramme carolin. C'est lui qui adopta la célèbre formule gratia dbi REX, laquelle délaissée quelque temps, s'est ensuite perpétuée de siècle en siècle avec la monarchie. En 845, ce prince publia à Piste, relativement à la fabrication de la monnaie, une ordonnance où il fixait à dix le nombre des ateliers monétaires, et déterminait le type qu'on serait obligé de suivre. Voici les lieux des ateliers : le palais du roi, Quenlo- ▼ic (ville détruite du Ponthieu), Rouen, Reims, Sens, Paris, Orléans, Châlons-sur- Saône, Métulle (Melle) et Narbonnc. C'était une belle idée, surtout pour l'époque, que de vouloir ramener à l'unité le système mo- nétaire; malheureusement une pareille ten- tative était prématurée : la sage ordonnance de Charles le Chauve ne fut probablement pas exécutée, car aucune pièce des lieux précédents n'est frappée de U manière pres- crite. L'usage d'inscrire un nom de saint sur les monnaies semble avoir passé de l'Italie en France sous le règne de Charles le Chauve. Louis le Bègue mettait son monogramme sur ses monnaies, et remplaçait la formule Gra- tia Dei abx par celle-ci : Misericordia Dei BBX ; en quoi il fut imité par le roi Eudes. Une chose digne de remarque, c'est la per- sistance du type de Charlemagne : il était en telle faveur que Louis III, Carloman et Charles le Gros s efforcèrent de s'en rappro- cher le plus possible, pour donner du crédit à leurs monnaies. Le roi Eudes se servit aussi quelquefois du monogramme carolio. Lés espèces des derniers rois de la seconde race ne présentent rien de particulier ou d'original, si ce n'est le mot rex écrit dans le champ. A vrai dire, ce ne sont que des . copies plus ou moins fidèles des pièces de Charlemagne ou de Charles le Chauve. Avant de passer aux monnaies de la 3'race, il est à propos de jeter un coup d'œil ré- trospectil sur les différentes parties de la France, et de dire un mot toucnaut l'origine des monnaies épiscopales et baronales.' Charlemagne et Charles le Chauve s'é- taient efforcés de rendre le type de la monnaie à peu près uniforme ; mais le dé- membrement dé leur empire amena des ten- dances diverses dans le style monétaire. Api^ès la mort de Louis le Bègue, Boson s'etant fait coui^nne roi de Provence ou de Bourgogne, indcr/tu son nom sur ses pii^ces } Louis l'AVeugle y fit même repré- senter son effigie. Du reste, les monnaies frappées dans le royaume de Bourgogne sont rares ; bien qu'elles diffèrent peu de celles de la France, elles se ressentent du voisinage de l'Italie. En Alsace et en Lorraine, provinces qui dépendaient de l'empire d'Allemagne, les espèces portaient le nom de Veoftpereur, tantôt seul, tantôt accompagné de celui de l'évoque. Dès le^ temps mérovingiens, le droit de battre monnaie appartenait déjà à Plusieurs églises et abbayes, telles que Saint- larlin de Tours, Sainl-Aignan d'Orléans, les cathédrales de Limoges, de Sens et de Poitiers ; mais les seigneurs faSques n'avaient pas reçu et ne s'étaient pas encore arrogé ce privilège. Suivant Leiewel, les privilèges octroves aux urélats ne leur auraient donné que la faculté d'exercer le ihonnayage royal h leur profit. Dans la suite, ptr extension de leur droit, les privilégiés se mirent à forger une monnaie é|)iscopale ou abbatiale à leur I)roprenom. Privilège et abus, telle est donc a uouble origine de la monnaie des prélats. Quant à la monnaie baronale, elle n est pas née du privilège : elle procède uniquement de l'usurpation. Le prince d'Orange est, en effet, le seul laïaue qui ait reçu le droit de battre monnaie de l'empereur d'Allemagne, en 1178. Vers la fin du r^ne de Charles le Chauve, les bénéfices étaient devenus héré- ditaires ; les grands vassaux qui les possé- daient, ayant conquis une sorte cl'inaé|)eii- dance à la faveur du désordre qui suivit la chute de Charles le Gros, s'attribuèrent tons les droits de souverainté, et par suite le droit monétaire. Us ne créèrent pourtant pas tout d'un coup un monnayage qui leur fût f propre. Comme le peuple était accoutumé à a monnaie royale, qui jouissait d'un grand crédit, ils s'étudièrent a en imiter le type. Ainsi, les deniers de Melle en Poitou, cal- qués sur une ancienne empreinte, portent le nom de Charles. Le duc d'Aquitaine et Tarchevêque de Toulouse inscrivaient aussi le nom de Charles sur leurs pièces. A Eiain- pes et au Mans, on conservait la formule ORATiÀ m RBX, tout OU éliminant le nom royal. Les ducs de Normandie mettaient simplement leurs noms, sans aucune for- mule mensongère. Au contraire, les de- niers de Hugues le Blanc et de Hugues-Ca- pet, ducs de France, offrent le singulier assemblage des deux légendes gratia pi rei et HUGO box. Néanmoins, sur quelques pièces de Hugues-Capet, on ne trouve que les mois GRATU m Dtjx, autour de son monogramme. § 5. Monnaiet frapf}ées en Fratttt ëqm Mt^ Capet jusqu'à Philippe-Au^uifê. Lorsque Hugues-Capei monta sur letrtne, la monnaie baronale, triste fruit deI8na^ chie des premiers temps féodam, était pa^ tout constituée, si bien qtt'il ne restait pioi au roi que quatre ou cinq moniiaieries dans son duché de France, tandis que CharliM « Chauve en avait possédé une centaine. Tow occupé à consolider son autorité D8i5Mn»2 le nouveau monarque respecta les pr?^'^ monétaires de ses vassaux. Il aurait dw* 5S3 FRA DICTIONNAIRE DE ^NUMISMATIQUE. FRA 554 leurs tenté en vain de faire prédominer sa monnaie sur les autres. Le régime féodal, qui venait de s'établir, était dans toute sa force, et l'un des caractères principaux de ce régime, c'était la diversité, V inconérence. Les espèces royales elles -mômes subis- saient cette loi fatale ; elles n'étaient pas frappées d'après un ty(>e unique : celles de Paris différaient de celles d Orléans, d'Ë- tampes, de Senlis et de quelques autres villes, où le roi exerçait son droit monétaire plutôt en qualité de seigneur que comme souverain. Ainsi toutes les monnaies sont alors purement locales, non-seulement par le type, mais encore par le poids-; car la livre varie d'un pays À l'autre. Il n'y a d'uniforme . que la base dfu système, qui n'a pas changé. La livre se divise toujours en 20 sous, le sou en 12 deniers, et le denier en 2 oboles. On continue à ne frapper que dés deniers et des oboles ; mais cos espèces sont plus légères et d'un plus mauvais titre que celles de l'époque carlovingienne. Une sorte de billoo finit même par remplacer l'argent jusqu'au xiir siècle. Dans le principe, le type des Capétiens ne diffère pas essentiellement de celui des Carlovingiens. La formule gratis dei est cependant abandonnée et on ne rencontre plus de monogramme. En revanche, l'alpha et l'oméga reparaissent dans le champ de la monnaie, et forment le type des espèces de Paris et de Pontoise. Les barons rendirent vulgaire cet emblème de l'éternité en l'adop- tant presque universellement, et en ratta- chant aux branches de la croix. Le portail se montre de nouveau sous Philippe I"; mais il est sans fronton jusqu'au règne de saint Louis. L'effigie royale est bannie de la monnaie capétienne; il n'y a d'exception que pour les pièces de Bourges, sur les- guelles Louis Vil ût représentée sa tête de iace : il est vrai que ce n était là qu'une em« preinte locale. Sous Philippe L", Louis VI et Louis Vil, quelques seigneurs ne fai- saient pas difficulté do mettre sur leur mon- naies le nom et même la tête du roi. Vers 1137, la fleur de lis se montre, comme ua futur élément d'unité, sur les pièces de la couronne; cette marque distinctive de la race royale ne tarda pas k se répandre ; les princes du sang se l'approprièrent pour les monnaies des villes qui étaient sous leur domination. A peu près à la même époquo» la couronne fît revivre la formule dbi gra- TiA, qui devint en quelque sorte le signe 'dé la souveraineté. Néanmoins, au xiv' siècle, une foule de prélats et barons s'attribuèrent cette formule ambitieuse. 1 6. MùHniâéi seigneuriales. Vers l'an lOÔO, la croyance générale à la fin du monde avait tout paralysé. Le pr6^ tendu danger une fois passé, on songe de nouveau aux intérêts matériels; le nombre^ ainsi que Tactivité des ateliers monétaires* s*accrolt considérablement. Cette activité est due bien plus aux grands vassaux qu'à la eouronne ; c'est alors, en effet f que com- mence le véritable règne de la monnaie sei- fneuriale. La difficulté des communications 'un pays à l'autre rend les monnaies loca- les presque indispensables. Aussi, de toutes parts, prélats et barons se mettent à frapper monnaie, les uns en vertu de leurs privilè- ges, les autres par suite d'usurpations; sou- vent ils s'associent pour exercer h frais et à profits communs leurs droits monétaires, de même qM'ils faisaient des partages pour l'ad- ministration de la justice. En général, les seigneurs laïques, comme les ducs de Normandie et de Guienne, les comtes de Toulouse, d'Anjou, etc., mar- quaient leurs pièces de leurs noms. Cet exemple fut suivi par plusieurs prélats dès le XI' siècle. Quelques monnaies portent à la fois le nom du roi et celui de Tévêque, avec des attributs locaux; telles sont celles de Beauvais et de Laon. A Mâcon et a Châlons on voit les noms des rois régnants : Lo- tbaire, Robert, Henri, Philipi)e. Plus tard, le n^m du comte remplaça à Chilons le nom du roi ; mais le B, ancien type local et lettre initiale de Benedicîio^ ou plutôt de Burgundia^ persista pendant quelque temps. Certains seigneurs, parmi lesquels nous ci- terons le sire de Bourbon, Tévêque de Lan- gres et le comte de Nevers, ne mettaient sur leurs pièces oue le nom d'un prince carlo- vingien, appelé Louis; d'autres allaient jus- qu'à contrefaire, ou au moins à imiter la monnaie du roi et celle des principaux barons. Le type de la monnaie seigneuriale abonde en détails curieux; il est surtout extrême- ment varié dans le nord de la France, où l'on remarque, outre la croix, des effigies, des monogrammes, des temples, des por- tails et d'autres objets surannés, qui sont devenus bizarres et méconnaissables par suite des transformations successives que l'ignorance des monnayers leur a fait subir. Le temple de la monnaie de Rouen, en se défigurant de plus en plus, se réduit en un simple triangle. Le monogramme est t/ès- commun sur les monnaies baronales : tan- tôt c'est celui d'un ancien souverain, tantôt colni d'un seigneur. C'était une marque mo- nétaire convenue qui ne changeait pas, quels que fussent les noms des dihérents barons qui se succédaient, mais qui, bientôt incom- Erise, dégénérait d'une étrange façon sous le urin inhabile des graveurs. Le mono- gramme de Foulques Nerra, par exemple, FuLGo, qui était le signe de la monnaie an- gevine, se convertit en une sorte de clef; celui du roi Eudes devint local dans plu- sieurs pays et persista sous les règnes sui- vants. On le retrouve singulièrement défi- giré à Hantes, à Angoulême, à Saintes, à tampes, à ChAteau-Landon et même à Pra« vins. Jusqu'ici l'empreinte des deniers provi* BOis était restée inexpliquée : les uns y voyaient un peigne, par allusion au mot CAampetg'ne;dautres,avecLelewel, croyaient i reconnaître les débris d'une tête cassée» . Duchalais, dans un excellent travail qu'il k vâéot de publier sur la monnaie de Provins^ 53i( FRA DlCriONNAtRE DE NUMISMATIQUE. FRA S5( a démontré que celte image était tout sim- plement ]e monogramme dénaturé du roi Eudes. Il a prouvé, en outre, que les de- niers qui ont pour légendes 4- SEEI : OEI. nSCITI;^ + RILDVIIISCATO, étaient le résuUat d'une alliance monétaire entre Sens et Provins, et au'on devait lire, sous ces caractères altérés : Senon is civi , Pbuvinis Castro. Le type provinois était fort répandu : on en retrouve des variétés è Rethel, à Sens, et même iusqu'à Rome, où les drapiers cham- penois 1 avaient importé. La monnaie de Déols présente une étoile; celle de Mon- treuil , un vaisseau ; celle de Laon, d'un côté une tôle royale, et, deTaulre, une tête épis- copale ; celle de Sanccrre, une figure entou- rée de ces mots : Caput Julus César. Celle effigie fut copiée à Guingamp, de même que le monogramme de Foulques fut reproduit à Gien et à Montluçon. La monnaie de Char- tres offre la tète diadémée de la Vierge, qui apparaît plus ou moins altérée sur les pièces de plusieurs villes du pays chartrain. Nous remarquerons, à ce propoç, que la métro- pole imposait ordinairement son coin aux villes de son diocèse. Sens, Auxerre et Paris eti sont d'autres exemples. Dans la France méridionale, les monétaires semblent pau- vres en inventions. L'inQuencc des grands fiefs et les habitudes ecclésiastiques, qui do- minent presque partout, suffisent pour main- tenir une certaine uniformité de type. Le coin épiscopal n'admet guère que des têtes de saints, la dexlre, la crosse ou la mitre. D'ordinaire les prélats signalent les ateliers de monnayage par les noms des saints pa- trons de leurs églises. La crosse figure sur les espèces de l'archevêgue d'Arles, de l'é- vêque de Viviers, etc. L usage de mettre sur .les monnaies l'image ou le nom d*un saint était, avons-nous dit, venu d'Italie : voilà I)Ourquoi il est très-fréquent dans celte par- tie de l'ancien royaume d'Arles qui s'étend entre le Rhône et les Alpes , et qu'on peut regarder comme la terre classique de la monnaie ecclésiastique. A Vienne c'est saint Maurice, à Grenoble saint Vincent, à Va- lence saint Apollinaire, à Arles saint Tro- {)liime, et à Die la sainte Vierge, qui décorent 'empreinte prélatale. Dans le reste de la France, les pièces frappées en l'honneur 'd'un saint sont moins communes. Les mon- naies épiscopales étaient d'abord toutes ano- nymes. Hervée, qui occupait le siège de BeAuvais vers la fin dux* siècle, est le pre- mier qui ait inscrit son nom : il fut imité par d'autres prélats du nord de la France. Au midi, les pièces tardèrent plus encore à devenir nominales : ainsi le privilège moné- taire des archevêques d'Arles est de la fin du IX' siècle, et leurs noms ne commencent à se montrer que vers 1317. Suivant D. Vaiasète et Duby, Tévêque d'Agde, celui de Melgueil et le comte de Toulouse, Alphonse, frère de saint Louis, laissaient mettre sur leurs pièces le nom de Mahomet, dans le but évident de faciliter le commerce avec les infidèles, mats au grand scandale de la chrétienté. Cette singulière monnaie n'est pas parvenue jusqu'à nous. Lelewel attribuait à Melgueil certains de^ niers fort communs sur lesquels il crovait voir Malgona. 11 est certain qu'illisait mal la légende, qui est composée sans contredit des mots Karbona-Raimund; mais peut- être ne se trompait-il pas en donnant ces pièces à Melgueil. En effet , la plupart des actes relatifs à l'histoire de Languedoc et de Provence mentionnent la monnaie mel- garienne; et il serait dès lors bien extra- ordinaire qu'une monnaie oui circulait au loin et en abondance se tût entièrement perdue, tandis que les deniers dont il s'agit ici se retrouvent en grand nombre dans tous les pays où la monnaie melgorienne aTait cours. Pour expliquer la légende Narbona- Raimund, on peut conjecturer que Melgueil, étant dans la f)rovince ecclésiastique, de Narbonne, a copié le type de la métropole, en l'altérant toutefois et sans le compren- dre ; car les lettres sont tellement dégra- dées, qu'on les avait prises d'abord peur des caractères arabes. Il est donc permis de penser, nonobstant la légende, que les de- niers dont nous parlons appartiennent à Melgueil. Cn fait que nous a signalé M. Du- chalais vient encore conGrmer cette opi- nion : l'espèce de croix qui orne le champ de nos pièces se montre pareillement sur un- sceau de Jean 11 de Montlaur, évêque de Melgueil vers la fin du xii' siècle. Les es- f>èces d'Albi , comme celles de HeiKueil, burnissent un exemple remarquable de H- gnorance des graveurs du moyen âge : ia légende est détigurée de telle sorte qu'elle est restée longtemps inintelligible. On y a découvert à srand'peine les roots Raimird Albieci, et dans le champ tico, pour vict- cornes. Ce n'est qu'en étaolissant une série complète et graduée de dégénérescences que l'on peut arriver h l'explication des types corrompus. Certaines lettres isolées dans le champ ont rapport aux noms des Premiers seiçneurs qui ont frappé monnaie ans la localité et imposé leur empreinte à leurs successeurs ; mais les numismatistes en sont parfois réduits aux conjectures pour expliquer ces lettres. C'est ainsi que suria monnaie de Morlas , frappée par les comtes de Béarn, Lelewel trouve Morlacis Pa/a/ivm là où M. Duchalais lit simplement le mol Pax, avec plus de raison, ce nous semble. Sur la monnaie de Toulouse, le premier de ces numismatistes voit une croiselte) un alpha et une crosse , tandis que le second déchiffre le mot YGO, qui est le nom d*un ancien prélat. Le champ de la monnaie, dans le midi, est souvent orné d'une figure cruciforme, composée au moyen de l'arran- gement symétrique de croisettes, de lunules ou de lettres , parmi lesquelles on trouve r« et r«. 11 n'entre pas dans notre plan de hv^ /connaître tous les seigneurs, tant ecclé- siastiques que laïques, qui jouissaient du droit monétaire , et les villes où ils exer- çaient leur droit, et encore moins de dé- crire toutes les espèces seigneuriales : nous 857 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA !;58 sommes forcé de nous restreindre. Dans le cours du XII' siècle, le système féodal, poussé jusqu'à ses dernières conséquences, avait di- vise et subdivisé le territoire de la France en une multitude de fiefs et d*arrière-Gefs, dont la plupart des tenanciers avaient le privilège du monnayage. La Normandie est la seule pro- vince qui soit, à cette époque , dépourvue de monuments monétaires ; partout ailleurs le nombre des espèces locales est excessif. Malgré ce morcellement et ce chaos, on peut reconnaître dans la France, sous le rapport du style monétaire, quatre grandes divisions, qui répondent aux quatre asso- ciations de monnayers connues sous les noms de serment de France, serment de VEm- pire^ serment de Brabant et serment de Tou-- iouse. L'Aquitaine se rapprocha de bonne heure de la France royale : mais les mon- 'oayers du serment de TEmpire ne se réu- nirent à ceux du serment ae France que sous le règne de François I". Nous ne par^ lerons plus désormais des espèces locales qu'incidemment, et nous suivrons les pro- grès de la monnaie royale, qui commence à devenir monnaie de l'Etat à partir du règne de Philippe-Auguste ; mais avant il convient de dire un mot des espèces municipales. L'affranchissement des communes, opéré principalement dans le xii* et le xiii' siècle, donna aux villes une existence et des inté* rets distincts de ceux de leurs seigneurs ; plusieurs d'entre elles voulurent dès lors avoir une monnaie. De ce nombre sont Amiens, Saint-Omer, Marseille, Montpellier et Cahors. Il est souvent difficile de distinguer les pièces des communes de celles de leurs seigneurs, parce qu'en général les villes n'avaient pas de coin particulier, et se con- tentaient d'adopter celui de leurs seigneurs; ceux-ci leur en faisaient même un devoir, lorsqu'ils leur cédaient le droit de battre monnaie. Ainsi le comte de Provence im- posa cette condition à la ville de Marseille, l'évéque de Maçuelone aux consuls de Mont- pellier, et celui de Cahors à la commune de cette ville. 'Du reste, le monnayage muni- cipal eut une courte existence ; l'isolement et la jalousie des communes de ce temps- là, les unes à l'égard des autres, ne lui per- mirent pas de se développer et de prospérer; il était né d'ailleurs trop tard, à une époque où les espèces locales étaient déjà en pleine décadence. Néanmoins le monnayage de quelques villes libres d'Alsace et de Lor- raine jeta un certain éclat du xiv* au xvii* siècle. § 7. Monnaies frappées en France depuis PhUippe* Auguste. On a vu que les premiers rois capétiens faisaient forger des espèces tout à fait dis- parates dans les différentes villes de leur domaine. Philippe-Auguste essaya de cen- traliser la monnaie, en la ramenant à un type uniforme. 11 fit frapper des deniers pa- risls, non pas seulement à Paris, mais dans un grand nombre de villes qui étaient sous son autorité ; toutefois, afin de ne pas établir trop brusquement sa réforme, il usa d'un moyen terme, et respecta les noms locaux sur les i^risis qui sortaient des ateliers de Montreuil, d'Arras, de Saint-Omer et de Pé- ronne. De plus,quoiquil eût acquis le mon- nayage de Saint-Martin de Tours, il n'osa pas y importer le parisis , et se contenta peut-être de décréter que le denier tournois serait reçu dans les .[provinces situées au delà de la Loire. Ainsi la monnaie royale se trouva soumise à un double système ; et cette diversité était d'autant plus fâcheuse, que les deux sortes de monnaies n'avaient pas la même valeur : il fallait 25 deniers tournois pour faire une livre parisis, tandis qu'il sufiisait de 20 deniers parisis. La sage réforme commencée par Philippe -Auguste fut continuée par ses successeurs. Saint Louis contribua plus que tout autre à éta- blir la suprématie de la monnaie royale ; il en commanda l'usage exclusif aux barons qui ne jouissaient pas du privilège moné- taire , et interdit expressément aux autres l'imitation de son type. Par une ordonnance de l'an 1262, il établit que la monnaie des seigneurs n'aurait pas cours hors de leurs terres, au lieu que celle de la couronne se- rait reçue par tout le royaume. Enfin, il fit disparaître de ses pièces les noms locaux, à l'exception de Paris et Tours, et conserva aux deniers parisis Tempreinte qu'ils avaient dès la fin du règne de Louis Vl, et aux de- niers tournois celle que leur avait donnée Philippe-Auguste, laquelle subsista jusqu'au règne de Charles VI. Deniers parisis : au droit FRANCO, en lé- gende bilinéaire, entourée du nom du roi. ^PARISIUS GIVIS, pour ctt?tto«,autour d'une croix. Denier tournois : le nom royal autour d'une croix à branches égales, i). Un temple altéré, qui prit le nom de chàtel^ avec la lé- gende TURONDS Cl VIS. Le châtel du denier tournois fut vulgairement appelé pile. Nous avons, d'autre part, signalé l'apparition de la croix à branches égales sur les monnaies carlovin^iennes : cette manifestation pieuse fut depuis adoptée, non-seulement par les rois, mais encore par les barons du royau- me ; elle devint un signe indispensable de la monnaie, à un tel point (]ue l'on dit en- core croix et pile pour distinguer les côtés d'une pièce. Sous le règne de saint Louis parurent deux espèces nouvelles , Vagnel et le gros tournois, que Ton frappa dans tous les ate- liers royaux. L'agnel, appelé depuis mouton d'or , valait 10 sous parisis ; A tirait son nom de l'agneau qui était gravé sur l'un des côtés, avec la légende ACNUS DEI QCl TOL- LIS, etc. Cette monnaie, qui était de très- bon aloi, eut cours par toute l'Europe, et dura jusqu'au règne de Charles VU inclusi- vement. La monnaie d'or était tombée en désuétude depuis l'époque mérovingienne ; saint Louis est le premier roi de la 3* race qui Tait fait revivre, et c'est par erreur que Le Blanc et Lelewel ont attribué des pièces d'or à quelques-uns de ses prédécesseura* !»9 FRJk DICnONNAlRB DE NUMISIUÎIQUE. nuL Quant au gros tournois , ptossus denarius ou grossus turonensis, oui était la plus forte monnaie d'argent; il valait 12 deniers tour- nois : le sou cessa ainsi d'être une monnaie nominale. II y avait encore, en fait de me- nues monnaies, ledemi-denier, autrement dit obole ou maille, et le quart de denier, qui portait les noms de pile, poitevine ou pou- geoi$e, parce qu'on la forgeait originaire- ment à Melle en Poitou. Philippe III renou- vela et suivit tous les règlements que son père avait faits sur la monnaie. La livre de- vint, sous Philippe le Bel, une monnaie réelle; elle fut représentée par le gros royal, pièce d'or qui valait 20 souS parisis. Au commencement de son règne, Philippe le fiel ne s'écarta pas du système de saint Louis ; mais bientôt, pour remédier à l'épui- sement de ses tinances, il affaiblit les mon- naies. Cet affaiblissement commença en 1295 ; il fut porté si loin qu'un denier an- cien en valait trois nouveaux. La monnaie forte, remise en vigueur en 1306, fut dû nouveau affaiblie en 1310. Des change- ments aussi funestes amenèrent la ruine du commerce et de nombreuses séditions dans le royaume. Louis X, voulant mettre fin à ce désordre, fit revivre les règlements monétaires de saint Louis ; de plus, comme l'altération des monnaies avait fait surgir de faux monnayeurs de toutes parts , il publia, en 1315, une ordonnance qui pres- crivait aux prélats et aux barons le titre, le poids et la marque de leurs monnaies. Cette ordonnance eut pour effet, comme l'a très -bien remarqué M. Duchalais, de paralyser en beaucoup d'endroits la fabri- cation dés espèces seigneuriales. La politi- que constante de nos rois, depuis saint Louis, était de maintenir autant que pos- sible une séparation complète entre leur empreinte et les empreintes locales. Il est vrai que le plus souvent leurs prescriptions à cet égard étaient vaines. Les plus puissants . seigneurs du royaume ne faisaient pas diffi- culté d'imiter les pièces d'or et d'argent frappées par le roi, et notamment la mon- naie blanche connue sous le nom de gros. Du milieu du xiir siècle au milieu du XIV, le typé local disparut presque entiè- rement, chassé qu'il fut soit par 1 imitation des espèces royales , soit par les conquêtes, les confiscations, les héritages et les acqui- sitions de tout genre que faisait la cou- ronne, soit enfin par l'influence étrangère des nations voisines. A celte époque, lô type des pièces provençales se trouve sou- mis à une triple tendance perturbatrice, dé la pan de l'Aragon, de rltalie et do la France. Dans plusieurs provinces de l'ouest on rencontre l'empreinte anglaise. Depuis la réunion des vastes Etats du comte de Toulouse à la France, la monnaie de la cou- ronne fait de grands progrès dans le midi. La Lorraine et l'Alsace restent allemandes; mais les caractères particuliers de la mon- naie de ces pays s'effacent peu à peu. Nous avons oublié de mentionner une ^utre tause qui contribua à dénaturer le type local, nous voulons parler de l'iDtio- duction des armes sur 1 empreinte : cet usage commença vers le miUeuduxiii*siè- cle, et devint dans la suite fort à la mode. En résumé, depuis saint Louis la plupart des espèces seigtieuriales ont disparu, et celles qui restent ne vivent généralement que d'emprunt; la monnaie de l'Etat, au contraire, a gagné du terrain de tous côtés, et par suite le style monétaire est deTena plus uniforme. Mais hâtons*nous de revenir a la monnaie royale. Philippe le Long ac- quit plusieurs monnaieries importantes : il avait résolu d'établir l'unité de monnaie, de .poids et de mesure, afin que, disait-il, « sous une mon noyé, un poids et une me- sure convenable li peuple marchandast pins seurement. » Ce prince, prévenu par la mort, ne put mettre son beau projet à eiécation. Charles le Bel décria toutes les monnaies d'or, à l'exception de l'agnel qu'il faisait frapper pour 20 sous tournois. Vers 13B, il affaiblit la monnaie , qui ne fut remise sur l'ancien pied que huit ans plus tard, par Philippe'de Valois. Ce dernier prince fit paraître plusieurs nouvelles espèces d*or et d'argent, parmi lesquelles nous citerons le denier d'or à l'écu, le parisis d'or, valant 2D sous parisis, et le parisis d'argent, qui re- présentait un sou ou douze deniers. La monnaie fut affaiblie à deux reprises, par Philippe de Valois; et lorsqu'en 1350 on revint pour une seconde fois è la monnaie forte, Je sou de saint Louis fut diminaé d'un quart. Pendant le règne désastreux da roi Jean, le cours des monnaies fut livré i des fluctuations continuelles. En 1360, ce prince, de retour d'Angleterre, s'appliqua à régler le système financier, et créa une es- pèce qui mérite d'être signalée , parce que son nom s'est conservé jusqu'à présent; c'est le franc d'or ou franc à cheval, qui valait une livre ou 20 sous tournois, et par coosé* quent 16 sous parisis. Avant de monter sur le trône, Charles V ft*dppa,dans leBauphioé, des pièces d'or et d'argent, en quahlé de dauphin ; ce que ses successeurs tirent aussi. Devenu roi, il maintint la monnaie forte^ et veilla avec beaucoup de soin à la police du monnayage. Il fit îorger le florin d'or aux fleurs de lis, autrement dit /ranc dpie^ qui était de la même valeur que le franc i cheval. Charles VI inventa 1 écu à la cou- ronne, qui a été en usage jusqu'à Louis Xill. Depuis l'apparition de cette pièce on^^s grava plus que trois fleurs de lis sur Técu de France. Les guerres que Charles VI et Charles VII eurent à soutenir contra lesAfr glais les forcèrent d'altérer la monnaie. Pendant ce temps-là, les rois d'Angleterre, maîtres d'une grande partie de la France,/ frappaient monnaie à four coin. Après IVx- pulsion des Anglais, qui eut lieu en l^W, on put enfin remédier au désordre du sys- tème monétaire. Louis XI remplaça reçu d'or à la couronne par Técu au soleil ou écu-sol, qui tirait son notù du soleil gra^* au-dessus de la couronné ; il émit aussi des blancs et des demi*blaDCS au soleil. K fin B4i FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. IFRA Ui le cours des monnaiei étrangères en France7 et chercha à restreindre les privilèges mo- nétaires des grands vassaux. Cependant il permit la fabrication des monnaies d*or et d'argent au duc de Guienne, son frère, au duc de Bretagne et au prince d*Orange, dont ]a principauté relevait alors du Dauphiné. Sous son règne, la France étendit ses li- mites, le nombre des monnaieries seigneu- riales fut beaucoup réduit, et Ton v-it notam- ment cesser le monnayage de Provence et de Bourgogne. Après la conquête du royaume de NapJes par les Français , on frappa mon- naie en Italie au nom de Charles VlII , qui £rit le titre de roi de Sicile et de Jérusalem, es testons, ainsi nommés à cause de Tef- figie royale qui s*y trouvait, passèrent de Vltalie en France sous Louis Xil : c'était de grosses espèces d'argent, qui valaient 10 sous tournois; elles furent en vogue jus- au'à Henri III, ^ui leur substitua les pièces cie 20 sous. Louis XII imposa son coin à Milan, à Gènes, à Naples ; il rendit défini- tivement royaux les ateliers monétaires de la Bretagne. Sous François 1" on commença à graver la tête du roi sur auelques-uns ae ses écus, à marquer les espèces d'une lettre différente suivant les ateliers monétaires d'où elles sortaient, enfin à mettre le millé- sime. Cette dernière innovation, la plus im- portante de toutes, fut sanctionnée par une ordonnance de Henri II, laquelle jprescrivait, en outre, d'indiquer par des chiffres le rang que le roi occupait parmi ceux du même nom que lui. On sent combien la numisma* tique française eût été simplifiée, si l'usage d^iDsérer la date sur les ^monnaies avait été adopté dès les premiers temps de la mo- narchie. Au xvr siècle, les graveurs étudièrent et allèrent même jusqu'à imiter les beaux ty- pes de la monnaie romaine ; et l'art moné- taire, qui était en progrès principalement depuis saint Louis, ne tarda pas à se oerfec- tionuer. Vers la même époque, les prélats et barons, fort peu nombreux, qui jouissaient encore du droit de monnayage , copiaient de plus en plus les espèces royales. Les monnaies de quelques villes d'Alsace et de Lorraine conservaient toutefois une em- preinte originale, et il faut en dire autant de la plupart des pièces que le pape frappait dans le comtat Venaissin. Henri II émit une nouvelle espèce d'or, qu'on nomma henri; il se servit le premier du balancier pour, frapper les monnaies. Il n'est pas inutile de remarquer que ses coins continuèrent à être employés sous François II et même au commencement du règne de Charles IX, dé telle sorte qu'on n'a d'autres monnaies du roi François que celles qui ont été frappéns en Ecosse. £n 1575, Henri 111 ordonna la fa- brication des francs d'argent, qui valaient 20 sous ; par là la livre d argent cessa d'être une monnaie nominale. Sous ce règne les deniers et les doubles deniers commencèrent & être de cuivre pur, au lieu de billon ; et I*oa vit ainsi reparaître la monnaie de cui- Vre^ qui étaft inusitée depuis l'époque ro- maine. Pendant les troubles qui suivirent la mort de Henri III, il y eut en France trois sortes de monnaies de l'Etat : celle de Henri IV, celle du cardinal de Bourbon, dit Charles X, laquelle persista jusqu'en 1597, bien que ce roi des Ligueurs fût mort dès l'année 1593, et enfin celle des politiques^ qui ne reconnaissaient aucun roi. Henri IV mit fin à ce schisme monétaire. Louis XIII fit fabri(]uer des louis d*or de 10 livres et des louis d'argent ou écus blancs de 60 sous; on ne connaissait auparavant que les écus d'or. La fabrication au marteau fut interdite en 1645 ; et c'est alors que le monnayage atteignit son plus haut degré de perfection, grâce à rhabileté du graveur Varin et aux machines de Briot. A l'exemple de son père, Louis XIV frappa monnaie dans la Catalo- gne ; il fit aussi des espèces particulières pour le Canada et les Pays-Bas. Depuis plus d'un siècle le surhaussement du prix des monnaies allait toujours en augmentant; pour obvier à cet abus, le roi décria toutes les monnaies étrangères, à l'exception des pistoles d'Espagne. La livre parisis ne fut abolie que sous Louis XIV : ce prince vou« lut Qu'on ne comptât plus désormais que par livres tournois ; et il acheva ainsi de constituer l'unité monétaire, but vers lequel tendaient tous les efforts de nos rois depuis Philippe-Auguste et saint Louis. Le sou de cuivre rouge parut en 1719. L'émission dé- sastreuse du papier monnaie signala le rè- gne de Louis XV et la fin de celui de Louis XVI. La révolution française éteignit les der- niers privilèges monétaires que Louis XIV et Louis XV n'avaient [m acquérir. Au sys- tème duodécimal, établi par Charlemagne, on substitua, en 179ilN (1), le système déci- (1) Peu s'en est falla qu*à cette beurease épo- que Botre pays ne oerdil son glorieux oom, pour reprendre celui de âaale. Voici ce qu*un des patrio- tes du teni[is, Ducalle, disait à la Conveniion en 1793, dans une enquête dont Toriginal existe aux archives de Tbôtel de ville de Paris : « Citoyens ad- ministrateurs, jusques à quand souffrirez- vous que nous portions Tintâme nom de Français? Tout ce que la démence a de faiblesse, tout ce que l'absur- dité à de contraire à la raison, tout ce que la turpi- tude a de bassesse, ne me semble pas comparable à notre manie de nous honorer de ce nom. Quoi ! une troupe de bri^nds vient nous ravir tous nos biens, nous soumet a ses lois, nous réduit à la servitude, et pendant quatorze siècles ne s'attache qu'a nous priver de toutes les ressources nécessaires à la vie et à nous accabler d'outrages ; et lorsque nous bri- sons enfin nos fers et qu'ils dédaignent la qualité de frères, nous avons encore l'extravagante bassesse de Touloir nous appeler comme eux ! Sommes-nous donc descendus do leur sang impur? A Dieu ge plaise, citoyens ; nous sommes du sang pur des Gaulois. Chose plus qu'étonnante ! Paris est une pépiidère de savanis, Paris a fait la révolution, et pas un seul de 'ses savanis n'a encore daigné nous instruire de no- tre origine, quelque intérêt que nous ayons à la con- Dailrei... C'est cliez vous, citoyens administrateurs, que je viens chercher cet apui. Souffrirez- vous que les Parisiens n'aient fait la révolution que pour faire honueur de leur courage à nos plus grands, à nos seuls ennemis de quatorze siècles, àùi bourreaux aè M5 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA W. mal, qui avait Tavantage d*ètre en harmonie avec Ta numération, ainsi qu'avec les nou- veaux poids et mesures. Depuis cette heu- reuse amélioration nos monnaies, sieen*est. peut-être celles de cuivre , no laissent plus rien à désirer ; elles sont sans contredit su- périeures à celles des autres peuples et nous faisons des vœux pour qu'elles servent de modèles dans tous les Etats de l'Europe. Nous joignons à ce court et intéressant aperçu historique de nos monnaies, les re- marques d'Abot de Bazrisghem sur les mon- naies gauloises et les monnaies dos deux premières races. Nous donnerons ensuite dans son entier la série des descriptions et des remarques de l'auteur du Dictionnaire des Monnaiei sur les espèces de la 3* race. § 8. Remarques $ur les monnaies gauloises. VLe nom de sol (sou), que nous avons pris du solidus des Romains, est resté à nos espèces d'or jusqu'aux premiers rois de la 3* race; alors on leur donna aussi le nom de florins. 2° Dans la loi salique, tou- tes les condamnations d'amendes sont à de- niers, qui sont réduits à certain nombre de sous, comme on voit au cbap. 7 de cette loi, art. 1 : CXX. denar, qui faciunt solid. III. Ainsi le sou n'étant exprimé que par son estimation, il semblerait c[u'il n eût été on ce temps-là qu'une monnaie de compte ; mais la même loi remarquant que ces sous devaient être de poids, très solidos œque pensantes, nous en inférons que ces espèces étaient réelles. 3" Quoique dans la loi Sali- que il ne soit fait mention que de quatre sortes de monnaies, nous estimons néan- moins qu'il en fut fabriqué de plus faibles, pour deux raisons : d'abord, ces deniers d'argent étaient trop forts et de trop grande valeur pour acheter les menues denrées nécessaires à la vie. En second lieu, le nom de denier présuppose nécessairement que cette espèce en valait dix autres, de même que les espèces d'argent romaines furent nommées denier, è cause qu'elles valaient dix as de cuivre. Ainsi nous pensons que, Ï^our partager le denier français et faciliter e commerce, peu de temps après la publi- cation de la loi, et sous le règne des prin- ces qui succédèrent à Pharamond, il fut fabriaué des pièces de billou sur le même pied de la proportion dixième, à un denier trois grains trois cinquièmes de loi, à la taille de 288 pièces à la livre, de 21 grains de poids, dont on exposait 10 pour un denier d'argent, 400 pour un sou d'or, 200 pour un demi et 133 } pour un tiers de sou, et pou- vaient valoir de notre monnaie, en suppo- sant le marc d'argent à 51 livres, huit deniers ou environ, ki^ Il est vraisemblable que la 1)rincipale source d'où les Français tiraient a matière de leurs monnaies, était ces nos ancêtres et âinos oppresseurs? Non sans doute ; vous, les instruirez qu'ils ne sont ]M)int de cette race abominable qui ne s'est jamais distinguée que par SCS crimes, surtout contre nous, el vous concourrez avec moi à obtenir de la Convention nationale qu*ellQ BOUS rende le nom de Gaulois. > espèces romaines ou étrangères qu'on rece- vait des peuples, et crue l'on fondait pour les affiner avant de les porter au irèsor royal : on donnait ensuite ces matières aux monétaires, pour les faire allier au degi4 que le prince leur prescrivait, avanl de b convertir en sous d'or, qui avaient pour empreinte l'effl^ie des rois : c'est de là que peut venir la diversité des titres oui se reo- contrent dans les espèces d'or. 5* L uniforraiié que nous trouvons entre les monnaies d'or (le ce temps et celles des empereurs romains qui ont régné sur le déclin de l'empire, nous fait juger que les Français se ser?i- rent de la livre romaine pour peser l'or el l'argent et pour tailler leur monnaie; il nj a rien de si fréquent dans les titres de ce temps-là q^ue les amendes à livres dor et d'argent : il y a même une ordonnance de Pépin qui justifie qu'on se servait alors de la livre pour peser l'or et l'argent, et que l'on s'en était servi sous la 1" race. § 9. Remarques sur les monnaies de la {*• me, V On trouve dans les cabinets des curieux une quantité d'espèces d'or, d'argent el de billon qui ne portent qu'une tête avec le diadème simple ou perle, et seulement le nom de quelque duc , ou comte , ou du monétaire, avec celui du lieu de la fabri- cation. Comme il n'est pas possible de les attribuer à un roi plutôt qu à un autre, H que nous ne pourrions en parler que p^r conjectures, nous renvoyons à la descriplinii Îu'en a faite Boutlcroue, dans son livre dts ^cherches des monnaies de France^ pag. 336. 2* A l'égard de la police dos monnaies, les machines qui ont été employées pour les fabriquer, et les lieux où la fabrication était permise, tant «le noms différents de villes, qui se trouvent sur les espèces, jettent dans une obscurité qu'il est presque impossible de pénétrer; cependant il faut remarquer que les Romains, qui ont été les t>lus sages politiques de la terre, attiraient 'or dans leurs Etats par toutes sortes d'ar- tifices; qu'ils réservaient cette matière pré- cieuse pour leurs monnaies, et défendaient absolument le cours des espèces étrangères; qu'ils apportaient tant de soin dans la fabn- cation des monnaies, qu'ils cherchaient te meilleurs maîtres pour faire les empreinte des visages de leurs empereurs avec plus de perfection, et qu'ils faisaient graver »ir les revers l'histoire de leurs triomphes, te maraues de leurs libéralités et de leurs bienîaits avec les monuments de leurs ver- tus, et principalement de celles qui repf- daient l'utilité des particuliers, le bien public et la gloire de l'empire : Mqypto emfif' Pater patriœ. Clementia Cœsaris. FrovidetUi^ liberalitas Àugusti. Civibus servatis. ^^^ Augusti. Congiarium datum. Plebei «rfrji* frumento constituto. Reliqua vetera B. 5 11^' vies mill. Abolita, etc. 3* Nous présumons que les rois de la 1" race imitèrent celte politique ; que de même ils exigeaient leurt tribuis en espèces d*or qui étaient eu pl«| grande abondance; que, ne pouvant pa» 545 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA biê d'abord ^'décrier absolument les monnaies des Romains qui étaient presaue les seules qui eussent cours dans la Gaulo, ils les fai- saient fondre oour faire perdre insensiblement aux Gaulois la mémoire de la domination romaine, et que, pour tenir les Français dans une plus grande obéissance, ils fai- saient convertir ces monnaies en sous, demi- sous, et tiers de sous d*or, sur lesquels étaient gravées leurs effigies : de là vient qu'il se trouve si peu d'espèces d*argent de la I'* race, et que l'évaluation des amendes et autres compositions contenues dans la loi Salique et autres lois sont faites è espèces d'or. D. C. Denar. qui faciunt solides XF. § 10. Remarques sur les monnaies de la %• race. V Nous lisons dans les Annales de Fulde, en parlant des présents que Ton fit en 882 à un chef des Normands qui ravageaient la France, ex auro et argento bis mille librm et octoginta^ vel paulo plus quam libram per viginii solidos comptUamus explttam ; ce qui prouve que Charlemagne, au commencement de son règne, avait renforcé la monnaie d'ar- gent, qu'alors on commença è sa servir de la livre de compte composée de vingt sous, dont nous nous servons encore aujourd'hui, et que presque tous les peuples de l'Europe ont adoptée. 2* Charlemagne, étant à Aix- la-Chapelle, fit une ordonnance, l'an 789, pour les poids et les mesures, par laquelle il ordonna qu'ils seraient justes et égaux dans toutes les villes et dans tous les mo- nastères, tant pour donner oue pour rece- voir ; peut-être fut-on obligé de faire ce rè- glement, à cause que celui que.l'on avait fait pour le poids de la livrequi avait été changé» n'était pas exécuté, et donnait lieu à la frau* de, en ce que l'on se servait de la livre ro- maine pour donner, et de la nouvelle, qui était plus forte, pour recevoir. 3* Charlema- gne étant à Francfort en 794, fit un règle- ment pour les monnaies, par lequel nous voyons que depuis l'an 779, pendant ce grand pombre de guerres et de voyages que fit ce roi, elles avaient souffert quelque affaiblis- sement, soit dans le titre, soit dans le poids, et que depuis on les avait ramenées a leur première bonté. Nous croyons que ce fut lors de ce règlement nue Charlemagne fit mettre le monogramme de son nom sur ses mon- naies, pour empêcher les faux monnayeurs de contrefaire son nom; c'est ce que l'on doit entendre parDomtnt nostri numisma. Il eût été inutile d'ajouter qu'il fallait que les nouveaux deniers portassent le nom du roi pour avoir cours, s il n'y eût eu quelque dif- férence entre ceux-ci et les premiers, sur lesquels on mettait toujours le nom du roi. Quoique le savant P. Sirmond ait cru que Charles le Chauve ait été le premier de nos rois qui fit mettre le monogramme de son nom sur ses monnaies, le Blanc rapporte trois deniers d'argent oui sont marqués du monogramme de Charles, et qu'il prétend ne pouvoir être que de Charlemagne. h^ Les règlements ne pouvant arrêter les désordres que causaient les faux monnayeurs, Charle- i magne fut obligé d'ordonner, l'an 805, qu'on ne fabriquerait plus la monnaie que dans son palais : Vt nullo loco moneta percutiatur nisi ad curiem^ et illi denarii paiatini mer- centur^ et per omnia discurrant. Cette ordon^ nance de Charlemagne ne passa pas son rè- gne ; nous trouvons des deniers d'argent de Louis le Débonnaire, son fils, fabriqués dans les plus considérables villes de son empire. 5* Ce même Louis le Débonnaire, dans un parlement tenu à Attigny l'an 823, pour em- pêcher le désordre que l'exposition des di- verses espèces causait dans le commerce, décria toutes les anciennes monnaies, et or- donna que les siennes seules auraient cours. Nous inférons de cette ordonnance qu'elle n'est pas la première qui fut faite sur ce sujet. DEUXIÈME PARTIE. HOTlOlfS BT BEMABQUKS PARTICOLlfeBES 80H LES MON- NAIES ROtÀLES DE CHACUN DBS RÈGNES DE LA 3« RACE, PAR ABOT DE BAZINGDBM. § 11. Hugues~Capet Hugues-Capet commencja la 3* race de nos rois l'an 987, et mourut le 24 octobre 996. Le commencement de cette 3* race n'est as moins obscur pour les monnaies que la n de la 2*. Depuis Charles le Chauve jus- qu'à Philippe-Auguste, nous ne trouvons au- cune ordonnance sur cette matière ; cepen- dant il est certain qu'on se servait encore en France, sous le règne de Hugues Capet et au delà, du sou d'or et d'argent fin. Théodo* rie, évoque d'Orléans, donna à l'église de Sainte-Croix un calice d'or fin, qu'il fit faire de cent sous d'or, jubet vas fibri ex centum solidis auri purissimi. Il est fait mention de sous d'argent dans un titre du cartulaire de l'abbave de Bourgueif, daté de Tan 991 : Compïacuit scilicet argenti solidos MCC. On trouve quelques deniers d'argent fabriqués sous le règne de Hugues-Capet, qui ont pour effigie le monogramme du roi, avec cette légende : Gratia dwina rex en abrégé ; au revers une grande croix élargie et vidée sur les bords, comme celle de Malte ; pour lé- gende Civitas Parisiensis. Ces espèces sont d'argent fin, c'est-à-dire à il deniers 23 grains, du poids de i gros 6 grains. § 12. Robert. Robert, fils de Hugues-Capet, monta sur le trône l'an 996. On se servit sous ce règne des mêmes espèces qui avaient eu cours sous le règne précédent. Robert en fit frap- per quelques-unes qui portent pour effigie une grande croix, avec celte inscription*: Robertus rex ; pour revers un A et W, sur- monté de deux I majuscules, l'un sur A, l'autre sur W ; pour légende Civitas Pari^ siensis. Ce prince ne fit frapper que des es- pèces d'argent, qui étaient à 11 deniers 23 grains, du poids de 4* gros. Helgaudus dit 3ue le roi Robert distribuait à genoux, à plus e 300 pauvres, des légumes, un pain, un poisson et un denier , qu'il distrinuait de môme à cent pauvres clercs les mêmes vivres, et douze deniers à chacun; après le repas, il quittait ses habits royaux, prenait un cilice» S47 FRA leur larait les pieds, les essuyait avec ses cheveux, et leur donnait encore à chacun deux S.OUS. § 43. Henri J«% Henri I" monta sur le trône en 1031. Nous voyons, sur deux deniers d'or de ce roi, que l'un des deux a pour effigie une grande croix unie, avec deux P collés près des bras de cette croix ; pour inscription Henrieus rex ; au revers de Tun de ce$ deniers, on voit un rond et un B au milieu ; pour légende Cavillo civUas: au revers de l'autre un pa- reil rond au milieu duquiel est une croii large, plate et unie, qui touche les extrémités du rond, avec cette légende Parisinaciviicu. Selon Tessai fait de ces dexûers à la touche, ils sont au titre de 23 carrais S du poids de 4 gros 2 grains trébuchants. § U. PhiHppe Iv. Philippe P' parvint à la couronne en 1060. Les espèces d'orque ce roi ût fabriquer sont des deniers qui ont pour effigie la porte d'une ville, avec son monogramme entrelacé; au revers, dans le diamètre du champ, ces mois Orleana civitas pour légende; d'autres ont aussi Dextra ou Beneaictus: d'autres Castellum StampiSy la ville d'£lampes. Ces espèces sont au titre de 23 carals, au poids de k gros tO grains. Ce fut Philippe I" qui ordonna que I on se servît du poids de marc en place de la livre de 12 onces. Nous trou- vons sous ce règne deux célèbres époques pour les monnaies dans un titre de Tan 10T8 : ce tilre est une donation faite à la confrérie des clercs de Ponloise, conçue en ces termes : Dicta Joanna relicta dictt defuncli Pétri le Cacq,burgensi3 foutisanœ, recognovit et con^ fessa fuit se vendidisse^ quilasse et in emphy- teosimse dimisisse prœpositis dictœ confrariœ clericorum septem solidos Parisienses supra dictam domumy pro pretio quatuor franco- rum auriy suis quittanciisy quibus florenis se tenuit pro contenta^ ^uos septem solidos Por- risienses annui reditus vromisit guarenli- sure (Ij. Ce titre nous apprend, 1* que les mon- naies d'or, qui depuis le commencement de la monarchie avaient été appelées sous , étaient alors appelées francs ou florins^ et qu'il y en a eu en France longtemps avant le roi Jean, que Ton a cru être le premier qui ait donné ce nom à ses monnaies. 2° Qu'il y avaitalorsdes soqsparisis.Sous la l'*et2* race, on ne connaissait qu'une sorte de sou et de denier d'argent : mais depuis que, sur la fin de la 2* raeç, tous les seigneurs du royaume un peu considérables se furen| appropriés le droit de battre monnaie, chacun la faisait de poids et de loi différents, de sorte que l'on fui obligé de spécifier à quelle monnaie on stipulait, et de quels sous ou deniers on en- tendait payer. C'est de là que vient cette frande diversité, dans les titres et dans les istoriens, de sous ou de deniers parisis, (I) Histoire véritable de l'antiquité du vicariat de Pontûite, DICTIONNAIHE D£ NUMISMATIQUE. FRA së tournois, mantois, angevins, poitevins, char- trains, bordelais, melgorois, toalosains, de Nevers, de Provins, etc. La monnaie parias élait la monnaie des ducs ou ccunlps dePt- ris, ainsi nommée parce qu'elle était fabri- 3uée à Paris,'comme il parait par les denim e Hugues, duc de Paris ; les jucs de Paris étant devenus rois de FraiM^e, la mouDaie parisis devint l^optoonaie royi^ ou lamoo- Daie du roi Hh. Loués Yl. Loui^ VI parvint k U couronne en llQg. Ce roi fit fabriquer des florins d'or, ainsi appelé^è de ce qu'ils ayaie.At été fal>riqués à Florence ; ils ont pour effide un écussoa pointu par le bas, chargé de six fleurs de lis ; Técusson n'est point couronné; pour in- scription Ludov. D. G. Ftumcorum kx: au revers une croix termiaéei par une fleur de lis à chaque bout, et unu autre fleur de lis et cliaque vide de la croix, el pour légende Xpt. vinc. Xpi, regn. Xpî. tmp.,qui sigoiQe Chrislus vincit, Ckristus reonatf Ckrisiw imperaH, Autrefois TX faisait le même effet que le Cb. 11 y a encore d'autres monnaies de ce prince, qui ont pour effigie une grande (leur de lis fleurie ()ui couvre toute l'espèce, avec cette inscription Ludovicus Franeorum rex; au revers un saint Jean-Baptiste droit, patron de la ville de Florence, et pour lé- gende, Sonet M Joannes Bapiisia;ces florins sont à 23 carats |f du poids de 74 grains chacun : à présent les ducats de Florenceont la même eui^ie, le même revers et le même titre; mais ils ne pèsent aue 66 grains. Nous lisons dans la ctironique de Hé- léac (1) qu'il y eut, l'an 1103, un grand af* faibhssement dans la monnaie, el en second en l'an 1112, qui était l'a qualvième annéo du règne de Louis Vl : Iterum nummi mutati aunt et eum granis alii fhcti. Nous croyons Sue le mot de granis^ dans ce passage, veut ire alliage; en effet, dans un titcc de 1 église de Châions, de ranilll3, on lit ces mots : I^ot ea induti spe^ ducentas uncias auripuriumi, quarum singulm prelH quinquaginta solidih rum fuerant de moneta^ cui%M média pars or- gmtea eratj quas nos de ttwutasancti Yincen- Pii corrosimusy domno Saverieo accommodsr nimus. L'on voit par ce tilre que les sous étaient k six deniers de loi, c'est-à-dire qa'ils étaient moitié argent fin et moitié cuivre, et aue le marc d'or valait 20 francs, puisque 1 once valait 80 sous. La même Chronique dit qu'en 1120, m«M< novembri mtUati suni nummi ; ainsi voilà efl dix-sept ans trois mutations ou affaiblisse- ments dans la monnaie d'argent. Ce dernier affaiblissement est prouvé par un titre àt Louis VI, pour la monnaie de Compiègne, ?ui nous apprend qu'avant cela.la monnaie tait moitié argent et moitié alliage, comme il est dit dans le titre de l'église deChâloDs. Nous ne savons quel fut ce dernier aftibh^' sèment de l'an 1120 ; mais nous Irouvons qu'en 1144 le marc d'argent valait W sous, (1) Labb., t. U, fol. 21S. 549 FRik DIGTIOISNÂIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 550 et il parait, par une ordonnance du roi d'An- gleterre pour la Normandie, qu'un peu avant l'an 1158 le marc d'argent valait 53 sous k deniers tournois. Outre les sous d*or, les francs et les flo- rins d'or, qui avaient cours en France au commencement de celte 3* race, on s'y ser-' vait encore de besants : le cérémonial du sacre des rois, dressé par Tordre de Louis le Jeune, le prouve clairement : A VoffYande soit porté un pain^ un barrit d'argent plein de vin^ et treize besunts d'or; cet usage s'ob- servait encore sous Henri II, qui Til faire treize pièces d'or pour son sacre; elles fu- rent nommées bezantines (byzantines), aân d'entretenir l'ancienne coutume des rois de présenter à la messe treize besants le jour de leur sacre. Ceux d'Henri II pesaient en- viron un double ducat. Voy, Besants. i 16. Louk VU. Louis VU monta sur le trfine l'an 1137. Ce roi fit fabriquer des monnaies d'or qui furent nommées chaises, de ee qu'elles avaient Îiour efligie le roi assis en face, ayant sur la été une couronne fermée, tenant de sa main droite une fleur de lis, et de la gauche le sceptre avec celle légende en abrégé, Lud. D. G. Francorum Rex : au revers une grande croix fleurdelisée par les extrémités, avec la légende Xpt. vinc. regn. imp. Ce prince fit encore fabriquer d'autres espèces en or ap- pelées royaux, qui avaient pour eftigie une grande couronne ouverte par le milieu et presque fermée par les fleurs de lis qui se trouvent sur les deux extrémités de la cou- ronne avec celte légende, aurens realis; ou- tre cette légende, il y avait encore, en abré- gé, celle-ci : Lud. D, G, Franc, rex; au re- vers une grande croix fleuronnée, à huit pointes, dont quatre étaient flcuronnées, les autres fleurdelisées ; au milieu de la croix, une couronne d'épines environnée de la lé- fende suivante : Christ, regn, vinc, imp, endant la première jeunesse du roi, la reine gouverna le royaume, et coaime régente elle fit fabriquer des espèces d'or qui portè- rent le nom de reines. Ces monnaies avaient pour elfigie la reine, tenant de sa main droite le sceptre, et de la gauche une fleur de lis, avec celte légende en abrégé : Blan- che de Castille mire du roi; au revers une f grande croix, terminée par quatre fleurs de is et trois points en forme de triangle entre chaque bras de la croix; poui^ légende. Christ, regn,, etc. Pendant le règne du roi, on fabri- qua des espèces d'or qui furent nommées agnelsj de ce que pour effigie elles avaient un agneau tenant une croix longue ornée d'une bannière, avec cette légende : Agnus Dei, quitollis peccata mundi; au revers une grande croix fleurdelisée et fleuronnée, avec la même légende, Christ, regn.^ etc. On fa- briqua encore de gros tournois en argent qui avaient pour enigie une croix élargie sur les bords avec celte inscription en abré- gé : Lud. rex Franc; au revers un temple élevé sur trois marches, surmonté d'une lon- gue croix ; pour légende, Turonus Civitas : ceux de billon étaient marqués de même. Toutes les espèces d'or fabriquées sous ce règne étaient à 23 carats, du poids de trois Sros et demi; les espèces d'argent» à onze eniers douze grains, du poids de quatre gros. Celles de billon furent de différents ti- tres et poids. { 17. PhilijfpC'Augusie. Philippe-Auguste monta sur le trAne en 1180. Les monnaies d'or qui nous restent de ce prince sont nommées masses, florins et royaux ; elles ont pour efflgie le roi assis en face • la tète couronnée , tenant de la main droite une fleur de lis, et de la gauche un sceptre ; pour inscription , Philipp. Aug. B. G. Franc, rex, au revers des masses, une grande croix fleuronnée , avec la légende Christ, regn. vinc. imp. Les florins avaient pour efligie une grande fleur de lis fleuron- née qui couvrait toute l'espèce, la même légende que les masses , sur le revers la fi- gure de saint Jean-Baptiste ; pour légende , Sanctus Joannes Baptista. Ces espèces sont à 23 carats, du poids de trois gros et demi, excepté les florins , qui ne pèsent que 70 grains. Les deniers tournois d'argent et de billon fabriqués sous ce règne ont pour ef- figie une grande croix fleuronnée, avec cette inscription , Philippus Aug. Dei grat. Franc, rex; au revers une fleur de lis au haut de l'écusson : la légende, Fhilipp. Aug. rex^ était autour de la pièce, rt Francorum au milieu sur la fleur de lis. P'autres ont pour revers, sous ces mots écrits en gros caractères, Turones argentum, dans le champ de la pièce et en deux lignes ; Turonês la première, ar-* gentum la seconde. 11 existe chez quelques curieux un ma- nuscrit qui contient le prix du marc d'or et d'argent, le nom, le litre et le poids des moa- naies qui ont été fabriquées en France de- puis 1180 jusque vers la fin du règne de François I". M. le Blanc cite ce manuscrit, mais il ne rapporte point ce qu'on y trouve des monnaies de Poilippe-Augusley ne lui paraissant pas assez authentique pour y ajouter foi. Il est souvent parlé dans les his- toriens et dans les titres de ces temps-là de quelques monnaies étrangère3 qui ont eu cours en France sous ce règne ;de3 besants, des oboles et des marabotins, qui étaient trois espèces d'or; il est parlé des deux pre- mières dans le compte dutrésor des Chartres de Tan 1200, dans lequel on Ut ces mois : Computavit Oldo, etc., et (Hdo debuit 422 by- xantios et 9 etxobolos auri; et dans un autre article, Stephanus Pullus ad faciendum annu* lo8 régis 65 byxanlios et 18 obolos auri. Les oholes d'or ont eu longtemns cours en France sous saint Louis en 12îl9. Le seigneur de Saint-Mandé, fondateur de Saint-Antoine, ayant fait regarder dans spn trésor, y trouva sept mil mailles d'or ; il At venir quatre clercs , et donna à chacun a eux mil oboles d'or pour faire trafic (1). En 1225, au mois d'octobre, les juifs devaient à l'archevêque (1) Antiq. de Pans, p. 1240. 551 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 551 de Tours cinq oboles d*or de cens annuel, faisant 25 sous de la monnaie courante (1). En 1220 , le mardi après la Pentecôte, les chanoines de S.iint-Georges de la Faye de- vaient è Charles de Sicile, comte d'Anjou, de redevance unumobolum aureum^ vel quin^ que solidoi Turonemes, En 1297, dans un compte des baillifs de France, il est parlé plu- sieurs fois de besants et d^oboles d'or. En 1316, sur la fin du règne de Louis le Hulin, Tabbesse de Notre-Dame de Jouarre devait payer au comte de Valois quatre sous par an, au lieu d'une masse d*or. En 14'62, le 17 mai, Dupont, écuyer, fait hommage-lige au roi et serment de féauté, au devoir d'une maille d'or du poids d'un écu, valant 27 sous 6 deniers, è changement de vassal (2). Quant aux marabotins , en 1211 , Raymond Archambaud devait donner tous les ans au roi Philippe-Auguste, pour avoir sa protec- tion, marcam auri obolorum marabitinorum legitimorutn, 11 y a eu de grandes contestations parmi les savants touchant l'origine et la valeur des marabotins ; comme il est souvent parlé de cette monnaie dans plusieurs titres de la ville de Montpellier, dont les évéques de Maguelonne ont été en partie maîtres, on a cru que le marabotin pouvait être une mon- naie d'or de ces évêques, qui ont longtemps joui du droit d'en faire battre : cette opinion a paru d'autant plus certaine à quelques- uns, Qu'il parait, par deux vers de Théodul- phe, evéque d'Orléans, que la monnaie des évéques de Maguelonne était marquée avec des caractères arabes : lite gravi numéro nummoe feri divilU aicn, Quot Arabum eermo me character araL De là on a conclu que le nom de marabotin avait été donné à la monnaie des évéques de Maguelonne , à cause de ces caractères arabes, dont se servent les Maures d'Afri- que. Nous pensons avec le Blanc que cette monnaie d'or, qui est appelée inaifférem-* ment maurabotiniUy marmotinus marbotinuSf marabutinus^rriartibatinus et morbotinuSf doit son origine à l'Espagne. Henri 11, roi d'An- gleterre et duc d'Aquitaine, rendit une sen- tence arbitrale l'an 1177 entre Alphonse, roi de Castille, et Sanche, roi de Navarre, par laquelle le premier de ces deux rois est condamné à payer au second, chaque an- née pendant 10 ans^la somme de 3,000 ma- rabotms (3). Les marabotins eurent cours en France, particulièrement dans les provinces voisines des Pyrénées ; il n'est pas facile de savoir leur valeur; en l'an 1213, 3,360 marabotins de Portugal' pesaient 56 marcs d'or; ainsi chaque marc contenait 60 marabotins qui, par conséquent, pesaient chacun 76 grains. i 18. LouU VII L Louis VHI succéda à son père Philippe- Auguste l'an 1223. Nous n'avons aucune (1) Le Blanc, p. 164. (2) Le Blaoc. (3) UUt. d'Angl ,p. 322, édiu de Londres en 1596. monnaie de ce roi, qui ne régna que très- peu de temps, et mourut en 1^. $ 19. Louis IX {StUnt). Louis IX succéda à son père, et monta sur le trône en 1226. On commence sous ce rè- gne à avoir quelque certitude des monnaies de la 3' race : il nous semble que saint Louis doit être regardé comme le premier, depuis Hugues-Capet,qui les ait rétablies en France, par les règlements qu'il lit sur cette matière; la preuve en est que dans la suite, lors des affaiblissements des monnaies, le peuple de* mandait tuujours qu'on les remit au même état qu'elles étaient du temps de monsieur saint Louis. Cependant nous ignorerions le nom, le poids, le titre et la valeur des mon- naies de ce roi, sans les ordonnances de quelques-uns de ses successeurs. Il fit fa- briquer des deniers d*or seus le nom de de- niers d'or à l'asnel, qu'on nomma dans la suites mouton a*or : cette monnaie était d'or fin, du poids de trois deniers cinq grains trébuchants, et valait 10 sous parisis, ou 13 sous 6 deniers tournois qu'il faut toujours entendre des sous de ce temps-là, gui étaient d'argent fin, du poids de vingt grains chacun environ. Le denier d'or à I agnel fut ainsi nommé de ce qu'il avait pour effigie un agneau portant une longuecroix, orné'ed'uae bannière, avec cette légende, Àgnus Dei, (j^ toUis peccata mundi^ miserere nobis; au re- vers une grande croix fleurdelisée etfieuron- née avec cette légende, Chr'istus regnût, ri«- citf imperat ; cQiie monnaie fut nommée dans la suite, moutons à la grande /atne, moutomà la petite laine. Rien de si fréquent dans les anciens titres que cette monnaie sous le nom de mutones ou multones; elle dura en France jusqu'au règne de Charles Vil; et tous les suc- cesseurs de saint Louis, excepté Philippe de Valois, en firent fabriquer. Ils furent tout jours d*or fin , excepte sous le règne de Charles Vil, et eurent grand cours dans toute l'Europe pendant fort longtemps, à cause de leur bonté ; plusieurs souverains mémei dans la suite, firent fabriquer des espèces pareilles auxquelles ils donnèrent le même Booi de moutons. Saint Louis fit aussi faire des gros tournois d'argent si célèbres dans les titres et dans les auteurs anciens, où ils sont nom- més argenteus Turonensis^ souvent gro$sw TuronensiSf et quelquefois denarius grotm; on donna le nom de gros à cette monoaie, Sarce qu'elle était la plus grosse en argent e celles qui étaient alors en France, et de tournois, parce qu'elleétaitfabriquéeàTours» comme le marque la légende qu elle portai^ Turonus civis pour Turonus civitas ; elle était à 11 deniers 12 grains d'argent fin, du poids de 3 deniers 7 grains |$ trébuchants, par conséquent 58 au marc. Saint Louis fil encore fabriquer des deniers tournois, et des deniers parisis. Les monnaies qui eurent cours sous sou règne, et qu'il fit fabriquer, sont donc : les deniers'à Tagnel d'or fin de 59 { au marc, de 3 deniers 5 grains trébuchants de poids» va- lant 6 deniers tournois ; des gros tournois à 555 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 554 1 1 deniers 12 graind de loi de 58 au marc, de 3 deniers 7 grains ff de poids, valant 12 de- niers tournois; des deniers parisis, à 4 de- niers 12 grains 221 au marc; des deniers tournois h 3 deniers 18 grains 220 au marc. Le marc d*argent valait alors 54 sols 7 deniers tournois; le roi le faisait valoir 58 sols lorsqu'il était converti en monnaie : il f prenait sur chaque marc d'argent, ou pour es frais de fabrication, ou pour son droit de seigncuriage, S sols 5 deniers tournois, c*est- à-dire 4 gros d*Hrgent. Suivant Garraut, la proportion sous ce rè^e était douzième ; mais il paraît, par un titre du règne de Phi- lippe le Bel, qu'elle n'était que dixième. « item dit.... et par tel point ne courait-il audit royaume pour un marc d'or que dii marcs d^àrgent. » Le roi, par un règlement fait pour les mon- naies en 1262, ordonna : l** que tes monnaies des seigneurs seraient dorénavant fabri- auées des deux côtés, différentes de celles u roi ; 2* que dans les lieux où il n'y avait point de monnaie particulière, nullç autre n'aurait cours que celle du roi, à commencer è la nte de saint lean 1263, et que dans les lieux où il y avait des monnaies particuliè- res, celle du roi aurait aussi cours ; 3" que les parisis et les tournois, quoique usés, ne laisseraient pas d'avoir cours, pourvu néan- moins qu'on pût les connaître, tant du côté de croix que de pile; que le roi les prendrait en payement, et qu'ils auraient cours dans ses monnaies ; i^" que celui qui rognera les monnaies du roi sera puni corporellement, et ses biens confisqués. En 1265 le roi régla la valeur des mon- naies dont il permit le cours dans le com- merce. Par autre ordonnance du mois de novembre 1265, le roi ne permit de cours qu'aux tournois, aux parisis, aux lœvésiens, aux nantois, à l'écu, aux angevins et aux esterlius, et détria les autres espèces, mémo les esterlins. « Après la mi-août, dit Tor- donnance, les esterlins ne seront pris qu'au poids et à la value de l'argent , et qui les f rendrait ou mettrait de la mi-août en avant nul prix, il perdrait tout ce qu'il aurait pris ou mis. » Sous ce règne on fabriqua d'autres deniers parisis d'argent très-un , mais si petits qu'il fallut les clouer sur un morceau de cuir, aGn de les rendre plus frayables, ce qui a donné lieu de dire que sous le règne de ce roi on avait eu des mon- naies de cuir, parce que le royaume était épuisé ; ce qui ne nous paraît pas vraisem- tilable , puisque , vers la fin du règne de saint Louis, le marc d'or ne valait que 20 livres, et le marc d'argent kO sols. § 20. Philippe III, dU te Hardi. Philippe m monta sur le trône en 1270. Nous ne savons de certain des monnaies de ce roi que ce que nous en apprennent les ordonnances de Philippe le Bel , son ûls : elles nous font connaître que ce prince fit faire des gros tournois d'argent et des de- niers tournois au titre de 3 deniers 18 grains, à la taille de 22^ au marc, du poids chacun DiCTTONN. DE Numismatique. de 20 grains 7, qui ont eu cours pour 31 de- niers parisis. Nous croyons qu'il fit encore fabriquer des écus d*or et des deniers d'or îi la couronne, au titre de 23 carats et demi, dont on ignore la valeur. 1* En 1273, par or- donnance rendue au parlement de la Pente- côte, le roi défendit qu'aucune autre mon- naie que la sienne n'eût cours dans le rojraume ; 2* que dans les terres des barons gui avaient droit de battre monnaie, on ne fabriquerait que les leurs, suivant le droit et la nermission ' qu'ils en avaient du roi ; 3* (ju'ii n'y aurait que les monnaies du roi qui auraient cours dans les terres des barons qui n'avaient pas droit de battre monnaie ; h^ que ceux qui avaient droit de fabriquer les monnaies ne les pourraient fondre, ni faire fondre, sous peine de corps et d'avoir. Dans la plupart des ordonnances que Phi- lippe Gt pour ses iponnaies et celles des sei- gneurs de son royaume, il ne fit presque que renouveler celles de saint Louis. I 21 . PhiUppe / r , dit /e Bel. Philippe IV monta sur le trône en 1285. On commence sous ce règne à trouver de plus grands éclaircissements pour les mon- naies que sous les règnes précédents ; on en peut tirer quelques-uns des registres de la cour des monnaies, qui commencent seulement on 1292, c'est-à-clire, la septième année du règne de Philippe le Bel. Ce roi fit fabiiquer cinq différentes monnaies, savoir : le grand royal , le petit royal , le royal dur ou masse, ragnelet, la reine. Le gros royal valait 20 sols parisis ; on ne trouve nulle part le poids m le titre de cette espèce ; nous ne doutons point qu'elle ne fût d'or fin, du double du poids du petit royal ; elle est évaluée ainsi dans une ordon- nance de ce temps. Le petit royal est la plus ancienne monnaie dont il soit fait men- tion dans les registres de la cour des mon- naies en 1306; nous ne trouvons dans ce registre ni le poids ni le titre de cette. es- pèce, mais seulement qu'il vallait 11 sols parisis. L'un et l'autre avait pour effigie le roi assis dans un fauteuil, ayant la tète cou- ronnée, tenant le sceptre de la main droite, et une fleur de lis de la gauche, avec cette inscrip- tion : Philipp. D, G. Franc. Rex; au revers une grande croix fleuronnée, et une fleur de lis à chaque vide de la croix, les poinles en dehors , avec cette légende : Christ, regn. vinc. imp. La masse ou royal dur, dont le registre fait mention au 12 août 1312, fut nommée dure , parce que , n'étant qu'à 22 carats, elle était moins ductile que les mon- naies d'or fin ; on la nommait aussi masse, de ce que le roi y tient une masse de la main droite ; elle fut ouelquefois appelée ^rand florin par le peuple. Ces monnaies étaient à la taille de 34 |au marc, du poids chacune do 133 grains. L'agnelet, suivant le registre af]- pelé Registre entre deux ais (1), fut fabri- qué depuis le 8 février 1310 jusqu'au 1" se;:- (1) Ce registre est au cliaririer de la cour des monnaies. 1.^ IRA DiCTlOiNNAlRL DE tenibre 1311; il valait 15 sols tournois, ou plutôt 16 sols pnrisis, ou 20 sols tournois , et était au tilro de â3 carats l du poids do 77 grains, à la taille de 59 \ au marc. La reine, autre monnaie d'or que Philippe Ot fabriquer, et qui porta ce nom. Nous lisons dans une ordonnance du k août 1310, que « les deniers d'or qu'on appelle à la reine ont été tant de fois et en tant de lieux con- trefaits, que la plupart sont faux et de plus petit prix que ceux qui furent faits en nos monnaies et h nos coins. » 11 est parlé dos reines d'or dans une autre ordonnance de Philippe le Bel du 16 avril 1308; mais dans l'une ni dans l'autre il n'est fait mention ni de leur titre ni de leur poids. Dans une ordonnance de Charles le Bel, de l'an 13i23, il est dit qu'elles étaient de 59 * au marc : dais celte même ordonnance il est encore parlé de reines d'or, dont les 5'» pesaient un marc. On fit sous ce règne trois espèces d'argent, savoir : le gros tournois, le denâ- gros tournois, et le tiers du gros tournois, au titre de neuf deniers dou^e grains de lia , h la taille do 116 au marc, valant pièce 6 deniers. Cependant nous lisons dans un compte de la monnaie de Paris, de là Tous- saint 1291 à l'Ascension 1292, que les gros tournois étaient de 58 au marc. Ces espèces avaient pour efiigie une grande croix élargie sur les bords, avec cette inscription : Phi- lipp. D, G. Franc, rex; au revers, un tetnple élevé sur trois marches, surmonté d'une croix; pour légende, Turonus civitas. Le demi-gros tournois était appelé maille, ou obole d'argent, parce qu'il valait la moitié du gros tournois* Le tiers se nommait maille, ou obole tierce, parce qu'il valait le tiers du Sros tournois : on nommait quelquefois ces eux diminutions du gros tournois, petits tournois d'argent, ou maille blanche, qui est la môme chose que maille d'argent; on se servait du terme ûci monnaie blanche, pour désigner la monnaie d'argent, et de celui de monnaie noire, pour marquer celle de billon. Pour monnaies de billon, Philippe le Bel fit faire des doubles narisis et tournois, appelés aussi royaux, dounles parisis et tournois, des deniers paribis et tournois, appelés aussi petits parisis, petits tournois; des mailles, des bourgeois doubles, qui n'étaient que des deniers parisis; on donna le nom de doubles aux deniers parisis et tournois , parce qu'ils valaient le double du denier tournois ou parisis. Les bourgeois doubles et forts n'étaient autre chose que les doubles parisis, et les bourgeois simples, ou singles, comme on disait datis ce temps, étaient les deniers parisis. Tous ces deniers avaient pour effigie une grande croix simple et unie; pour légende, Sit nomen Domini benedictum ; au revers un temple entre deux Heurs de lis, avrc cette légende, Moneta Parisiensis re- galis. Les gros tournois avaient la môme ef- figie et le même revers, excepté la légefide ; au lieu de Parisiensis, il y avait Turonensis en abrégé. Les oboles étaient de même quant à l'effigie, au revers et h la légende. Philippe le Bel fil quelques chan^-cments .NUMISMATIQUE. FU\ r^ dans les monnaies. Par ordonnance de 1 an 129V, le roi ordo'ina que tous ceux oui n auraient pas GOOO liv. tournois de renie porteraient toure leur vaisselle d'op et d'ar- gent aux hôtels des monnaies, et défendit le transport de Tor, de l'argent et du billon hors du royaume. En 1205, le roi, pal* lettres du mois de mai, ordonna d'abord que sa nou- velle monnaie, qui était faible, ne serait pas reçue dans ses cofifres ; il révoqua ensuite cet ordre par les mêmes lettres, avec pro- messe de dédommager ceux qui auraient de la nouvelle monnaie ; il y oblige tous ses domaines, spécialement ceux de Normandie. Ces monnaies étaient des tournais doubles qui valaient chacun deux tournois simples, ou deux parisis doubles, cbacan desquels il voulut être de la valeur de deux parisis siinjiles, et do petits tournois d'argent qui vnluie:U six deniers parisis , et de gros royaux d'or, vingt sols parisis. Pour en avoir davantage, il ordonna, par mandemeul du mois d'août 1302, aux baillis et autres officiers comptables , de porter toute leui vai tournois, les gros tournois u'argent de saint Louis, et ceux de Philippe le Hard . seraient reçus pour 31 deniers et mailles p* risis de sa monnaie courante. Par lettres djJ Sjuin 1306, il ordonna que la bonne monn.;? qu'il avait fait faire confornae à celle de saint Louis aurait la même valeur que celle dn saint Louis, denier pour denier. Par autres lettres du30 juin 130G, il décria le gros tour- nois de 27 deniers. Par ordonnance des 16 tt 28 février 1308, il régla en quelle monnaie 557 FAA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 558 bonne ou faible on pourrait faire lo.s paye- ments. En laissant aux parisis doubles et aux tournois leur cours ordipaire, le roi ordonna, par lettres adressées au duc de Bielagnc en 1308, a|>rès Pâques, et par autre lettre adres- sée au comte de la Marche, quelesi^ros tour- nois de six deniers et maille seraient rc<;us pour dix deniers et maille |)arisis, les deniers d or à la chaire ou chaise pour vingt-cinq sols tournois, les deniers d'or à la masse pour vingt-deux sols six deniers tournois, les de- niersd*oràla reine pourseize solshuit deniers tournois, et les deniers d'or dernièrement faits pour douze sols six doniers tournois ; il décria les gros tournois de vingt-un deniers, défendit le transport hors du royaume des parisis simples ou doubles, et des tournois simples ou doubles, et ordonna que les mail- les d'argent seraient prises trois ^our un tournois d'argent. Pour ôter du commerce toutes les monnaies fausses ou contrefaites, le roi, par lettres du mois d'octobre 1309, onionna que dans chaque ville où il y au- rait foire ou marché, il serait établi des personnes qui examineraient les monnaies avant d'ôlre données en payement, etqui re- tireraient les mauvaises, il décria les deniers d'oraU reine par ordonnance du 4 août 1310, et les deniers d*or durs ou è la masse, par autre ordonnance du 20 janvier 1310, et mandement du 12 avril 1311. Le roi fit en» core faire de petits deniers noirs appelés bourgeois, dont la fabrication fut ordonnée par mandement du 17 janvier 1310 ; les qua- tre valaient une maille blanche, et douze mailles le gros tournois de saint Louis; il fit aussi faire des bourgeois forts de la va- leur des petits. Ce prince ordonna, par let- tres du 7 février 13^0, qu'il serait lait des deniei'i-urô /agnel de 58^ au marc de Paris, et qu'ils seraient reçus pour 16 sols de parisis, et 8 sols de petits bourgeois; il régla qu'aux hôtels dos monnaies le marc d'or de Paris serait payé 57 liv. 10 sols tour- nois ; qu'en deniers à la reine, il serait payé 57 liv. 12 sols; en deniers à la chaire, ôiliv. 15 sois ; en deniers à double croix, ou au mantelet, 52 liv. 10 sols. Nous remarquons que le marc d'argent, qui, au commencement de ce règne, était à 55 sols 6 deniers tour- nois, était à H liv. 10 sols en Tannée 1505 (1) ; ce qui futfaitparleconseildedeux Florentins appelés Musichati et Bichi. En 1313, par or- donnance du mois de juin, le roi décria tou- tes les monnaies blanches frappées à son coin, et toutes les monnaies d'or, hors le denier à l'agnel, qu'il voulut être pris pour 15 sols tournois, ou 12 sols parisis ; il dé^ fendit à tous ses fermiers et receveurs de donner ou recevoir en payement d'autres monnaies que les tournois et parisis simples : les petits bourgeois pour tournois simples, les bourgeois forts pour trois mailles parisis, les trois parisis doubles pour deux deniers parisis, et les trois tournois doubles pour deux tournois simples, bonne monnaie. Il défendit en même temps de transporter hors du royaume d'autres monnaies que les deniers à l'agnel. Par autre ordonnance du 25 août 1313, il suspendit jusqu'au 15 sep- tembre le cours de la bonne monnaie qu'il avait fait espérer ; et pour faire plus de monnaies, il ordonna, par lettres adressées au sénéchal de Nimes du 1*' octobre 1313, à tous sessujets,de porter aux hôtels des mon- naies la dixième partie de leur vaisselle d'ar- Î;ent , et cjue les trois doubles parisis aibles auraient cours pour deux bons petits tournois, et les déclare confisqués sur ceux qui les cacheront. Par autres lettres de la même année 1313, il décria les monnaies nommés pilles-vuillcs, vénitiens et thou- lais, monnaies étrangères. En 1314, le roi fit assembler les notables des villes, pour prendre leur avis sur la manière de rétablir la monnaie : conformément à ces avis, il y eut un projet d'ordonnance, dont la mort do Philippe le Bel, arrivée le 29 novembre 1814., empêcha l'exécution. § 22. Louit J, dit UtUin oa Mutin. Louis Hutin succéda à Philippe le Bel le 29 novembre 1314. A son avènement à la couronne, trouvant le trésor royal vide, il demanda en colère aux ministres de son père : Vbi sunt decimœ quœ coilectœ sunt tempore pat ri s mei?.., ubi valor mutatarum toties mo- netarum? Cette disette d'argent, non-seule- ment empocha le roi de remettre les mon- naies dans leur ancien état, comme son père le lui avait recommandé en mourant, mais même fut cause qu'il les affaiblit de nou- veau; et cet afTaiblissement, joint aux nou- velles impositions qu'il mit sur les peuples, causa une révolte presque générale dans le royaume. Pour dissiper cet orage, on envoya Charles de Valois, qui sut si adroitement ménager les esprits, qu'il leur persuada de lui donner leurs plaintes par écrit, pour les porter au roi, les assurant au'on leur ferait luslice. Tous les Etats généralement, dans' leurs cahiers de plaintes, demandèrent, en- tre autres choses, qu'on fît de bonne mon- naie- Voici les termes dont se servirent les Etals de Bourgogne : « Que le roi mette ses monnaies en l'état du poids et de l'aloi en quoi elles étaient du temps de 'monsieur saint Louis, et les y maintienne perpétuel- lement, ( et valait lors le marc d argent 54 sols tournois). Que le roi n'empêche le cours des monnaies faites en ses royaumes ou dehors (1). » Le roi, pour satisfaire à leurs demandes, promit, le 17 mai 1315, de faire faire ses monnaies, comme elles étaient au temps de saint Louis. Pour rétablir le calme et 1 ordre dans l'État, et pour soulager les peuples, il commença par réformer les mon- naies des prélats et aes barons dans les- quelles il s était glissé de grands désordres, et, prévoyant qu'il serait difficile, quelque règlement qu'il pût faire, d'empôcner les malversasions de ces seigneurs dans leurs monnaies, il résolut de les priver entière-r (I) Abrégé ehronol. de THi^t. de France. {!)Arl. 9 cl 10. 559 FRA DICTIONNAIRE DE ment de ce droit ; mais il trouva tant de ré- sistance du côté des parties intéressées, qu'il fut obligé de se contenter de leur 'prescrire l'aloi, le poids et la marque de leurs mon- naies. Pour faire connaître quels étaient ces pré- lats et ces barons, voici les noms de ceux dont il est parlé dans cette ordonnance, qui fut faite à Lagny-sur-Marne, Tan 1316, vers les fêtes de Noël (1) : Le comte de Nevers , le duc de Bretagne , le prieur de Sauvigny devaient faire leurs monnaies à trois de- niers seize grains de loi, argent le roi, àJa taille de 234 deniers au marc ; les treize en valaient douze tournois de la monnaie royale. Les comtes de la Marche, de Sancerre, de Charenton, le vicomte de Brosse, le sire d'D- rec , les seigneurs de Vierzon > de Château- Raoul , de Château-Vilain , de Méhan , de- vaient faire la leur à trois deniers six grains de loi Ak., à la taille de 2M) au marc , les quinze deniers valant douze deniers tour- nois de la monnaie du roi. L'archevêque de Reims , à quatre deniers douze grains AR., 212 deniers au marc ; elle valait autant que celle du roi. Les comtes de Soissons, de Saint-Paul, à trois deniers douze grains AR., 276 deniers au marc/, les 20 deniers ne va- laient que 12 parisis de ceux du roi. L'évo- que de Maguelonne , le comte de Retbel , lô vicomte de Limoges , à 3 deniers 16 grains AR., les iâ deniers pour 12 tournois de la monnaie du roi. L^évêque de Clermont à trois deniers 16 grains AR., 246 deniers au marc, les 13 pour 12 sols tournoiis. Le comte du Mans à 6 deniers AR., 192 deniers au marc ; les 13 ne valaient que deux sols de petits tournois. L'évêque de Laon à 3 de- niers 18 grains ; les comtes d'Aiyôu, de Ven- dôme, de Poitiers, de Blois , è 3 deniers 10 grains AR., 234 deniers au marc, les 14 de^ niers pour 12 deniers tourn'Dis de la mon- naie du roi. Le seigneur de Châteaudun, le comte de Chartres , Tévêque de Meaux , à 3 deniers 10 grains AR., 23o deniers &u marc. L*évêque de Cahors à 3 deniers 16 grains AR., 260 deniers \ au marc, les 20 deniers pour 12 tournois. Le seigneur de Fauquem- Dergue à 4 deniers 12 grains AR., 204 de- niers au marc. Le duc de Bourgogne à 2 de- niers 18 grains argent fin, 240 deniers au marc. Outre ces seigneurs, il y en avait encore d'autres en France qui jouissaient du droit de battre monnaie; ils ne sont pas tous nommés dans ce règlement ; peut-être gue ceux dont il n'y est pas fait mention avaient observé exactement les ordonnances pour les monnaies , et qu'il ne fut pas besoin de les assujettir au nouveau règlement. Les monnaies dés prélats et des barons ré- glées , le roi régla les siennes. Après avQir fais l'avis des principaux habitants des vil- es , qu'il avait fait venir à cet eilet , il Ql à Paris, le 15 janvier 1315, un règlement gé- M) Nous donnons plus loin le texte même de celte oruonnaoce imporianie» en appendice au régne de Louis X. NUMISMATIQUE. FRA ;^ néral pour toutes les monnaies qui avaient alors cours dans son royaume, qui porte : «ilterriy ledit monsieur saint Louis commanda que nul ne prit en sa terre fors que purs tournois et parisis, sauf ce qu'il commanda, parce que li peuple doutoit qu'il ne fût assez de monnoie de tournois et de parisis , que aucunes autres monnoies , qui lors étoient en cours , fussent prises et mises pour cer- tains prix, jusques à certain tems; et nous autres si voulons, ordonnons et comman- dons que nul ne mette en notre royaume fors c[ue purs : Deniers tournois , deniers parisis , mailles tournoises, mailles parisis, bourgeois forts pour trois mailles parisis, bourgeois singles ou simples pour un pe- tit tournois ; mailles bourgeoises pour une maille tournoise, gros tournois d'argent pour douze tournois petits, mailles d'argent pour ?uatre ^ournois petits , car plus ne Talent. tem^ parce que c'est notre entente et Toton- té de garder en toute matière les ordonnan- ces de monsieur saint Louis, nous aTonsfait regarder en nos registres sur le fait des monnoies de l'or , et avons trouvé au'il fit faire le denier d'or qu'on appelle è l'agoel, et le fit faire et ajuster le plus téablemeol q^u'il put, et qu'il eut cours pour dix sols pa- risis tant seulement, et plus ni& vaut-il en re- gardant à la valeur qu'argent vaut; et peur ce que nous vouloïis en tout garder et en- suivre ses ordonnances, nous voulons qu'ils ne cuerent que pour dix sols parisis tant seulement, fors que jusqu'à PAques procbais venant, pour garder notre peuple ou moins de dommage que nous pourrons et pour eux en délivrer, nous voulons qu'ils cuerent pour dix sols parisis, et la PAque prochaine ve- nue , il ne cueura que pour dix sols parisis tant seulement* » Ensuite le roi , dans cette même ordon- nance, décrie toutes les autres monnaies d'or, d'argent et de billon contrefaites à sou doin, ou à celui de ses barons, soit en Franee soit ailleurs. 11 fait aussi défense d'ache- ter l'or et l'argent à plus grand prix que Ton n'en donnait aux monnaies royales; Targeol y était payé 5& sols tournois le marc, au marc de Paris. Par cette ordonnance , le roi avait réglé le cours du denier d'or & Tagnel; savoir i à 12 sols parisis depuis le 15 jan- vier jùsqu^à Pâq^ues, et à 10 soû parisis de- puis Pâques ; mais il n'avait pas réglé le prix des autres monnaies d'or qui avaient cours en France, et qu'il venait de décrier; c'est ce qu'il fit par une ordonnance qui fut publiée le 2'J février , dans laquelle , pour terminer les difficultés qui pourraient arriver, et pour régler ce que les maîtres des monnaies de- vaient donner à ceux qui porteraient des es- pèces décriées, il fut ordonné que , pendant que le denier d'or K lagnel vaudrait 12 suis parisis, les monnaies d'or suivantes vau- draient, savoir : Sons. Dell. parbH. Les chaires d'or. ... ; .19 10 Les masses 17 10 Les reines 12 0 Mauleltts de Flandre. . 9 10 561 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA S62 Sous. Dea. paris». 9 11 9 11 9 11 0 0 ik 0 Doubles croiiou royaux. Florins de Florence. . . Florins de Venise. . . . Le marc d*or. . . 45 liv. Le marc d'argent. 3 Le gros tournois, qui, par l'ordonnance du 15 janvier 1315» avait été évalué à 12 deniers tournois, eut cours depuis le 11 avril 1316, jusqu^en 1325 pour 12 deniers parisis. § 22 bis. Ajtpendiee an règne de Loui$ X. — Ordon' nanee de 1315, tur le$ monpaiu dés baroru et des prëaU (I). CE SONT LES V05N0IES DES BARONS ET DES PRELAS Du royaume de France qui se dient avoir droit de faire monnoie telle comme il la doi- vent faire de pois de lo^ et de coing qu'il ont faites anciennement. Fait et ordené par Jehan le Paumier» Nicolas des Moulins et Jehan de Nuesport» maistres des monnoie$ nostre sire te roy. Tan de çrAce mille cccxv environ Noël, et fu ceste copie bailli^e par jnaistre Regnaut clerc des monnoiés, lundi xvii' jours de may ian mil cccxvi. PremièremerU. I^ monnoie le conte de Ne- uers.'Lês deniers doivent estre a iij d. xvj graine de loy argent le voy est de i^ix s. vj^ d. de pois au marc de Paris. liem^ les n^aai- les de la dicte monnoie doivent estre a iij d. de loy eide xvj s. ixd. oboles doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le disième des maailes, c'est à dire ix<^ 1. de deniers et c. 1. de n^aai les doubles et aussi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes aualue lun parmi lautre a petiz tour- oois et a maailes tournois xx. a. mains la Hure gue petiz tournois, c'est assauoir que les xiij d. de la monnuie dessus dicté ne. vaudront que xij petiz tournois. llem^ la monnoie le duc de.Bretaigne. I^es deniers doivent estre a iij d. xvj grains de loy argent le roy et de xix s. vj d. de poid.s au raarc de Paris, //ëm, les piaailes de la. dicte mooncÂe doivent, estre a iij d. de loy argent le rôy et de xvj s. ix d. oboles doubles au marc de Paris, et ne porront faire que le disieme de maailes, c'est à dire ix« 1, de deniers et c. 1. de oboles doubles et aussi vaudront les deniers et les aboies («ic) dessus dictes avalue lun parmi Jautre a (letiz t. et a obole t. xx d. n^aiz la livre que petiz t. Cest assavoir qiie les xiij d. de la monnoie dessus dicte ne vaudront gue xij petiz t. lienHf la monnoie de Sauvigny qui est mon- seigneur Xoys de Clermoiit et au prieur de Savigny, les deniers doivent estre a iîj d. xv) grains de loy argent le roy et de xix s. vj d. e pois au marc de Paris. Item , les maailes de la dicte monnoie doivent estre a iij d. loy argent le roy et de xvj s. ix d. maailes dou- bles de pois au marc de Paris, et ne porront laire que le disieme de maailes , c*est à dire (I) Ce document, exlraiide Puii des registres des Archives iialiunales, a clé publié par M. V. Langlois, aver Mil intéressant commenlnire dîins la Hevne ar- chéologique de M. Liîlriix. ix« livres de deniers, et c. livres de maailes doubles et aussi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalué lun parmi lau- tre a petit t. et a obole t. xx d. mains la li- vre que petiz t. Cest assavoir que les xij d. de la monnoie dessus dicte ne vaudront que xij petiz t. Item , la monnoie au conte de la Marche, les deniers doivent estre a iij d. vj grainz de loy argent le roy, et de xx s. de pois au marc de Paris, et les maailes de la dicte monnoie doivent estre a ij d. xvj grainz de loy ar- Sent le roy et de xvij s. ij d. oboles doubles e pois au marc de Paris, et ne porront faire gue le disieme partie de maailes, c'est h dire ix« livres de deniers et c. livres de maailes doubles, et ainsi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalué lun parmi lau- tre a petiz tournois et a maailes tournoiz V s. mains la livre. Cest assavoir que les xv d. ne vaudront que xij petiz tournois. /lem, la monnoie messire André de Saave- gny, viconte de Bursse, les deniers doivent estre a iij d. vj grains de loy argent le roy et de XX s. de pois au marc de Paris et les maailes de la dicte monnoie doivent estre a ij d. xvj grains de lov argent le roy, et de xvij s. ij d. de maailes doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le di- sieme partie de maailes, c*est à dire \\^ \. de deniers et c. 1. de maailles doubles et aiossi vaudront les deniers et lt3S mailles dessus dictes avalué lun parmi lautre a petiz tour- noiz et a maailles tournoiz v s. mains la livre que petiz t. Cest assavoir que les xv d. ne vaudront que xij peliz t. /fem, la monnoie monsigneur Pierre de Brisse, sire de Hiret et de Sainte-Sevère, les deniers doivent estre à iij d. yj grains de loy argent le roy et de xx s. de pois au marc de Paris, et les mailles de la dicte monnoie doivent estre a ij d. xvj grains de loy argent le roy, et de xvij s. ij d. ob. doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le dfsieme partie de maailes, c*est à dire ix^' 1. de deniers et c. I. de mailles doubles, et ainssi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalué lun parmi lautre a pe- tiz tournois et a maailes tournois v s. mains la livre. Cest assavoir que les xv-d. ne vau- dront que xij petiz t. Item^ la monoie de larchovesquede Rains; les deniers doiventeslre oiiij d. xij grains de loyargcntleroyetdexvij s,viijd.j)oisaumarc de Paris, et les maailes de la dicte monoie doivent esire a ij d. xviij grains de lov ar- gent le roy, et de xv s. v d. ob. doubles de f^ois au marc de Paris, et ne porra faire que e disieme partie de maailes doubles, et ainssi vaudront les deniers et les mailes dessus dictes, autant plus ne mains comme les parisis petiz et les maailes parisies. Item^ la monnoie au conte de Soissods que on appelle noires doivent estre a iij d. xij grainz de loy argent le roy et de xxiij s. de pois au marc de Paris et vaudront les deniers dessus diz avaluez a jparisis petiz et a maai- les parisies les xx noires xij parisis neliz. Itemy h nïonnoie ma damo do Chastiau S65 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 5IU Villaiu Diôra au seigneur de Sully, les de- niers doivent estre à iij d. vj grains de loy argent le roy et de xx s. de pois au marc de Paris et les maailes de la dicte monnoie doivent estre à ij d. xvj grains de loy ar- gent le roy, et de xvij s. ij d. mailes doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le disieme de maailes, c*est à dire ii« 1. de deniers et c. 1. de maailes doubles, et ainssi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalue Tun parmi lautre ans Î^etiz tournoiz et ausob. tournois v s. mains a livre que petiz tournois, (Vest à dire que les XV d. ne vaudront que xij petiz tournoiz. Item^ la monnoie monseigneur Robert d'Artois, sire de Meun sur Yèvre, les deniers doivent estre a iij d. vj grains de loy argent le roy est dexx s. de pois au marc de Paris, et les maailes de la dicte monnoie doivent estre à ij d. xvj crains de loy argent le roy, et de xvy s. ij a. ob. doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le di- sieme des maailes, c'est à dire ix« i. de de- niers et c. 1. de maailes doubles, et aussi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalue l'un parmi l'autre aus petiz t. etaus ob. t. vs. mains la livre que peliz tournoiz, c'est & dire que les xv d. ne vau- dront que xij petiz t. Itemy la monoie à l'evesgue de Maguelone, les deniers doivent estre à iij d. xvj grains de loy argent le roy, et de xix s. vj d. de pois au marc de Paris. Uem^ les maailes de la dicte monnoie doivent estre à iij d. de loy argent le roy, et de xvj s. ix d. de maailes doubles de pois au marc de Paris et ne por- ront faire que le disième de maailes, c'est à dire ix<^ livres de deniers et c. 1. de mailles doubles, et ainssi vaudront les deniers et les mailles dessus dictes avalue l'un parmi l'au- tre à petiz t. et à maaile tournoiz, ix d. moins la livre que petiz tournoiz. Cest as- savoir que les xiij d.de la monnoie dessus dicte ne vaudront que xij peliz t. /lre à iij d, xvj grainz de loy argent le roy et de xx s. vj d. de pois au marc de Paris. Itenij les iqaailes de la dicte monnoie doivent estre à iii d. de loy argent le roy, et de xvj s. ix d. ob. doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire que le x* de maailes, c'est à dire ixc 1. de deniers etc. l. de maailes doubles, et aussi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes, avalue l'un parmi l'autre a peliz tournoiz et a maailes tournois xx d. moins la livre que peliz t. C'est assavoir que les xiij d. de la monnoie 4essus dicte ne vau- dront que xij peliz t. /(em, la monnoie du Mans, les mansois d[oiv]ent estre à vj d. de loy argent le roy et de xvj s. de pois au marc de Paris, et ainssi vaudront les mansois dessus diz xx d. mains la livre que tournoiz petiz, c'est à dire aue les xiij mansois ne vaudront que ij s. . e petiz tournoiz. //€m, la monnoie au vicomte de Lymoges, les deniers doivent estre à iij d. xvj grains de loy argent le roy et de xix s. vj d. de pois au marc de Paris, //em, les maailes de la dicte monnoie doivent estre à iij d. de loy arg^ii le roy, et de xvj s. ix d. maailes doubles de pois au marc de Paris, et ne porront faire Sue le X* de maailes, c'est à dire ix* 1. de oniers et c 1. de maailes doubles, et ainssi vaudront les deniers et les oboles dessus dictes avalue l'un parmi Idutre a petiz tournoiz et a oboles tournoiz x\ d. mains la livre que peliz tournoiz. C'est assavoir que les xiij d. de la monnoie dessus dicte, ne vaudront que xij petiz tournoiz. Item, la monnoie l'evesque de Laon que len appelle maailes lovisienes doivent estre à iij d. xviij grains de loy argenl le roy, etde XV s. maailes doubles de poisauniarcdeParis. liem, la monnoie au conte do Rethel, les deniers doivent estre à iij d. xvj. grains de loy argent le roy, et de xix s. vj d. de pdis au marc de Paris. iCem^ les maailes de la dicte monnoie doivent nstre à iij d. de loy argent le roy et do xvj s. ix d. maailes dou- bles, et ainssi vaudront les deniers et les maailes dessusdictes avalue lun parmi lautre a petiz tournoiz et a maailes tournoises,xï d. mains la livre que petiz tournoiz, c'esl à dire que les xiij d. de la monnoie dessus dicte ne vaudront rjue xij petiz tournoiz. Item, la monnoie d'Angîers, les deniers doivent estre a iij d. x grains de loy argent le roy et de xix s. vj d. de pois au marc de Paris et les maailes doivent estre de ij d. xxj grainz de loy argent le roy, et xvij s. iiij d. maailes doubles au marc de Paris, cl ne |V)r- ront faire que le x* partie de maailes, c'est assavoir ix* 1. de deniers et c. 1. de maailes doubles, et ainssi vaudront les d; niers et les ob. dessus dictes avalue lun parmi lautre a petiz tournoiz et a mailles tournois iij s. iiij d. mains la livre que peliz tournoiz, c'est à dire que les xiiij d. de la monnoiedes- sus dicte ne vaudront que xij peliz tournoiz. Item, la monnoie au conte de Vendôme, les deniers doivent estrç à iij d. x grainz de loy argent le roy et de xix s. vii d. de pois au marc de Paris, et les maailes doivent estre . à ij d. xxj grains de loy argenl le roy, et de xvij s. iiij d. mailles doubles au marc de Pa- ris, et ne porront faire que le x* partie de maailes, c'est à dire ix^ 1. de deniers et cl. de mailles doubles, et ainsi vaudront les de- niers et les mailles dessus dictes avalue l'un parmi l'autre a petiz tournoiz et à raailesl. iij s. iiij d. mains la livre que petiz t. c'eslà dire que les xiiij d. de la monnoie dessus dicte ne vaudront que xii petiz t. Item, la monnoie de Chasliau Dun, q\ii est è ma dame de Neelle, les deniers doiteut estre a iij d. x grains de loy argent le roy et de xix s. vij d. de pois au marc de Paris et les maales (sic) doivent estre à ij d. nj grain (sic) de loy argent le roy, et de xvij s. iiij d. ob. doubles au marc de Paris, et ne porront faire que la x' partie de maaijw. c'est à dire ix« 1. de deniers et c. I. de raaai es doubles, et ainssi vaudront les deniers et le> maailes dessus dictes avalue Tun parmi lau; tre a peliz tournoiz et à maailes t. iij s. mj d. mains la livre que petiz lournoiZ) c'esl f 5G5 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA a 66 dire quo les \iiijd. delamonnoie dessus dicte ne vaudront que lij pctiz tournoiz. Jteniy la monnoie de Chartres qui est à mon- seigneur de Valois, lesdeniers doivent estre à iij d. Y grains de loy argent le roy, et de xix s. de pois au marc de Paris, et les maai- Ics doivent estre à ij d. xxj grains de loj ar- gent le roy et de xvij s. iiij d. maailes dou- bles au marc de Paris, et ne porront faire que la x* partie de aiaailcs, c'est à dire, ix« 1. de deniers etc. 1. de nîaailes doubl[es], et fiinssi vaudront le? deniers et les maaHes dessus dictes avalue lun parmi lautre a petiz t. et à ob. t. iij s. iiij d. mains la livre que petiz tournoiz, c'est à dire que les xiiij d. de la mon- noie dessus dicte ne vaudront (pie xij pcliz t. iiemy la moniioie h TevesquedeMeaux^lcs deniersdoivent eslrp àiij d. x grainz de loy ar- gent le roy 1 1 de xix s. vij d.de pois au marc deParis,ct les maailes doivent estre à ij d.xxj. grains de loy argent le roy et de xvij d. s. iv oboles doubles au marcdeParis,et ne porn)nt l'aireque la x'partiede maailes, c'est à dire ix«l. de deniers et c. 1. de mnailes doubles, et ainssi vaudront i'.'s deniers et les maailes dessus dic- tes avalue lun parmi lautre aus petiz t., etaus maailes t. iij s. iiij d. moins la livre que petiz t., c'est à dire que les xiiij d, de mon- noie dessus dicte ne vaudrontqueiij petiz t. ICem^ la monnoie au conte de Sanserrc, les deniers doivent estre a iij d. vj crains de loy argent le roy et de xx s. de pois au marc de Paris, //cm, les maailles delà dicte monnoie doivent estre a ij d. xvj grainz de loy arçent le roy, et de xvij s. ij d. maailles doubles de pois au marc de Paris, et ne porronl faire que la x* partie de maailes, cest h dire ix« 1. de deniers et c. livres de mailes dou- blés , et ainssi vaudronl Ks deniers et les luaailes dessus dictes avaliies lun parmi lau*. Ire aus petiz t. et aus ob. t. v s. mains la li- vre que petiz t. c'est assavoir que les xv d. IIP. vaudront que xij petiz t. //em, la monoie madame de Virsoo; les deniers doivent estre a iiij d. vj grainz de loy «irgent le roy et de xx s. de pois au marc de Paris, elles maailes doivent estre de ij. d. xvj grainz de loy argent le roy, et do xvij s, ij. d. maail doublas de pois au marc de Pans, pt ne porront faire que la x* partie de DQaailes, cest à dire ix« l.de deniers etc. 1. de mailes doubles, et. ainssi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalue lun parmi lautre aus petiz t. et aus ob. t. v s. mains la liure que petiz t. Cest assavoir ijîie les XV d. ne vaudront que xii petiz t. Jtemj la monnoie au seigneur de Chastiau Itaoul, les deniers doivent estre a^ij tl. vj grains de loy argent le roy et de xx s. de pois iiu marc de Paris, et les maailes de la clicte luonnoie doivent ôtre 5 ijd. xvj grains de loy argent le roy, et de xvij s. ij d. mailes dou- bles de pois au marc de Paris , et ne fior- ront faire que la x* partie de maaile , cest à dire ix« 1. de deniers et c 1. de maailes doubles, et ainssi vaudront les deniers et les mailes dessus dictes avalue lun parmi lau- tre a petiz t. e a maill. t. v s. mains la livre que petiz tournois, cest assavoir que les xv deniers ne vaudronl que xij peliz tournois. //fm, la monnoie à Tevesque de Caours, les deniers doivent estre a iij d. xvj grainz do loy argent le roy et de xxi s. x d. de pois, au marc de Paris, et j d. plus aus iij mars et les maailles de la dicte monnoie doi- vent cstro a ij d. iiij grains de loy argent le roy, et de xviij s. viij d. de pois au marc de Paris, et ne porront (aire que la x* partie de maailos, et ainssi vaudront lesdeniers et les maailes dessus dictes avalue lun parmi lau- tre a petiz t. et ob. t. les xx d. que xij petiz t, //em, la monnoie a la dame de Fauguem- bergue doit estre h iiij d. xij grains de loy ar- gent le roy et de xvij s. de pois au marc de Paris. Item^ la monnoie au conte de Poitiers, les deniers doivent eslrea iij d. x grains de loy argent le roy, et de xix s. vj d. de pois au marc de Paris. U les maailes doivent estre a ij d. xxj grain de loy argent le roy et de xvij s. iiij d. ob. doubles au marc de Paris, et ne porront faire que lax* partie de maailes, cest a dire ix« 1. de deniers et c. 1. de mailes doubles, el ainssi vaudront lesdeniers et les mailles dessus die es avalue lun parmi lau- ire a petiz t. cl a mailes tournois iij s. ii j d. mains la livre que peliz t., cest a dire que les xiiij d. de la monnoie dessus dicte ne vaudront que xij petiz t. Ilem^ la tiioni^oieau conte de Bloiz, les de- niers doivent estre a iij d. x grains de loy argent le roi et de xix s. vij d. de pois au marc de Paris, et les maailes doivent estre 9 ij d. xxj grain de loy argent le roy et de xvi s. iiij d. mailles doubles au rnarc de Paris et ne porronl faire que la x* j.artie de maailes*", c'est a dire ix« 1. de deniers et c. 1. de maail- les doubles et ainssi vaudront les deniers et les maailes dessus dictes avalue lun parmi lautre a petiz tournoiz et a maailes tournoiz iij s. iiij d. mains la livre que peliz t. cest a dire que les xiiij d* de la monnoie dessus dicte ne vaudront que xij petiz. § S5. Philippe F, dit le Long. Philippe le Long, frère de Louis Hutin, lui succéda en 1316 : pendant son règne on ne fabriqua pour monnaie d'or que des mou- tons ou agnels, qui étaient de même poids et de môme titre que ceux de saint Louis et ceux du règne précédent , à l'exception de son nom, qui se trouve dans l'inscription. Les espèces sont à 23 carats | du poids de 77 grains; elles avaient cours pour 20 sols parisis, prix modique, dont on ne s'étonnera pas en considérant que le marc d'or ne valait que 45 liv. le marc< que môme du temps de son père il n'en valut que 20. Nous jugeons par les ordonnances de Charles le Bel qu'il y eut d'autres monnaies d'or des règnes précédents qui eurent cours pendant celui-ci. Nous lisons dans un ancien manuscrit, que Philippe fit faire des royaux doubles d'or, pareils à ceux qu'on verra sous Charles le Bel , sou successeur. Le roi, connaissant de quelle importance il était que les monnaies fussent bien réj^lées dans son royaume, et voyant d'ailleurs li m- 5G7 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA S68 possibilité d*en Tenir à bout tant qu*i1 y au- rait un si grand nombro de seigneurs qui en feraient fabriquer, prit la résolution de réunir ce droit à sa seule personne en les remboursant; il commença par les plus con- sidérables, et conséquemment, le ik mai 131 9, il acquit de Charles, son oncle, comte de Valois, ses monnaies de Chartres et d'Anjou, moyennant une somme de 50,000 livres de bons petits tournois. Ce sage prince avait si fort à cœur de bien régler son royaume, qu'il avait résolu de ne souffrir en France qu*une monnaie, un poids et une mesure ; mais sa mort, qui arriva au commencement de janvier 13^, empocha Texéculion d'un projet si utile et si néces- saire à r£tat. § i4. CkarUt IV, àii le Bei. Ce prince succéda à Philippe le Long, son frère, en 1322. On fabriqua sous ce. règne des moulons d'or et des royaux d'or- Les moutons d'or ou agnels étaient du môme titre et du noème poids que ceux du règne précédent; ils furent discontinues en 1325 ; on y subsitua les royaux doubles et les petits royaux, que 3uelques-uns nomment longvectus , à cause u manteau royal avec lequel le roi est représenté ; cette monnaie n'était pas nou- velle en France ; elle avait commencé sous Philippe le Bel , et peul-ôtre sous Philippe- Auguste; mais ceux-ci étaient différents des précédents : ces royaux étaient d'or On , et du poids environ des moutons ou agnels, c'estrà-dire , au titre de 23 carats et demi, du poids de 2. gros 9 grains, à la taille de 30 au marc, ayant cours pour 25 sols. Charles le Bel fit faire pour monnaies d'ar- gent des gros tournois, des demi-gros et des mailles tierces. Ces gros tournois étaient à 11 deniers 12 grains de 58 au marc, et va- laient 12. deniers. Il fit faire des oboles blanches d'argent , qui eurent cours pour deux denier^ la pièce, et des royaux doubles d'or fin, à qui il donna cours pour 20 sols, par ordonnance du 9 mars 1323. Le marc d'or valut alors. 67 1. 10 s. Le mai;c d'argent. . . » 2 ik 7 den, fiémçLrquef, Le roi, au commencement de son règnCt fit faire ses monnaies de môme poid^ et de même loi qu'elles étaient sous la un du règne précédent , et laissa les marcs d'or et d'argent au même prix ; mais, la guerre s'é- tant rallumée en Guyenne avec les Anglais, il affaiblit la monnaie comme avait fait Philippe le Bel , pour fournir aux frais de cette guerre. Cet affaiblissement dura près de huit ans ; il paraît avoir commencé le 2 mars . 1322, lorsqu'on fit les obolesd'argent àdix de-' niers de loi, et on ne revint à la forte monnaie qu'à PAques 1330, sous Philippe de Valois. Le roi, suivant le dessein de son prédéces* seur, acquit, le 22 avril 1322, de Robert, comte d'Artois , le droit de battre monnaie au comté de Beaumont-le-Roge?r, moyen- nant la somme de 6,000 livres. I 25. Philippe VI, dit de Vo/oti. Philippe VI, dît de Valois, chef de la bran- che royale des Valois, parvint à la couroone en 1328. Avant ce temps, aucun des rois de la troi- sième race n'avait fait fabriquer une aussi grande quantité de monnaies d'or différen- tes, ni SI bien monnayées que celles qu'on fit sous ce règne. Toutes ces espèces d'or étaient nou?elIes, c'est-à-dire , qu elles avaient été inconnues sous les règnes précédents, si l'on en eicepte le royal et Iç chçiise , qui avaient été com- (nencés sous les prédécesseurs de ce roi. Le royal double, qui avait commencé sous Charles le Bel , l'an 1325, fut continué sous ce règne jusqu'en 1330 ; on en reprit la fabri- cation en 13:il, on la continua^ usqu'en 13^. Cette monnaie a pour effigie le roi debout, le sceptre à 1^ main , avec cette inscription, Philipfyus D. G. Francorwn rex, ait revers une grande croix flouronnée avec cette-lé- gende, Christ, regn, vinc, imp. Suivant M. le Blanc, le parisis d'or com- mença h avoir cours au mo^s d'octobre 1330; mais cet auteur se trompe ; l'ordonnance du 6 septembre 1329 porte : Moneta quœ voca- balur pariiiemis aureus^ op^etur et cudatur; elle avait pour edigie le roi assis , ayant la tête couronné , tenant le sceptre dé la main droite, et la main de justice de laulre, pour inscriptio'i : Philippus D. C Franc, Rexi^u revers une. grande croix large recroisée sur les bords, avec la légende : Christ. regn,,Q{c. Cette monnaie était nouvelle ; on n'avait point encore vu en France d'espèce d.'or qui portât ce nom ; elle fut ainsi appelée de ce qu'elle valait une livre parisis» ou 20 sols parisis d'argent fin. Le denier d'or tin à l'éca était aussi une monnaie nouvelle ; elle avait pour effigie le roi assis, ayant sur la tète une couronnée pointe, tenant de la main droite une épée, de la main gauche un écn suspendu, dont le bas est chargé de fleurs do lis sans nombre, d*où elle fut appelée denier ou florin à i'écu, la même légende que les royaux ; au revers une grande croix tréflée trois fois i chaque angle. Dans la suite , ces deniers ou florins ►furent appelés écus vieux, pour les distin- guer des écus d'or h la couronne fabriqués sous cWles VI, et des écus d'or au soleil que fil faire Louis XL II n'y a point eu de monnaie d'or, pon-seuicment en France, mais même dansTËurope, qui ait eu plus do cours que les écus d'or, qui avaient com- mencé en France avant le règne de Philipi»e de Valoii, qui ep fit fabriquer le 1" fé- vrier 1336. Ils étaient alors d'or fin, et furent appelés écus premiers ; en 1347 ils n'étaient qu*à 23 carats ; on les appela écus deMXiè- mes; on aiTaiblit encore lé titre de cette monnaie, de façon que sur la fin du règne de Philippe de Valois, ils n'étaient qu'à 21 ca- rats ; cette monnaie eut grand cours sous ce règne et sous le règne suivant, et constam- ment on fit plus de cas de cette monnaie d'or que d'aucune autre. 509 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 570 Les lions d'or succédèrenl aux écus d'or, le 1^ novembre 1338. Celte espèce a pour effigie le roi assis , la tête couronnée et les pieds sur un lion , tenant un sceptre de la main droite, et une fleur de lis sur la gau- che, avec rinscription, Philipp. D, C Franc, rex ; au revers une grande croix fl(îuronnée, et dans chaque croison une ileur de lis sur- montée d'une couronne fermée , de laquelle elle est un peu séparée par une espèce de cordon festonné en forme de cartoucne, qui fait le tour de cette croix, autour duquel est la légende : Sitnomen Domini benedictum. Les pavillons furent fabriqués ensuite , et ne durèrent que jusqu'au 7 février suivant ; cette espèce fut ainsi appriée de ce que le roi y est représenté assis sous un pavillon. Cette monnaie était d'or fin , à la taille de hO au marc, et eut cours pour 30 sols. Les couronnes, qui suivirent les pavilionSi prirent de même leur nom de la couronné qui est marquée sur l'un des côtés de cette espèce, qui était d'or On à la taille de ^5 au marc, et eut cours pour kO sols. A cette monnaiesuccédèrent,lel^»avril 13^0, les doubles, qu'on cessa de fabriquer le 7 fé- vrier suivant, pour faire les anges ou ange- lots, représentants d'un côté un ange debout avec la tête couronnée, les deux ailes bien étendues, tenant de la main droite une ccoix, dont il appuie le bout d'en bas sur la tête d'un dragon ailé ; de l'autre main il tient un écusson un peu bas, chargé de trois fleurs de lis , avec cette inscription : Philipp. D. G. Franc, rex ; au revers une grande croix bien ileuronnée, et dans chaque croison une fleur de lis comme aux lions uor. On discon- tinua de fabriquer cette monnaie en 1342; elle fut toujours d'or Qn, niais pas toujours du même poids. Les premiers anges pesaient 5 deniers 16 grains; on tes appela pour celai premiers anges. On en tit dans la suite qui ne pesaient que 5 deniers, gui furent appelés seconds anges. Les derniers pesaient seulement k deniers 13 grains, et furent appelés troisièmes anges. Ils étaient tous d*or Gn, à la taille de 33 { au ujarc, et eurent cours pour 75 sols. Philippe fît faire pour monnaie d'argent le parisis d'argent en même temps que le pari- sis d'or; ce parisis d'argent valait 12 deniers f>arisis, de sorte que le parisis d'argent était e sol parisis, comme le gros tournois, qui fut fait après, était de même ie sol tour- nois, puisqu'il valait 12 deniers tournois. Le parisis d'argent, qu'on peut appeler gros parisis , était une monnaie nouvelle ; elle ne passa pas le règne de Philippe de Valois , quoiqu on ait continué sous les rè- gnes suivants de se servir de la monnaie Darisis , comme il parait par les doubles et les deniers parisis que ûrent faire les suc- cesseurs de Philippe VL Ce prince fit aussi fabriquer des espèces de bilîon, qu'on appela pites ou poitevines, qui ne valaient que la moitié de l'obole tour- nois, et par conséquent le quart du dernier tournois. Le 21 mars 1328, Philippe de Valois dimi- nua ses monnaies , et ordonna que la mon- naie d'or et d'argent aurait cours jusqu'à Noël venant 1329 ; que Noël passé , le royal n'aurait cours que pour 21 sols parisis , et les autres florins a proportion ; et après Pâques, que le royal ne serait pris que pour 16 sols parisis, la blanche maille pour &• tour- nois, et le double parisis pour un parisis, et les autres monnaies d'argent à proportion, selon leur droit cours. C'est par cette ordonnance que Philippe de Valois commença à remédier au mal que l'aifaiblissement des monnaies avait causé sous les règnes précédents et sous le sien. • Par autre ordonnance du 6 septembre 1829, le roi voulut qu'il fût fabriqué des parisis d'or au poids et à l'aloi de 20 sols de bons petits parisis, comme d u temps de saint Louis. De gros tournois d'argent, du poids et de l'aloi tels qu'ils avaient cours du temps de saint Louis, pour 12 petits deniers tournois. Plus, de petits parisis comme ils avaient cours du temps de saint Louis, de même de petits iournois, et de petites oboles parisis et tournois. « Et attendu, dit l'ordonnance, que le roi a suffisamment d'or, d'argent et de billon pour faire fabriquer ces monnaies, il n'en retirera aucun profit ; et pour chaque marc d'or fin, l'on donnera aux monnaies 2^ carats au poids du marc de saint Louis, et 830 gros tournois d'argent. Aux monnaies du roi l'on • payera, pour le marc d'argent fin de 24 carats, au poids du marc de saint Louis , 58 gros tournois fabriqués actuellement ; on donnera pour le marc uargent fin, au poids de 56 sols, six deniers de bons petits to^iroois. « Les deniers d'or un à l'agnel auront cours pour ik gros tournois, et pour 7 petits tour- nois que l'on va fabriquer. ic Toute autre monnaie d'or n'aura aucun cours, et ne sera prise que comme billon. « Lés monnaies d'argent qui ont cours ne seront prises que comme billon, si elles sont trop légères d un grain. Ceux qui apporte- ront de l'or, de l'argent et du billon dans le royaume , y seront exempts de tous péages en impositions. » On ne perdait alors sur l'argent que l'on portait à la monnaie, que ce qu'il en coûtait pour la marquer : ainsi celui qui portait un marc d'argent fin , dont on faisait 60 gros tournois, recevait à la monnaie 58 gros tour- nois ; on en retenait seulement deux pour les frais de la fabrication. Le roi rendit une autr.e ordonnance, le 29 du même mois de septembre, concernant les parisis d'or et d'argent. Cette ordonnance porte tf qu'il sera fait des parisis d'or qui auront cours pour vingt sols de bons petits parisis, des parisis d'argent qui auront cour^ pour douze bons petits parisis, des gros tournois d'argent, qui auront cours pour douze bons petits tournois , de bons petits parisis comme du temps de saint Louis, de même , de bons petits tournois , des petites mailles de l'aloi des deniers, de petites poi- . tevines, dont les quatre vaudront un bon petit tournois, et les cinq un bon petit pari- 571 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA sis; le roi ne prendra aucun profit sur ces monnaies, et pour chaque marc d'or fin, on donnera 833 gros tournois d'argent. « Pour le marc d'argent fin, 58 gros tour- nois. a Pour le marc fin en billon au même l)oids, 56sols 6 deniers de bons petits tour- nois. Les royaux d'or auront cours pour douze sols de doubles, ou pour douze des parisis à ouvrer, ou pour quinze gros tour- nois. a Les deniers d'or, dits à Tagnel, auront cours pour quatorze gros tournois, .et sept petits tournois ; toutes les autres monnaies d'or seront mises au irUlon, etc. » L'auteur delà Ci..oniquede Normandie pnrle de cette ordonnance en ces termes : Philippus rex Franciœ ordinavit fieri mone- lam valde bonam de pondère et lege beati Lu-- dovici proavi sui^ quœ incœpit kabere plénum cursum in Paschate anni 1330. N'^us remarquons qu'il y a très-peu de différence entre cette ordonnance et la pré- cédente , de sorte qu'il nous est difficile de concevoir pourquoi celle-ci fut faite environ vingt-trois jours après l'autre; M. le B!anc dit qu'elle fut mal exécutée, et que pour cette raison elle fut renouvelée le lôseptem- bre 1330 ; mais peut-être cet auteur a-t-il confondu celle-ci avec celle du 19 septem^ bre 1330, que nous ne trouvons pas. Le k décembre 1329, le roi rendit une ordonnance pour servir d'interprétation à celle du 21 mars 1328, qui porte : « que le jour de Noël prochain venant , les royaux , jusqu'à Pâques suivant , n'auront cours que pour 18 sols parisis ; savoir, douze sols de doubles, qui vaudront lors 18 sols, et depuis le jour (le Pâques passé çn avant, pour 12 sols parisis petits forts, ou 12 gros tour- nois d'argent ordonnés à faire. » Le 8 mars 1329, il fut ordonné que les pa- risis d'or auraient cours pour 20 sois parisis, les royaux d'or pour 12 sols, et les agneaux d'or à proportion; les parisis d argent pour douze bons petits parisis, ou douze doubles; les mailles blanches du coin du roi pour douze bons petits tournois; les deniers dou- bles et les l'ctits parisis nouveaux pour un bon parisis, etc. Le premier janvier 1336, le roi ordonna de faire fabriquer des monnaies blanches et noires évaluées dix-huitièmes, et fixa le prix du marc d'or h 50 livres tournois, et le marc d'argent à 72 sols 6 deniers tournois (1). Du 1" janvier 1336 jusqu'au 1" lévrier suivant, le marc d'or valut 50 livres tournois. Du 1" février 1337 jusqu'au 14. novembre 1338^ 52 livres tournois. Le 1" février 1337, le marc d'argent valut 76 sols tournois. Le 18 février, le marc d'argent valuCft. liv. Le 28 octobre 1338, 4 liv. ï sols tournois. Le 31 id. k Ijv. 12 sols tournois» Le 18 décembre, 4 livides 16 sols, et le 3 janvier 5 livres. ; (I) Voyez Jcs remarques à la fin du règne du roi Jean. Le môme jour, on donna une crue de 30 sols tournois au marc d'or, qui valut 59 livres 10 sols tournois, et le 25 mai 1339 une crue de 40 sols tournois ; il valut alors 61 livres 10 sols tournois. Le 14 juin suivant, il fut augmeuté cl va- lut 66 livres. Le 10 août, 69 livres. Le 19 janvier, 71 livres tournois. Le môme jour, le marc d'argeul valut 105 sols. Le 17 décembre, 110 sols. Le 29 janvier 1339,on fit des deniers d'ur fui h la couronne, monnaie trentième. Le marc d'or valut alors 82 livres tournois; le marc d'argent, 6 livres 5 sols tournois. Le 29 janvier 1339, le roi ordonna qu'il serait fait de nouvelles monnaies d'or, blan- ches et noires, et tixa le prix du marc d'or et d'argent. 0 Si avons ordéné et ordénons que l'en face nos monnoies d'or blanches et noires, sur le pied de 60 gros tournois d'argent le rn*aurait plus cours que pour un denier parisis, et le '27 mars, que les doubles parisis au coin du roi, qui avaient cours pour un denier parisis, n'auraient plus cours que pour un petit tournois; que, con- formément aux dernières ordonnances, le denier d'or fin ne serait pris aue pour 16 sols parisis, et le denier d'or k i'ecu pour 15 sols parisis. Par édit du 3 juin 13&6 , le roi décria les parisis doubles auxquels il avait donné cours, par son ordonnance du 27 mars iSVt, Le 2S mai 1348 (1), le roi manda aux géné- raux maîtres des monnaies de faire fabri- quer des deniers d'or à Técu, qui auraient c:uiS pour 16 sols parisis la pièce, de 54 de poids au marc de Paris, des deuiers doubles tournois, et des parisis petits, etc. Le 27 août 13Û, le roi ordonna que nul denier d'or n'aurait cours, k Texception du denier à Técn, qui aurait cours pour 16 sols parisis la pièce; que nulle monnaie blanche et noire n'aurait cours, à l'exception des deniers doubles de deux tournois la pièce, et des petits parisis et tournois que l'on fai- sait alors, etc. Le 6 décembre 1348, le roi manda aux Généraux des monnaies d'augmenter le prix u marc d'argent de 5 sols, et d'en donner à l'avenir 105 sols, au lieu de 100; et le 18 du môme mois, de faire fabriquer des dou- bles de deux deniers la pièce, sur le pied de monnaie trente-deuxième. Le 27 décembre 1348 (2), le roi manda aux généraux maîtres des monnaies de faire fabriquer des doubles de deux deniers tour- nois la pièce, et de la monnaie blanche, sur le pied de monnaie trente-unième, de tel poids et de telle loi que bon leur semblera, etc. Par autre mandement aux mêmes du 13 janvier 1348, de faire fabriquer de gros tour- nois à six deniers de loi, et de six sols de poids, et que l'on donnât à l'avenir du marc, d'argent le roi 6 livres 6 sols tournois aux monnaies du roi. Le 25 janvier 1348, le roi envoya lettres au prévôt de Paris, portant que les gros tournois d'argent auraient cours pour 15 deniers tournois la pièce. Le 11 mars 1348, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire fabriquer des deniers d'or à récu,qui auraient cours pour 15 sols parisis la pièce. Par autre mandement du 13 avril 1349, le roi ordonna une crue de 8 sols tournois par marc d'argent, eu billon blanc et noir. Le 6 mai suivant (3), le roi manda aux généraux des monnaies de faire fabriquer dans ses monnaies des deniers d'or à 1 écu (I) Reg. E. de la Cour des monnaies, fol. 58. (â) Mémo rcff. fol. 4ft. (5)Fol.rji. pour 20 sols parisis la pièce, de Qh de poids au marc de Paris, à 21 carats de loi; et le 19 mai, de faire fabriquer des deniers d'or è l'écu à 21 carats, avec crue de 6 sols (rois deniers tournois pour chaque marc fin au marc de Paris. Et par autre mandement du 30 juin i3U, le marc d'argent fut augmenté de 7 sols tournois. Le 3 décembre 1349 (1), le roi ordonna de donner une crue de 7 sols tournois par marc d'.argent, outre le prix présent, et de 18 sols tournois pour le marc d'or fin, outre le prit de 52 livres 1 sol 6 deniers tournois, et le 16 janvier suivant, de donner une crue de 8 sols tournois pour marc d'argent, taqt en blanc qu'en noir, outre le prix courant. Le 12 avril 1350, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire fabricfuer une monnaie vingt -quatrième, en faisant des doubles parisis qui devaient avoir cours pour deux deniers, et des deniers d'or à Técu de 54 au marc de Paris, au titre de 21 carats, qui devaient avoir cours pour 15 (2). Voyez les remarques après le règne sui- vant, où il est expliqué ce que c'est que mon- naie vingt-quatrième, trentième, etc. § 26. — Le roi Jean, Le roi Jean succéda à Philippe de Valois son père, le 3 août 1350. La variation des monnaies sous ce prince est la preuve la plus forte des malheurs de son rèfïne; variation si subite, que à grand peine était homme^ qui en juste payement des monnoies^ dejourenjour se pût connaître [2)]. C'était le genre d'impôts de ce temps-là, et sans doute le plus fatal au commerce; aussi le peuple obtint-il comme une grâce qu'il fût remplacé par les tailles et les aides. Nous allons entrer dans le détail de ces variations, en parcourant les ordonnaoces rendues à ce sujet. Le 31 août 1350, le roi manda aux géné- raux des monnaies de donner à l'hôtel de la monnaie de Tournai, pour le marc d'or fm qui y sera apporté, une crue de 31 sols 3 deniers tournois, et. aux autres monnaies 18 sols 9 deniers tournois, outre la somme de 50 livres que l'on donnait avant cette crue. Le 25 octobre 1350, de bailler une crue do 7 sols tournois par marc de billon blanc on noir, outre le prix ordinaire (4). Autre mandement du 21 janvier 13.50, de faire bailler aux marchands et changeurs qui apporteraient du billon aux monna es, pour marc d'argent blanc et noir, 8 sols tournois, outre le [irix ordinaire de 112 sols. Le 25 janvier 1350, une autre crue de 7 sols tournois, outre le prix ordinaire, el le 4 mai 1350, de faire paver une crue de 8 sois tournois pour marc d argent, outre le pnx ordinaire de 6 livres tournois qu'on en don- nait aux hôtels des monnaies. (I) Reg. C. de la Cour des monnaies, fol. 61. (i) Fol. 65. (5) LeUres du 17 septembre 1561. (i) Registre C. de la Cour des monnaies, M. 71 rt 7G 577 ¥\\X DiCTlONMAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 578 Le 18 mars 1350 (1), le roi maoda aux gé- néraux des monnaies de faire ouvrer des doubles de deux deniers tournois la pièce, de faire donner de chaquemarc d'argent porté aux hôtels des monnaies, 6 livres 8 sols tournois, en payant le double denier pour deux deniers tournois, et que le nom du roi serait mis tant aux doubles qu'aux écus d'or que l*on fabriquerait. Le 19 mars 1350, le roi changea le cours des monnaies, et ordonna aue les parisis doubles fabriqués sous le règne précédent pour deux deniers parisis la pièce, et (jue l'on fabriquait alors au même prix, n'auraient cours dorénavant que pour deux deniers tournois, et les doubles tournois aussi du règne précédent, qui avaient eu cours pour uu denier tournois, ne seraient plus reçus que pour une maille parisis. Que tous les florins d'or anciens et nou* Yeaux n'auraient cours que pour 25- sols tournois; toutes les autres monnaies d'or, d'argent, blanches et noires, furent décriées. Nous observerons que le roi Philippe de Valois , par une ordonnance faite pour le soulagement des peuples , avait promis de remettre les monnaies à leur juste valeur ; mais son règne fut si traversé, qu'il ne put exécuter ses bonnes intentions ; le roi Jean, son successeur, fut dans la nécessité d'affai« blir très-souvent ses monnaies, et le dernier affaiblissement fut toujours plus grand que les précMents ; le prix des monnaies chan^ geait , comme celui du marc d'argent , pres- que toutes les semaines. Au commencement de ce règne, le marc d'argent valait 5 liv. 5 sols, et sur la fin de l'année 1351, il valait 11 libres : cet affaiblis- sement fut réparé au mois de février de la môme année ; le marc d'argent ne ralut alors que k liv. 5 sols , mais peu ai)rès il y eut d'autres affaiblissements ; ce qui fut cause , comme il était arrivé au règne précédent , que le peuple donna aux monnaies le prix qu'il lui plut; et comme ce mal n'était ni moins grand ni moins dangereux que \os af- faiblissements , le roi , comme on le verra ci-après , fit ce qu'il p^it pour y remédier. Le 14 mai 1351 ^ le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire fabriquer, dans toutes ses monnaies» des monnaies quarante- huitièmes (2) ; savoir, des doubles de deux deniers tournois la pièce , à tel prix , à tel titre, et à telle différence que bon leur sem- blerait , et des deniers blancs à quatre de- niers douze grains de loi , et de douze sols de poids , en ouvrant sur ledit pied monnaie quarante-huit, et de faire donner aux mon- naies à tous ôhangeurs et marchands de cha- cun marc d'argent en tout billon noir, 6 liv. 8 sols tournois, et en chacun marc d'arg[ent qu'ils apporteront , allant à quatre deniers 12 grains et au-dessus , 6 iiv. 18 sols tour- nois. Le 34 mai 1551 1 le roi manda au sénéchal de Beaucaire de faire faire des mailles blan- (1) Registre C. de la Cour des monnaies, fol. 4ii. (%) Fol. 83. ches d'argent au cours de six deniers parisis la pièce. Le k juin suivant , le roi fit donner une crue de 18 sols 9 deniers tournois pour cha- que marc d'or fin, outre le prix ordinaire. Et le 13 du môme mois , pour cette fois seulement , 7 liv. 8 sols tournois du marc d'argent en billon, tant blanc que noir, et de 18 sols 9 deu. en tout marc d or fin. Le 16 août suivant, le roi fit ouvrer des deniers d'or fin , qu'on appela deniers aux fleurs de lis , qui eurent cours pour 40 sols pièce ; le marc d'or fin valut alors 96 liv. tournois, le marc d'argent 8 liv. 15 sols. Le 7 septembre 1351 , le roi manda aux généraux de faire fabriquer des deniers d'or à l'écu de 54 de poids au marc au titre de 20 carats , de donner 10 liv. tournois, du marc d'argent allayé à 4 deniers 12 grains et au-dessous, 9 liv. 10 sols tournois. Le 22 septembre suivant (1), le roi manda de faire fabriquer dans toutes ses monnaies des deniers d or à l'écu » du poids de 54 au marc, à 18 carats de loi , et de faire donner pour chacun marc d'or fin porté aux mon- naies , deux deniers d'or à l'écu , outre le prix ordinaire. Le 11 octobre suivant , le roi ordonna do faire ouvrer des mailles blanches, et de don- ner du marc d'argent allayé à 4 deniers , 10 liv. 10 sols , et au-dessous de 4 deniers , 9 liv. 10 sols. Le 9 novembre 1351 le marc d'or fin aug- menta de deux deniers d'or à l'écu, outre le prix ordinaire, qui était de 62 deniers d'or à l'écu pour marc. . Et Je 14 décembre le marc d'argent , tant blanc que noir, augmenta de dix sols tour- nois , outre le prix ordinaire ; et le 13 jan- vier il fut augmenté de 20 sol^, outre le prix ordinaire. Le 22 janvier 1351 (2), le roi manda aux généraux des monnaies de faire ouvrer des doubles tournois au cours de deux deniers tournois la pièce, des gros deniers tournois au cours de 8 deniers , et des deniers d'or à l'écu , conformément aux mandements pré- cédents. Le 23 janvier (3), le roi ordonna que les deniers d'or à l'écu n'auraient plus cours que pour 15 sols tournois la pièce, les mailles blanches pour deux deniers parisis , et les doubles tournois pour une obole pa- risis la pièce , et les bons doubles tournois noirs pour deux deniers tournois , les bons gros tournois pour 8 deniers tournois la pièce, toutes les autres monnaies décriées. Le 24 mars , le roi manda de faire donner à tous changeurs et marchands, du marc d'argent allayé à un denier 16 grains , 4 liv. JO sols tournois; du marc allayé à 2 de- niers 8 grains , 4 liv. 16 sols tournois ; du marc allayé à 4 deniers 8 grains et au-des- sus, 106 sols tournois , et de iaire fabriquer des parisis petits au cours d'un denier pa- (t) Registre G. de la Chambre des comptes, fol. 93. (t) He^. de la Cour des monnaies, fol. 99. (5) Trésor des Ciiartres. 579 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 5S0 risiSydes (ournois petits au cours d*un de- nier tournois , sur le pied de monnaie tren- tième. Le 20 avril 1352 (1), le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire donner en tout marc fin porté aux hôtels des monnaies , un denier d or à Técu de crue , outre le prix ordinaire. £t le 23 mai suivant , de faire donner en tout marc d'argent allayé à un denier 16 grains, 4 liv. 18 sols tournois , et en tout autre allayé h 2 deniers 8 grains , 104 sols tournois. Le 22 juillet, le roi Gt fabriquer une mon- naie quarantième de grnnds tournois, au cours de 8 deniers tournois la pièce, à k de- niers de loi d'argent le roi , et de 8 sols k deniers de poids au marc de Paris, des dou- bles tournois au cours de 2 deniers tournois la pièce, à deux deniers de loi, et de 16 sols 8 deniers de poids audit marc. Le 19 octobre 1352, le roi ordonna de donner de tout rparc d'argent apporté aux hôtels des monnaies , 8 sots tournois de crue, outre le prix ordinaire : le 22 novem- bre suivant, de faire donner du marc d'ar- gent, tant blanc que noir, 22 sols (ournois de crue, outre le prix ordinaire. Le ^k novembre , le roi ordonna de faire fabriquer des gros tournois et des doubles tournois à k deniers de loi, et de 10 sols de poids au marc de Paris, et les doubles tour- nois à 2 deniers de loi , et de 20 sols le poids au marc, le tout sur le pied de mon- naie quarante-huitième. Le 20 décembre, le roi manda de faire payer par marc d'argent blanc ou noir, une crue de 20 sols, outre le prix ordinaire ; le 4 janvier suivant, de faire payer de tout marc d'or un apporté à l'hôtel de Tournai , un denier d'or à l'écu et demi de crue, ou- tre le prix ordinaire , et un denier d'or à l'écu de crue de tout marc d'or lin apporté aux hôtels des monnaies. Le 2 février, le marc d'argent allayé à 2 deniers de loi , augmenta de 14 sols tour- nois, outre le prix ordinaire. Le 20 avril 1353, le roi ordonna de faire ouvrer de gros deniers blancs et des dou- bles tournois ; savoir, les gros deniers blancs au cours de 8 deniers tournois la pièce , à 3 deniers 12 grains de loi , argent le roi , et de 11 sols 8 deniers de poids au marc de Paris , les doubles tournois au cours de 2 deniers tournois la pièce , à un denier 16 grains de loi , argent le roi , et de 22 sols 2 lit nicrs et 2 tiers d'un denier double tour- nois audit marc. Le 27 juillet, le roi ordonna une crue de 15 sols tournois sur chaque marc d'argent , tant blanc que noir, apporté aux hôtels des monnaies. Le 23 août suivant, le marc d'argent allayé à 3 deniers .12 grains augmenta de 20 sols tournois outre le prix ordinaire , et valut 13 liv. 15 sols tournois , et tout autre marc (l) Reg. F. fol. 105. allayé à un denier 16 grains, 12 liv. 15 sols tournois. On voit par tous ces mandements combien il y eut de fâcheux affaiblissements de mon- naies sous ce règne , que le roi ne put évi- ter dans l'embarras où il se trouvait parles hostilités des Anglais, qui étaient dans le royaume. Nous avons déjà dit qu*au com- mencement de ce règne , le marc d'argent valait 5 liv. 5 sols ; à la fin de 1351 (1) il va- lut 11 livres ; au mois de février de la même année, il ne valut plus que 4. liv. S sols : en 1353, le 26 octobre , après avoir été porté à 13 liv. 15 sols, il fut fixé à k liv. h sols; io 23 novembre 1354 , de 12 liv. il fut remis à 4 liv. 4 sols , et enfin le 15 décembre 1355, il fut poussé à 18 livres : ce qui est prouvé par tous les mandements adressés aux géné- raux maîtres des monnaies imprimés et con- tenus dans le Recueil général des ordonnan- ces, tome 11, et que l'on pourra trouver dans les tables qui sont à la (in de ce diction- naire. Le 5 octobre 1353 , le roi ordonna que les deniers d'or à l'écu auraient cours pour 15 sols, les deniers blancs pour 2 deniers tour- nois , et les doubles tournois noirs pour mailles tournoises , les bons doubles tour- nois pour 2 deniers tournois, et toutesautres monnaies décriées. Par lettres du 12 mars 1353 , adressées au sénéchal de Beaucaire, le roi ordonna que le denier d'or à l'écu qui avait cours pour 15 sols , serait reçu à l'avenir pour 20 sols tournois la pièce ; et le 14 novembre 135'*, que les deniers d'or à Técu auraient cours et seraient pris pour 12 sols 6 deniers la pièce; les deniers blancs pour deux deniers tour- nois, et les doubles tournois noirs pour uue maille ; les bons deniers d'argent a la cou- ronne pour 5 deniers tournois, les bons pe- tits tournois noirs pour un denier touraoi^, toutes les autres monnaies décriées. Le 17 janvier 1354 (2), le roi manda aux généraux de faire fabriquer des deniers d'or tin , qu'on appela deniers d'or à Tagoel, qui eurent cours pour 20 goIs parisis la pièce, et de 52 de poids au marc de Paris. Le 24 du même mois , de faire fabriquer une monnaie trente-deuxième en blancs de- niers à la couronne » qui eurent cours pour 5 deniers tournois pièce , à 2 deu. 12 graius de loi, et de 6 sols 6 den. de poids au marc de Paris , des petits tournois au cours d'un petit denier tournois , à 1 den. 9 graios, et de 18 sols 4 den. de poids au marc. £t Je 20 mars suivant (3), de faire fabri- quer une monnaie quarantième en deniers blancs à la couronne, au cour^de 5 deniers tournois, à trois deniers de loi, argent le roi , et de 10 sols de poids au marc de Paris, en doubles et petits tournois. Le 21 mai 1355, le roi ordonna de faire une monnaie quarante-huitième en deniers blancs à la couronne , au cours de 5 deniers (1) L'année nlors ne couiinençait qu*à Piques. (i)Reg.C. fol. KM). (5j Uog. C. loi. 170. 5SI FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIOUE. FRA 58i tournois la pièce , à 2 dt^nicrs 12 grains do lai> argent le roi, et de 10 sols de poids au marc de Paris , et de petits deniers tournois de tel prix et loi, sur le pied d*une monnaie quarante-huitième. Par mandement du 11 juillet 1355 , le roi ordonna de faire fabriquer de gros deniers blancs à la couronne , au cours de 12 den. parisis , à 3 deniers 9 grains de loi, argent lo roi , et de 6 sols de poids , au marc de Paris, et des doubles parisis qui ont eu cours pour 2 deniers parisis, à un denier 12 grains de loi , et de 16 sols de poids au marc de Paris; par le môme mandement, le marc d'argent allayé à 3 deniers 9 grains , fut fixé à 10 liv. tournois, et celui allayé au-dessous, à 9 liT. 8 sols tournois. Le 17 août 1355 , le roi fit ouvrer de gros deniers blancs à la couronne à 3 deniers de loi , argent le roi , et à 6 sols de poids au marc de Paris , au cours de 12 deniers la pièce, sur le pied de monnaie soixante-dou- zième. Par autre mandement du 27 septembre 1355 , le roi ordonna de faire fabriauer de gros deniers blancs è la couronne a 3 de- niers de loi, argent le roi, et de 10 sols 8 deniers de poids au marc de Paris , sur le pied de monnaie quatre-vingtième. Et par autre mandement du 27 octobre suivant, le roi fit fabriquer, sur le pied de monnaie centième, de gros deniers blancs à la queue, à trois deniers d^ loi et de 8 sols k deniers de poids, et ordonna de faire don- ner de chaque parc d'argent allayé à 3 de- niers, 16 liv. tournois, et de tout autre marc ulîayé au-dessdUs, 15 liv. 2 sols tournois. Le 9 novembre 1355, le roi manda aux généraux que les gros deniers blancs à la qucMie, qui avaient cours pour 12 den. pa- risis la pièce, et qui étaient à 3 deniers de lui, et à 8 sols k den. au marc de Paris, se- raient faits du même poids, et à 2 deniers obole de loi. Le 30 décembre suivant, le roi fit fabri- quer des deniers d*or fin à Tagnel de 52 de poids au marc de Paris» et au cours de 20 sols parisis la pièce, en donnant de chacun jDarc d'or fin 50 de ces deniers d'oràTagnel. £t aussi monnaie d'argent blanche et uoire sur le pied de monnaie vingt-quatrième, en donnant de chacun marc d'argent , dit argent le roi, 6 livres tournois , sur lequel pied il ordonna que l'on fît des denieis blancs à 8 deniers de loi dudit argent, et au cours de 10 den. tournois la pièce, et do 8 sols de poids au marc de Paris (1) ; et de- niers doubles tourno's à deux deniers 18 grains de loi dudit aigont, et de 13 sols 9 deniers de poids audit marc, et au cours de 2 deniers tournois la pièce (2). Et petits deniers parisis à 2 deniers 7 grains dudit argent, et de 18 sols k deniers de poids audit marc, et au cours d'un petit denier parisis la pièce. (f ) C*esl-à-dire, qu*il devait y avoir 93 pièces au marc. (2) 165 pièces an mwrc. De petits deniers tournois de 2 deniers tournois, à 2 deniers de loi dudit argent, et de 20 sols de poids au marc (1), et au cours d'un denier tournois la pièce, de pe* tiles mailles tournoises à 1 denier 12 grains de loi dudit argent, et de 30 sols de poids audit marc, au cours d'une maille tournoise la pièce (2). Le 16 janvier 1355, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire ouvrer de gros deniers blancs à k den. de loi, argent le roi , de 5 sols de poids au marc de Paris (3), au cours de 8 deniers tournois la pièce, et des monnaies noires de poids et de loi comme dessus, sur le pied de monnaie vingt-qua- trième, et fixa le prix de l'argent à ^ deniers de loi à 105 sols tournois , et de tout autre marc d'ai^ent au-dessous, t liv. 15 sols tournois. Le 23 février suivant, le roi fit défense do prendre les deniers d*or à la queue , ni au- cune autre monnaie d'or ou d'argent, si ce n'est au marc pour billon, à l'exception dos monnaies qu'il faisait fabriquer alors ; sa- voir, le denier d'or fin à l'agnel pour 25 sols tournois la pièce. Le gros denier blanc pour 8 deniers tour- nois la pièce, les doubles tournois pour 2 deniers la pièce, et les petits parisis, petits tournois et mailles tournoises pour leur droit, prix et cours, si comme ordonné leur est (k). Le 20 juillet 1356, le roi manda aux géné- raux de faire ouvrer de gros deniers blancs à 3 deniers de loi, de 6 sols trois den. de poids au marc de Paris (5), sur le pied do monnaie quarantième, au cours de 8 de- niers la pièce, en tirant do chacun marc d'argent 10 liv. tournois, c'est-à-dire, quo le marc d'argent en espèce >, dont la fabri- cation est ordonnée par ce mandcmenti vaudra 10 livres. Ce mandement est donné devant Breteuil, c'est-à-dire, pendant que le roi assiégeait Breteuil, qui appartenait au roi de Na- varre ; ce siège aura deux mois. Le 3 août suivant (6), le roi manda aux généraux de faire fabriquer une monnaie quarante-huitième, en tirant de chacun marc d'argent 12 livres tournois. Le roi Jean (7) craignait alors une des- cente dans le royaume de la part du roi d'Angleterre, qui n'en fit pas cette année ; ma s le duc de Lanc^stre y entra par Calais, et le prince de Galles partit de Bordeaux, et vint jusqu'auprès de Poitiers, où il vain- quit et fit prisonnier le roi Jean. Le 13 septembre 1355, ie roi ordonna de faire fabriquer, sur le pied de monnaie soi- xantième, de gros deniers blancs au cours de B deniers tournois à 3 deniers de loi do ({) 2i0 pièces au marc. (i) 560 au marc. (3) 60 pièces au marc. U) Reg. C. fol. 207. (5) 71 pièces au marc. (6) Reg. G. fol. 216. (7) Froissa rd. 1 585 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA ^\ 9 sols k deniers ^ de poids au marc de Pa- ris (1). Le 23 novembre suivant, le roi fil ouvrer dans tout le royaume, à Texception des cinq monnaies de Languedoc, une mon- naie blanche et noire, sur le pied de mon- naie quarante-huitième ; savoir : gros de- niers Ijlancs à quatre deniers de loi, et de 6 sols 8 deniers de poids, au cours de 12 deniers tournois la pièce, et dos doubles tournois à t denier 16 grains de loi dudit argent (2), et de 16 sols 8 den. de poids audit marc '^3), au cours de 2 deniers tournois la pièce, en tirant de chacun marc 12 liv. tournois. Cette nouvelle monnaie ne fut publiée à Paris, c'est-à-dire ne fut distribuée et ré- pandue dans le public, que le 10 décembre suivant (^). Le m^me jour 23 novembre, Charles, fils aîné et lieutenant de Jean, roi de France « manda aux généraux des monnaies de faire ouvrer dans les hôtels des monnaies de Languedoc une bonne et forte monnaie, sur le pied de monnaie trente-deuxième ; savoir, des gros tournois d'argent à 6 de« niers de loi, argent le roi, et de 6 sols 8de' niers de poids au marc de Paris (5), au cours de 12 deniers tournois la pièce , et des doubles tournois noirs k 2 deniers 12 grains de loi du même argent, et de 16 sols 8 de- niers de poids audit marc (6 , et des petits tournois a 1 denier IS grains de loi,et de 23 sols 4> den. de poids (7). Le 25 janvier suivant, le même Charles fit fabriquer des deniers blancs h 3 deniers de loi, argent le roi, de 9 sols et k deniers et demi de poids au marc de Paris (8), sur le pied de monnaie soixantième. Le même prince, le 22 janvier 1357, manda aux généraux de faire fabriquer sur le pied de monnaie quarante-cinquième, en trayant de chacun marc d'argent 11 liv. 5 sols tournois, des gros deniers blancs à la fleur de lis à h deniers de loi, et de 5 sols de poids au marc de Paris (9), et au cours de 12 den. parisis la pièce, et des deniers pari- sis et tournois petits, etc. Et le 7 février suivant, le même prince fit fabriquer des deniers doubles tournois è 1 denier 16 grains de loi, argent le roi, et de 15 sols 7 deniers \ de poids au marc de Pa- ris (10), sur le pied de la monnaie quarante- cinquième. Le 7 mai 1358, Charles, régent, manda aux généraux de faire fabriquer de gros de- niers blancs à la fleur de lis au cours de 12 deniers parisis la pièce, à 3 deniers 8 grains (lHi2 pièces et demie au marc. m 80 pièces su marc. [5i iOO pièces au marc. h) Voyez la 9« remarque à la On de ce régne. [5) 80 pièces au marc. (6) 200 pièces au marc. il) 280 pièces au marc. (8) 442 pièces et demie au marc. (9) 60 pièces au marc. (40) 487 pièces et demie au marc. de loi, et de 5 sols de poids au marc de Pa- ris (1). De plus, des deniers doubles loumois serpblables en coin, taille et façon, k ceux qui avaient cours alors, de tels poids et loi qu'il semblerait bon aux maîtres généraux à qui le mandement estadressé, en ouvrant les f;ros deniers blancs et doubles tournois sur e pied de monnaie cinquante-quatrièm<5, et en trayant de chacun marc d'argent 13 livres lO sols, c'est-à-dire, que le mnre d'argent monnayé vaudra 13 livres 10 sols. Le li mai 1358, le régent lit un règlement en conséquence de rassemblée des trois Etats du royaume de France de la Langue- doil, qui établit une aide, et qui renferme plusieurs règlements sur différentes matiè- res. Par ce règlement (2), le roi ordonne que le mouton d'or un qu'il faisait faire alors, Vaudrait 2&> sols parisis, et les autres mon- naies blanches et noires à la value, promet- tant le roi de ne les plus muer, croître, ou abaisser en quelque manière que ce soit. Le 5 août suivant, le roi manda aux géné- raux défaire fabriquer de gros deniers blancs h la fleur de lis, à 3 deniers de loi, argent le roi, et de 6 sols 8 deniers de poids au marc de Paris (3), en ftisant ouvrer monnaie qua- tre-vingtième, et en trayant de chacun marc d^argent20 livres tournois. Le 22 août, le prince régent fixale denier d'or fin au mouton à 30 sols tournois la pièce; le denier d'or à l'écu è 20 sols tournois la pièce, et ordonna de faire ouvrer en toutes ses monnaies, sur le pied de itionnaie trente- deuxième, de gros deniers blancs à la cou- ronne à k deniers de loi, argent le roi, et de k sols 5 deniers l de poids au marc dePa* ris (4), au cours de 12 deniers la pièce. Des doubles tournois à 2 deniers 6 grains de loi, et de 15 sols de poids au!m6meroarc(5). De petits tournois h 1 denier 12 grains de loi, et de 20 sols de poids au même marc (6). De petits parisis à 1 denier 18 grains du même argent, et de 18 sols 8 den. de poids au même marc. De faire ouvrer des deniers d'or fin, qru'oa appela royaux d'or fin de 66 de poias au marc de Paris, et au cours de 25 sols tour- nois la pièce, en donnant aux changeurs, pour marc d^or fin (7), 63 de ces royaux d'or. Le 30 octobre suivant, le prince fil ouvrer» sur le pied de monnaie quarante-cinquième, de gros deniers blancs à la couronne à 4 de- niers de loi, argent le roi, et de 6 sols 3 de- niers de poids au marc de Paris. El des doubles tournois sur le même pied» en trayant de chacun marc d'argent, tant blanc que noir, 7 liv. tournois. Le 16 novembre, Charles, régent, fit ou- (!) 60 pièces au marc. i%) Méinor. de la Chambre des comptes, p- S50. 3) 80 pièces au marc. A) 53 pièces et un tiers au marc (5) 480 pièces au marc. (6) 240 pièces au marc. (7) 75 pièces au marc. 585 FRA DIGTIONNAlRe DE NUMISMATIQUE* FRA 586 vrer de gros deniers blancs à la couronne à S deniers de loi, argent-le-roi, sur le pied de monnaie soixantième, en donnant aux changeurs et marchands pour chacun marc d'argent, tant blanc que noir, 20 sols tour- nois de crue, outre le prix présent. Le 28 novembre suivant, le marc d'argent fut augmenté de 10 sols parisis, ou de 13 sois tournois. Le 10 janvier suivant, on cessa la fabrica- tion des petits deniers parisis, oui n'eurent cours que pour 3 mailles parisis la pièce. . Le 22 février, le régent ordonna que le denier d'or fin qu'il faisait faire alors, aurait cours pour 25 sols la pièce; que les deniers blancs que Ton devait faire à 3 deniers de loi et de 7 sols 6 deniers de poids au marc de Paris (1), auraient cours pour 6 deniers tournois la pièce, et non pour plus ; que les doubles tournois à un denier 20 grains de loi, argent-le-roi, et de 13 sols 9 deniers de poids au marc de Paris (2), auraient cours riur 2 deniers la pièce ; et des petits parisis 1 denier 9 grains et le tiers d^un grain de loi, argent-le-roi, et de 16 sols 8 deniers de poids au marc de Paris, et au cours d'un denier parisis la pièce, et' non pour plus, monnaie trente-sixième, en trayant de cha- cun marc d'argent 9 liv. tournois (3). Le 25 février, le régent ordonna que le de- nier d*or fin à l'agnel aurait cours pour 30 sols la pièce seulement; que les deniers blancs seraient faits et taillés de 8 sols k d. de poids au marc de Paris (4), et à 3 deniers de loi, argent-le-roi, au cours de 6 deniers la pièce, en trajrant de chaque marc d'argent 10 liv. tournois. Le marc d'argent fut augmenté de 10 sols tournois par mandement du 10 avril 1358. Le 15 ou même mois, le prince régent fit fabriquer en toutes les.monnaies du royaume sur le pied de monnaie quaiante-huitième, des blancs deniers à la couronne au cours de 6 deniers tournois la pièce, à 3 deniers de loi, de 10 sols de poids au marc de Pa- ris (5), et des doubles tournois à un denier 12 grains de loi dudit argent, et de 15 sols de poids audit marc, le marc d'argent à 7 liv. 10 sols tournois; et des royaux d'or fin à la taille de 69 au marc (6), en donnant à tous marchands et changeurs de chacun marc d'or fin 64 royaux et demi de ces royaux. Le 28 avril 1359, le roi fit fabriquer des blancs deniers à la couronne à 3 deniers de loi, argent-le-roi, et de 12 sols 6 deniers de poids au marc de Paris (7), en ouvrant sur le pied de monnaie soixantième, et en donnant a tous marchands et changeurs de chacun marc d'argent, tant blanc que noir, 9 livres tournois. Les changeurs étaient ceux qui achetaient le billon, c'est-à-dire, les monnaies décriées, 1) 90 pièces aa marc. i) 165 pièces au marc. 5) iOO pièces au marc, î) 100 pièces au marc. 5) i20 pièces au marc. 6) 80 pièces au marc. 7) 150 pièces au marc. DiCTionn. de Numismatique. f contrefaites et fausses. Les marchands vrai- semblablement étaient ceux qui vendaient la matière d'or et d'argent en barres ou au- trement. Le 6 mai 1359, le prince régent fit ouvrer des blancs deniers à la couronne à 2 deniers 12 grains de loi, argent-le-roi, et de 12 sols 6 deu. de poids, le marc d'argent, tant blanc que noir, a 9 liv. tournois. Le 25 mai suivant, il fit fabriquer de gros deniers blancs de loi AR, (1) et de 6 sols de poids au marc de Paris, au cours de 15 de- niers tournois la pièce, en ouvrant, sur le pied de monnaie soixante-douzième, le marc d'argent à 11 liv. 10 sols tournois (2). Le 3 juin, des blancs deniers & 3 deniers 12 grains de loi, et de 5 sols 10 deniers des poids, au cours de 15 deniers tournois la pièce, sur le pied de monnaie soixantième, et des doubles tournois sur le même pied, le marc d'argent à 9 liv. (3). Le 7, de nouveaux blancs deniers & 3 de- nieis de loi, de 5 sols 10 deniers de poids, au cours de 15 deniers tournois la pièce, le marc d'argent au même prix de 9 hv. tour- nois. Le 8 juillet suivant, le prince régent man* da aux généraux des monnaies de faire fabriquer dans toutes les monnaies du roi, excepté dans celle de Languedoc, de gros deniers blancs aux fleurs de lis à 2 de- niers 15 crains de loi AR, le marc d'argent fixé à 9 hv. tournois, et des blancs deniers dans la monnaie de Troyes à 2 deniers 15 grains de loi AR, et de faire donner dans cette monnaie pour chacun marc, à une ou plusieurs fois, jusqu'à la valeur de 12 liv. tournois. Sur quoi nous observons que, quoiqu'on donnât 12 liv. de billon à la monnaie de Troyes, on n'en donnait guères plus qu'à la monnaie de Paris, où il était fixé à 9 livres ; car comme on payait ce billon avec des flo- rins qui valaient 52 sols à Troyes, on en donnait quatre et demi et un peu plus pour faire 12 livres, et à Paris où le florin valait 42 sols ou environ, on en donnait aussi en- viron k et demi pour faire 9 livres. Le 23 juillet 1359, Charles, régent, manda aux gé- néraux des monnaies de faire donner à la monnaie de Saint-Quentin 12 liv. tournois de chaque marc d'argent {k) qui serait ap- porté en cette monnaie (5). Et le 27 du même mois, il leur manda de faire fabriquer monnaie guatre-vingt-seiziè- me, le 7 septembre, de faire labriquer des blancs deniers à 3 fleurs de lis à 2 deniers 6 grains de loi AR, et de 7 sols 6 deniers de poids au marc de Paris (6), en y mettant telle différence que bon leur semblerait, et de donner 15 liv. tournoisde chacun marc d'ar- gent tant blanc que noir. Le 10 du même mois, le prince ordonna (i)Reg.D. fol. 30. m AR. signifie argent-le-roi. (3) 72 pièces au marc. (4) 70 pièces au marc. (5) Reg. D. fol. 58, v. (6) 90 pièces au marc. 19 587 FfUL DICTIONNAIRE DE NUSflSMATIQUE. fU de faire donner aux marchands fréquentant la monnaie de Tournay, de chacun marc d'or fin qu'ils y apporteraient, 31 den. d'or fin h Tagnel, ou 6i royaux d'or'fin.} royal, en faisant ouvrer les royaux de 66 de poids au marc de Paris, ou 1rs deniers d'or fin à Ta- gnel de 52 de poids audit marc, par la for^ me et manière qu'ils ont ci-devant oraon^ nées (1). Le 2 octobre, le prince manda de faire fa- briquer des blancs deniers à fleurs de lis, à 2 deniers 6 grains de loi AR, et de 9 sols k deniers et demi de poids au marc de Paris (2), en donnant aux changeurs et marchands de chacun marc d'argent, tant blanc que noir, 7 écus d'or, ou leur valeur et au-dessous. Et le 18 octobre, de faire fabriquer des blancs deniers à 3 fleurs de lis, à deux de- niers de loi, et de 10 sols de poids au marc de Paris, en donnant aux changeurs et mar- chands, de chacun marc d'argent (3), 7 écus ou leur valeur. Le 22 novembre, le roi ordonna que les royaux d'or fin ne seraient pris et mis que pour ^0 sols tournois la pièce; les blancs dé- niera qui avaient cours pour 15 den. tour- nois la pièce, que pour 5 deniers tournois, et non pour plus, et toutes autres monnaies mises au marc pour bilion, et que l'on fit faire en toutes les monnaies, excepté en cel- les du Languedoc, de gros deniers blancs à l'étoile, à 4 deniers de loi, et h k sols de poids au marc de Paris, au cours de 2 sols 6 deniers la pièce, le marc d'argent à 11 liv. 10 sols tournois (k). Le même jour, le régent ordonna que les royaux d'or qu'il faisait et ferait faire par la suite, n'auraient cours que pour 32 sols la f)ièce, que les blancs deniers à 3 fleurs de is, qui avaient cours pour 12 deniers parisis la pièce, ne seraient pris et mis que pour k deniers parisis la pièce, et non pour plus; que les gros deniers blancs à l'étoile, qu'il faisait faire alors, auraient cours pour 2 sols parisis la pièce, et toutes les autres mon- naies mises au marc pour billon. Le 2 décembre, le prince fit fabriquer de gros deniers blancs à 3 deniers de loi, AR, et de k sols de poids au marc de Paris (5). Le 10 février 1359, le prince régent or- donna qu'il serait fabriqué dans les mon- naies de Paris, Rouen et Troyes, de gros de- niers blancs à l'étoile, au cours de 2 sols 6 deniers tournois la pièce, à 2 deniers de loi, et de 6 sols 8 deniers de poids au marc de Paris (6). Le z2, des deniers doubles parisis noirs au cours de 2 deniers parisis la pièce, en donnant aux changeurs et marchands, pour chacun marc d'argent, 6 royaux d'or ou leur valeur, et des blancs deniers à l'étoile au cours de 2 sols 6 deniers la pièce, et de 8 (i) R^. D. fol. 40. (2) 112 pièces et demie au marc. [3) 120 pièces au marc. (4J 48 pièces au marc. VSS 48 pièces au marc. (6) 80 pièces au marc. % sols k deniers de poids au marc de Paris 'A\ Le 28, des blancs deniers à Tétoilcà lilé^ nier 12 grains de loi, et de 8 sols 5 den. do poids au marc de Paris. Le 15 mars suivant, des deniers blancs à l'étoile à 1 denier 12 grains de loi, el de 10 sols 6 den. de poids au raarc de Paris, au cours de 2 sols 6 den. la pièce. Le 27 mars, le prince régent ordonna que les royaux d'or que le prince faisait fcire, n'auraient cours que pour 32 sols tournois seulement la pièce. II ordonna par le même mandement de faire fabriquer de gros deniers blancs à 4 de- niers de loi, dit argent-Ie-roi, et de 5 sols 4 den. de poids au marc de Paris, au cours de 12 den. parisis la pièce. Des deniers parisis à 1 denier de loi dudii argent, et de 16 sols de pois au môiue marc (2). De petits deniers tournois semblablemeni à 1 denier de loi du môme argent, et de 20 sols de poids audit marc (3), au cours d'un denier parisis, et 1 denier tournois la pièce, le marc d'argent à 11 liv. tournois (&j. Le 25 avril 1360, de gros deniers blancsà 3 den. de loi AR, et de S sols 4 deniers de poids (5J, De petits tournois parisis noirsà 18 grains de loi et do 16 sols de poids audit marc, et de petits deniers tournois à 18 grains de loi, et de 20 sols de poids audit marc (6j. Le premier mai 1360, le prince fixa le prix du marc d'argent à 11 liv. tournois. £t le lendemain il ordonna de faire fabri- quer dans les monnaies de Paris, de Roueo et de Troyes de gros deniers blancs à â den. 12 grains de loi AR, sans y mettre ni faire aucune différence de ceux que Ton faisait alors à 3 deniers de loi afinf dit le man- dement, de tenir la chose plus secrette (7). Le 26 mai, de faire ouvrer dans la mon- Daie de Paris seulement des blancs deniers au cours de 12 deniers parisis la pièce, à) den. de loi, et de S sois k den. de poids au marc de Paris (8). Le 28 du même mois, de faire ouvrer de blancs deniers à 2 deniers de loi, et deS sols k deniers de poids, au cours de 6 deniers pa- risis la pièce [9\. De petits parisis noirs au cours d'un de- nier parisis la pièce, à un den. de loi, et de 16 sols de poids audit marc (10). De petits deniers tournois au cours d'un denier tournois la pièce, et de 20 sols de poids audit marc, à un denier de loi, en donnant aux changeurs et marchands 7 liv. tournois en tout marc d'argent, en payant le \ i) 100 pièces au marc. 2] 192 pièces au marc. (5) 240 pièces au marc. '4) 64 pièces au marc. 5) 9i pièces au marc. 6) 240 pièces au marc. 7) Voyez les Remarques à la suite de ee r^ 8) 64 pièces au marc. 9) 64 pièces au marc. iOj 240 pièces au marc. 5M FRà DICnOMNiaRE PE NUMISMATIQUE. FRà S90 denier royal d*or fin 90 sols parisis la pièc^ et noa plus. Le 27 juin, des deniers blancs à 2 deniers de loi AR, et de 6 sols 8 den. de poids au marc de Paris» au cours de 6 den. la pièce» et de faire donner aux marchands et chaa- geurs 9 liv. tournois de chacun marc d'ar- gent. Le même jour, de faire fabriquer dans les monnaies de Paris, Rouen, Troyes, Rourgcs, Limoges et Tours, de blancs deniers à 1 de- nier 12 grains de loi AR, et de 6 sols 8 den. de poids au marc de Paris (1), au cours de 6 den. parisis ia pièce, en faisant donner aux changeurs et marchands 9 liv. tournois de chaque marc d'argent. Le 22 juillet suivant, le prince ordonna la même fabrication dans les monnaies de Saint- Pourçaintet de Mâcon. Le 6 août 1360, le orince ordonna de faire fabriquer de blancs deniers à un denier 12 grains de loi, et de 8 sols k den. de poids au marc de Paris (2), au cours de 6 deniers pa- risis la pièce, en faisant donner aux chan- geurs et marchands, de chacun marc d*ar* genlv 14 liv. tournois. Le 30 août, le prince ordonna que les de- niers blancs qui avaient cours pour 6 don, la pièce, ne seraient pris que pour 1 denier f>ansis la pièce $ de faire ouvrer [)ar toutes es monnaies du Languedoil des deniers d*or fin royaux, et de gros deniers blancs è & de- niers de loi AR, et de 5 sols 6 den.de poids au marc de Paris (3), au cours de 10 deniers tournois la pièce, entravant dudit ouvrage, tant blano que noir, de chacun marc d'ar- gent-le-roi, 8 iiv. 5 sols tournois, et en don- nant aux changeurs et marchands, de chacun marc d'argent ailayé à ladite loi de k den, 7 liv. tournois, et de chacun marc d'argent au-dessous dudit titre, O.liv. 10 sols tournois. Le 15 octobre 1369, le régent ordonna de faire fabriquer des deniers blancs à la cou- ronne à deux deniers obole de loi dans les monnaies de Paris, Troyes, Rouen et Saint- Lo, en donnant aux marchands 7 liv. tour- nois pour marc d'argent, Le 7 novembre, le roi Jean ordonna de faire fabrinuer dans les monnaies ci-dessus et dans celles de Saint*<}uentin» de gros de- niers blancs à la couronne, à 2 deniers 12 grains de loi AR, et de 5 sols 6 deniers de poids au marc de Paris, en donnant à tous changeurs et marchands, en tout marc d'ar- gent» 7 liy« tournois. Nous remarquons que dans le mandement dtt 15 octobre il est dit que les deniers blancs seront à 2 deniers obole de loi ; et dans ce- lui-ci, qu'ils seront à 2 deniers 12 grains de loi : ainsi donc, lorsqu'il s'agissait du titre de l'argent, une obole valait 12 grains ; no- tre remarque est confirmée par les lettres que les généraux maîtres des monnaies écri- virent aux maîtres particuliers des monnaies en leur envoyant le mandement du 15 octo- (i) 80 pièces au marc. (2)^ i 00 j>ièce& i^D naarc. (5} 66 pièces au marc. . bre ; il y est dit, aue les blancs seront à 2 deniers obole, et aans le mandement il y a, comme nous venons de le dire, 2 deniers 12 grains. Ces lettres sont à la suite du mande- ment dans le registre D de la cour des mon- naie, fol. 81, V*. Le 6 décembre 1360, le roi ordonna que l'on fit fabriquer de gros den. blancs aux fleurs de lis, au cours de 10 den. tournois la pièce, h k den. 12 grains de loi AR, et de 4 sols 6 den. de poids au marc de Paris (1) ; de petits deniers parisis et tournois au cours d'un denier parisis et tournois la pièce, à 2 deniers de loi, et de 16 sols de poids au- dit marc (2). De petits tournois à 1 den. 18 grains de loi, et de 17 sols 6 den. de [joids audit marc (3). Des aeniers d'or tin appelés francs d'or, au cours de 20 sols tournois la pièce, et de 63 de poids au marc de Paris. Et de donner à tous marchands et chan- Seurs, de chacun marc d'or fin, 60 de ces eniers francs, et de chacun marc d'argent ailayé à k den. 22 grains de loi, 108 sols tournois, et de tous autres marcs d'argent ailayé «\ 2 et à 1 denier 18 grains de loi, 4 liv. 18 sols tournois. L( s deniers d'or fln au royal remis au cours de 13 sols k deniers parisis la pièce, et les blancs deniers à la couronne remis au cours de k den. tournois la pièce. Toutes les autres monnaies mises au marc pour billou. Le 16 janvier 1360, il ftit ordonné que les royaux d'or lin n'auraient cours que pour 16 sols 8 den. tournois. Les blancs deniers à la couronne, pour k den. lournpis ; les francs d'or fin, pour 20 sols tournois la pièce; les petits deniers parisis et les petits tournois, pour 1 denier parisis et pour 1 denier tournois la pièce. Le ik avril 1361, le roi ordonna de faire fabriquer de gros tournois d'argent, au cours de 12 deniers parisis la pièce, à 12 den. de loi AR, et de 7 sols de poids au marc de Paris (W. Des aemi-gros tournois d'argent allayés à la même loi, au cours de 6 oen. parisis la pièce, et de ik sols de poids audit marc (5). Des deniers parisis au cours d'un denier Îarisis la pièce, è 3 deniers de loi AR, et de ^ sols de poids audit marc (6). Des doubles tournois au cours de 2 deniers tournois la pièce, à 2 deniers 12 graiu^ de loi dudit argent, et de 11 sols 8 den. de poids audit marc (7), en trayant de chacun marc d'argent, lOo sols tournois. 11 fut encore ordonné de donner à tous marchands, de chacun marc d'argent ailayé k 12 deniers, iOO sols tournois, et de tout autne marc, h> livres 5 sols tournois. (i) 54 pièces âu marc. (d) id2 pièces an mare. (5) 210 pièoes au marc léi) 84 pièces au marc (5) 168 pièces au marc (6) 468 pièces au marc. (7) 140 pièteei |u marc, 591 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FIA m Dans la même ordonnance il est dit crue Ton fabriquerait des francs d*or fin plus grands, de ^â pièces de poids au même marc, et au cours de 30 sols tournois la pièce, et de donner de chacun marc d*or fln 60 liv. tournois, en comptant les francs pour les prix ci-dessus (iits. Le roi veut que les blancs deniers aux (leurs de lis faits depuis son re- tour d*Ançleterre, n*aient cours que pour 8 den. parisis, les autres petits blancs pour 3 den. tournois seulement, les deniers pari- sis pour un denier tournois, et les deniers tournois pour une maille parisis. Toutes les autres monnaies mises au marc pour billon. Le 29 octobre 1361, mandement aux géné- raux des monnaies défaire fabriauer de pe- tits deniers tournois, de faire aonner aux changeurs et marchands qui apporteront leur billon esdites monnaies, pour faire ces petits tournois, de chacun marc allajé à 2 deniers de loi, &• liv. 5 sols tournois. Le 26 juillet 1363, mandement aux géné- raux des monnaies, par lequel le roi fixe le marc d*or à 61 francs d*or. Voyez les tables (1), qui prouvent que la variation du prix des espèces dura non-seu- lement pendant la régence de Charles, fils atné du roi Jean, qui, après le traité de Bré- tigny près de Chartres, conclu le 8 mai 1360, par le même Charles, régent, et les députés d'Edouard , roi d'Angleterre, fut mis eu li- berté après quatre ans de prison, mais pen- dant la suite du règne de ce roi, qui mourut à Londres en 136!^. Villani dit que « le roi Jean, étant obligé de payer une somme très- considérable pour sa rançon, fut réduit à vendre, i)Our ainsi dire, sa propre chair à Tencan; il vendit sa fille à Galéas Yisconti, tyran de Milan, 600,000 florins, pour être mariée à Jean, fils de Galéas, qui avait alors onze ans. » § 27. Remarquée. V Les mandements en forme d*ordonnances, cités ci-dessus, adres- sés- aux généraux des monnaies, soit pour les nouvelles fabrications d*espèces, soit pour les variations dans leur prix, étaient envoyés par ces généraux aux baillis et sé- néchaux dans la forme suivante. Lorsque le roi avait fait un nouveau man- dement sur les monnaies, on en faisait plu- sieurs copies, dont chacune avait une adresse différente pour un bailli ou un sénéchal; toutes ces copies étaient envoyées aux géné- raux des monnaies à Paris, lesquels les en- voyaient aux baillis et sénéchaux par des messagers qu'ils dépêchaient exprès , et qu'ils chargeaient de plusieurs mandements pour les sénéchaux et baillis qui étaient voi- sins. Les plus anciens registres qui soient k la cour des monnaies de Paris ne sont autre chose que les comptes des dépenses de ces messagers, et voici quelle en est la forme : « D'un tel jour. Le roi a envoyé tant de pai- res de lettres aux ffénéraux maîtres des mon- naies, desquelles la teneur s'ensuit et les (4) Ci-après, partie de l'article Fkarck. généraux maîtres des monnaies ont enyoyé un tel messager nour les porter à un tel bailli, et lui ont nxé telle somme pour son voyage. » 2* Au commencement de la troisième nce de nos rois (1), plusieurs seigneurs, évèques abbés, et quelques villesjouissaient du droit de faire battre monnaie en France : par la suite, différents rois acquirent par achat, ou autrement, les droits de ceux qui en jouis- saient, droit réservé à présent aux seuls souverains, chacun dans leur royaume ou Etat. Dès le 16 janvier 1346, voici comment Philippe de Valois s'explique dans une de ses ordonnances : « On ne peut douter que à nous et à notre majesté n'appartiengne seulement et pour le tout, en notre royaume, le métier, le fait, la provision et toute Tor- donnance de monnoie, et de faire mou- noyer telles monnoies, et donner tel cours pour tel prix, comme il nous platt et \m nous semble. » La même chose se trouve encore d'une manière plus précise dans les lettres du roi Jean, du 20 mars 1361 : t Jà soit fait ce que à nous seul et poiv le tout, de notre droit roval, par tout notre royaume, appartiengne défaire telles monnoies, comme il nous plaît, et de leur donner prix. » Noos inférons de plusieurs ordonnances de ce prince et de son fils, qu'ils regardaient le pouvoir d'augmenter et de diminuer les mon- naies, selon leur volonté, comme un droit domanial, et un moyen de lever des impôts, plus prompt, plus facile, et moins à charge au peuple que tous les autres. Il est dit dans le mandement du 30 octobre 1358, qu'il est nécessaire pour le bien du royaume de faire des dépenses considérables, c desquelles, sans le trop grand grief du peuple dudil royaume, nous ne pouvons bonnement tioer (trouver) ce n*étoitpas le demaine (domaine), et revenu du prouOict et émolument des monnoies. » Des expressions à peu pressent blables se lisent dans plusieurs autres man- dements. 3" Comme ces fréquentes variations dans les monnaies dérangeaient extrêmement le commerce, et causaient beaucoup d'aulres inconvénients, le peuple obtenait quelque fois du roi que les monnaies resteraient quelque temps dans un état fixe, moyennant des aides que le peuple lui octroyait pour le dédommager de l'émolument qu'il aurait tiré du changement des monnaies. Le dauphin Charles le maroue précisé- ment dans le mandement du zS mai 13S9, dans lequel il déclare qu'à la prière et à II requête du peuple, il avait fait faire une mon- naie forte, « en espérance d'avoir les plus grans et bonnes finances que l'on pourroit bonnement par fouaiges, imposicions, sub* sides, ou autrement, po.ur subvenir aux dé- penses de la guerre, mais q j'il n'a pu main- tenir celte monnoie forte pendant long-tems, parce que les imposicions n'ont pas produit des sommes assez considérables. » En sorte (1) Voyez le Glossaire de du Gange, au ttot U*- neiœ baromun. 595 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA SM que pour v suppléer, il a été obligé d'avoir recours « a la revenue du prouflit et émolu- meot des monnoies,par quoi il a convenu le fait et gouvernement desdiles monnoies, de muer et mettre en tel état qu'elles sont tellement afféboyées, que ledit peuple les a t en indignation et moult contre-rxeur. » Dans l'ordonnance dû ik mai 1358, par la- quelle fut établie une aide« qui devait durer un. an, le dauphin ordonna que l'on ferait une monnaie lorte, et il promit de la main- tenir dans le môme état et sur le même pied pendant un an, sans la muer, croître ou abaisser en quelque manière. L'ordonnance du 28 décembre 1355, qui établit une aide, annonce en même temps une fabrication de monnaie forte, qui devait être stable à perpétuité; mais le roi déclare que si la guerre continue, et que les états ne lui octroyent pas des subsides pour la soute- nir, il retournera à son Demaine des mon- naies, c'est-à-dire qu'il rentrera dans le droit d'augmenter et diminuer les monnaies à sa volonté, afin de tirer du profit des varia- tions ; et en effet le produit du subside qui lui fut accordé, n'ayant pas été assez consi- dérable, il ordonna une fabrication de mon- naie faible, par un mandement du 26 juillet suivant. Le roi Jean, de retour d'Angleterre, après avoir remis les monnaies en bon état, de- manda une aide; mesmementf dit l'ordon- nance du 5 décembre 1360, « que à notredite forte monnoie aurons nul ou moult petit aquest et gain, lequel nous peut être très-* garant, si, comme chacun peut sçavoir, et aussi pour charger le moins que nous pour- rons notredit peuple. » Sur la fin du règne du roi Jean, le prince de Galles, à qui Edouard III, roi d'Angleterre, dont il était le &!s aîné, avait cédé l'Aqui- taine, et qui la gouvernait à peu près sur les principes établis en France, ayant assemblé les états de cette province, pour leur deman- der un fouage pendant cinq ans, Froissart rapporte que quelques communautés y con- sentirent, à condition qu'il tiendrait ses monnaies stables pendant sept ans. Le chapitre 15 ae l'ancienne Coutume de Normandie peut servir encore h confirmer ceci ; en voici les termes (1) : « Le tnonéage est une aide de deniers, qui est due au duc de Normandie de trois ans en trois ans, afin qu'il ne fasse changer la monnoie qui court en Normandie. » Ce monéage se nommait aussi fouage. Yoy. au mot Seionburiage, l'ancienneté du droit que les rois ont de tirer du profit des monnaies. 4* Les besoins de l'État obligèrent très- souvent le roi Jean et le dauphin à tirer des profils considérables des monnaies; ils le fai* saient en deux façons : 1** en augmentant le prix des monnaies qui avaient cours (ils se sont servis rarement de ce premier moyen); 2"* en ordonnant des fabrications de nouvelles monnaies, et en ôtant du commerce celles qui avaient cours auparavant. Dans les man- (1) Glossaire de du Gange, au mot Fougtum. déments qui étaient donnés à cet effet, on fixait le prix du marc mis en œuvre en nou- velles espèces, et le prix que l'on devait donner aux hôtels des monnaies, du marc en espèces décriées; l'excédant de ce premier prix au second tournait au profit du roi : par exemple, par le mandement du 30 août 1360, le marc en nouvelles espèces fut fixé è 8 livres 5 sols, et le marc des espèces décriées à 7 li- vres, ce oui, réduit suivant la méthode que nous expliquerons plus bas, faisait 2 livres 15 sols pour le prix du marc d'espèces mon- nayées, et une livre 15 sols pour le prix du marc des espèces décriées; le gain était donc de 20 sols : ce gain, si considérabin en lui- même, se renouvelait très-souvent ; pendant l'année 1360, il y eut au moins onze mande- ments pour des fabrications de nouvelles es- pèces : ainsi, en supposant que le gain ait été de 20 sols par marc pour chaque fabrication, le*roi aura tiré pendant une année 11 livres de chaque marc. Ces changements étaient en- core quelquefois plus fréquents et si sou- dains, que, comme nous Tavons dit au com- mencement de ce règne, à grand'peine étoit homme^ quienjuite payement des monnoitê de jeur en jour se pût connoUre, pr Pour empêcher que les monnaies dé- criées ne fussent mises dans le commerce, on établissait des coupeurs de monnaies, c'est-à-dire des gens chargés de couper ou de percer celles qui étaient décriées, afin qu'on ne pût plus s'en servir dans le com- merce; on leur pajrait pour leurs peines un droit qui augmentait encore la perte que l'on faisait sur ces monnaies; lorsqu'elles étaient ainsi coupées, elles ne pouvaient plus être d'aucun usage, on les portait aux hôtels des monnaies, ou on les vendait à des changeurs, qui les achetaient moyennant une certaine remise oui faisait encore une nouvelle perte, et qui les portaient aux hôtels des mon- naies. 6° Indépendamment de la fréquente muta- tion des espèces, il y avait encore bien des désordres dans les monnaies; on en fabri- quait à différents titres dans les provinces du royaume: ces différentes espèces que l'on fabriquait dans la même monnaie n'étaient point proportionnées et équipolées entre elles, eu sorte qu'il y avait du profit à donner en payement les unes plutôt gue les autres. 7* Nous ne détaillerons point tous les in- convénients qui naissaient du désordre des: monnaies, comme la cherté des denrées et .-. des marchandises, la difficulté des paye- ments, le dérangement du commerce, etc.:: nous nous bornerons aux plus considérables.. Le gain que le roi faisait sur les fabrication» des nouvelles espèces présentait un appât trop considérable pour ne pas» tenter ses su- jets et principalement les étrangers, à h& tourner a leur profit, en contrefaisant les es- pèces; on transportait hors du royaume une partie des espèces décriées, et on les y con- vertissait en monnaies qui avaient cours en France, où on les rapportait; quelquefois même on en a4térait le titre, qui éta>t déjà très-bas, eu sorte que le royaume était reia- K»5 FRA PICTK»- vaient un nombre excessif de comptes, et qu'il y avait plus de quatorze ans que les généraux maîtres des monnaies n'avalent compté des boites. 13* Le roi Jean, après la paix de Brétigny, étant revenu d'Angleterre dans son royaume, s'appliqua à réparer tous les désordres que la guerre y avait causés : la monnaie était un objet trop important pour ne pas attirer son attention; il la réduisit à son juste prix, et l'y maintint : on trouve à ce sujet dans le mandement du 3 mars 1361, un passage sin* gulier, qui mérite d'être rapporté : « Nos bonnes monnoies d'or et d'argent nos avons mises à si convenable et juste prix, que nous n'y prenons aucun prouffît, leauel nous y pourrions prendre , se il nous piaisoit,mais nous voulons que icelui proufiit demeure à notre peuple : et se aucun vouloit aller en Jérusalem, ou ailleurs en lointain pays, si ne pouvoit-il porter meilleure monnoie , ne à meilleur prix, ne où il peust moins perdre^ se elles étoient despeciées ou brisées. » 14* Dans les mandements qui ordonnaient une nouvelle fabrication de monnaies, on xnarcjuait : le nom de la nouvelle monnaie; raioi, c'est-à-dire combien il devait y avoir de parties d'argent, la moitié, le tiers, le quart, etc.; la taille et le poids des espèces, c'est-à-dire eombien il devait y avoir de pièces au marc ; la valeur de chacune de cea espèces; le pied de mounaie sur lequel on devait fabriquer, qui s'exprimait ainsi, mon-* naie20% 30*, 38% 40% 60% etc.; le prix que de* Tait avoir le marc d'argent monnayé: quel- quefois on ne le marquait pas expressément; enfin, le prix des espèces décriées, lequel était différent à proportion de Taloi de ces espèces. Prenons pour exemple le mandement du 33 novembre 1356, qui contient la manière dont toutes ces choses étaient exprimées ordinairement. Il y est dit que l'on fabri- quera sur le pied de monnaie kS\ de gros aeniers blancs à k deniers de loi, dit et nommé argent-le-roi| et de 6 sols 8 den. de poids au mare de Paris, qui auront coui^ pour 12 deniers tournois la pièce en tirant de chacun marc d'argent 12 liv. tour- nois , et que l'on donnera aux changeurs et marchands? livres 8 sols tournois de chaque marc allayé à k deniers de loi dudit argent- le-roi, et 7 livres tournois de l'argent allayé au-dessous de k deniers. Nous remarquons trois choses è expliquer dans ces mandements: 1* l'expression sin- gulière dont on se servait .pour marquer le nombre de pièces qu'il devait y avoir au marc ; 2* le pied de monnaie quarante-hui- tième ; 3* la manière dont on pouvait con- naître le prix du marc d'argent monnayé, lorsqu'il n'était pas marqué. Au lieu de marquer simplement le nombre de pièces qu'il devait y avoir au marc, on le désignait par un compte de sols et de deniers ; et pour connaître ce nombre de pièces, il fallait réduire ces sols en deniers (1) : cette ré- duction faite, il y avait autant de pièces de monnaieaumarc qu'il se trouvait de deniers; ainsi, dans le mandement du 23 novembre 1356, il est dit que les gros deniers blancs seront fabriqués à 6 sols 8 deniers de poids au marc, c'est-ànlire, qu'il y aura 80 pièces au marc, parce que 6 sols valent 72 deniers, auxquels, si on ajoute 8 deniers, il s'en trouvera 80. On ne sait quelle a été l'origine de cette manière de compter, qui est si ancienne que dans une charte d'Alphonse, comte de Toulouse, frère desaintLouis, il y est parlé d'une monnaie du poids de lili* sols et demi (2). L'explication du pied de la monnaie, lequel était exprimé par ces termes, monnaie 30% MH, etc., demandeune plus longue discussion. (3) 11 faut poser pour ftmdement que mon- naie première, que d'autres appellent gros, est 5 sols, monnaie deuxième, 10 sols, et ainsi de plus au plus, monnaie deuxième est 60 sels, parce qu'en 60 sols, il y a 12 fois 5 sols, monnaie dix-huitième, k liv. 10 sols, monnaie dix-neuvième k liv., 15 sols, en sorte que toutes les fois que l'on augmente le prix du marc d'argent, il faut augmenter cette dénomination du prix de la monnaie d'autant d'unités qu'il y a de fois 5 sols dans l'augmentation ; mais il faut remarquer que, E[>ur compter cette monnaie deuxième, dix- uilième, etc. , on suppose que l'argent est de Targent-le-roi, c'est^-à-dire à 12 deniers de loi. Prenons un exemple : le roi fait fabri- quer de la monnaie à o deniers de loi, et par le prix qu'il fixe à chacune des pièces qui doivent composer le marc, il se trouve aue le marc vaut k& sols; il semblerait quon devrait nommer cette monnaie neuvième, parce que dans 45 sols il y a 9 fois 5 sols; I (1) Boîzard, p. 502. [â) Glossaire de du Gange, p. 658 aa mot Tolo- sont. (3) Gette explication est tirée d'un mémoire écrit de la main de Peiresc, et trouvé dans ses papiers, que du Gange a fait imprimer dans son Glossaire latin, an mot Moneta; d*où M. Rolzard.ra sans donie tirée pour riaiérer dans son Traité des âfannatef , cl|. 29^ p. 294. 509 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA m mais, comme nous l'avons dit, pour fixer le prix de la monnaie, on suppose que cet ar- gent eslàl2den. de loi, argenHe-roi: or, puis- que n'étant qu'à six den. de loi, argent-le-roi, le marc vaut tô sols , le marc vaudrait k li v. 10 sols s'il étaitè 12den. de loi, et par conséquent c'est une monnaie dix-huitième, parce que dans k liv. 10 sols il y a 18 fois 5 sols. 15* Le pied de la monnaie servait à mar- quer le prix du marc monnayé, car dans les mandements où ce prix est exprimé, on trouve que le pied de la monnaie, réduit sui- vant la méthode que nous venons d'expli- auer, donne le même prix. M. le Blanc a onné une explication du pied de la monnaie douzième, treizième, etc., très-différente de celle que nous venons de proposer: voici le passage de cet auteur, pag. 197: « L'auteur d'un avis donné à Louis le Hutin dit que le roi devait ordonner aux barons de faire monnaie treizième, c'est-à-dire, que treize deniers de leur monnaie, soit tournois ou parisis, de ceux qui avaient droit de la faire ainsi, ne vaudraient que 12 deniers, soit parisis ou tournois, de celle du roi. » Pour bien juger de cette explication, il faudrait (mouvoir lire en entier cet avis donné à Louis e Hutin, dont le filanc n'a donné qu'un ex- trait, et l'on verrait alors si l'explication de la monnaie treizième est tirée de cette pièce, ou si c'est lui qui, ne sachant pas la signi- fication de cette façon de parler, a cru qu'elle devait avoir le sens qu'il lui donne; faute de ne pouvoir consulter cette pièce, nous ne pouvons rien décider sur cette différence. Cette façon de parler par monnaies 18", Si'*, 38*, etc., qui avait commencé d'être en usage sous Philippe le Bel, cessa d'être en usage sous Louis XI, en 1^7. 1d* On marquait quelquefois dans les mandements la prix du marc d'argent mon- nayé, quelquefois on ne le marquait point ; dans ce cas, il y avait deux moyens de le connaître : 1* en multipliant le nombre des pièces oui composaient le marc monnayé §ar la valeur de chacune de ces pièces; ainsi, ans le mandement du 23 novembre 1356, il y avait 82 pièces au marc, et chacune de ces pièces valait 12 deniers, ou un sol : par conséquent le marc monnayé valait.80 sols, ou '* livres ; 2'' l'autre moyen était de ré- duire le pied de la monnaie de la manière expliquée ci-dessus: ainsi dans ce même mandement le pied de la monnaie était 48*: donc le marc monnayé valait 12 livres, car dans 12 livres il y a W fois 5 sols, et en effet ce prix de 12 livres est marqué préci- sément dans ce mandement. 17*' Il doit paraître à la première vue bien surprenant que ces deux manières de con- naître le prix du même marc d'argent pro- duisent deux sommes différentes; et en effet il semble d'abord impossible de concevoir comment dans le même temps un même marc d'argent vaut k liv. et 12 liv. Voici commentées deux prix revif?nnentau même, et comment leur différence apparente ne provient que de la différente manière de considérer l'argent. En général, lorsqu'on parle d'argent, on entend de l'argent fiTi, c'est-à-dire, dans lequel il n'y a point d'al- liage et de cuivre; quand il y a de ralliage, cet alliage est compté pour rien lorsqu'il s'agit du prix de l'argent. L'argent fin se divise, lorsqu'il s'agit de fixer sa loi et son titre, en 12 deniers, et chaque denier se divise en 24 grains; ainsi, lorsqu'on dit que des espèces sont à 6 deniers, argent fin, cela signifie qu'il y a six parties d'argent, et six parties d'alliage; elles sont à 7 deniers, lors- qu'il y a 7 parties d'argent et 5 parties d'al- liage ; lorsque les espèces sont a 11 deniers 12 grains, il y a 11 parties, et la moitié delà 12* partie en argent, et l'autre moitié de cette 12' partie en alliage, ou pour s'expri- mer d'une manière encore plus précise, il j a {^ d'argent, et -^ d'alliage. . 18* L'argent-le-roi est toujours à 11 den. 12 grains, de sorte qu'il y a toujours ^(j*al- liage. II est très4mportant de remarquer que l'argent-le-roi, aussi bien que l'argent nn, se divise en 12 deniers, et gue chaque deoier se divise en 2k grains; mais comme l'argent- le-roi est toujours plus faible d'un yiogt- quatrième gue l'argent fin, chaque denier et cnaque grain d'argent-le-roi est aussi plus faible d'un vingt-quatrième que chaque denier et chaque grain d'argent fin; ainsi, dans un denier d'argent fin il y a îk grains d'argent, mais dans un denier d argent-le-roi il n'y a que 23 grains d'argent et 1 grain d'alliage; et lorsqu'on dit que l'argent fin est à 6 deniers de loi, cela signifie qu'il y a 6 parties d'argent et 6 parties d'alliage; mais lorsqu'on dit que l'argent-le-roi est è 6 deniers de loi, cela signifie qu'il y a 6 parties et A de partie en alliage, en sorte qu'il ne reste que S parties et {i de partie en argent. Pour procéder dans les calculs, toateia difficulté consiste dans la différence du vingt- quatrième qui est entre l'argent fin et l'argent- le-roi; si on avait toujours fabriqué avec de l'argent fin, rien ne serait plus aisé que cette opération ; quand on sait combien on a fabriqué de pièces au marc, par exemple, qu'on en a fabriqué M, en sait que chaque pièce est la quarante-sixième partie de ce marc; supposé gu'il valût anciennement U sols, alors la pièce qui faisait sa quarante- sixième partie valait 1 sol ; suppose que ce marc vaille aujourd'hui k6 livres, cette pièce, qui est toujours sa quarante-sixième partie, vaut aujourd'hui 20 sols ou une livre. L'opération n'est pas si simple lorsqu'on fabriqué avec de l'argent-le-roi, car if faut a le réduire à la valeur de l'argent fin; sup- posons, par exemple, que l'on ait fabrique des pièces à M au marc d'argent-le-roi, lequel valait W sols : sur ce pied le marc d'argent fin, dans lequel il y a A d'argent de plus, en vaut W, et la pièce, qui était la quarante- sixième partie du marc argenl-le-roi, n'étant que la quarante-huitième du marc d'argent fin; si ce marc d'argent fin vaut aujourdouj 50 livres, cette pièce vaut aujourd'hui w sols 10 deniers, quisout la quarante-huitièffl» partie de SO liv. 19' Sons le règne du roi /ean, on M FRA DICTIONNAiRE DE NUMISMATIQUE. FRA 002 fabriqua presque point de monnaie d*argent fin» et a&sez rarement d*argent-le-roi; il y avait presque toujours la moitié, ou même auelquefois plus d'alliage : c*est ce mélange 'alliage qui a donné lieu aui deux pnx dilTérents du même marc d'argent monnayé : pour fixer l'un, on n'avait égard qu'aux parties d'argent qui se trouvaient réellement dans les monnaies, indépendamment de l'alliage; pour fixer l'autre, on supposait qu'elles étaient d'argent-le-roi, sauf à faire une réduction à proportion de l'alliage qui sy trouvait; par exemple, dans le mande- ment du 23 novembre 1356, par lequel on ordonna de fabriquer de çros deniers blancs è 4 deniers de loi, de 80 pièces au marc, dont chacune vaudrait 12 deu. sur le pied de mon- naie 48', le prix du marc monnayé valant 12 livras, qes gros deniers blancs étaient fabri- qués à k den. de loi ; il n'y avait donc que le tiers d'arjgenl et les deux tiers d'alliage. Nous avons dit plus haut qu'en multipliant le nombre de ces deniers par leur valeur, il se trouve que le marc monnayé valait k livres; cependant par ce mandement' le prix du marc d'argent monnayé est fixé h 12 livres; mais cela ne veut pas dire que le marc de la ma- tière avec laquelle on a fabriqué ces gros deniers blancs, et qui est composé d'un tiers d'argent-le-roi, et de deux tiers d'alliage, vaudra 12 livres : cela signifie seulement que le prix du marc d'argent monnayé, supposé Que la monnaie eût été fabriquée avec de 1 ai^ent-le-roi, vaudrait 12 livres; or, comme ces gros deniers blancs ne contenaient qu'un tiers d'argent et les deux tiers d'alliage, le marc d'argent monnayé de ces espèces ne contenait que le tiers d'un marc d'argent-le- roi; et comme le cuivre et l'alliage sont comptés pour rien , il ne devait valoir que k livres, qui est le tiers de 12 liv. à quoi avait été fixé le prix du marc d'argent mon- nayé, en le supposant argent-le-roi. C'est en ver'tu de cette même supposi- tion qu'il est dit, dans ce mandement, que ces gros deniers blancs, qui réellement et dans le fait ne furent fabriqués que sur le pied de monnaie seizième, seraient fabri- qués sur le pied de monnaie quarante- huitième , conformément à l'explication donnée ci-dessus , de ce que l'on doit en- tendre par pied de monnaie. 20" Lorsque dans les mandements on or- donnait une fabrication de nouvelles es- pèces, on supprimait ordinairement celles qui avaient cours auparavant ; on ordonnait qu*elles seraient portées aux hôtels des monnaies, et on fixait le prix qu'on devait en donner; quelquefois aussi on donnait des mandements uniquement pour augmen- ter ce prix, mais en le fixant dans ces deux cas : on supposait aussi que ces monnaies décriées étaient d*argent-le-roi ; et ainsi, pour connaître le prix réel et efTeclif qu'on en donnait, il fallait réduire celui qui était Forte par le mandement , à proportion de aloi de ces espèces décriées ; par exemple, ' dans \e mandement du 30 août 1356, il est dit que Ton donnera aux hdtels des mon- naies? livres de l'argent allayé à 3 deniers de loi, et 7 livres 12 sols de Targent allayé à 12 deniers ou environ. Le principe que nous venons d'établir explique une chose qui paraît d'abord in- concevable dans ce mandement : l'argent à 12 deniers d'argent-Ie-roi est, comme nous l'avons dit plus haut, de l'argent' qui est presque au plus haut titre où l'on fabriquait alors ; L'argent à 3 deniers de loi est de l'argent où il n'y a réellement qu'un quart d'argent, et les trois quarts d'alliage : com- ment se peut-il donc l'aire qu'un marc d'es- pèces à 12 deniers dargent-le-roi ne vaille que 12 sols de plus qu un marc d'espèces où il n'y a qu'un quart d'argent? En voici la raison : c'est que le marc d'espèces à 12 deniers d'argenl-le-roi valait réellement 7 liv. 12 sols, au lieu que le marc d'espèces, où il n'y avait qu'un quart d'argent, ne va- lait pas réellement 7 livres, comme le porte le mandement, mais seulement le quart de 7 livres, c'est-à-dire 1 liv. 15 sols. Par exemple, dans le mandement déjà cité du 23 novembre 13!i6, on ordonne la fabrication de gros deniers blancs à 4> deniers de loi, de 80 pièces au marc, dont chacune valait 12 deniers : le prix réel de ce marc monnayé était k livres, parce que dans ce marc mon- nayé il n'y avait réellement que le tiers d'un marc d'ar^ent-le-roi, qui , par ce mande- ment, était fixé à 12 livres. Par ce même mandement, il e$i dit que l'on donnera à la monnaie 7 liv. 8 sols du marc d'espèces décriées h k den. de loi ; ce marc d'espèces décriées n'ayant réellement que le tiers d'un marc d'argent-Ie-roi, il faut réduire son prix au tiers de 7 liv. 8 sols, c'est-à-dire à 2 liv. 9 sols k deniers, ce qui fait, à une légère fraction près, les f de k livres , prix réel du marc d'argent monnayé ; si l'on sup- t)Ose que ces espèces décriées sont d'argent- e-rol, alors le prix du marc sera de 7 liv. 8 sols ; ce qui làit aussi, à une légère frac- tion près, les I de 12 livres, prix dfonné par ce mandement au marc d'argent-le-roi mon- nayé. Voilà donc encore une nouvelle preuve du rapport exact qui était entre les deux prix que l'on donnait au même marc d'argent monnayé ou en billon : ce calcul prouve que, par cette nouvelle fabrication d'espèces, le roi gagna f sur chaque marc d'argent. Nous ajouterons encore que ceux qui fai- saient les calculs des prix des marcs d'argent monnayé ou en billon, pour être mis dans les mandements, se trompaient quelquefois; f eut-être aussi faut-il imputer ces erreurs ceux qui ont copié les mandements; on en voit des exemples dans le filanc, page20k. 21* Lorsque dans les mandements on fixait le prix du marc d'argent monnayé, on se servait de ces termes, en tirani de chacun marc d'argent 12 liv. tournois^ ou ik ou 15 livres ; cela voulait dire que le marc d'argent valait 12 liv. tourncTis, ou 14 ou 15 liv. 22* Reste à expliquer ce qui se trouve dans plusieurs mandements sur les monnaies» dans lesquels il est dit que lorsq^e les chao* . «05 PRA DICTIONNAIRE DE NUBnSMATlQQE. PRA (M Seurd et marchands apporteront aux hôtels es monnaies da billon de plus haute loi que celle sur le pied de laquelle on fabri- quera alors, le cuivre qui sera nécessaire pour celte fabrication ne sera point payé par eux, mais acheté aux dépens du roi. Pour entendre ceci, il faut se rappeler que lorsque les monnaies étaient décriées, les changeurs les achetaient et les portaient aux hôtels des monnaies, où elles étaient fondues pour être employées h la fabrication de nouvelles espèces, et que Ton ne con- fondait point dans ces hôtels des monnaies le bhllon apporté par tous les changeurs; mais que 1 on mettait à part celui que chaque changeur avait apporté, et que Von fabri- quait de nouvelles espèces avec lesquelles on lui en payait la valeur. Cela supposé, lorsque Taloi des monnaies était diminué ; par exemple, lorsqu'on décriait des mon- naies qui étaient à 4 deniers de loi, c'est-à- dire ou il y avait les deux, tiers d'alliage, pour en fabriquer à 3 deniers de loi, cVst-à- dire où il y avait les trois quarts d'alliage, et que l'on fondait ces monnaies décriées apportées par les changeurs, il fallait, pour en fabriquer de nouvelles, y ajouter une partie d'alliage ou de cuivre égale à la dif- férence qui est entre les deux tiers et les trois quarts ; comme Ton fabriquait en quelque sorte pour le compte des changeurs, naturellement ils auraient dû payer ce cui- vre ; mais ordinairement il était dit dans les mandements qu'il serait acheté aux dépens du roi : quelquefois cependant il était or- donné que les changeurs payeraient ce cuivre et au'ils feraient leur loi , c'est-à- dire qu'ils fourniraient l'alliage et le cuivre nécessaires pour réduire le billon qu'ils ap- portaient à la loi sur le pied de laquelle on làbriquait. Charles V succéda au roi Jean, son père, le 8 avril i36fc.Ona vu,par les mandements rapportés sous le règne du roi Jean, que sur la tin de ce règne ce roi était revenu à la forte monnaie ; que, vers la fin de l'an 1860, le marc d'argent fin ne valait que 5 li- vres, celui d'or fin 60 livres, et que les mon- naies d'or et d'argent étaient fabriquées sur le fin. Pendant tout le règne de Charles V, on ne s'écarta guère de ce prix, ni de ce titre, et les monnaies furent toujours très- bien réglées : ce roi, qui a mérité le nom de sage, avait trop bien connu, pendant Si'il fut régeni du royaume, que les affai- issements qu'on avait pratiqués sous le roi Jean, avaient extrêmement appauvri la France, et étaient cause en partie des dé- sordres qui avaient si cruellement agité l'E- ttt. Ce priilce, qui n'avait rien tant à cœur que de réparer les maux passés, et de réta- blir la France dans son ancienne splendeur, eut sur toutes choses un grand soin de faire faire de bonne monnaie, et de ne la point affaiblir, comme avaient fait la plupart de ^eft.orédécessettr&; c'^st ce que Ton va voir dans les différents mandements que nous allons rapporter. Le 27 juillet 136fc, le roi manda aux gé- néraux mattres des monnaies de faire fabri* 3uer en toutes les monnaies des deniers 'or fin appelés royaux d'or, de 63 de poids au marc de Paris, et au cours de 30 sols tournois la pièce, et de faire donner aui changeurs, de chacun marc d'or fin, 63 de ces royaux d'or; plus, de faire fabriquer de gros deniers d'argent au cours de 15 aenicrs tournois la pièce, à 12 deniers de loi , ar- gent-le-roi, et de 7 sols de poids au marc de Paris (1), sur le pied de monnaie vingt- unième, en trayant du marc d'argent lÛ sols tournois, et de faire donner aui chan- geurs et marchands , de chacun marc d'ar- gent allayé à 12 den. de loidudit argent-le- roi, 100 sols tournois. Le roi ordonna, par le même mandement, de faire fabriquer sur le même pied des deniers doubles lournois au cours de 2 deniers tournois la pièce, ii 3 deniers de loi, argent-le-roi, et de 13 de- niers I de poids au marc de Paris, et de faire donner aux changeurs et marchands qui feront leur loi à 3 deniers, 4 liv. ISsols tournois. Par un autre mandement du 3 septembre 1364, le roi manda aux généraux des mon- naies de faire ouvrer des deniers francs d'or fin au cours de 20 sols tournois la pièce, et de 63 de poids au marc de Paris, et de faire donner aux changeurs et marchands, pour chacun marc d'or fin, 62 francs d'or, et non plus. Nous remarquons qu'après ces lettres, il y a à l'ordinaire un manaement des géné- raux des monnaies, qui contient la clause qui suit : « Et semblables, comme le roi notredit seigneur que Dieu absoille, souloit faire en 6tant seulement son nom, et eo mettant le nom du roi notre sire ; c'est ï sçavoir, en lieu de Joannes Carolus, ainsi qu'il l'est en l'exemplaire desdits francs, que nous vous envoyons enclos dedans ces lettres. » Le 20 avril 1365, le roi défendit le cours des francs d'or et des autres monnaies qui étaient dans le commerce, et ordonna aux généraux de faire ouvrer des deniers d'or lin, qu'on appela deniers d'or aux fleurs-de- lis, au cours de 20 sols tournois la pièce, et de 64. de poids au marc de Paris (2); des deniers blancs au cours de 5 deniers lou^ nuis la pièce, à k deniers de loi, dit argent- le-roi, et de 8 sols de poids au même marc; des petits parisis et des petits deniers tour- nois au cours d'un denier parisis etd'unde- nier tournois la pièce (3), a 2 deniers de loi, argent-le-roi, et de 16 sols de poids les pf tits |)arisis, et de 20 sols les petits tournois de poids au môme marc (4), et de foire donner aux changeurs et marchands, pour i i) 84 pièces an marc. 2j 9t5 piècA9 au marc. (3) i9â pièces au mare. (i) ^0 pièces aa nan* W5 PBA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA (KHi ehacnn marc d'or (in, 6â deniers et demi d*or desdits deniers aux fleurs de Hs; pour ehacun marc d*argent allayé à 4 deniers de loi dodit argent-le-roi, 105 sois tournois, et pour ehacun marc d'argent allayé a 3 de- alers de lot dudit argent*le*-roi , 100 sols tournois. Le 7 mai suivant, le roi Gxa le prix des petites monnaies qui avaient cours alors ; savoir, les deniers appelés CAiir/tn«, à 6 de- niers parisis la pièce, les deniers appelés Viiainsj à 6 deniers parisis la pièce, les de- niers appelés Compaignons, à k deniers tour- uois la pièce, et les petits deniers, qui avaient cours pour un denier parisis et pour un denier tournois , pour le même prix ; et ce, jusqu'à la veille de la Pentecôte, passé lequel temps le roi ordonne que tou- tes ces monnaies seront décriées de fout cours. Par le môme mandement, adressé au prévôt de Paris, le roi défend tout trans* port hors du royaume de billon d'or ne d*argmt^ en ma»$e$j ne en AîUee, n'en platée^ ne autrement^ etc. Nous entendons par l'or et l'argent en masse, celui que Ion appelle culot, soit qu'on le laisse refroidir dans le creuset dans lequel il a été fondu, soit qu'on le jettedans quelque récipient creux et profond. L'or et l'argent en bille est celui que l'on jette en lingots dans une espèce de machine, qui est faite à peu près comme une gouttière, et que nous appelons lingotière. L'or et l'argent en S'ate e^t celui que l'on jette quand il est ndu dans un vase moins creux que celui où l'on jette les masses ; on l'appelle plate, eu égard à celui qui est plus gros et plus rond. Le 15 mai, le roi ordonna que les bons de- alers d'or (in appelés deniers d'or aux fleurs de lis, qu'il faisait faire alors, auraient cours pour 16 sols parisis la pièce, les blancs do- niers d'argent pour k deniers parisis la pièce, les petits parisis et les petits tournois, dont il avait ordonné la fabrication, pour un de* nier parisis et pour un denier tournois la pièce, et les francs d'or, faits du temps du roi Jean et depuis, pour 16 sols parisis la pièce, et non pour plus ; toutes les autres monnaies mises au marc pour billon. Le 3 août 1369, le roi, ajrant fait porter une grande quantité de sa vaisselle d'argent à la monnaie de Paris pour soutenir la guerre eontre les Anglais, manda aux généraux des monnaies de faire fabriquer, tant de sa vais- selle» que de celle qui serait apportée parles particuliers, des blancs deniers d'argent à lift deniers de loi, argent-le-roi, ou environ, do 8 sols de poids au marc da Paris, au cours de 15 den. tournois la pièce (1). Le 6 février, le roi ordonna que les francs d'or et les fleurs de lis d*or, tant du règne précédent, que ceux qu'il avait fait faire» n'auraient cours que pour 20 sols tournois» les boas deniers d'ai^gent fin du roi Jean et dy coi, pour 1IS> deniers tournois la pièca^ les blancs deniers pour 5 deniers tournois la pièce» et les petits parisis et lea petits totu*- (i) 96 pièces au marc. nois pour un denier parisis et pour un de-^ nier tournois la pièce, et toutes les autres monnaies, tant d'or que d'argent, mises au marc pour billon. Le 7 avril, le roi fixa le prix du marc d'or fin d.ms les monnaies de Montpellier et do Toulouse è 62 liv. 18 sols, en payant le de- nier d'or aux fleurs de lis 20 sols tournois la pièce. Le 19 février 1371, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire donner de chacun marc d'or fin apporté en la monnaie de Tour- nai, 63 liv. l4 sols tournois, et de chacun marc d'argent fin, 109 sols tournois. Par un autre mandement du môme jour» de faire donner dans les monnaies ; savoir, à Paris» Rouen, Tournai, Saint-Quentin, Troies, Di- jon, Mâcon, Toulouse, Montpellier, Tours» Angers, Condom et Sainl-Pourcain, 63 liv. 10 sols tournois de chacun marc d*or fin, et 109 sols tournois de chacun marc d'argent allayé à k deniers de loi, argent-le-roi. Le 5 novembre 1373, le roi fixa les francs d'or fin et les fleurs de lis d'or fin à 20 sols tournois la pièce, les bons deniers d'argent fin à 15 den. tournois la pièce, les blancs de- niers à 5 den. tournois la pièce et les petits parisis et les petits tournois à un denier pa*« risis, et à un denier tournois la pièce ; toutes lesautres monnaies mises au marc pour billon. Le 26 novembre 1378, le roi manda aux généraux des monnaies de faire ouvrer en la monnaie de Paris la somme de 200 marcs d'argent ou environ, pour faire de petits de- niers tournois, au cours d'un denier tour- nois la pièce, ^ 11 den. de loi, argent-le-roi, et de 50 sols de poids au marc de Paris, en donnant aux marchands et changeurs, de chacun marc d'argent allayé à ladite loi» 105 sols tournois. Le 6 novembre 1379, le roi manda de faire une nouvelle fabrication d*espèces, et de payer 108 sols de chacun marc d'argent 11- vré aux hôtels des monnaies. Le 8 mars, le roi envoya lettres au baiili d'Amiens, par lesquelles il défend de pren- dre dans le bailliage d'Amiens, les francs^ d'or fin et les fleurs de lis d'or, tant ancien- nes que nouvelles, pour autre prix que pour 20 sols tournois la pièce, et fixa le prix des blancs deniers à 5 deniers tournois la pièce» les petits parisis et les petits tournois à un denier parisis et à un denier tournois. § Î9.— aar/tf« V/. Charles VI succéda è Charles V, son père^ }e 16 septembre 1380. Sur la fin du règno de Charles V, le marc d'or valait 63 liv. IT sols 6 deniers , le marc d'argent 5 liv. 16 sols ; on ne s'écarta point de ce prix pen- dant les premières années du règne de Char- les Yl ; mais la guerre qu'il eut à soutenir contre les Anglais Tobligea à affaiblir ses monnaies plusieurs fois, de sorte au'en Ift-SQ le marc d'or valait 172 liv. 13 sols * deniers, et le marc d'argent 28 liv» comme on va le voir dans le détail suivant. Le 19 juillet 1383» le roi manda aux gé- néraux des monnaies défaire ouvrer et mon-* 60V nu DICTIONNAIRE DE nayer jusqu'à la somme de 1100 marcs ou environ de petits den. parisis, au cours d*un den. parisis la.pièce, à 11 den. de loi, argent- le-roi, et de 16 sols de poids au marc de Paris (1), en faisant donner aux marchands et changeurs, de chacun marc d*argent allayé à ladite loi, 108 sols tournois. Pareil man- dement du 16 mars 1383. Lettres du 7 juillet 1384, qui fixent le prix des espèces ; savoir, les francs d*or fin et les fleurs de lis d*or à 20 sols tournois la pièce; les bons gros deniers d'argent à 15 den. tour- nois ; les autres blancs deniers à 5 den. tour- nois la pièce,et les petits parisis et les petits tournois à un denier tournois et à un denier parisis la pièce, et non pour plus. Le 22 novembre, le roi manda aux géné^ raux des monnaies de faire fabriquer dans les monnaies de Montpellier, de Tours et de Sainl-Pourçain de gros deniers d'argent à 12 den. de loi, argent-le-roi, et de 8 sols de poids au marc de Paris (2), en donnant aux changeurs et marchands, pour chacun marc d'argent allayé à ladite loi, 116 sols tour- nois et au-dessous. Le même jour, le roi or- donna une fabrication de petis deniers pari- sis et de petits deniers tournois pareils à ceux ordonnés par les mandements des 19 juillet et 16 mars 1383. Le 11 mars suivant, le roi envoya des let- tres au prévôt de Paris , qui renouvelaient les anciennes ordonnances données sur le fait des monnaies, et qui fixaient le prix des espèces d*or et d'argent qui seules aevaient avoir cours le même jour dans le royaume; savoir : les bons deniers d'or fin, qu*on appela écus à la couronne, dont la fabrication fut ordonnée le môme jour pour 18 sois parisis la pièce ; les blancs deniers d'argent pour 8 den. parisis la pièce; les doubles tournois pour 2 deniers tournois la pièce; les petits parisis et les petits tournois pour un denier parisis et pour un denier tournois la pièce ; les petites mailles pour une maille parisis la pièce; les francs d'or fin et deniers d'or fin aux fleurs de lis, et autres monnaies blanches et noires , pour k den. parisis la pièce; et les petits parisis, petits tournois et mailles pour un den. parisis, et pour un denier tournois et pour une maille parisis la pièce, toutes autres monnaies mises au marc pour billon. Le même jour, 11 mars, le roi manda aux généraux des monnaies de faire ouvrer des deniers d'or fin appelés écus à la couronne, au cours de 18 sols parisis la pièce, et de 60 de poids au marc de Paris, des deniers blancs au cours de 10 den. tournois la pièce, à 6 den. de loi, dit argent-le-roi, et de 6 sols 3 den. de poids au marc de Paris (3). Des doubles tournois au cours de 2 deniers tournois la pièce, à 2 den. 12 grains de loi dudit argent- le-roi, et de 13 sols et nn quart de denier de poids au marc (4). De petits deniers parisis et petits tournois au cours d'un denier parisis i) i92 pièces au marc vi) 9t> pièces au marc. (3) 156 pièces et un quart au marc* (^) 2U0 piècei au marc» NUMISMATIQUE. FHA ^ et d'un denier tournois la pièce , à 2 deaiers de loi dudit argent-le-roi, et de 16 sols 8 den. de poids les petits parisis, et de 20 sols iô den. les petits tournois de poids audit marc(l). De petites mailles parisis à 3 mail- les de loi, argent-le-roi, et de 25 sols de poids aumècie marc (2). Le même mandement ordonne de faire donner aux marchands et aux changeurs, pour chacun marc d*or fin apporté aui mon- naies, 65 liv. 10 sols, et pour chacun marc d'argent allayé à 6 den. de loi dudit argent- le-roi, 116 sols tournois, et nour chacun des doubles tournois allayés à2aeniers 12 grains, petits parisis, tournois et mailles allayés, comme dit est, 112 sols tournois, et au-Hles- sous. Le 18 août 1386, le roi ordonna aui géné- raux des monnaies de faire donner à tous changeurs et marchands, de chacun marc d'or fin apporté aux monnaies, 10 sols tou^ nois de crue outre et par-dessus le prix qui! faisait donner alors , qui était de 65 liv. 10 sols tournois. Le 26 octobre 1386, fut mandé aux gardes de la monnaie de Paris de faire ouvrer en la- dite monnaie 30 marcs de petits parisis, 90 marcs de tournois, et 20 marcs des oboles, dont les changeurs auraient 116 sols tour- nois, de chacun marc dudit ouvrage. Le 28 février 1387, le roi manda aui gé- raux des monnaies de faire fabriquer des deniers d'or fin, appelés écus à la couronne, à 61 et le tiers d'un denier de poids au marc de Paris, et défaire donner aux cbaogeursel marchands, de chacun marc d'or fin, 66 lir. 10 sols tournois. Le dernier février 1387, le roi renouvela les anciennes ordonnances sur le fait des monnaies, et fiia le prix des espèces qui seules devaient avoir cours dans le royaume; savoir, les deniers d'or fin, ou écus à la cou- ronne, pour 18 sols parisis la pièce, les blancs deniers d'argent pour 8 den. la pièce, etc. Lp 26 septembre 1388 , le roi manda aui généraux de faire fabriquer de petits blancs eniers appelés demi-blancs à l'écu, à6deQ. de loi, argent-le-roi, et de 12 sols 6 den. de poids au marc de Paris (3), au cours de 5 deniers tournois la pièce , sur le pied de monnaie vingt-cinquième, et de faire don- ner aux changeurs, pour chacun marc d'ar- gent allayé à 6 den. de loi dudit argent-le- roi, 116 sols tournois. Le 24 octobre, le roi manda aux généraux de faire faire des demi-blancs à l'écu, qui auraient d'un côté pour empreinte une cou- ronne et une fleur de lis. Le 11 septembre 1389, le roi envoya let- tres au prévôt de Paris, par lesquelles i) 6ie le prix des monnaies qui seules devaient avoir cours par la suite; savoir, les francs et les fleurs de lis d'or fin, tant du roi Jean que ceux qu'il avait fait faire, à20solstou^ nois la pièce. Les bons deniers d*or fia appe- l\) 250 pièces au mare. [2) 300 pièces au marc (3) 294 pièces au marc. ., ^j ... 609 PR DICTIONNAIRE DE NUMISBâTIQUE: PRA 610 lés écus à la couronne, à 22 sols 6 deniers tournois la pièce, les blancs deniers à Técu à 10 den. tournois la pièce, les petits blancs, appelés demi-blancs à Técu, à 5 deniers tour- nois la pièce, les doubles tournois à 2 de*- niers tournois la pièce, les petits parisis et les petits tournois à un denier parisis et à UD denier tournois la pièce, les petites mail- les pour une maille tournois la pièce ; toutes les autres monnaies mises au marc pour bi]« Ion. Le même jour, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire fabriquer des blancs deniers à Técu, au cours de 10 den. tournois la pièce, à 5 den. 12 grains de loi, dit argent-Ie-roi, et de 6 sols 2 den. et le (^uart d*un denier de poids au marc de Pa- ns fl). De petits blancs à Técu, appelés de- mi-olancs, au cours de 5 deniers tournois la pièce de semblable loi, et de 12 sols 5 den. i de poids au même marc {2) ; des doubles deniers tournois à 11 den. 12 grains de loi, et de ik sols et les trois quarts d'un denier de poids au marc (3). De petits deniers pari- sis a un denier 16 grains de loi et de 15 sols de poids au marc («)• De petits deniers tour- nois à la même loi, et de 18 sols 9 deu. de poids (5), en donnant aux changeurs et mar- chands, pour chacun marc d'argent allayé à la loi de 5 den. 12 grains, 118 sols tournois, et pour chacun marc d'argent allayé à la même loi, de tout le noir, 11b sols tournois, en faisant crue, si besoin était. Le dernier octobre suivant, les généraux des monnaies mandèrent aux changeurs, qu^ils auraient pour chacun marc d'argent apporté à la monnaie de Paris , allayé à 5 deniers 12 grains de loi, argent- le*roi, 6 li- Très tournois, et pour marc d'argent du noir, allayé à 2 deniers 12 grains de loi et au-dessous, IH sous tournois ; cette crue fut conGrmée par mandement du même jour. Le 7 avnl 1391, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire donner aux mar- chands et changeurs dans toutes les monnaies, de chaque marc dor fin, 10 sols tournois de crue, outre le prix de 66 livres 10 sols tournois et pour cnacun marc d'argent bîanc allayé à 5 deniers 12 grains de loi, dit ar- gent-le-roi, 5 sols tournois de crue, outre le prix de 6 livres tournois, et pour le marc d^argent des doubles parisis et tournois, 118 sols tournois. Le 28 iuin 1392, le roi augmenta de 5 sols le prix du marc d'or des matières apportées dans les monnaies du Dauphiné. Le 25 mars suivant, le roi augmenta de 10 sous le prix du marc d'or fin, outre le prix de 67 livres et de quatre sols le marc d'ar- gent en doubles deniers tournois , petits parisis, petits tournois et mailles. Le 23 juillet 1393, le roi manda aux géné- raux des monnaies de faire fabriquer des {• I) 74 pièces et on quart au marc. i) 4 sols, puis on fit des blancs dou- bles de la valeur de 8 deniers, et toute au* tre monnaie fut à l'équipolent remise eha cune à sa juste valeur et quantité : or, en ieelle année que les monnaies furent remi- ses à leur règle et légitime valeur , cela fit nattre quantité de procès et de grandes dissensions entre plusieurs' habitants du rovaume , à cause des marchés qui avaient été faits dès le temps de la susdite faible monnaie, qui pour ce temps courait ; c'est à savoir, 1 écu K 2& sols et les blancs pour 8 deniers, comme il vient d'être dit, en quoi il y avait grande décevance, tromperie et confusion pour les acheteurs. » La guerre qu'on avait h soutenir contre l'Anglais était la cause ou le prétexte de ces alTaibiisseraenls; c'est ce que le roi dit lui- môme dans une de ses ordonnances du 7 mars 1418, par laquelle il augmente le prix de l'écu d'or de 20 sols tout d'un coup, et de 80 sols qu'il valut dans la suite, il h» fit va- loir 50 sols. Son mandement porte, que c'est pour résister à notre adversaire d'Angleterre^ et obvier à sa damnable entreprise... attendu que de présent nous n'avons aucun autre r^ venu de notre domaine, ne autrement j de quoi nous puissions nous aider^ etc. Le roi d'Angleterre ayant été ensuite dé- claré régent et héritier du royaume par les artifices de la reine, au préjudice du dau- phin véritable successeur, l'Anglais, qui ne quittait pas le roi, et qui le gouvernail ab- solument, lui fit ccmvoquer les états du royaume h Paris le 6 décembre 14-20. Jean le Clerc, après avoir requis aide pour con- duire le fait de la guerre, remontra ensuite que (1), la monnaie était faible et altérée^ ce ?ui était au grand dommage de la chose pu- lique, auxquelles choses fallait prompte pro^ ^vision, et qu*its y voulussent aaviser : il fut répondu^ de la part des trois états, q\itHs étaient prêts et appareillés de faire tout ce qu'il plairait au roi et en son conseil d'ordon^ ner : en conséquence de quoi il fut or- donné qu'on ferait une manière d'emprunt de marcs d'argent, qu'on mettrait à la mon- naie au prix que Von dirait, et de ce qui va- lait huit livres le marc d'argent, et qui serait mis à la monnaie, ils en auraient sept francs, et non plus, qui était une bien grosse taille, dit Juvénal des Ursins. La chose fut exécu- tée, et l'impôt des marcs d'argent ne fut pas seulement mis sur les bourgeois et sur les marchands, mais aussi sur les gens d'Eglise. Ensuite, par lettres données à Paris le 19 décembre 1420, et par le mandement des f:énéraux des monnaies du 26 avril 1421, il ut ordonné qu'on fabriquerait sur le pied de forte monnaie, des deniers d'or fin, ap- pelés écus, de 66 au marc, au cours de sa sols 6 den. la pièce, le marc d'or 72 livres. Des gros d'argent è 11 den. 12 grains, de 86 un quart au marc, au cours de 20 deniers la pièce, le marc d'argent 7 livres. La forte monnaie n'eut cours que le 26 juin 1421. Le roi mourut le 21 octobre 1422 ; Mons (1) luvéual des Ursins, p. 58S« 615 PRà DICTIONNAIRE DE miMlSHATfQUE. FRA ei6 trelet dit qu*on donna en aumône à 16,000 personnes^ à chacun trois blancs , monnaie royaUe. Un autre dit, huit doubles^ valant deux deniers tournois , n*y ayant lors plt^ grande ni plus petite monnaie^ si ce n'était or. i Henri V, roi d'Angleterre, ayant usurpé une partie du royaume de France, y fit faire une monnaie d*or, qu*on appela angelots, de ce qu'un ange tient dans Técusson les armes de France et d'Angleterre. Voy. le mot AifGBLOTS,où cette monnaie est détaillée. Vers la fin du règne de Charles VI le marc d'arçent valut 7 livres, le marc d'or 76 livres 5 sois. Le roi d'Angleterre ne s'écarta pas de ce prix pendant ou'ii fit battre monnaie en France. § 30. — Des monnaies que les rois d'Angleterre firent frapper en France (4418). Pendant que le dauphin et la reine, veuve de Charles vl, partageaient le royaume en deux factions, Henri V, roi d'Angleterre, descendit en France avec une puissante armée, et se rendit maître de la meilleure partie de la Normandie. La reine et le duc de Bourgogne, ennemis mortels du dauphin, abusant de la faiblesse de l'esprit du roi, lui persuadèrent de donner Catherine de France sa fille en mange à Henri roi d'Angleterre, qui l'avait fait demander. Le mariage fut célébré le 21 mai 1420. Charles VI, en considération de cette alliance, déclara son gendre régent du royaume de France, et son successeur à la couronne ; on revint ensuite à Paris, où le roi d'Angleterre fut reconnu régent : Char- les VI, dans une de ses ordonnances pour les monnaies, appelle Henri V « notre fils le roi d'Angleterre , héritier et régent de France. » Pendant le règne de Charles VI, le roi^ d'Angleterre fit fabriquer en Normandie, dont 11 était le maître, des saints et des de- mi-saluts, des blancs et autres espèces, au môme titre et au même poids que les mon- naies du roi, sur lesquelles il faisait graver ces mots : Hœres Franciœ, Nous lisons dans le Journal de la vie de Charles VI que « le roi Henri fit forger une petite monnaie qu'on nommait double, qui valait trois mailles ; en commun langage on les appelait niquets. Il ne courait autre mon- naie pour lors, et quand on en avait pour 100 Qorins, c'était la charge d'un homme, c'était bonne monnaie pour son prix ; outre fit forger blancs doubles. » Henri V, roi d'Angleterre, mourut au bois de Vincennes le 29 août 1422 ; et Charles VI, roi de France, le 20 octobre de la même année. Henri V laissa de Catherine de France, sa femme, Henri VI, âgé seulement de deux ans, qui lui succéda ; il fut proclamé à Paris, roi de France et d'Angleterre le 12 novembre 1422 : le même jour, le duc de Bethfort son oncle, qui avait pris la qualité de régent, du consentement de Charles VI, d'abord après le décès de Henri V, ordonna que les arrêts seraient rendus au nom de Henri VI et scel- lés de son sceau, et que les monnaies se- f aient frappées à ses coins et à ses armes. Cela dura pendant Tespace de ouatorze ans, que les Anglais furent maîtres de Paris, d*où ils ne sortirent que le 3 avril 1436 ; ils firent battre plusieurs monnaies d'or, d'ar^^ent et de billon qui eurent cours dans les villes sou- mises à leur obéissance. Voy. dans les ta- bles (m* partie de cet article), le titre, la loi, le poids et la valeur de ces espèces. On a toujours cru que les Anglais, peo* dant qu'ils furent maîtres de Pans, Défirent frapper pour monnaie d'or que des saints et des angelots ; cependant nous trou- vons qu'ils firent fabriquer des francs d'or, appelées francs d'or à cheval : ils firent en- core fabriquer d'autres espèces appelés ruh blesy ainsi qu'il est porté dans une ordon- nance pour le cours des monnaies, faite par Henri VI au mois de janvier 1&26, dans la- quelle il est fiait mention des nobles, demi- nobles et quarts de nobles que l'on faisait faire alors dans les monnaies de France. Nous avons dit que les saints commeocè- rent sous la fin du règne de Charles VI: Suant aui angelots, il y eut une monnaie 'or sous Philippe de Valois qui porta ce nom, mais elle était d'une figure différente de celle-ci. Nous lisons daps un ancien ma- nuscrit, qui parait être environ de ce temps- là, que le roi d'Angleterre fit faire cette monnaie, qui était d'or fin, à plus haut litre qu'aucun de ses voisins, espérant parce moyen aliéner l'amitié des Français de Char- les VU, qui en même temps avait été con- traint d'empirer beaucoup sa monnaie; ce que Henri VI ne fit point pendant qu'il fut maître de Paris. Cependant les monnaies de Charles VU, étant plus laibles que celles de Henri VI, at- tiraient toute celles de l'Anglais qui étaient 1)Ius fortes ; c'est ce qui obligea Henri VI de es décrier, ainsi qu'il le dit lui-même dans une de ses ordonnances, dans laquelle, par- lant du roi, il dit : Charles^ qui se dit oau- pAtn, notre adversaire: dans une ordonnance antérieure à celle-là, qu'il fit pour diminuer le cours des monnaies de Charles Vlll, à cause qu'elles étaient faibles, le roi d'Angl^ terre parle de la sorte : « Voyant aue l'en- nemi et adversaire de nous et de notre royaume, qui s'ingère de porter nos armes de France, s'est etforcé et s'efforce chaque jour de faire faire à nosdiles armes de Fiance, doubles deniers de moindre poids et aloique ceux de notre très-cher père et aïeul le roi Charles, etc. » La dernière des monnaies que l'on attri- bue aux rois d'Angleterre est un gros d'ar- gent fin fait à Calais, Villa Calisie; Henri V y en fit faire ^ui étaient à 11 deniers d'argent fin , et pesaient justement un gros ; ceui d'Henri Vl et ceux d'Edouard IV ne pesaient 2ue 2 deniers 18 grains ; ceux d'Henri VI talent à 10 deniers 18 grains de loi, et ceux d'Edouard IV à 10 deniers seulement. §31.— CAar^t VU. Charles VII commença à régner le il octobre 1422. Pendant son règne on ne bt point de monnaies qui n'eussent été connues •17 FRA DICTIONNAIRE DB NUMISMATIQUE. FRA 6ig sons les règnes précédents; savoir, des écus d'or à la couronne, qui d*un côté avaient pour efBgie un écusson chargé de trois fleurs, surmontées d'une couronne fermée, avec cette inscription : Carolus septimus Dei graiiaFraneorumrex; au revers, une grande croix fleuronnée, et quatre couronnes, dont chacune remplit un ?ide de la croix, le bonnet de la couronne se trouvant en dedans de la croix, et pour légende : Christus régnât^ vincit^ imperai. Ils furent d'abord au ti^re de 23 carats |, à la taille de 60 au marc, du poids de 1 gros k grains l chacun, et avaient cours pour 22 sols : on en changea souvent le poids, le titre et la valeur (1 j. Ces diffé- rents écus d'or n'étaient distingués les uns des autres que par quelques petites marques, qu'on mettait dans la légende ou ailleurs, comme une couronne, une croix, un cliA- teau, une molette, une ancre, un croissant, un navire ou«vaisseau, une fleur de lis , ou autre chose semblable. Pour distinguer ceux que Ton fit en ik3& d'avec les autres, on mit des fleurs de lis et des couronnes k côté de l'écu. Les espèces, dites francs à cheval, avaient pour efligie un cavalier casqué à grillage, cuirassé, et son cheval caparaçonné. Les moutons d'or ont pour eiSgie un mouton ou agneau, portant une longue croix, ornée d'une ban- nière, avec oette inscription : Agnus Deif quU etc.; sous les pieds de l'agneau sont ces lettres: K. F. R^ a.; au revers une croix fleuronnée et tréûée, et quatre fleurs de lis qui remplissent les quatre vides de la croix, avec la légende : Christus régnât^ etc. Ces espèces étaient du même titre, poids et valeur, que celles fabriquées sous le règne de ses pri^décesscurs. Ce roi fit encore fabriquer d^autr(^ écus d'or qui avaient, du côté de l'effigie, un écusson écartelé de deux dauphins et de fleurs de lis, surmonté d'une couronne fer- mée; pour inscription : Karolus D. G. F. R.; au revers une grande croix fleuronnée, cha- que bout de la croix se terminant par une fleur de lis ; quatre autres remplissent les villes de la croix, dont chacune est surmon- tée d'une couronne fermée, de laquelle elle se trouve séparée par un cordonnet festonné, avec la légende : Christiu régnât^ etc. Ces es- pèces sont aux mêmes titre, poids et valeur que les écus k la couronne. Nous observerons que Charles VU est le premier qui ait porté le nom de dauphin de Viennois : la province de Dauphiné fut cédée par Humbert, dauphin, à la maison de France, à condition que le fils atné de la couronne porterait le nom de dauphin ; c'est en cette qualité que ce roi arbora deux dau- phins dans ses armoiries, et qu'il fit faire cette fabrication pour faire connaître, par ses monnaies, que le Dauphiné lui apparte- nait; ces écus furent fabriqués à Bourges, où ce prince s'était retiré, n'étant encore que dauphin ou régent de France, pendant la vie du roi» qui était devenu incapable de gouverner : il fit un grand profit sur les monnaies, en attirant celles Ju royaume, qui étaient plus fortes que les siennes; mais il revint à la forte monnaie après la mort de son père. Pour monnaie d'argent, Charles VII fit fabriquer des gros et des demi-gros d'argent fin, des plaques, telles que celles que le roi de Bourgogne faisait faire dans les Pays-Bas : celles du roi se fabriquaient à la monnaie de Tournai; elles étaient d'argent fin, ainsi que les gros tournois, et pesaient environ 68 à 69 grains. Jacques Cœur en fit faire de pareilles Sendant qu'il fut maître de la monnaie de ourges : ces gros sont d'argent fin, du poids d'un gros; nous remarquons que le nom de la ville de Bourges, ou ils ont été fabriqués, y est marqué, ce qu'on ne prati- quait plus depuis le commencement de cette troisième race. C'est eu quelque façon à ce Jacques Cœur qu'on est redevable du réta- blissement des monnaies, en les faisant fabriquer sur le fin. Lorsque le roi n'était encore que dauphin, il se retira h Bourges en 1^18, où la chambre des monnaies fut transférée : Jacques Cœur, né dans cette ville, fut maître de cette monnaie en 1435; il le fut aussi de celle de Paris, lorsqu'elle y fut rétablie en 1436. On fit quantité de monnaies de billon sous ce règne, qui étaient les mêmes que sous les règnes précédents; savoir, des grands blancs, des demi-blancs, des doubles et des deniers parisis et tournois. Charles VU, dès Tan 1418, avait pris la qualité de régent du royaume; son père, comme nous l'avons déjà dit, était devenu incapable du gouvernement par une Ûcljeuse ^maladie, qui dura presque toute sa vie. La reine, de son côté, prit la qualité de régente du royaume, et établit deux cours souve- raines, l'une à Amiens, l'autre à Troyes en Champagne; le dauphin, qui s'était retiré à Bourges, y établit un conseil et une cour souveraine, pour la conduite des affaires du royaume, et fit battre monnaie dans la plupart des villes de son parti, aux coins et armes du roi; ce qui est prouvé par une ordonnance de Charles VI du 12 octobre 1421, et par plusieurs autres. Le dauphin employait toutes sortes de moyens pour être en état de résister à ses ennemis, et pour se conserver le royaume qu'on voulait lui ôter. Dans cette extrême nécessité, l'affaiblissement des monnaies était un des plus prompts et des plus as- surés moyens pour avoir de Targent (1); c'est pourquoi il les affaiblissait presque tous les mois, et même plus souvent, en sorte que le marc d'argent qui valait dans les lieux qui lui étaient soumis, le 3 mai 1418, 9 livres, en valut 90 au mois de juil let 1422, et le eros tournois, qui valait 20 deniers, qui était à 5 den. 8 grains de loi, de 80 au marc, n'était alors qu'à 8 grains de loi, et de 120 au marc; ainsi le marc (1) Voyez les Tables. DiCTiONN. DE Numismatique. (1) Yoyei les Tables. 20 6f9 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 6i1 d'argent dont on payait aux monnaies 90 livres, s'exposait» étant converti en monnaie, pour 961 liv. 10 sois; de sorte que le roi tirait 370 liv. de profit sur chaque marc d'argent qu'rl faisait convertir en monnaie: il tirait pareillement un grand profit sur l'or, car le marc d'or fin» qui était fixé à 320 livres, valait, étant converti en monnaie, près de 28W livres, l'écu s'exposant pour 40 liv. (i). Le dauphin faisait faire ses monnaies plus basses ou de moindre valeur que celle du roi son père; par ce moyen, il les attirait presque toutes, ce qui ne causait pas un petit embarras aux Anglais ; dans les lettres du 12 octobre Itôl, concernant le cours des monnaies, le roi dit qu'ayant fait faire de la forte monnaie en différents lieux, en conséquence de la déclaration du 19 décem- bre, rendue en présence des états tenus à Paris : « Nous n'avons voulu qu'il n'en fût fait encore aucune délivnmce, pour - les grandes fraudes, mauvestios et déceptions que celui qui se dit dauphin et ceux de sa partie y avoient commencé à faire, qui fai- soient forger h nos coins et armes gros de petite valeur, en intention de tirer et attraire par devers eux les bons gros que faisions faire, pour en enrichir et pourvoir notre peuple de leur monnaie, si la nôtre eût couru sur ledit pied. » Le 22 mai 1422, on décria tous les gros, parce que le dauphin les avait contrefaits; « il y eut grand murmure du peuple, qui perdoit moult, parce que le meilleur ne leur valoit qu'un denier ou un tournois, p Char- les VU, reconnaissant le préjudice que le surhaussement du prix au marc d'or et d'argent causait à la France, revint à la forte monnaie à la fin du mois d'octobre 1^22, c'est-à-dire, 8 ou 10 jours après la mort de son père, qui y était aussi revenu au com- mencement de l'an 1^21 ; alors le marc d'ar- gent fm qui valait 90 liv. fut mis à 7 liv. 10 sols, le marc d'or fin ne valut que 90 livres, et l'écu d'or, qui valait kO livres, fut rois à 20 sols; ainsi la diminution du prix du marc d'or et d'argent et des monnaies, fut faite de H» c'est-à-dire, qu'une personne qui avait «0 Uv.de la faible monnaie, n'avait plus qu'une livre de la forte monnaie. Cette forte monnaie, qui eut cours au commen- cement du règne de Charles VU, ne dura pas longtemps; il fut obligé de l'affaiblir pour résister aux Anglais, qui étaient maî- tres d'une bonne partie du royaume; tnais ces affaiblissements ne furent pas si grands que les premiers, car le marc d'argent ne valut pas davantage que 15 ou 20 liv., et même il demeura p.u de temps à ce prix-là; enfin les Anglais ayant été chassés du royaume le 21 avril itô^, les désordres des monnaies cessèrent, et, sur la fin du règne de Charles VU, le marc d'argent valut 8 liv. 15 sols, le marc d'or 100 liv. Le 3 avril 1U6, Paris ayant été réduit à l^béissance du roi dès le 12 mai, Jacques Cœur étant maître de la monnaie, on fabriqua (I) Le Blanc , page i46. des écus d'or à la couronne, qui avaieni deux fleurs de lis couronnées à côté de l'écu; ils étaient d'or fin, de 70 au marc, et valurent 25 sols : on fit aussi des bUncs à l'écu, qui avaient trois cooronnes dans trois demi-compas autour de l'éou, de 5 de- niers de loi, argent le roi, de 80 au marc, Zui valurent 10 deniers tournois la pièce, e 18 juillet on donna cours à ces monnaies f»our le prix que nous avons annoncé, et 'on décria toutes celles d'Angleterre. Le 7 juin 1^96, on permit le ^ursdes monnaies suivantes i Ecus d'or fin, pour ffs. €den. Grands blancs 0 10 Petits blancs 0 5 Doubles 0 3 Gros tournois S 6 Toutes les autres mofinaies fhrent dé- criées. En Normandie les mêmes espèces y eurent cours pour un prix différent, et on permit celles d'Angleterre, de Flandre et de Bre- tagne, savoir : Les écus, pour 80 s. Les blancs 0 11 den Petits blancs 0 S oboles Gros tournois S 9 Gros d'Angleterre 0 3 Plaques de Flandre 0 15 Blancs bretons au chapelet. 0 9 Le même jour, c'est-à-dire, le 7 juin U56, on permit encore le cours des monnaies suivantes : Gros du Pape I .. ^ • . Gros de Provence ) ** ;^?J^" ^^"^ Gros de Milan » ^^^' Blancs de Bar i 7 deniers oboles Blancs de Lorraine ' tourn. Morlans 9 oboles. Liards 8 Blancs de Bretagne à la forge 12 deniers. Dans cette ordonnance du 7 juin, on donna cours aux monnaies que le dauphin faisait faire en Dauphiné pour le même prix que celles du roi, qui mourut le Si juillet lUi. Louis XI succéda à Charles VU* son père, le 2â juillet 1461. Sous ce règne on fabriqua en France et en Dauf^iné, pour monnaies d'or, des écus d'or et des demi-éous, oui avaient pour effigie un écusson écartelé) flanqué de fleurs de lis et de dauphins; T^ cusson surmonté d'une couronne fermée avec les armes du Dauphiné; pour inscrip- tion iLudôv. D. G. Franc, rex; au revers, une grande croix fleuronnée et iréflée, les vides de la croix remplis [)ar deux dauphins en rond, la tète da côté du dehors de m croix, et deux fleurs de lis ayant la pointe en dehors, avec la légende : Chnst. regn* vine. imp. Ces écus étaient au titrede 33 carats f> à fa taille de 71 au marc, et eurent coors pour ^ sous parisls. On fabriqua encore des écus d*or (lu*jWi appela écus d'or au soleil, qui ont pourem'^ gie trois fleurs de lis, surmontées d'une couronne ouverte, au-desaus de laquelle tft 62i PRà DIGTIOMNAIRE DE NUHISMATIQI3E. FRA 622 un soleil, avec cette inscription : Ludov, D. Les écus d'or que Ton faisait alors de 2 de- G. Franc, rex; au revers une grande croix niers 16 grains de poids, pour 27 s. 6 d. composée et barrée, à chaque oout de la- Les demis i3 9 quelle il y a une fleur de lis ; pour légende: Les royaux Ide ad 23ffrAinft 30 0 Christ, regn. vinc. imp. Ces écus sont, ainsi Les écus vieux J ^ * ^wj^iaii». w (jue les autres, au titre de 23 carats 4* à la Francs à pied et à choval, id. . 30 0 taille de 70 au marc, du poids chacun de 65 Ecus de Toulouse de 2 d. 23 gr. S? 6 grains, et ont eu cours pour 22 sols narisis. Moutons a'or de Montpellier de Le 2 novembre 11^75, on cessa la labrica- 2 den. 15 grains IS 0 tion des écus d'or à la couronne, et on fit à Gros d'argent 2 6 leur place les écus d'or au soleil, qui avaient Grands blancs . 0 10 un soleil au-dessus de la couronne, et point Petits blancs . 0 5 de fleurs de lis à côté de l'écu : depuis ce Hardis) g « temps, on a toujours continué de mettre un Liards I soleil sur les écus d'or, qui, à cause de cela, Doubles, dexiiers tournois et pa- sont appelés très-souvent écus sol, ou écus risis 0 2 d'or soL On ne put décrier tout d'un coup les mon- Pour monnaie d'argent, Louis XI fit faire naies étrangères qui étaient tolérées dans le dans tous ses Etats des gros et des demi-gros royaume, sans troubler beaucoup le corn- qui étaient è 11 deniers 12 crains de loi, ar- merce ; elles continuèrent encore d'y avoir gent le roi; les gros pesaient près d'une cours depuis IçJ-" mars jusqu'au 1" juin, drachme, et valaient 2 sols 6 aeniers, les conformément à cette ordonnance du h jan- demi-gros 1 sol 3 deniers. Le marc d'argent vier 1^70, dans laquelle le nom et le poids 8 livres 15 sols. Alors le roi ne prenait sur de ces espèces sont désignés ; nous les rap- chaque marc d'argent en œuvre aue 5 sols, portons ici, pour faire connaître quelles es- et sur le marc d'or, qui valait 100 livres au pèces avaient cours alors, tant en France que commencement de son règne, 25 livres 5 dans les pays étrangers, sols; les monnaies étaient bien réglées, le Monnaies d*or. désordre avait cessé dès qu'on eut chassé les Lions de Flandre, de 3 den. 8 gr. 33 â. 4 d. Anglais du royaume. Florins nouveaux, avec un saint En billon, on ût des blancs et des demi- André, de 2 den. 15 srains. 32 0 blancs à la couronne et tu soleil, comme on Florins du Rhin des k seigneu- avait fait des écus d*or à la couronne et au ries, de 2 den. 15 gr. ... 32 1 soleil, des doubles tournois, des deniers Florins au chat« de2den. 12gr. i\ 2 tournois, des deniers parisis et des oboles, Florins d'Utrecht, de 2 d. 15 gr. 21 3 des liards et des hardis, que l'on fabriqua par Nobles henris, de 5den. 8gf. 56 8 ticulièrement pour les provinces de Guyenne Saluts 28 k et de Dauphiué , où on avait d'ancienneté Demi-nobles 28 i coutume de les fabriquer; savoir, les hardis Nobles édouards, de 6 den. • 63 & en Guyenne, les liards en J)auphiné (1). /de Savoye ^ On fit encore à Bordeaux des deniers qu'on -. ) de Provence f ^« o*i < a »• ^ a appela bourdelois; ils n'eurent cours que ^"*1 d'Avignon » «« -««-i*^ gr- » 9 dans la Guyenne. 'de Bretagne) Telles furent les monnaies d'or, d'argent t de Venise ] et de billon qui furent fabriquées sous le règne Ducats) de Milan }de2d.l7gr. 98 10 de Louis XI ; cellesqui furent faites enDau- ( de Rome \ phiné étaient ditférentes de celles qu'on fai- Clincarts de Guillemua, de 2 d. sait en France, par l'écusson, qui est tou- 20 grains JL jours écartelé de France et de Dauphiné, et ^ -.^^ J de) Flandre .^oa «&,» oa éa par des dauphins qu'on mettait ordinaire- "^^^ l de ) Brabant ^®*<^-"8- »> 10 ment aux angles de la croix, ou ailleurs : il Dordres de Philippe, de2d.Ugr. 16 8 |)aralt, par les ordonnances, que le cours Ridres de Flandre, de 2 d. 20gr. 30 0 des monnaies étrangères fut permis; les écus Bandes d'Espagne ) ^ «^ -o^ «m « vieux, les royaux, les francs à pied et à che- Henris d'Espagne } ^' ^ " val étaient des monnaies des règnes précé- Ecus de Béarn, de 2 d. 15 gr. . 25 0 dents; ils eurent cours sous celui-ci, et Ecus d'Aragon, de 2 d. 12 gr. . 22 6 même sous les rè^^nes suivants, jusqu'à Monnaies d'argent. Louis XIJl. Le peuple prenait la liberté de ^ .^e Flandre \ donner cours aux monnaies étrangères pour Ij^ Béarn i o 4 plus qu'elles ne valaient; ce qui était cause "^^^l d'Angleterre nouveaux ( ^ * qu'on trao^ortait hors du royaume les mon- (d'Espagne, dits royaux^ naies du roi, qu'on convertissait en ces mon- virelans de Flandre .... 0 12 d. ob naies étrangères. Le roi, pour empêcher ces (j^os de Bretagne 2 8 désordres, qui allaient à épuiser l'Etat des Xarges 0 11 matières d'or et d'argent, ordwna, par une \ jè Béarn à deux vaches déclaration du 4 janvier U70. que les mon- Ide Savoie naies suivauates auraient seules cours pour Blancs ( de Lauzanne ; Os. 8d. le prix qui y est désigné; savoir : 1 je Provence (1) Ordonnance dè'Loûis XI. 'de Milan 6SS FRA DIGTIOMKAIRË DE NUMISMATIQUE. FRA 6il 2 s. 8d« Gros d'Angleterre anciens Demi-quarts à [)roportioD. Ide Savoie de Provence de Gènes de Dauphiûé Doubles d*Aragon. . • • * • 0 9 Gros de Navarre 1 2 Autres 0 11 Blancs de Navarre. . • • • • 5 oboles. Hardis de Morlans 2 oboles. Les étrangers tiraient les écus d'or et les grands blancs de France pour fabriquer leurs monnaies : pour empocher ce transport , après plusieurs délibérations, il fut résolu, le k janvier 1473, que le cours en serait haussé, le poids affaibli, et le prix du marc d'or et d'argent augmenté ; alors le marc d*or valut 110 livres; le marc d'argent 10 livres. Il fallut^augmenter aussi le cours des es- pèces d*or, d'argent et de billon, tant de France que des pays étrangers, qui avaient cours dans le royaume, ce qui fut publié le 8 janvier, savoir : Les écus d'or .... 30 sols 3 deniers. Les gros d*argent. . • 2 9 Grands blancs. . • 4 0 11 Hardis é 0 k Liards 0 2 Deniers parisis; ... 0 1 parisis. Deniers parisis. . , . 0 1 tourn. On toléra encore le cours des monnaies étrangères rapportées ci-dessus. L'ordonnance du b janvier iVJ3 n'étant pas exécutée , par rapport au transport des monnaies de France hors du royaume, le roi, par une autre ordonnance du 2 novem- bre 1475, augmenta le prix du marc d'or, qu'il fixa à 118 livres 10 sols, et laissa le marc d'argent à 10 livres ; les écus au soleil valurent 33 sols , et les blancs 12 deniers. On décria toutes les monnaies étrangères, excepté celles du roi d'Angleterre, des ducs de Bourgogne et de Bretagne; celles-ci fu- rent décriées le 1" octobre 1479 (1); mais le roi d'Angleterre s'en étant plaint, on en per- mit le cours par une déclaration du 7 jan- vier suivant. § 33. —Remarques. 1* Entre plusieurs or- donnances que Louis XI fit pour les mon- naies, celle du 2 novembre 1475 déclare nulles toutes les grâces qu'il peut avoir ac- cordées par importunité ou autrement aux faux monnayeurs, et généralement à tous ceux qui avaient contrevenu aux ordon- nances pour les monnaies , avec défense au chancelier de les sceller, et aux autres cffii- ciers d'y avoir égard. 2** Le roi, ne voulant pas souffrir ce que la nécessité et les circonstances des temps avaient fait tolérer à s^s prédécesseurs, au préjudice des droits de la couronne, envoya son chancelier au duc de Bretagne, lui signi- fier entre autres choses, que s'il continuait à faire battre la monnaie d'or ^ il lui déclarerait la guerre: cette déclaration, ou d'autres causes qu'on peut voir dans l'histoire de ce (l)Reg.F.foL 103. temps, furent l'occasion d'une guerre à la- quelle les ennemis du roi donnèrent le nom spécieux de bien public; elle fut terminée par le traité fait au bois de Vincennes le i*' oc- tobre 1465; une des conditions du traité^fut que le duc de Bretagne pourrait faire battre monnaie d'or à son coin; le roi lui en fit expédier lettres le même mois, lesquelles furent registrées au parlement etàla chambre des monnaies ; dans ces lettres, le roi recon- naît que les prédécesseurs du duc de Bre- tagne ont joui du droit de faire fabriquer monnaie d or, blanche et noire. Le roi per- mettait par ces mômes lettres le cours de ces monnaies par tout le royaume, en gardant, quant à l'or, le poids et le litre selon les ordonnances royaux: sans doute la nécessité de séparer ses ennemis arracha au roi cette permission ; car il est constant que les ducs de Bretagne n'avaient pas ce droit; cela est si vrai, qu'en 1391 Charles VI, aïeul de Louis XI, envoya, le 26 janvier, le duc de Berri , accompagnéde plusieurs personnes considérables du conseil, au duc de Bre- tagne, pour se plaindre de ce qu'il faisait battre monnaie d'or et d'argent, ne devant la faire aue noire, c'est-à-dire de billon. Les envoyés du roi soutenaient, quod ipse nec prœdecessores ducis Britanniœ non poterani, nec facere debebantj nisi monetam nigram certi ponderis et valoris^ et nihilominus fête- ratj et fieri faciebat albam^ quod erat inprœju- dicium domini reais, 3' Louis XI s étant réconcilié avec son frère Charles, lui persuada de changer la Champagne et la Brie, qu'il avait eues en apanage par le traité de Péronne, contre le duché de Guyenne, outre la rivière de Cha- rente, le pays d'Ageuois, le Périgord, le Quercv, la Saintonse, le gouvernement de la Rochelle et le bailliage d'Aanis, et lui ac- corda le droit de faire battre monnaie d'or et d'argent. Le roi accorda le môme privilège au prince d'Orange, dont la principauté rele- vait du comté de Provence; le roi René de Sicile en engagea l'hommage, le ressort et la souveraineté à Louis de Châlons, prince d'O- range, dont le fils nommé Guillaume en traita avec le roi le 10 juin 1475; dès-lors cette principauté fut attachée au Dauphiûé: le prince d Orange en ayant fait hommage au roi, le roi lui permit de prendre le titre de prince d'Orange^ par la grâce de Dieu^ et de faire battre monnaie d'or et d'argent d'aussi bon aloi que celle de Dauphiné. 4* L'an 1467 finit sous ce règne la manière de parler par monnaie vingtième, vingt -qua- trième, trentième, etc., qui avait commencé sous celui de Philippe le Bel, et dont nous avons donné l'explicaiion dans les remarques qui sont à la fin du règne du roi Jean. f 35. — Charles YIIL Charles YIII succéda à Louis XI le 30 août 1483. Ce prince fit faire les mêmes monnaies d'or que son père, tant en France qu*en Dau- phiné et en Bretagne, dont il épousa l'héri' tière ; savoir, des écus d'or à Ja couronne et au soleil, qui étaient du même titre et du «25 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 616 môme poids que ceux qui avaient cours à la de Bretagne. La paix fut conclue au mois de fia du règne précédent; des gros d'argent novembre, et par délibération des états de de 70 au marc, du poids de 2 den. 16 grains )a province, le mariage d*Anne de Bretagne la pièce, les demis à pro()ortion. avec le roi fut arrêté; elle fit transport au roi Outre les blancs au soleil et à la couronne, de tous ses droits, et promit, au cas qu'elle le roi fit encore fabriquer des grands blancs lui survécût, de népouser que Théritier de au K couronné; cette lettre, comme on écri- la couronne. Le mariage fut conclu le même vait alors, était la première du nom du roi, jour, et dès lors on cessa la fabrication aux d*où ils portèrent le nom de Karolus; ils coins et armes de la duchesse Anne, avaient cours pour 10 deniers tournois. ^MonnaiesfabriqttéesenItalie.ChQr\esyill Quoique cette monnaie ne passât pas le ayant résolu d'entreprendre la conquête du règne de Charles Yill, et que Louis XI la royaume de Naples, dont Louis XI son père décriât, elle se convertit, pour ainsi dire, en avait acquis les droits par le testament que iDonnaie de compte. Charles du Maine avait fait en sa faveur, Les Karolus fabriqués en Dauphiné, au passa en Italie, et arriva à Pise le 8 novem- lieu des fleurs de lis qui sont à côté du K, bre ih%k. Le lendemain, revenant de la avaient des dauphins, et ceux fabriqués en messe, les Pisans le supplièrent de les déli- Bretagne des hermines. . vrer de la domination des Florentins, et de Le prix du marc d*or et d'argent, et celui leur rendre leur ancienne liberté. Dès que le des monnaies demeurèrent fixes depuis le roi leur eut accordé leur demanda, ils cou- commencement du règne de Charles VIII, rurent au pont qui est sur l'Arno, et jetèrent jusqu'au 30 juillet 1^87; alors le prix ùqs dans la rivière un grand lion qui représen- écus d*or fut augmenté, pour empêcher le tait la seigneurie de Florence; ils mirent à transport qui s'en faisait ; ainsi l'écu à la cou- la place la statue du roi, tenant un lion sous ronne eut cours pour 35 sols (1). L'écu au ses pieds. Pendant le séjour que le roi fit à soleil pour 36 sols 3 den. Le prix des autres Pise, il fit fabriquer de la monnaie à son nom monnaies d'or fut augmenté à proportion, et à ses coins; on fit des gros d'argent qui Le 24 avril 1488, on augmenta le prix des étaient à 10 deniers 18 grains de loi, et de espèces d'argent, et le marc d'argent qui 32 au marc. Les Pisans, pour marquer leur valait 10 liv. en valut 11. reconnaissance et faire voir qu'ils tenaient Alors les espèces d*or, d'argent et de biilon leur liberté du roi, firent mettre dans la lé- valurent, savoir: gende de leurs monnaies: Karolui Pisano^ Les écus au soleil 36 s. 3 d. rum liberator. — A la couronne. . • 35 3" Le roi, étant arrivé à Rome, reçut du Les demis à proportion. pape l'investiture du royaume de Sicile, deçà Les écus vieux. ..... 40 et delà la Fare; delà, continuant son che- Fraocs à pied. \ min, il entra dans la ville de Naples le 22 fé- — achevai. î 39 vrier 1494. Pendant le séjour que le roi v fit, Royaux. / il ordonna que les monnaies seraient frap- Marc d*or fin 130 1. 3 4 pées à son coin; on fit ensuite, le 25 mars. Grands blancs au soleil, ou dou- des écus, des ducats, des grands blancs et . zains 13 d'autres espèces, avec les armes de France Blancs à la couronne, ouonzains. 12 d'un côté, celles de Sicile de l'autre, avec des Gros du roi 3 croisettes de Jérusalem. Les écus d'or qu'on Liards, hardis, doubles, deniers, fabriqua à Naples étaient au même titre et leur prix ordinaire. du même poids que les écus d'or au soleil Marc d argent 11 liv. qu'on fabriquait en France. Il y avait qua^ntité de moimaies étran- 4" La ville d'Aquila, ou de l'Aigle, fut' la gèresqui avaient cours enFrance, qui étaient première qui se déclara pour le roi, qui, à à peu près les mêmes que celles dont nous cause de cela, lui accorda beaucoup de pri- avons rapporté les noms au règne de Louis XI. viléges, entre autres celui de battre mon- § 34. — Remarques. V Monnaies fabriquées naie: Aquitanis quoque muUa extra ordinem en Bretagne, François, duc de Bretagne, étant indulta et jus cudendœ monetœ. mort le 7 octobre 1488, laissa son duché à 5*' Charles VIII fit encere fabriquer des Anne sa fille. Le roi prétendant que la Bre- espèces en Provence; on en voit les pieds- tagnelui appartenait, y continuait la guerre, forts dans les cabinets du roi, et le compte et s'était rendu maître de plusieurs places de la chambre des comptes fait mention de considérables. Le 6 avril 1491, étant à Nantes, pied-fort pour nouveau pied de monnaie fa- il ordonna une fabrication de monnaie en briquée en Provence. Nous voyons, sur deux Bretagne pareille à la sienne, afin de faciliter de ces pièces, que le roi prenait la qualité }e commerce de cette province avec le reste de comte de Provence et de Fortcalquier ; aussi du royaume. Conformément à cette ordon- Louis XI, père de Charles VIII, avait acquis nance, on y fabriqua non-seulement des écus ces deux comtés, et les avait unis à la cou« d'or, mais des espèces de biilon telles qu'on ronne. les faisait dans les autres provinces du § 34.— Lohm J//. royaume; on grava sur toutes ces espèces _. . ^__ aa ^ nu i vm ^rao des hermines, qui étaient les armes des ducs ^ Louis XII succéda ^ Charles VIII en 1498. ^ On fabriqua sous ce règne en France, eu (1) Reg. F, fol, 129. Dauphiné, en Provence et eu Bretagne^ ^ei 827 FR DiCTIONNAlUË DE NUMISMATIQUE. FRA écns et desdemi-écus d*or, qui ont pour efligie un écusson chargé de trois fleurs de lis, sur- moQtées d'une couronne fermée; à chaque côté de récusson, une fleur de lis surmontée d'une couronne fermée, avec Tinscription : Ltd. D. Ér. Franc, rex ; au revers une grande croix ouvragée, terminée par quatre fleurs de lis, avec celle légende : Christ, regn. vinc. imp. Ces espèces sont au titre de 23 carats |, audit huitième de remède, à la taille de 70 au marc, du poids d un gros cinq grains, et ont eu cours pour 20 sois. Sur quelques- uns des écus d'or qui furent monnavës en Provence et en Bretagne, le roi prend le titre de Cofius Provenciœ et de Dux Britonum^ ainsi ^ue sur quelques-unes des autres monnaies de billon fabriquées dans ces deux provinces. On ne commença les écus d*or et les écus au porc-épicque le 19 décembre 1507, après avoir discontinué la fabrication des autres espèces. Le nom de porc-épic fut donné à CièS nouveaux écus, à cause que la ûgure de cet animai y était gravée; on sait que le roi Tavait choisi pour sa devise, avec ces mots, Cominus et eminus. Ces écus ont pour ef- figie un écusson soutenu par deux de ces animaux, chargé de trois fleurs de lis, et surmonté d'une couronne fermée; pour ins- cription : Lud. D.G. Franc, rex ; au revers, une grande croix recroisée et échancrée sur lés bords; les vides de la croix sont rem- plis, savoir, deux par une L, les autres par deux porcs-épics, en sorte qu'il y"a deux L et deux de ces animaux, avec cette légende: Christ, regn. vinc. imper. Ces écus sont à 23 carats, du poids de 2 gros 8 grains, à la taille de 30 au marc. On fit, pendant les premières années du règne de Louis Xil, des gros d'argent; on en discontinua la fabrication pour faire les testons et les demi-testons , qu'on com- mença à fabriquer pour la première fois l'an 1513; ils étaient à 11 deniers 6 grains i d'argeQtfln,à la taille de 25 pièces^ au marc, du poids de 7 deniers 12 grains | chacun ; le teston valait 19 sols tournois, le demi 5 sols tournois, le marc d'argent 12 liv. 10 sols. Les testons avaient pour efllgie le buste du roi, rej^ardant à gauche ; sur sa tète, une couronne lermée et terminée par un bonnet pareil à un bonnet d'empire ; pour inscrip- tion : Lud. D. G. Franc, rex; au revers, un écusson chargé de trois fleurs de lis, sur- monté d'une couronne fermée* avec la lé- gende : Christ, regn. vinc. imper. On n'avait point encore fabriqué en France, sous cette troisième race, de monnaie aussi pesante que celle des testons ; il n'en restail pas depuis le commencement de la monarcnie de ce poids : un avis sur les monnaies , donné à Charles iX l'an 1504, porte qu'avant les tes- tons, on ne faisait en France que des gros, qui ne valaient que 2 sols, ou 2 sols 0 de- niers. Ces nouvelles espèces furent appelées testons, à cause que la tête du roi y était représentée: elles prirent leur origine à Milan, et durèrent en France jusqu'à Henri Ul, qui interdit la fabrication, et leur substitua les pièces de 20 sols. Louis Xil lit faire les mêmes monnaies de billon qui avaient été failes sous les règnes précédents ; savoir, des grands el des petits blancs, des liards, des hardis, des doubles et des deniers tournois parisis, des coronats et des patars en Provence. Pendant ce règne, le prix du marc d'or et celui des monnaies d'or, qui fui le même que celui de la iin du règne de Charles Vlil, ne changèrent point. Les écus vieux, les francs à pied et à cheval, qui étaient des monnaies françaises, eurent cours sous ce règne avec les monnaies étrangères ; mais les unes et les autres furent décriées le 5 décembre 1511, et les seuls écus et demi* écus d or au soleil, à la couronne el au porc-épic, eurent cours en France. Quant au marc d'argent, sa valeur changea une fois lorsque l'on fit les testons ; on l'auge monta alors de 30 sols, ainsi il valut 13 bv. 10 sols, le marc d'or 130 'liv. 3 sols h de- niers. § 35. — Remarques. 1* Quelques auteurs ont cru que le roi ne fit faire des monnaies en Bretagne à son coin et à son nom, qu'a- près la mort de la reine, qui arriva le 9 janvier 1513; ils se fondent sur ce que Sainte-Marthe dit qu'elle ne voulut pas (jer- mtttre que, pendant son vivant, ses uiâhs disposassent de son duché, et sur ce que Sesi^el , dans le Traité des louanges de Louis XU, dit qu'il laissa à la reine, pour le douaire qu'elle eut de Charles Ylli SOQ premier mari, le domaine de Bretagne, pour en jouir à sa volonté, et quelle en jouissait comme si elle n'eût point été en puissance de mari : on pourrait encore ajouter, pour soutenir cette opinion, que les registres de la cour des monnaies ne font point uientioû que le roi ait fait fabriquer des monnaies eu Bretagne au commencement de son rejoue, ni pendant la vie de la reine, et que l'on voit encore des monnaies de cette princesse frappées en Bretagne, sur lesquelles elle prend le titre de Anna D. G. Franc, rejm et Brilonum dugissa^ en 1&98. C'est la pre- mière monnaie frappée en France avec le millésime ; peut-être cette princesse ue le fit-elle mettre que pour marquer qu'elle était encore souveraine de Bretagne celle année-là *, car, le 7 de janvier de la même année, elle épousa Louis XU ; et en ellet l'année n'est pas marquée sur les autres espèces, el l'on ne peut pas dire que depuis celte année lft-98 on ait cuntinue à mettre le millésime sur les monnaies ; ce ne fut que ^ous Henri ii qu'on commença à ie mettre en usage en France. 2** Louis, fils et successeur de Charles, duc d'Orléans, prit le titre et les armes de doc de Mdan , ce que prouvent les ooonnaies qu'il fit faire à Ast ; étant devenu roi de France par la mort de Charles Vlll,ilpas de pouvoir faire cette réduction , on le fixa seulement pour un temps et par provision à 65 sols. 3» La cour des monnaies fit encore des remontrances, et démontra que la «fixation de l'écu d'or à 65 sols ne ferait qu'auginen- ter le mal, d'autant que l'expérience avait fait connaître plusieurs fois que pour s ac- commoder aux prix que le peuple doimaii aux monnaies, on avait surhausse Tecu {»our le fixer à un certain prix; ce oui avait donné occasion k un nouveau surnaussemealf IQ «57 FRA DIGTIOMNAIRE DE }eupl6 étant en possession d'excéder tou- , ours le prix de Tordonnance, et que, depuis e dernier règlement, la cour était bien in- formée que dans les provinces on avait en- core augmenté le prix de Técu de 4 à 5 sols. &*. La cour des monnaies, dans ses remon- trances, insista encore sur Tabolition de la manière de compter par sois et par livres. Voyez le Blanc, page 278. Ces remontran- ces furent fort discutées ; Tavis de changer le compte de livres à écus fut jugé de telle importance, que le roi, qui était à Pontoise, fit assembler à Paris, chez le cardinal de Bouibon, ce qu'ii y avait de gens savants au fait des monnaies pour Texaminer ; on disputa fort pour et contre ; enQn on se dé- termina à suivre Tavis delà cour des mon- naies. L'ordonnance à ce sujet fut faite en septembre 1577, registrée en parlement le 18 novembre, et à la cour des monnaies le 20 du même mois. 5* Pour faciliter cette nouvelle manière de compter, et pour rendre les payements plus faciles à faire, on fit des quarts et des demi- quarts d'écus. f 4S.— Charleê X. Henri III étant mort le 2 août 1589, le cardinal de Bourbon, par arrêt du conseil de rOnion, vérifié en parlement, fut proclamé roi par toutes les villes du parti de la Ligue; aussitôt la justice fut rendue, les monnaies fabriquées, et les autres actes publics furent faits au nom de Charles X. Le 15 décembre 1589, le cardinal de Bour- bon , par lettres patentes données h Paris, ordonna qu'on cesserait la fabrication des francs et des demi-francs sous le nom de Henri III, et que Ton fabriquerait au 1" jan- vier prochain, sous son nom, des écus et des demi-écus au soleil , des quarts d'écus, des demi-quarts d'écus d'argent et des douzains, le tout de poids, loi, cours, brassage et forme de ceux du règne précédent , c'est-h-dire les écus d'or au titre de 23 karats, à la taille de 72 au marc, pesant chacun &*> grains, les espèces d'argent au titre de 10 deniers 17 grains, à la taille de 72 au marc, pesant chacune 64 grains, pour inscription : Caro- lus X, D. G, Francorum reXy au revers la légende : Christus regn.j etc., sur les espèces (l'or; sur les espèces d'argent : SU nomen, etc. Le 12 janvier 1590, les poinçons de reflS- gie de Charles X furent apportés au bu- reau de la cour des monnaies, pour faire fabriquer à l'avenir les espèces à son nom. § 49. ^ Remarquée, t* Charles X, ou le cardinal de Bourbon, roi de la Ligue, mou- rut à Fonteuay, le 0 mai 1593. 2r Le 12 du même mois, Henri IV, par lettres-patentes données au camp de Chel- \t*s^ décria les espèces fabriquées au nom de Charles X. Ces lettres sont adressées à la chambre des comptes, séant à Tours, tenant la cour des monnaies. 9" Après la mort de Charles X, on fabriqua jusqu'au 22 mars 1593, dans la monnaie de Pans, au eoin de ce prince; on trouve mUOSMATlQUE. FRÀ 658 même quelques quarts d*écus fabriqués au même coin en 15^, quoique ce roi mourût en 1593, et qu'Henri IV fit son entrée à Pa- ris, le 22 mars 1594. 4* Après la mort de Henri III, trois sortes de personnes firent battre monnaie en Franco : Henri IV, qui était le légitime suc- cesseur, Charles X, et un troisième parti qu'on appelait les Politiques ; ils ne recon- naissaient aucun de ces deux rois, et, atten- dant que le temps eût décidé cette grande querelle et donné un roi à la France, qu'ils pussent reconnaître sans blesser leur con- science, ils faisaient battre monnaie sans y mettre aucun nom, mais seulement des deux côtés : SU nomen Domini benedietum, iU.'^HeHHIY. Henri III mort, Henri IV, roi de Navarre, lui succéda au trône, prit le titre de roi de France, et fit battre monnaie sous ce nom, et sous celui de roi de Navarre. On fabriqua pendant ce règne les mêmes monnaies d'or, d'argent, debillon et de cu;vre, qui avaient été faites sous celui de son jprédécesseur. Les écus d'or portaient pour emgie un écus- son chargé de trois fleurs de lis, surmonté de la couronne royale, avec cette inscrip- tion : HenricusIV V. G. Franeiœ etSavarrœ rexy 1607 pour millésime, au revers une es- pèce de cordon entrelacé et formant une croix, dont chaque bout est surmonté d'une fleur de lis ; pour légende : Christ, rtgn.^ etc. Ces espèces étaient au titre de 21 carats ^, à la taille de 36 \ au marc, du poids de 126 grains, et eurent cours pour 10 liv. Les francs avaient pour côté de l'effigie, le buste du roi regardant à droite, la tête couronnée de lauriers, la même inscription et le même millésime que les éci^s d'or, au revers quatre H formant une oroix sur- montée d'un grand fleuron, au bout et au mi- lieu duquel il y a une fleur de lis, pour lé- gende : SU nomen Demini keneëicium. Vers la tin du règne du roi, on mit pour inscription sur la tranche des pieds-forts de ces francs : PerennUati principiSf GaUiarum reetUuto- ris. Depuis la mort de Henri III jusqu'en l'an 1594, que le roi fut maître de Paris, le peu- ple avait haussé le cours des monnaies, et faisait valoir i'écu d'or 64 sols et plus ; on fil défense, le 30 mars, de les exposer, ni de les recevoir à plus haut prix qu'il n'était porté par l'édit de 1577, sçavoir : I'écu d'or pour 60 sols, le franc d'argent pour 20 sols, le quart d'écu pour 15 sols, et les diminu- tions à proportion; mais l'an 1602, le compte à I'écu fut aboli, et on rétablit celui à la li- vre ; on augmenta le prix des monnaies d'or et d'argent, de sorte que I'écu d'or va- lut .... 3 liv. 5 sous. Le testoo . . .15 sols 6 den. Le franc . • .21 sols. Le quart d'écu . . 16 sols. Le marc d'or 240 1. 10 sols. Le marc d'argent 20 1. 15 sols. I 45. — Remarques. V Par cette aug- mentation, il n'y eut plus de vérilal^les 659 FRA francs, ni de véritables quarts d'écus, puisque le franc valut 21 sois et que le auart d'écu ne partageait pas entièrement Tecu d*or en quatre; cependant ces espèces gardèrent toujours leur premier nom. 2" On ne se contenta pas d'avoir aug- menté le prix des monnaies, on donna cours aux espèces étrangères, et par là on leva tous les empêchements qu'on avait eus au surhaussement, sousle règnedeHenri III; Ja plupart des gens sages et expérimentés au fait des monnaies trouvèrent qu'on avait un peu trop légèrement aboli un édit gui avait élé &it avec toute la circonspection imaginable, puisque tout ce qu'il y avait de gens dans le royaume capables de donner des avis sur cette matière, avaient été en- tendus, et que leurs raisons avaient été dis- cutées à fond et par les plus habiles gens de l'Etat. Voici les raisons qu'allègue Henri IV dans son ordonnance pour repren- dre le compte à la livre, et abolir celui à l'écu introduit par son prédécesseur. « Vou- lons aussi et nous plaît que le compte è écu porté par l'ordonnance de 1577, jugé utile audit temps, pour arrêter le cours excessif de toutes sortes d'espèces, ayant , depuis par l'expérience, été reconnu grandement préjudiciable, voir se peut àive l'uue des causes de la dépense et superfluité qui se remffrque.il présent, en tous états, et de ren- chérissement de toutes choses, n'aura plus lieu dorénavant, à commencer du jour de la publication de la présente ordonnance, et l'avons, pour plusieurs et justes considéra- tions, interdit et défendu, interdisons et dé- fendons.... au lieu duquel nous avons remis et remettons celui de la livre, etc. )» 3» Cet édit, publié le 16 septembre 1602, bien loin d'avoir le succès qu'on s'en était promis, causa dans les monnaies un désor- dre beaucoup plus grand qu'il n'avait encore été ; car en sept ans de paix qui suivirent cette ordonnance de Henri IV, le surhausse- ment de l'écu d'or fut aussi grand qu'il l'avait été précédemment, pendant l'espace de 75 ans de guerre et de trouble, puisque l'écu d'or au soleil ayant été fait l'an H75, pour 33 sols, n'en valut que M en 154-0, et que, depuis l'an 1602, qull fut mis à 65 sols, il valut en 1609 7-2 sols. k^ Ceux qui avaient conseillé au roi de faire ce changement furent bien surpris quand ils virent un tel désordre. Alors ils de- mandèrent des avis pour remédier à un mal aussi dangereux ; on fit beaucoup d'assem- blées à Paris et à Fontainebleau, même en présence du roi, où chacun était reçu à pro- poser son sentiment par écrit ou de vive voix; mais les opinions furent si partagées qu'on ne put prendre aucune résolution cer- taine : tout le monde convenait de ce point 2u'il fallait défendre le cours dés monnaies trangères, et que tant qu'elles seraient re- çues dans le royaume, on ne pourrait jamais empêcher le surbaussement des monnaies. La mort du roi, qui arriva le ik mars 1610, interrompit les conférences ; elles recoin- i^çQçèreat pondant la régeace avec «tu$^s| DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FR ^ peu de succès ; beaucoup de personnes se mêlèrent de donner des avis dont la plupart étaient ridicules , ceux qui les donnaiSni n'entendant pas mieux cette matière que ceux qui étaient commis pour examiner les propositions. § ^.— LottM XIII. Louis XIIÎ succéda ^ Henri IV, sous la tutelle de Marie de Médicis, sa mère, et commença à régner Je H mai 1610. Jus- qu'en l'année 16W, on continua de fabriquer les mômes espèces qui avaient été faites sous le règne précédent, c'est-à-dire, des écus d'or qui avaient pour effigie im écus- son chargé de trois fleurs de lis, sunuonlé d'une couronne royale , avec cette inscrip- tion : Ludovicus XlIJ ^ D. G, Franmtt Navarrœ rcj?, au revers un cordon enlrelacé de façon qu'il forme une croix dont chaque bout est surmonté par une fleur de lis aa milieu de la croix, 162& pour millésime, la léj^ende : Christ, regn.^ etc. On fabriqua des quarts d'écus d'argent, des francs d argent, etc., avec leur diminu- tion : on mit sur la tranche des pieds-forU des q[uarts d'écus celte inscription : Permi- taii jusiissimi principis. On ne changea neo au titre, au poids, ni à la loi de ces mono^iis; mais le 31 mars 1640, le roi ordonna pardé- claration de ce jour la fabriiation deslouii d'or , que l'on con^mença à fabriquer au moulin dans le château du Louvre, le 25 février suivant. Le roi dit dans celte décla- ration qu'il avait fait renouveler l'usage de cette machine dès le ih décembre précédent. On ne laissa pas cependant de fabriquer au marteau ; ces louis d*or avaient pour effigie le buste du roi, regardant à droite, la tête couronnée de lauriers, 1640 pour raillésioif. pour inscription : Ludov, D. G. Francis H rfavarrœ rex : au revers, k doubles L, ran- gées de façon qu'elles forment une croii; elles sont surmontées d'une couronue fer- mée , au milieu de la croix un A, à chaque coin des L, une fleur de lis, la fleur enlj^ hors pour garantir le vide qui se trouve entre cbaque croissant, pour légende :Oni^ regn. vinc. imp. Ces louis étaient à 22 caraLs un quart de carat de remède ; par conséquent, leur titre était plus bas d'un carat que celui des écus d'or; et comme on prend ordinaire- ment tout le remède, on peut dire quecfô louis d or n'étaient qu'à 21 carats f defiD,àla taille de 36 i du poids de 5 deniers 6 grains; ils eurent cours pour 10 livres, les demi- louis pour 5 livres, le double pour20liTres: on fit aussi des pièces de 4, de 6, de Set de 10 louis qui n'eurent point de cours dans le commerce, et ne passèrent que pour pièces de plaisir. Le 23 décembre 1641 , le roi ordonnai» fabrication d'une nouvelle monnaie d'arsent sous le nom de louis d'argenty ou de pi^ de 60 sous, appelées communément ^w blancsy à 11 deniers de fin comme les quarts d'écus, de 8 pièces H au marc, du poids ue 21 deniers 8 grains trébuchants cnacuoe. Op fa|)ricjua çncore des lovis de 30 $oki ^e 641 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 042 15 sols et de 5 sols, dont la marque était entièrement semblable à celle des louis d*ar- gent ; il avaient pour efBgie le buste du roi, regardant adroite, la tèle couronnée de lauriers , pour inscription : Ludov. D. G. Franciœ et Navarrœ rex ; au revers un écussou chargé de trois fleurs de lys, sur* monté de la couronne royale; pour millé- sime 16&3, pour légende, SU nomen Domini benedictum. Toutes ces espèces furent fabri- Î ruées au moulin. Le célèbre Varin en avait ail les coins : jamais les monnaies n'a- vaient été si belles, ni si bien monnayées que pendant que cet habile homme en a eu 1 intendance. § i^7. — Remaraues. 1* On n*avait jamais encore fabriqué d'espèces d'argent aussi pe- santes que l'étaient les écus d'or. 2* Partout où il est parlé d'écus avant l'an i6il , il faut toujours l'entendre de l'écu d'or. 3" Le mal du surfaaussement des mon- naies fit des progrès encore plus grands pendant ce règne que sous les précédents, puisqu'en 26 ans, le prix de l'écu d'or fut augmenté de 39 sous. 4" L'an 1602, Henri IV avait donné cours daas son royaume à un certain nombre de monnaies étrangères ; mais, dans la suite, le peuple et les marchands des Etats voi- sins en augmentèrent le nombre et la va- leur, et reçurent indifféremment les faibles et les bonnes pour les mêmes prix, ce qui causait nécessairement le transport des bon- nes espèces hors du royaume, ruinait le commerce, et causait de grandes diilBcultés dans les payements. Pour remédier à ces dé- sordres et empêcher que ce oui restait de bonnes espèces en France ne rûl transporté, altéré ou billonné, on résolut d'(^valuer et d'entretenir les monnaies en telle propor- tion de loi, de poids et de prix, que cnacune eûl son juste cours et son juste prix, selon sa certaine et entière bonté ;fii\n de rendre cette réduction plusfacileà supporter, etpourem- j>ècher que ce qui restait de bonnes espèces en France ne lût transporté , altéré ou bil- lonné, on résolut de tenir un milieu entre le prix qu'Henri IV avait donné à l'écu d'or, par son ordonnance de 1602, et le cours excessif qu'on donnait aux espèces : ainsi on augmenta le prix de l'écu d'or ; et de 65 sols, k quoi il il était fixé par l'édit de 1602, on le mit à 75 sols ; le prix des au- tres monnaies d'or étrangères qui avaient cours dans le royaume fut augmenté à pro- portion; la valeur du marc dor fut aussi aiigaientée de 37 livres 16 sols 6 deniers, de sorte qu'il valut 278 livres 6 sols 6 de- niers; le marc d'argent resta à 20 livres 5 sols h deniers. Alors la proportion entre l'or et ]*argeiit fut treizième -f^ un peu plus. La valeur du marc d'argent n'ayant point été augmentée, celle des monnaies d'argent ne le fut point. 5** Cette condescendance au prix que le peuple donnait aux monnaies ne fit qu'aug- fnenter le mal, comme on l'avait déjà repré- senté plusieurs fois : il fallut encore, au mois de février 1630, permettre par provision que l'écu d'or s*exposât pour K livres , au mois d'août 1631 , pour k livres 3 sous, au mois de juillet 1633, pour k livres 6 sous ; toutes ces augmentations n'étaient accordées que par provision, jusqu'à ce que la fin de la guerre [)crmit de faire un règlement général et définitif pour toutes les monnaies. Enfin le 5 mars 1636, l'écu d'or fut fixé par un édit à h livres ik sols ; mais il fallut encore pas- ser outre, et le 28 juin de la même année, on l'augmenta de 10 sols tout à coup , et il fut mis à S livres k sols : le marc d'or valut 381^ livres, celui d'argent 25 livres, le franc d'argent que Henri III avait fait fabriquer pour 20 sols, eut cours pour 27 sols (IJ. 6" Le 31 mars 16U), on fut contraint de décrier les monnaies légères; on commença f)ar celles d'or, et de leurs matières on fit des ouis d'or, et cela parce qu'ayant permis de recevoir tontes sortes de monnaies sans les peser, les rogneurs et les faux mon* nayeurs travaillèrent si ouvertement et avec une telle impunité, qu'il y avait peu d'espè- ces de celles qui avaient cours en France 3ui ne fussent légères au moins d'un tiers e son juste poids. 1' Les rogneurs, ne pouvant plus trayailler sur les monnaies d'or, s'attachèrent à celles d'argent qui, en peu de temps, furent consi- dérablement défigurées. On ordonna le 2& octobre 16U, que toutes les monnaies d'ar- gent, soit de France, soit étrangères, se-« raient pesées en les recevant , et qu'elles n'auraient cours que suivant leur poids : enfin il fallut faire, pour les espèces d argent légères, ce qu'on avait fait pour les espèces d'or; c'est-à-dire, les décrier'entièrement, et les convertir en louis d'argent : c'est ce qui fut ordonné le 18 novembre 164'1. 8* Dans cette déclaration, le roi dit que de- 1)uis que l'on avait commencé à fabriquer les ouis d'or à la monnaie du moulin, au en ' avai^ fait pour guaranle millions de livres en espèces; ce qui avait tellementoccupé les ou- vriers capables de travailler à cet ouvrage, qu il avait été impossible jusqu'alors de les employer à la fabrication de celles d'argent; il ajoute ensuite, parlant des louis d'argent: « Nous avons estimé qu'il était de la gran- deur et dignité de cette couronne, après avoir donné un si beau commencement au réta- blissement de nos monnaies, de les mettre toutes au titre des quarts d'écu,et rendre tou- tes celles que nous ferons fabriquer à l'avenir les plus parfaites qu'elles puissent être pour le bien et la commodité de nos sujets, et l'a- vantage de notre service, et pour empêcher qu'elles ne soient falsifiées : savoir raisons que pour ces causes Nous avons par ces présentes, signées de notre main, défendu la fabrication des francs, etc., et avons ordonné qu'au lieu d'iceux. il sera fabriqué en notre monnaie du moulin des esjièces de monnaies d'argent, les unes au prix de 60 sols, les autres de 30 sols, de 15 sols, et de 5 sols, toutes au litre de 11 deniers de fin, etc. » Lo (I) La proportion fut alors 5 fg- 6iS nu DtCTtONNAlRE DE NUMISMATIQUE. FRA eu marc d'argent le roi fut mis à 26 livres 10 sols, et le quart d'écu qui, en 1577 fut fa- briqué pour 15 sols, en valut alors 21 : ainsi, en Tespace de 6k ans, la valeur inté- rieure du sol fut diminuée de plus d'un quart. 9* On n'avait point vu jusqu'alors de mon- naies si bien gravées et si bien frappées depuis les Grecs et les Romains , que ces nouvelles espèces : elles avaient même cet avantage par dessus ces antiques, qu'il n'é- tait pas possible de les rogner sans qu'il y parût, par le moyen du grènetis, de sorte S lue ce fut avec la plus grande justice qu'on rappa plusieurs pièces en l'honneur du roi, avec cette inscription : Ludovico XIII f resti- tutori monetœ. 10* L'usage de fabriquer les monnaies au marteau fut introduit l'an 16i^5, au commen- cement du règne de Louis XIV. IV La Catalogne s'étant soumise au roi, on fabriqua des monnaies à Barcelonne , à Gironne, et dans quelques autres villes de cette province, aux coins de Louis XIII, sur lesquelles on donne au roi le titre de conUe de Barcelonne : il se trouve sur quelques louis d'or et louis d'argent de 30 et de 15 sols,. Cornes Caialaniœf sur des écus blancs et des louis de 5 sols, Catalaniœ princeps. 1 48.— Louis II y. Louis XIV, Affé de quatre ans 8 mois 9 jours, succéda à Louis aIII, son père, le 1& mai 164d, sous la tutelle d'Anne d'Autriche, reine de France, Sa mère. On fabriqua, au commencement de ce rème, les mêmes es- pèces d'or, d'argent, de billon et de cuivre que sous le règne précédent, savoir: des louis d'or, des demis et des doubles louis d'or ; des écus d'or et des demis; des quarts d'écus et des demis ^ des louis d'argent de 60, de 30, de 15 et de 5 sous ; des deniers et doubles deniers de cuivre pur. Toutes ces monnaies étaient de même poids, titre, loi et valeur que sous le rèçne précédent. L'an 1646, on fit cesser la fabrication des quarts et de- mi-quarts d'écus; on discontinua celle des écus en 1656, lorsqu'on fit des lis d'or et des lis d'argent, qui étaient des monnaies nou- velles. Les lis d'or étalent à 23 karats i h la taille de 60 i au marc , du poids de 3 deniers 3 grains 4 trébuchant la pièce, ayant cours pour 7 livres. Les lis cTargent étaient à 11 deniers 12 grains d'argent fin de 30 piè- ces I au marc, de 6 deniers S grains trébu- chants de poids chacune, ayant cours pour 90 sols» les demi-lis pour 10 sols, et les Suarts de lis pour 5 sols. Ces espèces étaient e plus haut titre et de plus haute loi que toutes les autres monnaies ; leur fabrication dura peu de temps; elle fut interdite trois mois après; cependant elle fut continuée 1*usqu'au 1«' février 1657: alors, celle des OUÏS d'or et d'argent, qui avait été défendue, fUt rétablie, en sorte qu'on ne fabric]ua plus que ces espèces d'or et d'argent jus- qu'en 1674. On fit alors des pièces de 4,de3 et de2 sols. Les pièces de 3 sols étant presque sembli- blés a celles de quatre, on en défendit la f|. brication, et on continua de faire les deux espèces : on fit peu de pièces de \ sols» de sorte qu'il ne parut dans le commerce que des pièces de « sols, qui devaieotëlre à 10 deniers de fin et de 150 pièces au marc. En 16tô| on fit des liards de cuivre pur dcêS pièces au marc, qui eurent cours pour 3 de- niers. En 1658, leur valeur fut diminuée duu denier , et ils n'en valurent que deux. £o la même année, on fit des pièces de 15 deniers, de 30 deniers, qu'on appela sols et doubks sols ; ils étaient à 12 deniers 12 grains de fin, les sols à la taille de 132 au marc, les doubles sols )i proportion ; l'un vâlail 1 sol 3 deniers , l'autre 2 sols 6 deniers Od révoqua cette fabrication peu de temps^près qu'elle eut été commencée, et on cfécriace qui avait été fabriqué de ces monnaies. Pour faciliter le commerce dans le Ca- nada, le roi fit fabriquer pour 100,000 livres de louis de 15 et de 5 sols et des doubleide cuivre pur. Ces monnaies étaient de même cours, poids et loi que celles qui ayaieni cours en France; sur les louis d'argent de 15 et de 5 sols, au lieu de : SU nomen Ih- mini benedictumy il y avait: Gloriam remtw diceni, et sur les doubles: Doubks dttÀini' rique française. On fit, en Catalogne et en Roussillon, des monnaies au coin du roi , comnae on avait fait pendant le règne de son père. En 1685, on fit, pour les pays que le roi avait conquis en Flandre, de nouvelles es- pèces d'argent qui valaient k livres, d'autres 3 livres, une livre 10 sols et 5 yols. Toutes ces espèces étaient à 10 deniers 7 grains de fin, et par conséquent, leur loi était plus fai- ble de 17 grains que celle des éeus blancs. Les gièces de quatre francs pesaient une onc« deniers 6 crains trébuchants chacune, et leur diminution à proportion; elles n'eurent cours que dans les provinces des Pars-B«s, nouvellement conquises. Pour distinguer ces monnaies d'avec celles qui avaient cours dans les autres Etais soumis au roi» l'écit était écartelé de France et de Bourgo^oie; avant ce temps, il ne parait pas qu aucun souverain ait écartelé des armes de son ûef. Sous ce règne, les monnaies souffrire!.t beaucoup de variations dans leur valeur (l*. g i9. — Remarques. V Le surhaussemeot du prix des monnaies, qui avait causé tant de désordres pendant les règnes précédeois. continua d'en faire sous celui-^i, taul qu'on permit le cours des monnaies étrangères, e( particulièrement des réaui du Pérou, l^ peuple, usant toi;yours de la liberté qu'il s^ tait donnée depuis longten^ps d'augmenter les espèces, faisait valoir les louis d'or ii liv. y les écus blancs 3 liv. 10 sols, et leurs (4) Nous supprinions ici, en raison de aooéww** le tableau chronologique des TariatioDsde U t<>I^ légale des espèces sous Louis liV doaoé par f^ de Bazinghein. Ces vanaUoDS furent iMMir le ^^, d or de ii livres ei 11 livres 40 sols à 16 eM' livres. 645 FR blCTfONNAtRE DE NUMISMATIQUE FRâ 6M diminutions h proportion ; ce qui était cause, ainsi que le roi le dit dans sa déclaration, quo toutes les marchandises et menues den- rées qui servent au peuple, augmentaient tous les jours de prix, à la ruine de ses su- jets. Pour empêcher ce désordre, il fallut à la fin en venir au remède tant de fois pro- posé, qui était de décrier toutes . les mon- naies étrangères. On décria même les quarts d'écus et les testons, anciennes monnaies de France; et, de toutes les monnaies étrangè- res, les seules pistoles d^Ëspagne eurent cours en France. On ordonna par une décla- ration, vérifiée le 4 avril 1651, que les seu- les monnaies suivantes auraient cours pour leur ancien priï, savoir : Les louis d'or ) 10 liv Les pistoles d'Espagne . { Les écus d*or 5 liv. 4 sous. Les louis d'argent 3 liv., et leurs diminu- tions à proportion. Pour rendre cette perte moins sênsit3le, le roi permit d'exposer, pendant trois mois seu- lement, les louis d'or et les pistoles d*Espa- gne à il liv., les écus d'or à 5 liv. i% sols, et les écus blancs à 3 liv. 6 sols. Après ces trois mois, à commencer au !•' Juillet pro- chain, le louis d'or ne devait plus valoir que 10 liv., et les autres monnaies, comme il est dit ci-dessus. 2* Le désordre qui était alors dans l'Etat empêcha l'exécution de cette ordonnance. Le penpie continuant de hausser le cours des monnaies, on fut obligé de permettre, le 7 mars 1653, oue cette dfiminution du prix du louis d'or ae 12 liv. à 10 liv. se ferait à diyerses reprises, afin que comme on avait profité insensiblement de Taugmentâlion qui avait été faite du prix des monnaies, on en supportât la diminution d(3 la même manière. On permît donc d'exposer et de recevoir, du 8 mars jusqu'au dernier juin suivant : Les louis d'or pour 12 liv. Les écus d'or pour 6 lir. h soU. Les écus d'or 11 liv. 16 sols. Les écus blancs 3 liv. 10 sols. Depuis le dernier juin jusqu'au dernier septembre: Les louis d'or pour 11 liv. 10 sols. Les écus d'or a liv. 19 sols. Les pistoles d'Espagne 11 liv. 6 sols. Les écus blancs 3 liv. 9 sols. Depuis le dernier septembre jusqu'au der^ nier décembre : Les louis d'or lîHiv. * Les écus d'or 5 liv. ih sols. Les pistoles d'Espagne 10 liv. 16 sols. Les écus blancs 3 liV. 6 sols. Depuis le dernier décembre jusqu'au der- nier mars 16M: Les louis d'or 10 liv. 10 sols. Lés écus d'ot 5 liv. 9 sols. Les pistoles d'Espagne 10 liv. 6 sols. Les écus blancs 3 liv. 3 sols. Après ce temps les monnaies ne devaient pi us être exposées que pour : Les louis d'or . . 10 liv. Les écus d'or . . S liv. k sols. Les écus blancs . 3 lit. Les diminutions de ces espèces à propor- tion; ce prix des monnaies dura jusqu'en 1656, que les louis d'or eurent cours pour 11 livres. Mais au f janvier 1666, le louis d'or n'eut cours que pour 10 livres 15 sols. Les écus d'or, 5 livres 11 sols 6 deniers ; les écus blancs 2 liv. 18 sols, les diminu- tions de ces espèces à proportion; alors les lis d'or furent décriés; ce rabais ayant été cause qu'on transportait les monnaies hors du royaume, on remit, le 10 septembre 1666, les louis d'or à 11 livres, les écus blancs h 3 livres, les autres monnaies à proportion. Le 15 août 1686, les louis d'or furent mis à 11 iiv. 10 sols, et à la fin du mois d'octobre de l'année suivante, ils {ne valurent que 11 liv. 5 sols. 3" Tous ces divers changements de prix des louis d'or et des autres espèces étaient ainsi réglés pour être eii proportion avec les Etats voisins, et pour empêcher qu'ils n'enlevassent l'or et l'argent du royaume, suivant que l'un ou l'autre de ces deux mé- taux était à meilleur marché en France que chez eux. Nous inférons de ces fréquents changements qu'on n'a pas toujours rencon- tré juste lorsque Ton a cherché à se mettre en proportion avec ses voisins. &* Lorsque le louis d'or valut 11 liv. 5 sols, et l'écu blanc 3 livres, on gardait en France une proportion quinzième et un quart, qui était la plus haute qu'il y ait îamais eu jus- qu'alors. 5" Lorsqu'on 16(^1, Louis XIII voulut faire convertir les monnaies étrangères qui avaient cours en France, en d'autres espèces qui portassent son effigie, il fit assembler ce qu'il y avait de plus habiles gens b Paris en fait de monnaies, pour avoir leurs avis sur la proportion qu'on devait observer entre l'or et l'argent; on fit ensuite des essais de toutes les monnaies des voisins, en présence des principaux ministres d'Etat, pour con- naître quelle était leur proportion. [Par ces essais on trouva que l'Allemagne et Milan gardaient la proportion douzième, c'est-à- dire, qu'ils donnaient douze marcs d'argent Sour un marc d'or; la Flandre et les Pays- as. la douzième }; l'Angleterre, la treizième et V ; rEsf>agne la treizième et | : ce qui se trouva conforme aux ordonnances de cha- que pays. On considéra que la France, étant au milieu de ces Etats, était comme le cen- tre et la source de leur commerce; qu'étant obligée de prendre chez elle presque toutes les choses les plus nécessaires à la vie, elle pouvait imposer telle loi qu'il lui plairait dans le cours de ses monnaies; c'est pour- 3uoi on choisit jpour la Tabrication des louis 'or et d'argent, la proportion treizième {■ peu plus» qui était plus forte que celle des autres, afin d'attirer plus facilement leurs ma- tières. 6' Cette proportion établie après tant de [)récautions, et suivant laquelle on avait mis es louis d'or & 10 livres, et les louis d'ar- gent à 3 livres, a été obsefréô pendant plu- sieurs années : c'est en partie par ce moyen qu'on fabriqua dans la seule monnaie dera- FRA MCnONNÂIRE DE NinnSMATIQUE FRA 648 ris, pr&s de 300 millions, pendant qu'on Ta observé. ?• L'an 1655, sous prétexte que les faux monnayeurs contrefaisaient les louis d'or et les écus blancs, on résolut la fabrication des lis d'or et des lis d'argent, et de fondre tou- tes les autres monnaies de France. Sur le $ied de Texposition des lis, la proportion de èfcl était rompue; on fit en vain des remon- trances sur cela; mais l'expérience ayant fait sentir les suites dangereuses qui avaient été prévues par c^s remontrances ; on dis- contmua la fabrication des lis d'or et d'ar- gent fort peu de temps après qu'elle eut été commencée ; on donna cours cependant à celte nouvelle monnaie; les lis d'or valurent 7 livres, et par conséquent il fallut augmen- ter le prix des louis d'or d'un dixième, et, de 10 iiv. qu'ils valaient auparavant, les met- tre à 11 liv., le 15 mars 1656. On ne toucha f)oint à l'argent; ainsi par ce surhaussement, a proportion gui avait été établie avec tant de circonspection, en 16il, entre Tor et l'ar- fent, fut changée, et de treizième - qu'elle lait, elle fut alors quatorzième \\. On chan- gea encore plusieurs fois cette proportion en augmentant ou diminuant le prix du louis d'or, ainsi que nous l'avons rapporté. Pen- dant tous ces changements du prix de l'or, on ne toucha point à celui de l'argent, si ce n'est, en 1674 lorsqu'on fit les pièces de qua- tre sols. Cette monnaie étant plus faible d'un cinquième et plus que celle des écus blancs, la proportion entre les louis d'or et les pièces de quatre sols fut différente de celle qui était entre les louis d*or et les louis d'argent de 60 sols. 8*. L'an 1679, au comQiencement du mois d'avril, quelques espèces étrangères avaient cours en France ; il s'était même répandu dans le commerce une quantité de pistoles d'Espagne et d'écus d*or légers : on décria toutes ces espèces, et on ordonna qu'elles seraient converties en louis d'or et en louis d'argent. Le roi, par une libéralité qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait encore prati- quée, voulut qu'on rendit à ceux qui porte- raient aux hôtels des monnaies des espèces décriées, et d'autres matières d'or et d'ar- gent, le même poids et le même titre en es- pèces monnayées; alors l'or et l'argent, soit 2u'ils fussent convertis en monnaie ou non, taient de même valeur, parce qu'on ne pre* nait rien pour le droit de seigneuriage du roi, ni pour les frais de la fabrication des monnaies ; de sorte que ceux qui portaient à la monnaie un iouis d'or ou ua louis d'ar- gent rompu, s'il était du poids et du titre qu'il devait être, en recevait un autre entier; par la même raison, celui qui portait un marc d'argent fin, recevait un marc d'argent fin en espèces» qui valait 29 liv. 6 sols 11 d. obole. 9*. L'expérience a fait voir qu'on n'a ja- mais rien pratiaué en France de plus utile Eour ^ attirer abondamment l'or et l'argent. le roi, par cette libéralité, rendit les riches- ses de .ses sujets, qui consistent en or et en argent monnayés» réelles et effectives» puis* que on ne perdait rien, même sur les mon- naies fondues ou décriées. Les rois Philippe de Valois, Jean I*' et Louis XIII, avaient re- mis quelquefois à leurs sujets leur droit de seigneuriage ; mais aucun de nos rois, aTant Louis XIV, n'avait fait fabriquer les mon- naies à ses dépens. 10*. Cet usage de retenir une petite por- tion de l'argent qu'on portait aux hôtels des monnaies, pour payer les frais de lacoDver- sion en espèces, était en pratique eD France, dès le temps de Pépin, père de •Charlema- gne. § 50. — LouU XY. Louis XV succéda à Louis XIV le 1" sep- tembre 1715,, âgé (le cinq ans six mois et vingt-un jours. Au mois de décembre sui- vant, il fut ordonné une réforme des espè- ces fabriquées, en conséquence de Tédit du mois (le mai 1709, et Ton fabriqua des loui) d'or de 30 i au marc, du poids de 6 den. 9 ffrains, et des écus de 8 au marc, du poids de 23 den. 18 grains. Ces nouvelles espèces réformées ont eu cours dès le même mois : les louis d'or pour 20 liv. , les écus pour 5 liv. Les espèces non réformées ont été aug- mentées, et ont eu cours; les louis d'orpour 16 liv. , les écus pour k liv. Par autre édit du mois de mai 1709, re- gistre en la cour des monnaies le U du même mois, le roi a ordonné qu'il serait fa- briqué des iouis d'or, f ortant pour effigie le buste du roi, au revers huit L surmoDii^es d'une couronne, un suleil au milieu, au lltit de 22 carats, au remède d'un quart de earat, du poids de 6 den. 9 grains, à la taille de 30 au marc, qui ont eu cours pour 20 liv. Des écus du 8 au marc, du poids de83d. 18 grains, appelés écus aiuc trois courwntf, de ce qu'ils portaient aux revers trois cou- ronnes, qui ont eu cours pour 5 liv. Louis d'or aux deux lL.j— Par édil du mois de septembre 1720, registre en la cour des monnaies le 30, il a été ordonné qu'il serait fabriqué des louis d'or du titre de 22 carats, au remède de JS* ^ 1a taille de 25 au marc, 12 grains de remède, les demis à pro- portion qui ont eu cours pour 5^ liv. Ieloui$ d'or, le clemi à proportion, et les louis d'ar- gent ou tiers d'écus du litre de 11 deniers, au remède de trois crains, à la taille de 90 au marc, une demi-pièce de remède, des de- mis et des quarti à proportion, à la réserve du remède de poids qui était d'une pièce par marc pour les demis, et de deux pièces et demie pour les quarts, et qui ont eu cours pour 60 sols, les demis et quarts à propor- tion. Louis appelés mirliions. — Par édil du mois d'août 1723, il a été ordonné qu'il se- rait fabriqué des louis d^oràla taille de 37 i*^" marc, du poids de 5 deniers 2 grains, quiom eu cours pour 27 liv. Fabrication des sols de 24 deniers. - "^ édil du mois d'octobre 1738, registre en la cour des monnaies le 5 novembre suiraDt,» a été ordonné une conversion des sols faD«* e49 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 650 qués pour 30 deniers, en nouveaux sols au titre de 2 deniers 12 grains, au remède de k grains et à la taille de 112 pièces au marc, au remède de k pièces, le plus également Sue faire se pourra, sans recours néanmoins e la pièce au marc, et des demi-sols de même titre à la taille de 22^ au marc, au re- mède de 8 pièces, lesquels sols ont cours pour 2 sols ou 24 deniers pièce, les demis pour 1 sol ou 12 deniers pièce. I 51. — Remarques, i" Les espèces qui ont cours actuellement en France sont, comme nous Tavons dit, les louis d'or au ti- tre de 22 carats, à la taille de 30 au marc, les doubles et les demis; les écus au litre de 11 deniers de fin à la taille de 8 ^^ au marc, les demis, cinquièmes, dixièmes et vingtièmes à proportion. La fabrication de ces espèces a été ordonnée par édit du mois de janvier 1726, registre en la cour des monnaies le k février suivant. La valeur actuelle de ces es- pèces qui ont eu cours d*abord, le louis pour SO liv., reçu pour 5 liv., ses diminutions à proportion, a été fiiée, le louis à 24 liv., Técu a 6 liv., les demis, cinquièmes, dixièmes et vingtièmes à proportion, par arrêt du con- seil du 26 mai suivant, registre en la cour des monnaies le 27 du même mois. L'arrêt du conseil du 15 juin suivant, registre en la cour des monnaies le 18 du même mois, a fixé le prix du marc d'or fin pour être payé aux hôtels des monnaies, à 740 liv. 9 sols 1 den. -^, Celui du marc d'argent Gn, à 51 liv. 3 sols, 3 den. ^. La fabrication des pièces de 2 sols a été ordonnée par édit du mois d'oc- tobre 1738, registre en la cour des monnaies le 5 novembre suivant. 2* La taille des louis d'or annoncée dans redit du mois dejanvier 1726, donne le poids de chaque pièce dont la pesanteur se connaît en divisant le marc par le nombre de pièces qui doivent le former; car que l'on divise 4608 crains par 30 louis, par 8 écus -^ et par 112 pièces de 2 sols, on saura que le louis d'or doit peser au plus 153 grains {, l'écu 555 grains ||,et les sols de 2 sols 41 grains |, en supposant ces dernières pièces taillées éga- lenient entre elles. 3** Le remède de loi ne dérange rien au poids; mais le remède de poids augmente le nombre de pièces qui devaient faire le marc, et il affaiblit d'autant chacune d'elles. 4* Le remède de poids indiqué par les édits est de 15 grains pesant, sur un marc de louis : de 36 grains pesant, sur un marc d*écus ; et de 4 pièces ou de 158 grains \i sur un marc de pièces de. 2 sols. Soustrayez les 15, les 36, ou les 158 grains \\ de 4608 grains, le marc fictif de louis est réduit à 4593 grains, celui d'écus à 4572 grains, et celui de pièces de 2 sols à 4449 grains -f^. Di- visez la quantité de grains du marc fictif par le nombre de pièces qui doivent composer le marc indépendamment du remède de poids ; vous aurez le poids annuel la pièce sera réduite par la déduction au remède de poids. Ainsi 4593 grains divisés par 30 louis, ré- duisent le poids de chaque louis, en mena- DlGT109tf. DE NumSMÀTIQUB. géant entièrement le remède de poids, è 153 srains V;* 4572 grains divisés par 8 écus ^, donnent pour le poids de chaque écu sur le- 2uel on aura ménagé tout le remède de poids, 50 grains H. Et 4449 ^, divisés par 112 pièces de deux sols, font tomber le poids de chaque pièce de deux sols par l'épargne entière du remède de poids, à 39 grains }|. En sorte que les louis, les écus et les sols de deux sols les plus légers, ne doivent pas peser, les louis, moins de 153 grains -j^; les ecus moins de 550 grains i\; les pièces de deux sols moins de 39 grains f| : comme les louis les plus lourds ne doivent pas pe- ser plus de 153 grains f; les écus 555 grains If ; les pièces de deux sols 41 grains f» en les supposant toujours également taillées entre elles. Divisez à présenties 4608 grains du marc effectif, par le poids auouel chaque pièce peut être réduite par la déduction du remèae de poids, vous aurez le nombre des pièces qui entreront dans le marc effectif, en ménageant tout le remède de poids. Ou voit par là que 4608 grains, divisés par 153 grains -^ pour les louis, par 550 grains fl pour les écus, et par 39 grains ^ pour les pièces de deux sols, donnent dans un marc effectif 30 louis Vr^, huit écus t{|> et 116 pièces de deux sols au lieu de 112 pièces ; ce qui fait une augmentation de pièces plus légères qu'elles n étaient; savoir, les louis d'un demi-grain, les écus de 4 grains f|» ot les doubles sols d'un grain -i^. Cela se sent tout d'un coup sur les louis. Les 15 grains de remède de poids ôtés de 30 pièces, font un demi-grain de moins sur chacune d'elles. Le remède de poids est un peu plus fort sur les pièces de 24 sois et de 12 sols que sur les écus, et il l'est encore davantage sur celles de six sols. Il monte à cinq grains sur les 5 pièces de vingt-quatre sols, ainsi que sur les 10 de douze sols ; et à 10 grains sur les 20 pièces de six sols, qui font la même valeur que l'écu de six livres. Les pièces de vingt-quatre sols de qua- rante-une et demie au marc au titre de 11 deniers, pèsent 111 grains ^ ; le remède de poids est de 41 grains et demi par marc, en sorte qu'en épargnant tout le remède de poids, chacune d'elles se trouve réduite au poids de 110 crains ^. Le remède de poids est d'un demi*grain sur chaque pièce de douze sols qui sont de 83 au marc. Sur les pièces de six sols qui sont de 166 au marc, il est de 83 grains, c'est-à-dire, d'un demi- grain par pièce. Quant au remède de Iqi, il est le même sur ces pièces que sur les écus. 5** Les édits qui fixent le poids de chaque pièce, montrent combien il en entre dans un marc. Divisez les 4608 grains du marc parte i)oids de chaque pièce, le produit répond A a taille des pièces au marc. 6" Le remède de poids ne change point la titre fixé par les édits ; il retranche seule- ment par proportion quelque chose du fin et de l'alliage. Ainsi le remède de poids réglé à 15 grains sur les louis, à 36 grains sur les 21 C51 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA m éeus, et à & pièces ou 158 grains f| sur les pièces de deux sols, retraocne de la quantité de fin qui entrait dans le marc de louis au titre de 22 carats» 13 grains, trois quarts pe* sant d'or fin, et un grain, un quart de cui- vre : du marc d'écus au titre de 11 deniers, la quantité de trente-trois grains pesant d'ar- gent fin et trois grains de cuivre ; et du marc des pièees de deux sols au titre de 2 deniers 12 grains, celle de trente-trois grains -^ de poids d'argent fin, et 125 grains -^ de cui- vre; mais il ne reste plus, au moyen de ce retranchement, qu'un marc fictif, et le marc effectif contiendrait toujours la même quan- tité de fin qu'auparavant. T Le remède de loi, qui est aussi fixé par les édits, diminue d'autant le fin du marc et celui des espèces ; en cas qu'il soit entière- ment ménagé dans les fabrications, il faut soustraire du titre la totalité de ce remède. 8" Lorsque les remèdes de poids et de loi ont été ménagés ensemble dans toute leur étendue, le fin du marc effectif n'est point différent de ce qu'il était au moyen du seul remède de loi ; mais chaque espèce contient d'autant moins de fin en poids ; ce que nous allons démontrer. C'est par le titre qu'on connaît ce qu'il en- tre de fin et d'alliage dans un marc. Pour trouver cette quantité, il faut multiplier pour l'or le nombre de carats par 192 grains de poids, et celui de trente-deuxièmes par 6 grains de poids. Quant à l'argent, il faut multiplier le nombre de deniers de fin par 38^ grains de poids, et celui de grains de fin par 16 grains de poids. Il faut soustraire en- suite de 4608 grains qui composent un marc, le produit de l'or ou de l'argent fin qu'on aura eu par la multiplication; le surplus donnera la quantité du cuivre. Par exemple, les 22 carats, titre des louis, donnent pour un marc 4224 grains pesant d'or fin, et 384 grains de cuivre. Il en est de même des écus, parce que 22 carats répon- dent À 11 deniers de fin. Les 2 deniers 12 grains, titre des pièces de deux sols, font 960 grains pesant d'argent fin et 3648 grains de enivre. 9* Si l'on rabat le remède de loi (1) de dix trente-deuxièmes sur les 22 carats pour les louis, de 3 grains sur 11 deniers pour les écus, et de 4 grains de fin sur les pièces de deux sols, le titre des louis réduit à 21 carats |^, donne dans un marc 4164 grains f)esant d'or fin et 444 grains de cuivre ; ce- ûi des écus baissé à 10 deniers 21 grains, ou à 261 grains de fin, donne dans un marc 4176 (1) Suivant redit de janvier i726,le remède de loi était de dix trente-deuxièmes. La déclaration du 12 février de la même année Télend à li trenie-deiixiè- nies, en sorte que le fin du marc effectif par l'é- pargne du remède de loi, se trouve réduit au poids de 415i A'ains d*or, celui du marc fictif par Tcpargno entière du remède de poids et de loi, au poids de 4138 grains 31 soixante-quatrième d*or, et celui de chaque louis en épargnant les remèdes dans toute leur étenduOt au poids de lî^7 grains j{|| d*or, k } îndre à 15 grains iVtV de cuivre, qui font ensem- i>te tS3 grains x^, ou 1S3 grains un dixième. . grains pesant d'argent fin, et m grains de cuivre; et celui des sols de deux sols réduit à 2 deniers 8 grains, donne pour un marc 896 grains pesant d'argent fin, et 3712 grains de cuivre. 10* Si Ton veut savoir ce qu'il entrera ds fin et de cuivre dans le marc fictif par la dé^. duction des remèdes, il faut se servir delà règle de trois, et dire : Si 4608 grains sonl réduits par le remède de poids sur Tor à 4593 grains, à combien se réduiront h^ grains pesant d'or fin, et 384 grains de cai- vre ; ensuite, à cause des remèdes de poids et de loi ensemble, à combien se réduiront 4164 grains pesant d'or fin, et 444 grains de cuivre? Il viendra pour le retranchement du fin par le remède de poids seul, 4210 grains an ou un quart de grains pesant d'or fin» en réduisant la fraction au moindre terme, et 382 grains ^|ff ou trois quarts de cuitre; et pour Je retranchement du fin par l'épar- gne des remèdes de poids et de loi ensem- ble, 4150 grains i^ ou ^ pesant d'or fin et 442 grains HH o^ Ht de cuivre, qui, étant additionnés, doivent égaler lema^cfi^ tif, ou le poids auq[uel le marc effectif est réduit par la déduction du renjède^de poids. Cette manière d*opérer fera connaître le fin du marc fictif d'écus et de pièces de deui sols, en ayant seulement égard à la diffé- rence du marc fictif qui change selon la di- versité des remèdes de poids. Il*" On reconnaîtra la vérité de cette opé- ration, si l'on considère que les 15 grains de remède de poids sur les louis contiennent au titre de 21 carats H la quantité de i3 grains ,_ pesant de fin, à déduire de 4164 grains pesant de fin, il doit rester 4150 grains^ de poids de fin pour le marc fictif. Les 444 grains de cuivre se réduiront par le remède de poids à 442 grains -f^^ parce que, dans les 15 grains de remède de poids sur l'or il ^ a un grain -^^de cuivre, corame on le voit, en soustrayant de 15 grains la quantité de 13 grains x\V pesant de tin. Divisant la quantité de un de marc fictif par le nombre de pièces au marc, c'est-à- dire, par 30 pour les louis, par 8 /; pour les écus, et par 112 pièces de deux sols, on a la quantité de fin contenue dans chaque pièce, en épargnant le seul remède de poids, ou en ménageant celui de poids et de loi. Ainsi 4210 grains \ pesant d'or fin qui en- trent dans le marc fictif do louis par la dé- duction du seul remède de poius, divisés par 30, donnent pour chaque louis 140 grains -^ en ménageant le seul renotde de poids. Et 4150 grains fV pesant d'or fin qui en- trent dans Te marc fictif de louis, par la dé- duction des remèdes de poids et deloi,diT|- ses par 30 louis, donnent pour chaque louis 138 grains fJH pesant d'or fin, en épargu.inl les remèdes de poids et de loi ensemble dans toute leur étendfue. Que l'on divise également le cuivre du marc fictif par 30 pour les louis, par8 ^ po"r les écus, et par 112 pour les sols de deux sols : on aura la quantité de cuivre contenoe dans chaque pièce, après avoir épargné en FBA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FHA ((54 entier le remède da ipoiâs ngnuDlé ou sé- paré de celui de loi. Ajoutant ensemble la quantité de fin et de cuivre» on aura le poids de chaque pièce. II faut observer que le changement de numé- rateur et de dénominateur qu*on trouvera en Offrant, n'empêche pas que les fractions ne soient au fona les mêmes. 12* Le marc fictif est la quantité de grains h laquelle le marc effectif se trouve réduit par la déduction du remède de poids, il se connaît en soustrayant du marc effectif le nombre de grains qui composent le remède de poids. Par exemple» déduisez pour les louis 15 grains de M08 grains, il restera 4593 grains. 13* La valeur du marc fictif ne change point, non plus que celle des espèces, par la manière dont on pourra ménager les re- mèdes. 14* La valeur du marc courant effectif est formée de la valeur de chaque pièce mul- tipliée par le nombre de pièces au marc. 15* Pour avoir la valeur du marc effectif d*e$pèces courantes, sur lesquelles on aura ménagé tout le remède de poids, il faut dire, lorsque ce remède est indiqué en grains : Si telle quantité de grains, à laquelle le marc effectif est réduit par le remède de poids, produit la première valeur du marc courant effectif, combien produira le nombre de prains qui font le remède de poids ? et Ton foindra ce produit à la première valeur du marc courant. Ainsi Ton dira sur les louis : Si 4593 crains produisent 720 livres, combien 15 grains de remède de poids ? et Ton joindra le produit de 2 livres 7 sols et UH ^^ deniers è la somme de 720 livres ; ce sera la valeur du marc courant effectif, en cas que le remède de poids ait été ménagé en entier sur la fa- bricafîon des louis. On aurait pu dire : Si 4593 grains ont pro- duit 720 livres, combien 4608 grains { mais Topération aurait été plus longue. 16* Le remède de loi ne cliango point la valeur du marc courant effectif, et 1 épargne du remède de poids, jointe à Tépargne du remède de loi en entier, laisse la valeur du marc courant effectif la même qu'elle était, en ménageant le seul remède de poids. 17* La valeur du marc de fin effectif se trouve, comme on vient de le dire, en se servant des parties aliquotes. Le titre des louis est à 22 carats ; pour former un marc de fin, il fauty ajouter 2 carats, qui sont le onzième de 22 carats. Prenant donc le on- zième de 720 livres, valeur, du marc courant et joignant le produit auxdites 720 livres, on aura la valeur du marc de fin, montant sans aucune épargne de remèdes à 785 liv. 9 sols 1 denier j^- ^^ P^^^ ^^ssi opérer par la règle de trois ; si 22 carats donnent 720 livres, combien Sa carats? 18* La valeur du marc de fin effectif, après répargne entière de remède de poids, se trouvera de même par les parties aliauotes, en prenant le onzième de 722 liv. 7 sots i{i\ de deniers, valeur du marc courant effectil. par répargne de tout le remède de poids, et qoutant ce produit auxdites 722 liv. 7 sols ^Hf de (feniers, il viendra 787 liv. 13 soh Si 1 on se sert de la règle de trois, on trou* vera la même chose. 19* Pour avoir la valeur du marc de fin effectif, en épargnant tout le remède de loi, il faut dire : Si 21 carats 7;, ou si 694 trente- deuxièmes donnent 720 liv., combien donne- ront 768 trente-deuxièmes de carats, qui font un marc d'or pur fin? On trouve 796 liv. 15 sols S'den.iff. 20* La valeur du marc de fin effectif, en épargnant les remèdes de poids et de loi en entier, se trouve par une règle de trois. Si 21 carats —•, ou 694 trente-deuxièmes de ca- rats, donnent 722 liv. 7 sols, et ^{ff de de- niers pour la valeur du marc courant, par l'épargne des remèdes de poids et de loi, combien donneront 768 trente-deuxièmes, qui forment un marc d'or fin ? On trouve 799 liv. 7 sols 5 den. -nftïT* 21* Sans faire aucune épargne des remè- des de poids et de loi, le marc d'argent fin, monnayé en écus de six livres et de trois li- vres, en pièces de vingt-quatre sols, de 12 sols et de 10 sols, prod^uit également 54 liv. 6 sols 6 den .^^-en pièces de deux sols et d'un sol, 53 liv. 15 sols, 2 den. }. Avec toute Tépargne des remèdes de poids etdeloi, il produiraiten écus de 6 liv. et de 3 liv. environ 55 liv. 7 s. 8 deniers; en pièces de 24 sols et de 12 sols, 55 liv, 11 sols 5 deniers ; en pièces de 6 sols, 56 liv. 3 deniers, et en pièces de 2 sols et d'un sol, 59 liv. 13 sols 1 denier, et quel* ques fractions de deniers. 22* A Téçard du prix du marc courant ef- fectif, il fait partie du prix du marc de fin effectif. Une règle de trois le fait connaître, lorsqu'il n'est pas marqué dans les édits qui annoncent toujours combien le marc de fin ou le marc courant seront payés aux mon- naies. On le trouve aussi par les parties ali- auotes. Ainsi le marc d'or fin à 24 carats étant payé aux monnaies 740 liv. 9 s. 1 den. •TT) et le titre des louis étant à 22 carats, il faut retrancher le douzième de 740 liv. 9 s. 1 den. ^7, qui est 61 liv. 14 s. 1 den. pf pour le prix de 2 carats ; on trouve 678 liv. 15 s. f>our celui du marc de louis à 22 carats. On e connaîtra de même par une règle de trois: Si 24 carats sont payés 740 liv. 9 s. 1 den. tV» combien seront payés 22 carats? 23" 11 faut opérer de l'une ou de l'autre de ces façons, lorsque le seul prix du marc de fin des matières est fixé dans les édits. Mais s'il s'agissait de faire une fabrication avec des espèces décriées, et qui seraient prises aux monnaies pour un certain prix, soit à la pièce, soit au marc, comme on fait des pièces de deux sols nouvelles avec des anciennes pièces de dix-huit deniers qui sont d'un titre parfaitement semblable, et dont le marc courant effectif doit être payé 9 liv. 18 sols 11 deniers ; il faudrait dire : Si le titre donné, par exemple, pour les sols à 2 deniers 12 grains qui iont 60 grains de fin, est payé 9 liv. 18 s. il deniers, combien se* 65S FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQL'E. FRA 65S ront payés 12 deniers de 6n» ou 288 gpains de Qn qui font un marc de fin ? On trouvera .47 liv. 10 sols. Au premier cas, le prix du marc d'or fin est le même, et le prix du marc courant change seulement par le remède de loi, sans que le remède de poids y fasse au- cun changement. Dans le second cas, le prix du marc courant reste toujours le même, et le prix du marc de fin augmente seulement par l'épargne du remède de loi. 2^"" La traite est la différence du prix à la valeur, où entre ce gue les matières conver- ties en monnaie proauisent, et ce qu'elles ont été payées. 11 faut soustraire le prix du marc courant de la valeur du marc courant, et le prix du marc de fin de la valeur du marc de fin. Mais cette différence produit plusieurs combinai- sons. Pour éclaircir cette proposition, con- sidérons les sols fabriqués en conséquence de redit du mois d'octobre 1738. Comme le marc effectif des anciens sols se paye toujours 9 livres 18 sols 11 deniers, de quelque façon que les remèdes de poids ou de loi aient été ménagés sur les anciens sols portés à la monnaie, et sur les nouveaux qu'on en a fabriqués, s'il n'y a point eu de remèdes ménagés sur les nouveaux, le marc de fin produira 53 liv. 15 s. 2 den. J, et s'ils avaient été ménagés en entier sur les espè- ces portées à la monnaie, le marc de fin au- rait coûté 51 liv. 3 sols, en sorte aue la traite ne monterait, par marc de fin, qu à 2 li- vres i2 s. 2 den. } ; c'est le moins qu'elle puisse produire. Au contraire, si les remè- des avaient été ménagés en entier sur les nouveaux sols, et que rien n'eût été épargné sur les anciens portés à la monnaie, le marc de fin des nouveaux sols produirait 59 liv. 13 sols 1 den. f , et le marc de fin des anciens aurait coûté kl livres 10 sols, de façon que la traite monterait par marc de fin à 11 liv. 3 s. 1 den. f ; c'est le plus haut où elle puisse monter. 25" Il y a, comme nous disons au mot pro- portion, deux sortes de proportions, 1 une qu'on nomme enœuvre^ et l'autre hors d*œu- vre, La première doit se prendre entre la va- leur du marc d'or fin monnayé et la valeur du marc d'argent fin monnaye; on voit par le produit, après avoirdivise l'un par l'autre, combien un marc d'or vaut de marcs d*argent du même titre. 26* Cette proportion peut se considérer de auatre manières, en comparant la valeur de 1 un et de l'autre marc de fin monnayé, sans avoir égard aux remèdes, ou bien ayant égard au seul remède de poids , ou au seul remède de loi, ou aux remèdes de poids et de loi ménagés en entier. Dans ces quatre cas, suivant que les remèdes diffèrent sur l'or et sur l'argent, la proportion changera. Elle est d'abord, sans avoir égard aux re- mèdes, d'un à quatorze fî, et ces f{ autre- ment mVeVeVB» si Ton veut avoir égard au re- mède de poids seul, se changent en qua- torze î^%VeV«T8 » c'est la seconde manière de la fixer. La troisième natt du rapport de va- leur entre le marc d'or et d'argent fin mon- nayé, après l'épargne du remède de loi seul? elle est d'un à quatorze ïfHJ. Laqualrième f)rovient de la comparaison de ce que valent es marcs d'or et d'argent fin moanajés, après avoir entièrement épargné les remèdes de poids et de loi ensemble ; elle est d'une quatorze iWaVAVi- L'autre proporlion/.qu'on nomme hors d'œuvrCf se forme en comparant le prix que les marcs d'or et d'argent ûi monnoyés sont payés dans les Hôtels des monnaies. Cette proportion est actuellement d'un à quatorze /AVtV « 27° Il est encore plus court, pour avoir la première des deux proportions, de compa- rer le Qn de la même valeur eu or et en ar- gent. Exemple : le quart du fin d'un louis vaut 6 livres, et pèse 3& grains \ d'or (in sans aucune épargne de remèdes; on n'a qu'à chercher, en divisant l'un par l'autre, le rapport entre 35 grains i d'or fin , et 504 grains Ht ^ufi d'argent fin ^ qui font égale- ment 6 livres ; il est comme un à qua- torze 14. 28' La proportion entre les espèces qui cou- rent dans le même temps n'est pas toujours partaitement semblable. Le marc de fin mon- nayé en pièces de deux sols produit moinsque le marc de fin en écus , si 1 on compare leur valeur respective sans avoir égard aui remè- des ; et produit davantage , si l'on compare leur valeur après l'épargne des remèdes. Dès lors les pièces de deux sols n'ont pas arec les louis la même proportion ni le même rapport que les écus. 29° On exige encore plus d'exactitude et d'égalité dans la taille clés pièces destinées à faire les gros payements, aue dans celle des menues monnaies fabriquées seulemeot pour les appoints. Les premières, comme les louiset les écus, pour être admises à courir dans le public, doivent être taillées entre le plus fort et le moindre poids qu'elles peuvent avoir sui- vant l'édit. Par exemple, les louis qui pè- seraient plus de 153 grains | et ceux qui pè- seraient moins de 153grains-sV9 nedoiventpas se délivrer au public ; il en est de même des écus qui pèseraient plus de 555 grains îf» ou moins de 550 grains f*- ; ces espèces sont rebutées par les juges-gardes, qui les font re- mettre en fonte aux dépens des directeurs, lorsqu'elles sont trop fortes ou trop faibles, relativement à la portion du marc que cha- cune déciles peut représenter au plus ou au moins. Voilà ce qu'expriment les édits qui portent que les pièces seront de recours du marc à la pièce ^ et de la pièce au marc. Les autres de moindre importance ne sont point suieltes à tant de précision. On les» taillelepluségalementqu'il est possible; m«s elles sont reçues dans les jugemeîits,pouryu que la moindre ou la plus grande quantité qu'on en puisse fabriquer dans un marc pèse le marc. Âinsiles pièoesdedeux sols sont ad- mises lorsque 112, 113, lU, 115 et 116 pè- sent un marc. Si les 111 ou 117 faisaient le marc, on en rejetterait quelques-unes. Les 112 ou 116 pièces peuvent donc varier con- sidérablement entre elles, en observant lou- 6a7 FUA DICTIONNAIRE DE NIMISMATIULE, FRA 653 tefoîs que le nombre de pièces plus légères tJoil être compensé par un nombre de pièces plus pesantes, c*est ce que signifient les mots de sans recours du marc à la pièce et de la pièce au marc. 33* Cette différence entre les pièces n'em- pêche point que lo marc effectif et le marc fictif niaient des bornes certaines, en sorte que dans les pièces de deux sois, le marc ef- fectif ne saurait contenir moins de 112, ni plus de 116 nièces ; il ne doit pas encore y en- trer pi us de 960, ni moins de 896 srains pesant (l'argent fin, et le marc fictif doit avoir au moins 865 grains f^ pesant d'argent fin, sup- posant que ces menues monnaies soient toutes égales entre elles, ainsi que les espèces les plus considérables. 3v Après avoir considéré les espèces pri- mitives, il faut examiner celles qui en sont des divisions, et Ton remarquera que ces dernières sont ou proportionnelles, ou dis- proportionnelles avec celles dont elles font partie. Dans la première classe sont les demi- louis, les (femi-écus ou pièces de trois li- vres, et les sols de douze deniers, qui pè- sent et qui valent exactement la moitié des louis, des écus de six livres et des sols de deux sols. 11 résulte de l'uniformité de litre et de remède môme valeur et môme traite sur cha(|^ue marc d'entiers comparés. avec leurs fractions. A regard des pièces de vingt-quatre sols, de douze et de six sols, elles sont disproportion- nelles avec les écus de six livres, parce quo le remède de poids est de M grains et demi par marc sur les pièces de vingt-quatre sols et douze sols, et do 83 grains par marc sur les pièces de six sols , lorsqu il n'est que de trente-six grains sur un marc d'écus de six livres ; aussi le marc courant et le marc de ûu de ces espèces, qui produisent la même somme que le marc d'écus, sans compter l'é- pargne des remèdes , rendent-ils davantage, si Ton calcule ce qui revient en ménageant les remèdes. 32' Outre les espèces qui se font journel- lement dans les monnaies, il y en a quel- quefois d'anciennes dont la fabrication est abandonnée, mais dont le cours se trouve autorisé par le souverain. Telles sont les pièces fabriquées par édit de septembre 1700 et de septembre 1709, sous le nom do pièces de 30 deniers, qui courent aujour- d'hui, suivant l'arrêt du conseil du 1" août 1738, pour dix-huit deniers (1). Elles sont à deux deniers douze grains de loi, comme les nouveaux sols de deux sols ; mais elles pèsent davantage. Le marc n'est composé que de cent pièces. Voy. Sols. 33" Quant'au cuivre, les lianJs fabriquf'*s par édit de juillet 1719 valant chacun 3 de- niers, sont de 80 au marc, au remède de quatre pièces ; c'esl-à-dire, que chaque pièce doit peser, sans avoir égard au remèae de de poids, 57 grains |. Les 80 liards qui com- posent un marc produisent 20 sols. Si Ton épargne entièrement le remède de poids (car il n'y a point de remède de loi sur les mon- naies de cuivre) , les 8k pièces formant un marc ne pèseront plus chacune que 57 grains -^^ et le marc de cuivre monnayé ren- drait 21 sols. Los sols, demi-sols et quarts de sols do cuivre réglés par l'arrêt du conseil du 3 fé- vrier 1720, sont absolument sur le même pied. Nous voyons par là qu'actuellement, le cuivre monnayé se trouve à peu près arec l'argent pur fin monnayé dans la propor- tion d'un à cinquante-quatre ; c'est-h-dire, qu'un marc d'argent fin monnayé se balance contre 5& de cuivre monnayé , tandis qu'un marc d'or fin monnayé, sans avoir égard aux remèdes > vaut quatorze marcs jft d'argent fin monnayé. En 1741*, le roi ayant désiré que son eflîgie pour les pièces d'or et d'argent fût doréna* vant [)lus ressemblante qu'elle ne Tétait, or- donna qu'il fût fait des poinçons d'une nouvelle empreinte pour les espèces. Con- formément à ce, la cour des monnaies or- donna, par arrêt du 24 mars, que tous les précédents poinçons, tant de tête ou d'ef- figie de Sa Majesté, que de pile ou revers, ensemble les matrices faites par le graveur ! général des monnaies, qui avaient servi à abriquer les espèces d'or et d'argent en con- séauence de l'édit du mois de janvier 1726, et lesquels étaient entre les mains des gra- veurs particuliers, seraient, attendu le chan- gement fait aux espèces, incessamment dif- formes et bifi'és en présence des juges-gar- des des monnaies et du substitut du procu- reur général en icelles (Abot de Bazinguem). {{) Arrêt du conseil du 1" août 1758. 659 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA Si-i t5 Ç le H^U si S «s il"'! ^S s si sifgs Sa 2 ê: Jj ' o s UCTIONMAiRE DE NUMISMATIQUE. 8 FRà Ml 5 H S s a M SA 99 H 9« 10 < W 5 S « O S H D O < OS s H H CD aSÎS A S O H es -00 • ^ to co 04 9«99 10 MIO 1000 * œ 00 SA u o H • • • «• • / • • • • • ^10 000 S Sa •»•«••••• • •• te H m9 <« • r« aO (H 99 9< M» • • •■• es g o -0,0 g*^ (" «*> C S S f« 3 l« i« ^^ 5 -2 Ç * 8 « â 8 a ^ Q 9«*- O 99 . **! ^ 99 s - « © UCTlONNAIltE DE NIIHISHATIQUE. ïiiiii-.i ^ïS|||ls S S ii - ^^1 'Aill H B H I ^ £g|sg|sssa|5||g|S55S3S||_ aaa i JSS'-a- -■S E S-S I ^ « 5 --l'ï-S iS| 2.f « = = = =2 * ■ g-o e ^ ca o o M,«^ C Î^ÎP i^i iji s rni MCnOHIUlRE DE MHISIUTIQIJE. *l ! m ! ■ "il iî FRA i il U 'e |3 K» ' ' '-• ■ * w ' ' "ai a ■ "2 :::;:: 1 a ■s KEas • ■ ss a ? ■^ "-a -ass ■ ■ • aa '4 'a s 1 Cjww - --«lis» •as s"S2= • • -lao • !"- ^l! ° À • • •"» ^ • • ■"• « J • • ss s •'•S • • ■ •to ■s ini d— »"' — «-««-. - •« . .-« m "-- Î5 . »»-w- -- J .. «• *. l gBS8S3 -S SSglII • BSS SSg ■ •sS •s 1 d»«S 5M-.=« • ■» • "K3- 'iSSlSB ■ '3 ' ' ■ "SB ■ 'ss Jsj 1 d-'ïa »-..««» ■ ■« • *^« 1^3 s u ■ sas -a a a S -a ■ • ■ a g u H •iiv:î----î-----i|-iî|i-ï 1j|'""^;::lillflïllilllill 2||£ .1 1 1 iilSlii j E, ^1= 667 FM MCTIOmUinE DE HlWlSlIATlQnE. i i l\ i 1 Il 1 1 FRA «g i 1* '1 .!l \ ^ ■« î- w 'p i û '«32; ES «• 'a 1 iïl î j -S s ■ — a ïs -" Tg • s ■ • • ; " -s ■ -a s ■ • • -a • s i\ ^ d • ••-»• 5- M ' 's"'.*s ■ 'sa 5* j ■ • '••■•• <"' s " ; ; i^sï" 'Si . ^ * • • *. 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DICTIONNAIRE DE NUHISUATIQUE, *= 1^ 1 so-tooooMggoi sa 3 8g|S8 g g| sa gjjg SÏ.§E ' 5 c S " 3 S joa.Huoa.at300£*-« ■«»- • •»- '-j; ■ '-O ■ ■«.-■Sf.' - o- -•■ J • • ■ -s • ■ ■ s ■ -sg • ■ -ss -gs -S s 3 ia ^_ ---« - .-^ -2 .-££- .--^SS .-- .•"»».».. ssSsS ' s||a. ff-'SS|sgssss -ssffis -ÏS -siss-^i' 3 1 slsi i ^ ' .gow . - 2!£<» '2 * * 'S ■*■" ■ ■ ■» - . . - - - -j; ■ ^ • .*.- • w «w- -«w ■ ■« -«.M •■■«». ■ -«^w -^^ ■ ' '^ ■ — 3 • ■ • -5 • '3ÏS ■ • ' -a» -a 2 Gros blancs à b fleor delis. . . .'. . Fanais .... . . Tournois E>eineni d'or au mouton. Gros blancs i la cou- ronne Deniers blancs à la cou- Aux Deurs de lis. . . Doubles tournois. . . Royaux d"or. . . . Blancs Si la couronne . Aux fleurs de lis. . . Deniers d'or au mouton. Royaux d'or . . . . Blancs aux fleurs de lis. Blancs aux fleurs de Ira. Blancs aux Qeun de lis. Deniers d'orau mouton. Royaux d'or. . . ■ Deniers aux fleurs de lis Deniers aux fleurs de lis Royaux d'or . . . . Blancsaux fleurs de Ils. BlaucBdenicrsal'éioiie. Blancs deniersàl'étgilc. À. l'ëioilc '. ■. ! '. > ■ m :â :a-j .tl=l| || " ^S «•S5 " €97 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 698 t4 9 C h « o ^ 5 5 cj^ o •< a< H 0c: câ fiS .5.3 aw i TUA MCIIONNAmE DE NUHISIIATIQIJB. FRA B î° f ^ Il il î 2 ;;|::::::-:; :::■:;:;::::::;:; :;>: i 1 s ^ ?: ■ s é i à --•=-•■---—. .^. ....,= . . ..>,. £52 ni . à m '^ 2 2 j a SE as s un sî -ïs ■ -R a ; ■ >■ ta ^ ^,- ,„„ ..g,-«_ 5 .o.«;. ._,.«, — .. „,-.,. i SS -Sg -SSISSI s -SSSaS -ISSSSSS ■ • S||9t i Bj tea -000 • lAoso^ço ira • ■ ■ '■♦^ '^w ' ""^SC * ' ''S» lit i r- s '^ s aa sa s ai -" S M a s::':ss:::à::::;:i::::;;i::-::;: ;:,.. ,...||.,.|...|..|..^...|.. ii:;!5:iil:î:i|:is|i:i::î=|l-:::||j> h il ■Mimtmi^ Jiiiiil : : uni ii tîîîi i î II: 1 1 il DICnONNAIRE DE NUMISMATIQUE. fi i 1 il II 1 ï i i i ii(i «" . "* « -a ^M ' ■ J-* •• «■• 2s- . l'Ai q" ** S! s i . s 'S '1 ' d ■ m g • • g ^ . s •« a • * a *- ji .-«.^ . .» . .--«w -..-.^»« ..^ i S " Q"'"'**"'""*" » s I n\' jg ■ ■ . -es -sgg ss (3 ■ ■ S § 3 II ? • • 1^1 -« « . S-sS ï S3S||!SS|î3aî3§s£ assssss| 3S| ■£ ■ !S3 g 3 ■to ■ • - eo sîsl i 1 ci "■*«(«— ■ '•» • ■«oj»»»' ■* ' 'wwa"»'»' ■••< — •«oc0 O < "m, * o 2 w ^ 0 < e ® » ^ o S 55 — M s «s «s 49 C *S B O ^ — t. «S l> «> an H as H m H P a?: 4> Sg-io '00 '91 © O g S'Eto î^ _ „ „ 09I*' '^^O 91 9< ^10 91 o 10 > c c aA 7«S i i PRA DICTIONNAIRE DE. NUmSHATlQUE. FOA 7u{ ■g i « .... ■ 'i«jo ww lOKsta • • • ■ li i p ùj ■*" *" * ' ■ '* tOWM ■ ■ ■ . 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FRA 106 'su SB o H < > u flQ O o H II 8 8 ? 18 en H K • U CD O H 5 5 08 9 M «» A ««00 ^ •* '«'bCldO A A 00 ^00 M ««A 0. ^ Û O O) o C0 ^ QO^^CO 0^-00 :oao ao ao aAaAaA A I^CACO a;a;aQD «* '*^CD •* CO aA <»« aA aAaA 9\ oo ^oo«o aA aAaAaA «O^«OC0 2 ; o a) X D 3 û as 9 CA S H H an a 2 O ^ £ S ë ^ a g H ac S M O • -W (D<0 a> o o c r c o ^ o *- i: *^ ^«/; « CA «o ?:: S^ 6.2. oo 2 2 •2-2 3 rS'S'S fe ||'^KS2 2| s c^ C59I*' i^O — 91 «î< ^ lA o lA S > o c aA C 2?: 5 ^^â * *■■■ CfeA 9 lA :e|I MCTiaNNAIRE DE NCHISIUTICUE. j I n i i in 'H ;i.v al 9) s-:/s .?k(3 1=1-1 2 niL g • .g. i'lii'êijill|'°Sij S." Sis ! !S ji.5 •' '.'. =J II I ^'i II g I ëa I lui I ^Ifss FRA III€TIONINAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 710 o H g K . 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FRA 7iU <0 H > 3 ta ^ p /< 00X1 00 QO 00 S ^ ** o (M 9 S à 2^2 0? «•Ol «k , - *al ^ :ït 'B •: S s • n CD 0> O0C9 QOQO 00 V 00 s a H 6 s2*- sa 91 9* 99 w 00 91 30 c« *? 5 § a. s « ii o «et eo 8« no s J9 •S 4> S Si S l s 8 m 8 41 S£ S I 8§ g H 8 >< s s; PS s &3 5 2<^5^3^; X^^ X 010 K O H m « o 3 8 lA PS • ss • 00 oo 99 « 91 aAOaA 91 «iO aA aA aA aA aA lr ss SS8P S 'S :ç g • 'g g :|: aA CD S 3 S h 8 8 'CS « .s co 6 3S U3 M 1 Sg •& pg 8 « <4 O ^ 4> S r^ «a 91 V g g» *> gaA'g Igfisl .§Jî3| |î?f|5S 5 53 9& s_ s 91 !{i [| Ci I-* ^ ^ ^ 91 3;s 91 9« •a»;» 7i7 FHA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. 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FRA o > •3 f a «S 730 H S ^ >i? 2-8 a 3 S flS * 2 SI S 'Si $ D s CD •«« OSA 2 ■ U» •< H flS lO 00 o <0 « <• CDIA *^feO IQ ^ lO tOlO lOlO H: SA 9« ao 9« O S S *4» 2 I M OHCb 8 a fi - 1 2 .2 33 (O « 5 I S 2 se u s i| s s ^ b: - S a .-: -^ 4> o w es ••* ^^< O) 223 Sg> o *• •* S ? s ut^ S; 00 o a " S ^ M «0 S S S o S • p s •g -s i i a en ao 0« W «9 F) -^ 99 ■« 9« 9« 99 99 00 99 IC99 . -k-P -^ â IS 3 H»H«i -l» CO a* 8 H ••IF fcÔ 99 ••K S Si a aa a S as « * U en C<3 H as p g I • il 3 • JS £ 9 6 S • ? o Gd S *• .S «n 'h a s (O •5 *i _>oo :.5 s s .«Ses g ga i S = »^ g u ©«CM r« Or» ai) esï/» -: S :* es «>>« lO en Si s e ••M &■ /51 Fh\ DlCTfONTiAlRE DE KUMlSMÂTiQUË. Fax 7» "fi *^ a • • • • «0 O) A O ** YO ** MM» M«*;Q AtO«> ftO*tO iQaQiO MlOlC* o «9 H ^ % S O M S s fi 1 «A 1 « iL S CA •4î 9 S3 6 « « M S u o ^J9 ■y 1 I «B.O 49 «S ,29 S •o S • • ■ * s S s s • >â • • • • • ■ • • • • «M c "0 9 9 â FRA DICTIONNAIRE DE MJMISMATiQUlâ. FRA 754 O u 8 o s 8S ■O • «^^ 1^ >A9«9i^ <4 a H co kS 1 Ml 1 «es •l .2 « CD. s o» O) ^ (W 9 O M«i« oo 94 00 • a S o o «« 5:2 co 1 co_ço o (A s OO^O ce •S ■vu ^91 M) 00 4) ^ 4> co B S • «a w «•s S -8 • Otcocd iS 9 3 2 ?> fc ^^ r* ce > a to § es a 00 S2 CN 00 9\ U O ••£ • e « CO 33 Edàa S es If) •.• ,-1. •■^•o*^ «4 ■S co co co * • • • • • • •« co 94 91 91 — ■*«• lOMiOlO 949I9I9I*0**«> lO ICIOlO 9991 CO 9« 91 CO co • '^ 3} • • • • a' • • a Jg •• •• • • Seô>. • •• •• ••• «. • e « • , S &£ H. C-i O û S ^3 • S V!Lm "^ ^9 • • • ■ ^^ ••■ •••••• • ••• •• (A e M ^eo ço «O *S • ^O 4} ^ *S *S • • • • *S ••• •••••• > •■• •• O 4)^ t> O O O J *flgMUJ» ...>J * • • a •• ••• •■ 4) _A S «^ ^ ^ B ^ 4> -"^ •-• *S .5 •«« T ^ B B S A -=2 4) S «I '9 «DBrr-'So» S o •--9ts^^o.53 t-o ^ j- g? S^ > È:5 S S^^ Svî >=: ©■S S a S.2^«o «25-5 co «Ç0.2L S«0"-».- Or* cs;« « r* «« ^•^«^^«Tcr* ""r* co.S.vr- ** 73^ FRA DICTIONNAIRE DE NUBUSHATiQliE. FRA 736 S 5 00 K» A A A A 00 iitCOCOUd «k «coaoQD ^ s o ta i2 Ji O) o 00 O) OS H w 00 CAoo 9191 kg 0 000»0*OO^OQO^ 91 ^ OQ03> 4 s. e -o 8 8 a -S S N 8 • co fi • • e • ^ 8^ • • «O s 8 ff-o 8s:s|.E s § i 91 ëi« « • • « JS^ aJ^JS 3 9 3 s o 6 « « « eu ^«>UUU OO _î s 1 s 8 si 51 = • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •{ iO • • ' g • ■•# «AOM» «aoo « >9« •^■•«•^ ^lOio lO o nu I)lCT10NNx\mi: DE NUMISMATIQUE. FUA m O > es u CA M O ts flfi H • • • • en a ^9i M «çeço rt * *» 00 * -» -» 09i 3or-04^^^^ - o< art 10 "^ 0 1^ ao çp r* •** ÇO ao • o«^ »o iC r^ 0& o «^ : --S -g • 2 - : : i"! k i^ i si 74S FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA m SE O H a o les.'"" o ^ 9* a toS3 « ;« 9 O * iH • ^ 4) Ja ^ ^3 «^ ■■ o oo oooo»eoooooo»oooo • • • mm o • • aoo 6^2 en M g H Q H §^ ai ^ •g ce 9 ■ c« • g,Sg I • I. ^3 - « -. «« «? S «« c« c «a CO S S3 CO « J'avais d'abord hésité un moment à parler des pièces que les rois d'Angleterre firent frapper en France; il me répugnait de les mentionner dans la série de nos rois. Hais il y a, dans ces légendes, un fait trop important pour Je passer sous silence. * Les (feux premiers successeurs d'E- douard III semblaient avoir renoncé aux pré- tentions de ce prince sur la couronne de France, lorsque Henri V vint les renouveler et les appuyer par l'invasion de la plus grande partie du royaume. Dès le début de cette guerre, il avait frappé monnaie comme roi de France. Mais après le traité dans le- quel le ducde Bourgogne, oubliant son rôlede tuteur-né du roi et du royaume, s'unit à Isa- beau pour faire condescendre le malheureux Charles VI à déshériter son fils au profit de la fille gu'il donnait pour femme à l'Anglais, celui-ci supprima le titre royal sur les mon- naies qu'il continua à faire frapper, et crut faire acte de possession de Thérédité en se Qualifiant, sur ses pièces, d'héritier de la rance {Henricue rex Angliœ hœree Franciœ). Puis il mourut, à peine dans la force de l'âge, et quelques jours seulement avant, le malheureux roi dont il voulait dépouiller la' postérité mêle et royale, léguant à son pis» encore enfant, l'espérance d'une si belle suc- cession. Legs illusoire que l'épée de Dunois et de Jeanne d'Arc devait bientôt rayer pour toujours du nombre des héritages anglais I Henri VI, venu au monde avec deux cou- ronnes royales sur son berceau, chassé de France et dépouillé des états de son père, ne trouva au milieu de son pays qu'une tombe sanglante. 11 mourut assassiné. « A l'exemple d*Edouard III, Henri V et Henri VI, voulant, fabriquer leurs monnaies aux types de nos rois, avaient pris les de- vises cle saint Louis; le nom seul était chan- gé, et leurs monnaies étaient identiquement les nôtres, excepté la curieuse circonstance de Henri V, hceret Franciœ. Parmi les légen- des anglaises de ces princes, plusieurs étaient assez caractéristiques. L'une d'elles surtout, célledunoble à la rose d'Edouard ÛI, ne manquait pas de grandeur et de fierté et faistiit allusion à la marche de ces con- quérants à travers nos provinces : Chrietuê autem transiens per médium illorum ibat ! § 54, — « Sous Charles VI, l'esprit reli- gieux ayant commencé à s'affaiblir, les lé- 24 U7 FRA DICTIONNAIRE DE geiides s'en ressentirent. C'est en ce rao- laent qu*on plaça sur les monnaies le noble écusson de France. A l'époque à laquelle nous sommes arriyés, toute tunlative d'en- vahissement clérical était devenue impossi- ble, et, en présence de l'invasion et de nos revers, on comprit le besoin de présenter au peuple cet emblème autour duquel tout iFrançais devait se réunir. « A dater de Jean, nos rois s'étaient fait représenter sur la monnaie d'or, à cheval et répée à la main : la royauté devenait dominante et se montrait prête à combattre. Cet état de choses dura jusqu'à Louis X[ qui la fit grande dame. Aussi, à mesure que 1 autorité royale va srandir, nous allons trouver une rapide décroissance dans la puissance religieuse, et nos monnaies nous le diront. « Louis XII, en guerre ouverie avec le pape Jules II, va l'attaquer jusque dans ses domaines et ose menacer son royaume de destruction, en lançant contre lui son fa- meux écu d'or : Perdam Babylonis nomenl Et mêlant le premier le sacré au profane, il accole la croix sainte des initiales do son nom et du porc-épic dont il avait fait son emblème. « François 1", le roi-chevalier, imite cet exemple, si bien dans son caractère, et dès le début de son règne la salamandre vint sa f>Iacer sur les monnaies. Bientôt il va plus oin, et généralisant pour la monnaie d'ar-^ gent ce que son prédécesseur n'avait tenté en France que sur son unique lésion, il supprime sur ces pièces Tempreinte de celte croix qui avait traversé trois dynasties royales. Puis, par un de ces retours si fré- quents dans les choses d'ici-bas, après avoir continué sur ses écus de Bretagne la devise delà maison de Montfort qui avait prévalu sur celle de Blois, Deus in adjutorium meum intende^ il perdit la bataille de Pavic, et pen- tjant sa captivité, le d'couragement lui ins- pira sans doute celle autre prière, qui sert de légende aux testons de son âge mûr: Non nobis^ Domine^ sed nomini tuo da gloriam! « A François succède Henri II, roi galant et dernier chevalier, tué dans un lournoi, qui accole les initiales de son nom aux crois- sants de Diane de Poitiers. La décadence, comme on le volt, marche rapidement, et bien des pièces de ce règne ne portent déjà ni croix, ni devises religieuses; tout est pro- fane. « Un fait numismatique assez curieux se passa à celle époque. Henri 11, peu content de l'hommage public qu'il rendait à ^a mat- tresse, en plaçant en quelque sorle ses crois- sants sous l'égide monétaire de l'écusson de France , venait de faire frapper un superbe teston sur lequel un de ces croissants rem- plissait le champ tout entier, avec cette de- vise : Dum toium compleat orbem^ comme si, par un' singulier jeu de mois , il eût voulu remplir l'univers du nom de Diane. Mais Briot, !e célèbre graveur des monnaies, plus dévot que son royal maître, était scandalisé de ces phrases amoureuses qui avaient succédé NUMISMATIQUE. FRA 7;g aux pieuses légendes de saint Louis. Il atisa dès lors, peut-être pour donner à Henri une leçon indirecte et mettre sa conscience en repos , que l'épaisseur des tranches de ses magniQques essais lui ouvrait un champ libre, et, comme pour repousser TœuTre da démon, il y inscrivit dévotement : Disctdiu a me, omnes qui operamini iniquitatm, tt èoli Deo honor et gloria ; singulier contraste, comme on le voit. « Charles IX, le roi de la Saint-Barlhélemy, et sanguinaire ennemi des Huguenots, fait nécessairement éprouver un niouvcnienide recrudescence. Les emblèmes disparaissent, et tout en conservant Técusson rojal, les monnaies, à l'exception du lésion, repren- nent toutes la croix dans son austérité pri- mitive. « Henri III ne changea rien au système de son frère. Le nom du Seigneur et la croix se trouvent partout. L'esprii de parti et de re- ligion se fait en outre sentir dans la guerre des Huguenots par une devise en dehors de tout ce que nous avons vu : Pro Christo e( rege^ que porte un quart d'écu. « Henri IV n'était pas en position d'in- nover; il devait faire croire à sa sincérité ses nouveaux co-religionnaires, saoslrop^lè- courager ses anciens amis. Aussi laissa-l-il scrupuleusement les choses dans Télaloù il les avait trouvées. « Louis XIII, en adoptant le système duo- décimal, supprima détînitivemeot, sur les monnaies d'argent, la croix qui ne se nooutra plus que sur quelques pièces frappées dans les premières années de Louis XlV, au type du système tournois. a A partir de celle époque, la légende con* sacrée invariablement est celle de Charles VI: SU nomen Domini benedictum. La tranche des monnaies porte : Domine^ scUvum fac regm, celle invocation si souvent reflétée dans le deuil du peuple, pendant la longue uialadiD de Louis XIV, et dont TEgliseafaitundeses chants. La monnaie d'or conserva seule Christus vincit , comme si , protégée p^r le nom de saint Louis , son créateur, celle lé- gende était devenue le gage immi able de la croyance el de la foi de noire noble France, cl ne devait s'etfacer aue dans le sangJu dernier successeur de la f.imille du pieuï monarque, aux jours de celle révolution qui sapait à la fois les deux puissances ccciésias- lique et royale. « Les rois avaient successivemenl laissédis- paraître de leurs monnaies les signes reli; gieux. Ils ne songeaient pas en agissant ainsi, qu'ils ne faisaient que céder à une impuisiou qui se manifestait dans Tesprit général ette entraînait dans une direction dangereuse. En suivant les lois progressives de ceniou- vement , il était aisé de prévoir que leni- preinle de leurs insignes el de leur puissaiico ne pouvait tarder à disparaître à son tour: et par une fatalité bizarre, cette révolution est venue s'accomplir sous le règne el p«r '^ martyre dq prince le plus sincèrement pi<*ij^ el le plus religieux par conviction que i« France ait comulé depuis | lusieurs siècle?. m FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 750 Nul doute que, s*il Teùt pu , Louis XVI eût tenté de ramener Tesprit du peuple vers le Diea de ses pères et vers leurs auciennes devises. Mais le coup mortel était porté de* puis longtemps, et Louis XIV avait eu beau se rattacher, sous l'empire de madame de Maintenon, à son titre ae roi très-chrétien , en écrivant sur un des écus de sa vieillesse» plutôt que retardée par Thypoi des dernières années de ce'règne, comme la chute de la royauté avait été consommée par le dévergondage de la régence et du règne de Louis XV Louis XVI, honnête homme et roi 'chrétien , écrasé par les fautes de ses prédécesseurs, et ne pouvant plus rendre le prestige aux autels, ni l'éclat à son trônoi n'arait plus qu'à mourir, et il mourut. § 55. — « Alors les églises furent fermées et le christianisme aboli. Les hommes sont égaux devant la loi; liberté^ égalité; règne de la loi: union et force ^ écrivait sur ses mon- naies la formidable époque de la république. Mais vers la Un du temps oi^ Louis XVI por- tait encore le vain titre de roi, une légende de transition avait précédé cette farouche expression de nivellement, et les dernières années royale^ avaient vu inscrire ce revers prophétique de décadence imminente : La nation^ la loU le roi. On préludait par l'expul- sion de la religion à celle de la royauté, et déià cette dernière, pâlissant et s'elTaçant devant le niveau son rival , n'obtenait plus que le troi- sième rang dans Texpression des pouvoirs. « Le fait monétaire caractéristique de la république, fut la création des assignats , qui 9 eux aussi, se montrèrent fidèles au système que nous développons. Les légen- des de ces misérables papiers ont été ce qu'elles devaient être, Vhistoire des faits (le cette époque de terreur. La délation était devenue une vertu; aussi, on osa écrire en marge de cette prétendue monnaie : La nation récompense le dénonciateur I Phrase maintenue trop longtemps sur nos papiers monnaies, pour l'honneur de la France, puisque sur la marge opposée on lisait : ia loi punit de mort le contrefacteur. Du reste, soit sur le métal, soit sur les assignats, absence totale et toute naturelle, après la fermeture des églises, des signes indicateurs d'une religion. « Tandis que ceci se passait sur presque toute la surface de la France, l'esprit mou- rant de la royauté, se rattachant aux an- ciennes croyances, essayait encore de se soutenir dans quelques provinces. a JLa religion, décrétée d'échafaud par la république, résista quelque temps encore en Bretagne, en Poitou, dans le Maine; aussi, sur ces différents points, où le culte divin s'était conservé, les chétives feuilles de pa- pier qui, à l'instar de celles de la république, avaient servi aux royalistes de monnaie et ie promesses qui ne purent être acquittées, sortent seules, à cette époque, l'expression ie la pensée religieuse. Partout on y re- g'CP u ve ces mots : Armée catholique et royale de Vendée; armée catholique et royale de Bretagne , puis enfin. Dieu et le rot, cette noble et ancienne devise des preux, réfugiée à ce moment dans le cœur de quelques peu- plades fidèles. Mais le fer et le feu ont ré- duit promptement en poussière et enfumée populations et assignats, et ces derniers sont rares aujourd'hui comme les cœurs qui les avaient créés. « Il faut remarquer, au reste, que ces émissions vendéennes furent, en France, les seuls papiers-monnaie portant un caractère de religion. En effet, ce n'est pas au milieu du philosophisme et du relftchement moral du règne de Louis XV que Law aurait re- vêtu ses billets de ces insignes qui tendaient chaque jour à s'effacer de la monnaie réelle» Comme nous venons de le voir, la répub^i* que a inscrit sur les siens ses habituelles et hdèles promesses de mort. Quant à notro siècle, il est trop positif, et a trop bien été nommé le siècle d'argent, pour avoir écrit sur ses billets de banque autre chose que leur valeur nominale, et la pénalité infligée à ceux qui seraient tentés de les contrefaire. Seulement, on nous a fait grftce de la dénon- ciation. « Cependant , vers la fin ies journées ré- publicaines, Bonaparte avait paru, grandi, et s'était fait Napoléon. A sa voix puissante, les autels avaient été relevés, et comme Sage de la renaissance du culte, les tranches e sa monnaie portèrent une invocation à la divinité : Dieu protège la France! a A leur retour dans leur ancienne patrie, et après avoir si cruellement souffert sur la terre étrangère, les princes de la maison de Bourbon, reprenant l'ancien cri du peuple* demandaient la protection du ciel, auque} leurs habitudes de religion les confiaient de nouveau. Domine^ salvum foc regem. Mais le ciel fut bientôt sourd, et 1830 a ramené en définitive la légende impériale. » ¥• PARTIE. KOTIONS GÉNÉRALES 8DR LES MONNAIES DES PRÉLATS ET DES EAROiNS DE FRANCE, PAR JOAGHlII LELEWELL (1). I. Origine des monnaies des barons laïques et ecclé- siasiiques et leur relation avec la monnaie ro- yale. — U. Variétés et différence du type de la monnaie seigneuriale laïque et ecclésiastique. — 111. Origine et explication de différents signes du type local. Monnaie des évéques de Chartres. — Iv. De quelques espèces mixtes semi-royales. Mon- naies des évéques de Laon, de Laogres^et d'Autuh. — y. Des espèces mixtes seini-eccléslastiques ou semi-prélatalcs. Crosse. Mitre. Effigie du saint. Main bénissanie. — VI. Les saints patrons. — Vit Détails sur quelques monnaies ecclésiastiques re- latifs au type local dans sa perfection. Chartres. Reims. Meaux et autres évécbés. (1) Nous ne pouvons résister au plaisir de donner ici la lettre par laquelle le savant et rjespcclabfa Lelewell a bien voulu nous autoriser à extraire quel- ques fragments de sa Numismatique du moyen âge. Les vues que le -savant numismatiste expose dans ces extraits seront comme la coordination générale des renseignements et des faits épars dans noil« Dictionnaire. VA FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 75! I. Origitu de$ wiotmaies de$ baroHi laïques et eeclésiaS' tiques et leur relation avec la monnaie royale (1). § 56. -— L'origine de la monnaie des sei- gneurs paraît être très-bien connue et dé- terminée. Ce sont les abus, les usurpations, les privili^es qui lui ont donné naissance. Par suite, les prélats et les seigneurs laïcs fabriquèrent leur monnaie, d*abord au x% puis aux \i\ xii% XIII* et xiV siècles ; et, quoiqu'ils aient vendu leur droit, qu'ils raient abandonné de bonne volonté , ou qu'ils V aient été forcés, il ne manquait point d'exemples de sa fabrication au xt*, au XVI*, et même au xvii* siècle. Nous ne nous engagerons donc pas dans tout cet espace de temps. Les premiers siècles nous occupent, et c'est avec peine que nous sortirons du XIII*, qui sera, autant que possible, le terme de nos observations. Nous avons deux moyens de déterminer le commencement et l'origine de la monnaie des seigneurs : tes actes et les monuraf^nis numismatiaues. Les actes existent dans les diplômes, les privilèges, les ordonnaoces, les donations, les contrats, les payements, les annales, les chroniques, dans les documents et «les ouvrages historiques. Les monumeots sont les monnaies elles-mêmes , qai ont échappé au ravage du temps. De ces deux genres de sources historiques, je mets sons les yeux deux listes , Tune des privilèges accordés par les monarques aux seigneurs de battre monnaie, et une autre, deTeiis- tence réelle de leur monnaie, par leurs piè- ces nominatives et d'une date constatée, qui sont actuellement connues. I A Monsieur C éditeur du ùietiommre de Sumh- maUque et de Sigillographie religietue. c Bruxelles , 50 novembre 1851 . € Monsieur, f Vous m*honorez trop en recherchant mon aotorî- sation peyr la reproduction de quelque^ pages de la Numismatique. L^ouvrage entier et toutes ses pages sont à votre disposition, servez-vous-en comme il vous plaira, et veuillez croire que vous me Terez plaisir si vous y trouvez quelque chose d'utile. Au reste, pour réduire ma complaisance^ un rien, pardonnez-moi ai je vous déclare, qu'à ma conviction la parole qui sort de la bouche ou de la plume n'appartient plus à son auteur, elle est dès lors du domaine pulUic. S! Fauteur veut garder sa propriété intelleclueile , qu'il se taise. c Profiunt de Toccasion que vous me fournissez, }e prends la liberté de prolonger ma lettre par quel- ques observations numismatiques. le ne sais pas ^uel est le plan de voire Dictionnaire, s'il se préoc- -cupe exclusivement de la monnaie de France ou gé- néralement de toutes les autres qui portent les saints dans leur Ifpe. En ce dernier cas, la monnaie de Pologne ne vous serait pas indifférente. Dans ma no- tice sur ta monnaie dePologne, qui se trouve à la An de la Pologne illustrée, publiée par Léonard Chod- xko, Je fis observer qu'avec le commencement dn siy siècle, la monnaie se vit dépouillée de tous les décors pieux ou religieux, pour ne pas mêler sacra profanis. Cette règle fut ol)servée a tel point que Dienlôt on a supprimé même la petite croix que la monnaie plaçait à la tête des légendes. Dans ma notice te cite un seul S. Âdalfoert comme saint monétaire. De nouvelles trouvaîHes confirment mon observation, mais elles demandent à leur suite quelques ekplica- tiODS. c La monnaie antérieure au xiv* siècle offre plus d'exemples de saints que le seul S. Adalbert. La ville de Breslau est peut-être la première oui décora son tyi>e de son patron Jean-Baptiste ; de l'autre côté celte monnaie off^re le nom de Boleslas le Grand. A partir de ce temps «aucun prince n'a placé son nom propre sur la monnaie de Breslau. Toute la série de tonte époque est empreinte des noms de S. Jean- . Baptiste et de Boleslas monétaire, conjoinlenient ou séparémenL Type convenu, varié par le dessin et iSompositlon. c S. Adalbert ne parut sur le type de la monnaie (1) Extrait dn Traité de Numismatique du mouen âge, par Joacliim Lelewell. Bruxelles, in-^, t. I'% p. 136. frappée à Cnezne que vers Tan f {27, ranaée de b pénitence de Boleslas Hl. Mais il est probable qiÙB- térieoreHient la monnaie fabriquée a Pose», s'éuil servie de S. Pierre dans son corn, je suis de cet avis, d'après les pièce» qu*on a trouvées, qoi sofllat- térieurea à Tannée i040. La monnaie de Krakovie n'avait aucun saint, mais comme elle variait son coin, il est probable que dans la seconde moitié do xiii* siècle elle parut momentanément avec le S. Yenceslas. Au moins, on a trouvé les pièces à Teffigie de ce saint, qui ne sont pas de Bohême, et h riUe de Krakovie possède une tnsIKqne de S. Yenceslas achevée en 1113, ei ensuUe incendiée et recons- truite. c La monnaie de Pologne, très-variée dans son irpe, décorée souvent d'allégories , offre encore vers là 6d dn XIII* siècle l'image du dernier jugement, l^n coin représente l'ange qui vient appeler le mort coudié sous la terre ; l'autre coin représente le Christ dennt lequel se présente le ressuscité. c Cette monnaie décèle encore , bien qu'en peiH nombre, une anomatle monétaire assez bizarre, dans les bractéates dn comii>encement du xii* siédt inscrites avec lecaractère hébraïque. Un de ces cois», varié et profane, nrésente le «bef de S. Adalbert: mais la légende à l'entour, à la place du nom, poitt en hébreu : Benediaio et gaudium. A partir du xnr* siècle les saints ne repanissent plus, à l'exception de la monnaie d'or prcpréc poQt avoir la circulation à l'él ranger, d'un Kasiroir (ie Grand), d'un Vladi$las(le Vaménien), d'Alexandreet de Sigismond I", florin d*or ou ducaL Sur cespito on trouve S. Jean, S. Stanislas, S. Yladislas (^ Hongrie). < La ville de Posen, fabriquant la même monnaie, se servait de deux clefs pour son coin ; mais ces deis sont prises des armes de la ville dont le patron e>i S. Pierre. La monnaie obsidionale de Danuik, à 1577, offre l'image du Sauveur comme je l'ai ^^ observer dans ma notice. c 11 existe un jeton a« coin de quatre gros, >^ Tefliffie de Sigismond-Augusie et les légendes de S. Vladislas. M. Cbabouiflet y retrouve b fabrique de Dezana en Italie. C'est tout ce qu'on connaît aojoor* d'hui sur la monnaie de Polojpoe à Fégard des saint»> On a des médaiHettes de saintSySortout de b ^^^^^ Vierge, assez nombreuses. c Agréez, etc. c LXLCWCLL. I 753 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 701 PRIVILÈGES. Louis le Débonnaire k Tabbaye de Corbie. fô3 Le même aux Bénédiciins de Sainl-Médard» de Soissons. 861 Lothaire, à Ansbald, abbé de Pram, prés do Trêves. S62 Charles le Ghanve^à Hilduin» évèque de Cam- brai. Le même, à Arduie, évéque de Besançon. 873 Le même à Tabbé saint Etienne, de Dijon. Louis III, à rarchevêque d'Arles. 889 Odon, à Blilgaire, abbé de Tournus. 900 Charles le Simple confirme à Yalon, évéque d'AuUin. 902 Louis d*Allemaçne restitue à Tabbé de Trêves. 915 Charles .le Simple confirme à Tabbé de Tournus. 917 Le même confirme à Tabbé de saint Corneille, de Compiègne. 919 Le même confirme à Robert, abbé de saint Martin, de Tours. 924 Raoul donne le droit que le comte possédait à Adeiard, évéque du Puy. 951 Le même, à Tabbé de Cluny. Louis d'Outremer, à révé<|ue de Reims. 955 Lothaire confirme à Hemee, abbé de Tournus. 974 Othon II, à Arcbambaud, évéque de Strasbourg. 995 Hugues Capet, à Odilon, abbé de Cluny., pour k monasière de Souvigny. "r 2000 Othon III, 4 Ofirad^ abbé de saint Maiiminde Trêves 4064 Henri lY, à Udon^ évéque de Toul. 2147 Conrad III, à Guillaume de Champsaure, ar- chevêque d*Ëmbrun. 1149 Le même à Guillaume, évéque de Viviers. 1 157 Fréiléric I*' à Héraclée Montboisster , arche- vêque de Lyon. 1175 Le même confirme à Tabbé saint Oian de Joa. 1178 Le même, à Robert, évéque de Die. 1178 Le même, âi Bertrand le Beau, comte d'Orange. LES PREMIÈRES PIÈCES CONNUES, 942 Duc de Normandie. 956 Comte de Paris. 987 Comle d'Aiyou. Prélaii. 960 ou 992 Evéque de Meli. 964 Archevêque de Trêves. 1026 De Toul. 1053 Archevêque de Reims. 1046 Evéque de Verdun. 1060 De ChàHms^sur-Marne. 1085 De Meaux. 1122 DeJ^odéve. 1150 De Beanvais, de Laon» d*Aataii« 1161 De Langres. 1172 Abbé de Corbie. 1188 Evêoue de Noyon^. 1209 De Carcassonne, de Cahors. 1225 De Troyes. Archevêque de Naitonne. . 1243 Evéque de Cambrai. 1250 De Viviers. 1232 De Valence. 1308 De saint Paul-Trois- Châteaux. Archevèqim d^Embrun. 1317 D*Arles. Latqueê. ' 1032 Comte de Cbilons-sur-Sadoe. 1037 Dé Toulouse. 1047 De Champagne, 1051 Du Mans. De Boulogne. 1060 De Déols. 1065 De Chàlons-sur-Stêiie, sous^on propre nom» 1075 Duc de Bourgogiie. 1080 Comte de Mftcoii. 1120 DeGien. 1127 Duc de Guyenne. 1 130 Comte de Beziers. 1137 De Dreux. 1138 De Carcassonne. 1146 De Soissons. 1147 De Ponthîeu, Sire d^Béurbon, comte de Ncvers. 1150 De Vendôme. 1165 Duc de Breugne. 1166 Comte de Provence. 1168 De Nevers, sous son propre nom. De Flandre» de même* 11G9 De Poitou. 1171 DeCharenton. 1180 De Crépi. 1194 DeNarnonne. 1206 Duc de Lorraine. 1229 Seigneur de Roquefeuil. 1227 Comte de Rouergue. 1240 D*Orange. Seigneur d'Auduse. 1241 Comte de Folx. 1250 De Chartres, sous son propre nom. 1253 De Cb&teaudun, de même. 1260 De Marche. 1272 De Montpellier. 1275 De Limoges. 1280 De Lomagne. 1288 De Ligny. 1289 De Saint-Paul. 1290 De Rethel. 1302 De Bar. 1307 Dauphin. 755 Far un accord avec le comte , en 1173, a ea a moitié de la monnaie. L'évêque d'Ageo s'arrangea de même avec son comte ; l'évê- que de Cahors avec la ville , et son consul ou comte de la ville. On ne distingue point la monnaie des comtes de celle des évêques d'Âuxerre. L'archevêque de Bordeaux possédait le tiers de la monnaie des ducs d'Aquitaine. L'évê- que d'AIbi, le tiers de la monnaie de CM- teauneuf de Bonafos, du comte de Toulouse. L'abbé saint Bénigne, à Dyon, disposait de la monnaie des ducs de Bourgogne. On con- naît les arrangements de l'archevêque de Narbonne avec le vicomte , du prieur de Sou Vigny avec le sire de Bourbon. § 62. ^ Le conflit des autorités était trè^ multiplié, et l'impression de la monnaie sVi ressentait. Les barons relevaient coniiD«! vassaux de leurs seigneurs supérieurs. Les comtes, les ducs, les évêques les sires tt tous les seigneurs , en même temps , souve- rains et vassaux, avaient des redevances mutuelles que leurs possessions féodales leur imposaient et qui pesaient sur leurs monnaieries. Le seigneur vicomte de Ca^ cassonne ne savait de qui il devait relever. du comté de Toulouse ou de Barcelone. Tous les vassaux de l'Aquitaine élaienten butte aux agressions des ducs de Guyenne et des comtes de Toulouse. Le comte d An- jou soutenait ses droits sur le Maine. ^ droits des comtes de Champagne et des duis de Bourgogne se croisaient. Toul ceU dis- posait de l'empreinte de la monnaie. Ilff^^ V ajouter les nantissements de la moDoaie» les conventions particulières et passagères. On voit un seigneur extérieur battre mon- naie à Dreux. li n'y avait que très-peu «8 seigneurs qui fussent en état de disposer de leur monnaie et de leurs bôtels de monnaïj. sans la participation des privilégiés ou de 761 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 762 leurs suzerains. Les privilégiés étaient les prélats ; ils cherchaient toutes les occasions de mettre leur droit en évidence : ils le sou- tenaient parleurs chartes, diplômes, actes et différents signes et marques distinctives. Le type de la monnaie s'en ressentait. Nous avons observé que depuis que les seigneurs, gui s'emparaient de îa royauté ou qui usurpaient la royauté dans leurs provin* vinces respectives., s'appropriaient l'usage du monogramme dans leur monnaie , les rois aimèrent mieux ne plus l'employer dans la leur. La politique oe la troisième race cherchait encore plus à séparer les espèces des barons de celtes de la couronne, et à les tenir différentes, même par leur type. Les privilégiés y coopérèrent sans le vou- loir. Ils n'osaient pas trop outre-passerles ter- mes de leurs privilèges ; mais ils tâchèrent de maintenir les comtes en échec. Ils ne pla- gient pas leur nom sur la monnaie, comme le isaient les comtes d'Anjou, de Toulouse, de Champagne, de Mâcon, les ducs de Norman- die, de (iujrenne, de Bourgogne et quelques autres ; mais ils y mettaient leurs marques, qui donnaient à la monnaie une physio- nomie singulière, toute différente de la mon- naie royale. Là , c'était le prélat autorisé à avoir sa propre monnaie, et il la fabriquait à son propre type ; autre part, c'était le comte qui exerçait la fabrication , mais il était obligé de conserver les signes des évèques qui participaient à la possession du mon- nayage. C'est ainsi que la monnaie des barons se sépara de celle du roi et prit une autre phy- sionomie. § 63. — La multitude d'hôtels de monnaie du tenops des Carlovingiens était de l'intérêt local. On érigeait les hôtels pour la commo- dité du lieu. Plus les communications de- vinrent difficiles et l'activité locale animée, plus la monnaie locale devenait utile et né- cessaire aux lieux respectifs. Elle devait aider le commerce, et subvenir aux besoins du moment. Du temps des Carlovingiens, leur fabrication royale et uniforme faisait que la monnaie locale avait son cours dans tout Tempire et était en même temps mon- naie de 1 Ëtat. Mais il n'en était pas ainsi de celle des barons. Partout où les prélats et les barons laïques s'emparèrent de la mon- oaierie, les hôtels de la couronne disparu- rent ; et, avec le temps, la monnaie seigneu- riale remplaça parlent la monnaie de la couronne. Cette monnaie, n'ayant plus le caractère de l'Etat, fut un objet de propriété tiarticutière et ne fournit que les espèces ocales. Souvent ces espèces n'avaient d'autre cours que dans leur comtat. Les autres avaient quelquefois assez de crédit pour être acceptées dans les pa}s environnants. Les rois tâchaient do soutenir le caractère public de leur monnaie : elle était considé- rée comme monnaie de l'Ëtat, et avait cours Î)artout. C'est ainsi qu'à chaque occasion^ a distinction et la séparation des espèces des barons d'avec celles de la couronne, étfvit fortement prononcée. A l'exemple des ducs de France et de Normandie, différents comtes : d'Anjou, de Toulouse, de Champagne, de Boulogne; les ducs de Bourgogne, et quelques autres , dans le xi* siècle, plaçaient leur nom sur leur monnaie particulière. Le nombre des imitateurs augmentait chaque jour. Ils étaient, à certains égards, affranchis et au- torisés à le faire par leurs seigneurs, des- auels ils relevaient. A la fin du xi* siècle et ans le xn% on remarque au nombre de ces imitateurs plusieurs prélats. 11 est parvenu à notre connaissance des pièces des évoques de Heaux, de Beauvais, de Laon, de Noyon, des abbés de Corbie, qui sont marquées de leurs noms personnels. On connaît des monnaies plus anciennes des évèaues et des archevêques de la Lorraine et de la France rhénane : mais alors Us n'appartenaient plus à la France gauloise ; ils suivirent d'au- tres routes que leur traçait Tétat politique de l'Allemagne. Dans cette apparition de noms privilégiés sur la monnaie seigneuriale, il parut tine singularité qui montre une sorte de len- dance à conserver des relations intimes en- tre les espèces des seigneurs et celles de la couronne; ou bien elle prouve les droits de la couronne, longtemps observés avec plus de respect dans certaines contrées de la France. Il nous est resté des pièces mixtes semi-royales : d'abord une pièce anonyme du comte de Châlons-sur-Saôue, qui la for- gea sous le nom du roi Henri, entre 1027 et 1032; depuis, sous les trois règnes consé- cutifs de Philippe 1*% de Louis VI le Gros, et de Louis Vil le Jeune, le nombre des piè- ces semi-royales se manifesta d'une manière plus patente. 1 6*. — Vers le milieu du xii* siècle , plu- sieurs évoques, émancipés du vasselage de leurs seigneurs, entrèrent sous la suzerai- neté immédiate de la couronne et occupè- rent la place des pairs. Tels furent les évè- 2aes de Laon, de Langres, de Beauvais, de hâlons-sur-Marne et de Noyon, qui assistè- rent, en 1179, au sacre de Philippe-Auguste. C'est précisément de leur nombre que sor- tirent ceux qui forgèrent la monnaie mixte semi-royale. On connaît même, du temps des trois règnes ci-devant indiqués, les piè- ces de l'évèque de Chàlons-sur-Marne (1060- 1065) et de celui de Laon (1158-1171^), sur lesquelles le nom royal fut placé à l'oppo- site de celui de l'évèque. Les autres n'offrent que le nom des rois. Le comte de M&con, entre 1080 et 1102, mettait le nom du roi Philippe. Le même comte de Mâcon, entre 1108 et 1137, le sire de Bourbon, entre 1147 et 1172, l'évèque de Laon, entre 1137 et 117i^, et de Langres, entre 1161 et 1179, marquaient celui de Louis VII le Jeune. Il y en a encore d'autres : du comte de Ne- vers (115M168), de l'évèque d'Autun (11*8- 1170), qui portent le nom du roi Louis, et peut-être en découvrira-t-on encore plus d'exemples. On ne peut pas nier que c'était une faveur accordée à certaines personnes qui respectaient l'autorité monarchique. 705 FnA DICT10.15AiriE D£ 5U3USIIATIQUE. FRA 7a mais profitaient ile la bienveillance de la couronne pour donner de la valeur à la monnaie rpi^elle» s'anpropriaicnt. Analysant scrupulenscmenl le coin de ce aiftclfî, on peut soupçonner plusieurs autres esp/îce» d*elre charg^res de marques qui in- (Jiqu(;nt la concurrence des droits locaui avec ceux de c^>urorine. Telles sont les pièces fr/ippées h Biur^es, vers 1110, à CliAteaU'Landon, h Etlante, (1), et à Etam- p<î». Mais toutes ces pièces ne d(!*passaient point le» trois règnes indiqués. On. voit ('.(;))endant cet exemple de monnaie semi- royale se renouveler sous Louis X (131&- l«ii7j chez les évèquos du M.ins et de Laon. C'était une innovation. La poliliqu(5 de la couronne ne pouvait trop longtemps souf- frir ce renouvellement du mélange : elle le supprima; elle .VelTorçait au contraire à te- liir une séparation décidée. Cependant il ne manquait point de sei- gneurs qui , de leur côté, escamotaient les manières de la couronne et imitaient le coin royal. C'est ainsi qu*ils se sont approprié, comme nous lavons déjà remarqué, le mono- tSramme pour toujours, et le gratta Dei pour e moment. Dès que la troisième race reprit de rechef Talnha et Tomégi, et les suspendit sur les branches de la croix , plusieurs sei- fjncurs s'empressèrent do faire de même. Ils imitèrent la forme de la croix , façonnèrent le portail, la couronne en manière des coins royaux; prirent désormais généraiemer^ la formule gratia Dei , accueillirent la fleur de lis. 11 ne manquait pas de seigneurs qui , en abandonnant leur type approché de celui de la couronne , fabriquaient clandestine- ment Ja monnaie au coin royal. Ces abus étaient poursuivis par la cou- ronne et donnaient occasion h des plaintes et h des rixes. Comme la monnaie des barons était locale , son coin Tétait de même. Les hôtels de monnaies dépendant quelauefois de plusieurs seigneurs laïques et ecclésias- tiques, usurpateurs, privilégiés et donateurs, il fallait des autorisations différentes pour changer leur type. La couroniie elle-même respectait un instant son usage lorsqu'elle achetait ou s*emparait des monnaieries locales. Je croîs aue la monnaie de Sens, de Bourges, *Edanté dont j'ai fait mention aux semi- royales, celle de Tours, de Dénis, de Saint- Orner, d*Arra$ en sont des preuves éviden- tes. Mais après ces premières épreuves, la couronne revenait au coin généralement employé par elle à Paris et autre part. il existait une distincûoa ])lus remarqua- ble, qui éloignait Ic^ espèces particulières de celles de la couronne, c'était leur valeur et la ditférence du pied. Au xir et au xiii* siècle, les barons fabri- quaient plutôt le billon que la vraie monnaie blanche. La couronne s'empressait de dis- tinguer le genre d espèces fabriquées et dôieiulait aux barons ae battre la monnaie 0) Le Blanc, p. IGi,!!**' 7; 114. n<** 8, H. blanche, s'ils n'étaient pas en possession de la forger. Elle ne força pas les seigneanà mettre leur monnaie sur le pied de U sienne; mais elle détermina Je poids de chacune el voulut tenir stationoaires le coin et la valeur de chacune respectivement. 1 65. — Tous ces rapports de la monnaie des barons avec la monnaie royale démon- trent que ni les privilégiés, ni les usurpa- teurs n oubliaient pas l'origine de leur droit, et qu'ils conservèrent l'idée de la révocabiliié et de la réversibilité de la couronne. Ils n'ofèrent contester le droit que la couronne manifestait à chaque occasion , et ils se montraient assez dociles aux dispositions royales. Louis VIII , vers 1224 , obligea les sei- gneurs qui voudraient faire refondre leur monnaie, d'en avertir le roi quatre mois auparavant. Le billonétait presque partoal une monnaie locale, qui ne dépassait guère les limites étroites de la seigneurie. Louis VIII, en 1226, ordonne que la mon- naie des barons qui frappaient la blanche, n'aurait cours qu'en leurs propres terres» et que la sienne , celle de la couronne , serait reçue partout. Cette prohibition de la moD- naie blanche des barons ne pouvait avoir son exécution générale, mais l'autre, qui obligea d'accepter partout les espèces de l'Etat, sou- tenait leur cours. Louis IX enchérit sur l'ordonnance de son prédécesseur. U ordonna formellement que non-seulement sa monnaie serait reçue dans toutes les parties du royaume; mais il dé- fendit ei^pressément aux barons qui n'avaient point droit de battre monnaie, de jamais se servir d'autres espèces que des siennes. U défendit encore de fabriquer de la monnaie semblable à la sienne , et il exigea de rut h qui il voulait encore laisser ce droit * qu'i > eussent soin de distinguer leur monnaie :v une dirférence très - marquée, tant sur .i croii que sur la pile. Je crois que toutes nos observations anté- rieures sur les relations qui existaient e- tre la monnaie des seigneurs du xr et •: * m* siècle avec la monnaie royale, sont 'iV- *: avec ce qui est dit par Tordonnance de 13^. de ses rapports au xiu* siècle. No..sne d -j enfoncerons plusdans le xin* elle xrrsse -. Nous ne répéterons le conlena d«« or: •- nances de Philippe le Hardi : 123- tfo . de Philippe le Bel (1289, 1^91, 13C i)^ 1313 ), de Louis le Hutin 1 131S. 1»« . ' lesquelles ces rois étendaient pln> cî- *- ment leur autorité et leur poaroir e^ iu :^ monuaie; par lesquelles ils tsûjrmici i dépravation de la monnaie^ ils phT i^^'- la fabrication des seigneurs, ils rfr?'^"-:'- rent les limites de leur action, li- 5 •" "*"'» plusieurs à fermer l^^urs raooruiie*^'*. » • '- dre leurs droits. Msis avec plnsiri'^ ' ^ puissants et plus circoti5f«e«tSs ut? w nir-* sitôt atteindre leur buL La mmraiK iui ' et forte qui parut sons le ntuB o* ir?«« • imitée par les seigneurs; elle ir^meiï^a- • - {îros de la couronne dans innif -» ' •"' 1 ju'.cs h»s in script i«»n5, loms h^ nr*" * 765 FRA DlCTlOiNNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 76:v du type, que la couronne introduisit sur ses espèces d*or et d'argent , furent accueillies avec empressement par les seigneurs. L'in- vasion aes Anglais contribua beaucoup à soutenir et à ranimer Tactivité monétaire des seigneurs qui profitaient de la pénurie de la couronne et de Taffaiblissement de ses espèces. II. Variétéi et différence du type de la monnaie ieigneu-* riale laïque et ecclésiastique (i). § 66. — La plus simple observation ne peut que mettre en évidence la dissemblance du type que les différentes époques s'ap- propriaient. Le type mérovingien (750-986- 236), qui se réduisit au monogramme et à la croix. Depuis, sous les Capets, apparut le type des barons, riche en variétés locales, qui, tenant à la croix, ornaient son autre champ de tètes, de monogrammes, de dex- tres, de temples et de portails, de crosses, de mains bénissantes, et de différentes tigures bizarres, dont on s'efforce à deviner la si- gnification et la figure. Par sa variété même, le type seigneurial différait infiniment du royal des Capets. Mais il faut encore observer les différences très-prononcées du type des prélats, il est 1)lus dépourvu de leurs noms que celui des oiques; mais il est distingué par les mar(}ues de leur4ignité, la crosse et la mitre épisco- pale ou abbatiale. Et si l'on remarque quel- que part, sur les espèces des barons sécu- liers, une crosse, il faut présumer qu'un prélat avait le droit d'y empreindre son au- torité. Ils figuraient quelquefois la main de la Providence ou la leur, comme le faisait j'évèquéde Meaui. Ce n'est gue le seul sei- gneur Bourbon qui employait la main du prieur de Souvigny. Les prélats plaçaient des tètes de saints et souvent leurs propres tètes. Chez les laïques, on ne voit que le comte de Guingamp qui s'efforçait à représenter la sienne, et le seigneur de Sancerre, qui imprimait la tète de Jules-César, sagrvm Cesaris caput Jvlivs César. Le duc de Normandie, devenu roi d'Angleterre, forgea des pièces à sa tète. La Provence donna, depuis, le mouvement aux têtes. Ainsi les prélats ont eu leur type distinctif et leurs propres marques, qu'ils appliquaient sou vent au type des laïques pour signaler leurs droits à la monnaie, voir leur crosse, leur tête et leur main sur la monnaie de Bourbon, de Nevers, de Charenton, de Cahors, de Toulouse, de Careassonnc, deNarbonne, de Béziers, de Chartres et d'autres. Nous voulons observer une autre dis- tinction du type, qui se groupe au nord, autour de l'Ile de France ; et au sud elle se concentre dans la Guyenne et le Lan- guedoc. Le même rayon, que nous avons autrefois tracé h partir de Toumay sur la cirte carlovingienne, sépare cette distinc- tion. (1 ) EslraîL du Trnité de yumismatîque do Joacliiiii Lclcwoll, l. 1" p. lot). Au nord, vous voyez le monogramme très- rénandu dans l'Anjou, au Mans, à Boauvais, à Gien, dans la Champagne. Au midi de la France, on ne connaît qu'un monogramme, transporté très-tard parles comtes d'Anjou en Provence, et les autres, à Lecloure, ne parurent que vers le itiv* siècle. Dn seul, enQn, plus ancien à Vienne, dont on ne connaît guère la signitlcation. Au nord, on suspendait l'alpha et l'oméga aux branches de la croii. Au midi, on ne les rencontre guère. El si on les voit sur la monnaie des évèques de Grenoble, elles sont librement cantonnées. A Bordeaux, elles remplacent quelquefois les deux bras de la croix ép<')r'- Îûlléc. Le type du nord offre très-souvent e temple : en Normandie, è Dreux, à Sois- sons, à Tours et dans les provinces qui re- tombent à l'Allemagne ; à Besançon, c'est la NI6RA PORTA delà ville d'or, Chrtsopolis, qui figurait sur l'argent. Au midi de la France, on ne voit aucun bâtiment jusqu'à ce que le portail, réinstallé au xiii* siècle, devint un ornement très en usage. Au nord de la Fiance, la séparation de la monnaie des prélats et dos laïques est forte- ment prononcée par le type. 11 paraît que d'un côté la plupart des laïques délivrèrent leur type de la servilité sacerdotale; de l'autre côté , les prélats de Corbie, de Meaux, de Lapn, de Reims, de Châlons, de Langres et autres, s'emparèrent pleinement de la jouissance de leurs privilèges. Au midi de la France il n'en était pas ainsi. En Aquitaine et en Languedoc, le type séculier se ressentait delà concurrence des autorités séculières et sacerdotales. C'est aussi au midi de la France qu'on voit la monnaie ecclésiastique plus précisément car.ictérisée, au'on y voit plus de tètes prélatales,* plus 'images de saints, plus de leur patronage. C'est au nord, dans le rayon, que les espè- ces des barons tenaient plus au coin royal; c'est aussi au nord qu'on connaît la mon- naie mixte, semi-royale, inconnue à l'exté- rieur méridional dû rayon. Au sud, c'est le simulacre d'une croix éparpillée qui possède la pile et fait oublier tous les rapprochements au type royal. Au reste, le type du nord est bien plus varié par différentes marques et figures. L'étoile à six ou à cinq cornes de Déols ou dcChâleauroux, le peigne de Champagne, la bannière chartraine, avec les monogram- mes, le temple, le vaisseau, et les autres particularités, composent des variétés loca- les qui se distinguent entre elles. Au midi de la France, à Pexception de Marseille, de Valence, de Belley et de Saint-Gilles, où les comtes de Toulouse fabriquaient cer- taines esftèces, on ne voit que le type énis- copal ou bien le type qui se réduit a un uris de la croix, dont les quatre branches sont séparées sous différentes formes, et quel- quefois elles ne consistent que dans quel- ques lettres isolées, ou de la crosse sacer- dotale, qui en tout composent un simulacre de la croix. Lorsqu'on considère la localité du lyiu», 767 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISIIATIQUE. FRA m il est indispensable de séparer plusieurs parties de Tancienne Gaule et de restrein- dre les limites de la moitié septentrionale et de celle du Midi. La Lorraine se sépara de bonne heure de la France et suivit avec sa monnaie le système de Tempire en Alle- magne. La plus grande partie de la Belgique fut aussi attachée è Tempire, et la Flandre n*épousait jias trop les variétés de la France; elle semblait, avec le reste de la Belgique, retarder son système monétaire. • De môme, le royaume d'Arles, ou la Pro- yence et le Dauphiné, unis à Tempire, firent aussi des pas tardifs dans leur monnaie, et ne suivirent pas au juste le type de l'Aqui- taine et du Languodoc. C'esl ici qu'on voit Je plus grand nombre de prélats qui frap- f>aient leur monnaie. C'est ici que figurent es titres des saints et des prélats mitres, et la désignation des lieux par le nom des saints. Tout le pays entre le Rhône et les Alpes, paratt approcher son type de celui d'Italie. 111. ExfUieaiiûn de différents signée du type local dans la monnaie (i). 5 CT. — M. Cartier, dans son essai sur les monnaies chartraines , a victorieusement discuté le type char train. Il a prouvé que c'est ce type épiscopal que les comtes sécu- liers furent obligés d'employer sur leurs es- pèces, tant qu'ils furent lies par des rela- tions de vasselage. La marque de la principauté temporelle des évoques de Chartres, disent les anciens annalistes, se reconnaît principalement en ce qu'ils ont eu le droit de battre et forger mongaie. Les comtes de Chartres n'eurent le droit de battre monnaie qu'à la suite des an- ciens évoques qui en jouissaient. Le comte de Chartres et de Blois adopta un type qui était épiscopal, et tous ses successeurs, à Blois et à Chartres, furent obligés de le con- server. L'évoque de Chartres était souverain du château de Vendôme, et les comtes d'Anjou, qui possédèrent le Vendômois, étaient vas- saux des évolues pour le château de Ven- dôme. Depuis que le comté de Vendôme était séparé du comté d'Anjou, les comtes de Vendôme, au château épiscopal, forgeaient . leur monnaie au coin épiscopal, et ils suivi- rent le type blesois. Saint-Aignan, Romorantin, Celles, furent dépendances de Blois, et leur monnaie sui- vit le type épiscopal, auquel les puissants comtes de Blois devaient tenir. Perche et Châteaudun furent du diocèse de Chartres. Les vicomtes de Châteaudun, issus des comtes de Perche, ne doivent être regardés que comme des vassaux de ceux de Blois, et jirécisémenl le coin de la monnaie de Châteaudun se range au type de Chartres, if) Extrait du chapitre : Oriaine et explication des érents signes du tme locale du Traité de Numisma- iiqiie, par J. Leiewefl. — Bruxelles, in-8-, t. l", p. Iu7 el siiiv, et celui de la Perche ne fit que le mettre en désordre. 11 faut convenir que c'est un ancien tjpe, différent du royal et des autres types que les seiçneurs laïques inventaient. Je croisqu ilest éminemment épiscopal. Le coin des évèques, comme nous l'avons observé, se distingue des autres par les siçnes de leur dignité, la crosse, la mitre. Mais avant que ces signes devinssent vulgaires, c'étaient leurs propres tètes, ou plutôt des tètes de saints, très- souvent couronnées à la manière moDar* chique. Je crois que l'évèque de Chartres reprit les tètes anciennes des sols monétaires de la première race, qui disparurent sous la seconde. Une tète diadémée lui parut très- bien représenter la sienne ou celle d'un pa- t La fleur de lis, poursuit M. Cartier, a dû être qoutée, comme sur les monnaies sous Char* les de Valois, vers 1293. Cependant, les pièces de Romorantin et de Celles, qui sont entre 1160 et 1190, offrent la fleur de lis, en voj »"! 769 FiU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 770 les grayures litbographiées attachées à son mémoire. Ce n'est au'au xiii* siècle que cette effigie commence à disparaître des monnaies de Châteaudun et de Vendôme. Elle se soutint plus longtemps h Chartres et à Blois, où, au milieu du xiv* siècle, elle est Irès-recon- naissable sur les pièces des comtes Gui (1307-13'r2). IV. DeqttelifWi espèces mixtes semi-royales (I). S 69. — Monnaie des évéques de Laon. Les évoques de Laon eurent comme d*nutres prélats la permission de signer leur monnaie du nom ro^al : mais d'abord elle fut privée du nom éniscopal; elle portait d*un côté une tète royale de face, ceinte de la couronne à trois croisettes, avec la légende lvdovicvs BEx de l'autre côté, une tète épisconale vue de face et la légende lvdvnensis. 11 paraît que c'est Gauthier de Morla^ne, dans la con- férence qu'il a eue chez Louis YIl, en 1158, au sujet de la monnaie, qui obtint la liberté de marquer aussi bien et son propre nom épiscopal. Depuis, la monnaie frappée par Gauthier (1158-117iJ offre les mêmes têtes de face, avec la différence que celle de l'é- yêque est mitréc; autour de ces têtes on lit leurs noms lvdovicvs RE-f-du roi Louis VU, et GALTERTSEPC de Tévèquc (2). Vers ce temps, l'évèque de Laon entra au parlement et devint vassal immédiat de la couronne. Le successeur de Gauthier, Roger de Rosoi, n'a pas voulu souffrir l'émancipa- tion de la commune de Laon, accordée par le roi Louis et se mit h guerroyer avec les Laonnais : mais il assista, en 1180, comme pair, au couronnement de Philippe-Auguste, et il forgeait sa monnaie au même coin que son prédécesseur. La tète royale et la tète épiscopale sont entourées des légendes phi- UPPTS R€-+--hROGERVSEPE (1180-1207). Cette pièce est assez renommée, bien con- nue et publiée à plusieurs reprises : mais toujours elle était à tort attribuée à un Ro- ger, évêque de Cbâlons-sur-Maroo (1060- 1065). Le blanc, Molinet, Toblésen-Duby et tous les autres chantaient ce chorus et long- temps nous y mêlâmes notre voix. 11 faut cependant remarquer que la monnaie de l*évêque de Châlons-sur-Marnc offre dans son champ pax et autour le nom de Tévêquo (+ gayfrid' episcop' 1 131-1 U2), de l'autre côté, autour de la croix, le nom du lieu Caialani civi; qu'elle offre un coin tout à fait différent et émancipé. La monnaie de révêque Roger, étant subord innée à l'auto^ rité royale, présente un coin mixte, iden- tique à celui de l'évêguo de Laon, Gauthier: elle est donc laonoaise, de l'évèque Roger de Rosoi. § 70. — Monnaie des évéques de Langres. — On lit sur une.monnaie autour de la SI ) Extrait du chap. des espèces mixtes semi-myales, ewell, t. !•', p. l77. (r2) Claude Molinet, cabinet de la bibliothèque de Saillie-Geneviève à Paris, 1092, in-fol., p. Wo. croix TRBs LiNGONENsis, de l'autre cdté, une crosse, marque de la dignité, et la légende LVDOvicYs RE!C. On Toit quo révêque de Langres avait le droit de la monnaie, mais il n'était pas en son pouvoir d'y placer son propre nom : il lui était seulement permis d'honorer sa monnaie du nom royal. Les contemporains des deux Louis VI et VU furent au nombre de six. Le premier d'en- treeux, Robert (108M110), naquit de Henri, fils de Robert, duc de Bourgogne. Il était frère de Hugues et d'Odon, dfucs de Bour- gogne et de Henri, comte de Portugal. Ces titres sont cert finement suffisants pour sup- poser qu'un potit-fils de France obtint du roi, son cousin, la prérogative d'employer le nom du souverain. Mais Tévêché do Langres a eu plus d'une autre occasion de gagner une faveur particulière de la couronne. A l'élec- tion de Gauffred, en lOiO, le roi Louis VII s'y opposa ; mais, cédant aux instances de St-Bernard, il accorda sa permission, et de- puis Gauffred assista Louis VII dans l'expé- dition d'Orient. Gauthier (1161-1179) fut aussi de la famille de Bourgogne, ûlsdu duc Hugues H. Vers ce temps, les évéques de Lançres entrèrent sous la dépendance im- ihédiate de la couronne et prirent place dans le parlement. Je pense que c'est le moment le j)Ius convenable pour leur monnaie mar- quée du nom de Louis VII. Je crois appuyer cette conjecture par un autre rapprochement et une autre circonstance, concernant Té- vêché d'Autun. § 71. — Monnaie des évéques d'Autun, On connaît une pièce d'Autun, portant d'un côlé LODoicvs, de l'autre scti!- dier (1323-1330). J'aimerais mieux y voir un Pierre plus ancien. Elle n'olfre poiot des marques ordinaires de la dignité épiscopale, mais elle nous prouve que ks évoques joui- rent du droit et forgèrent leur monnaie à Carcassonne. La fabriquaient-ils en même temps que les vicomtes ? Je ne le saurais dire; mais on connaît trois autres pièces de Carcassonne attribuées aux comtes et vi- comtes , dont deux sont marquées d'une crosse, placée entre les bras de l'alpha ff^ndu. Il serait très à désirer d'avoir ces pièces el- les-mêmes, pour éviter toute méprise: mais je n'fius pas le bonheur de les rencon- trer, et je suis réduit de parler de leurs légen- des sur le dessin de l'ouvrage de Duby où l'on voit que leur ligure est artificielleinenl arrondie au moyen d'un compas, et tout porte à croire qu'elles sont agrandies et manquent d'exactitude. On a ^attribué ces trois pièces» une an comte Oliba 11 (851-877), parce que sa té- (I) Voyei ce nom dans ce Diclionnaîra. 775 rRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 774 gende porte li obia c ii^une autre à Roger I*' (957-10J2), lorsque son fils Pierre Roger, évo- que do Gironne, du vivant de son père, eut une part dans le comté de Carcassonne. Ce Pierre Roger mourut en 1050. La pièce n*of- fre dans sa légende que ro ge rc on, mais elle est munie d*une crosse placée entre la fente de l*alpha. La troisième fut adjugée à Bernard Roger, second ttls de Roger l" (1012-1038), parce qu'elle porte dans sa lé- gende B. R ox co TE, et la crosse paraissait concourir avec son frère, évoque de Gironne. Mais- il me semble qu'on n'a pas besoin de recourir à un évéque extérieur, évoque de Gironne, si Ton a devant soi les droits de l'évôquedu lieu. La crosse y est de l'évoque de Carcassonne, qui a pu laisser fabriquer sa monnaie aux comtes, aux vicomtes , sous la condition de placer sa crosse, ou bien révoque lui-même fut oblisé de marquer sa monnaie épiscopale avec le nom du comte. C'est ainsi que s'explique la réunion du comte Roger avec une crosse. Une croix qui traverse la légende et pousse ses branches doucement pâtées ius- qu'au grenetis, et presque au tranché de la pièce, orne également toutes ces trois piè- ces. Par cette identité du coin, elles parais- sent être presque contemporaines. II est donc dangereux de les disperser depuis 1050 jusqu'à 850, dans l'espace de deux siècles. II est plus dangereux encore de les ren- voyer à des temps trop reculés, comme Test le IX' siècle, l'an 850. Une telle croix ne pa- rait sur les monnaies d'Ëspâgne, d'Italie et de France que vers le commencement du XII' siècle, et ne se vulgarise qu'au milieu du XIII'. Cette observation, je crois, renverse l'explication entière que nous avons exposée ci-avant. Mais pourquoi ces monnaies doivent-elles être absolument dt^ la fabrication du comte ou du vicomte? L'évêque frappait-il la sienne indépendamment, et le comte sous la sauve- garde de la crosse? Ne faut-il pas plutôt considérer ces monnaies pour épiscopales? Bernard Atton, vicomte, renonça en 1113 au droit qu'il s'était attribué jusqu'alors dé s^emparer des dépouilles des évoques de Carcassonne quand ils venaient à mourir, et rendit à l'église de cette ville les biens qu'il avait usurpés sur elle. Il changea le titre de comte en celui de vicomte, parce que l'accommodement qu'il avait pris avec le comte de Barcelonne, por- tait qu'il tiendrait de lui ses domaines en fief comme vicomte. Ainsi les vicomtes fu- rent réconciliés avec les évoques. Le vi- coaite Roger 1", en 1138, voulut rendre à ses domaines lu titre du comté. Par suite de ses efforts, peut-être qu'il a, avec le consen- tement de révoque, fabriqué la monnaie ci- devant indiquée, ayant d'un côté la légende entrecoupée par les branches de la croix, BO OE RC ON, Roger cornes^ et de l'autre, une crosse épiscopale accostée des 1 1, et autour GARCASSONEGI. Quant aux deux autres, je ne peux don- ner que des explications forcées, aussi bien Gfue celles qu'on donnait pour les entraîner jusqu'au ix* siècle. Leur nature, presque énigmatique, repousse toute explication sim- ple : mais les miennes me paraissent bien plus plausibles que les autres. Je considère ces deux pièces comme pu- rement épiscopales. Une de ces pièces qui approche le plus de celles du comte Roger se trouve sur notre planche ix, 20. Elle of- fre, d'un côté, une crosse accostée des ii et la légende carcassoneci. De l'autre , le champ et la légende, écartelées par les bran- ches de la croix et la légende entrecoupée en quatre par ses branches, présente B. R ox GO TE Lisez : b. n. op. x co te, Bernardns, Raù mundi episcopus. 11 fut évoque en i-lQù-Vlii, Dans le midi, il n'est pas impossible de ren- contrer un 0 pour un e dans le mot épis copus. L'autre pièce offre d'un côté cargassonagi, dans le champ vet; de l'autre, la môme croix, dont les branches entrecoupent la lé- gende. en u OB lA ,lisez ciLCLmi obi scopi a. Gui- lielmi episcopia moneta. Guillaume 11 fut évo- que (12i8.126'#) et Guillaume (1264-1275). Dans cette combinnison, la monnaie ae Pierre d-devant mentionnée, offrant d'un côté la légende garcasona, et dans le champ -f- AA ; de l'autre une croix abaissée et la 1^ gonde PETRvs epi'; elle peut être attribuée à Pierre de la Chapelle (1289-1298). § 74. — Tout près de Carcassonne, les vi- comtes de Narbonne possédaient apparem- ment la monnaie, puisque Mahau(, vicom- tesse en 1104, et Aimeri II en 1112, donné rent à Jean de la monnaie deux boaux fiefs de la monnaie de Narbonne. Effectivement les Âimcri fabriquaient de là monnaie indé- pendante puisqu'on connaît les pièces ayant autour du champ de la croix EiiiERmcn, et sur la pile quatre anneaux, tout autour n''rboi«"ch,. dette monnaie , comme dans Duby, appartenait apparemment à Aimeri II (1105-1134), puisque nous en connaissons une autre toute semblable de sa fille Ertnen- garde, qui hérita le vicomte en 1143 et se démit en faveur de son neveu en 1192, quelques années avant sa mort, qui arriva en 1197. Cette pièce inconnue offre autour de la croix, cantonnée d'un croissant, erne.n- GARD ; de l'autre côté, au centre, une perle environnée de quatre anneaux et la légende narbonecivi. Celle pièce est dans la collec- tion de M. Norblin, à Paris. Mais Aimeri 111, en 1215, donna à l'arche- vêque la moitié de son droit. Depuis co temps, la monnaie de Narbonne fut marquée d'un côté d'un a, qui paraît être Tiniiiale d'Aimeri, accrochée à un bâton, à l'anneau, et d'un cadenas. De l'autre côté, la croix avait une branche chargée d'une mitre épis- copale. Les pièces offrent dans la légende, ou simplement le nom de l'archevôque Pierre-Amélie (1225-1245), ou d'un côté; A. viCBcoMS. biarb., Aimeri vicomte ; de l'au- tre, E. ARCHIEPS. NARB. Egxdius^ Gilles Aice- lin, archevêque (1291-1310), qui fut c^ntem- 771 FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. 776 particularités duconflUauî existait en pres- que tous les coins entre 1 autorité des laïques et des clercs, dont nous avons mentionné à plusieurs occasions des exemples nombreux. Nous désirons seulement encore , par quel- ques observations, appuyer nos présomp* tions, que nous avons multipliées, sur l'au- torité que le clergé étendait sur ditférentes espèces. On se souvient des monnaies charlraine blessoise et autres, qui étaient subordonnées à révoque. On se souvient de nos soupço»" sur le type champenois, sur les droits Î)ouvait posséder l'archevêque de Sen*^ 'aichidiocèse duquel se trouvaient»^ monnaies locales, dont chacun traces de sa dépendance de Ta' dotale. Nos présomptions et * daient à découvrir que les bonnaise, nivernaise e^ ressentaient de TautO'** ^ ^ -• y avons observé un' -' ^ ..^ j^s Mérovio- main bénissante, , /i '/'^/i.iries, un saint tives de son drr ""/^ifi^^r-yp/Aliberi à Jum- Le clergé h . • •% ^^ -^'^moaie. Le saint et après, lo '^'^t su^ ^ j^ ia monnaie de demmen» . t^'^'^^/ ^^jlvii^v*?^""® ^ trouvé, concer J'' '/.p^st'^ .p Worésenter les saints Bip r le * • 'A»'/'^''?^«uuaie mieux consti- /••*;>4//i^'^'''.^|^ j%uastie, c'est encore la ''Hoos ^^. Tl'V)i:eV^ la Bourgogne qui re- ,.,^,ce 1^^^;^:!: a.mis de saint Philibert sur W"^'^ jJ Yi»u«i*^s, de saint Etienne à U P^^^^^ kV^M^^ ^^ ^" Lorraine. Au nord fies^nç^'^^^^^tx^xi saint Firmin à Amiens, J<î'^^'^*2Ls di>!? J^cux ou des monétaires, tft i^^ "J^ îKtiul Quentin, saint Médard, ^ iTKirïiv^ï*® conservait singulièrement ^ttwuuy^ de sanctitier sa monnaie des c^***^. ^ jov< images des saints. Depuis la V^**^rtti^^« du rovaume d'Arles, cet usage ï uit ï*' l^rlago ues prélats : à Bellay saint 1 vi-ltiptislr, ft Vienne saint Martin, àGre- d4t> **^"^l Vincent, à Valence saint Apolli- muv% k Ârlns saint Trophimus, à Die sainte î ^^i\^\\ ot les Trois-Chàteaux prirent Te nom j^ s^iinl l'aul. Dans la Bourgogne septenlrio- iicilis *''****^ ^ Tournus saint Valérien,à Aulun j,^)ii( Nazairc, à Besançon et à Dijon saint KKriint'. La Bourgogne paraît être le point (|o ri^nn o i et le point de départ, puisque jo roste do la France ne produit que des o^DUipjos bien plus rares et bien plus épars. UdiiN rAcpulaine et le Languedoc, on ne vtdt <|u'à Limoges saint Marlialis, à Cler- nioiit hainte Vierge, àMendes s.iint Privé, à l.ndAve saint Fulcran, et la monnaie de saint lillloM. Dans Tinlérieur du rayon au nord, fin voit à Saint-Médard de Soissons saint Hn»>»Htien, à Troyes saint Pierre beatvs pe- TiKrUt ou bien petrvs epis<:oi'>s, à Sanl- ^ • ) y«y«'' ci-dessus Cahors. I 1 ^ lïn'^v " ^'''"*'^ ^^ NumiêmaUquc tleLclcwcll, h/'iT ' ^^^' ***'*"^ ""^*"^ nic'.ioiinairc, l'arlicle âOurs saint Martin /dot-Aignan, Saint- maintenant m*occur^ veillent le coin i' les seigneurs )' « L'abbé de i^ le voisinage de l'Italie la monnai<^ on des saints sur l'argent Hugues f* ilhône, d'où cet usage p^ duc H* jfieur de la France, mais il Dijo*^ r jusqu'aux bords de rOcé^o. pr j dit que les patrons ne fureot d par les prélats. Le seul comte .s des laïques, nommait et faisait er saint Quentin. Mais nous ayons 1 remarquer que, par les combinai- os différents droits et diiïérents ar- .ments, les saints se mettaient quelqu^ »d à Topposite des laïques. Saint Nazaire i Autun, avec le roi Louis VU, saint Majol SCS MAioLVS à Souvigny avec Bobertus Uo- miNUs BoRBON. Robert de Clermont, sire de Bourbon, qui s'associa à Etienne, prieur de Souvigny, en 1290. § 76. — Pour signaler le nom du patron, il n'était point indispensable d'employer le titre de sanctus. A Troyes, on voit saint Pierre , intitulé beatus , ou simplement tfi- scopus. A Metz on inséra seulement Eum- riusj le nom du saint Patron, autour de u tête, sans y ajouter autre chose. Cette ab- sence de sanctus a induit en erreur les ob- servateurs de la monnaie de l'évêque de Lo- dève. D'un côté, c'est la tête épiscopale de face mitrée, à l'entour .'. Lodevenseps. De l'autre, la croix, et autour -f Fvlcra^its Fulcrannus Lodevensis episcopus. On la at- tribuée sans hésitation à Fulcran, saint érè- que de Lodëve, en 949 et 1006 ; mais cette pièce ne peut être aussi ancienne. Une tête de l'évoque, mitrée, nous paraît pour la pre- mière fois, positivement, vers 1060, et c'est provisoirement, avant que l'acceptatioQ de la mitre devint universelle, cent ans plus tard, vers 1150. 11 est donc impossible de se jeler dans des temps antérieurs avec une pièce obscure et indéterminée. Saint Fulcran lut évèque de Lodève (919- 1006). Sa béatitude fut reconnue lorsque, cent ans après, son corps fut retrouvé. Le diocèse de Lodève a eu pour son patroo saint Genaise, notaire d'Arles : mais, depuis que le corps de saint Fulcran fut recooQU, ce saint devint le patron secondaire. Les re- liques de Genaise et le corps de Fulcran fu- rent déposés dans la cathédrale. Depuis, il y fut auoré par les pieux, jusque vers la fin du XVI* siècle. Alors des mains sacrilèges le brûlèrent. Au moment où le corps de saint Fulcran, retrouvé, devenait Tobjet du culte» l'évêque Pierre Rainon (1100-105^), institua, en 1122, Bernard Guibert, maître de la mon- naie, et lui permit de la forcer. Quelques années après, en 1188, le roi Philippe-Au- guste continua le droit de la monnaie à J'é- voque Raimond Guillaume. Je crois que c'est le temps le plus convenable pour la monnaie épiscopale de Lodève, frappée au nom tic Fulcr&n, qui D'est que le nom du patron se- condaire. L'abbé de Corbie était autrefois puissant : mais, au moment où les monuments moné- FRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 778 furent connus, son astre s'éclipsa 1 première monnaie connue est de ^ (1172-1185); elle offre une crosse e Talpha et l'oméga; M. Ri- une autre pièce de Gosso ou 'ait de près son prédécesseur "»laçait la crosse entre les '^ollot possède encore une reinte que celle de Jean, cçende, du côté de la 'X croîseltes dans le ^ canton, -+- ANsee- côté de la crosse, 'ibbas Corbbeie/ s Corbeie. . 1 abbaje on lit gue -i095) renoua la société ^ue de Hamburg, et qu'il ob- . tes reliques de saint Anschaire, .tf du Nord. Saint Anschaire fut moine de Corbie, fonda l'église do fitamburg, et y fut premier archevêque. La monnaie où ses reliques furent vénérées offre son nom, . ATiscAciR archiepiseopus ^ comme celui des bienheureui qui firent honneur à son cou- vent, et en devint un des patrons. Elle n'a que le titre d'abbé antérieur aux abbés Jean et Gosso, et elle appartient à un de leurs prédécesseurs (10^1172). vn. Déimis sur quelquet monnmei eedéiiastiques^ relaUfê «tt type local dam sa Detfeciion (1). J T7. -— Chartres. Dans l'observation des différents types nouvellement établis, le type épiscopal chartrain se présente au [)remier rang. Les alignements primitifs de ce ty|)e se rattachaient aux traits d'un profil droit. Les comtes de Blois et de Chartres, de Vcn lôrae et du Perche, et leurs vassaux, inafqaaient leur coin d'un type épiscopal. Mais il parait que pendant longtemps ils n'eurent pas droit d'y signaler leur propre nonQ. Les comtes du Mans ne l'exprimaient pas non plus auprès de leur monogramme, et les comtes d'Anjou, leurs souverains, le firent très-rarement. Ainsi la monnaie du Mans, de Tours, du pays chartrain et de l'An- jou fut anonyme* S 78. — Reims^ Meaux et autres évéehés. La plus ancienne pièce épiscopale, marquée d'un nom déterminé que je connais est de l'archevêque de Reims, Gui (1033-1055). 11 y employa une singulière légende : Vita christiana^ et le titre de Remorum presul^ dans le champ Wido. Cette pièce inconnue est possédée par le savant Rigoliot. Celle de Vévêque de MaauT, Gaucher (1065-1102), est mieux connue. On y voit au- tour de la croix, Afe/dtf civis; autour de la main, révolue d'une manche d'aube et bé* nissante, Cauteriusîjresul. Les successeurs ae ces prélats prirent de- puis le titre (ïareMepiscopus^ ou d^episcopus^ eomoie les autres, lis fabriquaient leurs es* (I) Extrait du chap. Le type local dans sa perfec^ /ion, Lelewell. Traité de I^urnsmatiquif t. I*', pag. 197. DicTiO!i?i. DE Numismatique. Sècesà leur propre nom et leur exemple in- ua sur quelques autres du nord de la Fran- ce, d'abord sur ceux qui devenaient immé- diats de la couronne et entraient dans le par- lement : savoir, à l'instar de l'archevèquc- f)8ir, de .Reims, les évèqu es-pairs, de Châ- ons-sur-Marne (1131-1142), de Beauvais (llW-1162), de Laon {1I57-11T4), deNoyon (1188-1221); l'évèque-pair de Langres ne se nomma qu'au xiv* siècle (1306-1319). § 79. — Au nombre des types locaux il est indispensable de compter le type royal même, tant il fournit de différencos. D'abord il s'était assis dans rile-de-Franco, dans le Gatinois et dans l'Orléanais; puis il parut éphémèremrnt en Berri et en Artois. Bour- ges fut acheté en 1107, et Louis y fabriqua à i'emprelale locale. Dans la période suivante, Philippe-Au- guste, vers 1190, forgea à Denis, a Saint- Omer, à Arras; Louis son fils, avant 1192, fit battre sa monnaie à Arras (elle a été re- trouvée par M. Cartier d'Amboise). Odtre ces espèces locales dont les rois se saisissaient eux-mêmes, il v en eut d'autres mixtes, dont le coin, possédé par les barons, observait l'empreinte de l'Etat ou le nom royal. La force des Carlovingiens consistait dans la France rhénane. Au moment du dé- labrement de leur empire, ils y soutinrent Iïlus longtemps leur droit, ils y forgèrent eur monnaie jusou'à la dernière heure de leur domination. Elle échappa aux Cnpcts, mais elle conserva pour eux dans les régions limitrophes, dans la Champagne, dauj Li Bourgogne, une prépondérance de l'autorité royale. La politique des Gapets, donnant le duché de Bourgogne à leur famille, prolon- gea la possession de leurs anciennes préro- gatives dans ces régions, et la monnaie resia plus qu'ailleurs sujette au pouvoir de la couronne et à la disposition des souve- rains. Nous avons déjà vu la marche que prit le nom des prélats privilégiés sur leurs espèces; nous avons vu aussi plusieurs seigneurs des plus puissants, immédiats, inscrire leur nom sur les siennes : les ducs de Norman- die, de Bourgogne et d'Aquitaine; les com- tes de Toulouse et de Champagne, et le comte de Vermandois Hugues (mort en 1102). Les autres qui étaient leurs vassaux, s'abste- naient et n'indiquaient pas de nom. Plusieurs cependant paraissaient être recompensés de celte privation, par la monnaie mi-partie, par la facu'té de la désigner du nom royal. Tels ftirent les comtes de Châlons-sur-Saône, de Mâcon, de Nevers, le sire de Bourbon; les évèques de Laon, d'Aulun, de Langres, où I4 famille de Bourgogne tenait la crosse, vers 1160; c'était une faveur accordée aux forgeurs, là où l'autorité royale imposa à la nionnjie locale. — Mais déjà Hugues, comte de CbÂlons, vers 1065-1075, et les autres au centre de la France, vers le même temps, se dispensèrent de cet honneur et aimèrent mieux rentrer au premier rang avec leurs {puissants collègues. Les autres ne suivirent eur exemple que bieo plus tard. 25 779 FUA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. FRA 7)0 Les seuls évoques de Laoîi, Galter, Roger (1157-1207), nous fournissent des espèces à double nom, sur lesquelles ils eurent la plus lir.ule pr(5ro^«tive daccoupltir leur nom et i'image do leur face au noui et à l'image du monarque (1). VI« PARTIE. MONNAIES ACTUELLES DE LA FRANCE [1851] (î). Monnaies décimales de France (3). § 80.— Les monnaies françaises sont assu- jelties, sons le rapport de leurs divisions, de leur litre, de leur poids et de leur module, au système métrique décimal des poids et me- sures. , ^ . t ^M Aux termes de la loi du 7 germinal an XI f28 mars 1803), cinq grammes d'argent, au titre de neuf dixièmes de fia, constituent le franc, l'unité monétaire. Dans Téchelle dé- cimale, on passe de Tunité aux nombres 10 et 100, qui, divisés par 2 et 5, les seuls di- viseurs do 10, donnent les pièces de 50 et do 20 francs, puis de 5 et de 2 francs. Mais, en descendant, on a le dixième et le centième du franc nommés décime et centime: leur division par 2 et 5 donne 50 et 20 centimes, })uis 5 et 2 centimes. La division décimale du franc comprend donc seulement les piè- de 1, 2, 5, 10, 20, 50 centimes. Viennent ensuite le iianc et les pièces décimales de 2, 5, 10, 20 francs. On ne va pas jusqu'à la pièce de 50 francs, et celle de W, qui n'est l>as décimale, ne se fabrique plus. Tlire. §81. — Les expériences faites en France en 1792 par l'Académie des Sciences, par suite de la proposition deClavière,de fabriquer dos monnaies avec des mélaux dé^jagés d alliage, et les travaux de Cavendish et Hatchett en Angleterre, ont montré que l'alliage au ° La proportion entre l'or et l'argent, qai est de 15 i à 1 dans notre système de rnoor naies, n'a pas permis de donner aux pièces d'or un poids en nombres ronds ; mais 155 . pièces de 20 francs équivalent à t k logr., comme on vient de le voir. Ce qu'on vient de dire suppose que les pièces de monnaie sont du poids eiacl qu'elles doivent avoir, ce qui a lieu ordi- nairement à peu de chose près, la tolérance de poids, qui est peu considérable, étanl établie tant en dessus qu'en dessous. (Yoir le tableau ci-après, col. 781.) Il suffit d'ea peser un certain nombre pour être sûr (lu'un môme poids donnera la même quantité de .pièces. Diamètre. Les monnaies de différentes n* leurs ont plus ou moins de diamètre, sui- vant leur poids et la nature du métal dont elles sont composées ; mais on a eu soin, en général, qu aucun de ces diamètres o- fût le même pour des monnaies différei- tes (1), afin qu'elles ne pussent être confoû- dues dans les piles ou les rouleaui, et qu'on pût les distinguer à la première tuc ou au tact. Les pièces de monnaie de même méui et de môme valeur ont toutes, au contraire, rigoureusement le môme diamètre. Aiusi, quoique fabriquées dans divers atelier monétaires, comme elles se frappent dans des viroles d'acier exécutées sur uu seul el môme calibre, elles forment, étant réuuie*. un cylindre parfait ; ce qui donne uue grande facilité pour en former des piles o^ rouleaux. Il suffit d'en compter une m pour être sûr que toutes les autres pi^es de même hauteur contiendront le même floffl- bre de nièces. Le diamètre ou module des pièces étant fixé en nombres entiers de millimètres, elles peuvent offrir des mesures usuelles de ioo- gueur ; ainsi par exemple : (i) Excepté Dour la pièce de 2 fr, qui a If ^.^ diamètre que la pièce de Soenlîmes; maisMiB** rence du méul et des types les distingue sutn-sji!»- meitt. 78i FRA DKTIONMAIRE DE MUIOSMÀTIQUE. FRA 792 19 pièces de 5 fr. et 11 pièces / donnent tolérance de poids était de ^0 grammes par de 2 fr. ou 20 pièces de 2 ir. et 20| kilogramme, dont moitié en deiiors et moi- pièces de 1 franc. ( 1 mètre, tié en dedans. Ce qu'on vient de dire est exact pour les Les pièces de 3 centimes et de 2 centimes, pièces de monnaie qui ont été frappées en décrétées par la loi du 7 germinal an XJ (28 Yirole pleine et dont les lettres de la légende mars 1803), n*ont pas été fabriquées, sur tranche sont marquées en creux. De- Notre monnaie de cuivre, imparfaite sous puis 1830, époque à laquelle on a adopté, le rapport de Tart, a encore Tinconvénient Cour les monnaies d'or et la pièce de 5 fr. d'être de toutes sortes de diamètre, poids, I marque sur tranche en relief, au moyen tjrpe et alliage ; il a souvent été question de de la virole brisée, les diamètres des surfa* la remplacer par une monnaie de bronze ces sont bien restés les mômes ; mais la lé- uniforme, moins lourde, peu altérable, et gère saillie des lettres de la tranche, donne- exécutée avec toute la perfection possible, rait moins d'exactitude aux mesures de Ion- afin de la rendre plus difficile à contrefaire, gueur que nous avons indiquées ci-dessus, si les pièces se touchaient par ces lettres. Proportion de la valeur des métaux dana I«s monaaiea. Les pièces de 2 francs et de 1 franc sont, de- go^ f\nA6^;<,wl^r^^f»u r^..««^.,#;^«^' x niiiQ la mAmA éinnmiP rannpliip«i «ur tranohe 8 o*.—yn désigne par la proportion d unmé- puis Ja même époque, cannelées sur irancne. j^, ^ un autre, servant tous deux de monnaie, S 83. — TABLEAU du poids et du diamètre ïo rapport de la valeur d'un kilogramme de û des pièces de monnaie. monnaie du premier métalà celle d'un kilo- gramme de monnaie du second métal. ^ POIDS g. H PoiM g g En d'autres termes : la valeur relative de ^ exact ^5: ayec la tolérance. B |' Tor à l'argent résulte de la comparaison du 8 H^"t i.» , , g-l- prix courant ou légal de chaque sorte de oroii. «D g p|„g Moins. «3 monnaie avec la quantité proportionnelle oa. n mill. gr. gr. miU. de métal pur oui s'y trouve contenu, ior. ie-42 903H 2 12 92903 12 8774 26 , En France, dans notre système monétaire, 20 I 6 45161 2 6 46451 6 43871 21 la proportion de l'or à l'argent 10 I 5 22580 2 3 23225 3 21935 19 est de 15,5 à 1 AM5. ^^ ^ ^^ ._ ^, _v, „ de l'or au cuivre, de 690,0 à 1 I ' Îa ? în 2? Q ol II d® l'argent au cuivre, de W,0 à 1 î ; *5 ^ 5 ^5 025 4 975 Is En Angleterre l'or est à l'argent, ! 50 250 7 25175 2 4825 îs ^Tt^ lï^^ïi • 25 1 25 10 1 2625 1 2375 15 fn Belgique 15,79 à 1 , 30 1 16 1 01 0 99 15 En Espagne 15,75 à 1 cûiv. En Portugal. 15,48 à 1 • 10 20 20 20 4 Sans 31 En Russie 15,00 à 1 a 5 10 20 10 2 tolérance 27 Aux Etats-Unis 16,98 à 1 ,24 20 4 08 eu 22 •'''" » 1 ^ 20 2 04 dessous. » p,i , ^^ kHogramined'or et do kilogramme d'argent. L'ordonnance du 8 novembre 1830 pour 5 85.-La retenue au change des monnaies la fabrication des pièces de 100 et de 10 fr. p^^r ft-ais de fabrication, déchets compris, en or, n'a pas reçu son exécution. ou la différence entre la valeur intrinsèque et Le décret du 3 mai 18^8 autorise la fabri- i^ valf3ur nominale, était, le 17 prairial an XI cation des pièces d or de 10 francs et des (g juin 1803) au 1" juillet 1835, de 9 francs pièces d'argent de 20 centimes. Les pièces ^j, kilogramme d'or et de 3 francs par kilo- d'argent de 25 centimes, qui ne sont pas dé- gramme d'argent. cimales, sont retirées de la circulation à A compter du l*'juillet 1835, cette retenue mesure qu'elles rentrent dans les caisses pu- a été réduite à 6 francs pour l'or et à 2 fr. bllqaes, et converties en monnaies nou- pour l'argent. El à partir du !•' octobre 18M, velfes. .«..„. 4QLK 1^-. ^'x ^''® ^ ^^^ réduite, seulement pour l'argent, D'après la loi du 10 millet 1845, les piè- de 2 francs à 1 fr. 50 cent. ces anciennes de 1 fr. 50 cent, et de 75 cent., criées par les lois du 28 juillet et du 18 Ancien tarif du 47 prainat an XI (ejutu 1803). août 1791, ont cessé d'avoir cours légal le 31 août 18W. . EILOGRAMME. ^^''^ ""«""'^ *^"^ "'"'^^ Les pièces de 10 centimes en billon, ^ »« pa»r- a» change. créées par la loi du 15 septembre 1807, ont fr. c. fr. f . cessé d'avoir cours légal et forcé à la fin de Or pur. 3,4U 44 4444 5,434 44 4444 décembre 18fc5, conformément è la loi du 10 - ^ 9<^"- ^,100 • » 3,00t . » juillet 1845| \rgent pur. i^2 22 2i22 218 88 88S9 I^es pièces de cuivre de 10 centimes (un -- a 900». 200 1 » i07 1 1 d^cimefei de 1 centime qui sont en cii-cula- j^^^f ^„ 4., j^^^^ ^^^^ tion. ainsi que les pièces de 5 centimes, avaient été créées par les lois des 8 bru- Or pur. 3,444 44 4444 3,437 77 7777 maire an v (2fc octobre 1796) et 29 pluviôse — ^ ^<>"- 5,i00 • • 3,004 » » gkTi VII (17 février 1799) aux poids qni sont Argent pur. 222 22 2222 220 1 > iniliaués dans le tableau précédent; mais la — a 900**. 200 > > 498 > 1 783 GAP DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. Tarif du \" octobre 1849. Décret du goofernemeiit du 22 mal 1849. GAP m KlLOGIUmiE. Or îiT «r. 900-. Argejit pur. — a 900*". SANS RETENUE OU au pair, fr. c. ,3,444 44 4444 5,100 > I 200 I I AVEC RETENUE au change. fr. c. 3,457 77 7777 5,094 » > 220 55 5555 198 50 I TABLEAU des fabrications d'espèces d'or et d'argent faites en France depuis rétablis- sement du système décimal. (de 1793 h 1849 inclus.) TYPEb. i^'Rép. Hercule ' Napoléon. LouU XYIU. Cliarles X. Loui84^lii lippe. 2* Republique. 4848 Génie. Hercule. 1849 Génie. Hercule. noiiv. type OR. fr. 528,024,440 589,355,000 52,918,920 ARGENT. fr. C. 106,257,255 i 887^50,055 50 614,850,109 75 652,511,520 50 215,912,800 1,756,958,555 > 50,861,820 26,059,400 1,050,160 97,565,550 i 162,065^515 » 44,485,148 90 Tolal général. Or. Arg. 20 5 2 1 » > 1 ,2*4,1 60,f:00 4,502,461 ,067 65 5,546,621, 667 f 65» Satolr : 1 1 1,244,160,600' I 50c 25 20 204,452,560 1,059,728,240 4,13.S,005,630 66,511,494 61,895,577 50,676,290 7,671,401 25 975 40 4,502,464,067 65 FRANCESCONI, monnaie d'areentde Tos- cane valant 6 fr. 65 cent! mes. Elle pèse 559 grains poids de Livourne, et 516 grains poids de marc de France au titre de 11 deniers. Le francescone de Livourne vaut, argent de Fiance, 5 fr. 61' centimes. FRATRES DE PLVMBO. Ce que ceuit, voy. Sceaux des papes, n* 6. FRÉDÉRICS, espèces d'or au titre de 21 carats {^ qui ont cours à Berlin et dans toute la Prusse, pour cinq écus d'Allemagne. £n 1759, il se répandit dans le coramme des espèces d'or, monnaies de Prusse, nommées frédérics^ fabriquées sous le mil- lésime 1756, du môme poids que celles con- nues jusqu'alors sous la même dénomlDa- tion, et avant cours également pour cinq écus d'Allemagne, mais bien différeDtes quant au titre. La cour des monnaies, |X)ur connaître et constater la différence qui poo- vait s'v trouver, ordonna, par arrêt du 17 mars 1759, qu'essai serait fait par l'essayeur généra] des monnaies de France et l'essayeur particulier de la monnaie de Paris conjoin tement, de Tune de ces pièces nouvellemeitl fabriquées sous le millésime de 1756, ul d'une autre de ces espèces anciennemeut fabriquées sous le millésime de 1752, à l'effet d'être ensuite^ la valeur de ces espa- ces nouvelles, fixée et déterminée, ou èlrc par la cour autrement ordonné ce qu'il ap- partiendrait. En exécution de cet arrêt, les essais avant été faits dans la forme pres- crite, il fut constaté par le rapport des es- sayeurs, et par le procès-verbal qui en fut dressé, que celle de ces espèces fabriqué^! sous le millésime de 1756, était au titre de li carats \j , et que celle fabriquée sous le m I- lésime de HSz était au titre de 21 carats 1^, titre connu jusqu'à (présent, et sur lequel tes espèces avaient toujours été reçues dans les monnaies du roi : ce qui opérait entre !es unes et les autres de ces espèces une diffé- rence de 6 carats ^ dans le titre, et 19i li- vres 16 sous 6 denieo's dans la valeur do marc, non compris 1^ bénéfice de 8 denier pour livre attribués aux porteurs de ces espèees. (A.) A la suite des essais, ces espèces furent prohibées en France. G GALLO, monnaie d'argent du rd^aume de Camboya dans les Indes orientales ; elle pèse un mas cinq condorins chinois. Le titre de cette monnaie était autrefois de 80 tocques : depuis il est descendu à 60. GAP (Monnaie* des évêques de), M. le mar- quis de Pina a donné,dans les planches addi- tionnelles au traité de Duby, une monnaie épiscopàle de Gap,'dont voici la description : Au droit -h S. M. EPISCOPVS. Dans le champ, une tête h gauche. lî. -f- VAPINCENSIS. Au centre une croix cantonnée de quatre points. Denier de billon. Les premières lettrésde la légende du droit ne paraissant pas être le nom d'un évêque, OD est porté à croire quelegraveur de ce type, dont on retrouvera plus loin un exemple analogue» a voulu imiter les deniers archié- piscopaux de Vienne, qui avaient un cours établi dans tout le pays. M. de Longpérier,è qui appartient l'obser- vation précédente, a publié à cette occa- sion une curieuse monnaie de Gap, au oom de la sainte Vierse, patronne du diocèse et de la cathédrale de Gap. Voici la description de cette monnaie : Au droit -+-' BEATE MARIE, écrit en ré- trograde. Dans le champ, une croix. Pii^^ d*argent. «. VAPIENSIS. Dans le champ, une rosace qui n'est peut-être c]ue Taltération du mo- nogramme du Christ, qui étajt un IJF^ connu en Dauphiné , particulièrement i Vienne. Voy. la jReoua de Numismatifite de 1837, pag. 368, M. Anatole Barthélémy a publié l» à^ nier suivant de Tévêché ae Gap dans la ^^ vue de Numismatique de 18U, pag. 398. + VAPIE.... Dans le champ, une ros*^* six pétales, telle qu'elle parait ordinaire- m GEN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GEN 780 nient siir les monnaies de Gap et sur celles <|ue Duby attribue aui princes d*OraDge. Cette rose n*est peut-être que le mono- grainme altéré du nom du Christ. ^. £. PI.«.OPVS. Au centre» une croix. M. Morin a indiqué comme devant être recherchées quelques monnaies de ce siège que nous décrivons ici : N* 1 . -h MONETA : au centre une croix. ^ : SCE, MANVE ( rétrograde }. Dans le champ, une croix è double bras, d oCi provint plus tard la rosace de Gap. Denier d*argent. N* 2. S. M. EPISQOPVS. Dans le champ, une tête à gauche. ^. -h VAPITENSIS, Au centre, une croix cantonnée de quatre besants. Denier d'ar- gent. Revue de Numismatique^ 1851, p. 299. GAKI, espèce de monnaie de compte* dont on se servait dans plusieurs pays des Indes orienlateSy particulièrement dans le Mogol. Un gari de roupies valait environ quatre mille roupies. GAUZA, monnaie de cuivre et d'étain dans le royaume de Pégu, malgré le mauvais aloi de cette monnaie. GAZANA ou GAZAVA, monnaie d'argent des Indes orientales : c'était une des rou- pies qui avaient eoursdans les Etats du Grand Mogol, particulièrement à Amadabath ; elle valait 50 sous monnaie de France. GAZE, petifte monnaie de cuivre qui se fa- briquait en Perse; elle valait environ six de'iiers de France. GANZAS, monnaie d'alliage de cuivre et dY'tain qui se fabrique dans le royaume de Pégu ; ces espèces ne se font point dans les monnaies royales ; il est libre a chacun d'en faire en payant les droits du roi. La valeur des ganzas n'est pas fixe : ordinairement ils valent deux ou trois sous de France ; il y a aussi des demi»ganzas et des quarts de ganzas qui valent à proportion. (A.) GARDES-SCELS des monnaiQS^, officiers créés par édit du mois d'octobre 1699, qui ordonne que les gardes-scels des monnaies scelleront tous les jugements» ordonnances et actes émanés de la monnaie en laquelle ils seront établis; leur enjoint de sceller gratis tous ceux qui seront passés et expé- diés pour le compte du roi ; veut Sa Majesté qu'ils aient rang, séance et voix délibérative avec les autres ofliciers des monnaies, tant h la chambre du conseil» qu'aux audiences » qu'ils aient part aux épices, et à la distribu*- lion des procès, qu'ils fassent même les in- structions eu l'absence des autres officiers ; et qu^ils n'aient voix délibérative dans les matières de grand oriminel qu'en cas qu'ils soient ei*adués et non autrement ; veut au surplus Sa Majesté qu'ils soient exami* nés, regus et prient serment en ses cours des monnaies • ^.bacun en son détroit et i*6Ssort. ^A.) GENEHAUX PROVINCIAUX. Les géné- raux proviaciaux sont des juges établis dans dîiférentes provinces du royaume, pour pré- sider aux jugements qui se rendent dans les uridictions subordonnées à la cour des monnaies, telles que celles gui sont étal)lies dans les hôtels des monnaies du royaume. Les généraux provinciaux étaient appelés généraux subsidiaires dans le temps qu'ils ne connaissaient que subsidiairement aux généraux maîtres des monnaies des matières et affaires, dont ces derniers leur renvoyaient la connaissance (IJ. Ils ont été prcmièremeiH établis (2) pour régir et gouverner les mon- naies des anciens comtes de Toulouse et de Provence, des ducs de Guyenne et de Bre- tagne, de Normandie, de Bourgogne et des dauphinsdeViennois, lesquels, ayant propre com« dans leurs terres et seigneuries, avaient un général pour les policer et gouverner; mais comme ces seigneurs ne pouvaient faire fabriquer aucune monnaie dans leurs terres et seigneuries, sans avoir préalablement pris et reçu de nos rois les règlements, le titre et le poids de leurs propres monnaies, les* quels leur étaient baillés par les anciens gé- néraux maîtres des monnaies du roi qui leur prescrivaient et ordonnaient la forme et la figure, le poids, la taille et le fin des espèces que lesdits seigneurs devaient faire labri'- querdans leurs terres, et le temps qu'ils de- vaient faire fairélafabrication, conformément au cinquième article de cette vieille ordon- nance oui se voit dans le registre de la cour, marqué d une double croix et qui est extraite du Trésor des chartes de nos rois, laquelle est sans date en ces termes : « Item^ que « nuls barons ou prélats du royaume ne « façent monnoie, si n'est du congié, poids « et loi et valeur qu'il peut el doit faire, à « la valeur des monnoies que le roi fait. » De m6me ne pouvaient-ils commettre au* cuns officiers pour régir et gouverner leurs monnaies et leur fabrication ; mais c'étaient les rois et les généraux maîtres douleurs monnaies qui les commettaient. Ces officiers avaient pouvoir, chacun dans leur département, d'empêcher que, par les maîtres et officiers des prélats et barons, les monnaies du roi ne fussent fondues et'dif- formées, et de leur donner eoursdans toutes les terres desdits barons prix pour prix et valeur pour râleur à leurs propres mon- naies, desquelles le cours était permis seule- ment dans les limites et enclaves de leurs terres et seigneuries. Us avaient encore le soin de faire garder et publier les ordon- nances des rois, pour le prix et cours, tant de leurs monnaies que de celles des prélats et barons; d'empêcher le transport diceltes hors du royaume, et l'introduction des étran- gères dans l'étendue de leurs généralités ; d'y veiller et d'informer contre les faux monnayeurs, rogneurs des monnaies, eC contre toute sorte de personnes qui y tra- vaillaient ou trafiquaient en matières d'or et d'ai^ent, le tout sous le bon plaisir du roi et de ses généraux maîtres des monnaies* desquels ils étaient entièrement dépendants et justiciables. Mais les généraux provin- ciaux ayant commis plusieurs malversations, (1) Boixard, p. 575. (%) Constant, p. 499. 787 GËM DICTIONNAIRE DE NUMIâHATIQUE. GOL m •ils tarent supprimés par édit du mois de mars 1549, registre eu la chambre des mon- naies, le 18 du môme mois. Henri III les ré- tablit dans les mêmes provinces sous le titre ^e généraux provinciaux, par édit du mois de mars 1577, registre le 9 septembre 1578, et leur attribua la même juridiction qu'aux > présidents et aux conseillers de la cour des monnaies dans les provinces de leurs dépar- tements. Par arrêt du conseil du 1" juil- let 1625, rendu sur une instance entre le procureur général de la cour des monnaies et lesdits généraux, il est ordonné: 1" qu'ils seront appelés conseillers généraux provin- ciaux des monnaies, suivant l'éditde 1577; 2* qu'ils auront entrée, rang, séance et voix délibérative en la cour des monnaies après le dernier conseiller d'icelle; 3° que les com- missions décernées par ladite cour pour être exécutées esdites provinces seront adressées auxdits généraux provinciaux, chacun en sa province, en cas que les présidents et les conseillers de la cour des monnaies ne les veuillent exécuter; 4* qu'ils pourront rece- voir les ofllciers et monnayeurs des mon- naies où ils sont établis. En 1696, le roi, par édit du mois de juin, registre en la cour des monnaies le 30 du même mois, supprima les généraux provin- ciaux, et par le même édit Sa Majesté créa vingt-huit conseillers du roi généraux pro- yinciaux, ainsi qu'il suit: « Nous avons, par notre présent édit perpétuel et irrévocable» éteint et supprimé, éteignons et supprimons les sept offices de généraux prOTÎnciaux sub- sidiaires des monnaies rétablis et créés de nouveau par édit du mois de mai 1577, dans le ressort de nos parlements de Languedoc» Guyenne, Bretagne, Normandie, Bourgogne, Dauphiné et Provence, et les offices de géné- raux des monnaies en Béarn et basse Na- varre et dans le comté de Bourgogne. Or- donnons que les titulaires desdits ofLices sup- primés rapporteront dans un mois du jour et date de notre présent édit, par-devant le contrôleur général de nos finances, leurs Quittances de finances, etc...., et au lieu des- its généraux provinciaux subsidiaires, et autres, nous avons créé et érigé, créons et érigeons en titre d'office formé vingt-huit nos conseillers généraux provinciaux subsi- diaires, savoir: un pour la ville et généralité de Rouen; un pour les villes de Caen et d'Alençon; un pour la ville et diocèse de Rennes, de Dôle, Saint-Malo, Saint-Br eue, Tréguier et Saint-Pol-de-Léon ; un pour la ville et diocèse de Nantes, de Vannes et Cor- nouaille; un pour la ville de Tours, la Tou- rain.e et l'Orléanaisî; un pour la ville d'An- gers et pour les provinces d'Anjou et le Maine; un pour la. ville et généralité de Li-r ipoges; un pour la ville et généralité de Bourges et le Nivernais; un pour la ville et. Généralité de Poitiers; un pour la ville de i Rochelle, le pays d'Aunis et la province de Saintonge ; un pour la ville de Bordeaux et les élections de Bordeaux, Périgueux, Agen, Condom et Sarlat; un pour la ville do Bayonne, l'élection d'Acqs, le pays du Soûle et de la Cour et le comté de Marsan; un pour la ville de Pau et ressort du parlement de Pau; un pour la ville et diocèse de Tou- louse, et ceux de Mirepoix, AIbi, Layaur Rieux, Comioges, Montauban, Pamiers, Con- ■serans, Lectoure, Auch, Lombes, Cahors, Rodez et Vabres; un pour la ville et diocèse de Narbonne, Béziers, Lodève, Saiut-Pons, Carcassonne, Saint-Papoul, Castres, Aiet et Limours ; un pour la ville et diocèse de Monl- Eellier, de Nîmes, Alais, Viviers, le Puy, ses et Mende; un pour la ville de Lyon, le Lyonnais et le pays de Forêt et de Beau- jolais; un pour la ville de Grenoble, le Dau- phiné, la Savoie et le Piémont; un pour la -ville et le ressort du parlement d*Aix ; un pour la ville de Riom et les provinces d'Au- vergne et de Bourbonnais ; un pour la Tjjle et ressort du parlement et chambre des comptes de Dijon; un pour la ville et res- sort du parlement de Besançon ; un pour la ville et ressort du parlement de Metz, ville et province du Luxembourg; un pour la ville et généralité d'Amiens, le Boulonnais, le pays conauis et reconquis ; un pour la ville de Lille, la province d'Artois, et les pars nouvellement conquis en Flandre et Hainaùt, ou cédés par les derniers traités; un pour la ville de Reims et les élections de Reims, de Châlons,Ëpernay, Rhétel,Sainte-Menebould, et le Barrois; un pour la ville de Troyes, Sésanne, Langres, Chaumont, Bar-sur-Aube, et Vitry-lc-Français; et un pour les villes.cl provinces d'Alsace «t autres lieux de la fron^ tière d'Allemagne. )• (A.) G£NëS (Anciennes monnaies de rHatde). Voy. l'article général Monkatbs. M. Gan dolfi a publié sur les plus anciennes mon- naies de Gènes un savant ouvrage dont M. de Saulcy a donné un compte rendu dans la Revue de Numismatique. 18i3, page 228. GENOISE ou GETfouiNB, ancienne monnaie de Gênes. Voy. Monnaies. GERAH^Poids dont se servent les Juif^, qui pèse 16 grains d'orge. GIRONE {Du droit de battre monnaie des évéques de). Notice par Duby, Monnaia dn barom et prélats, t. il, p. 2^1. Girone, Girunda^ ancienne ville de Cala logne, avec un évèché suflTragant de Tarra- gone. On prétend que son premier éveque fut saint Maxime, qui soudrit le martyre à Utique de Bétique, vers l'an 67. Elle esi si- tuée sur la petite rivière d*Onhar, à dii- neuf I ieues nord^est de Barcelone. Les évèques de Girone avaient le tiers de la monnaie de cette ville, comme on Je voit par une lettre du pape Sylvestre II, adressée à l'évéque Odon, et insérée dans te 3farca Hispanica, page 839. Voyez aussi VHistoire ds Langut* doc de dom Vaissette, t. II, p. 627. GOLTSCHDÏ. Espèce de monnaie ou plu- tôt de petit lingot d or qui vient de la Chine et qui est regardé comme marchandise, plu- tôt que coinme espèce courante; ce sont Iw Hollandais qui lui ont donné le nom àe goltschut, qui en leur langue signifie bateau d'or, parce que le goltschut en a la ûgurej les autres nations l'appellent pain d*or. U 789 GRA DICTIONNAIRE DE NUMISUATIQUE. GRA i&Û Sèse ordinairement 32 onces» ce qui fait ,692 liv. 2 s. 6 d. -^ sur le pied de Sh Uv. f6 s. 10 d. i l'once à 678 liv. 15 s. le macc d'or à 22 carats. Comme dans toute la Chine et le Tunquin, il ne se bal aucune monnaie d*or ni d argent^ on y coupe ces deux mé- taux en moBCcaux de divers poids; ceux d'argent s'appellent taels; ceux d'or, sont le goltschut , lis servent dans les gros paj^e- menlSy et lorsque les laels et les monnaies de cuivre ne suffisent pa*;. Quand les Ciiinois transportent leurs pains d*or ou goltschuts dans les différenlrs parties des Indes où ils trafiquent, ceux avec qui ils en traitent les font ordinairement couper par le milieu, les Chinois étant de si mauvaise foi qu'on en a souvent trouvé de ces morceanx d'ur fourrés jusqu'à un tiers de cuivre, ou d'argent. Les Japonais ont aussi des goltschuts, mais qui ûo sont que d'argent: il y eu a de divers poids et par conséquent de diverses va- leurs. (A,) GORiZE {Monnaies des abbés de). Notice par Duby, Monnaies des barons et prélats^ t. V% p. 50w Gorze, Gorzeium ou Gorzia^ bourg consi- dëral>le,avec une fameuse abbaye d'hommes, de l'ordre de Saint-Benoit dans le pays Mes- sin, à trois lieues et demie sud-ouest de Metz. Celte abbaye fut fondée par Chrode- gand, évêque de Metz, en 7^9, dans une fo- rêt du domaine royal, à la source du ruis- seau de Gorze ; ce fut une école célèbre de sainteté et de doctrine. Son premier abbé fut KodigranJ. Vers 1555, le cardinal de Guise posséda cette abbaye. Charles III, duc de Lorraine, sollicita au- près du pape la sécularisation du monastère, f)Our en pouvoir démembrer les biens, et il 'obtint en 1572. Lo titre d'abbé fut con- servé; outre cela, l'abbé de Gorze conserva les droits régaliens et celui de faire battre monnaie, jusqu'au traité de Munster en 16tô. Voici, pour échantillon, deux pièces des abbés de cette abbaye ; elles sont de Charles de Lorraine, fils naturel de Charles II, dit III, duc de Lorraine, légitimé sous le nom de Charles dé Remenécourt, évéquede Verdun en 1616 ; il avait été, en 1607, nommé abbé de Gorze, et il résigna cette abbaye en 16ii5 : il mourut trois ans après. N** 1. Carolus a Lotharingia Dei et sang- TfSSlHiE SEDIS APOSTOLIGJB GRATIA SVPREMUS ]>OMiNus GoRZBii ABBAS [Chorles de Lorraine^ par la grâce de Dieu et du saint-siège^ set* gn^ur souverain de Gorze abbé). ^ MONKTA NOVA GORZEH GVSSA (nOmelU monnaie frappée à Gorze); Qorin a'argent. (Dom Calmet, pi. 6, n" CX.) N** 2. Autre florin du même abbé, sem- blable au précédent, excepté que dans la lé- gende, du côté de la tête, on lit les quatre ]>remières lettres de Gorzeiiy et les deux pre- mières (ïcJ)bas; et (jue sur celle du revers on lit Gorziœ au lieu de Gorzeiiy et cvsa au lieu de cussa, (Cabinet impérial de Fran- çois I".) Voyez iHistoire de Lorraine de dom Calmet. GRACE ou Crazia, petite et mince mon- naie de billon de Toscane qui vaut cinq qua- trains ou quadrini, ou un sol et {de France. Cette monna e, aujourd'hui presque enticro- ment usée, n'est reçue que dans les petils payements des achats journaliers. GRAIN. Le plus petit des poids dont on se sert pour peser l'or, l'argent et auhcs matières précieuses. 11 faut 9216 grains pour foire une livre de Paris. Chacun de ces grains est estimé peser un grain de blé; et W08 grains pour faire un marc. Le denier se divise en 24 grains. Legrain en24 primes, etc. pour peser les diamants et autres pierres précieuses, on se sert d'un poids parlîculiiT appelé carat en France et quitable en Es- pagne. Ce poids se divise en quatre grains, et ces grains sont moins posants que ceux du marc. Voyez carat, livre, marc, etc. Grain, se dit encore des morceaui d'or lrès-f>iir 3ui se trouvent quelquefois sur la terre et ans quelques rivières. De quelque volume et de quelque poids que soit cet or, on lui donne toujours le nom de grain. (A.) GRAIN D'ORGE. Poids dont se servent les Juifs et qui compose tous les autres; il pèse environ les quatre cinquièmes de notre grain poids de marc. Grain est aussi à Malle une monnaie réelle, dont il y a des pièct'S de différente valeur, savoir, dé 15 grains, de 10 et de 5. (A.) GRAVEUR. Artiste qui grave. Il y a des graveurs en or, en argent sur pierres pré- cieuses, des graveurs en taille doueè, des graveurs en bois, des graveurs et doreurs sur fer, des graveurs sur acier etdes graveurs en métal. Les graveurs en métal sont ceux qui gravent et font toutes sortes de cachets, les sceaux de la chancellerie et autres sceaux particuliers, les marteaux à marquer les cuirs dans les halles, ou les bois dans les forêts: les poinçons pour frapper les plombs des marchandises et étoffes, les poinçons do frise, de bordure et autres ornements pour les orfèvres; les poinçons pour les relieurs, les doreurs sur cuir et les potiers d'étain, enfin tels autres ouvrages de gravure, soit en creux, soit en relief, soit sur l'or et Tar-* gent, soit sur le cuivre, le laiton, Tétain, le fer ou l'acier. Cette communauté est de fa juridiction privative de la cour des mon- naies; redit de 1571 porte : « Notre cour des monnaies connaîtra sans appel et en dernier ressort, privativement à tous juges, soit de nos cours souveraines, chambres des comptes et autres, des fautes et malversations corn* mises et qui se cemmettront par les graveurs, circonstances et dépendances, en ce qui concerne leurs charges et métiers, visitalions et rapports. » Les édits de 1554, 1555, con- firment cette juridiction.'L'édit de règlement du mois de juiu 1636, sur la juridiction de la cour des monnaies dit : « Voulons que, privativement à tous autres juges, ItsofQciers de notre cour des monnaies connaissent des fautes et malversations commises et qui se commettront par les graveurs, en ce qui concerne leurs métier, visitations et rapports, que les maîtres dudit métier soient tenus de se faire recevoir, savoir, k Paris en la- 791 GRA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. GRA 7» 'cour des monnaies, et dans' les provinces devant les juges-gardes et prévôts des mon- naies. »L*édit du mois de mars 1645 confirme cette juridiction, en ordonnant que ladite cour connaisse sans 'aucune exception, ni limitation des règlements, abus, délits et malversations des graveurs, en ce qui con- cerne leurs charges et métier. L'arrêt du conseil du 29 août 1651, portant confirmation de la juridiction de la cour des monnaies, ordonne que, nrivativement à tous autres juges, les coramissairesdolacour connaîtront des règlements , abus et malversations des graveurs, en ce qui concerne leur métieir, visilations, rapports et autres, comme pres- tation de serment en leurs jurandes et maî- trises, circonstances et dépendances. Au commencement du siècle dernier, il n'y avait pas dans Paris de particuliers établis 6t' autorisés à composer une communauté sous le titre de graveurs; on ne connaissait que ceux qui étaient employés dans Thôtel des monnaies à graver les matrices et carrés d'acier pour la fabrique des espèces, médailles et jetons; jusque-là, le talent de la gravure .sur Tor et l'argent était dépendant de Tart de l'orfèvrerie, comme celui de tailler les , pierres précieuses avait toujours été uni à cette autre partie du môme art oui concerne la joaillerie; et de môme que les orfèvres avaient occupé des compagnons à la taille de la pierrene, ils en occupaient aussi à la gravure de leurs ouvrages. Ces compagnons s'assemblèrent le 1" décembre 1623, et con- vinrent entre autres choses de se retirer vers le roi afin d'obtenir de Sa Majesté des statuts et ordonnances pour se faire i^riger en corn* munauté avec maîtrise et jurande à Paris, à la charge de faire enregistrer lesdits statuts et ordonnances en la cour des monnaies, de laquelle convention ils passèrent acte par- devant notaires ledit jour 1" décembre 1623; cet acte fut registre en la cour des monnaies par arrêt du 9 mars 1626, qui ordonna en outre qu'à l'égard des statuts par eux requis^ î(s se retireront par-devers Sa Majesté pour leur }f être pourvu suivant son bon plaisir; ce qui ayant été exécuté par les graveurs ea or, argent, cuivre, laiton, fer, acier et étain de la ville de Paris, le roif par lettres patentes données à Valence le 10 mars 1629, les renvoya en la cour des monnaies, pour voir et examiner les dix-sept articles des statuts par eux présentés, les règlements et ordon- nances concernant les graveurs, et sur ces articles donner par la cour son avis, pour ce fait et rapporté par-devers Sa Miycslé être pourvu à ces artistes, ainsi que de raison. £n exécution de ces lettres, la cour ordonna, par arrêt du 10 septembre 1629, que le métier serait à l'avenir érigé en maîtrise et jurande, et pour cet eifet que les statuts rédigés en dix-sept articles, auxquels elle n'aurait rien •trouvé qui ne fût conforme aux ordonnances, seraient admis, comme très-utiles au pu- blic. (A.) GRAVEURS SUR ACIER, sont ceux qui gravent les poinçons, les matrices, et les arrés pro{>res à frapper et à fabriquer toute sorte de monnaies, de médailles et de jetons. Ces graveurs sont appelés plus ordinaireoienl tailleurs, et sont en titre d'office; ce qui est presque la seule différence qu'il y ait enire eux et les graveurs de médailles et jetons, k la réserve cependant que les tailleurs des monnaies peuvent graver des médailles et des jetons, et que nul graveur, s'il n'est tailleur, ne peut, sous peine de punition corporelle, et d'ôtre réputé coupable du crime de fausse monnaie, graver des poio* çons et matrices servant au monnayage. La gravure des monnaies et celle des mé- dailles et des jetons se font de la même manière et avec les mômes instruments. Toute la différence ne consiste qu'au plus et au moins de relief qu*on leur donne; le relief des monnaies est peu considérable en com- paraison de celui des médailles, et le relief des jetons Test encore moins que celui des monnaies. L'ouvrage des graveurs en acier se com- mence ordinairement par les poinçons m sont en relief, et qui servent à faire Je creux des matrices et des carrés. Quelquefoii cependant on travaille d'abord en creux» mais seulement quand ce qu'on veut grarer a peu de profondeur. La première chose que fait le graveur, c'est de dessiner ses figures, et ensuite de les modeler et ébaucher en cire blancb^ suivant la grandeur et la profondeur qu'il veut donner à son ouvrage. C'est d'après cette cire que se grave le poinçon. Ce poin- çon est un morceau d'acier, ou de fer bien acéré, c'est-à-dire, composé de fer et d'acier, sur leguel, avant de l'avoir trempé, ou cisèle en relief la figure, soit tète , soit revers i^ue l'on veut graver et frapper en creux sur la matrice ou carrée. Les outils dont on se sert pour cette gra- vure en relief, et qui sont presque les mêmes pour achever la gravure en creux soot d'a- cier; les uns s'appellent des ciselets, d'autres des échopes, quelc^ues-uns des rifloirs,des onglets et des matoires. 11 y a aussi diverses sortes de burins, et quantité d'autres potils instruments sans nom, desquels il y en a de tranchants, de hachés, de droits, de coudés, enfin do différentes manières, suivant le génie et le besoin du graveur qui les invente et qui s'en sei t. Tous ces outils se trempent, et après qu'ils ont été trempés, ils se décou- vrent en les fichant dans un morceau pierre-ponce. Quai.'d le poinçon est achevé, on lui donne une forte trempe pour le durcir, afin qu'il puisse résister aux coups de marteau, ou de cet instrument qu'on appelle une sonnelie» dont on se sert pour laire l'empreiole ou creux sur la matrice. Ce qu'on entend |>ar une matrice que Ton appelle aussi Ccirre à cause de sa figure, est un morceau de bon acier de forme cubique, sur lequel on grare en creux le relief, du poinçon : il est appelé matrice, parce aue c'est dans ce creux que les monnaies et les médailles paraissent être engendrées. Pour adoucir le morceau d'acier dont est 795 GfU DlCTIONNAiRB I fait le carré, et le rendre pTus facile à preivlre l'empreinte du poinçon, lorsçiue ce dernier se frapDB dessus, on le recuit, c'est-à-dire qu'on le fait rougir au feu, et quand il a été frappé à chaud ou à froid, autant qu'il est possible, on le réparff; c'est-à-dire qu'avec quelques-uns des outils dont nous aroos parlé ci-dessus, on achôve dans le nroui de perfectionner les (rails, ou les parties qui, à cause de leur délicatesse, ou du trop grand relief du poinçon, n'oot pu se marquer sur la motrice. La grate-boësse est une espèce de brosse de lil de laiton avec laquelle on nettoie lo creux du carré, à mesure qu'on y a réparé quelque endroit. La ligure parfaitement finie, on achève de graver le reste de la médaille, comme sont les moulures de la bordure, lesgrènetis, les lettres, etc., qui, presque tous, particulière- ment les lettres et le grènetis, se font avec de petits poinçons fortacéréset bien trempés. Comme l'un se sert de poinçons pour graver en creux des carrés, on se sert aussi en certains eas des carrés pour graver des poinçons en relief; mais ce n'est guère que dans les hûlels des monnaies que l'on fait ce travail ; le tailleur général envoie aux tailleurs particuliers des matrices pour y fabriquer des poinçons, aussi bien que des poinçons [>our fabriquer des carrés. Comme les graveurs ne peuvent voir l'ou- vrage en creux avec la même facilité que celui qu'ils font en relief, ils ont imaginé diverses manières d'en avoir l'empreinte, h mesure que leur carré s'avance. Quelquefois ils se servent d'une composition de cire or- dinaire, de térébenthine et d'un peu de noir de fumée, qui, se conservant toujours assez molle, prend aisément l'empreinte de l'en- droit du creux contre lequel on le presse mais cette cire préparée ne pouvant servir aue pour voir la jjravure partie par partie, s ont deux ou trois autres moyens de tirer la figure tout entière. Le premier moyen est ce qu'ils appellent du plomb à la main, c'est-à-dire, du plomb fondu qu'ils versent sur un morceau de pa- pier sur lequel renversant le carré et le frappant de la main , le plomb à demi liquide eu prend et en conserve aisément le relief. La seconde manière de prendre une eiu- preinto est avec du soufre lentement liquéfié et A feu doux, dont, après l'avoir versé sur du papier, ou se sert comme du plomb à la inam, avant qu'il soit refroidi. £nliu la troi- sième manière, mais qui n'est propre qu'à tirer des empreintes peu profondes, telles que sont celles des monnaies et des jetons, consiste à mettra sur le creux un morceau de carte légère, et l'ayant couvert d'une lamj de plomb, donner sur le plomb quelques coups de marteau jusqu'à ce que la carte ait pris l'empreinte du carré. Quand le carré est entièrement achevé oi le trempe comme on a fait le poinçon, puis on le découvre et on le frotte avec la pierre ponce, ensuite on le nelloie avec des b/osses (le LX>il , eniui ou se sert de lu pierre à huiU', ; NUMISMATIQUE. GRË 19i et pour achever de le polir, on prend de l'huile et de l'émeri que l'on porte dans tous les enfoncements du creux avec un petit ■ bâton pointu, mais émoussô. Le carre en cet état peut élre porté au balancier pour j frapper des médailles, des espèces, ou des jetons. La manière de s'en servir, et les machines nutserveot à en tirer les empreintes n'étant point l'ouvrage du graveur, on en a parlé à l'article du balancier. GRÈCE {Monnaûi des prince» craUù en). Yoy. AcHAiE. ■— {MonnaitÊ modernes au royaume de). Voy. l'article général Monnaies. liKEFFIERENCHEF delà cour des Mon- naies. Maître Girard de la Folie porta le premier l.i qualité do greffier de la chambre des monnaies, dont il avait été pourvu par le roi Charles VII, enlMSd). (A.) GHÉGOIRE Vil (Sceau du pope). Voy. l'ar- ticle général Sceaux, n' 5. GREGOIRE IV , pape de l'an fâ7 à 8U (Monnaie» de). H' 1. Argent. Au centre : P. P. GREII {papa Gregorii). Autour, en légende, deux Krèlietis : + ses petbus. ^. Légende : -J- LVDOWICVS. IMP. P. P. ( Ludovicut imperator perpeluui ). Au centre, en croix, les restes du mot pivs. N' 2. Argent. Au centre : -^; sreii (Grrgo- rii). Légende : une étoile au lieu de la croix, SCS PETRUS. H. + LUDOWICOS IMP. Au centre : PICS. ■ N'3. Ai-gent. PPGREU. Légende: + SCS PETRUS. H. + HLOTHARIVS. IMP. Ces monnaies sont décrites par Vignob, Antiquiores denarti, édit. Floravantt, pag. 27. GBÉGOIBE XI, pape de l'an 1370 à i'an 1378 {Monnaie de). N" 1. Argent. GREGORIVS. PP. VNDEC. Dans le champ, le pape bénissant. fl. (Deux clefs.) SANCTVS (deux clefs). PETRVS ( deux clefs ). Dans le chamii, deux clefs en sautoir. N' 2. Argent. {Une couronne.) GG. PP. UND. {Gregorius papa undecimm). (Une rose.) Dans te champ, le buste du pape H. IN. ROMA. Dans le champ, une croix. (Plornvanli, pag. 75.) GRÉGOIRE Xll, pape de 1406 à 1409. Ces monnaies sont entièrement semblables à celles de ses prédécesseurs, de Grégoire XI à Innocent VII. GRÉGOIRE XIII, Hugues de Booncomta- SNO, de Bologne, pape en 1572 [Médaittes de). NM.iiKEGORIVSXUL PONtifbx. MAXi. mis. ANno 111 ; Grégoire Xlîi, tonrerain (t| Itcgiïlri: K ilc lu Cuiir du» Moniiaiv!). GRE DICTIOxNNAmÈ DE Nl'MiSMATlQtE. GRE 731 la peste qui ravageait alors le aord del'llalie Très. deP/umitm., p. 18. N* 7. GREGOHIVS XHI PONTIFEX MAX]. VlVS{Grégoirt IJJI,sùui>erainpimtift]Mi\i h gauche de Grégoire XIII, rpvftudesome- ments pontificaux. Sons le bras : lu. pu, t. (Laurent de. Panne fecit.) Ht. VIATORVM. SALVTI. ANNo Kiai^Jl MDLXXX (pour la lûrtté dtt coj/agrart, l'armée de aolre-Seigneur 1580). Dn ponl sur un fleuve; au bas, une Ggure représentant le fleure couché, leiiant un vase ei un aon- veritail. Au-dessus du poot, on lit : PELlA. {Paglia.) CoDsiruclton d'un pont sur le Paglia près d'Aquapeudenle. Trét. de Numism., p. 18. M. dn P. N' 8. GREGORIVS Xlll, ANxo PONtific.- TVsX.C0LLKGioSOCiBT*TisJKSV,0«MVM NATIONVM GRATIA FVNDATO. DE BEU- GioNE £T LITtebib OPTiub MERitts [Crt- goire XIII, ayant bien mérité du Ittlra ttii la religion pour acoir fondé, l'an X dt im pontificat, le collège de la iotiéti dt Jiiui t% faveur de toutes Us nations). Buste, & gauche, de Grégoire Xtll, barbu, revôtu des orne- menu ponlificaux. 1^. SEMINANS IN BENEDICTIONIBVSDE BENEDICTIONIBVS ET METET («(i.i> sème dans les bénédictions moissonnera dmi les bénédictions). Le souverain poulife, re- vêtu des habits potitiCicaux et couvert de 11 tiare, est assis sur sod Irûne, d'où il doone Is bénédiction à un grand nombre de jésui- tes. Dans le champ, on lit ces mots encadrés: ITE, OPERAMINIIN VINEA DOMINI [M:. travailles dans ta vigne du Seigneur). — Dé- iiarl des missionnaires de la compagnie dï Jésus, en 1583. Très, de Xumism., p. 18. N" 9. Même tôle que la précédente. i*. VT ERVAT PR2EDAM CAPTIVORVU FRATRVM, ABRAHAM TRECENTOS VER- NACVLOS EXPEDITOS NVMERAT (pour délivrer ses frères captifs, Abr(Âam rassmbli trois cents hommes vigoureux de sa maison . Abraham, adressant In parole à des guerriers, les engage h se porter au secours du L"['i- — Allusion aux missions GOmuie là piké- dente n* 8. Très, de Numism., p. 18. pontife, Vannée 3) [Je son règne]. Buste, h gauche, de Grégoire XIII, barbu, revfilu des habits pontificaux. a, ET. IN. NATIONES. GRATIA. SPIRI- T\'S-SANCTI (Et vous éclairerez les nations par la grâce de l'Esprit-Saint). Saint Paul à Athènesi faisant entendre la parole sainte à un groupe de peuple, placé ^près d'un temple dans lequel on aperçoit une stalue de Minerve. Au haut, le Saint-Esprit rayon- nant. — Allusion au\ nombreuses missions envoyées par Grégoire Xlll. Très, de jVwmwm., p. 17. N- 2. GKEGORIVS III PONtifei MAXi- HJS ANso 111 [Grégoire XIII, souverain pontife, l'on 3]. Buste, à gauche, de Gré- goire XIH, revêtu des ornements pontifl- caui. ^. RESTAVBAVIT {il le rebâtit). Va mnt à six arches. Le pont Senalorio, ou délia Madona, sur le milieu duquel est placée une statue de la Vierge. Au-dessous, une figure couchée, et appuyée sur une urne, représente le fleuve. Très, de Ifumism., p. 17. N-3. GREGORIVS XIII PONTifbx MAXi- Hvs ANNO JUBILEI (Grégoire XIII, sou- verain pontife, l'année dujubilé). Tiîte h gau- che du Grégoire XIII, rcvétn des ornements pontificaux. Sous le bras: FEDebibvs PAR- KIensis. a,. DO.MVS. DEI.ET.PORTA.CœLI. 1575. (La maison de Ditu et la porte duciel. 1575.) Le pape, accompagné de son clergé et en pr<5seace d'un grand nombre de pèlerins ^ genoux, ouvre ta porte sainte. En haul, au milieu des nuages, Dieu et des anges. Très, de Numism,, p. 17. N- h. ANNo VII GREGORIVS Xlll PON- TiPEx MAXiuus [Grèaoire XIII, souverain pontife). Buste, à gaucne, de Grégoire Xlll, portant la calotte et revêtu du caïuail. ^. VIGILAT (il veille). Le dragon des nrmes du pape Grégoire Xlll, sur le seuil d'une porte. ■ Très, de Numism,, p. 18. N* 5. GKEGORIVS XIII POntifex MAsi- MTs (Grégoire XIII, souverain pontife). Buste, à gauche, de Grégoire Xlll, couvert de la calotte et revêtu du caœail, donnant la bénéiiiclion. ^. JVVENTuTi GERMANICE (pour la jeunesse d'Allemagne). Vue d'un édlQce sur le vestibule duquel un jésuite vient recevoir ef- Talion de son troupeau; et aans le haut. I» m;inne qui tombe du ciel. — Allusion ^ I' disette qui afni;jeH Rome sous Grégoire XIV Très, de Numism., p. 23. N'6. ET. SrATVI.CVSTODIRE{(/j"oi"^ BOlit de garder la foi sainte), DavjJ, a f,emn devant un nutel sur lequel il place le li'f de la Loi sainte. Exergue ; KOMA [Koae]. ■). SEDE. VACANTE. 1591 [le iiVjf /M»' vacant. 1591). L'écu des armes du cardinal- camerlingue, Henri Cajetani, surmoalé du gonfanon et des clefs de saint Pierre, l^f armes de la maison Cajetani sont - d'or, i I' bande vitrée d'azur. Sur notre médaille ellu sont êcartelées aux deaxiè'me et troisièrK quartiers, d'une aigle que la maison Cq^UQ' 801 GRE D1€TIUNNA1RE OE NIJHISHATIQUB. GBB SU N-2. GBEGOBIVS XV PONTiFEi MAXi- Hvs {Grégoire JV, lonvcrain pontife). Buste avait (Routée à ses armes, en raison d'une alliance. Tréi. deSumim., p. 23. GRÉGOlItE XV, Alexandre LuDoristo, de Bologne, pape en 1621 {Médailles de). N- 1. GREGOBIVS XV PONTifbi MAXi- ura Anso 111 {Grégoire XV, Mouverain pon- tife, l'an 3').Quste,à droite.de Grégoire XV, barbu, loiiiiu h la césarienne, et revêtu des ornements poiiltficsux. Au-dessous du vê- tement : MDCXXIII. ^. PACIS ET KELIGIONIS AMOR (amour de la paix et de ta reliaion). Deux femmes • assises ; l'une, tenant d'une main la croix et de l'antre lali^re ponliûcalB, représente la re- ligion; l'autre tiu'Ut d'une main une branche d olivier, de l'autre une corne d'abondance, el Q^re la paix. Tréi. de Sfumism., p. 29, Jtf. det P. à gaucbe de Grégoire XV, barbu, l6te uue, revélu des habits pontiQcaux. A l'exertcue: ANNO 11 [fon 2-). ^. CAV9A NOSTB^ L^TITI^ (cau« de notre hit^. La sainte Vierge sur un (rdoe, tient I entant Jésus dans ses bras. A l'exer- gue: SàNTi Mabia DELla VITA. BOLOGNA ^ainUMarie délia vita, Bologne). — Médaille frappée en commémoration des réparations faites, sous Grégoire XV, à l'église de Seinte- Harie délia vila, avec les aumônes apportées par les tidéles réfujjiés à fiolegae au milieu de la peste qui affligeait lltalie. Très, de Nutnism., p. 29. GRÉGOIRE XVI, Haub Câfellari, pape de 1831 à iSM ( Médaille, de). N* I.GREGOIIIV8.XVI.PONT1FEX.M111- MTS.ANNO. I ( Grégoire XVI, souverain pon- tife Tan 1"]. Buste, è gauche, de Grégoire X VI, coiffé (le la ««lotte et portant léloie sous le bias : GIVSEPPE CEBBAHA FECE). OKuvre de G. Cerbara.) ^. HjEG est VICTORIA QV^ VINCIT MVNDVM {voici la victoire qui est riclo- rieuse du monde). Trois couronnes de lau- rier : dans la première, une tigure de la Vic- toire ; dans la seconde, à gaucbe, un livre ouvert, sur lequel sont posés un calice et une hostie radieuse, symbole de la foi; dans la troisième, à droite, des balances et une épée h laquelle est enlacé un serpent, symbole de la justice et de la prudence. En bis, un érusson aux armes du pape; au-dessous : t;iVsEPPE CEBBARA FECE. 1831. {Giueeppe Cerbara a fait 1831.) Cette médaille fait allu- sion h la pacification de la Romagne soulevée eoitre le saint-siége h la suite de la révolu- tion de juillet en France. Très, de Numism., p. 53, Jtf. des P. N* 2. GREGORIVS.XVl. PONTipkx.MAXi- iiv8.ANho.II( Grégoire XVI, souverain ponr- tife, l'an 2t. Buste, h gauche, de Grégoire XVI, coitTé de la liare et ruvètu de ta cbape. Exer- gue: CERBARA Fecb.. A. JVSTITIA ET PAX OSCULATi: SVNT ( la justice et la paix se sont embrassées ). La Justice debout, tenant d'une main les balances, et de l'autre une épée nue, la pointe baissée; un génie ailé, qui représente la Paix, lui offre un rameau d olivier. A droite, un génie portant la liareet !us clefs de saint Pierre; derrière la Justice, un Hon paisible, symbole de force emprunté aux armes du pape. Exergue : MDCCC3ÇXX. GIVsfppe CKRBARA FECE. {OEuvre de J. Cerbara.) — Allu.siini aux vertus de Grégoire XVl. Très, de A'umi». p. , 54. M. de» P. N-3. C.REGORIVS.XVI.PONTiFEX.MAxi- MUS. ANno. IV {Grégoire XVI, souverain pontife, l'an k). fiusie, à gauche, de Gré^ goire XVI, coiffé de la calotte, revélu du camail par-dessus lequel il porte l'élole. Ext^rgue : CEKBABA JOSEPH Pecit. (OEucre deJ. Cerbara.) k. beDieu de l'Anio, couché, tenant une corne d'abondince. On distingue les travaux faits dans le Monte-Catillo et le route où on api'rçoit des voyageurs. Exergue : CATIL- LO-MONTE.AD.ANIENEM. AVEBTENDVM. PERFOSSO. ELVVIONVM. CLADIBVS. OC CVBRIT [en faisant creuser h Monte Ca~ lillo pour détourner l'Anio, il prévient les dé- sastres de ses débordements). Très de Numism., p. 54, M. des P. N- 4. GREGORIVS.XVl. PONtifeï.MAxi- uus. Anbo- V {Grégoire XVl, souverain pon- tife, l'an SJ.fiuste, k gauche, de Grégoire XVI, coitfé de la calotte et revêtu d'un camail par- dessus lequel il porte l'élole. Exergue : GlUOMETTl Fbcit {Œuvre de Girometti). H. Vue des restes du temple d'Antonio et de Fausline K Rome ; on distingue le 8om~ met de l'église moderne, construite au milieu de la colonnade antique. Exergue : MONV- MENTI. VEIbba. servata. mdcccxxxv ( les monuments antiques conservés 18i>5 m GRE DICTIONNAIRE DE ÎSCMISMATIQUE. GRO 804 En bcs : J. C, {Joseph Cerbara). — Frappée à l'occasion des réparations ordonnées par Grégoire XVI au temple d'Antonia et Faus- tiue au Foram. Très, de Ifumism,, p. 54. M. des P. N- 5. GREGORIVS. XVI. PONTIFEX, AN- NO. Vil {Gréqoire XVI ^ souverain pontife^ Tan 7). Buste, adroite,de Grégoire XVI, coiffé de la calotte, et revôtu du camail par-dessus lequel il porte Tétole. ^. Rome assise, le casque en tète, s'ap- Euyant sur sa lance et ayant près d*elle un oiiclier surlec|uel parait la louve; un génie lui montre divers monuments antiques. Exergue : NOVVM. AEDivm. VATICAni. DE- ÇUS. MDCCCXXXVII ( nouvel ornement du Fancan, 1837). En bas : P. GIROMETTI FEcrr [OEuvre de P. Girometti"^. — Médaille frappée en mémoire de la création du musée étrusque, au Vatican, dû à Grégoire XVI. Très, de Numism., p. 54 AI. des P. GRENAILLES. Ou réduit Tor, l'argent, le cuivre et rarement Tétain en grenailles, c'est-à-dire en menus grains,quana, après les avoir fondus, on les jette dans l'eau froide. Cette façon se donne pour les épurer. Oi entend par rocher de grenailles, dans les monnaies, les grains des métaux qui s'aiûas* sent en une masse au fond du baquet plein d'eau où on les verse auand ils sont en bain. On appelle ^enailles creuses et con- caves les grains Tes plus menus du métal réduit en grenailles. (A.) GRENETIS, terme de monnaie. C'est ce petit cordon en forme de grain d'orge qui règne tout auiourj des espèces sur la su- perficie, et qui dans son contour enferme les efllgies, les écussons et leurs légendes. Ou- tre l'ornement que les pièces en reçoivent, il rend plus difticilo Taltération des mon- naies qui se fait par la rognure. On le met sur la tranche des espèces qui ne sent pas assez épaisses pour recevoir la K^gende qu'on met à celles qui ont une épaisseur convenable : toutes les espèces d'or ont des grènetis sur la tranche, ainsi que toutes les diminutions de Técu ; on m^t aufsi un grènetis aux jetons. Grènetis se dit encore dû poinçon avec lequel on fait les petits grains du contour des pièces -sur la superfi- cie. Le grènetis de tranche se fait avec une machine- très^in^énieuse, dont on donne la description au moi Fabrication. (A.) GRENOBLE (Monnaies des évétmes de)* Notice par Duby, Monnaies des barons et prélats^ 1. 1, p. 31. Grenoble, Gratianopolis^ capitale du Dau- Jihiné et du Gévaudan, avec un évèché suf* ragant de Vienne, est située sur la rivière d'Isère, à seize lieues sud-est de Vienne. Elle se nommait anciennement Cularo ; l'em- pereur Gratien l'ayant faitrétablir lui donna son nom. Le diocèse de Grenoble est borné au nord par ceux de Belley et de Genève; au sud par ceux de Gap et de Dié ; à l 'est par ceux d'Embrun etdeSaint*JeandeMaurieune, h l'ouest par ceux de Vienne et de Valence. Le prélat de ce diocèse prend le titre de prince de Grenoble. Saint Domniu est ré- puté le premier évoque de Grenoble; il vi- vait en 331. N' 1, — GRATUNOPOLIS (1). i). SA!rcTU9 ViTTcmciDs (Saint Vincent pa- tron de la cathédrale de Grenoble), finis le champ on voit les lettres maps, distribuées dans chaaue canton de la croix; elles peuvent s'interpréter ainsi : Malonus Aipiscopos. Maionus siégeait vers lO^fi^, et en effet cette pièce et la suivante sont d'un très-noauvais goût, et se ressentent de la grossièreté du XI* siècle. N" 2i Denier d'argent du poids de vin^l- deux grains, et du cabinet de M. Hauraoïil. N* 2 bis. Denier de billon, portant les mêmes légendes que le n* 1, mais d'un coin différent. Dans le champ du revers, adse. J'explique ainsi ces lettres : Artaldus episcopus, Artauld, successeur de Malonus, vivait vits l'an 1030. Ce denier se trouve chez M. deBoulloogne. GREVEN, ancienne monnaie de Russie, valant à peu près 10 sols de France. GROS. Petit poids qui est la huitième partie d'une once. Il se divise eo trois deniers, et le denier en 2k grains. GROS, monnaie romaine. Yoy. Mon:i4ies DBS PiiPES, GROS, petite monnaie de billon, tenant argent, qui avait cours en Franche-Coinlé avant que cette province eût été réunie à la couronne de France. GROS ou GROSCHE, monnaie en usage dans plusieurs villes d'Allemagne, do it la valeur varie suivant les lieux.  Berlin la rixdale, ou écu à la croix, vaut 2^ bons gros, ou 30 gios ordinaires. C'est sur co gros que s'évaluent toutes 1^ mODDaics qui se fabriquent dans cette ville. Il y a des pièces de deux gros, d'un gros et de demi-gros. A Brème la rixdale vaut 3 marcs ou 72 gros, le marc valant 2& gros. Ainsi le gros vaut environ un sol de France , et le marc 2k sols. A Breslaw en Silésie, il faut 30 silvers gros pour faire la riidcile de 90 creutzers. Le gros de trois creulzen» vaut environ 2 sols 6 deniers de fraiiCf. A Dantzick et h Kœnigsberg, la rixdale vaut 3 florins ou 90 gros ; le florin vaut 30 grns; le gros 18 pcnnins ; 84 gros polonais fout une rixdale de Francfort. A Hambourg» le marc lubs vaut 16 sols lubs, le sol lubs vaut â deniers de gros, la livre de ^ros 20 sois: trois marcs font la rixdale. A Leipsick 2k gros font la rixdale, ce qui revicul a environ 3 sols de France le gros. A Naum- bourg, ville épiscopale d'Allemagne, ue même. A Venise, le gros vaut 5 i soldi banco ou 32 piccioli. A Vienne en Autric .e, 30 gros fbnt la rixdale de 90 creutzers : ainsi le gros vaut 3 creutzers ou 2 sols 6 deniers de France. Le sol dii banque vaut 12 gros ou I ducat de banque. Le ducat de baQ4ue ou de change vaut 2k {^ros ou i2h sotdi. ou marcheti, ou 6 liv. k piccioli, le gros éiaiit de 5 V soldi . La livre de banque. vaut 2W gros, DU 10 ducats de banque, qui font 12ducais courants; ainsi le gros de Venise vaut enviroB (i) Duby, planche IX, n» L 805 GRO MGTiONNÂiRE DE NUMISMATIQUE. GRO 806 3 s. 6 den. de France. On appelle une livre de gros, une sorte de monnaie de compte ou imaginaire dont on se sert en Hollande* en Flan'ire et dans le Brabant. La livre de gros vaut plus ou moins, suivant les lieux où elle est en usage. Elle augmente ou dirni* nue de valeur à proportion que le change hausse ou baisse. Le gros ou deuier de gros vaut 8 pennins. GROS TOURNOIS, monnaie d argent fabriquée sous saint Louis. Une ordonnance de Philippe de Valois du 19 septembre 1330, art. 3 9 porte : « Les gros tournois de mon- sieur saint Louis, les autres anciens, et ceux que nous avons fait ouvrer maintenant bons et de poids, auront cours pour douze bons tournois petits que nous faisons à présent ouvrer ». Nous remarquons aue dans toutes les ordonnances de Philippe le Bel et de ses successeurs, oU il est parlé des gros tournois, on commence toujours par ceui de saint Louis, et qu'on n*v fait jamais men- tion de ceux de ses prédécesseurs. Cette monnaie, dont il est frès-fréquent- ment parlé dans les titres et dans les auteurs anciens, est nommée tantôt argenteus Turo- nensiSf et souvent grossus ïuronensis^ et quelquefois denarim gros9us. Le nom de gros fut donné à cette espèce, parce que c'était la plus grosse monnaie d*argent qu'il jr eût alors en France; on l'appela tournois, parce qu'elle était fabriauée à Tours, comme le marque la légende, luronu^ civi$ pour Turonus ctvUas. Cette monnaie, qui, comme on vient de le dire, était l'espèce d'argent la plus grosse qui eût cours en France, était du poids de trois deniers sept grains |f trébuchants , et par conséquent de cinquante-huit au m.irc : cela se prouve par un fragment d'ordon- nance de saint Louis en' 1266, donnée pour régler la manière dont on devait peser la monnaie avant de la délivrer au public, a Et quand, dit l'ordonnance, le garde vou- dra délivrer cette monnoie, il la môler^ toute ensemble, et de ces dealers mêlés, il pèsera trois marcs l'un après l'autre, et se il les trouve si foibles quo en nul de ces trois marcs en entre 58 \ , qu'ils ne soient délivrés, tant il en ait ôté tant de foibles, pourquoi l'y ramenant soit du poids qu'ils dévoient être, et quand l'en ne peut faire toutes œuvres que l'y 58 deniers [toisent un marc sans plus, ni sans moins, » etc. Ce poids du gros tournois est encore prouvé par une ordonnance de Philippe le Bel du 23 janvier 1310, dans laquelle il est dit que les mailles iierceSf qui étaient de même loi que les gros tournois de saint Louis, étaient de 17^ au marc; elles valaient justement le tiers d'un gros tournois de saint Louis, car si Ton divise 17^ par trois, on aura 58. Quant à la loi de cette monnaie, on voit .par deux titres qu*ell6 était à' 11 deniers 12 grains d'argent fin. Le premier de ces titres est une promesse de Jacques, roi d'Aragon, dumoisde juin 1309, dans laquelle il est parlé de 160,000 tournois d'argent. Sancli Ludovici bonœ memoriœ régis Francive de lege undecim denariorum et oboli^ quorum Turonensium 57 minus lertia parte unius^ id est y 56 \ pondérant unam marcham ad pensum Monspesulii. L'autre titre est de Jacques, roi de Majorque, daté du mois de mars 1338, par lequel il parait aussi que ces gros tournois étaient d'argent à 11 deniers 12 grains de loi, et que les 56 | pesaient un marc de Montpellier. Ainsi nous pouvons assurer que les gros tournois de saint Louis valaient douze deniers tournois. Louis Hutin, s'étant pro- posé d'imiter saint Louis en tout pour ses monnaies, évalua le gros tournois à douze deniers tournois. Philippe de Valois dit aussi dans une de ses ordonnances : « Qu'on fasse faire gros tournois d'argent de la va- leur et du temps de monsieur saint Louis , et auront cours pour douze bons petits tournois, de la valeur et loi de monsieur saint Louis. » Philippe le Bel, qui commença son règne en 1285, fil fabriquer des gros tournois, des demi-gros tournois et des tiers de gros tour- nois. Les gros étaient, comQie ceux de saint Louis, de 58 au marc et à 11 deniers douze grains. Le demi-^ros était encore appelé maille ou obole d'argent, à. cause qu il valait la moitié du gros tournois. Le tiers de gros tournois se nommait aussi maille ou obole tierce, parce qu'il valait le tiers du gros tournois; on nommait quel- quefois ces deux dirfiiuutions de gros tour- nois, petits tournois d'argent^ uu maille blanche^ qui est la même chose que maille d'ar^en^ parce qu'alors on se servait souvent du terme de monnaie blanche^ pour signifier la monnaie d'argent, et de celui de monnaie noirCf pour marquer celle de billon -^nous le (trouvons par une ordonnance de Philippe le ^ong,oùirestsouventfait mention de Jurone^ a/6t, qui étaient les tournois d'argent, et de Turonesparvi ou nigri^ qui étaient les petits tournois de billon. En 1348, Philippe de Valois, manquant do de matière pour faire faire des gros tournois d'argent fin, et voulant d'ailleurs affaiblir la monnaie, en diminua la loi, et fit faire de gros tournois d'argant, qu'il nomma aussi blancs, qui n'étaient qu'à six deniers de loi, et qu'il faisait valoir quinze deniers tournois. Le roi Jean fit faire de même au commen- cement de son règne, en 1350, des gros tournois qu'on nommait blancs, lesquels n'étaient qu'à environ quatre deniers de loi; ils avaient cours pour huit deniers tournois ; mais la guerre contre les Anglais conti- nuait toujours avec violence, on ut, pendant le règne du roi Jean, plusieurs affaiblisse- ments, et on revint plusieurs fois à la forte monnaie, c'est-à-dire comme elle était au commencement de son règne, ou sur la fin de celui de Philippe de Valois, son père. Le plus grand affaiblissemut qui eût encore été fait depuis saint Louis, fut celui du mois de décemnre 1355 ; alors le sol ne contint plus que huit grains d'argent ; on revint à la lorle monnaie au mois de janvier de Ja même 807 HAL DICTIONMIRË DE MUM!SMATIQUE« HAL année ; cependant cette forte monnaie ne Talait que la moitié de celle de saint Louis, puisque les gros tournois, qui ne valaient sous son règne que douze deniers, en valurent alors vingt-quatre; ainsi le sol de ce temps*là ne contenait pi us que quarante srains d'argent ou environ. Quelquegrand que lûtcel affaiblis- sement, il étaitbeaucoup moindre que celui du mois de mars 1 359 ; le sol alors ne tenait qu'en- viron deux grains de fin. Enfin, le là jan- vier 1360, le roi, étant de retour d'Angleterre, renforça la monnaie d'argent, en sorte qu'au 10 avril 1361, il fit faire des gros tournois d'argent fin qui pesaient environ deux de- niers huit grains, et qui valaient quinze de- niers tournois pièce. Alors les gros tournois de saint Louis en valurent vingt, de façon que le sol de ce temps-là ne tenait que qua- rante-quatre grains d'argent. Le 26 juin 1421, on revint à la forte mon- naie, et Charles VI fit faire de gros tournois 2ui étalent à 11 deniers 12 grains de loi de 6 i au marc, valant 20 deniers ia piè(;e. L'affaiblissement fut si grand que Técu d'or, qui au commencement valait dix-huit sols, valut dans lasuiteneuf livres; quand on revint à la forte monnaie, il fut remis à vingt-quatre sols; de sorte que quiconque avait la valeur de neuf livres en monnaie au commencement du mois de juin 1421, n'eut plus qu'une livre quatre sols à la fin du même mois. On peut juger par là du boule- versement qu'il devait y avoir dans les affaires et dans tout le royaume. Voy. au mot Frange, sous les règnes de saint Louis, de Philippe le Hardi, de Philippe le Bol, de Philippe de Valois, etc., les variations du prix de cette monnaie. (A.) .GROS et pEMi-GROs de Nesle. Monnaie de b'IIon appelée ainsi de ce qu'ils furent fabri- qués dans une monnaie établie exprès à I hôtel de Nesle le 25 mars 15'i.9 ; les gros valaient deux sols six deniers, et pour cela ils furent appelés pièce de six blancs; les demi, pièces de trois blancs; c'était, à pro- prement parler. Je sol et le demi-sol parisis ; cette monnaie fut fabriquée sous Henri 11. f A.) GUANIN. Espèce de métal composé d or, d'argent et de cuivre, dans lequel de trente- deux parts il y en a dix-huit d*or, six d'argent et huit de cuivre. Il y avait autrefois des mines de guanin dans l'Ile de Saint- Domingue ; mais depuis que les habitants naturels de cette lie ont été exterminés par les Espagols, on en a entièrement perdu la connaissance. (A). GOINÉË. Monnaie d'or d'Angleterre, ainsi nommée de ce que les premières furent fabriquées de la poudre d'or apportée de Guinée par les vaisseaux anglais. La guinée avait d'abord été frappée pour valoir mt vingt schellings ou la livre sterling; di^puis elle a été augmentée d'un schelling et demi, mais seulement par un consentement tacite de la nation, sans aucune loi publique ; elle a continué sur ce pied pendant plus d'un demi- siècle. Depuis quelques années sa valeur est fixée, par acte du parlement, à vingt-un schellings ou sols sterling, et ne passe jamais dans le commerce pour daîao- tage. La guinée au titre de 22 carats à la taille de kk\ h la livre, poids de Troyes, pesant 129 grains {{ de ce poids, et 157 grains poids de marc de France, vaut, argent de France, vingt-deux livres dix-huit sols un denier, en supposant le changea 33(1). On sait que ce change ne vane que trop souvent au gré des agioteurs. Il arrive de i^ que quelquefois la livre sterling éauivaul i vingt-deux livres dix sols, argent deFranw, et alors la guinée est évaluée à vingt-traê livres dix sols six deniers de notre menant. La guinée est la monnaie d'or la plus coin- raune en Angleterre ; il y a néanmoins des jacobus, dés angelots, des nobles henri, des nobles à la rose, des pièces à la croix, etc.; mais on voit peu de ces espèces en cooifia- raison des guinées; elles ont presque toutes été converties en cette monnaie depuis le rétablissement de Charles H. La guinée, telle que celle de Jacques II en 168i, du titre de 22 carats et de hA pièces { h \b livre de 12 onces d'Angleterre, devait peser 155 fl de nos grains. Notre louis de pareille lui et de 30 au marc pèse 153 grains |. £n passant un remède de poids de 7^ de pièces aui Î;uinées et de 15 grains de France à nos ouis avec égalité deiitre, la guinée et le louis formeront exactement la même valeur: aussi, dans plusieurs villes le long de la mer et dans les pays étrangers, oi les échange ensemble sans aucune diOîculté. (A.) GULDEN , qu'on prononce goulde en français, monnaie d'argent qu'on fabrique en Allemagne, de la valeur de 60 creulzers évalués à environ 50 sols de France. Il y* des gulden do Flandre qui ne valent que vingt-quatre sols de France ; ceux d'Allema- gne ont différentes empreintes : chaque prince qui les fait battre y met son elli^ et ses armes. Il y a de même en Hollande, particulièrement à Amsterdam, deux sortes de monnaie d'argent à qui on donne le nom de gulden :. l'une que l'on nomme simf|l«- ment guldeô, qui est le florin ; l'autre qu'nn appelle gout-gulden, ou tloriu d'or; quoiqu'il ne soit que d'argent et même d'assez bas titre, celui-ci vaut un florin buit sols. (A.) H HALF (1) RIX DAELDER. Monnaie qui a cours à Copenhague : c'est la demi-ricbedale ou rixdale; elle vaut trois marcs danois, ou un franc cinquante centimes de France environ. (IjrHalf signifie demi. HALF SLECHT DALLER, ou le demi- slecht-daller; il vaut deux marcs danois, ou (i) Nota. Gomme la^ guinée est d*iin or pto9par,e| pèse quelque choae ite plus qtie le louis Jor» France, eHe doit revenir à ii liv. 46 s. 3 «I- «Hl*"» de France. (A.) 809 BON DICTIONNAIRE DE NUIUSUATIQUE. HOT 810 spjze schellings lubs, ou 1 franc de France. HALF KIXMARK danois. C'est ie demi- balf-rixmark ; il vaut huit schellings lubs, ou stuivers danois, dix sols, nionnaie de France. HANOVRE ( monnate de). Voytz Tarticlo général Monnaie. HAZAER-DENARIE, monnaie d*argent qui a cours en Perse et qui vaut dii mamoudis. HEBRON, en Palestine [Setau des évéquei d) pendant les croisades. + SiGILLUM FBATRIS 6AUFRIDI EBROR EPIS- Gopi. Au centre, Tévêque debout, bénissant et tenant la crosse. 1^. + Abraham, Isaag et Jacob. DanS le champ, les trois patriarches assis ; sceau de plomb de forme ronde, appendu à une charte de 1273, publiée par Paoli, Codice diplomatico^ tom. l", pag. 196, planche Vl% n* 65. Le droit de ce sceau était particulier à frère Geoffroy, de l'ordre des Prédicateurs, promu à révèché d'Hébron; mais le revers servait, suivant Tusage habituel, à tous les évéques du même siège. Cf, le n*71 de Paoli. HELLER, petite monnaie qui avait cours à Cologne ; le heller revenait environ à un denier un treizième de deniers de France. Huit heller font Talbus; il faut 78 albus pour la rixdale do 90 kreutzers. HENRIS D*OR. Cette monnaie commenga et finit sous Henri II. Uest trùs-fréquent de trouver chez les Grecs, chez les Romains et chez les autres peuples, des monnaies aux- quelles on donnait le nom du prince dont elles portaient Timage ; ainsi les philippes, de Philippe, roi de Macédoine; les dariques, de Darius; les jacobus, du roi Jacques, etc. Ces henris d'or étaient à 23 carats un quart de remède, de 67 au marc, du poids de deux deniers 20 grains trébuchants chaque pièce, et de la valeur de cinc[uante sols au commen- cement; on fit aussi des demi-henris qui valaient vin^t-cinq sols, et des doubles henris qui en valaient cent. On fit trois coins diffé- rents pour cette monnaie : les premières pièces furent fabriquées en 15&9, les secon- des en 1551 et les troisièmes en 1553 ; les dernières ont sur leur revers une femme armée, représentant la France assise sur des trophées d'armes; elle tient de la main droite une Victoire; elles ont pour légende : Gallia optimo principi: ces espèces furent frappées au moulin, dont l'invention était alors nouvelle. Voy. au mot Frange les es- pèces fabriquées sous le règne des Henri. (A.) HOLER. Monnaie de cuivre qui se fabri- que et qui a cours en quelques Etats d'Alle- magne ; il vaut environ un denier de France. L.'|joler est si léger et si mince, que, pour ie mieux prendre dans les payements qu'on en £iit, on lui adonné la forme d'une tête de clou embouti : aussi le nom d'holer vient-il de hoif qui signifie creux ou concave. (A.) HOLLANDE {monnaies de la). Voy. l'article Mon N AIES, parties m et iv. HONGRE. Monnaie d'or qui se fabrique en Hongrie, au titre de 23 carats 8 grains de Qn : l'hongre vaut intrinsèquement k florins d'Kmpire, et environ 10 liv. 10 s. tournois. DlCTION.M. "de NuMISMATIQrK. Hongre est aussi une monnaie de compte dont se servent les banquiers et négociant» de Hongrie pour tenir leurs livres. (A.) HOPITAL DE Saint-Jeat« de Jérusalem» DE Rhodes, ou de Malte [Sceaux de Vordre de V ). Paoli a donné la série des sceaux des» grands maîtres de cet ordre. On la trouve à la dernière planche du tome 1" et dans le» planches du tome II de son ouvrage inti* tulé : Codice diplomatico del sacro ordine Gerosolimitano. Le sceau du couvent et des grands maî- tres, dans les premiers siècles de l'ordre, fut semblable à celui que nous avons fait re- présenter h l'article général Sceaux, n* 19, d'après les Bénédictins. D'un côté, se trou* ve le grand maître à genoux , adorant la croix, et autour une légende à son nom. Au revers, un malade alité, svmbole de l'ordre, et la légende: J7oipt7a/t^ Jérusalem. Dans les derniers temps les grands maîtres adoptèrent d'autres types où figurèrent leurs armoiries et quelques autres emblèmes, tels que ceux-ci : la tête tranchée de saint Jean-Bap- tiste, patron de Tordre, avec les légendes : PROPTER VERITATEM ET JUSTITIAM, OU : SANCTUS JoHANNES Baptista, ora pro nobis ; l'Agneau portant la croix à banderole, avec la légende : ËCCB AGNUS DeI QUI TOLLIT PBCGATA. On avait aussi employé ce type anciennement, V. dans lel" tome de Paoli, planche III, n* 30. Les prieurs de Manosque en Provence employaient le sceau suivant. (Planche VU, n* 67,) au droit : sigillum hospitaus sangti JoHANifis autour de la croix ; au revers, une main bénissante, avec la légende : in domi- NATIONE MANUSGHE. — (Monnaie des grands maitres de Vordre de) M. Friedlœnder, de Berlin, a publié sur ce sujet une dissertation, accompagnée de quelques planches. Malgré toutes nos re- chercnes dans les bibliothèques de Paris, nous n'avons pu nous procurer ce travail qu'il eût été intéressant de faire connaître. HOTEL DES MONNAIES. Lieu où Ton fabrique les diverses espèces de monnaies qui doivent avoir cours. Sous les premiers rois, il y avait plusieurs fabriques des monnaies en différentes villes de France. Ce fut Charlemagne qui le premier ordonna que la monnaie ne serait plus fa- briquée que dans sou palais; on lit dans les Capitulaires de ce roi de Tannée 805 : De falsis monetis^ qma in muUis locis contra juslitiam et contra edictum fiunt^ volumus ut . in nullo alio loco moneta sit nisi in palatio nostrOf nisi forte a nobis iterum fuerxt ordi^ natum. (1). Le même roi, en Tannée 808, ordonna: Vt in nullo loco moneta percutiatur^ nisi ad curtem^ et illi denarii palatini mercen- tur et per omnia discurrant. Charles le Chauve ayant ordonné que la monnaie serait fabriouée dans son palais, et dans les villes de Quentouvic, de Roueo, de Reims, de Sens, de Paris, d'Orléans, de Châlons, de Nesie et de Narbonne, il établit un maître en chaque fabrique, et les officiers (1) Bahz., Capte., t. l.Ub. ni, foi; 4i7. 2G 811 ILE DICTIOxNNAlRE DE NUMISMATIQUE. IMA 811 nécessaires pour y faire observer la police et empêcher toutes les fraudes et les malver- sations qui pourraient être commises par ceux qui seraient employés à la fabrication de la monnaie. Cest ce qui est justifié par le Gapitulaire dé ce roi de l'année S^k^ chap. 12 : ConstUutmuà ut in nullo alio loco moneta fiât, nisi in palaiio et in QuentouvicOf, ae Rothomagoj et in Rhemis et in Senonis et in Parisiis, in Aurelianis, elc. (1). Depuis ce temps; nos rois ont établi des hôtels des monnaies en plusieurs autres villes du royaume. Les villes où ces hôtels sont actuellement établis, et qui sont du ressort de la cour des monnaies de Paris sont : Paris, qui est désigné sur les espèces par la lettre A; Rouen, B; Caen, C; Tours, £; Poitiers, G; la Rochelle, H; Limoges, J; Bordeaux, K; Dijon, P; Orléans, R; Reims, S; Nantes, T; Troyes, V ; Amiens, X ; Bourges, Y ; Rennes. 9; Lille, W; Metz, AA; Strasbourg, BB; Besançon^ CC. Les hôtels des monnaies qui ressortisseot à la cour des monnaies de Lyon, sont : Lyon, D; Bayonne, I; Toulouse, M; Mont« Eellier, N; Riom, O; Perpignan, Q; Greno- le,JE; Ail, etc.; Pau, une vache. (Abot.) I ILES DU VENT. Par édîl de décembre md; le roi, pour faciliter le commerce d'entre les négociants de son royaume et ses sujets des lies du Vent, a ordonné, premièrement : « qu*il serait fabriqué dans la monnaie de lA Rochelle des espèces d'argent particulières pour lés îles du Vent de TAmérique, jusqu'à concurrence de quarante mille marcs, au titre de 11 deniers de fin^ trois grains de remède : savoir, des pièces de douze sols j à la taille de quatre-vingt-dix au marc, deux fièces de remède; et des pièces de six sols la taille de cent quatre-vingts au marc, qua- tre pièces de remède; lesquelles espèces seront marquées sur la tranche , et auront cours dans les lies de la Martinique, la Guadeloupe, là Greinade, Marie -Galante, Sainte-AIouzie, et autres îles de l'Amérique ' seulement. IL Défend Sa Majesté à tous ses sujets , de quelques pays et qualités qu'ils soient , d'exposer lesdites espèces dans le royaume , ni dans aucunes des autres colo- nies, àpeine d'être poursuivis comme billon- neurs , et comme tels punis suivant la ri- gueur des ordonnances. 111. Défend sous les mêmes peines aux capitaines^ facteurs, ças-^ éagers et autres gens composant les équipa- ges des vaisseaux de ses sujets, et à tous au- tres qui navigueront et commerceront dan^ les lies désignées è l'article premier du pré- sent édit, de se charger de porter dans le royaume, et dans les autres colonies, aucu- nes desdites espèces. Veut Sa Majesté que les frais du brassage, ajustage et monnayage desdites espèces, soient payés conformé- ment à ce qui a été réglé pour les dixièmes et vingtièmes d'écus , par arrêt du conseil du 19 janvier 1715. » £ct édit fut adressé à la cour des monnaies et par elle registre, les semestres assemblés, le 19 janvier 1731, à la charge que le travail d'argent ordonné £ar le présent édit sera fabriqué de recours la pièce au marc et du marc à la pièce , et qu'il sera jugé en la cour, en la manière ordonnée, tant sur les registres de déli- vrance, que de deniers de boites et cou- rants; à 1 effet de quoi les juges-gardes de l^jBionnaie de la Rochelle seront tenus de ^)BalwK.,iiiy»r., )ib.xxiv], toma 11, fol. 174, 178. faire les emboîtés à chaque délivrance , con- formément aux ordonnances et aux ^^l^ ments de la cour, et sera au surplus fait très-humbles remontrances au roi sur les inconvénients résultant de l'exécution (h- dit édit. Ces espèces ont pour empreintes, d'un côté, le buste du roi avec la légende : Lud, XV Franc, et Nav, rex; et la lettre de la monnaie où elles ont été fabriquées ; de l'autre côté, une espèce de chevron surmonté de trois fleurs de lis, et pour légende : l\u du Vent 1731. (A.) IMAGE ou Impression des monnaies. Uar- que mise sur les monnaies^ oui servait au- trefois à désigner et certifier le poids et le prix de l'espèce^ Cette invention dé marquer le |)oids par une Ggure imprimée a été introduite parmi les diverses nations en différents temps. On trouve dans quelques auteurs que les pre- mières marques (}ue l'on mit sur la mon- naie n'étaient que de simples points; dans les temps où les hommes n'ataient d'autre commerce entre eux que celui du troc et de l'échange dès choses nécessaires à l'usage de la vie, il n'j avait aucune monnaie; les richesses consistaient en bestiaux, comme bœufs, moutons, etc., ce qui fit que la moa- naie dont Tusagè succéda immédiatement ï ce commerce du troc et d'échange, fut mar- quée de la figure de ces mêmes animaux qui avaient fait la richesse des temp3 précédeois, et qui faisaient partie de celle de ce temps- là. Oti imprima donc Sur les espèces ou la figure entière, au la seule tête des ani- maux , soit bœufs, soit moutons , que les Latinà ôppelaienl pecudeSf d'où est fcnu selon plusieurs auteurs, le mot de pecunia. Dans la suite des temps j les peuples ûrent graver sur leurs monnaies les marques de leur origine et les actions les plus notables arrivées dans les pays qu'ils habitaient. Les princes ensuite y firent mettre des monu- ments de leur religion, de leur piété, de leur grandeur,' de leurs conquêtes, leurs noms, leurs armes et enfin leurs elTigies. Dans les monnaies de France , on trouve l'effigie du prince gravée dès le commence- ment de la monarchie et pendant toute la première race de nos rois. Dans la seconde) 813 INN DICTIONNAmE DE cet usage ne tut pas continué : on trouve peu de monnaies ainsi gravées après le règne de Louis le Débonnaire ; ce fut Henri II qui le premier ordonna » par édit du mois d'août 1S48, < que sa pourtrailure d*après le naturel serait gravée et empreinte è 1 avenir sur les monnaies d*or et d'argent, au lieu dé la croix qu'il toulut être ôtée > comme trop aisée k être faisiGée, et que les matrices en seraient fournies par le tailleur général des monnaies dt France , Èréé par édit du mois d'août 15i7, par lequel il est qualiQé tailleur^ sculpteur et graveur deS formes et figures des monnaies de Ffancc^ , avec défenses à tous maîtres de monnaies de forger, battre; ni ouvrer aucunes espèces k autres coins que ceui qui seraient taillés, sculf^tés et gravés par le tailleur général , sur peine de priva- tion de leurs oiiîces , contiscation des espè- ces et d'encourir la peine de faux , et ce , pour obvier aux falsifications des monnaies qui se forgeaient^ él ouvraient journellement; provenant de Tignorance des tailleurs, gra- veurs et Sculpteurs des formes et figures taillées et gravées sur le coin des monnsfies, lesquels, par faute d'art et de vraie science, taillaient et gravaient lesdites formes et fi- gures , si lourdement et si grossièrement , qu'ils donnaient le moyen et hardiesse aux NUMISMATIQUE. IN!1 814 falsificateurs d'icelles figures, par une grande facilité d'imiter, tailler et graver : étant re* quis et nécessaire, pour plus facilement dis- cerner^ et connaître la vraie et bonne mon- naie, en laquelle l'art de sculpture est gardé et observé, d*avec la fausse et adultérine , manifestée et connue par le défaut de savoir dudit art; etc. » (A.) IMAGES saintes sur les monnaies. Voy. Saitïts, Monnaies des papes, Pateons, Ca- THéDRALES, et l'articlc France, § 77 et stiiv. INNOCENT 111 (demi-bulle d*). Voy. ScEAtx DÈS Papes n* 6 INNOCENT VI , pape de l'an 1352 à l'an 1362 [Monnaies d'). N« 1. Or. INNOCENTIVS : PP. SEXTVS. Dans le champ, les deux clefs en sautoir sur- montées de la tiare. ^. SANTVS . PETRVS . Dans le champ, saint Pierre assis, tenant les clefs, U tête nimbée, ayant à côté une tiare. N- 2. Argent. INNOCEN . PP. SEXTVS. Le pape assis, bénissant, portant la tiare. ^. -+- SANTVS. PETRVS. Une croix, can- tonnée dans ses quatre quartiers de c^oix en sautoir. (Floravanti, pag. 68.) INNOCENT VII (CosMAT de Mbliorati); pape en 1W4 {Médailles d> INNOCENTIVS VU SVLMonensis (Inno^ cent VII, de Sulmone), Buste h gauche d'In- nocent VII, barbu et la. tète nue. ^. TEMPLVM 3PmiTVS SANTI A sic)., [ Temple (2ti Saint-Esprit ]. — Vue cavalière d'une église « emblème représentant la sa* gesse du souverain pontife. Trésor de Numism., p. 1, M. des P. Monnaies. -f- INNOCENTIVS. PP. Vil. Au centre, le pape assis , bénissant , tenant la croix. Au revers, légende : (une rose) sanctvs : (les deux clefs) : petrvs (tète d*ange, une croix, une rose]. Dans le champ, les deux clefs en sautoir. Plusieurs monnaies semblables pu- bliées par Floravanti, p. 91. INNOCENT VIII , Jean-Baptiste Cibô, de Gènes; pape en VtSk (Monnaies et médail- les d' ). I. Médailles. N* 1. INNOCENTIVS VIII PONtîfex MAXiMvÀ (Innocent ¥111, souverain pontife): Buste à droite d'Innocent VIII, coiffé de la tiare, revêtu du costume pontiQcal. i^. ANNO DOMINI MCDLXXXIV (ran du Seigneur Itô^). Les armes de la maison Cibô, qui sont : de gueules à la bnnde éclû- qnelép d'argent et d'azur de trois traita, qril est Cibô, au chef d'argent è une croix de gueules, qui est Gênes, par concession im- périale , et surmontées des insignes du pon- tificat. Très, de Numism., p. i. N* 3. Même tête que ci-dessus ^. ECCE SIC BENEDICETUR HOMO (vo%là comment l'homme sera béni ). Cette médaille représente le pape Innocent VIII donnant la bénédiction , soit au prince Zirim , frère de Bajazet, soit à Ferdinand d'Araçon, duc do Calabre, neveu de Ferdinand, roi de Naples, envoyé au pape Innocent VIII pour obtenir la révocation de Tanathème prononcé par ce pontife contre le roi son oncle. A droite; les lettres G. P., G. Paladino, graveur. Très; de Numism., p. 5. II. Monnaies. Assez semblables à celles de Paul II et Sixte IV. Un nouveau revers paraît sur lerf pièces publiées par Floravanti, Antigui De^ narii , p. 145. Il représente rombrelfe pon- tificale au-dessus des clefs en sautoir, aveti la légende : CLAVE8 AEGNI CELORUM. Lé ville d'Aquila frappa une monnaie d'Ineo- crnt VIII, au revers de laqueHe elle plaç* su CCI ■ DICTIONNAIRE DE NU lUSUA TIQUE. rar* lit ane aigte, armes de larfllo, et la légende : Aquilana libertai. Les mots avisi, qu'on )i( sur un écu d'argent (Floravnnti, Anliaui De- narii, p. 145), paraissent élre une aitrévia- tion erronnée d'Avenionis, et indiquer une pièce d'Innocent VIII frappée à Avignon. INNOCENT IX, Jean-Antoine Fachisetti de Bologne, pape en 1591 [MédailUt d']. N- i. INNOCENTivs IX PONTifex MAXi- uvi AN^o I [Innocent IX, sot,veraia pon- tife, i'an 1"). Buste à droite d'Innocent IX, barliu, la tâte nue, revêtu des ornements pontiricaux. H. INNOCENTIO IX PONtifici MAXiuo M Innocent IX, toaverain pontife). Les armes do la maison Fachinetti, c^iii portait : ij'or- gent kutiorme arnii^Lédusinoplei l'écusson eslsurmontédcsclefs et delà tiare ponliQcalo. Très, de Aumitm., p. 2ï. M. des P. N* 2. INNOCENTivs IX PONTifei MAXi- MTS ANno I ( Innocent IX, souverain pontife , fon 1"). Buste à droite d'Innocent IX, re- vêtu des ornements pontilicaux. 4. RECTIS COBDË (a ceux qui ont le cœur droit), tin ange lient dans sa main la tiare pontilicalc; b l'eiergui: : HDXCl. Allusion aux vertus qui firent élire Innocent 1\. Très, de Numiim., p. 'î!t. N* 3. Même tête que !a précédente. ^. TV DOMINVS ET MAGISTEK [vous notre Seigneur et maître ). Le Christ lavant les pieds des apûtres. Au-dessus, ou voit le Saint-Esprit. Très, de ffumiem., p. 24. N* 4. Même léte encore. H. SiBCTVs PETRVS APOSToLVS {saint Pierre, apôtre). Tète de saint Pierre nitubéc; prâs de lui, les clefs de l'Eglise. Très, de Numism., p. 2V. N* 5. INNOCENTIVS IX PONtifbx MAXI- Mt8 [Innocent IX, souverain pontife). Buste à gauche d'Innocent IX , baruu , revêtu des Ornements pontificaux. H. IN VERBO TVO LAXABO RETE (1) tiur voire parole, je jetterai le filet). Saint 'ierre dans une barque, tenant un lilet dans ses mains, s'adresse à Jésus-Christ debout sur le rivage. Très, denumism., p. 24. TP t. INNOCENTIVS X PONtifkx MAXi- MTi Arro I(/nnocnif X, souverain pontife, Ton 1- de son règne). Tâte k droite d'Inno- cent X, barbu, couvert de la calotte et du camail. «. VNDEViiNIT AVXILIVM MIHI (ifoii Mw tient le «g»w-«). La saints Vierge debout (lVl«fc V I. sur uQ croissant, les mains jointes, enloo- rée de rayons Inmincui. A droite i-t î gau- che, deux anges portés par dus nuages. Tréa. de Sumism., p. 31. M. des P N- 2. INNOCENTIVS X PONTirei MAXi- »ivs An:Ë NUHISHATIQUG. INS 8» le monte Citorio, actievée sous Innocent XII. En bas, l'éclielle de proporlioa du moiiu- H. IVBILEI &£CVLAHIS INDICTIO (pro- tlmuUion du Jubilé Ééculatre], Un ange , de- Tsnt la porte sainte, embouche une Irompelle et en tient une seconde de la main droite; de chacune des trompettes, sort une bande- role; ces banderoles portent: OMMS TEKRA. IVBILATEDBO (t) [ierre, réjouU-toi m ton Dieu). Ëxersue ; ciaicia, 1699. Tréi. de JVumùffi., p. hO. M. dtt P. N* 6. INNOCbbtiv» XII PONTifei MAXi- Hfs CBEATti Dib XII IVLII HDCXCI (/n- moceiU SU eréi aouverain pontife, U 12 tutl- iet 1691). BHSte 6 droite d'Innocent XII , barba, coifféde la calotte et portant le camail et VéUjio. Sous le bras : P. R. H., initiales du graveur. J4. VOTA PUBLICA (vaux publie$). La Justice et la Paix 'soulenant les armes de la famille Pi^atelli, surmontées des clefs et de la tiare. La maison Pignatelli porte : «Mirit, pag. W. JEAN IX , pape de l'au 898 à 1 an M (Monnaies de). NM. Au centre, le monogramme de/^ hannes. Autour, la légende en partie « lu lEA DICTIOHMAntE lŒ fac«e:+ [L] ANTVER (tvs IMP.) ; c'est-è-dire, LBmvtrtui imperator, l'empereur Lambert. An if, une Ûgare cnnsidérée comme l'ef- (iiie du pape, et à cAlé les lettres : SCS. PË- TkVS. Cette curieuse monnaie est public^e parriBrampi, i )a suite de sa disserlnliOD de liammo Bentdicti III, pag. 157. Elle avait été publiée avant lui, mais , dit-il , moins cisclement, par Vignoli et Floravanti, p. 56. cl Huralori. IKAN \, pape de l'an 914 à l'aa 938 (Afon- naiti de). N'I. Argent. Au centre, le mol roma en croii, et autoar, U légende : + SCS. PE- T8US. Au revers, ->- BERNEGARIV. IHP. (ff«- mgariu* imperalor). Au centre, le mono- gramme de Johannh papa. Décrite par Garampi, De nummo Bentdicti III, pag. 160 ; et une semblable parVtgnoli, WËAN XI , pape de l'an 931 à fan 936 IMonnaies de). Argent. Autour, en légende : ■+■ DOM. lOANES (Z'ominiK Johanna); au centre, en monogramme : PAPA. Au revers , une viulelle ou une étoile au cinilre; autour, + SCS. PERTUS. (Sic.) Décrite par Vignoli, png. 67. JEAN XII, paue de 9o6 k l'an 963 (Mon- npt»de). N* I. Argent. Légende : DOMNVS. lONA, inversion du gravfur pour J0A."inw; au cen- tre, en croii: PAPA. ^. Au centre : ROMA ; légende : SCS. P£- TBUS. N* 2. Aident. Légende : DOM. JOANES. Au contre : PAPA. K. Edigie du pape ou de saint Pierre ; au- tour, la légende : OTTO. IMPERATO. N° 3. Commo le n° 1. Monnaies décrites par VignoH, pag. 73. JEAN Xm, pape de l'an 965 à l'an 972 (Atonnaiei de). Denier d'argent. Légende :-h DOM. JOHA, PAPA. J>omRiw Jolumnei papa : au centre; OTTO. q. Au centre , la main bénissante ouverte; autour: +SCS. pbtrds. Décrite par Vignoli, pag. 80. JEAN Xkll, papeâ Avignon.del'aniSieà Van 1334 {Monnaies de). N* 1. Or. D'un cûté, la figure de saint Jean- Baptiste, a^ec la légende : S. JOHANES. B. lî. Une fleur de lis toscane. Légen-Je : (les cit'fs pontificales) SANT. PETRS. (Sanc/uj Petrus.) Celle pièue , décrite par Floravanti {Antiqui Denarii. Rome, 1738, pag. 52), est un florin d'or, frappé & l'imilation des flo- rins de Florence. C'est la plus ancienne monnaie d'or connue dans la numismatique des papes. N" 2. Argent. Le pape mitre, assis sur un Pliant royal , bénissant. Légende : lOHES. APA XXU.COMES. VENASINl. iB. Une croix florescente. Légende : AGIM. riBI. GBA. OMNIPOTENS DEIS (1). (( ) M. Cartier a publié de nouveau cette inoBnaiB NUWSUATIQUE. lEA SSS N* 3. Argent. Le pape portant la tLire et bénissant. PP. lOHANNES. 1^. Une croix. SALVE. SCA. CRUX [Sain tancla crux), N' 4. Cuivre. Les deux clefs droites. Lé- gende: lOES. PAPA. XXIL H. Une croix : PATRIM. DIV. PE. {Patri- monium diti Pétri). Sur une autre : TiCESi- HUS SBCUNDl'S. Floravanti, pag. 52 et suiv.; Dubj, tnm. Il, p. 113. JEAN XXIII, Ballhasar Cossi, pape en 1410, déposé en 1415, mort eu 1419 (.Uon- naicÊ de). N' 1. Or. lOHES. VIG VICEXIMUS. fjir) TERCIUS (Jean vinat-troitUme). Au centre, les armes de la famille Cossa, surmontées do ta tiare. H. 3. PETRVS APOSTOLVS. Au centre, saint Pierre debout. N* 2. Or. IGNES. PP. VICESIMUS. III. Dans le champ, une grande tiare surmontant les armes des Cossa. Au revers, les cltfs en sautoir, avec la légende : sanctus petrus et PAVLUS. N* 3. Ai^«nt. lOUANNES (une rose) PP. (une rose) XXIil. Dans le chomp, le pope assis, bénissant. a. -h : SANCTVS : PETRVS: Les clefs ea sautoir; une rose; une léte;daiis le champ, les clufs eo sautoir, et au-dessus, la cuiaie, figure principale de l'écu des Cossa. Yoy. Floravanti, Anlt^ui Denarii, pag. 97, et Bévue de !iumismalique, 1839, pag. 267. JEKUN-CROCHEN. Monnaie turque d'un demi-ducat. JËRUSALESI [Sceaux det patriarches de) pendant les croisades (1). N- 1. SIGILLCH WILLELMI PATRIAR- CHE. Au centre, le patriarche assis tenant le bâton pastoral et bénissant. A droite et à gauche, deux soleils ou étoiles H. +SEPDLCRU.'a DOMINI NOSTRI JESU CHRISTl. Au cenire. les anges autour du tombeau de Jésus-Christ. Sceau de plomb, de forme ronde, du patriarche Guillaume, suspendu à une charte de 1136. Paoli, Co- dice diplomatico, tom. I, pag. 18; planche II, n* 13. Voyez aussi n° 14. On trouve en outre dans l'ouvrage de Paoli des sceaux analogues appartenant h d'autres patriarches. d'après nn liel exemplaire du muiée il'AvignoD. fl*- tiif de NHmimaiiqut. 1839, p. ZUl. (1) Vofez Croisjlpes. UICTIONNAraE DE KUMISIMTIQUE. tBONIJeCCLCiSI^ EPATRIAR/ /■CHA-> N*2. +■ Entre deux étoiles. AHALRICUS SANCTE RESURRECTIQNIS ECCLESIEPA- TRIARCHA. Ces mots sont gravés eo exer- gue dans le champ d^f s.cea^. H. HANASTACIC. {Bagia AtuMaii, || $ainte résurrection). Paoli, n* 35, tom. [", JÉRUSALEM {Sceau du chapitrt ittmt- M^pulcre à) pendant les croisade). + SIGILLUMCANONICORDM. Au centre, une croix à double croisillon entre les mots IC. XC. (nom de Jésus-Christ eo grec) NIKA (victoire). i». + SANCTIS9IMI 8EPDLCHRI. Au cen- tre le eaint-sépulcre, sunnonlé du dAme. Paoli, Codice diptomattco, planches n* 36 du tome 1". Vovez aussi 53. JÉRUSALEM {Sceau du prieur dtf Saintr Sépulcre à) pendant les crojsades. + 9. (tigillum) PETRI PRIORIS DOMINICI SEPDLCRL Au centre, le saini-sépulrre. Scpnn en cire pendu à une charte de 1221, dans PnoH, Codice diplotnatico, tom. î, n' 53. JÉRUSALEM {Ordrede l'Hôpilalde). Voy'. HAmtil de Sai>t-Je*b de Jéhl'sileu. JÉRUSALEM {Monnaies dtt rot> fronçait de) frappées h la suite des croisades (11. On cxinnatt lrès>peu de monnaies des rois latins de Palestine j nous décrirons celles qui sont à la connaissance des savants d'après le bel ouvrage de M. de S.iulcy, Numismatique des Croitadei, an vol. in-fol., Paris 18*7, chez Rollin. On n'a pas de monument numismatique du royaume de Jérusalem qui remonte d'une M) Vofei l'anicle CnoisvDCJ et Ttan-BDE Jtktsk- manière cprlaine aux rAgnes iDtérieDrs t Baudouin IV, monté sur l« tr6ne en 1173. Une pièce de billou, sur laquelle od lii d'un cAté : T. V. R. R. I. S. entre detii ^ netis entourant une Jour e-réneiée, et lu re- vers : 4- D. A. V..I. D. enfre deux grènelis entoorant une étoile , ap^urtient érideis- pient \ nos ro's déterre sainte. Qn l'avait, sans raisons sulTisanteg, altribuét à God^rroy de Aouilloo lui-mAmc. H. de Saulcy pense qu'elle a pu être Utç ée » J*- rusalim peuavant loreprisedf 1; viliepnrh Sarrasins, et pendant la captivité duroiGiif: ce qui expliquerait l'absence du noju rojiL La classilicatipa des piècei suivactes >>' plus sûre. Baudouin IV ou Bacdouin V. Roii de JéruÊttltm, de 1173 à llfia. Binon. BALDVINUS REX, entre deoigf*- netis. Dans le champ, «ne croix taille. ^. + DE lERVSALEM, entre deui F"»" lis. Dans le champ, un édifice crénelé. Cette monnaie, ressemblant aux nionMi« du roi Guy de Lusignan, ne peul 'PÇj! nir aux premiers Baudouin, suinDlM" Saulcy. %i9 JER DlCTIONriÂlRE DE NUMISMATIQUE. JUl 830 GCT DB LUSIGNA?! » Roi de Jérusalem, de 1136 à 1192(1). Billon. + HEX GVIDO D. entre deui grè- netis. Dans le champ, la lète de f^ce du roi Guy. i).+ E I£RySALE\ft entre deux grènetis. Dans le champ, un édifice. Henrt db Champagtie, de 1192 à 1197. Billon. + COHES HENRICUS, entrQ deux grèneiis. Dans le cbainp, une croix nattée cantonnée de quatre besants. Henri de Cham- pagne , comme Yon sait, refusa de prendre le litre de roi. 1^. + PVGES D*iCCON, entre deux grè- netis. Dans le champ, une sorte de demi- fleur de lis toscane. Puges d'Açcon Qst, sui- vant H. de ^aulcy, pour Pugesia de Aceon, pougenise de Sâint*Jeau-d'Acre. La pouge- nise était une des plus minimes monnaies, AUAURY II DE LuSIGltAN I d<; 1197 d 1203. Billon. + AMALRICVS REX. Entre deu^ grènetis. Dans le champ, une croix canton-^ née d'un besant aux 2 et 3. ^.+DE. lERUSALEM. Entre deux grène- tis. Dans le champ, un édifice. Le style des monnaies de ce prince res* 5emblè beaucoup à celui des espèces de Jean de Brîenne, ce qui les éloigne du temps d'Amaury l*^ JeAU de BRiBïfNB , de 1210 à 1225. Cuivre épais. + lOHANNES REX. Entre deux grènetis. Dans lo champ, une croix. ^. -)- DE lÉRYSALEM. Entre deux grène^ lis. Dans le champ, un édifice. JETER Tor, l'argent, o\x le cuivre qn lames ; cVs(, en terme de monnaie, rempli^. de ce^ métaux quand ils spnt en bain, c*est- à-dire, auand ils sont parfaitement en fusion, les moules ou châssis qui ont été préparés aveé de la terre à fondeur pour servir à cet usage. Quand on jell'e do ior en lames, on le vêrsc dans lé j^tdq moule avec le creuset où il a.été fondu , mais pour verçér l'argent où le cuivre , on ce sert de grandes cuillères de fer à manche de bois, avec lesquelles on nuise les métaux ardents et liquides dan§ les creusets de fer où ils ont été mis en fusion. (A.) JETONS. Petite pièce ronde, ordinairement d'or, ou d'argent, de cuivre, ou d'autre mé- tal. La fabrique et la vente des jetons d'or, d'argent et de cuivre, ne sont permises en France qu'au garde de la monnaie des mé- dailles ou balanciers du roi. Il est défendu par plusieurs ordonnances , notamment par arrêt de la cour des monnaies des 10 mars et 18 janvier 1G72, lettres patentes et arrùts du conseil du 15 janvier 1685, et arrêt de la cour des monnaies du 1^^ juillet 1685, à tous (!) '^oyei rariîclc Cb\ti\e. autres d'en fabriquer, ni d'en faire venir des pays étrangers; aux orfèvres de vendre et de tenir des jetons d'or et d'argent dans leurs boutiques, et à tous autres marchands qui font négoce de ceux de cuivre, d'en te- nir, vendre ni débiter autres que ceux fa- briqués en la monnaie des médailles des ga<^ leriesdu Louvre. (A.) JUBILÉ {Monnaiee ou médaillée frappées dans les Etats de V Eglise à V occasion au). Yoy, Tarticle général Monnaies des papes. — (Monnaies diverses du). Voy. Monnaies des archevêques de Lyon^ n* 1, note 1. JDGES-GARDES. Officiers établis dans Ips monnaies par le roi Charles 1^ Chauve, par l'édit de Piste du mois de juillet 86^.Cet édit porte que la monnaie qui était fabriquée danç son palais serait aussi fabriquée dans lesvillesdfeQuentouvicdeRouen, de Reims, de Sens, de Paris, de Cbâions, d'Orléans, de Nesie et de Narbonne : ce roi établit des hdtels des monnaies en chacpne de ces villes, et en chaoue hôtel lesofQciprs néces- saires pour la faorication. Ces officiers réu« nissent toute h juridiction qu'exerçaient autrefois les gardes et prévôts des monnaies^ et ont leur logement dans les l^Atels des monnaies (1). C'étaient les ancien^ géné- raux-maîtres des monnaies qui donnaient les offices particuliers de$ monnaies ; mais Philippe-Auguste, ayant créé en titre d'of- fice des gardes, des contre-gardes, des es- sayeurs, des tailleurs,' des ouvriers et des monuayers par édit dû mois de juillet 1214, ordonna que ces officiers nouvellement créés prendraient de§ lettres de provision des généraux-maîtres des monnaies, auxquels il donna la faculté d'y pourvoir : ce qui fut ainsi observé jusqu'en l'année 1426, que Charles VI! accorda cies lettres de provision de ces offlcQsduntl'adressea toujours été faite aux généraux maîtres des monnaies. Char- les y réduisit le nombre des gardes à deux dans chaque mpnnaie : Custodes monetœ in unaquaque officina monetaria ad duos reduxiî Carolus V , regens 27 februarii 1369 (2). Leurs fonctions et obligations sont conte* nues dans les ordonnances de 1540, 1554; pi les édits de 1577 et 1695. (A.) JUIFS (Monnaies des). Quoique la mon- naie, suivant les anciens historiens, ait été rétablie quelque temps après le déluge, néan- moins la Ribie(3) n'en fait mention que vers l'an du monde 2110, lorsqu'elle parle des mille pièces d'argent données par Abimélech à Sara, des 400 sicles d'argent de bonne mon- naie, et qui avaient cours entre marchands, Su'Abraham donna au poids aux enfants 'KphVon, et des cent keschitahs, ou agneaux, c'est-à-dire, cent pièces de monnaies d'argent marquées d'un agneau, que Jacob donna aux enfants d'Hémor. Ce nom d'agneau nous ap- { a-end que la monnaie était déjà marquée, et 'on croit que ce fut Thaxé, père d'Ai>raham» (1) Premier Journal, année 1350. fol. M, 41, 4i. (2) Glossaire de Du Gange. (3) Gen. xx, 16; xxni, 16. KS\ m DICTIONNAIRE DE NOMISITATIQDE JUI tSI qui était sculpteur, qui en fit les premiers coins, au moins de celle do son pays. Cet usage de donner au poids est une forte pré- somption que la marque n'exprimait pas en- core la valeur, puisqu'il fallait la peser pour la connaître, ou que Ton n'y avait pas encore une parfaite confiance. Le nom de sicies, donne aux quatre cents pièces, nous fait ju- ger que les Juifs ne sont pas les firemiers qui eu aient fabriqué de ce nom, puisqu'ils n'a- vaient encore aucune communauté. Il fallait 2ue ces espèces fussent de la monnaie des haldéens, ou qu'elles fissent partie des mille pièces qu'Abimélech avait données à Sara comme par augmentation de dot lors- qu'il la rendit à Abraham. Il reste peu de marques de la police, et encore moins des machines dont ces anciens peuples, et parti- culièrement les Juifs, se servaient dans la iTîibrication de leurs monnaies : on sait seu- lement que ceux-ci savaient séparer et aflîner les métaux (1); l'arche, qui fut fabriquée dans le désert, était couverte d'or très-pur; cet or venait des ornements, des bracelets, des pendants d'oreille et des colliers de leurs femmes, et des vases et meubles des Egyp- tiens (2) : toutes ces matières étaient à titre différent; apparemment que Bezéléel, que Dieu avait rempli de son esprit et de toute sagesse et d'intelligence nécessaire pour in- venter et pour faire toute sorte d'ouvrages en or, en argent et en cuivre, les avait affi- nées. En plusieurs endroits de la Bible il est parlé de l'or éprouvé par le feu, et fondu dans la fournaise; de l'argent examiné par le feu, éprouvé par la terre (c'est-à-dire, dans i\es creusets déterre), et purgé sept fois. Il est même rapporté qu'ils se servaient de ))Iomb et de soufdets dans raninage(3). le soufflet a manqué au feuj dit Jérémie, /e plomb est consumé^ le fondeur a fondu en vain^ leurs malices ne sont pas consumées : il les faut nommer argent faux et réprouvé, 11 est certain que les Juifs se sont servis de monnaies d'or, d'argent et de cuivre, les unes de leur fabrication, et les autres étran- gères. La taille était réglée sur leur poids, que l'on peut réduire à cinq; savoir: 1* le grain d'orge, cjui servait è composer tous les autres, et qui pesait quasi les quatre cin- quièmes de notre grain, poids de marc ; â' le gérah ou l'obole, qui pesait seize grains d'orge; 3* le sicle, qui pesait vingt gérahs, ou trois cent vingt grains d'orge, et faisait jus- tement la demi-once romaine, ou deux cent cinquante-deux grains, poids de marc; &" le maneh, ou la mine, qui était de deux sortes, Tune antique, qui pesait cinquante sicies sacrés, et l'autre nouvelle, qui en pesait trente; S* le cicar, ou talent, qui pesait cin- quante mines antiques, ou cent vingt nou- velles, ou trois mille sicies. Plusieurs ont cru qu'il y avait deux sortes de poids, l'un sacré et du sanctuaire, qui était le plus pesant, l'autre royal et commun : (4) Exod. XXV, 11. (i) Exod, XXXV, 30. (3) l'êaL XI, 7 ; lxv, 10. mais cette distinction n*est fondée sur aucnn passage de la Bible, qui ne parie que de celui du sanctuaire, qui était le plus pesant et le plus juste, parce qu'il était l'original èl l'éla- lon sur lequel tous les autres étaient ajustés: on le conservait avec soin dans ce lieu sous la direction et l'intendance des prêtres, d oà il portait ce nom de sacré et de sanctuaire. Ces poids étaient de pierre; selon le Léri- tique, le premier livre des rois et le prophète Mich'ée, le poids royal est nommé lapii régit, la pierre du roi : un poids juste est expnmé par les mots de pierre de justice, lapiijutti* tiœ^ et un poids léger par ceux de pierre de do], lapis aoli, La principale monnaie des Juifs, et qui leur était commune avec les Chaldéensjes Syriens, les Egyptiens cl les Perses, était le sicle, qu'ils fabriquaient d'argent pur. Ce nom vient du mot hébreu qui signifie poser; ils le donnaient à leurs espèces, parce qu'ik les prenaient au poids, et du poids en Ish saient une somme, comme nous faisons da nombre; c'est pourquoi les mômes nomssoDl employés chez eux pour exprimer un poids et une espèce de monnaie. Leurs premiers sicies furent fabriqués dans le désert à la taille de cent à leur mine an- tique, du poids de cent soixante crains d*orge chacun; ils avaient cours pour dix gérahs ou oboles, qui étaient aussi d'argent, fabriqués en même temps du poids de seize grains d'orge chaoue pièce, h la taille de douze cents à la mine. Pour acheter les menues denrées nécessaires à la vie, et pour partager plus facilement ces deux espèces dans le petit commerce, ils en fabriquèrent de cuifre de même poids, de môme taille et de même nom : toutes ces pièces n'avaient au conamen- cernent aucune marque, le poids seul en fai- sait la valeur. Peu de temps après les premiers caractères, que l'on croit avoir été samaritains, qui leur avaient été donnés avec la loi, la construc- tion du tabernacle ayant été commnodée à Moïse, ils fabriquèrent nn autre sicle d'ar- gent qui pesait le double. Il fut ordinaire ment employé pour l'achat des choses qui concernaient la religion, comme les oblatioDS et les sacrifices; il y en eut un original con- servé dans le sanctuaire avec celui aes poids, et de là fut appelé sacré^ saint et du sanc- tuaire; ce sicle était à la taille de cinquante pièces à leur mine antique, pesant cnacun trois cent vingt grains d'orge, et avait cours [)Our vinçt gérahs. Ils décrièrent et fondirent a monnaie précédente; et pour partager w nouveau sicle, ils firent fabriquer des demiSf des tiers,des quarts et des gérahs. Toutes ces pièces avaient d'un côlé une coupe ou me- sure nommée gomor, pour représenter celle qui était conservée pleine de manne dans le tabernacle, et au-dessus de la coupe une ou deux lettres, peut-être pour désigner le lieu de la fabrication, et pour légende, en sama- ritain, sicle, ou demi-sicle, tiers, ou q'wrt de sicle d'Israël , pour faire connaître la w- leur de ces espèces et les distinguer decellei des autres nations; de l'autre cù\é dtaitgra* S33 JUl DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. Jll 8SI Tée une branche d*amandicr fleuri, en mé- moire de celle d'Aaron. Us fabriquèrent aussi dos espèces de cuivre de nième poids et de môme nom, avec quelque différence pour les ligures (1). Les Juifs, s*étant rendus maîtres de Jéru- salem sous le règne de Davi.i, ajoutèrent pour légende sur le sicle et sur ses diminu- tions, du côté de la branche d'amandier : Je- rusalem ville de sainteté. Après que la forte- resse de Sion fut bâtie, ei que baloroon fut reconnu roi, la marque de la monnaie fut changée : au lieu de la verge fleurie» on fit graver une forleresse ou une porte de ville. Dans la suite, David retira aux prêtres le droit de faire fabriquer la monnaie, et le réunit à sa personne : on laissa la première légende; de l'autre côté était écrit dans le milieu de la pièce : David roi^ Salomon son fils fai, sans aucune figure (2). David mou- rant laissa h Salomon dix mille adarcons ou darkemonSfqna ta version ordinaire explique dix mille sols d*or. Ces pièces étaient étran- gères, et pesaient une drasme; elles tiraient leur nom de leur poids, darkemon étant le même nom que drakmon : la difl'érence vient d*une transposition de lettres. Nous ne trouvons pas que les Israélites aient fabriqué des espèces d'or; ils se ser- vaient dVspèces étrangères d'argent et de cuivre, comme du kestitah, de Yagarath^ qui était de môme matière, poids et valeur que le gérah d'argent; d'une espèce appelée tnf- hah^ qui valait un gérah; d'une autre nom- mée «f/a/k, qui était d'argent, et du poids et valeur du sicle, et d'une autre monnaie qu'ils nommaient zuza, qui pesait une dragme, et valait te quart du sicle. Ils se servirent en- core sous leurs derniers rois de l'assar, qui était une monnaie de cuivre, dont le nom était dérivé de l'at, ou assarius des Romains, et qui était de très-petite valeur; enfin, d'une petite monnaie appelée peruthath^ qui en va- lait ia huitième partie. Nous remarquons que, sous ces derniers rois, les figures gravées sur leurs monnaies d'argent, et principalement sur celles de cuivre, changeaient à la volonté de ceux qui en commandaient la fabrication, et qu'à l'exemple des autres nations, ils s'en servaient pour conserver ta mémoire des ac- tions les plus remarquables. (A.) Au moment où nous transcrivons cet ar- 1icl»3 d'Abot, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres décerne le prix de numisma- tique à un savant ouvrage de l'abbé Cave- doni sur la Numismatique biblique^ récem- ment publié en Italie. Regrettant ue no pou- voir donner une analyse de ce livre, qu'il nous a été impossible Ue nous procurer, nous reproduirons le jugement qu'en a porté un critique émiuent dans la séance publique do l'Académie des inscriptions du 22 août 1851. Voici un extrait du rapport de M. Ch. Le- normant, lu dans cette séance : «c. M. Cavedoni se retrouve tout entier dans J*ouvrage qui a pour litre : iVumûmaffca 6 1- {: fl) Bouieroue. :2; Vussenis. ft/ica, 0 fia dichiarazione délie monete antiche memoratenelle santé Scritlure; Modène, 1850, in-8'. L'auteur était dans la situation la plus avantageuse pour traiter ce sujet. Si, d une part, il réunit toutes les qualitt^s qui font le numismatiste accompli, de l'autre la profonde connaissance qu'il a de l'Ecriture sainte et des antiquités bibliques lui fournit une foule de rapprochements précieux. La seule énu- mération des matières traitées dans ce livre de 158 paçes, suffit pour montrer la richesse des questions que l'auteur a su concentrer dans un aussi petit espace. Après avoir traité de l'origine de la monnaie chez les peu{)les anciens, et de la manière de commercer dos Hébreuxavantqu'ilseussent une monnaie qui leur fût propre, M. Cavedoni établit quelle fut cette monnaie depuis le temps de Simon Ma- chabée jusqu'à l'époque de la dispersion totale de la nation. Il étudie successivement les mon- naies de Simon Machabée et des autres Asmo- néens, celles d'Hérode le Grand et des princes ses successeurs, celles enfin qui furent frap- pées en Iiiilée au nom des premiers empe- reurs romains, depuis Auguste jusqu'à Né- ron; examinant tour à tour les légendes de ces diverses pièces, leurs types, leur poids et leur valeur. Vient ensuite la détermination des monnaies étrangères, qui, h difTércntcs époques, eurent cours chez les Hébreux, particulièrement en Palestine, et dont il est fait mention dans TEcriture sainte: c'est à- d re les monnaies des Perses, énoncées dans l'Ancien Testament; les grecques, dnnt par- lent les livres de l'une et de l'autre loi; les romaines, qu'on trouve relatées dans le Nou- veau Testament. L'auteur termine son tra- vail par un traité des monnaies de compte dont il est question dans la Bible, et par quel- ques considérations sur la valeur des mon- naies qui avaient cours chez les Hébreux, eu égard au prix de la main-d'œuvre et au taux des denrées. Dans ces appréciations si di- verses et si importantes, la variété des con- naissances, la sûreté et la pénétration du ju- gement ne sont nulle part au-dessous du sujet. Sans jamais dévier des principes de la critique la plus sévère, l'auteur atteint son but, qui est de faire voir quel appui l'étude des données numismatiques prête h l'évi- dence matérielle des faits racontés dans l'An- cien Testament et dans l'Evangile. « Dans cette démonstrlion si lumineuse et si conmlète, le seul désavantage de l'auteur, c'est de n'avoir eu à sa disposition qu'un petit nombre des monuments originaux dont il traite. Et ici, qu'il nous soit permis de placer une réfiexion dont la juste renomàiée de ce numismatiste n'aura point à soufl'rir. Tandis que ceux qui, comme nous, peuvent faire usage des ressources fournies par les grandes collections, semblent quelquefois négliger cet avantage, on dirait que les sa- vants moins bien partagés sous ce rapport, n'en mettent que plus d ardeur et de persé- vérance à surmonter les difiîoullés qu'ils ren- contrent. C'est un exemple de ce genre que M. Cavedoni a donné par sa Numismatique biblique: car le cabinet de Modène, confm à JUI très-petit nombre des monumenrs qu'il ei- plique. Si donc on se senlail disposé à éle- ver quelques objections contre ses idées, ces objections jiorleraient, pour ainsi dire, toutes sur les points qu'il n'a pu vérifier lui-même. Nous n'hésitons pas à Te dire, pour un nu- niisniatisle de cette valeur, un seul coup d'œil jeté sur la variété singulière àei mon- nnies frappées avec le nom de Simon Macha- bée, et sur la dégénérescence progressive qu'onyremarque, nu tamment dans le bronze, le convaincrait dé la nécessité d'admettre que le monnayage de Simon Machabée a dd se prolonger bien longtemps après sa mort (1). Si M. Cavedoni avait pu faire plus en grand ses eipérimentationS £iir le poids dps mon- naies, il ne chercherait plus que des approii- mations dans les espèces de Ijronzu qui, chez les peuples pourvus d'or et d'argent moQ- îiayé, D'bntjdmaiS servi que d'appoint, àu- 3uei cas l'etaclitude rigoureuse de la pesée evient inditîérente; tandis quei pour la monnaie d'argent; cessant de s en rapporter à des éfalustions trop longtemps accréditées dans la science, il seiait amené à reconnaître que la coupe d6s espèces se tiaisait chez les anciens avec autant de soin que parmi les modernesj et que, sauf les ditférences qui ré- sultent du plus du moins de frai pour chaque pièce, lés produits d'une seule et même émis- sion offrent toutes la preuve d'une rigoii- reuse égalité. « Nous ne tëpinInerOns pas ce rapport sans mentionner Une lettre relative aux chan- gements qui eurent lieu à diverses épo- ques dans la division de la monnaie de bronze des Romains, lettre dont 1 illustre comte Borghesi a enrichi la numismaiique rie la Bible. Sur ce Icrt'aiD où M. Borgliesi est vraiment m^llre, après quelques bésits- liODS résultant de l'espérance, toujours et nécessairement frustrée, d'ur'river à une Hxn- tion rigourense du poids des espèces du mé- tal le moins précieux, on trouve des éctair- cissemeata aussi sûrs que nouveaux sur la DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. JDL S» révolution dans la monnaie de bronte qos les triumvirs accomplirent d'abord ÎKoaie même, vers l'époque nécessîleuse où OcbiTe avait Seitus Pompée, et Marc-Âniolne les Parthes à combattre, et que plus lard, sur le conseil de Mécène, Auguste élenilità tout l'empire romain. M. le comte Borghesi a rai- son de penser qu'au moyen des priDcipes si fdrtement posés par lui, il sera permis dés- ormais de renoncer h ce qu'il nomroe si jus- tement l'inepte diviêiûn en grand, moyen et petit bronze, et d'y substituer, À partir ia commeocemenl de l'empire, la repariiiion normale dés espèces en sesterces de bronze, pièces de trois as ou tretta, dupondia, as,t^ mitifi et quadrantei. «C'est la première fois queM. Cfiredonise présente au concours de numismatique; il aurait pu, à d'autres époques, se recomman- der par (tes titres encdre plds considérables: les Contidiratiofu sur les monnaiu con»- lairet,]e SpUilége numUmatique, Ont fondési renommée de IS manière la plus hOnorabh et la plus solide; niais le texte deè plancha de Carelii , et surtout la Numismatiqut biUv- que, nfl peuvent qu'accroître la recoonaiî- sance que tous les numismalisles lui oot vouée. En couronnant ces deux ourriges, l'Académie regrettera de n'avoir à iia dispo- sition qu'une récompense disprOportionDéa à tant dé services et k des titlenls tlussi dis- tingués. a Nous proposons de décerner le prii de numismatique & M. l'abbé Cëlestino Cave- doni. n Juifs en France [Sceaux de*]. Foy. l'artida général Sceaux, n* 23. JULES ou PtuLSS [Paoli), nfcinnaie d'ar- gent qui se fabrique et qui a cours i Rome où elle vaut dix ba'loques ; il eiï faol 10 pour faire l'éeu romain. Le jule est évalué k envi- ron 5S centimes de France. ¥(>i/. Monvau dei pape». JULKS 11, Julien bs LJ RotbRs, prèsdt Savone, pape en 1503 ( Motmaitt et médaii- tel de). N- f. IVLIVS LIGVR PAPA SECVNDVS (Jule* tl,Génoi», pipe). Buste à droite do Jules II, lèle nue. vêtu d'une chnpe fermée ^ar un ckiaracuôre aux armes de la maison de la Rovère : d'azur au cliêné d'or. . (I) Voyez, Sur les médiilles deSimnn Maçbabée, deux snvaiilii mémoires de MM. Lenorraanl ci Coiis- K1I1, Tiin dans la Remt île Humiimatiqut de 1816, p. 389, l'autre drirts les Uémotret de la Société de» amiOMmm de l'Ouett, 1846-1817. Vovcz ausiii R'tue de iViimÛFnatif u« de 1819, p. 304. [Note du Dkîion- il. CENTVH CELL^ {Civita-Twhial Vue des fnr'incîitioris de Civita-Vecchia, Éle- vées par Juhs 11. Trét. de NnvHm.. p. 5. „— ,,n.Tnra N- 2. IVLIVS. LIGVR. PAPA. SECVNDVS [Jalei II. Génois, pape). Buste i gsnï»" de Jules II," tête nue et revêtu du costume pontificn]. _ , , ». «. PORTVS CENTVM CELL^ {por 1' riuiIn-Vecchia). Vue du port et du cMlMn de Civita-Vecchia. fondés par Jules u. en 1503. Trù. dt A'itmwm., p. •>■ KT J'IL DICTlONNAinE DE N' 3. IVLIVS SECVNDVS PONtifb» MA- H. Dans It: champ on lit: VIA )VL|A lU ADITVM LONGITVDINIS. M. ALTITUIII- NISL. XX. PEDUM (voie Giulia, àtroitt it- tutt, longue de mille pied», large de êoixant» tt iix. A l'exergue, Oii Ht : VATICANVS iiO!is (/e mont Vatican). Celle médaille offre une vue cavaliëru du Valîcan et de la criioniQDicalion que Jules II établit, sous \A diieclion de Bramanle, entre les deux par- lies du palais pontiQcal, divisées par la pe- li!e vallée, qui remplaça dès lors le Beirédère. Trét. de Numiim., 'p. 6. N- i. JVLIVS LIGVRPAPA SECVNDVS(Jti- ffi/7,6^off,pap«).BusteàgauchedeJuJesII, représenté comme sur la médaille précédente. 'i. ANNONA PVBUCA [approviiionnih menltpvblict).tA(iAigl\B restituée, dont le re- vers, qui représéale Is déesâe Ànnona, est imité des médailles antiques. Tréi. de Numitm., p. 6. N* 5. JVLIVS SECVNDVS LIGVR. pok- TiFEx HAxiHvâ (Jul'tt II, G^noif, lomtrain pontife). Busie à droite de Jules II, repré- sente comme sur les médailles précédentes. %. La conversion de saint Pau). A l'eier- gue, on lie CONTRA STIMVLVM NE CAL- CiTHËS(ne tt rivoUe pas contre V aiguillon ). Tréi. deNùmitm., p. 6., M. dtt P. N- 6. JVUVS. II. LIGVR. PONTiPEx «AXi- I1T8 {Jules II, Glhtoit, louteratn pontife ). ■|. Vue de la façade projetée de l'église de Sainl-Pierre, sijr les dessins de Bramante. A l'exei^ue; on lit : VATICANVS «oss (mont fatiean). Médaille placée dans les fondations delà basilique deSsint-Pierrejdonl Jules II posa la première pielre, le IS avril 1S06. Trit. deNumitm., p. 6. N-7.JVL1VS LIGVRPAPA SEC VNDVS(/«- les II,Ginitii,papej. Buste A droite de Jules il, tête uue et revêtu du costame pontiltcal; 4. TËHPLVM VIRGINIS LAVRRTTi ( église de Notre-Dame de Lorette ). A l'exer- gue U D V1I1I, 1509. Façade de l'église de Notre-Dame d« Loretie. Cette médaille fut frappée en mémoire des dons et des privilé- ges accordés par Jules II fa l'église de Notre- 'ame de Lorede. Très, de HwMsm., p. C; JULES III, Jean-Harie dbl Monte, Romain, pape en 1550 [Médaitlti de). TÏVS TERTIVS PONtT?fx OPti- Mvs MAXiMïs (Jules m, pontife souvernin r( exceitent). Un ecussnn aux armés de la mai- son de) Monte, surmonta des clefs et delà liare. . H. SECVRITAS POPTLI ROMANI [sécurité dtipinip{eromaiR).ElItreiergue: ALMA RO- MA [kome la sainte). Une femme, assise dans uneattitudederepos, et tenant de lamsingaa- clieunsceptre;dev8nlcelletl^reeslunaute]. Très. deJViimifm., p. 10; M. des P. N- 2. JVLIVS. m. PONTiFKx MA\iiits(/u- tetIII,sout.pont.). Buste fa droite deJuIrsIII, barbu, letfi nuePt vèlu du costume ponlitical. ^: VIRGO TVA GLORIA PARTVS(tiiwg'(, (a gloire est dans le fruit de tes entraiNes). La Vierge, tenant son enfant dans ses hras. Tri», de Ifumism., p. 10. N* 3. JVLIVS. III. PONTinx MAXiuva [Jules III, souverain pontife }. Buste fa droite de Jules 111, t$te nilé, tondue fa la césarienne, barbu, revêtu des ornements ponliftciux. H. tPATOTMAi (je suis raincuj. La Piu- dence, ayant fa set cdtés 16 miroir entouré dun serpent, tient par les cheveux la For- tune, debout sur un dau)>bin et la léte sur* montée d'un voile agité par le vent. Très. dtN»mism.,.\), 11. M. des P. "H'k. Mémeléle qu'fa la précédente médaille. 4. ANNONA. PONTiPici*. jnno V [appro- visionnements ponlificauii ah H). La déesse ^finoRD, assise stir les trois montagnes, ar- mes parlantes de la fafnille dei Monli, ayant derrière elle une proue de navire, lient dans sa main gauche la crrrne d'abondance, et dans la droite, des épis; fa ses [yiedsest un vase con- tenant des fruits. Très, de Numism., p. 11. N* 5. Même léte que les précédentes. Jj. AN^O JOBILjEO (trc) MDL (onmfe du lu- bilé MDL). Façade de la basilique de Sninl- Pi«rie.-A leiergue : PETRO APOSToiohïm PRINciPi [à saint Pierre, prinet des apôtres). Trés.deXumism., p. 11; Paul m, prédécesseur de Jules III, avait déjfa frappé «ne médaille pour le jubilé de 1530. N- 6 imJUS. TERTIUS. PONTIFEX. ponti/e. Tan 5). Buste fa droite Hê Jules jll. MAXIMUS. ANNO V [Jules 111, souverain Sous le braS:JO.CâTWOPiooT4iirs, Jean Ca- 839 JUL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. JUM W ▼ino de*Padoue, Vun des célèbres Padouans. it. ÂNGLIA RESVRGËNS (V Angleterre $e relevant). Le pape Jules JII, couvert de la tiare et revêtu des habits pontiGcaux, ayant à ses côtés le cardinal Rajnaud de Polus, la reine Marie d*Angleterre et deux princes, qui sont sans doute Tempereur Charles V et Philippe, son fils, roi dTspagne, tend la main À TAugleterre, agenouillée devant lui. On lit h l'exergue: VT NVNC NOVISSIMO DIE (au dernier jour f elle sera comme à pré^ sent). Très, de Numism,^ p. 11. AT. des P. N* 7. JVLIVS. IIL PONTiFEX. MAXiuvs. ANno. JUBILEI {^ Jules JU^ souverain pon- tife^ année du jubilé). Môoîe tôle que sur les pièces précédentes). 4. HiEC. PORTA. DOMINI. MDL ( cette porte est ta porte du Seigneur^ 1550). Porte, au milieu de laquelle on lit : JVSTi INTRA- BVNT PER EAM ( les justes entreront par elle ). A Texergue : ROMA, Rome. Vovez n* 5. Très, de Numism.^ p. 11. âî. des P. N* 8. Même tête qu'au n' 7. î^. HILARITAS PVBLICAI ( hilarité publi- que). Figure de femme, tenant dans la main droite une corne d'abondance, dans la gau- che une palme, appuyée sur les trois mon- tagnes, dei Monti. Dans le champ, à droite, une couronne de chône. Très, de Numism.y p. 11. M. des P. N" 9. Buste à droite de Jules ill. 4. ANNONA PONTIFICIA (approvision- nements pontificaux). Figure de la déesse Annona^ debout, tenant dans la main droite une corne d'abondance, dans l'autre, uue pe- tite tigure de Rome; derrière elle, une proue de navire, et à ses pieds, un vase plein de fruits et d'éuis. Très. deNumism.i p. 11. N' 10. 1 VLIVS. III. PONT. MAX. ANNO lU t Jules lllf souverain pontife^ Van 3). Buste, droite, du pape ; au-dessous : SURGE ROMA ( Relève-toi^ Rome l ) iV NVLLA CARIOR ( aucune loi n'est plus chère). La ville de Bologne, sous la figure (l'une femme couverte d'un casque, assise sur des armures et des livres, tient un livre dans la main gauche; è ses pieds, les trois montagnes de la famille dei Jtfona; au-dessus s'élèvent une palme et des épis. A l'exergue : hOmmk(Rologne). Très, de Numism. p. 11. N*ll.Méme tête.mais deplus'petit modèle. ït. FONS VIRGINIS (fontaine de Veau vierge ). Fagade de la villa Giulia, que fit bâ- tir Jules 111, sur les dessins de Vignole, au commencement de la voie Flaminienne, où Barthélémy Ammanati avait conduit l'a- ?ua vergine pour rornement des jardins. On it à l'exergue ces roots qui font suite à la légende : VILLiE IVLIiE (de la villa Giulia). Très, de Numism. .^ p. 11. M. des P. N- 12. JVLIVS III- PONTiFEX- MAXimvs ANNO* IIII (Jules JII^ souverain pontife, an- née k* ). Buste à gauche de Jules lU, barbu, coiffé de la calotte et revêtu du camail. 4. NOS. AVTEM. POPVLVS. EIVS. ET OVES. PASCVE EIVS ( nous aussi , nous sommes son peuple et les brMs de son ttinh peau). Montagne sur laquelle paissent des brebis. Très, de Numism,^ p. 11. N« 13, DIVVS. JVLIVS. IIL REIPVBUCJE CHRISTI ANiE. REX. AC. PATER { le dim Jules III, roi et père de la république dtri^ tienne ). Buste à droite de Jules UI, tête nue, revôtu des habits pontificaux. ^. IMMANE PONDVS. VIRES. INFRACTjE {le poids énorme du monde ne récrasenat], Atlas, un genou en terre, soutient le globe, sur lequel est tracé le zodiaaue. Très, de numism.^ p. 11. M. des P. N' ih. JVLIO m. PONTiFici. MAXmo. CAMERA APOSToLicA (à Jules III, tow- verain pontife, la chambre apo«/o/tgue]. Buste, à droite, de Jules III, comme le précédent, mais d'un plus petit modèle. ^. PORTVS ET REFVGIVM NATIOMII {port et refuge des nations). Un port rempli de vaisseaux, auprès duquel s'élève un phare. — Frappée à l'occasion des fortlGci- tions faites à Civita-Vecchia. Très, de numism.^ p. 11 et 12. JUMIÉGES (Du droit de monnaie des abbét de). On lit dans Duby, Monnaie des baront et des prélats, t. Il p. 24-2: a'Jumiéges,ou Jumiège, Jumiacum et Gemeticum, abbaje de l'ordre de Saint-Benott dans le bourg du même nom, situé sur la rive droite de la Seine, à quatre lieues de Rouen. Cette abbaje fut fondée sous le règne de Clovis II, rers l'an 665, par saint Philibert qui en est le premier abbé. Le Blanc donne, parmi ses monétaires, une monnaie sur laquelle on lit: Gemmeticum; mais il est incertain si elle a été frappée par cette abbaye, ou si en l'at- tribuant k nos rois ; elle doit servir de preu- ve qu'ils avaient un palais à Jumiège.i Bouleroue avait le premier signalé la luon- naiepubliéeoudécrite depuis parLeBlaac, par Duby et par l'abbé Ghesquière dans son Mémoire sur trois points int&essant$ de Vhistoire monétaire des Pays-Bas, en bésitanl à l'attribuer à l'abbaye normande de Jumié- ges ou à l'abbaye de Gembtours. M. Cartier a ctjtnplété et rectifié les des- criptions des précédents numismatistes,daos une notice publiée par la Société des anti- quairesdeNormandie»mémoiresdela Société, 1'- série, tom. IX, jp. 101 et suiv. 1S35. On voit, dit M. Cartier, après avoir rap- Îelé le précédent passage de Duby sur umiéges, on voit combien cette citation est inexacteet quelle incerlituderégneraitencora surla monnaie donnée par Bouteroueetcopiée par Le Blanc, Ëckart et Ghesquière, si une nouvelle pièce d'une attribution inrontes- table n'était venue décider la question en faveur de Jumiéges. Cette monnaie, trouvée en Anjou, est d'argent; on pourrait la pren- dre pour une obole de la 2* race, si son poids de 21 grains, son épaisseur et sa fabrication ne la rapprochaient beaucoup plus des de^ niers de la première race. On y voit d'un côté uue petite fleur l six feuilles entourée de cette légende : GEMEDICO-CÀL. et de l'autre, autour d'un petit cercle dont le cea- 841 EAR DICTIONNAIRE DE NUMISMATIOUE- KàR 84â tre est apparent: SCO. FILBER {sancto Philberto). « La présence du même type sur les deux pièces prouve quil faut lire sur la première (DHbliée par Bouteroue et ses successeurs) GEHEDICyM , ou GEMETICVM, car on sait qu*anciennement le D et le T étaient sou- vent employés Tun pour Tautre. Ces deux pièces sont donc l'une et l'autre de Jumiéges Ja'Adrien de Valois appelle Gemeticumf 'emedium et Gimiticum. « Cette attribution est confirmée par les trois lettres qui terminent la légende, car elles sont le commencement de cAhetorum ou GALe^eiu«:cequi fixe incontestablement geme- DicYM dans le pays de Caux, PagtAs Caleten- sis ou Caletorum. a Cette particularité de l'addition du nom du pays a celui du lieu est extrêmement rare dans notre histoire monétaire ; elle rend la pièce dont nous nous occupons d'autant plus remarquable et témoigne de sa haute antiquité. « Enfin le revers de la pièce doit com- pléter la conviction, puisque on y trouve le nom de saint Philbert, fondateur et premier abbé de Jumiéges, comme on voit les mon- naies de Saint-Martin de Tours, ayant d'un côté le nom de son patron, SCS. HARTINVS, et de l'autre le nom de la ville: TVRONIS CIVITAS ou TVRONVS CIVI; celles des prieurs de Souvigny en Bourbonnais, SCS. MAIOLVS, saint Afaieu/, et au revers SILVI- NIACO; celles de Limoges, STS. MARTIAL ou LEMOVICENSIS, etc. « Il est donc probable que la pièce est une monnaie de l'abbaye de Jurméges, qui ciurait été frappée vers la fin de la première I ace. Il est vrai qu'on connaît très-peu de monnaies particulières de cette époque, et il faudrait, pourétayer l'opinion que j émets, produire quelques documents mstoriques sur l'existence, sur l'époque de la concession et sur l'exercice de battre monnaie par l'ab- baye de Jumiéges. Mais pour justifier l'attri- bution que je propose, je pourrais citer les monnaies mérovingiennes et incontestables de l'église de Saint-Martin de Tours, un tiers de sol d'or d'un évêque de Lyon publié par M. le baron Marchant de Metz, ot un titre de Thierry III, de 680, en faveur des évêques du Mans, rapporté par dom Mabillon. Au reste, la difiicullé ne serait que dans l'âge de la pièce, qu'on pourrait rapprocher jusqu'à la seconde race, au commencement de la- quelle nous voyons beaucoup de privilèges monétaires accordés par nos rois à' des évê- ques et à des abbayes. « Quant à la pièce précédemment publiée Ear Bouteroue et ceux qui l'ont copiée, il est ors de doute qu'elle est du même lieu de Jumiéges, mais elle ne parait pas avoir été frap{)ée par l'abbaye. Les monnaies de Saint- Martin et de Lyon, que je viens de citer, n'ont pas le nom de monétaire, et il n'y aurait pas impossibilité qu'une monnaie royale eût été frappée à Jumiéges, soit avant la fondation du monastère, soit après, puis- que, sous la première race et une partie de la seconde, on frappait monnaie à la cour du roi y dont les officiers monétaires suivaient tous les changements de résidence. » JUSTINE, monnaie d'argent fabriquée à Venise, au titre de 11 den. 6 grains de fiji ; on l'appelle autrement ducaton, et vaut 11 liv. de Venise. Cette monnaie est ainsi ap- pelée de ce qu'elle a été frappée sous un doge de la famille des lustiniaai. (A.) M%. KABESQDI, petite monnaie de cuivre qui ne se fabrique et qui n'a cours qu'en Perse. Le kabesqui vaut 9 deniers ; il en faut dix {)Our faire le chayé. Il y a aussi desdemi-ka- >esquis. En général la monnaie de cuivre s'appelle pu/ en Perse. (A.) KARA GROCHE. C'est ainsi que l'on nom- mait autrefois à Constantinople le rixdaler d'Allemagne. Le kara groche était reçu sur le pieddolécu de France de soixante sols, c'est-à-dire pour quatre-vingts aspres de bon aloi, et pour cent vingt de mauvais. KARAT, nom du poids dont on se sert pour exprimer les différents degrés du titre, ou de la bonté intérieure de l'or. On divise la bonté ou le fin de l'or en 2k parties dont chacune s'appelle karat. Ainsi, lorsque l'on dit que l'or est à 2h karats, on entend de l*or tin et sans mélange. Quand on dit que l'or est à 22 karats, on veut dire qu'il n'y a que 22 parties d'or, et que les deux autres parties sont d'un autre métal qui est tou- jours compté pour rien, et qui n'est d'au- cune valeur. Chaque karat se divise en demi, en quart, en huitième, en seizième et DicTio»N. DE Numismatique. en trente-deuxième ; on ne fait pas de divi- sion en de plus petites parties, et on ne passe pas plus avant en fait de monnaie. Ce mot vient du grec xc/mitcov, qui signifie un petit poids. Savot, en son discours des médailles (1), croit qu'on pourrait le dériver de xfpariCov, qui est pris pour un denier de tri- but par Meursius ; Bulenger le prend aussi pour une espèce de monnaie destinée à pareille fin. Car de même que pour la divi- sion du fin de Targent, on s'est servi d'une espèce de monnaie nommée denier ,. il y a beaucoup d'apparence que pour celle de l'or on s est servi d'une espèce de monnaie nommée karat qui était d'or et dont le nom nous est resté. 11 se prend en plusieurs sens, ou pour karat de fin, oui est un vingt- quatrième degré de bonté de quelque por- tion d'or que ce soit ; ou pour karat de prix, qui est une vingt-quatrième partie de la va- leur d'un marc d'or fin ; et pour le karat de poids, qui est un poids de quatre grains, dont les orfèvres se servent pour l'estima- (1) Chap. 6, seconde partie. 27 8i5 LÂM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. LAM M tioQ et appréciation des pierres précieuses, lequel se subdivise en demis, quarts, hui- tiètnes, etc., et ces grains sont uh peu moins pesants que ceux du marc (1). Le Pois, médecin, en son traité des mé- daUies (2), rend ia raison pourquoi ce karat de poids est de quatre crains ; il le fait dé- river du mot xtpxTioy. Silique, dit-il, est un fruit nommé vipàTcov par les Grecs, et ca- roube ou carouoe par les Français, et vient de l arbre nommé par Galien iceratonia: il est enfermé dans des côsses ou gousses, comme les fèves, courbes et de la longueur d'un doigt : ce fruit ainsi enfermé est en petit nombre, dont chacun peut peser quatre Î;rains soit de blé, orge ou autres ; de à le nom de silique est toujours resté pour exorimer le poids de quatre grains. Bouteroue «goûte à ces remarques qu'il Îr a encore un autre karat de poids, qui pèse a vingt-quatrième partie du marc, dont on se servait autrefois ; nour le prouver, il rapporte deux pièces a'or frappées sous le règne de Charles VU, dont Tune porte en sa légende , De fin or suta, un droit karat pe$ant. Cette pièce pèse justement 19Si grains qui font la vingt-quatrième partie du poidç de marc, composé de d^GOS grains ; l'autre pj^ce a pour légende : D^or fin iui$, extrait de ducati^ Et fut fuit pesant troià karau. Le poids de cette pièce est de 576 grains qui coûttennent trois fois 193, c'ést-a-dire trois fois la vingt-quatrièHie partie du marc : ainsi karat étant la vingt-quatrième partie du poids Ue marc, c'est la raison pourquoi on a employé ce mot pour exprimer un vingt- quatrième degré de la bonté de l'or. Krai est nomen ambiguum corrupte eha- raetus. V SignificatsiliquamàGrœcontênmy valentem quatuor grana.^ GemmulaHupon- du8 est pendens %k mintUula^ grana romqia duo. 3* Monetariis sunt scrupula octOy $m grana 192. k*" Aurificibus auri nota seu in- dicatura, qua significani vigesim^m auartan cujuslibet aurei corporis partem.Uemsch de asse, fol. 102. (A.) KËSTITAH, monnaie des Juifs. KONIGSDALLER, monnaie d'arsent qai avait cours en Allemagne, particulièrement sur les frontières de France. Il valait SO s. du pays, c'est-à-dirç 3 liv. 6 s. 8 den. de France. KONNINGS-DAP.DER, monnaie d'argent qui avait cours en Allemagne, au litre dedde- niers 22 grains, et valait environ 5 li?. 5 s. 5 den. tournois.^ KOPFTUCK, ancienne monnaie d'Allema- gne, qui vaut 10 s. du pays, ou 13 s. 4 deo. de France. Aujourd'hui le kopftuck vaut 24> creutzers, ou 86 centimes de France. KREUTZER ou Creutzeb, monnaie de cuivre qui a cours en Allemagne, au titre de 5 den. -4; elle y sert aussi de rnoonaie de compte. Le creutzer vaut 8penins,ou 10 dea. tournois. 11 faut 88 kreutzers d Augsbourg, 89 de Nuremberg et 90 de Francfort, pour faire l'écu d'Allemagne, qui vaut à présent en France 3 liv. 15 s. a b liv. Quand od tient les livres en daliers ou rixdales, le dal- ler vaut 90 kreutzers ; si c'est en florins, le florin est de 60 kreuzers ; si c'est enrixdales, on estime la rixdale sur le pied de 90 kreut- zers. (A.) KROSNE, gleterre. Kroon, ou Crown, éco d'Afi- L LACRE, ouÀCRB ou Lar, qu'on prononce aussi kethf ou lecque^ monnaie de compte de Surate et des autres Etats du Mogol, qui vaut cent nulle : un lacre de roupies vaut cent miÛe roupies ; ce qui fait en livres sterling, onze mille deux cent cinquante livres, en donnant à la roupie la valeur de deux sols trois deniers aussi sterling : c'est à peu près comme cequ'onappelleune tonne d'or en Hol- lande et un million en France, non pour la valeur, mais pour l'usage qu'on en fait en France. (A.) LAES, espèce de monnaie de compte, dont se sert dans quelques endroits des Indes orientales, particulièrement à Ama- dabath. Un laes vaut cent mille roupies, cent laes valent un crou, et chaque crou quatre arebs. (A.) LAMES, en terme de monnaie et de &- brication de médailles, sont des morceaux longs et étroits, d'or, d'argent ou de cuivre, (i) Poulain, en son Glosa., fol. 3. (2) Traité des Médailles, fol. 25. coulés et jetés en terre dans des moules oa châssis pareils à ceux des fondeurs de me- nus ouvrages. C'est de ces lames, après qu'elles ont passé par le dégrossi e( par le laminoir pour les réduire à l'épaisseur et au poids des espèces, des médailles ou des jetons qu'on veut fabriquer , qu'on coupe les flaons qui doivent être monnayés et frap- pés. Lame est aussi le modèle qui sert ï faire des moules dans lesquels doivent être moulées les lames d'or, d'argent ou de cuivre, qui servent au monnayage des espècesetdes médailles. Ce modèle est ordinairemenldecui- vre long de douze à quinze pouces, el à pou près de la largeur et épaisseur de l'ouvrage qu'on veut faire. On en met huit dans chaque châssis pour les louis d'or, dix pour its demi-louis, cinq pour les écus» six pour les demi-écus, et huit pour les quarts. On enfaitde même à proportion pour les monnaies de cuivre et pour les médailles etjelons; chatiue châssis tenant plus ou moins de lames, à { re- port ion de l'épaisseur et du diamètre des pî^ «es qu'on veut frapper. Voy. MoifiroTiei ^^ m LUI DICTIONNAIRE DE NUHISUATIQUE. FiniGATiOTT, où est expliqué ce que c'est quejeter en lames, éteaJre les lames, re- coire les lames, etc. (A.) LAM1\0IR , espèce de machine ou de moulin dont se sert dans les hôtels des monnaies et dans les balanciers des médail- les, pour aplatir les lames d'or, d'argent et de cuivre, et les réduire à l'épaisseur et au poi;is qu'on vent donner aut espèces ou aux mëilailies. Le laminoir est composé de deux parties principales, du dégrossi et du lami- noir proprement dit ; les autres parités, qui serrent k donner le mouvement à ces deux pièces, sont l'arbre de la grande roue, la grande roue, deux lanternes et un hérisson, aussi chacun avec leurs arbres. Dans le milieu de la machine est posé le dégrossi, et ïuae des extrémités te laminoir; chacune lie ces deux pièces a deux rouleaux ou cy- liridres d'acier, que l'on peut approcher ou éloigner avec des vis à discrétion, selon qael'on veut donner plus ou moins d'épais- seur aux lames que l'on passe entre deux : un ou deux chevaux, attachés à un morceau de bois qui traverse l'arbre de la grande roue, la font tourner, et par le moyen des lanternes et du hérisson, donnent le même mouvement aux cylindres du dégrossis et du laminoir. On comprend aisément que le la- niinoir prend son nom des lames qu'on y réduit à l'épaisseur convenable ; et le dé- grossi, de ce qu'entre ses rouleaux on dé- §rossit les lames, en les y passant au sortir es moules, après les avoir ébarbées et boëssées. Le laminoir, qui semble donner lenocnk toute la machine, n'rn est cependant qu'une partie. Le tout ensemble s appelle UQ moulin, et quelquefois unejument. Gelte dernière dénomination lui vient de ce qu'au cotumencement qu'elle fut inventée on se servit d'une jument pour la flaire tourner. A l'égard du terme de moulin qui est son véri- table nom, c'est de lui qu'on a appelé mon- naie au moulin celle dont les lames sont réduites à leur épaisseur par le moyen de cette machine, pour la distinguer de celle qu'on fabrique au marteau, c'esl-à-dipe, doDt les lames sont dégrossies et ajustées^ avec le marteau surrenclume. (A.) L AIGRES (Monnaies dctéviquts de). Jiotica parUuby, JtfontiaiM dn prêtais, 1. 1, n. 1 (1). La titres, Lingones, Ltngonœ, Audomatu- num, Andematunwn , Antemantunum, cicUas Lingonum, ville dans le Bassigny eu Cham- Êagne, avec un évéché siiffragant de Lyon, ette ville est située à une petite distance de la rive gauche de la Marne, à quarante- trois lieues de Paris. Saint Didjer passe pour en avoir été le troi- sième évoque aa Langres l'an W6 ou 408. Langres a eu ses comtes ou vicomtes jusqu'à Hu|$iies 111, duc de Bourgogne. Kn ttîS. ce prince flt un échange avec son oncle Gau- thier, qui était alors évéque de Langres ; le (I) Voyez en outre des addiiioiis iniéressaotea ilaiis le l« volume de Duby, p. xlviii; ei ci-degsos ditiis ce Dictionnaire, arlicle Funce, j 75. duc céda à l'évèque le comté de Langres, et l'évoque céda au duc sa part du domaine de Dijon : on prétend que c'estdepuis ce temps-là 3ue l'évoque de Langres prund la qualité de uc et pair. L'i^glise cathédrale est dédiée à saint Mamels ouMammes, martyr. Charles le Chauve, en 863, et Charles le Gros, en 8S7, accordèrent aux évoques de Langres le pri- vilège de battre monnaie. Voyez Du Cange : GaUia Chrùliana, Le Blanc. Les seules monnaies que l'on en connaisse sont celles-ci : N*l. LVD0VICV9BEX {!). 4 VRBS LINGONENSIS {la villt de lan- gres). Denier do billon, cabinet de M. de Boullongne. N* 2. GVILLELMVS EPISCOPDS. 4 LINGONENSIS IGuitiaume, évégue de Lan- gres). Aussi de billon et du môme cabinet. L église de Langres a eu trois pasteurs du nom de Guillaume : Guillaume de Joinville, évéque vers 1208, et transféré en 1219 sut la siège de Reims ; Guittaume de Durforl, de- puis 1306iusqu'eu 1319, qu'il fut nommé à l'archevêcné de Rouen ; ei Guillaume de Poi- tiers, depuis environ 1360 jusqu'en 137*, année de sa mort. N° 3. GVILLELMUS EPISOHOPVS. 4 LlNGONENSiS. Autre denier debilloB. Cabinet de M. Pagoon d'^onval. N" k. Maille du môme évéque, avec les mêmes légendes, et du même cabinet. Le chapitre de la cathédrale frappait aussi des monnaies, ou plutôt des méreaux. Les deux numéros suivants lui appartiennent. N' 5. Dans le champ, CAPITULVM. LIN- GONENSE. Au revers une main. Cuivre, es nature. N" 6. CAPITDLUM LINGONENSE. En na- ture et de la môme matière. LAON {Monnaies de» évéquet- 4e). Notice par Duby, Monnaies des wilalt, tom. I^ pag. 27, et voyez p. xivi (S;. Honoaie de Roger, évéque de Lnon, suivu^ T'Qrdiw- naiice de 1315 (3). LAON, Laudunvm, Lugdunum, Clavatvm, capitale du Laonnais, avec un évèché suf- fragant de Reims, dont l'évèque est duc et pair de France. Cette ville est située sur une nauteur, au milieu d'une belle plaine, à cinq lieues et demie nord-est de Soissous, el k trente-une nord-est de Paris, Le diocèse de Laon est borné au nord par celui de Cam- brai , au sud par ceux de Soissons et de Reims, et è l'ouest par ceux de Noyon et (1) Duby, planche X.nM. (2) Sur les monnaies des évéquea de Laon. Voyei en ouire ci-dessus l'article France, S 7*. (5) Vojei Fkkhce, Appendice au riqiu dtLoniiX. 847 UO DlCnONNAlHE DE d'Amiens. Ce siège épiscopal fut établi, vers Tan b97, par saint Rémi, qui mit à Laon saint Génebaud pour premier évêque. On prétend que ce fut Hugues-Capet qui Gt duc et pair de France Adalbéron, évêque de cette ville. L'église cathédrale est dédiée à la sainte Vierge. Cboppin, Domaine de France^ nomme révéque de Laon le vingt-deuxième des trente-un seigneurs à qui le roi a donné le privilège de ^iro battre monnaie. L'évéque de Laon avait droit de forger monnaie blan- che le 28 de novembre 1315. (Table alpha- bétique des matières des registres du parle- ment.) La monnaie de Tévèque de Laon, que l'on appelle Laonaisienne, cfoit être à trois de- niers dix-huit grains de loi, argent-le-roi, et de quinze sols mailles doubles de poids au marc de Paris. (Le Blanc, M$. de Saint- Victor.) W 1. LVDOVICVS REX (1). Tête du roi couronné. H LVDVNENSIS. Tête d'un évêque de Laon, denier billon. Cabinet de M. de fioul- longne. rP 2. LVDOVICVS REX. i^ GALTERVS BPiscopus. Denier aussi de billon, qui se trouve dans M. de Boze. il y a eu deux évêques de Laon du nom de Gauthier : Gauthier de Saint-Maurice, qui occupa le siège de Laon depuis 1151 jusqu'en 1155 ; et Gauthier de Mortagne, depuis la mort du premier jusqu'en 117&. Tous deux vivaient sous le règne de Louis VII, dit le Jeune. La pièce suivante est de Gazo de Cham- Îagne, évêque de Laon depuis 1315 jusqu'en 317, N» 3. LVDOVICVS REX. Ce prince est Louis X, dit le Hutin, qui régna depuis 1314 jusqu'en 1316. H GAZO EPISCOPUS LAVDDNENSIS, De- nier de billon. (M. de Boze, Du Gange, et le manuscrit de Saint-Victor.) Le père du Molinet, qui, dans sa description du cabinet de Sainte-Geneviève, rapporte une Sièce semblable au n*'2, l'attribue à Gauthier de ourgogne qui, étant évêque deLangres (vers 1163), obtint de Louis vil la réunion à la couronne du comté de Langres, que Hu- gues m , duc de Bourgogne, son parent , lui avait donné. Louis le Jeune, ajoute lebiblio- thécaire, aura permis à cet évêque de mettre sa tète sur le revers de sa monnaie» soit par reconnaissance de ce qu'il lui avait fait don de ce comté, soit à cause de sa naissance ou de sa qualité de seigneur de Langres. Je ne trouve pas ces raisons suffisantes pour attribuer cette monnaie plutôt à Tévê- due de Langres qu'à Tun des deux évêques ae Laon, du nom de Gauthier, à qui elle ap- parteint certainement. 11 est facile de s'en assurer, à en juger d'après les deux autres, 3ui sont, à n'en point douter (au moins la ornière), desévêquesde Laon, etqui portent de même la tête et le nom du roi, sous le- (l)Daby,p1aD€lieVUI,n»l. NUMISMATIQUE. LAR ^ quel chacune d'elles a été frappée. D'ailleurs plusieurs barons étaient obligés de mettre la tête ou le nom du roi sur leurs monnaies comme on voit ici sur celles de Laon; on trouve la même chose sur celles de Châlons- sur-Marne, de Bourbon. De celles des évê- ques de Langres qui sont à ma conuaissance, et que je rapporterai en leur lieu, aucune se présente la tête du roi ; ce qui porterait à croire que les anciens évêques de Langres n'avaient pas la même obligation, ou oub- servaient pas le même usage que les évê- ques de Laon, et les autres que j'ai cités; une seule porte Lvdovievs rex^ n'ayaut dans le champ qu'une crosse entre un croissant et une étoile. Voyez Marlot, Duchêne et Thevet. LARGE DE LOL Se dit dans les hôtels des monnaies de France « et s'entend des espè- ces dont le titre est plus haut que celui ré- glé par les ordonnauces. (A.) LARGrESSË, terme de monnaie; c*est(« 3ui se trouve de plus dans les espèces au- essus de la loi et du titre prescrit par Tor- donnance : celle de i^&k veut qu'on n'y ait aucun égard. « Si es boîtes se trouvent au- cuns deniers forts de poids, ou larges de (n au-dessus de 1 ordonnance, ne sera d'icelai forçage et largesse aucune chose allouée en la dépense des états des maîtres. » La raison en est que quand on trouve quelque forçage de poids, ou largesse de loi, on ueut présu- mer que de tels deniers ont été choisis ou faits exprès pour mettre dans la boite, ou pour les faire trouver dans les lieux ordinai- res où le conseiller commis va chercher des deniers courants. L'ordonnance de 1586 prescrit aux juges gardes d'avertir le maître et lui faire entendre qu'il ne lui sera tenu aucun compte de cette largesse, alin qui! puisse faire refondre ces espèces avant qu'elles lui soient délivrées par les juges gardes pour être exposées dans le com- merce. Ce qu'on appelle largesse par rappoti au titre, se nomme forçage par rapport au poids. (A.) LARIN. C'est dans tout l'Orieut une mon- naie de compte et une monnaie réelle, Tune et l'autre de la même valeur, c'est-à-;dire, suivant Savary, de douze sols, roonoaie de France, quoique la valeur intrinsèque du larin, espèce courante, ne soitquede onze sols trois deniers. Le larin, ainsi ûommé de la ville de Lar, capitale de la Caramanie dé- serte, où l'on en a d'abord fdbri(|ué, estd'ar- 'gent, d'un titre plus haut que Técu de Francf. Sa flgure est singulière ; c'est un fil rond dt^ la longueur d'un travers de pouce, delà grosseur du tuyau d'une plume à écrire, p'i; en deux, et un peu aplati pour recevoir l'empreinte de quelques caractères persaos ou arabes, qui lui tiennent lieu du coin du prince; il y a aussi des larins frappas auï différents coins des émirs qui les fout foiJIJj; guer. On donne pour le larin depuis ivo 'usqu'à 108 basarucos, petite monnaie des ndes. Quoique le larin, comme on Ta du ci-dessus, ne vaille véritablement que on^^' sols trois deniers, il a cours pour douze 50i>' ï 849 LAV DICTIONNAIRE 0B NUMISMATIQUE* LAV 850 et Ton n'en donne que cinq pour l'écu de France. Cette différence de trois sols neuf deniers vient, suivant les voyaeeurs, de ce Sueles émirsou princes arabes, dans les Etats esquels les nouve/>.ux larins sont fabriqués, retiennent neuf deniers par larin pour leur droit de monnayage : aussi ne voit-on pres- que que de vieui larins qui sont plus esti- més que les nouveaux. En Pers<> les larins sont reçus sur le pied de deux chayés et demi, ce qui revient à leur valeur intrinsè- que de onze sols trois deniers. Huit larins font un or ou hor, et dix hors font un to- mao de Perse qui vaut 4^5 à k6 liv. Les la- rins ont présentement beaucoup plus de cours dans le golfe Persique, le long de ce- lui de Cambaye, et dans quelques lieux voi- sins de ces deux golfes, que partout ailleurs. Quanti autrefois ils étaient reçus par tout l'Orient, la monnaie de compte le plus en usage était le larin. On s'en sert encore dans tous les lieux où cette espèce est une monnaie courante, et même dans quelques lieux des Indes, où l'on ne voit plus de la- rins en espèces. (A.) LARRÉS, monnaie dont on se sert aux Indes : cinq larrés font une piastre. LAURET, monnaie d'argent qui fut battue en Angleterre sous le règne de Jacques !'% vers l'an 1619; elle fut ainsi appelée à cause de la branche de laurier dont la tête de ce prince y était couronnée. Le grand lauret qui valait vingt sols, avait deux diminutions, c'est-à-dire des demi-laurels et des quarts de .auret ; le prix de ces espèces était mar- qué au revers, aux unes par deux XX, aux autres par un X, et aux troisièmes par un Y. La plupart de ces laurets furent fondus dans lafa: rique générale des nouvelles monnaies d'Angleterre, qui se fit sous le règne de Charles 11; quelques-unes eurent encore cours sous celui de Guillaume III. (A.) LAVER AU PLAT, terme de monnayage: c'est laver, dans un plateau ou bassin de bois, les cendres, balayures et autres choses sem- blAbles pour en tirer les plus gros morceaux d'or ou d'/irgent qui y sont mêlés. (A.) LAVURES, terme usité dans les monnaies, chez les orfèvres, et autres travaillant en or et en argent : ce sont les particules d'or et d'argent que l'on retire des cendres, terres et balayures, en les lavant à plusieurs reprises ou en les faisant passer dans cette espèce de cuvier qu'on appelle moulin aux iavures. Quand on veut faire les lavures, on ras- senable non-seulement les cendres des four- neaux et les balayures des lieux où se font les travaux des monnaies et de l'orfèvrerie, mais encore Ton concasse les vieux creusets de terre et jes loupes des fourneaux même, c'est-à-dire les briques et carreaux dont ils sont faits, auxquels quelques parties d'or ou d'aj*gent se sont attachées par le pétillement qui est ordinaire à ces métaux, quand ils sont dans leur dernier degré de chaleur. Toutes ces matières qu'on appelle terres de lavures ayant été bien concassées et mêlées ensemble, on les met dans de grands pla- teaux de bois en forme de bassins , oii elles sont lavées à plusieurs reprises, et dans plusieurs eaux, qui, coulant par inclination dans les cuviers qui sont au-dessous, entraî- nent avec elles les terre» et les parties les plus imperceptibles de l'or et de l'argent, ne restant au fond des plateaux que les par- ticules les plus considérables et les plus grosses que l'on aperçoit aisément à l'œil, et qui peuvent se retirer à la main, sans y em- ployer d'autre industrie. On appelle ce pro- cédé laver au plat. Après avoir, par le moyen de cette simple lavure, tiré le plus gros de l'or et de l'argent, on se sert du vif-aigent et du moulin aux lavures pour en tirer aussi les parties imperceptibles qui sont en- core restées dans les terres. Ce moulin est un grand cuvier de bois relié de fer, h peu Î>rès de la forme d'un demi-muid dont le ond de dessus peut se lever ; au fond d'en bas du cuvier est une espèce de moulin de fer ou de fonte, composé de deux pièce3 principales, dont celle de dessous est con- vexe, et celle qui la couvre par-dessus, et qui a la forme d'une croix, est concave ; ce sont ces deux pièces qui servent comme de meule au moulin : au-dessus du cuvier est une manivelle couchée horizontalement , qui, par le moyen d'un axe où elle est atta- cnée, fait tourner la pièce ou meule supé- rieure; enfin, il y a en bas un bondon pour faire écouler l'eau et les terres quand elles ont été assez moulinées. Un seul ouvrier, assis sur un siège élevé et placé au milieu de deux de ces cuviers, suffit pour don- ner le mouvement à deux moulins dont il tourne les manivelles, l'une à droite et l'autre à gauche. Quand les moulins sont préparés et qu'on veut faire les lavures , on emplit les cuviers d'eaiy^ommune, dans la- quelle on jette trente ou quarante livres de vif-argent plus ou nïoins suivant leur capa- cité, et environ deux plateaux ou un bois- seau des terres qui sont restées de la pre- mière lavure qu on a faite à la main. T')ut cela étant enfermé ensemble dans un cuvier, on tourne la manivelle, qui, donnant le mou- vement à la pièce supérieure du moulin , agite et broie fortement les terres et le vif- argent qui, par ce mouvement, attire et amal- f;ame plus facilement les parties de l'or et de 'argent qui y sont mêlées. Ce travail dure deux heures entières, après lesquelles on ouvre le bondon par où l'eau et les terres s'écoulent dans un cuvier. De nouvelle eau et de nouvelles terres ayant été remises dans le cuvier du moulin, on continue les lavures jusqu'à ce que toutes les terres y aient passé. Les terres des lavures passent ordi- nairement trois fois au moulin ,'et c*est rare- ment qu'on les y met une quatrième fois : c'est aussi ordinairement le même vif-argent qui sert les trois fois. Si cependant il se trouve trop chargé dès la première, il le faut changer et de même à la seconde, parce qu'il empêche alors le mouvement du moulin qu'on ne tourne que trop difficilement , à cause du trop grand poids de 1 amalgame. Quand il ne reste plus dans le moulin que le vif-argent uni à Vor ou ^ Targent qu'il a 851 LEG DICTIONNAIRE I^ NlIHISUATIQUE. LEO amalgamé, on l'en retire, et après l'avoir lavé & plusieurs eaux, on le met en presse en- fermé dans du chamois ou du coutil bien serré, afin d'en eipritner toute l'eau et tout le vif-argent clair; après quoi on fait évaporer au feu ce qui reste de vif-argent par le moyen des cornues et des autres vaisseaui propres S' ces sortes d'opérations. H l'nul remarquer que l'or qu'on tire des lavures nesl pas à pro- portion à si haut tilre que l'argent qui en pro- vient :1e litre de ce dernier sk trouve quelque- fois à onze deniers dix-scpl à dii-huit grains, ce qui vient de ce que l'argent , qui se trouve mêfé avec l'or, neseréduitiiasenscories,com- me le cuivre qui peut être avec l'argent. (A.) LEAM, morceau d'urgent qui se prend au poids et qui sert dans la Cliine comme d'une espèce de monnaie courante; les Portugais rappellent telle ou taél. LnCHE. On nomme ainsi dans le mon- nayage de l'Amérique espagnole, particuliè- rement au Heiique , une espèce de vernis de lie que l'on donne aoï piastres qui s'y fabri- quent, afin de les rendre d'un plus bel œil. Ce vernis fait qu'on préfère les piastres colonnes 8uimeiic8ines,àc(iu3e du déchet qu'il laisse à la fonte, de près d'un pour cent. (A.) LEGATS et vice-Iégals du satiit-siege qui ont fait battre monnaie. Yoy. Hoknaies ae» paoti, S 6. LEGENDE. Ce qui se lit sur les monnaies, les médailles et les jetons, et qui y est gravé par le moyen des coins ou ues poinçons, s'appelle légende. On dit un poinçon de lé- gende pour celui avec lequel le tailleur grave les légendes; il y en a autant que de lettres: on y comprend ceux des points et des virgules. Ce fut sous le règne de Louis VI qui régnait en 1187 qu'itn a commencé è mettro pour légende sur les monnaies : Ludovicu» Dei gratta Francorum rex ; sur le revers XPC (CkriUutivincit;XPCregnat,XPCimperat}{i). Foocher rapporte que te fut le mot de l'armée chrélienne dans une bataille qu'elle donna contre les Sarrasins sous le règne de Philippe i". Depuis ce temps on les a tou- jours l'ait graver sur les monnaies, particu- lièrement sur celles d'or; quelques autres nations nous ont en cela imités; les empe- reurs de Constantinople ont quelquefois mis quelque chose de semblable sur leurs mon- naies d'or, où l'on voit souvent : Jésus Chri- $tus rex regnanlium, ou Jésus Christus, Basi- leiu bcuilea, ou tHS.XPS. ISIKA. Jésus Chri- atus régnât, (A.) iJËON X, Jean DE Médicis, pape e LEON 111 (saint), pape de l'an 795 i Tm 816 {Monnaiei de). N" 1 . Argent. Au droit : au centre le an- nogramme en croix du nom de LEO, que Gi- rampi prélère lire, il est vrai, JOHENSIS (de numwio Benedicti III, pag, 155); aulnu pour légende, entre deux grènelis : -»-SCS PETRUS. ^. Au centre IPA {imperator OU peut-Mre IN ROMA) ; autour, en légende :-!-CABUS. Publiée et expliquée nar Vignoli, mimîo. rts Denarii, édit. Ftoravanli, p. 11. Tatentes du k juillet.1658; enfin ils ont pris eur ancien prix de) mis lôM-, qu'il en fut ordonné une nouvelle fabrication, et les anciens remis à trois deniers. Lorsque les liards commencèrent à avoir cours en France, l'usage s'établit d'appeler deux liards la moitié du sol tournois, quoi- qu'il n'y eût point alors d'espèces de cette valeur : depuis on en a fabriqué dans quel- ques monnaies de France, et l'édit de 1709 en ordonne la fabrication dans celles d'Aix, de Montpellier, de La Rochelle, de Bordeaux et de Nantes, jusqu'à la concurrence de deux millions de marc passés de net en déii- Trance. Ces pièces sont, comme les liards, de cuivre sans aucun mélange de fin, de quarante au marc, au remède de trois pièces par marc, le fort portant le faible. Il y a des sols de cuivre appelés gros sols, ou law, de ce qu'ils ont été fabriqués dans le t*»roos nue Law était contrôleur général aes nnances «m 1720 ; ces suib uut Cvir.s en France pour douze deniers. L1M 858 Outre les liards de cuivre de France, il y eu a plusieurs de fabrication étrangère, en- tre autres ceux de Bouillon de 1681, de Lor- raine de 1700 et de 1708, ceux de Montbé- liard de 1712, etc. Les doubles de Bouillon, de Dombes et autres semblables ont cours sur le pied de trois deniers, quoiqu'ils ne soient pas de véritables liards. Il y a encore des liards de Savoye qu'on nomme liards à la grosse échelle, qui sont des espèces de sols qui tiennent un denier six grains de fin, et d'autres marqués d'un £, d'un F, qui n'en ont qu'un denier deux grains. Les liards fabriqués par édit de juillet 1719, va-^ lent chacun trois deniers, ils sont de quatre- vingts au marc, au remède de quatre pièces, c'est-à-dire, que chaque pièce doit peser, sans égard au remède de poids, cinquante- sept grains {. Les quatre-vingts liards qui composent un marc produisent vingt sols ; si l'on épargne entièrement le remède de poids (il n'y a point de remède de loi sur les monnaies de cuivre), les quatre-vingt-quatre pièces formant un marc ne pèseront plus chacune que cinquante-sept grains ^, et le marc de cuivre monnayé rendra vingt-un sols. Les sols, demi-sols et quarts de sols de cuivre, réglés par Varréi du conseil du 3 février 1720, sont absolument sur le même pied. On voit par là qu'actuellement le cuivre monnayé se trouve à peu près avec l'argent pur fin monnayé dans la proportion d'un à cinquante-quatre; c'est-à-dire qu'un marc d'argent fin monnayé se balance contre cinquante-quatre au marc de cuivre mon- naye, tandis qu'un marc d'or fin monnayé, sans avoir égard au remède, vaut quatorze marcs || d'argent fin monnayé. Le roi, par arrêt du conseil du 27 juillet 1728, a défendu d'exposer, donner ou re- cevoir en payement les liards de Lorraine, ou d'autres fabriques étrangères. Sa Ma- jesté a renouvelé les mêmes défenses par arrêt du 27 mars 1729, registre en la cour des monnaies, le V avril suivant, à peine de confiscation et de cinq cents livres d'amende, payable solidairement par les particuliers qui en auront donné en payement, et ceux qui les auront reçus, même de trois mille livres d'amende contre chacune des person- nes qui auront contribué sciemment à la distribution de ces espèces dans le com- merce. (A.) LIMOGES. {Monnaiei des évéques de). No- tice par Duby, tom. I, pag. 10. Limoges, Lemovica^ Lemovicœ , LemoviceSf Lemovicum^ Lemovix^ AiÂgustoritum^ capi- tale de la province de Limosin avec un évê- ché sufiTragant de Bourges. Cette ville est si- tuée à la rive droite de la Vienne, à cent lieues sud-ouest de Paris. Le diocèse de Limoges, l'un des plus con- sidérables du royaume, comprend à peu près le territoire des Lemovices ; il est borne au nord par ceux de Bourges et de Tours ; au sud par celui de Tulle, à l'est par celui de Clermont, et à l'ouest par ceux de Périgueux, d'Angoulême et de Poitiers. Selon la tradi- tion , saint Martial porta le premier le flam^ 859 LIM DICTIONNAIRE DE NUMI^ATfQUE. UM beau lie la foi en LimosiD, avaût la fin du pre- mier siècle. Le Limosin a fourni plusieurs papes, évèques, prélats et religieux célèbres. voici deux pièces qui portent le nom du patron de Limoges. N" 1. SANCTUS MARCIALIS ^. LIMOVICËNSIS. Denier de billon, M. de Boze. N* 2. Autre denier de billon d'un coin dif- férent; on y lit: LEMOVICENSiS, au lieu de LIMOVICËNSIS. Cabinets de M. Hau- mont. (Fin de la notice de Duby.) Les deux pièces que vient de décrire Duby, et qu*il attribue à la monnaie épiscopale, ap- partiennent à l'abbaye de Saint -Martial. On nommait ces espèces des barbarinsy à cause de l() tigure barbue de saint Martial auiy est représentée. Voy, dans le présent Diction- naire l'extrait d*une notice de M. Cartier sur les monnaies du Limousin à Tarticle Saint Martial de Limoges. LiMOOBs [Mereaux de Véglise de). Notice par iM. Maurice Ardant, publiée d'ins le Bulletin des comités du ministère de l'instruction pu- blique, juillet 18^9, p. 202. Le mot de Merallusj que du Cange traduit par merel on mereau, a été employé dans une charte de Guillaume IV, comte de Ne- vers en 1167, et par Guy son fils et son suc- cessseur « en 1173. On disait aussi marellus, marallus et marulus. C'était un droit ou une espèce de dîme perçue en nature sur les marchandises, de cutis unam cutam^ de mercUtis (i) vitri unum vitrum. On appelait merallesse la sage-femme qui recevait un me- reau pour salaire de ses soins ; il fallait que ce fût une monnaie particulière ou de con- vention, comme les jetons ou gcttiers des derniers temps, qu'on appelait calculi puta- toriii jetons à compter. Nous ne parlerons pas des tesserœ missiles^ 3u'on distribuait aux thé&tres de Rome, ni es tesserœ annonaricBy sortes de bons de blé ou autres provisions, quoique ce fussent des espèces de mereaux. Le nom de mereau ne dériverait-il pas du mot latin mereo^ mériter^ gagner^ puisque c'était la récompense de l'as- siduité et de l'exactitude ? Les riches jetons de présence des grands établissements, tels que la banque de France, les chambres de commerce, qui sont en grosses pièces d'ar- gent, constituent de nos jours un gain im- portant, et forment un revenu fixe à ceux qui se rendent régulièrement aux convoca- tions. Les mereaux de notre cathédrale étaient moins précieux : les chanoines, sans doute, trouvaient plus conforme à leurs de- voirs de ne pas manquer aux réunions du chapitre, sans y être excités par un profit quelconque. L'étvmologie la plus plausible du mereau est celle que donne le dictionnaire de Char- les Nodier, du grec Mt|»oc, part^ portion. 11 donne le nom de mereau à ime petite pièce de métal ou de carton, aue Ton distribuait dans les églises cathédrales et collégiales à (1) Meralli ngoifie peal-étre ici toat simplement mtroiri, en hmguedocieu ou provençal MiraU. chaque chanoine, pour marque de son as$i$. tance à l'office divin ou à quelques foDctioos ecclésiastiques, et pour lui servir à receToir ensuite la distribution qui lui appartenait. On fit autrefois des mereaux d'argent et de cuivre pour les fêtes de la cour ; on en conserve de François I'' ti de Catherine de Médicis. Le plus ancien jeton d'argent est de Charles VIL N" 1. La monnaie que nous avons attri- buée, dans notre monographie monétaire du Limousin et de la Marche, à Gerlon^ Zerlon ou Gillon, 38' évèque de Limoges, suivant les annales, 37% suivant la Table chronolo- gique de Collin, et 35* de la liste de Tabbé Nadaud, curé de Feyjac, est peut-être un me- reau d'argent. Autour d'un buste mitre et revêtu d'une chappe, on lit * GERLO. EP. L£M. episcopus temovicensis ; au revers, SANCTUS STKPHANUS en lég(^nde, autour d'une église à trois corps de bâtiments, dout celui du milieu est surmonté d'une croix, avec deux portes et une rosace. C'est sans doute le dessin de la cathédrale de Limoges, placée sous l'invocation de saint Etienne, telle qu'elle était en 866, où Gerlon succéda à Aldon par élection. Il n'occupa le siège épiscopal de Limoges que trois ans, étant décédé le 12 juillet 869 ; Anselme fut élu après lui. Nous trouvons dans l'histoire de Limogete en creux ou contre-marque , représentant le globe du monde, surmonté d*uoe croix comme celui qu*on remarque dans les mains du Père éter- nel ou des empereurs. Au revers, dans le champ entouré de grènetis, Tarchange saint Michel tenant une croix à la main et terras- sant le démon sous la forme d'un dragon ailé. Ce rapprochement de saint Loup, desi- gné par les initiales S L, et de saint Michel, le dessin et le travail de cette petite médaille, tout fait penser qu'elle date (le la translation de saint Loup à Saint-Michel-des-Lions. La contre-marque qu'elle a pour empreinte est plus difiicile à expliquer : le globe impérial semblerait indiauer qu'un empereur aurait fait des libéralités à la chapelle consacrée à notre saint. Ce globe se voit aussi sur un mereau de Bourges. N** 3. Un mereau du même métal, de la même dimension et de la même épaisseur, a été dessiné et indiqué par M. AUou. Le champ est coupé en deux dans si hauteur : une tète chauve, entourée d'une auréole, occupe la partie supérieure; le buste est place entre les lettres S et ST; au-dessous (fune ligne ponctuée, le root lemov, dont la troisième et la quatrièmelettre ont une forme extraordinaire ; la dernière est cunéiforme. Une seconde ligne ponctuée est au-dessous de cette légende, sous laquelle sont placés cinq points. Peut-être a-t-on voulu figurer grossièrement des cailloux,' instruments de la lapidation du premier martyr. Au revers, un écusson & trois pointes, chargé de cinq fleurs de lis, trois et deux ; au bas, une étoile. Dans le haut, s'élève la tête d'une crosse; des deux côtés, quelques ornements : une rose et de petites fleurs. Cet écusson à cinq fleur$ de lis était, sans aucun doute, celui du chapitre de Saint-Etienne; on le retrouve sur le grand portail et les vitraux. La figure que M. Allou a prise pour celle d'un évêque est le buste du diacre Etienne, Sienhanus^ en rhonneur duquel la cathédrale lut édi- fiée. Ce mereau ou jeton de présence pour les chanoines, vu la forme des lettres , doit remonter à une époque reculée, peut-être jusqu'au temps des papes et des nombreux cardinaux de la maison de Rosiers ou Roger de Maulmont , dont tout le monde sait que les roses étaient les armoiries. De 1317 à i32i, Gérald Roger ou Rosier était évoque de Limoges. On a longiemus prononcé les s ou les JE comme des g : ce défaut de pronon- ciation est encore dominant dans le bas Li- mousin, qui a vu naître Clément VI , Inno- cent VI et Grégoire XI. N"* k. Mereau un peu plus grand, presque semblable du côté de 1 écusson, sauf l'étoile et les roses, qui n'y sont pas. Cette pièce est recouverte d'une patène noire sur ses deux faces ; le buste de saint Etienne est placé dans le champ, entre deux fleurs de lis ; sa tête chauve est ceinte d'une auréole : ce buste est revêtu d'habits sacerdotaux. On lit autour une légende qui commence par une étoile ; elle est renfermée entre deux cor- dons de grènetis : S : STEPE : ORA : PRO : NOBIS : H. Chaque mot est séparé par deux aunelets très-finement gravés ; les £ sont de- mi-lunaires. Sancte Stéphane , ora pro nobis ; la lettre H de la fin peut se rapporter aux évêques de Limoges, du nom desquels elle est l'initiale : Hélie de Taileyrand^ mort en 136^, ou plutôt Hugues de Magnac , mort en 1^12, qui donna tous ses biens au chapitre de Saint-Etienne et de Saint-Martial. Hugues de Roffignac fut nommé évêque par le pape ; Ramnulphe de Peyrusse des Cars fut élu par le chapitre : le premier fut transféré à Rieux ; il n'est pas à croire que ce mereau puisse lui être attribué, puisque le chapitre s'était prononcé contre Hugues , et en faveur de son compétiteur au siège épiscopal. N* 5. Mereau de la dimension du moyen bronze, en cuivre jaune mince ; au milieu d'un chapelet de perles, une tête chauve en- tourée d'un cercle lumineux. Le buste est recouvert de la dalmatique diaconale; à droite et à gauche, une fleur de lis ; autouri la légende circulaire commençant par une étoile : S : STEPE : ORA : PRO : NOBIS : H. Chaque mot est séparé par deux points ; le revers, un peu fruste, présente dans un écus- son , carré par le haut et arrondi par le bas, les armoiries de la famille Barion de Mont' bas^ oui sont d'azur^ au cerf à la tête reposée^ au chef échiqueté d'or et de gueules: et la place ordinaire de la couronne est une croix processionnelle entre deux fleurons. De cha- que côté de l'écusson, se voient des orne- ments semblables, composés d'une rose entre deux petites croix attachées à des rameaux ; à droite est un A informe, à gauche une let- tre effacée à demi par le temps. Ce mereau appartient, sans aucun doute, à Jean 1" Barton deMontbas, fils du chevalier Jean Barton, vicomte de Montbas, chancelier de la Marche, du Limousin et du Dauphiné, grand sénéchal des Lanes. Sa mère se nom- mait Berlhe de Bosnat^ issue de la maison de la Bome en Marche. Jean Barton , qui était chanoine de Saint-Etienne, depuis l'an- née 1V48 , fut élu évêque de Limoges , à la place de Pierre de Montbrun , décédé le 19 février H56. Sa nomination n'eut lieu que le I" avril H57; on ignore ce qui la retarda si longtemps: il prit possession de son siège le 18 se[)tembre. La veille de ce jour , lechapitre or- donna que les religieux et tous les autres ecclé- siastiquesiraient en procession au-devant de lui pour lui rendre les honneurs dus en cette cérémonie. Il était doyen de la cathé* drale, abbé du Dorât, conseiller au parle- ment de Paris et président des enquêtes. L'évêque Jean I" fit construire une partie de la nef de l'église de Saint-Etienne et contri- bua aux réparations de son clocher, mal- 865 LIM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. UM 864 traité par le tonnerre, le 26 avril lii^3; il re- bâtit et emhe41it le chftteau dlsle, palais de plaisance des évéques de Limoges. Ses ar- moiries, en marbre blanc, étaient sculptées sur la cheminée de 1 appartement principal. Ces mêmes armoiries sont aussi peintes sar le prie -Dieu devant lequel ce prélat est age- nouillé, dans un petit tableau d'émail, qui le représente aui pieds de l'Enfant Jésus et de sa Mère, accompagné de son patron saint Jean TEvangéliste, en présence des trois ma- ges, à Bethléem. Cette peinture fut probable- ment exécutée en Tan 1^8^, où il fut nom- mé archevêque de Nazareth, dans le diocèse qui comprend le territoire de Bethléem. L'é-^ mailleur, en fin courtisan, fait allusion à ce titre, en plaçant Jean T' de Montbas dans ce lieu si célèbre, soumis à sa juridiction spiri- tuelle. Jean T' avait résigne son siège épis- copal à son neveu Jean II, de Tagrément du chapitre, qui donna ses lettres Te k fé- vrier 1*83; il mourut à Isle, en 1VJ7, et fut placé dans un tombeau devant le maître-au- tel de la cathédrale. Avant d'être évêque, Jean II avait été curé, archiprêtre, chantre du Dorât et doyen de la cathédrale; il mou- rut en 1510. Cette famille de Montbas, alliée aux plus illustres maisons de France, à celle de Bourbon et de Nevers, aux Sully, aux Lévi'. aux Gontaud-Biron, aux Bonneval, aux Maillé, etc., eut encore parmi ses mem- bres , au commencement du XVI* siècle, deux dignitaires ecclésiastiques très- considérés. Les deux I de la fin de la légende de ce me- reau peuvent signifier ou Joannes Joannes^ nom de baptême des deux évêques, oncle et nereu, c^ui se recommandent aux prières de saint Etienne : « Sancte Stéphane, ora pro nobis Joannes et Joannes » ou Joannes pn- mus, N* 6. Mereau de la dimension et de l'épais- seur d'un sou (cinq centimes); il est entiè- rement recouvert d'un beau vert-de-gris. D'un côté, l'écusson h cinq fleurs de lis, dont le cadre est découpé avec une sorte d'élé- gance et présente de légers angles rentrants à la place oe la crosse et sous les deux dernières fleurs de lis ; la légende est en lettres ro- maines fort lisibles :scvTViii.BccLBSiiE. lbmo- viCEN. Au revers, un écusson de même modèle, ayant pour chef trois bandes d'échi- quier ; au bas, un cerf couché. L'écusson est surmonté d'une croix entourée de rameaux d'olivier ; au-dessous du cerf, dans un orne- ment en forme d'écriteau, la date en exergue 1559. Il esta croire que la reprise des armoi- ries de la famille ae Montbas, pour revers des mereaux, date des premières années du xvr siècle, qui virent fleurir Pierre et Guil- laume Bartou. Pierre, dix-septième abbé de Saint-Augustin, abbé de Soh^nac, prieur de Yerneuil, des Séchères et de Non:ron, aimait les arts et les sciences, se plaisait à l'étude, et possédait grand nombre de livres et de missels, qu'il corrigeait. Il était, suivant un chroniqueur : « Président en toutes choses, le pédagogue de la ville en toutes délecta- tions humaines.» Il était frère de Jean I", archevêque de Nazareth, et décéda le 3^ août 1505. Les annales manuscrites disent de lai «qu'il avait vigoureusement fleuri, et était Ïmr-dessus les autres ce qu'est le soleil entre es étoiles. 11 flt faire deux belles cloches, la plus grosse de Saint-Etienne, rebâtit la maison abbatiale, et fut enterré devant le maître-autel de Saint-Augustin.» Guillaume Barton mourut en odeur de sainteté l'an 1520; il était doyen du chapitre, élu par lui évèque de Limoges, abbé du Dorât et de Solignac. Se trouvant atteint d'une maladie dange- reuse, il vint au milieu de ses collègues pei- gner purement et simplement son canonical et sa prébende entre leursmains^en les priant de vouloir bien les conférer à son neveu, Jean Barton, doyen et évoque de Lecloure. Après des exhortations plemes d'onction et desavertissements salutaireSfilleur demanda d'être enterré dans le chœur de la cathédrale; il reçut ensuite l'extréme-onction en pré- sence de plus de soixante prêtres ou reli- gieux, et rendit doucement son âme à Dieu. C*était, suivant le chroniqueur, le père du pays, le consolateur des amigés, le père des indigents, le flambeau de l'Eglise de Limo- ges; les pauvres pleurèrent à ses funérailles, en déplorant la {)erte de leur bienfaiteur. Au quarantième jour de son décès, on fit une publique et générale aumène après l'office, auquel assistèrent des prélats, des (;rands*seigneurs, la noblesse du pa^s. Guil- aume Barton était licencié en droit canon et civil, très-lettré, de mœurs honnêtes, plein de prudence et de circonspection. Le chapitre avait voulu le nommer à la place de l'évêque Jean II, son frère, lorsqu'il naourut en 1510. En cette année 1559 , César de Bourgui- gnonibusy Italien, évêque de Limoges, étant mort, on élut pour lui succéder Sébastien de TAubépine, abbé de Massay en Berrj et de Saint-Martial de Limoges. Ce fut peut- être pendant la vacance du siège que ce mereau fut frappé, et le chapitre y fit graver les armes de la maison de Montbas, en sou- venir des illustres prélats qu'elle avait pro- duits, et en reconnaissance des bienfaits qu'ils avaient répandus sur la cathédrale de Saint- Etienne , quoi(|u'il y eût plus de W ans d'écoulés depuis la mort de Guillaume. N* 7. Il en est de même de la date 1582 du dernier mereau en cuivre jaune, qui n* souflfert aucune oxydation. Cette date, cou(Hîe en deux, est placée de chaque côté de l'écus- son, qui est d'une forme différente des pré- cédents et semblable à celui du jeton dts monnayeurs de Bourges : il est orné, à l* partie supérieure, d'anses ou d'oreilles ; les armoiries des Barton de Montbas en rem- plissent le champ. Sébastien de TAubépine, évoque de LiffiO- ges, mourut cette année 1582, et son ne?eu, Jean de l'Aubépine, conseiller au parlement, abbé de Saint-Eloi de Noyon, fut élu pouf lui succéder. Il prit possession ^"^*^ épiscopal dans le courant de l'année, w 2 juillet ; le chapitre choisit encore les armes des Montbas pour les mereaux fabriqués Jors de cette nouvelle vacance du siège. Il existe aussi des mereaux muetSi s^m DICTKHW&IRE DE NDHTSHATIQDE. UO légende ni atlribnts qui puissent prAler à une explication plausible; ils appartenaient peut-être h des confréries on à des corpora- tions de métiers. Une petite pièce de plomb porte, d'un cAté, des fleurons ou arabesques de bon foût, comme ceui que l'on Yoit sur les maux byzantins: elle a pu être frappée par le corps des émail! eurs. Une autre imite les monnaies d'Angou- léme et montre, dans leur même disposition, les cinq œil» ou aimeUti périgourdius ou angoumoisins. Dne autre est ornée d'un V ou plutôt d'une ét]uerre de menuisier ou de charpen- tier, de deux IrèDes, d'une fleurs de Us sur- montée d'une M gothique ressemblant à une couronne. Ce mereau. trouvé à Solignac. était peut-être celui de la corporation des menuisiers. ; Autre pièce sur laquelle est gravée une rose h six feuilles; une autre avec le peigne, type des monnaies de Champagne ; une autre à' tête d'ange, sans doute saint Michel ; une autre chargée de cinq biltelte$ et des lettres S. I, saint Joseph, saint Jean ou saint Jacques; enfn la dernière présente dans le champ une croix cantooni'e de quatre points. N* 8. Mereau d'argent très-minee, aux armes delà ville {lo buste de saint Marlial entre S et M avec des fleurs de lis ) : l'abbé de Sainl-Hartial le faisait distribuer, tous les premiers de janvier, aux membres de son cler- gé, par les mains du bedeau de sa collégiale. , M S. Il ne me parait pas inutile décon- signer, à le suite d un mémoire qui intéresse le chapitre de Saint-Etienne oe Limoges, que les chanoines, ses membres, élisaient, comme dans un petit conclave, les évoques de ce diocèse, sauf l'agrément du roi de France, jusrio'au concordat de 1515 entre le pape Lf'on X et François I". Charles de Viiliers-de-risIe-Adam fut le premier évo- que nommé en 1519, ou plutôt présenté au pape pnr le roi. Ce chapitre était composé d'un doyen, chantre etsous-chanlre, théolo- gal, chanoines et semi-prébendés. Le cos- tume d'été, depuis les compiles du samedi- saint jusqu'aux dernières vêpres do la Tous- saint, était i'aumusse; celui d'hiver, le do- mino, garni de rouge pour les chanoines, noir pour les serai-prébendés. Le chanoine aquilaire et le chanoine h^domadaire avaient des attributious particulières. Postérieurement à la notice que nous ve- nons de reproduire, M. Ardant a pul)lié dans la Revue de Numismatique de 1851, pag. 218, les pièces suivante : Mereau d'argent. Buste mitre, épaules tp- vètues d'une chape. Légende ■+■ GERLO. EP. LEM. — Au H. église à trois corps 'le bil- timents, dont le milieu est surmonté d'une croix, avec deux portes et une rnsace. Lé- gpnde : -I- SANCTVS. STEPHANVS. GerJon fut évèque de Limoges de 86(i à 869. Merrau en cuiere jaune. DaT^ le champ en- touré de grènelis, saint Michel terrassant le dragon. De l'autre cOté, un évoque vêtu do ses ornements pontificaux et bénissant. A la bailleur du ifenou sont les lettres S. L. ini- tiales de saint Loup, ancien évêq >e de Li- moges, doit les reliiiues étaient conservées dans l'église de Saint-Michel-des-Liens Ji Li- moges. Ce mereau paraît dater de la réédi- ficalion de l'ôghse en 1364. Mereau de cuivre de la grandeur et de Vi- paiistur d'un toi. D'un côté un écusson à 5 fleurs de lis, armoiries du chapitre de Saint- Etieutie, r^lhédrale de Limoges, avec la lé- gende autour : SCVTVM. ECCLESI^. L&- MOVICEN. Au revers, les armoiries de la famille Baslon de Monlbas qui avait donné plusieurs év.èques \ Limoges et doté le cha- pitre. Ces armes sont : d'azur, au cerf à la reposée, au chef échiqueté d'or et de gueu- les. Au-dessous des armoiries la date l!â9. Mereau d'argent mince, frappé par ht ab- bés de Saint-Martial d'un teuî côté. Oea mereaux semblables à ce dernier mo- dèle étaient distribués au premier jour de l'an k tiius h'S habitants de l'abbaye de Saint-Martial. On y voit tantôt le buste bar- bu du saint patron avec les initiales S. M. et l'invocation ORA. PRO.NOBIS, tantôt les ar- moiries de Limoges : à la bande d'azur se- mée de trois fleurs de lis d'or, an chef de saint Mailial avec les dtux initiales, sans légende. LINGOTS, morceau de métal brut qui n'est ni monnayé, ni mis en œuvre, n'ayant reçu d'autre façon que celle qu'on lui a donnée dans la mine, en le fondant et lejetant dans une espèce de moule ou creux que l'on ap- pelle lingotière. Les lingots sont de divers poids et ligures suivant les différents métaux dont ils sont formés ; il n'y a que l'or, l'ar- gent, le cuivre et l'élain qui se jettent en lingots (A.) LION DOR, monnaie d'or fabriquée en 1338 sous Philippe de Valois; elle fut ainsi nommée du lion qu'elle portait pour efligie. Cette monnaie était d'or Sn , à la taille de cinquante au toarc, et eut cours nour Tiogt- M7 Ut niGTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. UV cinq sols, le marc d*or valant alors cin- quante-huit livres. (A.) LIS D'OR ET D'ARGENT, monnaie fa- briquée en janvier 1656 sous le règne de Louis Xlv, par ordonnance du mois de décembre 1655; mais qui furent décriés, ceux d'argent dès le mois d'avril de Tannée suivante, et ceux d'or par une déclaration du 28 mars 1679; ces derniers, avant d'être mis hors de cours, v&laieut sept livres pièce. Les lis d'or étaient à vingt-trois carats un quart, à la taille de soixante et demi au marc; ils pesaient trois deniers trois grains et demi trébuchant la fûèce, et avaient cours pour sept livres; les is d'argent étaient à onze deniers douze grains d argent fin, de trente pièces et demie au marc, de six deniers cinq grains trébu- chant de poids chacun : ils avalent cours pour vingt sols, les demi-lis pour dix sols, et le quart de lis pour cinq sols : ces espèces étaient à plus haut titre et de plus haute loi que toutes les autres monnaies. Voyez au mot France les espèces fabriquées sous le règne de Louis Xlv. f A.) LIVRE ( 1 ), poids d une certaine propor- tion, qui sert a juger de la pesanteur des corps graves et, pour ainsi dire , à la mesu- rer. Selon Ciaconius, du Moulin^ q. 100, n. 780; Scaliger, De re numm.; Gronovius, De pecun, veter.^ lib. m, et Julius Pollux, lib. iv, cap. 24, ce mot, dans la signitication de poids ou de quantité, vient du grec Àcv^iA, dont les Siciliens se sont servis dans le même sens. Ce poids était divisible en douze parties, chacune nommée oyxM , d'oi^ les Latins ont .fait tincta, qui est notre once; de là vient que dans les diminutions de ce poids, il s'eq trouve qui ont des noms grecs , comme la dragme, le scrupule, l'obole, etc. La livre est différente suivant les lieux : à Paris elle est de 16 onces, et se divise en deux manières. La première division se fait en deux marcs, chaque marc en huit onces, chaque once en huit gros, chaque gros en trois deniers, chaque denior eu vingt-quatre Srains, et chaque grain pèse environ un grain e blé . Ce sont ordinairement les poids de cette première division qui sont proprement les poids de marc dont on se sert pour pe- ser l'or, l'argent et les autres choses pré- cieuses. La seconde division se fait en deux demi -livres, la demi -livre en deux quarte- rons, le quarteron en deux demi-quaterons, le demi - quarteron en deux onces, et l'once en deux demi-onces. On se sert des poids de cette seconde division pour peser les mar- chandises communes. Suivant la première division, on peut peser en diminuant depuis une livre jusqu'à un grain qui est la 921G'"' partie de la livre, et suivant la deuxième di- vision, on peut peser en diminuant depuis une livre jusqu'à une demi-once qui est la trente-deuxième partie de la livre. On se sert ordinairement des poids de la pre- (1) Nous donneroDS, au moi Poids, les valeurs en graïunies des poids employés pour les méiaux pré- cieux cl les autr. s luarcha'ndisos, exiiaites de TAft- nuaiic du Bureau des Longitudes de 185i. mière division qui sont proprement les poids de marc pour peser l'or, l'argent et les mar- chandises précieuses , et l'on emploie les poids de la seconde qui sont les poids ordi- naires pour peser celles qui ne sont pas d'un prix si considérable. Les poids de marcsonl ordinairement de cuivre, et les poids ordi- naires sont de fer ou de plomb. Différence de la livre de Paris avec cellei iu principales villes du royaume^ par Abot. A Lyon, la livre du poids de ville est de Ik onces, les 100 1. de Lyon font à Paris 86 l.,et les 100 1. de Paris font à Lyon 116 liv. (1). A Toulouse et dans le haut Languedoc , la livre est de 13 onces et demie ou enviroo, poids de Paris; de manière que 100 l de Toulouse font 84 1. 1 de Paris, et 100 1. de Paris font à Toulouse 118 liv. A Marseille, et dans toute la Provence, la livre est de 13 onces ou environ, poids de Paris, en sorte que 100 1. de Marseille font à Paris 81 1., et 100 1. de Paris font à Marseille 123 1. f A Rouen, la livre du poids de vicomte est de 16 onces et demi six cinquièmes ; les 100 1. de Rouen font à Paris lOi livres, et les 100 de Paris font à Rouen 96 1. 2 onces et demie. Egalité ou inégalité qui se trouve entre la litre de Paris et celles des villes des pays itran- gers. A Amsterdam, à Strasbourg et à BesaoçoB, la .livre est égale à celle de Paris. A Genève, la livre est de 17 onces, les 100 1. de Genève font à Paris 1121., et les 1001. de Paris font à Genève 89 liv Une livre de Londres est à Paris 14 oiices cinq huit, et une livre de Paris esta Lon- dres une livre une once, trois huit ; en sorie que 100 1. de Londres font à Paris 91 livres, et 100 1. de Paris font à Londres 109 liv. A Londres, il y a une livre particulière qui est en usa^edans lesmonnaiesetailleurs: on la nomme hvre de Troye, elle ne pèse que 12 onces. Voyez h la fin de cet article. La livre d'Anvers est à Paris ik onces un huit , et une livre de Paris est à Anvers une livre deux onces et un huit ; de manière que 100 1. d'Anvers font à Paris fc8 livres, et 100 1. de Paris font à Anvers 113 et demie. Une livre de Veqise est à Paris 8 onc^sf et une livre de Paris est à Venise une livre trois onces ; do sorte que 100 1. de Venise font à Paris 55 1., et 100 1. de Paris font à Ve- nise 181 1. {. (1) Pour réduire les livres du poids de ville de Lyon en livres de Paris, il faut se servir livres, combien \m\ de livres de Paris feront-elles de livres à L|od f Cette manière de réduire les livres de Lyon en livret de Paris, et les livres de Paris en livres de Ijos. peut servir d'exemple et d'instruction pourtoQtesie:' réductions que Ton voudra faire de toutes soru^s ^ poids différents les uns des antres. (A.) m uv DICTIONNAIRE DE KUlOSUÀTIQtE. LïV» OTO La livre de Milan est- à Paris 9 onces 3 huit, et une livre de Paris est à Milan une livre onze onces un huit ; de manière que 100 I. de Milan font à Paris 59 L, et 100 I. de Paris font à Milan 169 1. et demie. Une livre de Messine est à Paris neuf on- ces trois quarts, et une livre de Paris est à Messine une livre dix onces \ ; de sorte que 100 liv. de Messine font à Paris 61 1., et 100 l. de Paris font à Messine 163 I. \. La livre de Bologne, de Turm, de Mo- dène, de Raconis et de Reggio est à Paris dix onces *, et une livre de Paris est à Bo- logne, etc. une livre huit onces et ^; de manière que 100 1. de Bologne, etc. font à Paris 66 I., et 100 1. de Pans font h Bolo- gne 151 l.-f Une livre de Naples et de Bergame est à Paris huit onces (, et une livre de Paris est à Naples et à Bergame une livre onze onces un huit ; en sorte que 100 1. de Naples et de Bergame font à Paris 59 livres, et 100 1. de Paris font à Naples et à Bergame 169 1. 1. La livre de Valence et de Sarragosse est à Paris dix onces, et la livre de Paris est à Valence et à Sarragosse une livre 9 onces un huit ; de façon que 100 1. de Valence et de Sarragosse ront a Paris 63 1., et 100 I. de Paris font à Valence et à Sarragosse 1581. \ . Une livre de Gênes et de Tortose est à Paris neuf onces sept huit, et la livre de Paris est à Gênes et à Tortose une livre neuf onces trois quarts ; de manière que 100 1. de Gênes et de Tortose font à Paris 62 1., et 100 1. de Paris font à Gênes et à Tortose 161 1. 1. La livre de Francfort, de Nuremberg, de Bâle et de Berne est à Paris une livre J, et la livredeParis est à Francfort. etc., 15 onces ciDq huit; de sorte que 100 1. de Franc- fort, etc., font à Paris 102 1., et 100 1. de Paris font à Francfort, etc., 98 1. 100 I. de Lisbone font à Paris 87 1. huit onces, peu plus, et 100 1. de Paris font à Lis- bonne lli 1. 8 onces peu moins ; en sorte ?ue sur ce pied une livre de Lisbonne doit tre à Paris 14. onces, et une livre de Paris doit être à Lisbonne, une livre deux onces. Différence du poids de ville de Lyon^ des poids de plusieurs villes de France. 100 1. de Lyon font en Avignon, à Tou- louse et à Montpellier lOlih 1., et 100 1. d*A- vignon, etc., font à Lyon, etc., 961. La livre d* Avignon, Toulouse et Montpellier est à Ljon 15 onces. 100 1. de Lyon font à Rouen 83 1., et 100 1. de Rouen font à Lyon 120 1 La livre de Lyon est à Rouen 13 onces, et la livre de Rouen est à Lyon une livre trois onces. 100 1. de Lyon font à. Marseille 106 I., et 100 1. de Marseille font à' Lyon 94 1. La livre de Marseille est à Lyon 15 onces. La livre de la Chine a 16 onces comme celle de France ; chaque once a 10 gros que les Chinois appellent tcien, chaque gros 10 deniers, et chaque denier 10 grains. Le grain a ses divisions et ses subdivisions tou- jours de dix en dix; mais il n'y a point de termes français pour les exprimer. Les mar- chands et négociants se servent de ce ca- ractère Ib, pour marquer que c*est de la livre de poids qu'ils entendent parler, et non des livres de compte gui s'expriment par d'au- tres caractères, suivant leurs différents noms et valeiu*s. Les Anglais ont deux sortes de poids ou de livres, celle de Troy et celle qu ils nom- ment aver ou avoir du poids. Conformé- ment au 27* chapitre de la charte que les Anglais nomment par excellence Magna Charta^ tous les poids doivent ôtte étalon- nés sur les étalons ou matrices qui sont gar- dés dans l'échiquier par Toflicier, qui pour cela s'appelle le clerc ou contrôleur du mar- ché. On y conserve les étalons du poids de Troj, et celui d'avoir du poids. Le poids ou la livre de poids de Troy n'est que de 12 on- ces ; c'est à ce poids que se pèsent les per- les, les pierreries, l'or, l'argent, le pain et toutes sortes de blés et de graines. Chaque once est de 20 deniers, et chaque denier de vingt-quatre grains, en sorte gue &80 grains font une once, et 5760 grains une livre. C'est aussi de ce poids que les apothicaires se servent; mais ils le divisent autrement : vingt grains font un scrupule, trois scrupu- les une dragme, huit dragmes une ouce^ et douze onces une livre. La livre d'aver ou d'avoir du poids pèse 14* onces 11 d. i 9 grains, poids de la livre de Troy (1). « La livre d'at^ot'r du poids est de quatre onces plus forte que celle du poids de Troy : mais aussi il s'en faut k2 grains que l'once avoir du poids ne soit aussi pesante que celle du poids de Tçoy, ce qui revient à peu près à un douzième : de sorte au'une once avoir du poids n'est aue de «38 grains, lorsque celle du poids de Troy est de 480, ce qui fait une différence, comme de 73 à 80; c'est-à-dire que 73 onces du poids de Troy feront 80 onces aver de poids (et que 80 li- vres d'avoir du poids ne feront que 73 li- vres poids de Troy). » Il raut réformer ce qui est dans la pareil* thèse, 80 livres avoir du poids feraient en- viron 96 livres poids de Troy, car là livre de Troy est à ceJIe avoir du poids, comme 14- à 17, ou 51 à 56. Wiberd avance que 14 livres avoir du poids égalent il livres de Trov; et Moore confirme ce que nous lisons dans Savary : « 80 ounces aver de poids make near 78 ounces Troy : which is 5lib. aver to poids 6 lib. Troy. which shews the ounces aver de poids lesser, and the lib. aver de poids grea- ter, tbanlhe ounces or lib. of Troy. » La livre avoir du poids pèse 14 onces 11 d. J^ 9 grains, poids de la livre Troy. La livre Troy répond a 12 onces 1 gros 38 grains i de "la livre de France. La livre avoir du poids répond à 14 onces 6 gros f 6 grains de la livre de France. C'est à la livre d'avoir du poids que se pèsent toutes les marchan- dises grossières et de volume, comme fer, chanvre, filasse, etc. Cent douze livres d'iH (1) Yoyez ce qu*eii dit Savary. (A.) 871 LIV DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. IJV 8Ti Yoir da poids font le hundret ou quintal, cinquante-six livres le demi-quintal, et vingt-huit le jod ou quart de €(uintal. Les bouchers appellent stone un poids de huit livres d'avoir du poids, dont ils se servent à peser la viande, qui revient à 7 1. 2 on. 4 gros hS grains de la livre de France. (A.) LivBE est aussi une monnaie imaginaire dont on se sert pour les comptes ; elle vaut plus ou moins suivant le nom qu'on ajoute et qu'on donne à livre^ ou suivant le pays où elle est en usage. Ainsi l'on dit en France une livre tournois, une livre parisis; en An- gleterre, une livre sterling, etc. La livre tournois est de vingt sols tour- nois, et chaque sol de douze deniers aussi tournois. Cette livre était la valeur d'une an- cienne monnaie d'argent qu'on appelait firancy terme qui est encore synonyme avec livre, car l'on se sert souvent de franc au lieu de livre; ainsi Ton dit deux cents livres, ou deux cents francs, etc. On y a ioint le mot de tournois pour différencier la livre de ?ingt sols d*avec les autres monnaies de ompte auxquelles Ton donne pareillement «e nom de livre ; on la distingue aussi par cette dénomination de la livre de poids. La livre parisis est de vingt sols parisis, et le sol parisis de douze deniers parisis ; chaque sol parisis valant quin/.e deniers tournois, en sorte qu'une livre parisis vaut vingt-cinq sols tournois, ce qui est un quart en sus plus que la livre tournois, le mot parisis se dit par opposition à tournois, à cause du prix de la monnaie qui valait un quart de plus à Paris qu'à Tours. La livre de compte numéraire est composée de vingt sols et cha- que sol de douze aeniers. Ces monnaies de compte ont été inventées chez toutes les nations, pour la facilité des calculs et du commerce ; les Juifs et les Grecs se sont servis de la mine et du talent, les Romains du sesterce, et les Français de la livre depuis Charlemagne avec presque toute l'Europe. La mine attique qu'on ap- pelait nouvelle, contenait cent dracnmes, qui était une petite monnaie d'argent^ du poids d'une drachme, ou d'un denier. "^ Le talent attique contenait 60 mines ou 600 drachmes, mais les Juifs et les Grecs n'avaient aucune monnaie qui valût une mine ou 100 drachmes, ni un talent ou 6000 drachmes. L'ancienne livre gauloise était parfaite- ment égale à la livre romaine. Bouteroue Ta prouvé par les premières monnaies des Gaules et de Rome. Les Romains^ devenus les maîtres de l'univers, l'établirent dans toute l'étendue de leur domination. Quant è la diversité des opinions sur l'an- cienne livre romaine, elle vient de ce que les auteurs monétaires ont tantôt pris des médailles pour les espèces courantes, et tantôt des poids qui n'avaient peut-être d'u- sage que dans la vente des marchandises, pour les poids originaux des monnaies ; ap- pliquant ces fausses mesures à divers périodes de tempsy où les espèces ne se rencontraient plus les mêmes, ils ont fait différents rap< ports de la livre romaine. Budée l'estime un peu plus de douze on- ces et demie de France* Bouteroue suppose la dernière livre ro- maine égale à dix et demie de nos onces. Le Blanc a adopté le sentiment de Gar- rault qui ne s'éloigne pas beaucoup de celui de Boutteroue; ils la comparent 1 un eU'aa- tre à dix onces, deux tiers, ou à dix onces cinq gros un denier, pois de marc. Le Père Mersenne confrontant à notre marc une lame d'airain du poids de 36 grains romains, qui lui fut envoyée par ie P. Nicéron, et qui faisait la dix-septième partie d'une once romaine, trouva qu'elle pesait seulement 31 f de nos grains ;d'où il conclut que la drachme égalait 67 grains poids de marc, qu'ainsi elle était de cinq grains plus légère qne notre gros, elauune livre romaine de douze onces ou de 288 dragmes reviendrait à 268 deniers poids de marc, c'est-à-dire a onze et un huitième de nos onces. Cette opinion parait favorisée |)ar les auteurs grecs et latins, qui confondeol perpétuellement la valeur du deni ; ainsi Tonce romaine ou avoir du |K)ids est exactement à Tonce de Troy; commj 51 à 56 ; à ce compte la Ji\Te ro- maine n'est plus que de 5245 grains de Troy et |, ce qai fait quatre grains et deux septièmes à retrancher, et le denier romain pèse 62 grams et {f , poids de Troy d'Angle- terre. » Ces contrariétés au sujet de la livre ro- maine n*ont rien de surprenant. On n*a que peu de pièces de comparaison, sur lesquelles il faut conclure du particulier au général, ce qui est une source d'erreurs. De plus tes auteurs qui ne se sont pas rencontrés dans le môme temps, ont envisagé les choses sous différents points de vue, et les espèces que nous pouvons confronter avec leurs témoi- gnages, diffèrent toujours un peu. Quelques- unes ont été faites plus légères que d'autres par la précipitation, le peu d'habileté, ou la friponnerie d*un ouvrier; d'autres ont été rognées, ou ont perdu de leur poids à force de frayer. C*est cependant sur le pied où se trouvent ces espèces qu'on porte un juge- tneot : doit-on s'étonner qu'il y ait quelque variation entre les auteurs? « Il y a vingt ans, dit Gérard Malines (1), que Thomas lord Knivpt, le chevalier Ri- chard Martin, avec plusieurs autres échevins et ofTiciers de Ja Ville de Londres, Jean Williams, argentier ou orfévce de Sa Majesté, et moi, nous fûines commis pour examiner la monnaie de la tour de Londres. Après 4ivoir comparé la livre du poids de Troy de douze onces, avec le marc de Trov de huit onces, et balancé un marc et demi avec cette livre, nous trouvâmes que douze de nos onces pèsent trois pennt Weighls ou este- lins |[)!us que les 12 onces de France, deux estelins et demi plus que les douze onces des Pays-Bas et d'Allemagne, quatre este- lins et neuf grains plus que douze onces d'Ecosse; et que notre once était plus forte que celle de tous les pays, i» Sous Osric vers Tan 900, les Saxons divi- saient la livre de Troy de douze onces en deux cent quarante deniers sterling, ou sols {î) Chap. 8of the weight, and lineness of motieys, and Iheyr several stands. Diction :y. de Nu^tfTsuiTiQOs. communs, et l'once en vîM^t de ces mêmes pièces qu'ils appellent pfenning: d*fe>ù s'est formé le mot anglais penni. C'est pour cela que l'once de Troy «^n^laise est estimée, pour le poids et pour le litre, vingt venni^ Weighls ou deniers sterling, dont cliacun représente 2k grains. Ces estimations de- meurèrent à peu près sur le môme pied jus- au'à Edouard lll. Sous Henri VI, l'onco 'argent se divisa en trente pcnc« ou deniers. Pendant le règne d'Edouara IV, elle répondit à 40 pence ou deniers, sous Henri VIII à uuarante-cinq. 1^ reine Elisabeth augmenta d'un tiers la valeur de l'once qu'elle porta à 60 deniers, ou cinq sols sterling. Nous observerons que, lorsque les Saxons divisaient la livre de Troy do 12 onces en 2^0 deniers sterling, ou sols communs, la livre de douze onces d'argent monnayé aurait produit h ce compte vingt sols ster- ling, dont chacun répondait à peu près h trois sols tournois, en sorte que les douze onces Sro.iuisaient environ trois livres tournois, ous estimons que ces espèces étaient au titre de huit deniers de fin et au-dessous. Dès lors le marc de fin monnayé pouvait produire aux environs de trois livres tour- nois. Arbuthnot prétend qu'une once de France, composée de 576 grains, égale dix-neuf deniers seize grains et demi, ou 472 grains 4 de Troy d'Angleterre : c'est-à-dire, qu'il s'en faut sept grains et demi anglais de l^t'oy, que l'once de France ne soit aussi pesante que celle d'Angleterre, qui n'a que «80 grains, tandis qu'il en entre dans la nôtre 576. Il pourrait bien j avoir auelque chose à rectifier dans l'exposition ue Gérard Ma- lines et dans le calcul du docteur Arbuth- not. Le premier convient que 72 angelots, avec un O dans le flanc de la nef, pèsent douze onces poids de Troy d'Angleterre. Or l'éva- luation de la cour des monnaies du 6 août 1549 (1) détermine à quatre deniers le poids de ces mômes angelots, en sorte qu'il y en avait 48 à notre marc, et 72 dans douze do nos onces, comme dans la livre de Troy d'Angleterre Les im|)éria1es, suivant Malines, étaient de 69 à la livre de Troy anglaise. Dans l'évaluation que nous venons de citer, et dans l'ordonnance de François 1", du 19 mars 1540, ces mômes pièces étaient de 4ti à notre marc, et par conséquent il en fallait 69 pour faire 12 de nos onces (2). Au rapport de Malines, 126 carolus do Flandre composaient 12 onces de Troy d'Angleterre. Par les mômes ordonnances, il entrait dans notre marc 84 de ces pièces, et il y avait en 12 de nos onces 126 ca- rolus. Selon le môme Malines, 105 ducats de Portugal à la longue ou à la petite croix pesaient une livre de Troy anglaise. Suivant fi)Foi!lanoii, p. 13^. (i) /(/iv/i, p. 114. 28 87Ï LIT DICTIONNAIRE DE L^ordonnance de François 1*% du 15 ayril i5Ul» il y avait à notre marc 70 desdits ducats, et dans 12 de nos onces 105 de ces |)ièces (1). Les réaies d'Espagoe, étant de 108 à la 'livre de Trov anglaise de douze onces sui- vant la Table de Malines, S6 trouvent de ?2 à notre marc, comme il est porté dans l'ordtonance du 23 janvier 15^9 (2). La différence qui se trouve dans le rap- port de quelques autres espèces vient au remède de poids ménagé diversement sur les pièces dont on s'est servi pour régler les essais, ou de ce que les pesées n'ont pas été ftiiles avec )a môme précision. Donc pour former le rapport du marc de Troy anglais au marc de ïroy français, il fout comparer Teslerlin qui pèse 24 grains anglais, à 28 grains ^ de France, comme on a toujours fait, ot non pas à 29 grains |{f : sur ce pied un esterlin ou 24 grains anglais égalent 28 grains^ de France, vingt esterlins ou une once ou 480 grains anglais font 576 grains de France, et 160 esterlins, qui ré- Çondent à un marc, ou à 3840 grains de roy d'Angleterre, égalent 4608 grains ou le marc de Paris, et le grain anglais ne fait qu'un grain et an cinquième des nô** très. L'once de Troy anglaise se trouve de la sorte égale à notre once de Troy, toute la différence consista dans la division des grains. On appelle indifféremment en Angleterre huit onces de Troy un marc de Venise, et le marc de Venise est semblable à celui de France. M. de Lomenie marque même dans une lettre au feu roi, que 100 marcs poids de Paris faisaient 101 marcs poids de Ve- nise. La livre d'Amsterdam, composée de deux marcs poids de Troy, est aussi pareille à celle de Paris, et le petit nombre de grains, dont quelq;Ues-ttns lont la livre de Paris plus forte que i'aiilre, n'entre presque point en considération. L'inégalité qui s'y trouve peut provenir de plusieurs causes. Le P. Mer- senne, dans SOQ Traité intitulé, Parisiensia pondéra prétend avoir remarqué que les trois poids qu'on garde à la cour des mon- naies, l'un de 64 marcs, l'autre de 32 marcs^ «t le moindre de 16 marcs, sur lesquels on étalonne les autres poids, diffèrent entre eux de quelques grains, ce qu'il attribue au frottement qui a diminué l'un plus que l'autre. A l'égard du marc de Cologne dont on se sert en Allemagne, il se divise en huit on- ces, l'once en deux loths, le loth en quatre drachmes, le drachme en trois engels, et l'engel en 32 as, qui reviennent, suivant ' Ricard, à trente grains de France, et suivant le docteur Arbuthnot, à 29 grains Hf; de sorte que Tas ou ess d'Allemagne est un peu moins que le grain français, et le marc • de Cologne composé de 152 engels repré- (t) Fontanon, p. 429. NUMISMATIQUE. LIT ^^ sente, selon Ricard, 4560 grains de France et selon l'autre, 4402 grains {^. ' Nous observerons qu'en 1529 Charles Y empereur fit vérifier le marc de TBiupir» sur le marc original de la cour des rnoonaies, et que celui de l'Empire se trouva plas fort d'un denier ou de 24 grains. En Espagne, on se sert de différants poids, le quintal, Tarrove, la livre, Tonce, l'ada- rame; le quintal pèse fiuatrearroves^rarrove vingt-cinq livres, la livre seize onces, Vtnce 16 adarames. Il y a de menus poids pour l'or, qui sont le marc, le castillan, le tomin, le grain. Un marc est une demi^livre des livres communes ou huit onces; il se par- tage en 50 castillans, le castillan en huit tomins, le tomin en douze grains. Pour Kargenl, le marc se divise en huit onces, Tonce en huit octaves, l'octave en 75 grains. Le grain est du même poids que dans l'or. A Venise, le marc a huit onces, l'once quatre quarts ou silices, le quart trent^six carats ou siliquas, le carat quatre grains, le marc 4606 grains ou 1152 siliquds. A Florence la livre se divise en douze onces, l'once en 24 deniers, le denier eo 24 grains, dont il y a 6J12 k la livre. A Gènes, il y a deux poids, le marc poar l'or, et kl livre pour l'argent. Le marc a huit onces, l'once 24 deniers, le denier 2^ grains. A Naples, la livre a douze onces, et Tonco huit octaves. Le marc de Meissen en Saxe se divise en huit onces, l'once en 24 sols ou deniers. le sol en 24 grains ; le marc contient UOS grains. A Dantzig, le marc est composé de huit onces, l'once de 82 sols, le sol de deai hellers; le marc contient Sd2 heUers. Le marc de Nuremberg est de 16 loots ou de huit onces; le loot de quatre quintest la quinte de quatre primes, deniers eu nosi- mules; le denier de quatre sesterces: le marc contient 256 deniers ou 1024 sester- ces. En Portugal, le marc contient huit oncest l'once huit octaves, et chaque octave quatre grands grains et demi. Le marc d^Anvers est plus pesant que h livre ordinaire, de cinq pour cent : >i ^ divise eo huit dnces> l'once en vingt engels l'engel en trente-deux grains ; le fi^arc cod- tient 5120 grains. Voy. Màrg. La livre de compte au numéraire de Frww est composée de vingt sols qui se divisent chacun par douze deniers, mais nous n^aroos pas d'espèces qui soient précisément de celte valeur. Il y a eu cependant des monnaies d'or et d'argent réelles qui ont valu juste- ment une livre, ou vingt sols, comme les francs d'or des rois Jean 1" et Charles »» et les francs d'argent de Henri III, vùb^^ celte valeur n'a été que momentanée: dans la suite leur prix a considérablemeot aug' mente, ce qui n'arrive point i la ^^^^ numéraire qui ne change jamais de valeur, et qui, depuis le temps de Charlemague q^ 87» LIV DIGTiONXAmE DE KUHlSMATfQUE. UT S?8 nous nous en servons, a toujours valu vingt sols, et le sol douze deniers» et quoique le prix des autres monnaies réelles ait changé souvent. On peut dire que la livra de compte» et m£me le sol et le denier qui en sont les parties, sont des monnaies Huaginaires, puisque nous n'avons eu jamais d'espèces qui aient valu constamment vingt solSt ou douze deniers. Cependant en re- montant au temps où Ton a commencé en France à compter par livres, on trouve que cette monnaie imaginaire doit son origine À une chose réelle; car sur la fm de la première race, on se servait déjà du soi qui valait douze deniers; sous Charlemagne on commença h se servir de la livre de .compte valant vingt de ce^ sols de douze deniers. Pour bien entendre ceci, il faut savoir que pendant la première et la seconde race lie nos rois en ne se servait point, pour peser l'or et l'argent, du poids de marc com- posé de huit onces, mais de la livre romaine qui en pesait douze. Pépin ordonna au com- mencement de son rèj^ne au'on taillerait vîngtHdeux sols dans celte livre de poids d'argent. Ce métal élant devenu plus abon- dant en France par les conquêtes de Charle- magne, ce prince fit foire les sols d'argent plus pesants, et on n'en tailla plus que vingt dans une livre d'argent, c'est-à-dire, qu 'a- Jors vingt sols pesaient une livre de douze onces ; depuis ce lemps-lè, on s'est toujours servi en France du mot de livre, quand on a voulu exprimer une somme de vingt sols; voilà de quelle manière la livre de compte a été introduite : elle doit son origine à la livre de poids; elles étaient toutes deux de même valeur dans leur commencement, puisque les vingt sols d'argent, dont est composée la livre de compte, pesaient une livre de poids de douze onces. La livre numéraire du temps de Charle- tnagrre était donc réputée ic poids d^nne livre d'argent de douze onces. Celte livre se divisait numériquement comme aujourd'hui en vingt parties, mais il y avait des sols d'argent semblables à nos écus dont chacun pesait la vingtième ou vingt-deuxième, ou vingt-quatrième partie d'une livre de douze onces, et ce sol se divisait, comme le nôtre, en douze deniers, et Charlemagne ayant ordonné que le sol d'argent serait précisé- ment la vingtième partie de douze onces, on s'accoutuma à regarder dans les comptes numéraires vingt sols pour une livre. La livre de Charlemagne a conservé sa va- leur intrinsèque jusquà la fin du règne de Louis Yl, mais petit à petit les rois, dans leurs besoins, tantôt chargèrent les sols d'alliage, tantôt en diminuèrent le poids, de sorte que ce sol, qui était autrefois ce qu'est à peu près un écu d'argent, n'est pi us qu'une égère pièce de cuivre avec un onzième d'ar- gent tout au plus, et la livre, qui était le si- gne représentatif de douze onces d'argent, n'est plus en France que le signe représenta- tif de vingt de nos sols de cuivre. Le denier, qui était la cent vingt-qUfitrième partie d'une livre d'argent, n'est plus que le tiers de cette monnaie qu'on appelle un liard; en supf)0' sam donc qu'une ville de France dût à une autre' cent vingt livres de rnnte, c'est*à^dirc quatorze c^t quarante onces d'argent du temps de Charlemagne, elle s'acquitterait aujourd'hui de sa dette en payant un écu de six livres. La livre de compte des Anglais et celle des Hollandais ont moins varie; une livre sterling d'Angleterre vaut environ vingt- deux livres de France, et une livre de compte hollandaise vaut environ douze livres de France; ainsi les Hollandais se sont écartés moins que les Français de h loi primitive, et les Anglais encore moins. L'an 837, sous le règne de Charles le Chauve, il y eut un édit qui ordonna qu'il serait tiré des coffres du roi 5U liv. pesant d'argent pour répandre dans le commerce, afin de ré))arer le tort que. les e$f)èces dé- criées avaient causé par une' nouvelle fabri-* cation : nous observerons que ces 50 livres en valaient i>25 du temps de saint Louis, et 318 I d*à présent, parce que la livre avant saint Louis valait 8 livres } d'à présent, c'est* à-dire 10& onces; et sous saint Louis elles furent réduites à 13 onces; sous Fran- çois I" la livre de 16 onces commença et fut appelée livre de marc; ainsi ces 50 livres faisaient environ 3,900 livres de ce temps-là, et78i900 d*à présent, sur le pied de 12 onces pour la livre, et sur le pied de 16 onces la somme de 10^,000 livres, c'est-à-dire, que la livre pesant d'argent pesait 6 livres } d'à présent (1). Table deê réductions que la livre de Charle nuigne a $ouffertei jusquà présent^ èxltaiU de la table de M. Demis. 1. . s. d. Cbarlefnsigne. 768-1413 66 8 0 Louis VI et VII, iii3-1158 18 i3 6 Philippe-Auguste, 4158 4222 49 46 44 St-Lonis et Philippe i H, 4222-1226 48 4 11 Philtpiie le Bel, 1226-1285 17 19 0 Louis X et Philippe V, 4285-1313 18 8 10 ' Charles le Bel, 1313-1321 17 3 7 Philippe de Valois, 1321-1344 f4 11 10* Le roi Jean, 1344-1364 9 19 S* ChariesV, 1361-1380 9 9 8 Charles VI, 1380-1422 7 2 5 Charles Vil, 4422-1461 5 13 9 Louis XI, 1461-1483 4 19 7 Charles VllI, 1483-1497 4 10 7 Louis XII, 1497-1514 3 19 8 Françoise 4514-1543 5 11 ^ Henri H et François II, 1543-1559 3 6 4^ Charles IX, 1559-1574 2 18 7 Henri III, 1574-1589 2 12 41 Henri IV, 4589-4644 2 8 0 Louis XIH, 4644-4642 4 45 3 Louis XIV, 4642-4715 4 4 41 Louis XV, 4715 1720 8 depuis 1720 josqu^à présent 1764 1 On voit, par cette table, 1" qu'en calculant d'après le prix actuel du roarc d'argent de (1) Les neavellei recherclies de M* Çoéraed-onr éclairé tontes les questions relatives à 1^ livfe; awl poids et aux monnaies du temps deCharleningâi!; voy. les Prolégomènes du Poltfptiqne de V:\bhe Irmiuoni chap. y. 87» LIT DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. UT ;» Iniit onees, porté à 49 liv. 10 s., )a livre de Charlemnsne vaudrait aujourd'hui, poids |M>ur poids, titre pour titre, 66 liv. 8 s.; S* que nôtre livre d'aujourd'hui est en rap* port avec trois deniers J du temfV^ de Char- lemagne, et qu'un million du temps do cet empereur vaudrait soixante-six millions deux r.ent mille livres de la monnaie actuelle; 3* il est également facile de reconnaître la proportion de la valeur des monnaies des différents règnes les unes avec les autres ; 4* la livre, sous François 1'% ne valait que sept sols six deniers de la monnaie du temps rfe Charles Y ; au contraire, la livre sous Charles V valait 2 liv. 13 s. k d. de la mon- naie du temps de François 1". (A.) Valeur d'une livte de France en monnaies étrangèreSf au niîUeu au xyiii' siècle, Amsterdam, .... 9 sols communs et 5 fenins. Anvers, 9 sois communs et 6 fenins. Augsbourg, .... 22 creutzers et 2 fe- nins. Avignon, comme en France, Hûle, 22 creutzers. Bergnme, ..... kO sols de change. Berlin, 6 bons gros. Breslau, 22 creutzers et 6 fe- nins. tiadix, ....... h réaux de vellon.* Gonslantinoplo, Cracovie, . . Copenhague, ■ Danlzick, M aspres. 22 gros polonais et 6 fenins. 15 schellin^s danois et 11 fenins. ^ gros polonais et 6 fenins. Dresde, .:.... 6 silvers gros. Florence, ..... 3 sols et 11 deniers d'or» Francfort, 02 creutzers et 2 fe- • nins. Gênes, 2k sols et 8 deniers courants. Genève, .- 26 sols 4 petite mon- Hambourg, Kœnisberg, Leipsick, Lisbonne, Livourne, Londres, Madrid, Messine, Milan, . • V Naples, Nuremberg, . . Palerme, . . . St-Pétersbour^, Rome, ..... Stockholm, . . Turin, . . . . naio. 9 sols lubs de ban- que. 22 gros polonais et 6 fenins. 6 silvers gros. 166 rés et deux tiers. 3 sols et 11 deniers d'or. 11 deniers sterling. 4 réaux de vcIlon. ^•8 grains. 26 sols et 3 deniers courants. U grains. 22 creutzers et2 fenins. kS grains. 19 copecbs. 19 bayoques et 1 qua- trino. 24 stuyvers de cuivre. 18 et deux deniers. Valence, 5 sols et 3 deniers. Varsovie, I fiorin et demi. Venise, ...... 2 livres. Vienne,. ...... 22 creutzers et 9 t^ nins. (Abot.) Livres d'argent fabriquées en exécution de redit du mois de décembre 17t9, registre en la cour des monnaies le 2 dudit mois, a'i titre de douze deniers de (in à la taille de ^5 -fî pi^r marc, au remède de six grains pont le fin, et de dix-sept onzièmes de pièce poar le poids, au cours do vin4 sols chacono, des demies h proportion. Par édit du moij de septembre 1720, registre en la cour des monnaies lu 30 du même mois, il a été or- donné, art. k^ que les livres d'argent seraient portées incessamment après le 15 d'oclobn^ suivant aux hôtels des monnaies pour j être fondues et converties en espèces de la fabri-^ cation ordonnée par le présent édit. (A.) Livre sterling. La litre sterling d*Angle- terre, que l'on nomme aussi pundt, et quel- quefois pièce, vaut vingt sols sterling oa vingt schellings, le sol sterling valant douze deniers sterling ou douze penins;el le dénier sterling ou pennin estimé treizd deniers un tiers tournois. Il n'est pas possi- ble de déterminer d'une manière ûie et per- manente une juste proportion entre la ralear des espèces courantes de France et d'An- gleterre, è cause des différents changements qui arrivent en France, où l'argent est imdi plus haut, tantôt plus bas, au lieu que les Anglais ne changent point la valeur deleurs monnaies. A présent (176i^), sur le pied que l'argent est eh France, Técu ou croolon d'An- gleterre, qui esX du poids d'une once, doiA quatre font toujours une livre sterling, vaut environ cinq livres dix sols, ce qui revient b vingt-deux livres tournois pour une livre sterling : ou comme une livre est toujours environ un demi- marc ou quatre onces d'ar- gent pesant, il faut sav.oir ce que vaut le marc en France, et de là, conclure qu'uo demi-marc et une livre sterling sont è peu près la même chose pour la valeur courante. La livre sterling au pair à hS livres le marc d'argent, monnaie de France, vaut 23 1. li s.. 1 d.; à 4^) liv. 16 s. le marc, suivant Tarrêt du mois de mai ITSG, elle Y^ut 2 tournois; car le change venant à augmenter ou diminuer, la livre de gros augmente ou diminue à proportion que le change a «uf mcnté ou diminué. 8SI LOD DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. I.€0 ISS f ! 4DLB de la quantité de schelUngs fabriquée tn Angleterre avec une livre pesant d'ar- gent dans différents temps ^ extraite de if. Loiondes et de Vévéqne Fleet%tood. Aûiiécs.. Tilre. den. ff' *rh. lien w d'Edouard I. 11 2 20 3 20 Edouard lli. 11 2 22 6 21 Edouard III. 11 2 25 » 9 Henri V. 11 2 30 » 1 Henri VI, 11 2 37 6 k Henri VI. 11 2 30 » ^ Henri VI. 11 2 30 » 39 Henri. VI. 11 % 87 t 5 Edouard IV. \ 8 Edouard. IV. h M> Edouard IV. r 16 Edouard IV. < 11 3 37 6 9k Edouard IV. 1 Robrtrt III. 9 Henri VII. / t Henri VlU. 11 2 ^5 Sk Henri VIII. 10 » 48 36 Henri VIII. 6 » tô 87 Henri VIII. k » 48 1 Edouard VI. k • 48 S Edouard VI. 6 1 72 6 Edouard VI. 11 1 60 8 Marie, 11 » 60 2 Elisabeth, 11 2 60 19 ElisAbeth, 11 2 60 k3 Elisabelh, 11 2 62 Ce dernier taux est toujours resté le même LODËVE (Monnaies des évéques dé). No- lice par Dubyy Monnaies des barons, T. 1, l>. 64 (1). Lodeve, Lodovisium^ Leuteva^ Loteva et Lutevoi ville avec un évôché suffragant de Narhoiiaet en Languedoc, sur la rivière de Lergue, au pied des Cevennes, à huit lieues ouest-nord-ouest de Montpellier, et à dix- sept lieues nord-est de Narbonne. Le cardi* nal Fleury était né en cette ville le 22 juin 1653. Le diocèse de Lodève est borné au nord par celui d'Alais, au nord-ouest par le Rouer- sue, au sud et à Touest par le diocèse de liéziersy et à Test par celui de Montpellier. Les évéques sont seigneurs delà villedeLo* dève, et même d'une grande partie de leur diocèse, qu'ils ont acquis dans le xn' siècle. Us prennent aussi le titre de comtes de Montbrun. Le siège épiscopal de Lodève existait dès le commencement du v* siècle; son premier évèque fut saint Florus, ou plus certainement encore Materons, qui souscri- vit, en 506, au concile d'Agde. Les évéques de Lodàyeont joui du droit fie battre monnaie jusqu'au règne de Fran- çois 1". M. de Boze nous donne un denier ci(^ billon qui porte £P1SC0PUS LODOVIr CENUS. (1) Toyez en outre d'inléressan(e« notions sur la monnaie des évéques c!e Lodève, dans les additions à liaby, 1. 1*' de son ouTrage, p. xlix, la Revue de Au- mhmaiique de 18ii, p. 151, et ci-dessus nrlicle Ifju^cE, n»8]. «FVLCRANNVS (1). Fulcran, de la fa- mille dos anciens comtes de Snhstnntion, monta sur le siège de Lmiève en 9^9; il mou- rut en 1006, en odeur de sainteté. Voy. D|i Cangp, Longuerue, la Gallia christiana^ et !• Traité de ff. de Saint-Vincent. (Fin de la no- tice de Duby.) M. le baron Cliaudrue de Crazannes a fait connaître une variété nouvelle dti depier de révoque Fulcran, et donné dies notions çé* nérales sur la monnaie des évéques. de Lodève. Ce te notice est insérée dans la Revue de Nth mismatique- de 1844, page 435. M. de Cra- zannes i>ense gue les évéques de Lodève jouirent du droit de battre monnaie jusgu*au règne de François 1". En admettant ropinion de cet érudit, on doit remarquer combien il est douteux que les évéques de Lodève aient exercé leur droit monétaire si tardive- ment; et pour preuves, il suffirait de rappe- ler l'excessive rareté des monnaies des évA- qties de Lodève, et de savoir, ce que M. do Crazannes constate, que déjh au xni' siècle les évoques de Lodève se servaient habituel-' Icment de la monnaie de Melgueil ou Mau^* guio. LOI, terme par le(iuel on exprime le titre, le An, ou la bonté intérieure des espèces. Voy. Fin, Titre, Monnaies, etc. LOUIS D'OR, espèce d'or qui se fabrique et qui a cours en France; savoir: le louis d'or pour vingt-quatre livres, le double louis d'or pour quuraute-buit livres, et le dorais louis d'or pour douze livres. La fabrication de cette espèce a été ordonnée par édix du mois de janvier 1726, qui eq fixe le titrq à vingt-deux carats, au remède de fin de douze trente-deuxièmes par marc, la taille h trente au marc, le poids à deux gros neuf grains au remèJe de poids de quinze graine t>ar marc, la, valeur à vingt livres, les dou- bles et les demis à proportion. Par arrêt du conseil et lettres patentes du 26 niai 1726, adressés à la cour des mon- naies, et pnr. elle registres le 27 du môme moâs, Sa Majesté a augmenté le louis d'or fobriqué en exécution de Tédit cité ci-des^ sus pour avoir cours pour vingt livres, K vingt.-quatre livres, les doubles et les demis à proportion. Cette espèce a pour empreinte d'un côté le buste du roi, pour légencfe Lu^ dovicus XY Dei gratia Franciœ et Navarre^ rex; au revers les armes de France ei d(^ Navarre, surmontées de la couroijne cle France avec cette légende : Christus régnât^ vincitf imperat : ensuite le millésime, la lettre de la monnaie où l'espèce a é\i fabriquée, le différent du directeur, du graveur, un grè- netis au contour, etc. Voy. au mot Monmaib celles fabriquées sous Louis XV. LQuis Xlll est le premier roi qui ait fait fabriquer une monnaie sous le nom de louis d'or: la fabrication en fut ordonnée par édit du 31 mars 1640, au titre de vingt-deux ca-t rats, au remède d'un quart de carat, à la taille de trente-six louis d'or un quart : ainsi chaque louis i>esait cinq deniers six grains,^ (i)D%,l.UnclicXlY, 883 LOU DiCTIONNàIRE DE Nl>10SMATIQÛ£. tilt M ou cent vingt grains, et valait dix livres, le double et le demi à proportion. On fit aussi des pièces de quatre, de six, de huit et do dix louis; elles n*eurent point de cours dans )e commerce et ne passèrent que pour piè- ces de plaisir. Voy. au mot France, ceMes fabriquées sous Louis XIII et Louis XIV, pour y trouver les variations du louis d*or sous le règne de ces princes. Nous observe* rons soulement ici que sous le règne do Louis XIV les louis d'or n*ont pas valu au delè de 20 liv., et que dès le commencement du règne de Louis XV ils ont valu jusqu'à 30 liv.y et ensuite jusqu'à 36 liv. et au delà; avec cette différence que, dans quelques- unes ûes dernières fabrications, le poids a été augmenté à proportion du prix, ce oui ii'avait été (]ue peu ou point observé dans les augmentations arrivées dans le règne pré« cèdent. Les louis aux 8 LL de Tannée 1720, du poids de six deniers neuf grains, valent Ib liv. à Genève. Les louis à la croix de Malte et aux LLcouronnées^ aussi de Tannée 1720, du poids de sept deniers seize grains, à la taille de 25 au marc, valent 16 liv, 16 sol>s h Genève. Les louis aux deux LL, dits mirli- tons, de 37 l au marc, du poids de cinq de- niers deux grains, de Tannée 1723, sont fixés à 15 liv. 5 sols à Genève. Les louis fa- briqués en exécution de Tédit du mois de janvier 1726, valent à Genève V* liv. 12 sols à 13 sols argent courant, et en Allemague un carolin fixé à neuf florins et 36 creutzers, qu'on estime uneguinée d'Angleterre. (A.) Louis d'argent, connu sous le nom aécu blanc, dont la fabrication a été ordonnée par édit de Louis XIII, du 23 décembre 1641, au titre de onze deniers de fin, de huit pièces ^ au marc, du poids de vingt-un deniers nuit grains, trébuchant chacune, a eu cours pour soixante sols. On fabriqua dans le même temps des louis de trente sois, de quinze sols et de cinq sols, dont la niaraue était entière- ment semblable à celle des louis de soixante sois ; toutes ces espèces dont le célèbre Va- rin avait fait les coins, furent fabriquées au moulin. Jusque-là on n'avait encore fabriqué d'espèces d'argent aussi pesantes que le fu- rent les écus blancs. Nous observerons que partout où il est parlé d'écus avant Tan 16\l, )1 faut toujours Tentendre de Técu d'or. Voy, au mot FRàNCK, celles fabriquées sous le règne de Louis XilL Par édit du mois de mars 1720, registre en la cour des monnaies, te 15 dudit mois, Sa Majesté a ordonnéqu'il serait fabriqué des louis d'argent au titre de onze deniers de fin, à la taille de trente au marc, au remède de trois grains pour le ti- tre, et d'une demi-pièce pour le poids, les- quels ont eu cours jusqu'au dernier avril suivant pour60 sols, pendant le mois de mai, pour 55 sols, pendant le mois de juin, pour 50 sols ; juillet, 45 ; août, W) ; septembre, 35; octobre, 30; novembre, S5; réduits, au pre- mier décembre, à 20. (A.) Louis de cin(j| sols, petite espèce d*ai%ent qui ne fut fabriquée a'abord que dans les monnaies de France. Le louis de cinq sols est une diminution da Téca desoixanle sols, il en fait le douzième : la fabrication en a été ordonnée par Louis XIII en 16*1, doù de même qu^au louis d'or, il lui fut donnéle nom de louis d'argent. Louis XIV, par dé- claration du mois de décembre 1690, aug- menta sa valeur de six deniers, et en or- donna une fabrication sur ce pied, au titre et du poids à proportion que les écus de 66 sols fabriqués en conséquence de l'édit du mois de décembre 1689. Cette petite mon- naie d'argent, dont le commerce a fait un si grand bruit dans toutes les échelles du Le- vant vers le miliou du xvii* siècle, y était appelée par les Turcs, Hmminê; Tempreinte en était si belle et si nette, qu'aussitôt que les Provençaux ea eurent porté, les Turcs ne voulurent plus d'autres espèces : des mar- chands la mode passa aux femmes, et Uen- tôt leurs coiffures et leurs habits en furent brodés. Les Français, profitant de leur bonni fortune, faisaient prendre d*abord ces tini' mins pour dix soU, ce qui était gagner cent pour cent : ils baissèrent ensuiteà sept sols six deniers, et enfin en 1670, ils furent Uh t::)!ement déciiés. (A.) LURS, on appelle soislubs à Harobourget en plusieurs villes d'Allemagne, une mon- naie de compte dont 48 sols Tubs de banque font enviran 5 liv. de France. Quand on tient les livres par rixdales, marcs, soU et deniers lubs, la fixdale vaut 48 lubs, la dalle 32, le marc 16, et le sol lâtdeniers lubs. Nous ciIh serverons qu'on ne met jamais ce mot lubs qu'après les mots de marc, sol, ou denier : ainsi Tondit un marc lubs, un sol lubs, un denier lubs. (A.) LUNE CORNÉE. On nomme ainsi de l'ar- gent de coupelle dissous dans de respritde nitre pur, étendu ensuite dans une ou deux fois autant d'eau de rivière filtrée : on verse dans cette dissolution affaiblie une saumure ou solution de sel marin UHré, ce qui fait tomber ou précipiter l'argent en une espèce de caillé, qu'on tave deux ou trois foisav^ de Teau chaude pour en enlever, autant qu'il est possible, l'excédant de l'acide nitreui el le sel marin surabondant : on bit sécber le résidu, et ce résidu séché est la luneatmé^t laquelle fondue à petit feu donne une subs- tance transparente et pliante coiume de la corne, d'où lui vient son nom : poussée* plus grand feu elle s'évapore, parce Qu'elle est volatile, de plus, elle est si pénétraole qujelle passe à travers du creuset dans tous les endroits où elle le touche. Il est aisé de juger par cette description que la lune cor- née est extrêmement difficile à révivifler en argent malléable sans perte ; mais cet tr%^^^ est alors aussi pur qu'il peut rôlrei ^^^ qu'en le précipitant de l'esprit de nitre par 1 addition du sel marin^ on compose une eau régale dans laquelle reste suspendu le P^'J de cuivre que peut contenir encore I argem de coupelle qu'on a employé dans l'op"«* tion : ainsi cet argent corné se retire fouf l'ordinaire exempt de tout le cuivre de son alliage. Pour être encore plus certain fp " ne lient plus la moindre parcelle decuitre» SS3 L\0 DICTIONNAIIIE DE NUMISMATIQUE*. LYO SM on rer^e sur uq gros de cet argent corné ileui à trois gros d^s(frit volatilede se] am- moniac, pour voir s'il n'y prend pas une couleur bleue plus ou moins intense, h pro- portion du cuivre qui-pourraîl s'y trou- ver. (A.) . LDXECIL {Abbaye de). Dom Carpenticr a fait graver dans le Supplément au Glossaire de DuCange un tiers de sol d'or, sur lequel on voit d'un côté une croix élevée sur une bande, avec ce mot MONASTERIO, et de Tautrc, un calice à deux anses, surmonté d'une petite croix, avec cette inscription : LOSSOVIO. La lettre W placée dans le champ au-dessous de (a croix porte Dom Carpentier h faire remonter cette pièce à Té- poque de Walbert, élu abbé de Luxeuil en 625 ; mais il exprime l'opinion qu'elle a pu être frappée à Luxeuil par les rois delà pre- mière race. Dom Grappin n'admet pas cette réserve et croit que cette monnaie est bien de l'abbaye même. Si celte opinion est fon- dée, aucune église du royaume, que l'abbaye de Saint-Claude, n'aurait pu se glorifier d a- voir joui de battre monnaie des un temps aiissi recfllé^ Dom Grappin attribue l'absence des monnaies postérieures de labbaye de Luxeuil aux préientions excluaives des ar- chevéqiies de Besancon. Yoy. Dnby, Ad- diiiont au Traité (us monnaies, tome 1'% pag. Ixviii. LYANG, monnaie de la Chine valant une pièce et un quart de 8 réaux. LVON ( Monnaies des archevêques de). police par Duby, 1. 1, p. 18 (1). Lyon, ou Lion, Lugàunum^ Lugodunum^ Lucdunum, Lygdunum et Lugdunum Segu- sianorum^ ville la plus considérable du royaume après Paris, et capitale du Lyon- nais, située au confluent de la SaAne et du Hhône, est k «ent lieues sud-est de Paris. On croit que Lugdunum a été formé dos deux roots celtiques lue et dtin, dont le pre- mier signifie peuple en cette langue et le se- cond moniagnsy comme qui dirait les habi- tants de la montagne. Du temps de César, le Lyonnais était habité par les peuples ap- r^elés Segusiani^ et f)ar quelques-uns des nsubres. Sous Honorius, ce pays était com- pris dans la première Lyonnaise. Le diocèse de Lyon est borné au nord par ceux de Mâcon et d'^utun; au nord-est par >e diocèse de Besançon et par celui de Saint- Claude; au sud par ceux de Vienne, de Vi- viers et du Puy; è l'est par celui de fiellcy, et à l'ouestjparceuxd'AutunetdeClermont; saint Pothm, disciple de saint Polyearpe, £asse pour avoir été le premier évêque de yen dans le u* siècle. L'empereur Frédéric l*\ en qualité de roi de Bourgogne, déclara, par une bulle du 18 novembre 1157, Heraclius de Montboissier archevêque de Lyon,^ et lui accorda le droit de battre monnaie. L'archevêque jouit de plusieurs préroga- lires entre autres du droit de primatie, quoi- (I) Voyex en outre les additions à Diiby, dans le lonie l'^de son Tnvîlé, pag. stv et siiivaiUes. que plusieurs autres sièges le prétendent aussi. Les chanoines du chapitre ont depuis 1173 le titre de comtes de Saint-Jean de Lyon. L'archevêque de Lyon avait droit de for- ger monnaie blanche, le 28 novembre 1315,. (Table alphabétique des matières des regis- tres du parlement.) Deniers à trois deniers dix grains de foi argent-le-roi, do dix-neuf grains de poids au feurde deux cent trente-quatre au marc; la livre desdits deniers valait trois sols qua- tre deniers moins que la livre des petits tournois du coin du roi, de sorte que les quatorze deniers ne valaient que douze de- niers de la monnaie du roi. (Registre de Lolîer.) N« L PRIMA S^DES (1). La lettre dont le haut forme une croix, est le monogramme de la ville de Lyon (2). ^. GALLIARUM, premier siège des Gaules. Denier d'argent pesant trente grains. — Ca- binet de M. de Boullongne, M. de Boze. N* 2. Pièce d'argent, présente les mêmes légendes; elle pèse dix-nuit grains.— Même cabinet. N" 3. Moitié de la pièce précédente, pesant douze grains. — Cabinet de M. Pagnon d'I« jonval. N**.. Mêmes légendes, denier d'argent, Sesant vingt grains. — Même cabinet, et 1. de Boze. N* 5. Pièce pareille à la précédente, ex- cepté dans le type; elle pèse seize grains. — Cabinet de M. de Boullongne. N* 6. Mêmes légendes, ce denier ne pès# que dix-huit grains. —Même cabinet. N* 7. Autre denier d'arjgent^ avec le type différent ; il pèse aussi dix-huit grain$. — . Cabinet de M. de Boullongne, N" 8. Autre pièce avec les mêoies tégen*' des, pesant vingt grains, — Mémo cabinet. N"* 9. Autre denier d'argent, avec les mé** mes légendes, mais d'uu type différent ; il pèse vingt-cinq grains. —Cabinet de M. Pa- gnon d*Ijonval. N* 10. Moitié du n* 8 ; elfe pèae quinze grains. — Cabinets de MM. de Boullongne et de Milly. N* 11. Autre demi-deoier d^argent, pesaul <1) L^archevéque el le chapitre de Lyon faisAîeni frapper dès le u« siècJ4Î des monnaies qui ont C14 cours pendant cinq cents ans, avec la légende : Prima sedes hallifirum; il en existe encore dans les cabinets des curieux. CcUe légende. Prima sede$ Galliarum^ a été mise au revers d un méJaillun frapfié en 1754, à Lyon«.à roccasion du lubilé célébré dans cette ville, à caïuse de U concurrence de la Fôte-Dieii avoo celle de saint iean-BapUste. Ce Jubilé était le qua» trième, attendu que depuis Tinstitution delà Fête* Dieu, il n'y a eu que. les années 1451, 1546, 4666 ei 1734 où les deux fêtes susdites soient t<>mbées ai> même jpur, ce qui n*arrivera plus qu'en 106, 1945» etc. Cette note est extraite d'une lettre insérée dans le Journal général de Francs, in-4«, n« 35, du '2S mars 1786 ; et qui a pour auteuir M. Tabbé de Sainte Léger, dont les connaissances infinies et la sagf . critique, loin de se borner il la bibliographie, s'éteu^ dent sur tons les genres de littérature. (A.) (ï) Planche VII, n» 1, i^ Duhy. sn MAC DICTlOiNNAIRE DE NUMISMATIQUE. MAG m ûuinzc grains. — Cabinet de M. SneJling. NM2. PRIMA SEDES. lî. GALLIARUM. Obole de billon. — Ca- binet de M. Hauraont. Toutes ces pièces se ressemblent beau- coup, mais elles sont de coins différents ; il parait qu'elles ont été frappées dans le xiv* siècle. — Voyez le Gallia christiana^ Bros- set, Valois; Joan, Columbi opuscula varia^ le P. du Molinet. (Fin de la notice de Duby.) On a vu par ce qui précède que la mon- naie épiscopale de Lyon fut anonyme, c'est- à-dire qu'elle ne portait pas, généralement du moins, le nom des prélats sous lesquels elle était frappée. Elle conserve ce ca- ractère exceptionnel pendant tout le temps que les archevêques de Lyon frappèrent monnaie, c'est-à-dire du xu* au xy siè- cle euvirat^ M. de Longpérier t^ fait connaître une cu- rieuse exception à cette règle, en publiant une monnaie portant la première lettre d^ui nom de prélat, K. {Karalus) et qu'il attribue avec toute vraisemblance a Charles d*Alcn- çon, premier archevêque de ce nom pour le siège de I<as quelque ha- bitant de Baugency, et que s'il s'en présen- tait un, il était aourri aux dépens du cba< pitre, et recevait une paire de^nts blancs. Sans garantir pour véritable ce fait queM.Pol- lieux nous donne encore comme un on dit, (t) Lemaire, Antxquitéi d'OrUant. Si ce florin sW fabriqué à Baugency, au nom de nos rois, depuis que I usage de celle monnaie avait cessé, il senti possible que parmi les Oorjns français, coosenéi dans nos coliecUous» quelques-ans. proviossent ^ ceue source. (d) M. Pelliftux.-— Les fers et les pièces monnajées furent alors ren)î&à M. PoUieui» rhisiorieo de ^^ gency. Son Hls, M. Pel ieux-Bonny, les conserre encore an milieu d*aulres curiositcs d*mi luuliulc- rél pour Thisluire de sa ville natale. (5) On connail plusieurs jugements rendus conirs les habiiants de Baugency, entre aulres, ceoi duiS janvier liSO, 14 j;invier 1436-1474-1556. lijiliu «ne senleiice contradictoire rendue au baiUuise d'Or- hiaiis. Le 25 janvier 1377. «Voyci les hi^ioirc^ ^ rOrlcanai^. MAI DICTIONNAIIIË DE MUMrSMATtQCC. fioiis ferons observer que très-probablement^ fin aura confondu avec un autre usage qui avant se pratiquai! te 25 septembre, jour où l'on célébrait une autre fêle de Saint« Firmin, La pri^miëre Ibis qu'il est parié de la rede- vance de la mailte dV)r, qu'on appelait Vexai* talion de la fidèle natign de Picardie (1)^ c*est dans un titre dul^ janvier lil6 (vieui style, H17). Ce titre fut passé à Orléans en pré-» seoce de Bernard Palu, notaire apostolique, par Bertrand,. Jean de Berry et autres déteii* tours. Ils reconnurent que Jean Candellay, .procureur de la nation, et les suppôls jouis* saient de ce droit depuis un temps immémo* rial. Quôd nostra Picardia el suppoêiti ha- bentju»^ suni inàona êipaeifkaêaisina. Quod de initia memoria hominum non exislit. La maille d*or j est appelée obolum aurifloren- iini. Nouvelle preuve que dans l'origine cette monnaie n'était qu'un florin de Florence. Les biens sur lesquels cette redevance était assise étaient situés tant à Baugi^ncy que dans les environs. Une rue de la ville porte encore le nom de rue de la Maille^d^Or, Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que dès avant 11^9, ces biens qu'on appelait feuda et rétro feuda Vendocinencia seuSancli Firmini^ étaient redevables annuellement de 72 sols rnvers le cliapilre d'Amiens, et que dans tous les actes qui parlent de cette redevance, il n'est pas fait une seule fois mention de la maille ae Florence. Quand une chose luj paraît eitraordinaire, ic peuple ne manque jamais de l'exjtliquer par un miracle. Aussi a-t-il prétendu qu'un seigneur de Baugency nommé Simon» guéri miraculeusement de la lèpre par l'opération de saint Firmia , avait par reconnaissance établi cet usage» et beaucoup d'autres qu'il serait trop long d'énumérer ici. La légende primitive ne dit point à quelle époque vivait ce seigneur ; mais plus lard, on a trouvé que c'était sous le règne do Chilpéric» eu 681. Sans discuter ce fait, qui au reste no mérite aucune attention, nous dirons que l'origine do cette redevance a embarrassé tous les historiens de TOrléa- nais, qui, en voulant l'expliquer, se sont perdus dans de vaines conjectures. Lemaire^^onl nous avons déjà parlé, et Symphorien Guyon, autre historien de l'Or- léanais, ont prétendu que les chanoines d'A* miens en étaient les seuls auteurs, et aue le florin avait été choisi préférablement a une autre monnaie, parce que le chef de saint Jean-Baptiste était particulièrement honoré dans leur cathédrale. Malheureusement ce n'est qu'une hypo- thèse qu'ils n'appuient d aucune autorité. Selon le marquis deLuchet, cette redevance ne serait autre que celle des 72 sols cédés par les chanoines aux étudiants de Picar- die. Mais outre que nous pourrions montrer (^u'au XV* siècle, ces deux redevances étaient simultanées, un titre de 1613 nous montre (\) Lomatre rappelle simplement Vélévaiiou de Picardie. qu'au xvii*on Jeur payait encore ces 72 sols. D'autres ont prétendu ensuite que les sei'* gneurs de Baugency en étaient seuls fonda- teurs, parce que, disent Polluche et Beau- vais de Préau,, eux seuls pouvaient posséder le rouage de Baugency, sur lequel reposait cette redevance ; ces auteurs ne connais- saient pas sans doute un acte de H51, dans lequel il est expressémentditque lerouagede Baugency faièai(|partiedu fiefaeSainê-Firmin» Parce que, dit M. Pellieux, ils descen- daient en ligne directe des anciens comtes de Yermandois.... Il serait trop fon^de discu-* ter le système de M. Pellieux qui, touèingé* Dieux qu'il est^ ne repose cependant que sur une hypothèse inadmissible. Nous dirons aeu* lement que, d'après lui, la redevance de lai maille d'or aurait, jusqu'au xiv' siècle, éi& payée d'une autre manière; que Philippe le Bel, acquéreiir de la seigneurie de Baugency en 1292, aurait établi que désormais cette redevance serait acquittée au moyen d'un florin, et que ce florin porterait une tour si-* SniQant que cette monnaie avait été frappée à augency,qui portaitune tourdanssesarmes. M. Pefiieux n'avait d'autres raisons pour prétendre que Philippe le Bel avait le pre* mier ordonné d'acquitter de cette manière la redevance, que l'assertion de Du Gange. 3ui donne à ce prince, un petit florin au nom e puiLippvs. Il n'est pas plus fondé à dire aue la petite tour faisait allusion aux arme& e Baugency. Jamais la ville de Baugency n'a porté de tour dans ses armes. Nous voyons dans cette petite tour, non pas un emblème particulier, mais une mar-* ?[ue monétaire qu'ont souvent des florins rappés par les dauphins du Viennois, les évéques de Saint-Pau!-Tro s-Châteaux, etc. Si tat.t d*hommes instruits se sont trom- pés en voulant exi>li(]uer le problème histo- rique de la maille d'or de Baugency, on nous permettra de ne pas chercher à le vé* soudre. Nous terminerons cette note en ap* pelant sur un fait aussi singulier l'attention des savants dé la Picardie et de l'Orléanais, parce que, plus que personne , ils sont h môme de nous donner la solution de celte question bizarre. MAIN BÉNISSANTE, sur les monnaies* Yoy. la V' partie de l'article France, § 77. MALTE ou de Rhodes {Sceau de l'ordre de). Foy. Hôpital de Saint-Jban de Jérusalem. MAMOUDl, monnaie d'ar(£ NUMISMATIQCE. MAR m Bengale et autres liei»» suivant que le ma- moudi hausse ou baisse de valeur. (A.) • MANCH ou MiNB, poids dos Juifs. MA^S( Monnaies des évêques du). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats^ tom. I, pag. 39. Le Mans, Cenomanum^ capitale du Maine, située sur la rivière de Sartney à cinquante lieues sud-ouest de Paris, et à trente nord d'Orléans. L'église cathédrale est sous Tin- vocation de saint Pierre et de.saint lulien. ' Le diocèse du Mans esl borné au nord par ceux deSéez/de Bayeux et d*Avrai3ches, au sud, par ceux d'Angers et de Tours, à Tes^ fmrceuxd^Chartresetde Blois, età Touest par e diocèse de Rennes. L'évéque se dit le pre- mier suffragani de Tours. Il paraît que saint Julien a été le^ premier évoque du Mans, vers te IV' siècle. Choppin • Coutume d'Anjou^ le Cour-r voisicr, Histoire des Evéques du mans , et le P. Mabilion, dans ses rfotes sur (es actes des évé^ues du Mans, rapportent une charte de Thierry III, de 738, par laquelle il ac-^ corde à Aiglibert, évéque du Mans, le droit de battre monnaie ; et une autre charte de Louis le Débonnaire, confirmative de la pre- mière, en faveur de Tévèque Aldric. Mais dom Liron, dans ses Singularités histi>riques et littéraires^ (om. I", pag. ik6, suspecte les actes d'Aldric, d'où ces titres ont été tirés ; il prétend que ceu\-<^i sont apocryphes, et il appuie son SHntiment de plusieurs raî-< sons qui forcent d'adopter la négative avec ee savant bénédictin, et de penser que ce n'est que dans le %\i' siècle, sous Louis YÎ ou Louis VII que les évoques du Mans ont acquis le droit de battre monnaie. N* J . M. de Bo2e nous donne une monnaie qui porte : LVD : OVI : CVS : REX (1). Dans te champ' la tète du roi. ^. SANCTUS .-GERVAS : ivs (saint Ger^ vais). Dans le champ : KPISCOPUS CENO- MANI (Evéque da Mans). — Celte pièce existe chez M. Haumont. MARABOTIN, monnaie d'or d'Espagne, qui a eu cours en France, particulièrement dans les provinces voisines des Pyrénées, En 1213, sous le règne de Philippe-Auguste, trois mîll« trois coai soixante marabotins pesaient cinquante -six marcs d'or; ainsi chaque marc contenait soixante marabotins, qui par conséquent pesaient chacun soixante* seize grains, qui valent de noire monnaie environ 13 livres 6 sols. (A.) MARACH en Syrie (Mrmnaies des- princes^ croisés de). M. de Saulcv a publié, dans sa savante Numismatique des Croisades^^ une pièce de bronze sur laquelle on lit : KË BOHe PIKAP. (Seigneur j sois secourabl& à Richard,) M. de Saulcy attribue cette pièce curieuse à Richard sire de Marach. Mais, nous, nous préférons en rester à la vieille attribution de Luiewell, qui donnait celte monnaie à (I) Diiby, pbncho.X. un prince d'Antioctie. Voy. Afaroeft à la suiie d'EoESSB. M ARAV EDIS, monnaied'or qui avait cours sous le règne de Philif>pe-Augusie, qui ré- gna depuis l'an 1180 jusqu'en 1223. Celle monnaie pesait alors quatre-vingt-quatre grains. On entend aujourd'hui par mar»- védis une petite monnaie decuirrequii cours en Espagne, "et qui vaut un peu plus d'un denier de France. Les Espagnois^se se^ vent du maravédis dans tous leurs comptes, soit de commerce, soit de Gnance, el le divisent en quatre cornados. La taxe dès livres est marquée à la première page à cinq ou six cents maravédis ; il faut c«Dt soixaole- dix maravédis, monnaie d'Espagne, pour faire une livre de France, trente-quatre pour une réale de vellon, trois cent soixantew]uiDze pour le ducat, cinq cent douze pour la pias- tre courante. La plus ancienne notion que l'on a en Espagne de la fabrication des ma- ravédis,. est sous le règne du roi Alpbonsc, lors de k bataille de las Nabas; on les ap- pelait alors alphonsis, parce que ce roi es était l'inventeur. On fabriqua de ces espècea en or et en aident. Les anciens maratédis valaient la troisième partie- d'une réale du même poids et de la même valeur qu'à pré* sent ; ainsi chacun valait douze maravédis d'à présent. Nous lisonsdans Marianaqu'aa temps d'Alphonse XI, le maravédis en va* lait 17 ; au temps d'Henri II et de Jean I', 10 ; au temps d'Henri 111, 5 ; au temps de Jean II, 2 |-. Le maravédis est encore une monnaie de compte en Espagne, où chaque maravédis vaut trois deniers de France. (A.) MARC , poids dont on se sert en France et en plusieurs Etats de l'Europe , pour peser 1-or etv Targent. Il e^t vraisemblable que no- trit 1 i 1888 T^ T8 7 1 1 8 U 1 1 _ >. tt i 1 1 JL 1 1 Il y a dans un cabinet de la cour des mon- naies de Paris , un poids de marc original , f;ardé sous trois clers , dont l'une est entre es mains du premier pr<^sident de cette cour; la seconde, en celles du conseiller commis au comptoir; la troisième entre lés MCTIONNAIRE DE NUHISHATIQlIfi. U.VR Minins Q'i greffier en chef. Voij. Etalon. C'est sur ce poids que celui du Cliâtelet fut élnlonné en 149^, en conséquence d'un arrêt du parlement du 6 mai de la même année ; et c est encore sur ce môme poids que les changeurs et orfèvres, tes gardes des Apothi- caires et épiijiers, les balanciers, les fon- deurs , tous les marchands et autres qui pèsent au poids de marc , sont Qbltgés de faire étalonner ceux dont ils se servent. Les antres hAlels des mnnnaies de France ont aussi dans lears grelTes un marc original, mais vdritié sur l'étalon de la cour des mon- naies de Paris, qui sert à élulunner tous les Eoids dans l'élendue de ces monnaies, A yon , OD dit eschatUUler, en Kourgo^ne égantUUr, 6\i lieu d'étalonner. Louis XlV, ayant désiré que le poids de marc dont ou se servait dans les pays conquis fût égal à celui du reste du royaume, envoya en ttiSlï, le sieur de Chasseljras dépuié et cojuciis- saire pour cet établissement. Les ancien^ étalons, qu'on nommaii poids dormants, lui furent représenliSs ; et, nya«t été trouvés dans quelqueslieux plus forts, et dans d'au- tres plus faibles que ceux de France, ils fu- rent déformés et brisés, et d'autres établis à leurs places, pour être gardés il la munnaio de Lille, et y avoir recours à la manière observée dans les autres hAtels des monnaies du royaume. Ces nouveaux étalons sont marqués de L couronnée de la couronne impériale de France , et continuent >i'érre appelés poids dormants , comme les anciens qui avaient pour marque un soleil , au-def:~ sus duquel était une tleur de lis. On appelle en Angleterre un marc, les deux tiers d'une livre sterling; sur ce pied les mille marcs font six cent soixante-six et deux tiers de livre sterling. L'or et l'argent se vendent au mare, comme on l'a dit ci-dessus; alors le marc d'or se divise en vingt-quatre carats, le carat en huit deniers, le denier en vingt- quatre grains, et le grain en vingt-quatre primes. Autrefois on contractait en Franco au marc d'or et d'argent, c'est-h-dire, qu'un ne comptait point les espèces dans les grands payements , pour les ventes et pour les achats; mais on les donnait et recevait au poids de marc. Marc d'or est vn droit qu'on lève sur tous les oflîces de France, à cbaque changement de titulaire. II a été éubli par Henri 111, au lieu d'un droit qu'on prenait pour la presta- tion de serment. Ou taxait alors certains of- fices k un marc d'or en espèces, et quelques autres à proportion, ce qui a été depuis éva- lué en argent. Ce fonds est destiné pour [layer les appointemenls des clievaliirs de l'ordre du Saint-Esprit; il faut avoir une quittance du trésorier du marc d'or attachée DUE provisions. On lit dans Du Cange qu'il est fait mention dans les ordonnances de Louis XI du marc d'or payé par les offi- ciers. (A.) Miiic était aussi autrefois une monnaie d'argent gui avait cours en Allemagne, et qui se divisait en huit parties; il en est parlé dans la bulle d'or de Chnries V. (A.) Marc s'entend encore d'un }toids d« tui Tre, composé de plusieurs autres poiili eu bottés les uns dans. les autres, qui tous en- semble ne font que le marc, c'est-à-dire huit onces, mais qui, séparés, servent i pt- ser jusqu'aux plus petites diminutions du marc. Ces parties du marc, faites en forint de gobelet, sont au nombre de huit, y con- pris la boite qui les enferme tous, ot qui » terme avec une espèce de raenlonnière il res- sort, attachée au couvercle avec une cliu- nière. Ces huit poids vont toujours en dimi- nuant, b commencer par cette boite, qui toute seule pèse quatre onces, c'esl-i-Jirc aulait que les sept autres; le second est de deux onces et pèse autant que les six au- Ires.'Co qui doit s'entendre, sans qu'on le réirète, de toutes les diminutions suivantes, hors dos deux dernières; le troisième pèse une onee; le quatrième, demi-once ou qua- tre gros; le cinquième, deux gros; le sine- me, un gros; le septième et le hoilièmei qui sont e^'aux, chacun un demi-gros, c'est- à-dire un denier et demi ou trente-six gnms, il compter le gros !i trois deniers et le de- nier à vingt-quaire grains. Ces sortes do poids de marc se tirent tout fabriqués de Nuremberg; mais les balanciers de Parisif des autres villes de France, qui les foat tc- nir pour les vendre, les rectifient, et Iti ajustent en les faisant vérifier et éialooner sur le marc original et ses diminutions, gar- dés, comme on l'a dit, dans les bétels 4n monnaies. (A.) Marc-lubs, monnaie de compte en o^^age k Hambourg, qui revient à une livre tour- nois de France. La riidale de Hambourg. aui est semblable k l'écu dflfoixanlesols e France,est composée de trois marcvlubs chaque marc-lubs de seize sols lubs,en sorte que' la riidale esl de quarante-huit sols lubs. (A.) Marc-li;bs est aussi une monnaie de Da- nemark, qui vaut seize sclK^lings danois eu huit sols lubs. Il faut onze marcs dacoii Cur le ducat; on l'appelle quelquefois Mic- nscb. 11 y a des demi-marcs-lubs et dA quarts de marcs-lubs. Le scbeldal est un double marc-lubs, qui vaut la moitié en sus du marc-lubs. (A.) Marc est encore une monnaie de cuivre de Suède, qui vaut environ deux sots sii de- niers de France, en sorte que le pair de l'écU de France de soixante sols est de vingt-qua- tre marcs. {A.) MARCEL II, Marcel Cerïiho, Toscan, wpe en 1555 [MédailUi de). MARCEIXrS - n - POSTnrti - «A- 901 mah DICTIONNAIRE DE NLlIISMATIQtE:. MAR QOi XiMfi (Martel II, souverain pontife). Buste a gauche de Marcel II, barbu, tondu à la cé- sarienne, revêtu des habits uontiûcaux. ^. La Prudence, sous, fa figure d'une femme assise sur un banc, tenant de la main gauche un livre ouvert, et de Tautré un gou- vernail ; derrière elle, un autel. Très, de Numhm.^ M, des P. N* 2. Même tète. ^. CLAVES REGNl CQELORVM (le» clefs du royaume des deux). Jésus-Christ remet les clefs à saint Pierre, qui les reçoit à ge- noux. A Teiergue : ROMA {Rome^ Très, de Numism. MARIENGROS, monnaie de compte dont les négociants de firun&wik se servent pour tenir leurs livres et leurs écritures. Le ma- riengros se divise en huit penins^ il en faut trente-six pour faire la rixuale* (A.) MARIN r% dit par erreur Martin H, pape de Fan 882 & ran.88& [Monnaie de). Vignoli a publié un denier de ce pape qui fixe exactement ce nom. Celte pièce est en argent. Elle porte d'un côté au contre le mot HOMA, dis[)Osé en croix. Autour la lé- gende : -4- MARIN VS. Au revers le mono- gramme de KAROLVS et la légende :+SCS. PETRVS. \oy. Anliqmores Denarii^ edit. Floravanti., pag. 47. MARIONNETTE, monnaie d'or qui se fa- briquait autrefois en Lorraine et en quelques lieux d'Allemagne; elle pesait deux deniers treize grains. Les marionnettes d'Allemagne tenaient de ûa seize carats et un huitième de carat; celles de Lorraine n'en tenaient que neuf carats. (A.) MARQUE. On entend par marque sur la fnonnaie Timage ou l'effigie du prince; c'est 'Cette marque qui lui donne cours dans le commerce. Les directeurs et graveurs des monnaies mettent sur les monnaies chacun une marque particulière qu'ils choisissent à •leur gré. Quand ces officiers sont reçus, ils sont obligés de déclarer, par un acte en bonne forme, de quelle marque ils prétcn* •dent se servir; il s'en tient registre à la cour des mouBaies, et ils ne peuvent la changer isans permission. On met une marque sur 4es ouvrages d'or el d^argent, qui se fait, tant avec H) poinçon du mattre qui a fabri* que les ouvrages qu'avec le poinçon de la communauté, pour faire connaître la bonté du titre. Voy. Contrb-mabqub. Outre la marque de l'ouvrier et celle du bureau ou maison commune des orfèvres, il y en a une troisième ordonnée par déclaration du roi dans lea premières années de la guerre de Hollande, commencée en 1672. Cette marque forma d'abord une ferme p>arliculière ; mais la régie s'en faisant difficilement, elle fut ensuite réunie aux fermes générales de Sa Majesté. C'est cette troisième marque qui fait l'objet du second titre de l'ordonnance du 22 juillet 1681, où il est réglé, en dix* neuf articles, tout ce qui regarde le paye- nient de ce droit et Texploitation de celle ferme. Voici l'extrait des principaux. Par le premier, le roi déclare et ordonne aue les droits de la marque sur les ouvrages u*or et d'argent qui seront fabriqués et mis en œu- vre par les orfèvres, batteurs et tireurs d'or, fouit)isseurs, horlogers el autres ouvriers en or et en argent, seront levés dans tout le royaume à raison de trois livres pour cha- cune once d'or, et quarante sols pour cha- cun marc d'argent, et pour les ouvrages de moindre poids h proportion. Le second ajouto, que les droits pour le vermeil doré seront payés comme pour Tar^jent. Le troi- sième article ordonne que ces droits de marque seront payés par les orfèvres, lors- que les Jurés et gardes de leur corps mar- queront lesdits ouvrages de leur poinçon, et après l'essai fait dans leur bureau ; Sa Ma- jesté permettant pour cela au fermier d'y établir un commis pour contre-marquer les- dits ouvrages avec un poinçon, portant pour empreinte une fleur de lis, et la lettre de la monnaie au-dessous. Sa Majesté défendant en outre, par le quatrième article, auxdits maîtres et gardes de faire leurs essais, ni marquer aucun ouvrage qu'en présence du- dit commis. Le cinquième article règle la manière dont seront marqués les ouvrages qui ne seront pas finis, et dont les droits ne peuvent être pa)rés sur-le-champ. A l'égard des ouvrages qui ne peuvent souffrir la mar' que du poinçon, il est permis au fermier, par le septième article, de les cacheter avec un cachet où sera gravée une fleur de lis. Par le huitième article» il est dit que les empreintes des poinçons et des cachets se- ront insculpées sur une table de cuivre, qui sera mise au grefl'e des cours des monnaies, Sa Majesté défendant à toutes personnes de les contrefaire, à peine de trois mille livres d'amende pécuniaire, d'amende honorable, ot des galères pour cinq ans^ et en cas de récidive, des galères perpétuelles. A l'égard des poinçons des maîtres et gardes, le neu- vième article veut qu'ils soient rois dans un cotfre à plusieurs serrures et clefs, une des- quelles clefs restera entre les mains du fer- mier ou de son commis. Les articles sui- vants, jusqu'au dix-huitième, contiennent diverses précautions pour empêcher aue le droit de marque ne puisse être fraudé. Le dix-huitième oblige les marchands joailliers de déclarer au bureau du fermier, dans les vingt-quatre heures, les ouvrages d'or et d'argent qu'ils auront fait venir des pays étrangers. Le dix-neuvième et dernier éta- blit les jurisdiction's où seront portées les contestations au sujet de la marque, tant en première qu'en dernière instances. L'expé*- rience ayant fait connaître dans la suite, que la principale contravention et la phis préju- diciable a la ferme du droit de marque était la contrefaction des poinçons avec lesquels se doit faire cette mai que, le roi, pour arrê- ter le désordre, a ordonné, par déclarations des fc janvier 1724 et 26 janvier 17i9l de nouvelles peines contre ceux qui e*i seront convaincus, et a réglé aussi de nouveau les 903 HAS DICTIONNAIRE DE NUMÏSUATrQUE. HAT M juridictions où la crime doit être poursuivi, MAHTIN V, de ]a famiDe CoLornii, pua suiTant l'exigeace dus cas. (A.) en U17 (Monnaie et médaiUa ie). N" 1 . MARTINVS VCOL VMN A-PONT IFEX. MAXIMVS (Martin V-, Colonna, souverain pontife}. Buste h gnuche de Uarlin V, tête nue et revêtu du costuine potititicnl. H. OPTIMO. PONTIFIGI. [Aupontife excel- lent.) La Justice assise sur un faisceau d'ar- mes, tenant de la main droite une balance en équilibre, et de lo gauche une corne d'a- bondance et une branctie d'olivier. A l'exer- gue : ROMA (fiome). Tréjor de Numism. N'2. MAKTlNVS-V-COLVMNA-PONTiFEX MAXiHDS (Itiartin ¥, Colonna, touverain pon- tife). Buste k droite de Martin V, tfite nue, et revêtu du costume pontilical. H. DIRVTAS AC LABANTES VftBIS RES- TAVRAVIT ECCLESIAS. (/( restaura Uê églises détraites et tombant en ruines de la fille). A l'piergue on lit : COLVMN.E HVIVS FIRMA PETRA. [La pierre de cette colonne est solide). Jeu oe mots allusif «u nom patronymique de Martin V> et aux nio- nutD&nls ou'ii lit construire ou restaurer. Trésor de Nwmism. il. Monnaies. Floravsnli en a publié plusieurs , Antiqui ^enarii, page 103. Elles représentent génâ- ralement Martin V, assis et bénissant, ou bien les ormes de Colonna avec la tiare, au- tour la légende : Martinwpapa qaintus. Au revers, les clefs pontificales avec la colonne et la lég)>nde : Sanctui Petrus. Eermo a battu plusieurs monnaies de ce pape que Flora- vanti donne également. Voyez aus^si la Hevue de \umitmatiqut, 1839, p. -iGS. MASCÉ [Du droit de monnaiedes abbés de). Notice par Duhy, Monnaies des barons et pré- lats, t. II, p. 2^2. Mascé ou Massay, Mascianum ou Mas- f(tyum,bourgdansleBerri, situé près de l'Ar- non, il sept lieues nord-ouest ue Bourges, avec un ancien monastère dédié à Saint- Martin, sous le règiie de Cliarlemagnc , et réformé en 8U par saint Benoît , abbé d'A- oiane, qui y rassembla quarante moines. Oom Etiennnt croit que le premier abbé de Mascé fut Wicterbe qui mourut en 7â6. Parmi les preuves de ses Antiquité» bénédic- tines du diocèse de Bourges (manuscrit), par- tiel, page 36V et suivantes, dom Etiennot donne uue bulle de l'an 836 , par laquelle le pape Etienne, h la prière de Louis le Débon naire, donne le droit de battre monnaie à l'abbaye deUascé.Celleabbayeétait possédée alors par Abbon qui, comme le croit dom Eliennot, était en même temps thbé da Saint-Haience et de Saint-Martial. H est parlé de la monnaie de Mascé dins beaucoup de titres de cette abbaja , et dam les -archives de Vienon et d'issouduu [Ij. MASSE D'OR , ou masse royale dure , monnaie d'or fabriquée avant et sous te ré- gne de Philippe le fiel , qui régnait eo 1285. Lo registre de la cour des monnaies ea fait mention au 12 août 1312. 11 en est aussi parlé dans deux ordonnances du trésor des chartes des 18 janvier et 16 avril 130S. Il est vraisemblable que l'on donna à cette espiïce le surnom de aura , parce que n'étant qu'à 22 carats , elle était moins malléabte que In monnaies d'or tin, et qu'on la nomina masst de ce que le roi y tient une masse de 11 main droite : elle fut quelquefois appelée grand florin par le peuple. (A.) MATIERES D'OR ET D'ARGENT. On ap- pelle -ainsi l'or et l'argent qui sont encore en barres et en lingots. Ce nom a éié donné é^lement aux espèces d'or et datant, coa- sidérées sans avoir égard à leur valeur nu- méraire. Ces deux métaux étant les plus pa'r- faits cl les plus précieux , sont aussi ceui pue l'on a reconnu comme les plus prop* a servir de signes mutuels des échanges, l's en sont aussi le gage , parce qu'ils pemeot s'employerà différent s usages de la viecivile. Voyez le mot Espaces, où ces matières sont considérées comme signes , etc. Nous les considérerons ici seulement comme mir- chandises, car c'est en cette qualité qu'il) nous répondent de la valeur ue celles qu( nous donnons en échange.. L'or a lOtQoun été plus cher que l'argent , non seulemenii cause de cette plus gronde perfection quf l'on a reconnue dans ce premier métal, mai) parce que les mines du second se sont trou- vées toujours plus abondantes. Cette ation- dance néanmoins a varié dans tous les R.v> et dans tous les temps. L'or a été aiitre(oi> a l'argent comme un est h dix. Avant li dé- couverte du nouveau monde, il était cotomc un est à douze ; c'est-à-dire , que pour in< once d'or, on n'avait que douie ouces (i'if- gent. Les mines du Mexique et du Pérou 0^> (1) Si ta ttulie de 838 est iHBpecie, let ibb» ^* Mascé ont trouvé d'au ues prttivesdu droii q>>><^ nioiiastëre de battre monnaie. Yoyei tes CtrrKnix' el additions ôfiufts.cn léte de Mu premier '«'P»!- 905 MAT DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MEA 906 rendu non-seulement ces métaux précieux I)lus abondants, mais même elles ont porté a valeur de l'or à plus haut prix, à prof^or- lion que celle de Tardent qui s'est trouvé en jilus grande quantité. Cette proportion a été portée dans tous les Etats de TEurope d'un à quatorze et quinze, en France d'un à qua- torze et demi. Mais depuis aue le Portugal continue de tirer du Brésil aes sommes im- menses d'or, la proportion ou la valeur res- Eective de ces aeux métaux a commencé à aisser de nouveau, si ce n'est fias dans les monnaies, du moins dans les prix du mar- ché ; ce qui a encore dû renchérir les ma- tières d'argent, c'est la grande quantité qu'on en a fait passer en Orient , où elles sont à I)lus haut prix qu'en Europe. L'or ne vaut que douze lois le poids de l'argent dans les Etats du Mogol, dix fois en Chine , huit fois au Japon- Aussi l'échange de l'argent con- tre de l'or a été pendant longtemps dans ces pays orientaux une branche de commerce pour nos compagnies européennes qui trafi- quent aux Indes. Ce commerce n'est plus aussi lucratif aujourd'hui, parce que le prix de l'or est un peu augmenté chez les Chi- nois. Pour se former une idée plus simple du trafic des matières d'or et n'arsent , on peut considérer l'argent comme Ta seule monnaie. L'or ne sera regardé pour lors que comme une matière qui doit hausser de prix, ainsi que toutes les marchandises, suivant la plus grande ou moindre quantité qui s'en trouve au marché. Dans les places ue com- merce y effectivement ce n'est point le prix fixé par la loi , mais celui du marché qui détermine la valeur intrinsèque de ce pré- cieux métal. Il est donc de l'intérêt des na- tions d'avoir égard à ce dernier prix , pour établir une proportion convenable entre leurs espèces d'or et d'argent. Si cette pro- portion n'est pas bien établie , l'espèce la Dioins prisée s'écoulera hors du royaume , malgré tous les obstacles. Les négociants de France, de Hollande , de Hambourg , qui ont des fonds à Lisbonne , les tirent en or par le paquebot d'Angleterre, et d^Angleterre en argent, pour profiter des avantages que le défaut de proportion leur donne sur ces Etats. Dans l'achat des métaux communs , comme fer, cuivre , étain , on s'occupe peu de ta quantité d'alliage que ces métaux re- tiennent, parce que le prix de cet alliage ne diffère jamais beaucoup de celui du métal même; il n'en est pas ainsi de l'or et de l'ar- gent; ils sont d'une valeur. si supérieure aux autres métaux, que tes plus faibles alliages Kuvent causer des pertes considérables à cheteur. Aussi ces matières se vendent non-seulement au poids , mais encore rela- tivement à leur titre oa à leur degré de pu- reté. (A.) MA rRICES. Les matrices des monnaies , qu'on nomme auissi carrés, et plus ordinai- rement coins, sont des morceaux d'acier carrés par un bout , et de la forme d'un dé , mais dont les angles sont adoucis par en haut, et un peu arrondis ; c'est sur ces ma- trices ou carrés que sont gravés en creux DiCTIONN. DK NumsmTiQUB. les différentes figures, croix et écussons dont doivent être marquées les espèces. Cette S;ravure s'y fait avec divers poinçons qu'on rappe dessus, et qui étant gravés en relief, s'y enfoncent et s y impriment. En fait de monnaie, on distingue deux sortes de matri- ces : les matrices d'efiigie , et les matrices d'écusson. On appelle matrices d'effigie cel- les où sont graves les effigies et portraits des Ï^rinces dans les Etats desquels sont frappées es monnaies, ou quand ce sont des Etats li- bres ou républiques, quelque type qui tient lieu d'effigie. Les matrices d'écussons sont celles où sont représentées ordinairement les armes du souverain : quelquefois des croix de différent dessin, si ce sont des f)rinces chrétiens ; d'autrefois des figures qui es caractérisent, ou bien seulement des inscriptions qui marquent le prix de l'es- pèce. Les unes et les autres de ces matrices sont marquées d'un grènetis qui en forme le contour, et chacune d'une légende convena- ble ; c'est-à-dire, la matrice d'effigie du nom et des qualités du prince, avec Te différent du graveur, et la matrice d'écusson de quel- Srues mots de l'Ecriture , ou d'un mot à la açon des devises , avec le millésime et la lettre de la ville où la monnaie a été fabri- quée. Outre ces deux matrices qui servent à frapper les espèces , il y en a encore trois autres, dont deux ont aussi le nom, l'une de matrice d'effigie , et l'autre d'écusson , quoi- que bien différentes des premières , et la troisième s'appelle la matnce des légendes : ce sont celles que le tailleur ou graveur général des monnaies de France est obligé de fournir aux tailleurs ou graveurs parti- culiers, et sur lesquelles ces derniers font les poinçons dont ils se servent pour les deux principales matrices avec lesquelles se frappent les flaons. Dans ces sortes de ma- trices, celtes d'effigie ne portent simplement que l'effigie : celles des écussons sont les unes pour les couronnes, les autres pour les fleurs de lis, et d'autres pour les doubles lettres dont on forme les croix, et enfin celles des légendes n^ont chacune qu'une seule lettre. Tout ce que l'on vient de dire ici des ma- trices des monnaies convient, à quelque différence près , aux matrices des médail- les. (A.) MAURES, monnaie d'or qui avait cours à Surate et dans les autres Etats du Grand- Mogol. MAYON, en Siamois Selling^ monnaie d'argent qui se fabrique et qui a cours dans les Etats du roi de Siam. Il est la quatrième partie du tical, qui vaut trois livres quatre sols six deniers, monnaie de France, à pren- dre l'once d'argent à six livres dix sols , en sorte que le mayon est de seize sols deux deniers de la même monnaie. (A.) MEAUX (Monnaies des évéques de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats, t. I, p. W (1). (1) Voy. en outre auelques notions sur les nioo-i naics épiscopales de Meaux, en lête «lu propre traité de Duby, lome I", page XLVin, et ci-dessus article France, n» 84. 29 wa m^ DicnoNNAntE de Ueaax, Melda, capitale de la Brie champe- noise, avec UD évèché sufTragant de Paris, est située suria Marne, à dii lieues de Pa- ris. L'évëché de Meaux est borné au nord par ceuT de Senlis et de Soissons; au sud par ie diocèse de Sens, âi l'est par ceni de Sens et de Reims, et l l'çuest par celui dé Paris. I On reconnaît ï Meauj s»ni SiiUii^ ou Sanlia pour le premier évèque qui ^it Koa- verné 1 église de cette Tille; il viyait mo^ le ni' siècle. Jacques-Bénigne Bofsuet a «iissi rempli le DiAme siège au i¥U° siècle : le pcupqi^r c'est ûire son éloge. L'église calhédrale flSt sous l'ipvçcatiQii de saint Etienne. Choppin, Damaint dfi fros.ci, ponipie l'é-' iréque de Itfeaui le vingt-trpjsième(}es trenlè- un seigneurs ^ qui le loi 4 dQnqé le privi? lége de faire battre monnaie. L'évèque de Veaux battait monnaie, et, eç 1325, il s'obligea de pe point chfnger si) monnaie sans on avertir le roi quatre mois auparavant, attendu qu'il tenait iie la coi|- ronne de France le droit tjo battre monnaie. (Table alphabétique des matières des regis- tresdu Parlement.) Il n'avait droit, le 2Ç novembrti t^lS, dei (orger que des monnaies blancbe^, le roi leul ayant droit d'en for^fer d'or. Les deniers devaient ^tre à trois deniers jix grains argent le coi, de dis-nc^f grains je poids trébuchant chacune pièce au feur Jp deux cent trente-cinq pièws de taille au narc, mailles de la dite monnaie, onze de- alers vingt-uif grains de |oi argent-le-rôi, de rlflgt deiji^ grains dé poids trébuchant chacune pi^ce çu feur de deux cent huit piè- ces de taille nu mare, la livre de l'onrrag^ des susdits; valait trois sous quatre denicri| de moins que l'ouvrage de fa livre dii coii) dudit roi, de sorte ^ue les qualorio dçBiér4 de la susdite monnaie ne valaiept qqe dQu'iç deniers du coin dudit roi. La monnaie épiscopale de Meaiix, f^uiva^it la marne ordonnance, devait ètra aii tWe q\-- dessous : — Manuscrit de l'abbaye de aai.Qt- Victor. Voy. aussi (,9 Blanc, Du Cange, ilter serre [Dadin d'Hauteserre), duc. ^ ÇQ^i* Edmond Martène et Orsiu Durand. Jt.,MEtDENSIstnVï.TAS(/ftt.i;Tei(fif^«f:rl, connaît deux évoques da ||eaux dfi - — Je Gauthier, savoir: Gauthier Sav'eyr, depuis environ 1045 jusqu'en (082; étGau- (1) Buby. planche XI, nM. HinnsHA'nQCE. hed m Ifaier de Chambly depuis 1085jusqu'en lin Les trois premières monnaies qui suivcDt sont de Burcard (eu latin Burcardw), qui occupa le siège de Meaui depuis 1119 iot- qu'en 1134. N- 1. BVBCARDVS bpsy (pour epiioBiul ^. CIVITAS MELDENSIS. Denier de mfme toatière. — Cabinet de l|]. Haumonl. N" a. Pièce aui mêmes légendes; quoiquB d'un coin différent; même matière. — Cibi. net de &(. de BouUon^e. 14° 3. Obole de billon, pré^eoliat h mêmes légendes que les deniers et du mine cabinet (1). Etienne de la Chapelle présida ï l'églisu ^e Meaux depuis enfiron U62jusquen il'l, qo i) fut transféré sur te si^e de Tour«, «^Raot par la mQrt de Pierre de |a Chaslr«. M- de Boie dquç « donné dans spn recueil de!4x monnaies frappées par ce prélaip); il^ne et l'autre sont de billoii, et portent pour légflpdos d'un cûlé STÇPÇANVS EPiS- COPyS, 61 d.ft l'fiutre MELDENSIS UVl- TAS (3). M. de fioullongne possède aiu^ qp denier de biilon du piéme évêque.d'uii cojp uif]^rent des det^^ premier^, mais iT 5 ei 6. (3) Duby, planche SI, n* 7-. Dnhjr a dooM OM ■Dtre monnaie de ce prêtai dans ft '^~"' Unie 11, pige 195, planche I, n* 17. (4) Dnby, pLkDcfae U, n- %, du Mw 1". 909 MER DIGTIONMÂIRE DE HUMlSlfâflQIJfi. MET 01(k cinq aspres 50 aspres pûur ud médian, ûmx méaians pour un dian ou zian. « MÉDir4, ancienne monnaie d'argent de l'empire turc, valant 3 aspres de Turquie ou 18 deniers monnaie de France. MEDIN, MuDiiH ou Maidin, nommé ftussi para^ parat^ parasi, petite monnaie d'argent allié que les pachas aEgypte faisaient autre- fois frapper au Caire au nom du grand sei- gneur. Une piastre valait 33 médins. Voy. le mot général Monnaie3 pour les monnaies ac- tuelles de TEgypte. AIEHAL, monnaie des Juifs. Yoy, Juifs. MENDE (Monnaies des évéques ae). Notice par Duby, monnaies des barons et des prélals, tom. I, p. 59. Mendb, Mimas et Mimâtes capitale du Gé~ vaudan, située par ligne droite à trente- quatre lieues ouest-nord-ouest de Toulouse, et à quatre-vingt-sept sud de Paris. L*évé-* que est seigneur de la ville, c'est pourquoi il prend encore la qualité de seigneur et comte de Gévaudan. L'église de Alende re- connaît saint Privât pour son premier évê- que ; il vivait dans le m* siècle ; d'autres prétendent que ce fut saint Severfan. La ca- thédrale est sous l'invocation de la Vierge et de saint Privât. Ce diocèse est borné au nord par ceux de Saint-Flour et du Puy ; au sud par ceux d'A- lais et de Vabres; au sud-est par le diocèse d'Uzès; à Test par celui de Viviers, et à l'ouest par ceux (le Rhodez et de Saint-Flour. Les evèques de Mende ont été seigneurs haut-justiciers de leur ville, ayant même droit de régal, et celui de battre monnaie. ILonguerue , Descript, de la France ; Pu lange ; Gallia Christiana,) L'évêque de Mende pouvait faire battrq monnaie en 1269. Cne monnaie de ces évèqueç porte : MI- MAS CIVITAS [la ville de Mende). i^. SANCTVS PRIVATVS (saint Privât). Denier de billon. — MM* àe Boze et (le Saint-Vincent (i). MERËAU, en latin merelluSf marelltM et merallus. On désignait sous ce nom les pe- tites pièces ou plaques tatif se termmait par i\pe pointe métallique qui aê fichait dans le comptoir, à la manière du.tailloiirdM couvreurs : ceci expliquerait la terminaison conique de Tinstrument à Bourges et au Mans. (3) Ce rapport est extrait, comme la notice précé- dente, du Bulletin des comiiës historiques, 1851:^ pnge 199. m MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQIJE MON ùAa preinte , . c'est4-dire des disques préparés pour en recevoir. Les monnayeurs faisaient également usage de la balance pour recevoir les flans sortant des mains des ajusteurs et pour les livrer monnayés ; mais ils avaient près d'eux leur barc, leurs coins et leurs marteaux. Restent les juges gardes, auxquels la ba- lance était indispensable, parce qu*ils de- vaient peser une à une, et par marc, les piè- ces fabriquées; mais les juges gardes ne se bornaient pas à peser les pièces avant d'en ordonner la délivrance: ils en vérifiaient le titre et les empreintes : aussi devaient ils être entourés de fourneaux, de coupelles et de tous autres instruments de vérification qui leur étaient nécessaires. Or, aucun des instruments que je viens d'indiquer n'étant reproduit, il me paraît démontré que ce ne sont ni des ajusteurs, ni des monnayeurs, ni des juges gardes que représentent c«*s vitraux. Qu'est-ce donc ? M. Hucher nous le dit : ce sont des chan- geurs , et il le prouve par le nom Scambia- tor, qu'il a su reconnaître et rétablir si heu- sement au-dessous des figures. Aujourd'hui, ce mot retrouvé ne permet plus aucun doute. Maintenant s'il est surflsammeut établi que des changeurs ont fourni le sujet des scènes représentées; si, d'autre part, le style et l'exécution des vitraux ne permet- tent pas de douter qu'ils ne soient du xiii* siècle, ne serons-nous pas conduits à nous rappeler les ordonnances de saint Louis, en vertu desquelles les espèces décriées de- vaient être retirées de la circulation dans le plus bref délai et remplacées par des mon- naies fortes qui auraient cours dans tout le royaume? Cette réforme, qui fût très-populaire, dut donner une importance inaccoutumée aux changeurs, ofliciers privilégiés, comme on sait, pour la remise des espèces et lingots d'or et d'argent; cela peut porter à croire que des changeurs du temps de saint Louis ont fait don de ces vitraux aux cathédrales de Bourges et du Mans, et s'y sont fait re- présenter recevant du public ou livrant aux monnaies des espèces décriées. Le comité ayant exprimé le désir de sa- voir quels étaient les instruments distinclifs des monnayeurs, m'a engagé à lui donner quelques détails pratiques sur le monnayage; je serai naturellement conduit à lui en faire connaître les instruments. PABRICATION DES MONNAIES. Pour ce qui concerne la juridiction, .or ganisation administrative et la valeur vé- nale et artistique des monnaies depuis le moyen Age jusqu'à nos jours, les documents abondent : aussi ces matières ont-elles été très-savamment traitées; mais il n'en est pas de même de ce qui a rapport à la pra- tique. Lorsqu'Sn cherche à se rendre compte des procédés de fabrication de nos anciens mon- nayeurs, on ne trouve que des renseigne- ments épars sur les monuments et dans Suelques auteurs plus ou moins sobres 'explications; aucun d'eux ne s'est occupé suffisamment du monnayage pratique pro- prement dit. Henri Poulain, Boutrou, Ger- main Constant et Leblanc n'en parient qu'ac- cidentel lement. Boizard et Aoct de Bazin- Shem sont beaucoup plus expHciles, mais s appartiennent au xvni* siècle et semblent avoir négligé ce qui se faisait avant eui. Néanmoins, j'ai pu réunir quelques ren- seignements que -je viens soumettre au co- mité. Il me parait certain que depuis les temps les plus reculés jusQu'au milieu du ivr siè- cle, les procédés du monnayage ont pea changé en France ; la méthotk suivie peo- dant ce long espace de temps est connue sous le nom de fabrication au marteau. Vers le milieu du xvi' siècle, cette fabrication aN lait éprouver une atteinte qui devait plus tard conduire à un changement complet ; si elle a pu résister encore pendant environ un siècle au nouveau système de fabrication dite au moulin et au balancier {i) , qui fut pré- senté alors par Aubin Olivier, celan'adû te- nir qu'à l'opposition forte et puissante de corporations qui se voyaient menacées de réductions considérables dans leur pcrsoQ- nel (2). Néanmoins, Henri II, par ses édils de 1d50 et de 1553, fit établir ce mode de fabrication dans sa maison des Étuves. En 155&>, Aubin Olivier fut nommé maître el directeur des engins de cet établissement, qui prit le nom de monnaie des Étuves '3 et de monnaie au moulin, parce quen ef^ fet l'un de ses ateliers, prooablement celui du laminage, était établi tout près de là sur la rivière, et avait pour moteur un moulio; alors les deux systèmes fonctionnèrent si- multanément, jusqu'au règne de Henri 111. En 1585, l'atelier au moulin fut Interdit et ne fit plus que des médailles ; mais bientùt il reprit la fabrication des espèces; puis enfin, en 16W, Louis XIV ayant suppriiûi définitivement la monnaie au marteau, celifl dite au moulin se perpétua et vintjusqu'i nous en se perfectionnant. Il me paraît probable que les engins delà monnaie au moulin se composaient du la- minoir, du décou^ioir et du balancier. Le balancier était une grande amélioration assurément, mais malgré les progrès consi; dérables qu'il fit jusqu'à nos jours, il lais^^i^ encore beaucoup à désirer. L'un des États de l'Allemagne fit mieuit -lie réforma. Un mécanicien nommé Dhlboro, qui habite la Prusse rhénane, inventa une presse monétaire^ qui ne ressemble à aumifl (1) Abot de Bazinghem attribue rinvenlioa du moulin à un graveur oommé Antoine Brulier. (2) Ces corporations se composaieuld*ajasieurs^ de monnayeurs ; ils étaient tons d'estoc et de li^ se suci édaient par droit dliérédité, et jouissaieot de nombreux privilèges. (5) La monnaie des Etuves éuit située à la f^^i^ de Tile du Palais, où se trouvent maïDienani laj;"^ de Harlav et la place Daupbine.Plus urd, cet aieuer fut transporté au Louvre* 929 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 950 balancier, et qui a sur eux tous Tavantage de réunir tout à la fois leurs qualités et de parera leurs inconvénients. C'est à Munich que cette presse fut mise en pratique et qu'un Français en fil lever un dessin , d'a- près lequel plusieurs machines plus ou idoIds semblables à celle Uhlhorn, furent successivement exécutées et essayées à Paris ; mais aucune d'elles n'était assez par- faite pour être préférée au balancier. Enfin, après bien des tâtonnements études essais infructueux, la maison Derosne etCail , se- condée par un ingénieur et un chef ouvrier très-habile, a livré au gouvernement des presses dites Thonneliert qui, depuis 18M, fonctionnent avec succès à la Monnaie de Paris. Le balancier Gengembre existe encore dans les monnaies des départements, mais bientôt il y sera remplacé par la presse; ce n'est plus qu'une question de dépense. Nous allons passer rapidement en revue les différentes opérations dans chacun de ces trois grands systèmes. De la foQie. De tous temps les métaux ont été mis en fusion dans des creusets en terre réfrac- taire, à l'aide de fourneaux alimentés par le bois ou le charbon de bois, et activés par le soufflet ou par des courants d'air libre. Ces creusets pouvaient être, dans l'origne, de la contenance de 95 à 100 marcs , mais le dé- veloppement de la fabrication des monnaies en argent plus ou moins allié dut exiger, pour la fonte de ce métal des creusets d'uue plus grande capacité. Ce fut à cette époque, que je ne peux préciser, qu'on dut adopter, j^our l'argent seulement, les creusets en fer l^rgé dont on fait encore usage. La conte- nance de ces derniers, qui parait n'avoir été d*abord que de 3 à 400 marcs, s'est accrue considérablement; au xviii* siècle elle était de 15 à 1,700 marcs, elle est aujourd'hui de lia 1,200 kilogrammes. Pour bien mélan» ger les métaux, on brassait l'or en fusion avec un brassoir en terre ; il était en fer pour l'argent. Ces brassoirs avaient la forme d^une canne. • Pepuis à peu près un siècle, les creusets pour l'or sont en graphite (improprement appelé plombagine). Leur contenance est restée la même qu'au moyen Age (95 à 100 marcs). Le métal en fusion devait être transporté jusqu'au moule dans les creusets mêmes enlevés au moyen de tenailles circulaires; c'est ainsi que se fait encore la coulée de l'or. L'usage des creusets en fer dut amener l'emploi qui s'est perpétué jusqu'à présent, pour couler l'argent, de cuillers enfer à longs manches. Oa moolsge. Primitivement, les moules dans lesquels on coulait la matière étaient en sable et faits à la main ; ils furent remplacés, à uoe époque probablement éloignée, par des moules en fer : ces derniers, semblables à une tablette, étaient creusés de sillons de la longueur et de la largeur des lames qu'on voulait obtenir. Couler dans ces moules se disait jWer en royaux. Depuis fort longtemps, les moules ont fait place aux lingotières dont nous nous servons aujourd'hui, lesquelles s'ouvrent et se ferment comme un gaufrier* PréparaUoD et ajosUge des flans. A la sortie des moules, les lames étaient battues, forgées et amincies au marteau, puis livrées à l'ajusteur, qui, à l'aide d'une ci-* saille, les divisaient par morceaux carrés, à la hftte, sur le fort, sans trop s'arrêter à la justesse du poids. Cette- opération se di- sait tailler carreaux ou e$copeler. On les frappait ensuite avec soin de trois ou qua- tre coups de flatoir (marteau des ajusteurs), et on les passait au recuit pour en adoucir le métal, • Le recuit se faisait dans une espèce de Eoêle ou bassine h long manche, et de forme émisphérique, où les carreaux étaient mê- lés et secoues avec des charbons allumés, jusau'à ce qu'ils devinssent rouges ; alors e cnarbon le plus gros était retiré de la bas- sine, le reste était vanné (si je puis m*ex- primer ainsi) et expulsé par une espèce d'é- ventail en plumes que 1 or agitait en même temps devant la bassine mise eu mouvement. Après le recuit, les carreaux étaient re- mis aux tailleresses (1), qui les ajustaient, tout en cherchant à les arrondir au moyen de la cisaille. Dans cet état, les carreaux étalent triés, réunis suivant leur grandeur et rangés sur un rabotier. Le rabàtier est une tablette en bois creusée de sillons. Le triage fait, on empilait les carreaux par marc ; alors l'ou- vrier en saisissait un marc qu'il serrait dans une tenaille de forme particulière nommée estanque (2) ; puis il couchait la tenaille en faisant tourner les carreaux sur l'enclume au fur et à mesure qu'il frappait sur leur tranche pour rabattre les angles qui étaient restés après l'ajustage. Le marteau destiné à cet usage se nommait rechaussoir. Les car- reaux, à peu près arrondis, étaient battus» fiatis de nouveau, rendus plus parfaits et réduits au diamètre uniforme établi pour.les monnaies dont ils devaient recevoir bientôt l'empreinte. Les carreaux prenaient alors le nom de flans et passaient au recuit ; ceux que le l'eu avait faussés étaient eslaizés^ c'est-à-dire redressés ; ensuite les flans, réu- nis par piles d'un demi-marc environ, rece- vaient un coup de boûart^ gros marteau, qui les entassait et les mettait d assiette l*un sur l'autre (le mot boiier s'a,)pliquait à cette fa- çon), puis on les recuisait et dn les rehaus- sait encore avant de les blanchir. Cette der- nière opération consistait à faire bouillir les (i) Pour être admise Utlleresse, il fallait être flUe du meniiayeur. (2) On a souvent pris cette tenaille pour un in- strument analogue à celui employé par les Romains k la frappe de leurs monnaies, mais je ^nse qu'en France les seuls coins dont on ait fait usage étaient séparés. Je donnerai bientôt la description de ces coins. 951 MON flans dans un vase qui contenait de l'eau et de la bouture (lie ue vin séchée et battue avec du sel raarin) ; enfin on essuyait les flans avant de les livrer au monnayeur. La partie de flans livrée s'appelait brefve; ce terme est resté en usage. La fabrication au moulin n'avait rien changé à la fonte ni au moulage, mais les lames sorties des moules passaient im- médiatement au moulin. Apres y avoir été dégrossies , elles étaient recuites dans des fours voûtés en brique et chaulfés au bois, puis réduites graduellement, au moyen du faminoire, à l'épaisseur des espèces qu'il s'agissait de fabriquer; ces lamQS allaient ensuite au coupoir (1) pour y être décou- pées en flans. Le coupoir donne des flans parfaitement ronds et uniformes de diamètre. Conduit par un seul homme, il peut couper 15 à 30,000 flans par jour. Ce qui reste des lames se nomme cisailles et va à la fonte. Les ajus- teurs s'emparaient alors des flans, dont ils vérifiaient exactement le poids; ils rebu- taient les plus faibles et réduisaient les plus forts au moyen d'une lime nommée écouane. Les flancs ainsi ajustés passaient au blan- chiment, qui consistait à les faire recuire, puis bouillir avec du sel marin et du tartre de Montpellier ou gravelée ; cela s'appelait donner le bauilliioirs. 11 ne restait plus qu'à laver et sécher les flans pour qu'ils fussent prêts h être monnayés. En 1685, le roi, voulant arrêter la fraude qui se commettait en rognant les pièces, or- donna qu'à l'avenir les flans seraient sou- mis à une nouvelle façon, qui consistait à entourer leur tranche d'une gravure en re- lief. L'impression de cette gravure se faisait à l'aide d'un instrument nommé castaing (3), où se trouvaient deux coussinets droits, rainés et gravés, qui par un mouvement de va-et-vient contrarié faisaient rouler les flans en les pressant également sur toute leur circonférence. J'ai dit que la monnaie au moulin était venue jusqu'à nous en se perfectionnant. En etfet, pour ce qui a rapport à la confec- tion des flans, et sauf quelques modifica- tions, les procédés sont restes les mêmes, il me sera facile de dire en quoi consistent ces modifications. V Les lingotières pour l'argent ont con- servé leur forme; mais au lieu d'une lame elles en donnent deux ; de plus, elles s'ou- vrent et se ferment par le moyen d'une ma- chine qui en fait mouvoir douze à la fois. Ë) Goapoîr oif dëooufNOÎr est une espèce de peiit Bcier qui porte un piston au bout de sa vis et iwe lunette dans sa semelle ou pariie inférieure. Le piston enlre librement dans la lunelte, et, par la mnessÎQOi il coupe imnédiaiament dans une lame qui lui est soumise, un disque régulier ou flan, et le pous^ au dehors de la lunette. {%) Suivant Boisard, Castaing^ ingénieur du roi, serai^ TioviPieur de cet instrument et lui aurait donne son nom. Ne ëorait-cepas plutôt une imitation de la machine anglaise qui a servi à cordonner les monnaies de Cromwel? ACTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 2" Dans les fours è recuire, les lames po- saient sur une grille fixe, au travers de la- quelle passait la flamme du combustible; aujourd'hui elles reposent sur une sole tournante qui est enveloppée par la flamme. 3*" Le laminage se fait de même que parle passé ; mais depuis iSkk seulement, les an- ciens laminoirs (1) mus par ud manège oqI fait place à de nouveaux, plus puissams, e' plus précis, qui sont mus par la vapeur. Ces derniers donnent des lames d'une épaisseur beaucoup pi us juste et plus régulière. k'' Le coupoir et l'ajustage des flans n'ont pas changé ; mais les flans d'argent seale- ment, dont le poids excède les limites, sont rabotés au lieu d'être limés (2). 5** Les flans ne reçoivent plus de gravure sur leur (ranche, mais ils sont machinés i blanc, c'est-à-dire, que leur tranche est re- foulée légèrement. Cette opération se fait avant celle du blanchiment; elle est indis- pensable pour obtenir de bonnes empreiotes au monnayage. 6" Les bassines et chariots dont on faisait usage pour recuire les flans ont été rempb- ces par des moufles en fer que les ouvriers tournent dans le feu. Lorsque les flans soot rouges, ceux d'or sont précipités dans de l'acide nitrique étendu d'eau; ceux (la^ gent dans de l'acide sulfurique mélangé de même. • 00 moiuuijage. Après le blanchiment, les flans arrivaient au monnayage par brêvfes et le prévôt (3; de oet atelier était tenu de les recevoir et de les enregistrer par nombre, poids et qualité. Il en faisait reconnaître le titre parFes- sayeur, et les livrait ensuite aux ouvriers monnayeurs. Ainsi que je Tai dit, les procédés du monnayage au marteau remontent très-haut, et je ne crois pas que. depuis la domination des Romains, Ton ait employé en France d'autres coins que ceux dont on trouve des exemples aux archives nationales, et qui sont représentés ci-après, n*»» 1, 2 et 3. J'ignore s^ la longueur de ces coins était réglée : ce qui me ferait croire le contraire, c'est qu'à la suite d'une contestation entre le tailleur de la monnaie de Paris et l'un des maîtres de cette monnaie, le 29 septembre 1639, la cour rendit un arrêt qui fixait Î3 longueur des coins neufs à cinq pouces aa moins, et celle ^es coins à rebuter de un (1) Personpe Q^ignore gue le lamiooir 96 couple d*une cage cii fer soUdeifienl établie sur soji hiw, laquelle contient 'deux rouleaux d'acier trenipê.foi s^loignent ci se rapprochent parallèlement lua (ie Tautre suivant Je besoin. Ces rouleaux tournent au moyen d'un inoteuf gadconque, et eniratoaot ta lame, ils la réduisent à une épaisseur seosiMeifieBi égale. (2) La machine à raboter fac adoptée m 1^7* (5) Les monnayeurs ainsi que les ^osteors omd* maient leur prévôt à réiection; ce droit leur Irt retiré en 1548. et rendu en 1581. D paraît qoilsie conservèrent jusqu*à la suppression des oilQceS) ^ eut lieu en 1791. 953 HQN DjCTIOl^NÂl^Ë DE pouce et demi à deux pouces tout au plus. il rue parait probable que, pendant tout le temps qu'a duré le monnayage au marteaui les coin$ n*ont point changé de forme. Le^ derniers seulement m'ont semblé mieux forgés et plus aciievés dans leur ensemble. Le coin supérieur, celui sur lequel le monnajreur frappait se nommait pile; le coin inférieur irosseau ou trousseau. Ce der- nier est terminé ipférieurement par une pointe en forme de cloy, laquelle s'arrête à un talon ou épauleraent qui sert de base au coin. Il est facile de comprendre que cette forme convenait nour (ixer le trousseau sur le billot, ou soMche de bQis, destiné h le supr porter. Dans les anciennes ordonnances, ce billot était désigné soi^s \ç nom de çé- Pour faire usage des^oips, Toiivrier com- mençait par placer \\ï\ Qan sur le trousseau ; puis, du pouce et des 4^u} premiers doigts de la main gtiuche, i| prepait la pde et la ser- rait sur le trousseau en saisissant celui-ci avec les deux doigts restée libres; ensuite, de la main droite armée d'une masse ou marteau du poids de trois livres environ^ il frappait un ou plusieurs coups sur la pile, suivant le diamètre du flan qu'il s'agissait de convertir en nièpe de monnaie. Relevant ensuite la pile, le monnayeur regardait Ih côté de la pièce qui se présentait à lui; si les empreintes ne lui paraissaient pas suffi- samment venues, il rengrénait le coin sur l'empreinte obtenue , frappait de nouveau, et du petit doigt de la m^in gauche , qui avait quitté le trousseau, \\ chassait la pièce 9ur la peau étendue près de lui. La frappe terminée, le monnayeur réunissait les piè- ces, et les rendait à son prévôt, qui les dé- posait lui-même, comme il les avait reçues, par brèves, entre les maiqs des juges gar- des (2). Daus la monnaie au moulin , les mêmes formalités étaient observées pour la re- mise des flans» mais alors ce sont des carrés et leur chappe ou enveloppe (3), n^^ k^ 5, 6, et non plu$ des coins^ qui servent è la frappe des espèces, et |e balancier (4) a remplacé le niarteau. (1) Les ouvrier^ rappelaient loiipean. Cela vient IMTobablement de ce qu^une peau était étendue au- loar du billqt pour recevoir les espèces et les instru- ments du monnayeur. (2) La créaiioB 4es ofBcQ» de JMg^ Rardc et de (^o^tre-ga^de remonte à Tannée 1^14. Les contre- gardes pouvaient supi)léer les juges gardes et sur- TeiUaient prineipalement le monnavage. (3) Les noms de qoîiis et de carras sont restés en usaoB. (f) D*où vient le balancier, quel en est Tauteur? Cest ce dont jt; u*ai pu me rendre comote. Uc^anc semble en attribuer Tinvention à Nicolas Biiot, et cependant il dit, dans son Traité hi$tori(jue des mon- oattfs, page 268 : < Jamais les monnaies n*avaient été aussi belles ni si bien monnayées qu'elles le fu- rent du temps de Henri second, à cause du balancier qu'on inventa ^\ir les marquer.» Jusqu'ici il ne dit rien de Briot; mais plus loin, à la page 502, il se plaint vivement de 1 opposition qu'a rencontrée cet habile artiste lorsqu*iI présenta ses dessins^ et qu*il û[lj.\ilSMATlQVE. ipi 934 Je crois qu*à son origine, le balancier ne comportait aautre mécanisme que sa cage en fer ou en bronze, son êcrou, sa vis, sa barre et ses boules. J'ai sous les yeux des carrés de Henri II, qui me prouvent que les raonnayeurs les retiraient de dessous le balancier pour enlever chaque pièce frappée et poser un nouveau flan ; ils étaient en ef- fet enveloppés par une chape destinée à les maintenir exactement Tun au-dessus de l'autre et de laquelle ils devaient être dé- barrassés pour que le flan pût être posé et sorti ; mais ceci prenait du temps, et je pense que le moyen de frapper de suite sans changer les carrés de place fut bientôt trouvé. Ce moyen consistait à fixer et cen- trer les carrés, dans deux boîtes à quatre vis; celle qui contenait la pile était attachée à la vis du balancier ; dirigée par les cou- lisseaux, elle descendait et remontait avec elle. La boîte du trousseau restait fixée sur la semelle du balancier : cette boite portait un ressort dont le bout, en forme de crois- sant , servait de guide au monnayeur et touchait au flan. Le coup étant donné, im- médiatement \i matière s'étendait, compri- mait le ressort; aussitôt la vis remontait, le ressort enlevait la pièce en se détendant ; et le monnayeur profitait de ce mouvement assez rapide pour poser un nouveat^flan.Ce métier n'était pas sans danger, et plus d'un monnayeur y a laissé des doigts. Le mon- nayage à coins libres^ n®* 7 et 8 (c'est ainsi quon le désigne), a duré jusqu'en 1807. Ce- pendant les pieds-torts (i][ qui ont été frap- pés en virole brisée^ depuis Charles IX jus- qu'à Louis XIV, et Vécu de Henri IV à virole pleine^ cannelée, prouvent que la virole était connue alors, et que si l'on s'est abstenu d'en faire usage pour les monnaies cou- rantes, ce n'est point par ignorance. Çn 4786, lean-Pierre Droz chercha à amé- liorer le mécanisme du balancier, et frappa des essais de nièces d'or et d'argent à l'efligie de Louis XVt en virole brisée ; les proposi- tions de cette artiste ne furent pas adoptées. £q 1796, d'autres essais de monnayage à voulut faire adopter la presse^ le balancier, le eoupoir et le laminoir^ et que le chagrin de trouver si peu de protection en France Tobligea de porter en Angle- terre ses machines. H dit encore une, pour prouver la bonté de son système, Briot ut une infinité d*é- Êreuves en présence de HM. de Cliàleauneuf, de oissise et de Mariilac. Henri Poulip donne efifecti- vement Pexplication de Tune de ces épreuves qui fut faite en sa présence, Tan 1617 ; mais il n'est ques- tion alors que de deu^ quarts de cercle gravés ((ue Ëriol faisait mouvoir, comme le laminoir, pour im- primer les monnaies, et il n*est nullement question du baiaTicier. Ces renseignements sont fort incer- tains assurément; mais U n*est pas douteux pour moi que les belles médailles du règne jJe Henri H, aussi bien que les pieds-forts à viroles brisées de Charles IX et de Henri UI, ont d^ ^tre frapi^ées à Taid^ du balancier. (1) Lorsqu'un nouveau l^pe de monnaie et it adopté, Ton en frappait des pieds-forts pour les pré'* senter au roi et les distribuer aux oftleiersdes mon- naies. Le pied-fort pesait quatre fois le poids de la pièce qui devait être émise. 955 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 9K virole pleine n'eurent pas plus de succès. Enfin, à la suite d'un concours et après de nombreuses eipériences, le mécanicien Phi- lippe Gengembre, inspecteur général des monnaies, présenta un nouveau système de monnayage en virole pleine, qui fut mis en pratique dans le courant de Tannée 1807. Alors les anciens balanciers monétaires fu- rent remplacés par ceux de Gengembre, dont la cage en bronze provient de canons pris sur les Russes à Austerlitz. Le mécanisme aussi simple qu'ingénieux de ce balancier laisse le monnayeur en sécurité ; un poseur mécani- aue se présente devant lui pour recevoir le an, le porter sur le coin et chasser en même temps la pièce frappée. Au moment de la frappe, le coin supérieur descend, se retire aussitôt le coup donné, tandis que le coin inférieur s'élève en glissant dans la virole pour en faire sortir la pièce frappée, qui est immobile, et s'abaisse immédiatement afin de permettre à un nouveau flan de s'intro- duire dans la virole. Tous ces mouvements sont réglés avec une précision remarquable Sar la vis maîtresse du balancier. Les coins e ce balancier sont représentés n' 9 et 10. Depuis le commencement du siècle jus- qu'en 1839, les flans ont reçu sur leur tran- ches une. légende en creux, imprimée à l'aide de la machine Castaing, modifiée par Gen- gembre ; sur celle-ci, Tes coussinets étaient circulaires, et Un ouvrier actif pouvait machi- ner (1) 35 à 40,000 flans par jour. Vers 1829, un monnayeur nommé Moreau, aujourd'hui contrôleur de la monnaie de Bor- deaux, trouva le mojende substituer la virole brisée à la virole pleine, et cela sans rien chan- ger, pour ainsi dire, au mécanisme du balan- cier. Cette virole qui vit le jour au xvr siècle, mais sans être prati(^ue, et pour l'adoption de laquelle Leblanc faisait aes veux, lut enfin appliquée dans le courant de 1830. Divisée en trois parties égales, elle est retenue dans un collier coniaue en acier et porte sur des ressorts attaches au collier lui-même. Au moment de la pression, le coin supérieur ap- puie son décolletage b\xr la virole, la ferme, frappe la pièce, et dès qu'il se relève, la virole, poussée par les ressorts, s'ouvre et laisse sortir la pièce, qui est chassée et remplacée* comme je l'ai dit plus haut. La virole brisée n'est appliquée qu'aux pièces de 20 francs (2) et de 5 francs. Les autres coupures sont frappées en virole pleine cannelée. Le balancier de 5 francs est mû par douze ouvriers, du nom de Carriers ; celui de 2 francs par huit ouvriers. Ce nombre décroît avec le diamètre des espèces à monnayer. Au point de vue des difficultés à opposer à la contrefaçon, le progrès était grand assu- rément ; cependant le balancier, tout ingé- nieux qu'il fût, laissait beaucoup à désirer (1^ Terme technique qui s'applique à Tusage de la machine Gengembre. (2) Depuis quinze ou dix*huil ans environ on a cessé la labricalion des pièces de 40 francs ; la fraude s'en élail souvent emparée pour les fourrer ; de plus, elles ne rentraient pas dans le système décimal. encore ; mû à bras d'homme, sa force n'é- tait point réglée, il en résultait un mon- nayage capricieux et dépendant de la fatigue ou du bon vouloir des nommes. En France comme dans les pays étrangers, où le balan- cier est encore en usage, rinconvénient a été reconnu, et Ton a cherché à y remédier. Depuis longtemps déjà Tatelier raonélairé anglais fait mouvoir ses balanciers à laide d'une machine pneumatique, mais cette ma- chine, qui a été établie a grands frais, est d'un entretien très-dispendieux ; en outre, elle manque de puissance ; suffisante peat-ètre au monnayage anglais (1), elle ne pouyait nullement convenir au nôtre, dont les besoins et les exigences sont incomparablement plus considérables. Je ne crois pas devoir m'étendre sur la description de la pre^^e maintenant en usage dans nos ateliers; je me bornerai à dire qu*elle se compose d*un corps ou châssis oblong, en fonte de fer, dans lequel sont pra- tiquées deux ouvertures : celle du bas ren- ferme le mécanisme qui fait mouvoir le coio inférieur (voir nMl), et celle du haut con- tient la boite coulante où est placé le cola supérieur, pareil à celui du balancier et re- présenté n' 10. Une colonne articulée aiec un levier d'une très-grande puissance appuie sur la boite en se redressant par Teffet du mouvement que lui imprime le levier. La colonne, qu'un plan incliné allonge ou rac- courcit à vo onté, règle la pression; alors celle-ci ne change plus que par la voloot^du monnayeur. Ce dernier a devant lui un cor- net, dans lequel il empile un certain nom- bre de flans ; dès qu'il a embrayé sa presse, il n'a plus qu'à en surveiller la mareneel'à remplir le cornet, lorsqu'il le voit prêt à se vider. Presque tous les accidents qui peu- vent survenu* sont prévus ; s'il ne se pré- sente pas de flans entre les coins, ou si la machine rencontre un obstacle quelconque, elle s'arrête d'elle-même, de manière iic« que le coin soit préservé de toute espèce de choc. Son moteur est la vapeur; une presse peut frapper en moyenne %M0 pièces à l'heure. Ce monnayage est aussi pdrfaij qu'il est possible de le désirer, et lorsquil y a lieu de rejeter des pièces poui- défaut d'empreintes, cela ne provient genéraleuienl S[ue de la rupture des coins ou de flancs (ié- èctueux, qui ont échappé à la surveillance. FabricaUoo ei wrveillaiiee. A .a suite de cette indication des procédés et des instruments monétaires employés eu France, aux diverses époques, et a^8pl<» nous occuper de la gravure des coins, il «» (1) Personne n'ignore que la monnaie mëlaDii* circulant en Angleterre est bien loin d'éire a'»*" nombreuse que la nôlre; que , de plus, runiieij»" iiéiaire anglaise étant la livre sterling, TargefllB» qu'une monnaie d'appoint. Les pièces doiii l*»**?* est le plus répandu dans ce pays sont la livre , u demi-livre, le scheliing et le demi-schelling 1 1<^'^ d'un petil diamètre. La couronne n'est, paura«J« dire, qu'une pièce de médaiUier, ci la demi-conroo» est peu répandue. W7 MON DICTIONNAmË DE MUMISMAtlQUE. MON m peut-être utile de dire quelques mots de la surveillance exercée par le gouyernement sur la fabrication des monnaies, avant et et après 1791. Depuis les temps les plus reculés jusqu'à la suppression des offices en 1791, les mon- naies ont été fabriquées sous la surveillance d'officiers et par les mains d'ouvriers asser- mentés qui étaient responsables de leurs ac- tes ; en cas de fraude, ils encouraient les peines les plus sévères. La matière était mise au titre légal lors- qu'elle était en bain, ensuite on faisait de nouveaux essais des lames, des flans et des pièces. Enfin les monnaies n'étaient déli- vrées qu'après le prélèvement fait des de- niers de botte (1), lesquels étaient jugés tous les ans comparativement avec des monnaies circulant de la même année (2). Les premiers ofliciers institués par l'Etat portaient le titre de monétaires ; la troisième race eut des généraux maîtres dont il est question encore en 1346. En 1341, la cham- bre des monnaies existe, et elle prend le titre de cour souveraine en 1551. En 1214, furent créés les juges gardes et les contre-'ÇardeSj ou suppléants. Leurs fonc- tions consistaient à surveiller la fabrication générale. Après le monnayage, le juge garde pesait les pièces une à une et par marc ; il en faisait constater le titre en sa présence, en vérifiait les empreintes, et les nièces qui étaient hors des remèdes ou déiectueuses étaient cisaillées par lui. De plus, il recevait les fers (coins à monnayer) des mains du tailleur et les distribuait aux monnayeurs. £n 1791 , la cour souveraine des monnaies a^ant été abolie et remplacée par une admi- nistration centrale, les juges gardes prirent le titre de commissaires du roi, et le contre- garde celui de contrôleur au monnayage. Leurs attributions restèrent les mômes; seu- lement le commissaire ne s'occupa plus que des espèces frappées. La confection des flans se fit aux risques et périls d'un directeur entrepreneur de la fabrication. Une loi de 1705, confirmée par une autre de 1803, ren- dit l'administration des monnaies juge des espèces fabriquées ; depuis cette époque, le commissaire et le contrôleur prélèvent six échantillons sur chaaue brève de monnaie, et les adressent à l'administration. Trois de ces échantillons sont envoyés au laboratoire des essais, et sur le rapport présenté par l'inspecteur de ce laboratoire, l'administra- tion rend un jugement duquel il résulte que les pièces peuvent ôtre délivrées, ou que, par défaut de poids ou de titre, elles doivent être refondues. De la gra?ure des coins. Ainsi gu'on Ta vu à l'article monnayage, les premiers coins dont on a fait usage étaient (1) Le nombre des deniers de boite à prélever élail fixé pour chaque marc d'or et d'argent fabriqué. (i) Les juffes furent d'abord les généraux maîtres; ensuite la chambre des monnaies, créée en 1351; fixés, Tun dans un billot, et l'autre dans la main du monnayeur ; ces coins, en fer forgé plus ou moins grossièrement, portaient une mise d'acier soudée sur le bout destiné à être gravé. Le coin étant achevé, on trempait cette partie d'acier. Les effigies barbares des monnaies de la première race, celles infini- ment plus rares de la seconde race, les croix, les lettres et quelques autres emblèmes que représentèrent les monnaies jusnu'au règne de saint Lpuis, furent gravés à I aide de pe- tits poinçons que l'artiste enfonçait les uns après les autres, de manière à rendre l'en- semble du dessin qu'il voulait représenter. 11 ne faisait usage du burin que pour établir ses poinçons et faire quelques raccords sur le coin. Lorsqu'un coin était brisé, il était remplacé par un autre à peu près semblable, car cette méthode ne permettait point d'ob- tenir l'identité dans la gravure. Sous le règne de saint Louis, les types monétaires prirent beaucoup plus d'importance; l'art de la gra- vure avait grandi a tel point pendant ce siècle, que Philippe 111 se fit représenter ,en costume royal sur ses monnaies, et, pendant deux cents ans, les rois ses successeurs sui- virent presque tous cet exemple. Louis XII revint a l'antique usage d'y faire graver son buste, et cet usage s est perpétué jusqu'à nous. Les types de Philippe 111, tout aussi bien que ceux de Louis Xll, étaient gravés en relief sur de forts poinçons d'acier que l'on trempait, pour les enfoncer au marteau dans les coins de monnaies. Le sujet étant ainsi gravé, on l'entourait des lettres, grènetis, fleurs de lis, etc., jugés nécessaires pour en compléter la gravure. Tant que le poinçon principal durait , le sujet restait identique, et les pièces de monnaies n'offraient de variété que dans l'agencement des détails de lour gravure. Lorsque ce poinçon était dé- • truit, il fallait en graver un autre, qui ne pouvait être exactement semblable au pre- mier. Il me parait certain que, pour pai*er à cet inconvénient, on trouva bientôt le moyen de faire une matrice mère et de relever des poinçons au fur et à mesure des besoins ; mais ceci n'a pu s'opérer que dans un atelier central, dont je n'ai trouvé l'origine que sous le règne de Henri II. Par édit du mois d'août 1547, Marc de Béchoi, le premier, fut nommé tailleur général et graveur des figures des monnaies de France. Ces fonctions consis- taient à graver tous les types et poinçons monétaires que l'on envoyait aux tailleurs particuliers des monnaies de provinces. Ces derniers étaient tenus dans 1 obligation ex- presse de ne faire usage d'aucun autre poin- çon pour graver leurs coins et carres de monnaies, et de se conformer aux cartons ou modèles qu'ils avaient reçus. Ce mode de gravure est resté le même, et n'a cessé d*ètre pratiqué qu'en 1791 : alors, par suite d'un concours, Jean Dupré ayant été nommé graveur gétjéral, il profita des expériences faites précédemment par le enfin, la cour souveraine, érigée en 1551 : celle-ci graveur Jean-Pierre Droz, pour multiplier n'a été abolie qu'en 1791. Ta gravure des coins, do manière à ce qu'elle DiGTio?iN. DE Numismatique. 30 ne MON TAt d'une ideDlité parfaiie ; la matrice mère ni; représentait plus le sujel principal seu- '''Dieut; elle comprenait la gravure tout en- tière : sujet, écusson, lettres, grônetis, etc. Sur cette matrice en acier trempé , on leTsit UD poinçon général, {{ui, après avoir été trempe lui-même, servait à multiplier le coin de service. L'une et l'aulre opération se faisaient h l'aide du balancier, sous la di- roclioD du tailleur général et dans ses ate- liers. De ce changement dans la reproduc- tion des coins, est résultée la réforme des tailleurs particuliers, et les moBnaies de proviaces .reçurent leurs coins par l'entre- mise de l'admiaistralion centrale résidant à Paris. C'est encore ainsi que cela se prati- que aujourd'hui. UICTIONNIIRË DE NUMISMATIQUE. MON J'ai dit plus haut que Marc de Bécbot fut le premier pourvu de l'olfiDe ds taillfut général ; il me paraît certain que c'est t lui ânb nous devons les belles moDQiies de :enri II, Charles IX, Henri fil, et pevt-èire même celles du roi de la Ligue, CliarlesV. Le successeur de Marc de Bée)i(>t m'e&t ia connu ; je sais seulement que Guilliaflie Dupré, Nicolas Briot, Jean Varia ei Jean Dariant, dit l'Orphelin, qui se $an8 les terres du roi de Typourachater- naany, la seule espèce d'argent qui se frappe est du i>oids de deux gros et demi vingt- deux grains; celle du roi d'Arakan de deux gros et demi quinze grains; enfin celle du roi de Pégu ne |}èse que deux gros et demi douze grains. Ce prince fait aussi frapper des fanos d'or. (A.) ///. — Tableau des principales monnaies ayant cours en 1751, par Aboi de Ba- zinghem» A MSTEEDAM , ROTTBfiDAM , UtREGHT , etC. (Eu 1751.) Monnaies décompte. On compte en Hollande par livres, sols et deniers de gros, oui sont une monnaie ima- finaire qui se réauit en 20 sols, et le sol en 2 deniers, comme en France ; par florins, sols et deniers de florin, qui sont aussi ima- f inaires, et qui se réduisent ou se divisent par 0 sols de florin, et le sol en 12 deniers de florin. Monnaies réelles. Espèces d*or. Le ducaton d'or d'Espagne y vaut environ SO florins. Le souverain d'or d'Espagne 15 florins. Le jacobus d'or d'Angleterre 12 florins j-. La guinée d'or d'Angleterre 11 florins. Le carolus d'or d'Angleterre, 11 florins. Le louis d'or do France, 11 florins |. Le roze nobel d'or de Copenhague, 9 flo* rins 4-. La pistole d'or d'Espagne, 7 florins iV* Le florin d'or de Deventer, 7 florins |^ Le Chevalier d'or de Frise, 6 florins. Le ducat d'or d'Espagne, 5 florins. Le ducat ou hongre de Hongrie d'or, 6 flo- rins. Espèces d^rgent ou aolres. La livre de gros vaut 6 florins de &0 deniers de gros, ou 240 deniers de gros. Les dries^uldens valent 3 flor. de kO den. de gros, ou 120 den. de gros. Les rixdales valent 2 flor. et demi de 40 den. de gros, ou 100 den. de gros. Les croons valent 2 flor. ou 80 don. de gros. Le florin, dit guldre, vaut 20 sols de gros, ou 1 liv. de gros. Le florin ordinaire vaut 20 sols de florin, ou 40 den. de gros. Le schelling ou scalin vaut 6 sols ou pa- tards, ou 12 den. de gros. Le schelling ou sol de gros, 12 den. de gros, ou 6 sols communs. Le sol ou steuvre vaut 2 den. de gros, ou 12 den. de flor. Le sol commun vaut en Hollande 16 den. communs, ou 16 pinnihs. Les den. de sros valent 8 den. communs. Il y a aussi dfes liards qu'on appelle dents. Monnaies de change. La France change et donne à la Hollande un écu de 60 sols pour avoir des deniers de gros, des florins, des rixdales et des livres de gros, qui sont toutes monnaies ima^^inaires. Change courant de la France avec la Hollande. Un écu de 60 sols de France, pour 56 de- niers de gros de Hollande. Cent écns de 60 sols de France , pour 140 florins de Hollande de banque. Cent écus de 60 sois de France, pour 56 rixdales de Hollande. Valeur des monnaies réelles et imaginaires de Hollande en argent de France, sur le pied de 56 deniers de gros pour un écu de France. La livre de gros de Hollande vaut 12 liv. 17 sols 1 den. f. Le florin, dit guldre, de 20 sols de gros, 12 liv. 17 sols 1 den. 4- Les dries-guldens valent 6 liv. 8 sols 6 den.|. La rixdale d'argent de 536 grains effective, 5 liv. 12 s. 9 den. La rixdale ordinaire de 100 den. de gros, 5 liv. 7 sols 1 den. f. Les croons de 80 den. de gros valent 4 liv. 5 sols 8 den. |. Le florin ordinaire de 40 den. de gros da banque, 2 liv. 2 sols 10 den. 1. 95S MON MCTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON m Le soi de gros de 13 deu. de gros, 13 sols 10 den. \. Le denier de gros vaut 1 den. f . On a à Amsterdam six jours de faveur après l'échéance des lettres de change. On tient en Hollande les écritures en Qo- rins, sols et pennings, ou pinnins; on j compte 12 deniers pour un sol dans les grands comptes , et 16 deniers pour un sol dans les petits comptes. Alobr (en 1751). Valeur des tn&nnaieê d'Alger et autres qui ont cours dans la Régence, réduites en argent de France. Les espèces courantes frappées à Alger, sont les sultanines, les pataques-chiques, la piastre algérienne et les aspres. Les monnaies étrangères qui y ont cours, sont les sultanines de Maroc, les sequins de Venise, les lisbonnines, les pistoles, les du- cats et les ereusades de Portugal, les pis- toles et les piastres d*£spague, les piastres de Livourne de tout poids; la valeur des es- pèces, quoique de très-peu de chose, y va- rie continuellement, suivant les besoins du gouvernement. La pataque-chique ou des aspres vaut 232 aspres, et chaque aspre vaut environ 5 de- niers et demi de France, faisant en total 5 liv. 6 sols 6 den. La.pataque-gorde ou piastre algérienne vaut 3 pataques-chiques, ou 696 aspres» fai- sant environ 16 liv. Cette sorte de monnaie n'est qu'idéale, comme la livre tournois en France ; elle augmente el diminiie seton la volonté du dey. Le saime vaut 50 aspreS, faisant environ 1 liv. 3 sols. Le temin, qui est le huitième de la pata- Ïue-chique, vaut 29 aspres, faisant argent de rance 13 sols k den. La caroha , ou demi-temin 14. aspres et demi, faisant 6 sols 8 den. La pataque-gorde, ou piastre algérienne courante vaut toujours 1* saimes moins k aspres. La lisbonnine de Portugal de 10000 rès ou raix, vaut 2436 aspres, ou 10 pataques- chiques el demie, faisant argent do France environ 56 liv. La pistole d'Espagne vaut 633 aspres. fai- sant 15 liv. 4. sols. Le sequin de Venise vaut WO aspres, fai- sant 9 liv. 8 sols. La sultanine d'Alger et de Maroc vaiit W5 aspres, faisant 10 liv. 13 sols. La pistole simple de Portugal de 2000 rès y vaut 11 liv. k sols. Le milleray ou ducat de 1000 rès vaut 5 liv. 12 sols. La piastre de Séville, etc., vaut 3 liv. 15s. 6 den. La piastre de Livourne vaut 160 aspres, 3 liv. 13 sols 4. den. ^ La piastre de Tunis vaut 153 aspres, 3 liv. 10 sols. ^ La creusade de 400 rès de Portugal, en?!- ron 2 liv. 4 sols 9 den. \. L'aspre d'Alger, qui est d'argent el trèf. petite, 5 den. \. Le change courant d'Alger avec la France est de 56 pataquès i de chiques plus ou moins, pour 100 écus de 60 sols de France, ou 28 sultanines ^ d'Alger pour 100 écus de France. Anvers (en 1751). Monnaies réelles et monnaies de eomptt La livre de gros de 240 deniers de grcs, vaut 6 florins. Le ducat de 192 deniers de gros, vaut i flor. *. Les ducatons de 120 deniers de gros, Ta- lent 3 flor. Le palagon de 96 den. de gros, 2 flor. f La rixdale de 8 âchellings, de 12 den. de gros chaque, 2 flor. f. Le florin vaut 40 deniers de gros. Le sphelling vaut 6 patards, ou 13 deniers de gros. Le sol de gros vaut aussi 12 deniers de gros. Le patard vaut 12 deniers de florins ou î deniers de gros. Le sol vaut 16 pennings. On tient à Anvers les livres de comptes en monnaies imaginaires, comme florins, elc. On y change en deniers de gros pour des écus de France, et en florins de w deniers de gros. Change courant. Le change courant d'Anvers est de S6, 57, 58 et 59 deniers de gros, plus ou moins, pour 3 liv. de France. ,JL.e Brabant et la Flandre dépendante de l'Empire, changent à 162 £k)riDS et demi de Bruxelles, pour 300 liv. de France. taleur des espèces en argent de FroMt La livf e de gros vaut à 57 deniers un cin- quième pour 3 livres de France, 12 liœ 12 sols. te ducat sur le même pied vaut 10 liv. i 8 den. nÈ dilôafonàr, Mem. G liv. 6 sols. Les patagons, idem. 5 liv. 10 den. La nxdale, idem. 5 liv. 10 den. Le florin de 20 sols, ou 40 deniers de gros, vaut 2 iiv. 2 sols. Le schelling, ou se. de gros, vaut 12 sots ' den.|^. Le sol de florin vaut 2 sols 1 den. i Le denier de gros vaut 1 sol f Le change de France sur Anvers se hî* ordinairement en donnant des écus de 60 sols pour avoir des florins ou livres de gr^s- On y tire les lettres de change, ou en écus de 60 sols de France, ou en florins de Wdi> niers de gros, dont les 6 font la livre de gros, ou en livres de 2W deniers de gros. Nous obs'erverons qu'il {y a en Flandre deux sortes d'argent; savoir : L'argent de change, qui s'appelle arg^o^ de permission, et Taul'^, argent courant. 95*7 BkKN mOTNIimAlllB Dl NVMiSMATIftIJE. wm La différence de ces menoaiês est d'envi- ron 16 à 17 florins par 100 florins ; ear ordir nairement 109 florins, argent de change» ta- lent 116 florins \ argent courant. Quoique les monnaies d'Anvers^ Flandres et Brabant, paraissent être les mêmes que celles d'Amsterdam, et que le^ changes s'y fassent ft peu près comme en Boliande, il y a cependant une différence entre ces mon- naies , quoîdue le florin d'Amsterdam soit composé de «0 deniers de çras comme celui d'Anvers; cette différence vient de ce que 96 deniers de gros d'Anvers égalent 100 deniers de gros d'Amsterdam , et par ce moyen les M deniers de gros d'Anvers doivent être égaux ft 41 deniers } d'Amsterdam. Cepen- dant en tous le^ changes on en nse pour l'ordinaire è peu |ïrès cowir»6 en Hollande, en donnant un denier ou deux de plus pour un écu de 60 sols de France, plus ou moins. Nous observerons encore que le florin d'Amsterdam ne talait anfciennement que2&. sols, et celui d'Anvers 25 sols, lorsque le marc de France ne valait que 27 livres ; ainsi Id livre de gros d'Amsterdam ne valait que 7' liv. h sols de France, et celle d'Anvers valait 7 liv. 10 sols ; ces 6 sols de plus provenaient de ce que 96 deniers de gros d'Anvers va- laient lOO deniers de gros d'Amsterdam, plus ou moins, sur le pied du change d'è présent, qui ne va point au pair. L'écu de kS patards, argent de change d'Anvers, fait 52 sols argent courant, pour toutes les places où Anvers change. On compte à Anvers par livres, sols et de- niers de gros, comme en Hollande , et en florins, patauds et schellings. AuGSBOUBO, ville d'Allemagne (1751). Monnaies téeltes et fnùnnaiei dé compte. On compte à Augsbourg en rixdales de 90 creutzers et eu florins de 60 creutzersi qui se divisent en 8 hellers ou penins. On y change en rixdales de 90 creutzers courants et en florins de 60 creutzers cou- rants, en rixdales ou talers de 74 creutzers de .change. L'argent de change est une monnaie ima- ginaire qu'on nommef rixdaler, ou écu de change ou de firo^ dont les 100 sont coonp- tés en tout temps pour 127 rixdalers» argerit courant, qui, sur le pied de 2 rixdalers cou- rants pour 3 florins courants, font 190 goul- dens i ou florins courants. L'argent courant est réel; il consiste en vieux écus de France, appelés louis blancs, qui sont fixés à 2 florins courants; c'e.>t en cette espèce que doivent être payées les let- tres stipulées en afgent courant. Le titre de l'or et de l'argent le plus Qn s'exprime à Augsbourg par lot. Le lot vaut k quarts, le quart 4 deniers; ainsi le lot vaut 16 deniers. Le prix de l'or et celui de Fdrgenl tte sont point fixés à Augsbourg; ils y varient sui- vant l'abondance ou la rareté des matières. En 175fc, le prix de > fil été porté à 278 florins. On y tient les livres de compte en rixda- les, florins et hellers ou penins courants, et en creutzers valant 8 hellers courants. Change courant. Le change de France avec Augsbourg est de 100 écus de France pour 75 rixdales de 90 creutzers courants, ou 100 écus de France pour 61 rixdales i de change de 74 creut- zers, plus ou moins. Valeur des espèces en argent de France, Le ducat de k florins vaut 10 liv. 13 sols k den. La rixdale courante, 4 liv. 17 s. 3 den. }. La rixdale de change, k liv. Le florin de change, 2 liv. 13 s. k den. Le creutzer, 10 den. t. Avignon (en 1751). On ne se sert à Avignon d'autres monnaies que de celles de France ; on y tient les écri- tures comme à Paris. 11 y a cependant à Avignon une petite monnaie que l'on nomme pata; les six pata font le sol du comlat Ve- naîssin. Il faut 7 de ces pata pour le sol de France. (Voy. Monnaies m« f apks.) BaLB et fiERNB (1751). On compte en ces ville», on ehange et on tient les livres de compte^ ainsi qu en tous les cantons suisses, en florins de * bâches, en bâches, sols, creutzers ou criches. Monnaies réelles et fictives. Les kO bâches valent 6 liv. de France, ou 160 criches. Le florin vaut k bacbe&, ou 16 creutzers ou criches. La livre vaut 6 bâches f , ou W criches }. L'argent nouveau vaut 1 sol • den. moins que le vieux sur les (0 bâches, faisant à 3 s. pièce la somme de 6 Mv. Change doutant. Le change de Mie est de 100 écus de 60 sols de France, pour 50 écus de M bâches de Suisse, plus ou moins, ou un écu de France pour 20 bâches^ ou 95 florins, de 72 creutzers, plu3 ou moins. Vdletsr des espèces en argent de France, L'écu de Suisse nouveau y vaut comme celui de France, 6 liv. Le florin de 16 creutzers ou criches, 12 La livre dé 20 sols nouvelle, 1 Iiv. Le bâche vaut 3 sols. Le sol vaut 12 den. comme en France. Le crentzer ou criche, 9 den. On lient à Bâle les écritures en livres, sols et deniers, en florins, creutzers et pennings. Il y a des florins de 60 creutzers ou cri- ches, dont le cours est interrompu^ ainsi que celui des rixdales de 108 creutzers ou criches. Bengale, dans les Indes (1751). Monnaies réelles. La roupie du Mogol vAut 16 athnas ou IMO cauris^ 959 MON DICTIONNAIRE DE NDIOSMATIQUE. 960 L*athnas de 160 cauris vaut h ligondas. Le ligondas vaut 10 gandas. Le gandas vaut k cauris. Valeur en argent de France. ji roupie de Bengale ou du Mogol vaut hS pezas ou 2 liv. 8 sols. L'athnas vaut, idem 3 sols. Le ligondas vaut, idem 9 den. Le gandas vaut, idem Le cauris vaut, idem f^. Le change courant de la France avec le Bengale est de 100 écus de 60 sols de France, pour 125 roupies de Bengale, plus ou moins, a cause des variations. Bergame, en Italie (1751}. On compte à Bergame en livres, sols et deniers, que Ton réduit, comme en France, par 20 sols ou soldis et par 12 den. On y compte aussi en ducats ou écus de sept livres de change, et en argent de change et en argent courant. Les sept livres de change j valent huit livres d'argent courant. Monnaies réelles. Espèces d*or. La pistole d'Espagne vaut, à Bergame, S6 liv. de change et 30 liv. argent courant. La pistoie d'Italie y vaut 25 liv. de change et 29 liv. argent courant. Le ducat de Hongrie y vaut 17 liv. 15 sol- dis, argent courant. Le sequin de Venise, 16 liv. argent cou- rant» E^l^èces d'argent. L'écu de Gènes ou croisât y vaut 11 liv. 6 soldis, argent courant. Le ducat do Venise y vaut 8 liv. 10 soldis de rhançe, et 9 liv. 12 soldis courant. Le Philippe de Milan ancien, 8 liv. 10 sol- dis courant. L'écu de change de Bergame 7 liv. de change, et 8 liv. argent courant. Change courant. Le change courant de France avec Ber- game est de 100 écus de 60 sols de France pour 71 ducats Vi de 7 liv. de Bergame, plus ou moins, suivant les variations. Le ducat ou écu de Bergame vaut, argent de France, k liv. k sols. On y tient les livres de compte par livres, sols et deniers, et on change avec la France en ducats ou en écus de 7 liv. de change. Bbeun, capitale de l'Electorat de Brande bourg (1751). Monnaies fictives ou de compte. Les monnaies imaginaires de Berlin sont la rixdale, qui se divise en ik bons gros, et le bon gros en 12 den. Monnaies réelles. et gagnent 1 i pour cent contre aigeot blanc (1). Les ducats d'empire et de Hollande i{, et gagnent 3 à i^ pour cent. Les louis d'or vieux de France. Les Charles d'or de Brunswick S li?., et gagnent comme les frédérics. Les bons | de Brandebourg gagnent de il à 12 pour cent. Ceux de Lunebourg de 9 à 10. Ceux de Saxe de 4 À S. Espèces d^argent. Les rixdales à la croix valent 30 gros ou 23 pour cent plus que les riidales ordinaires. Les rixdales courantes ordinaires 2^ gros. Le florin 16 bons gros, argent de Brande bourg, avec lesquels ils changent avec loo- tes leurs correspondances. Il y a des |)ièces de deux gros, d'uQ gros et de demi-gros. Le gros y vaut 12 fenios. Change courant. Le change courant de la France avec Ber- lin est de 100 écus de 60 sois de France, Eour 76 rixdales H de rixdales de S4 gros de erlin ; Ou 100 écus de France pour lU if^iom de 16 bons gros de Beilin, plus ouoioiDs; Ou un écu de 60 sols de France pour 18-^ bons gros de Brandebourg, plus ou moins. Valeur des espèces réelles et fictives m orpl de France. Le ducat de k florins 10 liv. 8 sols. La rixdale nouvelle à la croix 4 Ht. 17 sols 6 den. La rixdale ordinaire de ih gros 3 Ht. » sols. Le florin de Brandebourg 2 liv. 12 sols. La demi-rixdale de 12 gros 1 liv. 19 sols. Le bon gros 3 sols 3 den. Le feniu 3 den. \. BOLOGNE, en Italie (751). Monnaies réelles. Espèces d^or. La pistole d'Espagne de Cadix vaut à Bo- logne 32 Jules. La pistole effective d'Italie 20 Jules. Les sequins de Venise 19 jules. Les ducats ou hongres 18 jules. Espèces d*argent. Le ducaton ou écu d'argent du pape i^ jules. La piastre d'Espagne 7 jules. La livre 20 sols ou bayoques 2 jules. Lejule 10 sols ou bayoques 1 jule. Le sol une bayoque. La hayoque 6 quatrains. ' Valeur des espèces en argent de FrM^- L'écu de 10 jules du pape 5 liv. 8 sols. Espèces d'or. ^^ ^ ^^^ ^^ p^^ ^ ^^ ^ ^ ç^ je, Les frédérics ont cours pour 5 rixdalef. Monnaies du 28 avril 1709. m MON DICTIONNAIRE DE L*écu de 85 sols bolonins &> liv. 6 sols 8 deniers. Sequinsde Rome 10 liv. en banquCi 10 liv. 5 sols hors banque. Pbilippes 5 liv. 3 sols 6 den. Pistoles d*Espagne 17 liv. 10 sols en ban- que, 18 liv. hors oanque. Louis d*or vieux de France 17 liv. 10 sols en banque, 18 liv. hors banque. Pisloie d'Italie 17 liv. en banque» 17 liv. 10 sols hors banque. Sequins de Venise 10 liv. 5 sols en ban- que, 10 liv. 10 sols hors banque. Sequins de Florence à la ueur de lis 10 liv. k sols en banque, 10 liv. 10 sols hors banque. ECUS d*or de Rome ou corsini 8 liv. 5 sols eu banque, 8 liv. 10 sols hors banque. Hongres 9 liv. 15 sols en banque, 10 liv. hors banque. On compte en livres de 20 sols, qu'on ap- pelle bayoques ; le sol est de 12 den. On compte encore en jules, qui valent 10 sols ou bayoques, de sorte que la livre de 20 sois y vaut 2 jules; en écus ou piastres de 8 jules, et en pistoles du lieu de 30 jules. Nous observerons que les monnaies du Sape sont reçues à Bologne, et que celles de ologne ne passent pas à Rome. (Vay, Mon- naies DES PAPBS.) Change courant. Le change courant de France avec Bolo- gne est de 100 écus de France pour 58 écus du pape H, ou 100 écus de 60 sols de France pour 69 i de 85 soldois bolonins, ou un écu de 60 sols de France pour 58 {y bayoques bolonins. On y change par écus de 85 sols bolonins, par écu du pape de 5 liv. 10 sols, ou 10 Ju- les, et par sols. On y tient les livres de compte en livres, sols et deniers, que Ton divise ou que Ton réduit par 20 sols et par 12 deniers^ comme en France. BoLZAU en Tyrol (1751). Monnaies réelleê et imaginaires. Les rixdales courantes réelles valent 90 crutzers. Les rixdales imaginaires de change Ik crutzers. Le florin réel courant 60 crutzers. Le florin imaginaire de change 49 crut- zers |. Valeur en argent de France. La rixdale de Bolzam vaut k liv. 15 sols. Le florin 3 liv. 3 sols k den. Le crutzer 1 sol f. Change courant. Le change courant de France avec Bolzam est de 100 écus de 60 sols de France, pour 63 rixdales ^ de Bolzam, plus ou moins, ou 100 étxxs de 60 sois de France 94 florins ^, ou un écu de France pour 56 crutzers H de crutzer, plus ou moins. NUMISMATIQUE. MON 96t On con^pte, on change et on tient les li- vres de compte à Bolzam en rixdales de 90 crutzers, en florins de 60 crutzers, et en crutzers courants et de change. Beeslau, capitale ae la Silésie (1751). Monnaies réelles et imaginaires. Espèces d'or. La pistole d'Espagne vaut 3 rixdales un florin, ou 330 crutzers, faisant 5 florins i cou- rants. Lc'ducat d'Allemagne 2 rixdales | ou ta- lents de 90 crutzers, faisant k florins cou rants. Espèces d*argent. Les rixdales ou talents valent 90 crutzers ou 1 florin courant. L'écu blanc 90 crutzers ou 1 florin \ cou- rant. Le florin courant, appelé gulden, vaut 30 gros ou 60 crutzers 1 florin courant. Le crutzer vaut k den. Le denier vaut 2 pennins. Valeur en argent de France. La pistole d'Espagne vaut ik liv. 13 sols (kden. i. Le ducat d'Allemagne 10 liv. 13 sols & den. La rixdale ordinaire de change, k liv. Le taler de 7fc crutzers, 3 liv. 5 s. 9 den. Le florin de change , 2 liv. 13 sols h den. Le crutzer, 10 den. |. Le denier vaut 2 den. Le pennin, 1 den. j. Change courant. Le change courant de France avec Breslau est de 100 écus de 60 sols de France pour 112 florins 4^ de 60 crutzers environ, ou de 100 écus de 60 sols de France pour 75 rixda- les aussi courantes, ou de 500 écus de 60 sols pour 67 crutzers courants, ou de 100 écus de 60 sols pour 28 ducats ^ de 240 crutzers courants environ. BaÉMB, en Allemagne, capitale du duché de ce nom (1751). Espèces de Change. La rixdale vaut 3 marcs de ^h gros, ou 72 gros. Le marc vaut le tiers de la rixdale, ou 24 gros. Valeur en argent de France. Le ducat de 192 gros vaut 10 liv. 12 sols. La rixdale de 72 gros, k liv. Le marc de cuivre de 2b gros, 1 liv. 6 sols 8 den. Le gros vaut 1 sol 1 den. f . Change courant. Le prix du change de France avec le duché de Brème, est de 100 écus de soixante sols de France pour 75 rixdales de 72 gros en^ 1 96S MON DiCtlOlSNAme DE ffOMSIiATlOOE. non w ▼iroQ, ou 100 écus de France pour 225 marcs de cuivre de 24* gros. Od compte et où tient les livres de compte en rixdales de 3 marcs , de 2& gros chacune. Cadix en Espagne (ITtl). Monnaies réelles. Espèi^es d'or, La quadruple, 16 réaux en platte, et 301 réaux 6 maravedis de vellon. La double pistole, 80 réaux en platte, et 150 réaux 20 marav. de vellon. La pistole, kO réaux en platte, et 75 réaux 10 marav. de vellon. La demi-pistole, 20 réaux en platte, et 37 réaux Sa marav. de vellon. É^èces d'argent. La piastre forte ou effective, 10 réaux |de platte, 20 réaux de veillon. La demi-piastre forte ou effective , ê réaux-iV de platte, 10 réaux de veillon. Le quart de piastre forte ou effective, 2 réaux j\ de platte, 2 réaux ^ de veillon. Le huitième de piastre forte ou effectife» 1 réau H de platte. Monnaies de compte. La pistole de change de 32 réaux de platte. La piastre courante, de 8 réaux de platte. Le ducat de change, de 11 réaux et i me- ravedia. Le ducat pour marchandises, de 11 réaux, qui font 374 maravedis« Le réal est compté pour 16 quartoa; il est aussi compté pour 9k maravedis. Le titre de la vente de l'or est fixé à Cadix à 22 carats et demi ; le carat se divise en k grains, le grain en 8 parties ; le poids eu usaçe pour peser Tor s appelle castillan; le castillan se divise en 8 tomins, le tomio ea 12 grains. Le prix du castillan du titre de 22 ca- rats { est fixé à 26 réaux « de platte. La livre est composée de 2 mardis ou 16 onces, le marc de 8 onces; Fonce de 16 dragmes : on compte 50 castillans poujr un marc. Le poids de Cadix est plus faible de 7 pour 100 que celui de France. Sur ce pied 100 marcs de Cadix ne doivent rendre que 93 marcs 3 onces 15 deniers 82 grains-^ de grains de France. Paris change sur Cadix, et donne ik à 16 liv. tournois pour une pistole d« 23 réaux d'Espagne. Le pair de cette pistole en ar- gent de France se monte à 25 liv. 19 sols 10 deniers iVî '© \o\x\s d'or de France de 2iS» liv. vaut i% réaux d'Espagne. L'écu de 6 livres, 11 réaux, 10 quartos ^. On tient ea Espagne les écritures en réaux, en maravedis, en piastres, réaux et maravedis de banque ou de change. CoLooNB , yiUe d'Allemagne (1751). Monnaies vielles et ficlives, La ducat vaut 2 rixdalesj de 78 albus Chaque. La rixdale 78 albus ou 1S6 cnitiers. Le florin 56 { albus ou 112 {crutzers. Le florin de change qui vaut 40 dea. de gros comme en Hollande. Le sol vaut 1 albus ou 2 crutzers. Le crutzer vaut 3 hellers. Le heller ou fenin, 5 deniers. Valeur en argent de France, Le ducat de 812 cmtzars, eu i riidales, 10 liv. 16 s. La rixdale de 78 albus, ou 156 croUers, S liv. 8 sols. Le florin de 56 ^ albus , ou 112 cmi- zers<|5 liv. 18 s. Le florin de change de M ducats de gros 2 liv. 3 s. L'albus vaut 2 crutzers de 1 s. b den. A* Le cruizer ou criche 8 s. /,• Le heller de 3 ducats vaut 2 s. f Le fenin ou denier -^. Change courant. Le change courant de France avec U ville de Cologne, est de 100 écus de 60 sots de France pour 55 rixdales i de 78 albus di Cologne, environ, ou un écu de 60 s. de France pour 43 \ albus environ. On compte, change et tient les liiresde compte en rixdales de 78 albus, eo floriDS, en albus de 12 ducats ou fenias, ouS cnU- zers ; le crutzer vaut 4 hallaxs, le tout es monnaie imaginaire. CONSTAUTIIfOPLB (1751). Monnaies d'or frcuppées au caw du Oro^ Seigneur. Le sequin fond on dis 440 asprei) ev ) piastres f, argent de France H fi?. Le demi-sequin fondonclis, 5 liv. 10 s. Le sequin zengestis de CofiStaDtioo|)l«. 420 aspres, 10 liv. 10 s. Le sequin zengestis du Caire, 830 aspres, 8 liv. 5 s. Sequin zes-Mahboub, 330 aspres, 8 Ht 5 sols. Le demi-sequin zes-Uahboub, 165 aspres, 4 liv. 2 s. 6 den. Le sequin tourralisde CoostaoliDOple^^N aspres, 9 liv. 15 s. Le sequin tourralis du Caire, 315 aspres, 7 liv. 17 sols 6 den. Les sequins de tunis, Tripoli, Alger fi autres lieux de Barbarie, 390 aspres» 9 Ht. 15 sols. Le demi-seauin de Barbarie, 195 aspres, 4 liv. 17 s. 6 aen. Le quart de sequin, 97 aspres f S liT-^ sols 9 den. Monnaies d'argent. La piastre est de 120 aspres, argent de France 3 liv. L'izelotte, 90 aspres, 2 liv. 5 sols. La demi- piastre, 60 aspres, 1 liir. iO^ La demi-izelotte, 45 aspres, 1 H^* ' ^' 6 dan. Le quart de piastre, SO aspres, Il s« «65 MON DICTIONNAIRE BE Le huitième de piastre, 15 aspres, 7 s. 6den. Le pazas » 3 aspres, 1 s. 6 den. L'aspre évalué, 6 den. Autres espèces qui ont cours à Constantin nople. Le louis d*or y vaut 320 parâtes argent de France. La pistole d'Espagne 208 parâtes, 15 liv. 12 s. 6 den. Les sheriffias et sequins vénitiens, 133 parâtes !> 10 liv. La piastre d'Espagne, 52 parâtes, 8 iiv. 18 s. L'éca de M sols de France, kO parâtes, 3 Iiv. Les ass^anis à bouquet, 5 parâtes, 7 s. 6 deniers. Les parâtes, 8 aspres, i s. 6 den. Les aspres, 6 den. Change eourant. Le change de France avec Constântinople est de 100 écus de 60 sols de France pour 30 sequins ou sherifllns d'or de Constanti- nople, ou 133 parâtes ^ ou 1 écu de soixante sols de France pour quarante parâtes, ou 120 aspres. Nous observerons que sous le règne de Louis XIV , il n'y avait, dans tout Tempire ottoman, que deux espèces d'or, Tune du f)ays et l'autre étrangère. La première était e shérif ou sultanin qui valait, en 1630, 6 liv. de notre monnaie. Dans le xv* siècle, il ne valait que 4 liv. puis 5 sur la fin. Les shérifs viennent d*£g^pte, et le Caire est la seule ville de l'empire turc oik l'on bat monnaie en or; cet or se tire du royaume des Abys- sins. Les espèces d'or étrangères qui y avaient cours étaient les ducats d'Allemagne , de Hollande, de Hongrie et de Venise; ils y étaient fort reclierchés; on les vendait jus- qu'à 6 liv. 10 s. et 6 liv. 15 s. pour les por- ter aux Indes, où l'on en faisait un grand commerce. On ne voit point de monnaie de cuivre dans tout l'empire ottoman; les seules es- pèces d'or y oat cours; il est vrai qu'on y j)asse de l'argent à fort bas titre, principale- ment des roups, qui sont des quarts de réaies venant de Pologne. Il y a des espèces d argent qu'on bat dans le pays, comme les parâtes et les aspres, qui sont les plus petites monnaies et à très- bas titre. 11 y en a aussi d'étrangères, comme les rixdales d'Allemagne et deHol^ lande, et les réaux d'Espagne. Une aspre valait, en 1650, 8 deniers de France. Le parasy ou parate valait 4 aspres, ou 2 s. 8 den. de rrance; il se bat au Grand-Caire, et ne vaut aiyourd*bui que 6 deniers. La groche est la réale d'Espagne, appelée pièce de 8. La karagroche est la rixdale d'Allemagne. L*asselani est la rixdale de Hollande. NUMISMATIQUE. MON Ml CopENHAouB, capitale du Danemark (1751). On compte à Copenhague en marc dans* ou danois, que l'on divise en 16 schellings; le marc dan vaut un demi-marp lubs d'Ham- bourg, ou 8 sols lubs, ou 8 sols de fbrins de Hollande; on y compte encore en rixdales de 6 marcs dans ou danois; cette rixdale est égale à 3 marcs lubs de 16 s. lubs d'Ham- bourg, faisant 48 s. lubs pour la rixdale. Monnaies réelles et fictives. Espèces d*or. Le dobel-rose-nobel y vaut 8 rixdales ou 48 marcs dans ou danois, argent de France, 42 liv. 18 s. 4 den. Le rose-nobel 4 rixdales ou 24 marcs dans ou danois, 81 liv. 6 sols 8 deniers. Le ducat d'or 2 rixdales ou 12 marc$ dans on danois, 10 livres 18 sols 4 deniers. Espèces d'argeai. La rixdale vaul 6 d'Alders , ou marcs dans ou 96 schellinçs danois, argent de France, 5 liv. 6 s. 8 deniers. Le flet d'Aider, 4 inares dans ou 84 she- lings, 3 liv. 11 s. 1 den. |. L'alve-flet-d'Aider, S marcs dans ou 33 shelifiçs, 1 liv. 15 s. 6 d. |. Le rix-oorth, 1 marcdan. ouS4 schellings, 1 liv. 6 s. 8 den. Le rix marc, 10 schellings lubs ou 90 she- lings, 1 liv. 2 s. 2 den. }. L'oorth, 1 marc dan. 1- ou 18 schellings, lljv. J. Un scheliing lubs 12 deniers, 2 s. 2 den. }• Le scheliing danois, 1 s. 1 den. ^. Change coura$U. Le change courant de France avec le Danemark est de 100 écus de 60 s. de France, pour 56 i de rixdales de 6 marcs dans ; ou 100 écus de 60 s. de France pour 28 ducats 4 de 11 marcs dans, ou 100 écus de 60 sols de France pour 84 d'Alders de 4 marcs dans. On y change par rixdales de 6 marcs dans ou danois de 96 schellings danois, ou 48 stuy- vers de Hollande ; on fait ce change avec la France par la voie d'Hambourg, et très-ra- rement en droiture. On y tient les livres de compte en rix- dales de 6 marcs dans ou danois, et par marcs de 16 schellings danois, dont 96 sont la rixdale. Dantzig, capitale de la Prusse royale ou polonaise, autrefois la Sarmatie, et Koe* HiSBBEG, capitalede laPrusse ducale (1761). Monnaies réelles. Espèces d'^M*. Le ducat d'or vaut 270 gros, ou 9 florins de 30 gros. Le ducat appelé de Dantzig, 6 florins do 30 gros. Espèces d*argent. l/écu d'argent vaut 180 gros, ou 6 florins de 30 gros. 067 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON Le ducat appelé de Dantzig, 6 florins de 30 gros. Le tallard vaut 180 gros, ou 6 florins de 30 gros. L*ort de Dantzig vaut 3 tallards de 60 gt*os, faisant 180 gros ou 6 florins de 30 gros. L*ort de Pologne vaut 5 tallards, faisant 180 gros ou 6 florins de 30 gros. L6 tallard vaut 36 gros de Pologne, ou 3 florins de 12 gros. La riidale vaut 90 gros, ou 3 florins de 30 gros. Le daelder de Kœnigsberg vaut 60 gros ou 3 florins de 20 gros. Le ducat de^ Kœnigsberg vaut 36 gros, ou 3 florins de 12 gros. Le tallard de Dantzig vaut 60 gros, ou 2 florins de 30 gros. Le florin ou tinf vaut 1 livre, ou 1 florin de 30 gros. Le storax de Pologne vaut 10 gros. Les 6 gros de Dantzig font 10 gros de Pologne. Le sol vaut 18 deniers du pays. Le gros y vaut 18 penniugs. Valeur dt» espèces en argent de France, Le ducat d'or de 70 gros vaut 12 liv. 12 s. Le ducat dit de Dantzig de 100 gros, 8 liv. 8 s. La rixdale de 90 gros courante, h liv. h s. Le daelder de Kœnigsberg de 60 gros, 2 liv. 16 s. Le ducat de Kœnigsberg de 36 gros, 1 liv. 13 s. 7 den. \. Le florin ou tinf de 30 gros, 1 liv. 8 s. Le gros vaut 11 den. \. Change courant. Le change courant ae la France avec Dantzig et Kienigsberg, est de 100 écus de France pour 71 rixdales A de gros environ, ou 100 écus de 60 sols de France pour 35 ducats t de 180 gros de Dantzig plus ou moins, ou 100 écus de 60 sols de France pour 2Û florins de 30 gros polonais, ou 1 écu de 60 sols de France pour &¥ gros i po- lonais, plus ou moins. On v change en rixdales de 8 florins de 30 gros chaque, faisant 90 gros; et en florins qui sont de 30 gros. On y tient les livres de compte en deux manières, savoir : En rixdales de 90 ^ros, faisant 3 florins de 30 gros, et en florins de 30 gros, et de 18 pennings chaque gros. On peut faire le change de Dantzig en toutes les monnaies rapportées ci-dessus, mais principalement en rixdales et en flo- rins, savoir : en donnant des écus de France pour avoir des rixdales de 90 gros polonais qu on réduit en 18 pennings, chaque gros, et en donnant des mêmes écus de France de 60 sols pour avoir dos florins de 30 ^ros polonais, que l'on réduit en 18 pennings chaque gros. Dblt, capitale de la province de Deljetde tout l*empire du Mogol. — Agka, ville Srincipale du Hogol. — LAHotB, grande et elle ville de TAsie dans riodouslan, et la capitale de la province de Lahore (1751). Esvices avec lesquelles on commerce « Mogol. La roupie d'or du Hogol, vaut 10 m- pies V d'argent. Le louis d*or de France, 9 roupies. (. La pistole d*Esnagne, 6 roupies. {, Le ducat de Hongrie, d*Allemagoe, de Pologne, de Suède, de Danemark, le sequio Venise, etc., 6 roupies 8 pézas. Les ducats du Caire , Maroc et Salé, 5 roupies 5 pézas. Le sequm de Turquie vaut h roupies U pézas. La roupie d'argent, kS pézas. La demi-roupie, 2i pézas. Le malmoudy, 20 pézas. Le pézas vaut un sol de France. Le l'ick ou locre vaut 100,000 roupies, el les 100 laks sont un karol. Nota. Il y a dans les pièces d*or qu'on f^orte aux rides, des roses nobles, qui sont es meilleures, ainsi qu,e les vieui jacobus, les aibertus, et autres pièces ancienoes de Portugal, et les ducats de Venise qui râ- laient 5 à 6 sols plus que les autres; ils oûi été altérés depuis. Valeur en argent de France. Le karol vaut lOO lacks, faisant ckm SW,000 liv. Le karol vaut sur ce pied 21^,000,000 liv. La roupie d'or vaut ^ liv. 16 sols. Le louis d*or de France, 23 liv. 8 s. La pistole d'Espagne, 15 liv. Le ducat d'Allemagne, de Hoogrie, de Suède, 12 liv. 5 s. Le sequin de Venise, 12 liv. 5 s. Le ducat do Maroc, du Caire et de Sale, 12 liv. Le sequin de Turquie, 10 liv. 6 s. La roupie d'argent du Mogol, S liv. 8 s. La demi-roupie, 1 liv. k s. Le malmoudy, 1 liv. Le pézas, 1 s. Change courant. Le change courant est de 100 écus de sols de France, pour 125 roupies da Um. On compte 13 titres d'argent aux \m^^ c'est-à-dire, au Mogolistan el dans les Btajs tributaires du grand Mogol, dont voici » différpfipo 1" On prend le plus bas titre à 15 pé«5 pour un tola, valant argent de France 15 s. 2" à 20 pézas le tola vaut 1 liv. 3" à 18 pézas le tola vaut 18 s. i^* à 23 pézas le tola vaut 1 liv. S s. 5" à 26 pézas le tola vaut 1 liv. 6 s. 6- à 29 pézas le tola vaut 1 liv. 9 s. 7* à 33 pézas le tola vaut 1 liv. 13 s. 8' à 35 pézas le tola vaut 1 liv. 15 s. 9* à 38 pézas le tola vaut 1 liv 18 s. 10* à 40 pézas le tola vaut 2 liv. ûAa MON DICTIONNAIRE DE !!• à 43 pézas le tola Taul 2 liv. 3 s. î? X î^ P*^*® '®'^^'^ ^«"* 2 liv. 6 s. 13" a 48 pôzafi le tola ou roupie de 2 liv. o s. Le toit des Indes est un poids avec lequel tn pèse 1 or et l'argent; il est du poids de i gros 8 grans de notre poids; les 100 tolas fom k marcs, 6 onces, 7 gros, 8 grains. Nous remarquerons qu'en 1739, Thamas- Jtoulikan, roi de Perse, conquit une grande parue du Mogolistan avec 60,000 hommes de cavalene seulement, malgré les 1,W0,000 hommes qu'on lui opposa, et se fit procla- mer roi dans la capitale ; en 1740, ilrevint couvert de gloire avec 300 karols de roupies d or et d argent, faisant 7 milliards 200 mil- lions de notre monnaie. "■.'^n'Jf^u*H"^ '« ««'«•e de la haute Saxe, capitale delà Misnie, et de tout l'électoral A ,^\ "7 '-'"««c». ville d'Allemagne dans la haute Saxe (1751}. * Monnaiei réelles. Les nouvelles rixdales valent 30 gros, ar- gent de France 5 liv. «vë'"». ar Les anciennes rixdales 24 gros, 4 liv 4 s Les pièces de 16 gros, 2 liv. 16 s. Les pièces de 8 gros, 1 liv. 8 s. Les pièces de 4 gros, 14 s. Les pièces de 3 gros, 10 s. 6 den. Les pièces de 2 gros, 7 s. 6 den. Les pièces de 1 gros, 3 s. 6 den Le gros vaut 12 fenins, 3 s. 6 den. Les pièces de 9 fenins, 2 s. 7 den. i Les pièces de 8 fenins, 2 s. 4 den. Les pièces de 6 fenins, 1 s. 9 den Les pièces de 4 fenins, 1 s. 2 den. Les pièces de 3 fenins, 9 den. i Les pièces de 2 fenins, 7 den. Le fenin vaut 3 den. f . Change courant. Le change courant de la France avo#. Dresde et Leipsick . est de 100 Icus de France pour 71 rixdales i de 24 grSïnlSs ou moins, ou 1 écu de 60 sols dfKïl pour 17 gros de Leipsick, plus ou moinï lanïe,-oWufv"er?;^r?ietW^^^^^^^ r&Zs'!'''''' '^ ^ gros?el'rgrS ''^'n'' 7a,?'h^"'® ^^^^ '«^ Provinces-Unies, en Zélande. - Middelbodhg, ville des Pa.^s-Bas, capitale de l'île de Walche?e„ mè^mL"m,Ti!^ ^* f^^B^ot autres sont les memei qu à Amsterdam et dans tout le nav« dépendant des Hautes Puissances ^^' Valeur des espèces réelles et fictives. denfersTgr.' "^ ''^' *=°""""«' «" «> penSiSg? '' ^"'^ «° 20 sluivers de 16 aw'dSrst IrTs."'"* "" '''' ^' »">'' ^^ Le sol de gros vaut 12 den. de gros. le groi!""' *** ^~' '""* * "'"•'°» ^« 4Ô den. NUMISMATIQUE MON 970 Un sol de gros ou schelling vaut 6 com- muns. Le florin vaut environ 2 liv. 2 s. da France. " Le denier de gros vaut 8 den. communs «noi commun vaut 16 den. communs ou 2 den. de gros. ' On tient les livres en florins , sols et pennmgs, et quelquefois en livres, sols et deniers de gros. * Florbnce en Toscane (1751). Espèces d'or. vaif Stl^^ïs^* '' '"^ "«««^^«^i^ j. Ï^P^'ole d'Italie de 30 jules vaut 21 Espèces d'argent. Le croisât de Gênes vaut 7 liv. 5 s L écu d'or do Florence vaut 7 liv. 10 s. La piastre d'Espagne vaut 5 liv. 12 s. soKrinv.*''""'^* imaginaire vaut 140 Le double teston de 4 Jules vaut 2 liv. 16 s. i'VT^J' '"°Pi^ **" ^j'^^^' ^aut 1 liv. 8 s. Les 12 grâces faisant un jule i vaut i li. vre 1 s. Les 8 grâces font un jule de 14 s La graee vaut 5 quatrains. Le soi imaginaire, 3 quatrains. Le premier florin d'or fut fraoné k Fin rence, et valait 20 s. de France '^ ^" Le florin id'argent valait 12 s.' de France Valeur en argent de France. 1 s'; g'den" •^"*^' ^^ Florence courant, 5 liv. 4 KT5**s. ^*°^* '™«ginaire de 140 soldis. Le teston double, 4 jules de 1 liv m q Le teston simple,'2 /ules de 19 s '• Le jule de 8 grâces, 9 s. 6 den. J-a grâce, 1 s. 2 den. *. Le sol imagiuaire, 8 den. 44. Le quatrain, 2 den. «. * saydr?""*"® ^ ''''"'®°"* ^'^ <*"»""« manières, le/iflïïeî!'"" '^"'^ ^° ^ ««'«' ^' a- En jules qu'on réduit en 8 «races et l» grâce en 5 quatrains, et 3 jules^ont 2 il du pays, un peu mftins. ronlins" *^''°"' '^^ ^ ^''^' ^'^ *« ««Wi» ««- 4- En écus d'or de 150 soldis, et en sequins Da?écL'HvîP*' ''"""' '««^*^'-es décompté par écus d or courants, de 7 liv. 10" soldis îl solVoï^ia^den': '""' '" ^ ^- ""''' «' en'pJance.^* *^'"*'' '* multiplient cominc FHANCFoar-suR-LE-MMj, ville d'AHemagno Monnaies réelles et fictives Espèces d'or. faisa"nf350'crSr' "' ""' ' "^'^'^ f' 81 971 MON DIGTIONISAIRE DE Le ducat d'or d'Allemagne vaut 2 thalers f, ou riidales, faisant 2^0 crutzers. Le ducat vaut aussi k florins de 60 crut- zers, faisant 240 crutzers. Espèces d'argent. Le Philippe d'Espagne vaut 100 crutzers courants. Le même Philippe vaut de change'82 crut- zers. La rixdale courante, 1 florin | de 90 crut- zers. L'écu blanc et le thaler, 1 florin | de 90 crutzers. Le florin de change, 65 crutzers. Les 74 crutzers font la rixdale. Le florin nommé Gulden vaut 15 batz ou 60 crutzers courants. Le florin ou Gulden commun vaut moins que le courant de 6, 7, 8, 9 et 10 pour 100. L'alve-thaleroudemi-rixdale vaut 45 crut- zers courants. Le batz vaut 4 crutzers courants. Le crutzer vaut 8 halers ou pennings, ou 4 deniers de monnaie courante. Valeur en argent de France. La pistole d'or d'Espagne vaut 15 liv. 2 s. 3den. Le ducat d'or de 240 crutzers vaut 10 liv. 8 s. Le Philippe de 10 crutzers vaut 4 liv. 6 s. 8 den. Le Philippe de change de 82 crutzers vaut 3 liv. 11 s. ^. La rixdale ordinaire, 90 crutzers ou 3 liv. 18 s. La rixdale de change, 74 crutzers ou 3 liv. 18 s. Le florin de change de 65 crutzers vaut S liv. 19 s. 10 den. i. Le florin de change de 60 crutzers vaut 2 liv. 12 s. Le batz de quatre crutzers, vaut 3 sous 5 den. |. Le crutzer vaut 10 den. -}. Le penning vaut 1 den. •^. On compte et tient les livres de compte en rixdales de 90 crutzers ou criches courants, en florins de 60 crutzers courants, en crut- zers, batz et pennings. GÂNESy capitale de la république de ce nom (1751). On compte è Gênes de quatre manières, savoir, en monnaies réelles et imaginaires : 1* En livres que Ton réduit en 20 soldis, et le soldis en 12 deniers. 2* En écus génois de 4 liv. ou 80 soldis imaginaires de change. • 3- En piastres de 100 soldis , ou 5 liv. gé- uoises. 4" En écus de 7 livres 4 soldis, ou croi- sats de 144 soldis. On compte aussi quelquefois en écus de marc imaginaires. Monnaies réelles. Espèces d*or. Le louis d'or de France vaut environ 25 livres. NUMISMATIQUE. MON m La pistole de Madrid vaut 15 liv. 16 g. 8 den. La pistole de Lisbonne vaut 13 liv. 5 dm. Espèces d'argent réelles et fcUm, Le croisât de Gènes vaut 144 soldis gé- nois. La piastre de change vaut 100 soldis gé- nois. L*écu de banque imaginaire, 80 soldis gé- nois. La livre ou madone, 20 soldis gipois. La parpayole, 2 soldis génois, La dette vaut 8 deniers, ou un tiers de parpayole. Valeur des espèces ci-^^près, argent de Frmt, Le croisât de 7 lires 4 soldis de Gèoes, 6 liv. 18 sols 2 den. \{. L'écu ou piastre courante de S lires, k Ut. 16 sols. La piastre de 4 lires de change imaginaire, 3 liv. 16 sols 9 den. La lire de 20 soldis génois, 1 sol 11 den. Le soldis ordinaire, 11 den. La dette génoise, 7 den. {f. Le denier génois, \l. Monnaies de changé. Le change de Gênes se fait de tfeisioaDiè- res : 1* En croisais de 7 lires 4 soldis génois. 2"* En écus ou piastres courants de 5 lirts génoises. 3^ En écus de change imaginaires de ^ Ut. ou 80 soldis génois. Change courani Le change de France avee Gènes est de 100 écus de France pour 62 piastres etdeaÛG de 5 liv. plus ou moins, ou de 160 écus de France pour 43 croisais } peu plus de Gênes, de 7 liv. 4 s. plus ou pioins. Ou 100 écus de France pour 78 écusi imi- ginaires de change de 4 liv. plus ou moins. On y tient les livres de compte par liTr^'S ou lires, sols ou soldis, et deniers génois, qui se réduisent par 20 sols et par 12 deniers comme en France. Le titre de l'or est fixé à Gênes à S* carats; le carat se divise en 24 parties; le prix de * livre de 12 onces de ce titre, réduit en f^ous de consigne ou de vente, est perlé par w tarif de la monnaie de Gênes à 9d écns d or i, de 9 liv. 8 sols banco; on ajoute au mon- tant un agio qui varie d'un huitième i i I^^ cent. Genèvb, ancienne ville des Gaules (nSl,- Voy. Balb. Monnaies fictives. On compte à Genève en écus de 3 ^^^ ^ de 24 sols genevois, ou en écus de 8 flo- rins de 12 sols chaoue, et par UvreSiSolse» deniers, comme en France. réeUes. Espèces d'argent. L'écu courant de Genève vaut 60 sols g^ névois. 973 iiON DICTIONNAIRE DE L'écu de France vaut 1 liv. 16 sols çéne- ▼ois, ou 1 florin et demi de 2^ sois. ^ Le florin vaut 24 genevois; 11 y a des flo- rins de 12 sols genevois. Valeur en argent de France. L'écu d*argeot de Genève vaut 5 liv. La livre iin&ginaire, 1 liv. 13 sols k den. Le florin de ik sols, 2 liv. Le sol ordinaire, 1 sol 8 den. Le denier de Genève» 9 den. i* Change courant. Le change courant de France avec Genève est de 100 écus de 60 sols de France pour 60 écus de GenèvQ. On y change en florins de 12 sols genevois, que Tou réduit en 12 deniers. On y tient les livres de compte en florins de 12 s. et en sols de 12 deniers. Le titre de Tor le plus fin s'exprime par 2i carats. Le carat se divise en 24 parties, et quelquefois çn 32; le titre le plus fin de Tarkent s'exprime par 12 deniers, le denier se divise on S(4 grains. Les monnaies étrangères, comme pisloles d'Espagne, louis d'or de France, guinées d'Angleterre , Portugaises , sequins de Ve- nise, ducats de Hollande, écus de France, etc. sont considérées à Genève comme marchan- dises; leur prix conséquemmeut varie sui- vant qu'elles y sont recherchées. Genève change sur Paris et sur Lyou, et donne 100 livres d*ar£ent courant pour 160 à 170 liv. de France. Le pair est 198 liv. 10 sols 6 den. A de France pour les 100 liv. de Genève. Le louis d'or de France de 24 liv. vaut l4 liv. 6 sols 6 den. A de Genève. L'écu d'argent de 6 livres, 3 liv. 11 sols 3 den. •^. HAMBOUttG, ville de la basse Saxe, dats le duché de Holstein (1751). On compte à Hambourg de deux maniè- res: 1"* En rixdales de 40 sols lubs ou lubecks, en dalles de 32 sols lubs, en marcs lubs de 16 sols lubs, et en sols de 12 deniers lubs, faisant 2 deniers de gros. 2^ En florins, comme en Hollande, de 40 deniers de gros chaque, et de 6 à la livré de gros. Monnaies réelles et ficUves. Espèces d*or. Le ducat d'or vaut 0 marcs lubs et Sschel- lings. Espèces d*argent. La livre de gros vaut 7 marcs lubs et demi, faisant 240 deniers de gros, ou 120 sols lubs d'Hambours. La rixdale à Ta croix, nommée albertus, vaut 104 deniers de gros, ou 52 sols lubs d'Hambourg. La rixdale ordinaire et l'écu blanc valent 3 marcs lubs de 96 deniers de gros, ou &8 sols lubs d'Hambourg. Les rixdales de Souabe, Ulm, Hollande, etc. valent 93 deniers de gros, ou 46 sols 6 den. lubs d'Hambourg. NUMISMATIQUE. MON m Les couronnes de Danemark et les dalles d'Ham)t)ourg valant 64 deniers de gros, ou 32 sols lubs d'Hambourg. Le marc lubs vaut 32 deniers de gros , ou 16 sols lubs. Le sctelling ou sol de gros vaut 18 den. de gros, ou 6 sols lubs. Le sol de florin vaut 19 den. de florin, ou 1 sol lubs. Les 12 deniers lubs font i sol lubs pour 2 den. de gros. Valeur des espèces en argent de France. La livre de gros de 240 deniers de gros, vaut 13 liv. 7 so.s. La rixdale à la croix, ou albertus, S liv. 15 s. 8 den. La rixdale ordinaire et Técu blanc, 5 liv. 6 s. 9 den. La rixdale de Souabe, Ulm et Hollande, 5 liv. 3 s. 5 den. *i. Les couronnes de Danemark et les dalles d'Hambourg, 3 liv. 11 s. 2 d. |, Le marc lubs d'Hambourg vaut 1 liv. 16 s. 7 den. Le schelliog et le sol de sros, 13 s. 4 den. |. Le sol de florin, le sol lubs, ou les 8 de- niers de gros, valent 2 s. 2 d. -JL. Le denier de gros, 1 s. 1 den. 41 Change courant. Le change de France avec Hambourg est de 178 liv. de France pour 100 marcs lubs d'Hambourg, ou 3 liv. de France ou tour- nois pour ^ sols lubs, ou 100 écus tournois pour 168 marcs lubs et demi d'Hambourg, ou 100 écus tournois pour 24 dalles un quart de 32 sols lubs, ou 100 écus tournois pour 56 rixdales un quart de 48 sols lubs envirori. Le change d'Hambourg se peut faire de trois façons : 1" En donnant des écus de 60 sols tournois, pour avoir des livres, sols et deniers de gros, comme en Hollande. 2' En donnant les mêmes écus tournois Eour avoir des rixdales de 48 sols Iubsd*Ham- ourg, des dalles de 32 sols lubs, des marcs de 16 sols lubs, et par sols lubs. 3° En donnant des écus tournois pour avoir des florins stujvers et pennings, comme en Hollande. Paris chango sur Hambourg, et lui donne 170 à 180 liv. de France f)Our 100 tliarcs lubs banco : comme les espèces ne sont noint fixées à Hambourg, il est difficile de aéter- miner le pair du change; 100 ducals d'or d'Hambourg valent 46 louis d'or de France jl^; 100 rixdales d'argent valent 96 écus de 3 livres tournois, ifj. On tient à Hambourg les écritures en marcs, sols et deniers lubs; on ne porte ja- mais en compte 3 ni 9 deniers ; on passe pour ce qui est au-dessus de 3 deniers, demi- sol, et un sol pour ce qui est au-dessus de 9 deniers. IspàHAN, capitale de la Perse (1751). Monnaies réelles qui ont cours en Pers€. Le boise de Porso vaut 1000 tomans 975 MON DICTIONNAIRE DE NUBUSMATIQUE. MON 976 Le toman vaut 16 ducats de Venise, ou 28 abassis •§• Le louis d'or de France, 9 abassis i. Là pistole d'Espagne, 5 abassis f . Les ducats de Hongrie, de Bohème, etc., k abassis . Le sequin de Venise, k abassis \. Le sheriffin de Turquie, 3 abassis ^. L'or, monnaie imagmaire de Perse, 5 abas- sis. L'or vaut aussi 10 laris. Le séraf de Perse, h abassis Le ducat de Venise, 3 laris -J^. Le ducat de Perse, ou le denier d'or, 3 la- ris f. Le bassy de Perse .vaut k scbays, ou â laris. Le laris ou mamoudis, k bissis ou 2 scbays. L6 scbay ou chuez vaut 2 bissis. Le bissis vaut 2 cassebéquis. Le cabeché double vaut un sol de France. Le cabeché simple vaut 6 deniers. Valeur en argent de France. Le boise de Perse- de 1000 tomans vaut 75,000 liv. Le lack vaut 1,000 roupies d'argent, 8,700 liv. Le toman, 75 liv. La roupie d or de Perse, 35 liv. 2 sols. Le louis d'or de France, 23 liv. 13 sols. La pistole d'Espagne, 14 liv. 19 sols. L'or de Perse de 5 abassis, 13 liv. Le ducat d'Bongrie , de Bohême , etc. 12 liv. 7 sols. Le sequin de Venise, 11 liv. 5 sols 4 den. Le séraf de Perse, 10 liv. 8 sols. Le sheriffin de Constantinople , 9 liv. 13 sols k den. Le ducat de banque de Venise, k liv. 13 sols 0 den. Le ducat de Perse ou denier d'or, k liv. 8 sols. La roupie d'argent vaut la 13* partie de celle d'or, 2 liv. ik sols. Le bassy de Perse, 2 liv. 12 sols. Le laris ou mamoudis de Perse, 1 liv. 6 sols. Le schay ou chuez, 13 sols. Le bissy ou bistv, 6 sols 6 den. Le cassebéquis, 3 sols 3 den. Le cabeché double, 1 sol. Le cabeché simple, 6 den. Change courant. Le change de la France avec la Perse est de 100 écus de 60 sols de France pour 115 abassis de Perse, ou k tomans plus ou moins. La France change rarement avec la Perse ; on est obligé d'y porter des espèces. Nous observerons que l'on ne voit point en Perse d'autres monnaies d'orque les du- cats qui viennent de l'Europe ; on n'y bat point.de monnaie d'or, excepté quelques pièces pour jeter au peuple lorsque le roi monte sur le trône, et ces pièces n'ont point de cours entre les marchands. 11 y a sur ces pièces le nom des douze prophètes de la loi de Mahomet ; elles valent 5 abassis, laisanl 13 liv. de notre monnaie. Des pièces d'or monnayées que l'on porte en Perse et aux Indes, les roses nobles sont les meilleures, ainsi que les vieux jacobus^ les albertus et les autres pièces de Pmlu* gai ; les ducats d'Allemagne, de Hongrie, de Pologne, de Suède, de Danemark, de Ve- nise, du Caire, de Maroc et de Salé ; ces trois dernières espèces valent k sols moins Sue les autres : les ducats de Venise valaient à 6 sols plus que toutes les autres mon- naies ; ils ont été altérés, et ne valent pas plus que les autres à présent. Les espèces d'argent de Perse ne portent {>oint, comme nos monnaies, les armes et 'effigie du roi ; on y voit seulement eraTés d'un côté le nom du monarcfue sons le rè- gne duquel la pièce a été faite, et de l'autre côté le nom de la ville, avec l'année de Thé- gire de Mahomet. Les monnaies de cuivre portent d'un cMé un lion avec un soleil sur son dos ; de Tau- tre le nom de la ville où cette pièce a été fabriquée : à Ormus ou autres ports da roi de Perse, on ne paye les marchandises qu'en abassis ; cependant on ne voit dans les ma^ chés que des laris ou larins, pièces oui ont été frappées dans la ville de Laris ; elles ont cours dans tout l'Onent. Le larin est une ancienne monnaie de Balsora et d'Arabie : cette monnaie est un fil d*argent plié en deux, de la grosseur d'un et sur ce fil d'argent ainsi plié, on voit le nom du prince du pays dans lequel il a été fabriqué. En 16M), le toman valait iS lims; eu 1665, il valait 46, même U livres; à présent il vaut 75 livres ; huit larins faisaient un or, à présent il en faut 10 ; 11 fallait 80 larins f»our un toman, à présent il n'en faut que 60: 'or n'est pas le nom d'une espèce, mais seulement une manière de compter entre les négociants, comme en France la pistole et la livre ; le toman n'est de même qu'une monnaie imaginaire de compte ; on ne parle en Perse pour les payements que par to- mans, or et abassis, et ceux qui vont en Perse ne se chargent à présent que de da- cats d'Allemagne et de Venise, qu'on porte à la monnaie en entrant dans le royaume. Lille, capitale de la Flandre française (1751). On compte à Lille et dans toute la Flandre en patards et en florins, qu'on réduit en 20 sols de florins, et les 20 sols de florins sont égaux à 25 sols de France^, comme 20 patards sont éeaux à 25 sols de France. Les kS patards font 3 liv. de France. L'escalin de permission vaut 14 sols de France en Flandre. L'escalin vaut 6 patards, faisant 7 sois 6 den. de France. Et les kS patards de change valent SI pé- tards courants en Flandre, Brabant, An- vers, etc. 077 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 978 Change courant. Le cHauge courant de Lille avec la France est d^uD écu de 60 sols de France pour 48 pa- tards de Lille. Ou 100 écus de 60 sols de France pour 240 florins de Lille. Pour réduire de Tardent de France en flo- rinSf il faut soustraire le cinquième de l'ar- gent de France» le reste donnera des florins. Pour réduire des florins en argent de France, il faut ajouter le quart des florins avec eux-mêmes, ce qui donnera de l'argent de France ; exemple : Supposant que l'on veuille trouver la va- leur de 265 florins 13 sols de Lille en argent de France, il faut ajouter le quart des 265 flo- rins 13 sols de Lille, faisant 66 florins 8 sols 3 den. de florins, avec les 265 florins 13 sols ; on aura 332 liv. 1 sol 3 den. de France. Ou ôter le cinquième, des 332 liv. 1 sol 4 den. de France, faisant 66 liv. 8 sols 3 den. ; il restera les 265 florins 13 sols de Lille, ce qui sera la preuve. LiSBOHHB (1751}. On compte à Lisbonne en raix ou rés, monnaie imaginaire par laquelle on exprime la valeur de toutes les monnaies, tant réel- les que de change. Monnaies réelles. Espèces d*or. La grosse pièce d'or de ducat vaut 10,000 raix. La doppo-moeda ou double pistoie, 4,000 rarx. La pistoie d'Espagne, 2,200 raix. La pistoie l^imple de Portugal, 2,000 raix. Le millerai ou demi-pistole, 1,000 raix. Le ducat, 1,000 raix. Esp^s d*argent. La pataque ou patagon marc^ué, 600 raix. La piastre d*£spagne, 500 raix. Le patagon non marqué, 550 raix. La creuzade marquée, 500 raix. La pièce de 8 réaux de platte, 480 raix. La creuzade non marquée de change» 400 raix. Le double teston, 200 raix. Le teston de 5 vingtains, 100 raix. Les 4 vingtains, 80 raix. Le demi-teston ou 5 dixains, 50 raix. Le double-vingtain, 40 raix. Le simple vingtain, 20 raix. Le dixain, 10 raix. Valeur des espèces en argent de France^ rédui" tes sur le pied de 480 raix pour un écu de France. Espèces d*or. La grosse pièce d'or de. ducat de 1,000 raix, 62 liv. 10 sols. La double pistoie de Portugal de 4,000 raix, 25 liv. La pistoie d'Espagne de 2,200 raix , 13 liv. 15 SOIS. La pistoie simple de Portugal de 2,000 raix, 12 liv. 10 sols. Le millerai ou demi-pistole de 1,000 raix, 6 liv. 5 sols. Le ducat de Lisbonne, etc. de 1»000 raix, 6 liv. 5 sols. Espèces d'argent. La pataque ou patagon marqué de 6,000 raix, 3 liv. 15 sols. La piastre d'Espagne de 550 raix, 3 liv. 8 sols 9 den. Le patagon marqué de 500 raix, S liv. 2 sols 6 den. La creuzade marquée de 500 raix» S liv. 2 sols 6 den. La pièce de 8 réaux de platte de 480 raix, 3 liv. La creuzade non marquée do 400 raix, 2 livres 10 sols. Le double teston de 200 raix, 1 liv. 5 sols. Le teston de 5 vingtains de 100 raix, 12 sols 6 den. Les 4 vingtains de 80 raix, 10 sols. Les demi-testons de 50 raix, 6 sols 3 den. Le vingtain double de 40 raix, 5 sols. Le vingtain simple de 20 raix, 2 sols 6 den. Le dixain de 10 raix, 1 sol 3 den. Le raix vaut 1 den. |. Change courant. Le change courant de la France avec Lis- bonne est de 60 sols ou un écu de France pour 480 raix, ou environ. Ou 100 écus de 60 sols de France pour 120 creuzades de 400 raix, ou un ducat de 100 raix de Lisbonne pour 6 liv. 5 sols de France ; ou une pistoie simple de 2,000 raix pour 12 liv. 10 sols de France. On tient les livres de compte de deux ma- nières, en creuzades de 4,000 raix de Lis- bonne, et en raix de 400 à la creuzade. Les raix se nombrent par milliers comme les maravédis en Espagne, en les séparant de 3 en 3 figures, nour distin^er les mil- lions d*avec les mille, et les mille d'avec les cent, exemple : 45, 852, 326 raix, ainsi séparés, signifient la même chose que 45 million^, 852 mille, 326 livres de France, quoiqu'ils soient sé- parés en trois. Ou tire les lettres de change de France sur Lisbonne et autres villes de Portugal en raix, (lue l'on négocie en France h environ 480 raix pour un écu de 60 sols de France ; et en creuzades dont la valeur se reçoit en France à 50 sols pour- 400 raix, ou environ, suivant la variation du change. Le pair est 450 raix de Portugal pour l'écu de 60 sols tournois. Le louis d'or de 24 liv. vaut 3,ef00 raix. L'écu d'argent de 6 liv. vaut 976 raix. LivouRiiB en Toscane (1751). Monnaies réelles. Espèces d'or. La pistoie d'Espagne vaut 19 liv. 5 soldis. La pistoie dltalie vaut 18 liv. 7 sols. Le ducat d'or de Florence vaut 7 liv. 10 sols. L'écu d'or vaut 7 liv. Espèces d'argent. La piastre de Florence, 20 sols d'or ou 1 liv. dans le commerce. 979 MON DICTIONNAIRE Dfi NUMISMATIQUE. MON La piastre de Madrid, 41iv. 16 sols 3 den. Le testoD, 3 jules ou 2 liv. La livre yaut 1 jule { de 12 grâces ou SOaols communs. Le jule vaut 8 grâces ou 13 sols 4 den. La grâce yaut 5 quatrains. Le soldi vaut 3 quatrains ou 18 den. de monnaie courante. VcUeur en argent de France. Le ducat d*or de 150 soldis, 6 liv. 18 sols 1 den. j. L'écu d'or de 140 soldis, 5 Uv. 10 sols 3 den. La piastre de 120 soldis ou 6 livres, k liv. 14 sols 6 den. Le teston vaut 40 soldis ou 1 liv. 11 sols 6 den. La livre de 20 soldis, 15 sols 9 den. Le jule de 13 soldîs ^, 10 sols 6 den. La grâce de 5 quatrains, 10 sols 8 den. f. Le sol ou soldis de 3 quatrains, 0 den. •^. Le quatrain, 3 den. •^. Le denier commun ||. Outre ces monnaies, il y a encore à Li- vourne le rouponi, monnaie d'or, fixé en cette ville à 40 livres bonne monnaie, faisant 6 piastres 19 sols 1 deni de 8 réaux, qui vaut 38 liv. 14 sols 1 den. de France. Et le francesconi, monnaie d'argent, fixé à 6 liv. 13 sols 4 den. bonne monnaie, sui- vant la façon d'évaluer de Livourne ; ce qui fait une piastre 3 sols 2 den. de 8 réaux, et vaut 5 liv. 12 sols 10 den. argent de France. On compte en ducats d*or de 7 liv. 10 sol- dis, en ducats de 140 soldis, et en piastres de 6 liv. ou 120 soldis, aue Ton divise en 20 sols d'or, le soldi en 12 den. d'or. On change à Livourne en donnant des écus de 60 sols tournois pour des ducats d'or, des écus d*or et des piastres de 120 sol- dis, et des sols. Le change courant de la France avec Li- vourne est de 94 sols \ pour une piastre de 6 liv. ou 100 écus tournois de France pour 54 ducats } de 140 soldis, ou lÔQ écus tour- nois pour 63 piastres { du 120 soldis. Paris et Lyon changent sur Livourne, et donnent 90 à 95 sols pour une piastre de 8 réaux de Livourne. Le pair pour cette fiaslre en argent de France est ae 96 sols 0 den. |. Le louis d*or de France vaqt 4 piastres, 19 sols 1 den. L'écu de 6 liv. une piastre 4 sols 7 den. On tient les écritures à Livoiirne en pias- tres de 8 féaux. Lo9oaBS (1751). On compte à Londres en livres, sols et deniers sterling, monnaie imagiiiaire/qui se divise en 20 schellings ou sols sterling, et le sol ou scheiling en 12 deniers sterling de 340 à la livre. Monnaies réelles. Espèces d*or. Le jacobus vaut 23 sols sterling ou 23 schellings. Le louis d'or de France, 21 schellings |. La euinée, 21 shcllings. Le demi-jacobus, If schellings |. La demi-guinée 10 i. La gulnée pèse 156 grains, le marc raut environ 608 liv. 12 sols de France. Ëspôcea d*argent réelles et imagioaim. La livre sterling vaut 20 schellings ; le scheiling d'Angleterre est la vinjjlièmeuortie de la livre sterling ; il vaut environ 23 sols 6 deniers de France, selon le cours du change. Les 20 schellings valent 240 den. sterling. Le croône ou écu d'Angleterre, vaul 5 schellings ou 60 den. sterling. L'écu de France de 60 sols, 2 schelliDgs } ou 32 den. sterling. L'alve-croâne» 2 acbellings | ou 30 deo. sterling. Le scheiling i% pennings eu 19 den. ster- ling. Et les 5 schellings ^ font 3 florins enn- ron. Le sixpens vaut 6 pennings eu 6 den. ster- ling. Legroôt, 4 pennings ou 4 den. sterling. Le trepens, 8 pennings ou3 dën. sterling. Le diopens, 2 pennings ou 8 sardins^S deo. sterling. Le pence ou pennings 1 den. sterling. Le denier sterling oi^ penninu^ 4 sarîiin^. La livre sterling au pair à 48 liv. le marc d'argent monnayé de France, vaut 23 lir. 14 sols 1 den. Et à 49 liv. te sols le mare, luivant l'ar- rêt du mois de mai 1726, elle v«ut ^ 'i^- 11 sols 10 den. Mais elle ne vaut aujourd*hi)i que 22 li^' 10 sols sur le pi^d de 32 4eoiers sterling pour un écu de France. Toutes les monnaie^ étrangères qui n'ont point de cours en Angleterre se reodeul chez les orfèvres qui sont comme les chan- geurs en France ; ils en font trafic en 1?^ achetant et revendant h leur profit. Valeur des espèces en argent de Preu^f- Le jacobus vaut 25 liv. 17 sols. La guinée, 23 liv. 12 sols 6 deo. La livre sterling, 22 liv. 10 sols. Le demi-jacobus, 12 liv. 18 sols 6 den La demi-guinée 11 liv. 16 sols 9 d^D- , L'écu ou croône d'Angleterre, 8 liv. 12 î^'^ 6 den. L'alve-croône d'Angleterre, 2 Uv. 1« «^'^ 3 den. Le scheiling, J2 sol§ d'Angleterre et 'le France, 1 liv. 2 sols 6 don. Le denier sterlin^;, 1 sol 10 deo. f Le sixpens, 11 sols 3 den Le groôt, 7 sols 6 den. Le trepens, 5 sols 7 den. |. Le diopens, 8 sols 9 den. Le nence ou penning, 1 sol 10 den. Le rordin, 5 den. |. On change à Londres par livres, sols « donicrs sterling ; on y tient de même les "" vros de compte^ 981 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON Change courant. Le cbaoge courant de la Fraoce avec Lon- dres est de 100 écus de 60 sols de France pour 13 liy. ^ sterling de Londres environ, ou 1 écu de 60 sols pour 32 deniers sterl. Le titre de Tor monnayé est de 22 carats sans remèdel; le carat se divise en 4 grains» et le grain en k quartiers. Le titre de Targent monnayé est de 11 de- niers -ff sans remède ; le denier se divise en 24 grains, et le grain en 20 mites. Les monnaies d'or de Portugal ont aussi cours en Angleterre ; celle de 6,400 raix ou rés, vaut 36 sois sterling, les autres à pro- portion. Paris et Lyon changent à droiture avec Londres ; un écu de 3 liv. pour 29 à 32 den. sterling. Le pair est 30 deniers sterling | pour le même écu de change. Le louis d'or de 24 liv. vaut 1 liv. 3 den. sterling ^. L'écu d'argent de 6 liv. 4 schellings, 10 den. sterling. Madeud (1751). Les monnaies d'Espagne sont d'or, d'ar- gent, ou de plate et de billon, ou de veillon, suivant les termes usités dans le commerce. Les espèees d'or sont la pistole, les dou- blons, les quadruples et la demi-pistole. Le quadruple pèse une once moins un sixième, ou IS adrames, poids de Gastille ; il a cours pour 160 réaui de plate, ou 801 maravédis de veillon. La pièce de deux pis- toles, celle d'une pistole et d'une demi-pis- tôle valent k proportion. Les monnaies de plate ou d'argent sont la piastre etl'ective ou forte qui a aussi ses divisions, comme la piécette qui vaut 4 réaux de veillon. La piastre forte est du môme poids du quadruple, et vaut 10 réaux 10 quartes de plate, ou 20 réaux ae veillon pour ceux qui comptent en monnaie de veillon. Les monnaies de cuivre sont les maravé- dis, les ochavos qui Valent 2 maravédis, les quartes qui en valent 4. Les monnaies de compte sont les réaux de plate et les auartos. La pistole cfe change vaut 32 réaux de plate de 16 quartes chacun, ou 60 réaux et 8 maravédis de veillon. Le ducat de banque est compté pour 375 naaravédis, qui font 11 réaux et 1 maravédis de plate ; le même ducat n'est compté en marchandise que pour 11 réaux qui fout 374 maravédis. La piastre courante ou de change vaut 8 réaux de plate, ou 128 quartos ; la même piastre est comptée pour 15 réaux et 2 ma- ravédis de veillon ; ainsi la différence de la monnaie de plate à ceHede veillon est près de moitié. Les 15 réaut de veillon font éga- lement 128 quartos, parce que 8 quartos i font un réalde veillon. Paris change sur Madrid 14 à 16 livres de France pour une pistole de 32 réaux d'£s> pagne. Le pair est 15 liv. 19 sols 10 den. ^ de France pour cette pistole. On tient les écritures à Madrid en réaux de plate nouvelle dont les 8 font une piastre courante. Messink, capitale de la Sicile. — Palbrmb, ville de la Sicile (1751). On y compte en tarins de 20 grains, en carlins de 10 grains, et en grains dont 100 font te ducat. On y compte aussi en ducats de 100 grains, ou 5 tarins, ou 10 carlins. On y tient de même les livres de compte. Espèces dV>r. L'once espèce d'or vaut 30 tarins, ou 60 carlins. Espèces d'argent. Les florins valent 12 carlins ou 120 grains. Les ducats de change , 10 carlins ou 100 grains. La piastre ou écu de Sicile, 9 carlins ou 90 grains. La piastre d'Espagne, 8 carlins f ou 82 grains \, Le tarin, 2 carlins ou 20 grains. Le carlin 7 nontis i ou 10 grains. Le pontis, 8 picolis. Le grain, 6 picolis. Valeur en argent de Framee. L'once de 30 tarins ou 60 carlins vaut 24 liv. Les ducats de 13 tarins ou 26 carlins, 10 liv. 8 sols. L^écu courant d'argent vaut 24 carlins de 9 liv. 12 sols. La piastre courante de Sicile de 90 car- lins vaut 8 liv. Le florin ordinaire vaut 12 carlins de 4 liv. 16 sols. Le ducat de change imaginaire Tant 10 carlins de 4 liv. La piastre imaginaire de 9 carlins Taul S liv. 12 sols. Le tarin de 2 carlins vaut 16 sols. Le tarin de 10 grains vaut 8 sols. Le pontis de 8 picolis vaut 1 sol |. Le grain de 6 picolis vaut 9 den. | Le picolis vaut 1 den. . Change courant. Le prix du change courant de la France avec la Sicile est de 100 écus de 60 sols de France pour 75 carlins de 10 grains, ou en- viron ; ou un écu de 60 sols de France pour 75 grains, plus ou moins. On change en piastres courantes de Sicile de 10 tarins, ou 20 carlins, en florins ordi- naires de 5 tarins, ou 10 carlins, en ducats imaginaires de 5 tarins ou IQ carlins, et M piastres imaginaires de 9 carlins. Milan, capitale du duché de ce nom fta Lombardie (1751). Monnaies réelles Espèces d'or et d'argent. La pistole d'Espagne vaut 24 Ut. cou- rantes. La pistole d'Italie vaut 23 liv. courantes. l.e ducat d'or d'Allemagne ou de Hongrie, 1 985 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 9U vautàMilaalS 1. 5 sols de monnaie courante. Le philippe dTspagne y vaut 5 liv. 17 sols impériaux de change. Le même philippe y vaut 7 liv. courantes. La livre y vaut 20 soldis courants. Le soldis y vaut 12 den. courants. L*écu de cnange de Milan de 117 soldis milanais ou impériaux, vaut , en argent de France, depuis environ 5 liv. 17 sols jus- qu*à 6 11y. 1 sol ou environ. Le change courant de France avec Milan est do 60 sols de France pour 58 à 59 sols milanais, dont les 117 font Técu de change; ou 100 écus de France pour 51 écus de change milanais environ. L*écu de 117 sols fixes de change est ima- ginaire; on s'en sert lorsque Ton change avec Venise en banque. Le philippe est réel et "vaut 106 fixes do change ou 5 liv. 6 s. On se sert de sols pour les changes avec la France; c'est-à-dire, que Ton donne à Milan un nombre indéter- miné de sols de change pour notre écu de change de trois livres. Depuis le règlement du ih novembre 1750, on fait la réduction de l'argent courant en argent de change, sur le pied de 150 courants pour 506 impériaux ou de change, et on réduit l'argent de change en argent courant, sur le même pied de 5 liv. 6 s. de change pour 7 liv. 10 s. courants. L'or le plus fin s'exprime h Milan par 2k carats ; le carat se divise en 2th parties. L'argent le plus fin est à 12 deniers, le de- nier est composé de ^k grains. Le prix de ces métaux n'est point fixé ; Ton- ce d'or du titre de 2k carats roule de 119 à 120 argent courant, et varie suivant la demande. L'once d'argent vaut 8 à 8 livres 1 sol, ar- gent courant, et varie de même suivant la demande. Les écritures se tiennent en livres, sols et deniers courants; la livre composée de 20 sols, et le sol de 12 deniers ; la monnaie de change appelée monnaie impériale, se divise comme la livre courante, en 20 sols, et le sol en 12 deniers. Nous observerons qu'il yak Milan deux sortes de poids, l'un pour peser l'or et l'ar- gent monnayés et non monnayés, comme sont les barres d'argent et les lingots d'or, de quelque qualité et à quelque titre ^ou aloi qu'il puisse être. Le second poids sert k peser l'or filé, et toutes sortes de marchandises. Le premier poids, que l'on appelle de marc^ est plus fort de 2 deniers par once que le secoua appelé poids de «ot>, de sorte que 26 deniers du poids de soie n'en rendent que ^k du' poids de marc ; ce que l'on appelle une once de marc à Milan. Moscou, ancienne capitale de la Moscovie ou Russie. — PAtebsbourg, nouvelle ca- pitale de la Moscovie, autrefois la Sar- matie (1751). Monnaies réelles. Les grifs valent 10 copecks, ou 20 mos- oques. L'aaltin vaut 3 copecks, ou 6 mosco- ques. Le copeck vaut 2 moscoques, ou k spoulo- kas. Monnaies de change. Les ducats d'or valent 2 roubles, ou 200 copecks. Les ducatons d'argent valent 12 grifs, ou 120 copecks. Les roubles valent 10 grifs ou 100 co- pecks. Les rixdalesy 5 grifs |, ou ik copecks. Valeur en argent de France, Le ducat d'or de 2 roubles vaut 10 Ut. Le ducaton d'argent, 6 liv. Le rouble d'argent de change, 5 liv. La rixdale, 2 liv. 14 sols. Le grif ou grivena, 10 sols. Le grock double, i sols. L'aaltin 3 sols. Le grock simple, 2 sols. Le copeck, 1 sol. Le moscoque, 6 den. Le spouloka, 3 deo. Le change courant de la France avec la Moscovie est de 100 écus de 60 sols de France pour 60 roubles de Moscovie. On y tient les livres de compte en rou- bles, grifs et copecks, que l'on divise, les roubles en 10 grifs, les grifs en 10 copecks, les copecks en 2 moscoques, l'aaltiD en 3 co- pecks, en 6 moscoques ou en 12 spoulokas. Munich, capitale de la Bavière (1751]. Monnaies réelles et fictives. Le ducat de k florins vaut 2U) crut- zers La rixdale de florin et demi , 90 crutzers. Le florin ordinaire, 60 crutzers. Valeur en argent de France. Le ducat de k florins de 60 criches, 10 livres. La rixdale de 90 crutzers, 3 liv. 15 sols. Le florin de 60 crutzers ou criches, 2 ti^* 10 sols. Le crutzer ou criche, 10 den. Change eaurasU. Le change courant avec Munich est de 100 écus de 60 sols de France pour 120 flonos de 60 criches. Ou de 100 écus de 60 sols de France pour 80 rixdales de 90 crutzers, ou 1 ecu pour 72 crutzers ou criches. Nancy, capitale de la Lorraine (1761). Valeur de l'argent de France en Lomif^f- Le louis d'or de 24 liv. vaut 31 liv. L'écu de 6 li?. 7 liv. 15 sols. , L'écu de 3 liv. de change, 3 liv. « sols 6 den. La pièce de 24 sols, 1 liv. 11 sols. La pièce de 12 sols, 15 s. 6 den. La pièce de 6 sols, 7 s. 9 den. Valeur de Vécu de Lorraine en France» L'écu de Lorraine vaut environ S liv. 6 sols 6 den. 965 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON dS6 La lirre de 20 so.s, 15 sols 6 dea. Change courant. Le change courant de la France avec la Lorraine est de 100 écus de 60 sols de France pour 129 écus de 60 sols de Lorraine environ, ou 100 écus de 60 sols de Lorraine pour 77 écus et demi de 60 sols de France, qui valent en Lorraine 3 liv. 17 sols 6 den. uu environ , suivant la variation des changes. On compte en Lorraine par écus de 60 sols, et par livres, sols et deniers, comme en France. Naplbs (1751). Monnaies rieUes. Espèces â*or. La pistole d'Espagne appelée dioppia vaut 16 tarins | ou 33 carlins. La pistole d'Italie, 15 tarins ou 30 car- tins. Les sequins en général , 9 tarins ou 18 carlins. Les écus d*or du royaume, 6 tarins -J ou 13 carlins. Les ducats d'or en change, 6 tarins ou 12 carlins. Les écus courants, 5 tarins \ ou 11 carlins. Les ducats de banque, 5 tarins ou 10 car- lins. Espèces d*argent. La piastre nouvelle ou l'écu aux deux globes d*£spagne vaut k Naples k tarins \ ou 9 carlins. Le tarin vaut 2 carlins ou 20 grains. Le carlin, 10 grains. Le grain, 3 quatrains. On tient les livres de compte en ducats,- tarins et grains, qu'on évalue comme ci-des-^ sus, savoir : les ducats en 5 tarins, le tarin en 2 carlins, et le carlin en dix grains. Valeur des espèces en argent de France. L'écu d'or du royaume vaut 5 liv. 9 sols 2 den.]. Le ducat d'or de 12 carlins, 5 liv. 9 flen. |. Les écus courants, k liv. 12 s. 4 den.}. Les ducats de change, k liv. h sols. Le carlin, S s. k den. | . On change à Naples de quatre ma- nières : En écus d'or du royaume de 13 carlins ou 130 grains. En ducats d'or de 12 carlins ou 120 grains. En écus courants de 11 carlins ou 110 grains. En ducats de banque de 10 carlins ou 100 grains. Les ducats courants ou de banque sont de 5 tarins , faisant 10 carlins ou 100 grains. NoREMBEBG, villo impériale, dans le cercle de Franconie, province d'Allemagne (1751). Monnaies réelles. Espèces d*or. Les ducats 4'or d'Allemagne et d'Hongrie valent k florins de 60 crutzers courants, ou 240 crutzers courants. Les mômes ducats d'or y valent aussi 2 rixdales |, ou 240 crutzers courants. Le florin d'or y vaut 130 crutzers cou- rants. Les rixdales d'Empire 2 florins de 120 crutzers courants. Le florin de Venise, 110 crutzers cou- rants. Espèces d*argenl. Le Philippe d'Espagne vaut 100 crutzers courants. Le même philippe, 82 crutzers de change. La rixdale ou thàler, 90 crutzers cou- rants. Le florin d'argent, 80 crutzers courants. Le florin ou gulden de ISbdstes, 60 crut- zers courants. Le demi- thaï er ou demi-rixdale, 45 crut- zers courants. Le demi-florin ordinaire, 30 crutzers cou- nts. Le copstruch, 10 crutzers courants. Ledemi-copstruch, 5 crutzers courants. Il y a des pièces de 6 crutzers courants. Le baste vaut 4 crutzers courants. Le schelling, 3 crutzers courants. Le crutzer, 4 fenings. Le denier, 2 fenings. Valeur en argent de France. Les ducats d'or d'Allemagne valent 10 livres. Le florin d'or, 5 liv. 8 sols 4 den. La rixdale d'Empire et les louis blancs, 5 livres. . Le florin de Venise, 4 liv. 11 s. 8 den. Le philippe d'Espagne d'argent courant, 4 liv. 3 s. 4 den. Les rixdales ou thalers de change, 3 liv. 15 s. Le philippe d'Espagne d argent de change, 3 liv. 8 s. 4 den. Les florins d'argent, 3 liv. 6 s. 8 de- niers. Le florin ou gulden de 15 bastes, 2 liv 10 sols. La demi-rixdale, 1 liv. 17 s. 6 den. Le demi-florin ordinaire, 1 liv. 5 sols. Le copstruch, 16 sols 8 den. Le demi-copstruch, 8 s. 4 den. Les pièces de 6 crutzers, 5 sols. Le baste de 4 crutzers, 3 sols 4 den. Le schelling, 2 sols 6 den. Le crutzer, 10 den. Le denier, 2*den. i. Change courant. Le change courant de France avec Nurem- berg est d un écu de France de 60 sols pour 72 crutzers courants, ou 100 écus de 60 sols de France pour 120 florins de 60 crutzers. On y compte en florins de 60 crutzers, en thalers, ou rixdales de 100 crutzers, et en copstruchs de 20 crutzers. Les pièces de deux et d'un florin appelés louis blancs sont des écus et des demi-écus vieux de France fabriqués sous les règnes de Louis Xm et de Louis XIV. M7 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON M Les louis blancs ont un agio de 10 à 12 pour 100 contre la mauraise monnaie qui consiste en pièces de 30, 19, 12, 6, ik et de 2 crutzers. Los monnaies étrangères, comme la pis- tôle d*Ëspagne les louis d*or de France, et plusieurs espèces d'or étrangères, n'y ont presque pas de cours à cause de la perte. Le prix des louis d*or vieux de France et d'Espagne, varie de 7 florins 5 crutzers à 7 florins 15 crutzers courants, suivant que ces espèces sont plus ou moins recherchées : ces deux espèces gagnent, comme l'argent blanc, un agio de 10 è ik pour 100 contre la monnaie; ainsi, en supposant le louis d'or vieux à 7 florins 10 crutzers, et l'agio à 11 pour 100, le môme louis d'or reviendrait à 7 florins 58 crutzers {■ en monnaie. Les carolins d'or flxés à 10 florins cou- rants n'ont qu'un agio de â à 3 pour 100 contre la monnaie. Lamoneta d'oroy ou les carolins flx^s k 10 florins la pièce, perdent contre le louis blanc ou Tarifent de banque 9 à 10 pour 100, plus ou moms. La monda hxa/ma, ou les pièces de 30, de 15 , de 12, 6, 4 et de 2 crutzers, perdent 10 à 12 pour 100 contre les louis blancs, etc. La différence de la monnaie de change ou de banque à la monnaie courante, ou hors de banque, n'est que de \ pour 100 , à f égard de l'or que perd celui qui achète et qui paye en or ; mais quand on achète à payer en pièces de 6, 4, 8, 2 et un crutzers, il faut payer 8 et 8 | et même jusqu'à k pour 100 : cette différence n'est pas fixée, mais variable suivant l'abondance et la ra- reté de l'argent. PÉMN en Chine (1751)* Monnaies rétlles. La tahés de 600 takers vaut k staerks. Le staerk de 150 takers vaut 10 masses. La masse de 15 takers vaut 3 condriaks. Le condriak de 5 takers vaut 5 takers. Valeur en argent de France. La tahés vaut 30 liv. 12 sols. Le staerk de change vaut 7 liv. 13 s. La masse, 15 s. 3 den. }. Le condriak, 5 s. 1 den. f. Le takers. 1 s. i. Change courant. Le prix du change courant de la France avec la Chine, est de 100 écits de 60 sols de France pour 39 ^ staerks chinois ; ce change ne se fait jamais qu'en troc, ou argent comp- tant, c'est-à-dire, en barres que l'on pèse ; il n'y a presque point d'espèces courantes. Nous observerons qu'à la Chine et au royaume de Tunquin , il ne se bat point de monnaie d'or ni d'argent; on ne se sert dans le commerce que do masses , qui sont dos morceaux d'or et d'argent de différent poids, qui sont faites fort souvent comme dns bateaux, que plusieurs nations ap()ellont pains d'op ; l'argent y est à tel titre que Tonce de France y vaudrait ^2 liv.; leurs gnnds morceaux reviendraient à environ 1,200 gu|. dres de Hollande , faisant de notre monnaie environ 1,350 liv., l'autre morceau an-dessoos ne pèse que la moitié, et vaut à proportion; à l'égard de l'argent, il y en a des morceaux de plusieurs grosseurs et de ditKrent poià à peu près au titre de Paris. L'orn'est point une monnaie dI une me- sure commune à la Chine ; il est en barre et traité comme marchandise , ainsi que i'oa voit souvent en Hollande ; l'argent n'y est pas monnavé , le poids et le titre en font le prix ; on n y frappe plus que des monnaies de cuivre qui seul en ce pays a une valeur arbitraire : jamais la Chine n a eu l'usage des banques publiques qui augmentent les richesses d'une nation, en multipliant son crédit par tout l'univers. PONDICHÉBI (1751). On compte en pagodes d'or, que Ton ré- duit eh ^ canos d'argent, en roupies, arci- tes d'argent de 11 fanos , et le fanosenft casches ou 16 quadruple casches. Les roupies de Surate et autres petites monnaies, ont aussi cours è Pondichéri. Valeur en argent de France. La pagode d'or de Pondichéri vaut l lin 16 s. La roupie de Surate vaut 2 liv. S s. La roupie d'argent de Pondichéri m\ 2 liv. k s. Le fanos d'argent vaut k s. Les (]uadruples casches, 3 s. La simple cache , ). Le courant de change de là France avec Pondichéri , à la côte de Coromandel , m Indes orientales, est de 100 écus do France pour 62 pagodes d'or de Pondichéri « ou 100 écus de 60 sols de France pour 136 rou- pies d'argent de Pondichéri , ou 1 écu (te 60 sols de France pour 18 fanos de Poodi- chéri. Prague , oapitale de la Bohême ()751). Monnaies réelles et fictive$. Le ducat de k florins vaut 2i0 criclies. La rixdale de florin } vaut 90 crutzers, Le florin ordinaire vaut 60 crutzers. Valeur en argent de FrwMt. Le ducat de 240 crutzers ou criches , 10 liv. 12 s. La rixdale de 90 crutzers, 3 Ht. W^ 6 den. Le florin de 60 crutzers ou criches > change, 2 liv. 13 s. Le crutzer ou criche , 10 den. *. Change courant. Le prix du change courant de Franc* a'^j^ la Bohême, est de 100 écus de 60 sols j^ France pour 75 rixdales \ de Prague, ou J^^ écus de 60 sols de France pour llôil^'- rins j de florin de 60 crutzers de Prague. On compte et on tient les livres de cûD3pi« en rixdales de 90 crutzers ou cricbesi'''i florins de 60 crutzersi el en crutzers. MOIf DICTIONNAIRE DK MJMISMATIQUE. NON 990 Rome (1751). Espèces d'or. La pistole de Madrid vaut à Rome 31 ju- les |. La pistole d'Italie, 30 jules. L'écu d*or d'Ktampes, 15 jules C'est une monnaie d'or 4ont on se sert pour tenir les livres. Espèces d'argent. L'écu du pape vaut 100 bayoques ou 10 jules. Le teston vaut 30 bayoques ou 3 jules. Le jule ou poole, 10 bayoques. Le bayoque, 5 quatrains. Le sol y 3 quatrains. Valeur en argent de France, L'écu romain d'Etampes de 15 jules, 7 liy. 15 s. L'écu romain d'argent, 6 liv. 6 s. L'écu ou piastre du pnpe de 10 jules , 5 Ht. 2 8. Le demi-^écu du pape ou deini-piaslre , 2 liv. 11 s. Le teston ou poole du pape , 1 liv. 10 s. 7 den. 4. Le Iule vaut 10 s. 3 den. i. Le oayoqoe vaut 1 s. t. Le quatrain , 2 den. ^. Le sol , 7 den. -f^. Le denier de l'ancienne Rome valait 19 et inérae 15 sols de notre monnaie. Change courant. Le prix du change courant de France avec Rome est de 100 écus de 60 s. de France pour 58 écus^d'écu du papo, de 10 jules environ, suivant les variations du chnnge. On lient les livres de compte |)ar écus ou piastres du pape de 10 juies, ou 100 bayo- 3ues qu'on divise en 20 sols d*or, et par 12 eniers d'or. On y change en écus d'or d'Etampes ou romains de 15 jules , et en écus du pape de 10 jules, et par bayoques. (Yoy. Montiaies des papes,) Saint-Gall, république alliée des Suisses (17ol). Monnaies réelles. Espèces d'or et d*ai^enl. Le louis d'or de France raut 9 florins et 3 crulzers d'Empire. Le louis d'or de France vaut 8 florins ou kSO crutzers. La pistole d'Espagne , k florins | de florin ou 285 crutzers. La rixdale ou écu blanc , 22 batz ou 90 crutzers On change sur ce pied avec toutes les correspondances. Le florin ou rixdaler vaut 60 crutzers de change. Le schelling vaut 1 batz ou 6 crutzers de change. Le bon batz, 5 crutzers de change. Le batz ordinaire, k crutzers de change* Le crutzer de k fenings , k deniers. Le denier, 2 pennings. Valeur en argent de France. La pistole d'Espagne, ik liv. 6 s. La rixdale ou écu blanc, k liv. 10 s. Le florin ou rixdaler, 3 liv. La rixdale de Saint-Gall, 2 liv. 11 •• Le florin d*£mpire, 2 liv. 13 s. Le schelling , 6 s. Le bon batz ,5 s. Le batz ordinaire , h s. Le crutzer» 1 s. Le denier, 6 den. Le penning , 3 den. Change courant. Le change courant de la France avec Saint- Gall est à 100 écus de 60 sols de France pour 100 florins de 60 crutzers de Saint-Gall environ , ou 1 écu s croizats ou génouinès de Gènes, 9 liv. 10 sols de picolis. Les écus d'argent, 8 liv. 12 sols de picolis. Les ducatons et philippes de Milan, 7 sols 10 den. de picolis. Le ducat d'argent imaginaire ou de ban-- que, 8 liv. de picolis. Les testons du Pape, 2 liv. 4 sols de pi- colis. La livre y vaut 10 ducats de 24 gros, ou 240 gros. Le ducat de banque imaginaire, 24 gros, ou 6 liv. 4 sols de picolis. La livre vaut 20 sols soldis de picolis. Le sol vaut 12 picolis ou bagatins. Un denier de gros. vaut 31 picolis. Valeur en argent de France, Le ducat de banque imaginaire de 24 gros, vaut 4 liv. 13 sols 9 den. Le ducat d'argent, 6 liv. ih sols 8 den. La livre ou lire courante, 15 sols 9 den. Le gros de bangue, 3 sols 10 den. {. Le sequin, 11 liv. 4 sols 8 den. Le ducat d'or, 7 liv. 10 sols. Le ducat d'argent, 4 liv. L'écu de la croix, 6 liv. 4 sols. La iustine, 5 liv. 10 sols. La liarazza, 15 sols. La litette, 11 sols. La pièce de 15 sols, 7 sols 6 den. La pièce de 10 sols, 5 sols. Le trairo, 2 sols 6 den. Le sol, 6 deniers. Le bezzo, 3 den. Le ducat de place, 3 Itv. 2 sols. La banque, appelée Banco del Giro^ dans laquelle se font seulement les virements de parties et le payement des lettres payables en ducats banco, tient ses écritures en livres, sols et deniers de gros banco. Cette livre est composée de 20 sols, et le sol de 12 den. On compte 10 ducats pour une livre. I4S banquiers et les négociants tiennent leurs écritures en ducats et çros; les mar- chands en ducats courants, qui sont pareille* ment une monnaie imaginaire : on les compte pour 6 liv. 4 sols chacun, la livre de 20 sois, le sol de 12 deniers courants ; le ducat banco et le ducat courant se divisent on 124 mar- chettis. m MON DICTIONNAIRE DE Depuis 1750, ie ducat banco est porté à 9 liv. 12 sols courants, sans agio ûxe; ainsi, pour 100 ducats banco, qui font 960 liv., on doit payer à la caisse du comptant 150 du- cats et 20 gros courants, qui. sur le pied de 6 liv. k sois le ducat, font 959 liv. 19 sols & den. courants. Les monnaies qui ont un cours plus ordi- naire à Venise, sont les sequins d'or et les ducats effectifs d'argent; le sequin d'or a cours pour 22 liv. argent courant, le ducat pour 8 liv. La pistole d'Espagne et le louis d'or vieux de France y sont reçus pour 39 liv. 10 sols, lorsqu'ils sont de juste poids; le louis d'or neuf et la lisbonniue y sont réputés mar- chandises, et s'y vendent au poids. 11 y a plusieurs autres monnaies élran- f;ères dont ie courses! tixé à Venise, comme e sequin de Florence pour 21 liv. 10 sols» celui de Rome pour 21 liv. Suivant le cours ordinaire du change, Ve- nise donne à Lyon 61 ducats banco pour 100 écus de change en payement. Par décret du sénat, il est défendu de payer en banque, ni de protester les lettres endos- sées ; ainsi le porteur d'une lettre sur Venise doit envoyer cette lettre avec sa procura- tion à un de ses correspondants, à l'effet d'en recevoir le payement, ou il doit tirer la lettre en droiture, en faveur de son correspondant de Venise. A l'égard des lettres de change payable» en argent couranti elles peuvent être endos- sées et protestées comme dans les autres places; on y a six jours de faveur après l'é- chéance des lettres. Ces six jours doivent être de banque ouverte ; ainsi ou n'y comprend pas les jours de fêtes, ni le vendredi; la ban- que est fermée en ces jours, pour faire les balances particulières. Pour réduire les ducats de banque eu ar- gent courant, il faut prendre le cinquième Ses ducats de banque, et les ajouter avec eux- mêmes; le produit donnera des ducats cou- rants ; et pour réduire les ducats courants en argent de banque, il faut soustraire le sixième des ducats courants, et le reste sera des du- cats de banque. ViBNNE, capitale de l'empire d'Autriche (1751). Monnaies réelles et fictives. Espèces d*or. Le sequin de Venise vaut k florins de 60 crutzers. Le ducat d'or d'empire , & florins de 60 crutzers. Espèces d'argent. Le ducat d'or de Bavière vaut 3 florins ou 210 crutzers. Les ducats de Venise, S florins 18 orutzers ou 138 crutzers. La rixdale en espèce, frappée en 1699, vaut 2 florins ou 120 crutzers. La rixdale imaginaire, 30 gros d'empire» ou 90 crutzers. Le thaler, 90 crutzers. MUMlStlATIQUE. MON jn L'écu blanc, 90 crutzers. Le florin, 20 gros d'empire, ouMcnitien, Le gros, 12 fenings, ou 3 crutzers. Valeur en argent de France. Le sequin ordinaire de Venise, 10 lit. Les ducats d'or d'empire, 10 liv. Le ducat d'or de Bavière, 8 liv. 15 sols. Les ducats de Venise, 5 liv. 15 sols. La rixdale de 1699, 5 liv. La rixdale ordinaire de 90 crutzers cou- rants, 3 liv. 15 sols. Le taler et écu blanc, idem, 9 li?. 15 sols. Le florin de 60 crutzers, S liv. 10 sols. Le gros de 3 crutzers, 2 sols 6 (!i p. Le crutzer, 10 den. Le fening, 2 den. {. Le pening, 1 den. 4. Le change courant de France avec Vienne est à 80 rixdales de 90 crutzers de VleDoe pour 100 écus de 60 sols de France, ou 100 écus de 60 sols de France pour lâO florinsde 60 crutzers, ou un écu de 60 sols de Fnooe pour 72 crutzers de 00 à la rixdale 00 envi- ron. On tient les livres de compte à yieflDe,et on y compte en rixdales et florins, et pr crutzers de 8 penings, qu'on divise, saToir: en rixdales de 90 crutzers, en floriDS de 60 crutzers, et le c( utzer en 8 penings. L'écUi espèce, vaut 90 crutzers. ZuHicH en Suisse (1751). Monnaies qui se frappent à Zurich , me Im valeur, en courants. Ducats, du poids de la demi-pistole, pour 4 florins 15 crutzers. Ducats, du poids des deux tètes, 4 florins 18 crutzers. Ecus, qui ont cours pour 4 florins Des pièces de demi-florin, 30 crutzers. Des quarts de florin, 15 crutîers. Des bâches, dont les 16 font 1 florin. Ce qui fait revenir la bâche à 3 crotzef5li béliers. Des sois ou schellings, dont les Ufootl crutzer. Ainsi, le sol vaut 1 crutzer h béliers. Des denii-sols, des quarts de sols, et des sixièmes de soU. Espèces d'or et d'argent qui ont eeunàlnriAi suivant ledit du 2 août 1752. Espèces d*or. Louis (l'or neufs de France pour 9 iloriK 24 schellings, qui fout 9 florins 36 cruUtr>. valeur coûtante. Louis d'or au soleil pour 9 florins 16sobl- lings, ou 9 florins 24 crutzers, idem, Louis d'or vieux, pistoles d'Espagris^fr^ rins 28 schellings, ou 7 florins 42 c^^lztl^ Louis d'or, dits mirlitons, pour 7 flor'j 16 schellings, ou 7 florins 2* trulzers. Ducats du poids de la deiui-pislole, jOvf 4 florins, 10 schellings, ou 4 florins 13 crut- zers. Espèces d'argent. Ecus vieux de France, pour i florins lî schellings, ou 2 florins 24 crutzers. M7 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 99è ECUS neufs dq France, idem. Louis blancs, pour â florins 8 crutzers. Piastres d'Espagne, idem, Ems blancs ou écus espèces, pour 2 flo- TIUS, IV. - Tableau des principales monnaies du monde ayant cours en iSM, a»ec leur réduction en monnaies de France{i). YklMVM. AU PAia DBS MONNAIES ET AU EILO- ORAMME. Valeur au pair. Le pair des monnaies, ou pair intrinsèque et métallique, est l'élément principal de la formation du pair du change, du pair ration- nel ou pair commercial : on'robtient en com- parant 168 monnaies de deux pays, sous le rapport de la quantité de métal pur qu'elles contiennent d'après le poids légal multiplié par le titre légal. Le pair monétaire est toujours plus bas que le piiir commercial, qui comprend, outre le prix d'agio des métaux sur cnaque place, tous les frais et droits auxquels donnent lieu les négociations. Supposons qu'on veuille savoir ce que le nouveau souverain d'or d'Angleterre, de 20 scheltings, vaut en monnaie d'or de France? Le titre X^j légal de ce souverain est 0,917, le poids de 7<,980855; cette pièce contient en matière pure 7«,di84U03S. La dièce de 20 francs de France est au titre légal (3) de 0,900, elle est du poids de 6«,45161 ; ellle contient donc SK,8064ik9 d'or fin. On fera la proportion suivante : S,806%J^9 : 20' :: 7,318U/M)35 : ar=25S2079. Le souverain d'Angleterre vautdonc 25' 20s et 79;100«" en argent de France. Le tiOUveausehellii)gd'argent d'Angleterre, qui pèse 58,65 au titre de 0,925, contient, en argent pur, 5^,226; mais le franc, au titre de 0,900, pèse 5 grammes et contient k^y&de matière pure. On aura donc la proportion 4,5: 1' ::S226: ar = l', 16. Le nouveau schelling vaut donc lf,16 en argent de France (4). Tel est le principe qui a servi à trouver le pair des monnaies d'or et d'argent du tableau suivant. Nous n'avons pas cru devoir nous borner aux monnaies nouvelles ou courantes ; la connaissance des mojjnaies anciennes, dont il est question dans une foule d'actes publics ou particuliers, sera utile sous le ra[)port des intérêts privés, des finances, de l'bisloire et des recherches numismatiques. Il a paru surtout essentiel de donner le pair de là monnaie de compte de chaque pays, (1) Extrait de V Annuaire du bureau da longitudes pour 1851. [2) Loi de novembre 1818. 3) Loi du 7 germinal an xi [28 mars I805|. (4) ir vàudrail 1 fr. 26 s'il éiail ré^'lli'moni la 20« partie de la valeur du souverain ou d«* 2i> fr.. --.'VU. car souvent cette monnaie n'est pas réelie, mais fictive. Il n'a pas toujours été possible, faute de renseignements suffisants, d'établir le poids légal et le titre légal de chaque espèce de monnaie, on j a suppléé par le poids et le titre tirés des meilleurs ouvrages sur les monnaies, ou par le titre moyen résultant de plusieurs essais. Valeur par kilogramme^ au change des mof^ naies. • Les espèces monnayées de tous les pays ne sont reçues qu'au poids dans les changes des hôtels des monnaies, ainsi que dans le commerce des matières d'or et d'argent. Le poids, qui varie en raison de la plus ou moins grande exactitude apportée dans la fabrica- tion, et de la déperdition de matière causée par une circulation active, ne peut s'obtenir qu'avec le secours de la balance. Le tableau suivant présente la valeur du kilogramme de chaque espèce de* monnaie d'après son | titre reconnu , conformément aux prix fixés par l'ordonnance du 30 juin 1835 pour les espèces d'or, et par Tarrété du gouvernement du 32 mai 1849 pour les es- oèces d'argent. La différence qu'on remarque entre le titre légal de chaque sorte de monnaie et le titre porté dans les tarifs provient de ce qu'il est d'usage de n'admettre le titre d'une monnaie aue sous la déduction des tolérances accor- ées pour leur fabrication et en ayant égard à l'affaiblissement signalé par des essais mul- tipliés : sans cette déduction justement fon- dée, les entrepreneurs de la fabrication au- raient été exposés à des pertes plus ou moins considérables. La différence entre les titres légaux et les titres du tarif est moins considérable, en gé- néral, [ our l'argent que pour l'or, parce que le nouveau mode d'essai de l'argent par la voie humide, adopté en 1830, a lait recon- naître que l'essai par la coupellation accusait un titre moins élevé que le titre réel. On a ajouté, aux valeurs des espèces par kilogrammes, celles des ouvrages d'or et d ar- gent. Le tableau ne donne pas la valeur d'uA kilogramme d'or ou d'argent à tou^e esj)èce de titre; mais rien n'est plus facile que d'ob- tenir la valeur è un titre quelconque, si l'on considère qu'en général les valeurs sont pro- portionnelles aux titres. Ainsi, par exemple , le kilogramme d'ar- gent à 900 valant, au tarif, 198^50*= , si l'on veut connaître la valeur d'un kilogramme à 950, on fait la proportion suivante : 000 : 198(50« :: 950 : (r = SOOS 528. On peut aussi prendre la valeur du kilo- gramme d'argent pur ou à 1000 millièmes pour base de l'opération; alors on a 1000 : 220^,55555 ::950 ; x == 209',5a8. La valeur du kilogramme d'argent à 950 est donclde 209f53«. 11 en serait de même pour les matières d'or. 1 UUÎ) MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TABLEAU MON m DES VALEURS EN FRANCS DES MONNAIES, 1* AU PAIR PAR PliCB ; S" AU TARIF PAR inOGliMMl. MÉTAL DÉNOMINATION. POIDS TITRE LÉGAL. LÉGAL. FBAMCE. OR. Agnelets de Louis IX à Jean 11 A 091 — de Jean II A 707 Franc à pied el à cheval ^. . 5 885 Ducal de Strasbourg 5 505 ECUS dV, de Charles YI à Louis XiV. ' 5 576 Lis. d*or de Louis XIV, édit de 1655 A 045 Louis avant 1726. Louis de Louis Xlll, 10 Louis, édit de mars 1640. . 67 518 — 8, 6, 4, 2, 1 et lia, à proportion i > — de Louis XIV, édils de 1665, 1689, 1695, 1701, V 1704 6 752 — au soleil, édit de 1709 8 160 -. de Louis XV, édit de 1715 8 160 — dits de Noailles, édit de 1716 12 258 — à la croix à% Malte, édit de 1718 9 870 — dits mirlitons, édit de 1725 . ...... 6527 Louis depuis 1726. Edit de janvier 1726 ( refonte J ' 8 158 Louis de Louis XV et Louis XVI, dits à lunettes. . . 8 158 — de Louis XVI, à deux écussons carrés, édit de 1785, au génie, 1791 de là république, pièce de 24 llv. 1795 7 648 ' Valeur réduite des louis, décret du 12 sept. 1810, savoir : Louis de 48 liv. > i — de 24 liv. > i Pièces de 40 fr., loi du 7 germinal an xi f2 903 — de 20 fr. ...... 6 451 — de 10 fr., décret du 5 mai 1848 3 225 Vaisselle, siu premier titre, au coq, n« 1 > > Ouvrages, au premier titre, depuis la loi du 19 bnim. an VI (9 nov. 1797) i t Médailles, jetons, pièces de mariage > i Vaisselle aux trois poinçons anciens de Paris. ... i i Ouvrages d'or au 2« titre, marqués depuis la loi du 19 brum. an VI > i Ouvrages et bijoux an 3* titre, marqiuis avant ladii/î loi. i i Idem depuis ladite loi » > ARC. Ancieimes pièces de France de 20, 10 et 4 sols. . . i i Lis d'areent de Louis XIV, édit de 1655 8 002 Ecu de Flandre, dit carambole» de 64 patards, édits de 1685, 1693, 1701 et 1704 37 654 Pièces de 34 sols 6 deniers de Strasbourg, édits de 1701 et 1704. 15 085 — de 33 sols id., édit de 1704. 9 294 — de 40 sols id. (Louis XV), édit de 1715. . . 12 392 Livrf d*argent, ou franc aux deux L, édit de 1719. . 3 759 — de Henri III à Louis XIV, quart d*écu. ... 9 561 — . de Louis XUI et Louis XIV, louis d^argent ou ccu blanc, édils de 1641, 1679, 1689, 1693, 1701, 1704. 27 449 — de Louis XIV et Louis XV, écu aux trois cou- • ronnes, édits de 1709 et 1715 30 594 — de Louis XV, écu dit de Navarre, édit de 1718. 24 475 Ecu aux armes de France, édit de 1720 24 475 Louis d'argent, édit de 1720 8 158 Ecu, édit de 1724 23 591 Ecu (refonte générale), édit de 1726 29 488 — de Louis XVI, écu aux armes 29 488 — au génie, décret du 9 avril 1791 29 488 — de la république, décret du 6 février 1793 ... 29 488 Ecu de 3 liv., pièces de 24, 12 et 6 sols, à proportion. i i Pièces de 30 sols ou de 1 fr. 50 c 10 137 — de 15 sols ou de 75 c 5 068 990 990 990 985 958 969 917 917 917 917 917 017 917 917 917 917 VALB^ DES PIÈCES. fr. C 13 95 16 50 I 11 11 I 89 14 13 50 213 26 21 33 25 87 25 87 38 65 31 17 23 25 25 77 25 77 TITU DO TARIF 982 982 982 980 948 905 905 905 905 905 905 905 905 900 900 Viini BLOC. fr. e 5,375 90 5,575 90 5,575 M 3,569 OS 5,259 01 I I 5.111 19 5,tU 19 5,111 19 5,111 19 5,111 0 5,111 19 5.111 19 5,111 19 5,111 19 5,094 5,094 917 24 15 900 5,094 917 47 20 900 5,094 1 917 2i 55 900 5.094 > 900 40 1 900 5,094 1 900 20 1 900 5.094 » 900 10 1 900 5,094 » 920 1 » 919 5,159 Si 920 1 > 917 3.152 44 920 > > 916 3,149 1 840 » 1 906 5,114 iS 920 1 > 837 2,877 41 1 > 1 750 2,578 35 750 > 1 747 2,568 i 1 1 1 827 m 40 958 « 1 71 > » i 858 7 18 862 190 li 833 2 79 > 1 » 833 1 72 1 1 » 833 2 29 » ) ) 1000 - > 83 981 216 36 917 1 95 917 2aii5 917 5 59 917 m^ 917 623 917 202 25 917 023 917 902 25 917 4 99 917 202 2S 917 1 66 917 202 i» 917 4 81 917 202 i> 917 6 1 911 (1)200 93 917 6 1 911 200 93 917 6 i 911 200 93 917 6 1 911 200 93 917 1 9 911 200 if5 667 1 50 667 147 11 667 1 75 667 147 11 (1) It est dA aux portéars des espkes doodédmales, outre la valeur du kilogramme qui est de 200 Tr. 0^ c, loilicatloo de 1 fr. 19 c. pour la portion d'or qu^elles coDtleoneni; valeur totale du kilogramme SOI fr. 1i r. uoc leei VttÊiL MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DÉNOMINATION. AM. Yikar rédaite des monnaies tloodéciniales, décret du "«ep»-»"» I^ÎIIK: : : ; (Pièce de 2i sols. . • — de 42 sols. . . — de 6 sols. . . Livre tournois (ancienne monnaie de compte), toi du 25 germinal an !▼ Pièce de 5 fr., loi du 7 germinal an xi. . . * . . . — de 2 fr., 1 fr., 50 c, 25 c, iO c, à proportion. Jetons de France, anciens Argenterie, poinçons de Paris, plate, non soudée et soudée, marquée avant la loi du 49 brumaire an vi (9 novembre 4797) . Argenterie, vaisselle plate, non soudée et marquée de- puis ladite loi MâalUes et Jetons depuis 1852, marqués sur tranche d'une lampe antique Vaisselle montée de Paris, marquée avant la loi du 49 brumaire an vi . Vaisselle plate des départemenu, non soudée. . . • — montée de Pari.<, marquée .depuis ladite loi. Vaisselle plate soudée et montés dès départements, avant ladite loi • . . Argenterie de France au 2« titre, marquée depuis la- dite loi . EMMBI n*AUTlUCHK. oa. Ducat ancien et ad legem imperlj, d'Autriche, de Hon- grie ou de Cremnitz, de Bohème, de Transylvanie. . — de Saltxbourg — impérial, depuis Joseph II Souverain, ordonnance de 4749 âHG. Risdale de constitution de TEmpire {ipecie$ rekhitha" 1er) Florin d*Antriche, ou 2/5 florin courant ..... Risdale de convention depuis 4755, à 45 toths i;5. . Florin {gulden)t monnaie de compte réelle, ou 1/2 ris- dale Thalari 13 loths d'Allemagne 20 kreutzers ou 4/6 de risdale, de convention depuis 1765, à 9 toths 4/5 , . 24 kreutzers . • • . 10 kreuuers, ou 4/42 de risdato, à 8 toths. • . . 12 kreutzers • . • Baguée. xma. Talaro, ou ragusine ....*•• Ducal Perpero, de 42 grossettes Argenterie d'Allemagne, marquée d'une scto. • . • POIDS LÉG4L. 5490 > > 44 442 44 442 28 74 14 52 I > I > 6 659 5 898 29 400 15 666 4 440 Royaume lombardo-vénitien, OR. Egii (êeudo d'oro), • • • Oselle (oxella d^oro) Seqiiin {ieechinn) Ducal (ducato d'oro) . Pisiole de Milan, ou doppia — . de Venise. 40 fr.9 royaume dltalie (napoléon) . SO fr. îd. id . Souverain, patente de 4825 « . Demî-fiouverain, ou 20 liv. d'Autriche. .••'•• AEG. Philippe de Milan * . . Ducal efTectifde 8 liv., piccolis, 1/2, 4/4. . • . . Pièce de 40 liv . Talaro, 4i2, 4î4, 4/8 JScu de 6 liv. d Antnche, patente du l** nov. 4825. . 5 liv., 4 liv., 4/2 liv. ou 50 c, 4/4 de liv. ou 25 c, à proportion ; .••.... Livre (monnaie de compte) « PrcnONH. M NlTVISIlATTQUS, 44 908 45 969 5 452 2 478 6 520 > i 42 905 6 454 44 552 5 666 28 682 25 986 4551 TITRE LÉGAL* » I I I 900 958 950 950 > I I I 800 986 944 949 28 755 878 855 855 f I 585 500 600 600 450 4000 4000 4000 4000 908 908 900 900 900 900 826 826 826 900 900 900 MON VALEUR TITRE DES nu PIÈCES. TARIF, fr. C. 5 80 2 55 4 I 50 25 99 I I > I I 11 85 11 81 55 17 5 64 1 5 5 49 260 i I f I I 86 » I I 45 5 90 4 57 > 41 I I 444 55 48 44 41 89 7 50 49 76 > > 40 f 20 i 55 45 47 56 I I 5 26 5 26 I I 520 » 955 » 950 947 947 • 944 957 957 950 797 86 uni 980 945 945 879 876 857 857 844 840 586 498 498 498 i I 762 996 996 996 996 906 906 900 900 900 900 944 847 847 847 i 4002 VALEUR DU KILÔG. fr. C. > > > » » » > > 240 49 498 50 I I > I 209 55 208 87 208 87 207 54 206 66 206 66 205 12 175 78 5,582 77 5,569 02 5,445 57 5,445 57 495 87 495 24 484 60 484 60 478 87 478 65 429 25 109 84 109 84 109 84 i I 468 6 5,424 5.424 5,424 5,424 5,444 5,444 5,094 5,094 5,094 5,094 207 480 480 180 I i 5 5 5 5 65 65 > 54 49 49 49 I I HOU MGTIONNAIME Ml NUMISMATiQCfi. MOM m POID^ TITfiE iÉTkL DENOm^flOM. LÉGAL. LÉGAL. ROYAUME DE BAVIÈRE. OR. Pucat de Bavière de 176^ à iSQO, du Danube, d^ *lser, cle Tliin, d^Lugsboyrg, de Nuromberg, de BJMiB- bonne, de Wurlzbuurg ^ • 5 490 986 ^istolc d^ PaL^tinat ^ .... » » > > ClaroUn, ou 5 florins d'or de Bavière. • • • * ^ 9 744 771 — -^ 4u Palapn^U , . . • . 6 49G 771 tfoximilien, on 2 florins d^Bavière. T > i > ARG. Gros écu du Pala(jnat. « St8 064 853 Ccu, ou i[isda1e de convention ($pefte\ reichsthaler) de Bavière, de Nuremberg, de Raiisbonne, de 12!fvjrtz-* bourg ^28064 853 Seu aui( armes, oi| risda||^ 4e Bavière* » > » — — cl'Ânspach. . « • ^ «, » » i Eeu viem de Bareuih. • • . • • i i > Kopfstnck, ou 24 kreutzers de 1800 ^ . ^ 6i^ ^ Ktsdale €OurarUe, monnaie de con^pt^ i » » Florin (gulden), Id » . S& 540 £cu, ou çifuroi^ne ikronenthaler) 2 699 6 kreuH^. ......... ^ ....,« tâO SOO Ç^ de convention, (50 juillet 4858) de 3 \f% guUen ou ^florins, bu de 2 thalers, « <, . • 3.7 120 OOQi E^rin (% €0 k^eulzers. iO 606 900 2 florins, convention du 27 mars 1845. ...,«, fj^ ^12 900 f kreul^fpts, convQnlion ifiè, 95 aoi^t 1(37 .i 96S . Z^ ROYAUME DE BELGIQUE. OR. Ducat de Brabant (Albert et Elisabeth) i > > — de Liège »> • ttmble «ouverâin ^e Flandre et des Pay«-Âafl ftuUi- •diien» (1790) M 141 919 Um d or, 14 fl«rlns 8 289^ ftT Albertus et écd d*ôv de Plaindre el des Pays-Bas (Bel-' gique) aux armes et à la croiji de S^aint-Andre de- puis 1611 . . ' ^ » » » Pièce de 40 fr., loi du 5 juin 1852 ....,., |2 903 900 — de 20 fr. "" «...'....... 6 451 900 — de 25 fr., loi du 5! mars 1847. ...;.. T 915 900 — de 10 fr. W. . . . , 2 166 900 ASC* Ducaton de Liése * . . • i » i Gouronne de Brabant, ou croisôn. ...... 29 532 SIS Ecu de Brabant I . . "• » t' Lion d*ar^nt de Belgique 52 929 875 Ducaton, écu de Flandre et des P^y^as autrichien^ i i > Double et simple escallns de Brabant ^ . y > i — — et plaquettes de Liège. . • i > Plaquette, ou 1/2 escalin de Brabant » > i 5 sols et 2 sols 1/2, de Brabant et de Belgique. . . » » i Florin courant» ancienne monnaU 4e compte, «r •• . » > « pièce de 5 fr • . • • 25 > 900 ^ — de 2 fr! âOc, loi du 5Î mars 18471 ! 1 1 ! 12 50 900 i fr.. l fr. 50 c. et 25 c, à proportion. • .. . . i i M) 1 fr., nouvelle monnaie de compte réelle > i 900 ROYAUME DE LA GRANDE-BRETAGNE. •R. Outnèe de 21 shillings ^ 580 917 1|2, 1/5 et 1/4, à proportion. ........ i » 917 Souverain de 20 sbîllings, dqjuis 181$ 7 981 917 Vaisselle d'or au !•' titre, 22 Kar^ta. » » 917 Ouvrages d'or marqués d'une couronne et du n» 18 parais), i i 75» Ltrre sterling, motmaie 4g compu > i i Aftc. Cr 20 1 24 U 982 5 7^ est p » » I I I I I I > i 8t 5 > 250 » f 1 > 26 47 25 SI I I 1 * 25 2! i6Î6 \f 116 > • 532 , I. -% 40 li 980 767 767 981 I » 980 9a 887 » I • 92i 876 m m m 505 414 I » I I > 910 ^16 916 916 7*3 748 m m m Tiun DLOC fr.C. 3,369 ) 3,(!S7 « 1636 78 1636 78 217 S 1S3 6 18152 16189 ) I I » I » I I ) I 19850 198» 5,369 5,U5 57 5,145 57 S.0i9M > t 5,094 ) 193 31 19ÎH I9i:7 19011 liTW 11138 9131 I > ) I I » I > » » 3,1« » S^i9 i m • 5,149 » i57l4i Î03 5T i0557 S0557 197 liS 197 0 MON DienONNÂIRB DE NCIDSMATIQUE. MON 1006 MÈtàh mËNeWNÀTION. LÉGAL. LÉGAL* IÇALEUR TITRB DES DU PIÈCES. TARIF. AR6. Eca, on once de 30 tarins, à proportion ^68?, RQ^UME ^ DANEHARGK. OR. Dncat fin, ou species de 4791 à 1802 5 IH9t Ducal courant 1 1| cour^iMie depuis 1767 3 143 Chrétien d'or — ig47 6 73S Frédéric de 1848. « «0 41^. Risdale d*espèce, ou double éco de 6 marcs ou 90 shillings danois depuis 1776 99^ liO 2/3, 1;2, i/3, à proporiio». .......•• i i Risdaie courante de 174^, monnaie dA compte, 1 . .' 2o 800 Risdale et couronne de 1 704 à 1 76â (Frédéric lY et T).' i > ' Mark danois (fe if shillii^^ 1776 . • . .' ^ . • i| > Dollar rrgsbank à 13 loih^ 6 grains, 18 dans un marc de Cologne (233 grammes 769). ...••• 15. 168 ROYAUME d'ESPAGNE. ofi. f pisioles, ou quadruplç frappé ^ bajbincîer, aux ar- mes et à Teffigi^ avant '1772 . . ', i . r . • > I — de 1772 a 1786. i . . 27 045 — depuis 1786 i > 2 pisioles, 1, 1|2, à proportion i i Petil écu d*or, Çiki veinteo, avant 1772. 1 753 4fG. Doublon dHsaUell^ de 100 réaux, loi du 15 avril 1848. 8 336 Piastre anx deux globes, mexicaine et sévUlane. • . 27 045 — avant 1772 27 045 — Il Peffigie, depuis 1772. .' 27 045 l;2^ 1/4, 1;8, 1;16 de piastre, h proportion . • • . » i ifonnaU firovinciale. ||5f 1/10, 1;20 de piastre, avant 1772. . ^ % « t . > » — — depuis 1772. , . . . « » n Douro d» 20 réi»iw, ou pi^s|re, Wji dn 15 aorril 1^18^ %^ m li2 ou écu de 10 réaux, i^- t % « « i3 U^ Real % % » i %44 CONFÉDÉRATION GERMAHKHnE. Grand-duché de Bade. OB. Ducat (ad leqem imperii) * . . 3. ^ 3, 2 et i florins, pu caro^ns. . • . . . «^ . . i > Florin dé Bade-Uourlach ' •' J .' . > i Pièce de 10 flor^njs, depuis 1819 6 878 — de 5 florins, /d 3 459 uic* 2 florins anciens. ; .' 25 450 1 Éorin ancien 12 725 Florin ancien de Bade-Dourlach ; . . *i i ' 3 florins (gulden) . . .' 32 795 2, 1, 1/2, à proportion », : '\ \ Ecu de convention (30 Juillet 1838) de S 1/2 |[u1deii ou florins, ou de 2 théiers ' '. 37 120 Gulden, ou florin de 60 kreutzers 10 600 2 florins, convcnlion du 27 mars 1845. . • • , . 21 212 6 k^uUers de iS^ 2 550 Duché de Brumwick, o&« Duc^t de Bru|^sw|ck, Wolfenbu^l, Lunebourg. • . > > Florins de 10 et 5 thalers, i^., jiû|^9'ea 1813.' ... i » ARtK Risdale de convention. ' . . ... . . • .' . %^ m Ecu de firunsvic|L • • ^ I 4 gros, oif 1/6 $étiï (au ^^t cheval), de 1764 à 1802. n i Francfort, OB. Ducat ( ad legem imperii ) i 460 AM. ( HUfd^e, ou Umler de Hfi kreutzcurs. . . j > u^««-.;^ ^«lfiQ'*»P (kuWch) de 60 kreutzers. • . • * » o^îL^?. (Ecu de convention (30 juillet 1838) de compie. 1 31^ gulden ou florins, ou de ^lAddenk K 126 ( Gulden ou florin de 60 kreutzers. . . 1.9 ^, Hamlffurg, aB« Dncat {ud (egem hnperii) 3 490 Ducat Douifeau de ii ville 3 488 k^Q* Ecu de Hambourg a ) ' isdale ancienne de constilQtion 20 233 arc ou ifi shillii^s, coii?ention ék Liibeck. ... 9 164 arc-Banco, monnaie de compte i > 855 979 875 903 8M 875 875 833 « « 833 ftr. c 5 49 11 86 9 47 20 95 20 32 506 A? I 9 7% 2 80 834 K1L06. fr. e. 183 94 980 871 3,369 2 2,994 30 896 3,080 25 879 879 827 m 193 87 193 87 182 40 182 40 917 85 42 909 3,124 94 901 83 95 8^51 895 3,069 94 87B » > > > » 1 > » t 902 5 46 902 3,100 88 900 2S 84 » 5.09i > 017. 5 49 910 200 71 003 5 43 900 198 50 903 5 43 900 198 50 > 1 1 > 1 i f 1 1 834 f83 94 < 1 1 812 179 0 90O 5 25 1 198 50 9iM^ 26i • 198 50 900 » 26 > 198 50 086 Il 85 980 3,369 2 > » 1 755 2,605 84 9^2 1 > 737 2,602 40 21 37 900 3,094 > 902 iO 68 900 ^,094 f 750 U8 » » 1 750 2 9 » » 1 • i > 745 164 31 871 6 35 1 1 1 87< 1 1 » 1 9 900 7 42 » 198 50 900 900 2 12 > 198 50 4 24 1 198 50 H» 1 18 » > i • » 1 980 3,369 2 sâs 1 > 5 19 90J • 3,097 44 h 1 « » 1 850 183 6 » > 1 56l 123 73 «60 Il 85 980 3,369 2 1 590 1 9 1 ft 2 00 i » » «Oft %Mà » 198 50 ittO «42 > 198 50 986 H 55 d80 3,369 2 979 11 76 978 3,362 15 • 1 1 879 193 87 889 5 78 879 193 87 750 1 53 » 1 1 1 1 88 1 > > 1007 MON ACTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON m «ÉTAL DENOMINATION. léc^l. lé€al. _Î" •" •c racss. TAUF moc gr. fr. e. le Grand-iiuehé de Hesêe-Eledorale, OR. Pistole à rëioile de Hesse-Cassel >i *> »>89IS06S!il Pièce de 20 fr. de Wesiphalie (Jérôme Napoléon). . 6 45t 900 20 i 900 S^QM i ARC. Ecli de convention (30 juillet 48d8) de 5 1/2 gnlden ou florins; ou de2 thaiere 57 120 900 7 42 i iSgso Thaler de 30 gros d'argent, ou 24 bons gros. • . . 18 560 900 S 71 i Ift 91 Simple thaler commun aux Etats du nord 19 488 750 5 25 i (IS 4S i/6 de thaler (blllon) 4 677 520 t 54 i 114 « Grand^uché de Heue^DarmUadt. AR6. Ecu de convention (30 juillet 1838) de 3 1/2 galden ou florins, ou de 2 tbalers 37 120 900 7 42 i itt 5f) Gulden, on florin de 6d kreuUers 10 606 900 2 12 i 19g a 2 florins, convention du 27 mars 1845. ..... 21 212 900 4 24 i 196 y Duché de yoêsau. • • ARG. Gros écu de Nassau-Weilbourg (Fein-Silberl. • • . > > • i » 978 US 9 Ecu de convention (30 juillet 1838) de 3 1/2 gnlden ou florins, ou de 2 thaiers 37 120 900 7 42 i 199» Gulden, ou florin de 60 kreuUers 10 606 900 2 12 i 19S 31 ROYâUHfi DE GRÈCE. ARG. Phéuii (Capo d'Istria) J ... 4 476 900 » 90 i 199 9i 5 drachmes (Othon) 22 385 900 4 48 i 199SI 1 drachme, et 1/2, a proportion » i 900 » i » 198 51 ROYAUME DE HAIIOVRB. OR. Ducat de Georges K 1724 5 452 .000 11 89 995 3,4Sû3l Ducat (ad iegem imperii) 5 491 986 11 85 980 3^ i 4 florins de Georges II 12 992 781 34 95 777 m 15 2 florins, 1, et 1/2, à proportion. ....... i i 781 > i 777 1671 15 Ducat de 1839 < / . . i i > i > 894 S;073 S7 ARG. Ecu, ou florin de 24 mariengroscben, oa ifi^ de Geor- ges U 13 066 1000 2 90 996 119^7 li2, et 1/4, à proportion « . . > i 1000 • » 996 119 (7 Ecu de Hanovre, ou risdale de constitution. •* . . 29 213 878 5 70 879 19327 Ecu suivant la conreraion du 30 juillet {83B. i . . 18 560 900 5 71 • 198 30 J&TATS D*ITAL1E. Duché de Mûdène. OR. Quadruple pistole <»i i ii878 3)019 T* Duché de Parmts OR. 4 pisloles, depuis 1785 28 576 8 et 1, à proportion • i 40 fr. ( Marie-Louise ), 1815 . 12 905 20 fr. Id 6 451 ARG. Ducaton de Parme i> Ducal (ducaio), de 1784 à 1796 25 707 Pièce de 5 liv. (Marie-Louise), depais 1816. ... 25 i 1 livre (/ira), nouvelle monnaie de compte 5 i 2 liv., 1/2 liv., 1/4 de liv., à proportion i i Duché de Touane. OR. Triple sequin, ou ruspone au lis 10 464 1/3, ou senuin, et 1/2 sequin, à proportion i » Sequiu à Tefligie 3 488 Pistole de Florence, ou doppia 6 692 Rosine, ou pièce à la rose 6 976 ARG. Francescone, ou livouroine, ou piastre à la rose, ou taiaro, ou léopoldine et écu de 10 paols. ... 27 807 8 pauls, 5 pauls, 2 pauls, 1 paul, à proportion. • . i • Vieux ducaton (Gosnie 111) 21 231 10 Hvres, ou dena du royaume d*Etrurie, à Tefllgie de la reine et de son flls (1803) 39 443 Livre (lira), monnaie de comple i > {Voyez Etats-Romains.) ROYAUME LOMRARDO-YtMITIBH. {VOffêM Autridie.) ROYAUME DBS PAYS-IAS. OR. Ducat de Hollande 3 482 — de Guillaume ■ . . 5 490 Ryders 9 40 20 florins et 10 florins (Louis- Napoléon) » • 10 florins de Guillaume, de 1818 6 729 5 florins /<<. , 5 364 875 86 12 1 1 1 875 • 1 1 1 » 900 40 > 900 3,09i > 900 20 » 900 5.Wi; > > » 921 2» 13 906 5 18 1 1 1 900 5 > 90i 199» 900 1 1 904 199 38 900 > 1 904 199 38 1000 56 4 993 5,413 71 1000 i 1 993 3,113 71 1000 12 1 993 5,413 II 915 21 9 913 5,13819 896 21 54 892 5,096 31 917 5 61 910 20071 917 1 1 910 20071 958 665 957 211 î 958 840 957 211 7 i » 84 1 1 > 982 11 78 978 ^^\ 986 11 85 980 3,»» 3 917 51 40 916 3.149 ' > f 1 916 5,149 j 900 • «» 899 '•ÎS^ 900 » 1 899 5,090» 1009 MON DIGTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON 4010 MàTAL DÉNOMINATION. AB6. 5 florins {drye ^den) des Proyinces-Unies et de Louis- Napoléon . • Risdale, ou ducat de Hollande, et ifi risdale. . . • 1 florin ancien, monnaie de compte 5 florins depuis 1818 1 florin, ou 400 cents, nouvelle monnaie de compte. . 4/2 florin, ou 50 cents ' • • . • 4;4 florin, ou 25 cents ' 1/10 florin, ou 40 cents ' . • . 1/20 florin, ou 5 cents • • • • Doubles tyes de Hollande 2 4/2 gulden ou florins, 1848 4 florin 25 cents ROTAUME DE PORTUGAL. OR. Dobrao de 20,000 reis, jiisqu*en 4832 4/2 dobrao, 4/5 — , 4/10 — , 4(20 — , à proportion. . Portugaise {moeda douro), ou lisl)onine de 4,Q00 rels. 4/2 (meta moeda), 4/i, ou quarihino, à proportion (1). Dobra de 42,800 reis 4/2 (meta dobra), ou portugaise, de 6,400 reis. . . 4f4, ou 46 testons, 4/8, ou 8 testons, à proportion. • Crosade d*or neuve, de 480 reis Couronne d*or à 22 karats, 5,000 rds, loi du 24 avril 4835 MiUerée (possession d*Arrique) AiG. Crusade neuve de 480 reis — de 4,000 reis Mille reis, moiiiiai^ de compte Crusade vieille, Id Couronne d*argent à 44 deniers, 4,000 reis. loi du 24 avrU 4835 EOTAUME DE PRUSSE. OR. Ducat fin Frédéric, depuis 4752 Double, et 4/2, à proportion ARG. Ecu, risdale ou thaler (tuonnate de compte), de 30 sil- bergros . Id. de 24 bons gros, et 42. • • • 4/6 d^éco, 0U.5 silbergros 4/30 d*écu, ou 4 siibergros 4f42 de tbaler, ou 2 gros • . . Ecu de convention (30 juillet 4838) de 5 4/2 gulden ^ou florins, ou de 2 thalers. ..... \ . . Simple thaler commun aux états du nord, convention du 30 juillet 1838 1/6 de llialer (billon), id ; ; ; : : Cologne. OR. Ducat ••.. Florin, ou carolio ARG. Kopfstucks ÉTATS ROMAINS. OR. Pistole de Pie ¥1, de Pie VII, Rome, Bologne. • . . Se(|uin de Clément XIV, 4769, et de ses successeurs, id., id 4f2 pistole et 4/2 sequin , à proportion vKG. Teston de Rome, écu de 40 pauls, ou 100 baïoques. . Teston de 30 baïoques, 1/5 et 1/10, à proportion. . . Ecu, ou couronne, mon»uiteife com/>ie . ... ; .* Couverts de Rome, clefs en sautoir EMPIRE DE RUSSIE. OR. Ducat à Taigle éployée ei à la croix de Saint-André, de 4755 à 47(i3 . Ducat td., de 4763 Pièces de 10 et 5 roubles, de Paul I" et d*Alexandre !•• • Impériale de 40 roubles, de 4755 à 1763 Id depuis 1763 Pièce de 5 roubles, à proportion \'.\ Les pièces ci-dessus ont été augmentées do 1*5, e| eomptent pour 24,000, 11,000, POIDS TITRE VALEUR TITRE VALEUR LÉGAL. LÉGAL* DES DU DU PIÈCES. TARIF. EIL06. P* fr. e. fr. e. 31 550 40 6 38 914 200 92 » » > 1 > 869 491 66 » 1 1 4 46 897 497 84 32 298 898 6 44 897 497 84 10 766 898 2 14 897 497 84 5 383 898 4 7 897 497 84 4 230 569 1 53 574 426 60 1 692 569 1 24 574 426 60 > 846 569 i 44 574 426 60 > 1 > 1 1 533 417 56 25 1 947 526 9U 20S 20 10 > 947 2 10 944 208 20 3600 644 > 52 640 444 46 53 699 947 469 64 914 5,142 13 > > 917 > > 914 •3,142 13 10 752 917 33 96 914 C.142 15 ^,142 13 > > 917 > > 914 28 629 917 90 43 914 5,142 13 44 334 917 45 27 914 '5,142 15 > » 917 > ) 914 5,14i 13 4 62 917 335 » 44 633 903 2 94 900 498 50 > 1 1 6 42 » > > 9 1 • 7 7 > » > 1 » 9 283 1 » 1 29 608 917 6 S » 202 25 S 490 986 44 85 978 3,362 45 6 682 905 20 78 897 3,083 69 1 > 903 » > 897 3,083 69 22 273 750 3 74 1 1 • - > 1 > > » 746 464 55 5 344 516 > 64 514 413 37 2 492 222 > 44 » > > 1 1 • » > 354 78 8 37 120 900 7 42 > 498 50 19 488 750 3 25 • 465 42 •4 6T7 « 520 > 54 > 444 69 3 490 986 44 85 980 5,569 2 > • » 1 1 767 2,656 78 1 1 » 1 > 757 162 55 5 474 917 47 28 909 3 1Î4 94 3 426 4000 44 80 994 ,417 15 > > 1 > > > 1 » 26 437 917 5 41 910 200 71 1 ) 917 > • 940 200 74 > 1 ) 536 • ^ > 1 » 1 ) » » 826 482 18 5 495 979 44 78 973 3,344 96 5 473 969 44 59 965 3,317 46 • 1 ) 1 » 965 3,317 46 46 585 917 52 38 915 3,145 57 45 072 917 41 29 915 3,445 57 > ) 917 1 • 945 » 1 pour 24,000, 1S,00( ^ 4,800, 2,400, 1,100 rois. 1 lOli tti^u. MON DICTIONNAIRE DU fWMtSMATlilJE. IN mi DÈHOmMTKm. POIiyg TITKE ïïâùit. «MUs. f Pièce de 8 rouMes 4849, 88 sololnlcks de fia. . . . 6 548 PLA. Pièce de iS roubles 4i 4Ô0 6 rooMes el Z fouble^, à proi^drtloh. .:..,. i » Les mokinaies de platine ont été Supprimée^ pair Tu- kase du U jdillet 4845. iLB«w Roubtede 400 kopeck^ de 1780 h Im 28 870 — ~ de!7e5!à!t98 5 Oit Rouble depuis 4798, monnaie de dompte M 640 4 rouble d^ai^ent 1849. à 4 solot. 21 dclis 20 7%4 4/2 rouble d*àtgient, à 2 solot. 40 4;2 doUd .... 10 502 Argenlerie titaitiuée d^ane aigtè» d*uft A storâoiité a*une crohi. ..,•.....•••.•> i ArgenleHe marquée GP iU) Saint-Pétëtsbbui^, et 84 8ol#i > I ROTADME DE SàRDAIGMB. oiu ^noviiie de 400 livres 28 408 4;2, 4/4, 4;8» à Âroporlioii. • . . '• » » Génovine de 96 livres 28 477 48 liv.„ 24 fiv., 42 liv., k propottlon > i Génovine de la républiqoe ligarienue » i Sequin • . . 5 487 4^ et 4;4 à proportion i » ▲BG. Croizat, ou vieux écu 38 402 Bcu de banque .% 20 768 Géorsine vieille. .' » » Doublé «ladonine 9 30 Ecu de saini Jean-Baptfste 33 2S0 Ecu de la ré|>ublique ligurienne. .1 33 250 Piémont^ Savoie et Sardaigm* oa. Sequin à Taiinonciade 3 482 4, et 4/2 à proportion t > Double pistole avant 4755. . ^. 43 279 Pfstole neuve tdôppia), édit de ilSb 9 620 Carlin depuis 4785 ^ ^ ,48 400 Carlin fièuf dé 5 pistoles, édit de 47te. 45 067 Pistole Id ^ . . 9 447 Carlin de SaMalfene, édit de 4768 46 56 âHO; Ecu {icudo nuovo) avant 4816 . .•_.,.,...• 35 469 4/2» 4fi; ou 30 sols, 1/8, ou 45 sols, t proportion. . • > >. Ecu deSardaignè, édit de 4768. .......... 23 590 4^ et v4, à proportion. ...... i • v . » k Lira, monnaie de compte ancienne . -• . • ^ .. • > • Monnaieê décimaleê, OR. Piècedé20fh,diteMareii^o(atiik) • ..... 6454 Quadruple de 80 liv., depuis 48î6 . . . ; . ; ^ te 806 Pistoles de 40 liv. et de 20 liv., à proportion. • • • > » AEG. Eco de 5 liv. (Gaile suimlpine, «n iiQ. . • • « % ft5 > — de Sardaigne, 1816 • « 25 i 2 liv., 4 liv., 1;2, 4/4, à proportion. . • • ^ % % i i Livre nouvelle, monnaie de compte 5 > rotaDM de gykSÉi. OR. Ducat (Frédéric-Auguste U), édit de 4763. . • • . ^490 Auguste, ou 5 tbalers • • 6 670 10 tbalers et 2 tbalers 4/1, à prc^Aion >.x * ARG« Risdale d*esi)èce, ou ^u de convention. . . • . ^ z8 fe4 4j2, ou florin 14 32 Tbaler ât 24 bOYiS gros, thonnaie de éompie .... > k 4;6 d*écu, ou 4 gfos, depuis 1763; 1/8 dé risdale. • » » 1/12 d*écu , ou 2 gros, 1/16 de risdale, id i ^ Ecu de convention (30 juillet 4838) de 3 4/2 ^fâêm ém florins^ ou de 2 ibalen; ..:•". 37 420 Simple tbaler .^commun awEutiilD Bord 49 488 4/6 de fclider (l)iUon) f. . % % k ^ 4 «71 ^cile. Oft. Once de Sicile depuis 4748 4 399 946 874 868 868 875 914 914 91» 941 914 4000 looo .955 94$ 944 833 889 88» 99S 998 89& 906 iOft 906 888 906 896 866 900 900 900 900 900 900 900 986 903 903 853 833 ♦ t 900 750 VàLElR TITIB Tiuci DES BU m PIÈCES. TAWP iiLoc. (ir. c fc . mm m %,wvi 48 » « 4 61 4 f 4 I 4 > 2 I 88 80 » f 79 I • ï 42 f 4 8 45 4 f I 6 6 24 67 57 57 4*4 84 44 7 ^ 2 450 10 442 28 28 45 49 41 7 8 7-8 4 79 I 17 I I I \ » » 80 > 8 I 4 44.85 20 98 » • 5 49 250 390 > 65 I 32 Vâ % 84 792 748 874 I » • 789 > > 874 909 909 901 995 995 957 914 OVI 830 986 986 Wi m m m m 907 907 > I 900 900 904 904 904 90 » 837 887 544 439 1 I 1 I 174 S7 1 I I I 174 1 m 77 5,lîiU 5,124)1 5,124 » 3,4âOd$ 211 7 201 S) 19011 1» « I ) I i 3,589 65 3^fô 3,0-6 50 3,1(H) D8 3.1U0 88 5,100» 3,(00 88 m 4 ioo i I i I > 3,094 > 3,094 I 199 38 199 38 Ï99 38 19938 4,369 i ) I I I 4S40 4S4$I i ' 119 98 96 81 198 50 165 42 114(9 906 43 73 I i 1013 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. DÉNOMINATION. POIDS LÉGAL. ffr Once à Taigle couronné (légende : HUpamœ infam) . 4 408 Once an phénix » i AR6. Ecu de li tarîns, ou I2Ô grains (18{B). . : . . . 27 83S t( Urius, ou 60 grains, 10 grains, à proportion. • • > > Napleê et Sicile^ Ok. 6 ducats bu ^pffia, de 00 carlins lHë ddq Carlos} . 8 700 fà. Id. (de Ferdlhand rV). 6 452 Pièce de «0 fr. (Mural). » » Décuple de 30 ducats, loi de 1818 37 867 puintuple de 15 ducats, loi de 1818 18 93^ 5 ducats, ou oficfe nouvelle. 5 78Î ik€. Ducat de Chartes ;VI ; • • t! 777 Monnafe Mandiè lâte Naples. ... ; > > i% carHn$ de fté |[rains, de Charles VI, don Carlo* et Ferdinand !V. — 6 carlins, ou 60 grain*. ; . • » » Bucat de 10 carlins de 100 grains, ordonnance de 1784. 22 7W i^* fd. depuis 1804. . . .22 943 Ducat n^al, manfiaie de tompie ; . • > » 2 carlins, 1 carlin, à proporuon. ....... i » Ecu de 5 liv. (Murât) ....,..;... 26 » 12 carlins de 120 grain*, depuis tM. et loi de 1818. 27 S3S « carlins et 3 carlins, à fiioporiiol». ...... > > SUISSE {Confédération). AtG. Pièce (k S fr., loi du 7 nui 1850 25 i ^ i^!?' «• *^ » — de 1 fr., là 5 > — de 1;2 fr. ou 50 centimes, îd 2 «M BHLL. 20 centimes, ou 20 rappes 3 250 10 — ou 10 rappes 2 800 5 — Où S rappes. . . « 1 666 0». Ducatil ; . . ï 482 1/2 et 1/4, à Mt>pbrlion ; ; . ; > i AR6. Risdale d^espéce de 48 shillings, de 1720 à 1802, mon- note de compte 29 508 %;5 et 1/3, à proportion » i Spéciés ricks daler, ou écn nouveau tt 92S i;2, 1;4, 1;8 et 1/16, à prq>ortion > > NIBMVÉGE. Spéciès et 1/2 spéciés, à proportion 28 $4$ i , 4. Mark, ort, ou 24 skilling, ou 1/5 de spéciés. ... 5 790 «dit skilling : ; • . . I 930 EMPIRE DE TURQUIE. VR» ^abdouUis aMTieifft ; « • ; ; > > — de lf30 à 1W7 ....*•..;. % H Seqnin termAbtfub d*AM-eI-HiÉnyi, 1774i ; ; 2 642 — 1/2. Id 1 321 Roubjeh, ou 1/4 > 881 Sequin zermahboub (titres variables). ..... > > ^ de Séllfti m. . 1. t • % 2 «642 1/2, 1/4^ à pMp4Mtion. «• ••« >> ^AG. Alimichlec de604>aras, éepuis 1T71 . • • « » ^ 28*882 Piastre de CoDStantinoplei. • » » * > » ROVAUME hi WURTVMRiRG. OR. Ducat, depuis 17M. .<••..'..•••% 3 4M Florin, eu cavolin %^^ 9 744 ARG* Risdale, ou édu ât conveation • • % % 28 -064 Kronen^haler, >oft gros éeu % % % % 99 'b09 Ecu de convMiém (50 juillet 1838) de t l/2t;ukle» ou florins, M de 2 thalers % % \ Zl 120 2 florins, convention du 27 mars 4 846. « . « % . 21 412 6 kreutiers, (Aihvention du 25 août 1657 •%»%-. > 866 AFRIQUE. Egypte. OR. Sequin ^ 2601 Karat, ou 1)3 et 1)4 karat, à proporft>ii* • • • • ^ ) TITRE LÉGAL. . 859 833 833 MON VALEUR TITRE DES DU P1ÈCE9. TARIF. ^74 84S 99( 996 906 906 «35 900 878 878 7M 750 «79 875 875 9 > 988 9S8 802 802 550 % 771 833 870 900 900 333 fr. c. 13 4 5 10 26 49 25 61 20 » 129 91 64 95 12 99 4 38 4 24 4 24 5 • S 10 0 ♦ 2 « i > I 50 » 10,8 > 5,5 1 1,8 I! 70 5 75 I I 5 66 «63 1 12 > 57 à > ■8 72 4 36 2 43 > } 4f 5 49 m 4<24 » 6 854 84.0 827 827 871 903 905 888 904 I » » > I 975 975 882 882 » ■ 996 ^69 > 819 2(95 9tto 3? 1014 VALfctR DU EIL06. fr. c. 2,935 86 2,887 75 182 40 182 40 2,994 30 I I • )99 16 199 16 195 85 I I > » 199 38 » ) I » I I I » I I » I > > 9 3,351 83 3,351 85 494 194 165 42 165 42 192 99 192 99 192)9 2,815 54 117 56 1S,$69 2 2,636 7B 184 60 198 50 198 50 73 44 750 750 6 71 6 71 w* iOlS MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON m MÉTAL DÉNOMINATION. POIDS LÉGAL. gr. AR6. Qroucb, ou piaslre de 40 paras 2 900 40 paras et 5 paras, à proportion t > Sierra-Leone. ▲RG. Dollar (Angleterre), ou iO macoutes 26 500 5» 2 et 4 macoute, à proportion i > AMÉRIQUE. Etat9-Um$. 01. Double aiffle de 10 dollars, de 1800 à 1837 ... : 47 480 Aigle de 5 dollars, et 1;2, à proportion. ..... i i Pièce de 20. dollars ou double ai^le, loi du 3 mars 1849. 35 435 — de iO dollars ou aigle, loi du 18 janvier 1837. . 46 717 — de 5 dollars ou 1/2 aigle, Id 8 358 — de 2 1;2 dollars ou 1/4 aigle, là. ... . 4 179 — de 4 dollar en or, loi du 3 mars 1849. :. . . 1 671 ARG. Monnaie réelle de compte 100- cents i > Dollar ou 100 cents, loi du 18 janvier 1857 .... 26 729 4/2 dollar ou 50 cents, Id, . . . • • . 43 364 1/4 dollar oh.25 cents, Id .6 682 One dime (1 dime) ou 10 cents, Id 2 672 Half dime (1^ dime^ ou 5 cents, /<^. ..... . 4 336 Memque, OR. Pistole. (Yoyet Espaffne.) i > Quadruple mexicain à 21 quilatès ou carats. • • • i > Empire du BréùL OR* 20,000 reis, poids 5 oitavas à 22 quilatéS, loi du 28 juillet 4849. ; .. 47 926 40,000 reis, poids 2 oîtavas 1/2 : . 8 763 JRG. 2,000 reis, poids 7 oîtavas et 8 grâos à 11 dinheiros. 25 495 4,000 reis, poids 3 oîtavas et 40 grâos 12 747 500 reis, poids 1 oîUva et 56 graos. ..... 6 373 CAt/î, Colombie* IRG. Piastre à 40 deniers 20 grains « . • » > République de rEquateur. ▲RG. Piastre à 8 deniers de fin, loi de 4843. . • • . • i i — à 40 deniers 20 grains » > Bogota, NouvelMirenade. OR. Quadruple, 4849 ^ > i P^roH. OR. 4 pistoles, ou quadruple » i ^. 2 pistoles, 1 pistole, 4/2 pistole, à proportion. • . • > > ▲RG. Piastre. {Voye* Espagne.) • i ▲SIS. MogoL OR. Roupie, aux signes du zodiaque. ..••«•, i > Uoupie de Scbah-Alem «..,.•» 4/2 et 1/4, à proportion ....•• > » Nouvelles roupies de Mogol t • • • • > > Pagodes des Indes au croissant > > — — à rétoile » > Ducat de la Compagnie hollandaise. .»*••. > > ▲RG. Roupie aux signes du zodiaque . . . ^ , » • . » i — du Mogol , , • f . . * . » . — de Madras »•»>.» — d*Arcate ••••. »> — de Pondichéry ^ . > . > . Double-fanon des Indes • , . , > » Fanon des Indes * . • • • f r * * * Pièce de la (Compagnie hollandaise > i TITRE LÉGAL. 464 464 846 816 VALBUR TITU DES W PIÈCES. JTARir. fr. C > 30 I » I I 917 917 900 90C 900 900 900 900 900 900 900 900 875 906t 903 666 903 4 84 820 820 TAUQI W ULM. fr. t » 1 > I 180 86 18086 55 21 403 64 51 82 25 91 12 95 5 48 » » 534 2 67 4 33 > 53 » 26 83 95 > I 57 54 44 65 > > > • 9 46 9 55 44 62 > » 2 42 2 40 2 36 2 42 > 63 » 31 2 40 913 913 900 900 900 900 900 3,138 69 3,138 011 3.094 5,094 3.094 5,094 5,004 I I I I ) I 908 3,131 50 870 2,090 87 » 56 60 28 30 5 49 2 60 i 30 i • 900 9051 146 89 5,094 I 5,08369 I I 5,430 96 MONNAYEUR, ou MONNAYER, celui qui servait de ceux de monnayer et d'ourrier fabrique la monnaie ; c*est le terme de itiofi- * danè le temps de la fabrication des espèces najréur qui est aiy ourd*hui en usage ; on se ' d*or et d*argOot au marteau, parce qu alors 1047 MON DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. MON <04g ils étaient chaînés de toutes les opérations ; mais, depuis que Ton fait usage du balan- cier, les directeurs des monnaies ont été chargés de remettre les pièces en flaons aux qusteurs et monnayeurs, et comme ceux-ci ne sont plus chargés aue d*ajuster les pièces et de les monnayer, ils suppriment le terme d^ouvrier, et se servent seulement de ceux d'flyusteur et de monnayeur du serment de France; de celui d*ajusteur, parce qu*il ajuste les flaons pour les rendre à leur poids juste, et de celui de monnayeur parce qu'il les monnaye ; on ajoute dans quelaue mon- naie du serment de France^ autrefois pour les distinguer de ceux qui étaient du ser- ment de I empire, à présent pour ne pas les confondre avec les monnayeurs et ajusteurs de nouvelle création, c'est-à-dire, ceux qui ont été créés à mesure qu^il a plu aux rois de créer et d'établir des monnaies, comme à Orléans, Strasbourg, etc. Ils peuvent bien prendre le titre du serment de France, mais on ne le leur donne pas. Les autres oui tra- vaillent dans les monnaies sont appelés ou- vriers ou journaliers; ils sont employés à ce qu'on appelle brassage, et sont divisés en plusieurs sortes : ces ouvriers et journaliers sont aux frais et aux gages des directeurs des monnaies. Les monnayeurs et les Ajus- teurs ne font qu'un seul corps ; les aînés sont monnayeurs, les autres ajusteurs; ils sont cependant partagés en deux compa- gnies, avec chacun un prévôt et un lieute- nant qui sont pris d'entre eux par élection : ils ont chacun leur police particulière sur leurs travaux et sur leurs membres ; ils ont un greffier qui se prend alternativement dans les deux compagnies et aui l'est à vie, à moins qu'il n'arrive qu'on l'élève à la di- gnité de prévôt ou de lieutenant ; alors on lui donne un successeur ; ils ont aussi un Procureur syndic qui n'exerce que pendant ans seulement ; il est pris alternativement d'une des deux compagnies. Les prévôts et lieutlus, obéirez h vos piévAt et lieutenant. Vous promettez aussi et jurez que, si vous savoi aucunes inalver«ahons îi aucuns de vos compagnons, qu'incontinent vous le ré- vélerez a vos prévôt el lieutenant. Pareille- ment, TOUS promettez que vous ne mettrez en voire brève autre matière d'or, d'argent et de billon, que celle que le maître de la monnaie vous aura baillée. Vous promettez semblablement que garderez h votre pou- voir les ordonnances et privilèges des mon- naies, e[ les principaux points de ta charttt royale. Ainsi le jurez et airirnaez. (A.) JEONTAUmOL. On avait cru que celte abbaye avait joui du droit monétaire, bien 4}ue située dans l'évêclié de CahnrS , qui eierçait el conservait ce droit ; mais les re- cherches de M. de Crozannc, confirmées (le l'opinion de M. Cartier, établissent que jamais les abbés de Monlauriol n'eurent eette prérogative. Voy. la Revue de yumitmaii^ que, 1840, p. 3;i5. MONTFACCON (MonniMie$ ou mereaux, des abbé» de )i Noiice par Duby. Monnaietdei haroni el de* prêtait, 1. 1, p. 05. Montfaucon, moni Falconii, ville de la Champagne, aux confins de l'évéché de Ver- dun, dans l'Argonne, qui était autrefois uofl grande foi'él. Elle est située it deux lieues de la rive gauche de la Meuse, el à quatre uord-ouest de Verdun. Saint Bitidere y fonda une abbaye sous le règne de Dagobert i". Kiie a été régularisée, et depuis elle est sous la domination des évèques de Verdun. Les rois de France» étant devenus propriétaires delà Champagne, devinrent en même temp< seigneurs souverains de Munlfauon, qu'ils ont mis sous le rt:ssort de Sainle-Menehould, membre du bailliage de Vitry. — Voy. Lon- guerue. - Les abbés de cette abbaye ont battu mon- Daie, h moins qu'on ne regarde la pièc* «li- vanta comme un mercau. AVE MONTFALCONE. ^. GBATIA PLENA. Dans le champ, la Sainfe Vierge avec l'enfant Jésus. Billon, en nature (IJ. MONT-THABOR ( sceau des abbés du ), pen- dant les croisades. ■+■ PONCIUS ABBAS MONTIS THABOR. Dans le cbamp l'abbé assis, tenant d'une main un livre, de l'autre, la crosse. 1^. -H TRANSFIfiURATIO DOMINl NOS- TRI JHESU CHRISTl. Dans le champ la transfigura lion de Jésus-Christ. Sceau pen- dant à uae charte de 1152 (Paoli, Coâice di- plamatica, tome I, page 20k, planche 11, n° 18) ; nous en donnons ci-dessous la figure : MÔftËE (Jtfonnates des prtncei craitéê m). Toy. AcHAiE. UOKlSt^UE, monnaie de compte dont on Èe servait b Alger; il y en avait de (leui sortes, le simple et le double; ils étaient es- timés 90 sois el 10 sois de France. MOROEDIE, monnaie d'argent quiacoursea Perse, particulièrement à Lipnhan. lien faut sept pour faire un écu, monnaie de Hollande> MOUTONS D'OR, moulons d'or h la grande laine et quelquefois h. la petite laine, ou de- niers d'or à 1 aignel. Ces mots sont synony- mes et désignent des es^ècoi d'or fabriquées sous saint Louis, et qui ont eu cours jusqu'À Charles VU (Le Blanc, p. m, 1G9). Ces es- pèces furent toqjours d or fin, excepté sous Charles Vil; elles étalent du poids de 3 de- niers 6 grains trébuchants, et valaient 12 ' sols 6 dealers tournois. £l>és eureot cours fiendant prés de 200 ans en France, où elles urenl fnrl célèbres, même dans les autres Etats et chez les princes voisins de la France, qui, à l'imitation de nos rois, firent faire des moutons d'or; le poids et le titre de celle monnaie ayant été fixés jusqu'à Charles VI ; non-seulement les Frjinçais, mais les étran- gers , aimaient fort b contracter avec cette monnaie: aussi, troiive-t-OD Irès-souvent, dans les litres et dans les conlrats de ces lemps-lè, mutonei «art. (A.) MITRA JOLE, ancienne monnaie pontificale. Voy. Papes (Monnaies des). MURBACH et de Lurb (Btonnaiet des abbéi 8f]. Notice par Duby, JHonnat'ei des baron* tl des prélats, I. I, p. 5b. Murbach, Murbachium, fameuse abbaye (l)biib7,pl. iV. 1 i(M NAR DICTIONNAIRE DE NUBilSMATlQUE. NAR m d'hommes» de l'ordre de Saint-Benott et en règle, dans la haute Alsace, diocèse de B&le, au bailliage de Gebweiller, à quatre lieues sud-ouesl de Colmar. On ne reçoit, parmi les religieux, que des nobles de seize généra- tions, tint paternelles que maternelles. Cette abbaye fut bAtie par saint Firmin^ rers Tan 724. L*abbé se qualifie prince de TEmpire. Les évèques de Strasbourg et les archiducs affectèrent très-souvent de se faire nommer abbés de ce monastère, à cause de la pré- séance aux Etats, qui pouvait leur apparte- nir en cette qualité. LuRE, Lutra^ Ludera^Lurense monastmum^ célèbre abbaye d'hommes de Tordre de Saint- Ben'^ît, dans la Franche-Comté, à cinq lieues ouest de Béfort, et àMix lieues nord-est de Besançon. Cette abbaye, fondée vers Tan 611, sous le règne de Clotaire 11, a souvent été réunie à celle de Muibach, comme ou peut le voir par les deux pièces suivantes : N« 1. CAROLVS V ROMANORUM IMPB- RATOR AUGDSTUS 1547. ^. JOANNKS RVDOLPHUS DH GRATU MVRBACENSIS ET LVTRËNSIS ÀBBAS iJeanrRodolphe^ par la grâce de Dieu, otUde iurbfich et de Lure ). Ce double florin est de Jean-Rodolphe Sthor de StohreDboarg, élu en 15tô, et décédé en 1570 (1). -Cabw net impérial de François 1". N« 2. LEOPOI.DI DEI CRATIA ARCB- DDCIS A VSTRI^ ARGENTORATENSiS BT PASSA VIENSIS EPISCOPI. ^. ADMINISTRATORl BlYRBACHll ET LVDER^ MONETA ( Monnaie de LiopoU, par la grâce de Dieu, archiduc (t Autriche, été- que de Strasbourg et de Passau, administra- teur de Murbach et de Lure ). Florin dVeeot, pesant un gros quarante six grains. — Cabi- net de M. Pagnon d*];[ouval. Voyez VALOiSf No titta Galliarum ; YAlsaM- lustrata de M. Scbœpflin; et le Gallia ckri- stiana. MDSKOFSKE, petite monnaie d*argent de Moscovie, qui vaut le quart du copec. Cette monnaie est si petite, si incommode et si malaisée à manier, que les Moscovites se la mettentà poignée dans laboucbe,sansquecela les embarrasse ou les empêche de parler. (À ' N NARBONNE {Monnaieê des archevêques de). Notice par Duby, t. I, p. 6 (1). Narbonne, Narbo Aartius et Decumano^ rum eolonia^ÇiSi situéedans le Languedoc, sur un canal tiré de la rivière d*Aude appelée la Bobine, et qui communique avec la mer, k quinze lieues sud-ouest de Montpellier, et a cent soixante-une sud-est de Pans. Elle fut b&tie Tan de Rome 336 : sous les Ro- mains elle fut une de leurs colonies, et a été capitale des Wisigoths; ensuite elle passa sous la domination des rois de France. Le diocèse de Narbonne est borné au nord par celui de Saint-Pons, au nord^est par celui de Béziers, au nord-ouest par celui de La- vaur, au sud pir le Roussillon, au sud- ouest par celui d*Aleth, à l'est par la Médi- terranée, et à Touest par les diocèses de Carcassonne et de Mirepoix. L*archevèque prend le titre de primat, et préside aux états de la province de Langue- doc. L'église métropolitaine et primatiale est sous le titre de Saint-Just et de Saint- Pasteur. L'église de Narbonne a eu cinq archevê- ques du nom de Pierre : l' Pierre, fils de Bé- r^'uger, vicomte de Narbonne, et vicomte de Narbonne lui-roémet monta en 1079 sur le siège de Narbonne, par violence et par si- monie ; Tannée suivante, il fut déposé par le nape Grégoire VII; 2" Pierre deSiluIvero, arcnevèque depuis 1150 jusqu*en 1155 ; S* Pierre Amelii, depuis 1225 jusqu'en 12i5; (1) Yovez, sur la moimaie de Narbooae, rarlide Feâsgb, 1 79. V Pierre de Montbnin, depuis 1972 josqu'en 1286; 5* Pierre de la Jugie, depuis 1»7 jus- qu'en 1375. Je ne sais auquel de ces cinq prélats at- tribuer la monnaie suivante; je présume seulement qu'elle n'est pas aDtérieare I Pierre Amelii, parce qu'en 1215, AimcrilV, vicomte de Narbonne, céda la moitié de sa monnaie à Arnaud Amaury, archevêque de cette ville, et qu'il parait que les archeifr- ques de Narbonne n ont commencé de fra[H per monnaie qu'à cette époque. Il est m que Pierre I*' a pu le faire en sa qualité** vicomte de Narbonne, jmais cette monnaie n'est pas assez ancienne pour être délai. N- 1. PETRVS RPISCOPDS. i^. NARBONACIVITAS (planche IP, Q* 1). Denier de billon, M. de Boze. Les pièces suivantes paraissent être de Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne, depuis 1291 jusqu'en 1310, sous les comtes Aimeri VI et Aimeri VU. N* 2. EGIDIUS ARCHIEPISCOPOS NAR- BONENSIS. .^ i^. AIMËRICUS VICE C0ME8 NARBO- NENSIS. Denier de billon, môme oufrage, cabinet de M. l'abbé de Tersan. ^,,„ N*3. ARCHIEPISCOPUSNARBOSECIVI- TATIS. Môme revers que sur la gièceprécé- deiue. Ce dernier est aussi de billon, et se trouve dans le même ouvrage. N* fc. Légende extérieure : AVE MARIA GRACIA PLENA DOMINVS TECOM. Lui- (1) Duby, pL Xm. NIC MCnOMNAIRE ra NUUSHATIQUE. NOB 10» EPISCOPUS. Au centre, le buste de l'arch»- véque bénissaut. a. + AVE MARIA GRATIA PLENA DO- MINUS TECDM. Au centre, l'oage Gabriel SHiuBDt la Vierge Marie, par ces mots de la Mnmre : EGIDIUS ARCHIEPISCOPVSNAR- BONENSIS. H. Même légende que la précédente. Cesl une espèce de gros d'argent qui se trouve dans H. do Boze. Toutes ces mon- naieis sont aussi dans le traité de H. de Sainl-VinceDt. Yoy. le Gallia Christiana; Catel, VBût. de Languedoc,; Vnlois, Notitia GalUarum; doms de Vie et Vaissette, Ba- luze, etc. NASARA, moDDaie d'argent de forme car- rée, de la r<^gencR de Tunis. NAZARETH (Sceau det archet^pàe» latin* de), peudanl les croisades. + LETHARDUS NAZARHENDS ARCHI- légende. Sceau de plomb de l'archevêque Lethard, suspendu a une charte de UiJ». Paoli, Codice diplom., t. 1, p. 57, planche n°33. Un sceau semblable, et aussi eu plomb, mais de l'archevêque Henri, peid h une charte de 1259, publiée par Paoli , t. 1", p. 162, et dans les planches n* 60. Nous en donnons ici la gravure. NESLE, petite monnaie de billon dont on se serrait encore en France vers le milieu du xvii* siècle. Elle valait 15 deniers. Il j avait des doubles ntilti qui avaient cours pour 6 blancs ou 30 deniers. Les uns et les autres furent décriés et ne furent plus re- çus que pour douzains. Leur nom venait de la tour de Nesle,où ils avaient été d'abord frappés. Cette tour était située sur la rire gauche de la Seine, vis-6-vis la tour du Lou- vre, et sur l'emplacement du pavillon orien- tal du palais de l'Institut, ancien collège Ua- zarin ou des Quatre-Nations. NICOLAS 1", pape de l'an 858 à l'an 867. fj>fofinat>( de.) N" 1. Argent. Au centre le monogramme de MCOLADS ; autour, en légende : +SCS. PETRVS. 1^. Au centre la mot ROHA, disposé en croix; autour la légende : -t- LUDOVVICVS. IMP. N* S. Araent. Au centre le monograiome de NICOLAUS; autour SCS. PETRVS. 4. Au centre un temple, entre les lettres t RO. MA. Ces pièces ont été publiées par Vignoli, Antiqutorei Denarii, edit. de Floravanti , pa^. W. NICOLAS V, Thomas de Sarzire, pape en ikkl. [Monnairi et médailles de). Les mon- naies de ce pape, semblables à celle de Martin V, (Floruvanli, Antigui Denarii,u. 115, et Bevuede Numùmatique,i839,p.3Sé), n'offreot rien de particulier. Leurs légendes, sont H- NICOLAVS. PP. QVINTV8, et au revers SANTVS. PETRVS. Le pape assis figure au droit, et au revers une grande croix. Doe de ces médailles rappelle le jubilé Îue le pape célébra en liSO. En voici la escription. NICOLAUS. V. PONTiFKx. MAXihub. (M- cohê V, touverain pontife). Buste II gauche de Nicolas V, coiCTe de la tiare et revêtu des ornements pontificaux. H ANNO IVBILEI. ALHA ROMA. [L'andu jubilé. Borne la lainte). Exergue : lUSO. La porte Sainte. NICOSIE {Sceau des m-eheviquei latins de), en Chypre, pendant le règne des princes français. -h SIGILLUH EtISTOPGII NICOSSIENSIS ARCHIEPISCOPI. Au centre l'archevêque assis sur un pliant, mitre, crosse et bénis- sant. H. + ECCLESIA NICOSSIENSIS. Au cen- tre une image (inexacte) de l'église de Sainte- Sophie de Nicosie. Sceau de plomb, de firme rr>nde, de l'archevêque Eustorge, de 1217. Paoli, Codice diplomatico, 1. 1, p. 113. Plan- che n* H9. NICOLAS II {Sceau du pape). Yoy. l'article général Scsicx, n* 5. NOBLES à la rose, ancienne monnaie d'or d'Angleterre, qui & présent n'y a presque plus do cours. On commença à battre en Angleterre des nobles & la rose sous le règne d'Edouard III; vers l'an 1334, le poids eo était de 6 deniers, c'est-b-dire de 12 grains plus que les pisloles d'Espagne, et l'or 6 23 carats 3 quarts. On en voit encore en Hol- lande, ou ils sont reçus sur le pied de 11 florins. Les rois d'Angleterre firent battre de cette monnaie en France; dans une ordon- nance pour le cours des monnaies faite par Henri Vl, au mois de janvier 1426, lorsqu'il parle des nobles, demi-nobles et quarts de nobles, il est dit que nous faismu faire ds 1 l«CT (OT DICTIONNAIRE BE préieni- dans nos monnaies de France, Dans la capitulation de Rouen rendu à Henri V, roi d'Angleterre, le 13 janvier 15^i8, on lit : « la ville payera au roi 300 loillo écus d'or, deux desquels égaleront un noble d'Angleterre, ou au lieu de chaque écu 30 grands blancs ou 15 gros, chaque écu valant 25 sols tour- nais. » Histoire de Rouen^y toiu. 1", pag. lU, IM. (A.) NOBLES HENRI, monnaie d'or d'Angle- terre, pesant moins que le noble à la rose, do 23 carats et demi de fin seulement. Les Anglais en ont frappé en France sous Char- les VI et Charles VII. NOTAIRES {Sceaux des). Voy. Sceaux, n' 28. NOYON {Monnaies des évéqmsJe). Notice par Duby, Monnaies des barons et des préiats^ t. I, p. 37. Noyon, Noviomagus^ Noviodunumy Novio- mum\ capitale du Noyonn.'iis, dans une des parties de l'ancienno^ province de Picardie, située sur la petite rivière de Verse, h neuf lieues de Soissons, à treize d'Amien.^ et à vingt-quatre de Paris. Elle est la patrie de Jean Calvin, de Jacques Sarazin, et de plu- sieurs autres savants. Du ti-mps de César, ce pays faisait partie do celui des Veroftiandui ; et sous Honorius» . il était compris dans la Belgique seconde. Le Noyon uais passa ensuite sous la domi- nation "des premiers rois de France; puis, saccagé par les Normands, soumis aux corn* NUMISMATIQUE. OIG m \ tes de Vermandois, il fut ehtla réuni à la couronne du temps même de ces coioles. Le diocèse de Noyon est borné au nord par ceux de Cambrai et d'Amiens; au sud lar ceux de Meaux et de Senlis; a Test par es diocèses de Soissons et de laon, el \ Touest par ceux d'Amiens et de Beauvaii L'Eglise est sous Tinvocalion de la Vierge et reconnaît aussi pour patrons, Saint-Mf^dard et Sainl-Eloi, qui furent ses premiers pas- teurs dans le vi* siècle. L'évêque, suffraganl de Reims, Cht comte et pair de France. Le Vasseur, Annal, de Noyon, pages 913^ 914; et Dormay, Histoire de Soissonf, liv. t, chapitre 2, font mention des monnaies des évêques de Noyon. Voy. Du Cange, au mol Moncta, ççi. 999. Il parait, par unacte d'Etienne de Nemours, évèque-comte de Noyon, pair de France, en l'anuée 1197, que ses prédécesseurs et loi avaient droit de faire battre monnaie dans Noyon. Voy. le P. Anselme, Histoire de la maim et des pairs et grands officiers de Franct^ t. Il, page 390-2, où il cite les annales de Noyon, ubi supra. N- i. SAËPtIS EPI9C0PDS (Stephanutepit- eopus). ^. NOVIOMVS {Noyon). Denier debillon. On connaît deux évèques de^ Noyon du nom d'Etienne : Ëlienne de Nemour$, ért- que det)uis 1188 jusqu'en 1221; et EUenni Aubert, depuis 1338 jusqu'en 1339. C'est k celui-£i que l*on doit attxibuer c^tte pièce. G OBOLE, petite monnaie qui avait cours anciennement en France ; if y en avait en or, en argent et en cuivre, dont la valeur était différente suivant le métal cl le poids dont elle était fabriquée. Dans le xvii* siècle Tobole de cuivre avait encore cours sous le nom de maille, et valait la moitié d'un de- nier tournois ; présentement l'obole ou maille ne sert plus que de monnaie de, compte. On voit en Allemagne des espèces d'or, qu'on appelle oboles du Uhin; elles ne tiennent de lin que H carats, elles pèsent deux deniers douze grains. Ce sont ceux d'entre les électeurs de l'Empire, qu'on nomme électeurs du Rhin, qui les font frap- per. (A.) OCHAVO ou OcTAVo, petite monnaie de cuivre qiiia cours en Espagne, comme les liards en France. L'ôcl^avo vaut deux mara- védis de veillon : il en faut dix-sept pour une féale de vélllon. II y a des oclavos de quatre et de huit maravédis ; mais on les apj)elle ordinairement, les uns des quartos» es autres des doubles quartos. (A.) OEBAN, autrement Ouban d'or, monnaie de compte du Japon ; les mille oebans font quarante-cinq mille taôls d'argent. OFFICIAUX {Scea^x des). Voy. ScEa^ux, no 13. OFFICIERS PARTICULtERS DES MONNAIES. \ On appelle ofliciers p^rticuli^s des mon- naies ceux qui ont été établis par les rois dans les monnaies |;)our la juriuictioni l'iu* s|)ect^on et la fabrication des a^onaaies; savoir : le général provincial, le directeur des monnaies, les juses gardes, les gardes scel» les procureurs du roi, les avocats da roi, les contrôleurs, les contre-gardes, l«l etssayeqr^, les tailleurs, les qaonnayeurs, ajusteur!^ ^ttaillecasse^, les buissiers,etc.(A.) OIGNV {Du droit de monnaie des ahhh d Î rieurs d'). Notice par Puby. Monnaies ifi arons et des prélats, tora. 2, p. &3« Oigay, Vngiaçum, Oigniacum ou (Jjw«- ciim, abbaye de Tordre de Sunt-Au^jusliûi au diocèse d'Autun^ située près de la Seioe, fondée en 11Q6, sous rinvocatioo de ta Vierge, et dont Christophe a été lepremi» a^bé. Elle fu( vinie, en tm, à U eoogri- gâtion de Fr^inoe, ditu des Cbaaoioes ré- guliers dé Sainte-Geneviève. Il y eut, en 1276, un démêlé entre le baiili de MAcon et le prieur d'Oigoy, pn^< Ogniacensi; celui-ci réclamait la moitié des amendes qui s'étaient prélevées dwis ta petite ville de Saint-Gengoul, pour le IW des monnaies prohibées. Le bailli» preoanl les intérêts du roi, soutenait au contraire que le prieur ne devait avoir aucuoje part oa»^ ces amendes, parce que les monnaies doDi 4029 oNe DICnONNAIRE M) NIMISMATIQUE. Qft 19S9 elles provenaient appartenaient au roi, ai 2 lie c'était par le roi seul qu'elles avaient lé décriées et prohibées. Le parlement de la Toussaint de Tannée 1276, ayant entendu les parties, jugea que le prieur aurait la moitié desdiles amendes. Je ne connais point, en Bourgogne ni ailleurs, de prieuré du nom d'Oigny ; et ja crois oue ce n'esl qu'à Tabbaye dont j'ai d'abord donné la description, que Ton doil rapporter cette anecdote. Les auteurs du nouveau Gallia Christiana^ qui ont donné la suite des abbés d'Oigny, ont trouvé, ^sur la fin du xii* siôcle, un vidé assez étenuu. GuiHaume II , qui parait pour la première fois aveo le tare u'abbé en 1259, disparaît après 1373. Renaud de Vaux- Busifif qui Iç suit immédiateonent, n*est connu que depuis 1311. 11 esi donc à présumer que dans cet intervalle le dmv* naslère d'Oigny ne fut gouverné que [)ar dos prieurs ; car H serait absurde de penser que ce droit de partager les amendes pi^- levées sur la raopnaie décriée, eût été af- ibcté au prieur plutôt qu*à son abbé. U serait à désirer, surtout pour Thistoire ecclé- siastique, que les registres du parlement nous eussent transmis, avec cette anecdote, le nom du prieur qui en fait l'objet (1). ONCE, petit poids qui fait la huitièiM partie du marc, ou l;jt seizième partie d'une livre de Paris. L'once du poids de marc, ou l'once de Paris, est composée de 576 grains, et 5e divise en huit gros ou drachmes. Le gros en trois deniers ou scrupules. Le de- nier ou scrupule en 24 grains. Chaque grain estimé peser un grain de blé. Parmi les monnayeurs et les marchands orfèvres la division de l'once se fait en vingt esielins. L'estelin en deux mailles. La maille en deux félins. Le félin en sept grains etjde Î;rain. Lorsque les Français s'établirent dans es Gaules, les Romains taillaient soixante- douze sois dans une livre d'or, c'est-à-adero8: cette terre est ordinaire- ment rougeàtre et mince vers la surface i à liauleur d'homme elle est mêlée de grains de gros sable, et c est ûi!t oommesca le Ut «d'or ; plus bas sont des bancs de fon(^ pier- reux un peu bleuâtre, mêlé de quantité de pailles jaunes qui ne sont {)0urtant point de l'or, mais seulement des pirites ou mar- eassites : au-dessous il ne se trouve aucun or. Lorsque par ces indices qui sont presque toujours certains, on a découvert de ces terres adondantes en ov, on tàcbe d'y faire 1051 OR UCTIOMAIRE DE NUMISMATIQUE. OR il» passer Quelques ruisseaux qui sont fré- quents (fans ces montagnes, et faciles à dé- tourner , afin d'enlever par l'écoulement rapide des eaux, cette première terre qui couvre celle où se trouve l'or: pour avancer plus promptement l'ouvrage, on se sert de pioches et de pelles pour la remuer et la délayer. Aussitôt que le banc de terre à or se découvre, on en détourne l'eau, et on creuse à force de bras cette terre précieuse qui s'enlève sur des mulets, et se porte aux lavaderos. Les lavaderos sont des bassins dont la figure, pour leur plan horizontal, revient assez à celle du soufflet dont les for- Î;erons se servent pour exciter le feu de eurs forges. La terre y ayant été mise, on y fait couler un ruisseau d'eau vive, propor- tionné à la terre au'on veut laver ; et pour aider la rapidité ae l'eau, on se sert d'un crochet de fer avec lequel on remue et dé- laie cette terre, en sorte qu'elle puisse être entraînée entièrement, et qu'il ne reste plus dans le bassin que le sédiment d'un sable noir avec lequel l'or se trouve mêlé, et duquel on ne le distingue guère, à moins que les grains du métal ne soient de la grosseur d'une lentille. Il est vrai qu'il se trouve assez souvent des morceaux d'or pur du poids de six, de huit, et môme de dix marcs, que l'on nomme pépitas en langue du pays ; et qui pour leur grosseur, n'ont pas besoin d être mis au lavaderos ; mais pour l'ordinaire ces grains d'or sont si menus, qu'on les distingue difficilement du sable qui reste au fond du bassin. La terre bien lavée, ce résidu se met dans une espèce de jgrand plat de bois, enfoncé dans son milieu de quatre à cinq lignes, oijI, h force de le laver à plusieurs eaux, et de l'agiter fortement, en sorte que l'eau entraine avec elle ce sable noir par-dessus les bords, il ne reste plus qu'un sable de pur or, et propre» sans autre préparation, à ôtre fondu et h être employé en toutes sortes d'ouvrases. Cette manière de tirer l'or dans les lavaderos, est d'un grand profit ; les frais en sont peu con- sidérables en comparaison de ce qu'il faut dépenser pour l'exploitation des mineà, oiji l'on consomme de grandes sommes en ou- vriers, en machines, en fourneaux et en vif- argent. On trouve un grand nombre de ces lavaderos dans toutes les coulées du Chili ; mais le plus riche de tous est celui de la Estancia-dei-Rey, à douze lieues de la Con- ception, ville et port de mer du Sud. La Thuringe» et quelques endroits lé long du Rhin, sont les seuls en Europe oii l'on re- cueille de l'or de cette manière. On trouve des paillettes d'or dans le Rhin, depuis Strasbourg jusque Philisbourg; elles sont plus rares entre Strasbourg et Brissac : c'est entre le Fort-Louis et Ghermeshein qu'il en dépose davantage. Cet or est à 21 carats un quart. Le Rhône en roule avec son sable dans le pays de Gex; on croit qu'il vient de la rivière de l'Arve, car on ne trouve de ces paillettes que dejïuis l'em- bouchure de cette rivière jusqu'à cinq lieues au-dessous. Cet or est à 2Q carats. Le Doubs» en Franche-Comté, en donne aussi, mais en petite quantité. Le Césé, dont la source est près de Villefort dans les Cévenoes, eo est plus riche que le Rhin et le Rhône. Cet or n'est qu'à dix-huit carats huit grains. Le Gardon, qui vient aussi des Cévennes, ea donne autant que le Césé. L'Ariége (iun- fjfera), au comté de Foix,est riche en pail- ettes aux environs de Pamiers; et dans l'évôché de Mirepoix, il est à vingt-deux carats un quart. On en recueille dans la Garonne, à quelques lieues de Toulouse. On en trouve aussi dans les ruisseaui de Ferriet et de Bénagues, qui se jettent dans TAriége, leauel a sa source dans les Py- rénées. Le âalat, petite rivière du comté de Couserans, roule des paillettes que les f)aysans d'autour de Sain>GéreDs recueii- ent. Ausonne cite le Tarn consme riyière aurifère. Le Chanevalet qui passe en Forez, est aurifère, selon Papyre Masson» ainsi que le Lot et le Gave du Béarn. L'or d'Achen, aux Indes Orientales, ï la pointe de l'île de Sumatra, se trouve en gre- nailles sur le penchant des montagnes. 11 Sasse pour le plus pur. Les mines d'or de ayovic, à deux lieues d'Eu) en Bohème, ne sont autre chose que des cailloux gri- sAtres argentés, qu'on brise et broie; on ea sépare par le lavage de l'or pur à haut titre. £n Hongrie l'or fin est à ik carats; le carat est divisé en 12 grains, au lieu de 32 trente-deuxièmes , comme en France. L'arçent doit être à 16 loths de tin ; le loth est de quatre gros, et le gros de quatre de- niers : on suivait autrefois cette difision è la monnaie de Cremnitz en Hongrie : mais depuis quelques années, le loth est divisé en dix-huit parties, qu'on nomme grains. L'or de Hongrie en sortant du départ, est tou- jours à 23 carats onze grains ou onze dou- zièmes. Les ducats a:or de Cremniuea Hongrie s'allient à 23 carats 3 grains, ou 9 douzièmes de carat. La haute couleur qu uu donne à ces ducats par la fonte, est un mé- lange de cuivre et de soufre cimentés en- semble ; ce qui fournit une poudre noire, dont on met dans l'or en fusion propor- tionnellement au titre des ducats, avec un S eu d'orpiment. L'écu ou pièce de deux orins de la reine de Hongrie, est, suivant le dernier règlement, au titre de treize lotus vingt-six grains. Cent marcs font mille piè- ces de deux florins. L'or des miiies est de deux sortes; lune en grains ou en morceaux de diverses formes et de différentes pesanteurs ; de ceux-ci, parmi les échantillons que Chris- tophe Colomb envoya en Espagne pour fair« juger delà richesse de sa découverte, li / en avait de deux marcs quatre onces, elles relations assurent au'en 1502 il s'en trouva un de trente-deux livres. L'autre sorte d or est en pierre, et cette pierre est cequofl appelle proprement la mine ou le minerai; pour en tirer l'or, on la casse ou on la P"8 d'abord avec des mailloches de fer, puis on la porte au moulin pour la réduire en pou- dre très-déliée, et enfin on la passe à travert i055 OR DlCTlONN/kltŒ DE NUMISMATIQUE. OR 1054 de certains tamis de cuivre qai ne sont pas moins fins que des tamis de soie. Cette poudre ainsi préparée ayant été mise dans des auges de bois avec une quantité propor- tionnée de vif-argent et d'eau commune, y est pétrie au soleil pendant deux fois vingt- quatre heures ; après quoi l'eau et la terre ayant été évacuées des auges par le moyen d'autres eaux chaudes qu'on fait couler par dedans, il n'y reste plus qu'une masse com- posée de vif-argent et de tout l'or oui était dans la mine, qu'on sépare encore l'un de l'autre par le moyen au feu et de grands alambics. L'or en cefétal s'appelle or rtcrg^e, aussi bien que celui qui se trouve en grains dans les mines, ou qu'on recueille en pou- dre dans les rivières et torrents, c'est-à-dire qu'il n'a point passé par le feu ; mais pour 1 ordinaire on le fond dans de grands creu- sets, et on le réduit en lingots ou en pla~ ques. L'auteur de la Dissertation sur les métaux qui se trouvent en France, imprimée en 1706, loue avec raison la manière de sé- parer ces métaux d'avec la terre de la mine, par le moven du vif-argent, qui épargne les grands frais des fourneaux et de la fonte ; mais il partat qu1l se trompe sur l'époque qu'il donne à cette utile invention, qu'il ne date que de soixante ans, puisque dans une relation du Pérou écrite vers l'an 1625, et imprimée en Hollande en 1705 dans le Re- cueil des voyages faits par l'établissement de la Compagnie des Indes formée dans les Pro- vinces-Unies, il en est parlé comme d'un usage déjà bien établi dans les mines du Potosi et du Chili, et il n'y est fait au con- traire aucune mention des autres manières de travailler aux mines d'or et d'argent. Les minières d'or du Chili, du Pérou et de .tous les autres Etats du' roi d'Espagne dans l'Amérique, appartiennent à qui les découvre le premier, ce qui est aussi d'u- sage pour les mines d'arêent et des autres n)6taux ; celui qui en fait la découverte pré- sente requête pour se les faire adjuger ; l'ofBcier royal à qui il appartient d'en faire l'adJHidication, en mesure d'abord quatre- vingt varres en longueur, et quarante en largeur; la varre environ de trois pieds pour celui qui l'a trouvée; pareil mesurage se fait ensuite pour le roi, ce qui se réitère tant 3ue Je peut permettre la surface de la mine écouverte ; ordinairement le roi vend sa f)art au propriétaire, qui par là en reste seul e maître. La piefre minérale de l'or des mines du Chili, qu'on nomme minerai dans le lan- gage des mines, n'a rien de certain pour la couleur ; il y en a de blanche, de noirâtre, et d'autre. tirant sur le rouge; il en est de même pour la dureté, quelques minerais étant très-durs, et d autres assez friables ; pour rex()loitation, elle se fait à peu près comme on l'a dit ci-dessus, suivant la qua- lité de la pierre minérale et la richesse des veines. Un caxon, c'est-à-dire, vingt-cinq quintaux de minerai, donne quatre, cinq ou six onces d'or; quand il u'en donne que Diction r«. de Numismatique. deux, le mineur ne retire que ses frais. De toutes les mines métalliques les mines d'or sont les plus inégales, et, pour ainsi dire, les plus capricieuses ; la même veine qui est riche d'abord le devient souvent bien moins en la suivant, et au contraire souvent une veine très-médiocre en son commencement augmente eu richesses dans la suite. L'or du Pérou, qui se tire d'Espagne, est pour l'ordinaire en lingots ou en plaques de huit ou dix marcs, sur lequel le titre est marqué par carats et grains de On, et le négoce s en fait sur ce pied-là; mais comme le titre ne s'en rapporte pas toujours bien juste, on no doit s'en rapporter qu'à l'essai. On partage les degrés de l'or en vingt-quatre carats aux Indes, et en Espagne de même qu'en France ; chaque carat y est divisé en vingt- 2[uatre grains, et c'est pour cela que les ndiens et les Espagnols marquent le titre de l'or sur les lingots ou plaques par carats et grains de fin : ces carats au Chili s'ap- pellent quilates. La poudre d'or de Guinée et du Sénégal est ordinairement au titre de vingt -un carats trois quarts de carats lorsqu'elle est pure et sans mélange ; nous disons pure et sans mélange, parce qu'il arrive quelquefois que les Nègres la chargent de poudre de lai- ton ou de poudre d'émeri , qui sont appro- ' chantes de la couleur de l'or; c'est pourquoi elle ne doit être achetée que sur le pied de l'essai. En France, l'or se pèse et se vend au marc, qui est de huit onces ; son titre, c'est- à-dire sa pureté ou affinage, s'estime par carats ; le plus tin est à vingt-quatre carats un seizième, ou un trente - deuxième de carat moins, les afGneurs prétendant qu'ils ne peuvent le pousser plus loin, parce qu'il y reste toujours quelque légère impureté. L'or au-dessous de dix-sept carats perd son nom et sa qualité d'or ; il n'est plus qu'ar- gent tenant or s'il est allié sur le blanc, ou cuivre tenant or s'il paraît rouge. H y a trois principales manières d'affiner l'or; la première avec l'antimoine, la seconde avec le sublimé, et la troisième avec l'eau forte, qu'on appelle départ d'or; on a parlé des deux premières à l'article de l'affinage, et de la troisième à l'article du départ. Outre les trois affinages avec le sublime, l'antimoine» ou l'eau forte, on peut encore affiner Tor de quelques autres manières, particulière- ment de celle qu on nomme à la coupelle, c'est-à-dire avec le plomb et les cendres, ou avec le ciment, qui est une pâte composée de brique, de sel commun, de sel ammoniac, de sel gemme et d'urine. L'or s'essaye aussi avec la pierre de touche, et l'on juge à peu [>rès de son titre par sa couleur, surtout en a comparant avec celle qu'impriment sur la pierre certains morceaux d'or appelés tou- chaux, dont le titre a été auparavant fixé ; l'essai au feu est néanmoins le plus sûr. La proportion.de l'or à l'argent est de 11 à 20 ; et la proportion de leur valeur est* que celle de l'or est d'environ 1^ fois celle de l'argent. (A.) sa 1035 OR DIGTIONISAIRE DE MUMiSMilTiQUp:. Oh 1056 Personne n^ignoro que l'exploitation des jnines d'or dans les monts Ourals en Russie, et surtout la découverte des placers de la Californie, en faisant affluer une énorme masse d'or en Europe, a changé la valeur relative des métaux précieux. On ne peut encore apprécier jusqu'où s'étendra t'in- fluence de ces faits économiques. Or bas ou Bas Or est de l'or au-dessous du titre des espèces jusqu'à douze carats. Lorsqu'il est plus bas , on l'appelle billon d'or. Or bn bain, est de l'or entièrement fondu dans le creuset. Or bruni ; c'est de l'or que l'on a lissé et poli avec le brunissoir pour la dorure sur métal, ou avec une dent de loup pour la do- rure en détrempe. Or bn chaux, au'on appelle aussi or de dé- paré 9 ou or moulu , est de l'or bien épuré , prêt h fondre dans le creuset, q^u'on retire à l'instant du feu, et au'on fait retroidir; on se sert de cet or pour raire le vermeil doré. Or GOotBDR, couleur grasse et gluante dont les doreurs se servent pour aopliquer les feuilles d'or battu qu'ils emploient à l'huile. Or d'issai, or qui a passé par l'essai, et dont le titre est près de vingt-quatre carats. Or en coquille, or fait des rognures des feuilles d'or, broyées sur un marbre avec du miel. On le met eu petite quantité dans le fond d'une coquille où il reste attaché. On l'emploie ensuite avec l'eau gommée pour la miniature et autres ouvraseg. Or bn fbuillb, ou or battu. Or que les batteurs d*or ont réduit en feuilles minces et déliées. Or fihi , qu'on nomme ordinairement du fil d'or, est de l'or en lame roulé sur un 61 de soie. Or bn LA11B89 or trait qu'on a écaché ou aplati entre deux rouleaux d^acier poli, pour le filer sur la soie, ou pour rem))loyer tout plat sans 6tfe filé dans la composition de quelques étoffes, broderies, dentelles, et autras ouvrages semblables. On lui donne aussi le nom d'or battu. Or mat. On appelle ainsi l'or qui n'a point été poli avec le brunissoir. ORMONNAYé; c'est de l'or mis en flans, ou morceauK ronds et plats, frappés ensuite sous le balancier ou au marteau, par Tordre du souveraii., marqués le plus ordinaire* ment de son effigie, ou des armes de l'Etat dans lequel les pièces ont été fabriquées. Le prix ai:^;ittenJ;e ou baisse suivant la volonté du souverain, les besoins de ses Etats et de ses peuples. L'or-ducat est estimé le meil- leur or monuayé, parce qu*il y a plus de fin et moins d'alliage ou de remède que dans les autres. Las règlements défendent ii toutes sortes de personnes, sous peine de confisca- tion et d'amende , même de punition corpo- relle, d'acheter de l'or monnayé, soit du coin de France ou autre, pour le fondre, difformer, resouder ou recharger, notamment l'ordonnance de Louis XII du mois de no- vembre 1506, redit de Frangois I" du 21 sep- tembre ISW , les lettres patentes d'Henri U du ik janvier 15W, et l'édit du mois è mars lo54. (À.) Or bn PATE, e^ de l'or prêt ^ fondre dans le creuset. Obérait, qu'on «ippello aussi fil d'or, pro- vienf d'vin lingot a'a^ge^t de forme cylin- drique, superficiellement doré au feu, que les tireurs d'or ont fait passer successiveroeiit par une infinité de pertuis ronds, toujours en diminuant de grosseur, et qu'ils ont ré- duit par ce moyen à n'être pas 'plus gros Qu'un cheveu, sans rien perdre de s^ dorure; 1 or trait de Lyon, après celui de Paris, est le plus estimé. Or vert. C'est de l'or en feuille appliqué sur ce que* Ton nomme l'osml^e parrailes doreurs après l'avoir bruni. Cet or est raoius brillant au'e l'or bruni, mais il a beaucoup plus d'éclat que l'or mat; on s'en sert ordi- nairement pour dorer les visages, les mains et les autres parties nues des figures qu'on dore en détrempe. Or {Un million d'). C'est un million d'écus à trois livres tournois pièce, aulremeut irois millions de livres. Or {Une tonne d'), manière de Gonapler eu Hollande et en quelques autres pays; c'6>t cent mille florins. Or (if arc d). Huit oncea (pesant d'or font un marc d'or. Le marc se divise en vingl- auatre carats , le carat en huit deniers, elle enier en vingt-quatre grains, en sorte qu'un marc d'or est composé de ^,608 grains. On enteud aussi par marc d'or un droit qu'on a imposé sur les offices vacants, dont le tonds est destiné pour l'entretien de l'ordre du Saint-Esprit. (A.) Or d'alghimib. C'est de l'or qui n'en a que l'apparence et la teinture , et qui m souffre point la coupelle. Or vif des philosophes. C'est le feu qui est dans la matière de la pierre : c'est la f)ortion la plus digérée de la vapeur des élémeolsi c'est la pierre parfaite au rouge, c'est l'hu- mide radical de la nature, plein de feu. U fleur de Tordes philosophes, c'est la couleur nui suit la citrinité : l'or ^n esprit, c'est 1 argent vif des philosophes; l'or blafic, c'est le mercure hermétique : l'or sublimé vivifié et multiplié, c'est l'ouvrage de la pierre des sages, au rouge parfait multiplié. (A.) Or d'Allemaomb, bas or qui n'est point aa titre des monnaies ordinaires» qui a beau- coup d'alliage. Oa BATTU. Or battu entre deux feuilles d'un parchemin appelé baudruche et réduit en feuilles déliées. Une once d'or fait mille sii cents feuilles, qui ont chacune trente- sapt lignes en carré, et peut dorer quatre ceats pieds (carrés. Or RRETEtÉ, est de l'or appliqué sur aa fond haché de petites brételures. Or lisse, est celui qui es| poli, luisantt sur lequel on a cassé le bruoissoir, soit avt^ » sanguine, soit avec l'acier. U se dit particu- lièrement du vermeil doré. Oa CALCINA, est de l'or qu'on a réduit en chaux et en poudre blanche ; ce qui se lait 1037 OR DICTIONNAIRE DE WUMISMATIWJB. OR 10^ dans le feu de réverbère avec le sel aai- moniac et du mercure. Or de coupelle ou affiné, est un or purgé par le feu de toutes sortes d'iaipuretés et de mélanges; on l'appelle alors de vingt-quatre carats : l'or de vingt-deux carats a une pari d'argent et une de cuivre, et celui de vingt- trois carats a une demi part, c'est-à-dire, une vingt-quatrième de chacun. Il y a une mine au Pérou d'où l'or se tire si pur, qu'il est de vingt-trois carats. Bouteroue prétend que Velectrum des anciens était de I or à dix-neuf caiats, dans lequel il y avait quatre parties d'or et un cinquième d'argent. Dans une or- donnance du roi Jean, il paraît que l'or de Paris n^était alors qu'à dix-neuf carats un quint, quoiqu'il y soit porté que c'était la meilleure touche qui -fut en ce temps-lè sur la terre. Glauberl, chimiste, prétend qu'il n'y a point de sable ni de pierre, excepté celle de la chaux, dont on ne puisse tirer de l'or, mais que la dépense excéderait le f)ront. La coupelle ne purge l'or que des métaux impurs; pour le séparer de 1 argent, il faut employer l'antimoine ou la cémenta- tion. Or fulminant, est une poudre qui se fait avec de J'or qu'on dissout dans i*eau régale, et qu'on précipite avec de l'huile de tartre; il se trouve en bas une poussière qui, étant desséchée d'elle-même ou au bain-marie, et non sur le feu, s'enflamme non-seulemeni par le feu, mais encore par une chaleur lé- gère ; elle fait un bruit plus violent que la poudre à canon , et briée tout ce qui se trouve au-dessous, car elle fait principale- ment son eifet en bas, au lieu que la poudre à canon le fait en haut; un scrupule de cette f)oudre agit plus violemment qu'une demi- ivre de poudre à canon, et un grain ou deux, mis sur la pointe d'un couteau, et. allumé à la chandelle, fait plus de bruit qu'un coup de mousquet; elle se consume jusqu'au dernier atome. On fait aussi une pareille [)0udre fulminante avec trois drag- mes de nitre, une demie de tartre et une de soufre, pilées et mêlées ensemble, qui fait le même effet, mais moins violent. On en fait encore avec du cuivre et du fer. (A.) Or a huile, or en feuilles appliqué sur l'or couleur aux ouvrages extérieurs, pour résister aux injures du temps. Or de mosaïque, or appliqué sur un pan- neau divisé en petits carreaux ou en losan- ges ombrés alternativement de brun. Or moulu , or réduit en chaux servant à faire le vermeil doré. Or d*orfévrerie, or solide et massif tra- vaillé par les orfèvres. Or en pignes. Quand dans la mine on a Cessé de moudre le minerai, on ramasse la nâle d'or et de mercure qu'on trouve au rond de l'endroit le plus creux de l'auge, on le met dans un nouet de toile pour en expri- uïer le mercure autant qu'on p.eut, on le fait ensuite chauffer pour faire évaporer ce qui en reste, et c'est ce qu'on appelle de l'or en pigues. (A.) • Or novkllan ; on appelle ainsi, dans le royaume de Pégu » Tor q\^ ^t au plui^ h«at titre, comme aui dirait eq France k vifgl- quatre oarals. (A.) * Or sol. On se sert quelquefois deca terme pour évaluer et ealcutèr les iqoanaies dQ France dans les remises qu'on en (ait pour les pays étrangers» ce qui (riple la $oinme qu'on Vemet; ainsi quand on dit qu'on a iSO livres 15 sols 6 deniers d'or-sgl h re- mettre k Amsterdam» à 8$ deniers de gros par écu, on sous-enteqd qu'Qu a ^9352 livres 6 sols 6 deniers tournois, \% livr^ 4'o>* valaRt trois livres simples, le sol d*or troi^ ^ols, et le denier d'or trois deniers* (A.) Or poTAiiLB. G'eat uqe eomposilion que fout quelques cbarlutana; ils donnât à cette composition uof^ ePUle^r j^uue qu'iif font accroire être de l'or dissous , poi^r la ù)îeux vendre, quoiqu'il soit certiiin qye l'or p'a aucune qualité propre pour 1^ noucriture ni pour la guérisoB. Toul le monfie u*^9\ pas^ de ce sentiment : d'babiles gens crojei^t m» l'or peut être utile dans la médecine. l^% chimistes appellent or potable une mjM^il^e faite du corps même de Tpis et réduit^ «aofi aucun corrosif en ane gomme o^ sub^taoça semblable au mieli et de çouleiir (]^ sa^gig i cette gomme détrempée avec de i'e^ip^it dj9 vin , acquiert une couleur de r^bift • rt f^fp? pelle une teinture d'or^ une once fi|e faû^ teinture mêlée nvec seise onces à'^^trf^ li'- queur, s'appelle proprement or ppMle, i cause de sa couleur d'or vif ^ b^lUute; Of^ prétend que e'eM UQ remMe ^ouM^f^in contre plusieurs maladies, f'avevi nf/^qficm du roi d'Angleterre, ea a fait un traifé. Uq médecin plus moderne prétend que 1 9r ^ une résine tirée de la terre ^ et que )e jgraQft secret de Tor potable pe consiste pas ^ 41^ soudre cette ré^e par le moyen qes ç^i^ro* sifsy mais avec une eau où elle S0 foqdOi comme la neige ou la glace se fondapt dan# l'eau chaude ; et cette eau^e aauriiit être que l'eau tirée de l'or, conformément à un axiome qu'il suppose , et qui est qi^e le$ matières d'une nature différente n*oot point ^ptr^e, ou comme il parle, ingrès le$ uue^ 4ai^ les autres, mais que chaque levain ou di^^olYaut doit être pris dans les corps du même genre i le même auteur observe que le sa^ig et 1 Ut rine fournissent un sel ammoniac, ^ui» mdli avec l'eau forte, agit $ur l'or : d*où i| cai}jep^ ture qu'il pourrait y avoir upe eonformjté d« nature entre le sang et Ter, et que pçr* cqih séquent qui aurait un or bien ouvert et bion subtilisé, aurait une r^im» et un feu qui augmenterait le sang. (A.) Or de eapporti or sobde et taillé qn'ou enchâsse dans .un autve métfd. On i'api)eli^ aussi or haché ^ parce quoa l'incruste dau^ du fer haché ou creusé k queue d'afUUde, comme dans la damasquiuure* Oa repassé, or qu'on a repa$^^ §u pincei^u avec du vermeil, pour lui donner un plus bel œil, ou pour cacher ses défeuts. Or rouge atre ou verdatre, or çlacé de rouge ou de vert pour détacher les b^$-re- liefs et les ornements de leur fond. ORScuLPTé.estdel'orappliquésurdublaiic, I0S9 ORF DICTIONNAIRE DE graré de rinceaux et d'autres ornements. ORDRES religieux et militaires {^Sceaux des ). Voy. Sceaux, n*" 19. yoy. aussi Béné- dictins, HOPITAL, Temple. ORFEVRERIE (1). On entend par ce mot toutes sortes d'ouvrages d*or et d'argent travaillés ou fabriqués par les orfèvres. L'opulence ei le luxe, qui en est la suite, ODt donné naissance à i*orfévrerie. Le faste et la mollesse ont contribué à perfectionner cet art. L'énumération de tous les faits, qui prouvent combien les ouvrages d'orfèvrerie étaient communs dans les premiers siècles, engagerait dans des détails infinis. Voici quelques traits propres à faire connaître quels ont été les progrès de l'orfèvrerie dans les premiers temps, et à donner l'idée du point de perfection où cet art était parvenu alors dans l'Egypte et dans l'Asie. L'Ecriture nous apprend que les Israélites, au moment qu'ils sortirent de l'Egypte, em- pruntèrent une grande quantité de vases d'or et d'argent des Egyptiens (2). On juge de là que l'orfèvrerie devait être fort cultivée chez ces peuples. Au témoignage de Moïse on peut joindre celui d'Homère : ce poète fiait mention dans l'Odyssée de plusieurs pré- sents que Mènélas avait reçus en Egypte (3). Us consistaient dans différents ouvrages d'orfèvrerie, dont le goût et le travail sup- posent assez d'adresse et d'intelligence. Le' roi de Tbèbes donna à Mènélas deux srandes cuves d'argent et deux beaux trépieds d'or. Alcandre, femme de ce monaroue, fit pré- sent à Hélène d'une quenouille d'or , et d'une magnifique corbeille d'argent, dont les bords étaient d'un or très-fin et fort tra- vaillé. Cette union» ce mélange de l'or et de l'argent» sont dignes de remaraue. L'art de souder ces métaux dépend drun assez grand nombre de connaissances ; c'est une preuve que les Egyptiens étaient versés depuis quelque temps dans l'usage de tra- vailler les métaux ; on aperçoit dans le des- sein de cette corbeille une sorte de goût et un genre de recherche particulier. On doit rapporter aussi à l'Egypte cette grande quantité de bijoux dont les Hébreux étaient pourvus dans le désert; il est dit au'ils offrirent, pour la fabrique des ouvrages estinès au service divin, leurs bracelets, leurs pendants d'oreilles, leurs bagues, leurs agrafes, sans compter les vases d or et d'ar- gent (h). Moïse fit fondre tous ces bijoux et convertit en différents ouvrages propres au culte divin. La plupart de ces ouvrages étaient d'or, et dans leur nombre, il y avait des piè- ces d'une grande exécution et d'un travail fort recherché : il régnait une couronne d'or tout autour de l'arche d'alliance : la table des pains de proposition était ornée d'une bordure d'or à Jour et sculptée : la descrip- tion que &it l'Ecriture sainte du chandelier (i) Noat D6 oooservoDS que les détails historiques du loog article que Fauteur du Dictionnaire des moitnates a consacré k Torfévrerie et aux orfèvres. fExod. chap. xii, 35. Odyss. lib. iv, f 125 et seq. Exod. XXXV, 12 et suiv. NUMISMATIQUE. ORF {^ à sept branches présente l'idée d'iu\ dessin très-ingénieux et très-composé; ce morceau considérable par lui-même, était d'uaorlrès^ pur battu au marteau, etc. A l'égard de l'Asie, l'orfèvrerie y élail alors aussi cultivée gue dans rÊgvpic; Vhis- toire profane fournit assez de témoi^ages qui prouvent que plusieurs peuples de l'A. sie avaient fait de grands progrès dans la gravure, dans la ciselure, et généralement dans tout ce qui concerne le travail des mé- taux ; la plupart des ouvrages vantés par Homère venaient de l'Asie ; on y remarque des armures, des vases d'un dessin fort élé- gant et d'un goût très-agréable (1). Hérodote parie avec grand éloge de la ri- chesse et de la magnificence du trône sur lequel Midas rendait lajustice; ce prince en avait fait présent au temple de Delphes. Quoique Hérodote ne nous ait pas laissé la description de ce trône, il assure que cet ou- vrage méritait d'être vu, ce qui lait conjec- turer que le travail en était fort recherché. Enfin , Homère donne en général aux na- tions de l'Asie des aroies beaucoup plus or- nées et beaucoup plus riches qu'aux Grecs; celles deGlaucus et de plusieurs autres chefs de l'armée trojenne étaient d'or (2). Uat- tention d'Homère à relever ces circonstanccb prouve non-seulement l'opulence et le luie des Asiatiques, mais encore la grande con- naissance que ces peuples avaient alors de l'orfèvrerie et des arts qui y ont rapport. L'orfèvrerie continua d'être cultivée sous les empereurs de Constantinople; noais après que les Sarrasins se furent répandus daos cet empire, les beaux-arts fuirent devant ces barbares, parcoururent là terre, et se réfugiè- rent dans plusieurs contrées derËurope.(A.j ORFEVRE, (3) artisan et marchand qui fa- brique, qui vend et achète toute sorte de vaisselle et matières d'or et d'argent. Ce terme d'orfèvre est tiré des mots d'or eifétrt, ancien mot français imité du latin auri fo- &er, comme qui dirait artisan en or. On y ajoute le mot de joaillier, de ce qu'ils ont seuls le droit d'employer les pierres précieu- ses et les perles sur les ouvraçes d'orféire- rie; on lit dans un édit du roi Jean, du mois d'août 1355, plusieurs articles qui prescri- vent dans un grand détail la manière dont les orfèvres de Paris doivent se comporter dans le travail et l'emploi de la pierrerie, pour éviter les fraudes qui pouvaient se glis- ser dans le commerce de ces marchaudi- ses qu'ils faisaient concurremment avec les marcnands merciers. Ce nom d'orlévres-joaii- liers leur a été confirmé dans presque toutes les ordonnances et règlements, tant ancieos aue nouveaux. Dans T'édit de François l"i onné à Fontainebleau en septembre 1543, il est dit, article 10 : « Permettons auidils « orfèvres et joailliers pouvoir besogner à « tous titres au-dessus de 32 karats ; « ce (t) Iliad. Kv. u. 19; Hv. xxni, 741; Odyss. i^» (i) lllad. livre vi, ÎS6. (3) Voyez Tobservaiion précédeole au ittot OiH* VRERIE. ml onF DICTIONNAIRE DE MUMISMÂTIQUE. OIU 1012 qui ne peut convenir aux marchands mer- ciers, auxauels il n'a jamais été permis de travailler d orfèvrerie. Henri II, dans l'édit donné à Fontainebleau en mars 1554, arti- cle 10, leur donne le même titre. « Lesdits « orfèvres et joailliers seront responsables « en leurs noms de tous les ouvrages qu*ils vendront, » etc. Dans le règlement du 30 décembre 1679, ils sont appelés maîtres et marchands orfèvres -joailliers , etc. Char- les VI, par lettres patentes de Tan 1407» les qualifia d'orfèvres-changeurs; ils ont joui de ce titre jusqu'au règne de Charles VIII. Les or- fèvres forment le sixième corps des mar- chands de Paris, qui de leur nom, se nomme corps de l'orfèvrerie. Dès le temps de Philippe le Bel, et sous les règnes suivants, les orfèvres de Paris étaient soumis à l'autorité des officiers pré- posés pour avoir la connaissance et la juri- diction des monnaies. Ces rois, ayant inter- dit la liberté d'affiner les matières, et celle de fabriquer pendant certains temps des ou- vrages d or et d'argent au-deteus d'un poids limité, sans en avoir préalablement obtenu des permissions expresses, voulurent (^ue les orfèvres s'adressassent à ces officiers pour les obtenir; tels ont été les premiers degrés d'inspection et de iuiidiclion sur l'état d'orfèvrerie à Paris de la part ties ofli- ciers des monnaies; dans ces temps où, n'ayant point encore de siège qui leur fût propre et particulier, ils étaient unis, ainsi que les trésoriers des finances , aux magis- trats de la chambre des comptes, avec les- quels ils ne formaient tous qu'un même corps. Lorsqu'en 1358, ces ofiQciers , qui étaient connus sous le titre de généraux-maitres des monnaies du roi, commencèrent à former une chambre particulière qui fut appelée la chambre des monnaies, les rois commencè- rent aussi h leur attribuer la connaissance des points plus importants dans la police de l'orfèvrerie, et spécialement de ceux qui ont rapport à l'emploi des matières d'or et d'ar- gent, à cause (le l'étroite relation de ce fait à celui des monnaies; c'est pourquoi ce corps et tous les orfèvres du royaume ont été, dès leur première institution , justiciables des généraux - maîtres des monnaies, lesquels ont toujours connu et jugé privativement et souverainement des ouvrages d'orfèvre rie , marques et poinçons, chefs-d'œuvres, serment tant des maîtres que des gardes, et généralement de tout le fait dmlit mé- tier d'orfèvrerie, circonstances et dépen- dances; et ce tant avant que depuis l'érection de Ja chambre des monnaies en cour souve- raine (1). Ce qui se«justifie par les plus an- ciennes ordonnances sur le fait de 1 orfèvre- rie, notamment par celle de Philippe le Bel, donnée à Ponloise au mois de juin 1313, ar- ticle 10. Par deux ordonnances de Charles le Bel» données à Paris, les 5 mai et 15 octobre 1327, par lesquelles il est très-expressément a dé- (t) Constant, page 158. fendu auxdits orfèvres de faire aucune grosse vaissellemente d'argent se n'est d'un marc ou au-dessous, » si ce n'était par per^ mission expresse qu'ils devaient obtenir du roi ou de ses généraux-maîtres des monnaies, « à moins que ce fussent calices ou étuis et vaisseaux à sanctuaires , sur les mêmes pei- nes, etc. » Cette juridiction desdits généraux sur les orfèvres a été souvent confirmée de- puis rinstitution de ladite chambre; ce qui se voit dans les articles & et 33 de l'ordon- nance de Charles VI sur le fait et Vèf^ement de l'orfèvrerie, de l'année 1378, qui porte que « lesdits orfèvres ne pourroient tenir , ne lever forge, ne ouvrer en chambre secrette, s'ils ne s'apperoient approuvés devant les maîtres du métier, n'étoient tenus suffisants de leur forge , d'avoir poinçon et contre- seing, et autrement n(Hi, et s'ils n'étoient très-bien resséans , et ne dévoient avoir poinçon qu'auparavant ils n'eussent baillé pleiges de 10 marcs d'argent auxdits géné- raux-maîtres des monnoies, qui dévoient prendre les meilleures pleiges que bonne- ment en pouvoient avoir. » Par l'article 33 de la dite ordonnance, cette juridiction leur était attribuée privativement à tous autres juges. « Et aussi nous ordonnons (article 33) que les çénéraux-maltres des monnoies, en ce connoissant, registreront lesdites œuvres en quelconques lieiix que à Paris trouver les pourront, ordonnées à vendre, sans en parler auxdits élus, ne les appeler se il ne plaît auxdits généraux. » Cette même juridiction privative fut encore attribuée et confirmée aux généraux des monnaies de la chambre sur les orfèvres, tant de la ville et cité de Paris que des au- tres villes du royaume, par deux ordonnan- ces de Charles VI sur le fait de l'orfèvrerie, l'une du mois de mars 1378, l'autre du mois de juillet 1379, par lequelles il soumit entiè- rement les mêmes orfèvres de tout son royaume à la juridiction, connaissance et rè- glement des généraux-maîtres de ses mon* naies, pour connaître par eux privative ment à tous autres juges du fait audit mé- tier, circonstances et dépendances, ainsi qu'il est plus au long porté par les ordon- nances. L'édit du mois de janvier 1551, qui érige la chambre des monnaies *en cour sou- veraine, lui a donné la môme juridiction ; il ordonne que cette cour « connoîtra pri- vativement de toutes les fautes, malversa^* tiens et abus qui se commettront par les or- fèvres, en ce qui concerne leurs charges, état et métier, visitations et rapports, etc. » Ceux des mois de mars ISM, et août 1S55, portent que l'établissement des orfèvres et de leurs jurés appartient à la cour et à ses officiers subalternes , en tel nombre et en tel lieu qu'il serait jugé à propos par la dite cour. Ces dispositions ont été expressément confirmées par les édita des mois de septem- bre 1570, 1579, juin 1639, par la déclaration du 30 décembre 1636 et grand nombre d'é- dits et déclarations ultérieurs. (A.) ORIPEAUX, lames d'or faux très-minces , 1(M3 PAG DICTIONNAIHE DE NUMISMATIQUE. PAI m éldoirt on se servait autrefois dans ies étoffes de dorures fausses. (A.) ORLEANS {Du droit de battre monnaie des t/téiquès 358. m des Jules et des gros. On a des monnaies di. verses do Macerata, d'innocedt VIII, dA lexandre VI, de Paul III, de Grégoiro Xiii de Sixte V, d'Urbain VU, de GrégoippXIv' Sur les demi-gros de Jules II on trouve réu- nis les noms d'Ancôtife et de Macerata. Foy. plus loin MoA AilKS DU JUBILÉ. Effigies : saint Julien, les saints apWres, saint Pierre, VAgnus Dei, la sainte maison de Lorette. Fermo. • Fermo a une monnaie aussi ancienne que Macerata. Patron: saint Savin. Ascoli. On connaît des demi-gros de Martin V (1415), avec les mois de Asculo^onieEstvlt, un quatrino d'Alexandre VI, représentanl ud pont, avec la légende : De Asculo. Patron : saint Emidio. Bologne (1). La riche monnaie de cette Ville, dont on a un si grand nombre .de pièces, n'aurait commencé qu'aux v*^ siècle, sous Kugène IV, d'après les monuments connus. Effigies: saint Pierre, les sainls apôtres, sairtt Petronius, patron de la ville Légendes : S. Petronius de Bononia, Ba- noniadocet^ $ononia materstudiorum^SJf- tronius protector, S. Petrofiius Sononia ptù- tector, Bononia docet mater studinrm, U- bertas. Foligno. La première monnaie connue est d'Eu- gène IV (1431) , avec ces mots : Vrbs ful- ginea. Effigies: les saints apôtres, une croix. Recanati. Monnaie attribuée au pontiflcat de Niw- las V (UW), représentanl un écu avec les clefs et un A; autour, S. MARI, au revers, RECA, et au centre les lettres N. E. T. 0. Duché de Provence. Provinciœ ducatusy se lit sur les jules ou pauIs de Pie II et de Paul U, au xv' siècle. Effigies: les clefs croisées, la croix, lesiè- tes des saints apôtres Pierre et Paul. Duché de Spûiête. Ducatus Spoletaniy sur des jules et des gros de Paul IL Effigies: les saints apôtres, saint Pierre. la nacelle de saint Pierre. Marche d'Ancône. Marchia Anconœ, Marca AnconiloM, sur les gros et les demi-çros de Paul II, rie lém X et les pontificats suivants. Effigies: la nacelle, saint Pierre, sain'^ Pierre et Paul, la tète du Sauveur. Yiterbe, D. ViterbOf sur un demi-gros de Sixie H Effigie : saint Laurent. (i) Voir SciUa, page 342. 1053 PAP DIGTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PAP iOSi Anedne ADCône pal ait Avoir battu sapretnidremon- naiejSoUsAliBtQtldiisVl(1^92].Obconnattum demi-doUblie de Léon X, avec rempreinte d'un cavalier ^ttûé^ et la légende : aïoNDik phisg^ ANGONiE; une double avec aaint Cyriaque. Les détiiièré^ mbnnaies anconilaines que Ton contaaisse sont : des testons, piastres, demi - doubles et monnaies d'alliage de Sitte T. (1565.) Voy. plus loin Monnaibs du JUBILÉ. Effigies : les saints apôtres, sAiiit Cyriaque, la sainte maison de Lorette, saint Pierre, le Noli fne îangere. Ombrie. On connaît un jule, battu sous Jules II. Effigies : saints Pierre et Paul. Pérou^e, Au temps de Jules II, Pérouse a battu des demi-gros, avec la légende AUGUSTA PE- UUSIA, et une monnaie d'alliage, avec le mot Perusia, *^ifigie : 5. Ercolanus, Urbin. D. t. sur quelques monnaies de Jules II et de Léon X paraissent répondre à Dfsiealus Urbini. Effigie ' saint Pierre. Raioenne. Monnaies de Léon X, avec les lettres Ra- VBN., ou la Résurrection de N. 5., titre de la eathé(irale de Ravenne. l^ffiSi^» • la Résurrection , séint Apolli- naire. Pesara, Monnaies de Léon X, avec les mots : AD TE PISÀRDM ou PISAURDM. Effigies: Tétable de Bethléem. Fabrianû, Monnaies «m armes des Médicis, proba- blement de Léon X, aVec les lettres FA- JmiAN. autour* Effigie : saint Pierre. Castro. Parmi les monnaies de Paul lil, quelques- unes avec les lettres CAS. et l'effigie de saint Ansovino. Camerino» Dos jliteS et des gros de Paul ÎIl, avec leh armes el le nom de la Ville : CAMËRINI. Effigie . Saint Paul, saint Venance. Fano La plus ancienne monnaie est de Paul III, avec le mot FANÎ ou FANUM. — - Les der- nières sont un teslon et un gros de Clé- ment Vlll : FAPÎUM t-OkTlJNiE. Effigies : Saint Patornien , saint Pîe V, saint Pierre, l'Annonciation, saint Laurent, la conception de la sainte Vierge. Avignon. Les monnaies papales d'Avignon, posté- rieures à celles des papes du xiv* siècle, ont été battues par les légats du saint-siége. La première qu'ait connue Scilla est une demi- double de Jules II, avec les armes et le nom du cardinal d'Amboise ; mais sur cette mon- naie on ne lit pas le nom d'Avignon : légat. AVENioN. comme oh le Voit constamment sur les monnaies postérieures, semblables pour tout. le reste avec celle-ci. La première où paraisse expressément le Hom d'Avignon est une demi -double de Jules IIL On trouve ensuite des demi-doubles et des testons de Pie IV et de Grégoirie XIII, un Jules de Sixte V. Sous Clément VIII les légats frappèrent à AVignon des doublons de 6 écus a'or, des doubles, des piastres, des demi-piastres , des testons, des jules et des monnaies tl'alliage. De Paul V on connaît dos testons, des piastres et des doublons. En 1612 on frappa des testons avec la vub de hà ville d'Avignon et la légende AVËNIO. De Grégoire XV, oh clOhtiétt d^s doublons de 8 écus, des piastres, des demi-piastres et des testons. D'Urbain VIII, des doubles^ des doublons, àeh testons, des jùles el des quatrinl. D'Innocent X, des doublons, et une grande ïnonnaie de 8 jules et demi. D'Alexandre VII, des petits jules, des mon- naies semblables à un gros èl du j^oids d*un chriin, des doublons^ des m'énklaies d'alliage sans le nom du légat, mais avec les lettres * AVÈN. Les dernières monnaies d'Avigtipn con- nues de Scilla sont leis pièces que fit battre, sans le nom de la ville-, le cardinal Pierre Ottoboni, légat à Avignon eh 1692 et 1693, sous Innocent xU. Avignon mettait hàbîlilellêment fiur ces monnaies les deux clefs pontificales eil croix, et les tètes des saints apôtres ou celle de saint Pierre seule. ( Voy, plus loin iionnaies des légats.) Mwitalto Sous Sixte V, cette ville battit Ife leston, la j)iaalt*é él les monnaies d'alliage. On connaît liuSsi des monnaies d'Urbain Vil. EffigieSf etc. : le Cénacle, 1^ Saint-Esprit, la Conception, saint François d'Assise. Ferrare. Les premières monnaies dé^critcs he sont que du pontificat de Clément Vtll. Ferrare battait encore monnaie atl dfcthleV siècle. Effiles : saint Georges, aaihl Georges et saint Maurel. Gffibhio Commença à battre monnaie sous Inno- cent XI (1070), et frappait encore au dernier siècle. i^/i|f^ie«; saints Pierre et Paul, saints Ubald ï'ierre-Paul. 1055 PAP D1CTI0MMAIRE IS 4,. — Villes situAes hors des Ktits i»d saint-siège, diks lesquelles ok a battu monnaie au noh des papes. Modine. Sous Léon X, Adrien VI ol Clémeot VU. Efligie : saint Géminiea. Reggio. Sons Iules 11 et Léon X. Effigies : un écu chargé d'une croii, armes de Reggio. Parme, Sous Jules H, Léon X, Adrien VI, Clé^ mpnt Vil, Paul III. Effigies : saint Hilarion et saint Jean-Bap- tiste, saint Hilarion SRul , l'Assomption , la sainte Vierge et l'enfant Jésus, saint Thomas. Plaisance. Diverses monnaies de Léon X K Panl III. Effigiti : saint Antonio, sainte Justine « saints Antonin et Justine réunis. L'Aqvila A battu une monnaie de cuivre, semblable k un quatrino, aui armes et au nom d'Inno- cent VIII, au revers un aigle et la légende AQCILANA LIBERTAS. S 5. — Monnaies ou m&dailles papales frap- pées A l'occasion du jubilé. Nicolas V fit frapper la médaille suivante en mémoire du jubilé de IJ^SO. Au droit : NI- COLAUS V. PONTIFEX MAXIMU8. Dans le champ se trouve le buste à gauche du saint Père, coiffé de la tiare. Au revers on lit : ANNO JDBILiEI. ALMA ROMA. [('an dujv- bilé, Rome la Sainte.) En exei^ue la date de 1450. Dans le champ, la vue de la porte Sainte qui s'ouvre seulement lors du jubilé. Siite IV, qui célébra le jubilé en 1475, iait mention de ce grand anniversaire dans ses monnaies. On a plusieurs jules de ce pontificat, aux armes de Sixte IV et aux tê- tes des saints apûtres avec les mots : AN. JDBILjEI, sans millésime et sans la repré- sentation de la sainte Porte. les basiliques de Sainl-Pierre et de Saint-Jean doLalran. Nous reproduisons ici, d'après le Trésor dt Numhmalique et de Glypligue une médaille de Siitc, frappée ï l'occasion du même ju- bilé do 1475. et où flgure la porte Suinte. On lit au droit de cette monnaie : SIX- TDS un PONTIFEX MAXIMDS. Dans le champ est le buste du pape en habits ponli- Gcaux. Son étole est fermée par un chiava- euore aux armes des La Rovère, famille do Sixte IV. Le revers, qui esl sans légende, représente l'ouverture de la porte Sainte h l'occasion du jubilé de SS ans que Sixte IV NUHISHATIQUt:. PAP m institua. Le pap", suivi du clergé rouuin, renverse la maçonnerie qui clât la mte Sainte dans les intervalles au jubilé. On lii . q exergue: CITA APERITIO BREVESfiTHH- MAT DIES {cette prompte ouDtrtvrt ilm.ii- des courtes journées). Alexandre VI , jubilé de 1500. AN. JCBI- hJEl MD. sur quelques-unes de ses moDaiies avec ses arme» et son portrait. Clément VII, jubilé en 1525. Moh'wcî représentant le pape ouvrant la sainte Porii: du jubilé fe Saint-Pierre avec la légende; PORT^ CCELI APERT^E SUNT, JDSTllS- TRARUNT IN EAM , ou lUBIL^UH Vil. CLUSIT. Fou. en outre des médailles à l'article de Clément VU dans le prfîeiil Dictionnaire. Jules III, jubilé en 1550. Monnaies liiIe^ ses, lestons, iules, avec ces légendes : IC- LIOIII.P.M.DIVINITDSELECTO.A.JCBI. L^l. — Iulius III. P. M. A. jubilœi. Au«. lUSTIINTRABUNTPERKAM.AN.D.M.DL ROMA. Yoy. aussi dans ce Dictionnaire la îles- criplion des médailles de Paul lllel de Jim III. frappées h l'occasion du jubilé de 1530. Grégoire XIII, jubilé en 1575. Monniies diverses, légendes semblables aui pr^ dentes, ou THESAURDS INFINITCS. ANNO S. AL. BOMA. MDLXXV.— MaceralafrapM, en 1575, un iule avec la porte Sainte, te armes de Grégoire XIII et la légende; ET JANUAS CŒLl APERUIT. A.D.MDLXXF. MAC; un gros avec la légende : PIBTATIS V1T.*:QDE. MDLXXV. MACER.: UBemoD- uaie d'alliage avec la porte Sainte et Islt gende ; MACERATA 1575. — Aucune frippa, dans les mômes circonstances, un lésion i'« la porte Sainte et la légende : lUSTIS PA- TET. ANCONA MDLXXV.; ungrosimb légende : ANNO S. MDLXXV; un écu Jif' l'elflgie du pape, avec la porte Samic el li légende : SANCTI3 SANCTA. MDLXXV- Voy. dans le présent Dictionnaire la descno' tion de diverses médailles deGitfcowE iM, à l'occasion du jubilé. , Clément VIII, jubilé en 1600. Légende? des monnaies fnippées à ceUe atam- JUSTI INTRABUNT PER EAM. AS. IIDC. ROMA.; H^C PORTA DOMINl HDC,.;.\l Dl DOMINE ET MISERERE, ANNO JIBILH MDC. ABSOLUTO. ROMA. URBAIN VIII, jubilé de 1625. Différeik' monnaies. Légendes : QDI INGREWfl« SINE MACULA. ROMA. 1625 ; QUI DlLl- GUNT NOMEN TUDM. Yoy. l'article U- DAiK Vlll dans ce Dictionnaire. , Innocent X, jubilé de 1650. Monnaies ;- verses. Légendes : ANNO JUB. MCCL-J»- MA; JDSTI INTRABUNT PER EAM.HM.L ROMA ; APERUIT ET CLAUSIT 1651- Clément X, jubilé en 1675. Monnaies^'- verses. Légendes : DILIGIT DECS WRIlï SION. MDCLXXV; DEDI CORAM TE W- TIDM APERTUM ; IN PORTIS OPERA Wl'. PORTA CŒLI 1675; HJEC PORTA WN- NI ; OB SANCTIFICATIONEM JCBIUi 1675, sur un bel écu d'or; DABITF«h- TUM SUUM IN TEMPORE; CUtSbfiJ RIBUS VENIET BT DABIT PACEM ; «' 1057 PÂP CLAUSO OSTIO ORA PATREM TUUM ; PAX DEI CUSTODIAT CORDA VESTRA ; PACEM MEAM DO VORIS. 1675. (Yoy. -en outre les médailles de Clémbnt X dans ce Dictionnaire.) Innocent XJI ouvrit le jubilé en 1700. Dès Tan 1699 Rome frappa des gros avec ces lé- gendes : PORTA PARADISÏ, PORTA COELI, PORTA AUREA, 1699; APERDIT DOMINDS THESAURUM SUUM. 1699. En 1700, des piastres avec des anges et la légende ANNO JUBlLiEl MDCC; ANNO PROPITIATIONIS , PORTA A CREA MDCC. Sous Clément XI, qui ferma le jubilé, on frappa des piastres avec le portrait du pape, la porte Sainte et la légende : PORTAM SANCTAM CLUSIT ANNO JUBILiEI MDCC. ROMA. ; des teston.» et des Jules avec les armes du pape, la porte et la légende : CLAUSIT ANNO JUBILJEI. MDCC. Sous Benoît Xlll , Benoit XIV, Pie VI, Pie VII et Léon XII, on a frappé aussi des monnaies ou des médailles pour perpétuer le souvenir des jubilés ouverts par ces saints pontifes. Ces médailles ressemblent à celles que nous avons décrites précédemment. Nous n'avons nu nous procurer la médaille qui a dû être irappée a Rome à l'occasion du ju- bilé de 18S0, que Sa Sainteté Pie IX, par suite de la révolution d'Italie, n*a pu ouvrir qu en 1851. § 6. — LÉGATS DU SAIlfT-SléOE , VICB-LÉOATS OU GOUVBR?iEURS, CARDINAUX OU ÉVÈQUBS QUI ONT FAIT BATTRE MONNAIE A LEUR NOM OU A LEURS ARMES. Rome. Le cardinal François Armellini Gamerlin* [{ue fit battre un sros représentant d'un côté SCS armes avec la tête de saint Pierre, de l'autre le nom et les armes d'Adrien VI. C'est, suivant Scilla (1) l'unique monnaie battue h Rome du vivant du pape par un cardinal Camerlingue. Pérouse. Cardinal Monti de Saint-Savin, légat sous Léon X. Cardinal Marino Grimani, sous Paul III. Cardinal Jean-Marie Del Monte, sous Ju- les III. Cardinal La Rovère, sous Jules III. Macerata. Cardinal Ranuccio Farnese, sous Paul III. Cardinal Michel Siivio Porlogallo , sous Paul III. Cardinal Jean-Dominique de Cupis, sous Paul III. .... Gonzague, sous Pie lY. .... Mattei, sous Eugène XIV. Ancône. Cardinal Benoit des Accolti , légat sous Clément VII. Cardinal Ranuccio Farnese, sous Paul III MGTIONNAIRE DE NUlOSMATiQUE. PAP 105S Cardinal Philippe Guastavillano, sous Gré- goire XIII et Sixte Y. Marche d'Ancône. ({)Mortete, page 368. r / Cardinal François Armellini, sous Léon X» Adrien YI, Clément VU. Camerino, Cardinal Durand Durant!, sous Paul III. Ravenne, Cardinal Nicolas Fieschi, légat sous Léon X. Bologne. Très-nombreux légats à partir du cardinal Angclo Capranica, gouverneur de Bologne, sous Paul IL Ferrare, Nombreux légats è nartir du cardinal Pierre Aldobrandini, sous Clément VUI en 1599. Modêne, Cardinal Jules do Médicis, légat sous Léon X. Cardinal Jean Salviati, sous Clément YII. Parme- Cardinal Jean Salviati, légat à Parme» sous Clément VIL Plaisance. Cardinal Jean Salviati, sous Clément YII. Avignon (1). Un légat de la famille Chigi, sous Inno- cent YIII. Cardinal Georges d'Amboisc, légat d'Avi- gnon sous Jules II. Voy. Duby, Monnaies des barons et des prélatSy tom. II, pag. 206. Cardinal Alexandie Farnese, sous Paul III, Jules III et Pie lY. Cardinal Charles de Bourbon, sous Pie lY, Pie Y, Sixte y. Cardinal Georges d*Armagnac-Conti, col- lègue du duc de Bourbon. On trouve des demi-doubles avec les ar- mes des deux cardinaux réunies, frappées sous Pie Y et Grégoire XIII. Siivio Savelli, vice-légat, sousClément YIII. Cardinal Octave AcquaViva , sous Clé- ment VIII. Cardinal Charles Conti , vice«légat sous Clément VIII. Cardinal Scipion Bor^hese, sous Paul \ . Cardinal Philippe Filonanli, vice -légat sous Paul Y. Cardinal Louis Ludovisio, légat sous Gré- goire XV. Cardinal Antoine Barberini , sous Ur- bain VIII et Innocent X. Brdo,' évêaue de Carpentras, vice-légat, sous Urbain VIII. Cardinal François Barberini. sous Ur- bain VIII. (i) Voyez , indépendamment du livre de SciKa , la nomenclature donnée par M. Cartier dans la Re* vue de Numismatique àt 1839, p. 268, etci-deasua^ article Avignon , { 5« 1059 PAP DICTIONNAIRE DE NUUISHATIQUE. Cardinal Camille Pamphili, sous Inno- cent X. Laurent Corsi, vice-légat sous Innocent X. Cardinal Flavio Chi^, sous Alexandre VU- Nicolas CoDti Domicullo, vice-légat, soufi Alexandre Vil. Cardinal Pierre Oltoboni, légat sous In- nocent XII. L'année 1693 vit terminer un long diffé- rend qui s'était élevé entre la cour de Rome et Louis XIV, au sujet de la régale et du droit de franchise dont jouissaient à Rome les ambassadeurs. Avignon avait été saisi jusqu'en 1690. Il parait que le cardinal Ot- toboni fut le dernitjr légat d'Avi^^non. Le comtat fut depuis gouverné par un prélat de moindre importance , qui ne frappa plus monnaie. Il est probable que les monnaies du pape et les monnaies du roi de France circulaient concurremment dans la princi- pauté. - ClRDINADX CAUERLINGUM QtJ. ONT PAR §7. - Le cardinal François ^rniellini, pendant la vacance de 1521, après la mort de Léon X, fit frapper des jules à ses armes, h Rome. Le même, en 1523, après la mon. d'Ar drien VI. Le cardinal Guido Ascanio Sforza, Iqrs de la vacance de 15i9 après la mort de Paul UI. On connaît de lui 4es lestons frappes à Ro- me, des jtlles battus à Ancûno. On a aussi des Jules frappés À la même époque è An- cône, aux armes du cardinal Ranuccio Far- nese, légat d'AncAne- Le Trésor de Numismatique et de Glyptique a publié une belle médaille du mfime caixli- D^, frappée pendant la vacance du saint- siége après la mort de Paul III. Nous 1a re- produisons ici. Audroilonlit :BOMA RESURfiENS (Ro- me renaissante). Dans le champ figure une femme (Rome) armée de toutes pièces, entou- SDEv'ïrfNTV'*'.^™'''- Au revers: ROMA sliUh VACANTE (Home pendant la vacance dusaint-siége). Au centre, un écusson ëear- telé aux armes des maisons de Farnese (k laquelle appartenait le pape défunt Paul ill) et de Sfona, famille du cardinal Camerlin- gue, gouverneur de Rome. On connaît du mAme oewlinal dlvarses monnaies h la mort de Jules II] Du môme, k la mort de Marcel II Du môme, k ia mort de Paul IV, en 155B H„ K o^'m' Vitellozzo ViteUi, k la mort ?.«n^ *^' V ^'**- ^ " "*« '«' à^' ".onnaies fiappées a Rojiio, Anrône et Macerata. Le cardinal Louis Cornaro , à la morl m saint Pie V, lu 1572. Le cardinal Philippe Oaaslavitlaiii , 1 lt mort de Grégoire XIII, en 1685. Le cardinal Henri Gaetani, à la mottd'- Siile V en 1590, puis h la mort d'Urbain Vil Grégoire XJY jit Innocent IX, en ISWel 1591. On a de lui difTérenles nioonaies btl- tues à Rome et k Macerata. fey! aussi i l'article Grégoire XIV de ce Dictionnaire li médaille n°6. Le cardinal Pierre Aldobrandini, ilamon de Clément VIII en 1605. Le même, à la morl de Paul V en ISM. Le même, à la mort de Grégoire XV en 1623. ° Le cardinal Aqtoine Barberini, i l<> mui d'Crbain VIII en 16U. Le même, à la mort d'Innocent X en m Le même , i la mort d'Alexandre VII n 1667. Le même, à la mort de Clément IX en m Le canlinal Paluzzo des Paluzzi AltieriJ la mort de Clément X en 1G76. Le même, à la mon d'Innocent XI en m. Le même, à ta mort d'Alexandre Vli; rji 1691. Le cardinal Jean-Btiptisie Spinols, |>euàiit la vacance du saint-siége eu 1700, a|>rèsl) mort d'Innocent XII. Voy. aussi les médailles de Pis Vil, n- 1 1, dAUs cc-ilifiLùjQiiure. g 8. — Ouvrages a consulter sur li Hiurs- HATIQUB PONTIFICALE. Saverio Scilla, Brève Nolixia ietlt mmi' ponlificie anliche e moderne, in.*", Home, t"15- fionaoni, Bfumitmata wme¥>rum ftnH^ cum, iu-fol., Rome, 1715. Vignoli , AtUi^iore» pontifutim r^witt- ru» Dtnarii otm in (uetm tditi, ttHiqv iituslratia^. Yignolio, iterumpradiMi amii a JSentdicto Floravanti, in-4% Rome, 1731 Garampi, DeNummo argenteo BawdifiiiH {9!ib-S5)i) dittertatia ad pontificiam historiim ttluilrandam et Joanna papiisa fabulm "■ feilendam; in-4.*, Rome, 17i9. (F05. Bi- KOiTllI.) Venuti, ffumiimata romanorum ponliffm praatantiora a Marlino ¥ usaiie ad Bmiit- tumXlV (U17-1740). In-fol..Rorae I7ii. Le Normant , Trésor de Giyptiqw ri i' Numitmaiique. Ce magnifique retueil. in'li^ pendamment du volume spécial qu'il m- ferme sur les médailles des papes, coniieit dans la série des médaillée italitnnti yli- sieurs beaux monuments de la Numisniali- que pontificale du xv «| du xvr siècle. PARA, Pahat ou Pahasi, petite nionntie d argent altéré, qui vaut en Turquie tlii-bui' sols de France; les irînte-siipèseBtpn-squf autant que la piastre d'Espagne, doci on en donne souvent jusqu'à c&quante, à mum de I altération, plus ou mo,iQs, suiv»Dl quf les piastres sont recherchées plus ou meinf dans les Indes ; on l'appelle autrement mei- din. Voy. Meidin. (A.) PAHDAO ou Pardo xuaphin, mouMi* d'argent de mauvais aloi que les Poriu^ii* ^061 PAS ACTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PAT I06à : fabriquent aux Indes orienUlos, qui a cours à Goa et sur la côte de Malabar. Le pardao a pour empreinte d*un côté un S, qui signiPie Sébastien, et Je l'autre un paquet de quatre flèches; il faut environ trois cents rays : on donna vingt fanos ou fanons d'argent pour le pardao. Il y a des demi-pardaos et des quarts qui valent à proportion. (A.) PÂRDAOS DE RÉALEs; les réaies ou pièces de huit , qui sont les seules de toutes les monnaies d'Espagne gui aient cours aux Indes, se nomment ainsi Ces pardaos ou piastres ont un certain prix fixe» au-dessous duquel elles ne baissent jamais ; elles haus- sent assax considérablement lorsque les mar- chands en veulent amasser quelques parties considérables pour les envoyer a la Chine, où elles sont lorl estimées : on les échange avec de l'or. Les pardaos xéraphins ser- vent ^coi'e de mouuaie de compte dans toute la côte de Malabar, et particulièrement à Goa. (A.j^ PARDÛS, espèce de monnaie d'arsent qui a cours le long de la côte occidentale d'Afrique. PARISIS, en terme de compte , est Taddi- tion de la quatrième partie ae la somme au total de la somme; ainsi le parisis de 16 sols, est k sols; quatre sols parisis font 5 sols; c'est aujoura hui une monnaie de compte qui autrefois était monnaie réelle, qui se fa- briquait à Paris, en même temps que le tour- nois se fabriquait à Tours. Ces parisis étaient d'un quart plus forts que les tournois, en sorte c[ue la livre parisis était de 25 sols , et la livre .tournois de 90 sols , les sols et les deniers en proportion. Philippe de Valois fut le premier roi qui fit faire des parisis d*or, ainsi appelés parce qu'ils valaient une livre parisis, ou 20 sols parisis ; ils étaient d'argent un du poids de guatre deniers. Cette espèce fut commencée au mois d oc- tobre 1330, et ne dura que jusqu'au 1" fé- vrier 133Ç (1). Philippe de Valois fit aussi faire des parisis d'argent en même temps que les parisis d'or : ils valaient douze de- niers parisis , de sorte que le parisis d'ar- gent était le sol parisis, comme le gros tour- nois était le sol tournois , puiscju'il valait douze deniers tournois. Ces parisis d'argent n'eurent plus cours après le règne de ce roi ; on continua cependant sous les règnes sui- vants de se servir de la monnaie parisis , ainsi qu'il parait par les doubles et les de- niers parisis faits par ses successeurs. (A.) PARPi^IOLLE ou Parb^^olle, petite mon- naie oui a p.urs à Milan et dans presque toute l'Italie; elle vaut dix-buit deniers de France l'A ) PARPIRÔLLE, espèce 46 sol de billon, c'est-à-dire de cuivre, tenant deux deniers d'argeqt, fabriquée ^ Chambéry, et qui a cours en Savoie ; on ItroMVe d'autres parpi- rolles qu'on nomme à la petite croix, oui sont frappées à (jcx; elles ifoul qu'un ae- nier dix grains do fin. (A.) PASCAL 1'^ (saini;,pape de l'an 817 à l'an 82V {Monnaie de). (4) Le Blanc, page 200. Pièce d'argent décrite parVignoli,i4nlt9t*io- res Dmariip pag. 2i, d*après \.e Blanc, repré- sente, au droit, au centre : -f- P9CAL (Pas- calis); autour en légende --h SCS. PETRUS. 1^. Le mot ROMA en croix autour : -h LU- DOWICUS IMP. PASCAL II, pape de l'an 1099 à l'an 1118. (Sceau de ). Voy. l'article général Sceaux, n*5. Vigupli a publié un petit denier d'argent bracieaU de Pascal II. sur lequel on lit, en légende : H- PASCALIS, pp.; au centre, II. Antiquiores Denarii pon^t/ioum, éctilion Flo- ravanti, Rome 1734k, page 99. Floravanti, dans s^ description des mon- naies des papes , de Benoit XI k Paul III {Àntiaui Denarii pontificum^ Rome 17%, pag. 3), attribue au pontificat de Pascal II une monnaie, frappée dans la partie de la Toscane nommée le Patrimoine de saint Pierre, et donnée au saint-siége, sous Pascal II, par la comtesse Mathilde. Cette petite monnaie porte d'un côté une croix avec la légende PATRIMONIV. et au revers les deux clefs perpendiculaires avec la fin de la lé- gende -H BEATI. PETRI. PASSER EN BLANC, terme de monnaveur; c'est passer les lames du métal dont on doit fabriquer des espèces entre les rouleai^x du laminoir, avant de les avoir fait reeuire;irl n'y a que les lames d'argent et de cuivre qui se passent en blanc: les lames d'or ne se passent point sans être recuites. (A.) PATAC, petite monnaie d'Avisnon qui vaut un double ou deux deniers ae France. Cette monnaie a cours et est assez commune dans la Provence ^t dans le Dauphiné. (A.) PATACA. L^ Portugais appeljepl pataca la piastre d'Espagne ou pièce de huit. On fabrique des patacas et des demi-patacas; le pataca vaut sept cents cinquante rées, les demis et les quarts à proportion. Voy. Piastre et Rébs. (A.) PATAGON,'monnaie d'argent de Flandre, c^ui a cour à peu près sur le pied de Técu de I^rance de soixante sols; ce mot vient de l'espagnol patacon; cette monnaie était gran- de comme un écu blanc, et avait pour lé- gende d'un côté Alhert%a et Elizahelha Dei gratia, avec une espèce de croix de saint André, au milieu de laquelle il y avait une couronne, et de l'autre côté pour légende: ArchiducesAustriŒf duces Burgundiç^ et Brab- avec un écusson couronné, au dedans du- Sue! étaient deux petits lions. Ces patagons talent du poids de vingt-deux deniers, et tenaient de fin dix deniers sept grains. Au- jourd'hui le patagon est fixé a trois livres argent courant, faisant dix Qorins six sols, monnaie fabriquée: il est au titre de <)ii de- niers, du poids de 808 grains, et vaut cinq livres un sol argent de France. Les patagons ont été reçus longtemps en France pour quarante-huit, pour cinquante- huit, et enfin pour soixante sols; ses dimi- nutions sont les demis et les quarts. Il s'en fabriquait autrefois beaucoup en Franche- Comté, quelques-uns au poidy et au litre de ceux de Flandre, et quelques autres un peu 1065 PAU MCTIONNAIRE DE Elus forts, comme ceux qui avaient une croix feuillages couronnée d'un côté, et de l'au- tre les armes de Bourgogne, qui pesaient vingt-deux deniers douze grains, et tenaient de fin dix deniers quatorze grains. On appelle encore patagon une espèce de monnaie d'argent grande et épaisse comme un écu, mais qui n'était pas ronde, et çui pour cela était appelée par le peuple pièce cornue ou écu cornu. Ce patagon a pour effigie d'un côté une grande croix, et de l'au- tre des armoiries: il a eu cours en France jusqu'au mois d'avril 1679, qu'il fut décrié par une Déclaration du roi du 28 mars $679. (A.) PATAQCE, monnaie d'argent qui valait environ l'ancien écu de France de soixante PÂTARD, petite pièce de monnaie entière- ment de cuivre, qui a cours en Flandre et dans les provinces voisines; c'est à peu près le double du liard de France. C'est aussi en Hollande une monnaie de compte, lorsqu'on tient les livres en florins, patards et penins. Lepalard vaut deux deniers de gros; les Hollandais le connaissent plus volontiers sous le nom de sluyver. (A.) PATRONS (saints), dont les noms peuvent se trouver sur les monnaies. ( Yoy. le mot PAUL (saint): pourquoi placé quelquefois à droite et saint Pierre à gauche? {Yoy. l'art. Jean, sceaux des papes). PAUL P' (Sceaux du pape). Yoy. l'article général Papes, {Sceaux des). PAUL U, Pierre Barbo, de Venise, pape eu ih6k { M>0 CHRISTl MCCCCLXX. {Il éleva ce mmmnt ran du Chnst , IWO.) Exergue : ROMA (Rome). Vue de la tribune de Saint-Pierre, restaurée par Paul II. Sur la partie extérieuf* du cintre, on lit : TRIBVNA SANCTI PEW (tribune de Saint-Pierre). Tout ce que Paul U et ses prédécesseurs avaient fait, disparut en 1587 quand Siiie V fit abattre ce oui restait de rancienae ba- silique de Saint-Pierre. Très, de Numism.^ p. ^. II. Monnaies. Nous ne décrirons plus séparéfflenl jes monnaies" des papes de ce siècle et des siè- cles suivants. Elles n'offrent plus l'intéréi que présentent les pièces anciennes, F leur rareté ou leurs particularités; djaulre part, les médailles qui deviennent si belles et si abondantes dès la fin du xV siècle, oi- frent bien plus de notions historiques qw les monnaies proprement dites. . Floravauti a publié plusieurs monnaies oe Paul II. Elles représentent généralement, 8« droit, les armes du pape avec les clefs,? • tiare et la légende PAOLUS PAPA SECD- DUS; au revers, les légendes 8. PfilK^^v S. PAULDS ou ALMA ROMA, avec les eft- gies' des saints apôtres debout, la mid^ Face,saint Pierre jetant ses filets, ou la Hg"^: de Rome assise et portant la tiare, iiw'r Denarii, p. 131, Paul II marque quelques* par ses monnaies Tannée de son ponimw* PAU DICTIONNATRE DE' NUMISMATIQUE. PAUL 111, Alexandre Farsésb , pope en 183». N- i.PAVLVS. m. PONTiFEX. MAXiMvs ANno. llll. HDXXWIII {Paul III, souve- rain pontife. La quatrième année de son ri- gne^ 1538). Buste à gauche de Paul III, barbu, t£le nue et revêtu des ornemenis pontifi- caux. ^. Sur un plan étevé, la Tille de Rome, personnifiée, es\ représentée sous les traits d'une femme casquée, tenant d'une main une 4sflce, et de l'autre un objet confus, qui itourrait être le gouvernail, emblème de l'em pire. Sur le plan inférieur, le Tibre as- sis. j)ans le champ, S-G [Senaloris contatlo, par ordre du sénateur). Tréa. de Ntfmiem., u. 8 et 9. N- 2. PAVLVS III PONTIFES MAXifavs ANno XIU ( Paul III, souverain pontife. La treizième année de son pontificat ). Buste h droite de Paiil 111, la tête nue et revêtu des babits pontilicani. H. PAVLVS 111 PONTiFEX MAXiHvs LEO- Nf ANAU AGGERIBvs COMMVNIVIT \Civi- tatem] {Paul III, souverain pontife, fortifia te quartier Léonin ). Dans le champ, au mi* lieu d'one couronne d'olivier : SECVRITATI PEfiPETVJ: [Pour une étemelle lécurité). Très, delfumism., p. 9. N' 3. Même tête que la deuxième médailie ci-dessus. t^. SECVRITAS TEMPORVU {sécurité des ici pour rappeler les armes de la maison de Farnèse, dont était ce pape. Ces armes sont : d'or à six fleurs de lis dazur, posées trois, deux et un. Très, de Numism., p. 9. N" 7. PAVLVS TERTIVS PONTifex OPTi- mvs MAXiuvs ANNO XVIi Paul III, excellent souverain pontife, l'an XYI- de son pontifi- cat]. Buste à droite de Paul 111, barbu, coiffé de la tiare et vfilu comme les précédents. H, AEDrVM FVNDATOR HARVM (/■onrfa- teur de cet édifice). La façade du palais Far- nèse, fondé par Paul III, avant son eialiaV tion. Ce palais, dont l'exécution fut confiée aux archEtectes Bramante et Sangallo, fut achevé, après la mort de Paul 111, par le car- dinal Alexandre Femèse, neveu de ce pon- tife. Très, de Numism,, p. 9, SI. des P. N* 8. PAVLVS. ni. PONTiFEX MAXiuvs ANNO.. !.. { Paul III, souverain pontife, l'an ï" de son pontificat ). Busle ^ droite de Paul 111, tête nue, barba et vêta des orne- ments pontificaux. ^. SAVLE SAVLE QVIA ME PERSE- QVERIS ( Saut ! Saul J pourquoi me pertécu- tex-vous?) Saint Paul, renversé de son che- val. Exergue : VAS ELECTIONIS ( vase d'é- lection]. Très, de Jfumism., p. 9. N- 9. PAVLVS m. PONTiFEX MAXiihv» (PautlII, souverain pontife). Buste à droilu de Paul 111, barbu, coitfc de la tiare, vêtu comme le précédent. ^. S. PAVLVS. ALMA BOMA (Saint Paul. Rome la «attife). Saint Paul deboul, tenant de la main droite une épée, et de la gauche un livre. Très, delfumism., p. 9. N" 10. PAVLVS 111 PONÏIFBX MAXihvs ANko XVI [ Paut m, souverain pontife, tan XYI' de son règne ]. H. Vue cavalière' de la ville de Rome. A l'eicrguc, on lit ; ALMA ROMA {Rome la sainte). Trés.deNumism., p. 9, Afonnate des Pages, 3% 1M7 PAU UCTIONNAIBE DE N* 11. Mfime tête qu'à la médaille précé- dente. H. Façade projetée de l'église de Saint- Pierre. A l'exergue, on lit: PETRO APOS- ■ TOlorvu PRINcipi, coHSEcaiTVU {consacré à Pierre, prince des apôlreê ). -Tréi. de Tfumûm., p. 9. ■N" 12. Même lète qu'à la précédente. H. ♦EPNH-ZHNOï. El àl'exerçiie: ETPAl- NEi (Il arroie les dons de Jupiltr). Gani- mëde» accompagné de l'aigle de Jupiter, ar- 'rose un lis, emblème de la maison de Far- nèse. Très, de Numism., p. 9. Cette médaille pnrte à ses deux faces le buste h gauche de Paul 111, barbu,*t6te nue et revêtu, dans l'une, du costume pontiGcal, dans l'autre, d'un vêlement plus simple. La légende de cette dernière est ainsi conçue : DIVVS PAVLVS 111 PONTiFEt OPTiMva MAXiHVs ( Le divin Paul III, pontife excel- lent et souverain ]. La légende de la première porte: PAVLVS III PONTifex OPTimvs HAXiHvs ( Paul III, pontife excellent et sou- verain). Très. deTfumJsm., p, 10. N° 13. PAVLVS III POSTiFBX HAXihys ANho XVI {Paul III, souverain pontife. Van XVI' de son pontificat ). Buste à gauche de Paul III, barbu, tète nue et vêtu du cos- Jume pontifical. H. NEC. PRIMVS. TERTIO. NEC. SE- CVNDVS ( M Paul J" ni Paul II ne peuvent itre comparés à Paul III). Dans le champ, FVTVBA VIRVM OSTENDENT {L'avenir le fera connaître ). Trésor de Numism., p. 10, M. de» P. N* 14. PAVLVS III PONTifex MAXiuvs. ANNe XVI {Paul III, souverain pontife). Buste i gauche de Paul IH, représenté comme sur la médaille précédente. H. JVSTl INTRABVNT PER EAM {Les iustts entreront par cette porte ). Al'exergue: ROMA. La Porte-Sainte. Sur la porle, on lit : H^C PORTA DOMINI ( C'est la porte du Stigntur). — Frappée en mémoire du ju- bilé célébré, en 1550, sous Paul 111. S'rés. de Numism., p. 10. N- IS. PAVLVS llï PONTiFEX OPTimys HAXiMv«. ANbo XVI ( Paul III, pontife ex- cellent et souverain, l'an XVP de son pontifi- tat ]. Buste à droite de Paul III, barbu, cOifré de fa calotte et du camail. A l'exergue on Ut : TVSCVLO BESTI- NUHISUATIQUE. PAU m TVTO ( Tusculum rebâti ou renouuli ]. Vue cavalière de la ville de Frascati, embellie pir les soins de Paul 111, qui l'habitait souieol pendant la belle saison. La villa Attjtiii, qu'on voit désignée sur la médaille [urcemct; RVFINA, était la demeure ordinaire de Paul III, pendant son séjour à Frascati. Très, de Numism., p. 10, M. du i". N* 16. Même tête qu'à la médaille piéf^. dente. ^. Le revers représente, comme le pr^ dent, la ville de Frascati: A l'exergue, on lit: TVSCVLO RESTItVTO(Tll«Wumr^ nouvelé). Très, de Numism., p. 10. N' 17. PAVLVS TERTIV8. I^NTira OPTiMvs. MAXiMvs. AHNO Wi{PavlW. pontife excellent et souverain. Ton lYl' it ton pontificat ]. ^. AD CIVITATis DITIONISQVE. TVTE- Lam. MVNIMentvm. EXTRVCTVM {Cily délie élevée pour la défense de la ville i( pour la mntlriser ). Une citadelle. Trésor de Numism., p. 10. N* 18. ROMA RESVRGENS (Amw rimt- santé). Une femme, armée de toutes piè«s, entourée de faisceaux d'armes. ^. ROMA SEDE VACANTE (Remt pé- dant la vacance du saxnt-siége). Un écusMi écarielé aux armes des maisons Farnèsefl de Sforce. (Le cardinal Ascagne Sforce p vernaità Rome pendant la vacrancedosié;' apostolique). Cet écusson est surmootédM clefs et du gnnfalon, insigne de l'église. Trésor de Numism., p. 10, Jlf. ûesP. N- 19. BEATI QVI CVSTODIVNT VUS HEAS [Heureux ceux qui protfgnt «" voies). Buste à gauche de Jésus^hrist. ^. Portant les mCmes attributs et la mtmt légende que le (irécédent. Très, de Numism., p. 10. PAUL IV, Jean-Pierre Caiiâffi, de ^aplf". pape en lSti5 (Médailles de). lOGS PAU DICTIONNAIRE DE N- 1. PAVLVS IV PONTiFsx MAXmus (Paul IV, iomerain pontife). Buste à droite de Paul IV , coiffé de la caloUe et revêtu du camail. H, Va écusson aux armes de la maison Caraffa, qui .sont de gueules h (rois bandes d'argent, surmonté dus clefs et de la tiare. TréÈor de Numism.,v. 13. M, det P. W3. PAVLVS. un. PONTiFRi UAXimub (Paul IV, touverain pontife). Buste à droite de Paul IV, barbu, tête nue, revêtu des ba- bils pontificaux. A l'exergue ; JOannes. ANtonivs RVBets MEDIOLanersis [Jean- Antoine de Roisi, Milemais). ^. ANNO DOMINI HDLVI. PONTinciTTS. SVI. PRIUO. INSTAVBAVIT (L'an de Ifo- treSeigneur 1556, îe premier de ton pontifi~ eut il rétablit la foi). La Foi sous la figure d'une femme, tenant un calice d'une main et portant sous son bras les livres de la loi ancienne et nouvelle. Tréa de Numism., p. 12, M. det P. N* 3. PAVLVS Illf PONTiFEx HAXtMTS (Paul JV , touverain pontife). Buste à droite de Paul IV, coiffé de la calotte et revêtu du camail, donnant la bénédiction. A l'exer- gue : JOannes ANToitivs RUBevs MËDIO- LAKEnsis. {Jean-Antoine de Rossi, Milanais], H. AMIDOTVM VlFAE(Bemède qui donne ta vie). La Religion sous la figure d'une femme, tenant une grande croix, les yeux levés vers le ciel et montrant du doigt un joug; derrière elle est un bœuf, emblème du peuple, qui doit trouver son salut dans l'obéissance. Trésor de Namiim. p. 12, M. det P. N- !►. Même tète qu'au n' 3. H. A la porte d'un édifice, Jésus-Christ, accompagne de trois apAtres, remet les ciefs h saint Pierre agenouillé, derrière lequel se tiennent deux apAtres et une dés saintes femmes. Tr/t. de Numism. p. 12. PAVL V, Camille Borgbése, pape en 1605 IMédbillet de). N- I. PAVLVS V. 6VRGHESIVS ROhanvs PONTiFEX HAXiHvs (Paul V, Borghite , Itomain, souverain pontife). Tète à droite do Paul V, barbu, la lete nue, et revêtu des or- nements pontificaux. A l'eiergue : AN- NO XV (l'on XV). H. SACELLVMIN PALATIO QVIRINali. (Chapelle dont le palais Quirinal), Vue de la Sorte de la chapeue du pape dans le palais uirinal. NUHISUATIUUE. PAU lUTO - Très, de f/umitm. p. 27, M. des P. N" 2. PAVLVS V BVRGHESIVS ROmasvb POifTiFBX MAXiMvs ANno XVI (Paul V. Borghète de Rome, souverain pontife, l'an XV/'deson rigne). Buste à droite de Paul V, barbu , la tète nue, revêtu des omemenU pontificaux. H. GEPKANl PONS SVPER LIRIM RES- TITVTVS (Pont de Ceprano sur le Gariglia- no, rebâti). Vue du pont et de la forteresse de Ceprano. Très, de Piumiim. p. 27. N" 3. PAVLVS V BVRGHESIVS ROManvs PONTiFEX MAXiMvs (Paul V, Borghite, Ro- main, touverain pontife). Buste 6 droite de Paul V, barbu, la tête nue, revêtu des orne- ments pontificaux. A l'exergue : ANho XIII (fan 13*). ^. SACRA Beati PETRI CONFESSIO EX- ORNATA. ( Embellittement de la tainte cha- pelle de Saint-Pierte). Vue de la chapelle Saint-Pierre. Trét. de Xumiim. p. 27, N* h. PAVLVS V HOManvs PONTifex HAXiMvs Anno DoMiifi MDCIX. PONTipica- TVs'V {Paul V, Roinain, souverain pontife, l'an de Notre-Seigneur 1609, le 5* de son pon- tificat). Buste à gauche de Paul V, barbu, latêtenue, revêtu des ornements pontificaux. H. SECVRlïAS POPVLI {Sûreté du peu- ple). Vue des fortifications de Ferrare; au- dessous, une banderole portant co root ; FERRARIA, (Ferrare). Très, de Numiim. p. 27. M. des P. N- 5. SEDENTE PAVLO V. Pontifici Haxiuo et FAVENTE. ANno MDCXIl (Paul Y, eouverotn pontife et tout tet auspi- cei, l'an 1612). Tête à droite de Paul V, bar- bu, la tête nue, et revêtu dos ornements pontificaux. DEI A:DIFICATI0 EST (C'est Dieu gui l'a élevé). Vue de l'église Sainl- Cbarles dans la rue du.Corso. Au-dessous on lit : Sanctvs CAROLVS {Saint-Charles)i. A gauche saint Charles, au milieu des nuages. — Cette église fut rebâtie sous Paul V. Très, de Numitm. p. 27. N* 6. PAVLVS V. PONTiFKX MAXmvs Amno V (Paul V, souverain pontife, l'anY' de ton rigne). Tête k gauche do Paul V, bar- bu, la têtenue. revêtu des habits pontificaux. 4. PVBLICA: COMODITATI RESTITVIT {Réparé pour le bien public). — Vue de l'a- queduc qui conduit Veau dans le Transté- vère. Trù. de Numism. p. 27. 1071 PAU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PAU m W 7. PAVLVS V. BVRGESIVS ROManvs PONTiFEX MAXmvs Anno Salvtis MDCVIII PONïiFiCATVS m PaulV^Borghèse, Romain^ souverain ponlife. Van de grdce 1608, de son régne le 3'). Buste à droite de Paul V, barbu, Ja tète nuo, revèlu des habits pontificaux. Au'desous du vêtement ou ht : Pietro SANGVIRICO. TEMplvu Divi PETRI IN VATICANO (Eglise de Saint- Pierre au Vatican). Vue de la façade de la basilique de Saint-Pierre. A lexergue : ET PORTiË INFERI NON PR^E- VALEBVNT (Et les portes de V enfer ne pré- vaudront pas). — La façade de l'église de Saint-Pierre fut construite sous Paul V. Très de Numism. p. 27, M. des P. N'8. PAVLVS V PONTiFEX MAXimvs ANno MIII [Paul F, souverain pontife Van 9' de son règne). Buste à gauche de Paul V, barbu, la tète nue, revêtu des ornements pontifi- caux. Au-dosspus du vêlement, on lit : . JoAiVNES AntomvsMORI (Jean- Antoine Mort). .^. IN HONOREm PRINCIPIS APOSTolo- «vM (En Ihonneur du prince des apôtres). Vue de la façade de la basilique de Saint- Pierre. A Texergue: ANnoMDCXIII (an 1613). ^Trés. de Numism, p. 28. N*" 9. BENËDiGTvs Serenissimvs Rbveren- Disauivâ PREclàrvs CARdinilis JVSTITIA- NVS B0Npe- léepond, vaut six florins ou trente scalins; un sol de gros nommé schelling, fait six sols ou stuivers , et douze deniers de gros , le denier valant la moitié d*un sol ou huit pennings; le sol de Hollande appelé stuyver vaut seize pennings ou huit uni- tés, qu'on nronouce deutes; deux duites font un liara , appelé en hollandais oortié, ou quatre pennings ; ainsi douze pennings font trois liards ou les trois quarts d'un sol. Le duite est la plus petite monnaie cou- rante, le pcnning la plus petite monnaie de compte. (A.) PENNY, c'est le denier sterling et la plus petite monnaie d'argent qui se frappe en Angleterre, qui vaut six pennys ou deniers sterling; la pièce de douze pennys s'appelle schilling ou schelling. Outre cette espèce d'argent, il se fabrique encore en Angleterre des pièces de 30 pennys qu'on appelle half- crooneSf et d'autres de 13 pennys et demi : il faut quatre fardins, ou liards sterling pour faire un penny. (A.) PÉPINS, en langue espagnole pepitns : on appelle ainsi des morceaux d'or pur que Ton trouve dans quelques mines du Chili et du Pérou, mais principalement dans les lavade- rosdes montagnes du Chili; on trouve quel- Juefois de ces pépins ou pépitas de quatre, e six, de huit et de dix marcs pesants. Les Français, qui ont Vovagé dans la mer du Sud depuis le règne de Philippe V, parlent avec étonnement de deux pépitas trouvés dans un lavaderos de la province de Guanum près Lima ; l'un de soixante-quatre marcs, 1 au- tre de quarante-cinq ; celui-ci était composé d'or de trois alois, de onze, de dix-huit et de vingt et un carats. (A.) PÉRIGUEUX (Du droit de battre monnaie des évéques de). Notice par IXuby. Monnaies des barons et des prélats^ tom. Il, pag. 232.. Périgueux, Vesunna^ Petrocorti^ civitas Petrocoriorum^ capitale de la province de Périgord, avec un évêché suffragant de Bor- deaux. Elle est située sur l'isle, à vingt Jieuos sud-ouest de Limoges , et à cent dix sud- ouest de Paris. Saint Fronton, son premier évêque, vivait au m* ou iV siècle ; le pre- mier dont on puisse sûrement dater est saint Paterne en 356. Les évêcjues de Périgueux prétendaient, il y a plusieurs siècles, que les comtes de Périgord n'étaient pas seigneurs de cette ville; mais que le haut domaine appartenait aux ducs d'Aquitaine, et le droit d'y battre monnaie aux évoques mômes. Voy. Lon- guerue, Descript. de laFrance, part, ii, p. 174. PÉROU (Monnaies du). Voy. l'article gé- néral MOTante-quiD2^e sud-est de Paris. L'é- yèché d'EIne y mt transféré en 1602. Elne, Elna^ autrefois Heltna^ et plus anciennement Illiberis^ est une très-ancienne ville dont il ne reste plus que les ruines, à trois lieues sud de Perpignan. Le plus ancien évoque d'Elne que l'on connaisse est Domnus, qui siégeait en 568. L'Eglise de Perpignan est suffragante de Narbonne. L'évêque Udalga- rius de Cbâteauneuf ordonna, en 1130, à l'église de Notre-Dame de Aspirano^ dans son diocèse, de payer, tous les ans, le jour du jeudi saint, à l'église cathédrale d'Elne, comme à sa métropole, un denier de la mon- naie de Rosselle, denarium unum monetœ RosseUœ. Yoy. les actes de la dédicace de Notre-Dame de Aspirano , publiés dans le Marca hispanica, n' 378, col. 1269. Andésin- dus, évoque d'Elne, s'intitule episcopus Ras- ce//en«tum, dans sa souscriptionauconcilede ïusey, tenu Tan 860: Dom Clément en con- clut que ta ville d'Elne s'appelait, dans le IX* siècle, Rosselle o\x Roussilion, parce quV lors elle était la capitale de cette province. L'ancienne Ruscino, colonie rotnaine, et qui a donné son nom au Roussillon, avait été détruite, à ce que l'on croit , par les Vanda- les, dans le vi* siècle; elle Gt place h la ville d'Elne, rétablie par Constantin. Perpignan, qui succéda à cette dernière ville dans la qua- lité de capitale, n'est connu que depuis le X' siècle. Soit que la ville d'Elne conservât encore dans le xu'sièclele nom de Rosselle^ soit que ce fût un lieu peu considérable du diocèse d'Elne, il est difljcile de découvrir si c'est aux comtes de Roussillon, ou bien aux évê- 3ues d'Elne qu'il faut attribuer la monnaie e Rosselle dont j'ai parlé plus haut. On ne sait rien sur les monnaies des comtes de Roussillon de ce temps ; mais s'ils avaient le droit d'en faire frapper, il est vraisembla- ble qu'elle se fabriquait à Perpignan même, et non ailleurs, puisque cette ville était de- venue capitale de leur domaine. Les évéques d'Elne ont pu tenir de ces comtes le droit de battre monnaie, et faire frapper la leur dans le lieu de Rosselle. Peut-être aussi serait-il plus simple de traduire le» mots Episcopus Koscellenéium par évéque de Roussillon (Elne était, comme Perpignan l'est encore, la seule ville épiscopale de celte province ); et ceux- ci monetœ Rossellœ^ par monnaie roussillon- naise ou de Roussillon ; moneta roscellOf pour Ruscinonensis. Perpignah {Monnaie du chapitre collégial de Saint-Jean de). On lit dans Duby, tom. II, pag. 262 : L'Eglise de Saint-Jean, desservie dès le ix* siècle par des Bénédictins, fut transfé- rée, en 1102, à Bajoles par Gilaberl, comte de , Roussillon, qui jugea à propos d'y établir un clergé séculier à la place aes religieux. Ce clergé fut en môme temps érigé en chapitre de collégiale car l'évoque Armengaud ; mais ce chapitre a été supprimé en 1602, et réuni à celui de la cathédrale. La communauté de l'église de Saint-Iean est dans une possession immémoriale de faire frapper une nM)nnaie de cuivre de dif- férentes valeurs; on la nomme pa//o/bi;eil9 sert à payer à chaque bénéficier la rétribu- tion de chaque oilice. Son usage, comme Tod voit, est le même que celui des méreaux mais elle a cela de particulier, que son cours n'est pas borné dans l'intérieur du chapitre; elle est reçue dans la ville sans aucune diffi- culté, parce qu'on est assuré de la coDTertir en espèce courante, si on larapporte au bour- sier du chapitre . Extrait du Voyage pitto- resque de la France^ province de Roussilloo» pag. kS. PERSE {Monnaies de la). Yoy . Tarticle gé- néral Monnaies. PERUTHÂTH , monnaie des Juifs. Foy. Juifs. PESO, monnaie de compte d'Espagne, dont les 10,000 valent 12,000 ducats. PETREMENE, petite monnaie de cuirre qui a cours dans plusieurs endroits d'Alle- magne, et particulièrement à Trè?es;ilea f^ut six pour faire cinq sols d'Allemagne. (A). Voy. au mot Monnaies les espèces actuelles de l'Allemagne. PEUILLE, en terme d'affinage, est on pe- tit morceau de métal dont on veut faire laf- fmage sur lequel on fait l'essai, et qui sert à juger du titre du reste. PEUILLE, terme de monnaie. On appelle ainsi des parties d'espèces coupées, soil or> argent ou billon dont on veut faire l'essai; on renferme ces parties dans une ou plu- sieurs boîtes sous différentes clefs qui sont déposées entre les mains- des différents offi- ciers pour y avoir recours par un mande- ment de la cour, lorsqu'elle procède au ju- gement des boîtes. Les ordonnances de 15W, 1554 et 1586 exigent que des quatre peuilles coupées par l'essayeur, il en soit laissé une aux gardes et une au maître delà monnaie, et qu'il se charge des deux autres» gu'il gardera l'une et l'autre pour servir a faire l'essai requis. Que chacune des trois peuilles soit enclose dans un papier de par- chemin ; que celle des gardes soit cachetée par l'essayeur et par le maître, celle de l'es- sayeur par les gardes et le maître, et celle du maître par les gardes et l'essayeur; que sur chacune des peuilles encloses en papier ou parchemin, il soit écrit ce que la déli- vrance contiendra en quantité, poids et lo). et le jour de la délivrance; que ces trots i)euilles soient conservées en cet état pour es représenter si besoin est, et que par la cour des monnaies il soit ainsi ordonné en procédant au jugement des boîles, et que ces peuilles soient gardées jusqu'à ce que par mandement exprès de la cour après e 'ugemeht des boîles, il leur soit permis de .es ouvrer. Ces formalités ont été ainsi or- données pour avoir recours à ces peuilles» en cas que les deniers des boîtes et les re- gistres des délivrances soient égarés, oo \ 1071 PIA DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIA 107» que Ton ait besoin de faire uue reprise » rest-à-dire un nouvel essai. Quand Tes- sayeur a fait l'essai requis conformément aux ordonnances, il en doit faire son rap- port aux juges^gardes» et si la peuille ne s'est pas trouvée au titre, les mômes ordon- nances défendent expressément aux gardes de passer les espèces en délivrance, sous freine» dit l'ordonnance de 154-9, art. 5, « que es maltresy gardes et essayeurs seront res- pectivement privés de leur état et office, et qu'il sera procédé contre eux par ipulctes et amendes, tant pécuniaires que corpo- relles. » Si la peuille est rapportée au titre de rordonnance|, en ce cas les juges-gardes pèsent les espèces tant d'or que d'argent en trois marcs, dont ils dressent procès- verbal, dans lequel ils font mention tant du faiblage et écharceté dans les remè- des, que des autres circonstances expli- quées aux mots emboîtés, écharcetés, etc. (A.) PHILIPPE ou PniLippts, monnaie d'or de Flandre, qui est à un titre assez bas ; on rappelle rede en allemand; ces pbilippes d'or, qui ont d'un côté une croix en feuil- lage, et de l'autre refligie d'un saint, ayant devant lui les armes en écusson, portant trois fleurs de lis et deux lions rampants, pèsent deux deniers 12 grains, et sont à 13 carats. Les pkilippes d'Espagne qui ont un grand cours en plusieurs villes d'Alle- magne, où on les appelle philippe-dalleTf particulièrement à Francfort et à Nurem- l3erg, s'y reçoivent sur le pied de cent creut- zers communs, ou de 82 creutzers de change. C'est ordinairement sur ceUe espèce de monnaie que se réduisent et s'évaluent les payements. Il y a aussi des philippes d'ar- gent qui ont cours à Milan, ei qui y forment une monnaie réelle qui y vaut d livres 6 sols fixes de change, et 7 livres 10 sols courants. 11 y a encore des ducats ou écus de change à Milan ; mais la monnaie de change la plus ordinaire de cette ville sont les philippes, h peu près comme les écus de trois livres en France, et les ducats d'argent de 6 livres 4 sols à Venise. (A.) PIASTRE , monnaie d'argent fabriquée d'abord en Espagne, ensuite dans plusieurs autres Etats de rEurope. Elle est réelle et el!e est de compte. La piastre courante est évaluée en Espagne à huit réaux de plate , et la piastre forte ou effective est évaluée à 10 réaux 5 huitièmes de plate, et è 20 réaux de veillon. La piastre courante sert à l'Es- pagne dans ses changes avec la plupart des places de l'Europe : il en est quelques-unes a qui elle donne la piastre effective ou le ducat de change. Les Hollandais se servent, dans leur commerce du Levant, d'une espèce de piastre qu'ils nomment dalers : on compte aussi à Livourne • et à Florence par piastre de huit réaux : cette monnaie est imagi- naire ; elle se divise en 20 sols, le sol en 12 deniers de son espèce, et vaut 5 livres 15 sois bonne monnaie. La même piastre est aussi comptée pour six livres, monnaie longue, qui est une autre monnaie imagi^ naire. Le montant des marchandises dont le prix est en monnaie longue, se réduit eu {naslres de 8 réaux, en divisant le total des ivres, monnaie longue par six; ce qui fait des piastres de six livres pour chacune des- (^uelles on paye 5 livres 15 sols monnaie, (lênes se sert aussi, dans ses changes, de lu piastre banco, qui vaut 5 livres banco, et 5 livres 15 sols nors banco. Les piastres d'Espagne ont cours dans les quatre parties du monde;, on les connaît plus particulièrement au Levant sous le nom de piastres sévillanes; on distingue les sé- villanes en mexicaines et colonnes ; les mexicaines ainsi appelées, parce qu'elles sont fabriquées au Mexique, ont la Ggure d'un polygone irrégulier. Les colonnes fabriquées au Potosi ont re- tenu le nom de colonnes, à cause qu'elles ont pour empreinte les colonnes d'Hercule , avec la devise : Nec plus ultra. La piastre colonne est presque coude : elle a eu quelque temps la préférence sur la mexicaine; aujourcl'hui les mexicaines sont plus recherchées, et valent ordinairement un demi pour cent, quelquefois un pour cent plus que les autres. Les pièces sont à onze deniers de fin, et sont reçues à l'affi- nage de Lyon pour 10 deniers 19 grains, les f)iastres^colonnes vieilles et neuves cornues, es mexiques vieilles rondes et cornues sur le pied de dix deniers 20 grains : mille des mexicaines doivent peser 117 marcs deux onces, poids de Cadix ; ainsi la piastre re- vient a 15 drachmes et un cent vingt-cin- auième du marc, poids de Cadix, plus faible e sept pour cent que celui de France ; on vend les piastres à tant le cent; le prix en hausse et baisse suivant la demande ; on a appelé prime le profit que l'on fait sur la va- leur intrinsèque des piastres lorsqu'elles sont recherchées. En France, les piastres qui sont portées aux hôtels des monnaies sont de celles dites neuves du Mexique, dçnt le titre est fixé par l'arrêt du 12 mai 1725 à 10. deniers 20 grains 1 deuxième, et sont reçues auxdits hôtels sur le pied de 46 livres 12 sols le marc , conformément au tarif arrêté en la cour des monnaies en con^séqueuca de l'édit du mois de janvier 1726^ La piastre d'argent d'Espagne, .fixée par édit du roi de l'année 1727 à huit réaux 10 quartos de ptatte, pèse 5^0 grains, poids de marc d'Espagne, et 506 grains, poid$. de marc de France, au titre de 10 deniers 20 frains, et vaut 5 livres 8 sols 11 deniers dixièmes^ argent de France. On appelle encore piastre une monnaie d'argent frappée au coin du grand-seigueur, qui vaut 120 aspres. (A.) PICÔLI, monnaie de compte dont on se sert en Sicile pour les changes et pour les écritures : il faut 6 picolis pour le grain. (A). i079 PIE DICTlONNAffiE DE NUMISMATIQUE. PIE PIE H, iEneus-Sylvius Piccolomini, pape en 1458 {Monnaies et médaillée *). I. Médailles. N« l7 PIVS II PONTIFEX M AXIMUS {Pie If, souverain nontife). Buste à gauche de Pie II, coiffé de la calotte de velours rouge, habi- tuellement portée par les souverains ponti- fes hors des solennités, et vêtu du rochet, qui remplace dans les mêmes occasions les ornements pontiûcaux. A. GLORIA SENENSI D. C. PICCOLOMINI {Gloire au Siennois />... C. Piceolomini). Un écusson aux armes de la maison Plccolo- mini, qui sont : d'argent à la croix d'azur, chargée de cinq croissants d'or; cet écusson. est surmonté des clefs et de la tiare. N*" 2. Même tête que ci-dessus. i^. VELOCITER SCRIBENTIS SOBOLES. {Enfants d'un écrivain fécond). Une table chargée de livres. Exergue : NE TANT! ECCLESIiE PACISQVE AMANTIS DELEA- ue la mémoire d*un ise et la paix ne TVR MEMORIA [Pour aue pontife qui a tant aimé l Egl périsse pas). Très. Numism.y p. 3^. H. Monnaies. Les monnaies de Pie II ressemblent, en général, aux monnaies de son prédécesseur Calixte III. Les armes des Piccolomini rem- placent celles des Borgia, mais la disposi- tion des autres emblèmes est la même. Une seule, parmi celles que publie Floravanti (Antiqui Denarii, pag. 125), en diffère dans le revers. Le droit de cette pièce représente les ar- mes des Piccolomini surmontées des clefs et de la tiare, avec la légende : PIDS PAPA SECUNDUS. Au revers, dans le champ, le pape m un vaisseau, tenant l'étendard déployé d^ vant un autel oil sont les saintes espèces et les vases sacrés. Autour la légende : GRES- SUS NOSTROS DIRIGE DOMINE [Seignm, guidez nos pas). Cette pièce fat frappée en 1460, un peu après, lors de la réunion du congrès de Mantoue et des préparatifs de guerre contre les Turcs. Sur quelques monnaies de Pie II, frappées à Avignon, on trouve des chiffres qui mar- quent Tannée du pontiGcat du pape sousia- quelle la pièce a été frappée. C'est le pre- mier usage de cet exemple signalé par Sjlia {Monetey pag. 310). PIE III, Antoine TODECHINI, de Sienne, pape en 1503 {Monnaies et médaUles df). N' 1. Plus III. PONTIFEX MAXIMUS. M D m {Pie III, souverain pontife, m\ Buste è aroite de Pie III, tète nue et vêla comme les précédents. f). Un chasseur à cheval et aroié d'un épieu, poursuit dans une forêt diverses bêles fauves. A Texergue on lit : SOLV^ IN FE- RAS PIVS BELLATVR PASTOR(Ifpfli/«ir pieux ne combat que les bêtes féroces). Allu- sion aui poursuites projetées par Pie lU contre les hérétiques. N" 2. Même tête que ci-dessus. ^. SVB VMBRA ALARVM tVARVM (< r ombre de tes ailes). Et à Texergue : M.D.UI (1503). César Borgia, neveu d'Alexandre VI, agenouillé devant le pape Pie III, implore la protection de ce pontife contre lesUrsini» ses ennemis. Très, de Numism., p. 5 PIE IV, Jean- Ange Médicis, pape en 1559 {Médailles de). mi PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE 1082 N- i. PIVSIIII PONtifbx. MAXimvs. op- TiMVS PBiNCEPS {Pie /F, souverain pontife^ excellent prince]. Buste à gauche de Pie iV, toodu à la césarienne, barbu, révolu du cos- tume pontifical. â. PORTA PIA {Porte Pia). Vue intérieure de la porte Pia, élevée sur les dessins de Michel-Ange Buonarrolli, par le pape Pie IV. N' 2. PIVS IIII. PONtïfex. OPTimus MAXi- mvs. ET ANNO 1 PONtificatvs MDLX (Pie IV y très-bon f tris-grand^ etc. . . ? l'année /'• de son pontificat^ 1560). Buste k droite de Pie IV, barbu, la tête nue, revôtu ducos- tumepoDtiQcal. Cette médaille estsans revers. N*3. PIVS IIII. PONtïfex OPTiMVS MAXi- mvs ANNO I {Pie /F, tris-bon^ tris-qrand pontife^ l'année première). Buste à gaucne de Pie IV. ^. INDVLGENTIA PONtificu {Indulgence pontificale). Le souverain pontife, revêtu des nahits pontificaux et couvert de la tiare, en- touré de ses ministres, ordonne qu'on dé- livre de leurs chaînes les gens prosternés à ses pieds. Dans le fond on voitdiiïérents édi- fices de Rome. — Médaille frappée en mé- moire de rnranistie accordée par Pie iV aux gens poursuivis, sous le dernier pontificat, par le tribunal de l'inquisition. N- k. PIVS IIII PONTIfex. OPtimvs MAXi- mvs ET.... ANNO. I. PONTIFICATVS MDLX {Pie 7F, trèS'bony très-grand pontife^ l'an-- née I" de son pontificat^ 1560). Buste à droite de Pie IV, barbu, tondu à la césarienne, re- vôtu des habits pontificaux. i?. DESIDËRIO DESIDERAMVS {Nos re- grets causent notre désir). Une poule autour de laquelle s'empressent ses petits qui vien- nent cliercher asile sous ses ailes. Dans le fond, un édifice qui brûle. Allusion à la joie qu'occasionna Tavénement de Pie IV. N- 5. PIVS IIII PONTiFBX MAXiMvs. ANno I {Pie IV, souverain pontife^ an I), Buste à gauche de Pie IV, tête nue, et revêtu des habits pontificaux. Areiergue:iiAAPKO£ APK02 EnoiEi (nom d*artiste). f^, TVI SECTATOR (il ton exemple). Des soldats à pied et à ebeval combattant auprès de ruines antiques; au milieu d'eux, un éy^- que à cheval, et tenant un fouet poursuit quelques-uns d'entre eux qui prennent la fuite. — Allusion aux guerres de religion qui divisaient alors la France, dans lesquelles le pape prenait parti pour les catholiques à l'imitation de .^aint Ambroise, çiui combattit en personne contre les ennemis de l'Eglise. N* 6. PIVS IIII. PONTiFKX MAXimvs ANno IIII {Pîc IV, souverain pontife, an- née k'). Buste à gauche de Pic IV, barbu, la lêtc couverte de la calotte et revêtu du ca- inail. ^, DIVE CATHERINE TEMPLVM ANNO CHRISTI MDLXI {Eglise de SainterCatherine, Van du Christ 1561). N» 7. PIVS IIII PONTiFEX MAXiiiLS {Pie /F, souverain pontife). Buste à droite de Pie IV, revêtu des ornements pontificaux. ^. HODIE IN TERRA CANVNT ANGEU {Aujourd'hui les anges chantent sur la terre). L'enfant Jésus dans la crèche, la sainte Vierge, saint Joseph, deux pasteurs; dans le fond, un bœuf, et dans le naut deux petits anges. — Allusion à l'élection de Pie IV, qui eu» lieu le jour de Noël. N- 8. PIVS IV PONTIFEX MAXimts {Pie IV, souverain pontife). Même tête que la précédente. ^. PORTVS CENTVM CELLarum INSTA V- Ravit VRBEmQve VALLO AVXlT(//rc»^aura les portes de Civita-Vecchia, et entoura la ville dun fossé). Plan du port de la ville de Civita^ Veccnia. N- 9. PIVS IIII. PONTIFEX MAXIMVS 1 Pie IV, souverain pontife). Buste à gauche de Me IV, barbu, la tête nue, revêtu des orne* monts pontificaux. ^. SVMMI PALACII. CVBICVLA {Apporta ments du haut du palais). — Partie du Vati- can appelé le Belvédère. N- 10. PIVS 1111. PONTiFEX MAXiMvs iPie IV, souverain pontife). Buste h droite de *ie IV, tête nue , revêtue des babils pontifi- caux. ^. INSTA VRATA {La citadelle restaurée). Vue à vol d'oiseau du château Saint-Ange, restauré par Pie IV, après le siège que cette place avait soutenu sous Clément VII contre l'armée de Charles-Quint, commandée parle connétable de Bourbon. N- 11. PIVS IIII, PONTiFEï MAXiMTs {Pie IV, souverain pontife). Même têle que la précédente. A l'exergue : JOannks ANTo- Nivs RVBevs MEDIOLa?ie!«sis {Jean-Antoine de Rossi, Milanais). ^. INSTA VRATIO. COLLEGII {Rétablisse- ment du collège), A l'exergue : ivnis consvl- TORVM MEDIOLani {Des jurisconsultes de Mi- lan). Une femme assise, la main droite ap- puyée sur une haste, devant un grand édifice orné de portiques, présente la main à plu- sieurs personnes agenouillées devant elle. N*" 12. PIVS IIII. PONTIFEX. OPTlMvs. MAXiMVS. ANno MDL. PONTificatvs. I {PielV, pontife tris-bon et tris-grand. Van 1550, premier de son pontificat). Buste à droite de Pie IV, barbu, tondu à ta césarienne, et re- vêtu des ornements pontificaux. ^. P1ETATI PONTIFICIE {A la piété du pontife). Une femme debout, tenant une corne d'abondance dans la main droite et dans la gauche une coupe dont elle fait une libation; à ses côtés, deux enfants nus. — Allusion aux générosités de Pie IV. N- 13. PIVS. IV. PONTIFEX. MAXIMVS {Pie IV, souverain pontife). Buste à gauche de Pie IV, barbu, revêtu des ornements pon- liîicaux. iV SAPIA INTRA NOVVM ALVEVMCOER- CITO {Le Savio resserré dans un nouveau lit, pour conduire ses eaux à Césène), Un fleuve couché, tenant d'une main une corne d'abon- dance et de l'autre une urne d'où s'épancbe de l'eau ; à ses pieds, des roseaux. 1085 PIE DlCTlOiNNAIRE DE N* Ik. Même tête. H. Façade d'une église que Pie IV consacra, en 1561. à Sainte-Marie des Anges. A l'exer- gue : ViRGINI MATRI (A la Yitrgt-Mire). N* 15. Même tôte. «. SCHOLARVM EX^EDIFIC *tio [Cont- truetion det écolt$). Vue de l'édiSce, soutenu gar des colonnes, que Pie IV St construire & ologne poiip rUniversitë. Tri», ae Ifumism., p. 15. N* 16. PIVS ÏV, PONTIFEX MAXIMVS {Pie IV, iouverain pontife). Husle à dioile de Pie IV, orné des tiabiis poiitili^aui. H. Jésus-Christ ensei^aul au milieu des MJUISHATIQUE. PIE nu docteurs, arec cette légende tirée ' d'un psaume : TV AVT£M IDEM IPSE ES {Qwu à toi, tu rettes toujours le mémt].-Qt mm, frappé h l'occasion de l'ouTerture du concils de Trente, sous Paul III, fut de doutuh emploj'é sous Pie IV, qui fil h clôture du concile. Trét. de Ifwniim., p. IS. N- 17. PIVS IV, PONTIFEX ÏAXiïn i Pie IV, touverain pon(i/e).Bustetdroile, à gcnoiii auprès du por- tique d'un temple, dépose la tiare h ses pieds; derrière lui son clergé; dans lu lointain, on aperçoit un combat; diiii le haut Dieu au milieu des nuages. — Allusion aux victoires de Jarnac et de MoDlcontonr, remportées sur les Huguenots. Très, de Numitm., p. n,M.daP. PIE VI, Jean-Antoine Braschi, né à Césène, pape de 1775 6 1799 [Médaillti it). N* 1. PIVS. VI. PONTiFEX. Maxiuvs. ANî»o. II (Pie VI, souverain ponlife, l'an 3). Busie h droite de Pie VI , coiffé oe la tiare et revêtu de la chape. H. TVëTVR. et. ORNAT [ // protège et d^cor«}.. La caserne de Ciîila-Vecchia. Exer- gue : CENTVM CELLIS. MDGCLXXVI {A Civila- Vecckia, 1776). Cette médaille fut fran- pi^e à l'occasion de la construction de la cascrno diie lu Grand -Quartier, h Civila- Trés. de Numism., p. 47, Jlf. de» P. N* 2. PIVS. SEXTVS. PONTtFKs. MAXi- Mvs. Anno. m (i*t> YI, souverain pontife, Ton 3). Buste à droite de Pie VI, coilît^ de la calotte et revêtu du camail, par-dessus lequel i-1 porte l'élole. ij. OPPIDANIS SEBVATIS {Les ciloyenê sauvés). Vue cavalière de la nouvelle ville de Saint- Laurent. Exergue : OPPidvu. Sancti. LAVRentii. in. SALvbbem. LOCVM. TKANS- Latvh. MDCCLXXVII ( La vilU de Saint- Laurent transportée dans un lieu salubre, en 1777). Bcnott XIV avait fait rebâtiilla ville de Sauto-Lorenzo aile Grotte dans un lieu plus salubre; la ville, habitée sous Pie VI, prit le titre de San-Lorenxo Nuovo. Tri», de Numism., i>. W, M. des P. N* 3. Même droit qu'au n* 5, mais avec la date : Anno IV. «. PORTOHIIS SVBLATIS (Les barnérei supprimées). La Liberté, tenant le bonnet ithrygien de la main droite et une Iiaste de la main gauche, donne ses ordres à des génies qui enlèvent des chaînes attachées à lies poteaux qui liarraient une roule. A l'exergue, on lit : MDCCI.XXV1II. Trét. deNumism., p. 48, Jlf. desP. N' 4. Même droit qu'au n* 5, mais avec la daie : ANiso V. 1^. PVKLLARVM. PIAKVM. PARTHE- NON {Betraile des vierges pieuse»). Vue du conservatoire dit do Sîinto-Pieiro-Mootorio. Exergue : MDCCLXXIX. Très, de Numism., p. 4B. N" 5. PIVS. SEXTVS. PONTifex. MAXi- Mvs. Axîio. VI [Pie 17, souverain'pontife , ian fll. B islc à drcite de Pie VI, coliré de la calotte et revêtu du camail pardessus lequd il porte l'étole. m. orFiciîs^. pisTORi*. centvmch- LARVM {Ateliers de boulangerit dt Citiit- Vecchia]. Vue des fours de Civita-Vecebia- Exergue : MDCCLXXX. Très, de Numism., p. US, M. dti P. N' 6. PROVIlîENTIA. PII. VI. POMmcit. MAXiHi. (Par laprévoyance dePieVItimt- rain pontife). Buste à droite de Pie VI, conté de lu calotte et revêtu d'un camail par-dessui lequel il porte l'étole. ^.PVERlS.FVIGïNATIVM.AI.ENDIS.n. COERCENDIS. {Maison d'éducation ti dtar- rection pour Us enfants de Fuligno). Vue i!o l'hospice des enfants à Fuligno. Eiergue: MBCCLXXXI. 7rés. de Numism., p. 48, M. des P. N" 7. PIVS. VI. PONTireX. MAXIMVf. (Pie YI, souverain pontife). Buste i ilroileJn Pic VI , coiffé de la calotte et révolu i^ camail par-dessus lequel il porte l'tol' Esergue : I. VIMAZEK. Fecit. {QEumii J. Yitnaxer). ri Inscription : JOSEPHI. U. AVIim VINbOBoN*. IIOSPES. A. DIE. XI.K.aE>- DARVM. APRiLtS. AD. X. KALEKDàlHII MAIL MDCCLXXXII. {Hôte de (tmpnc Joseph II, à Yimne, depuis le H "iti'iuj- qu'au 10 ntfli 1782). L empereur Jcseiibl lit frapper cette médaille pour rapiulcr fj! avait logé le pape Pie VI dans son pato- en 1782. JiA. de Numism., p. 48, Jlf. des P. N° 8. PAPA PIVS SEXTVS FAMA SVPO ^ETHERA NOTVS. (Le pape PieVI, »^'" jusqu'au eiet). Buste à droite du PiÇ 'i' coiffé de la calotte et revêtu du camail |si' dessus lequel i) porte l'étole- EierpK- CKEATVS. DIE. 15. FEBRVARII. 1"* (Créé le 15 février 1775). Sur la ligne ?' indique Texcrgue : .EXLEIN ( sigoalua' # graveur). i^. Les portraits des cinq papes qui po''^ rent le nom de Pie. Au-dessus de chacuo* ces portraits le nom de ces r«pcs en mn- Légendes: REDÎVIVl. MWoilie frapr^^" «089 PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE 1090 Allemagne pendant le séjour de Pie VI à Vienne, en 1782. Très, de Numism., p. W, M. des P. N' 9. PIO. SEXTO. BRASCUIO. PONTi- FiCE. MAXiHO. VINDOBONis. REDev4tb (A Pie VI, Braschi, souverain pontife, à son retour de Vienne). Busle à droite de Pie VI , coifTé de )a calotte, revêtu du camail par-des- sus lequel il porte Tétole. «. CIVI. ET. PRINCiPi. OPTiMo. ORDO. PATRIcuNVS. CiESENATES {A son conci- toyen et excellent prince, Vordre des patri- ciens de Césêne ). La statue assise de Pie VI , revôtu des habits pontiGcaux, faisant le geste de la bénédiction. Exergue : MDCCXXCII. (1782). Médaille frappée aux frais de la no- blesse de Césène, ville natale de Pie VI. Très, de Numism., p. 48, M. des P. N- 10. PIVS. SEXTVS. PONTiFEx. MAXi- Mvs. ANno. XI. (Pie VI, souverain pontife. Van 11). Buste à gauche de Pie VI, coiffé de la calotte et revêtu du camail par-dessus lequel il porte Tétole. ' ^. Vue de la sacristie de Saint-Pierre do Rome. Exergue : SACRARIVM. BASILiCiE. VATICANiE. A. FVNDAMENTIS. EXTRVC- TVM. ANno. MDCCLXXXIII (Sacristie de la basilique du Vatican, élevée depuis les fon- dations, l'an 1783). Pie VI mit ainsi la der- nière main au plus beau temple de la chré- tienté. Très, de Numism., p. 48 et 49, M. des P. N- 11. PROVIDENTIA. PII VI. PONTm- cis. MAXiMi (Par la prévoyance de Pie VI, souverain pontife). Buste à droite de Pie VI, coiiré de la calotte et revêtu du camail par- dessus lequel il porte l'éiole. ^. CLERO. GALLIA. PVLSO. HOSPITivm. ET. ALIMENTA. PRiEBITA (L'hospitalité et des secours donnés au clergé chassé ae France). Pie VI, assis sur son trône, recevant les prê- tres français émigrés; l'un d'eux baise la mule du saint-père. Plus de quatre mille {urètres français réfugiés à Rome, en 1792, y urent accueillis et entretenus par Pie VL Cette médaille fut frappée seulement en 1793. Très. deNumism., p. 49, M. des P. N- 12. PIVS. SEXTVS. PONTIFEX. MAXI- MVS. ANNO. XVIII (Pie VI, souverain pon- tife^ l'an 18). Buste à droite de Pie VI, coiffé de la calotte, et revêtu de la chape et de l'é- tole. Sous le bras : G. HAMeraiii Fcgit iOEuvrede G. Hamerani). ^. AGRO. POMPTINo. COLONIS. RESTi- TVTO (Les marais Pantins rendus aux labou- reurs). L'Agriculture, couronnée d*épis, as- sise sur un tertre, le bras gauche appuyé sur des gerbes de blé, tenant de la main gauche une corne d'abondance, et de la droite indiquant des champs de blé, au milieu desquels on distingue un char. Aux pieds de la figure de Tagriculture, un soc de charrue et trois urnes versant leurs eaux dans un ca- nal. A droite, G. HAMerani. Exergue : MDCCXCI. Très, de Numism., p. 49, M. des P. N* 13. PIVS. SEXTVS. PONTifbx. Maxim vs. ANno. XX (Pie VI, souverain pontife ^ Van 20). Buste à droite de Pie VI, coiffé de la calotte et revêtu de la chape et de Tétolc. Sous le bras IIameram. 4. velino. in. narim. tertio EMISSO (Le Vélino réuni pour la troisième fois à la Néra). Les dieux du Vélino et de la Néra confondent leurs eaux. Exergue : MDCCXCI V. Pie VI fit faire, en 1794, une troisième cou- pure au Vélino pour faire réunir ses eaux à celles de la Néra. Très, de Numism., p. 49, M. des P. N' 14. Même droit que le précédent. i^. HOSPITIO APOSTolico. VRBIS AB-, SOLVTO (L'hospice apostolique de Borne terminé). Vue de Téglise apostolique à Rome. Sur le premier plan, des passants h pied et à cheval. Exergue : MDCCxCVI. Sur la ligne qui sépare Texergue du champ, en très-petits caractèras : ET: MERCANDETTI, Fecit (Œuvre de Th. Mercandetti, 1796). Très, de Numism. p. 49, M. des P N* 15. Môme droit encore. ^. SACRA. SOLEMi«iÀ. FESTO. DIE. Sancti. PII. V. A VGVSTiE. VINDELICorvm. ACTA. Exergue : PIVS. VI. Pontifex Maxi- Mvs PRiESENTlA SVA AVXIT. MDCCLXXII (Pie VI, souverain pontife, augmenta par sa présence la solennité de la fét'e de saint Pie V, célébrée à Augsbourg en 1782). Un autel sur lequel parait une statue (de Pie V. Le pape Pie VI, en habits pontificaux, assis sous un dais, ayant un camérier près de lui; en face du pape, un évoque assis sur un pliant. Très, de Numism., p. 49. M. des P. N* 16. PIVS. VI. PONTiFEX. OPTmvs. MAXiHVS« Anno. XIII (Pie VI, pontife trip-bonf très-grand, Van 13). Buste de face de Pie VK coiffé de la calotte, revêtu de la chape et do Tétole, et faisant le geste de la bénédiction. ^. SERVATORI. ARTIVM (Au conserva- teur des arts). Un génie ailé arrêtant le Temps, qui, armé de sa faux, va d(5truiro ICM PIE DICTIONNAIRE DE des statues aoliques à ilenai-enfouies. En baa, G. H. F. [muvre de G. Bamerani). — Pie VI Bl restaurer un graod nombre de mo- numents antiques et enrichit le musée du Vatican. TVA. de Numim., p. fc9, M. det P. N» 17. PIVS. Vi. PONTIFEX. MAXIMVS {Pie VI, touverain pontife). Buste- à droite de Pie VI, coiffé de la Ralolle, revêtu d'une chape et de t'élole. Eiergue : J. SONNER. Fbcit (OEuvre de J. Donner). H. BREPHOTROPHION. A. SOLO. EX- TRVCTVM. [Hoipice des enfants élevé dejiuis les fondations). Exergue : CAHERTIBVS. ANNO MDCCXCII [A Camerino l'an 1792). Sur la ligne qui sépare l'eiergue du ctiainp : T. MERCANDETTI. ROMAND FEC. OEn- vre de T. Mercandetti, Romain). Très, de Numitm., p. 49, M. des P. N' 18. Le pape, révolu des habits ponti- ficaux, coilFé de la calotte, debout au pied de la statue de saint Pierre. Au-dessus de la tête du pontife, les rayons célestes. Aux pieds du pape, le général Colli, an genou en terre, semblant implorer le pape. Sur un second plan, un brick qui part de Cirita - Vecchi» Exergue : PONTipicitvs. ANno XIX (L'on dix-neuf du pontificat). H. Au milieu d'une couronne civimie, celte inscription : PIETATE CONSTANTIA ET PROVIDENTIA PII SEXTI BOMA SOSPES {Rome sauvée par la piété, la cons- tance et la prévoyance de Pie VI). — Souve- nir de l'expédition du général CoHi, qui tenta vainement de repousser les Français aux environs de Faenza. Très, de Numiim., p. k9. M. des P. N' 19. PIVS. SEXTVS PONTifki. MAXi- utsAnno XVll. (Pie Y l, souverain pontife, l'on 17). Rusle à droite de Pie VI, coiffé de la calotte, revêtu de la chape et de l'étoie. i^. AMENE NAVICLARIISPATERE JVS- SO [L'Anio rendu navigable). Le dieu de l'Anio, couronné de roseaux, tenant un gouvernail de la main droite, el de la gauche versant l'eau de son urne. Dans le fond, le temple de Tivoli dit de la Sibylle. Exergue : MUUISHATIQUE. HE i^ HDCCXCII. — L'Anio du TeTerone fai rendu navigable en 1792. Très, de Numism., ii. 50, if. des P N- 20. PIVS VI PDNTwBx. MAÏmj (Pie YI, souverain pontife). Buste k rtroile de Pie VI, coiffé de la calotte, revêtu de la chipe et de l'étoie sous le bras : ANno 111. Au- dessous, en caractères très-Qos.la sigunon du graveur que nous croyons pouTOir lire: 1. SCHWENDÎMA. H. RBUGIONI AC HONIS ARTIBV8 {A h religion et aux beaux-arts). Vue du colléM romain. Devant, ta Religion indiquinili collège de la main droite; près délie un génie portant la croix, et un auirequi porte un objet confus, peut-être un plat sur leqad seraient les médailles destinées ÎËtre don- nées en prix. Exergue : COLLegit» ROM*- HVH (Cou^oe romain). •Entre les mots COU. et ROM, 1 écusson des armes du ctrdiaij, préfet des études, surmnnté du ch^Kiii.- CetLe médaille servuit de prix auijeuDes élèves du collège romain. Très, de Numitm., p. SO, U. des P. PIE VII, Grégoice-Bamabé-LouisCmiu- HQSTi, aé à Césône, pape de 1800 ï M- {Médailles de). N* 1. PIVS SEPTIMVS Poimnx. Miie MVB. Ahno XVUl. Pie YII {souverain pmtip, l'an IS). Buste de trois quarts ï droite dt Pie Vil. Sous le bras, en creui et en ant- tëres très-Qns, la signature du gratïur: BHANDT Fecit. Médaillon sans revers. Tre't. de Numism., M. des P. N- 2. PIVS VII PoRTiFEi. Miinm. ANno I {Pie YII, souverain ponli/f, J'o» /l. Busle h gauche de Pie Vil, coiffé de la a- lotte et revêtu de la chape et de l'Ëtole sou le bras : G. HAMERANI. a,. ADVENTVI OPTIBIPRINCIP1S.Y.S0- NiBVM. QVINCTius {Pour Farrivét ii meilleur des princes, le 5 des nonts de Jui'Ii'' Eiergue : MbCCC. Un arc de triomphe; sb la fnse, les initiales : S. P. Q. R. («w™ popvlvs qee romamamis, le sénat et le pw|J« romain). — Médaille frappée à l'occision it l'arrivée à Rome de Pie VII venant de Vaii» où il avait été élu. Très, de Numitm., m. des P. W3. PIVS SEPTIMVS P0NTifb%. MAXi- chacune ""e .des ville» ou Vf^^^ MTS. ANNO XVll (Pie YII, souverain pon- Eta s de l Egl.se. Les t^ois i dro^J^^ tifs). Bustek droite de Pie VII, revêtu des sentent. Bologne, Fe"«« /' J'Jen, ^ habits ponllBcaux, coiffé de la tiare sous le les trois autres * |«"che "P/*^^^or„, bras ■ BRANDT Fscrr marche d Ancôoe, Bénévcnt et "."^y ^ H. Siï flgures allégoriques représenUnt Chacune de ces figures a des alhiW" r 1093 PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE 4094 iicaliers. Bologne tient un bouclier sur le- quel paraît la chouette et le root DOCET {die enseigne): allusion à la célèbre univer- sité de Bologne. Les monnaies frappées à Bologne pendant le xyi* siècle portaient pour légende : BONONIA DOCET. Dans le champ, au-dessus, les clefs de saint Pierre et le gonfanon de TEglise, pour indiquer que ces six villes ou prx)vinces sont remises 50US rautorité ecclésiastique. Exergue : BO- NONIA FERRARIA ^MILIA PICENO fiENEVENTO FREGELLIS PONTIFICIiB POTESTATI RESTITVTIS. Anno. Domini MDCCCXV {Bologne^ Ferrare^ la Romagne^ La Marche aAncôney Bénévent, Ponte-CorvOf reslUuéeê à la puissance pontificale^ Van du seigneur 1815.) En bas : BRANDT Fecit. — Médaille frappée à Tuccasionde la restaura- tion de Pie vil dans ses Etats, en 1815. Tris, de Ifumism.y p. 50, ilf . des P. N- 4. PIVS SEPTIMVS PONTIFEX MAXi- nvB {Pie Ylh souverain pontife). Buste à gauche de Pie VU, coiffé de la calotte, et revêtu d'une étole brodée à ses armes. Sous le bras : MERCANDETTl Fecit. ^. AMPUITheatrvm FLAVIVM REPARA- TVM (L'amphithéâtre Flavien répari).y\xe du Colysée. Exergue : ANNO. A. NAVITI- TATE. CHRISTI. CIDDCCCVI {L'an de la naissance du Christ. 1806). TréSo de Numism.^ p. 50, M. des P. N* 5. Môme droit que le précédent. ^. DIVO. PETRO AD lANICVLVM RES- TITVIT Anno. DoMni CDIOCCCIV. (// res- iaura le temple de Saint^Pierre sur le Jani'» cule [ou Montorio] l'an du seigneur 1804). Vue de Saint-Pierre in Montorio. Exergue : BRAMANTES LAZZARI Fecit. MDII.T.MER- CANDÉTTI. ScvLPSiT. ROMiE. MDCCCVII. (Bramante Lazzari a fait en 1802. T. Mer- candetti a gravé à Rome en 1807. Très, de Numism.^ p. 50, M. des P. N- 6. PIVS VU PONTiPEX HAXImts {Pie F//, souverain pontife). Buste à gauche de Pie VU, coiffé de la calotte, et portant rétoie. Dans le champ, à gauche, en caractè- res cursifs d'écriture anglaise, la signature du graveur : T. WEBB. FEcit {OEuvre de T. Webb). 4. En haut, le mot PAX {paix) traversé par une croix patriarcale. Ce mot, disposé ainsi, est emprunté au blason de ce pontife; au-dessous, au milieu des rayons, la co- lombe de Tarche, tenant le rameau d'olivier dans son bec, symbole ordinaire de paix et d'espéranceapresdes malheurs. Au-dessous, cette inscription : PIO PaPae VU. A DIRA CAPTIVITATEOB FIDbm CATHolicam. TO- LERA TA REDVCI CATHoLici. ANGli. ET HIBerni. ObDigavervnt. M.DCCCXIV {Au pape Pie YII^ de retour Sune cruelle cajpti- vite soufferte pour la foi catholique; les ca- tholiques anglais et irlandais ont dédié cette médatlle, 181^). En bas : I. M. INVbnit. H. ET. L. EXCvDERUNT (/.if» a inventé. H. et L. ont gravé), — Médaille frappée h l'occasion du*retour du pape à Rome, après sa captivité à Fontainebleau. Elle fut frappée aux frais des catholiques anglais et irlandais résidant à Rome. La tète fut gravée par Tartiste an- glais Webb. Très, de Numism. par 50fl 51, Jlf. des P. N'7. PIVS SEPTIMVS PONTiFEx MAXimts. Anno XV {PieVIIy souverain pontife. Van 15.) Buste h gauche de Pie VU, coiffé de la ca- lotte et portant l'étole. En bas : BRANDT Fbcit. ROMiE. {Brandt a fait à Rome). ^.RENOVATVM PRODIGIVM {Prodiae re- nouvelé).Vange sauvant saint-Pierre de fa pri- son. Exergue : Sancti PONTIFICIS. REDIT VS. RELIGIONIS TRIVMPHVS. Anno : Dolfllf^ MDCCCXIV {Retour du saint Père, triomphe de la religion. Van du Seigneur, 1814). Sur la ligne de l'exergue : BRANDT Fecit. ROMjE. — Allusion au même événement rappelé dans le n* 6. Très, de Numism., p. 51. N» 8. PIVS VU. PoNTiFBX, Maximus.ANno. VI {Pie VIT, souverain pontife, Van 6). Buste i gauche de Pie VU, coiffe de la calotte et portant Tétole. ^ EX GALLIA REDEVNTI POSTRbmis. IDiBVS. MAIi {A son retour de France, le dernier jour des ides de mai, le 16). Vue du pont dit Ponte-Molle. Dans le champ , à droite : L HAMerani. Exergue : Pons.MIL- VIVS. RESTïtvtvs. MDCCCV {Ponte- Molle restauréy 1805).— Le pape de retour à Rome fit restaurer le Ponte-Molle par où il avait fait son entrée. Très, de Numism. p. 51, 3f. des P. N-9. PIVS VU PONTiFEX. MAXim es. ANNo. XVIII. {Pie VU, souverain pontife. Van 18). Buste à gauche du pàjpe, avec la tiare. Sous le braSy Tes initiales T. M. {ITiomas Mercan^ detti). 4. MONVMENTORVM VETERVM RE8- TITVTORI {Au restituteur des monuments antiques). Le célèbre groupe du Laocoon. — Médaille frappée à l'occasion du retour en Italie des objets d*art enlevés par les armées françaises. Très de Numism. p. 51. M. des P. N- 10. Même droit que le N* 11. 4 CONSTANTIA PRINCIPIS PROVINCIiE RECEPT^ ( Provinces reprises à cause de la constance du prince). L'Eglise radiée, assise, lamain appuyée sur une demi-cofonne sur la- Juelle est posé le tabernacle, reçoit des mains e la paix une carte sur laquelle on lit, pla- cés dans leur ordre géographique les noms suivants : FERRARia. BONONIA. MARca. PiCENivM. RAVENNA. Pons C VRVVS. BENE- VENTVM {Ferrare, Bologne, la marche d'An- conCfRavenne, PonteCorvo, Bénévent). Exer- gue : Anno. MDCCCXV (l'an 1815). Au-des- sous : PASINATI Fecit {ÙEuvre de Pàsinati). Voy. le N' 3. ïrés. de Numism. p. 51 , M. des P. N- 11. PIVS. VU, PONTiFEX. MAXiuys. {Pie VII, souverain pontife). Buste k droite du pape, coiffé de la tiare et -revêtu des ha- bits pontificaux. Exergue : PASINATI Fecit. {OEuvre de Pàsinati). 4 EDVXIT VINCTOS IN FORTITVDINE. (// a délivré par sa puissance ceux qui étaient enchaUiés [i]). Une colonne d*ordre dorique. Sur la base de cette colonne est placé l'ecus lOS:: PfE DICTIONNAIRE DE MJHISUATIQUE. ME UK la calotte et rerètu de l'étolc. Eitnnu' Thomas MERCANDETTI Fecit. Rou. (T'Aanttu Mereandetti a (ait à Romt). ^. Vue do ia galerie dite corridor Pib- Chiaramonti. Sur la porto d'entrée, on lil' MVSEO. CHIARAMONTl.-Médirillefnpi pée à l'occasion de l'ouTcHurs du musé» Pio-Chiaranionti. Trii. de iVumûm. p. 5â, jtf. det P. N" IC. PIV8 SEPTIMVS PONTiFii. MA- Xtuvs. lANNO XXI (Pie YIl, tùmam^m- tife, l'an 21). Buste à gauche de Pie VU, cojjé de la tiare, et revêtu des habits ponliHuui H. FRANCiscTS. 1. AVSTbi£. iMPEum. IN. QVIKINALI. HOSPES (Franm I". empereur d'Autriche, kéte du pape dotu U Quirinal). Le pape accueillant I empereur el l'impératrice dans le Quirinal. Eiereue: ANNO MDCCCXIX ( l'an 1819 . En bas ; Thomas. MERCANDETTI FECix. MDCCCSS {Tkomas Mereandetti a fait en 18â0]. TTii. de Namiim. p. 52, M. da P. N' 17, Même dioit que le n* 16. it. AREA FLAMINIA EXORNATA 1. place Ftaminia om/e). Vue de la place FI»- mi nia ou del Popoh i Rome. Aufooi. li porte del Popolo; des deux cOtés, deui bâ- timents; l'un celui de la gendarmerie; l'au- tre celui des P. P. Augustios. Au milieu, l'obélisque d'Auguste. Exergue: Addd.HD- CCCXXIII (L'an 1823). G. (ilROHETTlFi- ciT. (OEuvrede G. Girometli}. Tréi. de Numism. p. 52, M. det P. N- 18. PIVS SEPTIMVS PONnm. MA- XiMVS. ANNO XXII {Pie YIl, lourmiinpw- iife, l'an 22). Buste à droiie de Pie VII. coiffé de la tiare, et revêtu des habits pon- tificaux. Exergue : GIVbeppe. CERBAIU. Fecit {OEwre de Joteph Cerbaral H. Vue de la salle du musée Pio-Chiin- monti dite Braccîo nuovo. On dislinguca!! milieu un vase sur un piédestal. Eier^s: HOVUM MCSEUM PIlÎM. Anho. Doïim MDCCCXXU (Nouveau musée Pie, l'a *> leigneur 1822.) CERBARA Fecit. Très, de Ifumism, p. 52, M. det P. N* 19. SEDE VACANTE (Le tiégirmul.- Dans le champ, le goufanon el les clef) it saint-Pierre. Exergue: MDCCCXXiii. H. THOMAS BERNETTI PILÉFicth VRBIS ET VICE-CAMERARIVS [TAiiik* Bemetti, gouverneur de la ville et ciV«^owr- lingue). L'écusson des armes de moasifnt^ Berneiti, ai^ourd'lmi cardinal. Au-de*siii- le chapeau de prélat. Très, de Numism., p. 52, M. det P. PIE VIII, François-Xavier CisncuDi. né à Cigoli, pape de 1829è 1831 iMédailltti'. son des armes de Pie Vil, surmonté de la tiare et des clefs de saint Pierre. Une ancre est placée en travers de la colonne. L'écusson est enlouré de guirlandes d'olivier. — Sou- venir de la délivrance du pape jusque-là prisonnieràFontainelileau. La colonne est le symbole de la stabilité, l'ancre celui de l'es- pérance, l'olivier celui de la paix. Trét de Numitm. p. 51, M. des P. N" 12. PIVS VU PONTiFKi MAXiMvs ANNO. XXll (Pie VU, souverain pontife, fan 22). Buste à droite de Pie Vli, coifTé de la calotte, et revêtu de l'étole. Sous le buste : T. MEBCANDETTl. Fkcit (Ofutre de Tho- mas Mereandetti). ^ Sancti. FRANCISCISEPVLCRVM GLO- RIOSVM (Le glorieux sépulcre de saint François]. La cérémonie delà reconnaissance du tombeau et des reliques de saint François d'Assise. Dans l'intérieur du sépulcre on voit la tombe ouverte, portant cette inscription : SERAFicrs (Le sérapkiqat). Des Franciscains conventuels assistent à ia cérémonie, qui est présidée par deux évêques désignés parle pape ; un grefQer écrit le procès-verbal de U cérémonie. Très. deSumism. p. 51, M. des P. N* 13. PIVS SEPTIMVS PON TIFEX MA- XIM-VS [Pie YIl, souverain pontife). Buste & gàucbe de Pie VII, coilTé de la calotte et portant l'étole. Exergue : FEKENCZV Fecit iOEuvre de Fekmciy.) 4. GONSECRATIO PANNONIil PATRl PATRIi: ET POPvLi (Conjacr^ par la Hon- grie au père de la patrie et du peuple). Vue du portique d'un ëdilice sacré. Deux colon- nes chargées de bas-reliefs s'élèvent en face l'une de l'autre devant le portique; sur celle de gaucbe parait une statue assise, peut-être de saint Pierre; surcelle de droite une autre statue assise, qui parait être celle du pape. Exergue : PONTIFICATVS SVl XXIV (La vingt-qualriime année de son pontifical). Très, de Numism. p. 51, M. det P. N' 14. Môme droit que le suivant, n* 15. ^. XH VlHI PR.*DES («l'c). SACri PECv- LH PRINCiPis NosTBi (Les \^ présidents des dornaines sacré* de notre prince). Vue de la IiorLe Etrusque Ji Pérouse. En bas: SACni 'RlnciPis ADVENTVI AVGVST* PERVSIA. (Àrrivit du saiia-Prince à Pérouse}. Exergue : CUDCCV 1805.) rrA. deflr«mwm.p.51,52. N" 15. PIVS SEPTIMVS PONTifkx. M*- xiMVS. Anno. XV (Pie YIl, souverain pontife, l'an 15). Busie à gauche de Pie VU, coilfé de (l) Psal. Lxvii. 1097 riE mCTIONNAIRË DE NIJMISMATIUUE. Pi£ I0D8 N* 1. PIVS. VIII. PONTiFEx. MAXiMVs. ANNO. I. (Pie VIU^ souverain pontife^ ran 1.) Busle à gauche de Pie. VIII, coiflé de Ja ca- lotte et portant J'étole. A Texergue : la si- gnature an graveur et la date en caractères imperceptibles; le nom du graveur est dou- teux; nous lisons ainsi: VLISSE LAVILLI. Fecit. (Œuvre dCVltisse Lavilli) " «.IN FORTI TVRRIS. IN PIO FORTIOR ORBIS. (Cette légende est une devise qui fait allusion à la tour et au lion des armes du pape. Sa concision la rend intraduisible en irançais.) L'écusson des armes du pape, où parait un lion soutenant une tour, sur- niontéedes clefs de saint-Pierre eVdQ la tiare. — Frappée à l'occasion de Texallation de Pie VIÏK Tré$. de Numism.^ p. 53. M. des P. N- 2. PIVS VIII PONTiFEX. MAXiMTs. ANNO II. (Pie VII J, souverain pontife, Tan 2.) Buste à gauche de Pie VIII, coiffé de la ca- lotte et revêtu de la chape. A l'exergue : la signature du graveur en caractères confus ; cependant nous croyons lire GIVSeppk CER- BARA Fece. (OEuire de Joseph Cerbara.) ^. La ville de Rome personniGée^ ou plu- tôt l'Eglise romaine, le casque en tête, s'appuyant sur une lance, portant au bras gauche un bouclier sur lequel on voit la tiare et les clefs de saint Pierre. A ses pieds, un monstre dont le corps se termine en serpent, et qui représente l'ht^résie, fuit épouvanté; à gauche, le Tibre, la Louve et les Jumeaux Rumulus et Rémus. Dans le fond, à droite, la vue de Saint-Pierre de Rome. Exergue : NON. PRAEVALKBVNT. ADVERSVS. EAM. Ils ne prévaudront pas contreelle. En bas: CERBARA JOSEPH Fecit. {Œuvre de Joseph Cerbara),-— Cette médaille fut frappée sous Grégoire XVI, et fait allu- sion aux différents schismes et aux funestes doctrines qui menaçaient alors l'Eglise et la société. La légende est empruntée de l'E- vangile de saint Matthieu (xvi, 8). Très, de Numism. p. 53. Jf . des P. PIECE, en terme de monnaie, signifie quelquefois la même chose qu'espèce; ainsi 1 on dit cette pièce est bonne, cette pièce est mauvaise; quelquefois on y ajoute le prix de l'espèce; comme une pièce de 24 sols, une pièce de 12 sols, de 2 sols, etc. Il y a beaucoup de petites pièces fabriquées dans les pays étrangers oui valent plus ou moins, suivant leur poids, ou suivant ce qu'elles tiennent de fin. Les principales sont celles de Piémont de 1629 et 1630, du poids de 3 deniers 12 grains, tenant 3 deniers de fin. Celles de même fabrique de 1640 ou 1042. appelées soldes ou soldis du même poids, mais qui n'ont que deux deniers six grains de fin : los demi-soldes du poids d'un denier huit grains, tenant de fin trois deniers. Les pièces de Savoie, du poids de 4 deniers 17 grains, les pièces de 3 sols aussi de Sa- voie 2 deniers 23 grains. Celles de Gênes pesant trois deniers, tiennent de fin 4 de- niers 22 grains, d'autres seulement trois deniers 8 grains. Les pièces de 6 sols du û)ênie Etat ne tiennent de fin que 5 deniers DlCTION'N. DB Nl'UISMàTIQUK. 14 grains, quelquefois 8 grains de moins ; il faut observer que toutes ces monnaies sont moins espèces d'argent qu'espèces de billon, les espèces n'étant réputées d'argent que lorsque l'argent est au-dessus de six deniers ; il y a encore à Gênes des pièces de 8, de 6, de 4 et de trois sols, qui sont des monnaies d'argent, et qui tiennent de fin depuis 11 deniers 6 grains jusqu'à 10 deniers 6 grains. (A.) Pièces de Portugal. 11 y a différentes pièces d'or en Portugal, connues sous le nom de lisbonines. Cènes fixées è 6400 rés sont fabriquées à la taille de 16 au marc, du poidsde 288 grains, poids de marc de France, au litre de vingt-deux carats; cette pièce vaut 42 livres 13 sols 5 deniers de France. En 1674, le roi, oar déclaration du 8 avril, fit fabriquer des pièces de 4 sols, au titre de 10 deniers de fin, à la taille de 150 au marc cette monnaie était plus faible d'un cin« quième, et plus que celle des écus blancs, et la proportion entre les louis d'or et les pièces de quatre sols fut différente de celle 3ui était entre les louis d'or et les louis 'argent de soixante sols. (A.) Voy. les monnaies actuelles du Portugal, art. Mon- naies. PIED DE MONNAIE, est la taille, le titre et le prix du marc d'or ou du marc d'argent sur lequel sont dressés le cours et la traite de l'espèce. Voy. Seigneuriage, Traite, et la dix-septième remarque après le règne du roi Jean, au root France. La France tenait des Grecs et des* Romains deux sortes d'espèces : les simples formaient ce qu'on nommait parmi nous le petit tour- nois; les quadruples revenaient au tétradra- chme, et valaient quatre fois plus que les petits tournois. En fait d'espèces quadruples dans le nu- méraire tournois, un quart valait 5 sols, et pesait en argent 96 grains; une demie répon- dait à 10 sols, et pesait en argent le tiers d'une once. La monnaie première offrait une livre numéraire, et en -poids d'argent les deux tiers d'une once. La monnaie seconde indiquait deux livres numéraires, et for- mait une once un tiers d'argent. La mon- naie troisième exprimait trois livres, ou trois onces d'argent. Pour abréger, la mon- naie sixième désignait six et quatre onces d'argent; la monnaie douzième représentait douze livres numéraires et huit onces d'ar- gent; la monnaie vinst-quatrième valait 24 livres,, com, osées de deux marcs d'ar- gent; la monnaie quarante-huitième don- nait quarante-huit livres ou quatre marcs d'argent, et ainsi à proportion : nous parle- rons ici d'espèces toujours quadruples. A l'égard des espèces simples, qui n'é- taient que le quart des autres (1), la mon- (1) Quoique nous ayons déjà donné cet édaircis- semenl à la 17* remarque du règne du roi Jean, nous croyons devoir donner ici Tesplicalion du sa- vanl au leur des Recherches sur la valeur des mon- naieSf chapiU'e l^ page âil. On ne saurait trop en 35 1099 PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE 1100 «aie première valait 5 sols, la monnaie se- conde 10 sols, la monnaie troisième 15 sols, la monnaie sixième 30 sols, la monnaie vingt-quatrième 6iiv. et le poids en argent se réduisait au quart dn celui des valeurs préci^dentos. Libra magna quœ et fortis vo- cahatur^ aliquando grossorum diceoatur, hoc est de denariis grossis, eratque parva quadru- pla major, stabatque 20 solidis magnis seu forlibuSy hoc est 80 warcoram, seu 30 grossis ita dictis, qaia 40 nodiernos Venetos solides conficiunl. Solidus enim for lis quadrupla êolidum parvwn supernbal, ita ut binas ho- diernos haberety etc. Barlholomœi J. C. de Tridentinarum, Veronensium Metanensium- quemonetarum valore Dissertation Orgelatus. Tom. II, pag. 241. Les monnaies 24% 32% 36% 40% 50% etc., vont s'éclaircir par l'analyse de quelques or- donnances, où nousdistinguerons le marc fic- tif et le marc réel. Celle du roi Jean du 30 décembre 1355 enjoint : « Que l'on fasse monnaie noire et blanche sur le pied de monnaie vingt-quatrième, en donnant de chacun marc d'argent nommé argent-le-roi, 6 livres tournois : sur lequel pied Ton fas^eDon$ d'exposer, les 20 sols parisis ou 25 sols tournois contenaient 4380 grains, dont la douzième partie était aussi de hO grains d'or fin ; 12 deniers touinois numéraires offraient 19 grains un cinquième d'argeolliD sans regarder Taltiage, et en or finaQgraiQ3 cinquièmes. On faisait aussi pour lors des denie« doubles à l'aignel qui pesaient 88 gwi'?- ^ treizièmes d'or au même litre, et valaieul le double des autres : il ue nous reste guè- re de ces es. èces et de beaucoup d'auirt^ que les monnaies doubles. Les simples né- taient souvent qu'une monnaie de compte. comme on fait aujourd'hui des pièces de trois livres sans en faire d'une livre. La même ordonnance prononçait qu'il se- rait fabriqué trois autres sortes d'espèces d'argent de bas aloi, ou de billon. liOl PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE liOl c 1* Des deniers doubles tournois qui seront è 2 deniers 18 grains de loi duditar- genty et de 13 sols 9 den. de poids audit marc, et auraient cours pour 2 deniers tour- nois la pièce. » Les 2 marcs, ou 9216 grains d^argent de la monnaie vingt-quatrième , divisés par 660 pièces de 2 deniers tournois , qui formaient le quadruple des 165 indiqués par 13 sols 9 den. de poids, ou les 230^ grains divisés par 165, chacune de ces pièces de 2 deniers tournois pesait 13 grains 53 cinquante-cin- quièmes de grains, dont 3 crains 11 quinziè- mes d*argent tin, et 10 grams 42 cinquante- cinquièmes d*alliage; 13 grains 53 cinquante- cinauièmes de poids à 2 deniers 18 grains de loi ne donneraient non plus que cette quantité d'argent et de cuivre : deux fois un grain 3 cinquièmes d'argent fin égalaient aussi 3 grains un cinquième d'argent fin, ou 2 deniers tournois. « 2* Et petits parisis k 2 deniers 7 grains du- dit argent, et de 18 sols & den. de poids audit marc , et auront cours pour un petit denier parisis la pièce. » Dans le numéraire parisis, dont & sols éga- laient 5 sols tournois , la multiplication des 2^ pièces de la monnaie vingt-quatrième par ili> sols parisis produisait 96 sols parisis, ou 4 liv. 16 sols parisis , c'est-à-dire , 1152 de- niers parisis : quadruplant 4 liv. 10 sols pa- risis, les deux marcs d'argent fin valaient tout d'un coup 19 livres 4 sols parisis, é^aux à 24 liv. tournois; chacune de ces 1152 pièces ou petits deniers parisis contenait 2 grains d'argent fin, comme nous l'avons dit ci-devant : les 1152 deniers parisis ensemble composaient les S30% grains du marc, gui re- venaient en les quadruplant à 9216 grains, ou à deux marcs cnectifs de 8 onces chacun : di- visant cette quantité de grains par 880 , ou par le quadruple de ^0 pièces que déter- minaient les 18 sols 4 deniers de poids , chacun de ces deniers ))arisis pesait 10 grains 416 huit cent quatre-vingtièmes : si Ton en retranche les 2 grains d'argent fin qui for- maient le denier parias, chacun des mômes deniers contenait, outre les 2 grains d'argent fin, 8 grains 416 huit cent quatre-vingtièmes d'alliage ; voilà toujours le marc à 9 liv. 12 SOIS parisis égaux à 12 liv. tournois. « 3° Et petits deniers tournois d'un denier tournois a 2 deniers de loi dudit argent , et de 20 sols de poids audit marc, et auront cours pour un aenier tournois. » L.es 20 sols de taille exprimaient 240 piè- ces ; en les quadruplant , elles montaient à 960. Si l'on divise par 960 les 9216 grains de la monnaie vingt-quatrième , chaque denier tournois pesait 9 grains 3 cinquièmes, dont un grain 3 cinquièmes d'argent fin et 8 de cuivre ; ôtant aussi des 9 grains 3 cinquiè- mes, un sixième, parce que le titre de ces espèces n'était qu'à deux deniers de loi , on retrouverait les 8 grains d'alliage, et un grain 3 cinquièmes d'argent fin. « 4* JËt de petites mailles tournois à un denier 12 grains dudit argent, et de 30 sols de poids audit marc, et auront cours pour une maille tournois la pièce. » Les 30 sols de poids indiquaient 360 piè- ces qui revenaient en les quadruplant à H40. Si l'on divise les 9216 grains de la monnaie vingt-quatrième par 1440, chaque maille tournois pesait 6 grains 2 cinquièmes , dont 4 cinquièmes de grain d'argent fin, et 5 grains 3. cinquièmes d'alliage; 6 grains 2 cinquièmes d argent au titre d'un denier 12 grains, se ré En monnaie trente-sixième, le m^rc fic- tif de 6 onces à 11 deniers 8 grains revenait à 3264 grains d'argent alliés à 192 grains de cuivre. Les gros tournois de cette fabrica- tion pesaient 50 grains 14 dix-septièmes, dont quarante-huit d'argent, et deux grains qua- torze dix-septièmes de cuivre. Les 6 onces à ce titre composant le marc id'éal, produisaient 8 livres 10 sols tournois ; 3 onces sembla- 1105 PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PIE HOI bics seraient montées à il livres 6 sols 8 deniers, et le marc réel de fin aurait rendu 12 livres. Dans la monnaie trente-deuxième, le marc fictif de 5 onces un tiers, à 5 deniers un tiers argent-le-roi, contenait 1280 grains d'argent-le-roi, et 1792 grains de cuivre. Les 80 blancs qu'on taillait dans ce marc idéal pesaient 38 grains 2 cinquièmes, dont 16 grains d'argent et 22 grains 2 cinquièmes de cuivre. Un marc fictif de 5 onces un tiers pour ces espèces à 5 deniers de loi, produisait 3 livres 6 sols 7 deniers ; le marc réel du même titre aurait produit 5 livres tournois, et celui de fin allié à il onces 115 grains un cinquième de'cuivre, 12 livres tournois. Il en était de même des petits blancs de cinq deniers tournois qui étaient taillés eu proportion. Nous vojons pourquoi le marc d*argent en monnaie trente-deuxième ne se payait que 7 livres 10 sols, tandis qu'il se payait 8 livres 10 sols dans la monnaie trente- sixième. Le marc fictif dans la monnaie trente-deuxième n'allait qu'à 5 onces un tiers d'argent, et dans la monnaie trente- sixième è 6 onces. Trois des blancs de 10 deniers tournois chacun égalaient en valeur un gros tournois de 30 deniers, et pesaient ensemble, après avoir ramené les fractions au même déno- minateur, hS crains d'argent et 67 grains 17 tjuatre-vingt-cinquièmes de cuivre, contre 48 grains d'argent et 2 grains 70 quatre- Tingf-cinquièmes de cuivre qui entraient dans chaque gros tournois. Si nous jugeons de ces espèces par la méthode usitée, les gros de 68 au marc pe- saient 67 grains 13 dix-septièmes de cuivre; le marc courant produisait 8 livres 10 sols tournois, celui de fin 9 livres. Les blancs de 86 au marc pesaient 57 grains 3 cinquiè- mes, dont 2^ d'argent, et 33 grains 3 cin- quièmes de cuivre. Le marc courant produi- sait 3 livres 6 sols 8 deniers, le marc de fin 8 livres tournois. H y aurait eu une disproportion sensible entre ces espèces : 3 blancs contenant en-* semble 72 grains d'argent et 100 grains & cinquièmes de cuivre, n'auraient pas valu plus qu'un gros tournois, où il n'y avait que M grains d'argent et 3 grains 13 dix-septièmes de cuivre ; cette disproportion ne se trouve pas (dit l'auteur déjà cité) dans la méthode que je propose* Passons a la monnaie cent-centième, sui- vant laquelle on a fait monter la valeur du marc d'argent à 125 livres, quoiqu'il se pût faire qu'il ne valût encore que douze livres. L'ordonnance de Charles V, régent, du 13 mars 1359, établit : « Qu'il sera fait des de- niers blancs à l'étoile, à 1 denier 12 grains de loi argent-le-roi, et de 10 sols 5 deniers de poids au marc de Paris, ayant cours pour 2 sols 6 deniers tournois, sur Je pied de monnaie cinq-centième (1). » La monnaie cinq- centième exprimait 2,500 sols, ou 125 livres de 30,000 deniers: mais ces 30,000 deniers de 1 grain 3 cinquièmes d'argent chacun, formaient (8,000 grains, et en Tes quadruplant, 192,000 grains, oa U marcs 2 troisièmes d'argent fin. Qu'on divise indifféremment U,000 grains par 125 pièces, ou 102,000 par 500, on trou- vera de môme que chacune de ces pièces de 2 sols 6 deniers tournois devait peser 38( grains ; comme elles étaient au titre de 1 de- nier 12 grains, H y entrait h8 grains d'ar- gent, et 336 grains de cuivre. . Avant Louis XIV, aucunes espèces d ar- gent n'approchèrent de cette pesanteur : celles en question pouvaient être de vérita- bles pied-forts qui se subdivisaient en au- tant de parties qu'on voulait. Supposons qu'elles se partageassent en huit, les huit ensemble faisaient 24 deniers parisis, égaui à 30 deniers tournois : chacune d'elles for- mait 1 liard parisis du poids de iS grains, dont 6 d'ai^ent et 42 de cuivre. Quelques- uns de ces blancs du roi Jean, quoique un peu affaiblis par le temps, pèsent encore i6 graiils. Peut-être aussi ces sortes d'espèces élaienl- elles en petits tournois, et se réduisaient- elles au quart : ainsi ces deniers blancs à l'étoile pesaient 96 grains, dont 12 d'argent et 84 fie cuivre ; ceux du poids de 48 grains en auraient fait les moitiés, et leur valeur n'aurait été que d'un sol parisis, ou de 15 deniers tournois. Il faudrait porter le môme jugement des autres blancs a l'étoile de 2 sols 6 deniers frappés sur le pied de monûaie quatre-cen- tième, par ordonnance (1) du 28 janvier 1359, au titre de 1 denier 12 grains, et de 8 sols 4 deniers de poids. Les 3,840 grains divisés par 100, ou les 153,600 grains par 400, auraient égalemeot fait monter le poids de ces autres blaocs à 384 grains, dont 48 grains d'argent et 336 d'alliage : je les traiterais comme ceiudo la monnaie cinq-centième, si ce n'est que dans la première on taillait un plus granJ nombre ae pièces sur 41 marcs 2 trois quarts d'argent; dans la seconde, une moindre quantité sur 33 marcs 2 onces 2 tiers d'ar- gent : dans Tune et l'autre espèce, le marc d'argent ne produisait que 12 livres tour- nois. Afin Qu'on choisisse entre la méthode que j'ai nasardée et Tancienne au'on prati- 2uait, donnons des deux façons ranalysede eux fabrications de 1482. On remarquera qu'elles rentreront l'une dans l'autre e/» quelque sorte, mais avec de grandes uine- rences. La manière qui se rapprochera da- vantage par la balance et par les essais du poids et du titre des espèces au'on peut avoir conservées, mériterait la preférenw. « Le 20 mai 1472, fut ordonné de fair« gros de 20 deniers tournois la pi^» y grains de loi argent-le-roi, et de 10 sote de poids sans muer nulle différence, cl de don- (I) Recueil des Ordonnances, lome fî, pnge 400. (I) To:ne III, page 5r9. 1105 PIE DlCTlOiNNAlRE L£ NUMISMATIQUE. PIE 1106 Der du marc d'argent 90 livres tournois. » En suivant l'ancienne méthode, la mon- naie mille-quatre-cent-quarantième, les gros de 20 deniers tournois de cours, et de 120 au marc, h 8 grains de loi, auraient pesé 38 grains deux cinquièmes, dont 1 grain un quinzième d'argent, et 37 cinq quinzèmes de cuivre : le marc courant produisait 10 livres tournois*; celui de fin allié à 35 marcs de cuivrp, 360 livres. Calculant par la méthode que j'ai envRa- gée, le gros aurait nesé en espèces quadru- ples 1,152 grains, dont 32.d'argent, et 2,220 de cuivre. La livre idéale exprimait 720 li- vres, et }e marc semblable 360 livres. Le marc iîctif répondait h 30 marcs d'argent alliés à 1,050 marcs de cuivre. On aura la môme peine à se persuader que le marc d'argent ait valu 360 livres tournois, ou que le gros tournois de 20 de- niers ait pesé 1,152 grains à 8 deniers de loi. La dernière difficulté se sauverait, en sup- posant que ces gros de 20 deniers se parta- geaient en pièces de 2 deniers, et de 1 de- nier tournois : les premières n'auraient pesé que 115 grains 1 cinquième, le% secon- des que 57 grains 3 cinquièmes, au même titre de 8 grains. Ces espèces, en tant que simples et con- sidérées comme ce qu'on appelait petits tournois, n'auraient contenu que le quart dû poids qu'on vient de marquer, c'est-à-dire, 8 grains d'argent-le-roi, et 280 grains de cui- vre, auquel cas le petit denier tournois, ré- duit au quart des autres deniers tournois, ne pesait que 2 cinquièmes de grain d'ar- gent, et H grains de cuivre. Il serait entré 11,520 de Ces petits deniers tournois au marc de fin qui serait monté de 12 livres à 48 livres tournois, au lieu d'aller à 360 li- vres. Un passage du journal de Charles VI et de Charles VII (1) semble l'annoncer en ces termes : Un écu d'or de 18 sols (parisis ou de 22 sols 6 deniers tournois) valait quatre francs et pluSf au bon ûoble d'Angleterre huit francs. Au 29 octobre U22, on revint à la forte monnaie ; la fabrication des gros fut aban- donnée pour frapper des blancs. « Le 29* iour d'octobre 1422, fut ordonné de faire blancs de 10 deniers tournois la pièce, à k deniers 12 grains argent-le-roi, et de 7 sols 6 deniers de poids sur le pied de monnaie quarantième, et pour différence trois fleurs de lis en un écu, et une grande couronne dessus, et devers la croix deux K et deux fleurs de lis entre les bAtons de la- dite croix, et de donner du marc d'argent 7 livres 10 sols tournois. » Ces blancs dans la monnaie quarantième, suivant l'ancienne méthode, à 4 deniers 12 grains de loi, et de 90 au marc, pesaient 51 grains 1 cinquième d'argent, et 32 de cuivre; le marc courant produisait 3 livres 15 sols tournois, le marc de fin argent-le-roi, 10 li- vres tournois. Selon mes idées, les bl^cs ci-dessus pe- (1) Page 71. salent 49 grains 1 tiers, dont 16 d'argent, et 33 un tiers d'alliage ; la livre idéale expri^ mait 20 livres, le marc fictif 10 livres tour- nois ; mais ce marc idéal ne contenait que 6 onces 7 huitièmes d'argent-le-roi, en sort« que le marc effectif de fin avait toujours valu 12 livres tournais. « Item. Ledit jour fût ordonné de faire pe- tits blancs de 5 deniers de loi, argent-le-roi, et de 13 sols 4 deniers de taille, et pour dif» férence trois fleurs de lis en un écu^ et de- vers la croix un K et une fleur de lis entre les bâtons de ladite. croix, et de donner du marc d'arçent 7 livres 10 sols. » Les petits blancs dans la manière usitée de 160 au marc, à 4 deniers de loi, pesaient 28 grains quatre neuvièmes, dont 9 trois cin- quièmes d'argent et 19 un cinquième de cuivre ; le marc courant produisait 3 livres 6 sols 8 deniers, celui de fin 10 livres tour- nois, payé 7 livres 10 sols tournois. Par mon calcul , ces mômes blancs de 160 au marc fictif, pesaient 24 grains dont 8 d'argent et 16 d'alliage; la livre idéale faisait 20 livres, le marc idéal 10 livres, et le marc réel de 8 onces aurait produit 12 livres tour- nois. « Item. Ledit jour fut ordonné de faire doubles de 2 deniers tournois la pièce, à 2 deniers de bi argent-le-roi, et de 16 sols 8 deniers de poids; et pour différence devers la pile, un K et deux fleurs de lis, et la croix toute pleine, et de donner du marc d'argent 6 livres 15 sols tournois. » Selou l'ancienne manière , les doubles de- niers du 29 octobre 1422, courant pour 2 de- niers tournois de 200 pièces au marc, à 2 deniers de loi, pesaient 23 grains 1 vingt- cinnuièrae; savoir, 3 grains 21 ringt-cm- 3uièmesd'argent,et lOcinq vingt-cinquièmes e cuivre : le marc courant produisait 33 sols 4 deniers, celui de fin 10 livres tourr- nois. Conformément à l'autre division, ces doubles pesaient 19 grains 1 cinquième, dont 3 un cinquième d'argent, et 16 grains de cuivre; la livre idéale exprimait 20 livres tournois, et le marc fictif 10 livres. « Item. Petits deniers de 1 denier tournois la pièce, à 1 denier 12 grains de loi argent- le-roi, et de 25 sols de poids, et pour diffé- rence devers la pile, une fleur de fis et un K, le marc d'argent 6 livres 15 sols comme dessus. » Ces petits deniers de 30 au marc à 1 denier 12 grains de loi, selon l'ancienne méthode, pesaient 15 grains 9 vingt-cinquièmes; sa- voir, 1 grain 23 vingt-cinquièmes d'argent, et 13 onze vingt-cinquièmes de cuivre. Le marc courant jjroduisait 25 sols, celui de fin 10 livres. Autrement ils pesaient 12 grains 4 cinquièmes, sur quoi 1 çrain 3 cinquièmes d'argent-le-roi , et 11 grams 1 cinquième de cuivre. La livre fictive exprimait 20 livro"îs tournois, le m«Mrc fictif 10 livres tournois.. Voilà les deniers tournois du poids de 1 grain- 3 cinquièmes d'argent, comme nous l'avons, dit. « /^em. Petites mailles d'une obole tour?:ois la pièce, à 1 denier de loi argent-le-roi, et da IÏ07 PIE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIOUE. PIG «108 33 sols k deniers de poids, et pour différence devers la pile i>ne fleur de lis seulement; marc d*apgent 6 livres 15 sols tournois comme dessus. » Ces mailles de 400 au marc à un denier de loi dans ]*ancienne manière, pesaient 11 grains 13 vingt-cinquièmes, dont 2ï vingt- cinquièmes de grain de fin, et 10 grains 14 vingt-cinquièmes de cuivre; le marc cou- rant produisait 16 sols 8 deniers tournois, celui de fin 10 livres tournois. De l'autre façon, elles pesaient 9 grains 3 cinquièmes, dont k cinquièmes en argent, et 8 grains i cinquièmes en cuivre. La livre idéale dési- gnait 20 livres, et le marc semblable 10 livres tournois, la livre réelle 24 livres, et le marc réel 12 livres. « Kt commença le cours de ces monnaies le 1" novembre 1*22. » 11 suffira de donner un simple précis de quelques pieds de monnaie, les autres se rempliront facilement par les parties ali- quotes. En monnaie douzième, les espèces qua- druples contenaient un marc d'argent, les espèces simples'2 onces. Le marc exprimait 3 livres, la livre faisait 6 livres. En monnaie vingt-quatrième, les espèces quadruples contenaient 2 marcs d'argent, les est)èces simples k onces; le marc valait 6 livres, la livre produisait 12 livres. Qu'on joi^e la monnaie vingt-quatrième et la monnaie douzième, on aura pour la monnaie trente-sixième en espèces quadru- ples 3 marcs, en espèces simples 6 onces; le mare produisait 9 livres, la livre 18 livres. En monnaie trente-deuxième, il n'y a qu'à augmenter d'un tiers la monnaie vingt-qua- trième; on aura en espèces quadruples 2 marcs 2 tiers, et en espèces simples 5 onces 1 tiers d'argent; le marc valait 8 livres tournois, la livre 16 livres tournois. La valeur du marc fictif augmentait natu- rellement lorsque son poids augmentait ; elle diminuait au contraire dans les affaiblisse- ments du poids du marc lictif, sans que les proportions chiingeassent. Par exemple, au temps de Budée, le marc fictif d'argent étant de 8 onces comme notre marc actuel, et valant 9 livres 12 sols parisis ou 12 livres tournois, le setier de blé moyen, pour évi- ter les fractions, se vendait 16 sols parisis, ou 20 sols tournois; c'était la douzième par- tie du marc, ou 38^ grains d'argent. Sous Philippe-Aufiçusle, un marc fictif se trouvant de 2 onces d'argent, le prix du pareil setier de blé se déclarait par k sols parisis ou par 5 sols tournois, qui faisaient toujours la dou- zième partie du marc idéal de 2 onces effec- tives, mais réduites à la valeur de 48 sols pa- risis, ou de 3 livres tournois. Voilh l'explication des deux lOis, l'une de Valentinien 1 et de Valens : Pro iwminulioney quœ iri astimatione solidi tractatur^ omnium ûuoque pretia specierum crescere oporlei. L'autre de Constantin : Pro minutione num^ morumf venalium quoque rerum pretia vii- nuantur. Cod. lib. 1, lit. 10, leg. 2 ; el IJasiliq. lib. Liv, tit. 18, cap, 1. (Abot.'i PIEDS-FORTS. En exécution de Tordon- nance du roi Jean, donnée à Paris, le 23 dé- cembre 1355 , les officiers de la cour des monnaies jouissent d'un droit appelé denieN fort ou pied-fort h chaque changemonl ou nouveau pied de monnaie, à cause, ditcdie ordonnance, qu'ils sont obligés de conseiller aux rois ce qu'ils doivent faire pourdoQoer l'ordre au fait des monnaies. Les officiers jouissent encore de cedroiide pied-fort à chaque avènement des rois à la couronne; il consiste à avoir chacun une pièce, tant d'or que d'argent, marquée au môme coin que la monnaie que Ton M h- briquer; cette pièce est le quadruple derha- que espèce, et porie ces mots sur lalraucbe: Èxemplar probalœ monctœ. Ces nieds-forts ont été ainsi établis pour servir ae modèle de la monnaie qui doit avoir cours, et pour en tenir toujours le pied-fort, c'est-à-dire, pour en empêcher raffaiblissê ment; c'est pourquoi ces pieds-forts doivent renfermer toutes les perfections de poids ri de loi , sans rien participer des remèdes de poids et de loi permis par les ordonnances : on a toujours observé de graver sur la tran- che des fuèces destinées à servir de pieds- forts ces mots : Exemplar probatœ mourtff, ou Exemplum probatt numismatit. On voit dans quelques cabinets des pieds-forfs du temps de Henri IV marqués sur la trancbe de ces mots : Perennitati principii, Galliarm restitutoris; et d'autres de LouisXUl : P«*«- nitati justissimi principis. 11 semble que cet usage vienne des Ro- mains, qui gardaient le sicle dans le sanc- tuaire de Jérusalem, pour servir de règle el de modèle à tous les auires ; il était parcoo- séquent plus fort et plus juste. Lorsqu'on établit la fabrication des lou 5 d'or et d'argent, les officiers de la cour ♦le^ monnaies eurent des pieds-forts en la ma- nière accoutumée. Ce n'est plus à présent qu'une pièce m forte ou plus épaisse que les monnaies onii- naires, quoique toujours frappée au môiue coin, mais qui n'a point de cours dans le commerce comme les autres espèces ; on les appelle assez ordinairement pièces de |»laisir Il y a dans les cabinets des curieui d^^ pieds-forts de k louis d'or, de 8, de M elde 16, gravés par le célèbre Varin. Ce droit pour les officiers de la cour des monnaies est à présent converti en es- pèces. (A.) PIEMONT {Monnaie du). Yoy. Varlicle général Monnaies. PIERRE (Saint). Pourquoi placé quelque- fois à gauche de saint Paul? Yoy. lart. Fifo {Sceaux des ), n" 3. PIETOT , petite monnaie qui avait cou^ dans l'ile de Malte, et qui valait un graine» demi, environ 3 deniers de France. PIGNES, en terme de monnaie, sont 1?| restes de l'argent qui a été amalgame qijs»*' on a fait les lavures; comme l'on mel ceiar gont dans des vaisseaux pour en séparerie vif-argonl, il relient la figure de ces ni^ i!09 PJG DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQIE. PIL 1110 seaux ou en plaques, ou en culots, ou en pignes. (A.; PiGNES, en terme de mines, sont des niasses d'argent poreuses et légères, faites d'une pâte desséchée, qu'on forme par lu mé- lange du mercure et de la poudre d'argent tirée des min ères; ces masses sont appelées pignes dans le Pérou et ie Chili. Quand la pierre métallique, qu'on appelle autrenient le minerai, a élé tirée des veines de la mine, on la concasse pour être en étal d'être mou- lue dans des moulins destinés à cet usage, auxquels l'eau donne ordindirement le mou- vement, et qui ont des pilons de fer du poids de deux cents livres. On pas«e par des cribles de fer ou de cuivre le minerai réduit ainsi en poussière pour être ensuite bien pé- tri dans de Teau, en sorte qu'il soit réduit dans une espèce de boue assez épaisse. Cette boue à demi sèche se coupe en table d'un pied d'épais, et d'environ vingt-cinq quin- taux pesant; chaque table, qu'on nomme ruerpo, est de nouveau pétrie avec du sel marin qui s'y fond et s'y incorpore; il en faut ordiniirement deux cents livres par table : on l'augmente et on le diminue sui- vant la qualité du minerai. Après cette pré- paration où l'on emploie trois jours , on lui donne le mercure depuis dix jusqu'à vingt livres, suivant la richesse de la mine, plus si elle est riche, moins si elle ne l'est pas; on recommence ensuite à pétrir chaque table jusqu'à ce que le mercure ait été bien ra- massé et se soit bien incorporé dans tout l'argent. Cet ouvrage, très-dangereux à cause des mauvaises qualités du vif-argent, se iait ordmairement par les Indiens, qui le recom- mencent jusqu à huit fois par jour. Dans les lieux temf)érés, cette amalgamation se fait en neuf ou dix jours; dans les pays froids on y emplDiequelquefoisunmoisousix semaines. Pour faciliter l'opération du mercure, on est souvent ob'igé d'y mêler la chaux et les mi- nerais de plomb et d'étain; il faut même dans certaines minières se servir du feu pour en avancer l'effet. Quand on croit le mer- cure et l'argent bien amalgamés, on en fait Tessai en prenant'un peu de terre de chaque cuerpo, H la lavant dans de l'eau sur une as- siette; si le mercure est blanc, il a eu son ef- fet; s'il est noirâtre, il faut le pétrir de nou- veau, en y ajoutant du sel ou autre drogue. Quand l'essayeur est content de la qualité de l'arj^ent, on l'envoie aux lavoirs, qui sont trois bassins construits en pente, qui se vi- dent successivement l'un dans l'autre, et d'où la terre oui est mise dans le plus élevé s'é- coule à force d'être bien délayée par l'eau d'un ruisseau qui y tombe, et qu'un Indien agite avec les pieds; ce que font aussi deux autres Indiens Jans les deux bassins sui- vants. Lorsque l'eau sort toute claire des bassins, on trouve au fond, qui est garni de cuir, le mercure incorporé avec l'argent; ce qu'on appelle la pella^ et c'est de cette pella que se forment les pignes, après qu'on en a exprimé le plus qu'on peut de mercure, en la mettant dans des chausses de laine de VigOjjn« qu'on presse et que l'on bat forle^ ment» et ensuite en la foulant dans un moule de figure pyramidale octogone, au bas du- quel est une plaque de cuivre percée de plu- sieurs petits trous. On fait les pignes de di- vers poids, à discrétion, et pour connaître la quantité que chacune peut tenir d'argent, on los pèse, et en déduisant les' deux tiers do leur pesanteur pour le mercure, on sait à peu près ce (ju'il doit y avoir d'argent net. La pigne tirée hors du moule et soutenue de la plaque de cuivre trouée se pose sur un trépied, au-dessous duquel est un grand vase rempli d'eau. Tout cela se couvre d'un grand chapiteau de terre, qu'on environne de charbon qu'on allume et qu'on entretient bien ardent. Le mercure que contient encore la pigne, réduit alors en fumée par l'ardeur du feu, et ensuite condensé dans l'eau où il se précipite , laisse comme une masse des grains d argent de différentes figures, qui se joignant par leur extrémité, la rendent fort poreuse et légère, et ce sont ces sortes de pignes que les mineurs tâchent de vendre en cachette aux vaisseaux étrangers qui vont dans la mer du Sud, et qui ont fait faire de si grands profits aux négociants qui se sont hasardés au commerce de contrebande. Ceux qui achètent de l'argent en pignes doivent se donner de garde de la mauvaise foi des mineurs espagnols, qui, pour les rendre plus pesantes, en remplissent le milieu de sable nu de fer. La précaution la plus sûre est de les ouvrir; on peut aussi les faire rougir au feu, et si elles sont falsifiées, elles noir- cissent ou jaunissent. On fraude encore l'a- cheteur en mêlant dans la même pigne de Targent de différent aloi. Les pignes sont marchandises de contrebande hors des mi- nières, et il est défendu d'en vendre aux étrangers, et même aux Espagnols, à cause du quint du roi, qui est dû quand on les porte aux caisses royales (A.) PILE, terme de monnayage au marteau ; on appelait ainsi le puiiïçon ou coin sur lequel (quand on frappait les monnaies au marteau ) étaient gravées en creux les armes, la croix, ou autres figures et inscrip- tions qui devaient faire le revers des es- pèces : c'est ce qu'on appelle à présent les matrices ou carrés d'écusson. On appelle encore aujourd'hui la pile d'une espèce d'or, d'argent ou de cuivre, le côté de Vécus- son. Cette pile ou poinçon dont on se ser- vait autrefois, était longue de sept à huit pouces avec un débord appelé talon vers le milieu, et une queue en forme de gros clou carré pour la ficher et enfoncer jusqu'au talon dans un billot a[)pelé ceppeau par les anciennes ordonnances, qui était vers le bout du banc du monnayeur. Il y avait sur ces deux coins les empreintes des espèces gravées en creux, savoir ': l'écusson sur la pile et la croix ou l'efligie du roi sur le trousseau, et on s'en servait à monnayer en enfonçant la pile à plomb dans le cep- peau ; on posait ensuite le (lan sur la pile» on mettait le trousseau sur le flan, et on le pressait ainsi d'une main entre la pile et le trousseau à l'endroit des empreintes^ Oa 1111 PIS DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PU m donnait de l'autre main trois ou quatre coups de marteau en manière de petit maillet d& fer sur le trousseau, et le flan était ainsi monnayé des deux côtés. On retirait après cela le flan monnayé, et s'il y avait quelques endroits qui ne fussent pas bien marqués, on le mettait entre la pile et le trousseau : ce qu'qn appelait rengréner; on donnait quel- ques coups du même marteau sur le trous- seau jusqu'à ce qu'il fût monnayé dans sa perfection. Suivant Boiznrd (1], ces termes de i^ile et de trousseau viennent : savoir, celui de pile, de ce qu'elle était sur le trous- seau sur lequel on frappait, et celui de trousseau, parce qu'on le tenait et troussait de la main. (A.) PISTOLE ou DouBLois, monnaie d'or d'Es- f)agne du même poids qu'étaient autrefois es louis d'or de France avant toutes les refontes, conversions et augmentations arri- vées dans les monnaies depuis le milieu du règne de Louis XIV. Cette espèce était à vingt-deux carats, an remède d'un auart de carat ; quoique, par la déclaration au 20 mars 1652, sa valeur fût fixée à dix livres, ainsi que les louis d'or, cette valeur a beaucoup varié, et a été portée jusqu'à onze livres douze sols, par déclara- tion du 10 décembre 1689. Enfin, par lettres patentes du 16 octobre 1691, il a été ordonné que cette monnaie serait tot'ilement décriée, et n'aurait plus cours que jusqu'au dernier décembre suivant, après lequel temps elle ne serait reçue dans les hôtels des monnaies que sur le pied des tarifs qui seraient arrêtés i)ar la cour des monnaies. A présent, en «"rance, ce n'est plus qu'une monnaie de compte valant'dix livres; en sorte que, par douze ou quinze pistoles, on entend douze ou quinze fois dix livres, c'est-à-dire cent vingt ou cent cinquante livres; cela vient de ce (qu'originairement les pisloles d'Espagne, qui avaient communément cours en France après le mariage de Louis XIV, valaient dans ce temps dix livres ; et quoique ces mêmes pistoles aient dans la suite valu plusieurs différeuts prix , que le cours en soit devenu très-rare, et même qu'elles ne soient plus d'usage aujourd'hui, on a toujours retenu le terme de pistole pour signifier dix livres : ainsi, quand on dit simplement une pistole, on entend une pistole représentant 10 livres; quand on dit une pistole d'or, on entend la pistole sur le pied qu'elle a cours. La pistole d'or d^spagne, fixée par édit du roi d'Espagne de l'année 1737 à quarante réaux de plate, pèse 135 grains, poids de marc d'Espagne, et 126 grains et demi, poids de marc de France :* elle est au titre de 22 carats, et vaut 19 livres 19 sols 10 deniers 3 dixièmes argent de France. Les pistoles d'or anciennes légères et les pistoles d'Es- pagne sont reçues dans les hôtels des mon- naies de France au prix de 678 livres 15 sols le marc, auquel il faut ajouter 22 livres 12 sols 6 deniers pour l'augmentation de 8 deniers par livre accordés par arrêt du (t) Boizard, page IGUlGo. 25 août 1755. Les pistoles neuves du Pérou pour 667 livres 3 sols 7 deniers, et 22 livres * sols 9 deniers d'augmentation. Les pisloles d'Italie pour 665 livres 5 sols, et 2îliTFes 3 sols 6 deniers d augmentation. (A.J Foy.au mot Monnaies les espèces principales ayanl cours aujourd'hui dans le monde. Pistole d'or de Genève, flxée dans cet Etal à trois livres argent courant, qui font dix florins, six sols monnaie, au titre de dii deniers, du poids de 508 grains, poids do Genève, égal au poids de marc de France, et vaut seize livres 15 deniers 7 dixièmes, argent de France. (A.) Pistole d'or de Savoie fixée à vingt-quatre livres, fabriquée, suivant l'édlt du roi de Sardaigne du 15 février 1755, au lilre de 21 carats 3 quarts, à la taille de 25 marcs 3 cinquièmes, du poids de 180 grains poids deTurin,etcentquatre-vingt-un grains poids de marc de France, revient à 28 li¥res5s(jlj 7 deniers. A Venise, on reçoit les pislolesia poids de marc, mais sur différents pie(i>, suivant leur fabrique; celles de Venise, de Florence et d'Espagne se prennent, par ordon- nance du prince, pour vin^t-neuf livres ou lires du pays : on les pèse vingt, quarante et jusqu^à cent à la fois, et Ton déduit quatre sols six deniers pour chaque grain de légè- reté : comme ces pistoles sont les plus esti- mées, les marchands les font souvent valoir jusqu'à trente livres et quelquefois davan- tage. Les pistoles d'Italie (on comprend principalement sous ce nom celles du pape, de Gênes, de Turin, de Milan, de Parme, de Mantoue, de Modène et de Genève), comme moins bonnes, ne se prennent à Venise que pour vingt-huit livres; on les pèsederaéiue que les autres, et la déduction de ce qui manque au poids se fait aussi de même. La pistole de Florence ne vaut dans celle ville et dans tous les Etats du grand doc, que vingt lires ou trente Jules; cependant les marchands la prennent pour 21 lires justes. (A.) PITE, monnaie imaginaire qui est le gjiart d'un denier tournois, oi| lia moitié a une maille ou obole : nous croyons que ce mot V ent de picta, ou pic/ortna, ou pictarimis, parce que son premier usage fut en Poitou, où elle étai. Ja monnaie des comtes de ce pays, pourquoi elle est appelée poitevine en plusieurs vieux titres. 11 y avait aussi autre fois des demi-pites. (A.) PITIS, petite monnaie de très-bas aloi, moitié plomb et moitié écume de cuivre, qui est appelée pitis par les Javans, et qui leur est apportée de la Chine ; cette monnaie « grand cours à Bantone, et dans tout le reste de nie de Java, ^insi que dans plusieurs Iles voisines. En chinois, on nomme celle monnaie caxa^ dont les deux cents nW 1 sol 6 deniers de France. (A.) PLAPPER, petite monnaie qui sefabnque et n'a cours qu'à Bâle en Suisse; elle vaut 6 raps, et environ un sol de France. (A.) PLAQUES, nom que l'on donne à certains morceaux d'or ou d'argent de divers poid> et titres qui ont retenu la figure des Tai^ ill3 PLO DICTIONNAIRE DE NIjMISMATIQUE. POI 1IU soaux dans lesquels ils onl éi6 fondus. On tire des Indes et d^Ëspagne de Tor et de Tar* gent en plaques. (A.)* PLAQUE est aussi le nom propre d*uno ancienne monnaie de France et de Flandres, (|ui étmi d*argent et avait cours dans h'S Pays-Bas; c*étaient les ducs de Bourgogne qui Vy faisaient battre ; de là elle passa en France (l).Pendantlerègnede Charles VII, on fit pour monnaie d*argent des plaques à Timi- fation de celles que le duc de Bourgogne faisait faire dans les Pays-Bas. Celles du roi se pratiquaient à Tournai : elles étaient d'argent fin, et faisaient environ soixante- huit ou soiinnt<3-neuf grains : il j avait aussi des plaques de billon, c'est-à-dire, au- dessous ae cinq deniers de loi; on en fabriçiuait en Flandres sous le même règne à quinze deniers. Il est parié des nlaques dans un édit d'Henri VI, roi d'Angleterre, du 26 novembre 14.26. On trouve dans Skinner,- cité par Skene, que ce mot était en usage en Angleterre, où Ton écrivait plack,(.\.) PLATA, terme espagnol qui signifie de l'argettt, de même que le mot de vellon âuon prononce veillon, signifie du cuivre, n se sert de ces deux termes non-seute- raent pour exprimer les espèces de ces deux métaux qui sont fabriqués en Espagne, ou *qui y ont cours, mais e: core pour mettre quelque difl'érence entre plusieurs monnaies (le compte, dont les Espagnols se servent pour tenir leurs livres dans le commerce. On dit dans cette dernière signification, un ducat de plata et un ducat de vellon, un réal de plata et un réal de vellon, un mara- védis de plata et un maravédis de vellon (2); la différence des uns et des autres est près de moitié. (A.) PLATA-BLANCA, sorte de minorai ou de métal qui se tire des mines d'argent de Po- tosi, de Lopek, et de quelques autres mon- tagnes de ces deux parties de l'Amérique espagnole; ce minerai est blanc, tirant sur le gris, mêlé de quelques taches rougos et bleuâtres, d'où il a pris son nom ; plata-blanca signifiant argent blanc en espagnol. (A.) PLATE. En espagnol plata est de la mon- naie d'argent, dont il y avait de deux sortes en Espagne, savoir : de vieille plate et de nouvelle plate ; cette dernière était de vingt- cinq pour cent moindre que l'autre ; la vieille plate avait cours à Cadix et à Séville, et la nouvelle à Madrid, à Bilbao et à Saint-Sébas- tien : aujourd'hui on ne se sert dans les payements que de la monnaie de plate neuve. En Hollande, on donne le nom de j)late aux pièces de cuivre de figure carrée, marquées au poinçon de Suède. (A.) PLOiMB, métal très-grossier, le plus mou, Je plus froid et le plus facile à fondre de tous les métaux, quand* il est puriGé. On se sert de ce métal dans les essais des matières d'or et d'argent. (\ ) Le Blanc, page 299. (2) 160 féaux de plala valent 501 réaux 6 m-ira- veilis de vellon. PLOMB-RONCO, c'est le plus riche de tous les minerais d'argent qui se tirent des mines du Chili et du Pérou, le plus facile à ex- ploiter, et celui dont l'exploitation se fait à moins de frais; il est noir et mêlé de plomb dont il a pris le nom; ce mélanse sert à le fondre sans avoir recours au vif-argent , le plomb poussé au feu s'évaporant aisément , et l'argent restant aussi net aue s'il avait été amalgamé. (Al POIDS DE Marc. Orisinal de France, dit poids de Charicmagne, déposé, depuis qu'il existe, en la cour des monnaies de Paris, où il est enfermé dans un coffre fermé è trois clefs, dans une chambre dite la chambre des poids; Tune de ces clefs est entre les mains du premier président, l'autre entre celles du conseiller-commissaire aux poids; le grefller en chef a la troisième. Ce poids , l'étalon de tous les poids dont on se sert dans le royaume, est de cuivre jaune , et divisé en quatorze pièces ou diminutions graduées; savoir : La première servant d'étui et ren- fermant toutes les autres , pèse vingt marcs. Cette pièce est en forme ae boite haute et pointue par le bas; la pointe tronquée avec un couvercle à charnière et anse ou main, le tout ciselé grossièrement sans aucunedate ni inscription , ce qui prouve d'autant plus son ancienneté ; la seconde ainsi que les autres contenues ensemble dans la première , et se plaçant l'une dans l'autre, est de ik marcs , sans ornement ni ciselure, et dans la même forme que la première sans couvercle; la troisième de huit marcs; la quatrième de quartre marcs; la cinquième de deux marcs ; la sixième d'un marc; la septième de quatre onces; la huitième de deux onces; la neu- vième d'une once, la dixième de quatre gros; la onzième de deux gros; la douzième d'un gros; la treizième d'un demi-gros; la quatorzième d'un autre demi-gros. Le tout ensemble est renfermé dans un étui de cuir rouge et doré garni en dedans; sur l'étui est écrit en lettres d'or : Poidi original pour la cour des monnaies. Dans ce même étui sont encore renfermées des diminutions du gros en parties de 2^, 18, 12, 9, 4., 3, 2, 1 , et un demi-grain en argent enfermé dans une boîte distribuée par cases, et dans une autre boîte petite et ronde , des grains en cuivre au nombre de soixante-douze qui font le gros. Cet étui et ce qu'il contient sont encore renfermés dans un sac de cuir, le tout enfermé, comme nous l'avons ^it , dans un cofl're fermant à trois serrures. Outre ce ooids, il y en a un autre appelé le second poids ori- ginal étalonné sur ce premier vrai poids, en- fermé dans un autre coffre de la même cham- bre , fermant aussi à trois clefs. C'est sur ce poids que doivent être éta- lonnés tous ceux qui sont fabriqués par les maîtres balanciers et ajusteurs de poids et balances; cette opération se fait en présence du conseiller-commissaire aux poids., qui, pour preuve de leur justesse, les fait marquer en sa présence du poinçon sur lequel est gravée une fleur de lis; ce poinçon est avec ce poids à la garde du conseiller-commissaire 1115 POl DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. POl 1116 aux poids. C'est aussi sur ce mèrae poids gu*est étalonné celui qui sert à vérifier tous ^s poids de l'empire et de TAllemagne. Nous avons dit au root Etalon que nouvelle véri- fication fut faite du poids de l'empire, en prf^sence de l'ambassa -eur de l'empereur, qui se rendit exprès en la chambre des poids le 20 ff^vrier 175t), suivant le procès-verbal qui en fut dressé le même jour. Le 3 décem- bre 1760, vérification fut pareillement faite sur le poids original de France, du marc d'Angleterre étalonné et vérifié è la cour de Londres, apporté à la chambre des poids de la cour des monnaies par le sieur Tillet , de l'académie royale des Sciences, ci-devant directeur de la monnaie de Tr 03'es : le marc d'Angleterre de 12 onces poids de Troyes , qui est celui d'usage en Angleterre , s'est trouvé plus fort d'un gros deux grains que celui de France. Le même jour pareille véri- fication a été fiiite sur le poids original, de celui qui sert journellement à étalonner les poids des balanciers ; le marc du poids ordi- naire s'est trouvé faible d'un grain fort; ce défaut de justesse provient apparemment du service. Ce poids original a servi pour éta- lonner en 14<94> celui qui est au Châtelet, en conséauence d'un arrêt du parlement du 6 mai de la même année. (A) POIDS DE MARC , ainsi appelé parce que le tout ensemble , la botte comprise , pèse iuste un marc ou huit onces, ou une demi- livre. Le marc se divise en 8 onces, 64- gros, 192 deniers, 160 esterlins, 320 mailles , 6M félins, 4,608 grains. L'once se divise en 8 gros, 24 deniers, 20 esterlins, 40 mailles, 80 télins, 576 grains. Le gros se divise en 3 deniers, 2 esterlius |, 5 mailles, 10 félins, 72 grains. Le denier se divise en 24 grains. L'esterlin en 28 grains J de grain. La maille en 14 grains } de grain. Le félin en 7 grains f de grain. Le grain en demis, en quarts, en huitiè- mes, etc. Les poids de marcontleurs remèdes comme les espèces, avec cette différence que les remèdes sur les espèces sont sur le faible, et que ceux des poids de marc sont sur le fort, conformément à l'ordonnance de 1540 , par laquelle « il est enjomt aux changeurs, orfèvres-joailliers et autres , d'avoir bonnes et justes balances et poids sans aucun re- mède sur le faible, mais sur le fort remède ; savoir : sur le poids de vingt-cinq marc jus- qu'à un esterlin et demi de force, et des marcs en pile en la pièce, pesant huit marcs jusqu'à trois félins de force. En la pièce pe- sant quatre marcs de force jusqu'à demi es- terlin. En la pièce pesant deux marcs jusqu'à un félin. En celle pesant un marc demi-félin. Et, au demeurant, des petites pièces pesant ensemble quatre onces jusqu'à demi-félin, sans quelconque autre remède. Si aucun or- fèvre-joaillier ou antre soit entremettant de peser est trouvé saisi d'autres poids, il sera confisqué , et l'amendera envers Nous , sans quelconque excusation de les avoir en garde, gage ou autrement. » 11 y a d'autres poids appelés poids de lin ou femelle , dont les essayeurs se serveoi pour peser la matière de leurs essais. (A). Poids en général et Poids anciens. Lors- que les hommes vivaient en faraille sous la conduite et le gouvernement des aociros, ils n'avaient besoin d'autre police que de celle que la nature et la raison leur ensj^i- gnaient; mais la suite des temps et leur grand nombre les obligèrent de sedispers^^r et d'aller hahitei* d'autres lieux : piévovaii que chacun d'eux n'4urait tout ce qui lui serait nécessaire, .et aurait besoin d'être se- couru et aidé des commoJilésdesautrs: avant de se séparer, pendant qu'ils ara ieut encore le môme langage, et, pour ainsi dire, la même intelligence, ils firent une av semblée générale, en laquelle ils convinn'iil des lois sociales, et entre autres decellesdes nombres, poids, mesures et njonnaies, comme principaux fondements de la jusiiw distributive. Ces lois , en perpétuelle Oit^ moire et témoignage de ce conseil uuiveryl, furent appelées Lois publiques de l'assedlk ou congrégation. De ces poids et mesurei publiques, les chefs des familles , peupladts ou colonies, emportèrent avec eux unélak, pour ajuster et ;au^er ceux gui leur seraient d'usage, et les posèrent entre les marques et enseignes de leur religion, comme inFiola- blés; ainsi en agirent par la suite les Romains. 'Pour éviter les désordres et la confusioQ qui s'ensuivraient nécessairement dans les ventes, achats, échanges et distribution des choses les plus nécessaires à la vie, si les froids n'avaient pas une détermination tiie. es anciens prirent dans cette assemblée le fondeoient du poids public sur la pesanteur du graiu d'orge, comme la chose qui kiir était la plus connue : et de certain nombre de ces grains d'orge ils composèrent lepoi^is entier d'une livre ou mine selon les lieui, et continuèrent ainsi : le grain d'orge, IV bole de douze grains d'orge, la drachme d<; six oboles, le sicle ou filater de qualr»: drachmes , la mine de cent drachmes. Le ta- lent de 60 mines ou 6,000 drachmes ; le tout selon te poids public qui a été connu de presque toutes les nations ; cependant, par Japsde temps, il a été corrompu par aug- mentation ou diminution dans ses parties et ses subdivisions. Les Athéniens ont toujours soigneusemeot observé l'usage du poids public, d'autaut que leur Etat dépendait du commerce et t^^ tic qu'ils faisaient avec différents peuples. Quelques auieurs font mention d'un vieoi talent atlique composé de 80 mines, etb mine de 75 drachmes : ce talent fut réformé par Solon , qui augmenta la mine d'un lie.'S en la faisant de cent drachmes, et réduisant le talent à soixante mines; de sorte que, de quelque manière que ce soit, le talent a toujours été de 6,000 drachmes. Quoique ce poids public fût en usag» entre toutes les nations, cependant plu- sieurs d'entre elles, outre le poids public/n avaient de particuliers, afin que leurs alTairi^ domestiques et leur commerce parliculi«f lil*/ POl DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. POl 1118 ne fussent connus des étrangers : les Hé- breux ont voulu en avoir un qui n'était d'u- sage que pour les choses qui concernaient leur religion , qu'ils nommaient à cause de cela /}oir/if du Sanctuaire; le talent formé sur ce poids étail le double de celui du fiublic, et était composé en cette sorte : le sicle de vingt gérahts , la raine de soix mte sicles, le talent de cinquante mines, Jusèphe fait mention d'un autre talent dit chincare ou kikar, et centenaire du Sanc- tuaire de cent mines, sans s[)pcifier la qua- lité desdiles min<'$ , lesquelles prises à rai- son de celles du Sanctuaire . telles que nous avons dit ci-dessus, ce kikar ou chincare reviendrait à 2V,000 drachmes publiques, et serait c[uadru|)le du poids public ; ce qui à la vérité serait contraire à Topinion de tous les rabins qui ne font le poids du Sanc- tuaire que le double du poids public, savoir le talent de 12,000 drachmes. li est encore fait mention d'un poids royal dont la qualité n est pas exprimée ; nous trouvons seulement qu'une fois l'année , Absaion faisat couper ses cheveux, et sa chevelure pesait 200 sicles au poids du roi , qui selon Josèphe valait cinq mines (1); d'au- tres ont écrit (jue le poids royal était sem- blable au poid*i public. Quoique plusieurs nations usassent de poids particuliers différents les uns des au- tres, cependant quelques-uns de ces poids avaient les mômes parties, les subdivisions et leur rapport avec le poids public en celte sorte : le poids syriaque comme ^^ ; le public, comme 6 ; le babylonique, comme 7; l'eu- boigue , comme ^ ; l'hébraïque du Sanc- tuaire, comme 12. Les Romains établirent leur Etat sur la forme des autres républiques , empruntè- rent des (Irecs et autr**s peuples leur meil- leure police, firent les changements qu'ils crurent nécessaires pour être réputés les premiers auteurs de radministration qu'ils conservèrent. Quant à leur poids , pour l'é- tablir sur un fondement solide , ils l'ont ré- glé de même sur la pesanteur d'un grain d'orge , et sur le poids de la drachme atliaue qu'ils ont augmenté régulièrement en plus grand poids jusqu'à la livre dite as, liora^ f)ondo, assipodium et solidus^ en cette sorte : e grain pèse 1 grain ,1 obole pèse 12 grains, le scrupule pèse 2 oboles , la drachme pèse trois scrupules, le sextule pèse quatre scru- pules , le siciliaue pèse deux drachmes , la duelle pèse ueuxsextules, la demi-once pèse quatre drachmes , l'once pèse huit drachmes, l'once multipliée en certain nom- bre au-dessous de douze, convient avec la livre en cotte proportion : Uncia, une once, un douzième ; sextans , deux onces , un sixième; guodrans, trois onces , un quart; trienSf quatre onces , un tiers ; quinquunx , cinq onces , cinq douzièmes ; semis , six on- ces, demi-livre ; septunx , sept onces , sept douzièmes; bes ou des ^ huit onces, deux tiers ; dodrans , neuf onc^^s , trois quarts ; (I) An il qu liés des Juifs, livre vu. dextans^ dix onces , cinq sixièmes : deunx ^ onze onces, onze douzièmes. As ^ solidus , libra et pondo : la livre ou dotrze onces qui est l'entier et le poids par- fait qui sedouldait, triplait, quadruplait et multipliait à l'intini ; et ainsi ils disaient dua- pondo triapondo^ etc. La livre romaine contenait 12 onces , 2k demi-onces, 36 duelles , 48 sicilinues, 72 sextules , '96 drachmes , 288 scrupules , 576 oboles, 6,912 grains. Les Gaulois se sont servis de tout temps du poids lie la livre divisée par onces , avec les subdivisions approchantes de celles du poids romain : cependant, selon ce que nous trouvons dans les auteurs qui ont écrit des poids , mesures et monnaies gauloises , le poids gaulois était différent du romain : car après la conquête des Gaules par les Ro- mains, le poids romain y fut en usage aussi bien que le gaulois ; le peuple eut la liberté d'user do l'un ou de l'autre; mais il était tenu de déclarer duquel il entendait se ser- vir. De cette liberté est venue la diversité des coutumes, poids et mesures qui sont en divers lieux de la France , quoique sous la domination d'un seul roi. Depuis, les Gau- lois s'étant délivrés de la servitude des Ro- mains par l'aide des Francs , et ayant pris le nom de Français , ne changèrent aucune chose de leurs anciennes coutumes et ma- nières de vivre , non contraires à leur li- berté; mais seulement ils commencèrent à vivre sous le gouvernement royal , pour évi- ter la misère dans laquelle l'ambition et la diversité des gouverneurs les avaient entraî- nés. On ne peut dire véritablement si ces Français continuèrent l'usase de l'ancien poids gaulois dont la qualité est inconnue ; en la tirant même de la taille de leurs an- ciennes monnaies , on ne trouverait pas en- core le fondement de la -livre de seize on- ces, dont on ignore la véritable origine ; on conjecture qu'elle a été composée sur la vieille mine médécinale de seize onces , ou à cause de la perfection de ce nombre com- posé de 6 et de 10 qui est le plus divisible, et dont les Romains avaient formé le Decus- sissextis. Cette livre de 16 onces était con- nue en France du temps de Charlemagne, qui ordonna que tous les autres poids des pays et villes de son obéissance y seraient réduits : d'où elle fut nommée livre^ poids du roi relie fut aussi surnommée livre, poids de marc ; aoit que ce mot vienne du mot latin, merxj marchandise, parce qu'elle était en usage entre les marchands, ou de mark (1) qui signilie frontière : les empereurs avaient établi les foires et marchés sur les frontières pour empêcher les étrangers d'é- pier le pays, ou d'apporter quelque corrup- tion de mœurs entre les peuples. Cette livre fut aussi nommée poids de Troyes , parce nu'elle avait cours aux foires de Brie et dd (Champagne , dont Troyes est la capitale. (1) Du mol marck est dérivé le mot marqnis, pour dire capitaine ou garde de frontière (Garraul« Uiv'helel, de.) 1119 POI DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. roi m II y a encore en divers lieux de la France des poids particuliers qui ont les mômes par- ties et les mêmes subdivisions que le poids de marc, et qui cependant sont différents. Le poids du roi ou le marc de seize onces dont on se sert à Paris, est composé : la li- vre de seize onces , la demi-livre de huit onces , le quarteron de quatre onces , le demi-quarteron de deux onces , l'once de huit gros , la demi-once de quatre gros , le 3uart d'once de deux gros , le gros de trois eniers , le denier de deux mailles ou obo- les, la maille ou obole de douze grains. Par- tant la livre contient deux demi-livres, qua- tre quarterons, huit demi-quarterons , seize onces, trente-deux demi-onces, soixante- quatre quarts d'once , cent vingt-huit gros , trois cent quatre-vingt-quatre deniers , sept cent soixante-huit mailles , neuf mille deux cent seize grains. Les orfèvres et ceux qui font commerce des matières d*or et d'argent, ne se servent que de la demi-livre, dite marc simplement, qu'ils divisent , savoir : le marc en nuit on- ces, l'once en huit gros , le gros en trois de- niers, le denier en deux mailles , la maille en douze grains. Partant le marc contient huit onces, soixante-quatre gros, cent qua- tre-vingt-douze deniers, trois cent quatre- vingt-quatre mailles , quatre mille six cent huit grains. Pour faciliter les comptes en la vente de l'or, on a proportionné i*once de poids avec la livre de monnaie de vingt sols , consti- tuant vingt esterlins en l'once, afin que Tes- terlin valût autant de sols que l'once vau- drait de livres tournois , la maille et le félin à l'équivalent, savoir : le marc en huit onces, l'once en vingt esterlins, l'esterlin en deux mailles, pesant 28 grains^, la maille en deux félins, pesant 14 grains Y» '^ ^^^^^ P^ sant 7 grains i. Suivant cette division le marc contient huit onces, cent soixante esterlins, trois cent vingt mailles, six cent quarante félins, qua- tre mille six cent huit grains. Le carat est encore un autre poids qui n'est en usage en France en cette qualité ,. que chez les lapidaires ou ceux qui font le commerce du diamant : en quelques lieux d'Italie il sert à peser et à juger de la valeur des perles et pierres précieuses , et revient à quatre grains , poids d'Italie : ce poids d'Italie et celui d'Espagne sont en rapport è l'ancien poids romain. Rapport des anciens poids d'Athènes et de Rome avec le poids de marc de France. Pour donner une idée exacte du rapport des poids d'Athènes et de Rome, (auxquels ont été rapportés ceux des autres nations) avec le poids de marc de France , nous fe- rons observer que la livre romaine n'est 3ue de 12 onces ; et la livre poids de marc e France de seize onces ; que les onces sont différentes , quoiqu'elles aient les mô- mes divisions, savoir : l'once romaine en huit drachmes , la drachme en trois scrupu- les , le scrupule en vingt-quatre grains. De même : l'once poids de marc en huit gros , le gros en trois deniers, le denier en vingty^uatre grains. Mais la différence est en ce que les onces, drachmes, scrupules et grains, poidsromaio, sont plus faibles d'un neuvième que leson^ ces, gros, deniers et grains, poids de marc; de façon que neuf drachmes attiques ou \^ maines ne reviennent qu'à huit gros ou une once, poids de marc : et la drachme de trois scrupules ne fait que deux deniers seize grains du même poids de marc : partant ils sont en rapport l'un avec l'autre ea celte sorte : Poids public ou at tique. 1 grain 1 obole 1 drachme 1 mine 1 talent de 60 mines. iii>l livres 10 onces |, Poids hébraïque n -a a j v du Sanctuaire. '^'^^ ^' ^^^ * ^'"^'^ Poids de marc de Frautt. 7 de grain. 10 grains |. 2 deniers 16 crains. 11 onces 2 demers 16 grains. Géraht Sicle de 20 gé- rahts Mine de 60 si- clés Talent de 50 mines Poids romain. grain obole scrupule drachme sextule siciliques duelle 12 grains i. 10 deniers 16 graius. i livre 10 onces }. 83 livres 5 onces \. Poids de mare, 1 de grain. 10 grains \, 21 grains ^. 2 deniers 16 grains. 3 deniers 13 grains f 5 deniers 8 grains. 7 deniers 2 grains. demi-once 10 deniers 16 graiu:». 2 3 k once onces onces onces 5 onces 6. onces 7 onces 8 onces 9 onces 10 onces 11 onces 12 onces 1 livre et d >- mie 2 livres 3 livres 4 livres 5 livres 10 livres 20 livres 7 gros 8 grains. 1 once 6 gros 16 grains. 2 onces 5 gros 1 denier. 3 onces 4> gros 1 dénier 8 grains. k onces 3 gros 1 denier 16 grains. 5 onces 2 gros 2 deniers. 6 onces 1 gros 2 deniers S grains. 7 onces 2 deniers 16 grains. 8 onces ou demi-livre. 8 onces 7 gros 8 grains. 9 onces 6 gros 16 grains. 10 onces 5 gros 1 denier. 1 livre. 1 livres onces 2 gros 8 de- niers. 2 livres. 2 livres 10 onces 5 gros 1 denier. 3 Iivres5oaces2gros2de niers. 6 livres 10 onces 5 gros I denier. 13 livres 5 onces 2 gros a deniers. 1121 FOI MGTIONNAIRE DE MJHISMAIIQUE. PO! un 30 livres 40 livres 50 livres 60 livres 70 livres 80 livres 90 livres 100 livres 20 livres. 26 livres 10 onces 5 gros 1 denier. 33 livres 5 onces 2 gros 2 deniers. 40 livres. 46 livres 10 onces 5 gros 1 denier. 53 livres 5 onces 2 gros 2 deniers. 60 livres. 66 livres 10 onces 5 gros 1 denier. * Les Romains se servaient de deux sortes de poids, Tun pour peser toutes les mar- chandises vendues en gros et en détail, l'au- tre pour peser l'or et l'argent et les ouvrages qui en sont connposés. Le premier dépendait du prœfectus Urbisy officier dont les fonctions peuvent s'assimi- ler à celles des prévôts des marchands. Prtt- textatui, prœfectus Vrbis^ pondéra per regio- nés initituit universas^ cum aviditali mmlo-- rum trutinas componeniium occurri nequi- rei (1). Vigénaire, en son Commentaire sur Tite- Live, rapporte la figure du poids de cent li- vres qui porte d'un côté, les noms d'un Tri- cipitinus et Sillanui quœst, Urbis, L'autre poids servant à peser l'or et l'ar- gent d^ipendâit du Cornes sacrarum largitio- yium, qui en gardait roriginal, sur lequel ri faisait étalonner ceux qu'il envoyait dans les provinces. A Texemple des Romains, les étalons des gros poids étaient gardés en France dans les villes et lieux publics, même dans les mo- nastères, pour y avoir recours. Pondéra justa et csqualia omnes habeanty sive in civitatibus^ sive in monasteriis (2). L'original du poids à peser l'or et l'argent était gardé dans le palais du roi. Bans un ti- tre de Dagobert de l'an 637, il est dit : l'a- mende sera exigible, ad pensum palatii nos- tri. Les Goths observaient la même police : Ad libram cubiculi nostri universas functio-- nés publicas jubemus inferri (3). L ordonnance du 19 mars 1540, porte : a Que toutes sortes de poids de marc à peser et trébucher or, argent et billon en toutes les monnaies du royaume, soient réduits, ré- glés et étalonnés, ajustés et conformés au poids de marc dont on usera en la chambre des monnaies. » Celle de Henry II, du mois d'octobre 1657, ordonne : « Que toutes les mesures et gros poids soient réduits à un , dont l'étalon sera conservé dans l'hôtel de ville de Paris. » A Paris et dans toutes les villes de l'Eu- rope, quand on parle d'une livre poids de marc, on l'entend toujours d'une livre de seize onces ou de deux marcs. En Hollande, particulièrement à Amsterdam , le poids de marc se nomme poids de 2'royes, En France ainsi que dans les pays étrangers, il y a plu- (1) Arom. Marcel., lib. xxvii. (2J Capf/tt/. (le Charlemagne, lib. i , cap. 64. (5) Cassîod., lib. v, Form, 39. sieurs villes où il y a deux poids différents pour peser diverses marchandises. A Lyon, le poids qu'on nommapoids de ville^ et à qui on donne aussi quelquefois le nom de poids subtil ou légtTf n'est que de quatorze onces poids de marc; et celui qu'on appelle potd« de soie^ parce qu'il sert à peser les soies, est plus fort d'une once, c'est-à-dire que la li- vre en est de quinze onces aussi poids de marc. Rouen a deux sortes de poids : l'un est le poids de marc, l'autre le poids de vi- comte ; la livre de ce dernier poids est plus forte d'une demi-once que celle du poids de marc, en sorte que les 100 livres du poids de vicomte rendent 104 livres poids de marc; et c'est pourquoi les poids de fer ou de plomb dont on se sert pour peser au poids de vicomte, sont de 204 livres, de 53, de 26 et de 13 livres pesant ; mais il faut remar- quer qu'au-dessous de 13 livres on ne se sert plus du poids de vicomte, et qu'on vend les marchandises au poids de marc. (A.) Poids de table. C'est un poids différent du poids de marc, dont on se sert en Provence et en Languedoc : la livre de table est com- posée de 16 onces, aussi bien que celle du poids de marc; mais les onces n en sont pas si fortes ; les seize onces poids de table, ne faisant guère que 13 onces, ou 13 onces et demie poids de marc, un peu plus ou un peu moins, suivant les lieux; celui de Marseillei par exemple , est moins fort que celui de Toulouse. A Londres et dans toute l'Angleterre et rirlande, il y a pareillement deux poids, l'un qu'on nomme poids de Troyesy et l'autre avoir ou aver de poids. Au poids de Troyes 24 grains font le denier sterling d'Angleterre, 20 deniers l'once, et 12 onces la livre ; on se sert de ce poids pour peser Jes perles, les pierreries, l'or, l'argent, le blé et toutes sortes de grains ; c'est aussi le poids des apothicaires, mais qui se divise autrement ; 20 grains font un scrupule, trois scrupules font une drachme, et huit drachmes une once. L'avoir ou Y aver de poids est de seize onces; mais il s'en faut près d'un douzième, c'est-à-dire de 42 grains, que lonce d'avoir de poids ne soit aussi pesante que Tonce du poids de Troyes; c'est à Vaver de poids que se pèsent toutes les grosses marchandises, comme filasse, cuir, cire, beurre, fromage, fer, etc. 112 livres d'avoir de poids font le auintal qu'en Angleterre on apoelle Atin- àred. Le r:oids de Hambourg qu'on appelle noids de ville^ est de deux pour cent plus faible que le poids de marc : il sert à peser seul toutes sortes de marchandises : il y a de particulier en cette ville par rapport au poids, qu'il y a dos jurés peseurs qui tiennent re- gistre de toutes les marchandises qui s'y pè- sent; ils sont à peu près comme les commis du poids'le-roi de Paris. A Venise, il y a le gros poids et le poids subtil; la livre de l'un et de l'autre est de onze onces, mais les onces ne sont.pas sem- blables, 158 livres poids subtil, faisant 100 1185 POl DICTIONNAIRE DE NLMISHATIQUE. POl livres gros poids. On se sert pour ]*un et pour l'autre de la romaine du prince, et les pespurs vont chez les particuliers pour la commodité du public. L*Espagne a en particulier son quintal ma- cho, ses arabes (1), ses adrames, et pour For ses castillans et ses tomins, L'Angleterre a ses hundreds^sesjodSf ses stones et son pundt. L'Italie, particulièrement Venise, se sert de migliaroj de mirre (2) et de saggi (3j; en Sicile ce sont des rotoli ou milliers. A Gènes on se sert de cinq sortes de poids; du gros poids qui est celui de la douane, où se pèsent toutes les marchandises; du poids de caisse pour les piastres et autres espèces; du cantaro ou quintal pour les marchandises les plus grossières; de la grosse balance pour les soies crues et non fabriquées, et de la ba- lance légère pour les marchandises fines. Le Portugal pèse à Yarate^ au chégo (4) et au faratelle ; il a encore comme en Sicile ses rotoli. L'Allemagne, les villes Anséatiques, la Suède, le Danemark, la Pologne, etc., ont leurs schiponds^ quelques-unes des villes du Nord et d'Allemagne leurs lispondts , et en Earticulier le Brabant, Kœnigsberg, Dantzich, ubeck, Revel et Stétin , leurs grosses et pe- tites pierres qu'on nomme autrement sléems, presque toutes de différents poids. A Archangel et dans toute la Ifoscorie, Ofv pèse les marchandises de grand volume au kerkeioitz^ et les moindres au pond^ ou poet, (^ ponde. A Gonstaniinople et à Smyrne, c'est au batmanj à l'ocos (o) ou ocqua et au chéqui : à Alexandrette, à Alexandrie et à Alep, à la rotte, roton ou rotolis dont il y a de trois sortes. Dans Vile de Chypre à Vocos^ à seyde^ au damasquin ; à Acre et au Caire, au rotol^ à Yocos et au quintal gérouin. Toutes les autres échelles du Levant qu'on ne nomme pas ici, se servent de quelques- uns de ces poids, principalement de Vocos , ou ocqua^ du rotoli et de la rotte. (k.) (I) L'ârobejest un poids dont on se sert en Espagne, en Porliigal, à Goa, dans le Brésil, et dans toute rAmérique espagnole. L'arohe de Madrid el du reste de presque toute TEspagne, à la réserve de Sévllle el de'Gadix , est de i5 livres espagnoles, qui ne font point tout à Tait i5 livres un quart de Paris. LV robe de Séville et de G idix est aussi de 25 livres, mais qui en fontâG et demie de Paris: quatre arobes foiif le quintal ordinaire; il en faut six pour le quin- tal inarcband. L arobe de Portugal est de 3â livres de Lisbonne, qui reviennent à 29 livres de Paris. (â) Le mirre est à Venise de 30 livres poids subtil. (3) Le saggi ou saggio, poids en usage à Venise, dont il faut 6 pour faire une once de cette ville. (4) Les Portugais se servent aux Indes du chégo pour peser les perles ; il en faut 4 pour un carat. (5) L'ocos pèse 400 drachmes ou 3 livres 2 onces poids de Marseille. im POIDS ACTUELS POUR L'OB BT L*AKCCKT (l). KOII. VILLES. Alep Alger Aiigsbourg Basse ra Berne Bologne Bombay Breslau Caire Calicut Cologne Consiantinople Carcovie Damas Florence Gènes Genève Goltembourg Hambourg Kœnigsberg Liège Lisbonne Livourne Madras Milan Moca Munich Naples Neucbùtel Firague Ratisbonne Revel Riga Rome Smyrne Stockholm Tripoli Tunis Turin Valence Varsovie Venise Vifimc (Autriche) Wilna Zurich PATS. Allemagne Angleterre Belgique Bengale Chine Chypre Danemark Espagne France Hanovre mélieal méiical marc miseal marc libbra tola marc roltoto mitcal marc chèques marc once libbra libbra marc poids pour ror poids pour rargerU marc de Cologne mare mare marcy 64ot(aifai libbro pagode étoilée poids marc vakia marc libbra liurej poids dé marc marc (poids couronne poids ducat poids d'argent mate marc libbra chequee marc méiical métical mare marc marc marc mare marc marc KOV I marc de Cologne j marc de rassorialion j douanière livre troy impériale gramme kilogramme êicca taie occa mare mare I gramme I kilogramme marc de Cologne ea gnnneL r- 4,7*1 Î36,0ÔT 246,87: 561,95: il,5l<: 204,6i:i i3i,li:> 4,4:0 253,'f»8 321,1T3 m^ 539.5lît 3I6,«« Îi5.i)l 444.0^ Wl') 25,:© 19oM 24W «9,ii» 339.310 m 255.035 233,^1 4«9,ôô3 2S7,àSS 255,7» 429.:.l'i 2i3,.^J' 246(65 2l),i^ 209.' I« 539,1?^ 5il,à< 2UI,t!^' 238,^^1 2^0,:^:' 254;4« Tilfor eo Î35.T«3 235,S.'^^ 373.i.''^ 11.^' 37,V^ 235.3.^ {.m 255,'«î (1) Extrait de l'Annuaire du bureau des Uri^- des, de i85L i\U POi DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. HolLmdd Madère Malle Perse PrriSie Russie Saxe Wurtemberg POIDS ACTUELLEME!,275 467,700 1000,000 450,866 486,004 2578,584 467,559 472,009 1284,825 500,194 404,950 527,847 1785,829 408,510 545,859 Ii58,701 559,.)10 467,150 548,f)45 516,962 ."^50,602 458,851 484,584 468,510 406,891 474,925 55iJ,5IO 484,709 575.448 567,770 488,551 494,881 315.602 Milan Modène Napies Neufcliàtel NHreuiberg Oran Oviédo Padoue Parme Patras Pernau Prague Ragiise Ratisbonne Revel Riga Rome Rotterdam Salzboorg Smyrne Stralsund Tricste Tripoli (Syrie) Tripoli (Afrique) Tunis Turin Dira Valence Varsovie Venise POI 1126 libbra, peso grosso 765,123 libbra, peso sottile 327,012 libbra 519,521 rottolo 890,632 livre, poids de fer 520,21 5 livre 510,226 rottolo 505,758 libbra 69λ,IC0 libbra, peso grosso 478,715 libra, peso sottile iibbra livre livre livre livre livre livre livre libbra livre livre légère livre oke vieille livre livre oke rottolo rotut libbra livre livre forte livre légère livre Vérone Wurtzbourg Zurich 340,158 3i 6.422 399,657 416,612 514.448 574,064 568,679 430,996 418,958 539,121 494,059 469,288 560,012 1284,825 485,548 560,012 211,127 507,969 503,660 368,796 468,705 552.978 555,550 377,866 477,109 301,2^2 libbra, peso grosto libbra, peso sottile libbra, peso grosso 497,343 libbra, peso sottile 352,642 livre 476,998 livre forte .527,277 livre légère 468,640 POIGNANT, terme de monnaie, donner le poignant au maitre. Pour entendre cette fa- çon de parler, il faut savoir la différence qui est entre trébuchant et poignant. Trébuchant est la force de poids qui est en Tun des bas- sins de la balance plus qu'en Tautre, par le moyen de laquelle le bassin qui est plus chargé, vientà tomber i*t trébucher. Poignant, à proprement parler, est la vacillation ou lassitude du poing quen^sseut celui qui tient les balances , par le moyen de laquelle l*un des bassins ( quoiqu'ils soient char- gés également) vient à tomber et trébucher sans aucun rorçage de poids. Donner le poignant au maître (de la monnaie), c'est ajuster si également son carreau sur le poids du dénéral, que le trébuchatit de la bahince ne vienne au forçage de poids qu'il y ait en Tun des bassins plus qu en l'autre, mais seulement de la vacillation du poing, que sent celui qui pèse en tenant et soule- vant ses balances, qui n'est qu'en effet qu'un trébuchant lent; de sorte que poignant est moins que trébuchant. Ce mot poignant est employé dans une ordonnance de 1586; la- quelle en parlant des pesées et essais qui sont quelquefois trouvés plus forts que le papier des gardes ou registre des délivran- ces, dit : « £squelles pesées et essais tant en poids qu'en loi, sera donné le poignant auï maîtres. » (A). POINÇON, morceau d'acier sur lequel le tailleur ou graveur grave en relief les diffé- DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. POU s monnaies; cette proportion est actuellement d'un à 1* i^^Vr- Il est encore plus court, pour avoir la pre- mière des deux proportions, de comparer le fin de la même valeur en or et en argent. Exemple : Le quart de fin d'un fouis vaut six livres, et pèse trente-cinq grains un cinquième d'or nn sans aucune épargne de remèdes ; on n'a qu'à chercher, en divisant l'un par l'autre, le rapport entre trente-cinq grains jf d'or fin , et 504- grains 4?r ou iJ 'argent fin qui font égafemeni six livres : il est comme un à quatorze La proportiôil entre les espèces qui cou- rent aanis le môme temps n'est pas toujours parfaitement semblable ; le marc de fin mon- naya enpièeesdedeux sels fabriquées en con- séquence de Féd'it du mois* d'octobre 1738, produit moins que fe marc de fin en écus, si Ton compare leur valeur respective sans avoir égard aux remèdes , et produit da- vantage si l'on compare leur valeur après l'épargne des remèdes ; dès lors les pièca de deux sols n'ont pas avec les louis la même proportion ni fe Ataie rapport que les écus. Dans les premiers temps, i'or était ordi- ^nairement estimé dtt ibis Autant que l'ar- gent, et selon cette proportion, la monnaie d'or fut marquée au bœuf, et celle d'argent à la brebis ; le bœuf valait dix brebis propor- tionnellement selon le nombre des drachmes; cependant cette analogie variait snivant l'a- bondance ou rareté de Tuiie ou l'stitre ma- tière. Quand César retourna des Baoles, il porta une si grande quantité d'or à Rome, qu'il n'était estimé que sept fois et demi autant gue l'argent r quelques auteurs ont voulu tirer une proportion treizième de ce qu'écrit Hérodote des tributs et revenus an- nuels c[ue DàHus recevait des proviaces ou satrapies ; alors l'argent était pesé selon le poi(ls dont se servaient les Babyloniens, et l'or selon le poids eubo'ique, et Tor multi- plié par 13 était évalué à l'argent. Il faut observer dans cette réduction la différence du poids dont se servaient les Babylo- niens pour peser l'argent d'avec le poids euboïque servant à peser l'or ; en Irourera alors que cette proportion treizième n'est pas exacte. Nous lisons dans Pline (ij qu'andenne- ment à Rome le scrupule d or était taxé à 20 de petits* sesterces ; mais cet auteur n'en marque pas le temps ; si c'était lorsque le dernier romain était du poids d'un seitule, le petit sesterae serait du poids d'un scru- pule, et il y aurait proportion vingtième: si le denier était en raison de sept en ronce, i? y aurait proportion de 17 ■!•, et si c'élail au dernier temps, que le denier était en rai- son de 8 en l'once, il y aurait proportion quinzième. Nous.penstms avec piusieursau* leurs que ce passage de Pline a été corrompu, et qu'u doit y avoir pièces d'or pour scru- pules et deniers d'argent pour petits ses- terces, et prendre la pièce d'er double du poids de celle de l'argent, seloti qtïélk fut fabriquée an commencement du poids de 2 drachmes et de 48 en la livre; en ce temps le denier d'argent était déjà réduit au poids d'une drachme, et de 96 en h livre; ce qui reviendrait à une proportion dixième que nous trouvons confirmée par la capitu- lation que les Romains firent avec les Elo- liens (2;, qui porte qu'au cas qu'ils ne pou^ raient payer en or, ils donneraient 10 taienti d'argent pour un talent d'or : aussi an- ciennement les amendes étaient limitées i deux bœufs ou BO brebis en nature, les- quelles en monnaie furent évaluées, sa- voir, le bœuf à 100 as, et la brebis àia,ce 3ui confirme que la proportion était alors ixièrae (3). Pollux et Hesychius^ écrivent qae de fear ()) Chapitre 3, livre xxxiu, Hist. Kai. (2) Tite-Ltv., th. viM, décade*. (3) FcsHîs ei Aula-Geilc. 1195 PAO DlGtiOMNâlRE DS KUMISMÂTIQDE< PBO il54 temps cette analogie dixième était encore en usage ; cependant plusieurs sont du seo* liment qu^il ne faut point entendre» par Tor 3 ni avait cours, de Tor fin, mais de l'or *Ophirf qui tenait quelque alliage que les anciens saraient très - bien distinguer ; car, comme le remarque Héi^dofe, lorsque Crésus envoya des tuiles d'or en Delphie, quatre étaient d'Or fin, et les autres d'or aloyé. Au temps des Romains, la plus commune et la plus juste proportion était douzième^ c'est-à-^ire que douze livresd'argent payaient une livre d'or. « Par la loi 1, C. De aramti pretio^ la livre d'or est évaluée 78 sols , et celle d'argent 5 sols, qui est une proportion ik |. Sous la première race^ la proportion était dixième ; le sol d'or était à 23 et à 24 carats du poids de 85 grains -k, et valait kO deniers d'argent à 11 deniers 12 grains de loi, du poids de 21 grains la pièce, ce qui établit la proportion dixième entre l'or et l'argent. Sous Pépin, premier roi do la seconde race, en 751, les sols d'or, du même poids que ceux fabriqués sous la première race, c'est-à-dire de 85 grains , et valant 40 de- niers d'argent de 23 crains de poids, for- maient alors la proportion presque onzième. Sous Charles le Chauve, roi en 840, la proportion était douzième, et continua d'être douzième jusqu'à 1609, non-seulement en France, mais dans les pays voisins (i) ; un marc d'or monnayé valait 12 marcs d'argent presque fin, sans l'être pourtant au dernier degré djB pureté. Nous en tirons la preuve d'un capitulaire de Charles le Chauve : Vt in omni regno no«- iro^ non amplius vendatur libra aun purii^ sime coctif nisi duodecim libriê argenli de noviâ et meris denqriis ; illud vero auruiUf quod coctum quidemfuerit j $ed non tanium ut in eo deauratura fieri possitj libra wna de auro vendatur decem libris argenti de novie et meriê denariis. Ce capitulaire concilie la proportion douzième avec celle de dix à un, que plu- sieurs auteurs ont soutenue : quand l'or était d'un titre plus bas, et qu'il ne se trou- vait par exemple qu'à 20 carats, il ne valait que 10 marcs d'arsent fin : réciproquement 13 marc*s d'argent où il serait entré une treizième partie d'alliage, n'auraient valu qu'un marc d'or à 24 carats. Les lettres patentes de Philippe de Valois, du 29 janvier 1339, portent : « Que l'on fasse nos monnoies blanches et noires sur le pied de 60 jjros tournois d'argent-lo-roi au marc de Paris, et notre monnoie d'or fin sur le pied de 12 marcs d'argenl-le-roi au marc de Paris : c'est à sçavoir qu'un marc d*or fin vaudra et courra pour 12 marcs d'argent» et ainsi parmi ce, seront toutes nos monnoies blancnes et noires évaluées trentaines, en recevant le marc d'argent-) e-roî au-dessus (i) OrdooD» tome H, page \k%* (3) LeBlane, page lit. Eilitde Piste, en juillet 8U. du marc de Paris pour 7 livres 10 sols tour- nois, et un marc d'or fin pour 90 livres (1).» Douze fois 7 livres 10 sols font 90 livres tournois : la proportion n'était plus la même entre les matières d'or et d'argent qui se recevaient aux hôtels des monnaies, puisque le marc d'or fin se payait â2 livres, et le marc d'argent fin 6 livres S sous tour- nois : elle était hors œuvre comme 134 à 1. Cette différence vient de ce, que pour con- vertir en monnaie une même somme, il y a plus de frais à faire sur l'argent que sur l'or, et l'on paye moins ce qui est moins utile. D'autres lettres du même roi, datées du 6 avril 1339, portent : « Ordonnons que l'on fasse nos monnoies d'or et d'argent blanches et noires sur la pied de 60 gros tournois d'ar- sent-le-roi au marc de Paris. Le marc d*or un vaudra et courra pour 12 marcs d'argent, et ainsi parmi ce, seront toutes nos mon- noies blanches et noires évaluées trente sixaines, en courant le marc d'argent au" dessus du marc de Paris pour 9 livres tour- nois, et un marc d'or m pour 108 livret tournois argent-Ie-roi des monnoies dessuî dites. » Douze fois 9 livres tournois font 1Ô8 h- vres tournois, le marc d'or fin s'y devait payer 95 Iivr.es tournois, celui d'argent fin 6 livres l&sols tournois. C'était, entant que matière, ik'ffhi. toutes ces ordonnances prouvent la pro- portion entre Tor et l'argent de 12 à 1. Elle était encore sur le même pied parmi nous en 1609, suivatit l'article 3 de Tédit du mois d'açût de la même année ; « tellement que toutes le^ pièces d*or et d'argent se rapporteront par une proportion douzième de Tor à l'argent et de l'argent à l'or (2^. » En 1641, lorsque Louis Xlll voulut faire convertir les monnaies étrangères qui avaient cours en France, en d'autres espèces qui portassent son effigie, il fit assembler ce qu'il jr avait de plus nabiles gens à Paris sur le fait des monnaies, pour avoir leurs avis sur la proportion qu'on devait observer entre l'or et Fargent ; on fit faire des es- sais de toutes les monnaies des peuples voisins en présence des principaux minis- tres d'Etat pour connaître quelle était leur proportion. On trouva par ces essais que l'Allemagne et Milan gardaient la proportion douzième, c'est-à-dire qu'ils donnaient douze marcs d'argent pour un marc d'or ; la Flandre et les Pays-Bas, la proportion douzième et demie; l'Angleterre, la treizième et un cin- auième ; l'Espagne, la treizième et un tiers, e qui se trouva conforme aux ordonnances de chaque pays. On considéra que la France était au milieu de ces Etats comme le centre et la source de leur commerce ; que, pouvant prendre chez elle presoue toutes les choses les plus néces- saires à la vie, elle pouvait aussi imposer (4) Recherches sut la valeur des Mounaîes. Or donn., tome 11, p. 438. (i) Traité des Monnaies de Poulain, page 441. 1155 PRO DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PRO m telle loi qu'il lui plairait pour le cours de ses monnaies; c'est pourquoi Ton choisit pour la fabrication des louis d'or et d'argent la proportion treizième et demie, peu plus, qui était plus forte que celle des autres, afin d'attirer plus de leurs matières. Cette proportion, établie avec tant de pré- caution et suivant laquelle on avait mis les louis d'or à dix livres, et les louis d'argent à 60 sols, fut observée pendant plusieurs an- nées ; on fabriqua, dans la seule monnaie de Paris, près de trois cents millions pendant qu'elle fut gardée. Sous Louis XIV, le 15 mars 1656, on augmenta la valeur des louis d'or qui eurent cours pour onze livres; par ce surhausse- ment, la proportion qui avait été établie avec tant de circonspection, en 164'i, entre l'or et râlent fut changée, et de treizième et demie qu'elle était alors, elle fut quatorzième f|. Elle changea encore plusieurs fois dans la suitepar les augmentations et diminutions dupnx du louis d'or. Le 15 août 1686, les louis d'or furent mis à onze livres dix sols, et à la fin du mois d'octobre de l'année suivante, ils ne valurent Sàe 11 livres 6 sols, et l'écu blanc trois livres ; ors la proportion fut quinzième un quart, la plus forte qu'il j ait encore eu : quoique cette proportion ne pût pas être toujours la même, il est certain que dans les meilleurs temps elle a été depuis onzième jusqu'à treizième , c'est-à-dire que 11, 12 ou 13 marcs d'argent ou approchant payaient un marc d'or. Depuis l'édit de 1726 jusqu'à présent 1763, cette proportion, comme nous l'avons dit ci^essus, est un peu plus mie quatorzième. En Angleterre , suivant les registres de Hagdebourg (1) et différents baux des mon- naies de ce royaume rapportés par Lowndes, la proportion a été longtemps douzième chez les Allemands et les Anglais. Sous Edouard r% depuis 1274 jusqu'en 1307 , le marc d'or fin produisait 8 livres sterling, celui d'argent fiUi 13 sols k deniers sterling. Sous Henri YI, de 1&.22 à U72, et sous Edouard lY, de 14-61 à ltô3, le marc d'or fin Produisait 15 livres sterling, celui d'argent n, 30 sols sterling. 11 semblerait, dit 1 auteur des Recherches sur la valeur des monnaies (2), qu'avant la découverte de l'Amérique, l'argent, plus rare et plus précieux, devait avoir plus de supé- riorité sur le cuivre qu'il n'en a de nos jours; mais, soit qu'on ait substitué le fer à 1 autre métal, et que les anciens fissent plus d'usage que nous du cuivre pour leurs armes, pour le labourage , pour les ornements de leurs maisons, ou qu on ait observé que des mines d'argent il se tire considérablement plus de cuivre, l'argent" a gagné sur le cuivre, et l'or sur l'argent ; apparemment depuis qu'on ex- ploite les mines des Indes , le cuivre s'est (i) Yoy, In wiehbildo Magdebura, art. 12, Goldasica- tholicon rei nummariœ, page 455, titre 58. Lowndes Et$ai for the amendmeni of the silvercoim, page 40. (2) M. Diipré de Saint-Matir, pages 158 et 159. plus multiplié que l'argent, et l'argent que l'or, du moins on l'a cru ; car les hommes se gouvernent plus par leur opinion qu'ils connaissent, que par la vérité qu'ils igno- rent. Suivant le Journal encyclopédique du mois de juin 1757, à la suite de la Dissertation du marquis Belloni , la proportion actuelle de l'argent au cuivre est de 73 k 1, et se trouvait anciennement de 960 h 1. Combien auraii-i) fallu que le marc d'argent eût produit pour soutenir un semblable rapport ? La façon du cuivre converti en monnaie emporte presque la moitié de sa valeur. Il parait , par l'ordonnance de Henri 111. du 31 mai 1575 , peut-être la première qui ait statué sur la fabrication des monnaies do cuivre, que la proportion entre l'argent un et le cuivre monnajéétait alors comme 31 \{ à 1. Cette ordonnance porte : c Ayant par no- tre ordonnance du jour et date de ces préseih tes, toléré par provision le cours de noire écu soleil à 60 sols, etc. Vous mandons que sur le prix de soixante-quatorze écus, le marc d'or fin valant 222 livres, vous fassiez conti- nuer en nos monnaies la fabrication desdits écus , des poids, loi , remède et brassages accoutumés, et au lieu des testons, etc., tous fassiez fabriquer en nosdites monnaies, sur le pied de quatorze livres , le marc d'agent- le-roi de haute loi, pièces appelées francs d*arg'ant,de 17 ^ etpièces au marc, au remède d'un huitième de pièce, revenantes à 11 de- niers 1 grain trébuchant pièce, et de loi à 10 deniers de fin, au remède de 2 grains, qui auront cours pour une livre tournois; en nos monnaies du moulin à Paris sera îbrgé pour vingt mille livres, moitié de doubles et l'au- tre moitié de petits deniers qui seront de cuivre fin, lesdits doubles de soixante-dx- huit pièces au marc, au remède de quatre fâèces, et les petits deniers à l'équivalent: equel ouvrage voulons être fait par Aubio Olivier, auquel avons ordonné, tant pour la matière que salaire de l'ouvrage, gravure des fers, monnayage et tous autres frais- néces- saires, 13 sols tournois, pour chacun marc de net, etc. * L'arrêt de la cour des monnaies du 29 no- vembre 1580, i)orte : « Seront fabriqués doubles et petits deniers de cuivre fin de 78 au marc, les doubles*au remède de quatre pièces, et les deniers de 156 pièces au n)arc. pesant la pièce desdits doubles 2 denierji neuf grains, et les petits deniers 1 denier * grains , etc. Pour les doubles et petits ie- niers tournois de cuivre, il est oroonné au- dit maître 13 sols par marcdudit ouvrage, en comprenant le salaire de Touvrier, du mon- nayeur , droit de ferrage dudit tailleur et autres frais nécessaires; à la charge de pajer 2 sols 8 deniers auxdits ouvriers, aux mon- noyers 1 sol 4 deniers, et au tailleur 6 de- niers pour chacun marc desdits doubles et petits deniers tournois, etc. » La loi d'Ârcadius et d'Honorius, adressée * Hilaire, préfet du prétoire, marquait dans le numéraire tournois la proportion de 360 à 1 entre l'or et Iç cuivre , et par conséquent 4187 PUL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. PUT il88 trientième entre l'argent et le cuiTre (1). /m- peratarei Arcadiuê et HonoriuM Aug. Éilario prœfecto prœtorio. Mris pretia auœ aprovin-^ cidtibiu postulaniur Ua exigivoiumuSf lUpro 20 libris œris unus auri solidus a possessore reddatur. Datum 5 Calendis /. Bled. Ar^ Cad. IV et Honor. UI AA. Coss. 396 (2). « Celle des mômes empereurs, datée du même jour au Code Tbéodosien, TannoDcait éga- lement dans le numéraire Parisis. Mrispretia quœ a provindalibus po9tula$Uurf ita exigi vo/umtM, ut pro 25 libris œris solidus a pas- sessore reddatur{3). Le^ solidus auri de ces deux lois, consi- déré comme la livre numéraire» pesait d'or en Rochelois 48 grains, en Parisis kO grains, en tournois32 grains. En argent un son poids égalait comme Rochelois 576 grains ou une once d'argent, comme Parisis 480 grains, comme tournois 384 grains. En cuirre, sa pesanteur allait, comme Rochelois à 30 on- ces, comme Parisis à 25 onces, comme tour- nois à 20 onces (4). Les proportions entre les métaux n'ont guère changé que depuis environ 200 ans. En 1575, le marc de cuivre monnayé produi- sait 13 sols, celui d'argent fin 20 livres 14 sols, celui d'or fin 230 livres 12 sols 8 de- niers, en négligeant une fraction de denier; Tor était au cuivre comme 359 1^ à 1 ; et l'ar- gent comme environ 12 à 1; le marc de cui- trer dans l'épargne des remèdes; un marc d'or fin monnayé égale 14 marcs H marcs d'ar- gent fin, et 785 marcs de cuivre (6). Depuis Servius Tullius jusqu'à Papirius, ces métaux étaient montés de 1 à 24 : depuis Papirius jusqu'à présent, le marc de cuivre est augmente en valeur de 8 à 20 sols : l'ar- gent de 12 livres à 54 livres 6 sols 6 deniers iV> l'or de 144 livres à 785 livres 9 sols 1 de- ancienne monnaie. Voy. Pou- mer -A. (A.) PUGESIA, GEOISB. PUL. Les Persans nomment ainsi engéné- ral'toutes sortes d'espèces de cuivre qui se fabriquent dans leurs monnaies, et qui ont cours dans leur empire. En particulier ils appellent kabesoui deux petites monnaies de ce métal, dont lune vaut environ cinq de- niers et une maille de France; et l'autre la moitié. Ces espèces ont d'un côté la devise ou hiéroglyphe de la Perse moderne qui est un lion avec un soleil levant, et de l'autre» l'année et le lieu de leur fabrication. Dans la Relation du voyage d'Adam Oléarius en Perse, oui était à Ispaban en 1637, à la suite des ambassadeurs y en tèt^de rédilion, tome !•% p. lxv. ((59 QCA DlflTlûMNAIRE W NUMISMATIQUE. QUI m celte donation pour lui et pour ses succes- sieurs, par une charte du 8 mars 9&5. (Voy. Perri, Histoire de Chàlen :Gisec, Histoire au Pny; le Gallia Christiana^ et V Histoire de Langufdoc^ de di^ms de Vie et Yaissette.) Le vicooite d& PoUgnac, Armand V, céda, en uni, à réglise du Puy, sous l'épiscopat de Pierre IV, tQut ce qu'il avait 'dans la mon- naie du Pu^, c'est-à-dire, la portion de droits et de proiit^ qu'il s'était réservée dans la fabrication de cette monnaie. Cette conces- sion fut confirmée par le roi Louis le Jeune, nn 1173, sous \û même prélat, et sous le vi- (^oQite Pons iVy 81s d'Armand V. (Baluze» flist. de la tn^ison d'Auvergne^ tom. II» pag. 00-68.) Il y eut un accord, en 1173, entre le même prélat et les «haooîaes de son égHs«, d'une part, et Poqs IV, ?ieomie du 9uy, de l'autre, {)ar lequel Us convinrent que ledit évèque et edit vicomte jouiraient par moitié, en la ville du Puy, des droits sur la monnaie, lesdis, dont ce prélat jouissait entièrement en vertu de la transaction de 1171. Les évèques du Puy conservèrent leur droit de battre monnaie dans le xiii' siècle , et même encore dans te xiv* ; car on voit dans le premier mémorial de la Chambre des comp- tes, que l'évéque du Puy fut un des prélats auxquels Philippe IV écrivit au sujet de sa réformation de la monnaie ; ce devait être alors Jean de Comines. Q QDADftlIiO, petite monnaie gui est pro- preaient le denier romain dont 50 forment le jule ou jfUio. Le quadrin de Florence est p|u^ fort , il en faut trois pour le soldo^ espèce imaginaire, et cinq pour la grosse monnaie réelle de billon; kO quadrins de Florence font le jule. Voy. Les monnaies 9CtUÊlles i^ l'Italie au mot Monnaiss et l'ar- ticle Pàp^s (S§Qnnaies des), QUAQmiPLE, monnaie qui vaut auatre fois «utaut que Tespèce dont elle est une des augmentations ; celle que l'on nomme le plus ordinairement ainsi est la quadruple d'Espagne qui vaut quatre pistoles, par con- séquent 60 livres de France quand le change est à 1$ liyra^ p^^r piatoie. Le quadruple au louis d*or qm «e fabriquait autrefois en France n'iitait pas la même chose dans les hôtels de$ monnaies que dans le public. Dans les o^onnaies ce n'était que le double louis, c'est-à-dire vingt-deux livres, sur le pied d'onze livres le louis ; dans le public, c'était H livre^ sur la même évaluation du louis; cette diQiérence venait de co que Louis XIII ordonna en 1640 la fabrication des louiii : ^Ipr^l^lQ^i^que depuis le public s'accoutuma h apppjler demi-louis , n'eut cours que popr cinq livrep dix sols, ou ()our cinq livres qi^i sur sa première fixation , le douille popr dix, et le quadruple pour vingt. (AJ QUAJ&T D'ECU , monnaie d'argent qui eut cours en France au mois d'octobre 15S0, et qui a cessé d'être rQQu§ dans le commerce dans les prerpièrçs années du règne de Louis XIV. Ils étaient h onze déniera d'ar- gent fin du poids de sept deniers treize grains, ou ISi grains, de 25 1 au marc, et eurent cours pour i^ spis; ils montèrent en- suite iusqn'^ 16 sols, les demis à propor- tion. On donna le nom de quartd'écuà cette espèce, à cause qu'elle yalut d'abord le quart de l'écu d'or qui fut fii^é h soiiiante sols, Tan i5T7 : pour le faire connaître, on mit ces chiffres IIII à côté de l'écusson ; et sur le demi-quart, pour faire voir qu'il ne valait |ue la huitième paf tie , on mit ceux-ci V. îl. (A.) ï Qhabt D'ieu , ttomiaie idéale de Genèfe, qui, suivant l'usage, vaut vingt sols ou m quart d'écu, quoiqu'elle n'en dût réellement valoir que 15. Il y a des pièces de di; suis dont les deux font le quart d'écu. (A.) QUARTO, monnaie de cuivre oui a cours en Espagne pour quatre maravédfs. QDENTOVIC , lieu célèbre autrefois pour la fabrication des monnaies. M. I^e Blanc, dans son Traité historique des Monnait$ iî France, rapporte au rès^^^ de Loips le Détwa- naire une monnaie qui a pour empreinte aa revers un vaisseau, et pour légende Qu^o^- vicus ; ce vaisseau marque que catte ville était quelque port de mer considérable: nous lisons dans les Annales dâ Saint-Ptr- tin, que Tan 842 une armée de Noriûanas descendit dans un lieu de gran4 cowaoûerce ai^pellé Quentovic, qu'elle piUa e| wccas^ea. Tous les ailleurs demeurent d'accord "jac Quentouvicus ^ Quentavicu§ et QufnlQVi(^\ n'est autre chose que Quantiœ vicus: am ce lieu devait Être 3itué à l'embouchure de la Canche, dont le nom latir. esiQm- tia, (A.) QDILO , monnaie d'argent dw SUts da Grand-Duc de Florence, qui vaut cinquante- trois sols quatre deniers, monnaie du pays- (A.) Voy. les monnaies actuelles. QUINTER l'or et l'argent, c'est le marmie; après l'avoir essayé et pesé , et en avoir fait payer le droit de quint dû au roi. Ce terme est particulièrement en usage dans les muies duPotosi,duChili et de la Nouvelle-Espagne, d'où il a passé en Europe parmi ceux qui font le commerce de l'or et dç l'argent en matières et non en espèces. (A.) QDINZAJNS D'OR, espèce^ fabriquées en exécution de l'édit du mois de décem- bre 1719, registre en la cour des mpnnaui. le 2 du même mois , au titre de 24- cirais. au remède d'un quart de carat, à ta tatH^' - 65 Jf» «u remède de -f^ de pièce par mon , qui ont eu cours pour 15 livres pièce. (A) QUIRAT, petit poids d'Bgypte; il eu faat seize pour faire la drachme. «Ul REC MCnONNAmE DE NUMISMATIQUK. REC HH R HATEL» poids de Perse qui revient envi- ron à la livre, poids de marc. RATIS, petit poids dont on se sert dans les royaumes de Bengale et dans Tempirp du Mogol pour peser les diamants çt les perles. Le ratîs pèse 3 grains \. RATZÊ , monnaie de billon qui se fabri- que dans quelques villes de Suisse , et qui vaut environ un sol de France. - REAL, au pluriel réauXj monnaie d'ar- gent dTspagne qui vaut la huitième partie de la piastre courante. Il y a des réaux dé huit, ue quatre, dô deux, et des demi-réaux : les réaux de huit sont les piastres , ceux de Juatre sont les demi-piastres ; les réaux de eux sont le quart de la piastre, et le demi- réal en est le seizième. Les réaux de huit d*Espagne sont du poids de vingt-deux deniers huit grains, et tien- nent de fin onze deniers deux grains, excepté ceux fabriqués dans le royaume d*Aragon en 1611, qui ne pèsent que vingt-un deniers neuf graips, et qui n'ont que dix deniers vingt-Seqx grains de fin. Les réaux au moulin de 1620 pèsent21 de- niers 12 grains I et no i)rennent de fia que 10 deniers 21 grains. En 1673, les réaux de 22 deniers 8 grains eurent cours en France par déclaration du roi, d*abord pour5â sols pièce, ensuite pour 60 sols : ils ont été décriés depuis, et ne sont reçus Qu'au mare dans les monnaies au prix de k^ livres 18 sols le marc , suivant l'arrêt (lu conseil du 15 juin 1726. On fabriquait autrefois en Flandre une monnaie d'or gui portait le nom de réal ; elle était du poids de quatre deniers au titre de 25 carats \. (A.) RÉAL DE VELLON, mpuuaie de compte d'Es- pagne, comme en France la livre ou le franc; il faut 15 réaux de vellon pour faire la pias- tre de plata ou d'argent, en sorte que, sup- posant la piastre à 60 sols de France, le réal de vellon ne vaut qiie h sols de la même monnaie. (A.) RECEVEUR GÉNÉRAL des boites des monnaies de France, payeur des gages des officiers de la cour des monnaies. (A.) RECEVEURS AU CHANGE de la monnaie de Paris. Par édit du mois de janvier 1705, portant création de plusieurs oflices dans les monnaies, le roi a supprimé tous les ofilces de receveurs au change qui avaient été créés po- naie courante et monnaie de compte» les w tngals comptant et tenant leurs livres paj réis, comme les Espagnols l#r maraTédts; >' (1) Page 181. iU9 BEM UICTIOilllÂffiE DE NUMISMATIQUE. REM IISO faut environ 8 réis pour faire le soi tour- nois. {1 faut sept cent cinquante réis pour la piastre» et la pistole à. proportion. Les deux cents réis 4u Brésil font la livre de 32 sols (le France KEUQliuXLPe VnprU) sur les légendes des monniiies. roy, France, 4* partie. R£M£DE , terme de monnaie qui exprime la quantité de poids et de fin que le roi per- met aux directeurs de ses monnaies d*em- ))1oyer de moins dans la fabrication des es- i>èees. Le remède qui concerne.le poids s'ap- pelle' remède de poids, et celui qui concerne le fin s'appelle remède de loi. Le roi» par édit de 1726, a ordonné que trente iQuJs d'or, dont la fabrication a été ordonnée par le même édit, pèseraient un marc, et a accordé aux directeurs des mon- naies un remède de poids de douze grains f^ar marc. Sa Majesté a aussi ordonné que e mar^ d'argent aérait composé de huit écus de six livres et trois dixièmes, ou de quatre- vingt-trois dixièmes à douze sols pièce ou de cent soixante-six vingtièmes ou pièces de six sols, et a accordé un remède de poids pour les écus et riemi-écus de trente-six grains par marc» pour les cinquièmes et dixièmes de quarante-un grains et demi, et pour les vingtièmes de quatre-vingt-trois grains. En aorte que si trente louis de vingt-quatre livres pièce, ou quinze louis de guarante- huit livres pièce, ou soixante demirlouis de douzelivres pièce, se trouvent peser ^ix crains moins que le marc, le directeur n'a pns que la moitié du remède que le roi lui a accordé; ce qui s'appelle travailler dan3 les remèdes. Si les mômes louis pèsent qqatorze grains moins que le marc, le directeur a pris deux i^rains plus que le remède accordé par le roi, ce qui s'appelle travailler hors des remèdes, et alors on condamne le directeur à la resti- tution de ce qu'il a pris d'excédant, et à Ta- mende solidaire avec les ju^es-gardes, qui, étant préposés pour ne délivrer au public que les espèces qui sont au poids prescrit f)ar le roi, sont répréhensibles pour en avoir aissé échapper de plus faibles qu'elles ne doivent être. Si les louis pèsent douze grains moins que le marc, alors le directeur a pris tout le re- mède que le roi lui a accordé, ce qui s'ap- polle chatouiller le remède. Tout ce moins, dont nous venons de parler, qui se trouve dans le marc des trente louis, s'aj)pelle faî- blage ; en sorte que dans le premier cas on ne ut dire qu'il y a un faiblaçe dans les trente louis, ou que les trente louis sont faibles de six grains. Dans le second cas, les louis sont faibles dans les remèdes de douze grains, et hors les remèdes de deux grains. Dans le troisième cas, ils sont faibles de douze grains. Tout ce qui vient d'être dit au sujet de l'or, doit s appliquer h l'argent, suivant les différents remèdes que Sa MaJestA accorde aux directeurs pour sa fabrication, et dont nous avons parlé ci-dessus. A l'égard du re- mède de loi, le même édit -^z 1726 règle celui que le roi accorde aux directeurs tant pour 1 or que pour l'argent. Sa Majestéentencf que l'or soit labriqué au titre de vingt-deux carats au remède de douze trente-deuxièmes, et l'argent au titre de onze deniers, au remède de trois grains, c'est-h-dîre, que le roi per^ met aux directeurs de mettre dans l'or douze portions de carat de fin moins que le titre prescrit, et dans l'argent trois portions de aenier moins que le titre ordonné ; en sorte que si le directeur a travaillé son or h vingt- un carats vingt-deux trentendeuxièmes, il se trouve avoir pris dix trente-deuxièmes ou dix portions de carat des douze que le roi lui accorde; et pour exprimer cette diffé- rence, on se sert du terme d'écharseté, et alors on dit qu'il y a dana Tor une écbarseté, ou que l'or est écbars de dix trente-deuxièmes dans les remèdes. Si le directeur a travaillé l'or à vingtrun carats dix^'buit trente-deuxià- xp^s, il se trouve avoir pris quatorze trente- deuxièmes d'écbarsetéi et alQfa il a pris le^ douze trente-deuxièmes que le roi lui ac- corde, et deux trente-deuxièmes au delà; en sorte que son travail se trouve échars de douze trente-deuxièmes dans les remèdes, et de deux trente-deuxièmes hors les remè- des: dans ce cas on condomne le directeur à • restituer les deux trente-deuxièmes répartis sur la totalité de son travail de Tannée, et en l'amende solidaire avec ressayeur, lequel est responsable du titre des espèces, comme les juges-gardes le sont du poids. Si le direc- teur a travaillé l'or à vingt-un carats vingt trente-deuxièmes, son travail se trouve échars de douze trente-deuxièmes; pe qui s'appelle chatouiller le remède, parce qu'alors peu s'en faut qu'il n'ait excédé les douze trente deuxièmes de remède que le roi lui ac- corde. Tout ce que nous venons de dire concer- nant l'or doit s'appliquer ^ l'argent. Le remède de poids na change point le titre flxé par les édita ; il retranche seulement {»ar proportion quelque chose du fin et de 'alliage. Le remède de loi ne dérange rien au poids ; mais le remède de poids augmente le nombre de pièces qui doivent faire le marc, et il affaiblit autant chacune d'elles. Lorsque les remèdes de poids et de loi ont été ména- gés ensemble dans toute leur étendue, le fln du marc effectif n'est point différent de ce qu'il était au moven du seul remède de loi ; mais chaque esnèce contient d'autant moins de tin en poids. V oyez au mot Mon ir aib, après les monnaies fabriquées sous le règne de Louis XV, l'analyse de la fabrication de 1726, où cette proportion est démontrée. Cette facilité de remède sur les espèces accordée aux directeurs des monnaies est très-ancienne; nous lisons dans ^n bail de la monnaie de Toulouse, fait en 1258, que les maîtres et fermiers des monnaies avaient des remèdes, et que l'on faisait les délivrances et les emboîtes comme à présent; voici les termes de ce bail : Simplices auiem Tholosani debent esse legis et ponderisJ'Mrçm^wi^mthoç 1151 REN DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQ|}E. REN liH €st sciendum ad quaiuor pugiesses (1) minui legiêf sicut débet fieri moneta domini régis apud Carcoêionam et Nemauium, Dicti enim nmplices Tholbêoni debent deliberari de pan-- dere decem et octo solidorum et unius denarii ad marchai tra : et si duo denarii plus fuerint in tribus marcfiiSf non arresiarentur ad deli-- berandum. Après avoir aussi spéciGé les re- mèdes sur Touvrage des oboles et gros tou- lousainst il suit : prœdicti siquidem magistri monetœ debent ponere in undpyxidej de quibus centum libris^ sex denarios; in quà pyxide erunt duœ clavesj qtuirum unam haSebunt dicti magistri j et aliam custos noster; qui magistri debent respondere de lege denariorum^ per de- narios positos in pyxiae prœdicta. Pour) le jugement de Tourrage, il ajoute : et debent itli denarii probari ter in anno^ sci-- licet in festo omnium sanetorum^ in Candelosa et Ascensions Domini^ si dicti magistri requi- rant; et quando illi denarii probati fuerint et deliberatt sieut ddfent^ de lege dicti magistri liberantur Dans le bail de la monnaie d'Alby, fait en 1278, il est dit sur Fourrage des Raimun- dins... Ita et tali modo, quod si in tribusmar^^ chis dictœ monetœ^ essent duo denarii plus^ nihilominus expédiant dictam monetam et dé- libèrent. Et in qualibet marcha dictœ monetœ^ debent esse tantummodo 12 denarii fortes^ et alii 12 denarii fragiles sive flebes (2) ; ita quod ipsi 18 denarii fortes nonpossint esse for tia- res quam 16 soUdis^ et 7 aenariis in marcha : et fragiles non possint esse fraailiores quam 16 sofidis et 10 aenariis in marcha. Voyez, au mot Recours, les articles des 17 juillet 1346, 23 juillet et 11 janvier 13&'7, insérés dans le registre entre deux aix, qui est au greffe de la cour des monnaies. (A.) Remède des poids de marc, terme de ba- lancier, signifie l'excédant de pesanteur que les balanciers sont obligés de donner à tout îe poids qu'ils fabriquent, au delà de la vé- ritable pesanteur qu'ils doiveut avoir. On poids de deux livres, par exemple, doit peser deux livres trois grains ou environ, ce oui s'appelle remède sur le fort ; au lieu que celui de poids des espèces est un remède sur le faible. L'ordonnance de 1»0 a réglé ce re- mède, et enjoint aux changeurs, orfèvres, joailliers, d'avoir de bonnes et justes balan- ces, et des poids sans aucun remède sur le faible, mais sur le fort; savoir, d'un eslerlin et demi sur le poids de vingt-cinq marcs, de trois félins sur huit marcs, de demi-esterlin sur quatre marcs, d'un félin sur deux marcs et d'un demi-felin sur un marc. A l'égard des petites pièces ou i)oids pesant ensemt)le depuis quatre onces jusqu à demi-felin, ils se font sans aucun remède. (A.) RENDAGE, terme de monnaie ; on entend par ce mot tous les droits de seigneuriage et (1) Pugiesse, pougeoise, poitevines, pites : c'est la moitié d'une obole ou le quart d'un denier» Du Gange tor Pogesia. (2) Fiebes, faiblM. de brassage, et les sommes à quoi se trou- vent monter tous ces droits qui y sont ein- ployés sous le nom de rendage, parce que les maîtres et commis aux réôes sont obli- Ses d'en rendre compte de clerc à maître. loizard (1) estime que ce terme de rendage vient de ce que dans tous les états qui soni faits aux maîtres des monnaies à forfait et aux commis aux régies, il est ordonné qu'il rendront au roi les sommes auxquelles se trouveront monter tous les droits de sei- gneuriage et de brassage qui y sont employée sous le nom de rendage, parce que ce5 maî- tres et commis aux régies sont, comme noas l'avons dit, obligés d^n compter de clerc ï maître. Mais ce terme de rendage n'est pas employé de même dans les états qui sont attestes aux maîtres des monnaies à forfait, Earce que les droits de seigneuriage et de rassage compris sous le nom de rendage font toujours partie de leur forfait : en sorte qu'ils ne sont obligés d'en rendre aucno compte au roi; mais seulement dupriide leur forfait. Le mot traite est devenu plus en usage; c'est un terme plus général quereo- dà^e^ parce que le mot traite comprend le seigneuriage et le brassage, ensemble les re- mèdes de poids et de loi. On peut encore en- tendre par ce mot, ce que les espèces, quand elles sont fabriquées, rendent à cause de Tai- liage qu'on y mêle au-dessus du véritable prix de l'or et de l'argent avant ce mé- lange. (A.) RENGRJKNEMENT. Ce terme signifiait dans les hôtels des monnaies, lorsau'on y faisai: le monnayage au marteau, ropératioa à vait pas été bien marqué du premier cou; de marteau, on pût en achever plus parSutr ment l'empreinte par un second coup. Pour que le rengrénement fût bien fait, il b^^^^ que chaque pièce de grènetis ou de l'eBi^ preinte rentrât dans le même creux d'où elle était sortie; ce qui se jugeait quand res[»è(' ne variait point, après avoir été remise lul^ les carrés, autrement les empreintes i^]^ naient doubles, ce qu'on appelait trefitr^j^' du grènetis oui borde le contour des espèce qu'est venu le terme de rengrénement et '^ rengréner. A l'égard des médailles, coni^ elles sont d'un grand relief, il faut sout. en faire le rengrénement, et les recuire chaque fois qu'on l'a reconmiencé, suri;*' lorsque le relief est excessif, comme il 1 ^^ ordinairement dans les médailles; il >^^ alors en recommencer le rengréDenaeni quelquefois jusqu'à auinze ou seize foi?' à chaque fois limer la matière qui délK-r^ au delà de la circonférence. Rengrénenij' se dit aussi de la comparaison qui se l^ par des experts, en conséquence d'unar^ de la cour des monnaies, ou dans tfautijî juridictions, d'une ordonnance du juge/ .quelque poinçon soupçonné de faux, 3^' (i) Page 6S. 11$3 REP DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. RET 1154 l'empreinte qui en est conserTée sur une table de cuivre au greffe de la cour des mon- oaies ou autres greffes ; si le rengrénement se fait juste, c'est-à-dire, si le poinçon rem- plit aisément et parfaitement tout le creux de Tempreinte, le poinçon doit être déclaré bon par les experts, et au contraire, si on ne rengrène pas juste. (A.) RENGKËNER, en terme de monnaies et dé médailles, c'est remettre les espèces ou les médailles entre les carrés, et faire rentrer les différentes empreintes en relief, que les unes ou les autres ont déjà reçues, dans les mêmes creux d'où elles sont sorties. Quand les em- preintes des espèces rentrent.juçte dans celles des carrés, et qu'elles ne varient en aucune façon, on peut s'assurer que ce sont les ujômes sur lesquelles elles ont été mon- nayées ; quand elles varient, ce ne sont pas les mêmes ; c'est ainsi qu'on rengrénait au- trefois les espèces sur le trousseau et la pile, et que l'on rengrène aujourd'hui sur les car- rés celles où il y a quelque défectuosité ; c'est pourquoi les ordonnances exigent que les carrés qui ont servi à monnayer les es- pèces, soient conservés par les jugés-gardes, jusqu'à ce qu'elles aient été jugées définiti- vement; après quoi ils doivent être diffor- mes, et les juges-gardes en peuvent dis- poser conformément aux mêmes ordonnan- ces (IJ. (A.) Rengbéner se dit encore dans les hôtels des monnaies, lorsque le graveur ou tailleur, pour achever ou perfectionner sou ouvrage, ôte et remet ses poinçons et matrices les uns sur les autres, jusqu'à ce qu'à force de les frapper, le poinçon ait pris tout son relief, ou la matrice tout son creux. Rengréner, en terme de rapport d'expert, s'entend quand il s'agit de reconnaître un poinçon dont on a marqué des ouvrages d'or et d'argent; les experts nommés rengrènent le poinçon dont il s'agit sur la table de cuivre, où le véritable poinçon a été insculpé ; et quand il ne ren- grène pas juste, ils déclarent que le poin- çon en question est faux, et que les em- preintes qui en ont été faites sur les ouvrages sont pareillement fausses. (A.) REPRISE D'ESSAI est un nouvel essai de la même pièce de monnaie, qui a été rap- portée hors les remèdes par les essayeurs général et particulier. Cette reprise d^'essai se fait en exécution de l'ordonnance de 1586, qui porte « qu'il sera fait reprise de Tespèce d'or ou d'argent qui aura été rapportée hors des remèdes. » Pour parvenir à ce nouvel essai, le conseiller dépositaire du reste de l'espèce en question appelé peuille en fait couper un morceau, et le met entre les mains de l'essayeur général , qui en fait essai en présence de l'essayeur particulier : le con- seiller fait un procès-verbal de cette reprise, dans lequel il fait mention de la qualité et cîes différents de la peuille, du morceau qui en a été coupé, sous quel numéro il a été mis entre les mains de l'essayeur général, de l'essai qui en a été*fait en présence de l'es- sayeur particulier, du rapport des essayeurs après 'l'essai, et de la présence du conseiller contrôleur général des monnaies qui est de service. (A.) RÉS, monnaie de compte dont on se sert en Portugal pour tenir les livres des mar- chands, négociants et banquiers. Cette mon- naie est la plus petite qui ait été jusqu'à pré- sent imaginée ; il en faut un très-grand nombre pour faire une somme considérable ; aussi les sépare-t-on dans les comptes par milliers, par millions et par centaines. Quatre mille rés font une cruzade; les ducats d'or' fin valent dix mille rés; la dopio mcêda ou double pistole, quatre mille rés. La mœda ou 5ist()le,*deux mille rés; la demi-mœda ou emi-pistole, mille rés. Les cruzades d'ar- gent non marquées, quatre cents rés. (A.) RESSUAGE, terme de monnayeur; c'est une espèce de fourneau gui sert à séparer l'argent, le plomb et le cuivre, dont les culots sont composés, et à tirer des vieux creusets de fer les particules de métal qui peuvent s'y être attachées. U se dit aussi de l'opéra- tion par laquelle on sépare ces métaux. Dans le premier sens on dit porter les culots au ressuase. Dans l'autre sens, faire le ressuage des culots. Ressuer les culots^ c'est en faire le ressuage. Ressuer les creusets^ c'est, lorsque les creusets ne sont plus en état de servir, en tirer les particules du métal qui peuvent y être attachées ; on ne ressue que les creu- sets de fer; ceux de terre se broyent et se mettent au moulin des lavures. (A.) RETAILLES d'or ou d'argent. Ce sont les déchets qui proviennent de l'or ou de l'ar- fent, soit lorsque les lingots passent à argue ou par les pertuis des filières, soit lorsque les tireurs d'or travaillent en leurs maisons l'une ou l'autre matière, pour en faire les différentes sortes d'ouvrages propres à leur usage. Il y en a de deux sortes, les dorées qui proviennent dfes matières d'argent tenant or, et les blanches qui proviennent des matières d'argent. L'édit du mois de dé- cembre 1721, registre en la cour des monnaies le 29 des mêmes mois et an, porte : Voulons que les retailles d'argent provenant du travail des tireurs d'or soient fondues en présence de ceux oui les apporteront, pour être, après l'essai fait, rendues en échange Sar les affineurs, le même fin en lingots af- nés, moyennant cinq sols par marc (1), pour les frais de fontes : et quant aux re- tailles, qui par un plus bas titre que celui de onze deniers dix-huit grains, seront re- connues ne pas provenir des lingots d'affi- nage, les mêmes cinq sols par marc seront 1>ayés pour les frais de fontes : et cependant es lingots en provenant ne seront pris que comme matières à affiner. A l'égard des retailles et porfilures dorées, ou autres ma- ^ (1) Boizard, page 164. (1) Depuis redit da mois d'août 1757, on oe paya que 4 sols par marc. ,^ 4i$5 RiC '- tières d'argent tenant or, elles seront pa- reillement fondues en présence des tireurs d'or ou autres particuliers qui les apporte- ront, pour aussitôt après l'essai fait a Vot et à Targent, le même fin être remis moyen- nant trois livres dii sols par mare de lingots. » Conformément à Tédii du mois d'août 1757, qui a diminué les droits sur Taflina^e d'un cinquième, on ne paye que deui livres 16 sols au lieu des trois livres dii sols; et quand on porte des matières d'argent à affiner et à façonner en lingots de tirage, on paye seize sols par marc au lieu de vingt sols. (A.) RÉVERBÈRE , terme dé monnayeurs , d'afiineurs et chimistes. Le feu du Wverbère est un feu qui n'a point d'issue par en haut; mais qui dans le fourneau est couvert d'un chapiteau ou d'une voûté qui repousse son action en bas, ta coficeritre et la rend plus forte et plus vive. On affine les matières d'argent dans une ffrande coupelle que l'on fait dans un grand fourneau, couvert de carreaux ou de briques, pour déterminer la flamme à réverbérer iur les matières; ce qu'on appelle feu de réverbère. RHODES ou ms Miltb [êctau dcf Vordre de), y oy. HÔPITAL db Saint- Jbait ob Iérd- SALBV. RHODEZ ou RoDBZ {du droit d$ battre monnaie des évéqueê de). Notice par Duby, tom. II, pag. 236. Rhodez , Segodunum , ancienne rille de France, capitale du Rouergue, avec Un été- ché suffrajsant d'Âlbi, située sur rAyeyron« à vingt lieues nord-est de Toulouse» et h cent Tingt-huit sud-est de Paris. On recon- naît saint Amant, appelé communément saint Chamant, pour premier évéque de Rhodez, peut-être dans le y* siècle. 11 était dû à l'évëque de cette yille douze deniers , duodecim nummoBj par semaine, sur la monnaie du comte de Rhodez, pendant tout lé temps que durait la fabrication des nouvelles espèces (1). Cette redevance est exprimée dans une sentence arbitrale faite en 1161 entre l'étèque Pierre II et le comte Hugues II, et elle se trouve confirmée dans un accord fait en 1195, entre l'évèque Hugues de Rhodez et le comte Hugues II, son frère. Voyez le Gallia Christiana , tome I , tiw^r., pages 50-52. RICHESSES, (2). Si l'on compare tes ri- chesses de Louis XV à celles de François I", les revenus de r£tat étaient alors de seize millions numéraires de livres, et la livre numéraire de ce temps-là était à celle de ce temps-ci comme un est à quatre et demi ; donc seize millions en Valaient soixante- douze des nôtres; donc avec soixante-douze de nos millions seulement, on serait aussi riche qu'alors ; mais les revenus de l'État (1) Scienceê des MédaUUs do P. Joubert, 1759. F B9. (S) Lamp., Vie d'Alexandre Sévère. iiei ROM DICTIONNAIRE DE NtlMlSMATIQUË. ROH lies quVIle ne tAi plus viTante» crainte d'exciter contre elle la jalousie des autres citoyens ; mais après que Jules-César se fut arrogé la dictature perpétuelle, le sénat lui accorda exclusivement h tout autre, de faire mettre Tempreinte de sa tête sur les monnaies. II fut le premier Romaih à qui le sénat déféra cet honneurqui passa ensuite aux empereurs, dont plusieurs firent fabriquer des espèces d*or et d*argent qui oorlèrent leur nom, comme des pliilippes, UM antonins ; d'autres firent mettre la tète des impératrices. Cons- tantin, suivant cet exem|;)le, fit battre des pièces d'or sur lesquelles il fit mettre la tête de sa mère ; après avoir embrassé, la reli- gion chrétienne, il ordonna qu'on marquât d'une croix toutes les pièces de monnaie qu*on fabriquerait. Pour empêcher les faux monnajeurs de contrefaire les espèces, les Romains, sous les empereurs, les firent créneler tout au- tour; ce crenelage tenait lieu du cordon que l'on met h présent sur les espèces. Leurs monnaies ne furent pas toujours d^argent et d'or pur : dès le temps de la Réi-)ublique ils allièrent quelquefois l'argent a^ec le cuivre : l'empereur Alexandre-Sé- vère en fit battre d'or, -dans lesquelles il en- trait un cinquième d'argent (1) : on nommait ce mélange électre. Martial fait mention d'une menue monnaie de plomb qui avait cours de son temps et que l'on donnait or- dinairement pour rétribution à ceux qui se louaient pour accompagner les personnes qui voulaient paraître avec un cortège nom- breux quand elles allaient par la ville, depuis que l'emploi des clients, qui faisaient aupa- ravant cette fonction, eut été abandonné. Le grand sesterce, «M^erftum, n*éiait qu'une monnaie de compte qui valait mille petits sesterces, ou 250 deniers romains. Les auteurs qui parlent des monnaies romaines et de leur proportion ne sont point d'accord : car quoique le sentiment le fiJus reçu touchant la proportion de l'or à 'argent, soit de dix pièces d'argent pour une d'or, nous voyons cependant que cette pro- portion a varié ; la manière de compter chez les Romains était par sesterces ou par as ; à IMmitation des Grecs, ils usèrent encore du mot de talent qui était propre à ceux-ci, et ils le considéraient tantôt comme poids, tantôt comme monnaie. Comme poids il était de 125 livres; comme monnaie ils le comp- taient sur le même pied des Grecs chez lesquels il valait soixante mines, qui font mille dragmes. II y avait dans Rome quatre endroits où Ton battait monnaie ; chacun avait sa petite marque particulière qui le distinguait. Ce fut l'an de Rome 463, que l'on créa des magistrats pour veiller sur la fabrica- tion des monnaies ; ils furent nommés, à cause de leur nombre et de leur emploi, iriumviri monetaleis œre flando^ ftriunao^ ce 2u'ils exprimaient en cette sorte, lllvir. M. (f ) Pline, lib. xxxui, cap. 3. Diction :«. db NuMiaMiTiQUE. Les Romains, dans la suite, ayant fait fa- briquer des espèces d'argent, environ ran485, les triumvirs ajoutèrentàleursqualitésle.mot argento en cette forme, lllvir. A, F. F. Si quelque autre oflScier avait fait faire la fabri- cation, il faisait ajouter à sa qualité, cur. den. foc, pour dire, curùvit denarium facien- dum^ L'an de Rome 546, lorsque les Romains eurent fait fabriquer des espèces d'or, ils a'outèrent sur leurs monnaies le mot aura; ors la légende était ainsi : lllvir. JE. A. A. F. F., ce qui signifiait, Triumviri cere, or-- genlOf auro^ flandOf feriundo. Ces officiers étaient très-distinsués ; ils faisaient partie des centumvirs ; ils étaient tirés du corps des chevaliers ; à en juger par les inscriptions oui nous restent, il semble que c'était un cle^ré nécessaire pour Easser aux plus hautes dignités de la Répu- lique. César, étant entré dans Rome depuis la gufîrrecivilecommencée,tiradu trésor 26,000 tuiles ou lingots d'or et 300,000 livres pesant en monnaie ; jamais la République n'avait été et ne fut si riche. Suétone (1) remarque qu'outre cette quan- tité, il en avait tant apporté des Gaules, que la livre d'or en Italie ne valut plus que sept livres et demie d'argent. Après avoir usurpé le gouvernement, il changea l'ordre de la République et la police des monnaies ; il commit de ses esclaves pour en recevoir le revenu, et ajouta un quatrième officier aux triumvirs, pour avoir avec eux le soin et l'intendance de la fabri- cation, de sorte qu'ils prirent la qualité de quatuorvirsy qu'ils exprimaient ainsi ///7virt. Les lieux où l'on fabriquait les ifionnaies d'or, d^arsent et de cuivre, étaient séparés : cba.^ue faorique avait ses officiers différents. Les matières d'or et d'argent étaient tirées des mines ou des rivières, ou venaient du commerce, ou des impositions, ou des con- tributions sur les peuples vaincus : si elles n'étaient pas au titre nécessaire pour fabri- quer la monnaie, ce qu'ils connaissaient par la pierre de touche avec tant de certitude, dit Pline (2), qu'ils ne se trompaient jamais, on les mettait entre les mains des aifincurs nommés cenarii : l'aftinage se faisait par le feu : l'or, qui était allié et mêlé de cuivre ou d'argent, était mis dans un vaisseau de terre avec du plomb, ut purgetur cum plumbo coqui : ils y ajoutaient une autre composi- tion qu'ils nommaient obryxumon obryzam: excoqui nonpotest nisi cum plumbo nigro aut cum vena plumbi (3). Ces matières affinées étaient fondues par ceux qu'ils nommaient fusores et flaluarii ou flaturarii^ parce qu'ils se servaient de souf- tlets : elles étaient ensuite jetées dans des moules composés de poudre de certains cail- loux tirés des carrières de Siatona en Tos- cane, qui avaient la veMu de résister au feu. (i) Qi. 54. (2) Lib. xxxni, cap. 3. (3) Pline xxxiii, cap, 6. 87 1165 ROM DIGTIONiSÂifiË DE NUMISMATiQUfi. lUNH m Les ouvriers qui moulaient étaient nom- més flaturarii, sigillariarii. Les flaons tirés du moule étaient portés à ceux qui étaient nommés œquatores moneta- rum (aujourd'hui les ajusteurs) , pour les peser et 'examiner s'ils avaient le poids ordonné elles ajuster, c'est-à-dire» donner aux plus pesants le poids nécessaire, et re- buter les plus faibles ; ils étaient ensuite monnayés; ce qui pouvait être fait de deux façons : les espèces qui étaient de . bas relief étaient monnayées sans les mouler auparavant : on pouvait en monnayer cinq ou six d'un seul coup, il y avait autant de figures gravées sur les fers : ces pièces, après avoir été séparées, étaient ajustées. On pouvait mouler ensemble plusieurs des pièces qui étaient de haut relief, mais elles n'étaient repassées par les fers que Tune après l'autre. Aucun auteur n'a parlé de la machine qui servait à faire le monnayage ; on voit encore aielques espèces qui ont une forme d'en- ume, ou plutôt de coins qui peuvent être ceux qui servaient àlafabrication des espèces de bas-relief : comme les marteaux n'avaient aucune proportion à la grosseur de ces coins, ils avaient une machine semblable à la hye, espèce d'outil avec leciuel on enfonce les pieux, qui s'élevait en l'air avec des coraes et des poulies, qui retombait ensuite sur les coins, et faisait le même effet que le balancier : on le iuge ainsi de ce que 1 on a trouvé, dans quelques grottes proche de Bayes et de Pouzzol, des figures de fabrique de monnaies romaines. Les flaons étant recuits, les ouvriers ap- pelés suppostores les mettaient sous les fers ; s'il ne. fallait employer que le mar- teau, comme dans la fabrication des espèces moulées qu'il fallait seulement rengrener, ceux appelés malleatores les frappaient et les marquaient : s'il fallait employer la machine qui répond à notre balancier, elle était gou- vernée par ceux qu'on nommait signatures^ mot générique qui désignait toutes sortes de monnayers. Ceux qui gravaient les fers ou coins étaient nommés cœlaiores: 'chaque bande d'ouvriers avait son chef nommé primiccrm*, et un autre officier appelé optio et exactor^ qui veillait sur l'ouvrage et taisait travailler les ouvriers sans relâche (1). Tous ces officiers et ouvriers étaient compris sous le nom de officinatores monetœ^ et étaient soumis à la juridiction et correction des triumvirs monétaires : chaque monnaie avait les siens ; l'inscription que nous lisons sur une de ces espèces, IIIVIR. Monet, Trevericœ^ les triumvirs de la monnaie de Trêves , le prouve. Vraisemblablement ceux de Rome avaient juridiction suf les 'autres, comme la cour des monnaies sur les généraux provinciaux, les juges-gardes et les officiers cies monnaies (1) Tels sont aiqourd*hui les prévôt, lieatenaot des inonaayeurft, 'et les prévôt, lieutenant des ajus- teurs. (A.) qui lui sont surbordonues; c'est tout ce q\i> nous est connu de cette police ancienoe, des noms et des fonctions des priocinaaî officiers et ouvriers ; on ne sait quel eM Tordre qu'ils observaient pour juger delà bonté ries pièces, et pour les peser avant que de les exposer en public, ce que dou) appelons faire la délivrance. Depuis Domitien et quelques empereurs suivants , nous ne remarquons poiol de changement dans la taille des espèces d'or; elles sont toutes de quarante-cinq à la livre, c'est-à-dire, de 134 de nos grains eaviron, le forçage ou faiblage n'étant que d'un grain ou deux par pièce. Les officiers appelés triwmiri eiisUienl encore sous Caracalla : quelques inscri- ptions qui restent, font voir que cet emploi était joint assez souvent avec les charges les plus considérables de l^tat, cooime celle-ci, Q. ff. £. F. Poil. Ruf. loUionc procons. Asiœ IlIVIRO. M. A. A. f . f . Les historiens ont remarqué que ce prince non-seulement affaiblit la monnaie, mais en Qt faire de fausse, et donnait du plomb argenté et du cuivre doré pour de Tor et de l'argent (1). Lampride rapporte que Héliogabale , le plus vicieux et le plus prodigue des em- pereurs, Qt fabriquer des pièces d'or qui en valaient deux, trois, quatre, dix et a« vantage, d'autres qui pesaient jusqu'à deui livres, c'est-à-dire qui valaient 90 pièces, tt même guelques-unes qui en valaient 100, dont il faisait ses largesses. Après sa oiori, Alexandre, qui lui succéda, décria toutes ces espèces, ordonna qu'elles ne passeraient plus dans le commerce que pour matières, elles fit fondre pour en fabriquer d'autres î ses coins : il prit pour prétexte rincoinui^ dite de ces pièces qui forçaient la libéraliie des empereurs qui, par honneur, n'en pou- vant donner moins que huit ou dix, étaient contraints de donner la valeur quelquefois de 50 et 100 pièces d'or simples cooire leur intention. Le même Alexandre diminua les iioposi- tions, au point que celui qui pajaii sous Héliogobale dix pièces d'or, ne pavait pl^î que le tiers d'une pièce : pour en faciliter le {)ayement, il fit fabriquer pour la preniièie bis des demi-sols et tiers de sols a or, ap- pelés semsses et tr émisses ^ promettaot, si b affaires de l'État le pouvaient souffrir» (1<^ les réduire encore au quart. Pour cet effet, il fit faire des quarts de sols ; mais D'ayanl pu faire la réduction, ni décharger le peu- ple,, il les Qt fondre et fil continuer la »- brication des sols et des tiers ; il lit aussi u- briquer des pièces d'or, représentant Ale- xandre le Grand, et quelques-unes, mais eo petit nombre, de la matière nommée «^^ trum, espèce de métal composé d'or et u ar- gent. 11 y en avait de deux sortes, l'un na- turel, 1 autre artificiel ; tous les deui cependant composés de quatre parties dor (1) Au de Jésus-Christ, 2». im ROM DIGTIOf^NÂlRE alliées h une d'argent, c'est-à-dire, de Tor à dix-neuf carats, un cinquième (1). Il est certain qu'il arriva, sous le rèçne de cet empereur, un changement à la taille et au nom de la monnaie : mais le temps précis ne peut être fixé ; on fil fabriquer le sùlidus de 72 livres du poids de Sk de nos grains ; le semissis de 1^4 à la livre du poids de 42 grains, et le iremissis de 216 à la livre , du poids de 28 grains. On fit des pièces d'argent nommées milliaresia h la taille de 68 ^ à la livre, du poids de 88 grains, | cha- cune. On fit aussi des espèces de cuivre qui furent nommées indifi'éremment nummi et folles, qui étaient à la taille de douze à la livre, cnaque pièce du poids d'une once. Les empereurs qui régnèrent ensuite fi- rent fabriquer des espèces d'or et d'argent 3ui portèrent leur nom, même des sesterces e cuivre (2). Dans la Vie de l'empereur Claude, composée par Trebellius Pollio,il est parle de pièces d'or fabriauées par Valérius, qui portaient le nom de VnWippe , Phitippeos nostri vuUus annuos 150, trientes 160, etc. Sous Aurélien, les monnayeurs de Rome iiffaiblirent le poids et le titre de la monnaie par le conseil de Felicissimusy receveur du lise. Ils furent découverts et recherchés ; pour éviter les peines, ils prirent les armes, et firent dans la ville un combat si sanglait, <]u'ils tuèrent sept mille soldats des troupes impériales: la sédition apaisée, l'empereur décria celte monnaie ; il en fit faire de meil- leure pour retirer celle-là des mains du peuple, et rétablir le commerce qui avait été interrompu par celte mauvaise monnaie : Tacite, successeur d'Aurélien, rétablit la monnaie dans son ancienne et entière pureté, et fit défense, à peine de confiscation de corps et de biens, d'allier dans la fabrication qu'il faisait faire l'argent avec l'or, et le plomb avec le cuivre. Nous lisons dans les actes du pape Mar- cellin (3), insérés dans le corps des Conci- les, qu'il y avait soixante-douze sols d'or à la livre, et six à l'once ; ce gui prouve que la taille de la monnaie avait été changée. Lorsque les pièces d'or furent de ce poids, on les nomma sextulœ, parce qu'il y en avait six à l'once, de môme que la soixante-deu- xième partie de l'as avait été nommée sex- tiila, parce qu'elle était de six à l'once. 11 y avait peu de fabriques de monnaie dans l'étendue de l'empire romain, quoique si vaste ; mais chaque fabrique était garnie d'un si grand nombre d'ouvriers, qu'ils pouvaient faire avec facilité cette prodi- gieuse quantité d'espèces, qui était néces- saire pour le commerce. Nous en remarquerons trois seulement pour l'Italie, celles de Rome, d'Ostie et d'Aquilée ; trois pour la Gaule, celles de Trêves, de Lyon et d'Arles, el une pour l'Allemagne et la Pannonie établie dans la ville de Sciscia, à présent Sciscek sur le Saw. (i) Pline, Ub. xixnu cap. 9. (2) An de Jésus-Cbrist, 275. (5) Au de Jébu$-Ch^i$^ 502. 0B NUMISMATIQUE. HOM 4166 Constantin parvenu à l'empire, à l'exem- ple des autres empereurs qui avaient fait graver sur leurs monnaies la tête de leurs femmes, fit fabriquer une monnaie d'or avec l'effigie de sa mère. La troisième année de son règne, informé qu'il y avait de la diffi- culté pour le cours des espèces fabriquées sous son nom, soit parce que le volume en était difl'érent, ou que le titre avait été af- faibli pour subvenir aux guerres contre Maxime et autres, cet empereur fit publier une loi, le 26 juillet 309, par laquelle il or- donna que tous les sols d'or à son coin et effigie auraient cours pour un même prix, quoique la forme en fût différente, parce qu'étant d'un même poids, la grandeur ou la diminution du volume n'augmentait pas la valeur de l'espèce ; avec défense de les refuser, de les rogner et d'en exposer de faux, sous peine de perdre la vie gtr le feu ou par quelque autre supplice (1) * Cette loi est remarquable ; jelle èSi la pre- mière qni ait été faite contre les rogneurs et expositeurs de fausse monnaie, et qui ait établi une peine contre ce crime. Cet empereur, après avoir embrassé la religion. chrétienne, pour en porter publi- quement les marques, fit graver la croix sur son casque, sur son bouclier et sur ses en- seignes, avec un a et un a, et ordonna qu'elle serait aussi gravée sur ses monnaies, in figurationibus solidorum et in imaginibus propriis signum cruels jussit inscribi (2). La ville de Constanlinople ayant été bâtie sur les ruines de Bvzance (3), Constantin'y transféra le siège de l'empiro, qu'il divisa en deux parties ; il changea l'ordre du gou- vernement, créa de nouvelles dignités, et en- tre autres celle de Cornes sacrarum largitio- nwm, qui était comme l'intendant des finan- ces, auquel on donna l'intendance des monnaies, après avoir supprimé les trium- virs monétaires. Sous la juridiction de cet officier étalent les: Procuraioxes metaltorum^ qui avaient la direction des mines et devaient lui en rendre compte. Prœfecti thesaurorum^ qui résidaient en diverses provinces de l'empire, dans les villes où les deniers des impositions et les matières en masse étaient gardés, comme en la ville de Trêves, d'Arles et de Nîmes. Aurifiées specierum, qui, suivant l'opinion de Pancirole, étaient comme nos tireurs d'or et d'argent, et en faisaient le métier. Aurifices solidorum, ceux qui fabriquaient les espèces d'or, et tenaient registre de cel- les qui étaient monnayées. Seul flores et cœteri aurifices, les joailliers qui faisaient les bracelets, les bagues, les anneaux et les ornements des baudriers, ceintures, etc. (i) Cod.Théod., Si guis sotid., lib. ix,tîl. 22. (2) Théodose, Marcicn,Ânaslase et Justin, avaient fait graver «sur leurs monuaies une boule avec h croix. (3) Kn (le Jésus Clirist, 521. -u 1167 KOM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. IlOM lies (1) Argmêarii\ les orfèvres qui fabriquaient les 'vases pour le palais et 1 usage des em- pereurs. Déjà vient que la cour des mon- naies, qui représente le cornes sacrarum largitionumf a la juridiction privative sur les orfèvres, graveurs, tireurs d*or et d'ar- gent, batteurs, et autres qui travaillent en ces matières, en ce qui concerne le titre et l'alliage de ces matières. Procuratores monetarum^ nommés aussi {)rœfq8iti et magistrù qui veillaient sur la àbrication des monnaies, et avaient beau- coup de fonctions semblables à celles des juges-gardes et des directeurs des monnaies joints ensemble. Il y avait six de ces ofBciers dans l'empire d'Occident : savoir, à Rome, A quilée, Trêves, Lyon, Arles et Sciscia, aujourd'hui Sciscek. Cet empereur changea aussi la taille de la monnaie d'argent, et au lieu que le mil- liarésion était de 68 $ à la livre, il le Gt faire de 60 seulement, et de 100 grains f de poids chaque pièce : si bien que le soliaus valait douze milliarésions; ce qui a étô le fonde- ment de la valeur de douze deniers pour notre sol ; nous remarquons que depuis ce temps-là toutes les espèces d'or furent géné- ralement appelées numismaia. Les Romains avaient encore le follisy qui était ou uo poids ou une monnaie; comme poids il pesait 250 deniers, de huit à l'once, c'est-à-dire deux livres et demie un peu plus; comme monnaie, c'était une monnaie de cuivre du poids d'une once, dont les vinçt-quatre valaient le milliarésion; il y avait alors proportion cent vingtième entre l'arsent et le cuivre. Majorina pecunta, était une monnaie d'ar- gent alliée de cuivre, dont le titre est in- connu. Centuriowdis nummui^ était le dernier milliarésion à la taille de soixante à la livre, ainsi appelé de ce qu'il valait cent assaritms de cuivre. Il y en avait de deux sortes, l'un nommé communis^ et un autre de plus grande valeur, dont la taille et l'aloi sont inconnus. Du temps de Julien, la Gaule était si riche, 3ue chaque tète payait vingt-cinq sols d'or e tribut annuel ; il le réduisit à sept sols d'or, jugeant que la première était exces- sive. Cependant la loi publiée par Constantin (I) Ces personnes étaient presque semblables aux banquiers ; elles tenaient leurs boutiques ou banques dans la place publique, in fora : on déposait Targent entre leurs mains, ou pour le garder plus sûrement, ou pour le faire profiler. (Gujac, ad UtuL de pactisa aol.*632; et de Evend,, fol. 3 et 4. God., de Excus. (riif, leg. 1.) Mais en cet endroit ils sont pris pour les orfèvres qui fabriquaient les vases et la vaisselle d*argent; et même encore en quelques villes de la France, comme à Caen et autres , les orfèvres sont sommés argentiers. Dans la Notice de I^Empire, sous le Primiceriuê scrinii a pecuniis, on lit : Argen- tarioi qui va$a argentea in comilatu [abricabani. De même que in scrinio aureœ tnassœ erant aurifiées spe- derum^ aurifices solidorum, sculptures et cœteri auri- fices^ qui vasa aurea ex solido aura cœlabant^ torques^ annulas^ armitlas , clavos et simiiia fnbricabnnt (L. 7, Cod.,(/e palatin, sacr. larg). en 309, sur le fait des monnaies, ne s'exécu- tait pas; on choisissait les plus grandes espèces, on rebutait les autres, comme si le volume eût ajouté quelque chose è leur bonté. Pour empêcher cette délicatesse, qui apportait de la difficulté dans les payements, valentinien ordonna que tous les sols qui portaient l'effigie de ses prédécesseurs, au- raient cours indifféremment, pourvu qu'ils fussent de poids, et qu'ils fussent jugés avoir été fabriqués en bonne monnaie, avec défense de les refuser, sous de très-grandes peines (1). Ceux qui levaient les impositions com- mettaient un crime qui était assez ordinaire; ils choisissaient les bonnes espèces et les pesantes, pour en mettre de légères ou d'autre auaiité en leur place. Cette fraude allait à la perte du fisc; on avait ordonné que les espèces seraient fondues et réduites en masse. Les huissiers ou sergents des comptes, nommés largilionales, qui assis- taient ceux qui levaient les impositions, et ceux qui escortaient les voitures chargées des recettes, nommés prosecutores^ em^té- chaient Texécution de cette loi. Valentinien fut contraint d*en publier une seconde, qui ordonna Texécution de la première, nonobs- tant tous empêchements, et que, après avoir ramassé ce qui était dû de Timposition, le tout serait fondu et rais en masse, afin d'ôter aux collecteurs le motif du billonnage et du refus des espèces; quo s*ils refusaient la masse, elle serait envoyée h l'empereur, pour connaître la qualité du refus avant de le punir. Cette loi regardait particulièrement les col- lecteurs; il fallait aussi remédier à la fraude des contribuables, qui, pouvant payer en monnaie courante, faisaient souvent passer des espèces fausses pour des bonnes. Pour prévenir la perte que les uns et les autres f mouvaient occasionner, il fut ordonné que es sols seraient fondus et réduits en masse, ou que celui qui devait, fournirait de l'or fin à proportion de ce au'il devait payer, pour empêcher que les collecteurs ne fissent passer au préjudice du fisc les sols faux ou douteux. On ordonna en outre que lorsqu'il serait dû un certain nombre de sols pour l'imposition, celui qui fournirait de l'or en masse serait quitte en donnant soixante- douze sols pour une livre d'or. Ces deux lois sont très-remarquables; elles font voir qu'on travaillait sur le fin; qu'en 367 la monnaie était fabriquée d'or tres-pur, sans remèdes de poids, ni de loi, et sans aucun rendage, puisque les espèces fondues revenaient au même poids et au même titre que la matière hors œuvre, et que les sois d'or étaient continués à la taille de 72 pièces à la livre, et de 8^ de nos grains de poids. * Pour faire une règle générale, Valentinien fit publier, le k août 367, une autre loi, par laquelle il fut ordonné que tout ce qui pour- rait provenir des adjudications, descoadam* nations, ou des impositioas aonuellef et (l)Ânde Jésus-Christ, 367 ,' 1169 ROM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ROM 1170 solennelles, dnciennes ou nouvelles, géné- rales ou particulières, ne serait reçu par les collecteurs qu'après avoir été si long- temps dans rafnnage, en présence et aux risques de ceux qui étaient destinés pour lever les impôts, qu'il ne restât aucune im- pureté dans la masse. Quant à l'or qui était fourni par ceux qui travaillaient aux mines, lequel était nommé balluca, il fut ordonné qu on en donnerait quatorze onces pour une livre, parce qu'il n^éiait ni pur, ni séparé des matières trou- vées dans la mine. Ces deux onces, qui excédaient le poids de la livre romaine, qui n'en contenait que douze, étaient ajoutées pour suppléer à ce qui manquait de tin, et au déchet qui se trouvait après l'affinage de ces matières. On prenait toutes ces précautions afin que l'or destiné à la fabrication des monnaies fût recueilli pur et préparé, et qu'il n'y eût plus qu'à le foudre et le monnayer, ce qui avançait de beaucoup l'ouvrage. ' Il n'était pas permis aux particuliers de I)Orter de l'or en matière aux monnaies pour e fitbriquer en espèces ; ils devaient le ré- server pour fournir leur part des contribu- tions; autrement il était confisqué par la loi 6 du Code Théodosien^ de fais, monet. On trouva cette loi trop rigoureuse ; la confis- cation fut levée, et il fut ordonné que de tout l'or qui, conformément aux brèves et aux registres de la monnaie, appartiendrait aux particuliers, il ne serait retenu qu'un sixième, c'est-à-dire deux onces pour livre au profit du fisc. La peine de mort contre ceux qui fon- daient les monnaies, et qui en fabriquaient de fausses, fut confirmée par la loi de Valen- tinien et de Valens, publiée le 28 décembre 369. Et d'autant que l'or semblait avoir été réservé par les empereurs comme le seul métal digne de la majesté de leur empire, ils ne permettaient pas qu'il fût transporté sous prétexte de commerce, qu'ils ne souf- fraient èlre fait que par échange; mais ils excitaient les marcbands à se servir de toutes sortes de moyens pour l'attirer des pays étrangers, leur défendant, sous peine de punition corporelle, d'en donner pour le prix des esclaves ou des grains qu'ils ache- taient. Ils ordonnèrent la même peine contre les juges qui ne puniraient pas les coupa- bles, ou qui ne saisiraient pas ce qui serait transporte. Les lois vieillissent ainsi que les hommes, le temps diminue le respect qui leur est dû, et, effaçant insensiblement la crainte des {)eines qu'elles ont établies, il en fait cesser 'exécution ; c'est pourquoi l'on estime nécessaire de les renouveler souvent et de les confirmer. Constantin, en 309, avait fait défense» sous peine de la vie, de refuser les sols d'or, sous prétexte que le poids était différent. La même défense avait été renouvelée en 365, mais non sous les mêmes peines. Ce relâchement servant de prétexte aux billonneurs pour surhausser les espèces et pour leur donner un différent cours à cause de la diversité du volume, les empe- reurs Gratien, Valentinien et Théodose fu- rent contraints d'ordonner, en 380, que l'on publierait partout des défenses de donner un différent prix aux sols d'or fin, à peine du dernier supplice; ils croyaient que ce billonnage ne pouvait venir que d'un ex- trême mépris pour la figure ou prince qui était gravée sur les monnaies. La fabrication des monnaies était un fait si considérable chez les Romains, ils la jugeaient d'une telle importance pour la grandeur et la conservation de leur empire, Sue, encore qu'ils exemptassent ceux qui talent pourvus des principales dignités de beaucoup d'impositions, comme de fournir de bois, des matières et autres choses néces- saires pour cuire la chaux qui était employée dans Rome, ils ne les dispensaient jamais de fournir le charbon nécessaire pour la monnaie et la fabrication des armes. C'était une coutume chez les Romains d'aller saluer le matin les principaux magis- trats, et particulièrement les consuls, et de les accompagner au sénat ; ils faisaient quel- ques distributions nommées sporiulœ à ceux qui les accompagnaient ^ la vanité et l'am* uition les obligeaient d'augmenter ces re- connaissances : pour rendre leur libéralité plus remarquable, ils faisaient fabriquer des espèces d'une pesanteur extraordinaire, ou se servaient des anciennes décriées qui étaient plus pesantes. Ces profusions, outre le trouble qu'elles apportaient dans le com- merce, en donnant cours à des espèces décriées ou trop pesantes, causaient souvent la ruine des familles, ou contraignaient ces officiers de rechercher par des voies illégi- times, pendant le temps de leur administra- tion, les moyens de s en rembourser. Pour arrêter ce désordre, les empereurs Valenti- nien, Théodose et Arcade, firent défense à toutes sortes de personnes, excepté aux consuls ordinaires, ae donner aucune spor- tule en or, mais seulement en argent, et eu pièces de la taille ordinaire, savoir, de soixante à la livre, avec liberté d'en donner de plus faibles, comme plus conformes à la qualité de la distribution. Cette loi nous apprend que la taille du mil- liarésion était encore continuée de soixante à la livre, et du poids de 100 grains i; elle fait aussi connaître qu'il y en avait de plus faibles, puisqu'on permettait d*en donner; nous ne trouvons ni loi ni auteur qui aient parlé de leur poids. Les empereurs avaient employé toute leur f)rudence et leur autorité pour empêcher a fabrication da la fausse monnaie; ils avaient ordonné le dernier supplice, même celui du feu, contre les coupables ; ils les avaient déclarés sacrilèges : la crainte de ces peines ne pouvant arrêter un mal si dangereux, ils crurent qu'en le mettant au de leurs sujets : c'est pourquoi les mêmes empereurs ordonnèrent que ceux qui en 1171 ROM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. ROM IITÎ seraient coupablosi seraient punis du même supplice que les criminels de lèse-majesté. Par la loi publiée en 326, il avait été dé- fendu (le fabriquer de la monnaie en parti- culier et hors des lif>ux destinés à la fabrique ; cette défense él/nl fondée sur la disposition de la loi Cornelia^ qui de môme avait dé- fendu, ne quis privatus monetam faceret; plusieurs personnes ayant obtenu par sur- prise la permission d'en fabriquer de cuivre seulement, ces permissions furent non-seu- lement révoquées, mais il y eut encore une peine prononcée contre ceux qui les avaient obtenues. Dans la suite. Arcade etHonorius, s'aper- cevant que la diversité des espèces d'argent troublait le commerce et causait des con- testations dans les payements, ordonnèrent, par une loi publiée le 12 avril 395, qu'il n'y aurait plus que le centurionalis nummus, c'est-à-dire le dernier milliarésion, qui aurait cours; que toutes autres espèces seraient décriées, même celle appelée decargyrus numnms, à peine de confiscation de celles qui seraient exposées. Les sujets de Tempire qui demeuraient dans les provinces fertiles en cuivre, comme était Tile de Chypre, appelée pour ce sujet cgrosa^ étaient obligés de le fournir en ma- tière par forme d'imposition; mais pour en faciliter le payement, il leur fut permis ou de le fournir en nature, ou seulement le prix, à raison du solidus pour vingt-cinq livres. Cette loi établissait la proportion dix-huit centième entre Tor et le cuivre, un sol d'or pesant 8^i grains, et Sk se trouvant 1,800 lois en 23 livres romaines, chacune du poids de dix et demi de nos onces, c'est-à-dire 6,0tô grains. L'année suivante on permit aussi de payer en or l'imposition faite en argent, à la charge de donner cinq sols d'or pour une livre d'argent. Sur ce pied, la proportion entre l'or et l'argent se trouvait quatorzième et deux cinquièmes, et cent vingt-cinquième entre l'argent et le cuivre. Ces deux lois sont les premières qui aient permis de changer la qualité des imposi- tions qu'il fallait auparavant peser en espèces ordonnées, comme le cuivre en cuivre, et l'argent en argent, soit monnayé, en masse ou en lingot. Pline (I) remarque que les tributs imposés par les Romains aux peuples vaincus étaient toujours en argent. Nous avons dit ci-dessus que les trium- virs monétaires ayant été supprimés, leur autorité avait été conférée au cornes sacra^ rum largitionum^ avec l'intendance sur la fabrication de la monnaie; et à cause de ce, son pouvoir s'étendait tellement sur tout ce qui regardait les matières d'or et d'argent, qu'il n'était permis à qui que ce fût d'en mndreou d'en affiner sans sa permission. Justinien, étant parvenu à l'empire, fit continuer la fabrication des sols d'or fin, à la taille de 72 à la livre, et de 6k grains de (i) Lib* xxxm, cap. 3, poids, ayant pour empreinte d'un côté «a tigure avec la robe impériale, la tête cou- verte de sa couronne avec les petits cercles qu'ils nommaient absides^ posée sur une espèce de casque, ou bonnet, une formç d'aigrette au haut, le diadème de pierreries sur le front avec les pendants ou hottf>es de f)erles, tenant de la main droite une boule sur aquelle était une croix, et portant un écu de la main gauche, dans lequel était repré- senté un cavalier courant : pour légende, /). N, Juslinianus, P, P. August.; au revers, un génie appuyé sur un x surmonté d'un P, pour représenter le monogrammedeC/^n>/ui, tenant de l'autre main un globe chargé de la croix, au-dessous du globe une étoile, et pour légende ces mots, Victoria auccc: et au bas : C. 0. N. O. U., c'est-à-dire, Ciw- tates omnes nostrœ obediant benerationif pour tJcncraa'ont. Il fit aussi fabriquer des pièces d'argent à la taille de ikk à la livre, ae 42 grains de poids, qui avaient les mêmes légendes et figures que le sol d'or, excepté que sur le casque il y avait une aigrette composée de fils d'or, d'argent et de perles; on donnait 28^ de ces pièces pour un sol d'or. Kn 534, Justinien fit faire la deuxième publication de son Code, dans lequel il confirma, retrancha et abrogea quantité de lois précédentes : la loi de I an 367 pour la taille du sol d'or de soixante-douze à la livre, et celle de 397 pour la proportion quator- zième ; deux cinquièmes de l'or à l'argent furent confirmés. Celle de 396 pour la pro- portion du cuivre à l'or et à l'argent fut changée, de sorte qu'elle ne fut plus que de 1,440, et un sol d'or ne valut plus que viu^t livres de cuivre, et une livre d'argent qjne cent livres de cuivre. Cet empereur fit fabriquer des sestems de cuivre, à la taille de cinquante-un à U livre, de cent dix-neuf gr'ains peu moins de poids : Sic enim legis Papiœ swnmm interpretati sumus, %U pro mille êeêlerdii unus aureus valeret (1). L'aureus ou solidus était de 72 à la li- vre, de 84 grains de poids- Justinien avait réglé la proportion de l'or au cuivre 1440, et sur ce pied , c'était pour le poids du ses- terce 159 grains, et pour la taille 51 à la li- vre, ou environ. Par te novelle 105 (2), il rendit aux con- suls le pouvoir défaire des largesses au i>eu- pie, qui leur avait été ôtéparMarcien; m^is il le réduisit seulement à la distribution des espèces d'argent, milliaresiis^ aut milliaren- gibus, aut militarensibus rotundis, cavis, qua- drangulis mediocribus , réservant les piècos d'or de plus grand poids , de médiocre et de plus faible , pour les libéralités et distribu- tions impériales : Nontamen aurum spargere styiiinus, non minoris alicujus ^ non majùfu omninOf non medii characieris aut p&ndenSf soli enim aurum spargere damus imptrtOf (1) Lib. ni. lit. 557 InsHlut. h) An de Jésu»-Ghrist, 536. 1173 ROM DICTIONNAIRE I>B NUMISMATIQUE. ROM «74 eut soU etiam aurum eontemnere prœstat for- tunœ fastiginm. Celte nôvelle marque précisément les es- pèces d'or et d'argent qui avaient cours en ce temps«-là , mais elle n'en rapporte pas la taille. Ces trois espèces d'or' étaient le soH- dus qu'elle nomme majoris ponderis , le «c- tniê nommé medii characteris, et le trims ou tremisiisy appelé minoris ponderis. A l'égard de celles d argent, il semble que Justinien eût changé la taille du milliarésion, puisuu'il n'insère point dans son Code la loi de Tan- née 38^ , nui lavait réglé de 60 à la livre, et qu'il appelle ces espèces de menues mon- naies: néanmoins ce n'est qu'une conjecture. Pour empêcher la fraude qui était faite par les collecteurs, à cause de la variété des poids , il ordonna par la novelle 28 , (1) que celui qui serait le cornes sacrarum largitio-- num enverrait dans les provinces des poids pour peser l'or , l'argent et les autres métaui, et que ces poids seraient posés dans la prin- cipale église de chaque ville, afin de s'en servir comme d'originaux pour étalonner les autres poids oui seraient employés à peser les matières des contributions et des autres dépenses publiques. C'était une très-ancienne coutume de met- tre dans les temples les mesures et les poids, ne tiolare liceret : cet usage s'observait chez les Juifs. Valentinien avait ordonné par la loi 9 Cod, , de suscept. , qu'il y en aurait dans les villes , hôtelleries oo maisons pu- bliques placées sur les chemins. Justinien les fit poser dans les églises ; nous avons imité en cela les Romains. Cette loi nous apprend encore que le co- mes sacrarum largitionum , en qualité d'in- tendant de la monnaie, était le dépositaire des poids à peser l'or et l'argent, et que c'é- tait par son ordre qu'on envoyait dans les provinces des poids étalonnés sur son origi- nal; de là vient sans doute que 1 original des poids de France est gardé par la cour des monnaies ; qu'elle a seule le droit d'en faire étalonner, parce que seule elle a l'étalon pri- mitif et général , le principal et Tarchétype, et de connaître privativement des contesta- tions qui peuvent] arriver sur cet objet , qui est un droit de justice et non de police. Remarquas sur les monnaies des Romains, y Le talent, du temps de Pline ..représen- tatif comme valeur numéraire de soixante- douze sols parisis, ou d'un quart en- sus plus fort que notre tournois, c'est-à-dire quatre livres dix sols tournois , pesait en cuivre monnayé soixante livres de douze onces chacune , en argent pur une des mô- mes livres, et en or fin une once, suivant la proportion douzième entre Tor et l'argent. Le pondo considéré comme la soixantième partie du talent aurait valu quatorze deniers deux cinquièmes parisis , ou un sol six de- niers tournois , pesant en cuivre douze on- ces , en argent cent quinze grains ^, en or neuf grains TifV, et le denier comme poids, faisant la centième partie du pondo , pesait (i) Gap. 15. en cuivre 69 grains ^; c'est presque notre gros poids de marc. Si on regarde le denier Romain comme valeur numéraire, ou comme la douzième partie du sol parisis , il aurait Eesé en cuivre 480 grains, en argent fin uit grains, et en or pur les deux tiers d'un grain. ^ Dans la première guerre de Carthage, la République , épuisée , détériora les mon- naies et augmenta d'un à six la valeur des espèces, qui ne conservèrent olus qu'une sixième partie de leur poids . (Jonstiiuium- que est ut asses sextantario pondère feriren" tur. Sous Quintus-Fabius , elles furent en- core affaiblies de moitié , en sorte qu'elles se trouvèrent réduites à une once ou à une douzième partie du poids et du tin qu'el- les contenaient du temps du Servius Tullius, asses unciales facti. Le denier contint alors seize grains pesants d'argent fin, le quinaire ou la maille en contenait huit , et le sesterce ou la pite, quatre; placuitque denarium 16 assibus permutari^ quinarium octonis^ sester'- cium quatemis , ita RespMica dimidium /u« crata est, dr L'as ou Tess des Allemands signifie encore aujourd'hui à peu près un de nos grains de poids; tes monnaies perdirent sous Pa|>irius une autre moitié de leur poids, et furent réduites à une demi-once, ou à une vingt-quatrième partie du noids et du fin qu'elles contenaient sous Tullius , cuses semunciales facti: et alors le denier ne pesa plus en argent fin que huit grains; d'où il résulte, en admettant la proportion douzième entre l'or et l'argent , et soixan- tième entre l'argent et le cuivre , que sous Tullius Tas pesait en cuivre 1,152 grains, en argent 19 grains 7, en or 1 grain f^; que le denier numéraire du même temps, qui va- lait dix as, pesait en cuivre 11,524 grains ou deux marcs et demi, eu argent pur 192 grains » en or 16 grains , et que le marc de cuivre valait pour lors deux cinquièmes de denier parisis , celui d'argent fin deux sols parisis, et celui d'or vingt-quatre sols pari- sis. 4** Dans la première guerre de Carthage, les monnaies étant affaiblies de cinq sixiè- mes, l'as ne pesa plus en cuivre que 192 grains, en argent trois grains un cinquième, en or quatre quinzièmes d'un çrain : le de- nier numéraire se trouva réduit en cuivre à 1;920 grains, en argent à 32 grains, en or à deux grains deux tiers, et le marc en cuivre monnayé valut deux deniers deux cinquiè- mes parisis, en argent fin douze sols parisis, en or sept livres quatre sols parisis. 5" Sous Fabius, l'as affaibli de moitié fut réduit en cuivre à 96 grains, en argent à un grain trois cinquièmes, en or à deux quin- zièmes de grain. Le denier en cuivre tomba dans la même proportion à 960 grains, en argent à seize grains, en or à un ({rain daux tiers, et le marc valut alors en cuivre quatre deniers quatre cinquièmes parisis, en argent vingt-quatre sols parisis, en or quatorze li- vres huit sols parisis. 6** Sous Papirius, l'as, encore affaibli de II7B ROM MCTIONMAIRE DE NUMISMATIQUE. ROU 1116 moitié, ne pesa plus en cuivre aiie kS grains, en argent quatre cinquièmes d un grain, en or un quinzième de grain : le poids du de- nier numéraire fut en cuivre de kSO grains, en argent de 8 grains, en or des deux tiers d'un grain. Pour lors le marc de cuivre va- lut neuf deniers trois cinquièmes parisis, celui d'argent quarante-huit sols parisis, ou soixante sols tournois, et celui d'or vingt- huit livres seize sols parisis, ou trente- six livres tournois. 7** Quant aux monnaies d'or qui ne furent fabriquées à Rome que longtemps après cel- les d'argent, la livre d'or de douze onces, dans le temps de la première guerre de Car- thage, valait neuf cents sesterces. Sous Fa- bius, quand les espèces eurent été affaiblies de moitié, ou que leur valeur eut été aug- mentée du double, ce qui est la même chose, la livre d'or en valut 1,800. Sous Papirius Carbon, la valeur des espè- ces ayant encore été doublée, la livre d'or valut 3,600 pièces d'argent, nommées parles Romains sesterces, et dans la loi salique, de- niers. 8*. Telle est donc la progression de la va- leur du marc et de la livre d'or monnayé parmi les Romains. Du temps de la première guerre de Car- tbage, le marc d'or valait sept livres quatre sols parisis, ou neuf livres tournois, autre- ment quinze sols tournois d'or, dont chacun répondait à douze sols tournois d'argent : la livre de douze onces d'or valait moitié en sus, c'est-à-dire, dix livres seize sols parisis, ou treize livres dix sols tournois, ou vingt- deux sols six deniers tournois d'or, dont cha- cun répondait papeiUement à douze sols tour- nois d argent. Sous Fabius, le marc d'or valait quatorze livres huit sols parisis ou dix-huit livres tour- nois, et la livre d'or vingt-une livres douze sols parisis, ou vingt-sept livres tournois. Sous Papirius, le marc d'or valut vingt-huit livres seize sols parisis, ou trente-six livres tournois, autrement soixante sols tournois d'or, dont chacun exprimai! douze sols tour- nois d'argent; et la livre d'or valut (juarante- trois livres quatre sols parisis, ou cinquante- quatre livres tournois, autrement quatre- vingt-dix sols tournois d'or, valant chacun douze sols tournois d'argent. 9" Sous Tibère, l'argent était aussi com- mun en Italie qu'il peut ètce aujourd'hui en auelque partie de l'Europe que ce soit; mais ans la suite le luxe des Romains fit repor- ter dans les pays étrangers l'or et l'argent qu'ils en avaient enlevés par leurs conquê- tes (1). (A.). ROMAINES (Jlfoimate^). Foy. Papes* ROMANS (Monnaies ou MH'eauxdts abbés de). Notice par Duby, Monnaies des barons^ t. If p. 66. Romans, ville de France, dans le Dauphiné, la seconde ville du Viennois, avec justice royale, non ressortissante. Elle doit son ori- li) Mceun 4e$ RonuÙM, tom. ii, p. II. gine à un célèbre monastère de môme nom qui y fut fondé sous le règne de Chârlemjh gne , par saint Bernard , archevêque de Vienne, dans le commencement du ix* siè- cle. Les moines ont été depuis sécularisés, et la manse abbatiale unie à l'archeTèché de Vienne. Romans est située sur l'Isère, à dix lieues sud-ouest de Grenoble, et à cent dix-huit lieues sud-est de Paris. Il y a, dans le cabinet de M. de BouIIoogne, une monnaie, ou plutdt un méreau fnppé par l'abbaye de Romans. 11 porte ROMANENSIS ECCLESIA; el dans le champ, la date de 15b7, dont les chiffres sont distribués dans chaque caotoo de la croix. 1^ SANCTUSBERNARDUS. Cette pièce est de cuivre RONSTÎQUE, petite monnaie de cuirre 3ui se fabrique à Stockholm, et qui a coars ans toute la Suède: les*huit ronstiqnes va- lent le marc aussi de cuivre, c'est-è-diredeui sols siK deniers de France : il faut Yîogt ronstiques pour la petite cristine d'argeot, et trois pour faire le sol de Suède. Le roDs- tique est aussi une monnaie de compte: huit ronstiques font le marc, et quatre maics le déaider. (A.) ROSE-NOBLE, monnaie d*or qui se iabri- 3ue en Hollande, et qui y a cours pour onze orins. Il y a des roses-nobles de Danemark 3ui valent vingt-quatre marcs dansches ou anois. (A.) ROUBLE, monnaie de compte et monnaie réelle, frappée et ayant cours en Russie; elle se divise en cent copecks, et le coped en deux mocosques. On compte aussi le roih ble parmi les monnaies d'argent courantes de Moscovie, et l'on dit qu'il y a cours pow un peu plus que les deui tiers de la fàleor d'une rixdale ; d'autres disent que c'est \;De pièce d'or, ou une espèce de ducat d^or, peut-être parce que les ducats d'or d'Alienu- fne sont a peu près de la môme valear. (A.) Oy. RUBLE. ROULEAUX, en terme de monnaTeon. sont deux instruments de fer, de figure cy- lindrique, qui servent à tirer les lames d'or, d'argent ou de cuivre, dont on fait les fiaoos des pièces que l'on fabrique. (A.) RÛUP, monnaie d'argent, frappée au coifl du roi de Pologne, au titre des piastres i'ïsr pagne. C'est aussi une monnaie d'argent qoi se fabrique et qui a cours dans quelques provinces de l'empire du Grand-Seigneur, particulièrement h Erzerum en Arménie :!« roup vaut environ un quart de piastre dl^- pagne. (A.) ROUPIE, monnaie qui a cours dans les Etats du Grand-Hogol, et en plusieurs au- tres lieux et royaumes des Inoes orienUles^ Il y a des roupies d'or (1) et des roupies d'argent, les unes et les autres avec lea]^ diminutions en demi-roupies et en quart de roupies. La roupie d'or pèse deux gros trot) (1) GeUes 4\>r sont d«veB«essi nreaqo'ooi'eb voit presque pins. H77 SAf DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI 1178 quarts et'll grains, ce qui reTjiebt à trente- huit livres un sol Un denier, monnaie de France, en comptant Tonce è quatre-vingt- trois livres sept sols onze deniers, et le marc à six cenrt soixante-sept livres trois sols sept deniers, comme les pistoies du Pérou. La roupie d*argent est d une valeur si inégale, son prix dépendant et de sa qualité etdesheux où elle se fabrique, qu*il est difficile d*en flxer un certain, et par conséquent d'en faire une certaine évaluation, soit par rapport à la roupie d*or, soit par rapport aux monnaies d*£urope. Les nouvelles roupies d'argent sont rondes, beaucoup des anciennes sont carrées; les nouvelles et les anciennes sont toutes de même poids; mais non pas toutes du même mérite. En général les roupies sont toujours è plus haut prix dans le lieu où elles ont été frap|>ées qu'ailleurs, et les rou- pies nouvelles valent toujours plus que les anciennes. La raison de cette différence vient de ce que les Indiens, aimant beau- coup l'argent, prennent grand soin, pour le conserver, de l'enfouir en terre aussitôt qu'ils ont amassé quelques roupies. Les prin- ces et rajas, afin de prévenir ce désordre qui épuise leurs Etats d'espèces et de matières, font battre tous les ans de nouvelles roupies, dont ils auffmentent le prix, sans en augmen- ter le poius; en sorte que nécessairement les nouvelles diminuent à mesure qu'elles vieillissent. Outre cette différence de vieilles et de nouvelles roupies, les Indiens font encore trois classes des unes et des autres ; les pre- mières sont celles qu'ils appellent roupies siccas; les secondes sont les roupies de Su- rate; les troisièmes, les roupies de Madras. Ce qu'on appelle roupies courantes, ce ne sont pas celles oui ont plus de cours, mais celles qui sont aë vieille marque, et qui di- minuent de prix, pour ainsi dire, à force de frayer; celles-là sont les moins estimées; par exemple : les roupies siccas valent au Ben- gale jusqu'à trente-neuf sols ; celles de Su- rate, jusqu'à trente-quatre, et celles de Ma- dras, jusqu'à trente-trois sols, ce qui s'en- tend toujours des roupies nouvelles. A l'égard des roupies courantes ou vieilles roupies, celles de Madras ne passent pas vingt- cinq sols, celles de Surate vingt-sixt ni les siccas vingt-huit ou trente sols, tou- jours, comme il est dit ci-dessus, au Bengale. Ailleurs le rang ou le prix est différent : à Surate celles qu'on anpelle roupies de Su- rate, et qui y ont été fabriquées, sont les Breraières; les siccas les secondes, et les ladras les troisièmes. C'est le contraire sur la côte de Coromandel ; les Madras y ont le (premier rang, les siccas après et les Surates es dernières. Au Mogol, le commerce se fait principalement en roupies; on y compte les richesses par lecks de roupies. Généralement la roupie pèse deux cent dix-huit de nos crains, au titre de onze de- niers quinze grains et demi, et vaut cin- quante-un de nos sols environ. {A.) ROUPONI, monnaie d'or de Toscane, fixée à Livourne à quarante livres , bonne monnaie, faisant six piastres, dix-neuf sols un denier de huit réaux, du poids de 213 grains, poids de Livourne, et 196 crains {, poids de marc de France, au titre de 23 ca- rats H, et qui vaut 33 liv. ik sols 1 denier, argent de France. (A.) RUBIE, monnaie d'or qui avait cour9 à Alger et dans les rovaumes de Conço et de Labez. La rubie se frappait particulièrement à TIemcen. Cette ville avait aussi le privilège de fabriquer des médians et des zinns, espè- ces d'or que faisaient battre les rois de TIem- cen, avant que ce petit Etat fût uni à Alger. La Rubie vaut trente-cinq aspres; elle por- tait le nom du dey d'Alger et une légende arabe. RUBLE, ou Rouble, monnaie d'argent de Russie, qui vaut environ une rixdale trois quarts, roy* au mot Monnaies. RUSSIE (Monnaies de la). Voy. l'article gé- néral Monnaies. RUYDER, monnaie d'or d'Hollande, fixée à quatorze florins argent courant, valant treize florins six sols, argent de banque, au titre de vingt-deux carats, du poids de deux cent six azens, poids de Hollande, et cent quatre-vingt-cinq grains, poids de France; celte espèce revient à vingt-neuf livres qua- tre sols neuf deniers, argent de France. (A.) RYKSDAALDER. Voy. Rixdale, s SACARE, petit poids en usage dans l'île de Madagascar pour peser l\)r et l'ar- gent, et qui équivaut au denier de l'Eu- rope. (A.) saïga, monnaie dontîl est parlé dans les lois que Thierry donna aux Allemands, et que Clotaire confirma l'an 615. Cette mon- naie valait un denier, elle était la quatrième partie du tiers du sol, et la douzième partie d'un sol qui valait douze deniers. Saiga au- iem t$t quitta pars tremissis^ hoc est dena-- rius unus: duœ saigœ duo denarii dicuntur^^ tremissis est tertia pars soldi^ et sunt denarii qwUuor. (A.) SAINTS et FAtbs dont les noms figurent sur les monnaies et tes mireaux du moyenne. Cette liste, dressée par M. A. de Long- {lérier, a été publiée dans VAnnuaire ae a société des antiquaires de France pour l'année 1851, pag. 254, un vol. in-13, Paris, 1851, rue Taranne, 12. Nous y avons ajouté quelques noms nouveaux. Nous donnerons à la suite la liste des patrons des cathé- drales de France dont les noms ont pu être placés sur les monnaies. Enfin , com- me compléments de ces indications, nous devons signaler la liste des abbayes de Fraiice avec le pom 46 leurs patrons» 4179 SAl DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQIIE. Sàl 1180 qui se trouve dans le Dictionnaire de Nu- mismatique religieuse^ 'déjà para; nous de- vons renvoyer aussi aux explications géné- rales qui se trouvent dans le présent Die- tionnaire de Numismatique au mot France , v* partie, n* 77, et au mot Papes, n* 3. A S. AbondiOy Como. S. Adalbert, Pologne. Agnus-Dei, Macerata. S. Aignan, S.-Aipnan. S. Aimé, Douai. S. Albert, Maestricht. Stc Aldegonde, Maubeuge. S. Alexandre, Dezana. S. Ambrolse, Milan. S(o Anastasie (La ré- surrection), * . Ravenne. S. Audreos, Gueldre. Ste Anne, Autriche, Brunswich , Hainaut , Hildes- beim / Honstein , Luxembourg, Maes- tricht, Rome. L'Annonciation de la sainte Vierge, Fano. S. Anscheir, Corbie. S. Anselme, Mantoue. S. Ansovino, Camerino ? Castro. S. Antoine de Padoue, Parme, Plaisance. S. Apollinaire, Ravenne, Valence en France. S. Aredius, voy. Saint- Yrieix. S. Arnolf, Maestricht. S. Auclor, Brunswick. S. Audomarus , voy. Saint-Omer. B Ste Barbe, Mantoue. S. Barthélémy, Maestricht, Liège. S. Bassiano, Plaisance. S. Bénigne, San-Benîgno. S. Bernard, Romans. S. Bsrnward, Hildesheim. S. Bertrand? Romans. S. Besse ou Bessus, Ivrée. Bethléem (l'étable de) Pesaro. S. Biaise, Raguse. S. Boniface évêque, Groningue. S. Bruno, Rome. C S. Cassius, Bonn. Ste Catherine, Bologne, Guastalla, Sa- bionette. Cénacle (le), Montalto. S. Cerbonio, Massa. 8. Charles, Guastalla, Savoie. S. Gharlemagne, Aix-la-Chapelle, Muns- ter, Osnabruck. S. Claude, Saint-Claude. S. Columban, Irlande. La Conce[)tioD de la sainte Vierge, Fano, Montalto. S. Conrad, Constance. S. Constantius, Saluce. Ç. Tosme, Florence. S. Crescenlinus, S. Christophe, Ste Croix S. Cyr, S. Cyriaque, Urbino. Brunswick. Avignon, Dezana, Fo- ligno, Louvain, Mo- naco, Poitiers, Rol- weill. Issoudun. Ancône. D S. Damien, Florence. S. Daria, Reggio. S. Denis, Liège, Saint-Denis. S. Die ou S. Desdat, Saint-Diez. S. Dimitri, Conslanlinople. S. Doimo, Spalatro. S. Domitien, Huy. S. Donat, Arezzo, Bruges. Ste Dorothée, Dezana. E S. Edmond, Saint-Edmond. S. Eloi, Limoges, Paris, Mar- seille. S. Emidi^., Ascoli. S. Erasme, Gaëte. S. Ercolano, voy. Her- culano. S. Erik, Stockholm. S. Esprit, Montalto. S. Euchaire, Trêves. S. Eugène, Trébizonde. 8. E. [ustache], Paris. S. Evaise, ou Evasio, Montferrat. S. Exupérance, Cingula, Cingoli? F 8. Fargeon,ouFargeau, Bourgogne. S. Faustin. Brescia. S. Félix (prêtre)t Valence, en France. S. Félix, Zurich. S. Ferréol, Bourgogne. S. Findan, ou Fintan, Kleggau, Rheinaa. S. Firmin, Amiens. S. Flavien, Recanati. Ste Flure, Monnaies mérovin* siennes. S. Fortunat, Valence, en France. S. François d* Assise, Valditaro, MontaltOi S. François Xavier, Plaisance. S. Fridolin, Glaris. S. Fulcrao, Lodôve. S. Fursy, . Péronne. G S. Gai, S. Gaudence, S. Geminien, S. Genès, S. Georges, S. Germain, Ste Gertrude, S. Gervais, Saint Gall. Novare, Rimini. Modène. Clermont. Antioche, Constanti- nople, Dezana, Fer- rare, Liège, Mans- fehl,-Ochsenhaasen« Saint -Dié, Serbie., Treganio, Viglie- vano. Dezana. Gertruidenberg , Ni- velles. Mans, Milao, Paris« 1181 SA! S. Gérv, S. Gilles (Egidius), S. Grégoire, pape, S. Grisante, martyr. Ste Gudule. Ste Hélène, S. Henry, S. Herculano, S. Hermagoras, S. Hilaire, S. Hilarion, S. Hubert, S. Hymerio, DlGT10f9NAIRE DE NUMISMATIQUE. Carabray. Toulouse , S. Gilles. Bosnie , ou Dalraatie? Reggio. Bruxelles. SAI il8â S. Maigne { S. Ma- gnus), Rome. S. Mainon ( Meinul- S. Idla, H Trêves. Brederode. Perouse. Aquilée. Poitiers. Parme. Dezana, Liège. Crémone. I Fischingen* J S. Jacques (Jacobus, lago), S. Janvier, S. Joachim, S. Jean-Baptiste. Liése, Pesaro Chili. NapTes. Bonéme. Belltey. Breslau, Flo- rence , Perpignan , Paris, Rhodes, Tu- rin , Valditaro. — Ne sont point com- pris dans cet arti- cle les noms des vil- les oui ont frappé des florins d'or por- tant le nom de saint Jean. S. Jean l'Evangéliste. France, Montferrat. S. Jean Népomucène. Rome, Prague. S. Joseph, S, Jovita, S. Juda, Ste Julitte, S. Julien, S. Just, Ste Justine, Verdun. Brescia. Goslar, Magdeburg. Issoudun. Macerata, Rimini, Tournon. Triesle. Plaisance. K Wurtzbourg. L Hongrie. Donzère, Huy, Liège. Fano, Serbie, Viterbe. Autun. Sicile. Lucerne, Murbach. Dezana. Paderborn. Brunswick. S. Kilian, S. Ladislas, S. Lambert, S. Laurent, S. Lazare, S. Léon, pape, S. Léger, S. Léonard, S. Liboire, S. Longin, Lorette (maison de la Ste Vierge h), * Ancône, Macerala. S. Luc, France, Reutling. S. Luce, évêque, Coire. Ste Lucie, Mantoue. S. Ludçer, Werden. S. Louis, France. S. Louis de Gonza- gue, Castiglione. M S. M. Boulogne. phus), S. Maiol, S. Mammès, S. Marc, Ste Marie, S. Martial, S. Martin, S. Mathieu, S. Mathias, S. Maure], S. Maurice, S. Maiimilien, S. Médard, S. Merry, S. Mellon, S. Mer, S. Michel, S. Nazaire, S. Nicolas,' S. Nicolas de Tolen- Paderborn. Souvigny. Langres. Albanie, Candée, Cat- taro , Corfou , ( le même que Corcyre) Dalmatie, Tréviso, Venise. Antoine , Augsbourg, Beaune, Brunswick, C]ermont,Gap,Fano, Goslar, Gottingue, Hameln, Hasselt, Hervorden , Hon- grie, Huy, Liège, Nordheim, Orange, Paderborn, Pesaro, Pise , Fouille , Le Puy, Reims, Rure- monde, Spire, Stras- bourg, Venise, Ver- dun. Limoges. Amiens , Bannassac , Dezana , Erfurth , Heydt, Tiége, Luc- qués, Magdebourg, Mayence, Montfer- rat, Paris, Tours, Scliwytz , Unti^r- wald, Uri, Ulrecht. France, Rome. Goslar. Fer rare. Appenzell , Denaza , Havre, Magdebourg, Savoie, Vienne. Cambrai. Soissons. Autun, Paris. Pontoisc. Ferrare. Batenbourg , Béné- veut , Constantino.- ple , Saint-Mihiel , Saierne, Thorn, Zug. N Autun, Castiglione. Bari , Dezana , Fri- bourg, Liège, Mes- sine, Paris, Sicile. lino, S. Nicolas de Flue, Amiens, Dezana, Sa- bionette. Unterwalden-ob-dem wald. S. Olaùs, Drontheim , Norw('*go. S. Orner ( Audoma- rus ), Saint-Omer. Ste Opportune, Paris. S. Oswald, Bcrg, Zug. 8. Olhmar, Sainl-Gall. S. Oyant (Eugendus), Saint-Ovan de Joux, ii83 S. Paternien, S. Pairie, S. Patrocle, S. Paul, SÂl DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI IIM S. Paulin. S. Pelage, S. PetroniuSy 8 Pierre, S. Pierre (la Nacelle de), S. Pierre Célestin, S. Philibert, S. Philippe, S. Pie, S. Pie V, S. Pontien, S. Poséidon, S. Privât, S. Prosdocimus, S. Prosper, S. Piotais, P Fano. Irlande. Soest. Avignon, Bologne, Ca- merino, Cluny, Liè- ge, Vlunster, Rome, Saint-Pol, Sarre- bourg. Sinigaglia. Constance. Bologne. Ancône , Antloche , Avignon, Bohême, Bologne , Bruns- wick, Cluny, Colo- gne, Corbie, Deza- na, Genève, Guas- talla, Liège, Liver- dun, Lucques, Ma- cerata. Massa, Mun- ster, Pouille, Re- gensbourg. Remire- mont, Rome, San- Severino , Sicile , Spolète, Stade, Trê- ves, Troyes, Urbin, York. Marche d' Ancône, Spo- lète. Aquila. Jumiéges, Tournus. Anvers, Maastricht. Rome. Fano. Spolète. Mirandole. Mende. Carrare, Padoue. Reggio. Mans, Milan. S, Salvator, S. Saturnin (martjr), S Savin, S. Sébastien, S. Second, S. Servat, S. Sévère, S. Séverin S. Simon, S. Simphorien, Ste Sperandie, S. Syro, Bourges, Marched'An- cône. Weissenau. Castri, Fermo, Plai- sance. Oeltingen , SoissoDs. Asti. Maestricht , Quedlia- bourg. Maastricht, Vienne. Paris. Gosla r , Magdebourg. Trévoux. Cingula (Cingoli). Pavie. S. Terence, Pesaro. S. Théobald, Tann. S. Théodule, Sion. S« Théodore ou Téo- dore, Constantinople, Mont- ferrât. S. Théodoric, Uzës. S. Théoneste ou Téo- neste, Lavagna. S. Thomas, Parme. Ste Trinité, Soissons. S. Trophime, Arles. S. Triphonius, Cattaro. S. Ubald, S. Ubert, évêque, S. Urbain, S. Ursicin, S. Ursin, Ste Ursule, S. Urs, U Gnbbio. Dezana. Maestricht. Bâle Bourges. Cologne. Soleure. S. Quentin, Saint-Quentin. S. Quiriace, Kyriacus ouCyriacus, Ancône. 8. Quirinus, Cologne, Correggio. R Ste Régule, Zurich. S. Remade, Verviers. S. Rémi, Saint-Remi. Ste Réparate, Correggio. Résurrection (la) ou Ste Anastasie. Ravenne. S. Romain, Rouen. S. Romaric, Remiremont. S. Romuald, Rome. S. Rudbert, Ruodbert et Rupert, Salzbourg. S S. Sacrement (le), Liège. Sal u t a tion angélique (la), en France sous Char- les VL S. Valérien, S. Venance, S. Viano, S. Victor, S, Vincent, S. Vinoc, S. Vite, S. Vital, S. Vult, Ste Walburge, S. Wenœls, S. Wigbert, S. Wilhard, Tournus. Camerino. Parme. Batenbourg, Dezana, Soleure. Berne, Cortone» Gre- noble. Bergues, S.-Winœ. Corvey. Parme. « Lucques W Audenarde. Bohème. Hersfeld. Stade. S. YrieiiouAréduis, Saint-Trieix. Z S. Zenon, Vérone. 1185 SAI Patrqns des cathédrales et des ivÊCHÉS DE France, classés par provinces ecclé- siastiqi es d*aorès Toidre du Gallia Chri- stiana (1) MGTIONNAIRE DE NUIUSMATIQUE. « 87. — de Tarbes, S&I lise L Province (TAlbi 1. Evèché puis archevêché d*Albi, S. Evèché de Casti es, 3. — de Mende, *. — de Cahors, 5. 6. 7. — de Rodez, — d'Arisitum, Abbaye puis évèciié de Val)res. La Ste Vierge ? Ste Cécile. S. Benoit. La Std Vierge et S. Privai, confesseur. S. Etienne, 1*' martyr. La Ste Vierge. La Ste Vierge? II. Province iFAix. 8. Archevêché d'Aix, 9. Evêché d^Apt, 10. — deRiez, 11. — de Fréjus, 12. — 13. — 13 bU.— de Gap, de Sisteron, d*Alger, S. Sauveur. Ste Anne. S. Maxime. La Ste Vierge, S. Léonce et S. Etienne. La Ste Vierge. La Ste Vierge. 8. Philippe. III. Province dC Arles. ik. Archevêché d'Arles, 15. Evêché de Marseiilei 16. — 17. 18. de Saint-Paul- Trois-ChA- teaux, de Toulon, d'Orange, 8. Trophime et S. Etienne. La Ste Vierge, la Major* Ste Restitute et In Ste Vierge. La Ste Vierge. La Ste Vierge, Tous les Sts., St Florent. rV. Province éTAuch. 19. Ancien évèché,d'Eaiise S. Luperculus. 20. Archevêché d*Auch, Ste Marie. 21. Evêché de Dax, La Ste Vierge. 22. — de Lectoure, SS. Gervais et Protais. deComminges, S. Rertrand. de Conserans, S. Lizier. d'Aire S. Jean-Bap- tiste. de Bazas S Jean- Bap- tiste. 23. — 24^. — 25. — S». — (i) NoDs devons rappeler ici que les patrons des cathédrales ayant plusieurs fois changé , il est possible que quelques-unes des anciennes mon- naies épiscopales porteni d*autres noms que ceux que nous indiquons dans celle nomenciatiire. Au- tant quMl nous est possible, nous donnons cepen- dant te nom dw anciennes et des nouvelles catlié- drales* Ste Marie de la Sède. La Ste Vierge. La Ste Vierge, S. Julien. 80. — de Bavonne, La Ste Vierge. 28. — 29. - d'Oléron, de Lescâr, V. Province d^ Avignon. 81. Archevêché d'Avignon, Notre - Dame des Dons. 82. Evêché de Carpentras, S. Siffrein. 33. — de Vaison, La Sie Vierge. 84. — deCavaillon, La Ste Vierge et saint Vrain. VI. Province de Beionçon. 85. Archevêché de Be- sançon, 86. Evêché de Belley, 37. — 38. - 39. — ko. — d*Avenche,puis de Lausanne, deBâle, de Nancy, de Saint-Dié, S Jean TE van- géliste et S. Etienne, 1" martyr. S. Jean -Bap- tiste. La Ste Vierge ? S. Pierre. La Ste Vierge. S.-Dié. VII. Prof^tVice de Bordeaux. ki. Archevêché de Bor- deaux , 43. Evêché d'Ageo, 43. U. 45. 46. 47. 48. 49. de Condom, d*Angoii]ême, de Saintes, de Poitiers, de Maillezais puis de la Rochelle, de Luçon, de Péngueux, 80. — de Sarlat, Saint André , apôtre. Saint Etienne, 1 "martyr. S. Pierre. S. Pierre. S. Pierre. 8. Pierre. S. Louis, roi de Frarce. La Ste Vierge. D*abord Saint Etienne , puis saint Front. S. Serdot. VIII. Province de Bourges.^ 51. Archevêché de Bourges, Saint Etienne, l*'martyr. 52. Evêché de Clermont , LaSteVierse. 53. — de Saint-FIour, S.FIour, év. 54. — de Limoges, 55. — de Tulle , 56. — du Puy, S. Etienne. S. Martin. La Ste Vierge. IX. Province de Combinai. 57. Archevêché de Cam- brai. La Ste Vierge. 1187 âAi blGTlOMNÂlRE DE NUMISMATIQUE. &y 58. Evêché d'Arras, 69. 60. 61. de Saint-Omer, de Tournay, de Namur, La Ste Vierge, et S. Waast. La Ste Vierge. La Ste Vierge. Saint Albau, martyr. 64. — X. Province de Coloane. 62. Archevêché de Cologne, La Ste Vierge, 63. Evôché d'Aix - la - Cha- pelle, La Ste Vierge. de Ton^reSy puis de Liège, D*abord saint Lambert, é- véque et martyr,puis saint Paul. XL Province d'Embrun. 65. Archevêché d'Embrun, 66. Evêché de Digne, 67. 68. 69. d'Antibes , de Grasse, de Vence , 70. 71. 72. — de GÎandève, de Senez, de Nice et de Ci- miez, La Ste Vierge. La Ste Vierge, et Saint Jé- rôme. La Ste Vierge. La Ste Vierge. La Ste Vierge, Saint Vraiu et S. Lam- bert. S. Just. L'Assomption de la Sainte Vierge. Ste Réparate, vierge. XII. Province de Lyon. 73. Archevêché de Lyon, 74. Evôché d'Autun , 75. 76. 77. 78. de Mâcon, de Chàlons-sur- Saône, de Langres, de Dijon, S. Jean-Bap- tiste et S. Etienne. S. Sympho- rien, puis saint La- zare , saint Nazaire. S. Vincent. 79, — S. Vincent. S. Mammès. S.. Etienne, l'*^ martyr, puis S. Bé- nigne, de Saint-Claude, S.Pierre. XJII. Province de Matines. 80. Archevêché de Malines, S. Romuald, évoque. 81. Evôché d'Anvers, La Ste Vierge 82. — de Gand, Saint Bavon, évoque. 83# — de Bruges, S, Sauveur* 84. — d'Ypres, S. Martin 85. — de Ruremônde, Le Sainl-Es- pril. 86. — de Bois le Duc, S. Jeau lï- vangébsle. XIV. Province de Mayenee, 87. Archevêché de Hayence, Saint Martin, évêquè. 88. Evôché de Worms, S. Elienne. S. Etienne, 89. — d6 Spire, 90. 91. 92. de Strasbourg, de Constance, de Fulde, Î^ape, puis a Sainlris celui de battre monnaie , tandis qu'ils 'accordaient à beaucoup d'églises bien moins illustres. Par une charte de Tan IIII, sous l'abbé Adam, Louis le Gros attribua aùi religieux de Saint-Denis toute jut idictioa sur les faux- moTinayeurs. Vovez le Recueil des Ordon- nances , tome W, page 139. Voilà tout ce que l'on sait de certain sur la monnaie , re- lativement à l'aDbaye de Saint-Denis. SAINT-DIÉ, DiEz ou DiET (Monnaie du chapitre de). Notice par Duby, Traité des monnaies, tom. II, pag. 262. Saint-Dié, Sanctus Deodatus, ancien mo- nastère fondé, vers l'an 670, par saint Dié , évèque de Nevers, qui en fut le premier évèque; mais, eu 954, Frédéric, duc de Lor- raine, sécularisa cette église , et y mit des clianoines, qui furent gouvernés par des DiGTio>N« ]>E Numismatique prieurs dont Brunon fut le premier vers l'an 10S5. Ce chapitre a été érigé en évèché en 1774, et M. uhaumont de la Galaisière eu est le premier évoque. Des deux monnaies que j'ai décrites à l'ar- ticle des évéques de Toul, j'ai, d'après dom Calmet, attribué la [première à saint Gérard, évèque de Toul, qui, ayant acguis l'abbaye de Toul pour son église , avait obtenu de l'empereur Otton II la permission d'y bat* tre monnaie. Mais M. de Mory d'Elvanges me marque que, selon M. Riguel, on doit la rapporter à Gérard , duc de Lorraine. Cela est d'autant plus vraisemblable, que M. d'Ël- vanges lui-même en connaît une du duc Thierry, frappée de même à Saint-Dié , et il observe judicieusement que ce n'est pas en 3ualité de ducs de Lorraine, mais en celle 'avoués du chapitre de Saint-Dié , que ces princes ont pu y battre monnaie. Le duc Simon II permit au chapitre de Saint-Dié de recevoir ses cens , dixmts y monnaies, etc. , tels qu'il les avait reçus du temps des ducs ses prédécesseurs. Les cha- noines avaient leurs monnaies différentes de celles des ducs : celles du chapitre étaient nommées de Saint-Dié; celles du duc, de Monsieur. Par traité fait entre les ducs et le chapitre, avant le règne du duc Matthieu II, les coins du chapitre furent supprimés. On trouve dans VHistoire de Saint-Dié^ Sar M. Sommier, et parmi les preuves de la défense de r Eglise de Toul, plusieurs char- tes où il est fait mention de la monnaie de Saint-Dié. SAINT DOMINIQUE {Sceau de). Voy. l'ar- ticle général Sceaux, n** 19. SAINT-ETIENNE de Dijon (Du droit de monnaie des abbés de). Notice par Duby, Monnaies des barons et dfis prélats, tom. II , pag. 249. L'église de Saint-Etienne de Dijon existait, à ce que l'on prétend, dès le yV siècle; elle a été gouvernée d abord par des prévôts et des prieurs oui prirent, dans le x* sièie, le titre d'abbé. Joceran, évèque de Langres, y introduisit, en 1113, la règle de saint Au- gustin. Cette église, sécularisée en 1611, devint cathédrale en 1732, lois de l'érection de l'évôché de Dyon, dont Jean Bouhier fut le premier pourvu. Charles le Chauve donna, en 863 ou 873, le droit de battre monnaie à l'église de Saint* Etienne de Dijon, dont le prieur était alors Baldon ou Helgand. Celle concession fut conQrmée, en 887, sous le prieur Betton II, ou peut-être Hélie son successeur, par l'em- Fereur Charles le Gros. — Pérard, Piicespour hist. de Bourgogne, pag. 48-50; Chiltlet, Histoire de l'abbaye de Toumtu , preuves, pag. 519; T. Fyol, Histoire de Saint-Etienne de Dijon, preuves, pag. 30 et 31. Leblanc, qui a eu connaissance de la concession de Charles le Chauve, pense qu'il faut attribuer les monnaies qui portent d'un côté le nom de ce prince, et de l'autre les mots : S. STEPHANI MONETA, à l'église de Saint-Etienne de Dijon, plutôt qu'à celle de 38 1195 SAI DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI m Saint-Etienne de Metz, où Charles le Chauve lut couronné roi de Lorraine. Si cette con- cession lui eût échappé, il aurait infaillible- tnent rapporté ces monnaies à Charles le Chauve môme, comme il Ta fait à l'égard des monnaies qui portent, avec le nom de ce prince, celui de l'église de Saint-Denis. M. Anatole Barthélémy a publié dans la Revue de Numismatique de 184.3, pag. W, un dénier de l'abbaye de Saint-Etienne de Di- jon, sur lequel on lit : Au droit : DIVI0NEN81S; dans le champ, une croix, avec deux annelets dans les can- tons supérieurs. Au revers : PRIMA SEDES. Les mots prima sedes^ gravés ordinaire- ment sur les monnaies des évèchés prima- tiaux et pris par les titulaires de ces sièges dws leurs chartes, ne peuvent plus avoir ce sens sur une monnaie de Dijon. M. Barthé- lémy prouve qu'ils n'avaient d'autre but que d'établir la prééminence de l'abbaye de Saint-Etienne de Dijon sur l'abbaye de Saint- BéniKue de D\jon, laquelle lui fut toujours inféneure, et ne jouit jamais, quoi qu'oD en ait dit, du droit Je battre monnaie. SAINT-GBRM AIN DBS PRÉS à Paris {Abbés de). Cette éçlise fut fondée en 542, par Chil- deoertf aprôs la victoire remportée en Espa- f;ne avec son frère , et bfttie en 556, sous 'épiscopat de saint Germain, qui U consa- cra, en o5B, en l'bonueur de la sainte croix et de saint Vincent, martyr de Césarée. Etant mort en 576, ce prélat fut enterré dans celle église, et lui donna son nom; elle fut surnommée des Prés^ parce que le lieu où elle fut bâtie n'était effectivement qu'une prairie, avant que la ville se fût étendue. Son premier abbé fut saint Droc- tovée, mort vers l'an 580. Par un arrêt du parlement tenu à Meluu en 1257, l'abbé de Saint-Germain des Prés, Gérard de Moret, fut maintenu dans le droit de juger les fâux-monnayeurs qui seraient pris dans la ville neuve de Saint-Georges. — Olim, ( Duby, Monnaies des barons et des prélais, tom. Il, pag. 250.) SAINT-GËRY de Cambrai [Du droit de monnaie des abbés de). Notice par Duby, Mon^ naies des barons, tom. Il, pag. 250. Saint-Géry, Sanctus (Eraugericus , abbaye de l'ordre de Saint-Benoit au diocèse de ' Cambrai, fondée vers Tan 600 par saint Gau- cher ou saint Géry , évèque d'Arras et de Cambrai. L'église fut élevée hors des murs de la ville^ sur le sommet d'une montagne ; mais en 15S^0, lempereur Charles-Quint ayant jugé à propos de construire une cita- delle sur cette montagne, les chanoines se retirèrent à Saint- Waast, paroisse de Cam- brai, et ils y transportèrent le corps de saint Géry , dont cette église prit le nom : elle avait été érigée en collégiale vers Tan 8i0, sans quitter pour cela son titre de mo- nastère. Son premier abbé fut saint Landon, parent de sanit Géry, dont on ne connaît point les successeurs. Voici seulement ce qu'ont découvert les auteurs du Gallia tkri^ stiana, tom. Y, col. 73. Isaac, comte de Cambrai en d84, leDait du roi en bénéfice l'abbaye royale de Saint- Géry avec toutes ses annexes ; 8a?oir : la moitié du château de la ville de Cambrai, la moitié des impôts publics et celle de li monnaie. Ce partage ayant donné lieu à une dispute entre révéque et le comte, l'empe- reur Ottoo acQugea, en 9b7, à TévèquR Ful- bert et à ses successeurs, l'abbaye avee la totalité des susdites possessions. L'empe- reur Conrad 111 confirma, en liU, cette donation en faveur de Nicolas de CbièTres, évèque de Cambrai. On a des deniers d'argent francs sous Charles le Chauve, qui portent d'un cAté le nom de ce prince et de l'autre SANGTl GAF- GERICI MÛNETÂ. Leblanc parait regarder ces monnaies comme autant de preuves que l'abbaye de Saint-Gérv avait dès lors le droit de battre monnaie ; c est aussi le lentimeot de Brussel, tom. I", pag. 901. SAINT-HONORAT de Lérins (Dm drtfU it monnaie des abbés de). Notice par Duby, 1.11, pag. 2fti. Le monastère de Saiot-Honorat , Smii Honorati Lerinense monasteriumf ordre de Saint-Benoit, diocèse de Grasse, fondé en 375 ou 391, par saint Honorât, et bâtie dans une petite lie fort ancieeue, oonnae sous le nom de Planatia ou Lerina^ sur la côte de Provence, à deux lieues d'Antibes, eut pour premier abbé saint Caprais, qui mourut évèque d'Arles vers l'an 4&5. 11 fut d^abord soumis à l'abbaye de Gluni, ensuite, en 1366, à celle de Saint-Victor de Marseille, et, en 1516, au monastère du mont Cassia. Le 9B mars 954, Gui Impéfiali, comte de Vintimille, donna k ce monastère en prio; cipauté le Sabourg ou Séuulcre, lieu situé en Italie, entre les Etats au roi de Sardti- g ne et ceux de la république de Gènes. epuis cette donation jusqu'en 1667, on ne trouve rien dans les archives de l'abbajeqm indique qu'elle ait fait battre monnaie; mais on y trouve un acte du 2fc décembre 1666 (elle avait alors pour abbé commeodataire le cardinal Louis de Vendôme, et pour M régulier dom Honoré Clarv), porlanl arren- tement de la fabrique de la monnaie de la principauté de Sabourg, fait par le moeas- tère de Lérins, en faveur de Bernardin w- reste de Mongins, sous la caution do Pierre Lombard et d'Alexandre-Paul de Nismes, moyennant la rente de 70© livres, et i^ec cette condition que les monnaies d'or et d'argent de Sabourg seraient frappées vn coins et armes du monastère. L'exécution ¥ cet acte n'eut lieu que jusqu'en 16M, lorsque, par un arrêt du conseil d^Etat du 1" juill«* il fut expressément défendu à l'abbé et soi religieux de Lérins de faire battre monnaie audit lieu de Sabourg- Le grand pneur, Philippe de Vendôme, possédait alors cette abbaye en commende, et dom Césaire »; reillon ou dom de Méyvonay en était anoe régulier, il y avait dans le cabinet de I em- pereur François 1" deux de ces monaaisa 1197 SAt DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI 1198 frappées, Tune en 1667, sous dom Clarv ou dom BareiJlon , et le cardinal de Vendôme ; et l'autre en 1671, sous dora Bareillon et le grand prieur. Toutes deux présentaient d'un côté la tète de saint Benoît, et de l'autre les armes de Lérins ; sur fune on lisait ces mots : MONASTeriuh LERINëNSË princeps SEPULcRT, et au revers, cette légende : SUB UMBRA SEDI; Tautre offrait ces mots : MO- NASTERIDM LERINENSE, PRINceps SE- PULCRI, CONORBGATIONIS CASSlNBNSlS. ï^. Autour (le la têle de saint Benoît : DE- ÇUS ET ORNAMENTUM ECCLESIiE. Extrait d'un mémoire fait en 1760 par les religieux de Lérins sur ces deux monnaies dont l'empereur désirait savoir l'explication, et inséré dans le tome 11 de VHisêoire géné- rale de Provence^ de M. Papon. SAINT-JEAN-D'ACRE [Sceaux des évéques latins de) pendant les croisades. H- SIGNUM ACCONIS. Au centre, une double croix, entre les deux lettres a et a. ^. JOHANNES PRIMUS LATINORUM EPl- SCOPUS. Au centre, l'évôaue mitre, crosse et bénissant. Sceau en plomi), de forme ronde, de Jean, premier évèque iatia de Ptolémaïs ou Acre, suspendu à une charte de 1136. Paoli, Codice diplomat.^ tom. I, pag. 17, planche I, n* 11. Yoy. aussi n®» 63 et 59. SAINT-JEAN d'Autun ( Du droit de mon- naie des Messes de). Notice parDuby, t. II, pae. 258. Saint-Jean d'Autun, abbaye de filles de l'ordre de Saint-Benoît, fondée vers Tan 589 par Siagrius, évoque d'Autun, et par la reine Brunehaut. L'église fut bâtie d'abord, sous le titre de Sainte-Marie, auprès des murs de la ville d'Autun, et dans le même endroit où était auparavant le temple de Bérécynthe, mère des dieux. Dom Martène et dom Durand ont fait gra- ver dans leur Voyage littéraire, page 160, une monnaie d'or trouvée près de fa maison de l'abbesse, et qu'ils croient avoir été frap- pée autrefois par l'abbaye, parce que, d'un côté, on y voit la figure d un saint avec cette légende : Sanctus JOHANNES BAptista, et de l'autre, autour d'une fleur de lis : I^ENA A, qu'ils expliquent par denarius aureus ou Augustoduni. Celte description annonce un florin d'or, tel qu'on en a frappé en France depuis le règne de Louis VII ou Louis VllI jusqu'à celui de Charles V; mais je doute que la légende du revers ait été bien lue : si elle l'a été, les deux explications que dom Martène et dom Durand en donnent me pa- raissent tout à fait invraisemblables. On sait que ce ne fut jamais là le style des flo- rins; d'ailleurs, ce ne serait pas de sem- blables monnaies que Tabbaye de Saint-Jean aurait fait febriquer, sî elle avait eu le droit d'en frapper. Ces deux savants ajoutent que cette monnaie était, de leur temps, entre les mains de Tabbesse. SAINT-MAGLOIRE {Des abbés de). Notice par Duby, t. II, pag. 253. l/abbaye de Saint-Magloire, Sanctus Ma- fftorius Parisiensis, n'était dans Torigine qu'une chapelle dédiée à saint Barthélémy, anciennement élevée près du palais du duc Hugues. Les chanoines oui Foccupaient avant passé dans la petite église de Saint-Mi- chel, située dans l'enceinte de ce palais, ils furt-nl remplacés par des moines qui rappor- tèrent, vers l'an 965, de la Ô^etagne, le corps de saint Magloire pour le itfustraire aux Barbares. Junan, qui présidait déjà l'église de Saint-Magloire de Lehort, près de Dinant en Bretagne, continua de présider celle de Paris sous le titre d'abbé. En 1619, Henri de Gondi, cardinal de Retz, qui possé- dait cette abbave, en obtint du roi l'etitière suppression; il y substitua un Sémidaîre destinée l'instruction des jeunes ecclésias- tiques, et qui fût confié, en 16Î4, aat prétfes de l'Oratoire. — Gallia christiana. Quoique les religieux de Saint-Magloire n'aient pas joui du droit de battre monnaie, et qu'ils n'aient même eu aucune part dans la monnaie, il n*est peut-être pas hors de mou sujet de rendre compte d'une exception honorable qui leur a été accordée p(ir nos rois. Les affaiblissements considérables que les rois de la troisième race firent danâ leura monnaies étaient si insupportables et n à charge aux peuples, qu'il j avail des villee et des provinces entières qui payaient tout les trois ans au roi une taille eo/mlatre, dil Leblanc, afin qu'il ne changeât ni n'affaiblit les monnaies. Ce droit de monnayage est ex- primé dans les titres du temps par les termes de focagiumi monetagium, relemHo ou redemptio moneta (Du Gange). On voit dans le Traité de Leblanc qye les villes d'Or- léans, lie Baint-Quentin i d'Etampes et iiutres s'étaient assiqetties h ce tribut i et sous le règne de Louis VU , le même au- teur donne l^extrait d'une charte de ce prince, de l'an 1159, sous l'abbé Pierre II, ccmfirma- tive des privilèges que ses prédécesseurs avaient accordés aux religieux de Saint- Magloire, et dans laquelle il les dédare exempts du droit de monnayage qui ee levait tous les trois ans, a relevaiione monetm atsœ tertio anno à nabis exigitur. Ces derniers mots prouvent aue cette taille était exigée par le roi; par l'épithète équivoque de i^- lontairey que Le Blanc lui donne, je crois 3u'il faut seulement entendre que les villes ont le roi l'exigeait avaient le liberté de la payer plus ou moins forte. SAINT-MARTIAL de Limoges ( Monnaies de V abbaye de). Extrait d'un Mémoire de M. Cartier, sur les monnaies du Limousin, rédigé sur les monnaies communiquées par M. Ardant de Limoges, et inséré dans la Revue de Numismatique, \9k\, pag. 94. « Quelle que soit l'origine du droit de mon- nayage exercé |)ar l'abba^re de Saint-'.Martial de Limoges, dit M. Cartier, il est certain qu'il remonte aux temps mérovingiens, et s'il paraît avoir été suspendu par I autorité des rois carlovingiens de France et d'Aqui- taine, ihnous reste des preuves de son exis- tence sous les fils de Clovis et sous les prc* 1199 SA! DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI miers rois delà troisième race jusqu'à la Ga du xitr siècle. « Dans une notice sur quelques monnaies mérovingiennes , insérée dans la Revue de Numismatique (1838, pag. 257), l'avais pro- Eosé, un peu timidement, à la vérité, d'attri- uer à cette église de Limoges un triens por- tant pour légende : fiLATOMO SCI MARA- COLENO M — I, et môme celui du monétaire GEMELLOS portant SCSMAR. Ces présomp- tions acquièrent un nouveau degré de pro- babilité par un magnifique sol d'or qui vient de m'ètre communiqué par M. d'Aute- ville, de Montauban. Il pèse 82 à 83 gr. ; en voici la description : «LEMOVIX RATIO. Personnage debout sur une ligne ponctuée; sa tête, couverte d'une sorte de bonnet pointu, est tournée à gauche; il est revêtu d'une tunique courte, à manches, serrée par une ceinture faisant plusieurs tours ; sa main droite tient une longue croix dont le bâton est perlé ; de la gauche, il s'appuie sur une longue crosse, d'une forme singulière; à côté est une autre croix longue s'élevant à peu près à la hau- teur du coude gauche. « ^. MARINIANO MONETA. Dans un cer- cle en grènetis, une croix à branches égales cantonnée des lettres EC Li SI JE, « Dans la nremière légende, je suppose que l'A, dont le haut porte une traverse qui n'existe pas sur cette lettre dans les autres mots, doit former A T. La lettre 0, reportée un peu loin, après la tête, se confond avec le haut de la crosse; c'est du moins ce que j'ai cru voir en examinant avec attention cette pièce, d'une conservation parfaite et d'une Donne fabrique, mais dont le coin a un peu tré/lé vers la figure; il y a aussi, de ce côté, quelques objets confus qui ne sont peut-être que des accidents de monnayage. « M. Ardant a entretenu la Société d'agri- culture, sciences et arts de Limoges, de cette pièce dont il a eu ésaiement communication ; il n'en a pas donné le dessin. (Voy. le Bul- letin de la Société, t. XVIII, p. 1^3.) Nayant pas aperçu 1*0 final, il lit Lemovix rat ou r, les rois de France prirent cette abbaye sous une protection spéciale, et la comblèrent de biens. Cropter, archevêque de Tours dans le vu* siècle, l'exempta de la juridiction éniscopale ; concession souscrite par tous les évoques du royaume, approuvée par le roi régnant et parle pa^e Adéodat, et confirmée dans la suite par Ibbo, l'un des successeurs de Cropter. Hugues Capet était aBbé de Saint-Martin de Tours, lorsqu'il parvint h la couronne; et c'est depuis ce temps que nos rois sont tou- jours abbés de Saint-Martin. Depuis quelques années, r4mmédiation au saint-siége a été détruite par les arrêts du parlement, et l'archevêque de Tours est su- périeur ecclésiastique de cette abbaye. Charles le Simple reconnut, par une charte donnée en 919, que le droit de battre monnaie avait été accordé aux abbés de Saint-Martin de Tours par les rois ses pré- décesseurs, et le leur accorda de nouveau, à la requête de Robert, alors abbé de ce cha- pitre. Marlène, tome 1", collection 275. Le roi Raoul les conflroia dans ce dnit en 930, et Hugues en 9S7. Idem, tome 1*% anecd., col. 65 et collect. col. 341. La monnaie de Saint-Martin de Tours fut d'un très grand usage, parce qu'elle avait l'avantage de ne changer jamais ni de va- leur, ni de loi, ni de poids. — Du Cange. Au mois d'août 1233, le roi saint Louis permit à l'église et au chapitre de Saint- Martin de la ville de Tours de faire battre monnaie par Pierre de Chabalis, nommé par ledit chapitre, à la charge que la moitié du re- venu appartiendrait audit seigneur roi , £a- dite permission volontairSf et tant quHl p/at- raiê à icelui seigneur. Voici quelques monnaies de cette ab- baye (1) : N- 1. SANCTUS MARTINVS. ^. PHILIPPVS REX, denier de billon "pe- sant 20 grains. — Cabinet de M. de Boullon- gne. N** 1. Mêmes légendes, même cabinet. N** 3. cJCS (sanctus) MARTINUS. lî. TVRONVS CIVIS. Denier de billon, pe- sant 19 grains. — Cabinets de MM. de Boul- longue et de Milly, et Recueil de M. de Boze. N-4. SANCTUS MARTINUS. ^. TVRONVS CIVIS. BiUon. — Cabinet de M. Pagnon d'Ijonval. N- 5. SANCTUS MARTINVS. ^. TVRONVS CIVIS. Billon du poids de (1) Voir Daby, planche XYI. 1203 SAI DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAi 1*U ' 21 grains. — Cabinet de M. de Boullongne. N*" 6. Obole pesant 10 grains ; ses légendes sont les mômes qu'à la précédente» et elle se trouve dans le même cabinet. M* 7. Mêmes légendes. Denier de billon . pesant 20 grains, et du même cabinet. Voy. aussi François (e Proust, Discours de la ville ei ehàteau de Loudun^ cité par Du Cange. L'histoire de la célèbre monnaie tournoise est encore à faire, et nul savant ne serait plus à même de traiter ce vaste et beau su- jet, que l'un des directeurs de la Revue de Numismatique^ M. Cartier, dont nous avons eu si souvent à citer les travaux dans ce Dictionnaire. SAINT-MAXIMIN de Trêves {Du droit de monnaie des abbés de]. Notice par Duby, t. II, p. S5K. Saint-Maximin, Sanctus Maximinus, célè- Dre abbaye de l'ordre de Saint-Benott, au diocèse de Trêves, fondée par le grand Cons- tantin; elle fut d'abord dédiée à saint Jean rÉvangéliste ; mais saint Maximin ayant éU\ dans la suite, enterré dans cette église, elle prit le nom de ce souverain pontife. L'empe- reur Constantin y mit des moines, et il leur donna un abbé qui se nommait Jean. Cette ' abbaye a toujours été sous la dépendance immédiate du Saint-Empire, et les empe- reurs lui ont donné, en diJférents temps, des privilèges très- honorables. — Gallia chri stiana. L'empereur Otton III accorda, vers Tan 1000, h l'abbé Otfrad, ou Oftrad, le droit de battre monnaie dans le lieu appelé Billich, voisin apjmremment de l'abbaye de Saint- Maximin. Cet abbé eut soin de faire renou- veler, en 1006, les privilèges de son monas- tère, par l'empereur Henri II, successeur d'Otton III. Voy. le Gallia christiana; et dom Martène, Ampliss. Collect,, tom. I, col. 361. SAINT-MÉDARD de Soissons (Monnaies dés abbés de). Notice [)ar Duby, Monnaies des baronSf t. II, p. 69. Saiût-Hédard de Soissons, abbaye d'hom- mes, de l'ordre de Saint-Benoît, fondée par Clotaire I", roi de Fr«ince : ce prince, plein de vénération pour saint Médard, qu'il avait connu particulièrement, résolut, en 560, d'é- lover une église sur le tombeau de cet évoque. Clotaire étant mort peu de temps après, son flis Sigebert, roi d'Austrasie, exécuta son projet, et l'église fut promptement cons- truite. On y joignit un monastère, qui fut donné aux religieux de Saint-Benoît. Le pape saint Grégoire le soumit immédiatement au saint-siége, et le fit chef de tous les monas- tères de Tordre do Saint-Benoît qui sont dans le royaume. Son premier abbé fut Da- niel, que Sigebert y préposa en 562. Saint-Médard de Soissons. compte deux rois de France au nombre de ses abbés, Eudes et Raoul. Il s'y est tenu un grand nombre de conciles. Cette église a été plusieurs fois ravagée et pillée par les Normands, et, en dernier lieu, par les calvinistes. £n 16U, dom Hotmann, nui en était abbé, secondé par la libéralité (Je Louis XIII, la Ut rebâtir entièrement. Ce fut aussi sous cet abbé que les moines de Saint-Médard furent soumis à la congré|$a- tion de Saint-Maur: on ne tarda pas à voir renaître chez eux la ferveur et la régularité primitives, que le malheur des temps avait fort affaiblies. Les papes et nos rois ont accordé à celte abbaye une foule de bienfaits et de privilè- ges. Louis le Débonnaire, en particulier, lui donna le droit de battre monnaie, et voulul que les émoluments en fussent employés au service qui se faisait, chez eux, en rhounem de saint Sébastien, Tun des premiers abbé;: de Saint-Médard. Charles leChaure confirma la concession de Louis 1". Foy. Leblanc; le Gallia christiana; h IH- plomatique du P. Mabillon et le Glossaire la- tin de Du Cange, au mot Moneta. N* 1. SANCTUS MEDAttDVS, r^. SANCTUS SEBASTIANUS (1). deniirde biilon. — Du Cange; et Dormai, m commHi* cernent du tome II de son Histoire de Sai- sons. N- a. SANCTDS MEDARDVS. iV SANCTUS SEBASTIANUS, à reboiirs. Cette pièce est aussi de billon ; elle se trouve dans M. de Boze et chez M. de Bouilongn'. N' 3. SANCTI MEDARDl MONETA. ^. GRACIA DEI REX. Dans le champ: CAROLOM (Charlemagne), en forme de mo- nogramme, denier d argent. Leblanc pré- tend que cette monnaie a été frappée par les moines de Saint-Médard; mais, selon Du Cange, c*esi une monnaie palatine, c'esl-à- dire frappée dans le palais que le roi avait dans la ville de Saint-Médard. Le P. du Molinet, Cabinet de Sainle-Gfvt- vièv€y partie r% page 14ii, f 8, a fait graver u'ic monnaie de Saint-Médard deftoif^iK dont le revers porte |)Our léj$ende : CIVITAS SIYBESIS, pour Siubesionensis: le côté de la croix est semblable à la pièce de M. de Boze. SAINT-MERR Y de Paris {Mer eau de Féglw . publié par M. de Fonlenay {Mém, de la so- ciété éduenne, 18W), et par M. de BarthéitHiJ (Revue de iVutntjm., 1847, p. d03,>. 11 représente : saint Merry debout et niml^ïi tenant un livre. Tout autour, la légHil S. MEDEIUC. ABBAS. Au ^, ces lettres divisées en sii lif^'i"^- SIMBOL. PRESE. PARR. S. MEDEKICi PARISS. 1578, qu'il faut sans dout; ir ainsi: Sjfmbolum prœsentiœ, paroelii(B «ff"'"'' Mederict Parisiensis» SAINT-MIHIEL en Lorraine (Du droit'' monnaie des abbés de). Notice par Duby, t. II. p. 255. Cette abbaye fut fondée, en 709, eo i*b " * neiu de saint Michel anvïange, par le eomli' Wlol'oald et sa femme Adalasinde. L'éi:''^' lut hiUie d'abord sur le mont de Towl»»;. ' quinze milles do la Meuse; mais, le si^ suivant, elle fut transférée sur le bordd«'l^ Mc'.ise, à deux lieues du mont dé Tewbe. (i) Planche X Vide Dubjr. Ii05 SAI DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAI i206 H 8'éteya ins^siblement auprès de ce nou- veau monastère une assez jolie ville, h la- quelle il donna son non). Ogier fut son pre^ mier abbé. En iiMMy Rieher, évéque de Verdun, céda à Clrie, abbé de Saint-Mihiel, le droit de bat- tre monnaie; et Henri de Yierxon^ son suc- cesseur, confirma cette cession l'an 1123, en faveur de l'abbé Lanson, sous la redevance de soixante sols à chaque mutation de mon- naie. Voy. VHiêtoire de Lorraine de dom Calmet, et la Diplomatique de dom Mabillon. Suivant M. Dupré de (ieneste, la charte de révêque Rieher ne doit être qu'une conven- tion entre ce prélat et l'abbé de Saint-Mihiel, que celui-ci fera fabriquer à proQts convenus et stipulés, de la monnaie aux coin et titres (le l'évéque; et ce qui semble, ajoute-t-il, prouver cette opinion, c'est que, malgré la grande quantité de monnaies que l'on trouve frappées à Saint-Mihiel, on n'en a pas encore rencontré de la fabrique de cette aobaye. Ce- pendant le droit de battre monnaie est clai- rement exprimé dans cette charte ; jo n'y vois aucune restriction, et ce qui achève d'infirmer la conjecture négative de M. de Geneste, c'est que M. de Sivry, de Metz, me marque avoir vu des monnaies qu'il soup- çonne être de cette abbaye, et que M. de Mory d'EIvanges a lui-même ouï dire à feu dom Brûlant, qu'il existait de ces monnaies. SAINT-OMER (Monnaies et méfeaux du chapitre de). Notice par Duby, Monnaies des baronSy t. 11, p. 66. Saint-Omer, Audomaropolis oh At^ewuh ropolis^ ville des Pays-Bas en Artois, dans la contrée des anciens Morins, fondée en 660, par Audomare ou saint Orner, évèque de Térouanne, d'abord entourée de murailles par Foulques, abbé de Saint-Bertin , et achevée par Baudoin le Chauve , comte de Flandre. A près la démolit ion de Térouanne, en 11159, on londa deux évêchés, celui de Boulogne et ensuite celui de Saint-Omer, dont Gérard deHamericourt fut le premier prélat, en 1562. Saint-Omer fut pris, en 1677, par Philippe d'Orléans, frère unique de Louis XIV, après la bataille de Cassel; il a été cédé k la France par le traité de Nimègue, en 1678. Cette ville est située sur la rivière de l'Aa, à trois lieues d'Aire, et à pareille distance (les mines de Térouanne^ à sept lieues de Détnune, à six de Bergues, h huit de Dun- kerque et de Calais, et à cinquante-quatre Ifeues nord-ouest de Paris. Son évéché est suffragant de Cambrai. M. de Boullongne a aussi un mereau de ce chapitre, qui porte: MONETA ECCLESIiE 8ANCTI AVBO- MARL ^. PRE3ENT1BVS DABITVR, 1526 Dans le champ, le chiffre II, qui indique la valeur de deuf deniers. SAINT-OYAN DE JOUX, ou Saknt-Oian PB Joc (Du droit de monnaie des abbés de). Notice par Duby, t. II, p. 256. Saint-Oian de iou, Condaiescense Jurense monasteriumi abbaye de Tordre de Saiut- Benott, dans la Franche-Comié, fondée vers l'an hSi&j par un saint homme nommé Ro- main, au pied du mont Jura, dans un lieu appelé Condatesee ou Condatiscone. On la nomme aussi Saint-Claude et Saint-Eugende, de deux de ses aU)és morts en odeur de sainteté en 510 et 696. Cette abbaye a été érigée en évèché en Vîki^ sous la suffraganoe de Lyon. Joseph de Mennet de Fargues fut le premier évèque de Saint-Claude. S'il faut croire à ce qui se lit dans lliistoire du monastère de Saint-Ciaude, de son droit de battre monnaie, aueuue autre église ne peut se glorifier d'un privilège de cette na- ture aussi ancien. Sous Tabbe saint Hippo- lyte, évèque du Belley, le roi Pépîn donna par dévotion à ce couvent la juermission de battre monnaie à perpétuité. Cette grAce fut renouvelée par Cnarlemagne en faveur du même prélat.— Mabillon, Annal. Bened. Par une charte du 23 avril 1175, l'empereur Frédéric I" accorda de nouveau à Tabbé de Saint-Eugende, alors Odon II, le droit de battre monnaie, pour en jouir selon qu'il le jugerait utile h son église, et défendit aue personne les ioquiétAt à ce siqet. — Gailia ehristiana. Le 14 juin 1373, le bailli de MAcon eut ordre de saisir tous les revenus que l'abbé de Saint-Oian de Joux, alors Guillaume de Beau-Regard (de bello respectu)j prenait dans les dépendances de $on aobaye, situées dans le ressort de MAcon et ailleurs, parce que cet abbé faisait fabriquer dans certain prieuré des monnaies toutes semblables h celles du roi; il encourait par là l'excommunication contenue dans la bulle que Charles Y venait récemment d'obtenir du pape contre tous ceux qui contreferaient ses monnaies. Il fut en même temps' enjoint au bailli de MAcon de se saisir des personnes et des bieos de tous les ouvriers et monnayours qui seraient convaincus d'avoir travaille à ces monnaies, et de les punir. — Leblanc. Voyez aussi Glaffey, Anecdotes de l'empire qennanique ; Chifflet, Histoire de V abbaye ae Tournus; Y Histoire rhythmique de ce monastère, par Mabilloni et les Recherches de dom Grappin sur les. anciennes monnaies du comte de Bourgogne, page 2H. Sur la tin de 1513, le comte Philippe le Beau retira à l'abbé de Saint-Claude, alors Pierre IV de la Baume, le privilège de battre monnaie, et se réserva exclusivement l'exer- eice de ce dtoit dans la lettre de Saint-Oyan, comme dans le reste du comté de Bour- gogne. Additions à Duby. Tome I" de son Traité, page lxvh. SAINT-PAUL-TROIS-CHATEAUX ( Mon- naies des évéques de). Notice par Duby, Mon- naies des barons et des prélats^ 1. 1 1 P* 57. Saint-Paul-Trois-ChAteaux, A%$austa Tri- castinorum, ancienne ville de France au bas Daupniné, appartenant au duc de Va- lentinois, capitale du Tricastinois, avec un évéché suffragant autrefois de Vienne, actuel- lement d'Arles, et dont saint Bestitut fut le premier évoque dans le i" siècle. C'est la iSOT 9A1 DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SAl même, à ce que Ton prétend, que l'aveugle- iié à qui Notre-Seigneur rendit la vue en lui appliquant de la boue sur les yeux; il s'ap- pelait aussi Célidoine. Les Voconces^ ancien peuple du Dauphiné, étaient divisés en trois principaux peuples, dont les premiers et les plus considérables étaient les Tricastins, qui tiraient ce nom de leur capitale ;«celle-ci était nommée Trois- Châteaux, parce quMI y en avait en effet trois enfermés l'un dans Tautre. Vnn de Rome «36, Q. Marlius Narbo qui conduisit la première colonie dans les Gaules, attaqua les Tricas- tins, et les soumit; leur pays fut dès lors compris dans la Gaule Narbonnaise. La beauté et la situation avantageuse de la capi- tale engagèrent l'empereur Auguste à y mettre une colonie romaine, à laquelle il donna son nom. Les habitants de cette ville lui donnèrent, dans le iv* siècle, le nom de Saint-Paul enrhonneur d'un de leurs évèrmes mort en odeur de sainteté, et qu'ils adop- tèrent pour patron. Saint-PauI-Trois-ChAteaux est située sur les frontières de la Provence, à une lieue du Rhône et à cent trente-cing lieues de Paris. Son diocèse n'a que cinq lieues de longueur et cfuatre de largeur ; il s'étend dans le Dau- phiné, la Provence, et le Comlat-Venaissin. voyez le GcUlia chrisiiana^ et VHiatoire de Snint-Paul'TroiS'ChàteauXf par le P. fioyer do Sainte-Marthe. En 115it, l'empereur Frédéric Barberousse confirma à Guillaume, évèquede Saint-Paul- Trois^Chftteaux, les concessions accordées à cette église par les empereurs c|ui l'avaient {)récédé, et dans lesquelles étaient compris e domaine de la ville et le droit de battre monnaie. Dans un acte de pariage passé en li09 entre le roi Charles VI, dauphin de Vien- nois, et Jean 111, évèque de Saint*Paul-Trois- Châteaux, il est convenu que le dauphin pourra faire frapper de la monnaie d'or et d'argent dans la ville de Saint-Paul-Trois- ChAteaux, avec ses armes et une cros^^^e, et aue le profit en sera partagé entre lui et 1 évèque. Nous décrirons trois monnaies de ces évoques (1) : N* 1. La première est un florin qui se trouve dans le traité de Joachimi, tome 1*% Sage 210, et dans le mémoire de M. de aint- Vincent. Les légendes sont: J EPISCOPCS TRICASTINENSIS. ^. Sangtus JoHANNES Baptista. Auprès de la tôte du saint on remarque une tour, ou ?lutôt une forteresse munie de trois tours, 'est ce qui a porté Joachimi à attribuer cette {>ièce à Jacques V de la Tour-du-Pin, de la àmille des dauphins de Viennois, qui suc- céda, dit-il, en 1365, à Bertrand, évèque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le P. Boyer de Sainte-Marthe, dans l'his- toire de cette église, et les auteurs du Gallia christianaj ne rapportent pas le nom de fa- mille de Jacques r% qui siégeait précisément en 1365, mais qui est peu connu, n'ayant (f ) Duby, planche XI Y. siégé que très-peu de temps, et 1 onnetrouTe dans aucune histoire d'Auvergne personne de cette maison qui ait occupé le siège doot il est question. Je pense que cette tour n'est autre chose 2 ne les armes de la ville de Saint-Paol-Trois- hâleaux, et alors notre florin pourrait a{^ partenir à quelqu'un des évèques du nom de Jean qui ont occupé le même siège que Jacques 1", savoir : Jean 1*', depuis 13^9jos- qu'en 1361; Jean II, de Hurol, cardinaUe- pus 1385 jusqu'en 1387; Jean III, en 1Ù9, et Jean IV Sir it, depuis U80 jusqaen 1481 N- 2. EPISGOPUS TRICASTINENSIS. lî. MONETA DRAGON. Obole de bilionqui se trouve dans le cabinet de M.deBoullongne et dans celui de M. lie Boze. Elle est de Dra- gonet de Montauban, qui sié^jea depuis le commencement du xiv' siècle jusqu'en 1326. N« 3. EPIî^COPVS. ij. SANCTI PAVLI. Cette pièce, beaucoup plus ancienne que la précédente, est aussi de billon, et se trouve dans le môme cabiuel et dans le même ouvrage. N* i^. On trouve en outre dans le Supplé- ment de Dub^, tome II, page 30, planche IV, n* 6, un denier de billon d'un évèque de Saint-Paul-Trois-ChAteaux portant au droit: M. GRAT. PLENA, et au revers SANCTI. PAVLI. les PapkSi Monnaies des cardinaux^amerlinguti, SAINT-THOMÉ, monnaie d'or que les Portugais faisaient battre autrefois daosleur colonie de Goa, à l'efligie de saint Thomas, apôtre des Indes. Leur titre était très-boo, et leur valeur un peu supâieure aui louis d'or. Les Portugais en «mpèchaieot Teipor- talion. SAINT-VANNES de yerdun{ Du droit it monnaie des abbés de). Notice par Dubj, t. II, p. 357. Saint- Vannes, Sanctus Viionus^ abbaye jf l'ordre de Saint-Benoit, fondée dès les p';e- miers temps de l'établissement de la i'i chrétienne en France, par saint Sanctin, f>remier évèquede Verdun. Lepreroierqae 'on trouve avec le titre d'abbé de Saini- Vannes, est saint Maldavé, qui passa rn 753 à l'évôché de Verdun. Cette abbajeoo fut composée que de clercs jusqu'en 95i, qu'ils furent remplacés par des moines. Elle a été réunie en 1572 à l'évèché de Ver dun par le cardinal Charles de Lorraioe. - Gallia christiana. De l'abbaye de Saint-Vannes sont sor- ties, la congrégation de Saint-VaDoeselde Saint-Hidulfe, répandues dans les provinces de Lorraine, de Champagne et de F^aDcb^ Comté ; et celle de Saint-Haur, qui s'est étendue par toute la France. Ebalus, archevêque de Reims, avait enle- vé au monastère de Saint-Vannes lanaonniie de Mouzon, c'est-à-dire le droit debattreaK»- naie dans celte ville, pour la réunir à celle de Reims. Richard, abbé de Saint-Vannes. 1M9 SAl DICTIONNAntE DB NUHISHATIQUB. SAi »10 s'en plaignit virement en lOVO, et Gui de Châtillon, successeur d'Ebalus surle sii^ge de Reims, lui accorda pour le dédommager j'autpl de Viviers {allare de Yivariit). La charte de ce dédommagement est imprimée dans le Gallia ehrittiana, tome XIII, |ir., page S38; l'archevêque de Reims y recon- naît expressément que les abbés de Saint- Vannes tenaient légalement, ten«bant ttgali' ter, la monnaie de Monzon de la libéralité de l'empereur Henri. Voyez aussi Marlot, Biil. de la métropole de Beimi, page 85, où il est dit , d'après Ri- chard de Vasselfourg, que l'archevêque Oui de Châtillon donna, eu dédommagement h l'abbé Richard Is paroisse des Vignes, paro- ehiatn de Yineit. SAINTE-CROIX de Poitiers [Motmaitt des tû>bttsei de). Notice par Duby, Monnaies dei baront, I. I, p. 73. Sainte-Croix de Poitiers, abbaye de l'or- dre de Saint-Benoît, fondée par sainte Ra- de^onde, quatrième femme de Clotaire I"; elle j mit sa sœur Agnès pour première ab- besse; elle envoya ensuite dans le Levant, pour avoir un morceau de la croii de Notre- Seigneur, et l'ayant obtenu, elle le déposa dans le nouveau monastère, à qui elle don* na le nom de Sainte-Croix. Cette pieuse princesse y mourut en 567. ' 11 y a eu & la léte de ce monastère trois frincesses de lamnisonde Bourbon, savoir: ' Louise de Bourbnn, fille de François de Bourbon, comte de Saint-Paul et de Chau- monl, duc d'Estouteville; elle fut nommée en 1533, à l'abbaye de Sainte-Croix. 2- Magde ■ leinedeBourbon,&Ue de Charles de Bourbon, duc de Venddme, frère aîné du comte de Saint-Paul en 153&. Louise de Bourbon, sa tante, se démit en sa faveur de l'abbaye de Sainte-Croix, dont Magdeleine était encore abbesse en 1571. 3* Jeanne de Bourbon, fille de Louis de Bourbon H' du nom, duc de Montpeiisier. Cette princesse fut abbesse de Sainte^roix depuis 1570 jusifu'en 1573, E$ CARDINAUX H DU CONCILES. L*épiscopat est un, dit saint Cyprieo^el chaque évèqne en possède une portioosoih daircoaent avec tous les autres. Cependani Jésus-Christ en a établi un seul pour ètru pontificat d'Agathon inclusivement, ou jus- qu'à l'an 682, aient scellé avec des anneatn imprimés sur la cire. Il ajoute que \^^%^ d'accorder des privilèges étant dfevenu f^^ quent , Etienne III , et ensuite Adrien T, vers l'an 778, les scellèrent en plomb, P"yf leur assurer une plus longue durée. llai> on ne peut plus douter que cet usage, ein- prunlé des empereurs romains, ne soit beau- coup plus ancien, surtout depuis que le célè- bre Fïcoroni a publié dos bulles de plooil' des papes Deusdédit, Théodore, VitaiieD^ Zacharie (/ piombi antichi^ tavola iHatf'' nous ajouterions et des papes saint LDi^ Jean I" et saint Grégoire le Grand, elf. si l'on pouvait s'assurer (1) que les plomliï (1) La belle forme du caractère 01 la petitesse 4a plomb peuvent donner quelques lumièns snr ch Bulles. C'est ce qui porte \u P. Baldaini (roy. ^ notes sur le /V« tome d'Anastase) à croire m^ sceau de plomb qui se trouve dans le lY' \om àk- naslase*, étant marqué du nom d'Honorius, qaoiet, > dit Raynaldi {Alla* ■ liui, (. I, c. 6, n*i, île Eccles. OccH. ei Orient perpel. 4 cunsensu, col. 7), in plumbo diplomalura vetuslissi- 4 morum ponliUcuin non impressns fuisse imagines « PelrielPïuli.sedtanWmilliiisponiilicisnomen.cu- ■ jnsliiterœ obsignaliaiitnr; «juoil lindie obsurvainr a ■ moderaioribiis pontificibus mLroducium, et in usu < positumesi. Vetiigliorem namqne usqne adhiic liiM- < fam ciini i ma g i ni bus Pétri elPnuii reperire nonpolui. 4 quam siib Adriano IV, qui anno lt63 Ecclesix Del < pnefiiil. LicetcrediJerim hoc ipsiim mului ajiiea ob- I servaium fuisse, el prxserijm sut) Honorio 11 ; nam I siib Beiicdicio Vit..., apostolorum pliimbo < primebantur imagines. ■ D. Mal)illun(0e re Diplom. P. 139, n' 10), après avoir observa «ne Jean V, aerge ■, Riienne 111. Benott (U. Nicolas 1-, Jean XIII, tHien- nc Vil, Jean VIN el les autres anciens papes, impri- maient seulement leur nom au premier cAlé de leurs sceaux, el au second le mot Papa, ajoute nue Léon IS ne changea rien aux bulles. de plomb. Celle qu'on vient de voir prouve le contraire. Ce savant {Ibid.j rapporte aux successeurs d'Urbain il l'usage de mettre les téies des apôtres sur les bulles de plomb. Il avait apparemment perdu De lï on doit conclure mi'un seul et mâme pape se servait de bulles fort diOcrenles. D. Vabillon n'aurait donc pas dû rejeier celle du pape Jean VIII, sur laquelle Ugbelli atteste que l'image de ce pape élaii imprimée (Ital. taer. t. I, col. IT), •OMS prclexic qu'une aulre bulle du même pontife oltrn au premier côté une croix au milieu d'un cercle avec ces mots, JOHANNËS PP., et au revers une grande croix accoinpagnée de certaiiie» lettres. que Léon IX en changeait ou en iTait plu- sieurs k la fois. Ceux de ses suctessenn, jusqu'à Urbain II, n'ont rien de Bie. Nom les ferons connaître, après avoir eiiiiniDË ig célèbre controverse agitée par les anneiu ei les modernes au sujet de la situation de simi Pierre et de saint Paul représentés sur \n sceaus des papes. S 2. Saint Pierre placé à la drtite dt «il Paul dafu Iti plus ancientui peinluT». On demande pourquoi la lèie de salni Pierre est à gauche, et celle de salit Fini è droite sur les bulles de plombT Cette <\\in tion fournirait matière à un livre eni!ef,s':l fallait discuter les divers (1) sentiments di tous les savants qui l'ont traitée. BomoD^- nous à ce qu'il y a de plusessentiel, et éli- minons d'abord si les plus anciens monu- ments placent saint Pierre i la gsucbe M saint Paul. On voit presque toujours les images if^ apâtres sur des fragments de verre, qnon trouve dans les cimetières deRome.M.Fog- fini (Exercit. 20, de antiauia fidit pifliijù . Peiri imagin., p. 465, 458), en a fait gn- ver deux en cuivre, ofi saint Pierre setroW à la droite de saint Paul. El ce qui prouie que leur antiquité surpasse le v' siMe, c'»l que l'épithète de saint (2) ne précède poi'l leurs noms. Le savant auteur [Ibid., p, i^' croit ces images plus anciennes que saiol Jérdme, multo magit antigua. On voit les epAlres saint Pierre el saint Paul dans une situation conforme k relie des vases de verre sur la table sé]iulmleil' pierre du cimetière de Saint-Hip|)tilïle, dé- couverte sur le chemin de Tivoli ; sur m autre, très-ancienne, de la basilique Vui- cane; dans une mosaïque de Saint-Piuhur le chemin d'Ostie, et sur plusieurs iuU> tombeaux et peintures ( f. BiMnarmofi, Frngtn. vitreorum vatculorum; il Boldaiu vol. dt carnet. SS. Jtlartyrum), quoiquiliit aussi des ouvrages à la mosaïque oiï siiiii Paul est à la droite de saint Pierre. Des vases de verre représentanlsainlPiw à la droite de saint Paul, M. Fo^ni d''' 2 : Diana, in ditceptationib. aoologet. de primai' <>■ lins PeIri, diicepi l.p, 106; Laliiu BitctaU n i^' subseeivis, par. h,1. il, t.b-.Gearg. Longu.i"'' nulit. e. 9 ; MabiU..de re diplom.,1. n.c. U; Sf«- ciui, desigillit, par. i, e. ii. p. 145; AngtlulM'^ de SS. Apoeiot. Pétri et PaïUi prxlotio'u «m ia^ nibui. A ions ces auteurs on peut ajoiilnr Ni'ui' Alenianni, Ughelii, Palaiio, le grand Anniilil-"': (2) L'ancien calendrier {ibid., 4W). appelé ■iji'" Bucherii kaiertdariian, qu'on croit écrit sous l'P''' Libère , ne met jamais avant le nom des ^y¥* celui de saînl ; quoique celui de Cartbage, qK O.*^ billon (Aiialect., t. ui) croit le nremier de lûM celui de Polémius Sylvius, l'un et l'autre du t< sH^ le metuoi presque lomiour*. 4347 SGË DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SGE 1248 39,la5.^); encore n'en peut-on rien conclure. S'il s'en trouve unaulredansArin^hî,oùsaint Paul est à ladroite de saint Pierre (1), cela est arrivé par l'inattention du peintre (Foggini^ f. 1^66), qui a tiré ces images transparentes l'envers, comme le prouvent les lettres renversées. Il est donc certain que les plus vieux monuments représentent saint Pierre à la droite de saint Paul. Ainsi les anciens n'ont pas préféré celui-ci à celui-là, comme le prétend un des plus doctes protestants de notre siècle {Heineccius^ de Sigill,, p. iW). Quocunque se vertant pontificii^ fatert cogen- tnr tamen antiquorum modestiam^ qùibus non fuit religioni Paulnm ffrœponère Petro^ in cujuê noî^ùix hodie religionts snœ consti^ tuunt acropotin, § 3. Pourquoi saint Paul est^il représenté à la droite j et saint Pierre à la gauche sur les bulles de plomb f Il est vrai qu'au moyen-ftge la plupart des bulles de plomb, des monnaies et des autres monuments sur lesquels ces apôtres sont figurés, placent saint Paul à la droite et saint Pierre à la gauche. Les savants de la prétendue réforme en ont conclu que les anciens n'ont point connu la primauté ac* cordée par Jésus-Christ k saint Pierre, puis- qu'ils donnaient la préférence à saint Paul. Mais n'a-t-on pas pu croire dans un temps que saint Paul occupait la place la plus ho« norable sur les bulles, sans méconnaître la primauté de saint Pierre, fondée dans l'Ecri- ture et dans la tradition ? Pierre Damien (2) et Matthieu Paris (3) l'ont reconnue, quoi- qu'ils fussent persuadés que saint Paul (4) Angelo Rocca observe que saint Paul est à la droite de saint Pier*^, quand se trouve entre eux rîmaffe ou la croix de Jésus-Glirisl ou de la \ierge. Maîslorsque notre d^nn Sauveur parait dans le ciel ou en Tair, alors sain^ Pierre tient la droite. Telle est rimage qu'on dit avoir clé montrée à Constantin par failli Sylvestre : telle est encore une image d*un vase de terre chez AI. fiuonarruoti, planche 15*. — Voyez encore une dissertation sur cet objet dans Scilla, Moneie ponte/icie^ Rome 4745, paged53. (2) Pierre Damien (OputcuL 55, ud Desid. abb., t. m, p. 265, édit, Paris.) est le premier auteur qui ait examiné pourquoi, dans les anciens ouvrages ^la mosaïque, saint Paul tenait la droite sur saint Pierre. Dans sa lettre à Tabbé Didier il parle ainsi, c Ipse a me quaestione proposit.i saepenumero reqoi- 4 sisli, cur videlicet in imaginibus picturarum per € universas adjacentes Romaeprovincias, Petrus, Il soutient que Ton n*a pas agi ainsi sans de bonnes raisons. Cet usa^e était donc en vigueur, au xi« siècle, et il était ancien, quoique M. Foggiui ne convienne pas avec Pierre Damien qu*on doive le rapporter au siècle de Constantin et du pape Sylvestre. Ueineccius dit que saint Maxime avait traite la même question ; mais ce saint a seulement comparé en orateur les mérites de l^un et de Tautre apôtre, pour les relever davantage. (5) c In bulla domini papae, i dit cet historien anglais {ad ann. 4i37), c stat imago Panii a dextris 1 cnicis, in roedio buU» figuratae, et Pétri a sini- t stris. yerumtamen propter Pétri clavigeri dignita- t tem et cathedralem digniiatem cum prioratu voca- c iioDis, merito a dextris crads ejus ima?o collo- « canda videtar. i occupe la place la plus digne sur les sceaux des papes. Les critiques apportent plu«ar la position des images de ces deux apôtres dans nos églises. Saint Pierre est placé du côté de TËpItre, et saint Paul au côlédeTEvangile. Le peuple, regar- dant vers Tautel, a saint Pierre à sa droite et saint Paul à sa gauche. On ne peut donc pas dire que la place occupée par cet apôtre des nations sur les bulles, préjudicie à la préé- minence du premier des pasteurs. Après que D. Mabillon eut donné cette explication, il fut ravi d*a|)prendre que M. de Marca avait dit la même chose (De primat u Petri^ n'' 21) en d'autres termes (1). Qu'il nous soit permis de proposer une nouvelle opinion, qui ne s'éloigne pourtant (1) Voici les paroles de ce docte prélat : c Hanc c auctoriutis a Petro et Paulo deduct«x comrounio- c nem impressae o tingentis abbinc annis in ' builis c plumbeis utriusque apostoli imagines testanlur, c Paulo ad dexteram Pétri collocato: unde praecipuî c quoque bouoris Paulo impensi argumenta quidam c trabunt. Absurde, (juod euim daxtrum latus vide- c tur, si Pauli imago cum Pétri imagine compare- c tur, est latus sinistrum, si referatur ad aspicien c tes. Ex qua relatione Sâepe metiendus est bonori« c gradus in conventtbus publicis. Hiuc profectum ul c episcopus in parte chori sedeat quae dextra est in- c gredienlibus, et tamen respondet cornu sibistro c aliaris ; in quo sinistrum et dextrum latus nunca* c pamus respectu habite ad divini numinis prsRseo c iîam. I 1|I9 DICTIONNAIRE ÏÏE HUUlHUTItlUE. pas beaucoup de la précédeate. M. Foggini, d'après CisDipiiii (Vet. manum., par. i, c. 24, (a6. 68), lait mention d'uoe image où les deux apAtres se regardent. Ce monumeut, 3ii'oa croit d'environ l'an 441 j se voyait ans l'arc de la basilique de Saint-Paul sur le chemin d'Ostle. Ancienuemeot, lorsque les têtes des apAtres saint Pierre et saint Paul étaient d'un côté du sceau, elles étaient représentées de profil et non pas de face, comme on en peut juger par le sceau de Paul 1", rapporté au tome il, pag. 181, des Annales de l'ordre de Saint-Benott, et par ceui que Lambécius a publiés (Tom. IVffi- bliûlh. Vmdefron., p. 315). Ainsi l'on ne pouvait pas dire que saint Paul fât h la droite de saint Pierre, puisque, se regardant mu- tuellemeat, aucun des deui n'était ni à la droite ni à la gauche de l'autro. Le rang d'honneur dépendait donc du lieu où l'on les supposait être, ou des personnes oui les regardaient. Dans le premier cas saint Pierre était du cûté de l'Epitrc ou du midi, qui est le plus honorable; dans le second cas, il était à la droite de ceux qui l'envisaKeaienl. Cependant il arriva que les Qgures des apô< Ires, qui étaient représentées de pro&l, le furent insensiblement de face. Mais comme on était accoutumé h donner à saint Pierre le côté qui répond è notre droite, on con- liiuia d'en user de mâme, sans tenir compta de la nouvelle nosition des visages des apô- tres, qui semblait placer saint Pierre à la gauche de saint Paul. I k. Ett-il cerfaifi qutia droite mu titiU lainl Paul sur Im btUlu de pttnw eoU Ut place Im plue honorable f En vain Heinecclus object&-l-il qu'au premier coup d'œil jeté sur les bulles de plomb on aperçMt réellement saint Paul au côté droit de saint Pierre. On croyait autre- fois, il est vrai, que saint Paul occupait la Eremière place sur les sceaux. Au concile de ondres, tenu en 1237, le légat du pape, voulant apaiser le différend survenu enlria les archevêques de Cantorbéri et d'York lou- chant la préséance {Labb., Conc. t. XI, p. S2S), parla ainsi: > Aux bulles du pape, saint Paul est à la droite de la croix repré- sentée dans le sceau, et saint Pierre a la gauche; et toutefois il n'y a pointde dispute entre ces saints qui sont dans une égale gloire, quoique l'un et l'autre eus.sent ses raisons de préférence. Ainsi l'archevÈque de Cantorbéri. qui est pripial d'Angleterre, et qui préside k la plus ancienne église, et môme à celle de Londres dédiée k saint Paul, doit fttre mis b la droite, n Au xi*° siècle (Foggini, p. 4701, cet apôtre était placé h la droite de saint Pierre, ftarce que, disait-on, il était de la race de Benjamin, qui signille fitt de la droite. C'est pour cela qu'Urbain V, qui commença d'occuper le saint-siége en 1363, pla^a ainsi les têtes dus apôtres sur le tabernacl» de la basilique de Latran avsc ce distique pour l'image de saint Paul : Sophrnne atteste l'usage de peiedre la Vierge mère de Dieu à la gauche de Jésus-Chmi., et saint Jean-Baptiste à la droite, àq^cIh Kocca produit une planche gravée, où sai'U André est à la droite de saiut Picrre.quui- qu'il a'j ait rien entre deux, fln croyait ilunc la gauche le côté le plus honorable. Uil^ dans les temps recules la droite ful-elli: la place la plus distinguée? C'est ce que nom ne pensons pas. Le seul nom d'âpifTifaidouiit à la gauche prouverait qu'elle était andi;p- nement la place d'honneur, quand on n'en trouverait pas des preuves dans les aacieii monuments. Ainsi, en supposant que suii Pierre est à la gauche dans les iceaui a&ser pour des finxIiKi"^ d'impos leurs. EsL-ce sur quelque iDOliC uni »>' i" plausible? Les lecteurs eu juseraiil : • FatH, ' <<" " {Cod.re^utniità,A, p. i7 el W), < lulla pluin''' t est Vitloris papa; 11, qux in ulniltriis «^t*^" < Gosluriensis usscrvaiur, Icsie Hciueu'io i" " I quilaiilHis Goslai-ieufiibuB, Baa. 6i, in i|"* ^'^ ■ plie YICTORIS PAPM U acrilûiur m ta ud^-w 01 - -'-^■•■■■' mi SGE DIGTIONMAIRB DB MIJIU&IIATIQUE. SCI ifUi verrons ailleurs que Victor II aTait plusienrs sceaux, qui n'avaient rien de fixe. Celui «rEtiennc IX {Ciacônius^ de ViiiêponHf.f edii 1630, p. 391) le représente en babits ponti- ficaux, la crosse h la main, paissant ses agneaux, à genoux devant Jésus-Christ élevé dans les nues : on lit autour : Si diligis mt, Petrej posté agnoê meos. Le sceau de Ni- colas Il n'est pas fort différent de relui de Victor 11 (De re Diplom.^p, 199; Heineeeiu$y pag. 143). D'un côté il représente saint Pierre recevant une clef présentée par une main céleste avec ces par.)lesde Jésus-Christ pour légende : + TIBl, PETRE, DABO CLA- VES REGNl COBLORUM. L autre côté offre la ville de Rome avec ces mots: AUREA ROM A. Au lieu de cette inscription, Palatio lit : + NlCOLAl PAPiG SECUNDI. 11 était apparemment tombé sur une autre bulle du même pape. Le sceau d'Alexandre II (Cta- conius^ p. 407), élu pape en 1061, porte son image avec cette légende : Quod ntetes^ nectam^auod solves ipse resolvam. Ce plomb seul suffirait pour convaincre d'erreur M. Eckbarti qui pose pour règle que les papes n'ont jamais eu de sceaux portant leur image (1). Nunf/uam eiiam habuerunt sigil- lufHf cm mago ipeorum insculpta esset. Selon le P. Cossart, Alexandre II avait un autre sceau eu 106S. U représentait un cercle par- tagé en quatre, en forme de croix, et ren- fermant le nom du pontife. On lisait autour : Exaltêmi me Deus in vùriute brachii sut. < cum bac inscripiione TU P. ME. NATE LIQSTI. € SUSaPB CLAVBM : Tu pro me nawem Uquisli, « «Mfcwe eiaêem. Pingitiir ab Heineccio in llbro f de SigiUis, Ub. u, n. 9 et 10. Ficue similes c alûe plumbe» bull« dus, In qulbus, cum iis- c deoi mœnibus et AUREA ROMA scribilur in am- c bîtu vel MIGOLAl PÂPiE SECUNDI ; vel ALEXÂN- € DR! PAPJ! U. In aversa autem parle ; QUOD f MEGTES NEGTAM , QUOD S0LYE6 B»SE RE- < SOLYAM. GitaUir utraque ab eodem Heineccio « lococitalo. FicUim DumiBina pluabeuni quod e mu- c seo Goitifredorum Giaconius exhibet lom. I, pag. c 1459, cii^vs io anteriore area Christos pingiiur e c nube Petrum instruens cum bac inscripiione : € CORRIGE , PARCE , FERI , PETRE , PANDE , < MEMENTO MEDERI. In posieriore tempii frona c est corn turribus quinque, quibus sua singuUs crui c superponilur. Lillerœ quatuor tantuni partim in € îpsa sdis sacra janua , partim •cfibuoliir ad la- c lera, AURE ; ut litlera A semel posîta bi» lesalur : c liitene R litiera E inversa suluicitur ; infra KOM A. < f n ambitu f THERCII GLENEMIS PAP^. Affe- c etata impentia ad simolandam vetustatem pro lar- f lit. Forma metri eadem io bis versibua, et versus c etiam in ponlUiens buUis praeler mortem et Aurem c Romm nemioa; bac, inquara, indieia plane sua- ff déni ono tempereab eodem epîAee Acta baec esse i piumbea sigiBa. • (i) On lit dans un célèbre abr^ ehronologique de noire histoire, que Sixte lY, ébi en 1471, est le premier des papes qui ait mis son buste sur la mon- naie. Cependant l^blsloire iitiëraire dUtalie («o/. /// dai settembre éel I7à0, p. 95) en fournit une de Tau 1188, sur kiqueUe on ne voit rien autre chose que ri mage do pape. M. Garaupi, dans sa belle disser- tation de numme ar§enteo Beneékti III pont, max.t ;i examiné les tètes, tes croix, les clef9, les sym- liole«, les légendes el les sigles qui se voient sur les anciennes monnaies pontificales. Celte inscription indique moiaa un sceau de Elomb qu'une figure circulaire marquée au as des bulles de ces temps^lk al peut-Atre appelée sigillum par quelque copiste. Nous nous expliquerons ailleurs sur ces cercles qu'on trouve au bas des bulles ou privilèges solennels des papes. Si Ton en oroit Tannaliate de l'Ordre de Grantmont {Lévéque^ AnnaL^ p. 80), le sceau de Grégoire VU représentait un lion mon- trant une étoile de ta patte droite, avec cette légende : SIGNAT AD A8TRA TlAM. Un pareil sceau est une invention des bas temps, où l'on a donné des armoiries arbitraires aux anciens papes. Celles que Giaconius at- tribue à Grégoire VII (1), s6n( semblables au prétendu sceau de ce pape, mais elles n'ont point d'inscription. Quand la bulle scellée de la sorte ne serait pas convaincae de faus- seté par le style, le sceau seul la rendrait très-suspecte {lUartené^ Ampliss. Coll., i. VI, prœf. p. IX, n. 23j. Urbain II se contenta de mettre son nom sur un côté de son sceau, et sur l'autre une croix accompagnée des noms de sain( Pierre et saint Paul. Le plomb suivant , publié par Heiueccius, en est la preuve. pfi h^ï VRBA Nv.ym ,PP- Un© bulle de l'an 1099 nous oflire un sceau tout semblable, si ce n'est que les lettres qui forment les noms des apôtres sqnl arran- gées différemment. D. Mabillon (De re Di- plom., p. 1^, n' 10) dit expressément que les successeurs d'Urbain donnèrent la même forme à leurs sceaux. Il ajoute qve dans la suife quelques-uns y mirent les létes des apôtres saint Pierre et saint Paul k Ja place de leurs noms. Mais il ne fait point Urbain II inventeur de ce dernier usage, comme l'as- sure Heineccius [De sigilHs, p. 1(^3, n" k) en ces termes : Jliaùillontus denuo , uliam viam ingressuê, inventorem schemaiis statuit Vrha^ fium //. Le docte Allemand ( t6td. , p. tU ) préfend que ce pape mit sur ces scpsux non- seulement les noms, mais encore les images des apôtres. Il se fonde sur deux textes, (I) André Yitorelli avance, dans ses notes sur Gia- conius, que le pape Clément IV, nommé Çni Fui- codi, changea après son élection Tes armes d6 sa fa- mille, et prit six fleurs de lis d*aiur en champ dV, au lieu d une ai^le de sable qu'il portail auparavant. < Nous avons, du D. Vaissette (nht. de Languedoc.^ t, m, p, 602, col, 2), le sceau de Gui Fulcodi, mais on n'y trouve rien de semblable. » Ciacouias met trois fleurs de lis dans Técu du pape Benoit I'% et d'autres symboles dans ceux des auires anciens papes qui ont vécu dans des siècles où Part héraldique était ah<* solument inconnu. las sa MCTIONNMIŒ IX NUWSlUTtQUE. l'uD de Palatio (i), et l'autre de Baronius [Sj, qui parleni d'images imprimées au revers des sceaux d'Grbaio II. Ciaconius D'en a repré- senté quels première i'ace,doDtToici la ligure: Ou ne peut plus douter que le pnpe Ur- bain II n'ait eu plusieurs sceaux. Ceux de ses successeurs furent plus uniformes. Pas- cal II Ql raellre sur le premier côté du sien les bustes desapAtres et une croix au milieu; son nom occupe l'autre côté, comme Toi voildans ceplombpubli^parHeineccius(ra6.li,n°20). Doublet (3) et Palatio font la description (1) < Urbinus 0 (Pallathu, t. 11. \ t ait poRiif.t , rogatus in Apuliam s ( consecranilam ecclesiam S. Maris m p. 453, de G»- „ . se cnniulit ad consecranuam ecclesiam S. Maris monachi» privi- . legium concrssil. qiioil siihscripsii ei sigillo eigna- • \ti, inquoapaslotorumnomiiia.eia Icrgn I lagines t plumbo riiBot scqucniibiis inscriptis circnio : Ètne- I dictMDauel Paier Domimnour'i Jau Chritli. ■ (3) I Porro ponliflciutn sigiiam (Baron., (. H, ad t ann 10 8. p. 607), in quo aposiolorum DOiniiia et < a lerciO iniK^ines plumbo fuse baLeiitur, cuni ejiit I modi in eiliiiio circulo inscripliaue iegiiur : Beiu- ( dietui Diui et Palet Doimni noêiri ieiu CkrittL i (3) Doublet, aiickn Bénédictin de l'alibave de SanU-Denis en France, aprèii avoir rapporte une bulle de l'an H03, dit (Antiquiiét de Saint-Denyï, p. 4TS) (juV^Ue eat scellée d'un iixaii de plomb en lacs de sole jaune et incarnai, arant d'un cdié les iroaseï de «aint Pierre et de sanit Paul a«ec ces lettres SPA. SPE. et de l'autre cdié cette inscription ; PASCUA- LIS PP. 11. U rend S qui prér^de Paulut par ùgnitm ; c'est une bévue. Il décrit ainsi la Ggute circulaire qu'on voit au bas des diplômes de Pascal 11. < En la- dite bulle est empreint un rond, au i. ilieu duquel il y a une cruix, ei sur l^-s deux coins d'en haut d'iorlle est écrit: SASGTUS PETRCS, SANCTUS PAULUS: ei sur les deux coins d'en bas, PASCHA- LIS PP. 11; et à l'entour dudit rond : Verbo Bomim exii firmati lunt, i C'est la devise que Pascal avait cboisie. Doublet ajoute que de là en avant toutes les autres insi'rées dans son lllsioire de l'abbaye de Saint-Denis en France ont un pareil scean de plomb portant d'un cdié les images de saint Pierre et de ftaint Paul , et de l'autre le nom du pape de qui est la bulle, avec le nombre, qui marque le rang qo il tient entre les papes de son uom. Palatio (lom. Il, de Ceilit BONI. , p. 456) ne décrit pas autrement le Keau w Pascal IL Voiô ces paroles : i Anno 1103, de semblables sceaux de Pascal II, Nous en avons u'i sous les veai, pendant i uni- bulle originale de l'an IflO, lequel ne diffère paiot des autres. Les papes suivants s'*» linn-nl presque toujoursècelleformede scean. Clé- ment VI y mit cinq roses, qui étiient les arm<'S de sa famille, l De re Diphm.,p. lî9.) Paul 11 fit représenter snD image au iireniipf côté. On voit ce pape nssis sur un (rûoe, A à ses cOtés les cardinaux, doni les uas sont debout et les autres à genoux. Au mm sont représeulés saint Pierre et saint Paul. Les armes de Julus II, de LéonX. deCI^ nient XII, de Paul III et de Jules IU,snDl répaadues sur leurs sceaux de plomb. H esi marqué dans la vie de Cléioeot, publiée par Baluze, que ce pape prit des roses dins yn arines (11, parce qu'il avait été baptisé dio: l'église ae Rosiers eu Limousin. { 6. Dtmi-balhi de» papts. Ont-ili m- cimnemetU acellé avre dte anntaux im- primés sur la cire f Anntou du pHtiir et cachet employés dans les bat lUdu. On appelle demi-bulles les sceani qui m fiorienl pas le nom du pape, mais seulemeW es visages des apAIres saint Pi étaient peut-elre ce qu'on appelle ici lescejuitcli cour romaine. Un nmarque sur quelque*»*^'' ces pièces telles de la maison de BeaurorLdiMltuii Clénient VI, repi-ésentées dans le n»ènw *cu »v«W clefs euS'Utoir. CumieuUto eontmenlt bi mer"" dua* elmt* tratufixat, et in eliaptTleietmuH'' vtdat, tna eum barra in medio Iransttru. Terii)*'" démentis VI, ap. Ba lux. C'étaient lesamietiltuiu maison, qui porte d'ai^ent à une bande S'en' *^ cooipagnee de six roses de gueules. ttiS SCE DICTIONNAIRE DE NCVlSlUTiQUE. SCE IS1« do la nuire. Oa a des brefs de Callitle III Et de Paul II sneltés de la sorte. Le P, dn Molinct (Cabinet de Sainle-Geneviive, pag. 5) a donné les type« de deux anciens cachets qu il a[»ielle mal à propos anneaux du pi- cheur. Le premier montre d'un côté deil'x Gle£s posées en sautoir. On voit à l'autre cAld une croix pattée au pied Hché, cantonné àj quatre larmes. Le second a pareillement des clefs en sautoir d'un cAle et dfi l'autrff trois couronnes. Le savant chanoine régu- lier en conclut nu'il est postérieur à Boni- face VIII qni, selon lui, fut lepremierdotit(i) ta tiare fut ornée d'une triple couronne. Anciennement {Acta truàit., april. 1687) les bulles et les brefs des papes étaient scellés par deux frères convers de l'ordre de Clleaux , appelés pour cela fratre» de plumbo. Cette fooction est présentement exercée par des laïques. Les papes ont donné des sceaux aux prô - vinces dont ils sont souverains. Le comU Venaissin en avait un au xiv* siècle. Nous In représentons ici d'après H. de Valbonnayii {Uisl. de Dauphin., 1. 1, pt. 3, num. J.). se servsieDt pour sceller leurs bu'Ies et leurs brefs» ils ont quelquefois fait usage d'an- neaux. Jean X.YI, placé sur le siège de Uome l'an 9EÛS, scella lie son anneau laconQrmation du décret fait au concile de Mayence en fa- veur des moines dç Corvey en Saxe. ( HH- ««ciuj,de5iffi/.p.48,n*i7).MaisClémentlV, couronné le 26 février l'ittiQ, passe ordioai- j;eraent pour le premier qui ait scellé en cire avec l'anneau du pécneur (De re Di~ ptom., p. 130 ], ainsi nommé parce qu'il re- {■résenle saint Pierre dans l'état où il était lorsqu'il péchait dans la mer. Clément IV, écrivant k Gilles le Gros sou cousin , conclut ainsi sa lettre : Non icribimui tibi nec con- languineiM noilris Sub bulh, ted $ub pùcatûrù âigtUOt quo romani poMîpcei lii tuis atcrttii utuntur. Ces paroles [trouvent 1' que l'usage de l'anneau du pécheur est plus ancien que ce pape ,2* qu on ne s'en servait que pour sceller des lettres particulières. Aujourd'hui les papes y emploient quelquefois le cachet de leurs armes. Ils commencèrent dans le ST* siècle BU plus tard ^ faire sceller leurs petites bulles ou brefs de l'anneau du pê- cheur imprimé sur une cire rouge* dilTérenla On volt BU premier cÀté la tfite du pape , qui était alors Clément V, élu en 1305, avec las clefs de l'Eglise romnine passées en sau- toir BU contre-scel. On lit autour do la tête : SIGILLUM DOMl. PAPE, et au revers, IN COMITATU VENAISISI. M. Muratori A publié une bulle de plomb, donl le premier côté offre la tiare papale, et le second deux clefs en sautoir. L inscription est continuée d'un côté k l'autre : BULLA. CURIE. DNI. WRI PAPE. * DNI CIVlTATIS AVINIO^ NIS. Le savant Italien croit que ce sceau est celui de la cour romaine, le siège va- cant. Mais ne serait-ce pas plutôt celui de la cour des juges d'Avignon T $ 7. Sceaux des cardinaux tt dtt coacilea Dom Mahillon n'a rien dit des anciens sceaux des cardinaux de l'Eglise romaine, parce que leur forme est à peu près la mémo que celle des autres prélats. Heinéccius ( pag, 150 ) se contente de dire que les cardinaux se servaient anciennement de sceaux tantôt ovales, tantôt rOnds imprimés sur la cire rouge. On y vit d'abord leS ima- ges des saints dont ils portaient les titres , ensuite leurs armes ou quelque autre sym- bole. Tel est le sceau du célèbre Nicolad de Cusa, cardinal du titre de Saint-Pierre aux IJ a dn certain , c'est que cet or- nenient n'est connu que depuis Bonirace VIU. 0*43 l'idée des auteurs ultra montai ns la tiare \ iroifl tow- ronncB représenlo ta puissance rojale, impériale et Sacerdotale, cl par conséquent te souverain pouttt.l' iWI SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE iâS On voit dans ta partie supérieure deux loges. Saint Pierre, enchaîné, sorl de celle qui est à main droite, et se laisse conduire Îar un ange. Au-dessous on voit un temple la porte duquel un cardinal à genoux lait sa prière. Au bas il y a un écusson chargé d*ane écrevisse. La légende est : S. NICO» TT. SCI. PETRI AD VlNCULA PBRI. CAR- DINAL. DE CUSA. Heineccius [Ibid., n. 2) a encore publié le sceau d'Etienne, cardinal Srôtre du titre de Sainte-Marie au delà du Ti- re. On voit au haut Tannonciationde la sainte Vierge et les images de saint Pierre et de saint Paul. Au bas est la sainte Vierge te- nant Jésus-Christ crucifié, avec quelques au- tres saints. Ce sceau en ogive a pour inscrip- tion : S. STEPHANI. TT. S. MARIE TRANS TIBERIN PBRI CARDINAL. Nous en avons vu plusieurs autres du xv* siècle , qui sont dans le même goût. Outre ces sceaux publics, les cardinaux en avaient de secrets au commencement du même siècle, et sans doute longtemps au- paravant. La lettre que les cardinaux du parti dtt pape Grégoire XII écrivirent aux princes cnretiens, pour leur donner avis qu'ils s'étaient rendus à Pise (Lab.^ Concil. tom. XI, part, ii, p. 2258), finit ainsi : Datœ Pisiif die ik mensis mah an. ihOS, sub no- êtrorum secretorum signeiorum sigiUis. Au xvr siècle, les cardinaux firent sceller leurs actes du sceau qu'ils appelaient sigillum ca- mcrœ. C'était apparemment le sceau de leurs armes. Les conciles et les synodes ne se sont ser- vis d'un sceau commun qae dans les bas siècles. Les copies des actes de la confé- rence tenue à Carthape, Taa Mi, furent scellées du sceau du président et des évoques gardiens {Tillemoni^ Hiti. ecciés.f t. Xi il). Chaque évéque, au xiv* siècle, apposait son sceau aux actes des conciles. Celui de Cbâ- teaugontier, tenu en 1336, en fait foi. Pierre, archevêque de Tours, le conclut ainsi [Lab., Concil.^tom. XI, part, ii, p. 18W) : In quorum cmmum testimonium sigtllum nostrum, una €um iigillis iuffraganeorum nostrorum ad -hoc prœsmtium et consentientium, prœsenti- ifUé auximtM appanendum. Oi voit par cette formule, qu'on retrouve à la fin des conciles 4' Avignon de l'an 1337 et de Noypn do 13t^&, que les évèques, au lieu de signer les actes, se contentaient souvent d'y apposer chacun leurs sceaux. On conçoit aisément que, les conciles et les synodes étant composés d'un grand nom* bre de personnes, les sceaux qu'il fallait ap* poser se multipliaient à proportion au bas des actes. Ainsi multipliés, l'apposition en devenait incommode et périlleruse, parce qu'ilsétaient exposés à se briser en se frois- sant les uns contre les autres. On prit donc Je parti de faire graver un sceau commun, ou de se servir de celui du président. Chris- tophe Leyser{Commen^. de eontrasigil.^p. ik) rapporte un acte d*un svnode fort nombreux de l'an 1208, scellé a une seule bulle de dopapesor le raonde entier: pletutriam Melicet et vmvenalem totius orbh potestatem, dit Ange Kocca. plomb. Soit gue ce sceau fût celui de TéTè- que ({ui présidait au synode, soit que ce Ât celui d'un autre, on peut le regarder connue Je sceau synodal. Heineccius D*ea a poial reconnu de plus ancien que celui du concile de Pise. Le premier concile général qai se soit servi d'un sceau commua est celui de Constance, commencé le 5 no?embre \\{\ et terminé le 22 avril 1^18. Heineccim (Tab, 15, n. 1} a publié ce sceau d'après Her- mand Vau-der-Hardt. On voit ici la tète de saint Pierre à la droite, et celle de saint Paul à la gauche. comme dans les anciennes peintures des premiers siècles. Le concile de CoostaDce a-t-il voulu marquer qu'on avait eu tort de donner la droite a saint Paul sur les sceaui de plomb des papes? Parce que Van-der- Hardt dit que ce sceau du concile de Cons- tance fut employé dans l'absence de l'empe- reur Si|;ismx)ndj Heineccius conjecture quoo y joignit le sceau impérial , lorsque ce prince était présent. La conjecture est d'autant mieux fondée, que nous voyons le décret d'union entre les Latins et les Grecs scellé du sceau du pape Eugène IV, et de la bulle d'or de l'empereur grec Jean Paléologue. On trouve dans plusieurs archives le sceaa du concile de fiàle. C'est une bulle de plomb qui représente d'un côté le pape, les cardi- naux, les évéques et les ecclésiastiques sé- culiers et ré<$uliers qui composaient celle grande assemblée. Le Saint-Esprit parait sur leurs têtes sous la Qgure d^une colombe. et Jésus -Christ , élevé au ciel , jette ses rt^ gards sur le concile, dont le uomoccujel' revers du plomb. Le concile de Bâle est le xviif général. L'ouverture s'en fille23juil- let 1^31. Nous donnons son sceau dai^re) Heineccius {Ibid.f n. S . «* La bulle dont le notaire du coDciled^ Bâle scella les extraits des actes de celui c'^ Constance , représentait d'un côté les Pè- res assemblés, et le Saint-Esprit présidaui 1229 SCE DlCTlOiNNAlRE DE NUMISMTIQUE. dCilli 1231) au milieu d*eui. [Montfaucon.^ Biblioth. bi- hlioth.^ t. II, pag. 1377.) On lisait au re- vers, SACRO-SANCTA CONSTANT. SY- NODDS BASILIENSIS. A ce sceau pendait un cordon de soie qui passait par la marge inférieure de toutes les pages de ce re- cueil fait par deux cardinaux, deux doc- teurs en théologie, et déclaré fidèle et au- thentique par un décret du concile du 4 fé- vrier 1442. Une sentence du même concile général , conservée dans les archives de Saint-Martin-des-Champs, è Paris, fut scellée d'une bulle de plomb attachée à une ficelle. On nous a communiqué des lettres adres-* sées aux évoques deFrance^ de Dauphiné et de Provence, Tan 1513, par le concile de Pise, transféré à Lyon. On y voit les vestiges d'un sceau en cire rouge appliqué au mi- lieu de ia marge inférieure. Au-dessous peod une huile de plomb traversée par une longue ficelle. Le premier côté du plomb est rempli par cette légende : SACRO-SANGTA GEN£- RALIS SYNODUS PISANA. Le Saint-Esprit, représenté sous la figure d'.uoewi^olombe, ré- pandant de tous côtés des rayons de lumière» occupe Taire du second côte. On lit autour : SP1R1TC8 PARACLITUS DOCEBIT VOS OMNEM VERITATEM. Cette promesse, faite par Jésus-Christ à l'Eglise, son épouse, et non aux sectes séparées, s'eiécute toujours lorsque Tunanimiié réelle des pasteurs pro- nonce sur des matières de fbi. DEUXIÈME PARTIE. SCEAUX De CLBRQ SÉCULIER, ÊVÊQtJES, CHA- PIT&KS, OFFIGIALITéS, CURÉS, PRÊTRES (1). § 8. Annwux des étéquei. Sceaux des évéques ditiincis d» cetu: de leurs églises. Dans les premiers siècles, les évoques ne scellaient qu'avec des anneaux dont les repré- sentations étaient arbitraires. « J*ai envoyé, dit saint Augustin (£'pi^^59,a/.217), écrivant à Victorin, cette lettre cachetée d'un anneau, où est gravée la tête d'un homme qui regarde à côté de lui. » La lettre que Clovis écrivit aux évéques des Gaules, après son expédi- tion contre les Goths, fait mention de leurs anneaux. «Nous promettons» dit-il, de défé- rer aux lettres que vous nous écrivez, pour nous demander la liberté des esclaves, tant clercs que laïcs, dès que ces lettres nous se-^ ront remisesi et que nous y aurons reconnu rimpression du cachet de votre anneau. » Les évéques y faisaient quelquefois graver leurs noms ou leur monogrammes. Saint Âvit» évoque de Vienne, dans sa lettre 78*, à Apollinaire, évoque de Valence, qui lui faisait faire un cachet en forme d'anneaUf demande qu'on grave au milieu son mono- gramme, et son nom à Tentour. Si quaras, dit-il, 9utd insculpendumsigillot signummo- Dogrammatis met per gyrum scripti nominis legatur indicio. D. MaoïUon {De re Diplom., p. 1^ n. 1) ayant pris pour un sceau le fer à marquer aes bêtes^ caracteriumi dont il est (1) Nouveau traité de Diplomatique, tome IV, page parlé dans le célèbre testament que fit Ber* trand, évoque du Mans, Tan 615, conjectu- rait que le nom de ce saint prélat et celui de son église étaient gravés sur cet instrU'^ ment. Nous voyons Chrodobert et Turnouaid^ tous deux évéques de Paris, faire usage de leurs sceaux, 1 un en 658, etTautre en 697 {Gall. Christ, nova, t. VII, coL 25 et 28) ; mais on ignore ce qu'ils y avaient fait représen- ter. Le chalon de Tanneau d'Ebregisile i éyéque de Meaux au même siècle, était une pierre précieuse i sur laquelle était gravée, l'image de saint Paul, premier ermite, à genoux devant un crucifix, aved un corbeau au-dessus de sa tête {Annal, Bened., i, I,p, 456). Nous dirions que Vulfran, évoque dé Meaux i aurait apposé son sceau, Tan 763» au diplôme du roi Pépin, pour la fondation de l'abbaye de Ptom {Galt. Christ, nova, ti TIII,p, 1603), si le mot sigillum ne se pre- nait pas pour un seing dans le nouveau Gai* lia Christiana. Nous ne disons rien de plu- sieurs évéques d'Orient et des patriarches de Constantinople, qui eurebt deâ Sceaux particuliers pendant ces siècles. Dès le ix% les évéques eurent des Sceaux différents des anneaux ou cachets. Le con- cile de ChAlons de Tan 813 {cap. il], veut qu*un prêtre changeant de lieu ait des let- tres munies d'un sceau de plomb, portant le5 noms de Tévéque et de la ville épiscopale^ Hincmar, archevêque de Reims, suivit cet tisage en écrivant au pape Nicolas!*' : Bulle sui nontinis sigillavit, dit Flodoard {lib. iii^ c. 17). Le même Hincmar^ écrivant à Fran- con, évêque de Tongres vers l'an 860, dit ^ifie B. Remigii pontifiais impressions signa* vinms. Voilà deux sceaux du même prélat^ l'un portant son nom, et l'autre représentant l'image d'un saint de son église. Dès le temps de Charlemagne, David^ évè- 2ue de Bénévent, distinguait le sceau de sort glise du sien propre (Ital. sacra, t. YlIIi col. M). Thado, évêque de Milan, après avoir autorisé une charte par sa signature, y fit apposer le sceau de saint Ambroise (Puri^ cetli,f. 203). La lettre synodique écrite au pape Nicolas 1" par les Pères du concile cé- lébré à Troyes l'an 862, fut scellée des sceaux des évéques métropolitains ^ et non de ceux des autres évoques {Sirmond., t. III, Concil. Gal.t p, 338). Peut-être ceux-ci n'en usaient- ils point ; car tous n'en avalent pas : non tamen omnes^ neque semper^ dit D. Mabillon (Dere Diplom., p. 132). Les sceaux dont les étêques se servirent jusqu'à la fin du ix' siè- cle, n'étaient pour fa plupart que des an- neaux. Nous avons YXi{ Archives de Saint- Ouen de Rouen) une charte originale de fti-* culfe, archevêque de Rouen^ sur laquelle il dit avoir imprimé l'anneau de Notre-Dame i patronne de son église^ ut firmius habereiur§ annula sanctœ Mariœ impressimuSi Au X* siècle, les évéques firent tneitr^ leurs propres images sur leurs sceaux^ U DlCTiONNAlRE DE NUMISMATIQI'E. IC* i'exeiople des rois. Nous arODS décrit ailleurs (tom. IV, vag. 152) celui de soint Dunstan. Ce sceau penaant porte l'image de cet évoque as- sis, tenant sa crosse de la droite, et de la gau- che un livre où est écrit PAX VOBIS (1). Le revers offre une petite image, autour de la- quelle OD lit le nom du saint prélat. Nous ne connaissons point de sceau en cire plus ancien et appartenant & un évéque, dont les deux cfHés nient des empreintes. Walbert, évalue de Noyon, donna, l'an 033, une charte en faveur do l'église de Saint-Eloi {De re Diplom., pag. 133], et la fit sceller d'un sceau ovolo représentant un évéque en habits pontificaux, avec cette inscription ; SltilLL. WALBTI NOVIOM. TORNACEN- 8IS EPI, c'est-Mire Sigiltum Walbtrti No~ viomagenm et Tomacengis episcopi. Heinec- cius [pag. 151) prouve le mccne usage parle sceau dont Luithert, archevêque do Meyence, 86 servit en 938. L'image et le nom de ce prélat y étaient imprimés. D. Mabillon (ibid., p. 451 ) a publié un modèle d'un diplAme de Roricon, évèque de Laon, en date de l'an- née de l'incarnation de Hotre-Scigneur Jé- sus-Christ 961. Le sceau pendant à cet au- tographe offre l'image de l'évèque, et quoi- que 1 inscription soit & demi eflacée, on y lit encore son nom. Nous l'avons fait représen- ter d'après don Mabillon, sceaux de leurs églises. Cela vient sans douit de ce que leurs cnapitres n'en aviienl poini de propres au x' siècle. Au suivant, li dis- tinction du sceau de l'évèque et de uluidu chapitre se manifeste dans une cbarle dot née, en 1090, par Philippe, évèque de Tmj»; cette pièce fut sc';IIée non-seulemem à sceau épiscopal, mais cdcore du celui di chapitre. {Spicilea., t. XI, p. 30i.) Cependant les évoques continuèrent loir siècle 6 faire graver sur leurs sceaui tiBlM les images des patrons de leurs églises, lu- tôt leurs propres images revêtues dMili pontificaux avec leurs noms. Le sceau don l'évèque de Fiesole se servait pour m'awi quer un diplôme de l'an 1028, rqiréseDi- 1 image de saint Romule ornée d'une liire ri environnée de rameaux avec cette inscrip- tion : MARTYRIS EST ROMHLI.,. IMAGO SIGILLI (Foggini, de romano dwi Ptiri Ht- nere, p. 3fl2). En 1061, Quiriaque, éifijoe de Nantes, usait d'un sceau reiirésenUnilei bustes des apAtres saint Pierre et saialPiul. avec une légende qui renferme le notod» prélat. Celte bulle de plomb est rcpréseDW ici d'après les Bénédictins his'orieasdeB,T- In^ne (Màn. de l'Hiit. de Brttag.,teot.l,tl- 5, n M). On ne sait pourquoi D. Mabillon iîbid., p. 133), attribue deux fois ce sceau a Didon, évoque de Laon, mort vers la fin du ix* siè- cle. Notre savant diplomatistc prouve par plusieurs chartes que les évèques appelaient lessceaux où ils étaient représentés, les (I) Il n'est pas rare {HeiHeeem*. p. 153) de ren- contrer des sceaux où les évë(|ue$ sont reprêsenlûs tenant un livre ouvert dans l^uel nn lit: PAX VO- UISCIJH.CetLcrornmlc, familière àJësus-Glirist, aux ,ip6tres et aux Juifs, Tut fort usitée dans la pi'imitive ï^lise. Les saints cvéques de l'aniiquiié s'en scr- <.jiunl pour saluer le peuple dans les sermons et les assemblées. Quoique au com i ne n cernent tous ceux qui étaient dans les ordres sacrés employassent celle salulalion, ramme cela se pratique encore aujour- d'hui dans l'Eglise grecque, cependant les évéïiues occidentaux se l'apitropriÉrent de bonne li.'ure, et se Hrent un droit particulier de dire Pax l'obiicum, h l'exclusion des prâtrcset des diacres. Ainsi cette for- mule devint une marqiie qui ilistingua les évéquea du reste des hommes. Elle passn sur les sceaux des ahbés, principalement lorsqu'ils prircul presque toutes les marques extérieures I^ veurdu monastère de Saint-Basle, etli^' sceller de son sceau en placard, llreuré-f tait lu sainte Vierge portant l'enfant Jesu-'if .son bras gauche avec cette inscription:"' nasse» Beptorum arckiprœsu). Géofroi. f- qucd'Angers(DereDip(om.,».I33),eni|'l " 1 an 1096, un sceau oij saint Maiirille.étr;' de cette ville, était représenté levanllaa-' droite pour donner la bi^nédiclion.eliii' sa crosse de la gauche a vec cette inscripU'^ S. Mauriliui Andegavensig epUcoput. On ne manque pas de sceaux ou n'^*' où les imagps des évêques mêmes sont^ présentées. Hugues 1" (iôid.), évSquf » Besançon, est figuré sur le sientenani^ crossede la main droite et un livredeli"'' gauche. On voyait sur le sceau de m~' Bert, archevêque de Sens, son ioi"SV^f cette légende : « DAIMBERT. Dl. C' ARCHIEP. Le prélat y paraissait donnsni ■ bénédiction, et tenant la crosse de la J''' gauche. On a un diplôme de Herimanci'i 1233 SCE DICTIONNAIHE DE (le Tklelz, dont le sceau rendant porte son image. (Annal. Bened.,t, V, p. 270.) Odon ou Eudes, evëque de Bayeui, su rapport de Hi- ckés [Diiserl. epist , p. 71), élail représenté d'un c6té de son sceau en habits pontiDcaui, et de l'autre en habit de comte de Kent, dont son Trère Guillauiqo le Conquérant l'avait mis en possession. L'illustre et savant prélat qui nous a donné en 1750 l'histoire diplomatique de Trêves, termine son premier tome par la description des sceaux des archevêques de cBtte an- rienne métropole. Quoique les sceaux qui précèdent celle descripiioQ n'olfrcnt point des ligures inconnues aux antiquaires, ils ne laissent pas que d'être fort curieux. Le pre- mier est dePoppon, qui monta sur le siège de l'église de Trêves le i" janvier 1017. te sceau, de cire ordinaire, de forme ronde, et appliqué au milieu de la marge inférieure d'une charte sans dete, représente l'archevê- que h demi-corps, la télé nue, en habits pon- lifiCBux avec le pallium sans croix, tenant sa crosse de la mam gauche et bénissant de la droite. On Ut autour i » POPPO TREVIBO- KUM DEI GllAClA ARCHiEPS. Le second sceau, appliqué au cdté gauche du bas d'une charte de l'an 1063, est de l'archevêque Ebe- rard. Sa forme est la même que celle du pré- cédent, excepté que ce dernier prélat étend la main dans une attitude qui n'est pas celle d'un évéque qui bénit le peuple. Au nom urës, l'inscription est la même. En général, les sceaux des évêqucs devinrent communs sur le déclin du xi* sihclt; {Galt. Christ, nova, t. Y, appmd., col. 3!iijl. MI, col. W; (. VUI, col. 1427, U39, Ï610, etc.). {9. Sceaux dtt évitf^uei, rondt et le plus iouvfnt ovalfs ou en ogive. Ètéi/ues représenté» atsi» et debout ; para\ttent-\ls toujourt en habits pontificaux avec la mitre et la crosse? Anti- quité et forme de l'une et de iaulre. Au suivant ils conservèrent la forme rQnde Tiendanl un temps; mais ils ne tardèrent point il dnvenir oblongs, ou terminés en ogive pour la plupart. Les évêques n'y sont pas toujours ri;présentés en habits pontiQcaui, ta mitre en lêle, la crosse dans la main gauche, et la ■Jroiteen action debénirlepeuple. En voici un de l'an 1113 [Muratori, Anliq. ital., tom. 111, col. 112), où Robert, évêqued'Avcrsï, parait Hssis dans sa chaire épiscppale, annonçant la parole de Dieu, la tête nue, tenant feulement sa crosse de la main gauche et sans habi s IHiitificaiix. MMiSUATIQUE. SCE 1Î54 Nous avonâ vu dans les archives de Saint- Martin de Pontoise le sceau dont Pierre, évéque de Beau vais, se servit l'an 1123, pour sceller une cliarte qu'il accorda en faveur du prieuré deChambly. Ce sceau, bien conservé, un peu en Oisive, grand, enfoncé, appliqué à la ctiarte, et non pendant, est très-singulier. Le prélat est sur son IrAne, tenant de la main droite sa crosse tournée en dedans, et un livre d(!)a gauche- Sa mitre n'a presque point d'élévation. La légende est : PETRUS BEL- VACENSIS EPISCOPUS. D. MahiMon [Annal. Bened., t. VI, p. 148) observe qu'en 1126 Rarthélemi, évêque de Laon, était figuré sur son sceau en hubits pontificaux, tenaot so-i bâton pastoral è la main et sans mitre. M. l'abh J Danse, chanoine de Hoauvais et docteur de Sorbonne, a eu la bonté de nous communi- quer deux sceaux d'évêques du un* siècle, qui sont représentés sans cet ornement do tôle. Amoui, archidiacre de Séez et depuis évé- ?ue do Lisieui, sembla blSraer l'usage où taient les prélats de mettre leurs images sur leurs sceaux. Il en fit une espèce de repro- che h Gérard, évËque d'Angoulëme l'an 1130 {Spicil., t. II, p. 335). Le sceau de Thibaut, ?ui de moine uu Bec devint archevêque du antorbéry en 1139, est un des )ilus anciens en ogive, ou en ovale pointue, qu'on con- naisse. Nous le dominons ici d'après le For- mulaire anglican de Modox. Heineccius Ipag. iSS)neconnaiS5(ut point de sceaux des évêques d'Angleterre anté- rieurs au concile de Londres de l'an 1237. Le sceau de Thibaud est plus âgé d'environ un siècle. On y voit la forme des (1) ancien- (I ) Les plus anciens auteurs, uni sacrés ({ue pro- relies, se servent du nom dcmiLre pour exprimer une certaine coiRitre commune ùux liomincs et aux fem- mes, el i|ue les rois orieiilaux puruieni avec le dia- ili'nie. Saini Grégoire de Kazianzc Uil dans ho Apologétique qu'au jour de son fiacre on l'oipiil, qu'où le revélil d'une rottc longue, et qu'on lui mit une tiare sur la t^ie. Pour donner une milre i, saint Ambroise, on cite celte épigramroe d'Ennodius : S«Tli redimllus geiUbit lacida troole Dlstiucu gemmis, ore pan bit o|iui. Mais la cydare ou tiare de saint Grégoire de Nailanze el la couronne de saint Ambroise éinient fort diffé- lentea des mitrea doni les évêques se parent comme il'uii ornement accléûaslique. Il esl néanmoins trcs- eertain que l'usace en esl plus ancien que le f ûècle. Un trouve dans les acies dti viii* concile cônéral. 1235 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE.; SCE m nés mitres beaucoup plus basses et plus sim- ples que celles des derniers iemps. En Al- lemagne {ibid.f p. 132), la crosse pastorale était si courte, qu'elle ressemblait a un bâ- ton ordinaire recourbé par le haut, mais $ans ornement. Les évoques allemands sont pres- que toujours représentés assis sur des siég;e$ en forme de pliants ou de croix de[saint An- dré, dont les bras sont terminés par des té- célébré en 870, une lettre de Théodose, patriarche de Jérasalem, à saint Igns^ce, patriarche de Cens- iantinople, où il est dit oue les prédécesseurs de fhéodoçe ont iqiyours porte la mitre et les ornements le saint Jacques, frère du Seigneur. La statue de saint Pierre, placée au tu* siècle à la porte de la basilique de Corbie, porte une mitre ronde, haute ç( pyramidale. Celtes des papes après saint Pierre «ont semblables. Oq peut les voir dans le Propplmum du mois de mai des BoUandisies. Tbéoduire, cvéque d^Oriéans, parlant des ornements pontificaux {Lib Y, carm. 5), n*a pas oublié la mitre : lllius ergo capqt resplendens mtlra tegebat. Ainsi, quoi qu^en disent M. du Gange et plusieurs autres savants, les auteurs ecclésiastiques ont parié ie la mitre comme d*un ornement ecclësiaslique avant le x* siècle. En Orient, excepté les patriarches, les évoques n*en ont point fait usage, se conieniant de porter un bditon à la main. Quoique Tusage de la mitre ne fût pas commun à tous les évéqucs d'Occi- dent {Marten,, deanliq, ecdes. Ritib,, t. i, erélat en habits pontificaux, debout, la main evée pour bénir le peuple , avec une crosse assez simple et une mitre fort basse. On voit au contre-scel l'empreinte d'un anneau ou cachet représentant une figure nue assise sur un animal à quatre pieds passant. L'autre sceau , en ovale réguher, de l'an ^1211 , fait voir le même Philippe de Dreux en habits pontificaux I étendant la main plutôt pour faire signe que pour bénir^ avec une crosse fort ornée par le haut et une mitre éfevée et pareille à celles d'à présent. La figure du contre-scel est efl^acée. Voilà deux sceaux du même évéque assez dissemblables. f 11. Chaque évéque avait son sceau authet^^ tique au xni' iiêcle. Queh en furent les images et les contre-scels f Description de six sceaux pendants à un acte témérairemint accusé de faux par Jli. Thiers. Au xui* siècle tous les évêques eurent des sceaux particuliers , parce qu on ne pouvait plus alors s'en passer. Le concile d'Arles de l'an 1260 ( cap. ik , apud Labbe^ Concil.^ tom. IXy pari. ii,p. 2366} statua que les actes d'em- prunts faits pour les nécessités des églises, seraient scellés du propre sceau des évêques, et déclara en même temps que le seing du notaire sans le sceau épiscopal était insuffi- sant pour faire foi. Dès l'an 1237, le concile de Londres avait ordonné que cliaque prélat aurait son sceau authentique. On ne tarda pas à voir fréquemment les armes des églises» des évêques ou de leurs familles au contre- scel. Une charte de Itobert de Cressonsart, évéque de Beauvais, en faveur de l'église de Gerberov, est munie d'un grand sceau repré- sentant l'effigie de ce prélat en habits pon- tificaux. Ce sceau , de Tan 12e Salerni, filio exceUenlissimi régis Sicilie. i et nobis pt'eseutibt^» nccnon muilis, atiis prioci- I pibus regnonim Francie et Anglie abbatibus, mi- < gnatibuset cleri eipopuli mufti tudinecopiosa, cor- c pus beati Firmini confessons atque pontificisABh c bianensis quoodam, in presenii theca reposuit, iila c 80lempni|ale adbibita, que coosuevit in talibusad; < hiben. In cujus rei testimoniuin ad perpetuam rei < meffioriaiu, présentes' iitleras slgillorum oosiroraiQ c muniinine duximus roborandas. Datum ut supra.i Les six sceaux pendant à cette cbarte tienneol lieu de signatures, et lui donnent toute Pautheoticité qu'on peut désirer dans les actes de ce temps-là. On w comprendrait comment M. Tbiers a pu s^inscrire eo faux contre cette pièce , si Ton ne savait jusqu'à quel excès les critiques modernes se sont portas contre i<^ chartes des églises et des monastères. Personne » »- guore Parrêt dû conseil du roi qui supprima l*oihras« de M. Tbiers, et la condanmalion que fil révni'i^; d'Amiens des écrits poslcriiiurs, composes pour ^^^' tenir l'inscription en faux. iUÏ SCE DICTlONiNAlRE DE NUMISMATIQI'E. SCE 1^43 (Wôqucs ne s*en servaient pas après le milieu du xiir siècle. Le sixième sceau porte l'i- magede Guillaume, évêque d^Amiens, accom- pagnée de deux lleurs de lis , Tune à droite et l'autre à gauche avec cette épigraphe : S. GUILL. DEl. GRA. AVIBIANENSIS. EPI. Le contre-scel représente la sainte Vierge tenant son divin enfant. On lit autour : CONTRAS. G. AMBIAN. EPISCOPl ; c'esl-h-dire , con- trasigillum GuUlelmi Amhianen$is episcopi. L'autographe d*où pendent ces six sceaux nous apprend non-seulement de quelle ma- nière on dressait et on scellait les actes ecclésiastiques du xiii* siècle, mais encore avec quelle témérité M.Thiers attaqua les co- pies ae cet authentique, conservées dans les archives de Tévôché et du chapitre d'Amiens. Si Ton s'en rapporte à VHiiioire généalo- gique de la maison de France] {tom, lit p. 10), Robert de Courlenai, archevêque de Reims, fut « le premier des prélats de cette église qui dans son sceau joignit les armes de sa maison à la fleure de la sainte Vierge, qui avait été l'uaique scel de ses prédéces- seurs. » On a vu plus haut qu'un des sceaux de l'archevôque Hincmar portait l'image de saint Rémi, apôtre des Français. § 12. Sceaux des évêquesaux nw* et x\' siècles : quand eommencèrent-ils à ne se servir que de cachets ou petits sceaux? Ont-ils autrefois emprunté ceux de leurs chapitres et des per- sonnes constituées en dignité? Sceaux des évéques élus , et non consacrés. Non-seulement les évoques du xiv* siècle continueront à sceller leurs actes avec de grands sceaux portant leurs images, mais ils scellèrent encore en plomb. Paradin dans son Histoire de Lyon, sous Tan 1307, fait voir que les archevêques de cette ville se servaient de bulles de plomb, à l'exemple des papes et des patriarches do Constantinople. li y avait des chartes seulement scellées par ces ]}atriarches , d'autres seulement souscrites. C'était rofQce du logothèle de l'église de C]onstantin(){)le de buller les actes du pa- triarche ( Cang. ùloss. Grœc.^ tom. /, coL 219.) Nous allons emprunter à M. de Valbon- nays la description de quelques sceaux des années 1314- et 1325. « Enguerrand, arche- vêque de Capoue, paraît avec ses habits épiscopaux. Au-dessus est une église, où l'on voit des personnes debout et à genoux, et uae main en haut qui donne des béné- dictions, le tout surmonté d'un crucifix. Ce ne pouvait être que l'église de Capoue, et quelques symboles particuliers à cette église que l'archevêque mettait dans son sceau, comme une espèce d'armoiries. On voit en- core des exemples de cet ''*sage dans deux autres sceaux pendants... C sont ceux des éyêque^ d'Albe et de Gaëlv^, qui autori- sèrent pareillement, par leur présence, le traité de confédération que le roi (de Sicile) Kobert fit avçc le dauphm Jean... L'évêque d'Albe y est représenté avec son église au- dessus et les saints qui y étaient révérés. Ofj lit ces mot^ autour du sceau : Sigillum fratris Raymundi episcopi AWensis. La dis- position des figures parait être diirérente dans le sceau de l'évêque de Gaëte. On remarque deux fleurs de lis au bas del'écu, à côté d'un mont ; l'écu est sans légende. Ce n'était pas seulement en Italie que les évêques faisaient entrer dans leurs sceaux les saints particuliers de leurs églises, ou quelque autre figure qui avait rapport à la dévotion du lieu. On trouve un sceau à peu près semblable d'un évêque de Grenoble du temps du dauphin Guigues VIII. L'évêque est à genoux devant Notre-Dame, qui çl saint Hugues et saint Vincent h- ses c&tés. Cette église a été en différents temps sous l'invo- cation de ces saints. Ils y sont encore dans une singulière vénération, quoique l'église ne conserve plus que le nom de Notre-Dame, à qui elle a été plus particulièrement con- sacrée. On lit autour du sceau : Sigillum Guillelmi episcopi Gratianopolitani, » Ce fut principalement au xiv siècle qu'en Allemagne les évêques et les abbés princes ou issus des granaes maisons ajoutèrent à leurs effigies l'écu de leurs armes et celui de leurs églises, plaçant le premier à gauche et le second à droite (Guaen.^ syllog, I di- plom.f prœf. p. xxiii). Après le ipilieu de ce siècle, au plus tard, les évêques de France commencèrent à sceller avec des cachets ou petits sceaux, et à distinguer le grand du f»etit. C'est ce qui paraît par les lettres de 'évêque de Langres [Secousse^Ordonn, t.JIl^ p. 656, 661), qui commencent et finissent ainsi : « Nous Guillaume, par la grâce de Dieu évêque et duc de Langres, savoir fai- sons à touz ceulz qui verront et orront ces présentes lettres, etc. En témoing de laquelle chose nous avons mis nostre giant séel en ces présentes lettres faites et données à Bourt nostre chastel le unzième jour du raqis d'aoust, l'an de grâce mil trois cens cinquante huit : présens vénérables per- sones maistre, etc. » Quelquefois les prélats scellaient avec leur grand sceau, et leur si- gnet ou cachet tout ensemble. C'est ainsi que Pierre de la Jugie, archevêque de Nar- bonne, mit l'un et l'autre aux lettres qu'il dressa pour la convocation de son concile provincial (Labb,, Concil.y t. Xf, part, ii, p, 21»9&'). Elles finissent ainsi : Datum sub sigillo nostro impendenle et signeto in castra nostro de Montillis die prima mensis februa- rii, anno nativitatis Christi 137i^, Il est difficile, dit Heineccius (pag. 155), do fixer au juste le tem|)S auquel les évêques ont cessé de se servir t(c grands sceaux por- tant leurs images. Ce savant donne pour certain qu'à peine voit-on en Allemagne un seul évêque laire usage de ces sceaux ma- jestueux au commencement du xv* siècle. Ajoutons que les uns les ont quittés plus tôt et les autres plus tard. Le srand sceau de l'archevêque de Mayence {Guden./Syl- log. I, prœf. y p, xxii), qu'on appelait autre- fois sceau de la Majesté, représente encore aujourd'hui comme autrefois un archevêque en habits pontificaux assis sur un trône ; 4^43 SCE DICTIO.^NAIUE iiE NUMISMATIQUE. SCfe: iiU mais on ne s'en sert que pour sceller les lettres féodales. Depuis environ trois cent cinquante ans, les petits sceaux ou cachets ont ordinaire- ment pris la place des grands sceaux, des érèques, s'ils n'en ont pas enlièrement aboli l'usage. Les petits sceaux de diverses for- mes représentèrent d'abord les bustes d'é- Tèques à demi*corps, des saints patrons, des mitres, des crosses, des écussons sur- montés de tètes et de mitres et des armoi- ries. Enfin les seules armes des évèquesont banni des sceaux toute autre représentation. Les changements arrivés h cet égard sont rimage de ceux que les bas siècles ont malheureusement introduits dans la disci* pline de l'Eglise. On a vu ailleurs qu'anciennement cer- tains évêques se servaient des sceaux des églises el des chapitres {Cang,^ Glo»sar, làlin.f r, F/, coL Wl ). Voici de nouvelles preuves de cet usage : André du Chêne nous a donné ( Généalog. de Chatillon^ p. 22, 23) une charte de Raynauld 11, archevêque de Reims, accordée lan 1130, en faveur de Tabbaje d'Ignv. Il y est dit expressément qu'elle fut scellée du sceau de l'Eglise de Reims : 5t^num Rhemensis ecclesiœ^ cuius si- gillo hœc scriptura sigUlata est, Guillaume, évèque de Tréguier {Cang,, i6id., (. F/, coL W9),scella, l'an 1151, une charte avec son an- neau, parce qu'il n'avait point son grand sceau: mais comme ce cachet n'était pas alors au- thentique, il emprunta le sceau de l'arche- vêque de Tours et le fit apposer à l'acte. Les archevêques n'avaient point de sceau qu'ils n'eussent reçu le pa//tum, et alors ils étaient obligés d'en emprunter. (Cang.^ lotn. /, col, 13W; t, Ylf col. 491.) Nous avons vu plus haut Gérard, archevêque do Bordeaux au xiu* siècle, se servir du sceau de l'église d'Angoulême, Si les évêques empruntaient les sceaux d*autrui, ils prêtaient aussi les leurs assez souvent. On voit dès l'an 1091 Artaud, évêque d'Elne, apposer son sceau à un acte de Guillaume, comte de Cerdagne ( Gall. Christ, nov., tom. VJ, col. 1043 ). 11 serait inutile de multiplier ici les exemples de sceaux des évêques empruntés par les seigneurs laïques. Ces sceaux étaient au- thentiques et d'une grande autorité. S. Go- defroi, évêque d'Amiens, dit dans une charte de l'an lllo, par laquelle il ratifie la resti- tution de Quelques églises à l'abbaye do Compiègne (De re Diplom.^p. 598) : Per auc- toritatem sigilli nostri donata et concessa confirmo> Un docte Allemand [Guden.^Syllog. i, Di- plom.^ prœf.j p. xxn) a observé^que les évê- ques seulement élus, et non encore con- sacrés, ont usé jusqu'à la fin du xai* siècle des mêmes sceaux qu'ils avaient avant leur éleotion. Ils y étaient représentés en habit clérical des plus modestes. Tel était le sceau de Werner, élvi archevêque de Mayence en 1260 ; il avait pour légende : Wernerus Mo- guntine sedis elcctus. Tel était le sceau dont rhilippe de Dreux, élu évêque de Beau vais l'an 1175, se servit pour sceller une dona- tion faite h l'abbaye de Froidmont, Tan 1176 Nou.s avons fait graver ce sceau singulier dont voici la figure. ' Ce sceau, dont la légende est à demi ef- facée, nous a été communiqué par M.Tahbé Danse, chanoine deEeauvais. Les évêques de Worms, avant que leur élection fût confirmée par le pape, se ser- vaient aussi d*un sceau particulier. C'est ce qu'on lit dans lUistoire diplomatique de 1 évêché de Worms par M. Schannat.Paradio IHist. de Lyon^ p. 135) nous a fait connaître le sceau de Reynaud de Forest, élu arche- vêque de Lyon. Ce sceau de cire, peDdaot par un cordon de soie fine rouge et jaune à uue charte de l'an 1193, représente un homme vêtu en ecclésiastique, tenant uq livre de la main droite, avec cette inscriplioQ dans la circonférence : SICILLUM RET* NADDILUGDUNENSIS ELECTI. Géoffroide Tressi, élu évêque de Meaux, se servait du sceau dont il usait auparavant en qualité de trésorier de cette église, pour sceller une charte de l'an 1208 (Ga//.CAm^not?.,/.»7i/, coL 1620). S 13.. Sceaux des églises cathédrales. Scmi des officialitésy etc. Les sceaux des églises remontent pour le moins au ix* siècle, puisque le 18* canon da vr c( ncile d'Arles de 813, et le 27' du con- cile de Mayence, tenu la même année, or- donnent que les prêtres tiendront le saint chrême enfermé sous le sceau : Prtsbyttn sub sigillo custodiatU ckrisma. Les sceaux des églises cathédrales représentent pour l'ordinaire les saints patrons ou les samls évêques les plus illustres. On a dit ailleurs que l'image de saint Rémi était imprimée sur le sceau dontHincmar, archevêque de Reims, scella la lettre formée qu'il écrmi, Tan 860, à Francon, évêque de Tongres (Martenne, Ampliss. coll., t. /, p. 157). m avons vu, dans les archives de rabbare^ie Jumiéges, le sceau en cire blanchede légn» ou chapitre de Rouen, pendant à une chan de Tan 118i par un ruban de soie rouge e hanche. On y voit la sainte Vierge twiam d'une main un globe, et de l'autre un sc^ tre ; mais il est sans contre-scel. ^-^/y" de l'église cathédrale de Toulouse, de un 12-21, est un ovale pointu haut el bas.tw J a représenté saint Etienne à genoux, re^«" d'une dalmatique, la tête environnée au" 1i4S SUE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE 1S46 nimbe, tenant une palme de la main gau- che, et élevant la droite et les yeux au ciel, d'où sortent des rayons de lumière, avec cette inscription autour : ECCE VIDEO COËLOS APERTOS. Souvent les sceaux des églises sont histo- riques. On sait que l'empereur Frédéric 1" donna une bulle d*or à Héracle, archevêque de Lyon, où il lui confère la dignité d*exarque du royaume de Bourgogne. En conséquence, Téglise de cette ville prit pour son sceau 1a figure d'une femme couronnée, assise sur un trône et tenant un sceptre, avec cette légende : SIGILLDM SACRO SANCTE EC- CLESIE LUGDUNENSIS. Mais quelque autre événement fit changer de sceau. Celui dont la même église se servit dans la suite (-Pa- radtn, Hist. de Lyon, p. 135 ) représentait un roi dans Téclat de la majesté, assis, por- tant la main gauche sur Testomac, et tenant de la droite une fleur de lis, avec cette in- scription autour : SIGILLUM SANCTE LUG- DUNENSIS ECCLESIE. Le roi figuré est appa- remment Philippe le Bel, qui termina, par un diplôme de l'an 1307, le grand différend survenu entre l'archevêque et la ville de Lyon. Les sceaux des chapitres représentent aussi les édifices de leurs églises. La bulle de plomb des chanoines du Saint-Sépulcre de Jérusalem, pendante à une charte du [ïatriarche Foucher et d'Amauri, prieur de cette église, en est une preuve ( Cang., dis- sert, de Imper at. CP. Numismat., p. 20 ). D'un côté on y voit une croix patriarcale et ces caractères IC XS marqués aux deux an- gles supérieurs, et le mot grec NIKA par- tagé dans les deux angles inférieurs. La tolalité de cette légende signifie : Jésus- Christ est victorieux. Le sceau du chapitre de Glasgou [De re Diplom.f supplem,^ p. 109), pendant à une charte de Robert II, premier roi d'Ecosse de la famille des Stuarts, est des plus remarquables. Son diamètre est d'en- viron deux pouces. Au centre du premier côté on voit un évêque sur une espèce de jubé, bénissant le peuple de la main droite, avec une crosse tournée en dehors et une mitre en an^le aigu. Au-dessous paraissent trois chanoines en prière et tournés vers le sep- tentrion. On lit dans un cercle concentrique, SANGTUS KENTÉGNUS, et dans un autre cercle excentrique : 4- KENTEGERNE : TUOS : BENEDIC : PATER : ALME : Ml- NISTROS. Le revers représente une église ou une châsse, au pied de laquelle deux cha- noines debout, et tournés l'un vers l'autre, font leur prière. Aux côtés du clocher, sur te sommet de l'église, brillent une étoile et un croissant. La légende est : -♦- S : : C APl- ÏULI : ECCLESIE : GLASGUENSIS. S'il fallait prendre à la lettre ce qu'on dit dans le nouveau Gallia Christiana {tom. VIIJ^ colL 1499), de Raoul 1", doyen de Sainte- Croix d'Orléans, qu'on assure avoir apnosé son sceau, sigillum apposait suum, a la charte du rétablissement de l'abbaye de Coulomb en 1028, on serait obligé de recon- naître que les doyens des cathédrales ayniont des sceaux particuliers dès le xi* siècle. Mais la pièce citée par les auteurs de ce grand ouvrage (/6td., Instrum. eccles. Camot.y charta il, eot. 297) porte qu'elle a été scellée de l'anneau du roi Robert et si- gnée par Olderic, évoque d'Orléans, suivi d'un grand nombre d'ecclésiastiques, entre lesquels se trouve Raoul, doyen de Sainte- Croix. Ainsi quand nos savants ont dit, tt- Îjillum apposuit 5iium, il faut entendre seu- ement que Raoul a mis son seing, consistant dans une sim;ile croix. Il faut expliquer de la même manière le «(/tZ/um qu'ils attribuent à Odon, doyen de l'Eglise de Paris en 1070, cl k Ingelran, doyen et chancelier de l'E- ^Use de Chartres au même siècle. Le sui- vant ne nous fournit point de sceau propre des doyens des cathédrales, è l'exception de celui de Horvé de Monlmorenci, doyen de Paris en U89 {De re Diplom., p. iW, n. 6). On y voit seulement le monogramme de son nom, au lieu des armes que sa maison por- tait alors. Le concile de Londres de l'an 1227, qui ordonne (1) que lous les ecclésiastiques con- stitués en dignité auront des sceaux authen- tiques, y comprend les doyens ruraux ; mais il ne fait nulle mention des doyens des ca- thédrales. C'est sans doute parce que l'é- yêque était alors regardé comme le supérieur immédiat de son chapitre, les exemptions des chanoines des cathédrales n'ayant pas encore séparé le chef des membres, M. l'abbé Danse (2), chanoine de Beauvais, nous a communiqué l'empreinte du sceau de Robert de Clianac, doyen de celte église en 1354. Mais c'est un cachet portant l'écu de ses armes, et les simples chanoines en avaient alors de [pareils. Nous n'avons donc point de preuves que les doyens et prévôts des ca- thédrales, surtout avant les exemptions des chapitres, aient eu ordinairement des sceaux authentiques distingués du sceau commun dos chanoines. Il n'en est pas de même des otliciaux : leur sceau public était le plus souvent le buste de l'évoque diocésain avec la crosse ou la < (1) Quoniam tabellioniim usus in regqo Anglise f non iiabetnr, propler quod magis ad srgiTla aulhen- c licâ credi est necesse ; ut eoi:um copia facilitis ha- f bealur, slahiimus ut sigillum liabeant non solum c arcliiepiscopi et opiscopl, sed eiiam eorum officia- c les, decani rurales, née non ecclesiarum calhedra- < liuni capitula, et caetera quoque collegia et conven- c lus cum suis rectoribus, aul divisiui juxta eorum c consuetudinem vel statulum. Pro varîelate quoque I cujuslibetprsedictorum, habeat uniuscujusque sigU- f lum nomen puta diguiiatis, officii, collegii, et f etiam illorum propriuro nomen, ^ui dignitatis vcl c oûicii perpetui gaudent honore, insculplum notic f et characteribus manifestis, sicque sigillum authen- c licum habeant. i {Cône. Lond. cap. 28, apud Labb», f tom, J/, parte i, cal. 542.) (i) Ce savant a formé un recueil des sceaux et des armes de rÇ^Kli^^- ^^ ^^ l^ noblesse de Beauvais et du Beauvaisis, tirés des chartes de Saint-Pierre. S&i dans toutes les cathédrales, les collégiales et les ab- bayes, on suivait cet exemple, il ne serait pas diffi- cile dé donner une histoire générale de la noblesse du royaume. 1247 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE m milre. Celui derofBcialilé de Nantes, enl383, est en ogive et représenie Técudes armes de l'évoque, surmonté d'une mitre, au som- met de laquelle parait le haut d'une crosse. On lit autour : SIGILLUM : CURIE : OFFI- CIALIS : NÀNNETENSIS {Morice, Mém. pour Vhist. de Bretagne). Nous ne doutons point que les archidiacres, le trésorier et quelques autres officiers des églises cathédrales n'aient eu leurs sceaux propres S 14. Sceaux des églises colle'giales et parois- siales, des doyens^ des cures^ des prêtres et des clercs, Ceu:j des églises collégiales portèrent tantôt les images de leurs doyens ou pré- vôts, tantôt celles des saints titulaires, et unlin des armoiries. Le sceau de l'église ou du chapitre de Salnt-Afrodise de Bézicrs représentait autrefois saint Pierre et saint Airodise, premier évoque de cette ville, {Gall, Christ, nov.y tom. VI^coL 384.) Les Boilan- distes (Acta SS. ad diem 1 /u/tt, p. 186, n. 81) ont publié le sceau du doyen et ducha- )ûlre deSaint-Rumoldde Malines duïiv'siè- c!e. il est rond et d*une médiocre grandeur. Le premier côté représentcsaintRumoId à ge- noux, portant une milre élevée et richement ornée comme celles d'aujourd'hui, et tenant une crosse de la main droite. A son côté f tarait un bourreau levant une hache pour ui fendre la tête. Une fleur de lis d'une f>art et l'aigle éployée de l'autre garnissent es vides. L'inscription porte : S. DECANL ET. CAPITULL ECCL. MACHLIN. AD. CAUSAS. Les derniers mots désignent un sceau établi pour la juridiction du chapitre. Il a pour contre-scel lebuste du saint évoque (^t martyr, crosse et mitre, avec un nimbre autour de la tête. On lit autour : -f- S. DE- CANL ET. CAPLL MACLINILN. Quelauefois les doyens des collégiales sont représentés portant une palme à la main droite et un livre de la gauche {Heineccius, p. 138.) il n'est pas rare que les églises collégiales aient des sceaux portant des empreintes fabuleuses. Tel est celui du clergé de Saint- Jacques de THÔpital à Paris, qui représente saint Jacques avec Charlemagne, pour faire entendre que ce grand monarque londa cette église. Ce fait a été puisé dans le faux Tur- pin, qui dit que cet empereur bâtit une église de saint Jacques entre Montmartre et Paris. Tel est encore le sceau de l'église de Saint-Gilles de Brunswick. On y voit(e6td., p. 190) ce saint dans Tattitude et les habits i)'un prêtre célébrant les saints mystères sur un autel chargé d' un calice et d'un missel, avec ces mots, S. EGIDIUS. Derrière lui est un roi h genoux et désigné par cette inscrip- tion, KAROLUS REX. C'est Charles Martel, (lui récite l'AVE MARLA écrit sur ses mains jointes. Deux moines servent la messe, et UQ ange volant sur l'autel apporte un billet dans lequel est écrit, DIMISSUM PECCA- TUM. On lit autour du sceau : SIGILLUM ECCLIE. S. EGJDII IN BRUNESWÏC. L'his- toire de Charles Martel, a qui un ange ao- porte l'absolution ae ses crimes, est tirée de Vincent de Beauvais ; c'est tout dire. si connu du ' des anciens monastères {HoUtenlus; coUtct- '^^'^ p. 253J: Ld pape Jean lY ordonna que ces cg''**** DICTIONNAItlE DE NUMISMATIQUE. 1150 chaque église paroissiale aurait son sceau propre eiprimant le nom de la paroisse, et non celui de Ja personne oa du curé (Labb., concil. tom. Xl, part, i, p. 558). Le canon porte en titre : Uf quilibet sacerdot habeat tuum tigilliim : que chaque prêtre ait son sceau. Cela parut de si grande conséquence sur la fin du xiv' siècle JMorice, Mém. pour l'hitt. de Bref., t. I, préf., p. wi), que plu- sieurs éïêques de Bretagne l'ordonnèrent aux recteurs des paroisses sous peine d'ex- communication. Dès l'an 12H, Montanier, prieur de l'église séculière dos saints Pierre e( Marcellin, et maître Thomas d'Aux, rec- teur de Saint-Salve de Dalbs, au diocèse de Toulouse, avaient des sceaux qui leur étaient propres. Pérard dans son Rrcueil de plusieurs pièces curieuses servant à l'histoire de Bourgogne a publié Ipag. ^^^) un acte de l'an 1252, auquel pend le sceau du curé de Chatillon. L'aigle à deux tôles qu'on y voit mérite d'être remarquée. Le sceau d'un ancien curé de Neuilly nous 9 été communiqué par M. Bonami, de l'aca- démie royale des Inscriptions et Belles- Lettres. C est une grande fleur de lis sem- blable à celle du contre-scel de Philipj)e- Augusle. On lit autour : + S. PETRI PUKl DE N0WLL4.C0 : Sigillum Pétri {i) presby- teri de Nouliaco. On voit ici le mol pres- byter poue marquer un curé. Ce dernier unt desservies par de» préires de leur insiilut : ■ U( t amodo ecclesige monïchis iraditx per sur» saccr- I dolesinslituaDliir.i(Laït., conc'tl, tom, XI, parl.i, p. S98) Sur i\aoi dom Hibillon {Annal. Benedi, tom, i, p. 40G) observe judicieusement quK le pape accorde non à l'abbé, mais aui moines lu Taciilié de desservir el de posséder c«s églises. Il ajoute : i Quod < si boc letD^re observarelur, non encitarenlur I bac de re lot lites monachis, abbaiiuli sede va- f canle. > D. Habillon ne pensait pas qu'on en pât venîrjusqu'à dépouiller les monasléres d'un droiisi na- turel eisi ancien, à la mondes abbés coniniendataires. (1) Anciennement le simple litre de prêtre signi- Aail im curé ou un recteur de paroisse. Ce n'est «ffectivemenl qu'i ca litre que les curé , à qui l'on lionne aujourd'hui le nom de pasteurs du second or- dre, sont de droit divin et représentent les septante disciples. L'ancienne Eglise ne distinguait point deux sortes de prêtres, quoiq^u'ellc ait toujours honoré plus particulièrement ceux a qui la conduite des Tidèles de eerlains lieux et le gouvernement spirituel des communautés régulières ou séculières avaient été conâés. L'acte de l'érecliDn de la cnre de Saint- Jean-en-Grève, par l'ablic du Bec et le prieur de Heulsin en 1312, imprimé dans du Breuil, est l'un des premiers oii l'oit trouve le terme cHralia mi lieu «te celui lie preihyleri nom dévient commun daos les actes et sur les sceaux au XXIV* et xv* siècles. On y voit quelquefois les images des curés en habits sacerdolauT, disant la messe, ou tenant lu saint ciboire. Uu sceau en ogive et du xi V siè- cle ofTre l'efTigie de saint Pierre bénissant un curé à genoux et en surplis, avec celte légende : ■+- S. ODONIS DE BRIYA PRES- BYTERl DE CAURETO. Mais les sceaux des curés représentaient le plus ordinairement les saints patrons ou titulaires de leurs églises. Ils servaient quelauefois de contro- scels aux sceaux de la noolesse. [Leyter, de Contrasigil,, p. 37.) Ceux des simples prfr- tres (£eaumanoir) ne valaient qu'un témoin au xiii* siècle, mais deux prêtres validaient un testament, s'ils j apposaient leurs sceaux en présence et b la réquisition du testateur. Nous avons entre les mains le sceau d'un prèlre du xiii" au xiv* siècle. 11 y est repré- senté disant la messe avec celte inscription : -h S : HARDOINUS : CAPELLANI : PRES- BITER. En 1^8, un simple clerc n'avait pas de sceau. Dans une contestation entre l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris et celle de Saiot-Maur-des-Fossés, les arbitres furent le prieur de Sain l-Martin-d es-Champs, celui de Saint'Eloi et Pierre de Buscana, clerc. Or, ce dernier fit mettre i la sentence le sceau del'onîcialité de Pans {Chartutar. S. Genovef.,p. 215), parce qu'il n'en avait point Îui lui fût propre, ^Mia Bigillumnon habeo. la lin du xiii* siècle et au suivant les sceaux des clercs devinrent communs. Le cabinet de la bibliothèque de Saint-Germain- des-Prés en lenfermc plusieurs. Il y en a un en ogive, dans le champ duquel est une aigle à ailes déployées, avec cette légende : SIGILLUM SIMONIS DE GORNAI CUiRICL Nous en avons un de forme ronde, dans l'aire duquel on voit un pélican, qui donne son sang à trois petits qui paraissent sur leur nid, avec cette légende : S. PlSETl DE AN- DELIACO CLERICI. Un autre en ogive et du même temps fait voir dans le champ un dragon portanl deux cornes vers le dos, avec une queue bouclée et celle inscription : SIGILLUM RADULFl D'ESQUETOT CLE- RICI. Un troisième sceau représente dans le chamn un moine sur une chaise, qui en- seigne deux enfants moines, dont 1 un est assis et l'autre debout. L'inscription porte : -^ S. FURCEl DIGTl RUTILLE GLERICL En voilà assez pour donner une idée géné- rale des sceaux de tout le clergé séculier. Ceux du clergé régulier ne sont guère moins anciens ni moins intéressants. TROISIEME PAailE. SCEAUX DU CLERGÉ RÉGULIER, ADBÉS, 4BBES8E9, ORDRES HlLtTAlHES (1). 3 K; Sceaux des monastères plus ancien* que ne l'a cru D, MabiUon : quelhg fu~ rent leurs empreintes au xii" siècle f Sceaux de saint Bernard et des abbés (lu Ctteaux ride Corbie. Le P. Mabillon ne fait pns remonter les (I) Naiireau Traité de Dijifoi'i'fffiir. inm.lV, p.5tl. IKit SCE DICTIONNAIRE DE NUHISHATIQIE. sceaux des monastères ot des abbés plus tiaut auo le commencement du xi* siècle. Mais celui dont l'abbaye de Saint- Gall se servait sous le règne d'Oton le Grand, nrouve qu'ils sont beaucoup plus aacioDS (Eckard'Ât junior, de casibus monast. S. Gain, c. 16). L'abbé Burchard, écrivant aui deux Oton, scella ses lettres d'un sceau où saint Gall était représenté fi mi-corps. D. Mabillon en a fait hii-ménic h remarigue dans ses Annales (fom.///, ad an. 973, p. 6 19). Il dit néanmoins dans sa Diplomatique {Pag. 193, n. 3) qu'il n'a découvert nul sceau d'abbé ou de monastère avant le xii' siècle : AuUumvero deprehendi moruuteriale tett ab' batiale gigiilum ante sœculum xii. Plus licu- reux à cet égard, nous avons vu le sCeau do Nicolas de Normandie, abbé de Saint-Ouen de Rouen, qui, après avoir gouverné celte abbaye penaant cinquante ans, mourut l'an 1092. Les archives de Fuldo ont fourni au célèbre M. Scliannat (Vindic. arck. Fuld., p. 36) les sceaux dont les abbés et le monas- tère se servaient en 1030, 1057 et 10G2. Le docte Allemand promettait en 1725 {Acta trudit., moisis jiUii 1735) de faire voir que l'usage en est encore plus ancien dans l'ab- baye do Fuldo. Nous donnons d'après lui le sceau de l'abbé Richard, qui obtint le gou- Ternemenl de cet illustre monastère après les commencements du xt* siècle. Ruthnrd, abbé de Fulde, scellait en 1079 avec l'image de saint Boniface. Cet apétre de l'Allemagne est représenté à mi-corps avec le pallium semé de croix, sans mitre, la tête presque entièrement rasée et environ- née d'un nimbe, tenant un liSton pastoral fort court dans sa main droite, et un livre fermé et urne d'unâ croix dans sa gaurhe. 'L'inscription ne porte point lenomdei'abbii ou du monastère, mais celui du saint ainsi exprimé : SCS BONIFACIUS ARCHlfiPS. Udalric, abbé de Laurcsheim {Annal. Bmed., t. Y, p. 0, n. 103) imprima son sceau à la charte qu'il donna l'an 1071, pour le ri^lublis- sement de la Celle ou petit monastère d'Aï- demuDsler. Les sceaux des abbés et des monastères, encore rares dans le ii* siècle, deviurent communs au xit', quoique plusieurs n'en eussent pus. Didier, abbé d'Ambournai, était de ce nombre, lorsqu'il donna, en 1 115, une charte en faveur de la chartreuse des Portes dans le Bu^ey. C'est ce que déclare positive- ment Haimon, son successeur, en confirmant en 11301a charte de UtS iGatl Offiitm. nova, t. ir, p. 272) ; Sed qma charla mnuu sigillata est, eo quod predecftior mou u haberet sigillum, ego presmtem donaliimm prtsmtû scripli atUslatione tt ligitli nti ik- prfsiione conÂrmo. Le sceau appliqué i mu charte donnée vers l'an 1112 à I église de Compiègne par l'abbé et les frères de l'église de Ham, porto l'image du Sauveur patroDde cette dernière église (fle re Diptom.,p. |33]. Le sceau d'Adam, abbé de Saint-Deais en France, en 1114. représentait saint Dtni!, titulaire de cette grande abbaye. Celui dont Eudes, abbé de Saint-Remi de Reims,scell] la charte qu'il accorda à. la chartreuse du Mont-Dieu, l'an de Vlncamation du IVrtt 1137, olTre le buste de saint Rémi aiec cetie inscription : SCS REMIGIUS FRANCORlï APLS. On ne peut pas douter que Piem l( Vénérable, abbé de Cluni, n'eal un sceou {Annal. Bened.,(. VI, p. 356), puisque 11 li- meuse Héloise le pria de lui onvopr nne absolution pour Abailard scelliîe etenbonui; forme, pour l'attacher h son tombeau. Sa demande lui fut accordée, et cet acte d'ibss- lotion singulière fut conçu en ces termes: « Moi Pierre, abbé de Cluni, qui ai re^ti Pierre Abailard, moine de ladite abliije... par l'autorité de Dieu toiit-puissaat el de tous les saints, je l'absous de tous sts pé- chés (1). » Les sceaux dos abbi's portèrent ordinairt- ment les noms et les images des saints \-i- troiiS de leurs monastères. Saint Bemarv!, s'élant aperçu que Nicolas son secrétaire la trompait, el qu'il abusait de son sceau, éeri- vant de fausses lettres en son nom (9), quiitt (!)• E^o Peirug, Cluniacensis ibbis, qù Peina «elanliini in monachum CiunïacenKai itufii, < ei corpus ejtis furlini dcLiluin Heloissx abbilis» f et moiiialibits Paracicti concessi; iiicloriMittni- < iiipolcmis Dei el omnium s.inclnnira ^tistriioeni < pro olficio al) omnibus pcccalis siiis. > (S) l.a liberté que Kicutas s'arrogea (f^trirt éa lGUre« au tioin de saiiil Bernard et ite les scelltt d'oi sceau semblaMe à celui de son abbé, donna hm doute occasion au cbipilre séncnl, tenu en l\SI, de faire le statut contre les nîussaires publié pif D. Marienrie {Ihuaur. aneciot,, IV, col.liii).l> voici la traduction : < Si l'on découvre des filsiGca- leure de chartes ou desceuux; s'ils (ont cleccs, ils « pourront exercer aucune toDction de leurs oulm. si ce n'est de servir les messes bisses; mais iSk sont laïques, ils se tiendrait au dernier rang pn- dant un an entier. Les uns et tes autres jedoemd au pain el à l'eau tous les vendredis, et nous défen- dons il tous le^ reliRieui; de se servir de ces picw contrefaites ou falsIDées. i H. l'abbé Lebeof, UHJJatn fécond eu conjeclures, et peu en garde contre b préjugés, a conclu de ce statut que Pierre dèBlM n'avait pas tort de répandre sa bile noire cobUt N moines de son temps. Il avait sujel^de i gémir, ilil notre académicien, en voyant la multitude de fv» ses eiempiions qui étaient dans les archlTM i» moines, aant il n'y avait que les juges vfaimeul cri- tiques qui pussent s'apercevoir, bt peul-wi Art qu'il eut ton, puisqu'tm reconnaissait ouierlemeali dans l'unJre de Ciieaux, qu'il j avait des faluttaieur) de chartes el de tceaui ! > (Ltbe»f, dxsstTi., tm- "< i'iall desKiencet. p; 161.) Ce n'esi pas ici le lien île faire voir que ]aii™- iiialious de Pieri« de Blois sont mépriHliloi. eiT" liW SCË DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SG£ iS54 son ancien sceau et se servit d'un nouveau qui portait son image et son nom. A celte occasion D. Mabillon {Not. in eamd. episi.^ pag. 275 et 362) observe que Guillaume III, abbé de Cîteaux, écrivant à Thibaud IV, comte de Champagne, s'écartait du vrai lors- qu'il soutenait que iamçds le nom de l'abbé n'avait été imprime sur les sceaux de son ordre ÎMartenne, Thesaur. anecdot.y t, /, coK %6) : in nullo sigillo ordinis nostri proprium nomm alicujus abbatis imprimitur. C'est sur cette fausse supposition que Guillaume s'inscrivait en faux contre un sceau portant le nom de î'abbé de Buzé et nouvellement trouvé dans les terres du comte de Cham- pagne. D. Mabillon ajoute que le sceau de saint Bernard était encore pendant à une chai te d'accommodement entre les abbayes de Sainte-Geneviève et de Saint-Victor. Ce sceau portait le nom et l'effiçie du saint abbé, tenant un livre dans sa main droite, et un bâton pastoral dans sa gauche. L'acte se con- serve encore aujourd'hui en original dans Fabbaye de Saint-Viclor de Paris ; mais le sceau a été enlevé. D. Mabillon [Annal. Be- ned.p t. Vly p. 177) en avait vu un autre du saint abbé, pendant à un cirographe conservé dans les archives de Vauluisanl. Saint Ber- 8on témoignage intéressé n'est d'aucun poids. Une des plus brillantes lumières du barreau a démontré ces aeux points avec autant de solidité que d'élo- quence {(Éuvre$ de M, Cochin, tom. VI^ paa. 250, 586, 587). Mais de ce que le chapitre général de Ci- te.iux décerna des peines contre les faussaires, s'en- suit-il que la fauueté prévalait dans presque toutes tes exemptions des monastères, comme l'avance Pierre de BLois, sans le prouver? 11 est constant, par plu- sieurs telles du pape limocent 111, que le crime de faux n'était pas rare dans le monde au xn" siècle. £n fallait-il davantage pour engager Tordre de Ct- teaux à prendre de sages précautions contre un mai qui pouvait se glisser parmi les moines? Quelque piété qu'ils eussent alors, il n'était 'pas impossible que quelqu'un d'entre eux s'abandonnât à un crime aussi détestable q|ue celui de fabriquer des actes et des sceaux. 11 était donc de la prudence des supé- rieurs d'en inspirer de l'horreur à tous leurs con-» frères, en décernant- des peines centre les impos- teur& qui pourraient s'élever. Falsarii chartarum tel ^igillorum qui inventi fuermt^ etc. Ce sont les termes du chapitre général ae l'an 1157. En conclure qu'il y avait actuellement dan&l'ordre de Citeaux un as- sez grand nombre de faussaires, pour que Pierre de Blois eût raison de gémir sur la multitude des exem- ptions qui étaient dans les archives des moines, c'est faire dire à un statut ce qu'il ne dit point ; c'est en tirer une conséquence des plus absurdes ; c'est con- clure d'un fait particulier à un autre fait combattu dès le xn* siècle ; c'est enfin supposer que les règles inouastiques et les décrets des chapitres généraux ont toujours pour objet des maux présents ; au lieu 3u'ils n'ont souvent pour but que de prévenir des ésordres qui pourraient s'introduire dans les mo- nastères , ou de couper pied à des abus naissants. Lie statut du chapitre général de Glteaui, loin d'au- toriser les plaintes amères de Pierre de Blois, est une preuve non équivoque de l'horreur qu'on avait dans cet ordre de la falsification des actes et des sceaux. M. Lebeuf n'avait qu'à consulter la Diplomatique de D. Mabillon, dont il a toujours fait un si grand cas. 11 y aurait trouvé la réponse à un raisonnement tout semblable au sien {De re Diplom.y p. 251}. Le fameux Naudé (Bt^/ot/i. critiq,,, t. 1, p. lOi), voulant nard y est représenté tenant une main éten- due avec un bâton pastoral. La Mgende est: -h SIGNUM ABBATIS CLAREVALLiS. Un sceau appelé signum pourrait bien marquer que son usage était de tenir lieu de (1) si- gnature manuelle. Il est surprenant que les abbés d'un mo- nastère aussi ancien et aussi célèbre que celui de Corbie n'aient eu des sceaux au- thentiques que vers le milieu du xii* siècle. Nicolas II, dit de Mareuil, est le premier abbé qui en ait fait faire un« (Annal, Bened.^ t. VIfp.kSI.) Avant lui,rabbaye de Corbie avait coutume de se servir de chartes parties, appelées cirographes^ lorsqu'il fallait donner les terres à ferme. Ces cirographes tenaient donc alors lieu de sceaux et de signatures. Ante id tempus^ dit D. Mabillon (tMd.), d'a- près le cartulaire de Corbie, cum ecclesiœ prœdia colonis excolenda tradebantur^ chi- rographis uti mos trat, quœ duo ejusdem instrumenii exempla eonttnebant in eadem membrana cum chirooraphi aliove vocabulo in medio : qua membrana secta et divisa per me- dium, unum uni^ alterum alteri partt exem^ plum tradebatur. Hugues 1", dit dePéronne, abbé de Corbie en 1173, se fit faire un sceau propre. L'usage qu*il eu (it, sans consulter montrer que le crime de faux devait être fort fami- lier aux BénédictinSf faisait valoir les Déclarations sur la règle de Saint-Benoit^ où les premiers supé- rieurs de la congrégation de Saint-Maur oui décer- né des châtiments contre les religieux qui seraient convaincus d'avoir falsifié les sceaux du monastère. Mais Naudé et Simon ont avoué eux-mêmes de bonne foi que cette preuve n^était nullement con- cluante. Voici quelque chose de plus singulier. Hei- neccius, confondant la règle de Saint-Benoit avec les Déclarations sur cette règle, n*a pas eu honte d*ac- cuser ce saint patriarche lui-même d'avoir été indul- gent envers les plus détestables faussaires, c Mireris c igiiur, dit le protestant {De Sigillis^ pag. 12), c D. Benedictum monachorum patrem tam horren- c dura ac pestilentissimum flagitium in suismonacbis f tam levi veluti brachio cas'tigasse. i Admirons à notre tour la bévue grossière d'un auteur d'ailleurs judicieux et fort savant (1) Saint Bernard ne scellait pas toujours les let- tres qu'il écrivait. La 304*, écrite au roi Louis le Jeune, en est une preuve. M'ayaut point alors de sceau sous la main, il veut qu'on reconnaisse au style qu'elle est de lui. i Sigillum non erat ad manum, dil-il, sed qui legit, agnoscat stylum, quia ipse dic- tavi. «Le caractère du style lui tenail donc quelque- fois lieu de sceau. La lettre 4()2, à Baudoin évèque de Moyen, en fournit une nouvelle preuve. Elle finit ain.*i : c Maneries (en français la manière) locutionis i pro sigillo sit, quia ad manum non erat, nam ne- c que Gaufridus vester. > Ce Geoffroi était secrétaire du saint docteur. Eufin dans sa lettre ^3 , à Joslen, évèque de Soissons, il s^excuse de lui avoir envoyé une lettre ouverte, sur ce que c'était lacoutumede ne point cacheter celles qu'on écrivait à plusieurs, mais seulement qu'on écrivait à une seule personne. < Clausam habeUs epistolam^ > dit saint Bernard, c qui de priore aperta maie suspicati eslis. Mam ego c quidem nihil aliud in hue cogitavi, nisi quod ad di- c versos scribentem necesse est, justa consuetudi- c nera, epistoiam cera non claudcre. Jam et pro hoc c eliam veuiam peto. > Il résulte de ces textes non- seulement que Saint Bernard ne signait jamais ses lettre^, mais encore que son sceau pendant ou ap^iU-^ que y tenait lieu de sa si^nalure. «55 SCE DICTIONNAIRK DE sa communauté, fut si préjudiciable au mo- nastère, que les moines furent obligés de recourir au pape Alexandre III, qui les écoula favorablement. Le cabinet de la bi- bliollièqtio de Saint-Germain-des-Prés nous afonrnil'ectypedu sceau lie l'abbéHugu es I". La ûgure que nous en donnons ici nous dis- pense d'en faire la description. Le revers ou conlre-scel est d'aulant plus cuneui, qu'on y voit les' armes de l'ubbaye de Corbie dans un champ semé détoiles, avec ces mois autour : + CLAVES SANCTl PETUL S 16. Setaux da abb^s et des monattêres adx xiW, xiV, et XV' siècles. Les abbés et les prieurs postérieurs au xn' siècle firent représenter sur leurs sceaux lanlôt leurs eiTixics, lantOt celles des patrons et des reliques de leurs églises. Les abbés de Vendôme firent metlre sur leurs sceaux la fi- gure delasainle l.ara\[i- viron l'an 1285, dont le sceau pendant pnrl" uiié aigle énloyée. On raisonnerait mil »i l'on en concluait que celie abbaye a Charl;- ningne pour fondateur. Nous avons vu.djii^ k's archives de l'arclievêché de Sens, le sceau de Guillaume, comte de Joigni, de l'an l^i^ dont le contre-scel est une aigle, avec t'-i mots : SECHETUM COMITIS. Christophe Leyser, dans sa Disseriilion sur les cmlre-scels, a donné deai sceani d'abbés fort curieux. L'un cstenogiie« l'aulre en ovale, et tous deux portent ilfi conlre-scels orbiculaires. Le prender,de Tin 1307, représente au premier côté Henri,al)iie do Werden. assis, en camail, orné duw mitre •ngulaire assez élevée, et d'une rmii pectorale, lenanidela maindroiteunecre^!^ tournée en dedans el un livre de la pufhe. On lit autour r+ HENItlCUS. DEI. GR.mi. ABBAS. WERDINEN. La même T€\nnliliii"i^ '*' nnnt do la niain droite son bâlon pa, sur le même sujet, un règlement d'une grande utilité pour so*i monastère ( Félibien , hist. de l'abbaye de Saint-Denis, p. 201, 202). Les abbés, ses pré- décesseurs, avaient coutume de garder da:is leur chambre le sceau du chapitre et de s'en servir indifféremment pour leurs affains particulières^ comme pour celles qui étaient communes avec leurs religieux : d'où il ar- rivait qu'ils faisaient passer plusieurs actes sous le nom de la communauté, quoique eux seuls et peut-être un ou deux religieux qui leur étaient dévoués y eussent eu part. Par \h le monastère demeurait très - souvent chargé de dettes, que les abbés contractaient, soit pour satisfaire à leurs besoins particu- 40 19St SUE DICTIONNAIRE DE NUIUSMATIQUE. SCE m 'liers, ou plutôt à leurs superfluifés, soit pour enrichir leurs parents, dont ils préfé- raient quelquefois les intérêts à ceux de leur propre maison. Pour arrêter ces abus et plusieurs désordres, qui en étaient une suite, Tabbé Guillaume statua, dans un cha- pitre général des religieux de son abbaye, « qu'à Tavenir la communauté, aussi bien que Tabbé, aura un sceau particulier , dont on ne se servira qu'après que les actes qui en doivent être scellés, auront été lus et ap- prouvés en plein chapitre. » D. Mabillon (De re diplom.^ p, 134., n. 5) observe à ce su- jet que tes actes des abbés n'étaient point valides sMis n'étaient scellés de leur sceau et de celui du couveut. Ce savant homme ajoute gue le sceau du prieur de Clairvaux, qui était peut-être celui de la communauté, était différent de celui de saint Bernard. On voit par la constitution du pape Benoit XII, de l'an 1335, pour la réformation de l'ordre de GUeaux, que dans l'abbaye de ce nom l'abbé avait son sceau et la communauté le sien [Gervaise^ hist. de la Réforme de Ci- ieaux, t. /, p. 22), Les abbés et les communautés de cette ré- forme n'eurent pendant longtemps qu'un même sceau pour sceller leurs actes et leurs contrats. Cet usage leur suscita beaucoup de troubles et de vexations de la part des sé- culiers vers l'an 1234- {Manrique^ Annal. Cis- terc. ad an. 123^, c. 2, n. k et 5). On préten- dit que ce sceau unique ne suiQsait pas- pour faire foi, parce qu'il arrive souvent que les communautés ne sont pas de même avis que les abbés, et que d'ailleurs ils ne peuvent transiger ou intenter des procès les uns sans tes autres. On rejetait donc les actes gui n'élaient scellés que du sceau de l'abbé, jusqu'à ce qu*on eût interrogé les moines pour savoir s'ils avaient consenti à ces acte». Ces incidents les tiraient de leurs solitudes, prolongeaient les affaires et causaient de grands dommages aux monastères , tant au temporel gu'au spirituel. Le pape Grégoire JX y remédia par une bulle (}ui commence ainsi : Adhuc Ismael persequitur laaac^ etc. Après avoir dit que, dès le cominenrcement de l'ordre de Clteaux, il avait été établi que chaque monastère. n'aurait qu'un seul sceau portant le nom de l'abbé, tant pour lui que nour le couvent, il ordonne qu on admette les actes qui en seront scellés, suivant l'an- cien usage. L'ordre do Grammont n'avait (1) pareille- ment qu'un seul et même sceau dont se ser- vaient toutes les communautés. Le pape Clé- ment I V endonna un d'argent au prieur et reli- gieux de Tabbaye de Saint-Gilles pour leur (i) G*est ce que Ton apprend d^une charte d^Hélie, i trieur de Grandmont, de Fan i23G, conservée dans es archives de Bonne-Nouvelle de Rouen, ei dont nous envoyâmes en 1726 Texiraitaux nouveaux éDame de Soissons. Il repn' sente la Vierge, portant de la main droite une croix, et de la gauche un sceptre terminé on tleur de lis. Ce sceau fut conimun à l'abbesse et k son chapitre jusqu'en 1233. Alors l'abbesse Agnès voulut eu avoir ua distingué de celui de SB communauté. ogive et représente la sainte Vierge tenant l'enfqnt Jésus, au-dessus duquel est un croissant et une étoile, et un moine k ge- noux avec la salutation angélique Ave ma- ria en abrégé. J 18. Sceaux âet abbtstet et de leur» coudcti^*. Les sceaux des nbbesses ne sont pas anlé- ririurs au xii* siècle. On j voit leurs images ou celles des saints patrons de leurs églises. Lesabbesses sont représentées lanlût debout, (anfii assises, tenant des fleurs de lis de la main droite, et un livie de la gauche. Celles qui sont d'un moindre rang, paraissent à se-' noui en prières, el leurs sceaux, moins éTé- gants, représentent les saints patrons de leurs églises ou les armes de leurs abhnjes. Leurs sceaux furent distingués do ceux de leurs chapitres au «m* siècle, Le docti'ur Frédéric Ernest Keltner, con- seiller ecclésiastique, surintendant et pre- mier pasteur de l'église de Saiot-Beoolt, a fait graver les sceaux de plusieurs abbesscs dans ses Antiquités de l'abbaye impériale de Qucdlinbourg. Le sceau de Gerburge, qui gouverna ce monastère depuis l'an 1108 jusqu'il l'année 1138, est un des plus anciens que l'on ait des abbesses. « Elle est repré- sentée debout, vftlue d'une espèce de man- teau, qui descend jusqu'aux genoux, et te- nant à la main un livre, qui est apparem- ment l'Evangile. Les abbesses suivantes sont assises et beaucoup plus ornées, ayant dans la main droite une branche de lis à trois fleurs, et dans la main gauche un livre ouvert. Agnès, qui se qusllQe abbesse sécu- lière, parait assise sous un dais, tenant, comme les autres, un livre ouvert dans la main gauche, et dans la droite un bâton couronné d'une fleur de lis ; d'autres le per- lent couronné d'une étoile. Il y a de l'appa- rence que c'esl une sorte de crosse épisco- pale; carUadwige et quelques autres sont représentées tenant une crosse & la main {Biblioth.gfrTnanique,fom.V,arl.6,p. 157).» Nous donnons ici le sceau de l'abbesse Ger- trude, tel qu'il est représenté dans la qua- trième planche, num. S, de l'ouvrage do M. Heineccius. Le VI' tome des Annales de D MabiHon nous offre le sceau pendant d'Adélaïde, ab- besse de Saint- Jean de Laon en 1123. Elle est revêtue de ses habits de chœur et porte sa crosse de la main droite. D. Mabillon [De re diptom., p. 13^, n. 4) cite une charte de l'an 1161^, a'oJI pend le sceau de l'abbaye des Bénédictines de No- On conserve au cabinet de la bibliothèque de Saint-(îermain-d es-Prés le type du grand sceau en ogive de Marie de Raveton, abbessa de Saint-Didier ou de Notre-Dame de Li- sieui, élue le 15 août 1599. On voit dans le champ 1b sainte Vierge, assise dans une église, l'abbesse k genoux, et, des deux eû- tes, un écusson au lion passant sur une bande, avec une inscription : * UARIE. DE. RAVETON. ABESE. DE. NO : DAME. D : LIZIEUX. S 19. Sceaux des ordres religieux militairei, des généraux, des provinciaux, et des reli- gieux différents des moines. Les ordres de chevaliers religieux ont eu des sceaux dès leur origine. Le plus aoeien que nous connaissions est celui des TeiQ* pliers (1). Il est pendant k un acte de 1190, publié par Pérard (Recueil de pièces, p. 263). On voit deux cavaliers montes sur uaseul cheval. L'ordre des Templiers fut institué l'an 1118. Hugues de Paganis et Géofroi de Saint-Omer, nobles chevaliers, en furent les premiers profès. Us élnient si pauvres , dit Matthieu Paris (Chronic. ad calcem ffist. majoris), qu'ils n avaient qu'un cheval com- mun entre eux; et c'est la raison pour laquelle le sceau de l'ordre représente deux chevaliers montés sur un seul cheval. Unde propter primitirœ pauperlalis memoriam , et ad humilitatis observant iam, in rigillo eorum (i) On Iroiivera, dans le Dictionnaire, an mot Tenhe, une dJMeruiion spéciola sur les snaux d« cet ordro célèbre. Voir, aussi Onnu TECvomot»* 1»S OICTlONNMnE DE NUMISH.VTIQUK. wjfu/pît sunt duo unumeqaum equitantes. l'on peut en juger par celte bulle de plomb, Le sceau des Hospitaliers ou des chevaliers déjii publiée dans le Recueil de M. FicorMj do Saint-Jean de Jécusalem était commun {Stgill. anlichtdipioinbo,p.'Ii,tiib.%]. au grand maître et à son couvent, coaime Ce sceau montre l'origine de l'ordre de Saint-Iean de JiSrusalem ou de Malte , insti- tué, h la lin du xi* siècle , par Géraril Torn, Provençal, Ji qui l'abbé de Sainte-Marie la La- tine, de l'ordre de Saiiit-Benolt, avait com- mis la direction de l'hOpital bâti tout près de ce monastère, k Jérusalem. On voit au ji'remier côté du sceau neuf prêtres ou cha- pelains à çenoux devant une crois patriar- cale, au piod de laquelle il y a une H , qui désigne 1 éjjlise de Jérusalem, qui avait la forme de celle lettre. Le revers représenta -l'hApital de Saint-Jean ; un malade, couché dans son lit, une croix au-dessus de sa tôte, un encensoir à ses pieds et une lampe suspendue au milieu de ta salle. L'inscription, qui continue d'un cAté à l'autre se lit ainsi : -J- BULLA MAGISTRI KV CONVENTUS + HOSPITALIS. HIEIICSALEM. L'hônilal de Saint-Jean fut comme le berceau de l'or- dre si célèbre de Saint-Jean de Jérusalem nu de Malte. Les chevaliers servent encore aujourd'hui les malades avec une libéralité et une charité qui méritent les plus grands éloges. M. Ficoroni croit que le sceau figuré ici est une bulle conventuelle, parce que l'aolo dit qu'il a trouvé, dans les statuts de l'ordre mis en lumière par Bosius, deux coins de fer, sur lesquels étaient gravées les images du grand maître et des baillis , pour marquer 1ers bulles de plomb du'couvent. Mais dans quelques sceaux qu'on trouve dans le Recueil des diplômes de Malle , par Paolo, on voit le grand maître seul à genoux devant la croix patriarcale. Le pape lni}0- ceut II ordonna, l'an 1130, que 1 étendard d'ïs chevaliers serait' une croix blanche Ïiieine en champ de gueule , qui sont encore es armes de la Religion de Malte (1). Heineccius (Tab., 15. n. 12, 13) a publié deux sceaux de cire du grand maître de l'or- dre Teutonique. Le premier représente la sainte Vierge avec l'enfant Jésus, fuyant en Egjple, montés surun âne, dont saint Joseph tient la bride, avec cetle légende : + S. CO.M- UENDATORIS DOMUS ORUINIS THEUT. ÏN PKUS. ET LIV. [Theutoniei in Prussia et Livonia.) Le sevond sceau, en cire rouge, porte l'image de l'enfant Jésus couché sur (I) Voy. Paoli, Codiee diplomalko vet iacro orUint a Sau-Uioranni, i viil. in-.''ol.. Lucqiias;et ilaiis eu Viclionuiiife le iiml llàriT.VL Uë -Sai.ni-Jea.n. un lit. On Toit i ses pieds un homme milrf, tenant une croix, et rendant ses homnisKet au divin enfant. Au-dessus on voitlekeut cl lilne l> la crèche, et on lit autour :-)- S. COMMENDATOBIS DOMUS TEUTON. IN LIVONIA. Attachés à l'antiquité, nous dislnpidi» les moines des religieux établis dans les 1»> siècles ; et dans I examen dt-s scMui da clergé régulier, nous ne coufondoDS |'j< li) uns avec les autres. L'ordre de Suint^Bcuni- uiqui! a eu des sceaux dès son origine. Ou nous a conservé celui du ce saint instituteur d'un corps de religieux également savant ri utile à relise. Rien n'est plus siiuiile m Cl' srenu, dont nonsiionnons ici reiii|'rtiitla d'aiirès le célèbre P. Echard (Scnpiom ori. Prœdicat.,t.J,p. 85.). L'inscription se lit ainsi : S. D. MiMsTBl PDICATIONUM, c'est-à-dire : Sigillol. part.) JS69 ses DiCTiONNAIRS D£ NUMISMATIQUE. SCE 1270 Ce monument sineiilier, dont le type en bronze est conservé dans le cabinet de M. de Machaut, ministre et gar.le des sceaux de France, nous a élé communiqué par M. le comte de Cajlus, avec cette bonté qui carac- térise le mérite supérieur joint à la haute naissance. L^ancieu sceau de Goslar, en Alle- magne {Heineccius^ p. 138), représentait les apôires saint Simon et saint Jude donnant la bénédiction à leur ville. On lisait autour : SIGILLUM BURGËNSIUM IN GOSLARIA. En général, les em[)reintes des anciens sceaui des villes varient beaucoup (/6td., p. HO ei geq»). Ici ce sont des Ggures qui font allusion aux noms, à rélyraolugie et au commerce des villes. Là ce sont los images ou les armes des princes auiauels elles obéis- sent. Les Qgures les plus ordinaires sont des tours, des portes et des images des saints patrons. Heineccius no fait commenccr«le$ sceaux secrets des villes qu'au xv* siècle. Outre les sceaux authentiques, elles en ont pour les causes. Nous avons lu, dans un mé- moire imprimé, que la ville de Dourlens en Picardie, depuis l'établissement de la com- fifiune, a toujours eu un sceau distingué pour la juridiction, appelé le scel aux causes. Par te conseil du premier oHHcier municipal de la \ill6 de Metz, on y établit, en 1380, un sceau i)Our les bourgeois. Il fut appelé burleiteoyi ^uUelte dans le langage du pays [Calmel, preuv. de VHisl. de Lorraine^ l. JV, col. 133). Par mil irois cents quatre-vingt. Par le conseil du inaislre eschevin, Fut ordonnée b Burlelte Pour sceller et burlcter lettres. I 21. Sceaux des cours souveraines ; „« parlement de Paris se servaUil autrefois du arand sceau portant l'image du roi? Quel fut celui de V échiquier^ etc. pliabiles jurisconsultes français ont pré* lendu que les constitutions et décrets des empereurs romains furent seulement sous- crits et non scellés. Mais leurs sceaux de plomb, publiés par M. Ficoroni, détruisent cette prétention. Au moins est-il hors de doute que les empereurs de Constantinople scellaient leurs actes {lleinecciuf, p. 26. Voy. ci-dessus, p. llj^ Nos premiers rois, qui affec- tèrent de les imiter presque en tout, flrent apposer leurs sceaux aux plaids ou arrêts qu'ils rendirent dans les assemb ées des grands, qui formaient leur conseil. Cette cour auguste, (inaliûéo prœcellens et suprema regalis curia dans un des plus authentiques monuments du roi Louis I^ Gros {Nouv. Traité de diplom.^t, 111, p. 675^), n'est appe- lée parlement que depuisle milieu du xiir siè- cle. Ses arrêta furent anciennement scellés du grand sceau portant Tima^e du roi revê- tu de ses habits royaux. En voici les preuves. On conserve dans les archives de Saint- Pierre de Melun un arrêt, rendu à Paris au parlement de TAssomption, Tan 1299, el scellé du grand sceau pondant à des fils de soie rouçe el verte. 11 représente, au premier côté, Philippe le Bel assis sur son trône, te- nant une fleur de lis de la main droite. Le revers ou contre-scel est parsemé de fleurs de lis sans nombre. On lit à la G^ d'une or- donnance {Secousse^ Ordonn., t. 111s préface^ p. IV, .?) : a Donné à Paris, en la chambre do notre parlement , le dix-neuf de novembre. Tan de grâce mil trois cent soixante-troi». Ainsi signées : par le conseil étant à Parisv ouquel estoient Messieurs Tarcevesque de Senz, révesque de Chartres, l'abbé du Jars, messieurs du parlement, des requêtes de rhôtel, des comptes, les trésoriers et plu- sieurs autres. » Lorsque de semblables or- donnances ou lettres royaux avaient passé au conseil tenu au parlement, elles étaient !)ortées à la chancellerie pour être scellées Ibid.). Voilà donc des actes du parlement scellés du grand sceau. Cette cour n'avait donc point d*autre sceau authentique que celui du roi. Cela est si vrai que, dans l'absence du chancelier, on se servait du sceau du Châtelet de Paris pour sceller les ordonnances. En vain objecterait-on qu*elles étaient l'ouvrage du conseil plutôt que du parlement. Personne n'ignore que les ac- cords entre les parties se faisaient an- ciennement du consentement du Parlement, qui les confirmait par des arrêts. Nous eu avons un actuellement sous les yeux qui porte cette date : Datum Parisiis , m par^ lamento nostro^ xvin die marliif anno Do- mini millesimo quadringentesimo tertio et regni nostri xxiv. Or cet arrêt est muni d'un sceau de cire blanche pendant à une double queue de parchemin, large d'environ un pouce et demi. Au premier côté paraît l'image de Chartes VI as^s sur son trône, et au re- vers, l'écu de France réduit à trois fleurs de lis. On voit ce prince ordonner, dès l'an liOO, {Secousse, t. YNl, p. 396), que, « con- formément aux anciennes ordonnances et Vancien s(yle du parlement, on ne pourra se servir des arrêts qui y seront rendus, quoi- que signés par des greUîers ou notaires, qu'ils n'aient été scellés du grand sceau. » De là on (lourrait conclure que la petite chancellerie du Palais, oïl l'on scelle avec le petit sceau, à la différence de la grande chan- cellerie de France, dont les lettres sont scel- lées avec le grand sceau, n'était pas encore formée. ^ Cependant le parlement avait un signet, c'est-à-dire un cachet particulier, sous le rè* gne de Philippe de Valois. Cette cour, écri-r vant au roi, termine ainsi sa lettre (Tessereau, Hist, de la Chancellerie, t. /, p. 17) : « Ecrit à Paris, sous le signet de votre parlement^ le vingt-six jour d'aoust, auquel jour votij} parlement prit fin pour cette sonnée 13^2, Ainsi signé : Vos (Ij gens de Parlement. » (1) Nous sommes persuadés que le terme barbare GEMS, çentes, dont on a qualifié les officiers des cours supérieures, vient de Tignorance des bas siècles. Le^ anciens préceples ou ordonnances des rois de la pre^ mière et seconde race sont fréquemment adress#« aux agens, ageniibns. On a lu genlibus et le retran* ciiement de Va nous a transmis le terme impropre de getii au lieu de celui d' agens, qui convenait bien mieux aux niagisirals chargés de leiiure la justice au no;n du roi. 1271 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE m Ce signei n*flyait pas la même authenticité <|uc le sceau du llhfttelet, auauel il servait (jiiolquefois de contre-scel. Cest ce qu'on (.eut justiHer par une pièce, tirée du second volume de la copie des registres du parle- ment do M. Ogier, président aux requêtes du Palais et ambassadeur en Suède. t.*est une commission de Philippe de Valois, adressée à Pierre Hangest et è Foulques Bardouil, pour sceller, en Tabsence du chancelier, du sceau du Chfttelet, et contre-sceller du signet du parlement les lettres qui leur seront en- voyées. Cntte commission est du k janvier 13^8. Guillaume Marpandi, dépositaire du cachet du parlement, le remit à Pierre Han- gest et à Foulques BardouiU par ordre de messieurs du parlement, le vendredi d'après TEpiphanie iShS. On commença, dit un ha- bile avocat, à établir des chancelleries parti- culières près les parlements, à la fia du w siècle. Celui de Paris, comme les autres, n'eut plus que le petit sceau, qui porte, non Timage du roi, mais seulement les armes de France. Les affaires s'étant multipliées dans les derniers sièdes, ce petit sceau parut plus commode pour en accélérer l'expédition. Le fçrand sceau royal, qui est entre les mains du roi, ou du chancelier, ou du garde des sceaux, est réservé pour sceller les édils, les provi- sions des o.'lices, les privilèges, les grâces^ les lettres-patentes et tout ce qui passe au conseil d'£tat, ou au grand conseil, origi- nairement composé de commissaires suivant la personne du roi. Après que Philippe-Auguste eut fait la conquête de la Normandie, il en jouit comme d'une souveraineté particulière, qui eut un chancelier et un sceau. Celui de 1 échiquier ajouta une fleur de lis aux annes de ses an- ciens ducs. Les inscriptions du sceau et de son contro-scel se lisent ainsi : + SKiILLUM REGIUM SCACARII DUCATUS NORMAN- NlË. Lorsque Charles V, régent du royaume pendant l'absence du roi Jean, prisonnier en Angleterre, eut uni la Normandie à la cou- ronne, cette province n'eut plus de chance- lierni de grand sceau. Mais, l'an H99 (Tes- sereau^ t. 7, p. 77), Louis XII aj'ant suppri- u)é la cour de la grande sénéchaussée, éri- gea l'échiquier en cour souveraine, la rendit sédentaire h Rouen, et lui donna un sceau, dont la garde fut donnée au cardinal d'Am- boise. François V ayant ordonné, en 1515, iiue l'échiquier porterait le nom de parle- ment, la chancellerie de celui-là devint celle do celui-ci. Les autres cours souveraines des l»rovinces eurent leurs sceaux particuliers avant l'extinction des grands fiefs. Nous avons vu que le çrand sceau du dau- phin Humberl représentait la ville devienne. Celui qu'il donna au conseil delphinal, en 1&37, elait bien dillércnt. On n'y voyait que la figure d'un dauphin, avec cette légende : SIGILLUM MAGNI CONSILIL Le sceau des grands jours ou des foire*, de Champagne et de Rrie, celui du tribunal de la conservation de Lyon, rétablissemont du petit soel h Montpellier par saint Louis, en lâo'*, lus Sceaux de la chancellerie des luoitagnes d'Auvergne et de tant d'autres petites cli^n* celleries appartiennent plus à Hiistoire d;s provinces ou de la jurisprudence fnnçais* qu'à un traité de Diplomatique. Contenions- nous d'observer que les chancellcnes prési- diales furent instituéejs en 15S7, et d'ajouter quelques remarques nécessaires sur les sceaux des justices royales, seigneariales et ecclésiastiques. § ^. Sceau du Châtelet de Pari$ : qumà fut-il emfUoyé au lieu du grand $crau du roi? Lellre» royaux datées du jour anflUs étaient scellées : sceaux des jurmclitm royaleSf seigneuriales et ecclésiastiques. Le sceau du Châtelet de Paris mérite une attention particulière, tant à cause de Tau- torité qu'on lui a attribuée, crue de rusa;;e qu'on en a fait au xi?' siècle. Il en eiislcua avec son contre-scel, fort endommagé, pen- dant à un acte passé, le 18 février 13^7, par- devant Clamart, notaire au Châtelet 'Irûor des chartes f layette cotée subside). Ce qui poste de l'inscription fait légiiime- ment présumer qu*elle portait: SIGILU'M: PREPOSITURË r PARISIENSIS. Au milieu est une fleur de lis, accostée d'un Châtelet e( d'un écu écartelé d'un côté aux armes de France. En 1351, ce seeau n'avait qu'une fleur de lis, et on l'imprinàa sur la cireiaune pour sceller les lettres par lesquelles le roi Jean ordonna qu'on doTinât à Ainauri de Meullent le prêt de trente hommes d'aniKs pour un mois (^is^. généahg, de h wwfwt deFr., t. //,p. MO). Le nouveau Recueil des ordonnances de nos rois de la troisième race fournit d« preuves sans nombre de l'usage qu'on fil au xivsiècle du sceau du Châtelet, en l'absence du grand. Or, celui-ci fut absent pendant un voyage de Coquerel, chancelier sous lerè,;ue de Philippe de Valois, et pendant que len)i Jean (1) fut prisonnier en Angleterre. Ainsi, depuis la captivité de ce prince, jusqu'au cdmmencement de la régence de soi ti^s (1) Les sceaux de France ctaiciil en Angldfrrt iOrdonn,, /. ///, p. 212, 2î3j lorsque k m Jean v était prisonnier. Connue un parlait de seyr- vir d autres sceaux qne de ceux du Ctiàtelct dt* Pj- ris, doJit on avait contunie de se servir en faltôemt du grand, Gilles Aycelin de Montait, ëvcM|iit* qualité de régent du loyannie 11 Ql st-eller de M)u grand bceau hs ljtioiler les armes du cuinle ltaymo!id, s:. voir In ctoix de Toulouse. On devait payer deux deniers pour cbauue acte qui n'élait scelié que du coiitre-scel, el douze deniers pour ceux qui étaient scellés du sceau et du con- Ire-scd. Le sceau de la prévôté de Lorris re- présentait des tours, avec deux fleurs de lis. A Romans et en d'autres lieux les sceaut de la justice étaient marqués aux armes des seigneurs {Secousse, ordonn, t. III, ii, 286). Les sceaux des évèques, des abbés, ues cha- pitres, des monastères et des gentilshommes titrés, ont |l] autrefois servi aux juridictions qui n'en avaient point. Les justices des pré- lats, en tant que seigneurs temjiorels, avaient des sceaux particuliers. Voici celui dont la sénéctiaussée de l'évâque de Bayeux se ser- vait aiciennemcnt. Les vidâmes qui représentaient des com- tes et certains évèques, en tant que sei- gneurs, el eter<;aient la justice pour eux, eurent des sceaux publics, quand l'usage on fut devenu commun iCang., Glossar, t. 17, eot. Wl). Les cours doflicinliiés en avaient au xtii* siècle, et ne manquèrent pas d'en étenJro l'usage jusqu'à ex|)édier toutes sor- tes d'actes (2). Ces tribunaux ecclésiastiques, créés, vers la (in du m' siècle, pour déchar- ger les évoques de l'examen des causes qu'ils avaient toujours jugées eux-mêmes avec les Crétres, qui sont le sénat de l'Eglise, ces tri- unaux, dis-je, eurent de grands et de pe- tits sceaux, comme les princes. Nous avons lu un acte de l'an 1399 {Archives de Bonne- Nouvelle de Rouen), qui Unit ainsi : Datun tub sigitio magno curiœ nottrœ Rotomagen- sit, una eum signeto noslri of/icialatus. Il y a de petits sceaux dans les présidiaiix pour sceller les «enlences présidialcs. Ils portent les armes du roi, mais en moindre (orme que ceux des petites chancelleries des (>ar1ements. Il y a encore les petits sceaux de justice, qui servent ît sceller les sentences des juges non présidiaux. Ces sceaux por- (ItCcUisiije Cil coniaté par l'nncieniie Coiniiiiin ilc({»tll'-iil(Aout>rnu coHinmier giuiral, I. I, p. ii'/ti, roi. i), où il l'sl iJil : Lcsigiicls inumlals on procnru- liiiits JL-vrutil être cloitiices apud aeia ou Jcvuiil nm: lui, 1)111 a l'iisugu (lu sceau pour les ranges, el dans Icsjiirisijiciiiiiiï (le la cli.Mcllenie qui n'uni (loiiil ilu sci-nux, iU ilevroiit ëlrc signés de deux cclievliis n du prunier, se iU ii'élaiciil de prélalg, d'ulike/. de rli.i|iiii'L-, di- diiisires on de gentilshomiiies <|iialiliés, qui lus [lourruiil donner bous leurs sceaux ci signu- inri'. [i) Nous ne doniKtrons ici qu'une preuve de ci'lio e\ie.iiiu;i ciiii'c ntitic. l.'atTnincliisscmcni des lialii- Unis du Cl lau mon b-sur- Yonne cl de plusieurg ailli*i's Meus: voUins fut ui&sé .iu mois de mars I21T, p^ir devant Pierre ofliirial do Id cnur de Sens, el :mi nmis A'mM liCw tut vi.ljnié pur OJon, aussi ollitiul ilv Sens (SccovsK, ordonn., i. Yll), p. 5, li). 1275 SCE DICTIONNAIRE DE NUBllSftUTIQLE. SCE iri tent aussi les armes de Frafice, mais en plus petite forme que ceux des chancelleries présidiales. Ils n'avaient anciennement, dit- on, qu'une fleur de lis, comme celui du Châtclel. On vient d'en voir trois au conlre- scel de ce tribunal, et deux, sur le sceau de la prévôté de Lorris. § 23. Sceaux des magistrats^ deà tabellions et des notaires : établissement et abolition d'un sceau pour les J\Ai[s. Les sceaux des magistrats sont plus an- ciens qu*on ne le croit communément. Jacques Tollius {Epist. itineraria^ 2. fdti., Amslelod, 17U, p. iS), parlant du cabinet des médailles de Télecteur de Brandebourg, dit qull y a vu trois sceaux , dont l'un était inscrit : r. Nonius Primus^ et les autres fort élégants étaient de deux consuls romains. 11 est difficile de croire que les défenseurs, qui étaient sous l'empire romain ce que sont nos maires de ville^ n'eussent point de sceaux. Les juges établis dans les justices royales et seigneuriales en eurent dès le xii* siècle ; mais ils ne devinrent communs qu'au xiii*. On les vit alors employer leurs sceaux au lieu de signatures pour autoriser les actes. Au synode de Poitiers, tenu en 1260, on (it défense à ceux qui avaient juridiction de sceller des cédules en blanc, et les contrats usuraires des Juifs {Concil. t, XL, p. 1139, c. 6, 11). On a des sentences antérieures à la moitié de ce siècle» et môme du précédent, qui sont munies des sceaux des juges ecclé- siastiques qui les ont rendues. £n Italie et dans les pays voisins les magistrats étaient en môme temps notaires, ou plutôt les no- taires sont appelés (1) juges. En France chaque juge avait son sceau particulier ; mais depuis que Philippe le Long eut réuni à son domaine les sceaux deajustices royales, leurs sceaux devinrent publics. Nous voyons les baillis el les vicomtes expédier et sceller les actes en Normandie au xv' siècle. Suivant l'ordonnance de Louis le Hutin (Orcfonn. t, /, p. 570.), donnée à Viocenncs le 17 mai 1315, les baiJlis et les sénéchaux ne peuvent se servir de leurs sceaux particuliers dans les fonctions de leurs ollices, mais ils doi- vent avoir de petits sceaux aux armes du roi. Les magistrats scellaient quelquefois un seul et même acte des sceaux de différentes juri- dictions. En 1369 (i6td. , tom. V. p. 318) un lieutenant du bailli de Cotentin scella des lettres du sceau dont il usait à cause de cette baillie, et pour plus grande confirmation, il y lit mettre le sceau de la vicomtéde Coutances. Les notaires ou tabellions, qui ont tou- jours subsisté en Italie, n'ont guère paru en France qu'au xir siècle. Comme la plupart étaient peu instruits de leurs fonctions, on ne laissa pas dans ce siècle et au suivant de passer comme auparavant beaucoup d'actes (1) Dans les capilulaires de nos rois les uolaires sont appelés juges carltilaires , judices cartularii, l»:irc'e qu'ils fonl rofllce de juges entre les cotitrac> la. Ils. en la présence des seigneurs, des (1) prélats et des ofiiciaux, qui nommèrent queiqut- fois des clercs nour exercer cet emffe « Les notaires publics, que quelques priucès et grands seigneurs avaient commencé éiii- blir dans leurs domaines au xir siMe, devinrent communs dans le suivant; a presque tous lés hauts justiciers, soit ecclé- siastiques soit laïques, se crurent en droit d'eninstituer.Ainsilaplupartdesactesduxin* siècle furent passés par lemimstèredecesnn. taires^ quine lessignaient pas ordinairemerî Les parties se contentaient, pour raollienli- cité, d'y apposer leurs sceaux, et d'enfeire mention à la fm de l'acte, après avoir nomiM les témoins qui.y avaient été présents 'Uih sette, Hist. de Long., tom. /i/,p.5^,53').i En Dauphiné les notaires attachaient eux- mêmes les sceaux des seigneurs dont ils étaient notaires, et ajoutaient au bas de» actes diverses marques ou seings qui leur étaient propres. Nous en trouvons les preu- ves dans plusieurs contrats des années 1?72, 1285 et 1290, scellés en plomb. En Bretagne (Afortcc, Mém. de VHist. de BreL^préli viu) le notaire ou le passe, après avoir rap- porté les noms des témoins, scellait l'acte da sceau de celui ou de ceux qui l'avaient mis en œuvre. Quand le principal acteur D*a?ait point de sceau, il priait un des assistants de mettre le sien. On y ajoutait quelquefois Ips sceaux des principaux témoins. Les traités d'alliance et d'association étaient scellés des sceaux de tous les intéressés. Dès le commencement du xiv* siècle les notaires avaient des sceaux propres. Par un statut du concile de Cologne, tenu en 1310 {ConciL I. XL part, ii, cap, 24), il leur est ordonné de délivrer sous leur propre sceau des expéditions des actes qu'ils auront dressés, et cela dans six jours après qu'ili en auront été requis. Les notaires n'eureot d'abord pour la plupart que des sigoeisoa estam[)illes qu'ils trempaient dans rencre pour marquf^r leurs $eiri^s. Les noiairM avaient coutume d'écrire leurs noms ou quelque sentences dans les espaces Tides, qui sont au pied de ces signets. Les notaires royaux scellèrent atec des scoaux proprement dits, surtout depuis qw Philippe le Long eut déclaré, par son or- donnance de l'année 1319, que les sceaai et les écritures, c'est-à-dire les greffes e( les (1) I Beaumanoir rapporte troi^ manières de sW'* ger par leures, qui étaient anciennement usitées. Li )reinière sous le sceau prive de chaque genlilbomiw- a seconde en pré>ence el sous Le sceau du seigneur; a u^isiéroc par devanl Tévèque el sous son scrt^. De là vienl que notis voyons dans loules les mck»^ nés cliarles el cartulaires des églises el anciep"'' seigneuries que lous les contrats et conwnlions à»» sous les sceau \ privés des genlilsliommes et dev»^ leurs seigneurs ou les évéques, dont les eieiur"» sontiuûuis. De là vient que les seigneurs et 1^ ^^<^ ques ne pouvant eux-mêmes vaquer à recevoir h contrats des parties, ils ont substitué on Irtir p^' leurs notaires et tabellions, auxquels ils ont m^^- ou autres par eux commis, la ganlc du scel a n«' irais (Noies de la Thanmasvère snr la to»m( '* Ùeawvohis, p. 412). iî77 6C£ £ICIIOI8fAlil£ AE miàllâliàTiQUS. JBCl^ ISYt tabelliouaffes, étaient de son .dcNnaine. Bn 1493 Charles VIII sépara les greffes et les tabellioDages de l'office de préTÔts et de baillis et les donna à ferme. Les tabellions fureut cféés en titre d'offices par ]*édit de 1542. François 1" y défend aux juges, à leurs lieutenants et grefûers, de recevoir à Ta- venir aucun contract volontaire entre les Êarties, et en réserve la faculté aux notaires. In lS.97y les tabellions furent réunis aux notaires par Henri IV. Leur fonction consis- tait à mettre en grosse la minute de Tacle reçu par les notaires et à la délivrer aux parties, après lavoir scellée. On appelle communément aujourd'hui notaires tous les ofliciers ro}aux qui reçoivent les conven-- tiens et les contrats et les délivrent aux parties. Le nom de tabellion est resté aux officiers qui font les mêmes fonctions dans les seigneuries et justices subalternes. Les savants qui ont. écrit sur les sceaux se sont contentés de prouver par divers textes de TAncien Testament que les Hé- breux en faisaient usage dès les premiers temps. Mais ces auteurs semblent avoir ignoré que les Juifs ont eu des sceaux pu-* blics depuis leur dispersion parmi les na- tions. D. Martenne (Àmpliss. ColUcl, i. i, p. 1181 el 1182) a publié une ordonnance de Philippe-Auguste qui ordonne qu'en France et en Normandie chaque ville choisira deux jurés pour garder le sceau des juifs et en sceller les conventions des prêts qui se feront entre eux et les chrétiens. « Il sem- blait, dit M. de Laurière (Ordonn,^ t. /, p. 45), que les juifs devaient faire apposer aux promesses qui leur étaient faites le sceau (lu roi ou des seigeneurs sous qui ils demeu^^ raient. Mais on voit ici qu*ils avaient un sceau particulier, parce que, suivant leur loi, ils ne pouvaient se servir de figures [l'hommes empreintes, gravées ou peintes. » Llct établissement ne dura pas longtemps. Dans Tordonnance, que fit Louis VIII, en 1223, touchant les juifs, il est dit qu'ils iduront point de sceaux à Tavenir pour >celler leurs dettes (i6id.,p. hS). \ 24. Sceaux des particuliers fort communs chez les Grecs et les Romains : qiMnd Vu- sage en a-t'il commencé parmi nous f Les bourgeois , artisans et autres particu- iers chez les Grecs et les Romains avaient les sceaux pour sceller les testaments, les ettres, les vases, les briques et les mar- îhandises. De simples particuliors d'Antioche ivaient des cachets, qui leur étaient propres Il temps de Tépiscopat de S. Mélèce, en 161 (Tillemont, Hist. eccles., t. 111 , p. 351). .0 Digeste et les Inslitutes font souvent iionlion des sceaux du testateur et des éinoins. Mais Tusage du sceau a été long- emps inconnu aux particuliers parmi uims. ). Mabillon [Annal. Bened., t. YJ. p. 306, 1. 21) estime qu'il n'était pas encore établi 'an 1122. Guillaume Nicolson, dans sa Bi- iliuthèque historique d'Angleterre, soutient u contraire que les sceaux furent communs tout le monde, aussitôt après la conquête des Normands, en iM6« Mais à peine les seigneurs normands et anglais en ayaient- ils alors. Les chartes 'parties» endentées, et les cirographes y supléèrent souvent dans les xi% xii% et xiu' siècles. £n Angleterre dès que quelqu'un avait reconnu son sceau en justice, il était obligé de tenir les conventions portées dans Tacte qui en était scellé, et il ne pouvait alléguer la perte de ce sceau ni l'interception qu*on aurait pu en faire, pour sceller frauduleu- sement l'acte produit eu jugement. L'usage des sceaux devint plus général en Angle- terre, parce qu'il n'y avait ni notaires publics , ni tabellions. Tabellionum usus in eo régna nonkabebatur^ dit Thistorien Matthieu Paris (Ad ann. 1237). Sur le déclin du xui* siècle on voit des personnes de la plus vile condi- tinn avoir des sceaux en Normandie [Cang.j Glossary lat.^ t. VI ^ col. 491). Dans les pays voisins ces sceaux particuliers n'auraient pas fait foi, puisque Philippe de fieaumanoir exige, pour la valadité d*un testament, qu'il soit «ce/// du scel autentique^ ou de plureix sceaux de nobles personnes ou de religion^ qui portent sceaux (Coutume de Beauvoisis^ ch, 12. p. 64). Aux xiv et XV' siècles le droit d'avoir des sceaux était si peu attaché h la noblesse, que les sim})les bourgeois jouissaient du même privilège, parce aue peu de personnes sa- chant écrire, l'aumenlicité des actes dépen- dait proprement de Tapposiliou du sceau. « De là vient [Vaisselle ^ Hist. de Lang.^ t. IV y p. 516) que les simples trompettes de la garnison de la cité de Carcas:»onne donnaient des quittances de leurs gages sous leur sceau, comme on voit par tes originaux de l'an 13V4, qui nous restent encore (Titres scellés de Gatgniêres). » La propriété des Sceaux n'était plus dès lors une maniue de noblesse. De là vient qu'e^i Bretagne ou trmve plusieurs bourgeois, sur la lin du XV* siècle, qui avaient des sceaux et des armes [Mém. pour CUist. de Bret., t. i, préf., f). XVI ). En Allemagne (HeinecciuSf p. 141L es particuliers commencèrent à se servir Je sceaux au siècle précédent. En Angleterre on ajoutait le Sceau public auand le privé n'(^tait pas assez connu. M. (\utai\\^Q{Glossar. lai, y t. 17, coL 491) cite plusieurs chartes du xv* siècle scellées des sceaux des maires de villes, parce que les sceaux des particu- liers, au nom desquels ces actes étaient passés ,« étaient inconnus à la plupart du monde: In cujus rei (eslimonium prœsenli scripto sigillum meum apposuif et quia sigil- lum meum quampluribus est incogntlum\ ideo sigillum majoralus villœ Oxoniensis prœsen^ lïbus apponi procurati. Le détail des diverses figures représentées surlessceauxdes particuliers estinutile. Cha ^ cun suivait son goût et son caprice. On préfé- rait ordinairement les instruments et les sym- boles de la profession qu'on avait embrassée. § 25. Sceaux étrangers apposés à des chartes privées. Les anciennes lois civiles [Institut,, L 2, 4279 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE IÎ83 tu. 10; Digeit.y L 28, tilr. U <• ^, S 3) et canoniques (Decrei^ Greg.^ L 2, ^i^ 22, c. 5) autorisent les témoins et tous autres parti- culiers à se servir de sceaux étrangers dans le besoin. Nos rois raÔQJes n*ont pas refusé do faire apposer les leurs à des chartes pri- vées. D. Mabillon {Acta SS. Rcned., t. VU, p. 909) en a publié une de Raoul, évoque de Laoi, que Louis d'Outremer fit sceller de son anneau Tan OiS. L'acte par lequel Géa- froi, corate d'Anjou, restitua à l'abbaye de Marmoutier la terre du Sentier^ dont il s'é- tait emparé, ne fut pas scellé du sceau du comte, mais de celui du roi Henri 1" qui faisait (1) alors (en 1059) le siège du cl>â- .teau de Thimer, nouvellement construit dans le payschartrain. La permission de bâtir une église en Thonneur de saint Barlhélemi dans le Blésois ayant été accordée h Tabbayo de Marmoutier, Tan 1060, par Agobert, évoque de Chartres, on en dressa une charte, qui fut munie du monogramme et du sceau du roi Philippe 1" {Annal. Bencd., t. IV, p. 600). €es faits et plusieurs autres semblables prouvent que nos rois n'oit pas fait difli- cullé de faire apposer leurs propres sceaux aux chartes de leurs sujets. Nous voyons môme de simples obligations faites on ilM et 1350, par un français h un lombard, scel- lées des sceaux du pape, du roi de France, du duc de Bourgogne et de TofTicial de Châ- lon- (Secousse, ordonn,, t. IV, p. 81). Dans les siècles où les sceaux étaient essentiels à la validité des actes, lorsqu'on n'avait point de sci'a i, on se servait ordi- nairementde celui d'une personne constituée en dignité o i «le ceux des témoins {De re di^ £lom., p. IW. Cang.j glossar,, t. VI. col. W8, 90). Les pupilles usaient des sceaux de leurs tuteurs, et les jeunes seigneurs de ceux de leurs mèrtiS ou de leurs pères. En Angle- terre {MadoXy Formulare Anglic. prœfat. , p. xxviii}si quelqu'un n'avait pas son sceau sous la main, il empruntait celui d*un aatre: ou si son propre sceau n'éta t pas bien connu, pour plus grande sûroté il usait de son sceau et de celuj d'un autre plus connu. Un comte de Chester avertit qu'il a scellé d;*s telli^es (lu sceau de sa nière, parce qu*il n'a pus le sien (Monasticon Anglic. t. Il, p. 1013). Et ëciatis, dil-il, quodpostquam œgrotavi^ sigii- lum meum pênes nie non habui, et ideo has litlcras vohis destino sub sigillo dominas ma- tris meœ. Teste meipso apud Mnrtillum. Ar- chambdud 111, comte de Périgord, scella une quittance du 22 mai 1327 avec le sceau (I) Après les seings et les noms des témoins, tant clercs que laïques, présents lorsque le comte mit sur rautcl de sainl Marlin la charte de reslilutiou, on lit celle date liisloii(|ue {Atmal. Bened,, t. IV, p. 59). i lijcc omnia ni lirmius roborarenlur, suo postea c Francoriiin rcx aucloramenlo llenricus, ut prie- f missum est, firmavit, eo viùelicel anno quo ûlium c suum fecit regcm oniinari Pliilippum, p:iucis anle c illaiu ordinalionem diebus, quando obsidebat cas- f irum Tlicodemercnse nuncupnKim, in page Car- i notciio noviler a quodam Gnazone conslructum, f cliarUumiMC islam proprio, ul ccrnlLur, sigillo mu- I nivii. « d*Hélie Vigiiier en Tabsence du sien {Hist. généalog. de la maison de Fr.^ p. 73). Les sceaux ecclésiastiques furent d*tin«» grande ressource pour ceux qui n*en ava^enl point. Alexandre de Montagu, seigneur de Sombernon et de Malaio, n*ayaDt |)as dn sceau en 1265 pour sceller une donatiou qu'il fit à Tabbaye de la Bussière , y Gt af>- poser ceux de Jean de Saux, doyen de S. Seine et d*Alix, abbessede Pralon (/6td., tom. /, p. 556). Le plus souvent ceux qui se ser- vaient de sceaux empruntés, en avertissaient. Girard , archevêque de Bordeaux au xin* siècle, scella du sceau de l'église d'Angotj- lêroe line charte qu'il accorda à Tabbe de Sainte -Croix {De re diplom.^ p. liS, n. lOj. On y lit ces mots : Propria numu noMira sub- acripsimus et sigillo Engolismensia ecclefiœ^ quia nondum in Burdegalensi ecclesia sigiU lum feceramusy munir i prœcipimus. En 1193, on voit Robert Vilain sceller du sceau d'A- mauri, vicomte de Mesi, une donation que son frère Siméon avait faite au monastère de Meulant, après avoir pris l'habit monasti- que [Ibid.) : Et quoniam prœdictus Robertus Villanus proprio sigillo carebat, sigillo Amal' rici vicecomitis de Mesiaco eonvéhiionem îs- tain placuit muniri. D. Mabillon (76td., p. 1^8, n. 10) rapporta plusieurs autres exemples de sceaux em- truntés par ceux qui n'en avaient point, 'ui scellé avec le sceau de l'église de Saint -Nicaise de Meulant : l'autre avec le sceau de Hugues de Maldestor, alors con- nétable du roi : ici l'on emprunte le sceau do la commune de Meulant : là on voit des chartes des années i2{A et 1208 munies seu- lement des sceaux des témoins. Tous décla- retU qu'ils ont employé ces sceaux- parce qu'ils n'en avaient poiiu. Les juridictions qui se trouvaient dans le môujo cas se servaient des sceaux des ab- bés, (les monastères et des chapitres. Eti 1333, comme la seule nécessité des affaires donnait lieu aux seigneurs du conseil de la régence (du Daupluné] de tenir leurs assem- blées, et qu'ils n'avaient point de juridiction résiliée, ils empiuntaient le sceau des cours ordinaires de justice pour sceller leurs f^r- donnances {Hist. de Dauphini^ 1. 11^ p. 2^3). On peut se rappeler ici ce que nous avoris dit dans le chajutre précédent des sceaui empruntés par divers seigneurs qui u*eo avaient point qui leur fussent propres, pan^ qu'ils n'avaient pas i noore atteint Vh^^Q «Jt- la majorité, ni obtenu la diguilé de chevalier. Nous ne tarderons pas à faire voir j lus \^t- ticulièrement que les évoques mi>mos se ^t- vaient souvent de sceaux empruntés. § 26. Sceaux communs à plusieurs personnes, à diverses sociétés, et employés dans des tas extraordinaires, 3eux des jeunes seigneurs étaient souvent les mêmes que ceux de leurs pères it Je leurs mèros. En 1219, le jeune comte Ka.»- mond se servait du sceau de Raymot d, coeil • de Toulouse, son père {Histoire de Lanq^- doCf tome III, preuves, page 235). Ot « mi SCE DICTIONNAIRE DE parlé plus haut du sceau singulier d*Agnès de Spata, nui lui était commun avec son tils fionifaco. L*an 1225, les écoliers de Paris se firent faire un sceau commun, pour sceller tous les actes concernant les ailaires do leur Université, au préjudice de l'église de Paris, dont le sceau servait auparavant pour bs autoriser* Sur les plaintes des chanoines, les écoliers remire'it leur sceau r.u légat romain, cardinal do Saint-Ange, arbitre do leur différent: Le légal rompit le sceau de- . vaut tout le monde, et ih* ononça excommu- nication contre tous ceux qui désormais fe- raient à Paris un sceau pour TUniversité. Celte excommunication et les suites funestes (lu'ello entraîna avec elle prouvent que le droit de sceau était alors très-considérable. Les Mémoires de Trévoux {Décembre 1703, p. 2186 et 2iS8. V. fUist. de VAcadém., t. XVUI, p. 330) offrent Tempreinle et Tex- plicatiou u un sceau commun fait pour uno assemblée do prélats qui devait se tenir à Lj'on, dans la vue d'éteindre le schisme qu'avait causé réleclion d'Amédée, duc do Savoie, couronné pape au concile de HAIe. La légende du sceau est: SIGILLUM MAG- NUM COMMUNE (I) PAHLAMENTl GENK- RALIS (2) coNSTiTUTi. On doit mettre au nombre des sceaux communs ceux des cha- pitres. C'est ridée qu'en donnent les cha- noines de Saint-Martin de Tours dans une procuration de l'an U36, où nous lisons ces mots : In cujus rei leslimonium sigiUum nos- trum quo unico cotnmuniter utimur his prœ- S€nlibus duximus apponendum. On ne peut douter que la Ligue n'eût ses sceaux, quels qu'ils puissent avoir été, puisque le duc <]o Mayenne en donna la garde h Pierre d'£s- pinac, archevêque de Lvon. « Le sceau, dit AI. Châtelain {Martyrologe rom. traduit en français, p. 109), dont se servent encore à j)résent les violons, qui ont leur confrérie eu Téi^lise do Saint-Julien des Ménétriers, {\) Partamentum, dil M. Secousse (Academ. det Miellé» lettre»^ t. XVIU, p. 543), signifle ordhiaire- meut une conversation, un enuetien ; mais pris dans 1111 sens pins clroil, il désigne une assemblée, dont les conférences onl pour ohjel des affaires impor- tâmes. Cepariemenla pu élre qualifie général, parce qu'il élaii composé de membres tirés de différentes souverainetés, de la Fiance, du Daupbiné, de la Pro- vence cl de la Savoie. (â) Al. Secousse (Ibid,) croil trouver dans nos an- ciennes ordonnances un mol français, qui répond au la lin coi»n7u(um. c 11 est fait mention, dit-il, d*un conseil ordonné dans quelques ordonnances de Char- les VL L'article 0 de celle du mois de février 1588 [>orte qu^à rexceptioii des conseillers drdinaires du parlement, nul ne pourra y avoir séance aux hauts »icgcs, se ne sont ceulx de notre grand conseil ordonnent »u noz autres conseillers à gages ordinaires. Il suit le cet article qu'il y avait alors deux conseils du rui, :oinposés Pun de conseillers ordinaires, faulre de conseillers extraordinaires ; et que ce conseil ordonné ïtait apparemment pour des affaires particulières. >ii peut donc en inférer que par les mots parlamen^ uwn consiitutum, il faut entendre une assemblée qui le subsiste point ordinairement, et qui n'est convo- [II ëe que pour une affaire particulière, après la con- lusioii de laquelle tous les membres »e séparent »our ne plus s'assembler. NUMISMATIQUE. SCE 1)8^ représente Nolre-Seigueur dnns un bnlcau, ayant une llour de lis sur l'épaule droite, entre saint Julien et saifitc Basilisse, qui tienncul d. s avirons. » Nous avons parlé nilliHiil» du sceau ^mtesquc de la société d»^ la Mère folle de Dijon. On y voyait la ligure d'une fcmino assisses portant un chajieron en tôle, une raaroUe à la main, avec cette ir»s- criptiori qu'on lisait aussi sur la banièic de celte troupe Insensée: S/u/Zonnu inlinHiis est n amer us. On a divers exemples de sceaux communs et {particuliers employés dans des cas extra- ordinaires. Tel est celui qui fut fait exprès pour Texécution du testament de Jean, duc de Bretagne. Un acte de Viv\ 1289 nous ap^ prend que (juillnume, évétfue do Hennés, Pierre de Sainl-Bri(îuc, HiMui de Vannes, Guiilaume, doyen de Saint-Ilrieuc, et Jean de la Moilie, scolaslique de Nantes, exécu- ti urs leslamenlaires de ce prince, scellaient d'un sceau eoniunin les lettres relatives ù son testament. L'acte finit ainsi : In cujus rei tfslimonium présentes iitteras dedimussigilUs noslris, episcoporum prœdictorum^ tina cum sigiilo unico, quo nos omnes utimur in ne gotiis executionis insimul sigillatas. Datum apud Airaium, die Jovis post festum B. Mat* thizi apostoiij anno Domini 1289. Henri de Villars, étant régent de Daupbiné en 13^5, usa d'un sceau particulier publié par M. de Valbonays {llist. de Dauphiné, 1. 11^ p. 5H et 515). « On y voit, dit ce savant nomme, trois dauphins autour de l'écu de ses armes, qui sont celles de Villars. 11 semble que ce soit sur cet exemple que s'est établi dans la suite l'usage qu'ont toujours eu les gouverneurs de celte province de joindre leurs armes à celles de Daupbiné dans les sceaux dont ils scellaient les ordon- nances, les arrêts du conseil, et toute autre sorte d'actes publics revêtus des marques do leur autorité. Dans deux lettres données au sujet de quelques contestations pour la terre de Veynes, la description du sceau de Henri de Villars est exprimée en ces termes: In circula sigilli erat scutum inclusum, et in scuto très viltœ a transverso, et erat crux in tongitudine scuti, et très pisces hahentes figu* ram dalphini, unus scilicet supra dictum «eu- twn et alii a latere. » Enfin Albert, arcbcvôque de Mayence et de Magdebourg, et le gardien des cordeliers du couvent de Mayence, commissaires du pape Léon X, pour la publication des indul- gences accordées h ceux qui contribueraient à la construction de l'église de Saint-Pierre de Rome, firent faire un sceau exprès. 11 est de forme ronde, et représente dans sa partie supérieure, saint Pierre tenant une clei de la main droite, et une fleur de lis de la gauche. On voit au-dessus la tiare placée entre deux cidfs en sautoir. On lit autour: S. S. PETRI. DE URBE. Ce sceau, en cire rouge et renfermé dans une boite, pend par des filsdesoiehundip]ômcd'indulgcnces(//einfc- ciuSf tab. 18, n. 7). » de l'aveu d'Hic- kes lui-même {Dissert, epist,^ p. 82). Au siè- cle suivant les sceaux pendants des évoques devinrent plus communs. Celui d'Odon , évoque de Bayeux et frère de Guillaume le Conquérant, a été célébré par lo docte An- glais que nous venons de citer {Jbid. p, 71). D. Mabillon {De re diplom.t p, 150, nM), met au nombre des prulals qui se servirent de sceaux pendants au xi' siècle. Gui, arche- vêque de Reims en 1053 ; Gervais, son suc- cesseur en 10G4; Halbod de Noyon, en 1009. Manassès, de Reims en 1096. Ajoutons Hé riman, évoque de Metz en 1070 {Annal. Bened., t. F, p. 4.70). La nouvelle histoire de l'abbaye de Tournus fournit un titre du 19 janvier 1074 , dont le sceau i)endanl re- présente Hulric de Beaugé à chev«l. D. Luc d'Achéri {Spicileg., t.JX,p. 125) rapportée l'an 1000 un acte scellé de sef»t sceaux pen- dants, oùijastun, vicomte de Béarn, promet de donner sa fille en mariage à Sanche, fils du roi de Castille. Quant aux sceaux pendants des princes souverains, celui de Richard 11, duc de Nor.- mandie, de l'an 1015, est un des plus an- ciens que nous connaissions. Guillaume 11, son petit-fils, usa de sceaux semblables avant et après la conquête qu'il fit de l'Angleterre. Edouard 111 , dit le Confesseur, qui monta sur le trône de ce royaume l'an 10^2, lui en avait donné l'exemple. Ce saint est le pre- mier des rois d'Angleterre qui se soit servi de sceaux pendants. Nul partage sur cela en- tre les antiquaires. Duncan , qui régna en c nomina desîere io diplomaiibus ; cum aniea non c modo sigilla ccrea ipsis charUs afllgereulur, sed c etiam apponerenlur ipsonim monocramiiiala prin- I cipuin, aul eoruin quorum eraul diploiiiatn. i (1) c Les sceaux, dit M. du Cauge {Observ, sur rtiist. de Viliehardouin, p. â6SK), étaient attachés aux lettres ou patentes avec de la soie, ou un lambeau de parchemin , appelé queue eu terme de chancel- lerie. Et c^est pour cela (^le Taudur des Vies des abbés de Saint-Aubin (A/6/î»), en Angleterre, appelle les lettres ainsi munies de sceaux cdudatas châtias^ que Viliehardouin ei les au très, nomment ckaries pendants, i IS87 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. oCË m Ecosse Ta» 109V, et tous les rois ses succes- seurs suivirent le môme usage. Selon le P. Mabillon (De re diplom,, pt 150), Louis le Gros est le premier des rois de Franco qui ait usé de sceaux pendants , quoique rare- ment ; mais son tils Louis le Jeune n'en in- terrompit point Tusagc. Ce sentiment n'est point particulier à D. Mabillon. Avant et après lui divers auteurs ont dit la môme cfiose. Cependant nous no pouvons plus douter que nos rois n'aient quelqueft)is fait usa^e An sceaux pendanls dès les commen- cements du xi' siècle, depuis que D. Fonle- neau a découvert un diplôme du roi Robert, au bas duquel pend un galon de soie de la largeur d un demi |)Oùco , de diverses cou- leurs, et à double queue, où était attaché un sceau qui s'est perdu. 11 y reste encore Té- loupe, dont on l'avait enveloppé pour le con- server. « Ce soni les termes de la lettre que notre habile scrutateur des archives de Poitou prit la peine de nous écrire le 15* jour d'août 1751. Anne , reine de France et veuve de Henri P% suspendit le sceau du roi Philipoe son fils , à l'accord qu'elle fit avec l'abbé de Saint-Maur des Fossés. Ce di- plôme , qui était autrefois entre les mains du P. Chilllet [De re diplom., p. IW), a été jugé sincère par le P. Hardouin. Voilà donc des sceaux pendants de nos rois avant Louis le Gros, Frédéric 1'% élu à Francfort Tan 1152, est le premier des empereurs d'Alle- magne qui ait suspendu le sceau de cire à ses diplômes [Ckronic. Godwic.j p. 361). Al- phonse, roi d'Espagne, suivait cet usage quelques années après le milieu du xii* siè- cle. On l.t dans la nouvelle Histoire de l'é- vôché de Wormes qu'il est rare de voir le sceau du maître de l'ordre des Templiers Teutoniques suspendu. Tel était celui des Templiers de France en 1190 [Ci-dessus^ coL 1262). Baudouin, qui commença à régner l'an 1112, est le premier comte de Flandre qui ait muni ses chartes de sceaux pendanls. Celles d'Allemagne scellées de la sorte avant le xii* siècle sont pour le moins très-sus- pectes , au jugement d'un très-habile anti- quaire (Ueineccius : de sigiL, p. I"î0, n" 4). Bans les commencements, les mômes per- sonnes, après avoir employé des sceaux pendants {De re diplom,^ pa//. 150), usaient de sceaux appliqués. Les premiers, pour la plu- part, ne portèrent d'abord des empreintes que d'un côté et ensuite des deux [Ibid.^ p. 151 ). Le sceau pondant est souvent pris pour le grand sceau. Humbert H, dauphin do Viennois» ordonna, en 13V0, que son chance- lier scellerait du sceau pendant les lettres im- portantes et qui devraient durer à ner[)é- tuité, et du sceau commun ou oruinaire celles qui seraient de moindre conséquence ( Uist, de Dauphiné, t» 11, p. 397, col, 2 ). § 29. Place des sceaux pendants. La place ordinaire des sceaux pendants est le bas de la charte. Dans le dernier ap- pentiicc à la seconde édition de la Diplonia-> tique, D. Ruinart nous a fait connaître une buile du pape Nicolas 1", dont le' sceau est attaché en haut {De re diplo^MU, %p.M Le carluhiire de l'église doBcauvais, anciai de plus de six cents ans, où celte pièce est transcrite, en fait la remarque en ces ternies: Nota quod hic litlerœ dépendent a bulla, m bulla a litterisy c'est-à-dire que le sceau est au-dessus de l'écriture et npn au-dessous. Nous avons vu dans les archives de rabbayê du Jumiéges une charte au haut de laquelle le sceau pendant est attaché. Il n'est us rare de rencontrer d'anciens actes scellés par. les côtés. Dum Guillaume Gérou, de notre congrégation, faisant des recherches pour l'histoire de Berri, trouva, il y a quel- ques années, dans les archives de 1 église de Bourges, le titre original de la donation des églises de Nolangi et de Saint-Privé, faite à l'abbaye de Saint-Ambroise. Les sceaux dont l'acte e^t scellé sont pendants à deux bandes de parchemin mises aux deux côtés, à un pouce du bas du litre, qaiestde Tan 1128. On trouve dans le trésor des chartes à Paris le testament original que fit Bernard, seigneur de la Tour en Auvergoe, avant son départ pour la terre sainte, ea 1248 {Baluzey hist., d:Auv., t. /, p. 282). Cet acte (1) est scellé de vingt-cinq sceaux pen- dants, dont il y on a cinq en haut, six eu bas, huit au côté droit, et six au côté gauche. Voici l'ordre dans lequel les sceaux pen- dants sont attachés. £n Angleterre (Afadox, Dissert, concerning ancient charters, p. 28), un môme sceau était quelquefois apposé par deux personnes : souvent les témoins met- taient chacun leur sceau. Celui de la pre- mière personne nommée dans l'acte était placé au commencement de la ligoedegao- che à droite, quoique cet ordre ne fût pas toujours exactement observé. S*il y avait trois sceaux, celui de la personne la ploi honorable était souvent placé au milieu. Es France {De rediplom.j p. 152), si l'on scel- lait un acte de deux sceaux, le plus digne était placé h droite et le moins digne à Î;auche. S'il y avait trois sceaux, on mettait e plus digne au milieu, le second à ladroilei et le troisième à la gauche ou le premier; ou bien on donnait le premier rang au plus digne, le second au deuxième et le dernier au troisième. Quelquefois, après avoir donoi le milieu au plus digne, on accordait b gauche au second et la droite au troisiètne. D. Mabillon donne des exemples de toutes ces différentes positions. Ce savanl homme {Ibid., p. 14<9, 428) observe que les chartes parties ou dentelées étaient scellées du sceau non de la personne qui devait les garder, mais de celle avec qui elle avait contracté. Adeoque in pariculis, dit-il, sigillum units (1) Le testateur, Tévèqae du Pui, et six autres i^ moins, Tonl signé au dos, suivant Tusage de ce) temps-là dans les pays du droit écrit. La siguature du leslaleur esl conçue en ces termes : iî^o^ f nardus, doniinus de Turre in boc (estameuto n^> c sigillé meo sigillavi et signnni saucue crucii ap- f posui et nonion ineum in co scribi feci. i O.i ^o't par là qu^il ne savait pas écrire. 4289 .SGE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SGE 1390 pariiB adhibitum fuisse' adversœ partis litteris et vice versa, non ambabus litteris utriusque partis sigillum. C(^i usa^^e ne. fut pas cons- tant, et il n*élail point rare que les enden- tures ou cirograpnes de Tune et de l'autre partie fussent scellées tout à la fois des deux sceaux des contractants. Rencontrer les sceaux des maris et de leurs épouses atta- chés à une même charte, c'est une singuia* rilé en Allemagne, mais une chose assez commune en France. § 30. Attaches des sceaux. Découpures faitejs au bas du parchemin des actes. Quant aux lemnisqucs ou attaches des sceaux pendants, elles étaient en parchemin, de soie, de fil, de ruban, de laine, de cuir, d'une partie de la charte scellée, de paille et de corde. Le sceau (1) de plomb de Jean IV fut suspendu par une bande de parchemin au privilège que ce pape accorda au monas- tère de Remiremont, vers Tan 642. La même personne se servait tantôt de cordons de soie et tantôt de iemnisques de cuir ou de parche- min. Le roi saint Edouard le Confesseur sus- Kendait indifféremment son sceau avec une ande de parchemin, ou avec un cordon de soie. Nous avons vu, dans l'abbaye de Ju- miéges, deux sceaux de Rotrou, archevêque de Rouen, Tun de cire verte et Tautre de cire rouge, l'un attaché è un ruban de soie -verte et blanche, et l'autre à une courroie. Hugues d'Amiens, son prédécesseur, se ser- vait quelquefois de bandes de cuir, comme le prouve une de ses chartes que nous avons entre les mains. Le sceau cfe Raynaud de Forest, archevêque élu de Lyon en 1193, pendait à des cordons de fine soie rouge et raune. Il y a, dans les archives de l'église de Bayeux et l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, un nombre de cnartes de Hugues II, évêque de Bayeux, dont les sceaux ont élé suspen- dus à des bandes de parchemin. Une charte du même prélat, pour le prieuré des Deux- Amants, offre un sceau pendant avec des ûls de soie. Le sceau du diplôme d'Anne, veuve de Henri r% roi de France, en faveur de Saint-Maur-des-Fossés , est pendant à un iemnisque de parchemin ( De re diplom., p. 51, n.6). La même matière servit à sus- pendre le sceau de Guillaume, archevêque de Reims et cardinal, à une charte accordée à l'abbaye de Saint-Thierri. Pierre, aussi ar- chevêque de Reims, et ses suffragants atta- chèrent pareillement leurs sceaux avec des bandes ae parchemin à leurs lettres pour la canonisation du roi saint Louis. Quarante- cinq sceaux des supérieurs de Tordre de Saint-Dominique, assemblés dans un cha- pitre provincial tenu au Mans, en 1275, furent ainsi attachés à la lettre qu'ils écri- virent sur le même sujet au pape Gré- goire X. Ce monument se conserve dans les archives de Saint-Denis en France. D. Ma- billon atteste avoir vu les sceaux de quel* (i) Le carlulaire de Remiremont en fait ainsi la description : i In ptumbo habetur scripinm ex une c laiere, JOHÂNNlS, ex alio iatere, PÂPi£, et pendet i cum cauda pergameiie^. » DlCTIO!IN. DB NCMISMITIQUS, ques rois, évoques, abbés et grands sei- gneurs, dont les attaches sont de cuir. Telle est celle de la bulle de plomb dont Tem^ie- reur Otton III scella un diplôme accordé au monastère de Saint-Félix de Metz, aujour- d'hui Saint-Clément (Ibid., p. 1^2). Les Iemnisques de parchemin et de cuir ont commencé dès les premiers temps et ont persévéré jusqu'à la tin. On lit au bas de la procuration que Louis XI donna à Charles de Martigni, son ambassa teur à Londres : Sub sigitto magno pendente a cauda perga- menœ. Si la queue était simple ou double, on l'exprimait assez souvent. Nous lisons au bas d'un acte de l'an 1529, portant le nom d'un cardinal : Sigillatum in cauda duplici magno sigillo cerœ rubrœ. Les attaches de soie ne sont pas moins anciennes. £n Angleterre {Formulare anglic.^ prœfat.y p. xxviii), les sceaux avaient cou- tume d'être suspendus avec une bande de parchemin au bas des chartes ou avec des attaches de soie blanches, rouges, vertes et mêlées. Le sceau du fameux diplôme deGuil* laume le Conquérant, en faveur de Tabbave de Saint-Martin de la Ralaille, est suspendu par un cordon de soie. Nous avons vu d'au- tres chartes de ce prince, dont les sceaux sont attachés à des cotices de cuir ou de gros parchemin. £n France, le sceau royal était souvent attaché avec des cordons de laine, et ceux des particuliers avec des cor- dons de (il tantôt rouges seulement, tantôt en partie verts, et tantôt en partie rouges. Les rois, les évoques, les abbés et les cha- pitres se servaient aussi d'attaches de soie de diverses couleurs. On en trouve de soie partie verte et partie violette, et d'autres de soie toute rouge ou toute verte. La soie rouge et verte servait aux déclarations du roi et aux chartes des nobles. Anciennement les attaches des sceaux des papes étaient de soie, comme il parait par les bulles origi- nales de Benoit III et Nicolas i" pour l'abbaye de Corbie, et d'Urbain II pour celle de Saint-Basle. Nous avons vu dans les ar- chives de Saint-Pierre-le-Vif, à Sens, une bulle de Pascal II, de l'an 110^, dont le sceau de plomb est suspendu avec des ûls de soie rougt^ déteinte. Ces fils sont attachés par le haut et le bas du plomb, etforujent un nœud vers le haut. Il y a longtemps que les pon- tifes romains se servent aussi d'attaches de chanvre, c'est-à-dire de simples cordelettes ou ficelles, comme celle qui soutient le sceau de plomb de la bulle de Jean XIII, publiée par le P. Chililet ( Toumus^ p. 227, 228 j. Les Allemands (ffetneccms, p. 171, 172) employé! ent tantôt la soie de couleur rouge sans mélange, tantôt la rouge avec la jaune, et tantôt celle-ci avec la noi^e. Wenker a observé que les fils de soie qui soutiennent la fameuse bulle d'or sont noirs et jaunes. Dans les bas siècles, les évoques, les princes, les comtes, les communautés ecclé* siastiques séculières et régulières d'Alle- magne suspendirent leurs sceaux non avec des fils de soie*ou de chanvre, mais tivec des bandes de parchemin. ^^ 1291 SGE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE m Pour sceller avec moins de peine les actes orflinaires, on s'avisa surtout en France, vers le milieu du xiir siècle, de découper le bas de la pièce qu'on voulait sceller, et d'altacher le sceau au bout du lambeau de parchemin découpé. Nous avons vu une mul- titude d'actes des xiu% xiV et xv* siècles scellés de celte sorte. Quand il fallait apposer plusieurs sceaux aux actes, ce qui était or- dinaire, on faisait dans le parchemin autant, de coupures tant aux côtés diamétralement au'au bas, jiour faire des bandes sur le bout esquelles on attachait les sceaux. D. Vais- selle a publié une pièce de l'an 1298 scellée de cette façon {Preuv. de Vhist. de Langued.^ t, m y col. 607, 608). C'esl une atlestalion touchant la coutume de donner la ceinture militaire aux bourgeois dans la sénéchaus« sée de Beaucaire et en Provence. L'acte est scellé de vingt-trois sceaux; le bas du par- chemin est découpé en autant de morceaux qu'il y a de sceaux, et le nom de chacun de ceux dont le sceau est pendant, et qui ont donné cette attestation, est écrit le long du parchemin découpé. On conserve au trésor royal une charte de l'an 1212, où Blanche, comtesse palatine de Troyes, déclare ses héritiers en présence des barons et des sei- §neurs de Champagne. La pièce est scellée e trente et un sceaux pendants, attachés avec des ûls de soie rouge, blanche et verte, au bas et aux deux côtés du parchemin. Au- dessus de chaque trou par où passent les attaches, le nom de chaque seigneur dont le sceau est susnendu se trouve marqué par l'écrivain de la charte. Le sceau secret et l'authentique sont quelquefois suspendus ensemble par une seule et même attache. D. Guillaume Gérou nous écrivait, au mois d'août 1752, qu'il avait découvert au chAteau de Fontenay en Berri un titre de l'an 1^18, dont le sceau était attaché avec un petit cor- don de paille. Les sceaux, tant pendants qu'appliqués, sont quelquefois mis de travers ou renversés. Tels sont ceux de Pépin, maire du palais, dans les archives de Saint-Denis ; de Phi- lippe 1*' dans le diplôme de la reine Anne, sa mère, et de Louis VI, dans les archives de Saint-Martin-des-Champs ( De re diplom,, p. 151, 152). Nous avons actuellement sous les yeux un diplôme de ce roi, dont le sceau est placé de manière que la fête est en bas et les pieds sont en haut. Les sceaux de Waldebert, évêque de Noyon pour l'abbaye de Saint-£loi; de Foulques de Beauvais pour 8aint-Denis en France, de Samson de Reims {>our Corbie, et quelques autres sont pareil- ement renversés. Heineccius ( De sigiLj p. 177) atteste qu'il a vu un sceau de Biu- non, évêque ci'Hildesheim, placé non au côté de récriture, mais au dos de la charte laissé en blanc. On est obligé d'observer ces sin- gularités pour modérer l'ardeur avec la- quelle on s'élève contre les originaux, où elles se trouvent par pur hasard. Dès le xui* siècle, il y avait des critiques d'assez mauvaise humeur pour déclarer fausses des bulles ot des chartes, tantôt parce qu'il y manquait un point, tantôt parce que le sceau était de travers : Ob sigillum ex tranttmo posiium (Innocent. III, lib. xni, epist. Si et lib XIV, epist. 87, p. 235, editionù Toh^ sanœ), S 31. Usages observés dans V apposition ia sceaux» Honneurs rendus au groànd Km royal. Pour assurer la foi des actes et les rendre plus inviolables, les anciens apposaient aui chartes des poils de leur barbe avec leurs sceaux. Il est fait mention de cet usage dans une charte de l'an 1121, qui finit ainsi {Àpul Slephanotium^ lom, XYIy Fragm, ki$tor.^ ç. 337] : Quod ut ratum et stabile pmntrtt tf» posterum, prœsenti scripto sigilli mi robw apposui cum tribus pilis barbœ meœ, M. de Sérigny, dans son Armoriai général, rapporte un titre dressé vers l'an 1180, cil il est dit 2ue Hugues d'Aluye, seigneur de SaioU bristopne, scella cette pièce de son sceau appliçiué avec trois poils de sa barbe. D. Yerninac, bibliothécaire d'Orléans, qui aTâit tiré ce titre des archives de Saint-Florent de Saumur, nous marqua dans le temps 3ue ce Hugues était d'une grande maison e Touraine. £n Angleterre, on imprimait le signe de la croix sur les sceaux, et l'on insérait dans la cire uae portion de cbeveoi ou de poils de la barbe, et Ton y taisait m impression avec les dents, pour y laisser des signes à la postérité. On a des preuves de pes usages singuliers dans un 11) ms. de l'abbaye de Saint- Augustin de Cantorbéri, copié par le docteur Uickes. Les Allemands {Heineccius y p. 172, n. 9) faisaient avec le pouce ou avec quelque instrument destroui ou certaines marques sur la cire du reren de leurs sceaux, quand les contre-scels leur manquaient. On attachait souvent aux sceau les symboles d'investitures. Nous afoos parlé ailleurs des anneaux d er et de pierres précieuses attachés aux sceaux des rois ti des piinces. II y a dans les archives de Saint-Martin de Tours une charte de dona- tion scellée d'un sceau auqilei est attaché un gant, qui avait servi de sij^ne d'investiture. Les sceaux ont toujouis été apposés avec des solennités plus ou moins grandes. &i général les privilèges, et les autres diplô- mes n'étaient scellés que dans les cours pie* nières, qui n'ontûni que sous Charles Vll,oa dans l'assemblée des grands officiers de li couronne. La présence de nos rois à rceau, avec un conseil composé de six con- ieillers d'£tat et de sii maîtres des remué- es : ce qui dura depuis le 6 février jus- ]u'au 23 avril suivant, que Sa Majesté uon- la les sceaux à M. Aligre. Enfin le k mars 1757, Louis XV fit sceller en sa présence >our la première fois depuis son avènement [ la couronne. Sa Meyesté continue de tenir é sceau par elle-même. Est-il rien qui misse rendre la aigillation plus solennelle, ^lus auguste, et qui soit plus propre à rap- peler Thonneur et le respect que les an- iens rendaient au sceau royal (2) ? (i) Sous le régne de François H, les sceaux fureol •les au chancelier Olivier, qui refusa consUroinent e donner la démission de sa charge de chancelier, t on créa pour la première fois, en faveur de Ber- randi, un office de garde des sceaux , qui jusque-là 'avnil été possédé que p.ir commission. Plusieurs crivains (ht dernier siècle font mention de Tusage e parfumer les leltres de chancellerie données à eux à qui le garde des sceaux en voulait faire onneur. (i) Les sceaux portant les imafj^es des rois étaient ncienneineal en grande vénération. Dans un dilTé- ?Ah\ survenu entre Tévéque de Constance et Tabbé e Saini-Gal, au sujet de rimmuuité de ce menas- ';re, on produisit dans TÂssemblée des grands de empire un diplôme original de Charlemaene. L*Em- erenr Louis, Tayant reçu des mains de fabbé, re- onnnt aussitôt le sceau de son père, le baisa avec ptspect, et le donna à baiser à toute TAssemblée Ratpert,^ de Casib» monasL S. GalH^ cap. 6). Are- is, roi d*Elgypte, ayant reçu des lettres de Tempe- 2ur Justinîen U, baisa le sceau, Kaxtfùn9t tiiv fpayi^oL^ dit Théophane. La cérémonie de saluer iiisi le sceau de Tempereur et du pape était d*usage Constanlinople. Quatre religieux mendiants, en- oyés par Grégoire IX à Tempereur grec et au pa« riarche de Constantinople, ayant présenté la bulle u pape, le patriarche en baisa le sceau, et regar- ant son clergé, il dit : IIBTPOX, D^taoz, pour mar- ner les têtes des apôtres qui y étaient représentées, ar la bulle d^or de Charles iV, Tclecteur de Mayence oit avoir le grand sceau impérial pendu au col, epuis le commencement jusqu*à la fin du repas m se donne au couronnement de Tcmpereur. Après ; festin, le sceau doit être reporté à la chancellerie ur un cheval magnifiquement orné. L*usage de orter ainsi le sceau sur un cheval dans les pompes En Allemagne (Wenkeri collect. archivi.f p. 116), -si les lettres des empereurs sont de grande conséç[uence, on y attache une bulle d*or, ou Ton imprime le grand sceau sur la cire rouge ; on l'enferme dans une botte et on le suspend avec un cordon d'or en pré- sence du vice-chancelier. S'il s'agit d'actes moins importants , on les scelle du petit sceau, et on les délivre après que la taxe est payée. Les chartes particulières étaient souvent scellées dans des assemblées publiques en Erésence des ecclésiastiques, des gentils- ommes et des gens de la justice de la contrée {Madox, FormiU, angMct p. xxyi). A Constantinople, le logothète scellait tous les actes du patriarche. A Rome, deux frè- res convers ae Tordre de Citaux scellèrent lès bulles pontificales peodant un certain temps. Le concile de Londres de l'an 1237 défendit aux ecclésiastiques d'apposer leurs sceaux aux actes dressés en leur absence, à peine d'être punis comme faussaires. D. Vais- sette {Hist, aeLang.j t. Illf p. kh9) nous a fait connaître un acte très-authentique, scellé du sceau d'Araédée IV, comte de Savoie, quoi- que ce prince fût absent. Cet acte fut passé au château Narbonois , l'an 12U, et scellé du sceau du comte, que ses ambassadeurs avaient apporté avec eux. f 32. Les chartes^ les ordonnances et les lettres royaux étaient-elles toujours» scellées, le jour même qu elles étaient passées? Actes scellés deux fois; diplômes en blanc munis de sceaux. Les sceaux n'étaient quelquefois apposés qu'un certain temps après que les chartes solennelles était autrefois assez commun. Les Espa- Î^nols semhlent avoir porté jusqu'à la superstition a vénération (ju'ils ont pour les sceaux du roi. Ghif- flet en parle ainsi dans sonAnastase deChilderici*' : c Sigilla regia in tanla sunt veneralione apud His- i panos, ut dum tranferuntur de loco ad locum, im- c ponantur equo tam sumptuose instrucio, ac si rex c ipse illum conscensurus esset , suntque comitata i praeside, senaloribus aliisque cancellariae ministris c cura tobis ac musicis insirumentis, donec perve- c nerunt ad locum ubi sunt depouenda. Cum ali- c quando coram Joanne Tello Sandov»llio, praeslde c Vallisoletano, sigillum regium ex diplomate quo- f dam humi decidisset, illud e terra venerabundus c levavit, osculatus est, et supra caput suum posuit f dicens : Hoc est corpus mysticum et figurativum r régis domini nostri, 1 Par une suite du respect dû an sceau du prince , on coupait dés les premiers temps les deux mains k ceux qui Tavait contrefait. Le sceau du roi falsifié est un cas royab Nous par- lerons ailleurs des lois portées contre les falsiûca- tcurs de sceaux et des peines décernées contre ces imposteurs. Qu'il nous soit permis ici de nous plain- dre avec D. Mabillon de la négligence et de la ma- tière qu'on emploie pour former aujourd'hui le seeau qui porte Timage du prince. La cire dont on 88 sert a si peu de consistance, qu'h peine le sceau peut durer trente ans. Les lettres royales ne sont pas phiijôi scellées, qu'on en retranche le sceau comme incommode et inutile. Si les anciens en avaient usé de même, nous n'aurions pas les fi gures de nos rois, et Tbistoirc serait privée d'un grand nombre do monuments qui servent à Té* claircir. IM5 SGE DIGTIOMAJRE DE NUMISMATIQUE. SGE 13H avaient été dressées. Cela parait constant par un acte de Guillaume de Giiisnes,'qui finit ainsi : Actum anno 'gratiœ 1218, m aie sancti Pétri ad Vincula; postea vero sigillo meo confirmatum et omnino consummatum mense deeembri (Hist. de'Guisnes^ p, 203). Le sceau ne fut donc apposé que quatre mois après la confection de racle. Ces intervalles entre l'apposition des sceaux et la passation des pièces peuvent servir à donner du poids à celles qui en sont destituées; par exem- {)le, au diplôme de Hugues Capet, donné en iaveur de Saint-Vincent de Laon. Car, en différant ainsi de sceller des actes, il est ar- rivé que, faute d'occasion, ils sont demeurés sans sceaux (De te diplom.f p. 14-9 n'' 12). Sous le règne du roi Jean (Secousse^ Ord. t. Ill^prœf.f p. y) les lettres royaux et les or- donnances ne pouvaient être scellées qu'a- près avoir été passées et examinées au con- seil. Il s'écoulait quelquefois un long inter- valle entre le jour où elles étaient corrigées ou approuvées par leconseil et celui où elles étaient scellées. Lorsque les lettres écrites par Tordre des maîtres des requêtes avaient été approuvées ou corrigées au conseil, on les en- voyait au sceau. Or suivant l'article W de l'or- donnance du mois de mars 1356, les fonctions fjtt chancelier sont de veoir, corriger et exa^ miner y passer et sceller les lettres qui seront à passer et à sceller; et par l'article 2 de l'or- donnance du 1^ de mai 1358, il lui est en- joint do ne pas sceller les lettres passées au conseil lorsqu'on n'aura pas observé cer- taines formalités prescrites par cet article, 11 résulte de cet examen et oe cette correc- tion, que les lettres n'étaient pas toujours scellées le jour même qu'elles étaient pas- sées au conseil. M. Secousse cite en preuve les lettres du 30 août 1356, données à Char- tres, et celles du 9 juillet 1357, données à ChAieau-Gaillard en Normandie. Elles pu- rent recevoir l'empreinte du sceau le jour qu'elles furent passées, puisqu'elles furent scellées du sceau duChâtelet de Paris en l'ab- sence du grand. Les chartes et les lettres royaux scellées deux fois ne sont pas rares. Hasculphe de Soligné, seigneur breton, déclare, dans une charte de donation de l'an 1183, qu'il l'a scellée de deux sceaux différents, et que les donataires ne doivent souffrir aucun pré- judice de ce qu'elle a été scellée une pre- mière et une seconde fois : Nec quemquam moveat auod ego Hasculphus alterius /îou- ra sigilium habui antequam pater meus xret Jérusalem^ videlicet cum scuto de quarteriisy et monachis non obsit quia habent chartas primo et 5ecundost9///a apposé leurs sceaux avec celui du roi?T^^ prélats, savoir : André , abbé de Saioi* gloire; Asselin, abbé de Saint-Vicior, « Thibaut, abbé de Sainte-Geneviève, a^'^î^ rent avoir vu en original le fameux pri^i'^:' que Pliilippe 1" donna au palais d'Elaiûf*» Pan 1085, à Eudes le Maire deChaioa^^' avoir acquitté le vœu du roi en allanlau Jïi^* Sépulcre de Jérusalem (De la Roqiu. ir«^ de la nobl. , Rouen 1734 , p. 158 J. Us^^' abbés ajoutèrent que les sceaux de lea^i* maître d'nôtel ; de Gasson de Poissi,coo''f table; de Payen«Aocel de Senlis, bout*' et de Gui, frère de Galeran, étaient apo^e^ ce diplôme. En supposant la vérité de 1 au^ 1397 SCE DlGTIONiNAlRE DE NUMISMATIQUE. SCE li98 tation^ ne pourrai t-on pas croire que ces abbés voyant la lettre S avant chaque nom sous- signé, lai auront fait signifier sigillum au lieu de signum^ et en auront conclu que les sei- gneurs ou grands officiers de la couronne avaient apposé leurs sceaux au privilège sin- gulier accordé à Eudes le Maire , dit Chalo- Saint-Mars ; c'est-à-dire , maire de Ghaillou dédié à saint Médard?Par une semblable mé- prise, le célèbre abbé Fleuri IHist. ecclés.^, t. XI, L Liv, p. 65'» ) dit que la charte de fondation de Tabbayo de Cluni fut munie de sceaux de plusieurs seigneurs , quoique D. Mabillon n y ait vu que des signatures. Quoi qu'il en soit du privilège de Chalo de Saint- Mars , pour rendre les chartes plus authen- tiques les rois et les princes des bas temps y apposèrent quelquefois tous les sceaux dont ils se servaient. En 1312 , lorsque Philippe le Bel suprima le parlement de Toulouse , les lettres patentes qu'il fit expédier pour cet effet furent scellées (6) du grand sceau de la couronne, dont le chancelier de France avait coutume de sceller, du sceau ou cachet que le roi portait , et du sceau secret confié h la garde du Chambellan ( Hisi de Lang.^ t. /F, Piec. justifie., pag. 18 ) D. Lobineau ( Hist. deBrtt., t. II, col. 638) a publié une charte de l'an 1383, à la fin de laquelle on lit : Nous avom fait mettre notre grant scel à cestes présentes o {avec ) le signet secret denos che- vances. Au XIII* siècle et dans les suivants le nombre des sceaux pendant aux actes répon- dait ordinairement au nombre des témoins. Le cardinal Romain, légal du saint-siége, pu- blia en 1226 un manifeste contre les habitants d'Avignon. Il y a deux originaux de celte charte, scellés du sceau du cardinal légat et de dix-neuf autres sceaux , savoir de l'ar- chevéque de Reims, des évoques de Langres, Chartres , Laon , Tréguier , » etc. {Hist. de Lang. , t. III, Preuves^ col. 310, 311. ) La lettre que les prélats et les barons de l'armée de Louis VUI écrivirent à Tempereur pour justifier leur conduite touchant le siège d'A- viguon, fut scellée de vingt sceaux, parmi lesquels est celui d'Amauri de Montfort. En 1235, plusieurs seigneurs de France écri- virent au pape pour se plaindre des prélats et des ecclésiastiques (Preuv. des libertés galL^ c. 7, num. 7). La lettre porte les noms de plus de trente, dont les premiers sont Hugues, duc de Bourgogne ; Pierre, comte de Bretagne ; Hugues, comte de la Marche ; Amauri, comte de Montfort, connétable de France, etc. La lettre est scellée de vingt- huit sceaux. Au concilede Lyonde \3M(Mar* ten.. Voyage littér., V* part., p. 227)» le pape Innocent IV fit transcrire dans de grands rouleaui de parchemin tous les privilèges 3 ne les empereurs et les rois avaient accor* es aux évéquesde Rome, et les fit sceller de quarante sceaux des Pères du concile. Le testament de Raymond VII, comte de Tou- louse, mort en 12M, est scellé de dix sceaux; celui de ce prince est au milieu [Hist. de Lang., t. lit, p. W4 J. D. Vaissetlé (/tid., tom. III , Preuv. , col. 5W ) a publié une lettre que les habitants de Béziers écrivirent au roi vers l'an 1260. Elle est sans date et sans signature, mais scellée de dix sceaux pendants. On trouve dans la grande collec- tion de Muratori [Rerum italic. script., t. VI, p. 66 ) un acte de l'an 1270, dresse par dix- sept cardinaux touchant l'élection du pape. Ce diplôme est scellé de dix-sept sceaux en cire rouge. QuancT les témoins n'avaient point de sceaux , ils empruntaient ceux des autres témoins et les appo^ient de nouveau comme s'ils eussent été leVirs propres sceaux; en sorte que le même sceau se trouvait deux fois apposé au même acte.Onen a des preuves dans le testament d'AIixent , comtesse de Clermont et dauphine d'Auvergne, de Tan 1286; et dans celui de Bertrand, IH' du nom, seigneur de la Tour ( Hist. d'Auvergne, t. II, p. 291, 535 et seq.) a Lorsque plusieurs per- sonnes étaient parties dans un acte , elles y apposaient toutes leurs sceaux. On conserve au trésor des chartes un acteoùilven avait près de vingt: il contenait la délibération par laquelle la faculté de théologie de Paris adhère à l'appel que Philippe le Bel interjeta des fameuses bulles deBontf^ce VIIL » (Aca- dem. des Inscript., tom. XVIII. p. 330 et suiv.) Lorsqu'on craignait qu un acte relômes mérovingiens où il est parié de *anneau; mais ils sont si peu nombreux, que certains critiques les tiennenl pour suspects (Germon., discept. %p. 99, 102), parce qu'ils supposent que D. Mabillon en a porté le môme jugement. Mais il a seulement dit au'à |)eine en trouve-t-on un petit nombre 'indubitables où l'anneau soit annoncé (De re diplom., p. 107). Atpauca (si nonfallor) indubilata invenicu illomm regum monu- tnenta, quœ annuli sigillite menlionem for cianly tametsi regum effigies chartis appo- sitœ surU. Est-ce-là dire qu'il n'est anso- jument aucune charte sincère de la pre- mière race, où il soit fait mention de 1 an- neau ou du sceau ? C'est pourtant de là que partait le P. Germon pour réprouver indis- tinctement dix chartes mérovingiennes pu- bliées par Doublet. Les diplômes carlovingiens annoncent l'impression de l'anneau sous diverses for- mules. Celles des rois Pépin le Bref et Car- loman sont : Manu nosira subter eam decre^- vimus affirmare et anulo nostro sigillare, ou de anulo nostro sigillavimus, etc. Les chartes de Charlemagne, de Louis le Débonnaire et de leurs successeurs, annoncent la sigillation à pou près en ces termes : De anulo nostro stAter sigiUar0f anuli nostri impressione ad- signari jussimus, bullis nostris jussimus in- signiriy etc. Louis le Débonnaire se servait tantôt de cette formule, anuli nostri impres- sione signari jussimus ; tantôt de celle-ci : de anulo nostro sigillari jussimus, de bulla nostra sigillari fecimus. Dans les plaids ou arrêts et dans d'autres diplômes peu impor- tants les princes carlovingiens (De re diplom., p. 107) ne font point mention de l'anneau, quoiqu'il y soit imprimé. Sur un grand nombre d'autres chartes des rois de la se- conde race, on en trouve peu oui, étant si- gnées et scellées, n'annoncent dans le texte ni la signature ni l'empreinte de l'anneau. Quoique le mot sigillum se rencontre quelquefois dans le corps des diplômes car- lovingiens, il est très-rare qu'on s'en serve pour exprimer l'apposition du scoau. Les uerniers rois de la seconde dynastie l'ont employé dans quelques-uns de leurs di- plômes ()Our annoncer ia sigillation (Ibid., p, 108, n. 3). On lit, de siailli nostri impres-' sione insigniri jussimus, dans une charte de Charles le Simple, pour le monastère de Saint-Thierri proche Reims, et dans les au- toi^raphes du roi Lothaire, g.irdés l'un à Saint-Vincent de Laon, et l'autre dans l'ab- baye de Sainl-Remi. La formule où le terme sigillum est énoncé passa aux. rois Cc)péClcaâj mais elle ue fut pas constante dans leurs diplômes. Hugues Ci- pet et Robert se servent tantôt du uiotojmKr et tantôt de figillum. On lit dans que!;u'S chartes de Philippe I" : Bullis nostris f u^m. signiri jussimus ;eidani d'autres : sigilU rtj*i impressione firmarejussi, oi^nosirœ majtsi Ja signamus sigillo, etc. L'annonce de 1 anh^.^ persévérait encore sous lerè^ie de Loai:> > II. Ce prince, faisant le siège du ciiâteau *:- Nonnette-le-Beau, en AuTemie, donna v^ diplôme, daté de l'an 1169, où la sigilia ', j est ainsi exprimée : Quod %U raium in p^ terum habeatur, annuli nostri imprt $$[.%> confirmari prœcepimus ( Acta SS. B^h^i, t. VII, p. 8). La formule la plus ordiiîa.r depuis le xni* siècle est celle-ci : En témoh de auoi, ou, afin que ce soit diose ferme H stahle à toujours, nous avons fait mettrt notre scel à cesdites présentes, AÎDsi soct terminés tous les édits, déclarations et lettres patentes scellées du grand sceau et adres- sées par nos rois à leurs cours de parlements. On ne manque pas de lettres royaux des bas temps, à la fin desquelles on a mis ctttâ clause : scellées de V exprès commandement dm Roi (Secousse, Ordonn. t. VIII, p. W6). En Allemagne, l'annonce du sceau n'a pas moins varié. Les mots anulus et sigillum, signare, consigniri, assignari, insigniri, si- fillari jussimus, etc., ont été employés tour tour. Le savant abbé de Godwic (Chronic, Godwic, p. 282] Hùt observer que les termes appensio et impressio sigilli sont quelquefuis synonymes. 11 se fonde sur un diplôme de l'an 1066, conservé dans les archives de soo abbaye. Le sceau de cire est appliqué au côté droit, et cependant il est ainsi annoncé: Ilanc cartam scribi et sigilli nostri appe%- sione manu nostra corroboratam jussimus insigniri. Depuis qu'on a suspendu 1*^ sceaux, leurs annonces sont le plus souvent relatives à cet usage. Qu'il soit fait mentiou du sceau dans la date d'une pièce, c'est one singularité dont la Clef diplomatique de Bâ- ringius (p. 73) nous fournit uu eiem^^le tiré d'un acte de l'an 1333. Il finit ainsi : In quorum pleniorem notitiam nostra sigitia anno Domint m. gcg. xxxiii. feria tertio post Dominicam Lœtare Jérusalem in signum per- pétuée decretionis simt appensa. C'en est as>t:i sur l'annonce du sceau pour en donner uot idée générale. Les détails sont réservés pour les parties de cet ouvrage où nous e\()o>e- rous historiquement les formules et i« usages de chaque règne. Il ne s'agit plus ici que d'examiner si les sceaux sont uue preuve de fausseté dans les actes qui n^é- noncenl point qu'ils ont été scellés On a vu plus haut que les rois mérovio- giens scellaient la plupart de leurs diplômes sans annoncer le sceau. Les Carlonngieiiâ en usaient de la même manière à l'égard des chartes de peu de conséquence. D. Vaissette (Hist. de Long. t. V. notes, p. 680), parlant d'une charte que Raymond de SaiDt-Gille^, comte de Toulouse, donna en 1088, sVi- plique ainsi: «11 est vrai qu'il n'est i?s lait mention de l'apposition du sceau dvii lactc; mais nous en avons des exempîes 15(H SG£ DICTIONNAIRE D£ NUMISMATIQUE. SCE 150i dans quelques autres chartes de Raymond (le Saint-Gilles, où il a fait certainement apposer son sceau, quoique cela ne soit pas exprimé dans Tacte. Telle est la charte que ce prince donna, en 1096, au concile de Nîmes en faveur de l'abbaye de Saint-Gilles, où il a*est rien dit de Tapposition du sceau, lequel y fut néanmoins apposé, comme il est prouvé par le témoignage que Raymond, évêque d'Apt, rendit à ce sujet en 1151. Et vidi inslrumenium guirpitioniSf Raimundi comitis sigillo signatum, » Dans le registre D de la cour des monnaies de Paris {FoL 123, verso), on lit ceci : «Le 6*jour de décembre Tan 1365 furent apportées en la chambre des monnaies trente-six grands paires de lettres ouvertes, scellées du grant séel du roi et trente-six closes sous le séel du secret, adressans au sénéchaux, baillis etiusticiers du rovaume. » « Je ne sais par quelle raison, dit M. Secousse {Ordonn.f $. /F, p. 596), il n'est jamais dit dans les ordonnances et lettres sur les monnaies, qu'elles ont été scellées, quoiqu'elles le fussent, ainsi qu'il parait par ce texte et par plusieurs autres. » Voilà donc une multitude d'actes sincères qui n'annoncent point les sceaux dont ils sont scellés. Dire que les chartes véritables doivent toujours faire mention des sceaux, dont elles ont été munies, c'est une règle nouvelle, dont la fausseté saute aux yeux de quiconque est tant soit peu versé dans l'his- toire diplopiatique. § 34. Sceaux confiés à des personnes distin- guées par leur rang et leur mérite; droits du sceau. Pour assurer la conGance et le respect dû aux sceaux, dans tous les temps ils ont été confiés à des personnes d'une intégrité re- connue et d'un rang distingué. £n Orient hs sceaux des empereurs et des patriarches étaient entre les mains du logothète, qui était une des premières dignités de la cour et de l'Eglise. En France les maires du palais et les référendaires avaient la garde de l'anneau royal sous la première race de nos rois. Sous la seconde, le sceau fut confié au 'grand chancelier, ou au comte du palais en son absence. Sous la troisième, la chancel- lerie et la garde du grand sceau forma un seul et môme ofBce jusqu'au xvr siècle; mais il y avait chez le roi un office de garde- scel ordonné en r absence du grand, oûice que possédait Foulques de Bardouil sous le règne de Philippe de Valois, Qt Louis d'Harcourt, évêque de Baveux, en 1^71. Dès le temps de saint Louis {vu Cange sur saint Louis, pAk) le grand chambellan, et en son absence le premier chambellan, gardait le sceau secret du roi et en scellait les lettres royaux qui n'étaient pas de grande conséquence. Pierre, comte d'Alençon (Ibid., p. 18), nomma dans son testament pour exécuteurs mestre Pierre Challon, douen de S. Martin de Tours, qui porte le séeî notre chier seigneur le roi de France, ou celui qui le portera ou tans de notre mort. Mais sous un même règne il y avait olusieurs seigneurs qualifiés du titre de grands chabellans (1). Quelques-uns , faute d'y faire attention, ont rejeté des actes très-sincères. Au xV siècle, Guillaume le Mai était gouverneur des sceaux du roi (Afo- num, de la monarch» Franc., t. ///, p. k06), t Quelques personnes ont été honorées par divers écrivains du titre de chanceliers de France, quoiqu'elles n'aient jamais été pourvues de cette dignité, et qu'elles aient seulement gardé le sceau du roi (2), pendant la vacance de la chancellerie. Ce qui relève inQniment cette charge, c'est qu elle a été exercée par les rois mômes, comme nous l'avons dit plus haut. Les chanceliers des comtes de Toulouse étaient aussi gardes de leurs sceaux dès le xn* siècle [Vaissettef Hist. de Lang., tom. II, p. 508). Les églises, les monastères et les collèges gardaient leurs sceaux avec beaucoup de soin, pour empê- cher qu'on n'en abusât. L'acte de visite faite dans l'église collégiale de Saint-Pierre de Louvain porte que le sceau du chapitre sera gardé dans le trésor sous deux clefs, qui seront confiées à deux chanoines tou- jours résidents IMarten,, ampliss, Collect.f t. I, col. 1243). £n Angleterre, les plus grands honneurs ont été attachés à la garde du grand sceau. Henri T'ieconfiaquelquefoisàsaint Anselme. Tout le monde sait avec quelle intégrité saint Thomas de Cantorbéri le garda avant son épiscopat. Le grand sceau fut confié à la reine pendant le voyage que Henri III fit, l'an 1253. Pierre de Blois rut choisi à cause de sa science pour garder le sceau de Guil- laume, roi de Sicile, et fut le second ministre après Etienne, fils du comte du Perche, chancelier de Sicile, et peu après archevêque de Palerme. Les évéques et les seigneurs, ne voulant pas vaquer eux-mêmes à rece- voir les contrats ue6 parties, donnèrent la . garde de leurs sceaux à des tabellions el notaires. On appelait sigillator l'oHicier qui tenait le sceau dans les cours (De re dtplom., p. 632). On le nommait sigilboth en Alle- magne. L'emploi de mettre le sceau aux ordres du roi d'Angleterre était ancienne- ment appelé officium spigurnellorum,h Cd^iise de Godiroi Spi^urnel, pourvu de cet office par le roi Henri III (Toyras, Hist. d^Anff.^ t. Illf p. 393). Les gardes des sceaux des (\) On a des lettres de Charles YII du 4 octobre iÂii, Tannée 2* de sou règne (Mercure de Fr.^ dé- eemb. 1725, p. 501), dans lesquelles ce prince or- donne qa*il sera délivré à nos ame* et féaux conseil-' ters et chambellans le sire d'Orval et le bâtard d* Or- léans la somme de 2000 livres tournois. On compte jusqu'à six grandi chambellans en 1427. (2) i Le nom de chancellerie, dit Kiraumont {Traité de la chancellerie, fol. iO et 157), a été quel- que temps hors d*usage en France, et presque comme supprimé et aboli, savoir du temps des rois (Phi- lippe-Auguste, Louis YIII, IX, et Philippe le Hardi leur fils), comme il appert par les litres et lettres patentes expédiées de leur temps, en fin desquelles se trouvent ces mots : Data vacante eancellaria, non toutefois qu'il n'y eût alors officiers qui fissent la chai]|;e de chancelier, mais ils n'étaient pas ainsi Î[ualifié8, ains porteurs du grand scel du roi seu- emeat. » 1505 SGE DIGTIONNAIKË DE NUMISMATIQUE. SGE 1304 cours, les scelleurs du Châtelel, les chauCfe- cires, les gardes des sceaux de Lyon, d'Au- vergne, des foires de Champagne et de Brie et des juridictions royales, ont été établis pour donner plus d'autorité au sceau pu- blic. Personne n'ignore que depuis long- temps les maîtres des 'requêtes de l'hôtel l)résident aux sceaux des chancelleries des cours souveraines, pour ouïr les rapports que leur font les réiérendaires. Le droit qu'on faisait payer pour le sceau public n'est pas moins ancien que le xii' siè- cle. On le ferait remonter jusqu'au ix" si le terme sigillaticum, qu'on trouve dans un capitulaire de Sicard, prince de Béné^vent en 836, pouvait s'entendre de ce droit. Dans plusieurs royaumes le fief ou le revenu du sceau servait de gages ou d'appointements aux chanceliers, comme il se voit dans les lois de Malcolm,qui régna en Ecosse depuis l'an 1153 jusmi'en 1171 {Laurièrct Ordonn,y t, I,p. 405). Dans le compte de la baillie de Paris du terme de la Toussaint 1261, il est fait pour la première fois recette de treize livres onze sols pour le sceau du Châtelet {Brussel, Traité des fiefs, p. W4). Le droit Sue l'on payait lorsqu'un acte était scellé u sceau du roi ou d'un autre justicier, devint une ferme considérable. Joan 11, dur. de Bretagne (Morice, Actes de Vhist. de Bret,, t. 7, col. 987), assigna, l'an 1263, un douaire à Blanche de Navarre, son épouse, en partie sur les revenus de son petit sceau en ces termes : Tote la rente de notre sael de demi- marc. Le pape Clément IV donna, en 1267, des avis sérieux à Charles de France, roi de Sicile, frère de saint Lotiis, sur les hor- ribles exactions qui se commettaient au sceau (Martenney Anecdot,,tom. IIj col, 505): Sigillo tuOf lui dit-il, certam legem tmpone, ut tollatur infamia de horrendis exactionibus tuo nomine sœpe factis, quibus similes nultus audivit. Dans les statuts que Bobert de Win- chelse publia, en 1295, pour la réformation de sa cour ecclésiastique (Concil. Lahb.,t,XI, fmrt. II, coL 14<09), il règle le salaire pour les eltres qu'on y scellait et ne veut pas qu'on paye plus de six deniers pour chaque sceau. * Dans les constitutions du cardinal Robert de Corçon, publiées dans le concile tenu à Pans en 1212, il avait été défendu aux évé- 3ues de rien prendre pour leur sceau. « Le roit debuUette (ou du petit sceau), dans le pays Messin, pour les biens en fonds, est le quarantième aenier des acquisitions, et pa- reillement le quarantième denier des obliga- tions. Ce droit appartenait orieinairementa la ville de Metz, et servait autrefois de gages à la justicedes Treize (Iauri«rc,(r/oM.dudrot7/r., f. y, p. 191).» Depuis que les sceaux sont devenus moins nécessaires par le rétablisse- ment des signatures, les droits qu'on en relire au lieu de diminuer ont excessive- ment augmenté. Mais on est dispensé au- jourd'hui de faire sceller bien des actes, qui l'étaient (1) anciennement. • (1) Ce qoi a rendu les sceaux si communs depuis 'an 1200 jusqa^eiivijTonle règne de François !•% ea SIXIÈME PARTIE. OBSERVATIONS GÉNÉRALBS SDR l'aCTHBITTICITÉ DES ACTES SCELLÉS. § 35. La rareté des sceaux jusqu*au milieu du m* siècle prouve qu'ils n étaient pas n/- cessaires à cette époque pour rendre les actes valides; chartes non scellées reçues en justice et autorisées par les rois : il est moralement impossible qu^elles soient faus- ses pour la plupart. «II n'est pas si diificile qu'on le pense communément defîxer le temps où les sceaux ont été indispensables pour rendre les actes authentiques. Si ce n*est point à Tignoranee d'écrire ou de signer que l'on doit rapfiorter l'origine de sceller les plus anciens titres, il est certain que dans la suite les .sceaux devinrent absolument nécessaires pour sup- pléer aux signatures. L'usage de signer et de sceller en môme temps est sans contredit le plus ancien. Au v* siècle Hummoley en- voyé par le roi Théodeberl vers l'empereur Justinien, étant à l'extrémité, fit faire son testament et le fit munir de signatures et de sceaux (Greg. Turon.^ de Glor. martyr., 1. 1, c. 31). Au siècle suivant , saint Bertrand , évèque du Mans, fit mettre sur son testa- ment les signatures et les sceaux de sept personnes illustres. Mais la barbarie -des temps postérieurs fit oublier les lois. Dans une multitude de chartes, données depuis le vin* siècle jusqu'au milieu du xii*, on ne trouve (1) ni sceau ni rien qui fasse con- naître qu il y en ait eu. Nous avons déjà exposé les divers moyens qu'on employait ordinairement dans ces temps-là pour au- thentiquer les actes et suppléer aux signa- tures de ceux qui ne savaient pas écrire. Les intéressés se contentaient de mettre une croix devant leur nom au bas des char- tes, ou d'y faire marquer un nombre de té- moins, dont les noms étaient toujours de la môme écriture que la charte. La simplicité de ces siècles n'en exigeait pas davantage. Quelques grands feudaiaires, tels que Tes 1515, c'est que le sceau tenait lieu de signature, et était si nécessaire, que la plus grande partie de h noblesse ne pouvait i autoriser ses simples actes faute de savoir écrire et signer que par les sceau, sur lesquels étaient figurées leurs armes. Depuis Tan 1515, que la noblesse et même le commua dn peuple ont cultivé davantage les sciences par U pro- tection que les rois et les princes leur ont donnée, Fusage des sceaux a diminué, et est réduit à présent aux provisions des charges, aux certificats, à qnd- ânes actes publics, et aux simples cachets de leiires. lais tous les autres actes, et particulièremeni les acquits des guerres, qui étaient sans nombre aossi bien qu*à présent , et qui étaient tous . scellés , ne sont plus autorisés que par des signatures {Nomw* Mercure, cet. 4720, p. 8, 9). i (1) Le patriarche convient qu'il y a des chartes oorfflaoJt^ avec des témoins. Cela suffit pour j'usUlitr 1309 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE ISiO Ingulfe, qui n*a parlé que deTusage le plus général, sans prétendre qu'il fût sans ex- ception. Parmi nous les sceaux tenaient pareille- ment lieu de témoins, comme il est évident par la formule, Teste sigillo^ employée dans plusieurs actes anciens. Robert de Vernon, sous-doyen de Saint-Martin de Tours, apposa son sceau avec ces mots : Teste sigillo nostro^ à des lettres de Tan 1313 {De re diplom. , p. 632). On lit dans quelques chartes : Teste signoy ce qui exprime également le sceau. M. Baluze {Preuv. de VHxsl. d'Auvergne^ liv, II, p. 360) a publié un acte qui finit ainsi : Tesmoing mon séel cy mis xii jour de février l'an mil cocc et quinze. En remontant plus haut, nous pourrions citer un grand nombre de chartes scellées sans témoins. Telle est celle de Tan 1234, par laquelle Ro- bert de Gourtenai et Malthide, son épouse, accordent les coutumes de Lorris aux hn- bitants de Saint-Laurent-su r-Barenjon (La Thaumcissiêre, Coutume de Berri et de Lorris^ p. 428). Cette charte n'a ni signatures, ni témoins ; mais le parchemin est replié et sur le repli pend, sur une double queue de cuir blanc, un grand sceau de cire verte. D'un côté il représente un prince tenant l'épée de Ja main droite, et l'écu de la gauche, monté sur un cheval, dont le caparaçon est semé de fleurs de lis. OnJit autour*: Sigillum Ho- berii de Curtiniaco, De l'autre côté un petit écusson aux armes de Gourtenai sert de contre-scel. Robert de Sorbonne, chanoine de Paris, n'employa point de témoins dans son testament, qui fut seulement scellé de deux sceaux ainsi annoncés : In cujus rei testimonium prœs entes litteras sigillo curiœ ParisiensiSf una cum sigillo ipsius magistri Roberti fecimus sigillari. Actum an. Dom. 1270, in die S. Michaelis (Du Gange, sur la vie de saint Louis, p. 36). L'usage de se passer d^ témoins dans les actes publics fut aboli par l'ordonnance du roi Louis XII, par la- quelle il est défendu qu'un seul notaire re- çoive aucun contract sans qu'il y ait deux témoins, nonobstant toute coutume locale à ce contraire. Dans les chartes où il n'y a qu'un seul témoin, le sceau tient encore lieu des autres qui devraient s'y trouver. G'est une vérité qu'on révoquait en doute il y a quelques années, et (font néanmoins il y a des preuves sans nombre dans les archives de France et d'Angleterre. Guillaume II n'employait sou- vent qu'un seul témoin dans ses chartes [Madox^ Formul. anglic, p, 37) : Willelmus rex Anglorum W. vicecomiti salutem, etc. Teste Ranulpho Passe flambard, Henri I", duc de Normandie et roi*d'Angleterre, se con- tentait aussi de la présence d'un seul témoin (Ibid., p. 291) : H. Dei gratté rex AngL jus- ticiariisj etc. Teste Rogero Sarisberiensi epi- scopo. ApudWestmonasterium.lA^nvi II, sui- vit le même usage (ifrid., p. 296) : H. Dêi gratia rex Angliœy et dux Normanniœ tt Ayuitaniœ et cornes Andegafnœ^ justiciariiSf vicecomitibus et omnibus ministris suis, etc. Teste Ricardo episcopo Wintoniensi, Apud j Tutegareshall, L'histoire des archevêques de Rouen (Pag, 356) offre des lettres du même «rince, qui finissent par ces mots: Teste icardo de Lad apud JVestmonasterium, Il j en a d'autres dans les archives de Marmoutier à la fin desquelles on lit : Teste Roberto de Novoburgo apud Rothomagum, Toutes ces chartes sans signatures, sans date de jour, de mois et d'année, et sans le nombre des témoins requis parles lois anciennes, tirent toute leur authenticité de la seule apposition du sceau. G'est pourquoi on punissait ceux qui niaient ou refusaient de reconnaître le leur. En effet, les sceaux des rois, des princes, des évêques, des abbés, des seigneurs, des magistrats, de toutes les personnes consti- tuées en dignité, et même des anciennes communautés ecclésiastiques et séculières, ont toujours fait foi, comme étant des mar- ques de l'autorité publique. On était si per- suadé au xiii* siècle que la validité des actes dépendait du sceau, qu'on l'exprimait quel- quefois en ces termes (Leyser, decontrasigil., . 5) : Et ne in posterum afiqua dubietas super oc valeat suboriri, paginam hanc inde con- scriptamsigillinostri et conventusimpressione firmamus atque ad robur validum erogamus. Ainsi parlaient Frédéric, évoque d'Halber- slad, et son chapitre, dans une charte de l'an 1228. La validité des chartes, des actes et des testaments a presque toujours dépendu des sceaux, au moins depuis la tin du xu* siècle jusqu'au xv*. § 38. Yariatior^ du sceau de la mime per^ sonne; changements des sceaux f annoncés dans les diplômes. Les sceaux no furent pas d'abord fixes. M. Heuraan en a publié dix de Gharlemagne, autant de Louis le Débonnaire, et six de Gharles le Ghauve. Louis YI, Louis VII, Louis IX et Philippe le Bel, en ont eu au moins chacundeux. Eh Angleterre, les sceaux ne varient pas moins sous le règne de saint Edouard le Gonfesseur. Les mêmes princes avaient donc plusieurs types. Ils seellaient quelquefois en or, en argent et en plomb, et les moules de ces sceaux étaient dissembla- bles, comme Heineccius Ta reconnu ài'ins- pection de diverses bulles de l'empereur Frédéric II, qui diffèrent entre elles et pour le poids et pourTinscriplion. Les sceaux de métal étaient fort différents de ceux qu'on imprimait sur la cire. Ges derniers ne va- riaient pas moins fréquemment. M. Kettner (Biblioin, germanique, tom. VI, art. 8, p. 157) observe que le sceau de Henri l'Oiseleur, qui est entier dans les archives de Quedlin- l)Ourg, est différent de ceux qui se gardent dans les archives de Gorvey ou de la nour velle Gorbie. Le P. Herrgott, dans la Généor- logie diplomatique de V auguste maison d'Haps- bourg (lab. 17, 18, et pag. 95 et seq.), donne au seul Rodolphe jusqu'à huit sceaux diffé- rents les uns des autres, cinq en qualité de comte et trois en qualité d'empereur. M. de ' la Roque (Hist. de la maison, de Harcourt, t. /, p. 326) a fait connaître deux sceaux re- 1311 SCE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE 1311 marquables du xiii' siècle appartenant à un mêcne seigneur : le premier représente saint Louis en nabit long, mettant le casque sur la tête du sire de Harcourt, pour Je faire chevalier. Celui-ci paraît à genoux, tout artné, son cheval caparaçonné derrière lui. Au côté droit on remarque un tronc d'arbre, aiiquel est attaché l'écu de la maison d'Har- court. Le second sceau représente un gen- tilhomme qui reçoit l'accolade et l'ordrn de chevalerie des mains même du sire de Uar- , court, son seigneur bannerel. A cela près, les deux sceaux sont assez semblables. Les petits sceaux qui servaient de contre- scels n étaient pas toujours les mêmes; parce que les princes et les prélats avaient plu- sieurs cachets. On en a vu la preuve dans ce que nous avons dit des sceaux de Louis le Jeune, et de Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen. D'ailleurs on scellait souvent avec le sceau secret séparément du granck Par exemple, quelques dues de Bretagne {Mém, pour servir à Vhist, de Bret, , préf. , p. XVI ), outre leurs grands sceaux, en avaient de particuliers, dont ils usaient dans ce qui concernait leur propre héritage. Les écuyers changeaient de sceau lorsqu*ils avaient été faits chevaliers. [De re dtptom.^ p. 147). Enfin la perte du sceau, l'altération ou des- truction des types causée par un long usage, la longueur d'un règne ou d'un pontificat, l'acquisition d'un ou de plusieurs nouveaux domaines, l'élévation à de nouvelles digni- tés, étaient les x^uses des changements et de la variation des sceaux de la même personne. Mais quand la différence qui est entre eux ne consiste que dans les traits du visage, D. Mabillon We re diplom.f p. 406) croit 3u'on peut 1 attribuer au graveur ou aux essinateurs, et par conséquent que les sceaux n'en sont pas moins sincères. Dans les premiers temps, les chartes n'é- nonçaient pas le changement du sceau. Mais au XII* siècle, elles commencèrent à marquer ce changement, afin que la différence des premiers sceaux avec les derniers ne donnât S!)s lieu à des chicanes. Jean, seigneur de ol, ayant changé de sceau, crut devoir en avertir à la tin d*une charte de l'an 1145. Voici ses termes {JUém. pour servir à Vhist, de Bret., t. /, coL 697) : Et ne aliqua in /u- turum de sigilli mei imtnutatione calumnia contra monachos oriretur (habui enim aliud sigillum majoris ponderis et figurœ alterius primo milittœ meœ tempore, quando Hla donor tio de foresta facta est), nunc vero postquam de Jérusalem redivi, quando hœc donatio facta fuit de vinds, et ponderis et figurœ alterius. On voit par là qu'il y a des chartes de la même personne , qui ont été scellées de différents sceaux. Baudouin, comte de Flan- dre, étant devenu empereur de Constantin nople en 1204, révoqua son ancien sceau, et déclara nulles toutes les lettres qui à l'avenir en seraient scellées [Martenne, Anecdote, t. /, p. 793). Quelquefois celles qui avaient déjà été scellées, 1 étaient de nouveau, quand le sceâp venait à changer. Thibaut, comte de Champagne y avait muni de son sceau une charte de l'an 1232 ; l'année suivante ^ l'a scella du sceau qu'il avait renouvelé (Secouite, Ordonn.j t. /F, p. 684). Les émoluments du sceau pourraient bien avoir été la caa.se qu'on en changeait fréquemment. Oo sait au'Edouard IV, roi d'Angleterre, se fit faire eus sceaux, l'un pour flritterles Anglais, et l'autre pour s'attirer les Français {Rymtr, Acta public, j t. YI, pag. 643). Nos rois n'en changeaient pas toujours aussitôt qu'ils étaient montés sur le trône. Philipoe le Rel, étant à Nîmes le vendredi avant la fête de tous les Saints, Tan 1285, donna deux chartes au bas desquelles il déclare que n'ayant pas encore fait faire de nouveau sceau depuis au'il avait pris l'administration du royaume, les avait fait sceller de celui dont il se servait auparavant (Yaissette, hist. de Lang.f t. IV y p. 55). 11 est dit dans plusieurs lettres de Philippe de Valois qu'elles ont été scel- lées de son sceau nouveau [Secousse^Ordmn., t. lY, p. 292 ; t. YIII, p. 355). Le même roi fit une ordonnance qui finit ainsi (/6td.,i.//, p. 150) : Donné à Paris sous notre scel nou- veau, le seizième jour d'octobre, l'an degràcî mil trois cent cinquante. Par les gens dtt comptes. DuLEis. Nous avons prouvé ci- dessus que les seigneurs du xiv siècle et des suivants changeaient souvent leurs armoi- ries et par conséquent leurs sceaux; i\m il est rare qu'ils avertissent (1) de ce cbati- gement dans leurs actes. § 39. Précautions qu'on prenait, quand en renouvelait les sceaux : petite bulle d'Inno- cent IV sur ce sujet. « Le sceau étant devenu indispensable, au moins depuis la fin du xii* siècle, on nVu changeait point sans prendre beaucoup de précautions. Vers l'an 1219 il fallut clianser le sceau ou type d'ivoire, dont lecoufenl de Saint-Remi de Reims s'était servi jus- Su'alors pour sceller. L'archevôaueGoillaurae e Joinville le fil mettre en pièces ; ensuite il ordonna que, pour plus grande sûrelé, le nouveau sceau serait fait jusqu'à la dernière lettre de l'inscription en présence du doyen de Reims , qui le remit lui-même entre iCs mains de la communauté. C'est ce qu'on ut dans une attestation du même doyen, datée de l'an 1232, et publiée par D. MartenDe (Thesaur. Anecdot. , t. /, col. 972). Le chan- Sèment de sceau était quelquefois un raotu e récrire les lettres royaux {Secousse, Ord., t. VIII, p. 49). Lorsque le pape Innocent l* fit faire un nouveau type pour exprimer sur le premier côié de ses bulles de plouib les têtes des apôtres saint Pierre et saint Paul, il en avertit les évoques par un bref ou (1) n en est quelquefois de même des empnmtsile sceaux. On a une quittance de Raoul de Harcoan, sire d'Avrilli de Fan iSOÎ, scellée d'un sceau qm ï«^ présente Timage «le la Vierge tenant NoircSagn«r entre ses bras et aux quatre coins unealRle^un an|^ mi bœuf et un lion (Bist, d'Harcourt, t. IV, p. tS^i^M Ce sceau semble avoir été emprunté de qB«<« église. Cependant Tacte n'«n dit rien. 151S SCE DICTIONNAIRE DE petite bulle (1), datée de la dixième année de son pontificat, c'est-à-dire de Tan 1252. § 40. Que faisait-on qtêand hê sceaux ne de* vaient plus servir , ou qtumd on les avait perdus? Les sceaax relatifs à des domaines et à des dignités, qui passaient dans d'autres mains, étaient détruits par les seigneurs qui cédaient leurs droits. Raymond Treucarel , second du nom , dernier vicomte d'Albi , de Carcassonne et de Béziers, « se rendit à Paris au mois d'octr»bre de l'an 1247, et là il re- nouvela, en présence du roi, la cession qu'il avait déjà faite de tous ses droits sur les vicomtes de Béziers et de Carcassonne , et sur tous les domaines que sa maison possé- dait dans les diocèses de ces deux villes et dans ceux de Toulouse, Aibi, Agde, Lodève, Nîmes, etMaguelonne. Il enfitsceller Tactedu sceau dont il se servait lorsqu'il se qualifiait vicomte de Béziers, et du nouveau qu'il avait fait faire exprès ; après quoi il fit rompre en présence du roi le premier de ces deux sceaux avec son contre-scel (Yaissette^ hisi. duLangued.^t. II^p. 457, Preuves, co/.461). » Comme les actes tiraient alors toute leur valeur des sceaux, on conservait avec un très-grand soin les types ^ de peur qu'ils ne tombassent en des mains étrangères, qui au- raient pu s'en servir pour imprimer le sceau à de fausses pièces. Le garde des chartes de la grande église de Constantinople portait sur sa poitrine le sceau du patriarche (Cang.f Glossar. lat. , t. YI, col, 488). Matlre Roger (1) Cette petite bulle a été publiée sur un exem- plaire authentique par D. Mabillon (De re diplom», iSiipp/em., p. 101). Elle est adressée à rarchevéque de Piarbonne, et elle contient les motifs graves qui ont obliffé le pape ài renouveler le moule de ses bulles de ploniD. Cette lettre pontiflcaleest d'autant plus im- portante, qu'elle constate Tusaffe où Ton était à Rome de ne point sicner ni dater de Tannée de Jésus-Christ les petites bulles ou brefs. On en trouve dans la même forme non-seulement dans les collections di- pioroalioues, mais encore dans toutes les archives du nionJc chréiien.Ces petites bulles n'avaient point ordinairement d'antres dates que celles du lieu et du jour des calendes, des nones, et des ides du mois. Leur authenticité et leur autorité dépendaient uni- quement du sceau de plomb suspenau au bas. D. Michel Germain (De re diplom., tib. iv, p. 265, 266) a publié une semblable bulle d'Alexandre 111, qui ne porte que la date du lieu, et non celle du pontificat. Le nom de l'évèque de Noyon, k qui elle est adres- sée, est toujours écrit par la seule lettre initiale. Mais les grandes bulles qu'on appelle consistoriales, sont datées de l'année et portent un nombre de si- gnatures. Les petites seraient convaincues de faux , si ellesétaient revêtues de ces caractères. Nous avons cru devoir nous expliquer ici d'avance sur cet arti- cle, pour arrêter l'impétuosité de quelques critiques, qui depuis plus de quinze ans font mdle tentatives pour persuader au public que les petites bulles destituées de signatures et de la date de l'année sont des productions de faussaires. Ces écrivains ont eorté le ridicule jusqu'à exiger la signature d'un aoquier en cour de Rome pour l'authenticité d'une petite bulle du xn« siècle ; pendant que tout le monde sait que le tanquier expéditionnaire en cour de Rome est un officier as nouvelle création^ comme s'exprime le grand Dictionnaire de Trévoux. NUMISMATIQUE. SCE tMk vice-chancelier de Richard I", roi 3'Angle- terre • ayant péri dans un naufrage proche rile de Rhodes, on trouva le sceau royal suspendu à son cou. L'acte de Thommage Ïue Philippe, archiduc d'Autriche, rendit à ouis XII, Tan 1499, nous apprend que le chauffe-cire portait sur son dos le sceau du roi, quand le chancelier de France voyageait à cheval. Si, malgré ces précaiitions les sceaux venaient à se perdre, on employait divers moyens pour obvier au mal qui pouvait en résulter. 1* On publiait la perte du sceau, et l'on avertissait do ne pas ajouter foi aux let- tres qui en seraient scellées , depuis qu'il avait passé en des mains étrangères. Les sceaux de Frédéric II ayant été perdus, lors- qu'on mit le feu k soncampf^emecctu5,p. 14}, cet empereur déclara que les lettres qui en seraient scellées ne seraient d'aucune auto- rité et qu'on ne devait pas y déférer. Sous le rè^e de Henri III, roi l'Angleterre, on pu- blia à haute voix dans la cour des juges que le sceau de Benoit de Ha^jham portant son nom avec une tète au milieu ne devait plus faire foi. 2* On révoquait à la chancellerie ou dans quelque autre tribunal le sceau perdu. Sous le règne d'Edouard I'% Henri de Pernoun déclara publiquement dans la chancellerie de Lincoln qu'il avait perdu son sceau, et protesta que , si désormais on en scellait des actes, ils seraient tous de nulle valeur. La même chose se pratiquait en France. Si, par quelque accident, les sei- gneurs et les gentilshommes égaraient leurs sceaux, ils en faisaient la déclaration en justice ou uar un acte public, et ils les révo- quaient, ann que l'on ne pût s'en servir à leur préjudice. C'est ce que l'on justifie par un nombre d'actes rapportés dans les notes de M. de la Thaumassière sur les coutumes de Beauvoisis {Pag. 379 , 380, 381 , 389 ), et par l'extrait des resistres du Châtelet que nous rapportons au bas de la page (1). 3* £a Allemagne les seigneurs avertissaient, dans un acte public, du temps auquel ils avaient perdu leur sceau et du changement qu'ils voulaient faire dans le nouveau , afin que ceux qui avaient trouvé l'ancien ne pussent point en abuser. Ce changement était ordinai- rement peu considérable. On joignait l'em- { freinte de l'ancien et du nouveau sceau k 'acte que le seigneur faisait expédier. 4* On suppléait quelquefois k la perte du sceau par certains signes. Le trésorier de l'église de Saint-Quentin perdit son sceau dans un in- cendie. Ecrivant k Lambert, évèque d'Arras, il lui donna pour supplément de sceau , et comme une marque certaine de la vérité de sa lettre ce signe fort singulier, savoir que le prélat allant k Rome avait rencontré k la porte de Ham, Foulques, cIq^c de l'é^^ise de / (\) Dix-sept novembre 1412. Monseigneur Aleaume de Bournonville, chevallier, disant luy avoir esté priiis luy estant au palais son séel, auquel il y a un lyon rompant et un timbre au dessus, où 11 y avait deux cornes de bœuf, et un lyon croissant entre deux et un griffon à un des costez de i*écu, et k Tau* tre costé un homme sauvage, et son nom et snr-npn^ au tour. A révoqué ledit séâ. 1518^ SCË DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SCE m Saint - Quentin ( Baluz. , MiscelL , tom. F, p. 330). I &•!. Scfauâ? détruits par précaution et mis dans le tombeau j après la mort des princes et des prélats à qui ils appartenaient. Les sceaux tombaient-ils dans des mains ennemies? On ne manquait pas d'avertir d'être sur ses gardes et de ne pas se laisser tromper par des lettres scellées de ces sceaux. Ïite-Live rapporte (Lib. xxvii ) que Marcel ayant été tué, Annibal se saisitde son anneau. Aussitôt Crispin, craignant que le général carthaginois ne s'en servît pour tramer quel- que ruse, députa dans les villes voisines , pour avertir ue la mort de son collègue et de la prise de son anneau , aûn que désor- mais ils n'ajoutassent pas foi aux lettres écrites sous le nom de Marcel. Pétrone, crai- ^ant d'être découvert, rompit l'annenu dont il avait scellé le mémoire contenant les cri- mes horribles de l'empereur Néron : Fregit annulum , ne mox usui esset ad facienda pe- ricula^ dit CorneiHe Tacite {Ann. lib. xvi , n. 19). S'apercevait-on que le sceau avait été falsifié ? on en donnait aussitôt avis à ceux qui auraient pu se laisser surprendre par des lettres scellées du sceau contrefait, et on leur faisait connaître celui qu'on avait fait faire de nouveau. C'est ainsi qu'en usa saint Bernard : PericUtati sumus in falsis fratri- busj dit-il , écrivant au pape Eugène [Epist. 28k), et multœ litterœ falsatœ sub falsato si- Ïnllo nostro in manus multorum exierunt ; et quod magis vereor ) etiam usque ad vos dici- tur falsitas pervolasse. Bac nécessitâtes ab- jeclo illo, novello quod cernitis de novo uti^ mur continente et tmaginem nostram et no- men. Figuram alia,m tanquain ex nostra parte jam non recipiatis, nisi forte pro episcopo Clarimontisj cui sub altero sxgillo litteras dedif cum nondum istud haberem. On brisait les sceaux des princes et des prélats après leur mort, afin qu'on n'expédiât pas en leur nom des lettres supposées. Cet usage s'observait constamment aux funé- railles des papes [Licetus, de annulis antiq.^ p, 2i8). Le vice-chancelier faisait rompre publiquement le côté de la bulle sur lequel le nom du pape défunt était gravé, et remet- tait au camerier l'autre côté, où les têtes des apôtres saint Pierre et saint Paul étaient représentées, après avoir enveloppé et ca- cheté ce type de peur qu'on ne s'en servît pour sceller quelque diplôme. On faisait la même chose quand le pape était déposé {Van- der-Hardt,, t, lY, conciL Constant,, part, ni, p. 282). Le concile de Constance fit rompre, en présence de tout le laonde , le ooin ou type dont le pape Jean XX.I1I se servait pour imprimer sur son sceau de plomb son nom et ses armes. La même chose se pratique en- core aujourd'hui à l'égard de l'anneau du Pê- cheur. Pour n'avoir pas pris celte sage oré- caution à la mort de Henri IV, on donna lieu è de grands abus {Mém. de Sully). C*était la coutume chez les anciens {Licetus\de annulis antiquit,,p. 24.3 et seq.) de mettre les sceaux et les anneaux des déuints avec leurs corps dans le sépulcre. Lorsqu'on travaillait au Vatican à jeter les fondements de la chapelle de Saint-Keire, en 15*4, on découvrît le tombeau de Marie, épouse de l'empereur Honorius, où l'on trouva entre autres choses quarante cachets ou anneaux d'or et de pierres précieuses, sur Tune desquelles était gravée la tête du prince. L'usage de renfer- mer ai-nsi dans les tombeaux des morts leurs anneaux à sceller passa des Romains aui Français. On a vu ailleurs que le cachet de Childeric I" fut trouvé dan^ son tombeau l'an 1653. Lç sceau de Guillaume de Touci, évoque d'Auxerre au.xu" siècle, après avoir été cassé à coups de hache, fut enterré avec lui (Mercure de Fr.^ décembr. 1725, vol, //, p. 2978). Il serait superflu d'accumuler ici les exemples de sceaux et de cachets mis dans les tombeaux des princes, des seigoeurs et des prélats. Passons à la questioa , bi les sceaux détachés, perdus et brisés par y6- tusté rendent les anciennes chartes de nulle valeur. § &'2. L'ancienneté des chartes, et les i»^a qu'elles ont été scellées^ suppléent-iU à la perte des sceaux ? Depuis qu'on cessa de signer les actes et d'y employer un nombre de témoins, le sceau devint si nécessaire que, dès rioslaiit où il était soit détaché, soit cassé, la charte ne passait plus pour authentique. Celle ao- clenue maxime de l'ordre judiciaire eut lieu à l'égard des actes récents dans les siècles, oiji le sceau était indispensable ; mais elle n'a nulle application aux pièces antiques, qu'on conserve encore aujourd'hui, et dont les sceaux ont été anéantis par le laps du temps et par mille accidents inévitables. L'ancienneté leur donne un privilège, qu'on n'accordait guère autrefois à des chartes d'un âge peu reculé, La couleur brune empreinte sur le parchemin par la cire, les incisions en forme de croix, les trous faits originaire- ment au bas des chartes pour faire passer les lemnisques qui soutenaient le sceau, les restes deç fils, des tresses, des cordons de soie, et des bandes de parchemin ou de cuir, attestent que les anciens actes dépourvus de sceaux ont été scellés. D'arlleurs la qualité du parchemin, le caractère de l'écriture, les formules contemporaines et les noms des personnes qui vivaient au temps de la con- leriion des actes dont il s'agit, en manifestent assez la vérité. Les tribunaux de la justice n'ont donc garde de réprouver ces sortes de fnèces antiques actuellement destituées de eurs sceaux. Si ce défaut donnait essentiel- lement atteinte à leur autorité, c'en serait fait de la plupart de celles qu'on garde au trésor royal, dans la chambre des comptes, à la bibliothèque du roi, dans les archives des évêchés, des cathédrales, des abbayes, des collégiales, en un mot dans les dépit» de toute l'Europe. Tant de milliers d an- ciennes chartes, que le temps qui consume tout, et des archivistes iinpr.ude'nts ont pri" vées de lours sceau-x, pourraient-elles n'être 1317 SCE DKmONNAIRe DE HOMISMATIQUE. SGE 15IS plus regardées que comme de vieux parche- mins sans autorité ? L'usage d'admettre les chartes, dont le sceau est anéanti ou détaché, remonte à des temps fort reculés. L'an 1022, les sceaux des diplômes accordés à l'abbaye de Mici par Clovis et Charlemagne se trouvèrent détruits par vétusté et totalement anéantis (AnnaL Èened., t. lY, lib. lt, n. 3, p. 28*). Cela n'empêcha pas le roi Robert de renou- veler les mêmes donations et de les confir- mer par une charte ainsi datée : Actum Au- relianis publiée anno Inccarnationis Domini Mxxii, regniRoberti régis xxvii, indictione r, quando et hœretici (Ij damnati sunt Aurelianis. D. Mabillon {De reaiplom., supplem.^ ». 101) a publié une constitution d'Innocent IV, ou ce pape déclare qu'on ne doit pas 'tenir pour suspects des privilèges, lorsque les tils de soie qui soutiennent les sceaux de plomb en ont été détachés. L'an 1371, le roi Philippe le Hardi jugea en plein f)arlement que ce n'était pas une raison de soupçonner de faux le diplôme de Charles le Chauve en fiiveur de 1 église de Compiègne, parce que le sceau d'or y était suspendu de manière qu'on Eouvait aisément le retirer et le remettre. ,e motif de ce jugement, consigné dans le {)remier registre du parlement de Paris, 61. 185 (2) fut que l'amovibilité de la bulle d'or provenait de la vieillesse du diplôme, et non d'aucune fraude. Plusieurs années auparavant, saint Louis avait fait éclater sa sagesse et son équité, lorsque Regnault de Trie lui présenta les lettres de la donation du comté de Dammar- tin faite par ce pieux monarque aux héritiers de la comtesse de Bourgogne. Les seigneurs du conseil, voyant que le sceau était brisé, furent d'avis que le roi n'était plus obligé de mettre ces lettres à exécution. Mais saint Louis en (3) jugea autrement, après avoir (i) Les hérétiques dont il est parlé dans cette date du diplôme du roi Robert, ne sont autres que les manichéens, condamnés au fea par ordre de ce prince. Dom \aissetle(//f«f. deLan§. t. IIl^ liv. xix, p. 1), d'ailleurs si exact, est tombé dans une mépritie éviJ.cnle à ce sujet. < D^ilaiie, dit ce savant hislorien, celle hérésie vint en France au xi' siècle, sous le règne du roi Henri I", qui tit brûler à Orléans plu- sieurs de ces manichéens, i ils furent brûles Taa 10^2, ei Henri ne fut sacré à Reims qu^en 1027. (â) Reg. Olhn. (3) t La loyauté du bon roi, dit le sire de Joinville (tfffl. de saint Lows, p. 14, édîL de du Cange)^ a esté asscx cougnue ou fait de monseigneur Regnault de Troie, (Trie), lequel apporta à icelui saint homme unes lettres par lesquelles il disoit qu'il avoit donné aux hoirs de la comtesse de Boulongne, qui puis n'a- guerre éioit morte, la conté de Daoïmartin. Des- quelles lettres les sceaax du roi , qui autresfoiz y a voient esté, estoient tous brisez et casses : et vij avoit plus desdiz seaulx que la moitié des jambes de riinage du scel du roy, et le chantel sur quoy le roy avoit les piedz. Et le roy monstra lesdiltes lettres à nous, qui estions de son conseil, pour le conseiller en ce. Et tous fusmes d'opinion que le roy n'estoit tenu à icelle lettre mettre a exécution, ei qu'ilz ne dévoient joir dudit conté. Et tanloust il appella Jehan Sarrasin, son chambellan, et lut dist qu'il lui baillast une lettre qu'il hii avoit commandé faire, tt quant confronté un fragment du sceau cassé avec celui dont il se servait avant son voyage d'outre-mer. M. de la Roque {Hist. de Har- courte t. /F, p. 13&7} a publié un Vidimuê de Phiippe de Valois, dans lequel ce roi rap- porte et confirme une charte de Robert, comte de Meulent, dont le sceau était totalement brisé. Le sceau et la soie des lettres de privilè- ges accordés en 1291, par Philippe le Bel , à la ville de Grenade sur la Garonne , ayant été arrachés lorsque cette ville fut prise par les ennemis, le roi Jean, à la demande des habitants, fit récrire ces lettres l'an 1950, et leur donna une forme publique, quoique le sceau en eût été ôté. iSecouête, Ordonn.^ t. /F, p. 18 ei suiv.) Philippe de Valois avait accordé, en 1341 , des lettres patentes por- tant quQ la ville de Saint-Jean--d'Angéli ne serait jatoais séparée de la couronne (Ibid , p. 149, 150). Les ennemis, ayant pris la ville, arrachèrent le sceau de ces lettres. Néan- moins le roi Jean les confirma par d'autres lettres données à la noble maison près de Saint*Deois en France, l'an 1354. Le même frinee accorda aux habitants de la ville de rissev, près MAeon, la confirmation des privilèges contenus dans des lettres dont le sceau avait été arraché (Secousse, Ordann,^ t. m, p. 596). Au mois de juillet 1364 , Charles le Sage autorisa des lettres de privi- lèges accordées par le roi Jean aux habitants d'Angy, quoique le sceau en fût séparé [ïbid,, t. /F, p. 483, 484). Le môme Charles V fit re- vivre et confirma, en 1371, des lettres tou- chant le partage d'Aure et do 8;iint-Mard, dont le sceau avait été brisé ( Ibid., l. V, p. 591). Observez que toutes ces lettres des- tituées de leurs sceaux n'étaient pas ancien- Des. Si les princes en ont confirmé le con- tenu malgré le défaut de sceau, à plus forte raison auraient-ils admis les chartes antiques dont les sceaux sont perdus. On énonce quelquefois dans les pièces qu'elles devront toujours avoir force, quand môme le sceau viendrait à se perdre. Il est dit à la fin d'un acte passé par le sénéchal de Carcassonno l'an 1296, et confirmé par le roi Philippe le Long en 1820, que si par vé- tusté ou autrement le sceau vientà sedétruire ou à tomber, la pièce ne perdra rien de sa force [Ibid. i. /, p. 722). Yolentes quod si dictum sigillum vetust' seigneuriage du roi, ni pour les frais de la fabrication des monnaies, de sorte que ctlui qui portait un marc d'argent fin à la mou- naie» y recevait un marc d'argent Ga en ts* pèces. Voici ce qui donna lieu à cette libéralitt- : on voyait daas le commerce quantité de pi<- tôles d'Espagne et d'écus fort légers ; on dé- cria toutes ces es[)èces et toutes les mon- naies étrangères ; il fut ordonné de les por- ter aux iQonnaies, où dles furent converti s en louis d*or et en louis d'argent, aux frais du roi, de façon que les propriétaires reçu- rent, en poids et en titre la même somcic qu'ils avaient portée ; l'expérience a fait Vi>ir qu'on n'a jamais rien pratiqué en France de plus utile poiir y attirer abondauiinent Tor et l'argent ; au moyeu de Taugmeutation du f>rix Q^s matières apportées aux lucunai^'S e marc d'arçent fin valut 30 livres 7 sols 2 deniers, au heu de 27 livres 15 sols ; et l'ar- gent monnayé sur lequel le roi remetiatl son bénéfice, resta à 26 livres 15 sols. Le droit fut rétabli en 1689, par édit du mois de décembre, registre en la cour des mou- aaies, le 15 dudit mois. Pour savoir quel est le droit de seigneu- riage que Sa Majesté prend sur les esfièccs fabriquées en exécution de Fédit du mois de janvier 1726, il faut se rappeler que le ma^c d'or fin, c'est-à-dire de 24 carats, est tiic .» 740 livrea 9 sols 1 denier ^, et que les luuis sont au titre de 21 carats 3}4, le reniède pr >; ils ont par conséquent 2 carats ^ de Uioiiis gue les 24 carats *, en divisant les 740 livres 9 sols 1 denier par 24, pour savoir à com- bien monte le carat de fin, on trouve que i-sois et tiers de soi d'or, semisses et ire- tniései. ; c'est la preuve que Ton fabriquait des espèces qui servaient particulièrement à payer les impositions, et qui étaient aug- Qienlées ou diminuées à proportion, ou plu- tôt fondues pour en fabriquer d'autres,quand les impositions étaient changées; quoiqu'el- les fussent pariiculièrement destinées à cet usage, elles étaient encore indifféremment employées dans le commerce, comme des monnaies courantes. Cette monnaie était le numisma census dont il est parlé dans saint Matthieu (1). Ostmditemihi numisma census;.. ai ilU oblulerunt denarium. On peut aussi appeler numisma census, le dealer levé $ur cnaque maison d'Angleterre, nommé le de- nier de Saint ^Pîerret Mome-Fmyy ou Xot/ie- Scotkf ou Peter-^FencCf le nummus domesêi^ eàiim Eomœ pendendus^ que le roi Ina im- posa sur chaque maison, en 7M), pour être payé au pape par forme d'offrande ou de re- devance. Ghariemagne avait imposé, en 783, un pareil droit sur chaque maison de son rovaume, payable à Stfint-Pierre de Rome. Nous voyons^ même que, dans quelques enciennes coutumes de France , il est fait ioention de croix de cens : quod verbum, dit du Moulin, non simifkat inofemeniujn een^ suSf prout nonmUU arguU putàni^ Med isin iaute , quia Ulud terbum eiiam uniea dena^ rio census a veieribus fréquenter addebeUur : 4ed dénotai prœsiatioe^em census infertapeiu- nia numerata consisterez quœ altéra parie 4Tuctf êifnata est. (A.) (1) Chap. xxii, vers. i9. 1537 SEQ MCnONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SES fS» SÉNAT (Monnaies poniifieales ditêê du). Yoy. Papes (monnaies dii)^ § 1. SENECHAUSSEE des évoques ( sceaux de la). Voy. Sceaux, q* 22. SEQUIN, monnaie d'or, ordinairement au titre de 23 carats ^. Il v en a cependant à différents titres et de diflérentes valeurs qui se fabriquent à Rome, à Florence, à Venise, à Gènes, à Turin, dans les Etats de la reine de Hongrie et dans ceux du Grand-Sei- gneur. La valeur de ces sequins diffère dans pres- que toutes les villes et pays où ils ont cours; ceux de Turquie et d'Allemagne valent un quinzième moins que le vénitien ; aux In- des orientales, le sequin vénitien est à plus haut prix ; il s'y prend pour 4 roupies 6 pes- sas ; le sequin de Turquie seulement pour k roupies. Au Caire, le sequin vénitien vaut, dans le commerce, iusqirà 100 meidins, è 1 sol 6 deniers de France le meidin, mais le di^ van ne le nrend que pour 85. A Constanti- nople il valait, vers la fin du xvir siècle, 6 livres 15 sols, k cause du commerce des Indes où les Turcs et les Américains en portaient q[uantité; depuis ils y ont baissé, quand on s^est aperçu qu'ils étaient à plus bas titre que les ducats d'Allemagne, et qu'on les avait altérés de 12 à 15 pour 100 ; le sequin de Turquie s'appelle plus ordinairement scherif ou sultanin. A Gènes, le sequin d'or est iixé» Sar édit duroois de janvier 1755, à 13 livres 0 sols hors banque ; il est du poids de T6 grains, poids de Gènes, et de 65 srains f, poidâ de marc de France, au titre de 23 ca- rats {, Talent 11 livres k sols 8 deniers de France. A Livonrne, le sequin de Florence de 9 deniers 23 grains Taut 13 livres 6 sols 8 de- niers, bonne monnaie, ou 2 piastres et 6 sols i deniers; celui de Venise, de juste poids, y vaut 2 piastres et 6 sols k deniers , avec un agio de t crassies ; celui de Rome, de juste poids, 13 livres, bonne monnaie. A Palerme et à Messine, le sequin de Venise vaut 26 tarins ; celui de Florence, 25 tarins. A Naples, le sequin de Venise vaut 26 carlins; celui de Florence, 26; celui de Rome, 25. A Venise et Bergame, le sequin de Venise Taut 22 livres courantes; celui de Florence, 91 livres 10 sols; ceux de Rome, de Hongrie et de Hollande, 21 livres. A Rome, le sequin de Rome Taut 2 écus et 5 baioques, ou 205 baïoques. Les autres y ont peu de cours. A Bologne , le se(]uin de Rome vaut 10 livres banco, et 10 livres 5 sols hors banco; celui de Venise , 10 Uvres 5 sols banco , et 10 livres 10 sols hors banco; celui de Flo- rence f k la fleur de lis , 10 livres h sols banco, et 10 livres 10 sols hors banco. A Milan, le sequin de Venise est fixé à ik livres 10 sols; mais on le change de ik livres 17 sols à 1^ livres 19 sols; celui de Florence, à 14 livres 10 sols; on le change de 14 livres 14 sols à 14 livres 15 sols; celui.de Savoie,' h 14 livres 7 sols 6 deniers, et se change de 14 livres 10 sols h 14 livres IS sols; celui de Hongrie, à 14 livres 5 sols, et se change de 14 livres 6 sols à 14 livres 7 sols. A Vienne , le sequin de Hongrie a cours pour 4 florins 13 creutzers ; celui de Hol- lande, pour 4 florins 10 creutzers. A Turin , le sequin du [lays, du poids de 2 deniers 17 grains , Taut 9 livres 15 sols ; celui de Gènes , du même poids , 9 lirres 9 sols ; celui de Hollande , du même poids, 9 livres 6 sols 8 deniers ; celui de Florence, du même poids , 9 livres 9 sols 4 deniers; celui de Hongrie , du même poids, 9 livres 7 sols 8 deniers; celui de Venise, du même poids, 9 livres 9 sols 8 deniers. (A.) SÉRAPHIN , monnaie d*or qui a cours ok Perse. Yoy. Sghaeafi. SERGIlfs U, pape , de Tan 844 k l'an 847 {Monnaie de). N* 1. Une pièce d'arçenl publiée et expK- quée par Vignoli, Anttquiares dmarii^ pag. 30, porte, d'un côté, au centre : SER« P. (Sergius papa) ; autour , la légende : + SCS. PETRDS. i^.+HLOTHARIVS. IMP. Au centre, PIVS. N** 2. Argent. Buste du pape; à côté, les lettres S. P. {Sanctus Petrus). Au reTors, le nom du pape , SER. ; autour, en légende, le motROMA. Pièce décrite par Garampi, à la suite de sa dissertation de Nummo aryenteo Benedicti III, pag. 156, n* 5, avec trois au- tres mounaies de Sergius II, n^• 3 et 4. SERGIUS m, pape de Tan 904 à l'an 911 {Monnaies de). Deux deniers d'ai^ent k peu près sembla» blés, publiés par Vignoli, Antiquiareê de»»- rii, pag. 62, représentent, d un côté, Teffigie d'un pape ou de saint Pierre, coiffé d*ane mitre et non de la tiare , avec IMnscription : SCS. PETRUS. Au revers, au centre, une croix recroisetée, assex semblable à celle des armes du royaume latin de Jérusalem , id sur un socle; Tune des lettres du mot ROMA aux quatre coins; autour, en légende : 4- SERGIUS PP. {papa). SERGIUS IV , pape de Tan 1009 à Tan 1012. Floravanti, dans son introduction h la Description des monnaies des papes , de Be- noit XI à Paul III, a publié, pag. 2» on de- nier de Sergius IV, sur lequel on Ht» d*un côté, ROMA, avec la légende : + SCS. PE- TRUS ; de l'autre , au centre , le moDO- Îramme de Sergii ; autour, la légende : SALVS. ATRIE. SESSINO , ancienne monnaie pontificale. Yoy. Papbs (Motiiiaîef des), SESTERCE, monnaie des Romains. Le sesterce était , chez les Romains , une mon- naie d'argent gui valait environ la quatrième partie du denier romain. Nous avons dit, au mot Monnaie, h Tarticle des monnaies des Romains , qu'ils s'étaient servis longtemps de monnaie de cuivre, os, quasi om, on fîfrro, ou pondoy parce qu'elle pesait une livre» et 3u']ls commencèrent à fabriquer des deniers 'argent l'an de Rome 585. Ce dernier était martjué d'une X, parce qu'il valait 10 as, et se divisait, comme nous l'avons dit, en deux quinaires, marqués d'un V, qui valaient clie> cun 5 u. Le quinaire se divisait entsore en deux sesterces, marqués de L. L. S-, qui Ta- Isient chacun 3 as \, ou S livres \. A ces marques, on a substitué une H, au lieu des deux LL, qui faisaient livre, et on a toujours retranché l'S , qui veut dire itmi, de sorte que taltrtius, sesterce, est mis pour »«ni- iln-ttW, comme si on disait un demi filé de trois. Budi^e distingue deux sortes de ses- terces, valant 2 at |, et environ deux sols, monnaie do France, et le grand, appelé iittertium , qui n'était qu'une monnaie de compte valant 1,000 petits sesterces, ou en- TiroD*ÏOO livres, monnaie de France. (A.) SlAH (Monnaie$ de). Voy. l'article général HONNAtKS. SICILES (Mônnaieê des Deux-). Voy. l'ar- ticle général HONHIIBS. SICLB, monnaie des Juifs. Le terme tiele Tient du mot hébreu qui signifie peter. Les Juifs appelaient sieie leurs espèces , parce Sit'on les prenait au poids, et de ce poids les ébreux taisaient une somme, comme nous faisons une somme d'un certain nombre d'espèces. Les premiers sicles furent fabri* qués dans le désert, h la taille de 100 à leur mine antique, du poids de 160 grains d'orge chacun. Peu de temps après le commande- ment fait à Moïse de fabriquer le tabernacter les Hébreux firent des sicles d'argent qui pesaient le double des anciens. Us eurent des sic]es,desdemi-9icles,desquBrtsdesic]e.(A.] SIDON (JfofmoJM île), frappées par les princes croisés, foy. Choibades. On con- naît une monnaie de Sidon qui parait appar- tenir au fameux Renaud de Sidon. Elle porte, d'un côté, -f RENALDV8; autour, un édi- fice crénelé, et au revers, ';|- SIDONIA ; dans le champ, udq Jlêcke, allusion au nom franc de la ville de sidon, Saette. Dne autre pièce curieuse est un denier, avec cette légende vulgaire bien lisible, D. E. N. L E. R. ; d'un cdté, avec la croix pattée, D. E. S. E. E. T. E. ; au revers et dans le champ, non plus la Qè- che, mais un édifice. SfÉGE. Voy. Saint-Si^b. SILVEHGEST ou Silvrhhdht, monnaie d'or qui a cours eu Suède. SILVERGKOS, monnaie de compte dont les négociants de firesJaw se servent dans leurs écritures. U en faut 80 pour la rix- dale. (A.j S1&-BLANCS. En 1549, sous le règne de Henri II, ou fabriqua des monnaies de billon qu'on appela gros tt dpmi-gros de Nesie, parce qu'ils furent fabriqués dans un atelier établi exprès à l'hAtel de NesIe, le 2S mars 1649. Ces gros eurent cours ixiur 3 sols 6 deniers, et furent appelés pièces de six- blancs, parce que les blancs valaient alors S deniers pièce; on appela les demi-gros pièces de trois blancs. Ces deux monnaies n'étaient que le sol et le double sol parisis. En 1656, Louis XIV ordonna , par édH du mois d'aoQt, une fabrication de pièces de siX'blancs, et la supprima par lettres paten- tes du 19 novembre 1657, Quoiqu'il n'y ait point Bctuetlemeot en France d espèces va- lant i sols 6 deniers, le peuple a conservé le UCnONNAIRE DE NUMISHATIQUE. »X 1S80 terme de aix-blancs pour exprimer cette somme. (A.} SIXTE IV, François d'ALBBSCOLA dk tk RoTÈBB, fils d'un pécheur de Celles, pape en 1471. [Monnaie» et médaille» de). I. Médaille». N' 1. SIXTVS. ini. PONTiFix MAXtifDS {Sixte IT, louverain pontife). Buste h ^uche de Sixte IV, coiffé de la tiare, et rertlu des ornements pontificaux; son élole est fermée par un chiavacuore qui porte les armes de la maison delà Rovëre. H. FBANCESCO. DELLA. ROVERE. DI. SAVONA. MCD. LXXL (FrançoU delaRo- vire, de Savane, 1471). Un écusson aux armes de la maison de Rovere, qui porte : d'azur à un chêne d'or, tige de quatre branches pas- sées en sautoir. Cet écusson porte en cAui les clefs et la tiare. > Trùor de Numiim., pag. 4. N- â. Même droit que ci-dessus. it. Le revers, sans légende, représente l'ouverture de la porte Saime, à l'occasîoa du jubilé institué par Sixte iV, en 1475, pour être renouvelé de vingl-cinq ans en vingt- cinq ans. On voit lo pape qui, suivi du clergé romain , renverse la maçonnerie qui clAt la iiorte Sainte, dans les intervalles du jubilé. A l'exergue, on lit : CITA APERITIO BREVES £TËRNAT (rie) DIES (cette prompte ouverture étemiee de courte» joupiée»). Trétor de Numiem., pag. 4. Foy., dana te Dictionnaire, l'art. UotmiiKs papalu imt JDBILÉ. N' 3. SIXTVS. IIII. PONTIFEX. MAXI- MVS. VRBE. RESTA VRATA. {Sixte IV, eouverain pontife, la Ville rettourée). Téta k gauche de Sixte IV, coiffé de la tiare. 4. Cette médaille, sans légende, représente le pape Sixte IV accueillant plusieurs per- sonnages incertains. Les uns reconnaissent, dans ces personnages, Christian, roi de Da- nemarck, et Ferdinand de Naples, qui visi- tèrent Home en 1475. D'autres croient que cette médaille fut frappée en mémoire de. l'hospitalité accordée par le pape Sixte IV aux reines Catherine de Bosnie, chassée de ses Etats par les Turcs ; Sophie , veuve de l'empereur Constantin: et enfin Caroline de Chypre, qui vint s'établir i Rome, en 1476, et qui passa dans cette ville le reste de ses jours. A l'exergue, on lit : OPns. VICT0RI8. CAMELIOVE. [Ouvrage de Victor Cametio ou Gambelli , Vénitien.) Trésor de Xumiim., pag. 4, et Fey. lei Additions. DICTIONNAIBE DE NUMISMATIQUE. En général semblables , sauf les armes , à celles de Piul II. Voy. ce nom. Au droit, las armes de Siite IV sont quelquefois rempU- . cées par sa tâla, vue d» profil. — FloraTuti, pag. 136. SIXTE V, Félix PBBBim, pAtre, né dau la Marche d'AQo6ne, pApe en 1685 IMédÊM- Ut de). N" 1. SIXTVS V. PONTiFRx MAXmvs ANNo 11. [Sixte V, loitverain pontife, fan 2' de svnponlifical). Buste è droite de Sixte V, barbu, tondu à la césarienne et revêtu des Ornemeifts pontificaux. «. FECIT IN MONTE CONVIVIVM PIN- GVIVM. (// fil sur la montagne un splendide fettin). Les trois montagnes qu'on retrouve dans les armes du pape Sixte V (Montallo] , surmontées k droite d'une corne d'abon- dance, N j^uche d'une palme, et au milieu d'une épée renversée sur taquelle une balance est placée en équilibre.— Allusion h la prudence du pape qui avait atTecté des fends pour payer les dettes des malheureux 8t acheter du blé au eas de disette pour en donner aux pauvres. Trét. de Piumism., p. 20. M. de$ P. N* 2, SIXTVS V. Pontifes Maximts An- IM inUSixIe V, êouvtrain pontife, l'an- •Mtt 4*}. Buste à droite de Sixte V, revêtu des habits poBliElcaux. «,. FELIX PR^SIDIVU MDLXXXVIIl. {Rewreuêe définie 1S88}. Au centre, cinq ga- éres. — Frappée lorsque SixIeVfll construira les galères pour la défense des côtes d'Italie. Tréâ. deNumiam., p. 20. N* S, Même tète qu'au n° 2. H. VNDA SEMPER FELIX. {Eau toujours ketêreute ). Vue de la fontaine de VAqua Fe- liei, ainsi nommée du nom de baptême du souverain poulifs, située sur l'ancien empla- cement des Thermes de Dioclétien, Jirès l'église Sainte-Marie de la Victoire. Cette fontaine, exécutée sur les dessins de l'archi- tecte Fontana, futterminée en MDLXXXVIIl, date placée & l'exergue. Trét. de Ifutnitm., p. 20. N' k. SIXTVS V. PONtifex MAXihvs AN- HO I. {Sixte Y, louverain pontife, l'an 1"). Buste à droite de Siite V, barbu, revêtu des ornements pontificaux. A l'exergue : HDLXXXV ^. VADE FRANciscbREPABA. {Ya.Fran^ çois, et répare). Saint François d'Assise sou- tenant une église qui s'écroule, — Allusion au songe d'Innocent III, à qui saint François d'Assise apparut soutenant une église. Frap- Si de cette révélation , Innocent III con- rma le Feste de l'ordre de Saint-Fran<;ûis dans lequel était entré Sixte V. Trét. deNumitm., p. 20. N° 5.SIXTVSV. PONTiFK MAXimvs AN- No III. (Siuh Y, $omerai% pMUtfè , Toh 3^- tête h droite de Sixte V, rarêtu des orne- ments pontificaux. 4. MONT ALTO MDLXXXVIIl. {MontaUe 1588). La sainte Vierge assise sur un trfine avec une auréole d'étoiles, d'après celle phrase du chapitre xii de l'Apocel^pse : et ta léte est ceinte d'wte couronne de douze étei- ki. A sa droite saint Laurent, à sa gauche un autre saint, tousdeuxàgenoux. — Frap* pée à l'occasion de la construction d'un col- lège è Bologne pour les jeunes geos de Montflito. Trét. de Numitm., p. 20. N° 6. Même tête que la précédente. ^. VIGILAT SACRI THESAVRI CPSTOS. (/{ veille à la garde du trétar sacré). L'arcbe sainte, sur laquelle est accroupi un lion, l'une des pattes appujée sur les trois mon- tagnes surmontées d'une étoile, anuesdu so» verain pontife. A l'exergue : MDLXXXVIIL Sous l'arche, les initiales du graveur. D. P. Fkcit. Très, di \umitin., p. 2l. N° 7. Môme qu'au,u° 5. H. CUHA PONTIFICIA {Sollicitude pmUi- fcale). La sainte Vierge tenant dans ses bns enfant Jésus, placée au centre d'un carre- four d'oiï rayonnent quatre rues qui se diri- gent, l'une vers une tigure de saint Jean qui représente Saint-Jean de Latran , l'autre à Saint-Laureut, la troisième à l'Obélisque placé près l'église de la Trinité-du-Mont, la quatrième à Sainte-Croix de Jérusalem , re- présentée par une ligure' du Père £teniri tenant une croix.—Souvenirdes quatre gran- des rues partant de Saiete-Marie-UBJeurt , que l'on doit à Sixte V. Très, de JVumtsm., p. 21. M. de* P. N° 8. Même télé qu'au n* &. H. PERFECTA SECVRITAS { S^turité psr- faile). Un voyageur couché h l'ombre d'uB arbre. — Sixte V, ht purger les restes des brigands qui les infestaient. Très, de Ifumism,, p. 21. N" 9. SIXTVS V. POSTiFKi HAXjvts ANC [sic] Il MDLXXXVI. [StxU V, eoureraim pontife, l'année 2' de ton régne, 1586). TCIei droite de Sixte V, revêtu des orneineoti poutiticaux. ^. SACRA PHOFANIS PIL£FERENDa {Lt sacré avant le profane). Vue de l'obélisque placé 4u milieu de iapkce du Vatican , ea 1535 SIX DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SIX i5S4 face la basilique de Saint-Pierre. Au pied de TobéUsque, à droite, P., à gauche, R. Très de Numism,, p. 21. N- 10. SIXTVS V. PONTiFEX MAXimys ANNo. IIII. [Sixie F, souverain pontife ^ ran k']. Buste à gauche de Sixte Y, couvert de la calotte et revdtu du camail, domiant kt bénédiction. H. MaNVS DOMUSI in monte ESTO {Le$ mains du Seianeur soutiennent ce mont). Une masse de rocners que supportent deux mains. — AllusionàMontaltOyDom de SixteV. Très, de Numi»m,<, p. 21. If. des P. N- 11. SIXTVS V. PONTiFEX MAXimts ANNo 111 (Sixte K, souverain pontife ^ Van 3* de son régne). Tôte à droite de Sixte V, barbu, revêtu des habits pontificaux. ^. PVBLicvM BëNËFICIVM { Bienfait pu- blic). Un» femme debout sur les trois mo»» tagnes de la famille des Montalti, tient dans chaque main un vase d'où s'échappe de Téau; dans le fond , une ligne d'aqueducs. — Restauration de l'aqueduc de YAqua Fe- Uce^ à Rome. Très, de Numism., p. 21. N" 12. Méow tête que la précédente. Hi. POPVU CHRISTIANI TROPHJIVM (Trophée du peuple chrétien). Vue de l'église Sainte-Marie-Majeure du côté qui regarde le Quirinal , devant l'obélisque que Sixte V y fit élever par les soins de Dominique Fou» tana , la troisième année de son pontificat. Cet ob^i^que avait été trouvé près du mau- solée d'Auguste. Très, de Numism.^ p. 21. N* 13. SIXTVS V PoNTiFBX Màximts Ah- No llli. (Sixte K, souverain pontife^ la 4* an-- née de son régne). Tète è droite de Sixte V, barbu, revêtu des habits pontificaux. in. SAN. DlEGo. B'ALCALAIN. 8PAGNA. CAnohizzato Da Papa SIXTO V. (Saint Dié- go d'Alcalaj en Espagne, canonisé par le pape Sixte F). Dn mome de l'ordre des Mineurs, tenant un crucifix dans la main; derrière, on aperçoit quelques édifices. —Souvenir de la bulle de la canonisation de saint Diego, moine espagnol de l'ordre des Mineurs, à la sollicitation de Philipt^e U, en 1586. Voy. en- core le fl* 19. N- 14. SIXTVS V. PONTiFBx MAXmvs ANNO m. (Sixte 7, souverain pontife, la 3* année de son régne). Tète à droite de Sixte V, revêtu des habits pontificaux. 1^. PONtlNAS PALVdes SICCARE CON- CESSIT. MDLXXXVIIII. {Concession de des- sèchement des marais Pontins).y\ie des mararâ Pontiiis ; on v distingue les coupures que l'on fit pour le dessèchement. — Souvenir des grands travaux de Sixte V pour le dessè- chement des marais Pontins. Très, de Numism., p. 2î. N- 15. SïXTVS V PONtifex MAXniTs ANNO V. (Sixte F, souverain pontife. Van 5* de son règne). Tête à droite de oixte V, revêtu des habits pontificaux. ^ FIER! FECIT. (Elle Va fait faire). La Vierge, sur un nuage, jette les yeux sur nn pays au milieu duauel s'élève une église, h l'embranchement de plusieurs routes. •-* Construction de l'église degli Angelij près d'Assise. Très, de Numism.,^p, 21. N" 16. Même tète que la précédente. I». OVARTVM ANNO QVARTO EREXIT MI)L\XX\IU. (La quatrième année,il éleva le quatrième. )y\xe de l église de Sainte-Marie du Peuple, de la porte du Peuple, et de l'obé- lisque placé au milieu de la place du même nom. Très, de Numism., p. 21. N" 17. Mémo tête encore. ^. BEATVM DIDACVM HISPANVM IN SS. (Sanctorvm) NVMervm RETVf JT. (Il a mis le bienheureux Diego, Espagnol, au nombre des saints). Le pape, en consistoire, impo- sant les mains à un cordelier agenouillé de- vant lui. Voy. le n* 13. Très.deNumism., p. 21-22. N« 18. SIXTVS V. PONtifex MAXiMva ANno V. (Sixte Y, souverain pontife, l'an 5* de son règne). Tête à droite de Sixte V, re- vêtu des habits pontificaux. On lit au-des- sous des vêtements : BONIS. C'est l'abrégé de la signature ordinaire du graveur Nicolas de Boni. 1^ PONS FELIX (Pont Félix). Vue du pont Félix, situé près du mont Soracte, dans la voie Flaminia, bâti par les soins de Domi- nique Fonlana. A l'exergue , on lit : ANwo DOMini MDLXXXIX (Van du Seigneur 1589). Très, de Numism., ;>. 22. y 19. Même têle que la précédente, mais d'un plus petit module. ^. AQVA CENTVM CELLAS ADDVCTA. ( L'eau conduite à Civita-Vecchia). Vue du port de Civita-Vecchia, de la ville et de l'a- queduc, au moyen duquel le pape Sixte V lui procura l'eau douce dont elle manquait* Très, de Numism., p. 22. M. des P. W20. SIXTVS V PONtifex MAXimvs AN- NO V. (Sixte F, souverain pontife, Van 5* de son régne). Tète à gauèhede Sixte V, revêtu des ornements pontificaux. Au-dessous est écrit : NIcolavs BONIS (Nicolas de Boni). iî. JUSTITIA ET CLEMENT! A COMPLEXAE SVNT SE. (La justice et la clémence se son$ embrassées.). Deux figures qui représentent ici la Justice et la Clémence se tiennent em- brassées. Très, de Numism., p. 22. N" 21. Même tête qne la précédente. 4. CRUCl FELICIVS CONSECRATA. (Con^ sacrés à la croix d'une manière plus heu^ reuse). Vue des quatre obélisques gue le Sape fit élever dansdifférentes parties de ome, et qui tous sont surmontés d'une croix ; ce sont : l'obélisque du Vatican, celui de Latran, celui de Sainte-Marie-Majeure, et celui de la place du Peuple. Très, de rfumism. p. 22. N* 22. Même têle encore. ^. BEATE MARIE de POPvlo QVARTVM ANno IIII EREXIT. (Van k* de son règne, H éleva le quatrième à Sainte-Marie du Peuple). Vue de l'église de Sainte-Marie du Peuple, de la porte du Peuple, et de l'obélisque placé sur la même place. Très, de Numism., p. 22. 153S SOI DICTIONNAIRE DE MCMISMATIQUE. SM ISI N* 23. Même tète encore. I). MEMoRiA FLatii ÇONSTANtini RES- TITVTA. (Af5oids qui se rencontre entre nos monnaies d'or et /colle des empereurs romains qui oDt ré^pié sur le déclin de l'Empire, que les Français (!) ?oyezd-dessusariieleFraoce. (i) Le Blanc , page 38. 4341 SOL DIGTlOiNNAIRE DE NUMISMATIQUE. SOL iUi se servireut de la livre romaine .pour peser J'or, l'argent et leurs monnaies, et que l*on s'en servit jusou'au temps de Charlemaguey rien n'étant si iréquent dans les titres de ces temps-là que les amendes à livres d'or et d'argent. Une ordonnance de Pépin prouve encore qu'on se servait alors de la livre pour peser l'or et Targent, et qu'on s'en était servi! sous la première race. On peut donc assurer de ce aue nous ve- nons do dire, que nos sols a'or pesaient quatre-vingt-cinq grains un tiers poids de marc, et qu il y en avait soixante-onze à la li- vre ancienne. Les demi-sols a proportion Ï>esaient quarante-deux grains deux iiers/et e tiers de sol vingt-huit grains quatre neu- vièmes ; ceux qui nous restent bien entiers et bien conservés en sont la preuve. A regard de leur titre, quoique par les essais qu'on en a faits, il se trouve fort dif- férent, on employait alors l'or dans toute sa pureté pour faire les monnaies. Marculfe, dans ses Formules, parle souvent des sols de bon or. II en est aussi fait mention dans le testament de Leodebadus , abbé de Saint- Aignan, daté de 546, la deuxième année du. règne de Clovis, 11, fils de Dagobert I". Obrizi auri mille et sexcentis solidis..,. pro^ bâti auri solidis. On lit dans un passage de la vie de saint £Ioi, qui vivait sous Dagobert I", que tout l'or qui venait du tribut que payaient les peuples, était fondu et affiné avant que d'hêtre mis dans le trésor du roi. Cum omnis census in unum collectus régi pararetur fe* rendus^ ac vellet domesticus simul ac moneta- rius adhuc aurum ipsum fornacis coctione purgare, ut justa ritum purissimum ac ruti-^ lum aulœ régis prœsentaretur metallum\ etc. Quant à la valeur des sols d'or, il est pré- cisément marqué, en plusieurs endroits de la loi Salique, qu'elle était de quarante de- niers. Si quis porcellum furaverit qui sine matre vivere potest^ quadraginta denarios^ quœ faciunt solidum unum^ culpabilis judi- ceiur. Le demi-sol en valait vingt, et le tiers de sol treize et un tiers : Trianem componatf quod est tertia pars solidiy hoc est treaecim denarii U tertia pars unius de- narii (1). Ces deniers qui ne pouvaient être que d'argent , puisqu'ils n'auraient pu peser qu'environ deux grains s'ils avaient été d'or, ne devaient pas peser autant que les deniers d'argent des Romains, ou, pour mieux dire, autant que le milliarésion que Constantin avait substitué à la place du denier d'argent. Le sol romain n'en valait que douze, et il est hors d'apparence que le nôtre, qui était de môme poids, en eût valu quarante, et que nous eussions gardé entrç l'or et l'argent une proportion fiussi éloignée de celle des Romains. Outre le sol d'pr qui valait quarante de-< {i) L*ancien soa d*or, 4*après les savants travaux de M. Guérard, vatdfâii.aujourd'bai 90 f. Voy. «i- dessas Tartide Monnaiks m la Franck, J \ Mon- ntùes Iiér9m§ienfifis. niers, et qui nous était commun avec les Romains, il y en avait un autre qui n'en valait que douze, qui (''tait d'argent et qui nous était particulier; les Romains n'en avaient jamais eu que d'or. Ce sol de douze deniers est clairement prouvé dans le deuxième canon du concile assemblé dans le palais de l'Ëstines, proche deBincbe enHainauIt, par l'ordre de Car- loman, fils de Charles Martel, le 1" mars 7&3. Ce jprince ordonna que les gens da guerre qui posséderaient des biens ecclé- siastiques, payeraient tous les ans, pour chaque ferme ou maison , un sol valant douze deniers à l'église ou au monastère à qui appartenaient les biens dont ils jouis- saient : De unaquaque casata solidus , id est duodecim denani, Û eût été inutile de mar- quer que ce sol ne valait que douze deniers, s il n'^ en avait pas eu alors un autre d'un prix différent, qui était le sol d'or, qui en valait quarante. Hincmar, archevêque de Reims, parlant des sols dont il est fait mention dans le tes- tament de saint Romi, dit qu'ils étaient d'or, et qu'ils valaient quarante deniers ; auraitril dit que ces sols étaient d'or, s'il n'y en eût point eu d'autres? En Tain prétendrait-on que ces sols qui valaient douze deniers étaient les mêmes Sue ceux d'or, dont nous avons parlé ci- essus , du poids de quatre - vingt - cinq grains un tiers ; le denier d'argent ne pesait que vingt-un erains, et douze de ces deniers payant le sol, la proportion entre l'or et l'argent n'eût été que troisième, ce qui na peut pas se croire. Avant la réforme de tous les sols en France, il s'en trouvait plusieurs qu'oa distinguait par les rois sous lesquels ils avaient été frappés, comme les douzainSi de Henri II, les sols de Charles IX, et les sols de Henri lY ; d'autres avaient les noms des provinces où ils avaient été fabriqués , comme les sols de Dauphiné, etc. A présent le sol est une monnaie de compte en usaga en divers Etats, et est eu même temps une monnaie réelle eç France et dans quelques autres pays. Le sol de France fabriqué sur le pied da douze deniers tournois, o'ôù il a été appelé douzain, a conservé jusqu'aujo^iM^d'hui (1763) sa valeur effective; mais il a souffert en dif- férents temps plusieurs changements ; peu 3 près sa fabrication il fut augmenté de trois eniers ; pour le distinguer, on la marqua d'une fleur de lis pour lui donner cours sur le pied de quinze deniers; il fut nommé sou marqué^ et par le peuple sou tapé. En 1656 Louis XIV ayant, comme bqus l'avons dit au mot six-blangs, ordonné par édit du mois d'août, une fabrication de pièces 4e six-blancs, la supprima par lettres pa- tentes du 19 novembre 1657, et ordonna Qu'au lieu des nièces de six-blancs, il serait Kibriqué des sols et des doubles sols, les uns. de quinze deniers et les autres de trente, à deux deniers douze grains de fin, et trois grains da remèdei h h fabricatioa 4<3squclA Aki SOL DICTIONNAIRE DE MUMISMATIQCE. SOL m on travaillerait pendant trois années avec 24 presses et balanciers; mais h peine les entre- preneurs commençaient à les fabriquer, que ces nouvelles espèces furent décriées à la requête des prévôt et échevins de Paris, par arrêt du conseil du 14 août 1658, comme préjudiciables au commerce. 11 est arrivé depuis*, sous le même règne, plusieurs autres changements dans cette monnaie de billon. Les anciens sols qu'on avait remis à douze deniers ayant été réfor- més, et d'autres de nouveau fabriqués, ils eurent les uns et les autres également cours pour quinze deniers, parédit de 1693; mais par autre édit du mois de septembre 1709, ces tbêmes sols furent augmentés jusqu'à 18 de- niers, et il fut ordonné une nouvelle fabri- cation de pièces de 30 deniers dans les mon- naies des villes de Lyon et de Metz. Ces der- nières espèces sont au titre de deux deniers douze grains de fin, au remède de quatre grains par marc, à la taille de 100 pièces au marc, au remède de quatre pièces par marc, et conformément à l'arrêt du conseil du 1" août 1738, ils n'ont cours que pour 18 de- niers. Nous observerons qu'en perdant de vue répargne des remèdes de poids, chacun de ces sols pèse 46 grains ^ • et contient 9 grains |d argent (in, en sorte que le marc d'argent fin de ces espèces ne rend que 36 livres, tandis qu'il produit 53 livres 15 sols 2 deniers } en sols fabriqués en exécution de l'édit du mois d'octobre 1738, qui ont moins de valeur intrinsèque, puisque ces nouveaux sols de deux sols n'ont que 8 grains f pesant d'argent fin contre neuf grains { que contien- nent les autres valant seulement 18 deniers: cette disproportion les a entièrement retirés du commerce : et l'on n'en reçoit plus dans les payements. n y a encore de plus anciens sols qui sont du mois d'octobre 1692, autorisés par l'arrêt du 1" août 1638, à courir pour dix-huit de- niers ; ils sont de cent trente-deux pièces au marc, au titre de deux deniers douze grains, de façon aue chacun pèse, sans l'épargne des remèdes, trente-<{uatre grains dix on- zièmes, et contient sept giains trois on- zièmes pesant d'argent fin. Le marc d'ar- gent fin de ces espèces rendrait quarante- sept livres dix sols quatre deniers quatre cinquièmes. Communément ces sols se confondent avec d'autres plus anciens, qui sont d'un titre et d'un poids différents, mais qui ont cours pour la même valeur. 11 a aussi été fabriqué des pièces de quinze deniers avec l'empreinte de deux L adossées d'un côté, et d'une croix fleuronnée de l'au- tre, pour les distinguer des anciens sols qui avaient une croix de huit L entrelacées, et couronnées pour empreinte d'effigie, et d'un écu de France pour empreinte d'écusson. Les pièces de dix-huit deniers et celles de quinze et de trente baissèrent sur la fin du regne de Louis XIV; les unes furent rédui- tes k quinze deniers, et celles de trente à Tingt-uuy valeur qu'elles conservèrent peu* dant les deux premières années du rèsne de Louis XV, sous leguel elles augmentèrent ; savoir celles de quinze deniers à dix-huit, et celles de vingt-un è vingt-sept. Enfin en 1738, le roi, par édit du mois d'octobre, registre en la cour des monnaies le 5 novembre suivant, ordonna une DonveUe refonte de sols pour être convertis en nou« veaux sols, du titre de deux deniers douze grains, au remède de quatre grains, et à la taille de cent douze pièces au marc, quatre {ûèces de remède, le plus également que aire se pourra, sans recours néanmoins de la pièce au marc ; et des demi-sols de même titre, à la taille de deux cent vingt-quatre aa marc, au remède de huit pièces. Ces pièces ont pour empreinte d'un cOté une L sur- montée d'une couronne avec trois fleurs de lis, dont deux sont placées de chaque M de L, et la troisième au-dessous, pour té- (cende : Ludovicus XV Dei gratta Frane, H Nùv. rex ; de l'autre côté est une grande L croisée avec une palme, le tout surmonté d'une autre couronne, et pour légende :5// nomen Domini benediciumf avec le millé- sime. l''^ L'art. 3 ordonne que ces nouveaux sois auront cours pour vingt-quatre deniers pièce, les demi à proportion. Art. k. « Ne pourra toutefois entrer forcé- ment dans les payements de quaire cents livres et au-dessous pour plus de dix livres de ces espèces, et pour plus d'un quarantième dans les payements au-dessus de quatre cents livres. » Art. 5. « Et comme le mauvais usage de mêler de menues espèces dans les sacs d'a^ gent, pour faire les appoints et faciliter la retenue des cinq sols par sac, donne lieu à une infinité de malversations, ainsi qa'i l'emploi d*espèces de Lorraine, nonobstant la prohibition de leur cours, nous faisons défenses de mettre dorénavant, k commencer du jour de la publication du présent édit, aucunes menues monnaies dans les sacs d'argent : lesquels ne pourront plus être composés d'aucunes espèces mêlées, ni faits autrement ; savoir, des sacs de douze cents livres, que de deux cents écus en écus, ou Juatre cents demi écus, mille cinquièmes 'écu, deux mille dixièmes, ou quatre mille vingtièmes ; des sacs de mille deux livres, composés de cent soixante-sept écos ou trois cent trente-quatre demi écus, hait cent trente^-cinquièmes d'écu, mille six cent soixante-dix dixièmes, trois mille trois cent quarante vingtièmes ; des sacs de neuf cents livres, composés de coït cinquante écus ou trois cent demi écus, sept cent cinquante cinquièmes d'écu, mille cinq cents dixièmes» trois mille vingtièmes; et des sacs de six cents livres composés de cent écus, ou de«i cents demi écus, cinq cents cinquièmes d écu, mille dixièmes, deux mille vingtièmes ; 5||os Ju'il puisse être mis de plusieurs sortes 'espèces dans un même sac, sous peine je couQscation : sauf à être retenu on renoa le prix des sacs sur les pieds fixés par m^: rétdu conseU du 27 janvier 1741,. ««» 15» SOL MCnONNAIRE DE qu'il en est usé pour les sacs de douze cents livres qui sont ordinairement complets. » Art. 6. « Voulons qu*à commencer du premier mars prochain, lesdits sols de trente deniers ci-devant fabriqués par nos ordres, soient aussi reçus de tous nos sujets, dans les hôtels de nos monnaies, ainsi que par les changeurs, et payés à raison de neui livres dix-huit sols onze deniers le marc, et ceux des fabriques de Lorraine à raison seulement de sept livres neuf sols deux deniers. » Art. 7. « Permettons néanmoins aux di« recteurs de nos monnaies et aux changeurs de diminuer quatre onces par cent marcs du poids desdites espèces, pour raison de la crasse qui est dessus, mdme aux changeurs de se faire payer de leurs droits parle public, sur le pieu de trois deniers, pour livre dans tous les endroits éloignés de moins ae dix lieues des hôtels de nos monnaies, et de Suatre deniers pour livre pour ceux éloignés e dix lieues et au-delà. Si donnons en man- dement, » et registre en la cour des mon- naies le 5 novembre 1788. Voy. l'analyse de cette fabrication au mot France, aux remarques après les monnaies de Louis XY. {A.) Sol, monnaie de compte ; il y a en France deux sols de compte, le sol tournois et le sol pariais. Le premier se divise en douze deniers ; on s'en sert dans le commerce dans les changes et dans les comptes. Le second est d'un quart en sus plus lort que le pre- mier ou sol tournois ; il est semblable en valeur au sol marqué de quinze deniers ; vingt sols pariais font une livre pariais , qui font vingt- cinq sols tournois. Yoy. Parisis, Toumiois, etc. Plusieurs villes et pays se servent des sols pour monnaie de compte. En Angleterre, le sol ou schelling-sterling de douze deniers : il en faut vingt pour la livre sterling, et 21 pour la guinée. A Anvers, le sol de gros vaut 12 deniers de gros, et le denier un demi-patard. A BAIe, le sol est de douze deniers. A Bergame » le sol se divise par douze deniers. A Bremen, le sol vaut un gros i, il faut 24 gros pour le marc lubs. A Copenhague, le sol lubs vaut 2 schel- lings d'avoir, et le mark d'avoir est composé de 8 sols lubs. En Hollande, le sol commun est de 16 pennings ou deux deniers de gros ; le sol de gros est de 12 deniers de gros ou de six sols communs. A Livourne, il y a trois sortes de sols de compte qui se divisent également par 12 deniers; savoir, le sol dont ii en faut 20 pour la piastre de 8 réaux, le sol de la livre bonne monnaie , et le sol de la livre monnaie longue, A Gènes, le sol est de 12 deniers ; il v a le sol de la livre hors banco, et le sol de la livre banco. A Genève, il y a deux sortes de sols de as dp celle» que Ton a ijécriies ici. M. de Milly en a aussi une daus son niédailler, qui n^otfre rienr de plus remarquai; Iç.^ue les nôtres. Strasbourg, vers le commeoeemeiit du iv* siècle ; il mourut environ en 360. L'empe- reur Othon II, accorda, en 974, le droit de battre monnaie è Archambaud, évoque de Strasbourg: parmi les lois municipales por- tées par ce prélat et données par M. l*abbé Grandidier, dans le second volume de sa sa- vante Histoire de l Eglise de SÈnubourg, ou trouve beaucoup de règlements pour la fa- brication de la monnnaie. Les succ^'sseurs d'Ârcbambaud ont sou- vent vendu ou alloué leur droit de battre monnaie à la ville de Strasbourg. Jean, comte de Manderscheid-BIankenheim, ftit évoque de Strasbourg depuis 1569 jus- qu'en 1592^. On cockoait oe oe prélat la mon- naie suivante : N' 1. JOANNES BEI GRATIA ELEGTUS ARGBNTORARI EPiSCOPDS ALSACLE LANDGRAW1U9 ; et au revers : MAXIMI- LL4NUS il, IMPERATOR AVGUSTUS PEI ~ eUÏEHE FECIT . Décembre 157«^ (1). Cette pièce est un double florin ou une ritdalé- espèce. — Cnbiuet impérial de François V\ N- 2. CAROLUS DEl iiRATlA GARDINA- LIS LOTHARINGIE EPISCOPUS ARGEN- TIN! ET METENSiUM. ^. ALSACIiB LANDGRAWIU9. Cette pièce e3t un (69(00 pesant deux gros irrize grains* — ^ Cabinet de M. de BouUongne. Voyez aussi redit de Louis XIll, Uk\^ page 99. Au-dessous du buste, on voit la date 160â| année qu'elle fut frappée par Charles de Lor- raine ; né à Nancy en 1557, il fut nommé à l'évèché de Strasbourg après la mort de Jean de Manderscheid ; il était déjà évoque de Metz, et avait été créé, en 1589, cardinal- diacre du titre de Sainte-Agathe. Ce fut sous lui que Strasbourg tomba sous la puissance du roi de France. Il mourut en 1607, ayant résigné, trois ans auparavant, l'Eglise de Strasbourg à Léo{»old a'Autriohe. Ce dernier, archiduc de Tyrol, était frère puîné de fempereur Ferdinand II et fils de Charles, archiduc de Syrie, et de Marie de Bavière; né en 1586, il fut, en 1607, fait évoque de Sitrasbourg, tpals il ne reçut que les ordres mineurs. 11 atnliqua en 1625, et épousa la même année Claude de Médicis. Ce fut la dernière année de son épiscopat qu'il frappa la monnaie suivante : N* 3. LEOPOLDVS DEi GRATIA AR- CHIDDX AVSTRASliB ARGENTINI ET PASSAVIENSIS EPISCOPVS. Dans le champ, au-dessous du buste de révêque;ia date 1625. ^. ADMINISTRATOR MVaBACII ET LV- DERiE. — Cabinet impérïah N- 4. PRANCISCCS EGO*^ DEI GRATIA EPISCOPVS ARGENTiNir ADMINISTRA- TOR MVRBAGII ET LVDERiS. ^. LANDGRAWIUS ALSACI^ ET PRIN^ CEPS A FVRSTENBURGIS 1668. — Cabinet impérial. Cette pièce est un florin frappé par François Egon de Furstemberg, né en 1626 du prince Egon et d'Anne-Marie de Hohen- zollern. ahbé 6t prkice de Stablo, de Mal- medi, (16 Muitf^tjh et de Lure,élu évêque de (1) Duby, planche lAl, tl« 1, !S51 STR DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. STR m Strasbourg en 1663. Ce prélat employa plus de trois cent mille écus pour retirer le bail* liage d*Oberkerk d^entre les mains des lu- thériens. Il rétablit le culte de la religion catholique dans la cathédrale de Strasbourg, et mourut à Cologne en 16ffl. Louis Constantin, prince de Roban, cardi- nal-prêtre de la sainte Eglise romaine, land- grave d*Alsace, prince du Saint-Empire, grand aumônier ae France, commandeur de e Tordre du Saint-Esprit, abbé de Lyre et de Saint-Epvre, sacré évèque|de Strasbourg le 6 mars 1757, est mort le 11 mars 1779, âgé de quatre-vingt-deux ans. Il était fils de Charles de Rohan 3* du nom, prince de Guéméné, duc de Hontbazon, mort en 1737. On conserve de ce prélat les deux monnaies suivantes : N* 5. LVDOVICDS CONSTANTINUS DE! GRATIA EPISCOPVS ET PRINCEPS AR- GENTINI LANDGRAVIUS ALSACIiE. ^. GENERE SEDE VIRTVTE C0RVSCV8 ( iUuêtrepar êa naiisance, panon siège et par $e» ver$ui ), 1759. Ducat d*or pesant un gros six grains. — Cabinet de M. de BouUongne et Joachimi, part, r*, page 36k. N- 6. LVDOVICDS CONSTANTINDS DEI GRATIA EPISCOPVS ET PRINCEPS AR- GENTINI LANDGRAWIUS ALSACIiS. il. SIX NOMEN DOMINI BENEDICTUM. 1759. Ce florin pèse quatre gros. — Ca- binet de M. de BouUongne et Joachimi. Ibid. M. Schoëpflin a donné, dans son Alsacia illustrata^ quatre monnaies des anciens évê* (fues de Strasbourg ; elles sont d'argent et ti- rées de son cabinet. Sur la première, on dé- chiffre encore les quatre dernières lettres du mot Yemere ; sur le revers, on voit un édi- fice soutenu de quatre colonnes, et entouré des six dernières lettres du mot Argeniina. Il y a eu, dans le xi' siècle, deux évéques de Strasbourg du nom de Wernher. L*un était Wernher d'AItembourg, qui siégea de- puis 1002 jusqu'en 1029 ; et rautre Wernher, nommé ailleurs Guarîtii, depuis 1065, jus- cju'en 1079. La seconde pièce est de Tévèque Archam- baud ( Archambaulduê ou Erkembaldm ), à qui l'empereur Oibon II donna le droit de battre monnaie. On voit, d'un côté, le buste d'Othon avec son nom autour, et de l'autre on lit : BRK i OLE. Il y a, dans le champ» un portail d'église (1}. I>es deux autres monnaies n*ont point de légendes; on voit seulement sur l'une le buste de l'évéque mitre et tenant une crosse, et à côté de sa tête, une fleur de lis. Le revers de l'autre présente un ange qui tient une croix ; cet ange et la fleur de lis sont les marques ordinaires qui distinguent les monnaies de Strasbourg. — Voyez VAl- sacia illustraia de H. Schoëpflin, et V His- toire de PEgliss de Strasbourg^ par M. l'abbé Grandidier ( Fin de la Notice de Duby ). Les détails que Duby donne sur la mon- naie des évéques de Strasbourg ont été com<* (1) G*est vue nonoaieBraciéate. piétés, et en partie rectifiés, dans une récente publication deM. LouisLevraiilt,cor- respondant du ministère de Tinstniclion pu- blique, intitulée : Essai sur raneienru mon- naie de Strasbourg et sur ses renporU mtc Vhistoire de la ville et de Vivêm; 1 vol in-8*, IStô, Strasbourg. On lira avec intérêt un extrait de l'analyse que le savant H. Cartier a donnée de cet ou- vrage dans ia Jtetme de Numismatique de 1842, p. 380. Apres avoir fait connaître le plan el les divisions de l'ouvrage de M. Levrault, et i)arlé de ce gui concerne les monnaies ciri- es, M. Cartier continue ainsi : c Ûanteur . de VEssai sur l'ancienne monnaie de Stras- bourg s'attache à déterminer l'époque où Té- véaue de Strasbourg, revêtu parles empereurs de l'autorité de comte, a commencé de frapper monnaie, d'abord comme simple délégué du souverain, puis pour son propre compte, au type et avec les légendes impe-riales, enfiu^ son propre nom et à son seul bénéfice. « C'est à révêque Erkenbold ou Archam- « bault (965 à 991 ), dit M. Levrault»que « commence l'ère épiscopale de la monnaie « de Strasbourg. Avant lui, sans doute, et « dès le siècle précédent, cet atelier mo- « nétaire était dans la dépendance des érô- « ques ; mais, ainsi que nous avons essa^éde « le faire voir, à simple litre de bénéfice oa- « latin, et sans qu'ils pussent, à moins au* « surpation, faire frapper monnaie à leur « coin. EnQn il appert aune charte de rem- « pereur Othon il, datée du k des ides dV « vril, année de l'Incarnation 97i, deusièoM « de Tindiction, que le droit absola de bal- « tre monnaie fut accordé par cet empereurà « l'évêque Erkenbold, tant pour lui que « pour tous ses successeurs, et nou-seule- « ment à Strasbourg, chef-lieu éoiâcopali « mais en tout autre lieu de révêcné, où il « pourrait leur convenir d'établir un atelier « monétaire. » (Essai, p. 136). « Cet évôoue Archambault parait avoir d'a- bord frappé des monnaies où figurent à la fois le nom de l'empereur et le sien, puisa son seul nom ; il organisa la monnaie, et il fit des statuts, peut-être modifiés par ses pre- miers successeurs, qui sont parvenus jus- qu'à nous. M. Levrault les cite ; mais je dois signaler une erreur qui lui est échappée, et qui ferait croire qu'à la fin du x' siècle od frappait des sous effectifs. « Art. 18(76 des « statuts). La monnaie faite, le maître de la « monnaie rendra à l'évêque les coins, sa- « Toir, au moins deux pour le sol et deux « pour le denier..., etc. » Le texte latin, transcrit aux pièces justificatives, dit: Quanio monetarius ferramenta, in auibus dehou fisrmantur^ episcopo resignabtt^ reddet eidM m forma NUMatORuv, et duo in forma obolo* mm. On voit qu'il n'est réellement questioa que de dmiers et d'oboles ; si dans d'autres articles on parle de sous, ce n'est que coiamt unité monétaire, en usaçe alors pour repré- senter 12 deniers, ainsi que nous disioos naguère une pistole pour 10 livres, et usa livre pour 20 sous. !355 SUL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. SUR 1S54 « L*atelier monétaire épiscopal fut 'ex- ploité par les chevaliers nooles nommés hus' gefiostm^ commensaux de Tévêque, formant aussi le gouvernement de la ville à cette époque féodale, et dont rinfluence toute puissante dura jusqu'à ce que les associa- tions d'artisans, composant la bourgeoisie, eussent réussi à se faire concéder, de gré ou de force, une large part dans Tadminis-: tration de la commune, dont Téréque et les nobles furent dépossédés totalement, après une longue suite de débats souvent sanglants. Ces contestations perpétuelles entre la bour- geoisie , revenue et la noblesse appartien- nent à l'histoire civile de Strasbourg, mais aussi à son histoire monétaire, car la mon- naie fut souvent la cause des collisions, et sa transmission de Tévéque à la ville en fut Je résultat, comme attribut de l'autorité temporelle, et alors source des revenus mu- nicipaux. L'évéque n'abandonna pas d'abord ses droits monétaires ; il les engaeea à la ville pour des temps limités ; puis il fut ré- duit a ne les exercer que dans des châteaux dépendant de son évéché. « Ce fui en 1298 que la ville reçut de l'é- rèque Conrad de Lichtenberg une charte qu'on a coutume d'invoquer comme l'ère de Tavénement municipal au droit de monnaie, et qui n'est cependant qu'une cession tem- poraire de la monnaie aux deniers /^/ennin^^. Nous ne suivrons pas l'auteur dans les dé- tails de tous les incidents relatifs aux pré- sentions respectives des évèaues et de la cité au sujet de la monnaie ; elles ne furent terminées que sous le règne de Maximi- lien I", qui, par ses lettres datées de Botzen, le 20 janvier 1508, accorda à la ville la fabri- cation des florins. Ainsi, les monnaies de la ville de Strasbourg sont de deux espèces, celles émises par le magistrat et le sénat, 3oil en vertu des concessions temporaires des évoques, soit par suite de l'usurpation de l'a- telier monétaire épiscopal, et celles qui sont sorties de Tatelier purement municipal. » M. Laurent a publié dans la Revt^ de Nu- mismatique de 18&6, pag. 59, deux deniers qu'il attribue avec beaucoup de probabilité à Werner, évèque de Strasbourg. Le n' 1 porte dans le champ le buste d'un personnage, et autour la légende : WëRINER EPL lEpiscopus), H. La main bénissante entre deux étoiles. Au-dessus les lettres A (R) qui parraissent ôtre pour Argentorati. Le n« % une tête de profil dans le champ. Autour H- WERVNHRVS. E. ^. Une église dans le champ, au-dessus les deux lettres A.R. 11 y a eu deux évéques de Strasbourg, du nom de Werner, l'un qui a siégé de 1002 à 1029, l'autre de 1071 à 1079. STUYVER , sol commun de Hollande qui vaut 16 penniugs. SUEDE (Monnaies de la). Yoy. l'article gé- néral Monnaies. SUISSE [Monnaies de la). Voy. l'article gé- néral Monnaies. SULTANIN , monnaie d'or qui se fabrique DlCTIONN. DE NuyiSBfATIQUE. au Caire , et qui a cours dans tous les Etats du grand-seigneur; c*est la seule espèce d'or qui se frappe à son coin ; on l'appelle shérif ou séquin : on appelle aussi sulianins des espèces d'or qui se frappent à Tunis; mais outre que ces suUanins sont d*un tiers plus forts que ceux d'Egypte, l'or en est à plus haut titre, et au plus près de 2k^ carats. (A.) SURACHAT. En fait de monnaie , suivant l'auteurdes Recherches et Considérations sur les finances de France (1), le suradiat est la remise que les particuliers savent se procurer du bénéfice que fait le roi sur sa monnaie* ou de partie de ce bénéfice sur une quantité de marcs qu'ils se chargent de faire venir de l'étranger. Nul homme , continue cet au- teur, au fait des principes politiques de l'ad- ministration, ne doute qu'il ne soit avanta- geux de payer au commerce les matières qu'il apporte suivant leur valeur entière, c'est-à- dire de rendre poids pour poids et titre pour titre : car si le prince retient un bénéfice sur sa monnaie, il délivre en monnaie une moin- dre quantité de grains pesant de métal pur pour une plus grande qui lui est apportée. Ainsi, il est évident qu une telle rétenue est une imposition sur le commerce avec les étrangers : or, le commerce avec les étran- gers est la seule voie de faire entrer l'argent dans le royaume : d'où il est aisé de conclure que toute remise générale des droits du prince sur la fabrication de la monnaie, est un encouragement accordé à la culture et aux manufactures, puisque le négociant est en état, au moyen de cette remise, ou de payer mieux la marchandise qu'il exporte, ou de procurer à l'Etat une exportation plus abondante en- faisant meilleur marché aux étrangers, unique moyen de se procurer la préférence des ventes, et dès lors du tra- vail etc f A ') SÛRAChÊTER , acheter une chose plus qu'elle ne vaut; ce terme est relatif à sur- vendre. Le surachat des matières d'or et d'argent, à plus haut prix que celui qui en est payé aux changes des monnaies, est dé- fendu aux orfèvres , sur peine d*amende et de confiscation des matières surachetées. Les lettres patentes de Philippe le Bel, du mardi de pâques 1308, portent expressément art. 6 : « bérendons étroitement, sur peine de corps et d'avoir perdre, que nuls orfèvres, changeurs ou autres ne achettent , ne ven- dent argent ou billon à greigneur prix, que nous le ferons prendre en nos monnoies, si ce n'étoit argent ouvré, oi!i il eut aucune fa- çon, lequel se pourra vendre ou acheter plus cher selon la valeur de la façon sans fraude. » L'ordonnance de Louis Xil, du 22 novembre 1506, art. 19 ; l'édit de François I'% du mois de septembre 15^3, art. 19; les lettres patentes d'Henri II, du 14 janvier 1549 ; l'édit ou même roi du mois de mars 1554, art. 7 ; la déclaration de Louis XIII, du 20 décembre 1636 ; l'arrêt du conseil du 17 jan- vier 16%; l'édit de Louis XIV, du mois de (I) Tome V, pag. 579 et suiv. 43 V i3S)5 TAl DlGTlONNÂimS DE NUMISMATIQUE. TAl m h lars 1700 , reuouvelleiit les mêmes défenses croisés en ) Voy* Numismatique du Cioi- s DUS les mômes peines. (A) sadbs. SYRIE {Monnaies frappées par les princes SYRIE SAINTE. Yoy, Cboisadbs, m* partie T TAILLE. En terme de monnaie, c'est la quantité d'espèces dont le souverain ordonne qu'un marc d'or, d'-argent ou de cuivre sera composé : ces espèces doivent être aussi éeales entre elles qu'il est possible. Quand on dit que des espèces sont de tant à la taille , on yeut faire entendre qu'il en faut tant pour composer le marc; ainsi, les louis d'or dont la fabrication a été ordonnée par l'édit du mois de janvier 1726, sont à la taille de 30 au marc, et les écus à la taille 8 attachés ; il est appelé général, parce qu'il y a un tailleurparliculier en chaque monnaie. Cet officier était anciennement choisi par les généraux des monnaies qui avaient soin de commettre les personnes les plus capables et Jes plus expérimentées pour tailler les fers des monnaies appelés ordinairement malrires, qu'ils étaient chargés d'envojer aux tailleurs particuliers dans les monnaies. Le tailleur général doit se faire recevoir en la cour des monnaies, faire sa résidence en la viile de Paris, fournir les monnaies de poinçons d'efSgie et de matrices, de croix et d ecussons pour fabriquer toutes les es- pèces (l'or et d'argent et de billon, faire diligence de graver les poinçons qui ser- vent à faire les matrices pour ne pas faire attendre les tailleurs particuliers. Mettre son différent et le millésime de l'année en laquelle il aura fait les matrices, et de dé- livrer les poinçons d'effigie, et les matri- ces d'écusson et de croix en plein bureau et non autrement, dont il sera fait registre tant par le greffier de la cour, que par le tailleur générai, et outre ce, prendre acte de ce (ju'il aura délivré ; le tout sur peine de punition corporelle, privation et suspension d'office, suivant Tçxigence des cas ; le tout conformé- ment aux anciennes ordonnances, et notam- ment à celle de 155'^, dont Tart. 38 porte : « Le tailleur général des monnoies fera telle diligence de tailler des poinçons et graver des matrices, que les tailleurs particuliers desdites monnoies ne chôment après lui , sur peine de suspension et de privation de son état, et en icelles matrices mettra son dif- férent et le millésime de l'année en laquelle il aura fait lesdiles malriôes, lesquelles il déli- vrera ^n plein bureau de Indite cour des monnoies et non autrement, et dont sera fait registre tant par le greffier de ladite cour, que par ledit tailleur général , et outre pren- dra ledit tailleur acte de ce qu il aura livré pour sa décharge, le tout sur peine de puni- tion corporelle, suspension et privation d'of- fice selon l'exigence du cas. « Lesdits poinçons et matrices seront li- vrés par les généraux des monnoies auxdits gardes ou tailleurs particuliers en plein bu- reau, et sera fait registre de ladite délivrance, et s'obligera celui auquel la délivrance en sera faite de les porter en la monnoie pour laquelle seront baillés, et rapporter ou en- voyer les matrices quand il sera ordonné par lesdits généraux. » Toutes ces précautions, jointes à celle prise par l'ordonnance de 1586, qui défend aux directeurs ou maîtres des monnaies de ne fabriquer aucunes espèces sur autres car- rés que sur ceux qui auront été frappés de f>oinçons d'effigie, de croix et d'écusson par e tailleur général, sont nécessaires pour la sûreté publique, en établissant une unifor- mité parfaite dans toutes les espèces qui se fabriquent dans les monnaies du royaume. Il résulte de ces ordonnances deux avan- tages considérables pour le public, l" L'u- niformité et la beauté des espèces, attendu que l'on o toujours ratleiilion de choisir pour tailleur général Tartiste le plus habile dans son art, tels que l'Orfelin et Varin dont les ouvrages sont (rès - connus, et tiennent dans les cabinets des curieux la place qu'ils mé- ritent. Le second avantage se trouve dans l'impossibilité où sont les faut-monnayeurs d'imiter parfaitemeut l'effigie des espèces ; d'où il s'ensuit la sûreté du public qui peut facilement distinguer, si une pièce est vraio ou fausse, facilité qu'il n'aurait pas, si le* , tailleurs particuliers des monnaies gravaient eux-mêmes les carrés destinés pour les mon* naies auxquelles ils sont attachés : car, dans ce cas, les monnaies ne pourraient jamais être uniformes, et celte dilforraité ouvrirait infailliblement aux faux-monnayeurs la voi^^ de tromper le public en falsifiant les mon • naies. Cet olTice de tailleur général des monnaies demeura en titre jusqu'au 22 novembre 1681 ; et alors il fut supprimé, et remboursé au sieur Varin q^ui en était titulaire. Depuis ce temps, cet office est possédé par commis- sion, et assujetti aux devoirs prescrits par l'édit de création et les ordonnances qui Je suivent. Lettres du roi, du 18 juin 1727, adressan- tes à la cour des monnaies, qui accordent à Charles Joseph Roëttiers la commission de tailleur général des monnaies, en conséquence desquelles ledit Roëttiers fut reçu le 3 juil- let suivant, sans faire expérience de laquelle la cour le dispensa par grâce, et sans tirer à conséquence. (A.) TAILLEURS PARTICULIERS des mon- naies, officiers' créés pour graver, dans cha- cun des hôtels des monnaies auxquels ils sont attachés, les carrés nécessaires pour le service. (A.) TALENT ou Cicar, poids dont se servaient les Juifs; il pesait cinquante mines altiques, ou cent vingt nouvelles, ou trois mille si- clés. Talent, en général, était une. sorte de monnaie d'or ou d'argent dont la valeur était différente. Le talent attique valait cin- quante mines attiques, qui, selon la plus com- mune opinion, faisaient environ deux mille trois cent treize livres de notre monnaie : car la mine attique valait quarante-six livres et quelques sols : le talent de l'île d'Egine valait le double du talent attique ; le talent euboïque, ou de l'île d'Eubée, qu'on appelle aujourd'hui Négrepont , valait cinquante . mines attiques et environ deux mille six cents livres de notre monnaie. Le talent d'Egypte était de pareille valeur; d'autres croient qu'il valait le double du talent atti- que. Le talent babylonien et celui de Perse valaient soixante-cfix mines attiques, et ce- lui de Syrie en valait vingt-cinq. On trouve, dans le livre des Recherches sur la valeur des monnaies [1), une savante dissertation sur le talent double et siniple. Les dénominations de talent, de mine, de denier ou de drachme, dit l'auteur, s'appli- quaient comme notre livre, notre marc, et (I) Chnp. 7. i359 TAL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TAL m notre denier, aux poids et aux valeurs ; et dans les affaiblissements des monnaies, les divisions du poids et du numéraire ne chan- geaient point; notre marc est toi^ours de huit onces, et notre livre de vingt sols, soit qu'on hausse ou qu'on baisse les espèces. Comme poids, depuis Servius ïuUius jusqu'à Pline et longtemps après, le talent douLle désignait le plus souvent seize onces, poids de marc , au lieu des soixante-douze livres dont on le fait indistinctement : le ta- lent simple^ne formait qu'un marc ou huit onces. Par une conséquence très-facile à ti- rer, le talent était fort inférieur à ce qu'on nous en a dit. Lorsque le talent n'annonçait qu'une va- leur, inséparable cependant du poids, le mé' tal le plus précieux attirait davantage l'atten- tion , et la pesanteur marquée suivait celle de l'or, qui se balançait en valeur numé- raire avec le cuivre. Alors dans la proportion de trois cent soixante à une entre ces deux métaux, le talent double se réduisait à vingt- cinq trois cinquièmes grains d'or, qui, mul- tiplias par trois cent soixante , égalaient en valeur neuf mille deux cent seize grains , ou seize onces de cuivre. Le talent simple se bornait à douze quatre cinquièmes grains d'or, répondante huit onces de cuivre. L'au- teur donne l'éclaircissement de ceci, par l'explication de trois endroits d'Hérodote. Dans les sacrifices que les Chaldéens of- fraient & Jupiter Bélus , ils brûlaient tous les ans sur le grand autel de sou temple à fia- bjlone cent mille talents d'encens li) ; en supposant au'il y eût tous les jours des vic- times immolées sur cet autel, et en formant seulement le talent de seize onces, il s'y se- rait brûlé près de deux cent soixante-qua- torze livres d'encens par jour; ce qui aurait été excessif (2) ; ces 100,000 simples talents, séparément du poids de douze quatre cin- auièmes grains d'or chacun , faisaient près e 13&> livres poids de marc , et donnaient plus de six onces d'encens pour chacun des trois cent soixante-cinq jours. Surune despyramides au'on fut vingtans èi bAtir, « il y a, dit Hérodote (3), des lettres g ,(1) Les Chaldéens brûlent tous les ans sur ce ,rand autel^ quand ils sacrifient à leur dieu, le poids le iOOyOOO ialens d'encens : il y avait dans ce temple on marchepied dont ils estimaient Touvrage 800 ta- lents. (Hérodote, traduction de Duryer.) (2) Ce temple devait être inaccessible par la vio- lence de rôdeur et de la fumée. .(3) c Chéops, parvenu au trône, s'abandonna à toutes sortes d'injustices, fit fermer les temples, et défendit sur toutes choses aux Egyptiens de sacrifier; ilieur commanda ensuite de ne travailler que pour lui : il en employa quelques-uns à fouiller les car- rières du mont d*At*abie, et à traîner de là jusqu'au Nil toute la pierre qu'ils en tiraient, et occupa les autres à la faire passer de Tautre côté de la rivière, et à la conduire jusqu'à la montagne de Libye : il y avait ordinairement cent mille hommes qui étaient «mj^ayés à une besogne si fâcheuse, et on les chan- geait de trois en trois mois. Le jieuple fut gèuë dix ans par ce travail qui, à mon avis-, ne le persécuta pas moins que le bâtiment do 'a pyramiile, qui avait île profondeur cinq stades, de largeur dix luises, et égyptiennes qui font connaître combien oq a dépensé pour les ouvriers, en raves , en ail et eu oignons ; et il me souvient que ce- lui qui m'interpréta celte écriture , me dit aue tout cela montait en argent à la somme de seize cents talents. Combien doit-on croire que Ton dépensa pour les outils , pour les autres vivres et pour les habits des oih vriers? » Ces 1600 talents simples, continue notre illustre auteur, renrésen talent seize cents marcs d'argent, ou nuit cents livres tournois d'alors, oui multipliés par vingt-qualre,î cause de 1 augmentation de Servius Tullius jusqu'à Papirius, auraient fait dix-neuf raille deux cents livres tournois du xv' siècle: comme les monnaies sont depuis augmen- tées d'environ un à quatre et demi, celle somme d'argent, relativement à nos espèces, vaudrait aujourd'hui quatre-vingt-six mille quatre cents livres. La pèche de l'étang ou du lac Mosris (i] produisait par jour, pendant six mois, uo simple talent d'argent ou un marc d'argeot, valant pour lors dix sols tournois, et pen- dant les autres mois vingt mines ou le tiers du talent, c'est-à-dire, trois sols quatre d^ niers tournois, qui revenaient à deux ODces d'argent un tiers ; il rapportait tous les ans au roi deux cent quarante-trois marcs 4 d'ar- gent, c'est-à-dire cent vingt et une livres treize sols huit deniers d'alors , montés du temps de Pline à deux mille neuf cent vingt livres huit sols, qui passeraient aujourd'hui en espèces de France treize mille cent dii- neuf livres ; et comme la même somme au temps des empereurs , était douze fois plus de hauteur huit toises, et qui était toute faite de pierres de taille gravées de diverses iigui^ d*aoh maux : on employa dix autres années à la b&iir, eic. Ainsi Ton fut vingt ans à bâtir cette pyramide qui était de figure carrée, et dont chaque face qui aTait 80 pieds de large et autant de haut, était faite de pierres bien taillées et bien liées ensemble, n'y en ayant pas une qui u'eài au moins 50 pieds de kwg. i (Hérodote, liv. m, trad. de Duryer, p. 151) (i) < L'étang de Mœris donne encore nn plus grand sujet d'admiration ; car il a de tour 5,500 stades, qui font 60 schenes; c'est-à-dre, autant que la côte dis- ritinie d*£gypte. Ce grand et merveilleux étangs» lonf^ueur vers le septentrion et le midi, et .Vrendroii où il est le plus profond, il a 50 toises de proroodeor; mais ce qui montre qu'il a été creusé par la maro des hommes, c'est qu'il y a presqu'au niilieo àm. pyramides qui s'élèvent de 50 toises par-dessus Teaiw et qui se cachent au-dedans autant qu'elles se d^ couvrent au dehors. On voit sur l'une et l'autre «ne statue de pierre, assise sur un trône; elles oot dia- cune 100 luises depuis leur pied jusqu'à leur faite, ei cent toises font une stade de 600 pieds : la toise est une mesure de 6 pieds ou de quatre coudées; le pied est une mesure de quatre paumes, et la coudée une mesure de six. L'eau de cet étang ne vient pas de source, et il ne s'en fournit pas lui-même, car le terroir est sec et aride ; mais le Nil lui cominonique de ses eaux, qui descendent durant six mois daoscei étang, et qui durant six mois s'en retourneot dans le fleuve : pendant les six mois que l'eau se retire, la pèche rend au roi chaque jour un talent d'ai^geui, et pendant les six autres qu'elle y revient, la pècbe n'y vaut que 20 mines, i (Hérodote, lib. ii, nêckfrckei êur la valeur dei monnaies, chap. 7, page 176.) 1381 TAL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TAL 15C3 utile qu'elle ne Test de nos jours, ces douze livres treize sols huit deniers , ou ces deui mille neuf cent vingt livres huit sols se ba- lanceraient avec trente-cinq mille quarante- quatre livres seize sols d*à présent ; en sup- posant ces talents doubles, les raômrs som- mes doubleraient ; les 230,^00 livres monte- raient à W0,800 livres d'aujourd'hui , et les 36,0U livres 16 sols à 70,089 livres 12 sols. Hérodote ne dit rien ici qui choque la vraisemblance; l'extraordinaire n'est que dans les explications qu'on eu a faites ; cet étang , quoique formé de main d'homme , était prodigieux par son étendue et par son volume d'eau. Dans les exemples rapportés ci-dessus par l'auteur déjà cité, il ne s'agit que de valeurs. Le même auteur en rapporte deux autres où il n'est question que du seul poids , et par conséquent du double talent de seize onces ^ ou du simple talent de huit onces poids de marc. Les Assyriens (1) fabriquaient des bateaux de peaux tendues sur des perches de saule , et arrondis comme des boucliers ; ils s'en servaient pour transporter par TEuphrate à Babylone diverses marchandises', principa- lement du vin de palmier : deux hommes les conduisaient chacun de leur aviron : les plus grandes portaient le poids de cing mille talents ; ce serait , suivant l'estimation de l'auteur, en talents doubles cinq mille livres pesant : douze poinçons de vin de palmier n'auraient pas fait un plus grand poids; Eeut-étre même ces sortes de bateaux se ornaient-ils à six poinçons ou deux mille cinq cents livres pesant, en supposant le ta- lent simple. Philippe , roi de Macédoine et père d'A- lexandre, régnait plus de trois cent cin- quante ans avant Jésus-Christ , et précédait le premier affaiblissement des monnaies ro- maines. Suivant notre auteur, un double ta- lent du poids de deux marcs d'argent valait alors une livre tournois. (I) ( Les baleaux dont on se sert sur ce fleuve pour aller à Babylone, sont tous faits de peaux :*ce sont les Arméniens qui habitent au-dessus des Assy» riens qui y travaillent, et les font avec des perches de saute quMls plient et qu*Us révèlent de peaux, en mettant au dehors la partie où il n'y a point de poil, et les tendent de telle sorte qu'elles ressemblent à un plancher : ils n'y mettent ni poupe ni proue, mais ils les arrondissent à la façon d'tm nouclier : ils met- tent de la paille au fond, puis ils les abandonnent au fleuve, chargés de diverses marchandises, et principalement de vin de palme : au reste, deux nommes les conduisent avec chacun un aviron. Us en font de fort grands et de fort petits ; les plus grands portent le poids de 500 talents, et Ton peut mettre un àne dans chaque petit bnleau ; on en met Plusieurs dans les grands ; lorsqu'ils sont arrivés à •abylone, et qu'ils y ont déchai*gé ce qu'ils portent , ils vendent aussi les perches du bateau et la paille qui était dedans, et remettent les peaux sur les ânes qu'ils ramènent en Arménie ; car comme ce fleuve est rapide, il est impossible de le remonter, i (Hé- rodote, lib. 1. — Recherches sur la valeur des mon- naies,) Dans cet état des monnaies, Bucéphale(l) se vendit treize talents , c'est-à-dire, vingt- six livres d'alors ou seize marcs d'argent ; mais cette livre numéraire et cette livre pe- sant d'argent du temps d'Aulu-Gelle, valaient vingt-quatre livres tournois numéraires ; il nous en donne lui-même la réduction (2) ; ces treize talents , dit-il , selon notre ma- nière de compter, font trois cent douze, en sous-entendant le mot de livres ; treize fois vingt-quatre livres composent en effet trois cent douze livres. Josephe^ qui connaissait également tes monnaies de son pays et celles des Romains au temps de Vespasien , donnait au talent deux mille quatre cents sicles, quand il dit que le poids dont on soulageait la che- velure d'Absaion montait à deux cents siè- cles ou è cinq mines (3). Comme les cinq mines formaient la dou- zième nartie du talent de soixante mines , douze ibis deux cents sicles portaient le ta- lent à deux mille quatre cents sicles ; or le poids du double talent allant à neuf mille deux cent seize grains d'or, celui du sim- f>1e talent è quatre mille six cent huit grains; es ciuq mines doubles pesaient 768 grains , les cinq mines simples trois cent quatre- vingt-neuf grains. Dans la proportion dou- zième , ces trois cent quatre-vingt-quatre grains d'^or égalaient en valeur quatre mille six cent huit grains ou huit onces d'argent. Voilà probablement ce qu'on retranchait en cheveux de temps en temps de ceux d'Ab- saion. Les chevaux que Salomon achetait cent cinquante sicles pièce, ne lui revenaient qu'à une once au plus {h) ; ils auraient même pu no se payer que sixx>nces d'argent, sui- vant ce qu'on vient d'offrir pour la chevelure d'Absaion. Un seul endroit de l'histoire ancienne de M. RoUin suffit pour faire voir le peu de fond qu'on doit faire sur ce qui lui a paru de plus raisonnable, par rapport au sujet que nous traitons. (1) Plutan^ue, dans la Vie d^Alexandre, page 813 de la traduction d'Amyot, dit : < Comme Philonicus, Thessalien, eut amené au roi Philîppus le cheval Encéphale pour le lui vendre,, en demandant. 13 ta- lents, etc. I Anivot fixe cette somnie à 7,800 écus de son temps; et M. Dacier, dans sa note, à 49,000 li- vres. Pline (lib. viii,.cap 42), écrit : Sedecim talen- tis Teruntex Philonicî Pharsalti grege emptum. L*aiK teur de ces Recherches croit que de xiu on a fait ÏVI. (2) c Equus Alexandri régis, et capite et nemine c Bucephalus fuit; emptum Gares scripsit. talentis c 13 et régi Philippo donatum : xris nostri summa c est 312. 1 (Aulu-Gelle^ lib. v, cap. 2.) (3) I Absalon avait la tète si belle, que lorsqu^on coupait ses cheveux au bout de huit mois, ils pe- saient 200 sicles , qui font cinq livres (ou cinq mi- nes)* I (losèphe,fftsfoire des Juifs, livre vii chapitre 251.) (4) c Egrediebatur autem quadriga ex iOgypto 600 c siclis argent!, et equus 150, atque in banc modum c cuncti reges Hethseorum etSyrise equos venunda- bant. > (/// Reg. x, 29.) Si les 2,400sicle8 du talent répondaient à 16 onces pesant d*or, les 180 sicles exprimaient une once d'or. 1363 TAL DlCTI09J!4AmE DE NUMISMATIQUE. TAL 1364 « Quaud OM songe > diNil (1), aux millions innombrables d'or et d'argent amassés par David et par Salomon , et employés pour la construction et pour Tornement du temple de Jérusalem, ces richesses immenses, dont le dénombrement effraje , étaient en partie le fruit du commerce que David avait établi eu Arabie» en Perse et dans l'indostan , à la faveur de deux ports qu'il avait fait bâtir en Idumée sur rextrémité de la mor Rouge, et que Salomon augmenta encore considérable- ment, puisque dans un seul voyage sa flotte lui rapporta &>50 talents d'or, qui font plus de 135 millions : la Judée n'était qu'un pe- tit pays , et cependant le revenu annuel , du temps de Salomon , y montait à 666 talents d'or, ce qui fait près de 200 millions. » Etait-il possible, s'écrie notre auteur, que la Judée produisît à Salomon 200 millions par an? L étendue n'en passait guère celle de la Normandie; plus le peuple en était abondant, plus la consommation nécessaire des productions de la terre, divisée entre les familles, empêchait que les récoltes ne se convertissent en argent pour payer de gros subsides : les vaisseaux de Salomon n'é- taient pas sans doute si grands que les nô- tres : comment une seule de ses flottes pou- vait-elle rapporter par le commerce en un voyage 133 millions? Qu'envoyait-il en échange pour avoir des retours si considé- rables ? Un peu de vin , de blé et d'huile , selon Josèphe (2). La quantité des habitants ne leur permettait pas de faire sortir beau- coup de grains : la petitesse du pays ne com- portait que très-peu de vignes , par consé- quent peu de vins h exporter, et peu de bois pour construire des vaisseaux, ou pour des lorges , et des ouvrages métalliques. Quelles étaient les manufoctures de la Pales- tine, capables de fournir aux envois? Les richesses de la terre étaient-elles au pre- mier occupant ? Elle se trouvait dès lors fort peuplée , et chacun défendait ses pos* sessions. Le temple de Salomon a coûté des sommes considérables ; on ne saurait douter de sa magniQcence , mais la nation n'avait qu'un seul temple. Si l'on avait mis à Saint-Pierre de Rome tout ce qui a été dépensé aux autres églises de la ville et de la campagne dans une même étendue de pays aue la Judée , cette église» toute superbe quelle est, le serait encore infiniment davantage sans que le peuple en eût été plus chargé. David ne comptait pas rendre un compte exact des fonds ôu'il avait mis à part pour le temple , quand ii dit que, sur la méoiocrité de ses revenus , il avait épargné pour sa construction 100 mille talents d'or (3), mille fois mille talents d'argent, un poids innom- (1^ HisU Anc.j lom. X, p. AU. (i) Salomon permil à Hiram, roi de Tyr, de tirer tous les ans de ses Ëiais 2,000 mesures de blé fro- ment, 2,000 baths d'huile et 3,000 balbs devin; chaque bath contenait 72 pintes, > (Josèpke de M. d'Andiily, iiv. vin, ch»p. 2.) (5) c Ëcce ego in pâiiperlale mea pneparavi im- I pensas dorausDoniini, auri talcnta centum millin^ brable d'airain et de fer. Il se sert a une hy- perbole pour marquer une très-grande quan- tité, et les mots qu'il insère • œris ei ftrri non est pondus ^ l'annoncent clairement. Prendrions-nous è la lettre ce qui est dit de Salomon, que de son temps l'argent était aussi commun à Jérusalem que les pier- res (1), et qu'on y vit autant de cèdres qu'il y avait (le sycomores dans les campasoesT M. de Sncy (2) estime les 100 mille talents d'or, 6,500 millions ou six milliards et demi, et le million de talents d'argent ^,600 mil- lions, ou h milliards et 600 millions. M. Ar- buthnot (3) évalue l'or à Wt millions 500 mille Iiv. sterling ; l'argent à 342 millions de livres sterling. Cette quantité d'or et d'a^ Sent ne se rassemblerait pas aujourd'hui ans toute l'Europe : elle ne s'accorderait pas môme avec ce qui est dit au xxix* chapi- tre du I" livre des Paralipomènes qui pré- sentent un juste calcul. Pour donner quelque idée de ces dépen- ses et du commerce d'alors , appliquons aux Juifs, dit l'auteur, le numéraire des Ro- mains ; quoique David et Salomon précé- dassent Servius Tullius d'environ 500 ans, les monnaies peuvent avoir longtemps con- servé la même valeur par toute la terre : un marc d'argent valant dans l'origine 10 sols tournois, celui d'or valait six livres tournois, et la livre d'or de 16 onces égalait douze livres ; ainsi les /tôO doubles talents [ï] d'or que les vaisseaux de Salomon rapportaient (l'Ophir, ne représentaient (^ue 5,i00 livres d'alors, composées de ^50 livres de 16 on- ces ou de 900 marcs d'or de môme valeur, que 10,800 marcs d'argent , qui rendraient aujourd'hui 586,794 livres 3 sols k deniers, monnaie de France. Les 666 pareils talents d'or (5) qu'il reli- rait annuellement de la Judée, montaient à 7,992 livres de sa monnaie, contenant, ainsi 3ue 191,808 livres sous Papirius , 666 livres e 16 onces ou 1,332 marcs d'or : leur valeur répondait à 15,984 marcs d'argent oui font 868, 343 livres de nos espèces actuelles. Ces évaluations , dit notre auteur, expli- queraient très-bien les sommes fournies pour la construction du temple. David donna de ses épargnes 3,000 talents d'or et 7,000 talents d'argent : les principaux du peuple offrirent pour les ouvrages de la maison de c et argenlî mille millia inlenlorum, xrisTeroel c ferri non esl pondus, i (/ Par, i, 14.) ({)t Tantamquecopiain praibuit argenli ioJerO' c salern quasi lapidum, cl cedrorum tantam miiliita- c dinem velut sycomorum quae gignunlur iu campe- i stribus. I (// Par, ix, 27.) (2) Sur le 14* verset du xxn* chap. du premier livre des Paralip. (3) Tables of anciens coins ^ ch. 21, p. 207. (4) c Misil ergo Hiram per manus seiTorum sao- c rum naves et nautas gnaros maris, et abieront ctini c servis Salomonis in Opbir; tulerunique iode 4^0 ff talenta auri, et altuleruut ad regem SaloiDonem. i (/ Par. vni, 18.) (5) < Eral autem pondus auri quod afieretuliir c Salonôbni per singulos annos 666 talenta aon, c excepta e t suinma quam legatt diversaruni geo- f tium, *. negoliatores offcrre consucvcraiit. * (/ Par.w, 13, H.) 1365 TAL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TAR '^^**0 4366 Dieu 5,000 talents d'or, 10,000 sols d*or, 10,000 talents d'argent, 18,000 talents de cuivre , et 100,000 talents de fer : ces som* mes qui n'étaient encore que les premiers fonds, seraient exorbitantes , si 450 talents avaient fait 135 millions de notre monnaie. David présenta 3,000 talents (1) ou 3,000 livres pesant d'or, revenant à 72 mille marcs d'argent , ou à 36,000 livres , numéraire de son temps. Il y joignit en argent 7,000 ta- lents ou 7,000 livres pesant , qui faisaient 7,000 livres d'aloffs. Ces deux sommes en- semble produisaient 6-3,000 livres d'alors , ou environ &,6U,000 livres d'aujourd'hui, en ne comptant le marc d'argent presque fin que sur le pied de 5& livres. Ce qui provenait des offrandes particuliè- res du peuple montait à 5,000 talents (21 , ou à 5,000 livres d'or, égales en valeur à 120 mille marcs d'argent« ou à 60,000 liv. en monnaie de ce prince , qui feraient actuelle- ment 6,480,000 livres de France. En bornant le sol d'or aux ikk grains de ce métal, qui valaient du temps de Papirius 3 livres attiques ou rochelaises, autrement 4 livres 10 sols tournois , et sous David 3 sols 9 deniers tournois, les 10 mille sols d'or ne formaient que 2,500 onces d'or, pareilles en valeur à 3,750 marcs d'argent , qui répon- daient pour lors à 1,875 livres et de nos jours à 202,500 livres. Les 10,000 talents d'argent, ou 20,000 marcs d'argent produisant alors 10,000 li- vres numéraires, donneraient 1,080,000 de nos monnaies. Toutes ces sommes , sans parler du cuivre ni du fer» faisaient alors 114,875 livres tour- nois numéraires , et 229,750 marcs d'argent cjui approcberaientaujourd'hui de 12,406,500 Jivres. Ces fonds, convertis en matériaux dans le cours de plusieurs années, n'exigeaient point ^D Judée une quantité excessive d'or et d'ar- gent. Il y en avait là plus qu'il n'en fallait pour entreprendre un vaste édifice, et pour en payer une bonne partie. Afin de faire l'emploi des sommes immen- ses qu'on a imaginées, on a dit que les murs du temple étaient revêtus de lames d'or ; le texte porte seulement que David avait donné poi^* les construire et les dorer en quelques parties; peut-être même ne s'agissait-il que de simples talents qui n'auraient fait en poids ei en valeur que la moitié des sommes pré- (I) c Ego autem totis viribos meis prsparavi iiu- fl pensas domus Dei oiei. Atirum ad vasa aurea, et € argentum in argentea, ses in aenea, ferrum in fer- fl rea, ligna ad Lignea ;et lapides onychinos, et quasi € siibinos, et diversorum colonim, omnemqne pre- < tiosum lapidem et marmor Parium. Et super naec c obtuli in domum Dei mei de peculio meo anrum f et argenlum, do in leinplum Dei mei; exceptis his € qux praeparavi in xdcm sanciam, 3,000 talenla € auri de auro Opliir, et 7,000 talcnlorum nrgenti c probalissimi ad deaurandos partcles tcmpli. i (/ Par. xiix, t'A.) (%) c Dederunlque in opcra domus Dei lalenia c 5,000 et solides 10,000, argenli lalenta 10,000, cl € aeris taleiila 18,000, (erri quoque 100 niill.a ta- € Icntonim. • (Ibid,, vers, 7.) cédentes; car un marc d'argent rendait tfxitre- fois pour le moins autant de service que trois marcs de nos jours : dès lors les ' ^zO, 750 marcs d'argent triplés, ou 689,250 maiccs, auraient passé 37,219,000 livres d'aujouK- d*hui , et la moitié de cette somme pouvaitî suffire pour commencer le temple de Jéru- salem. (Recherches sur la val&ur des mon- naiesj cnap, 7.) C'est dans le livre même qu'il faut lire le chapitre suivant ; l'auteur y traite des divi- sions du talent et de la taille des espèces avec tant de netteté et de précision , que nous courrions risque dans un extrait d af- faiblir ou de tronquer des recherches et de» calculs très-intéressants. (A.) TAMLING , nom que les Siamois donnent à cette espèce de monnaie et de poids que les • Chinois appellent taël. Le taël de Siam est de plus de la moitié plus faible que le taël de la Chine , en sorte que le cati siamois ne vaut que huit taëls chinois , et qu'il faut vinçt taëls siamois pour le cati chinois. A Siam , le tamling ou taël se subdivise en quatre ticals ou baast , le tical en quatre mayons ou selings , le mayon en deux fouangs, chaque fouang en deux sompayes , la sompaye en deux payes , et la paye en deux clams , qui n'est qu'une monnaie de compte, mais gui, en qualité de poids pèse douze grains ae ris , en sorte que le tamling ou taël de Siam est de sept cent soixante^ huit grains. (A.) TANGA , monnaie de compte'dont on se sert dans quelaues endroits des Iodes orien- tales, particulièrement à Goa et sur la côte du Malabar. Il y a deux sortes de tangas , savoir un de bon aloi , et l'autre de mauvais aloi, étant très-commun aux Indes de compter par monnaies de mauvais et de bon aloi, en sorte que si l'on donne quatre tangas de bon aloi pour un pardao xéraphin, il en faut cinq quand on estime le pardao en tangas de mauvais aloi : le tanga de bon aloi est d'un» cinquième plus fort que celui de mauvais aloi : le premier est évalué à cinq sols de France. Il faut quatre vintius de non aloi Eour un tanga , aussi de bon aloi , et quinze ons barucos pour un bon vintin, le bon ba- nicos pris sur le pied du réis de Portugal , c'est-à-iJire d'un denier de France. Quand ce sont des barucos de mauvais aloi , les trois ne font que doux réis. (A.) TARE d'espèces, se dit de la perte qu'on éprouve dans la diminution des espèces. TARIN , monnaie de compte dont les ban- Juiers et négociants de Naples , de Sicile et e Malte se servent pour tenir leurs livres. A Naples, le tarin vaut 2 carolins, et 5 tarins font le ducat dei regno. Le tarin peut être évalué à environ 16 sols tournois. En Sicile, l'once est composée de 30 tarins , e^ le tarin de 20 grains. Ce tarin ne vaut qu'environ 8 sols tournois. A Malte, le tarin se divise par 16 ; il en faut 12 pour faire Técu de Malte : ce tarin vaut environ k sols tournois. TARRE , monnaie de la côte de Malabar : la torre est une petite monnaie d'argent qui vaut environ neuf deniers tournois : les seize Ij67 TEM DICTiONNAmE DE niUMISMATIQUE. TEM m tarres valenl un'fanoD « qui est une petite pièce d'or qui vaut environ huit sols , mon- naie de France ; les tarres sont les seules monnaies que les rois malabares fassent fa- briquer et marquer à leur coin ; cela n'era- j)écne pas que les monnaies étrangères d'or el d'argent n'aient un libre cours dans le commerce selon leurs poids (i) , mais on ne voit guère entre les mains au peuple que des tarres et des fanons. (A.) TELA , espèce de monnaie , ou plutôt de médaille d'or, qui se frappe à l'avènement à fa couranne de chaque roi de Perse , que Ton distribue et dont on fait largesse au peuple. Les telas sont du poids des ducats d'or d'Allemagne et se nomment aussi chéra- fis, c'est-à-dire des nobles; ils n'ont aucun cours dans le commerce. (A.) TEMPLE {Sceaux de Vordre du). L'article suivant a été publié par M, de Mas Latrie dans la Bibliolnèque de l'Ecole des Chartes, sous le titre de Lettres à M. le comte Beu- gnot sur les sceaux de Vordre du Temple et sur le temple.de Jérusalem, au temm des croisades. Les Eléments de paléographie, publiés par M. de Wailly, ne sont pas seulement un ex- posé lucide des principes longuement déve- loppés par les Bénédictins ; ils forment un nouveau traité de diplomatique, et ils ont fait avancer la science par l'examen auquel M. de Wailly a soumis rœuvre de ses devan- ciers par les aperçus qu'il a confirmés ou rectifiés, les observations qu'il a éclaircies, "les faits nouveaux qu'il a reconnus. Mais en songeant au grand îiombre de monuments et de textes originaux qui sont, pour la pre- mière fois, cités dans ce livre, on ne s'éton- nera pas de voir contester çà et là quelques- unes des explications proposéffe par l'auteur. M. de Wailly, j'en ai la certitude, accueil- lerait le premier une nouvelle interprétation, si elle lui paraissait fondée ; et c'est dans cette pensée que je vais présenter ici quelcjues observations critiques sur le sens qu'il a donné à une légende des sceaux de l'ordre du Temple, et sur l'explication d'un autre sceau du môme ordre que les auteurs du Traité de diplomatique avaient d'abord accréditée. Ce n'est, vous le voyez, monsieur, qu'un objet très-secondaire dans l'ensemble des ouvrages des Bénédictins et de M. de Wailly; ce n'est qu'un point fort restreint dans la diplomatique; mais la science ne néglige jamais ces détails; et d'ailleurs la mémoire d'un ordre qui semble avoir été une institu- tion même de la France, d'oîi il a reçu dix- huit de ses grands maîtres, vaut bien qu'on remette plus d'une fois à l'étude les monu- ments, d'ailleurs si rares, de son histoire. Le sceau des chevaliers du Temple, publié par les Bénédictins (2), avait été précédem- ment donné, sans explication, dans le re- cueil de Pérard , à la suite d'un acte de 1190, auquel il était appendu (3). Ce type (1) Voyage tie Dellon, p. 255, lom*». I. (2) Nouv. Traité di diplom., l. IV, p. 3o8. Voy. ci- dessus arliiie Sceaux, n^ 19. (3) Recueil des }fièccs servant à ritisloire de Dour- ffognCf p. 558. représente deux cavaliers, montant un mimn cheval, avec cette inscription gravée autour: siGiLLVM MiLiTVM XPisTi. « Lc sccau des cbe^ valiers du Christ. » C'était le nom qu'on donnait souvent aux Templiers, et saint Ber- nard, dans l'exhortation chaleureuse qu'il adressa à la nouvelle milice, sous la forme d'un élose, semble le préférer à celui de che- valiers du Temple^ en écrivant à Hugues de Païens, leur premier grand maître : Hugoni, militi Christi et magistro militiœ Chritti, Btr- nardiuf , Clarœ YalliSj solo nomine, Mas (1). Si la légende s'explique sans peine, il n'en est pas ainsi de l'emblème. On voit généralement dans les deui cara- liers à cheval sur le même destrier l'image de la pauvreté primitive de l'ordre du Tem- ple. Celte opinion des Bénédictins, à la- quelle M. de Wailly ajoute le poids de son assentiment (2), repose sur un passage assez formel , sans doute, de Matthieu Paris; je crois pourtant qu'elle est contestable, et je vous soumets les difficultés qui m'empê- chent de l'adopter. Les objections seraient, sans doute, beau- coup moindres si on considérait l'image du sceau pureraentîcomme un emblème, senii- ment vers lequel incline M. de Wailly. Mais les auteurs de la Diplomatique, les auteurs de y Art de vérifier les dates ^ et plusieurs écri- vains après eux, ont tiré du rapprochemeot de ce sceau et du témoignage du chiODl- queur anglais , la conséquence positive que « dans les commencements de leur institut, les chev'aliers du Temple étaient si pauvres, Qu'ils n'avaient qu'un cheval pour deux (3j.» 'est cette explication , monsieur, qui me parait absolument inadmissible , et sur la- quelle vous me permettrez de revenir. Les Bénédictins ont-ils eu la pensée que les premiers horpmes d'armes affiliés en 1118 par Hugues de Païens, en aient été réduits, dans Leur dénûment, à monter quelquefois deux sur le même cheval ? le ne puis mV- rèterè cette supposition. Concevrait-^n uDe disposition à la fois plus gênante et plus nuisible aux exercices , aux courses, aux combats gui furent, dès l'origine de la nou- velle milice, la vie habituelle* de ses mem- bres? Leur devoir essentiel n'étail-il pas w effet de veiller à la sûreté des routes, de protéger les pèlerins, et de voler, au pr^ mier avis, sur tous les points où ils pou- vaient être attaqués par les maraudeurs arabes : Ut vias et itinera^ maxime admu' tem peregrinorum, contra latronum et incur- santium insidias ^ pro viribus conservor rent {k). 11 fallait assurément, pour un lei (1^ Sancti Bernardi Opéra, éd. a Mabillon. Noot edit. Gaiime, 1839, lom. 1, i" part., coH2&).w. col. i256, 1259, cai>. 3 cl 1. Les collecteurs désœu- vrés de Tabbé de Clairvaux inscrivaient, au mm^ âge, eu léie de cet écrii, le illre suivant : S. Bfmrij albatis de Laude novœ militiœ, ad milUes tkmiu (i) Eléments de paléographie, loin. II, p. 259. (3) An de vérifier les dales, 1. 1, Chronologie ûc grands maîtres du Temple. . . i (i) Guill. de Tyr, lib. xii, cap. 'i, nouv. Mn i-»' p. 5i0. f369 TEM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TEM 1570 serTice, des hommes alertes/ bien montés, et surtout libres de leurs mouvements. Les Bénédictins ont voulu dire, sans doute, que les premiers Templiers, man- quant de chevaux, étaient obligés d'alterner pour faire servir tour à tour la même mon- ture à deux hommes. Eh bien l arrêtée même à ce sens, je ne crois pas que l'interpréta- tion puisse encore se justifier. Matthieu P&ris, dont nos savants reli- gieux invoquent l'autorité, dit seulement que le sceau des Templiers rappelle les hum- bles origines de leur communauté : Vnde propter primitivœ paupêrtatis memoriamy et ad numitiMis observanliam^ in sigillo eorum insculpti sunt duo unum equum equitan- tes (1). Ainsi, d'après le moine de Saint-AI- bans, le sceau aux deux cavaliers exprimait un symbole, memoria^ et pas autre chose. Au reste , Matthieu Paris écrivait plus de cent ans après la fondation de l'ordre de Hugues de Païens ; j'écarte donc son témoi- gnage insuffisant pour interroger de plus près les usages et les textes du temps même où l'association prit naissance. Hugues.de Païens et ses compagnons n'é- taient point de riches seigneurs, cela paraît certain ; ils n'avaient à Jérusalem ni terres ni maisons où fonder leur communauté; ils durent donc demander l'hospitalité du roi Baudouin, qui leur donna quelques dépen- dances de son palais : Quibus quoniam neque ecclesia erat neque certum habebant domict- /tum, rex in palatio suo^ quod secus templum Domini ad australem haoet partem^ eia ad tempuB (2) concessit habitaçutum (3). if n*est à cela rien d'étonnant ; tous les croisés, même les nobles, n'étaient pas de- venus propriétaires terriens en Syrie, en- core moins dans l'intérieur de la ville de Jé- rusalem où il s'agissait d'établir le nouvel ordre. Mais il faut pourtant remarquer que Hugues de Païens et la plupart des hommes d'armes associés à son projet étaient cheva- liers, cela est dit positivement par Guillaume de Tyr : Quidam nobiles viri de eauestri or- dine (h); et, bien qu'ils aient dès le principe consenti à recourir à la piété publique pour subvenir à leurs besoins, il semble diilicile d'admettre qu'ils n'aient pas possédé ou sol- licité, dès la première pensée de leur réu- nion, les moyens d'acheter des chevaux dans un pays où les chevaux sont à si bas prix et pour une société aussi peu nombreuse que fut la leur pendant ses premières années ; (i) Chronic ad calcem hUtoriœ m/ijor». Nouv. Irailé de aiploinat., l. IV, p. ^8. Je dois avouer qu'en re- chercliant avec aUenlion dans les diverses pariies de la chronique de Mauhicu Paris, el de Rishanger, son continuateur, il ni*a élé impossible de relrouver le passage extrait par les Bénédictins. Se serait-il glissé une erreur dans le renvoi de leur citation, que je reproduis intégralement? (â) La concession devint définitive; car les Tem- Ïdicrs ont occupé cette partie du palais des rois loul e temps que Jérusalem a été au pouvoir des Francs. Cf. les témoignages de G. de Tyr et d'£mal Cddin, cités plus loin, p. 595. (3) Guili. de Tyr. lib. m, c 7, t. I, p. 520. (4) Ibid. ils ne furent que neuf jusqu*en 1128 (1). Enfin, la règle que leur donna le pape Honorius en cette année-là, dix ans seule- ment après leur première association, nous apporte une preuve décisive. Il est dit dans ce règlement, où la pauvreté encore réelle de l'ordre est attestée à chaque article, non pas que les chevaliers devront faire servir un cheval à deux hommes, mais que chaque cavalier pourra avoir jusqu'à deux ou trois chevaux, et même davantage : Vnicuique ves- trorummilitumtres equos licel habere, quia,,, eximia paupertas amplius non permittit tm- prœgentiarum augere^ ni$i cum magistri /t- centia (2). Et, en efifet, les Templiers étaient renommés pour le nombre et la bonté de leur cavalerie ; on disait déjà d'eux , du temps de Hugues de Païens, qu'ils aimaient à avoir de bons et vigoureux chevaux : Equoê habere cupiuni fortes et veloces (3). Je crois qu'en présence de ces textes po- sitifs, pris à une époque si voisine de la création de l'ordre, il est impossible d'ad- mettre aue les premiers Templiers aient ja- mais été obligés de faire servir le môme cheval à deux hommes. Et dès lors l'inter- prétation qui fait de l'image représentée sur le sceau de 1190, le symbole de leur ex- trême dénûment, perd son plus sûr appui. Ne penseriez-vous pas, monsieur, que le cheval aux deux cavaliers, au lieu d'être l'emblème d'un état de gêne qui, dans tous les cas, n'a pu iamais avoir les conséquen- ces Impraticables qu'on lui donne, était plu- tôt le signe de l'union et du dévouement, recommandés dans tous les ordres reli^eux» nécessaires surtout dans une association d'hommes destinés à braver ensemble les périls de la fie militaire ? C'est pour entre- tenir ces sentiments d'égalité et de frater- nité, vieilles vertus du christianisme, qu*on faisait manger les Templiers deux à deux, dans leurs réfectoires : Duos et duos man- ducare generaliter oportet [h). Ils méritaient ainsi les éloges de 1 abbé de Clairvaux : Di- cas universœ multitudinis esse cor unum et animam unam. Persona inter eos minime ac- cipitur ; defertur meliori^ non nobiliori. Ho- nore se invtcem prœveniunt ; alterutrum onera portant^ ut sic adimpleant legem Christi (5). Avant d'aller plus loin, permettez-moi encore une remarque sur le sceau aux deux cavaliers, dont on retrouve des empreintes apposées à diverses chartes des archives de l'Etat (6). Tous ces documents, ainsi {que l'acte de 1190, (ublié dans le recueil de Pérard, éma- (l)GuilL deTy, i6trf.,p. 521. h) Art. 50 de la règle. Concil. Trecens., HÎ8. Labbe, CoUect. conciL, I. X, col. 929. Mansi, lom. XXI, col. 565. (5) S. Bernardi opéra, lom. 1, col 1260. De Laude nvvœ militia' ad milites Ckristi, cap. 4. h) Art. ii de la règle. Labbe, t. X, col. 926. Mîinsi, t. XXI. col. 562. (5) De Laude novœ mi7t, cap. 4, Oper.^ 1. 1, col. 1259. («) Al le de 1202, carton S, 5007 a ; acte de 1259, L. U78, (le. 1 1371 TEM DIGTIOiNNAlRE DE ^NUMISMATIQUE. TEM Wd nent de conimandcurs ou de lieuteonnts du grand maître, délégués en France; mais le type qui les scelle n'était point réservé ex- clusivcraent aui ofTiciers exerçant leurs fonctions dans ce pays ; il servait à tous les dignitaires de Tordre , tant en Occident qiren Orient. Nous le retrouvons sur le sceau de plorob, authentiquant un accord conclu à Saint-Jean d'Acre, le 15 octobre 1221, entre les Templiers et les Hospita- liers (1). Le flan de métal pendu à la charte a été frappé d'une double empreinte d'égale dimension : l'une offrant les deux cavaliers; c'était le sceau du grand maître Pierre de Montaigu, qui intervient nominativement dans l'acte ; l'autre représentant un em- blème dont nous allons parler, et qui servait de sceau général à l'ordre, quand il agissait en communauté. Un usage semblable s'obser^ vait dans l'expédition des chartes des monas- tères, où l'abbé et le couvent étaient toujours nommés collectivement, bien qu'ils eussent presque toujours des sceaux distincts (2). Je me suis déjà arrêté longtemps aux sceaux des deux cavaliers, et pourtant les observations sur lesquelles je désire appeler plus particulièrement votre attention leur sont étrangères. Elles concernent deux types que M. de Wailly a le prcnjier signalés, et qui dépendent d'actes de 1171 et 1:255, con-t serves aux archives, dans les cartons S. 2115, J. 198 (3). Le sceau de 1171 n'a qu'une empreinte» rappelant ou représentant le Temple d^Jé- rusalem par une coupole élevée au-dessus de deux arcades ; c'est le môme sujet qui se trouve, bien mieux exécuté, au revers de la bulle de plomb de 1221. Le travail du coin de 1171 est extrêmement grossier, et le des- sin de l'image si incorrect que le dôme, con- fondu avec son soubassement en arcades, semble former un globe ; mais c'est bien in- contestablement une coupole, la grande cou- pole du Temple, et par suite le Temple même, que le graveur a voulu fiuurer sur le sceau. On sait que dans la sphragistique, la par- ticularité saillante de l'objet ou de la pen- sée nue Ton veut rappeler, équivaut a sa représentation complète. La tour ou le don- jon est le signe du chAteau et de la seigneu- rie; la porte ou le belTroi, le signe de la cité ; par l'application de la même idée, la coupole, oui est l'objet le plus apparent des édiuces réunis dans le grand espace qu'on appelait le Temple, où se trouveaujourd'hui la mosquée d'Omar à Jérusalem, cette cou- pole avait été adoptée et placée sur les sceaux par l'ordre clu Temple, comme le si- gne qui indignait le plus naturellement son nom, son origine et sa première résidence. Les chevaliers de Saint-Jean de l'Hôpilal fi- guraient de môme sur leur sceau conven- tuel un malade alité, en souvenir du but primitif de leur communauté. (1) Paoii, Codice diplomatico def sacro ordine Ce- rosolymUano^ loiu. 1, pi. v, n« 51. (î) Au moins dès le xn« siècle. Voy. Nouv. Traité de dipîomat.^ l. IV, p. 5o2. CinJessiis Sceaux, n" 17. (3) Eléments de Paléographie, I. Il, p. iLôO. Puisque l'occasion s'en présente ici, je di- rai un mot du Temple de Jérusalem, et je m'arrêterai même à quelques particularités de sa description, aiin ne nous prémunir contre l'autorité de plusieurs écrivains (da savant éditeur du Procès des Templieri, par exemple [1]) qui ont confondu ceroonumeDt avec le Saint-Sépulcre. Ces explications préliminaires me seront d'ailleurs ulites dans la discussion où j'aurai à entrer plus loin au sujet des sceaux de l'ordre, décrits par M. de Wailly. Le Temple de Jérusalem s'appelle, dans son ensemble, El Raram^ la maison de IHtu^ dénomination antique que les musulmans ont religieusement conservée, et qu'ils n'ont donnée qu'à un seul édifice autre que ce- lui-ci, à la grande mosquée de la Mecque. Le Haram de Jérusalem est situé sur le mont Moria, vis-à-vis de la montagne des Oliviers, dont il est séparé par la vallée des Tombeaux et le Cédron, sur remplacement môme où s'élevait autrefois le temple cons- truit par Salomon avec les bois du Liban, renversé par les soldats de Nabuchodonozor, reconstruit par Hérode et détruit pour la dernière fois par Titus. C'est là que Marie avait présenté le Sauveur à sa naissance, que Jésus devenu enfant avait étonné les prêtres de sa sagesse précoce ; c'est des de grés de cet édiGce qu'il chassa les marchands, et c'est le voile dont le Saint des Saints y était couvert qui se déchira après la passion du Golgotha. Le Temple, indépendamment de la véné- ration qui s'y rattachait comme monument des rois de l'Ancien Testament, avait donc pour la piété des chrétiens un caractère plus auguste encore ; il avait été fréquenté par Jésus, il avait été sanctifié i)ar sa présence et celle de sa mère. Aussi les écrivains chrétiens l'ont-ils souvent appelé le Tempk du Christ, comme les Templiers étaient quelquefois nommés les chevaliers du Chritt^ bien que le tombeau du Rédempteur ne fût pas renfermé dans ses murs. Le Saint-Sé pulcre est situé à l'autre extrémité de la ville, près de la route de Ja^a, et n'a rien de commun avec le Temple, ni par son his- toire, ni nar son architecture. L'église da Saint^Sépulcre est toute chrétienne, le Temple est d'une construction entièrement arahe. L'Ël Haram, ainsi que l'ancien tempie hébraïque, forme dans Jérusalem un quar- tier à part, composé de mosquées, de cha- pelles, d'écoles, de maisons, de cours et au- tres dépendances , renfermées dans une vaste enceinte en parallélogramme, qui ap- pelle la disposition môme du tabernacle portatif des Israélites errant dans le désert. Les Arabes musulmans, devenus maîtres de la ville de David, dès le premier siècle do leur ère et le sixième de Jésus-ChrisI, laissèrent aux chrétiens les églises (jui s j étaient élevées depuis la conversion d« (1) Dans son Bist. de France, lom. II!, p. tJJ« «* dans son élude sur les Templiers, Revue de$ Dctu- Mondes, 1857, (. 11. 1573 TEM DICTIONNAIUE DE NIMISMATIQLE. TEM 1574 Constantin ; mais ils se réservèrent I*em pla- cement du Temple auquel se rattachaient les traditions de TAncien Testament, accep- tées et consacrées par Mahomet dans sa re- ligion nouvelle. Omar jeta en ce lieu, cou- vert encore de ruines au vi* siècle, les fondements de la mosquée qui porte son nom ; les califes, ses. successeurs, élevèrent les divers édifices qui l'entourent, et no- tamment la mosquée de la Roche ou de la Sakhra^ dont la grande coupole recouvre la pierre vénérée où Jacob reposait sa tôle, lorsqu'il vit en songe Téchelle mystérieuse communiquant de la terre au ciel. Au XI* siècle, les croisés, en occupant tous ces lieux , se bornèrent à y raire les changements que nécessitaient le culte chrétien et la nouvelle destination donnée à quelques édifices. Cela résulte du témoi- gnage concordant des historiens chrétiens et des chroniqueurs arabes (1). Au xiir siècle enfin, les musulmans, rentrés à Jérusalem, rétablirent au Temple les ministres et les emblèmes de Tislamisme. Mais à travers toutes ces révolutions, t'El- Haram resta, dans son ensemble, ce qu'il arait été dès les premiers califes et ce qu'U est encore aujourd'hui, sauf quelques addi- iions faites par les Turcs. Daos le nombre de ces édifices, deux sur- tout sont remarquables : ce sont la mos- quée d'Omar, quon appelle aussi El Ak$a ou Mosquée d'Occident, relativement h celle de la Mecque, et la moscjuée de la Sakhra^ quelquefois nommée le Dôme ou la cou- pole sakhra (2). Les anciens voyageurs ont souvent réuni ces deux monuments sous le môme nom, et j'en croisa peine mes yeux, en voyant que le savant auteur de la Pales- tine, M. Munck, a reproduit sans correctif leur relation (3), bien qu'il ait ailleurs soi- gneusement séparé TEl Aksa de la Sakhra (4-). Il est en effet essentiel de bien distinguer les deux édifices, si Ton veut d'abord se re- présenter exactement le Temple tel qu'il est, et en second lieu, se rendre compte de cer- taines dénominations employées fréquem- ment dans les chroniques et les chartes du temps des croisades. En portant les yeux du dehors sur le vaste enclos du Haram, où nul chrétien ne peut pénétrer sans s'exposer pour le moins à l'abjuration, mais que l'on peut très-commo- dément examiner de la montagne des Oli- viers, et mieux encore de la terrasse du gouverneur de la ville, contiguë à l'enceinte ; (i) Cf. Giiill. de Tyr, 1. 1, p. 524 et suiv., p. ù9i. Jacques de \ilry, ap. fiongars, p. 1066, 1079 et siiiv. M. neiiiaud. Chroniques arabes, p. 12, 2U, 215. La seule dégradation que l'auteur arabe d'une histoire de Jérusalem reproche aux chrétiens, c'est d'avoir détaché un fragment de la Roche sacrée de Jacob. Voy. les extraits de V Histoire de Jérusalem et d'Hé^ broHf par Medjired-din-El-Alemi, traduits en fran- çais et publiés par M. de Hanimer dans les Mines de VOrieni, tom. Ul, p. t2o. (2) Ei-Aiemi, Hist. de Jérusalem, p. 158, 162. (5) Palestine, publiée par M. Didot, 1845, p. 662, â, et pi. 50. (4) Palestine, p. 611. en voyant ainsi le Haram, ce qui frappe surtout les regards, c'est la mosquée de la Sakhra, isolée sur une plate-forme, au mi- lieu d'une vaste cour, et couronnée par une superbe coupole, qui domine tout 1 enclos. On est naturellement porté à croire que cette mosquée, ainsi disposée, est le monu- ment principal du lieu ; et c'est là, je pense, ce qui a trompé le voyageur anglais Robin- son, cité par M. Munck, et l'illustre auteur de Vltinéraire de Paris à Jérusalem^ très-fi- dèle, en général, dans sa description de la ville sainte. Toutefois, et si majestueux que soit son emplacement, la Sakhra n'a dans la liturgie musulmane que le rang de chapelle; ce n'est qu'une dépendance de la mosquée d'Omar, comme les baptistères de Piso et de Florence, dont elle rappelle la forme, dé- pendent des églises voisines. Son diamètre est de quatre-vingt-dix pieds hors d'œuvre, d'après Badia qui, à la faveur de son dégui- sement, a pu visiter tous ces lieux. El Aksa, la grande mosquée, la vraie mosquée, est un vaste vaisseau à sept nefs, deux cents pieds de long sur cent cinauante pieds de large à rintérieur,et termine le Haram vers lesud (1). Nous retrouvons, sous les croisades, les mêmes distinctions établies sous des déno- minations particulières, entre les monu- ments dont je viens de parler. L'enclos, avec tous ses bâtiments, s'appe- lait communément le Temple ; mais il avait conservé aussi son autre nom antique de Maison" de Dieu, Domus Dei (2), adopté suc- cessivement par les juifs, les musulmans et les chrétiens. La mosquée El Aksa, c'est le Temple de Salomon ; la Sakhra, c'est le Tem- ple Dominus ou Temple Domini, noms qui reviennent si souvent dans Guillaume de Tyr, dans Jacques de Vitry, dans le cartu- laire du Saint-Sépulcre, et dans lecodediplo- DOatique de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa- lem, publié par Paoli. La Sakhra avait été convertie en une église, que desservait un chapitre de cha- noines ; son chef prenait le titre de prieur du Temple ou d'abbé du Temple Domini ; £1 Aks^ et ses dépendances, transformé en Îalais, était devenu la résidence des rois de érusalem. Guillaume de Tyr nous donne sur ces faits des renseignements très-posi- tifs, que je citerai dans la l'édaction latine et dans la traduction française, parce qu'ils précisent un point essentiel de la topogra- phie de Jérusalem sous nos ])rinces croisés, auquel le silence des anciens voyageurs me semble donner quelque intérêt. « Dans mes promenades au milieu de Jérusalem, écri- vait l'un des auteurs de la Correspon- dance d'Orient, en avril 1831, je cherche les palais des rois francs, j'interroge toute chose pour savoir où fiit leur demeure ; mais jrien ne me répond dans cette cité (i) Voyages d'Ali-Bey, t. III, chap. 6, atlas, pL LXXI et LXXli. (2) Cf. concil. Treceos. Labbe, toni. X, col. 929. Mansi, tom. XXI, col. 565. S. Bernardi opéra, édil. Gaumc, tom. I, part, i, col. 1261. De Lande uovœ mil., cap. 5*. 1375 TEM DIGTIO.NNAIRE DE NUMISMATIQUE. TEM m morne , où tout est muet , les hommes comme les raines (l*). » Heureusement Tarchevêque de Tyr nous rapprend dans le chapitre 3' du Vlil* livre de son histoire. Après avoir décrit le Gol- gotha et le mont Sion, Thistorien ajoute, au sujet du mont Moria, dont il fait connaître les monuments : In altero vero monte, qui in parte est orientali^ in declivo ejus, Tem- plum Domini est.... ab austro vero domum habet regiàm^ quœ vulqari appellalione Tem- plum Salomonis appellatur (2). Le traducteur français connaissait Jérusalem, car il' a très- exactement rendu toute cette description.... £1 pendant , siet li Temples que la laie gent apele le Temple Dominus , là où David acheta place por mettre Tarche nos- tre Seigneur et Salomon i fist le temple, par le commandement Dame Dieu.... De- vers midi siet la meson reaux que Ton apele le Temple Salomon, etc. » C*est donc là, dans la mosquée £1 Âksa, dans le Temple Salomon, qu'hanitait, comme ses prédesseurs, le roi Baudouin II, quand, en 1 année 1118, il céda à la confrérie mili- taire de Hugues de Païens une partie de son palais, et quand les chanoines du Temple Domini, établis probablement à la Sakhra comme chapelains de la demeure royale, louèrent aux frères, pour leurs dégagements une cour située près du temple. Telles sont les circonstances qui firent donner aux nou- veaux religieux le nom de chevaliers de la milice du Temple, ou chevaliers du Temple: Qui, quoniam juxta Templum Domini, ut prœdiximus, in palatio reqio mansionem Aa- oent, fratres milxtiœ Tempti dicuntur jS). D'après £mal £ddin, secrétaire de Saladin, il parait que les Templiers occupaient Tétage intérieur, le rez-de-chaussée du palais royal; car cet historien, en faisant connaître les nuriQcations ctTectuées dans les édifices de la ville de Jérusalem, reprise aux chrétiens Car le sultan son maître^ rapporte que les empliers avaient élevé un mur devant la mihrab de £1 Aksa {^), c'est-à-dire, devant la niche qui est pratiquée dans la nef de la mosquée, comme ^ans tous les autres tem- f)les musulmans, pour indiquer aux fidèles a direction de la Mecque, que doivent sui- vre leurs regards et leurs prières. Jacques de Vitry décrit encore le temple en ces termes : Templum autem Domini' san^ ctum, quod in monte Moria a Salomone con~ siructum est, inter loca sancta nullatenus est prœtereundum. In hoc loco supra rupem, quœ adhuc in eodem loco consislit, dicitur stetxsse et apparuisse David exterminator angélus.,,, inde Saraceni Templum dominicum usque hodie Rupem (5) appellant. £l plus loin, après avoir rappelé les divers prodiges opérés dans ce lieu, il ajoute : Est prœterea Uierosolymis (1) il8« leUrc. M. Poujoulal à M. Michaud. Cor- respondance, l. V, p. 162. (i) Guill. de Tyr, Ub. viii, cnp., t. I, p. 525. (3 Guill. de Tyr, Ub. xii, cap. 7, 1. 1, p. 5âl. (4) M. Reinaud, Chroniques arabes ^ p. 215. (5) Rupis est la (r.iduclioii même de Sakhra, mol arabe qui signifie Roche. templum aliud, immensœ ijuantitalu ti ampli. tudinis, a quo fratres milittœ T empli, Tmplmi nominantur, quod templum Salomonù wm%. patur, for si tan ad distinctionem àlterm ((wi specialiter Templum dominicum appeÙatuT 1 Dans un tableau des événements d'Orieot au XIII* siècle, qui semble extrait d'uiie lettre, et que Ton attribue aussi ï l'éTèque de Saint-Jean d'Acre, se trouvent ces déuils, d*où les citations précédentes reçoivent en- core plus de précision : In Templo Domi abbas est et canonici regulares. Et tcièndw est, quod aliud est templum Domini, aïiW templum militiœ. Isti clerici, illi militts [l. Je n'ajoute plus qu*UQe citation, et ie donne ce texte, parce que, appartenant àVépoque où Jérusalem était définitivement retombée au pouvoir des musulmans, il nous montre les mêmes dénominations conservées à )a fin du règne des rois francs, comme nous les avons trouvées dès les premiers temps. 11 est emprunté à la description de JérusaleoD que vous avez publiée, monsieur, dans le , second volume des Assises : « Entre le oiur de la cité, dit le narrateur, et le mur des portes Oires (3) si estoit li Temples. A mein destre, si come en issoit de ces por- tes , estoit li Temples Salomon , là où h frère du Temple manoient. A la droiture des portes Précieusses et des portes Oires estoit li moustiers du Temple Domini, El si estoit en haut, si come il monta aus degrez haus {k). Et quant en rnooloit ces degrez, si trouvoit on moult large; et ils pavement aaloit tout entour le mouslier du Temple. Li moustiers dou Temple es- toit tout rons (5). » Les lieux sont encore exactement comme les représente ce chroniqueur anonyme, qui parait avoir écrit dans la seconde moitié da XIII* siècle. L'édifice octogone de la Sakhra, l'ancienne église du Temple Domini, à la- auelle il atTecte plus particulièrement ie nom c Temple, paraît en effet tout rond, comme il le dit ; et la mosquée El Aksa, ou Temple Salomon, a bien les vastes proportions qu in- diquent ces mots de Jacques de Vilrj : i«- mensœ quantitatis et ampliiudinis ttmplv»- Après ces détails, peut-être trop looifs. j'espère que la traduction de la légende da sceau de 1171, qui nous occupe toujours^w laissera plus d'incertitude. L'inscription est composée de ces mots: -H mil. tempu sal, que M. de Wailly pense avoir la sigoiliw tiun de: -h Militia Templi Salutis (6J. 1/ Temple du Salut, ce serait le Temple de ta Résurrection, l'église du Sainl-SépulcrtsoO les frères de l'ordre de Hugues de Paieos n'eurent jamais rien à prétendre; mais u (i) Jacques de Vllry, Bist. orient., cap. 6î. Ap- Bongars, p. 1080 el 1084. (2) Marlène, Thés, auecdol., tom. III, col. tu- (5) Portes dorées; porte à Tesi de la mosquée u Aksa, el murée dès le temps des rois francs. (4) Ces mois semblent faire .illusion à rexpnw*» des marchands du Temple par Jésus-Christ (5) Assises de Jérusalem, lom. U , append., noi.» p. d52, 555. -Q (6) Eiéments de Paléographie, lom. II, p. ^^' J 1577 TEM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TEM 1378 s'agit évidemment iei du Temple même quiiabitaient ces clievaliers, et uès lors je crois devoir ]ire Militia, ou Milites Templi Sûlomonis. Les frères tenaient à honneur de conserver ce nom glorieux qu'ils avaient adopté dès la création de leur ordre. En 1128, Honorius II les appelait dans leur première constitution: Paupereg commilitones Christi^ Templique Salomonici f 1) ; l'article 30 désigne la communauté sous le nom de Domus Dei Templique Salomonis (2). La règle en français, rédigée plus tard par Tordre môme, leur donne aussi ce nom: Art. Vti « Ils sont chevaliers en la meson de Dieu et du temple Salomon.... » Art. 48: « A tous les chevaliers séculiers qui désirent, o pur corage, servir a termine à Jhesu-Grist et à là meson dau temple Salomon, nos com- mandons achiter lealment cheval conve- nable (3). » Une pièce du cartulaire de Champagne, de 1177, citée par Du Canee, les appelle aussi fratres militiœ Salomonis {k). J'arrive enfin, monsieur, au sceau de 1255 (Archiv. J. 198. b. n** 100), qui otfre plus de uiiticulté que tous les autres. L'acte auquel il suspend est muni do deux sceau! dont les sujets sont semblables, sauf quelques modifications dans les légendes, à ceux du plan de 1221. La charte de 1221 et celle de 1255 sont scellées du type particulier des grands maîtres et du type, général de l'ordre du Temple, ou sceau aux deux cavaliers, que les documents désignent quelquefois sous le nom de sigillum consueLum. SurFacte de 1221, dressé en Syrie, les empreintes sont contre- apposées aux deux revers du sceau (^ui est en plomb, suivant un usage très-frequent dans les chancelleries du midi de l'Europe et des états francs d'Orient; sur la charte de 1255, rédigée en France, les deux types sont séparés et appliqués chacun sur une rondelle de cire sans revers. Ce sont, du reste, de part et d'autre, les mêmes em- blèmes, et je réunis à dessein la description de ces monuments, pour montrer leur con- nexité évidente. Au droit du plomb de 1221, nous voyons les deux cavaliers montant le cheval unique; autour, le commencement do la légende: sigillvm militvm; au revers, la coupole du Temple, avec la fin de la légende : DE tBUPLo cHRiSTi (5). Sur Ics scoaux de 1255, celui du grand maître oifre de môme l'em- blème des deux cavaliers ; mais ce type étant destiné à servir sans contre-sceau, sa légende a un sens complet: sigillvm militvm xpisti; le deuxième sceau, type de la communauté, pareil au revers du sceau de Paoli, repré- (1) CoHcil Trecens, ap. Labbe, loin. X , col. 925. Mansi, tom. XXI, col. 559. Cf. Paoli, Codice, t. 1, p. 57, etc. (2) Labbe, col. 929. Hansî, col. 5G5. (5) Règle ei $ii statuts sêcr€is des Templiers^ publiés diaprés lès tnanuscrits inédits ^ par M. Maillard de Chambure, conservateur des archives de Bourgogne, p. 239. Paris, 1840, in-8s i4) Gloss. lat,^ v Tetnplarii, 5) Ainsi, dans la planche de Paoli, tab. V, n* 5. 11 y avait probablement à Foriginal : de tcmplo xpisti, comme sur le sceau des archives. sente le Temple avec cette inscription dont je reproduis lidèlement les signes d'abrévia- tions : s'. TVBE. TKMPLI. XPI. La coupole du Temple ne s'offre plus ici, comme dans le sceau de 1171, sous une forme grossière et presque méconnaissable; c'est un beau dôme moresque, élevé au-dessus de quatre pans en arcades qui rappellent évidemment le pourtour octogonal du monu^ ment de la Saknra. La mosquée de la Roche était surmontée d'une croix, à l'époque où elle se nommait le Temple du Seigneur ou le Temple du Christ (1) : la croix hgure sur nos sceaux à son sommet, et sert en môme temps de sigle initial aux légendes. Tout s'explique donc aisément dans l'emblème; et il ne nous reste plus qu'à trouver la signiQ- cation de la légende. Si, comme le pense M. de Wailly, elle doit se lire ainsi: Sigillum tumbe Templi Christif elle aura le sens de ces mots : le sceau du tombeau du Temple du Christ^ ou bien, le sceau de Véglise au tombeau du Christ. Dans* les deux cas, l'édiGce mentionné serait incon- testablement le Saint-Sépulcre, et je crois pouvoir conclure de nos précédentes obser- vations, qu'il faut 'absolument écarter le Saint-Sépulcre de l'interprétation des monu- ments de l'ordre du Temple. Les seuls per- sonnages qui eussent le droit de placer sur leurs sceaux le tombeau du Christ dans le royaume de Syrie, c'étaient les chanoines du Saint- Sépulcre, préposés à sa garde, ou le patriarche de Jérusalem, qui demeurait dans ses dépendances et qui prenait quelquefois le titre de patriarche de Véglise de la nésur^ rection (2). Nous connaissons les sceaux de ce dignitaire, ceux des chanoines et du prieur du Saint-Sépulcre: ils représentent en effet, les uns et les autres, le tombeau de Jésus-Christ, figuré tantôt comme une simple cuve funéraire qu'entourent les anges té- moins de la résurrection (3) ; plus souvent conime un édicule à coupole, isolé sous le dôme d'une église (lit), imitation de l'inté- rieur de l'église du Saint-Sépulcre, avec ces léçendes en abrégé: Sigillum Willelmi pa- triarche: au revers : Sepulcrum Domini nostri Jehsu Christi; Willelmus Patriarcha^ et le môme revers : Sigillum canonicorumsanctis- simi sepulcri, Sigillum Pétri prioris Domi- nici sepulcri^ etc. Ces emblèmes ne peuvent, en aucune ma- nière, s'appliquer au Temple, et c'est dans l'histoire de l'ordre ou du monument du Temple même qu'il faut nécessairement chercher Texplication de cette inscription curieuse: Sigillum tube templi Christi. M. Jal, auteur d'un mémoire relatif aux (1) El-Alemi, Histoire de Jérusalem. Mines d*0- rienl, lom. 111, p. 158, 162. (2) Amatricus, sanctœ resurrectioms Ecelesiœ pa» triarcha. Sceau et charte de 1177. Paoli, Codice di- plom., 1. 1, p. 63, pi. III, n", 35. Le revers du sceau représente la résurrection de Jésus-Christ, à la diflc- rence des autres sceaux, où est figuré son tombeau. (3) Paoli, 1. 1 , pi. Il, n» 15. (4) Paoli, 1. 1, pi. U, II* 14; pi. III, a* 36; pi. V » n-53. 1379 TEM DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TEM 1380 ? 1 croisades de saiat Louis, lu dans une séance de Tacadémie des Inscriplions, a cité deux documents provenant des registres d'un no- taire de Gênes, des années 1250 et 1253, dans lesquels il est question de chartes de Tordre du Temple, scellées, dit le tabellion, sigillo tuhœ domus Templi^ ou sigillo tubœ Tem-^ pli (1). Ces sceaux, dont Tinterprétation forme une note étendue du Mémoire (2), étaient évidemment pareils à celui qui scelle notre document de 1255 des archives de Paris. M. Jal, après avoir signalé ce rap- Erochement, éloigne, et je crois par de onnes raisons, les diverses explications que Ton a données au sujet de Tube. M. Quatremère, pensant aue ce mot doit se lire turbe, et lui donnant le sens de mi* litia, explique ainsi la légende du sceau : Sigillum turbe Temp/i, « le sceau de la mi- lice du Temple (3). » Mais turba avait-il bien le sens de militia^ au moyen âge ou dans l'antiquité? Les deux mots ne repré- sentaient-ils pas au contraire des idées op- posées de corps réguliers et de foule désor- donnée? D'ailleurs, il n'y a aucun signe d'abréviation au-dessus du motTVBE, ni dans le sceau de 1255, ni dans les copies des documents de Gênes, et cette circonstance, qui ne parait pas être fortuite, s'oppose aussi bien à la lecture de sigillum turbe templi Christiy proposée par M. Quatremère, qu'à celle de sigillum tumbe templi Christiy pro- posée par M. de Wailly. 11 est difficile d'ad- mettre en effet que le graveur ait placé un signe d'abréviation au-dessus de ce mono- gramme si Qonnu du nom du Christ: xpi, où il n'était pas nécessaire, et qu'il ait négligé de l'indiquer, quoiqu'il en eût la place, au- dessus d'un terme peu usité et employé ici dans un sens exceptionnel. Il faut donc nous en tenir au mot tvbe, tel qu'il est écrit sur les monuments, et cher- cher à l'expliquer comme il se trouve, sans changement, sans addition, derniers moyens d'interprétation auxquels on doive recourir. M. Jal a proposé les diverses explications de trompette^ néraut^ coupoh^ et quelques autres qu'il a rejetées comme ne lui parais- sant pas satisfaisantes (k). Je ne les discu- (i)Paoli, t.I, pl.lletm. (%) Mémoire sur quelques documents génois rela* tifs aux deux croisades de saint Louis , par M. Jal; lu à racadémie des iiiscriplions dans les séances des li et 18 février i842. Extrait des Annales ma- rilimcs, mai i842 , in-8». Paris, 1842 , p. 28 et 62. (5) Mémoire de M. Jal, p. 61-68. (4) c Je me suis demandé si le sceau en question était celui du trompette de Tordre {tuba pour tuba- tor, Du Gange) ; mais pour cela, il aurait fallu que ce héraut fût un des grands foncticnnairej de la maison du Temple.... La tuba lempli est-elle un symbole? C'est possible ; mais comment saint Bernard n'au- rail-il point parlé d'une figure mystérieuse qui aurait eu une telle importance? Si tuba signifiait trom- pette, et si cette trompette était symbolique et sa- cramentelle, la figure de Tinslrunient n'aurait-olle pas été gravée sur le sigillum tube? Au lieu de Tins- trumenl, que voit-on? tin cdilice avec son dôme, un temple, pix)bablcmciit le temple de Jérusalem. Ksi- cc à I ctiilice ou sculenicul :i sn coîipol?» q::o se rap terai pas toutes; mais j'en reprendnu lue en mon nom, espérant démontrer qu'elle renferme seule la solution de la question qui nous occupe. Je crois que tvba a le sens de coupoU.^i il me semble que ce terme est venu, légère- ment altéré par la prononciation, du radical gui a cette signiQcation dans plusieurs idiomes d'Orient. Je ne sais rien de la langue arabe, mon- sieur ; mais une circonstance nécessaire à rappeler, pour le besoin de la cause, m ea a appris un mot que j'ai eu toujours depuis présent à ma mémoire. Nous étions partis depuis dix jours de G^ za pour nous rendre par terre en Egjple, et il nous semblait que le Caire, vers lequel nous nous dirigions, reculait toujours de- vant nous : nous avions depuis ioDgteuips dépassé Toasis de Belbeis, où Amauri i*^ rendit sa célèbre assise sur le service mili- taire, où je me rappelai avec bonheur uj ^ travaux sur les croisades et votre bieo\reil- lante direction qui sera toujours pourmi utile et si flatteuse; quand enGo, quelque» heures après Hanka, un de nos guides, e» apercevant le premier les grands tombeaui qui précèdent le Caire vers Torieul cl les mosquées qui dominent ses murs, se met à genoui en criant de joie, car il était aussi fatigué que nous-mêmes de notre ra- pide vovage : Coba^ Coba, Af(u^I« Les cou- poles, les coupoles , voilà le Caire ! > J'a- voue que je fus loin de songer alors à Hu- gues de Païens ou à son ordre ; mais je u*3i jamais oublié ni le tableau splendideqQe nous avions sous les yeui, ni reiclamatiou de notre scheikh, et en revoyautaujourd'bui les sceaux de Tordre du Temple, je fais an rapprochement d'où me parait sortir le mot de notre légende. Coba^ qui désigaait les coupoles des mosquées du Caire, oe s appli- querait-il pas*aussi à la coupole delà Sak- hra, et par conséquent à la coupole de notre sceau ? Et tuba^ qui, prononcé plus correc- tement, devait être cwa^ couba^ ne serait-ce pas le nom de ce dôme sous une forme arabe? Si la légende portail cvbe au lieu denw, le sens en serait bien plus facileinent reii- du sensible; mais, quelle que soit la coufu- sion qui s'établit souvent dans les textes Ju moyen âge entre le C et le T, je suis forcé d? conserver intact le mot tvpe, car lesletlft^ en sont toutes bien distincles et parfaite ment lisibles sur le sceau de lâ25. Retnar- quons, toutefois, que les copies des docu- ments de Gênes portent tantôt tuàff^ unlut juôa?, ce qui semblerait indiquer que » * première lettre n'était peut-être pas un i porte tuba? Ce mot désigiie-l-il le temple qui est re- présenté sur le sceau, cl le sceau esl-il Jeiijfûtf TïM templi Chrisli? ou bien tuba est il synooyme* tlwlus, signilianl coupole?.. J'ai dû chercher si (s^ n'est pas la latinisation d'un mot arabe adopté ^ les preaiicrs chevaliers pour désigner ou le U!fl)r ou sa coupole ; J'ai su que Taratte n a aucun m<^ (loul on puisse raisunnublemenl inférer (tfl^a-;'''' cpui.se tiMi les les conjectures s:uis oser iu'arrêi<îri aucune, i Mémoire de M. J:il, p. iii, Go. i581 TEM DlCTlONxNAlRË DE NUMISMATIQUE. TEAj 1382 dans les rédactions originales, dont les registres conservés aiijourd*hui à Gènes ne sont que des copies. TVBA manière satisfaisante qu' comme un emprunt fait aux Arabes, d'abord sous la forme de cvba ou coba, qui s'est conservé dans plusieurs langues modernes, et d'où nous avons fait nous-mêmes alcôve^ coupole^ etc.; altérée ensuite et transformée en TVBA (1), par un accident de prononciation facile à comprendre, car les lettres t, g, d, permutaient souvent entre elles dans les lan- gues néolatines, avant que l'usage eût filé l'articulalion définitive de leurs mots. L'on disait ainsi en italien et en français tarsenal ou darsenale pour arsenal, qui seul est resté chez nous; en latin, targa et darca pour bouclier; lorcimanus, drogmanusy pour drogman ; tarterium et carterium^ pour un quart ou un quartier (2); on disait en fran-i çais, larguais et larguais, avant d'avoir dit carguois. Les deux derniers mots nous of- frent un exemple de transmutation des let- tres T et c parfaitement analogue, quoique inverse, à celui de cuba et tuba. Carquois est, en effet, une altération de larguais, et ce mot, d'après le savant éditeur de l'His- toire des Sultans Mameluks, est la traduction incontestable du mot tarkasch, des langues orientales (3). Il est à remarquer que les Italiens ont retenu dans leur mol turcasso^ signifiantaussicarquois,MeTdu radical tartare. (1) Il se pourrait /]ue duba eût encore le même sens el la même origine. Ce mol qui manque, comme cuba, au Glossaire de la basse latinité, se trouve dans deux fragments inéiiiis relatifs à Téglise collégiale de Loches, que me communique mon confrère, M. Salmon. Le premier est extrait d'une charie-nolice de la fin du xii* siècle, transcrite dans les mss. de Dom Housseau (carton XII, n«« 6145-6148, Bibl. nat.); le second est copié d*UQ nécrologuede N.-D. de Loches, nis. du seixieme siècle appartenant à M. Salmon : L c Videns Thomas quod cœlum mediie ecciesi:e, c piclis compactum asseribus, trabes et li^na, nimia c velustate putrefacta, jam minareniur ruinam, me- c dtum ecclesiae quod est inier duo campanaria, re- c molis veteribus trabibus el -lignis el asseribus f mira texil opertura, duabus scilicet turriculis quas fl DOS dubas appellamus, arcus quoque lapideos et c columnas quae sustentant dubas fit fieri... i — H. c Hic... inier duo lympanalia hiijus ecclesiae duas < votas lapideas quas nos dubas vulgaritcr appella- < mus, œdificari fecil; nam ecclcsia ista priniitus < fuit lignea et asseribus cooperta et nocte quailam I fulgure conilmsia. > Les dctix tours dont il est ici question sont, d'après une ancienne descriptiaii de fcgiise de Loches, deux pyramides en pains de sucre. Je ne sais si cette forme remonte à la construction du xn* siècle, mais dans ce cas-là même, et bien que ces tours n'eus- sent jamais uflfectè davantage dans leur sommet la rondeur d'une coupole, on peut croire que le nom de duba qui leur est donne, provient de cuba, el de la coba arabe. Le mol resta il souvent, même quand Tobjel auquel il avait élc une fois attribué, variait dans ses formes. (3) Voy. les glossaires des anciens mots lalins et italieus. (3) Voy. Qualremcre, Histoire des sultans muni" louks, traduite de Makrizi, in-4», loin. 1, p. 15, note 14. Quant au mot cuba^ qu*on peut ajouter au Glossaire de Du Gange, il était passé dans la latinité du moyen âge, et où les sources nous le trouvons inaiauebien sa provenance arabe. André Dandolo rapporte en ces termes, dans la Ghronique de Venise, qu'en 1252 le doge André Morsini enrichit d'une mosaïque la grande coupole de l'église Saint-Sauveur, sa paroisse : Idem pius et dévolus gcbam ma^ jorem Sancli Salvatoris parochiœ suce^ opère mosalco depingi feeii (1). En 1354-, l'envoyé de la république de Pise conclut à Tunis un traité de paii et de commerce, dont le texte latin se termine par ces mots : Acta, facla^ composila et firmata sunt scripta omnia, ut supra, peromnia continentur, in cvba me- diocri viridarii, Restabbi, scripti domini régis positi juxta Tunicium (2) : ce qui doit se traduire ainsi : « Lesdites conventions, « telles qu'elles sont toutes contenues ci- a dessus, ont été arrêtées dans le petit pa- ie Villon du verger royal, appelé Restabbi, a et situé près de Tunis. » Nous voyons ici que cuba, ainsi que l'a- rabe coba, signifiait non-seulement un dôme, mais toute construction en dôme, comme les kiosques, les pavillons et les tombVaux à coupole que les musulmans élèvent dans leurs jardins ou h l'entrée de leurs villes. Les langues vulgaires avaient adopté le nouveau mot, peul-étre môme avant qu'il ne fût passé dans le latin. Sanuto le jeune, rappelant la juste fin d'Ottobono Terzi, dic- tateur de Parme, massacré à la Rubbiera, en 1409, dit que son corps fut partagé entre les villes de Modène et de Grémone, et que sa tôte, fixée au bout d'une pique, fut placée sous la coupole de la cathéarale de Ferrare : la testa fu messa sopra wia lancia nella cvba délia chxsa di Ferrara del duomo (3). Dans les villes d'Italie, le dôme, on le sait, c'est toujours la cathédrale du lieu; la cuba del duomo, ici, ne peut qu'être évidemment la coupole de Saint-Georges de Ferrare, belle église en croix grecque et en rotonde. Le mot se' trouve également dans l'espagnol, où le b de co6a s'est transformé en p, pour conserver la prononciation ferine du radical coba. Copa, qui veut dire dans cette laq^ue « verre à pied, coupe, » désigne aussi le sommet arrondi d'une montagne, le haut d'une coiffure hémisphérique : copado se dit encore d'un arbre dont la cime touffue forme un dôme, etc. Je ne puis citer que ces exemples; mais je ne doute pas qu'une recherche plus sui- vie dans les anciens auteurs italiens et cas- tillans n'en fît retrouver beaucoup d'autres. Geux-là me paraissent suffire, toutefois, pour établir l'origine du mot cuba, et sa signification dans les textes du moyen Age. Coba ou cuba, c'est la coupole du Mokat- tam au Gaire ; c'est le dôme de Saiut-Sau- (1) Muralori, Script, ital., lom.XXll.col. 360, |6. (i) Archives de Florence, dites Archivio délie Jli^ formagioni, aux OfBces. Càrtapecore, regist. XXII , pièce a" 14, original. (5) Mural., Script, ital., îom. XXII, col. 841. 1385 THE DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. veur de Venise, de Saint-Georges de Ferrare, delà Sakhra de Jérusalem el de noire sceau de 125S; Tuba, qui est je crois, le mCme mot, mal ou ilifTéremnient prononcé , doit a- voirabsolumentle même sens. Je traduis donc ainsi la légende : s', tvbb. tbupli. xpi : ■ sceau de la coupole du Temple du Cbrist, ■ c'ast-â-dire du Temple de Jérusalem. Voil&, monsieur, l'interprétation que m'a suggérée le cri de mon chamelier; si elle vous parait fondée, ce ne sera bientôt plus une conjecture. TEKRE SAINTE (AfonnaiM frappée» par I» eroiié» en) Voy. Croisades et Jerusalbh. TESTON, ancienne monnaie d'argent, qui se fobriquait en France et dans plusieurs autres Etats, mais qui n'a plus cours dans le royaume, et peu dans les pays étrangers, excepté en Italie, et encore ne son[-ce que ceus de Rome, presque tous les autres ayant été fondus. Le testou a augmenté de prix i proportion de la valeur de l'argent, lorsqu'on en fabriqua la première fois suus Louis XII, en 1501. En 1513, ils étaient à onze deniers six grains un quart d'argent fin, à la taiUe de vingt-cinq pièces et demie au marc, du poids de sept deniers douze grains un tiers chacun- le testoo valait 10 sois tournois, le itmi lésion 5 sols tournois ; ensuite il avalms sols, et lorsqu'il a cessé en France d'èlrefuii dans le commerce, il était monlé ï 19 sols 6 deniers, c'est-à-dire à peu près au tiers de l'écu lie France; le mare d'argent valailalon 12 livres 10 sols. Vov-. su mot Fkirm, les monnaies de Louis Xll. De toutes les moD- naies d'argent fabriquées en France sous \i troisième race, il n'y en eut point d'aussi pesante que celle des testons, aiasi tppel^ de la tète qu'ils avaient pour empreinte d'rf- Bgie. Une partie des testons fabriqués dam les monnaies étrangères, sont du même poidt qu'élaienl ceux de France, mais avec diBé- rence de quelques grams pour le fin; l'iu^ partie a non-seulement moins de Hd, niais est encore beaucoup inférieure eu poidsUe leston romain vaut trois jules ou trois pan- les, ce qui fait trente bajoques ; on l'étiiije à environ 33 sols de France (A.), foy, Fun (Monnaies de») . TEUTONlQOe {Sceau det chevalim ittur- dre), ou de l'HApital de Sainte-Marte desAl- lemaods, pendant les croisades. + SIGILHJM H0SPITAL13 SANCTE MA- RIE. Au centre, la sainte Vierge et l'enfant Jésus. A + D0MU9 TEUTONICOHDM JERUSA- LEM. Au centre, un chevalier, lavant les pieds à un voyageur ; sceau publié par Paoli, Codicediplomalico, t. 1, planche, n° 5i. THEROUANE. On connaît un mereau frap- pé parle chapilredeTliérouane, dans le temps de la translation du siéf^e do Thérouane à Boulogne. Il y représente, dans le champ, le buste d'un évéque, avec les deux lettres S. M., monogramme de la Vierge, Sancta Maria. La Vierge devint en effet la patronne de I église de Boulogne, l'abbaye de Noire- Dame, ordre de Saint-Augustin, située dans cette ville, ayant été érigée en église calhé- drale, en 1566, par Paul V. Le mereau porte autour la légende : MO- NETA 01STR1BUTIVA ECCLESIE. f AV^^""" ' MOl^'NE BOLONIAM TRANS- LATE. La tôle, représentée sur la pièce, est probablement celle de François-André Dor- my, premier évèquedu nouveau siège de Bou- logne. Vùff. dans le Dictionnaire de statisti- fu la. série des évêques de Thérouane et de Boulogne; el les Additions au Traité det motuiaiei de Duby, tome 1", page lxix, oCi est décrit le présent mereau. TIARE et Mitre «pjscopale. Fi^- ï l'ut- Sceaux les notes aux | 6 et 9. TIBÉRIADE [Sceau des évéque$ latin et], pendant les croisades. -I- GIRALDUS TYBERIADE EPISCOPCS, Au centre, le buste de l'évéque, milré, pot- tant la crosse et bénissant. ^ : -*- NAVICELLA PETRI ET ANDREE, Au cenlre, les doux apAtres, péchant suris lac de Tibéjiade. Sceau eu plomb, deforaa ronde, de l'évéque Géraud, suspendu i un* charte de 117V. Paoli, Codice diplomtiia, 1. 1. p. 57, n° 32. TICAL, monnaie d'argent qui se fabriqus el qui a cours dans le royaume de Siam : l« tical pèse trois gros et vingl-trois grains, el revient à environ 50 sols de France. E» 1686, lorsque le chevalier deCliaumonliUi' ambassadeur de France i Siam, l'évaluatioii du tical sur le pied que l'argent était ai'OR. allait h 37 sois '-. On donne 200 caches de Siam pour un licnl; le cache est uneespècfl de gros double de cuivre. Le tical est aussi un poids dont ou se sert dans le même royaume qui a la pesanteur du tical. mon- naie. Les Siamois le nomment, en leur \ttt- giie, baat : le tical pèse quatre niayons, en siamois etlingi, le mayon de'.ii fuuan^, '^ I5«5 TIT DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE, TIT 1386 fouang quatre payes, et la paye deux clams. Il y a encore des sompayes qui valent la moi- tié d'un fouang : tous, ces poids sont des monnaies, ou du moins des morceaux d'ar- gent qui tiennent lieu de monnaies, tant à la Chine qu*à Siam. (A.) TIMPFEN, monnaie de compte, dont on se sert à Rœnigsberg et àDantzick; le timpfen, qu'on nomme aussi florin polonais, vaut trente gros polonais, il faut trois timpfens pour la rixdale. (A.) TIMMIN, petite monnaie d'argent, qui a cours dans 1 île de Scio, sur le pied de 5 sols de France. (A.) TINF-GULDEN, monnaie d'argent qui se fabrique en Allomagne, et qui a particuliè- rement cours à Dantzick, à Riga et à Kœnigs- berg; elle vaut trente gros de ces trois villes; c'est proprement le florin. (A.) TIRER l'or et l'argent, c est le faire pas- ser successivement par les pertuis ou trous de filière très-ronds, toujours en diminuant de grosseur pour le disposer à être employé en trait, en lame et en filé, et le mettre en état, par ce procédé, d'être employé dans la composition des étoffes, broderies et ouvra- ges semblables. Ce qu'on appelle or de Milan est de l'ar- gent trait, qu'on a écacbé ou aplati en lames Irès-minces et très-déliées, d'une certaine longueur, qui ne sont dorées que d'un côté, de sorte que, venant à être filées, on n'aper- çoit plus que de l'or, le côté de l'argent se trouvant entièrement couvert. La manière de ne dorer les lames que d'un côté, est un secret très-ingénieux et très-particulier, dont les seuls tireurs d'or de Milan sont en possession depuis long- temps. L or et l'argent traits faux s'écachent et se filent de même que le fin, avec cette diffé- rence que le fin doit être filé sur la soie, et que le faux ne se doit faire que sur du fil de chanvre, ou de lin, conformément aux or^ donnances, particulièrement à celle de Hen- ri UI, de 1586, et autres subséquentes. L'or et l'argent faux, soit traits, soit battus ou en lames, viennent la plus grande partie d'Al- lemagne, particulièrement de Nuremberg, par bobines de deux et de quatre onces net- tes, et leurs différents degrés de finesse se distinguent par des numéros, depuis 1 jus<^ au'à 7, toujours en diminuant de grosseur, e sorte que le premier numéro est le plus gros, et le dernier le plus fin. Il s'en fabrique quelque peu à Paris, qui est fort estimé pour sa belle dorure, dont les bobines qui ne sont point numérotées se vendent au poids, à proportion qu'il est plus ou moins fin, ou plus ou moins argenté ou surdoré (A.) TITRE, en terme de monnaies, signifie [larticulièrepent la qualité de l'or ou de l'ar- gent employé à la fabrication des espèces, es- timé par rapport à l'alliage de quelque autre métal dont le souverain permet le mélange, et du remède, ou la diminution permise de zuème par les ordonnances; ainsi l'on dit qu'un louis d'or est au titre de vingt-deux carats, un quart de carat de remède, quand DiCTioiVfr. DB Nlhismatiquk. il tient de fin vingt-un carats trois quarts; on dit de même d'un écu, qu'il est au titre da onze deniers et deux grains de remède, 3uand il a dix deniers vingt-deux grains e fin. Pour bien entendre ceci, il faut se rappeler que le tit(;e do l'or s'évalue par carats, le ti- tre de l'argent par deniers : l'or le plus fin, c'est-à-dire celui qui a le moins de mélange d'aucun autre métal, s'appelle de l'or à vingt- quatre carats, qui est le plus haut titre que 1 on ait fixé pour exprimer la bonté de l'or ; de même l'argent le plus fin s'appelle de l'argent à douze deniers : chacun de ces de- niers se divise en vingt-quatre grains, do sorte que les douze font deux cent quatre- vingt-huit grains. Chaque carat se divise en trente-deux trente-deuxièmes, de sorte que les vingt- quatre carats contiennent sept cent soixante- huit trente-deuxièmes; par conséquent un denier de fin pour l'argent représente deux carats pour l'or : le carat se divise en demi^ en quart, en huitième et en trente-deuxième. Cela posé, c'est-à-dire l'argent le plus fin étant à douze deniers^ l'or le plus pur à vingt-quatre carats, chaque carat vaut douze grains de fin, et chaque denier de fin vaut vingt-quatre grains de loi ou deux carats. On appelle. de l'or à vingt-^trois carats ce- lui où il est entré une vingt-quatrième par*- tie d'alliage, c'est-à-dire où il y a vingt-trois carats d'or pur et un carat de cuivre : ainsi on entend par de l'or à vingt carats une quantité de matière où il ^ a vingt parties d'or fin contre quatre parties d'alliage; c'est pourquoi un marc d'or à vingt carats, au lieu d'être pesé sur le pied de quatre mille six cent huit grains de fin, n'est pris que sur le pied de trois mille huit cent quarante grains de fin, parce qu'il se trouve dans ce marc sept cent soixante-huit grains, ou quatre ca- rats de cuivre et d'alliage, lesquels ne sont comptés pour rien, lorsqu'il s'agit de faire, ce qu'on appelle en monnaie, le compte de On. Dans ce compte un carat de fin représente cent quatre-vingt-douze grains de poids, ou la vingt-quatrième partie du marc, et un trente-deuxième représente six grains de poids. C'est sur le titre et le poids des espèces que le roi se trouve indemnisé et au delà des irais de fabrication : il en est de même quant à l'argent, pour le compte de fin : un marc d'argent fin est composé de douze deniers^ chaque denier de fin vaut vingt -quatre grains de fin; si l'on multiplie douze par vingt-quatre, l'on aura deux cent quatre- vinat-huit grains, qui font un marc de fin. Cbaaue srain de fin répond à seize grains de poids ; la preuve s'en trouve en multi- pliant deux cent quatre-vingt-huit par seize ; ce qui donne quatre mille six cent huit grains ou un marc de poids. Etant démontré ({u'un grain de loi ou de fin vaut seize grains de poids, il s'ensuit qu'un denier de loi ou de fin représente trois cent quatre-vingt-quatre grains de poids; ce kk 1587 TIT DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TIT m qu'il est aisé de voir en multipliant vingt- quatre par seize ; par conséquent un demi-de- nier de fin représente tent quatre-vingt- douze grains de poids. Quoique, nar rapport aU fin, une once d'or puisse être a vingt -quatre carats, aussi bien qu'un marc, ou une plus grande quantité, il est toiqours vrai de dire que dans un marc, un carat d'alliage ou de fin pèse plus que dans une once, et que le carat de fin est réel- lement comme ses subdivisions en trente- deuxièmes, un certain poids d'or séparé^ par supposition de tout alliage. Aussi, selon Boutleroue,il y avait un poids réel nommé carat , qui pesait la vingt-qua- trième partie du marc; il en rapporte pour preuve deux anciennes pièces d'or, dont Tune a pour légende: DE FIN OR suis UN DROIT KARAT PBSART. Et la seconde, d'or fin suis extrait de ducats, £t fus fait pesant trois karat8. flA première pèse cent quatre-vingt-douze grainSf ou la vingt-quatrième partie du marc, et la seconde pèse cinq cent soixante-seize grains, ou la huitième partie d'un marc. Sur ce pied un carat par marc représente cent quatre-vingt-douze grains de poids, comme un trente-deuxième de carat représente six ffrains de poids; et un denier de loi ou de on représente trois cent quatre-vingt-quatre grains de poids, comme un grain de loi re- présente seize grains de poids. Cependant quand on lit dans les anciennes t)rdonnances qu'on fera une telle monnaie d'or ./in, il ne faut pas croire que ces espèces fussent à vingt-quatre carats. L'or, à quelque titre qu'il fût alors, était presque toujours appelé or fin, et cette expression jette une très-grande obscurité sur les monnaies des XII' et XIII' siècles, d'autant plus que sou- vent la valeur pour laquelle ces pièces de- vaient être exposées, n'est point marquée dans le6 lettres qui ordonnent des fabrica- tions. C'est ce que nous Tovons clairement dans les lettres de Ptiilippe le fiel, du 13 février 1310. Rechin et Pierre feront une numnoie d'or fin qui sera appelée à Vaignel^ et eera ladite >mannoie de 58 deniers et un troisième au marc de Pasis. Lesdits Rechin et Pierre achèteront et donneront au marc d'or fin^ au marc de Paris^ :en deniers durs à la masse^ bl livres 10 sols tournois. Au marc d'or fin en deniers à la reine^ 57 livres 12 sols. Au marc d'or fin de ûorins de Florence^ et de deniers à la chaîne^ 5^ livres tô sols. Au marc d'or fin en or^ en platte et en jpaillole^ en deniers d'or à double croix et au mantelet^ 52 livres 10 sols au marc de Paris (1). C'est-à-dire qu'ils de- vaient payer du marc de deniers durs à la masse, 57 livres 10 sols, du marc de deniers ii Ja reine, 57 livres 12 sois, du marc de florins, 54 livres 15 sols, et du marc de deniers à la double croix, À2 livres 10 sols. La différence entre les prix fait voir que ces e^èces n'étaient point au même ti- (1) Recueil des Ordonnances. Tome I, p. 478. tre, quoiqu'elles soient également nommées or fin. Nous vovons par les anciens règlemeoli, que le fin de l'or se divisait eniringt degrés* et celui de Targent en dix. Chatte degré se subdivisait en cinquièmes, en dirièmes eiea vingtièmes. C'est pour cela, seloo Garraul, que les orfèvres ont partagé Tonce en vingt esterlins. Le fin de l'or a été|, dans la suite, augmenté d'uo.cinquième, et |>ropordoDDé- ment celui de l'argent a été porté à doue deniers. En Angleterre, comme lu livre Tro? estda douze onces, si l'argent est pur, on ait qu'il est à douze onces ; s'il y a oeui onces d'al- liage^ on dit qu'il est à dix onces ; s'il y eo a trois, on dit qu'il est à neuf onces; si! j en a trois et demie, on dit qu'il )e$t h m onces dix esterlins, ou penny weights^ et ainsi du reste. L'once revient donc à ce que nous appelons denier de fin, et elle se di- vise en vingt deniers esterlins, dont cbacuo égale vingt-huit grains quatre cinquièmes de France. Le titre de l'or se divise en douze onces ou vingt-quatre carats; deux carats égalent une once, et le carat se diTise en quatre grains. Les Allemands partagent le titre du marc d'or et d'argent en seize lotbs, dont chacun représente une demi-once; ainsi seize ioths ou seize demi-onces de fin font un marc de fin, autrement douze deniers on vingi-qua- tre carats. Le denier de fin exprimant en France vingt-quatre grains de loi ou deux carats, il est sensible que le carat revient à douze grains de fin; et comme seize Ioths égalent vingt-quatre carats, le loth répond à un carat et demi« ou à' dix-huit grains de lot. Nous avons dit que l'or et l'argent qu'on suppose sans alliage, car ou ne saurait guère afliner Ter que jusqu'à vingt-trois carats sept huitièmeSt ^ l'argent que jusqu'à onze deniers dix-huit grains, s'appellent, Tun, vingt une vingt-quatrième partie* d'alliage, c'est à-dire, où il y a vingt-trois carats d*or pur, et un carat de cuivre ; le carat donc peutath solument s'appliquer à l'alliage commeaulio; cependant, suivant l'usage commun, il ne se dit ^uère que du fin, et par ces mots, éeror à quinze carats^ etc., on entend une quantité de matière où il y a quinze parties d*or fin xsontre neuf parties d'alliage. Le titre de l'or et de l'argent destinés à la fabrication des monnaies en France, ainsi que dans les royaumes étrangers, dépend de la volonté du souverain ; aussi voyons-nous des espèces d'or du litre depuis 23 carats t jusqu'à 20 carats, et même 17 carats et au- dessous, et des espèces d'ai^ent depuis 11 deniers huit grains de fin jusqu'à 7 de niers et même au-dessous, ce qui n'est plas regardé que comme billon. C'est aussi par le titr.e de l'argent, c*e5t- è-dire à raison de douze deniers, que Ton évalue le billon ; ainsi l'on dit qu'une pièqi 1380 XIT DICTlONNAmE DE NUMISMATIQUE TOM 1590 de deux sols tient deux deniers de fin, pour dire qu^elIe est composée d*uiie sixième partie d argent et de cinq parties de cuivre. L^édit du mois de janvier 1726 ordonne que les louis d or soient fabriqués au titre de 22 carats, au remède de 12 trente-deuxiè- mes de fin, à la taille de 30 au marc, et au remède de poids de quinze grains par marc. Les écus de six livres, au titre de onz^ de- niers de fin, au remède de loi de deux grains et au remède de poids de 36 grains par marc, à la taille de huit écu5*et trois ' dixièmes au marc, ou de quatre-vingt-trois dixièmes au marc. Les demi-écus, au même titre et poids ^ue les écus. Les cinquièmes, dixièmes et vingtièmes» au même titre que les écus. Le billon fabriqué en exécution de Tédit du mois d'octobre 1738, registre en la cour des monnaies, le 5 novembre suivant, est au titre de deux deniers douze grains, au remède de quatre grains, et à la taille de cent douze pièces au marc, au remède de poids de quatre pièces, valant vingt-quatre deniers ou deux sols pièce, et les dfemi-sols au même titre, à la taille de deux cent vingt- quatre au marc, au remède de 8 piècesi va- lant 12 deniers. Les généraux des monnaies ont eu quel- quefois le pouvoir de régler le titre des monnaies. Nous lisons dans les lettres du roi Jean, à eux adressées en date du 5 octo- bre 1351, que ce roi leur donne plein pou- voir de régler le titre, tant des deniers d*or à reçu, que- des deniers blancs et doubles tournois, et de taxer le brassage des ouvriers et monnayers, ainsi qu'ils aviseront bon être. En vertu de ces lettres, ces généraux ordonnèrent seize lettres closes pour en- voyer dans toutes les monnaies alors ou- vertes dans le royaume, datées du 20 oc- tobre 1351 (1). Pareilles lettres du même roi, données au Louvre-lès-Paris, le 27 septembre 1355, leur donnent le pouvoir de faire faire telle mon- naie noire qu'ils aviseront sur le pied do monnaie quatre-vingtième, etc. Titre, dans le commerce des matières d'or et d'argent, s*entend du fin, de l'aloi et de la bonté intérieure de ces deux métaux. L'or et l'argent que les orfèvres, tireurs et batteurs d'or et d'argent emploient dans les ouvrages de leur art et métier, doivent être toujours d'un plus haut titre que celui des monnaies, pour empêcher la foute des espèces. L'ordonnance de 1586, confirmée par celle de 1679, prescrit aux orfèvres de travailler Tardent au titre de onze deniers douze grains, au remède de deux grains, et l'or à vingt-deux carats, au remède d'un quart de carat (2) ; et aux batteurs et tireurs d'or et M) Registre de la Cour, coté B. (2) La déclaration du 23 novembre 1721, reglflrée en la cour des monnaies, le 25 décembre suivant, permet aux orfèvres et liorlogers de fabriquer et ven- dre des menus ouvrages d'or sujets à soudures, comme croix, tabatières, étuis, boucles, boutons, bottes de montres et autres, au titre seulement de vingt ca- d'argent, de n'em[»loyer que de l'or à vingt- quatre carats, au remède d'un quart de ca- rat, et l'argent à douze deniers, au remède de quatre crains pour les tireurs d'or de Pa- ris, et de six grains pour les tireurs d'or de Lyon, conformément à l'ordonnance do 1657, qui les leur a accordés. Les aiîineurs et déparleurs d'or et d'argent doivent tra- vailler l'or h 23 carats vingt-six trente-, deuxièmes au moins, c'est-à-dire, au plus près du fin, et l'argent au titre de onze de- niers dix -huit grains ; ainsi le prescrit l'or- donnance de 1689. En Espagne, les orfèvres travaillent Tor è vingt-deux carats un quart sans remède , et Targent è dix deniers douze grains ; en l'argent à 14. lollis ou dix deniers douze grains ; à Augsbourg, à dix-neuf carats trois quarts , et l'argent a neuf deniers dix-huit gi'ains ; dans tous les électorals et chez tous les E rinces de l'Empire, de mômosqu'à Augs- ourg; dans toute la Suisse, l'or à dix-huit carats, et l'argent à neuf deniers dix-huit f;rains; à Genève, l'or à dix-huit carats, et 'argent à trois différents titres : savoir, le poinçon aux armes de Genève à dix deniers vingt-deux grains; le poinçon double de l'ouvrier è dix deniers; le poinçon seul de l'ouxrier à neuf deniers. . DânsJe comlat d'Avignon les orfèvres de- vraient travailler l'or à dix-huit carats, et Targent à deux titres, sdvoir à onze deniers dix grains et à neuf deniers ; mais, comme ils ne sont point obligés. de porter leurs ma- tières et ouvrages à ressai, il est assez ordi- naire que lu vaisselle ne se trouve pas au titre. En Lorraine, les ouvrages d'orfèvrerie djor se travaillent à vingt carats, et ceux d'argent à onze deniers dix grains, sans re- mède , qui est le litre de Pans ; mais au titrû de la province ils ne sont qu'à iienf deniers douze grains, sans remède. (A.) TOLER, monnaie de cuivre qui a cours en Suède, et gu'on y nomme aussi rixciaJe de cuivre, ou simplement tnonnaie de Suèd^ ; elle vaut six dallers ou vingl-quatremarcs.(iC> TOMAN, monnaie de compte dont les Per^ sans se servent pour tenir leurs livres, et pour faciliter la réduction des monnaies dans les paiements des sommes considéra- bles. Le toraan est composé de cinquante abassis, ou de cent mamaudis, ou de deux cents chayés, ou de dix mille dinars ; ce qui revient à environ &5 ou k6 livres, monnaie de France, à prendre l'abassy sur le pied de 18 soU 6 deniers, le mamaudv pour 9 sols 3 deniers, le chayé pour k sois sept deniers une maille, et le dinar pour le denier tour- nois. C'est aussi un poias dont on se sert en Perse pour les monnaies qui» dans les gros f>aiements, se pèsenl et ne se eompteut pas ; e toman pèse cinquante abassis. {^.) rais un quart, au remède d*uii auar| de atrat... £( veut que les antres ouTrages d or ne puissent éira fabriqués ou^au titre de 2:2 oaraU un quart de re^ mède, coniorroément aux ancienne ordonnaticest 1591 TOU DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. TOU m • TOMIN, .petit •poids dont on se sert en Espagne et dans I Amérique espagnole pour pesée l'or. Le tomin pèse trois carats, et le carat c^uatre grains ; il faut huit tomins pour le castillan, et six castillans et deux tomins pour l'once ; le tout, poids d'Espagne. (A.) TOQUE, se dit, dans la Chine, de la ma- nière d'y évaluer le titre ou finesse de l'ar- gent que l'on divise en toques, comme nous le divisons en deniers. L'argent le plus fin est de cent toques, le plus bas est de quatre-* vingts ; au-dessous il ne se reçoit plus dans le commerce. L'argent de France ne se re- çoit à la Chine que sur le pied de quatre- Yingt-quinze toques; quelques-uns même ne l'estiment que oualre-vingt-treize; ainsi, sur cent onces d argent en espèces, il y a sept onces de déchet pour l'alliage. (A.) Toque, monnaie de compte en usage dans quelques endroits des côtes d'Afrique, où les cauris sont reçus dans la traite des nè- gres. Une toque est composée de quarante cauris (\ 1 TOSCANE {Monnaies de la). Voy. l'article l^iOIVIV ATV8 TOUCHAUX. On appelle ainsi, dans les monnaies et chez les orfèvres , certains tDorceaux d'or dont le litre a été fixé, qui servent à faire l'essai de l'or avec la pierre de touche. (A.) TOUCHE. On appelle pierre de touche une qu'ils nommaient Lydie, dont elle leur était apportée. Le nom de pierre de touche qu'on lui a donné depuis vient de ce que l'épreuve des métaux se fait en la frottant sur le métal que Ton veut éprouver, et en compa- rant la couleur de la marque qu'il y laisse avec celle d'un autre morceau de pareil mé- tal dont le titre est connu. On dit qu'une es- f»èce monnayée a senti la touche, lorsqu'on 'a éproutôe, non-seulement sur la pierre de toucne, mais encore quand on l'a tâtée avçc Âq burin ou essayée avec l'eau forte, ou .mise à quelque esâai. (A.) TOUL {Monnaièi des évéques de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélat s ^ TOUL, Tulum Leucorum, ancienne ville ^de France en Lorraine, capitale du Toulois, avec un évêché suffragant de Trêves, qui est le plus étendu du royaume, et dont l'évêque prend le titre de comte de Toul et de prince du Saint-Empire. Toul était autrefois une oriUe impériale, mais elle fut prise par Henrll, roi de France, en iS&% et, depuis ce temps, elle est restée à la France. Elle est située sur la Moselle, à cinq lieues ouest de Nancy , douze lieues sud-ouest de Metz, six lieues isud-ouest de Pont-à-Mousson, et à soixante- sept jieues sud-est de Paris. Saint Mansuet :a été le premier évéque de Toul en 355. Les évéques de Toul ont joui du droit de battre monnaie. Voyez Le Blanc, page 65, et dom Cal met. Une charte donnée, en 1313, par Thibauld, 4uc de Lorraine, interdit en France la mon- naie des évoques de Toul, appelée Tallois, ainsi que celles dites Pilles-vieillei et Vmù cieux^ pour cause d'alliage (propl^rde/edum). — Du Cange. On voit par une charte de l'évAque Udon, de l'an 1069, rapportée par dom Calmet (Histoire de Lorraine, tome 1", col. 467), que les évéques de Toul avaient droit de chan- ger leurs monnaies sans l'avis du comte; et Pempereur Frédéric I", par une charte de 1168, rapportée aussi par dom Calmetjeur permit de la frapper à Liverdun, petite ville de Lorraine, dans le diocèse de Toul.— Dom Calmet, tom. II, col. 364. Voyez aussi le P. Benoît, chap. 7 de son Histoire EccÙ- siast. et politique de Toul^ et Du Cange. Le grand échevin de Remiremont, chef du corps de justice de cette ville de Lor- raine, doit, le jour de son premier plaid, cinquante sols toullois, c'est-à-dire mon- naie de Toul, au grand prévôt de cette ab- baye—Mémoires d'Amelot de la Houssaye, tom. I, page 30. Leblanc, page 65, rapporte une monnaie frappée à Toul sous les rois de la première race, sur laquelle on lit : TVLLORUM CI VITAS, et au revers : MO NETARIUS DRVCTOALDVS. M. Dupré de Geneste, de Tacadémie de Metz, possède quatre monnaies de celte égli- se, dont deux de Févêque Udon £i § {Vdo f episcopw) ; et au revers LEVCHA CIVITAS. Dans le champ, les murs d'une église. Ces deux monnaies ont le même type; lescoinsel les poids seulement sont diSérents. Elles sont d'argent fin; l'une pèse vingt-quatre grains et l'autre vingt : peut-être cette dernière a- t-elle été rognée. Les deux autres pèsent chacune douze grains; la première présente un évêoue crosse et mitre, vu de profil, tourné à gauche, mais dont le nom n'est pas déchiffrable. ^. Un portail d'église, et pour légende TVLL. La seconde présente un évoque croisé, mitre et vu de face; son nom ne peut pas se lire. ^. Une crosse, et pour légende TVL- LENSIS. On trouve dans dom Calmet (1) les deux monnnaies suivantes, qui sont de Févêque Gérard (2) : ^^ N* 1 , GERARDVS à rebours (3) H. SANCTUS DEODATUS ( Saint Diez ) N" 2. GERARDVS EPISCOPVS. 4. S. {Sanctus) PETRCS. Ces deux pièces sont toutes deux d'argent. Quand saint Gérard fut élevé en 963 sur le siège de Toul, il faisait alors dans l'église do Saint-Pierre, l'otBce de cellérier. Cet évoque obtint en 974 de l'empereur Othon 11 , tant s t) N<» 155 et 154. (2) Duby a reconnu ensuite (tome II, pag« 5fi2 ^ son Traité.— Voy. TarUcle Saint -Dié), que I; P^- mière des deux monnaies donnée diaprés doio tai- met à révéque Gérard, éuit plaint de Gér»rd, dvc de Lorraine. (5) Planche XII, n* i. 15D3 TOU DIGTIONNAIHË DE MJMISMATIQUE. TOU i39i pour lui que pour ses successeurs, un grand nombre d'abbayes , et acquit de l'église de Toul, à titre de propriété, celle de Sainl-Diez. Cette abbaye a été en 1774^ érigée en évêcbé. {Fin de la notice de Duby.) L'histoire monétaire de l'évèché de Toui a été l'objet d'un savant travail de M. C. Ro- bert,quel académie des Inscriptions et Belles- Lettres a honoré d'une médaille au concours des antiquités nationales. Cet ouvrage a pour titre : Recherches sur les monnaies des éveques de Toul^ parC. Robert; c'est un volume grand in-lit* avec dix belles planches, publié à Paris chez M. Rollin, en 18H. Nous ne saurions mieux faire» ne pouvant entrer dans tous les détails qu'embrasse ce livre, que de reproduire le compte rendu au'en a donné M. Cartier dans la Revue de Numismatique de 184i, page &61. « Lesmonnaies épiscopalesde Toul, ditM. Cartier, sont extrêmement rares; Duby n'en a donné aue deux, en les copiant de dom Cal- ract;Lelewel n'enavait rencontré que quatre, et il en devait la communication à M. de Saulcy; M. Rollin , de Nancy, en a publié , en 184>1, quelques-unes d'un seul règne; elles faisaient partie d'un enfouissement qui ve- nait d'être découvert. M. Robert a été plus heureux , il en publie soixante variétés, de- puis l'épiscopat de Gérard (962-99^) iusqu'à Jean, cardinal de Lorraine, évéque de Metz et de Toul( 1517-1537), ^ a Après des notions gt^nérales sur le mon- nayage des évêques de Toul et sur leur svs- (ème monétaire, M. Robert trace un précis historique de la vie de chacun des évêqués dont on connaît ou dont on peut espérer' trouver des monnaies, et décrit ensuite toutes celles qu'on peut leur attribuer, en recueil- lant avec soin tous les documents monétaires de chaque épiscopat. « Cet ouvrage sera d'autant plus utile aux collecteurs, que les rares monnaies de Toul ne sont pas toujours faciles à reconnaître ; leurs légendes, souvent altérées ou incom- plètes, n offent quelquefois que des vestiges du nom de la ville. LEVCHA CIVlTAS(/a cité des Leukois ) ; puis URBS TVLLl. — tVLLO CIVIS, TVLLENSIS. Elles ressem- blent d'ailleurs beaucoup à des monnaies lorraines et messines. On y trouve encore des monnaies frappées par les'évêques de T(»ul è Li Verdun, et d'autres portant NOVl C ASTRl. « Une imitation des esterlings anglais, que .'auteur attribue à Thomas do Boulemont 1330-1353), oflfre, avecTOLLO. CIVITAS, cette autre légende fort singulière : ECCE MONETA NOSTRA. « Mais la monnaie la plus curieuse publiée Ear M. Robert est un spadin pareil à ceux de orraine , dont voici la description : TOVL écrit en langue vulgaire ; dans le champ , un guerrier debout, casque en tête, tenant de la main droite une épée, et de la gauche un bou- clier. Au revers,NOClTEl entre un perlé et un cercle concentrique; dans le champ, une épée en pal dont la poignée est formée de trois pe- tits besants. Cette monnaie, qui n'a rien d'épiscopal , est placée par M. Robert ou temps d'Amédée de Genève, évêque de Toul, de 1320 à 1330 ; voici les raisons sur lesquelles il s'appuie : « sous cet épiscopat , les bourgeois de « Toul , devenus plus redoutables que ja- « mais , eurent une guerre acharnée av«c « cinquante gentilshommes du pays; la no- < blesse lorraine et la bourgeoisie messine « vinrent grossir les rangs des deux partis ; « on se battit plusieurs années; enfin les «/foulois gagnèrent deux combats décisifs «*à Gondrevule et à.Dieulouart, et imposè- « rent des conditions. « En présence des faits qu'on vient de lire, « et si on considère que ce type curieux est « propre en Lorraine au temps où ils se « passaient , il nous semble qu'on ne doit c pas hésiter à reconnaître dans notre spadin « une monnaie émise par les Citeins de « Toul dans l'orgueil de leur puissance : « TOUL NO CITEl, {Toulnotre cité) I N'est-ce « pas le cri de guerre de ces bourgeois ins- « crit sur la monnaie ? « Nous considérons donc, jusqu'à preuve « ducontraire,le joli spadin que nous venons « d^étudier comme un monument historique « important, et comme le plus précieux sou- ci venir du monnayage toulois. » (Page hS») Il est certain que si cette attrinution est acceptée, et nous ta trouvons aussi probable au'elle est ingénieuse , le spadin municipal e Toul est réellement une monnaie histo- rique d'un haut intérêt. On pourrait peut- être encore dire que la légende du revers , remplaçant le nom de l'évêqueou du prince, signitiau ici : Nous citoyens ! comme maîtres de la ville et de la monnaie. TOURNAI ( du droit de battre monnaie des évêques de). Notice par Duby , Monnaies des barons et des prélats ^ t. Il, p. 236. Tournai, Tomacum, ville des Pays-Bas autrichiens dans la Flandre, capitale du Tournesis, avec un éVêché suffragant au- trefois de Reims , actuellement de Cambrai, située sur l'Escaut, à quatre lieues et demie sud-est de Lille, et à cinquante-quatre nord- est de Paris. Après différentes révolutions, elle fut cédée à la maison d'Autriche par la paix d'Utrecht, et la carde en fut donnée aux Hollandais par le traité des Barrières conclu en 1715avec l'empereur Charles Vl.SaintPiaty qui souffrit le martyre dans le m' siècle , est le plus ancien évêque de Tournai que l'on connaisse. L'an 1286 , le prévôt , les échevins et la commune de Tournai reconnurent que l'é* vêqiie Michel Warenghien et ses successeurs jouissaient depuis un temps immémorial du. droit de battre monnaie.*- Gallia Christiana. Voyez le Mémoire de M. Ghesquière, p. 120. Les deux deniers de la monnaie de l'évêque de Tournai devaient valoir un denier parisis. L'Évoque de Tournai fut un de ceux à qui le roi Philippe IV écrivit de lui envoyer des commissaires pour la réformatiou delà mon- naie. Voyez le premier mémorial de la- chambre des comptes de Paris , fol. 27, et le i505 TOI] DlCTlOll^NAinE DE NUMISMATIQUE. TRA 139a spici.ége de dom Luc d'Acheri', tom. II » page ^1. Le siège de Tournai était alors ( vers 1305 ) occupé par Gui de Boulogne. Au 'mois de mai 1320, ce même évèque céda au roi tous les droits et le domaine temporel qu'il possédaK dans la ville de Tournai. — Cousin, Histoire de Tournai. TOUUNOIS. Petite monnaie bordée de fleurs de lis qui tirait son nom de t^ ville de Tours où elle était frappée ; comme e^le de Paris s'appelait parisis. Il y avait des livres tournois, des sols tournois, des petits tour- nois, etc. Ce n'est plus aujourd'hui qu'une désignation d'une somme de compte qui est opposée à celle qu'on nomme parisis. La monnaie parisis était plus forte d'un quart que la monnaie tournois, en sorte que cent livres parisis valaient cent vingt-cinq livres tournois. On s'est servi en France dans les comptes et dans les contrats de ces deux sortes de monnaies jusque sous le règne de Louis XIV, où la monnaie parisis a été abolie; on ne se sert plus dans les comptes que de la monnaie tournois : cette aifférence vient de celle qui était autrefois entre les monnaies de Tours et de Paris. On lit dans Ménage qu'il y avait de gros tournois et d^utres gros parisisy dont la différence se' remarquait par le nombre de fleurs de lis autour de leur légende; les tournois en avaient douze, et les parisis quinze ; ce mot ne sert plus que pour ôter l'équivoque du mot de livres, afin qu'on ne prenne pas pour un poids ce qui nest qu'une monnaie; car on ne dit pas cent francs tournois, mais cent. livres tournois. Dans un traité de paix fait à Bayonne, le 13 juillet 1689, entre Philippe le fiel et le roi de Castille, il est parlé des monnaies qui avaient cours en 12-20, parmi lesquelles il est lait mention de iurones nigri et dô /uro- nes argentei. (A.) TOURNUS (Monnaie des abbés de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats, t. I, p. 78(1). Tournus, Trenorcium^ Trenorchium Cas^ trtim, Tomutium villoy ancienne ville de la Gaule celtique dans le pays des Ëduens, si- tuée entre Maçon et Chalons sur le bord de la Saône, à quatre-vingt-une lieues sud-est de Paris. Il y a près des mors de cette ville une célèbre abbaye de môme nom qui doit son ori- gine au tombeau de saint Valérien qui y souf- frit le martyre, et sur lequel on bfttit d'abord une église érigée depuis en abbaye, que Charles le Chauve donna en 875 aux reli- gieux bénédictins de Saint-Philibert où de Nermoutier. Ils l'ont possédée iusqu'en 1627, qu'elle fut sécularisée et changée en église col- légiale. Elle esta présentcomposée d'un abbé titulaire et de douze chanoines. Le chapitre est soumis à la juridiction de l'évêque deChfl- lons ; mais l'abbé a été conservé dans tous ses anciens privilèges et dans son indépen- dance de l'évoque; il relèvb immédiatement (I) Voyez ci-dessus Tariide Francf., § 6:2 et 64. du saint-siége ; il est à la nomination da roi, et n*e$t point obligé à là résidence. M. le cardinal de Fleury était abbé de Tournus. On prétend que les abbés de Tourous faisaient autrefois battre leurs monnaies dans la tour des Echelles, appelée aussi tour de la Monnaie. Par une charte de 889, le roi Eudes, k la demande de Blitgare , abbé de Tourous, accorda à cette abbaye le droit de battre monnaie en faveur d'Hervé II (1). Charles le Simple confirma ce droit en 915, confirmatioQ 3ui Tut renouvelée par les rois Raoul, Louis 'Oulre-mer , Lolnaire , Hugues Capet, Henri I", Philippe le Bel, etc. Voyez Leblanc ; le Galtia Christiania, la Diplomatique du P. Mabillon ; le Glossaire de Du Cange et VHistoire de Vabbaye de Tour- nus par Pierre Juénin. N* 1. SANCTI PHILIBERTI MONETA.Dans le champ un monogramme que Juénin, qui donne cette pièce dans son Histoire de Tow- nus, croit être celui de saint Philibert, pa- tron de cette abbaye. î) LOTHARII REGIS PNSNE pour permih stone (par la permission du roi Lolhaire). De- nier d'argent qui se trouve aussi daus le Traité des monnaies de Leblanc. (2). N» 2. SANCTI PHILIBERTI MONlSTA. ^ LOTARII REGIS PERMISSIONS, denier d'argent tiré du recueil de M. de Boze. N-d. SANCTI PHILIBERTI MONETA.Dans le champ, le môme me faisait de ces deux astres fut plus exacte : on y vit les créatures formées par la main de Dieu; mais, les textes des Evangiles aidant , oe furent pour nos pères moins deux mondes, ou deux globes célestes, que deux êtres ani- més et prenant part aux révolutions qui agi- tent la terre, et créés, comme tout le reste des êtres qui peuplent l'univers, à Tusage de J'homme. Les mosaïques latines ou byzan- tines nous les représentent se voilant la face h la mort de Jésus-Christ, et presque tou- jours jusqu'au xvi* siècle, ces astres sont les accessoires obligés de la mort du Sau- veur, ou de ce qui en est le symbole, la croix. Les monnaies nous fournissent de nombreux exemples de cet usage, et, à ce propos, nous renverrons le lecteur curieux d'approfondir ta question à un intéressant mémoire publié par notre confrère M. Barthélémy, dans les AtmaUs archéologiques, où il a traité cette question avec assez d'étendue. Lorsque les Romains subjuguèrent la Syrie, le sabéisme y avait jeté de profondes racines; ils le respectèrent, comme Tavaient fait avant eux les Séteucides. Il est probable que le christianisme, bien qu'il ait pris nais- sance dans ces contrées, eut à composer avec la vieille superstition : nous n'en voulons d'autre preuve que le gaosticisme et les mo- . nuinents moitié chrétiens, moitié païens, que l'on trouve de temps en temps à Bagdad ou à Mossoul. Dans ces contréi'S où tout s'immobilise, au xii' siècle encore les pièces frappées par les Séleucides et les Romains circulaient certainement; c'est ainsi seule- ment qu'on explique comment les Ortokides les copièrent. Si nos conjectures sont fon- dées, pourquoi ^e refuser à croire que les comtes de Tripoli aient adopté un type tou- jours en vogue dans l'empire ottoman, mais en en dénaturant 1^ sens? Pourquoi vouloir à toute force prétendre qu'il ait été importé d'Europe, où il n'avait encore paru nulle part ? M. de Saulcy constate avec raison que c*est à une époque assez récente, au plus tût en 1148, que les comtes de Toulouse com* mencèrent à adopter pour type monétaire le soleil et la lune. Raymond V, dit-il, en fut l'inventeur. Qui empêche, au contraire, de croire que c'est aux comtes de Tripoli que les souverains de Toulouse empruntèrent ce nouveau type, jusqu'alors sans exemple chez eux, ainsi que nous l'avons déjà dit? Un exposé rapide de l'histoire des types monétaires employés par les comtes de Tou- louse dans leurs ateliers, tant en Languedoc que dans le marquisat de Provence, va nous en fournir la preuve. Dès le règne de Charles le Simple, Guillaume Taillefer frappait à Toulouse des espèces de billon où il met- tait son nom au pourtour, et celui de i'é- vêque VqO (Hugues) ou ^q (Alton) dans le champ. Ses successeurs l'imitèrent jus- qu'au temps où Simon de Montfoit vint dé- truire leur puissance. Jamais ils ne prirent, sur les monnaies de leur capitale, d'autre titre que celui de comtes seulement. Le mo- nogramme, suivant la loi de dégénérescence qui a présidé à la formation de toutes les empreintes des xii* et xui' siècles, se mé- tamorphosa; le Y devint deux barres, le G une crosse, le O enfin fut remplacé par une croisette , sic : j^. Cette empreinte •"— r» bizarre se voit sans interruption, depuis le commencement du monnayage toulousain jusqu'au moment où le dernier Raymond, RaymondyiI,lui substitua le châtel tournois. La monnaie de Saint-Gilles n'est que momen- tanée. Raymond de Saint Gilles et Alphonse Jourdain la frappent seuls; après 1H8 on n'en trouve plus de trace. Celle d'Alby ap parlenait en tiers au comte, qui prenait \h seulement le titre de vicomte, à révêgue, et enfin au sire de Bonafos. A Alby d[abord, Tempreinte est toute locale ; puis , au XIII' siècle, le si^ne monétaire de Toulouse l'emporte définitivement. Jusqu'ici on n'a signalé aucune monnaie sortie des ateliers du Pont-Saint-Esprit ou des autres villes au marquisat de Provence. Ainsi donc, il faut reconnaître que, ni à Toulouse, ni à Alby, ni à Saint-Gilles, Temblème du soleil et du croissant n'était connu. Si, comme le dit avec toute raison M. de Saulcy, Raymond V en fut l'invenleur après llW, si ce Raymond est le fils du comte Alphonse Jourdain qui se croisa et vint à Tripoli, pourquoi penser U07 TRI DICTIONNAIRE DC NUMISMATIQUE. TRI qu'il emporta en Orient un type pureînent oriental, plutôt que de se persuader au con- traire que ce même prince le rapporta de Palestine en souvenir de son pèlerinage d*outre-mer, puisque dans les Etats des comtes de Toulouse, comme à Tripoli, l'ap- parition de cette image est pour ainsi dire simullanéft, et que, de plus, elle était aupa* ravant inconnue à TOccident (i) ? Nous le répétons : la seconde proposition de M. de Saulcy nous parait controversable. Est-ce à dire pourtant que nous nions, d*une manière absolue, Tinfluence de Tou- louse sur Tripoli'? Non assurément; nous reconnaissons au contraire d'une manière formelle que les cadets de la Palestine ont fait de nombreux emprunts à leurs aînés d'Occident ; témoin les n*»» 2, 3, 9, 16 et 17 de la pi. VU, qui nous présentent une rémi- niscence, altérée il est vrai, et conjuguée avec une sorte de cbrisme, du blason de Raymond de Saint-Gilles, lequel, comme on sait, portait déjà la croix vidée, pommelée et cléchée, qui plus tard reçut le nom de croix de Toulouse. Témoin enQn l'agneau pascal du n*" 19, même planche ; réminis- cence incontestable, comme le fait fort bien remarquer M. de Saulcy, de l'emblème de Raymond de Saint -Gilles et d'Alphonse Jourdain. Rendons donc à TOrient ce qui (I) Jusqu'ici, les deniers de Raymond V, VI et VII, uorlaiil d'un côté la croix de Toulouse et de Paulre le soleil et la lune, ont clé aUribués sans aucune conleslalioii à la ville de Toulouse elle-même. Ce- peuilaiil, si Ton a lu avec alieution ce que nous avons (lit du type toulousain, on a pu voir que, depuis Guillaume Taillefer jusqu'à Raymond Vil, on le suit saus inleiTupiion, et qu'en comparant entre eux tous les deniers connus , on saisit tous les progrés de sa dégénérescence. On a vu que le souverain n'y prend que le titre de comte, et jamais ceux de palatin et de marquis, comme sur les pièces qui nous occu- pent, pièces qui du reste, sous le rapport du style comme sous celui du type, difTèrent essentiellement des monnaies toulousaines. 11 faudrait donc admet- tre, pour maintenir l'opinion communément adoptée, que deux sortes de deniers, ayant passé par des phases arlisliques différentes, dissemblables de style, de types et de légendes, sont sorties des mômes ate- liers monétaires, ce qui serait monstrueux. Comme les pièces au croissant et à l'astre sont les seules où se lise le litre de marchio, qu'elles sont de même fa- brique que celles des comtes de Provence, de For- caiquier et de Seyne, nous sommes convaincu que ce sont les produits des hôtels des monnaies du marqui- sat. Tous les détails dans lesquels nous venons d'en- trer paraîtront, sans aucun doute, superflus à un grand nombre de nos lecteurs; nous n'avons pas cru cependant qu'il fût inutile de les consigner ici, d'a- bord parce que les opinions que nous émettons sont entièrement nouvelles en ce qui concerne les deniers du marquisat de Provence, ensuite parce que notre explication du type toulousain est connue seulement par Tusage qu'ont cru devoir en faire deux savants numismatisles à qui nous en avions fait part et qui l'ont adoptée. L'un, M. le vicomte de Gourgue, en a Ïwrlé dans la Hevue numitmaliqne ; l'autre, M. de ^ongpérier, dans son calulogue de la collection Uousseau, en renvoyant tous deux à un mémoire que nous préparons sur ce sujet. Nous espérons qu on nous pardonnera d'en donner ici la substance. lui appartient, et à TOccident ce qaHU droit de revendiquer à juste titre. Voici la troisième proposition de M. de Saulcy : 11 existe de Tripoli plusieurs mon- naies ne portant pour légende que le nom de la ville ( n- 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 de la pi. VU), plusieurs autres en bronze ou en plomb, tout à fait anépigraphes (17, 18, même plan- che; 4,7, 8 et 9, pi. VIU ). Ces pièces doi- vent avoir été frappées par des bailles ou tu- teurs pendant la minorité ou la captiriiédes souverains de cette cité; car tantôt on j trouve le nom du comte, et tantôt il y est omis. Une telle assertion ne mangue pas, au Eremier coup d'œil, d'une certaine vraisem- lance. Cependant, si Ton étudie de près les usages du moyen Âge, et surtout ceux de la France, on trouvera que Fabsencedu nom du souverain, sur une monnaie, ne prouve rien quant à sa nature et à son origine, Ainsi, par exemple, nous voyons des rois, des prélats et des barons émettre, pendant des siècles entiers, des deniers anonymes, comme à Orléans, à Sens, à Chartres, à Châteaudun, à Vendôme, à Auxerre; eubien conserver immuables les vieux types et les vieilles légendes en usage, comme a ^ere^s, à Langres, à Limoges et à Angoulême. Quelle que soit la raison qui les ait perlés à agir ainsi, il est impossible d'admettre qu'elle fut analogue à celle que propose M. de Saulcy h propos de Tusage sem- blable établi en Orient, puisqu'au contraire nous voyons en Europe les mainbours et les tuteurs se substituer a leurs pupilles dans les actes publics, et signer les monnaies, témoin Philippe Auguste en Bretagne, et Simon de Nesle à Châteaudun. Si Ton admet que les Francs ont transporté leurs usages eu Pales- tine, il est donc bien probable que le baille a agi là comme en Occident, témoin d*ailleurs Tancrède, dont nous avons le nom sur une foule de bronzes frappés à Antiocbe, lille où il ne commandait qu'en qualité de ré- gent. En un mot, de tout cela il résulte pour nous que l'origine de la monnaie ano- nyme de Tripoli est encore à trouver, et que sa raison d'être nous est inconnue.- Après avoir franchement énoncé notre avis sur les règles posées par M. de Saulcy, comme autant de points de repère, nous devons dire que, malgré les dissidences d'opinion qui existent entre nous, nous n'hésitons pas un instant à admettre les classifications qu'il propose. Notre auteur est doué d'un coup uœil juste, et rarement il se trompe sur l'âge des monuments qud publie; cette saine appréciation du stvie des monuments soumis à son expérience n'est pas un mérite secondaire, et ce mérite il le possède au suprême degré : ses autres ouvrages de numismatique en font foi* Un mot, en terminant, sur le symbolisme de la tour crénelée qui se voit sur un graw nombre des monnaies de Tripoli. Selon nouSf c est Tcmblème da la cité, emblème tout i fait antique et dont nous trouvons les pre- miers, exemples à Emérita de Lusitanien Ii09 URB DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. IRB 44)0 sous Auguste et Tibère, dans la Mœsie infé- rieure, à la même époque* qui a servi de modèle à la caste prétorienne du temps de Constantin et* de ses successeurs, que les Carlovingiens adoptèrent, qu'ils transmirent à la ville d*Orléans, où la dégénérescence des types lui fit perdre son sens primitif, qu'on retrouve, aux xiir et -xiv* siècles, à Bei^ame, à Bruxelles et dans d'autres lieux, et qui, ici parait avec sa signification primitive. M. de Saulcy a parfaitement reconnu qu'une lacune devait exister dans la série df* monnaies jusqu'ici connues, des comtes de Tripoli, entre l'an 1200 et 1251. Il attri- bue à Boémond Vl (1251-127^) les gros ou demi-gros dans la légende desquels on ne trouve aucune indication de numéro d'ordre, et à Boémond VII ( 1274-1287 ) ceux seule- ment où est inscrit son titre de septième comte du nom, Septihts Boeuondus goues, Nous partageons tout à faitson avis. Ajoutons en outre qu'il a apporté d'utiles rectifica- tions aux lectures de Cousinery, qui, lisant Ramondus sur quelques deniers frappés par les comtes du nom de Raymond, avait pro- posé plusieurs attributions que l'on doit regarder maintenant comme inadmissibles. Selon notre auteur, l'introduction de le monnaie d'argent pur en Syrie serait due à l'influence de saint Louis, le premier roi Sui en France frappa des gros tournois ous ne saurions qu applaudir à cette insi- nuation, qui ne nous paraît pas seulement plausible, mais même de toute évidence. TROUSSEAU, en terme de monnaie au marteau, est ce ou'on appela depuis la matrice, le coin ou le carré d'effigie. ÏROYES ( monnaies des Mvêques de ). No- tice par Duoy, Monnaies des barons et des prélats^ t. I, p. 1^3. TROYES, Àugustobona^ Tricassesj an- cienne ville de France dans la Champagne, dont elle est la capitale ; il y a un évêcbé suffragant de Sens. On y voit un ancien château où les comtes de Champagne ont fait leur résidence. Il se tint un concile à Troyes en 878. Cette ville est située sur la Seine, à douze lieues nord-est de Sens, vingt- cinq lieues sud-ouest de Reims, dix-sept lieues sud-ouest de Châlons, et à trente-six lieues sud-est de Paris. Saint Amatie est reconnu pour le premier évoque de Troyes; il vivait au milieu du iv' siècle. Du Molinet, Cabinet de Sainte-Geneviève^ partie i'* page li^, n" 9, a fait graver une monnaie de billon do la ville de Troyes. Elle a au milieu quatre lettres en forme de mo- nogramme, qui parait ètro celui de Phi- lippe r% avec cette légende : TRECAS CIVI- TAS; au revers : BEATVSPETRVS. On pourrait, remarque Du Molinet h l'oc- casion de ce denier, tirer cette conséquence, aue les cathédrales ont eu autrefois le môme roit de faire battre monnaie qu'avaient dès ce temps-là plusieurs évégues et abbayes du royaume. Nous connaissons quelques autres monnaies des évèques de Troyes. N- 1. PETRVS EPISCOPVS.Dans le champ, le munogramme de l'évèquo Robert, qui siégea depuis 1223 jusqu'en 1233. i|. TREGASTENSIS CIVITAS. La cathé- drale de Troyes est sous l'invocation de saint Pierre. Denier de billon, tiré du cabinet de H. de Boullongne. N'2. Il y a dans M. de Boze un denier pareil au précédent; les légendes sont les mêmes, à l'exception qu'il y a ici PETRVS et dans l'autre PËTVS. 11 y a quelque diffé- rence dans le monogramme, qui me parait néanmoins du même évêque. N*3.BEATVSPETRDS. I». TRECASTENSIS CIVITAS. Dans le champ se voit un monogramme, que je crois être celui d'Etienne de Givry, évêque de Troyes depuis 1395 jusqu'en 1426.— M. de Boze. N**4, 5 et 6. Trois autres monnaies, qui sont aussi des deniers de billon du même Etienne de Givry. Selon les monogrammes qui se voient sur leurs revers, et qui pa- raissent les mêmes, avec quelque différence, à moins qu'on ne veuille attribuer ces quatre monogrammes à Barthélémy de Plancy qui siégeait en 1192, de ces trois pièces l'une est chez M. de Boullongne et les deux autres chez M. de Boze. TROY-GEWICHT, nom hollandais qui proprement signifie poids de Troyes ou marc de Troyes ; c'est le même poids que l'ancien poids de marc en France. (A.) TYBOSE, monnaie des Indes orientales ; c*est une des roupies qui a cours dans les Etals du Grand-Mogol, elle vaut le double de la roupie gazana, qui vaut trente sols de France. (A.) TYMFË, petite monnaie d'argent de Po- logne, qui a cours sur les frontières des Etats du grand-seigneur, et de quelques autres princes voisins; la tymfe v*iut cinq gros d'Allemagne, ou douze sols onze de- niers de France. Il y a une autre monnaie d'argent du même poids et du même prix, que l'on appelle tymfes de Hongrie, parce 3u'elles sont marquées d*un côté aux armes e ce royaume; elles ont de l'autre une Vierge entourée de rayons. (A.) u URBAIN II {Sceau du pape). Voy. l'article général Sceaux, § 5. URBAIN IV {Sceau du pape). Un sceau de ce pontife portant Tinscription ordinaire URBANUS PAPA IIIl, et au revers les têtes des saints apôtres {Voy. l'article général Sceaux des papes], a été récemment dé- couvert dans le oépartement de la Meuse. M. l'abbé Wandelaincourt, curé de Woel, ea a donné la description dans les Annales de Illl VW MCTIOiNNAmE DE NL^HISHATIQUE. URB im «. + SANCTVS. PETRV9. Daiute champ, ana croii, cantoonée alteruatiTemeol ds clel'set d'une mitre. philosophie chrétienne, de M. Bonaetty, 1851, pog. 2oV. URBAIN V, pape ii Avignon, de l'aa 13G2 & l'an 1370 {Monnaies d'). N* 1. Ar^fint. VRBANVS. PP. QVNTVS. Dans le cliamp, le pape mitre assis, bénis- sant. i«. (Dem clefs). FACTA (deui clefs) IN ROÛA. (Deux cleis). Dans le champ, deux clefs en sauloîr. N-2. Argent. VRBAN. PP. QVNTS. Dans le champ, le pape comme ci-dessus. ^. (Deui clefs) SANTVS (deux clefs) PE- - TRUS (deux clefs]. Dans le champ, une croix cantonnée de clefs en sauloir. N" 3. A. Argent URBANVS. QVNTS. (deux clefs.) Dans te champ, une tiare, et au- dessus les trois lettres séparées V P P qu'on pourrait Uve Vrbanus papa. Floravanli pré- fère ciuire rjun l'V est Ta lettre manquante eu QVNTS de la légende. N* k. ArgPiU. VRB. PP. QNTS. Dans l« champ, la tête, ailleurs le buste du jiape. ^. IN. ROMA (ailleurs S. PETRCS). bm le champ une croix. Floravsnli, page 70. URBAIN VI, pape de l'an 1389 h l'an iWi. Floravanti a publié, p. 77, une monnaie d'argent de ce pape sur laquelle on lit au droit ; VRBANVS. PP. SEX.TVS. Om k champ est le pape assis sur le pliant royal, portant la grande croix et bénissant. Au re- vers, la légende : + SANCTVS. PETRVS. Dans le champ, la croix cautonnée de cldi en sautoir. URBAIN VII, Jean-Baptiste CMTuiiA,d« Home, pape en 1590. N* 1. URBANVS VII PONtifbx MAXimts ANNOl. 1599(t^rfcoin VII, towerain pon- tife, l'année i" de ion règne). Busia à droite d Urbain Vil, birbu, la iéte découverte, re- Tèlu des ornements pontificaux. H. SIC LVCEAT LVX VESTRA. (Qa'ain$i britle votre lumière). Un candélabre à sept branches placé sur une montagne, et dont la forme rappelle le candélabre qui était placé dans 1>! temple de Jérusalem. Très. deJVami»m.,p.22. N° 9. Même têto que la précédente, A. NON POTEST ABSCONDL (Ellenepeut être cachée). Une ville nlacée sur une mon- tagne. — Allusion tirée de saint Matthieu, V, 15; rappelant les hauts mérites d'Urbain VII, qui rendaient son élection assurée. Très, de JVumi.«m., p. 22. N° 3. Même tfite encore. H. SPONSVM MEVM DECORAVIT CORO- Nt 1590. (Elle a orné mon époux de la cou- ronne. 1590.— Isaie, XXVII : Dedilmequati t^onsum décorât um cor ona). Une femme as- sise, tenant de la main droite une croix, tient de la gaucbe la tiare pontificale. — Il est douteux que cette médaille rappelle ua couronnement fait du temps même d'Urbain VII, car le pape mourut avant la cérémonie de l'intronisation. Tréi. de ffumitm., p. 23. N* 4. Même tfile que les précédentes, H. DEXTERA DOMINI FACIAT VIRTV- TEM. [Que la main du Seigneur nous donne du courage). Le souverain pontife sur son Irène, entouré de ses cardinaux, donne un étendard à un soldat agenouillé deraul lui- A l'exergue : 1591. Tréi. de Pfumiim., p. 23. W. des P. URBAIN VIII, HalTeo Barberini tle Flo- rence, pape en Hî23. N* 1. UKBANVS VIII PONtifei MAXikh ANso Primo (Urbain YJII, gouttrainponlift, l'an 1" de ton pontifical). Télé à droite d'Cr- bain VIII, barbu, tondu a la césarienne, sira- vêtu des ornements pootiticaui.Al'eiergue: MDCXX11I.1623. 1^. FACIT MIRABILIÀ MAGNA SOLVS (Lui seul fait de grandes merveilles). Lalfini' figuration de Notre-Seigneur Jésus-Chrisi.- Urbain Vlll fut élu pape le jour de la Iraii- fîguration. Très. deNumism., p. 29, M. detP. N' 2. VRBANVS Vlfl PONtifbx MAXiiti ANîto JVbilai. (Urbain ¥111, ««KM» pontife, l'année du Jubilé). Tète i droiK d'Urbain Vlll, barbu, la tête nue, et reiClu des ornements pontiGcaux, H. TRANQVILLITAS REDVX. (Au rttuf de la paix.) Une femme assise, sur la main de laquelle est une colombe tenant dans son bec une branche d'olivier. — Allusion à I* médiation du pape pour amener la paiieo' tre la Francis et l'Espagne. Très. deNumism., p. 29. N" 3. VRBANVS VIII PONTifix MAXh Mvs ANnoIIII. (Urbain YIII, someroin pn- tife, l'an 4* de son règne). Même tête m « précédente. Sous le vêtement, on lit l«" «27, iî. SiNCTiPETRI BASILICACONSECRATA. 1415 l]RB DICTIONNAIRE DE NUMISIIATIQUE. LRB U\A {Nouvelle consécration delà ba$ilique de Sainte Pierre). Le souverain pontife,, assisté de deux aiacres et suivi de trois cardinaux mi- tres, consacre la basilique de Saint-Pierre A Texergue : ROMA. Très, de Numism., p. 29. M, des P, N- h. VRBANVS VIII PONtifex MAXimvs Anko XX. {Urbain VI 11^ souverain pontife^ la 20' année de sonrigne.) Tète à droite d*Ur- bain VllI, barbu, la tète nue, revêtu des ha- bits pontiGcaux. Au-dessous du vêtement, les lettres GAS. — Mol., Gaspard Mola^ graveur. ^. PROPVGNACVLIS ADDITIS VRBI. {Fortifieaiions ajoutées àlaville^ du côté du Transtevere.) Vue de la ville de Rome avec ses fortiQcations, le tout renfermé dans une couronne de laurier. Très, de iVummit., p. 29. N? 5. VRBANVS VIII PONtifex MAXimvs Anno Xyil» {Urbain Yllly souverain pontife^ l'an iV de son règne). Tête à droite a Urbain VIII, barbu, tête nue, orné des habits ponti- ficaux. A rexergue : MDCXXXX. i6M. Le tout est renfermé dans une couronne de laurier. i^. AD iEDlVM PONTIFICVM SECVRITA TEM (Pour la défense du palais pontifical). Vue du palais papal au Quirinal. — A l'oo* casion de la construction des casernes du palais. Très, de Numism.f p. 30. M. des P. N-6. VRBANVS VIU PONtipex MAXi- mvs ANno II. (Urbain VIIIj souverain pon- tife, ran 2' de son règne). Tête à droite d'Ur- bain VIII, tête nue, barbu, revêtu des ha- bits pontificaux. A Texergue : MDCXXV. 1625. Sous les vêtements on lit: GAS.... MOL... i^. HOMINIBVS BONiE VOLVNTATIS. {Aux hommes de bonne volonté). Un groupe do pèlerins est agenouillé à rentrée de la f>orte Sainte, au-delà de laquelle on aperçoit e souverain pontife accompagné de son clergé. En haut de la porte, on voit un ange portant un rameau d'olivier. A Texergue : ROMA (Rome). — Médaille du jubilé de 1625. Très, de Numism.^ p. 30. W 7. VRBANVS VIU PONtifex MAXimvs Anno XIX {Urbain VII Ij souverain pontife^ ran 19* de son rèane). Tête à droite d'Urbain VIU, couvert de la calotte et revêtu du ca- mail. Au-dessous du vêtement : 16^2. Plus bas : Gasparo Molo. i^. VBERIORI ANNONiE COMMODO {Pour des approvisionnements plus considé- rables)^ Vue de grands magasins pour ap- provisionner la ville, près de la porte Pia. Très, de Numism.y p. 30. M. des P. N- 8. VRBANVS VIII PONTifex MAXimys Anno XVI {Urbain VIII j souverain pon- tife, l'an 16* de son règne). Tête à droite d'Ur- bain VIII, barbu, tête nue, revêtu des orne- ments pontificaux. Au bas, on lit : GASpa- MO MOLO. i). PACIS INCOLVMITATI. {Au maintien dela'paix.) Cette légende est terminée par une petite abeille. Vue de la grande salle d*armes, disposée sous la bibliothèque du Vatican, dans laquelle on instruisait Tes sol- dats de la garde papale. On aperçoit dedans quatre soldats de la garde suisse, posés en sentinelles. • Très, de Numism.^ p. 30. N- 9. VRBANVS VIII PONTIFEX OPtimvs MAXimvs Anno X. MDCXXXIII (Urbain VI II y pontife très-grand^ très- bon. Van 10* de son règne. 1633). Buste à droite d'Urbain VIII, barbu, couvert de la calotte et revêtu du camail ; levant la main pour donner la bénédiction. Grand médaillon sans revers. Très, de Numism., p. 30. M. des P. N« 10. VRBANVS VIIl PONtifex MAXimvs Anno XVIII. {Urbain VIII, souverain pon- tife, l'an 18' de son règne). Tête à droite d'Ur- bain VIII, barbu, la tête nue, et revêtu des ornements pontificaux. I^ tête et la légende sont entourées d'une couronne de lau- rier. ^. FERRl FODINIS APERTIS. {Fouilles dans des mines de fer). Ouvriers occupés à chercher le fer et à le travailler. A l'exergue: MDCXXXXI.Kt au-dessous: ROMA {Rome.) Le tout renfermé dans une couronne de lau- rier. — A l'occasion de la découverte d*une mine de fer près de Monte-Leone. Très, de Numism.y p. 30. N" 11. VRBANVS VIII PONtifex MAXi- mvs Anno IIII. (Urbain VIII, souverain pon^ tife, l'an k' de s9h> règne). Tête à droite d'Ur- bain VIU, tête nue, revêtu des habits ponti- ficaux. iî. Sancti PETRI BASILIC A CONSECRA- TA. (Consécration de la basilique de Saint- Pierre). Une croix rayonnante entourée d'or- nements dans le goût byzantin. Très, de Numism., p. 30. M. des P. NM2. VRBANVS Vlll PONtifex MAXi- mvs Anno VIII. (Urbain VIII, souverain pon- tife, l'an 8* de son règne). Même tête que la Srécédente. Au- monnaies sur lesquelles ûgure seulement le nom de la ville de Valence et le nom d*un saint, sans nom d'évêque, pourraient bien être des monnaies municipales et non des monnaies épiscopales de la ville oe Valence. Les monuments numismaliaues n'ont pas permis d*éclaircir encore ce point. (Note du Dictionnaire,) (S) Jean Columbi, De Rébus aestis Valenlinens. et Dlemium episcoporum. Lyon, iu52. (3) Choner, Histoire générale du Dauphiné, Gre- noble, 1061. (4) Columbi, page iOi. (5) Monnaies des comtes de Provence. Aîx, an ix, planche XVIII, n» 7. (6) Monnaies des barons et prélats. Pails, 17^0, t. l'S planche XIV, Die. 1425 VAL DlGTLONiNAlRE DE NUMISMATIQUE. TAL au )a légende CIVITAS 'DIEN, sans le nom et sansTécusson de Tévèque, appartient au xiii* ou au XIV* siècle. « Cent ans après cette donation, le pape Grégoire X, voyant les biens de l'Eglise de Die en grande partie usurpés par ses voisins, sans que les évoques pussent se défendre, l'unit à Valence par sa bulle , datée de Vienne, le T jour des calendes 'd'octobre 1275 (1), pour n'en plus faire qu'un évôché, en état de résister aux seigneurs. « Les évoques de Valence avaient déjà ob- tenu de Frédéric 1", en 1154.f2), avecla sou- veraineté de leur ville, le uroit de frapper monnaie; de manière qu'après cette union, les nouveaux évéques avaient deux titres pour user de ce privilège; mais on n*a publié jusqu'à présent, aue je sache, aucune pièce portant le nom del'évêque, et ses deux titres de Valence et de Die ; par conséquent je crois inédite celle dont je donne ici la description (ï). "<( D'un côté : -f- AVE. MttlA. GRA. PL A. DNS. TECV. Au centre, la Vierge couron- née assise, tenant de la main droite une fleur de lis, et sur le bras gauche Tenfant Jésus. « Au revers : -h G. EPS. ET COM. DIEN. ET. VALEN., autour d'une croix fleuronnée. « Cette pièce est d'argent au titre de 10 à 11 deniers et du poids de 70 grains. Son type et son poids se rapportent beaucoup aux carlins qu'on a commencé à battre en Pro- vence sur la fin du xiii* siècle, par ordre de Charles II d'Anjou, roi de Sicile , et qu'on a continué à fabriquer sous le roi Rouert, son successeur. « Le type de la Vierge, patronne titulaire de la cathédrale et du diocèse de Die (V), ainsi que la légende dans laquelle le nom de cette ville est mis avant celui de Valence, tandis que les évéques mettaient dans leurs actes le nom de Valence le premier, comme dans celle publiée par M. de Saint-Vincent, et comme on l'a toujours fait jusqu'à la nou- velle séparation, en 1687, nous font regarder comme très-probable que cette pièce a été frappée à Die. a Reste à savoir auquel de ces évéques ce carlin peut appartenir. La forme des carac- tères et le dessin de la figure nous indiquent au*elle ne peut être postérieure à la moitié du XV' siècle. Or, de 1275, date de l'union, à H50, deux seuls évoques ont un G pour initiale de leur nom (5); le premier, GuilM- mui de Rossillone^ élu en 1298, et encore vi- vant en 1329; la première notion qu'on ait du second, Guillelmus de Voûta, est de 1379, et, en 1380, il passa à l'évéchô d'Albi, rési- gnant le sien à Amé de Saluées. « En considérant donc le peu de temps (J) Golumbî, p. 131. (i) Columbi, p. 23. (3) Pipon. Htstoirelgénéralc de Provence. Paris, I. ili; 478i. (i) Colurobi. p. 71. (o) Columbi, I». 150-159-170. 2ue Guillaume de Voûta (1) fut éréque de ie, et le long épiscopat de Guillaume de JRoMtV/one, qui pendant plus de trente ans gouverna ce diocèse, et précisément pendanl que les carlins avaient cours, c'est-à-dire sous les règnes de Charles II et de Robert» on est fondé à regarder comme très-probable quec'est à ce dernier au'on doit cette belle pièce. « La bonté des carlins des comtes de Pro- vence fut cause qu'ils furent imités noa- seulement par les évéques de Valence et de Die, mais presque par tous les petits sei« gneurs voisins, et même par les papes d'A- vignon, sous le nom de Gigliati, 11 en a été frappé jusqu'à Rhodes, par des chevaliers de Saint-Jeân de Jérusalem, et à Chypre, par les rois de la maison de Lusiguan. J en con- nais trois de ces derniers : un de Pierre 1" ou II, déjà anciennement publié; l'autre de Henri II, et le troisième publié par Lelewel dans sa Numismatique du moyen âge, • Dans ce dernier paragraphe, peut-être M. Promis se place- t-il à un point de vue trop exclusif, et emet-il une opinion coatesta- ble, mais on. n'en aura pas moins lu avec profit sa savante dissertation. En la publiant, les directeurs de la Revuê de Numismatique signalent une autre diod- naie inédite de Valence et de Die. Cette pièce en argent, du poids de 30 grains» apoartient à M. Je marquis de Pina. Elle porte, d'un côté: GVIMS. EPS. E. COM., autour d'un écusson. Au revers : VALENTIN. ET. DIEN,, au- tour de l'aigle qui sert d'armoiries aux Va- lentinois. On l'attribue aussi à Guillaume de Rous* sillon, évoque de Valence et de Die. M. le docteur Long a donné, dans la Revue de Numismatique de 18^4, page 429, la des- cription de deux monnaies nouvelles des évéques de Valence et de Die. La première porte au droit, avec les armes de Roussillon, la légende CIVITAS DIEN. Le revers a la même légende. M. Long attri- bue cette pièce à Amédée de Roussillon, évèque des sièges réunis de Valence et de Die. La seconde porte au droit LVDOVICYS DE VLEPS (sic). Dans le champ les armes de la maison de Thorri Villars. Au revers : COMES VALETIS EDES. Dans le champ un grand L et trois rosaces dans im triangle. Celte monnaie est de Louis de Villars, évèque de Valence et de Die de 1354 à 1375. Voy, la liste des évoques de France, dans le Dictionnaire deStatistiaue religieuse. VALENCE en Svrie (sceau aes évéques lor- tins de) pendant les croisades. Sceau ovale, sans légende, représentant l'évoque debout, suspendu à une charte do 1149. Paoli. Co- c/ic6, 1. 1, p. £8, planche n*" 15. Le même au n* 22, avec la légende : PETRUS EPISCOPUS VALANIENSIS. VALEUR COMPAREE des monnaies. Voy. Evaluation, France et Monnaies. (1) De la Voutc, Taniille du Midi, dans pliTsieurs membres passèrent en Orient. 4425 VAL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. \ER I4S0 YALEDRy en terme de monnaie» comprend trois choses, savoir : le «prix He la matière, le droit qui appartient au roi, appelé sei- gneuriage, et les frais de fabrication» qu*oo nomme brassage. Le prix de la matière n'est pas fixe ni égalpartout; il dépend de la pro* portion qui se trouve entre for et l'argent, qui est plus haute ou plus basse selon leur rareté; en quelques endroits il faut plus d'argent pour payer l'or, il en faut moins en d'autres. La valeur des monnaies peut bien augmenter ou baisser suivant la volonté du prince; mais leur véritable valeur, la valeur intrinsèque, ne dépend que de leur poids et du titre du métal. C'est ordinairement sir cette valeur intrinsèque des espèces qu'elles sont reçues dans les pays étrangers, quoi- que dans les lieux où elles ont été fabri- quées, et où l'autorité souveraine leur donne cours» elles soient exposées dans le com- merce sur un pied beaucoup plus fort. C'est en-partie de la différence de ces deux valeurs» dont l'une est comme arbitraire, et l'autre en guelque sorte naturelle, que dépend l'iné- galité des changes qui haussent ou qui bais- sent suivant le prix pour lequel une espèce a cours» s'approche ou s'éloigne du juste prix du métal dont elle est faite. Les monnaies ont donc deux sortes de va- leur, l'une fixée par l'autorité publique du législateur qui leur donne cours dans ses Etats sur un certain pied, l'autre fondée sur l'estimation qu'en font les négociants étran- S;ers, en comparant la quantité de fin qu'el- es contiennent par rapport aux espèces de leur propre pays. C'est pourquoi il faut pren- dre garae d attribuer au marc d'or et d'ar- gent la valeur que nous voyons exprimée dans de vieux registres qui ont fait mention de ce cours volontaire sous le titre de cursus florenorum voluntarius. La somme qui exprimait autrefois la taille annonçait aussi d'une manière assez com- mode la valeur du marc d'esi)èces couran- tes» qu'on connaissait en multipliant par la valeur de chaque pièce, la somme indiquée par la taille. Par exemple, dans l'ordonnance du 30 décembre 1355, le roi Jean veut qu'on fasse deniers blancs qui seront à 8 deniers de loi» argent-le-roi, et auront cours pour dix deniers tournois la pièce, et de huit sols de poids. Si Ton multiplie les huit sols de poids par dix» on aura 80 sols, ou 4 livres tournois pour la valeur du marc. Ces espèces étaient à huit deniers de loi argent-Ie-roi augmentant de moitié en sus les 4 livres; on sait que le marc de fin argent-le-roi produi- sait six livres tournois. Suivant ce que nous venons de dire, la somme donnée pour le poids des deniers désignait la valeur du marc de ces espèces; en prenant la moitié de la somme donnée pour les mailles, en la doublant pour les doubles tournois, et en la quintuplant pour les pièces de cinq deniers, CD avait la valeur des espèces courantes ; les sommes tournoises produisaient la valeur du marc en tournois, les sommes parisis la produisaient en parisis. La valeur du marc d'argent lin monnayé s'exprimait autrefois par un nombre, comme nous venons de le dire, et l'on disait mon- naie quarantième, soixantième» soixante- dixième» quatre-vingtième» etc.» ce qui si- gnifiait, en multipliant le nombre donné par cinq sols, que le marc d'argent fin produi- sait tant. Dans le premier exemple, 40 fois cinq .sols font 200 sols, ou 10 livres ; dans le second, 60 fois cing sols font 300 sols, ou 15 livres ; dans le troisième, 70 fois cinq sols font 350 sols, ou 17 livres dix sols ; dans le quatrième, 80 fois cinq sols font 400 sols» ou 20 livres. Le mandement du 27 septembre 1355 or- donne qu'on fasse ouvrer gros deniers blancs à la couronne à trois deniers de loi argent-le-roi, et de six sols huit deniers de poids, ou de 80 pièces au marc de Paris» en ouvrant sur le pied de monnaie quatre- vingtième. Le marc fin à douze deniers pro-* duisait donc vingt livres, et le marc courant desdits gros h trois deniers de loi» ne devait valoir que le quart, ou cinq livres : et comme il y avait 80 gros au marc, il s'ensuit que le gros tournois avait cours pour quinze deniers tournois, quoique la valeur n*en soit pas marquée dans ce mandement. On indiquait aussi la valeur du marc fin par cette expression, en trayant ou en tirant tant du marc^ par exemple vingt livres, c'est- à-dire que le marc fin monnayé devait pro- duire vingt livres, etc. (A.) VËLLON, mot espagnol qui, en terme de monnaie, signifie ce qu'on appelle en France billon; il se dit particulièrement des espèces de cuivre. On se sert aussi de ce terme pour distinguer quelques monnaÎBS de compte d'Espagne ; ainsi on dit un ducat» un réal» un maravedis de vellon, par opposition k ceux que l'on nomme de plate ou d'argent; la différence de la monnaie plate à celle de vellon est près de moitié. Cent réaux, par exemple, de plate en font 188 de vellon» et 100 réaux de vellon 53 réaux de plate vieille. (A.) VENAISSIN {sceau du Comtal), Voy. l'arti- cle général Sceaux, n* 6. Venaissin {Monnaies du Comtat). Voy. Monnaies des papes, § 3. VENISE {Anciennes monnaies dé), Voy. l'ar- ticle général Monnaies. VERDUN (Monnaies des évéques de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats^ t. I, p. 47. Verdun. Verodunum^ ville considérable de France, capitale du Verdunois, avec un évé- ché suffraçant de Trêves, dont Tévéque prend le titre de comte de Verdun et de prince de l'Empire. Il y a aussi une abbaye dédiée à saint Vannes, chef de la congréga- tion de ce nom. Cette ville était autreiois li- bre et impériale. Elle a été fortifiée parle che- valier dejVille et le maréchal de Vauban.Ëlle est située sur la Meuse, qui la coupe en deux» à cinquante-cinq lieues nord-est de Paris. Le Verdunois confine avec la Champagne du côté de Touest» et est enclavé dans la Lor- raine do tous les autres côtés. Les évoques de Verdun, ainsi que ceux do rii7 VER DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. YIË 1428 Metz et de Toul , princes régaliens de TEm- pire» tenaient leurs droits et privilèges des empereurs. Les évêques de Toul et de Verdun étaient et sont encore comtes de leurs villes ; Tévê- S[ue de Metz ne l'était pas. Saint Sanctin ut le premier évêque de Verdun dans le IV* siècle. Il parait que les évèques de Verdun jouis^ saient depuis longtemps du droit de battre monnaie , lorsque Tévèque Richer engagea ce droit, en 1099, à Tabbave de Saint-Mihiel, sous les conditions stipulées. — Mabillon , IHploin,f lib. VI, p. 186. L'empereur Henri V confirma, en 1124^, le droit qu'avaient les évéaues de Verdun de faire battre monnaie, et l'empereur Frédéric Barberousse le confirma aussi en 1156. Lau- rent de Liège, dans son Histoire des évéaues de Verdun, rapporte que l'évéque Adalbé* ron deChiney, vers Tan 1131, s'abstint pen- dant quinze ans de .faire battre monnaie, afin d'avoir tout letemns nécessaire pour re- tirer Tes monnaies orécédentes, qui avaient été fort altérées. N* 1. TH£ODERIC0S EPISCOPDS (1). 1) VIRGO MARIA (l'église de Verdun est sous l'invocation de la Vierge). Les lettres de ces deux mots sont disposées en forme de croix. Cette monnaie d'argent est de Thierri, évéaue de Verdun , depuis 1047 jusqu'en 1088. Elle est à M. de Boullongne, qui en possède aussi une demie. La suivante est de Charles de Lorraine , qui occupa ce môme siège depuis 1616 jus- 3 n'en 1622, qu'il se relégua dans la société es Jésuites , pour y mener une vie plus tranquille et plus retirée. 11 était fils de Henri, comte de Cbaligny. N- 2. CAROLVS A LOTHARINGIA EPI8- COPVS. 4 ET COMES VIRDUNENSiS PRINCEPS IMPERIl. Cette pièce est d'argent, et le nom- bre IIIJ fi., qui se voit sous le buste du pré- lat, indique qu'elle est de la valeur de qua- tre florins. — Cabinet impérial^ p. 48, n* 5. N- 3. HENRICVS EPC (episcopus). i^ VIRDONUS CIVIS. Cette pièceest de bil- Ion et du poids de quinze grams. — Cabinet de'M.Haumont Il y a eu quatre évéques de Verdun du nom de Henri : le premier, depuis 1117 jusqu'en 1129, au'il abdiqua ; Henri de Cas- tres, en 1181; Henri de Granson,qui suc- céda, en 1278, à son frère Gérard , et mou- rut en 1286; Henri d'Apremont, depuis 1312 jusqu'en 13^9. VERMEIL, terme de doreur en détrempe. C'est une composition faite de gomme-gutte, de vermillon et d'un peu de brun rouge, mêlés et broyés avec du vernis de Venise et de l'huile de térébenthine; on le fait quel- quefois avec la seule laque fine ou le seul sang-dragon appliqué en détrempe,r ou môme è l'eau seule. Les doreurs s'en servent pour donner un éclat d'orfèvrerie à leurs ouvra- it) Duby, plaache XII, n« I. ges, et c'est la dernière façon qu'ils leur donnent. (A.) Vermeil pore. Les orfèvres nomment ainsi les ouvrages d'argent qu'ils dorent au fea avec de Tor amalgamé. On appelle de même le cuivre doré à la manière de Taisent. (A.) Vie ( Du droit de monnaie des év^ues de). Notice par Duby, Monnaies des barons et des prélats f L II, p. 238. Vie, Austtf Ausena^ ancienne ville d'^ pagne dans la Catalogne, avec un évèché suifragant de Tarragone, située à douze lieues sud-ouest de Girone. Les Romains en la ruinant n'y laissèrent qu'une rue qui fut appelée Yicus AusonicSyiïoh elle prit son second nom de Vie. Le plus ancien evè- que d'Ausonie que l'on découvre est Cami- dius, qui souscrivit^ en 516, au concile de Tarragone. L'an 911, sou^ , Tépiscopat d'Idalcharius, Wifred II, comte de Barcelone, fils de Wifred le Velu, donna^par son testament, à l'Eglise d'Ausonie, la troisième partie de lamonnaiede cette ville. Yoy. VHistoire de Languedoc, tome II, page U ; et le Marca Bispanxca^ page 839. VICTOR U [Sceau du pape). Voy, l'article général, Sceaux, § 3. VIENNE (Afonnatf 5 des arche^vêques de). Notice par Vaby, Monnaies des prélats et des barons, t, I, p. 1(1). VIENNE, ViennaAUobroffum^ très-ancienne ville de France dans le bas Dauphiné, capi- tale du Viennois, avec un ancien arcfae?éché dont l'archevêque prend le titre de grand primat des Gaules. On prétend que saint trescent, disciple de saint Paul, en a été le f premier prélat. On remarque dans Vienne e chapitre de Saint-Pierre, dont les cha- noines doivent faire preuve de noblesse. Le XV* concile çénéral se tint dans celle ville en 1311 ; elle est sur le Rhône, à ceci- six lieues est de Paris. Jus tel, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne^ preuv. 1, page 332, cite, d'après les archives de l'abbaye d'Ambournay en Bugey, un accord fait en février 1248, enlre A. de la Tour, seigneur de Coligny, et Guil- laume, abbé d'Ambournay, où on lit : So/w- runtnobis undecim libras viennenses; item^ dominœ Alasiœ, 30 fi, viennenses: c'est-à- dire : « Ils nous ont payé onze livres vien- noises ; et à la dame Alasie, trente florins viennois. » Il est fait mention de la monnaie de l'arche- vêque de Vienne dans le Gallia Ckristiana, dans Gervais de Tilberi, Olia imper. , et dsns Duchéne. Voy. aussi le Spicilége de d'A- cheri; Sacq\xes?e\ii postPœnitentiale, Thed- clon,l)u Gange, etc. Pendant le xiv* siècle, la monnaie rien- noise était plus faible d'un quart que la monnaie dé Tours, de sorte que vingt sons viennois ne valaient que ouinze sous tour- * (l)Les addilioas à Duby reoferment aossi d'imé- ressanls détails sur les raonoaies arcbiépiscapalesde Vienne. Traité de Duby, I*' volome, pag. it- ^'^9' encore Revue de Nuimsmalique , 185! , W 296. 44i9 "VIL DICTIONNAIRE DE NUMISMATIQUE. VIY 1450 nois. Les deniers Tiennois pesaient vingt- deux grains. La monnaie viennoise a été beaucoup en •usase en Provence pendant les xur ei xiv* siècles. Monnaies de Provence» de H de Saint* Vincent : N- 1, SANCTUS MAURITIUS VRBS VIEN- NA(1) IMPRIMA GALLIARUM. Cette monnaie est un denier de billon ainsi que les cinq suivantes— MM. de Boze et de Saint-Vincent. N' 2. VRBS VIENNA, i) SANCTUS MAVRIGIVS —MM. de Boze et de Saint-Vincent. Ce denier est aussi dans le cabinet de M. de Boullongne. W3. SANCTUS MACRIClUS VIKNTSA. i) MAXIMA GALLIARUM — M de Boze. N« k. SANCTUS MAURICIUS VIENNA i) MAXIMA GALLIARUM. Ce denier pèse dix-septgrains— Cabinetde Mde Boullongne. N*5. SANCTUS MAURICJUS VlïlNNA. 4 MAXIMA GALLIARUM. Cette pièce pèse dix-huit grains ; elle est du même cabinet, ainsi que dans le Recueil de M. de Saii4- Vincent, et chez M. de Milly. N" 6. SANCTUS MAURICIUS VIENNA. ^ MAXIMA GALUARUM. Ce denier pèse seize grains,— Cabinet de M. Boullongne ; Du Cange ; Du Molinet, Cabinet de SainU-Gene- viêve^ en rapporte une semblable. N* 7. Au droit légende illisible. i^ VIENNA. C*est une obole pesant six crains.— Cabinet de M de Boullongne. N- 8. SANCTUS MAURICIUS. 1^ VRBS VIENNA. JDenier pesant vingt-un frains. — Cabinet de M. Haumont, et Recueil e M. de Saint-Vincent. N- 9. SANCTUS MAURICIUS VIENNA. 1^ MAXIMA GALLIARUM. Ce denier pèse treize grains, et est aussi à M Haumont. {Fin de Duby.) On n'est pas parfaitement certain que les monnaies où figurent seulement les mots wrbs Yienna ou même ceux-ci, prima Gallia- rum^ maxima Galliarum soient positivement '^'